Cartulaire de Notre-Dame de Chartres

édition par : Olivier Guyotjeannin

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Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, dir. Olivier Guyotjeannin, 2009 (Éditions en ligne de l'École des Chartes, volume11), http://elec.enc.sorbonne.fr/cartulaires/Chartres-N-D/.

Source : Cartulaire de Notre-Dame de Chartres d’après les cartulaires et titres originaux, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, Société archéologique d’Eure-et-Loir, 1862-1865, 3 vol. in-4, CCLII-263-431-443 p.

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Cartulaire de Notre-Dame de Chartres d’après les cartulaires et titres originaux, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, Société archéologique d’Eure-et-Loir, 1862-1865, 3 vol. in-4, CCLII-263-431-443 p.

Établissement : Chapitre cathédral de Chartres.

Cartulaire factice, dans l’ordre chronologique, composé d’une sélection d’originaux et de copies des cartulaires anciens.

Total des actes édités : 398 (1 du VIe siècle, 3 du VIIIe siècle, 2 du IXe siècle, 5 du Xe siècle, 14 du XIe siècle, 123 du XIIe siècle, 241 du XIIIe siècle, 9 du XIVe siècle).

L’établissement

Historique

Le diocèse de Chartres est l’un des plus anciens et des plus importants de la Gaule à la fin de l’Empire romain. La légende veut que dans la forêt des Carnutes, des druides aient fondé un temple en l’honneur d’une vierge devant enfanter, et que les saints évangélisateurs Altin et Eodald aient trouvé la région déjà chrétienne avant l’heure dès le Ier siècle de notre ère. Plus probablement, la région a été évangélisée au cours du IIIe siècle, sous l’action des mêmes personnages. Au moment de la chute de l’empire romain, le diocèse de Chartres est l’un des plus vastes de Gaule, au premier rang de ceux de la province de Lyonnaise quatrième. La ville romaine, Autricum, était déjà un centre économique important dès avant l’arrivée du christianisme. La puissance de l’évêque et du chapitre de Chartres trouve l’une de ses sources dans la richesse du pays environnant, la Beauce, où le chapitre possède de grands domaines.

En 876, un don du roi Charles le Chauve à l’évêché de Chartres, la relique du voile de la Vierge, est à l’origine d’un important mouvement de pèlerinage qui fait la fortune de la cité et la puissance des institutions religieuses locales. L’éclat matériel de la cité se double d’une grande renommée intellectuelle, cristallisée autour de la figure de Fulbert de Chartres. Ce saint évêque est à l’origine du développement de la célèbre « école de Chartres » qui s’épanouit pendant plus de deux siècles, sous l’action de maîtres tels que Thierry de Chartres, Bernard de Chartres, et surtout le juriste Yves de Chartres, figure éminente de la réforme de l’Église au XIe siècle.

Le chapitre est probablement formé à l’époque carolingienne, soumis dès l’origine à la règle édictée pour les chanoines par Chrodegang de Metz au VIIIe siècle, puis à sa nouvelle forme donnée par le diacre Amalcaire au IXe siècle. En 889-890, des documents mentionnent un conseil de canonici autour de l’évêque Aimery. La vie canoniale semble s’être plutôt relâchée autour de l’an mil, si l’on en juge par la pugnacité qui anima Fulbert dans sa lutte contre le non-respect de la règle. Son œuvre a été poursuivie par Yves, puis par une série de prélats remarquables, qui ont restauré aux XIIe et XIIIe siècles l’observance des préceptes canoniques.

Un texte cité par les éditeurs de ce cartulaire, intitulé Vieille Chronique, prétend que dès l’origine l’église de Chartres aurait bénéficié d’abondantes richesses. Rien n’est moins sûr : l’évêque et ses serviteurs semblent vivre en commun et partager les ressources disponibles jusque vers le IXe siècle, époque où les évêques décident de diviser le temporel. Cette répartition a d’ailleurs suscité des conflits incessants. De même, la puissance de l’évêque ne va pas sans faire de l’ombre au comte dont dépend la ville. Les deux personnages exercent chacun une part de la puissance publique : ainsi, le comte jouit du droit de battre monnaie, tandis que l’évêque conserve les coins ; tous deux se disputent les revenus du droit de ban et des tonlieux. Cette rivalité débouche sur des rixes parfois sanglantes entre partisans de l’évêque et partisans du comte, qui tente régulièrement de s’emparer par confiscation des biens de l’église à l’occasion de la mort de l’évêque.

Malgré ces conflits, la puissance temporelle et matérielle du chapitre cathédral de Chartres connaît un accroissement constant, ce qui ne va pas sans heurts. En 855, les Normands mettent à sac et détruisent l’église cathédrale. En 962, l’édifice est à nouveau incendié par le duc Richard de Normandie, alors en guerre contre le comte de Blois Thibaud le Tricheur.

En 1020, Fulbert fait reconstruire sa église, encore une fois détruite par un incendie. Le XIe siècle voit la cathédrale s’agrandir et s’embellir grâce aux donations abondantes des puissants comme des humbles. La façade et le narthex sont achevés vers 1050 grâce aux dons des chanoines, puis le comble est bâti grâce à la générosité du roi Henri Iᵉʳ. En 1087, on achève d’élever le clocher aux frais de Guillaume le Conquérant, pour le repos de l’âme de sa fille. Vers 1100, sous l’épiscopat d’Yves, on construit un jubé et on pose dans le choeur un dallage de marbre offert par le doyen Zacharie. On place une statue dorée de Notre-Dame à la porte de l’église aux frais de Richer, archidiacre de Dunois. La salle capitulaire est achevée vers 1090.

Les donations et legs continuent sans tarir, permettant par exemple l’installation de verrières. En 1194, un grand incendie dévaste la cathédrale, suscitant un nouvel afflux de donations des chanoines, qui permet d’élever le vaste édifice gothique existant aujourd’hui. Aux XIIIe et XIVe siècles, les fondations de chapelles abondent et permettent d’entrevoir le réseau des bienfaiteurs et des personnes attachées à l’église, qui seront évoqués plus en détail. Parallèlement, le profil des donateurs se diversifie. On peut alors mesurer l’importance que le chapitre de Notre-Dame de Chartres a acquise et conserve tout au long du Moyen Âge, et même au-delà.

Localisation du patrimoine à grands traits

Le diocèse de Chartres est l’un des plus importants de la Gaule chrétienne, le second après celui de Sens. Il s’étend sur 200 km de long et 60 de large. Il comprend la Beauce, mais aussi le saltus du Perche, le pays de Dreux, une bonne partie du Pincerais, le Dunois, le Blésois et la presque tout le Vendômois. Au Nord, la limite est formée par les méandres de la Seine.

Bonne approche du temporel du chapitre dans A. Chédeville, Chartres et ses campagnes…, carte des « Exploitations du chapitre N.-D. de Chartres en 1300 », p. 185.

Réseaux de bienfaiteurs

Comme on l’a déjà esquissé, le chapitre de Notre-Dame de Chartres bénéficie des largesses des chanoines et des évêques issus des plus hauts lignages (Fulbert, Guillaume aux Blanches Mains, Jean de Salisbury). Tout au long du Moyen Âge, les donateurs laïcs ne sont pas moins illustres : parmi eux, les comtes de Blois et de Champagne et leurs épouses, telles Adèle, femme du comte Étienne-Henri, Ermengarde, femme d’Eudes II, ou Marie, femme d’Henri le Libéral, mais aussi les rois de France, de Charles le Chauve jusqu’à Louis XIII et Anne d’Autriche, en passant par Berthe, épouse du roi Philippe Ier. Les comtes de Bretagne rivalisent de prodigalité avec les souverains anglais, au premier rang desquels Guillaume le Conquérant et la reine Mathilde. Les riches laïcs chartrains ne sont évidemment pas en reste, et les documents montrent combien matrones ou marchands fortunés savent se montrer généreux.

Orientation archivistique

Le chartrier

Les fonds de l’évêché et du chapitre cathédral de Chartres ne sont, à de rares exceptions près, pas antérieurs à l’incendie qui a détruit la cathédrale en 1194. Ils ont été versés en 1793 aux Archives départementales d’Eure-et-Loir, alors installées au palais épiscopal avec le reste des services de la Préfecture. Ces archives ont souffert de tribulations incessantes : elles ont occupé successivement la chapelle Saint-Piat, dans le prolongement du chevet de la cathédrale, puis les combles de la Cour d’Assise de 1823 à 1854, un bâtiment trop étroit ensuite, avant d’être transférées en 1907 au Grand Séminaire où elles se trouvent toujours.

Les saisies révolutionnaires ont été accompagnées d’actes de vandalisme : la grande masse des pièces de procédure qui constituait la moitié du fonds du chapitre a été brûlée. Plus tard, des registres d’actes capitulaires en ont été distraits pour être cédés à la Bibliothèque municipale de Chartres, sous prétexte de gagner de la place. Au moment où Lucien Merlet est nommé archiviste d’Eure-et-Loir, en 1852, les séries n’ont pas encore reçu leur cotation définitive, et les documents sont regroupés pêle-mêle dans les liasses.

Le fonds du chapitre cathédral constitue pourtant l’ensemble le plus remarquable de ce dépôt. Aujourd’hui au cœur de la série G, il porte les cotes G 130 à G 2920. L’inventaire moderne suit à peu près un classement opéré en 1780 et reporté dans six volumes d’inventaire : dans son état de 1852, le fonds en est un reflet assez exact, bien qu’endommagé par la Révolution. Il est conservé dans des layettes numérotées de I à CXVI, dites « caisses » jusque dans le Cartulaire de Lépinois et Merlet. Il n’existe aucune table de concordance de cette cotation empirique ancienne (C. pour caisse suivi d’un chiffre romain) et la cotation actuelle, mais l’usage de l’Inventaire du chapitre en 6 volumes de 1780 permet de s’y retrouver assez rapidement.

Les cartulaires

Plusieurs compilations médiévales et modernes ont été exploitées par les éditeurs (Stein no 882-886), qui ont ignoré un manuscrit conservé à Toulouse (Stein no 886).

Documents nécrologiques

Lépinois et Merlet ont joint à leur cartulaire un nécrologe dressé par leurs soins à partir d’un ensemble de documents nécrologiques alors conservés pour l’essentiel à la Bibliothèque municipale de Chartres, dont voici la liste :

  • BM Chartres no 25 et BM de Saint-Etienne, avant 1120
  • AD Eure-et-Loir, G 31, moderne
  • BM Chartres no 26, XIIe au XVe siècle
  • BM Chartres no 27, XIIIe siècle
  • BM Chartres no 18 et 30, XIVe siècle
  • BM Chartres no 28, XVe siècle
  • Bibl. nat., n. a. lat. 31, XVIIe siècle

La plupart de ces documents ont été vus et édités par Auguste Molinier, Obituaires de la province de Sens. Tome II. Diocèse de Chartres, Paris, 1906, à mettre à jour pour les descriptions codicologiques et l’état des documents chartrains détruits en 1944, du Répertoire des documents nécrologiques… de Jean-Loup Lemaitre, t. I, no 899-915.

Sources extérieures

Une partie des pièces réunies par Lépinois et Merlet ne sont pas des actes, mais de petits traités reliés :

  • le Tractatus de aliquibus nobilitatem et antiquam fundacionem Carnotensis ecclesie tangentibus, désigné sous le nom d’usage de Vieille Chronique, daté de 1389 et conservé à la Bibliothèque municipale de Chartres (BM Chartres) sous la cote 18.
  • le Polypticon ecclesiae beatae Mariae Carnutensis, de 1300, BM Chartres n° 24.

Quelques dossiers peu volumineux concernant le chapitre cathédral de Chartres sont conservés aux Archives nationales sous les cotes L 729 et S 3244. Ils touchent en majorité la période moderne, et Lépinois et Merlet ne semblent pas s’en être servis.

Orientation bibliographique

Le cartulaire est précédé d’une introduction monumentale dont le propos, là encore, était de combler une vide historiographique en posant les premiers jalons d’une histoire économique du pays chartrain. Cependant, il s’agit là de l’aboutissement d’un chantier ouvert par Lépinois au cours la décennie précédente, qui a déjà produit une importante monographie :

  • Lepinois (E. de) , Histoire de Chartres, Chartres, 1854-1858, 2 vol.

Ces travaux ont été complétés plus tard par des ouvrages plus resserrés chronologiquement :

  • Chedeville (A.), Chartres et ses campagnes (XIe –XIIIe siècles), Paris, 1973, rééd. 1991.
  • Buisson (P.), Bellier de le Chavignerie (Ph.), Tableau de la ville de Chartres en 1750, Chartres, 1890.

Ce dernier ouvrage est conçu comme une histoire topographique chartraine, rue par rue.

L’ouvrage de Chédeville a été prolongé récemment par une étude consacrée à la fin de la période médiévale :

  • Billot (C.), Chartres à la fin du Moyen Âge, Paris, 1987.

Le trésor de la cathédrale a suscité de nombreuses études, parmi lesquelles il faut citer :

  • Santeul (A. de), Le Trésor de Notre-Dame de Chartres, 1841.
  • Mely (F. de), Le Trésor de Chartres (1310-1793), Paris, 1886.

La cathédrale a suscité d’innombrables études, mais celle de René Merlet, fils de l’auteur du cartulaire, a fait date :

  • Merlet (René), La cathédrale de Chartres, Paris, 1910 (Petites monographies des grands édifices de la France).

La synthèse la plus complète est aussi la plus récente :

  • Kurmann (P.), Kurmann-Schwarz (B.), Chartres : la cathédrale, La Pierre-qui-Vire, 2001.

La prosopographie du clergé n’est pas en reste :

  • Merlet (R.), « Catalogue des évêques de Chartres », dans Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, t. IX (1889), p. 453-459.
  • Merlet (L.), Merlet (R.), Les dignitaires de l’église Notre-Dame de Chartres. Listes chronologiques, Paris, 1900.
  • Amiet (L.), Essai sur l’organisation du chapitre cathédral de Chartres du XIᵉ au XVIIIᵉ siècle, Chartres, 1922.

Il convient de rappeler que les travaux de Merlet et Lépinois trouvent un antécédent important dans ceux de Jean-Baptiste Souchet (1589-1654), publiés seulement au XIXᵉ siècle :

  • Souchet (J.-B.), Histoire du diocèse et de la ville de Chartres, Chartres, 1866-1876, 4 vol.

Enfin, de manière générale, les 216 numéros de la bibliographie de Lucien Merlet constituent un ensemble considérable dont la majeure partie s’intéresse à l’histoire de la ville et de la cathédrale de Chartres.

L’édition

Les éditeurs : éléments biographiques

Lucien Victor Claude Merlet (1827-1898), né à Vannes, licencié en lettres et en droit, est ancien élève de l’École des chartes et de l’École nationale d’administration. Titulaire du diplôme de paléographe en 1848, il est nommé archiviste d’Eure-et-Loir en 1852 sur la recommandation de Benjamin Guérard, directeur de l’École des chartes. Correspondant de l’Académie des inscriptions et belles lettres, membre du Comité des travaux historiques, il est aussi un animateur actif des études historiques dans le pays de Chartres : aux côtés d’Arcisse de Caumont, il fonde en 1856 la Société archéologique du département d’Eure-et-Loir, qu’il préside jusqu’à sa mort et qui patronne notamment la publication du Cartulaire de Notre-Dame de Chartres. Il organise les Archives du département, supervise la construction d’un nouveau bâtiment destiné à les recevoir, et les pourveoit en inventaires sommaires particulièrement équilibrés ; parallèlement, il structure les archives de nombreuses communes, au nombre desquelles on compte Dreux et Châteaudun. Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’instruction publique, Lucien Merlet meurt à Chartres le 20 juillet 1898.

Ses travaux abondants portent particulièrement sur l’histoire du sud de l’Île-de-France et ses sources médiévales : éditeur infatigable, il publie aussi bien des instruments de travail : Dictionnaire topographique du département d’Eure-et-Loir (1861, le premier en date de la série des inventaires topographiques), Analyse des archives communales de la ville de Dreux (1875), de Châteaudun (1885), de Chartres (1888) ; des sources textuelles : Cartulaire de Notre-Dame-des-Vaux-de-Cernay (en collaboration avec Auguste Moutié, 1857-1858), Lettres de saint Yves, évêque de Chartres (1881), Cartulaire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron (1883) ; que des ouvrages proprement historiques : Histoire de l’abbaye de Notre-Dame de Coulombs (1864), Notice historique sur la baronnie de Châteauneuf-en-Thimerais (1865), Poètes beaucerons antérieurs au XIXᵉ siècle (1894).

Son fils René poursuit son œuvre : il publie à titre posthume un ouvrage prosopographique écrit à deux mains avec son père, Les dignitaires de l’église Notre-Dame de Chartres (1900), après avoir édité seul le Cartulaire de l’abbaye de la Madeleine de Châteaudun (1896).

Sources : Nécrologie. Lucien Merlet, Chartres, 1899 ; nécrologie dans la Bibliothèque de l’École des chartes, t. LX (1899), p. 267-280. – Notice par Jacques Lacour dans le Guide des Archives d’Eure-et-Loir, Chartes, 1983.

Son collaborateur Eugène de Buchère de Lépinois n’a pas laissé un œuvre aussi considérable : il a principalement publié une Histoire de Chartres (1854-1858), des notices sur divers poètes chartrains, ainsi que des Recherches historiques et critiques sur l’ancien comté et les comtes de Clermont-en-Beauvoisis du XIᵉ au XIIIᵉ siècle (1877). Il s’est également intéressé à la peinture, et a publié des notices d’artistes et des catalogues d’expositions dans des revues normandes.

Conception et contenu de l’édition

Les deux érudits entendaient compenser une lacune historiographique importante, tout en s’inscrivant dans la vogue des éditions de cartulaires, type documentaire considéré alors comme le meilleur support d’étude d’un établissement ecclésiastique au Moyen Âge. Ils se sont inspirés du cartulaire de Saint-Père de Chartres et de celui de Notre-Dame de Paris, tous deux édités par Benjamin Guérard, le premier en 1840, le second en 1850. Il s’agissait d’ailleurs de combler le vide qui existait entre ces deux modèles, dans la mesure où ils concernent aussi bien l’Île-de-France à une niveau général que le pays chartrain en particulier. 

Le noyau de cette compilation factice, étalé sur deux volumes, est intitulé « Instrumenta ex autographis et variis codicibus recollecta » et désigné comme « Texte du Cartulaire » dans la préface, ou « Chartes et documents » dans la table générale des matières. L’essentiel des pièces éditées provient du fonds du chapitre cathédral ; le fonds de l’évêché, très hétérogène et incomplet, et qui consiste surtout en plans et terriers, n’a quant à lui pas été pris en compte.

L’ambition avouée de publier une somme historique complète sur le chapitre cathédral et le diocèse de Chartres a en outre poussé les deux éditeurs à réunir, autour ou au sein même de leur restitution d’un cartulaire virtuel, un certain nombre de pièces extérieures, documents narratifs ou normatifs. Il s’agit des « varii codices » ou « documents » désignés dans les différents titres du cartulaire. De fait, le « Texte du cartulaire » s’ouvre sur le Vieille Chronique de 1389 (BM Chartres no 18 ; t. I, no 1, p. 1-66). Cet opuscule est subdivisé en trois parties : une liste des évêques de Chartres jusqu’à Jean V Lefèvre (1380-1390), continuée jusqu’à Jacques Lescot (1643-1656) ; une analyse des séances des premiers évêques jusqu’à Eudes (967-1004) ; des notes sur les usages du chapitre, le trésor de la cathédrale, les cérémonies enfin.

À la suite de ce prolégomène sont réunis les actes du chartrier retenus (t. I, p. 67-263 : actes datés de 573 à 1199 ; t. II, p. 1-277 : de 1200 à 1391). La substance de ce corps d’ouvrage émane de deux sources principales : le fonds du chapitre déjà évoqué, qui a alimenté le cartulaire à partir de 1194, d’une part, et de larges extraits des deux exemplaires du Livre des privilèges de l’église de Chartres (Bibl. nat. de Fr. 10094-10095), qui a fourni de nombreuses pièces pour le XIIe siècle, d’autre part. Les actes sont classés dans l’ordre chronologique :

Tableau de répartition chronologique des actes
 
VIe siècle 1
571-580 1
 
VIIIe siècle 3
Seconde moitié du VIIIe siècle 2
761-770 1
771-780 1
S. d. VIIIe siècle 1
 
IXe siècle 2
861.870 1
881.890 1
 
Xe siècle 5
Première moitié du Xe siècle 3
941.950 3
Seconde moitié du Xe siècle 2
 
XIe siècle 14
Première moitié du XIe siècle 3
1011.1020 1
1031.1040 1
1041.1050 1
Seconde moitié du XIe siècle 8
1051-1060 1
1071-1080 1
1081.1090 3
1091.1100 3
S. d. XIe siècle 3
 
XIIe siècle 123
Première moitié du XIIe siècle 37
1101.1110 6
1111.1120 8
1121.1130 4
1131.1140 6
1141.1150 13
Seconde moitié du XIIe siècle 73
1151.1160 1
1161.1170 14
1171.1180 9
1181.1190 20
1191.1200 29
S. d. XIIe siècle 13
 
XIIIe siècle 241
Première moitié du XIIIe siècle 154
1201.1210 56
1211.1220 33
1221.1230 35
1231.1240 10
1241.1250 20
Seconde moitié du XIIIe siècle 84
1251.1260 36
1261.1270 11
1271.1280 21
1281.1290 10
1291.1300 6
S. d. XIIIe siècle 3
 
XIVe siècle 9
Première moitié du XIVe siècle 7
1301.1310 2
1311.1320 2
1321.1330 3
Seconde moitié du XIVe siècle 2
1361.1370 1
1391-1400 1

Il est à noter qu’à partir du document no LIX (1150), les actes non conservés repérés à l’aide de l’Inventaire du chapitre de 1780 sont décrits par un regeste en français ; c’est également le cas d’un certain nombre d’actes que les auteurs ont choisi de ne pas éditer in extenso, de manière à alléger l’ensemble. En guise de pendant à la Vieille chronique, se trouve une pièce administrative et comptable dont la valeur documentaire a suffi, aux yeux des éditeurs, à justifier son insertion dans l’ouvrage : le Polypticon ecclesiae beatae Mariae Carnutensis de 1300 (BM Chartres n° 24 ; t. II, p. 279-429).

Le tome III présente quant à lui un nécrologe (p. 1-226) dressé à partir de BM Chartres no 25, complété par d’autres documents nécrologiques de diverses époque, et s’achève par un dispositif de tables destiné à faciliter l’exploitation des actes édités en amont : un « dictionnaire topographique et index géographique » (p. 227-317), une « table des noms » (p. 319-391) et le « Pouillé du diocèse de Chartres au XVIIIe siècle » (p. 393-438).

En tête de cet ensemble composite, les auteurs ont pris soin de ménager une vaste introduction qui cimente leur ouvrage (t. I, p. XXI-CCIII). Si elle revient en détail sur l’histoire des évêques et de leur diocèse, et s’appesantit au passage sur l’organisation, la hiérarchie et l’administration du chapitre cathédral, sans faire l’économie d’une description du trésor de la cathédrale, elle offre également l’occasion d’une étude ambitieuse de l’économie agraire de la Beauce. Elle vise aussi à répondre à des questions incidentes telleS que l’origine de l’église de Chartres ou les limites du diocèse.

Qualité de l’édition

De manière générale, le lecteur est amené à déplorer l’extrême parcimonie des indications qui permettraient de reconstituer la démarche des deux auteurs. La dimension expérimentale du projet aurait pourtant justifié des explications détaillées, à même de défendre et de mettre en valeur le large cadre choisi. Ainsi, quelle est la part de l’entreprise érudite dans la genèse de l’édition, par rapport aux motivations archivistiques que l’on devine au cœur des préoccupations de Lucien Merlet ? Qu’est-ce qui a motivé la sélection de tel ou tel acte dans le chartrier du chapitre, à partir du moment où l’inflation documentaire ne permet plus de tout éditer ?

Les réponses à ces questions de fond sont trop souvent abandonnées à la libre appréciation du lecteur, auquel on laisse par exemple le soin de constater par ses propres moyens que les auteurs ont cherché à rassembler systématiquement, à des fins d’exhaustivité, l’ensemble des actes conservés antérieurs au sinistre de 1194. Dans le même ordre d’idée, aucune explication n’est fournie sur le caractère provisoire du système de cotation du fonds du chapitre. On déplore surtout une absence totale de présentation des sources, de leur localisation ou de leur organisation. Les documents originaux utilisés sont identifiés au cas par cas sous forme de notes, encore que certaines clefs aussi indispensables que l’Inventaire du chapitre de 1780 ne sont tout bonnemet jamais présentées. Dans la mesure où l’Inventaire sommaire de la série G n’est pas encore paru en 1865, rien ne permet de compenser cette lacune.

Une courte préface apporte tout de même quelques éléments d’interprétation. Les auteurs avouent d’emblée que leur entreprise a suscité une polémique du fait des problèmes méthodologiques qu’elle n’a pas manqué de poser : « Nous n’avons pas ici suivi tout-à-fait la règle généralement adoptée. Quelques savants diplomatistes de notre époque nous ont contesté, nous le savons, à nous autres modernes, le droit de faire un cartulaire pour un établissement n’en ayant jamais possédé. » Mais il n’a pas été pas question de s’appesantir sur ce point, et la discussion reste à l’état d’ébauche.

Le caractère atypique de tel ou tel document a bien souvent constitué un critère suffisant pour garantir son insertion dans l’édition finale : il en résulte un produit hétérogène, qui ressemble davantage à un cabinet de curiosités diplomatiques ou historiques qu’à un cartulaire aux logiques domaniales clairement affirmées. Un aspect de cette hétérogénéité est l’ambitus chronologique inhabituellement large pour un cartulaire : le dernier document de la partie « Instrumenta » date en effet de 1391. C’est sans parler du pouillé, qui présente un tableau du diocèse de Chartres en 1789 ; mais dans ce cas, l’influence de l’édition du cartulaire de Notre-Dame de Paris par Guérard, modèle souvent invoqué, est sensible.

Enfin, la répartition des tâches entre les deux auteurs n’est pas explicitée. Il est possible toutefois de supposer que Lucien Merlet s’est occupé du repérage et de l’édition des actes, tandis qu’Eugène de Lépinois a pu mettre à profit l’expérience acquise lors de l’éfition de son Histoire de Chartres pour rédiger l’introduction.

De nombreux points positifs viennent compenser les défaillances du parti général, sans remédier pour autant à l’hétérogénéité du résultat ou au manque de justification des choix opérés. De fait, ils concernent surtout la qualité formelle de l’édition. Les tables du tome III, limitées à un index locorum et un index nominum, remplissent parfaitement leur rôle ; quant à l’index rerum, il est suppléé, de l’aveu des auteurs, par l’introduction. Les deux tables sont d’un usage très commode : ainsi, l’index géographique répertorie toutes les graphies rencontrées d’un nom de lieu, et renvoie toujours à une seule autorité. Fait appréciable, il prend également en compte les noms de rues, de paroisses et de faubourgs de Chartres.

Les auteurs précisent dans leur préface que l’abondance des notes, dont le dispositif est censé faciliter l’élaguage du trop volumineux fonds du chapitre, a requis de donner la préférence au français plutôt qu’au latin, pour des raisons de clarté. La description assez complète des sceaux, quand ils existent, est une bonne initiative qui n’est pas encore entrée en coutume à cette époque.

Notre-Dame de Chartres

Tome premier

Epistola synodi Parisiensis IV ad Sigibertum regem, ut causam Promoti non defendat, quem Ægidius, episcopus Remensis, in Dunensi castro episcopum consecraverat1.

  • a Sirmond, Concil. Gall., I, p. 353.
  • b Bouquet, Rec. IV, p. 79.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Domino gloriosissimo atque sanctæ ecclesiæ catholicæ filio, Sigisberto Regi, Sapaudus (arch. d'Arles), Philippus (arch. de Vienne), Priscus (arch. de Lyon), Constitutus (arch. de Sens), Laban (arch. d'Eause), Felix (arch. de Bourges), item Felix (év. de Nantes), Germanus (év. de Paris), Lucretius (év. de Die), Clementinus (év. d'Apt), Syagrius (év. d'Autun), Gallomagnus (év. de Troyes), Optatus (év. d'Antibes), Salonius (év. de Genève), item Salonius (arch. d'Embrun), Quinidius (év. de Bazas), Promotus (év. de Glandève), Silvester (év. de Besançon), Genesius (év. de Sisteron), Polemius (év. d'Agen), Palladius (év. de Saintes), Victor (év. de Saint-Paul-Trois-Châteaux), Sagittarius (év. de Gap), Aunaarius (év. d'Auxerre), Isychius (év. de Grenoble), Claudianus (év. de Riez), Desiderius (év. de Toulon), Heraclius (év. de Digne), Tetradius (év. de Venasque), Pappolus (év. de Langres), Licerius (év. d'Oloron), Leudobaudis (év. de Séez), episcopi. Quantum ineffabili gaudio synodali concilio nuntiatur, quandoquidem a catholico principe res nova pro dilectione Christi concipitur, tantum lamentabile execrandumque censetur, cum in Ecclesia sancta contra Deum et contra Canonum disciplinam dissensio generatur. Nuper etenim, non absque conniventia gloriæ vestræ, sicut credimus, evocati Parisius venientes, novam inauditamque ordinationem in castro Dunensi, parrocia denique Carnotina, factam fuisse cognovimus. Quam rem, licet vix credere possumus cum consensu gloriæ vestræ fieri potuisse, tamen si, cujuscumque prava suggestione præventi, in hac tam obscena et ecclesiæ universæ contraria consensistis, ab hujusmodi scandali defensione sinceritatis vestræ conscientiam expietis : quia satius est ut ille, qui, ambitionis instinctu, rem tam nefariam dolosa ambitione competiit, per satisfactionem pœnitentiæ reatum suum abluere compellatur, quam vestra puritas, quod avertat divinitas, hujus facinoris contagione maculetur. Et quia nobis necesse fuit ut, juxta Canonum constituta, personæ temerariæ deberet præsumptio coerceri, ideo, salutis obsequium digno in Christo officiositatis et reverentiæ cultu præbentes, poscimus ut vos, quos Deus et culmine præcipuos et sinceritate præclaros esse præcepit, non quocumque, aut quorumcumque temerario consilio ad defensanda hujusmodi scandala misceatis : quia Deum sufficit nosse nos nequaquam penitus velle contra vos divinam iracundiam promoveri. Annis multis gloriam regni vestri potentia divina cum omni felicitate conservet, domne gloriosissime et præcellentissime domne.

Data epistola , Parisius. »


1 C'était le roi Sigebert lui-même qui, de son autorité privée, avait crée Promotus évêque de Châteaudun, et, l'archevêque de Sens refusant de le consacrer, l'archevêque de Reims l'avait institué au mépris des lois canoniques qui défendaient à un évêque de s'immiscer dans les affaires d'un archevêché voisin. Sur la supplique de Pappolus, évêque de Chartres, au synode de Paris, les évêques réunis dans cette ville déposèrent l'intrus et écrivirent à Sigebert pour le prier de ne pas soutenir cette usurpation. Sigebert étant mort sur ces entrefaites (575), la négociation du synode n'en devint que plus facile, et Gontran donna gain de cause au prélat chartrain. (D. Ruinart, Préface sur l'érection de Châteaudun en évêché, apud Bouquet, Rec. II, p. 85. — Grég. de Tours, l. VII, ch. 17.)
2 Les quatre fils de Clotaire Ier s'étaient partagé le royaume des Francs à la mort de leur père en 562. Caribert, l'aîné, roi de Paris, était mort en 566 ; mais il restait encore Gontran, roi de Bourgogne (562-593), Sigebert Ier, roi d'Austrasie (562-575), et Chilpéric Ier, roi de Soissons (562-584). Sigebert avait eu le Chartrain et le Dunois à la mort de Caribert.

« Cum constet fœcunditatem humanæ prolis a proteplasto Domino præcipiente crevisse, Crescite, inquiente, et multiplicamini ; atque ob adjutorium mulier de latere sumpta sit viri, dicente Domino : Faciamus ei adjutorium simile sibi, et : Idcirco relinquet homo patrem et matrem, et adhœrebit uxori suœ, et erunt duo in carne una. Et, ut certius humana fragilitas possit dignoscere bonum atque a Deo constitutum esse conjugium, ipse auctor redemptionis Christus, Dei filius, invitatus ad nuptias, venit, ibique aquas in vinum mirabile convertit. Ideoque ego, in Dei nomine, Gaufridus, præcedentium patrum vestigia sequens, una cum consensu virorum illustrium propinquorum meorum, visum est mihi legibus copulare legitimum conjugium ad procreationem filiorum, atque in dotis titulum dare sponsæ meæ, nomine Hisdomei, filiæ quondam Vutardi atque Osbrenæ, decrevi in præsentia virorum nobilium agere, studuique ut ejus temporibus inconvulsum permanere queat : quod ita et feci. Ergo dono tibi donatumque secundum Legem Salicam in tua dote, a die præsenti, jure legitimo, in perpetuum esse volo, et de meo in tuum jus et dominationem trado atque transcribo, hoc est, mansum juris mei indominicatum, cum aliis quatuor mansis servilibus, seu adspicientibus simul curtiferis, vineis arpennorum quatuor, silvis, viridigariis, pratis, campis, cultis vel incultis, pascuis, perviis, exitibus et regressibus, et reliquis adjacentiis, mobilibus et immobilibus, cum mancipiis utriusque sexus, quorum hæc sunt nomina : Giefredus et uxor sua..... cum1 infantibus Geroldo et Abdone, necnon et Poppa ; Magewardus et uxor ejus Adalburgis cum filio suo nomine Durando ; Isembertus, Aimbertus, Petitus, Ultegerius, Alboinus, Olfardus, Lanceri et uxor sua Sicberta, Airmannus et conjux ejus Adalburgis et filia eorum Ingeltrudis, Cathindes, Megewardus, Pucellita et Albutius. Qui præscriptus mansus, cum omnibus appenditiis, est in pago Carnotense, in vicaria Gaugiacense2, in loco qui dicitur Sicheri-Villa3. Hæc omnia superius comprehensa die præsenti tibi sum daturus vel traditurus, totum et inexquisitum, ut quicquid exinde facere volueris, liberam et firmissimam in omnibus habeas potestatem faciendi. Dono etiam tibi in præfixo pago vel in eadem vicaria, in loco qui dicitur Bonervilla, omnem medietatem, tam ex mancipiis quam ex alode, quam ibi videor habere, hoc est, mansum unum cui adspiciunt mansi serviles quatuor cum mancipiis, quorum hæc sunt nomina : Galastus, Ergarius, Pascarius, Marlinus, Polita et Amelberga ; vineis arpennorum quatuor, pratis, silvis, aquis aquarumve decursibus, terris cultis et incultis, exitibus et regressibus, vel quicquid ibi adspicit, omnem medietatem tam in terris quam in mancipiis, id est, mansum unum, cum mansis quatuor ibi adspicientibus, cum pratis arpennorum duorum et medietatem ecclesiæ Dei. »


1 Il y a évidemment ici une erreur de lecture dans Lindenbrog : il a ainsi traduit ce passage : et uxor sua donavit eam infantibus ; au lieu de donavit, l'original devait porter le nom de la femme et cum au lieu de eam.
2 Lindenbrog a lu Ganegiacense, mais la véritable leçon doit être Gaugiacense, la viguerie de Jouy.
3 Nous ignorons si Cherville, commune d'Oinville-sous-Auneau, fut jamais la propriété du Chapitre ; en tous cas l'aurait-il aliéné fort anciennement, puisque, dès le XIIe siècle, la famille de Chartres était en possession de cette seigneurie. L'église de Notre-Dame avait bien une dîme sur des terres situées entre le Boullay-Thierry et Villemeux, du côté de Cherville, Sechervilla (voir Polyptique, préb. de Berchères-sur-Vesgre, t. II de cet ouvrage) ; mais nous ne pensons pas que ce Cherville, commune de Villemeux, situé dans les terres, sur la rive gauche de l'Eure, et à une assez grande distance de Jouy, dépendit de cette ancienne viguerie qui, par la position de son chef-lieu, devait s'étendre de préférence sur la rive droite. Quant à la terre de Boigneville, Bonervilla, mentionnée plus bas, elle passa certainement entre les mains du Chapitre (Polypt. cité, préb. de Bouglainval), qui l'unit à la prêtrière de Mévoisins et l'échangea avec le duc de Noailles au mois de décembre 1753.

Donation à l'abbaye de Saint-Denis-en-France par le roi Pépin, de la forêt Yveline, Æqualina silva, à l'exception de tout ce qui avait été donné antérieurement à d'autres églises, quod antea exinde ad loca Sanctorum per strumenta cartarum noscitur fuisse concessum, et entre autres à l'église Notre-Dame de Chartres, ad ecclesiam Sanctæ-Mariæ Carnotensis urbe1.

  • a Doublet, Hist. abb. S. Dionisii, p. 699.
  • b Bouquet, Rec. V, p. 707.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.


1 On ne trouve plus de traces des donations faites au Chapitre de Chartres de biens, situés dans l'étendue de la forêt Yveline. L'église de Chartres dut d'ailleurs aliéner promptement ces possessions, car, dès le XIe siècle, elle n'avait plus aucun droit de propriété sur cette forêt.

De donatione terræ de Mala-Domo.

  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, E. de Lépinois et L. Merlet (éds.). Chartres: 1862.
  • Notes manuscrites de l'abbé Brillon. Bibl. comm. de Chartres.
D'après a.

« Ego Rollandus do fratribus ecclesie Carnotensis domum meam de Mala-Domo1, quam spada mea acquisivi et eadem spada mea garentizabo. Teste cultro meo2. »


1 Au mois de janvier 1224, Girard de Chartres, chevalier, et Isabelle, sa femme, Hubert et Jean de Hauville, frères de celle-ci, firent un compromis avec le Chapitre au sujet d'un droit de voierie et frou qu'ils prétendaient sur la terre de Notre-Dame à la Malmaison. (Orig. en parch., Archiv. d'Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, C. XXXVII, A, 1.)
2 Nous ne garantissons en rien l'authenticité de cette charte que nous ne connaissons que par une note de l'abbé Brillon, chancelier de l'église de Chartres au XVIIIe siècle. Le savant chanoine rapporte que, suivant une ancienne tradition de l'église Notre-Dame, Roland, le neveu de Charlemagne, Roland-le-Furieux des romans du Moyen-Age, aurait aumôné au Chapitre la prêtrière de la Malmaison, et, sans indiquer les sources où il a puisé, il donne la copie que nous publions en ce moment, en ajoutant que l'original est perdu depuis un temps immémorial. Quoique nous suspections fort la légitimité de cette pièce, nous ferons remarquer que la prêtrière de la Malmaison était en effet une des plus anciennes possessions du Chapitre de Chartres.

Donatio Caroli-Calvi, regis Francorum, « de Gulmari-Culte2. »

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1453 (ancienne cote : fonds du Chapitre, caisse LXIV, P, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sanctae et individuae Trinitatis, Karolus, gratia Dei, rex. Regalis celsitudinis mos est fideles regni sui donis multiplicibus et honoribus ingentibus honorare sublimesque efficere : proinde ergo morem parentum regum, videlicet predecessorum nostrorum, sequentes, libuit amplitudini nostrae celsitudinis quendam fidelem nostrum atque ministerialem, nomine Hadebertum, de quibusdam nostrae proprietatis rebus ac mancipiis honorare atque in jus proprietatis delegare. Quae siquidem res sunt sitę, in pago Belvacensi, super fluvium Mastum, villa videlicet nomine Gulmari-Curtis3, una cum indominicato, continens mansos xiiii, ex qua olim aliquid per preceptum largitionis nostrae eidem relaxantes, cum omni nunc integritate eam illi, jure proprio habendam ac possidendam, pro suo nobis utili ac bene placito famulatu, concessimus. Unde hoc altitudinis ac magnitudinis nostrae preceptum fieri et jamdicto fideli ac ministeriali nostro Hadeberto dari jussimus ; per quod prenominatam villam, cum omni integritate ad se pertinentium, cum terris videlicet, vineis, pratis, silvis, exitibus ac regressibus, pascuis et omnibus ad se legitime pertinentibus, una cum mancipiis utriusque sexus, his nominibus : Sichero, Vuanemberto, Frotuino, Absalon, Dischembrun, Vuarentramno, Ledemio, Agledulfo, Gontberto, Frumengario, item Agledulfo, item Vuanemberto, Frodevino, Letmiro, Gontfredo, Tagenardo, Adelgudę, Ledevia, Richildi, Lersida, Petresida, Aifrada, Aflatgia, Bertegildi, cum filiis ac filiabus illarum, eidem Hadeberto in jus proprietatis habendam concessimus. Preter haec etiam, in loco qui dicitur Fraimundi-Lucus, addimus illi ex silva bunuarium i et perticas xl, pariterque de terra arabili dimidium bunuarium, cujus sunt terminales ex una parte, terra Sancti-Medardi, ex alia parte terra Sancti-Vedasti, item ex una parte terra fiscalis et ex alia parte terra ipsius Hadeberti4. Haec omnia superius descripta et actenus preceptis nostrae auctoritatis prefato fideli nostro relaxata, cum suis adjacentiis ac mancipiis desuper commanentibus vel sibi legitime pertinentibus, universaliter illi ad proprium largimur et de nostro jure in jus ac dominationem illius, sollemni more, transferimus atque delegamus ; eo siquidem tenore ut quicquid ex eisdem rebus ac mancipiis ab hinc et in reliquum, pro sua oportunitate ac commoditatis libitu, saepedictus Hadebertus facere decreverit, libero in omnibus potiatur arbitrio faciendi, quemadmodum ex reliquis proprietatis suae rebus ac mancipiis. Et ut haec nostrae largitionis auctoritas firmior habeatur ac per futura tempora diligentius conservetur, manu propria subter eam firmavimus anulique nostri impressione insigniri jussimus.

Signum 1 Karoli gloriosissimi regis.

Ego Rotfredus5, notarius, ad vicem Gisleni, recognovi et subscripsi 26.

Data . Actum monasterio Sancti-Dyonisii. In Dei nomine feliciter. »


3 Cette charte de Charles-le-Chauve est le document original le plus ancien que nous connaissions, concernant indirectement, il est vrai, le Chapitre de Chartres.
4 Les titres ou les parties de titres placés par nous entre guillemets sont de l'époque même des chartes et se trouvent ordinairement inscrits par derrière.
5 La terre de Gamaricourt fut donnée au Chapitre par l'évêque Eudes (966-1005), comme le témoigne le nécrologe de l'église au 4 des calendes d'avril (voir le IIIe volume de notre ouvrage). Ce domaine, situé près de la rivière de Matz, aux extrêmes limites du Beauvaisis (canton de Ressons, Oise), n'est pas facile à retrouver aujourd'hui. Cependant la désinence court est des plus fréquentes, pour les noms de lieux, dans cette partie de l'arrondissement de Compiègne, et six villages ou hameaux : Bellicourt, Bayencourt, Elincourt, Vandelicourt, Chevincourt, Devincourt, sont précisément groupés au bord du Matz, sur une longueur de dix kilomètres. Gamaricourt et ses dépendances furent sans doute aliénés très-anciennement par le Chapitre.
6 Ces biens durent échoir au XIIe siècle à l'abbaye de Froidmont, dont les possessions englobèrent bientôt la majeure partie des terres du voisinage, ainsi que de notables portions de la forêt de Hez. Mais la dispersion des archives de Froidmont et l'état incomplet et par trop abrégé du Cartulaire de ce monastère, conservé à la Bibliothèque Impériale et cité par M. Cocheris dans son Catalogue des manuscrits de la Picardie (Mém. des Antiq. de Picardie, t. VI, p. 304), ne permet pas d'éclaircir ce point.
7 Rotfredus est porté dans la liste des notaires cités par du Cange (Glossaire, édit. Henschel, t. II, p. 80) et par M. Nat. de Wailly (Elém. de paléogr., I, p. 222), comme ayant exercé leur charge sous le chancelier Louis, frère et prédécesseur de Goslein. Notre charte prouve qu'il faut le comprendre également parmi les notaires employés sous ce dernier chancelier.
8 Cette charte est scellée en placard d'un sceau en cire jaune, parfaitement conservé et représentant une tête d'empereur romain, avec cette légende : Karolvs gratia Di rex.

1 (monogr.)
2 (locus sigilli)

Carta Odonis, regis Francorum, de quibusdam rebus in villa Gaugiaco.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1456 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXIV, V, 1).
  • a D. Mabillon, De re diplomatica.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« In nomine sanctae et individuae Trinitatis, Odo, clementia Dei, rex. Regalis celsitudinis mos est fideles regni sui donis multiplicibus atque honoribus ingentibus honorare sublimesque efficere. Noverit igitur omnium fidelium sanctae Dei ecclesiae et nostrorum, tam presentium quam et futurorum, sollertia, quoniam placuit serenitati nostrae quendam fidelem nostrum, nomine Ricbodonem, de quibusdam rebus nostrae proprietatis honorare. Sunt autem eaedem res in pago Carnotensi, super fluvium Oduram, in villa Gaugiaco1, mansus indominicatus, ubi aspiciunt mansa xxxi, quos predictus Ricbodo in beneficium tenet. Nos itaque beneficium jamdicto fideli nostro, jure beneficiario et usufructuario, concedimus, quatenus dum idem Ricbodo, quandoquidem, Deo disponente, uxorem duxerit et exinde filium procreaverit, et unus ex illis advixerit, jamdictum beneficium teneant atque possideant, nemine inquietante. Unde hoc nostrae celsitudinis preceptum fieri et memorato fideli nostro dari jussimus, per quod precipimus atque jubemus ut ab hodierna die jamdictus fidelis noster Ricbodo suprascriptum beneficium teneat, uxorque et filius ejus, dum advixerint, disponant usu quidem, ut dictum est, fructuario et jure beneficiario, omni tempore vitae suae, eo siquidem tenore ut aliquis eorum, in nostra fidelitate semper et devotione, pro eorum beneficio deserviat. Et ut haec nostrae largitionis concessio ita in omnibus conservetur atque verius credatur, annulo nostro insigniri jussimus.

Crohannus2, notarius, ad vicem Ebonis, recognovit et subscripsit.

Datum . Actum Sancto-Maximino monasterio4. In Dei nomine feliciter, amen. »


1 On ignore en quelles mains passa le fief donné par le roi Eudes à Ricbodon, mais, suivant une note de l'Inventaire du Chapitre, une partie au moins de ces terres était comprise dans les propriétés d'Henri de Saint-Yon qui, en 1360, vendit au Chapitre tout ce qu'il possédait à Jouy et à Chartainvilliers. Cette acquisition fut faite par le Chapitre de la Cathédrale, pour le Chapitre de Saint-Piat ; ce fut donc celui-ci qui s'intitula seigneur de Jouy et en exerça les droits. On aliéna plus tard une partie de ces biens, et enfin, le 30 mai 1687, le Chapitre vendit son fief, avec tous ses droits seigneuriaux, à Thomas Lenoir, qui prit le titre de seigneur de Jouy. — L'auteur du Supplément aux affiches chartraines, p. 35 (ann. 1785), pense que Gaugiacum doit être traduit par Gorget, près Saint-Prest ; mais c'est certainement là une erreur. Voir nº II.
2 Crohannus est certainement le même notaire que celui nommé Troannus par du Cange, Rohannus par D. Carpentier et Rollon par D. Mabillon. Quant à Ebo, appelé Ebolus par du Cange et Eblo par Mabillon, c'était l'abbé de Saint-Germain-des-Prés et de Saint-Denis.
3 L'inventaire du Chapitre fixe la date de cette charte à l'année 892, ce qui est une erreur : l'année 892 était la dixième, et non la septième de la 59e indiction ; c'est donc avec raison que D. Mabillon a daté cet acte de l'année 889, qui est la septième de l'indiction et la seconde du règne du roi Eudes, en partant de 888. On sait, en effet, que ce prince, élu roi de France à la fin de 887, fit partir le commencement de son règne, dans ses diplômes, soit de 887, soit de 888, suivant les pays dans lesquels son autorité avait été reconnue plus ou moins promptement. M. Nat. de Wailly (Elém. de paléogr., t. I, p. 293) cite un diplôme d'Eudes, daté de juin 888, la seconde année de son règne.
4 Une autre charte du même roi de la même année, publiée aussi par D. Mabillon, est datée de Paris, le 5 des ides de juillet : Eudes ne fit donc qu'un très-court séjour à Saint-Mesmin.

Carta Hugonis, Francorum ducis, de quodam fisco, vocabulo Uno-Gradu.

  • B Vidimus en parch. de 1298. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1112 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXXIII ter, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine summi et eterni Salvatoris domini nostri Jesu-Christi, Hugo, excellentissimus Francorum dux et marchio1. Cum, in hac ancipiti et lubrica vita, mortalium quisque, superni largitoris munere, terrene commoditatis nobilitetur felicitate et temporalium bonorum opimetur dapsilitate, magnopere providendum cuique fidelium est ut, per ea que temporaliter possederunt, celestia acquirantur et ex visilibus invisibilia et ex corruptibilibus felici commutatione mercentur incorrupta : vere etenim ac permanentis hereditatis jura facilius quisquam obtinere celitus promerebitur si, inter cetera pie actionis studia, mundana quedam et transeuntia sua bonorum omnium collatori fideliter cesserit, et sacrosanctam ecclesiam, videlicet domum suam, labilium rerum datis honestare atque sublimare certaverit. Noverit igitur omnium sancte Dei ecclesie fidelium, presentium atque futurorum, nostrorumque successorum prudentialis sagacitas quod, hujus sancte exhortationis commonitione roborati ac divine inspirationis gracia edocti, quendam fiscum nostrum, vocabulo Uno-Gradum2, quem libere ac jure hereditario hactenus possedimus, qui est in pago Aurelianensi, in vicaria Moduacense, cum omnibus appendiciis ejus, quorum nomina hec sunt : Campigniacus, Modius-Major, Modius-Minor, usque ad Altarici-villam et usque ad villam que appellatur Certus, Cultura, Baniolus, Mons-Pastorum, Brogilus, Villaris, Chiregius, Colta, Casnagius, Sorberes, Pataliacus, Mansus, Mons-Corvicus, Sucrogilas, Buiras, Buxidus et quedam terra que conjacet in villa que vocatur Ulmos, ceterisque adjacenciis tam infra quam eciam extra urbem consistentibus3, quecumque ibi aspicere sub integritate im presenciarum videntur vel aliquando subtracta sunt, rectoribus ipsius fundi reimpetrare facultas erit, una cum consensu et voluntate parentum fideliumque nostrorum, Sancte-Marie Carnotensi matri ecclesie concedimus ac donamus, et de nostro dominicatu in ejus ditionem transfundimus atque transponimus, cum terris cultis et incultis, vineis, pascuis, pratis, silvis et mancipiis utriusque sexus et ecclesia inibi existente, in honore Sancti Luppi dicata atque constructa. Concedentes itaque hoc juris nostri datum, deliberando statuimus ut pastibus fratrum jamdicte ecclesie delegetur eorumque stipendiis et usibus deputetur, unde cotidiani victus alimenta habeant et divinis cultibus atque exercitiis spiritualibus liberius inserviant, pro nobis eciam ac conjuge nostra, necnon et omni sobole, jugiter ad Dominum indefessas preces effundant, quatinus idem, genitricis sue, Marie meritis, cujus amore hujusmodi munusculum tradimus, omniumque Sanctorum obtentu, nos in culmine temporalis dignitatis atque sublimitatis moderetur ac regat, quo in terra viventium aliquando ejus videre et capere mereamur bona et possidere superne hereditatis municipia. Si quis autem parentum, heredum vel proheredum nostrorum seu aliqua calumpniatrix persona hujus tradicionis auctoritatem deinceps violare temptaverit, trine uneque Deitatis iram incurrat, Mariam quoque Dei genitricem, cui fraudem fecerit, sibi adjutricem nequaquam sentiat, et, quod repetierit evendicare non valens, confusus ab hac presumpcione resipiscat ; presens vero scriptum inconvulsum illibatumque per succedencia tempora persistat cum stipulacione subnixa. Quatinus autem hec pagina validioris firmitatis robur obtineat, manu propria, nos et filius noster Hocdo4, eam subterfirmavimus, et nepotum fideliumque nostrorum manibus roborandam censuimus.

Signum Hugonis, Francorum ducis, qui hanc scripti auctoritatem fecit et adfirmavit. Signum Hugonis, filii ejus5. Signum Ocdonis, filii ejus. Signum Airberti, nepotis sui6. Signum Odonis. Signum Rotberti. Signum Tetbaldi. Signum Fulconis. Signum Bernardi. Signum Gautfridi. Signum Aimonis. Signum Ivonis, Signum Warini. Signum Gautberti. Signum Gautfridi. Signum Frotmondi. Signum Adelelmi. Signum Isembardi. Signum Ansculfi. Signum Walterii. Signum iterum Walterii. Signum Gautberti. Signum Calidonis. Signum Rotberti. Signum iterum Rotberti. Signum Landrici. Signum Hugonis. Signum Herivei. Signum Suggerii. Signum Gisleberti. Signum Odonis. Signum Rodulfi.

Datum . »


1 Hugues le Grand, dit aussi le Blanc et l'Abbé, comte de Paris et duc de France, mort à Dourdan, le 16 juin 956.

2 En 1317, Philippe-le-Long confirma au Chapitre tous les droits autrefois cédés à l'église de Chartres par Hugues, duc de France, sur la seigneurie d'Ingré et notamment sur les bois dudit lieu, vulgairement appelés bois Sainte-Marie, abandonnant au Chapitre tout droit de gruerie et toute justice haute, moyenne et basse sur lesdits lieux. La reine Clémence de Hongrie, veuve de Louis-le-Hutin, confirma de nouveau cette donation en 1323. (Orig. en parch. C. XXXIII ter, A, 3).

Les bois de Sainte-Marie faisaient partie de la forêt d'Orléans et comprenaient environ 122 arpents. (Mémoire dressé pour le Chapitre en 1738. C. XXXIII ter, A, 9).

3 Ces héritages formèrent dans la suite la prévôté d'Ingré, une des quatre grandes prévôtés de l'église de Chartres. En 1597, Jean de Bullion, prévôt d'Ingré, aliéna, pour les subventions de l'Etat, les bâtiments de la prévôté, jardins et pâtures y attenant, se réservant d'ailleurs tous droits et toute juridiction, et retenant pour lui la place des prisons de la prévôté (Inv. du Chapitre, C. XVIII, 9). — Nous donnerons ci-après, in extenso ou par extraits, suivant leur importance, les actes relatifs à cette prévôté.
4 Otton, second fils d'Hugues le Grand, duc de Bourgogne après son père, mort au château de Pouilli, le 3 février 963.
5 Hugues, depuis roi de France en 987 sous le nom d'Hugues-Capet.
6 Herbert II, comte de Troyes (968-993), quatrième fils d'Herbert II, comte de Vermandois, et d'Hildebrante, sœur d'Hugues le Grand.

De rebus quas dedit vel reddidit Ragenfredus episcopus abbatiæ Sancti-Petri Carnotensis, et de quadam commutatione cum canonicis Sanctæ-Mariæ2

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/D 53: Liber Haganonis, fol. 28v°.
  • C Bibl. nat. de France, Livre d'argent, carton 52, fol. 5r°, n° 9.
  • a Gall. christ., tome VIII, instr., col. 289.
  • b Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 49.3
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« In nomine sanctæ et individuę Trinitatis, Ragenfredus, nullis extantibus meritis, sanctę sedi Carnotinę sublimatus antistes4. Quotienscumque precedentium patrum ad medium deducuntur exempla, sanis mentibus incitamenta sunt virtutum, informatio melioris vitę, inoffensa progressio vię mandatorum Dei. Divina autem, quia sunt pleraque rationis incapabilia ammirationis, nonnunquam subeunt contemplativa. Unde ego Ragenfredus, vocatus episcopus, cum a secularium negociorum tumultibus, quibus ; plus necessitate quam voto, implicitus teneor, paululum animum expedissem, totum me intra me colligens, coepi in ammirationem habere beneficia miserationis divinę erga salutem stirpis humanę, quemadmodum quos diligit, vulnerando, medicabili dextra medetur, et paterno, percutiendo, affectu salutis ac sanitatis prospera subministrat. Cujus clementię magnitudo, licet ubique terrarum se dignanter impendat, ut michi tamen videtur, pre reliquis, nostrę sedis diocesim suę dilectionis amore dignam duxit, dum, exigente filiorum suorum peccaminum mole, ita eam verbere disciplinalis correctionis submisit, ut efferam gentem paganorum quaquaversum cedibus, incendiis, depopulationibus dibachari sine aliqua retractacione permiserit. Nullus honor impendebatur locis, voraci eos indifferenter flamma lambente, nulli dignitati, ętati vel sexui accedebant remedia parcendi, gladio impiissimę crudelitatis universa metente. Tunc omnia hujus episcopii destructa sunt igne, monasteria consumpta, ęcclesię pęne omnes fundetenus dirutę5. Si qua vero eorum evasere manus, domesticę oppressionis tam privatorum quam potentum senserunt detrimenta. Tandem prospiciens de excelso propitiatio superna, indoluit afflictorum lacrimis et gemebundis miserorum querelis, sicque, cęlis misericordię rorem stillantibus, obsidioni pęnę protritę urbis, divina se subveniendo, indulsit, dum post illorum bellorum validissimam oppressionem diu optatę pacis gaudia arridere concessit. Interea, non multo post, Agano, vir illustris6, hujus ecclesię sublimitatis indeptus pontificatu, totam animi intentionem in reedificandis monasteriis restruendisque ęcclesiis dirigere sategit. Erat in suburbio jamdictę urbis Carnotis celebrę a priscis temporibus monasterium, in honore principis Apostolorum dicatum, regularibus disciplinis assuetum, sed premissa vastatione neglectum, vixdum in parvula ęcclesia in canonica institutione transductum, cui, nostris temporibus, preerat venerabili vir Alveus, quamvis sub scemate canonici, amator et custos religionis, qui persepe cum prefato pontifice tractare cępit, qualiter quod animo deliberabat opere ad effectum perduceret. Quod superna annuente gratia et antistitis favorabili accedente in hoc suadela, sui compos effectus est voti. Preparatis siquidem impensis, non parvę jecit fundamenta fabricę, et, procedente temporis spacio, superposuit basilicam quantitatis amplę, pulcritudinis operosę, sicut in presenti facile est cernere, ilicoque, auctoritate pontificali, canonicorum servitia inibi delegavit. His ita se habentibus, ultimo vocationis suae diem presule sortito, ego Ragenfredus, quamvis nullius meriti prerogativo, in hujus cathedrę fastigiatus sum solio : quo intronizatus, vigili meditatione cępi animo conferre, si quid acceptum oculis divę majestatis valerem offerre, et quod proficuum foret remedio animę meę. Ad quod, reor, non se difficulter obtulit materiei prebitio ; namque pervidens premissi Sancti-Petri ęcclesię clericos se agentes, et, relicta spiritualis militię exercitia, mente et actu sectari terrea et caduca, et jamque dictu comittere nefaria, cum consultu bonę memorię prenominati Alvei, abbatem cęnobii Sancti-Benedicti Vulfaldum accersivi, in quo, salvo discretionis bono, artius et perfectius religionis censura valere predicabatur ab omnibus. Quo adventante, cum quibusdam ejusdem ordinis comitibus una cum eo, in antiquitatis monastice observantiam sepedictum reformavimus locum. Quibus monachis, ne incusandę egestatis penuria subiret occasio evagandi foras, quęcumque eidem loco a predecessorum nostrorum aliorumque invasionibus injuste videbantur substracta, tam ex beneficiis militaribus quam et nostro indominicato, ut se temporis optulit ratio, reddere studuimus, quanquam vita comite, si facultas subpeditaverit, pluriora reddere michi animus suggerit, quorum quędam huic pontificali privilegio, quędam aliis inserere ratum duximus. Reddimus itaque eis terram quandam a suis antecessoribus, priscis temporibus, possessam, postea malo ordine subtractam, quatenus illam pleniter possideant, veluti illorum predecessores eam tenuisse, multorum testimonio, comprobantur. Ipsa vero terra conjacet infra et extra muros Carnotis civitatis, juxta portam Cinerosam ; terminatur vero ipsa terra uno latere, via quę est exitus civitatis, altero vero latere terminatur terra Sancti-Petri Pictavensis et Sancti-Aniani ; sed terra Sancti-Petri Pictavensis terminatur infra muros civitatis, terra vero Sancti-Aniani infra et extra. Una fronte terminatur terra Sancti-Petri Carnotensis via quę ducit per medium civitatis usque ad murum ; altera fronte, via foris portam quę vadit ad ipsum monasterium. Commutavimus etiam, pro terra quam habebant in loco Belmontus, alodum Oidolonis, juxta supraterminatam terram in ipsa civitate, ante portam claustri Sancti-Petri, in via quę vulgo dicitur Merdosa ; tantum eis restituimus de terra, unde exeunt solidi decem et octo, non longe a fossa Algisi, vinearum aripennos viiii ; terram vero ad plantandum, juxta estimationem, bonuaria octo. In ipso situ cęnobii dedimus eis hortum cum xvcim aripennis vinearum, et non longe a Luceiaco campum vacuum ad plantandum xxx aripennos7. Facta est autem commutatio inter canonicos Sanctę-Marię et monachos Sancti-Petri ex ecclesiis ipsorum : dederunt nempe canonici Sanctę-Marię ęcclesiam Ursi-Villaris, cum uno aripenno de terra ad ipsam ęcclesiam pertinentem, et acceperunt in Centriaco ęcclesiam econtra, cum dote. Dedimus etiam, ex potestate Sanctę-Marie, in predicta parroechia Ursi-Villaris, Germinionis-Villam, in pago Dunensi, cum xxxª mansis cultis et incultis. In pago quoque Carnotensi, dedimus ęcclesiam quę dicitur Immonis-Villa, cum novem mansis et dimidio ; ęcclesiam quoque de Alona dedimus, cum tribus mansis et dimidio ad eam pertinentes ; item capellam Sancti-Victoris, in villa quę dicitur Vernus, cum molendino uno, et, post obitum Odulfi, totam villam ; item capellam in Mitani-Villare. Has omnes ęcclesias reddimus eis, concedentes decimas et remittentes synodum et circadas ; simul etiam et de ecclesia in Bodasi-Villa, quam ipsi omni tempore tenuerunt, ita ut, neque a nobis neque a successoribus nostris eis umquam ullo modo requiratur8. Reddimus etiam illis, in pago Carnotino, in villa quę dicitur Britiniacus, mansos de terra viii, cum mansuris, terris quoque cultis et incultis ; in Campchiaco, mansum unum, cum mansuris, terris quoque cultis et incultis ; in Cosentiaco, mansum unum ; in Enprani-Villa et Concreciis, quicquid ex ipsa potestate habéri dinoscitur ; in Sancta-Maria-super-Stratam, mansum unum ; in Spotmeri-Villa, mansum unum ; in Magnerias, mansos tres et dimidium ; in Gundri-Villa, mansos viiiº, cum brogilo et pratis ; in Cepido, mansum unum ; in Fontinido, mansum unum, cum duobus aripennis de prato in Villeta conjacentibus ; in Levesi-Villa, unum mansum ; in Vuadreio, quartarium unum ; in Teuvasio, mansum unum ; in Vallis, mansum unum, eum pratis, aripennis scilicet novem ; in Monte-Otrico, molendinum unum, cum aripennis de prato decem ; in Mandri-Villa, mansum unum ; in Lotdreio, mansum unum, cum molendino uno ; in Bertoni-Villare, quartarium unum ; in Saxna-Villa, in eodem pago, mansos de terra duos : in pago Stampense, in villa que dicitur Malaredus, mansum unum : in Dunensi pago, in villa quę vocatur Alpedagnus, ęcclesiam unam, cum omni terra quę conjacet ibi ex ipsa potestate. De cetero, sub pontificali excommunicatione auctorabili et anathematis condempnatione inevitabili, interminamus, tam presentibus quam cunctis insuper venturis seculis futuris, ut nemo antistitum, clericorum seu laicorum nullus, eos in omni molestetur negocio, non in exigendo decimas et circadas, quas alii paratas nominant9, non in terrarum invasione nulla secularis dignitatis ambitio, ejus potestatis homines distringere presumat, non thelonea, non freda extorquere, non quaslibet vel minimas sibi suorumque servientium inrogare injurias, quin potius, remota inquietudine sollicitudinis, tranquillam in Dei servitio et in monachico preposito ducant vitam, memores, omni tempore, nostri nobisque commissę ecclesię, inter suorum tam privatarum quam et communium orationum. Quod si quis his episcopalibus decretis obviare presumpserit aut irrita facere, ęternę maledictionis confodiatur jaculis, et cum Juda proditore, Anna et Caipha, atque Pilato et capite eorum Diabolo, percipiat pęnas perpetuę dampnationis, gehennalibus deputandus flammis, nisi resipuerit et ab hac intentione animum revocaverit. Ut autem hujus privilegii auctoritas inconvulsam perpetualiter obtineat firmitatem, tam nostra quam coepiscoporum manibus subterroborandam decrevimus.

Actum Carnotis civitate, publice.

Ragenfredus, Carnotis civitatis presul, hujus auctoritatis paginam firmavit ac roboravit.

Hildemannus, archiepiscopus Senonensis10. Graulfus, abbas Sancti-Carauni11. Arduinus, archiclavus. Teodericus, presbiter. Arcarius, presbiter. Adelandus, presbiter. Guazzo, diaconus. Ardradus, subdiaconus. Radulfus, presbiter. Bernardus, presbiter. Gerardus, diaconus. Lambertus, canonicus. Aymo, Vualerannus, Burchardus, milites.

Subscripti inantea, postea firmaverunt : Joseph, archiepiscopus Turonorum12 ; Constantius, Pariseorum episcopus13 ; Gunhardus, Ebroice episcopus14 ; Mainardus, Cinomannice episcopus15 ; Mabbo, Paulinani Britannie episcopus16 ; Nordoardus, Redonensium episcopus17 ; Tedbaldus, comes18 ; Hugo archiepiscopus, filius Tedbaldi comitis19 ; Odo, comes20 ; Hugo, dux Francię ; Hugo, filius ejus ; Ledgardis, comitissa21. »


1 Les auteurs du Gallia christiana, suivis en cela par M. Guérard, ont daté cette pièce vers 954. Nous croyons devoir reculer cette date de quelques années. Cette charte nous paraît en effet antérieure à la pièce suivante, datée de 950, par laquelle Ragenfroy donne à l'abbaye de Saint-Père, douze prébendes dans l'église Notre-Dame, don qui n'est pas mentionné dans ce premier document.
2 Cette charte et les deux suivantes ont déjà été publiées par B. Guérard, dans le Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père, p. 49 et 60. Si nous les reproduisons, c'est que nous ne voulons laisser de côté aucun document intéressant, directement ou indirectement, l'église Notre-Dame de Chartres. En copiant d'ailleurs ces pièces sur le manuscrit original lui-même, nous avons été assez heureux pour découvrir dans le texte publié par notre savant maître quelques erreurs dont la rectification pourra servir à justifier notre réimpression.
3 Cette charte fut plus tard confirmée par l'évêque Eudes (966-1004), comme le témoigne cette note ajoutée à la fin de la copie du livre d'Aganon : Sequenti tempore Odo, episcopus Carnotensium ; Ottho, comes Burgundie ; Suggerius, decanus. Suivant le Gallia christiana et l'Art de vérifier les dates, ces trois personnages ne vivaient pas dans le même temps. Ainsi, tandis que l'épiscopat d'Eudes n'aurait commencé qu'en 966, Othon, comte de Bourgogne, serait mort dès 963. Il n'y a rien d'impossible à cela : le livre d'Aganon a inscrit sans ordre tous les personnages qui confirmèrent le privilége de Ragenfroy.
4 Ragenfroy occupa le siége de Chartres de 942 à 955, environ.
5 C'est au siége de Chartres en 911 par Rollon et aux violences des Normands que Ragenfroy fait ici allusion.
6 Aganon, évêque de Chartres, de 930 à 941 environ.
7 La culture de la vigne était, dans le principe, peu répandue aux environs de Chartres, comme l'atteste un passage du livre d'Haganon : Priscis temporibus, quia raro habebatur Carnotis usus vinearum ; mais dès le Xe siècle cette culture commençait à prendre une grande extension.
8 Toutes ces possessions de l'abbaye de Saint-Père furent confirmées par un acte postérieur de Ragenfroy. (Cart. de Saint-Père, p. 28.)
9 Dans le principe, cette redevance consistait dans le droit qu'avaient les envoyés royaux et les officiers publics d'exiger certains frais, certains préparatifs pour leur réception, d'où le mot parata. Plus tard, le même mot fut employé pour désigner les dépenses faites par les curés et les maisons religieuses pour la réception des évêques et des archidiacres lors de leurs tournées. Ces dépenses se convertirent à la longue en une redevance qu'on appela circada, pour rappeler la visite diocésaine, objet de cette prestation. (Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég. p. CXXV.)
10 Suivant le Gallia christ., Hildeman aurait occupé le siége archiépiscopal de Sens du 12 septembre 954 au 5 août 959. Il nous semble cependant difficile, comme nous l'avons expliqué p. 77, note 2, de reculer jusqu'à la fin de l'année 954 la date de la charte qui nous occupe.
11 Graulf, abbé de Saint-Cheron-lés-Chartres, ami de Ragenfroy et de l'abbé Alveus, paraît comme témoin dans plusieurs chartes de cette époque.
12 Joseph II, archevêque de Tours (945-juin 957).
13 Constant, évêque de Paris (954). Le Gallia christ. ne donne que cette date pour l'épiscopat de ce prélat. Au reste, il est probable que cette confirmation, ajoutée à la charte originale de Ragenfroy, ne fut faite que quelques années après.
14 Guichard, évêque d'Evreux (vers 950-970).
15 Mainard, évêque du Mans (940-960).
16 Mabbon, évêque de Saint-Pol-de-Léon (vers 950).
17 Nodoard, évêque de Rennes (950-956).
18 Thibault-le-Tricheur, premier comte de Chartres, mort vers 977.
19 Suivant le Gallia christiana, Hugues ne devint archevêque de Bourges qu'en 959.
20 Eudes I, comte de Chartres, vers 978, mort en 995.
21 La comtesse Ledgarde, fille d'Herbert de Vermandois, veuve en premières noces de Guillaume-Longue-Epée, duc de Normandie, et en secondes noces de Thibaut-le-Tricheur, comte de Chartres, mourut vers 985, et fut inhumée dans le monastère de Saint-Père-en-Vallée, dont elle avait été une des principales bienfaitrices. (Cart. de Saint-Père, p. 64, 65, 77, 79). Son obit est inscrit au Nécrologe (t. III de cet ouvrage), sous la date du 18 des calendes de décembre. Suivant Souchet, sa mémoire resta long-temps populaire à Chartres, sous le nom de dame de Rigeard.

« Scriptum Ragenfredi episcopi de XII prebendis in ecclesia Sancte-Marie ab ipso datis » Sancto-Petro Carnotensi.

  • B Bibl. nat. de France, Libre d'argent: carton 52, fol. 22v°, n°158.
  • a Gall. christ., tome VIII, inst., col. 291.
  • b Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 351.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Ego Ragenfredus, nullis existentibus meritis, sed sola Domini gratuita pietate, Carnotensis ecclesie episcopus. Cenobium, in honore apostolorum Petri et Pauli dicatum, augustorum donariorum titulis longe lateque resplenduit, ac in multiplici monachorum numero, divina largiente gratia, floruit, sed, infestationibus paganorum ingruentibus, ceterisque supervenientibus pressuris, pene ad nichilum rediit ; nunc vero, adjuvante gratia Christi, pro modulo nostro renovavimus pristinos religionis usus, ut ibi perhenniter laus Dei celebretur in psalmis, ymnis et canticis spiritalibus, ritu observandum perpetuo. Ego itaque Ragenfredus, Carnotum constitutus antistes, cui divinitus statera judicii et equitatis est commissa, una cum consensu et obsecratione nostrorum fidelium, sicut ipsius cenobii continetur in archivis, dantes juste reddimus, in propriis fratrum usibus stipendiariis, que eorum alimonie subtracta a nostrorum quodam antecessorum nomine Helya, dominioque episcopali inepta cupiditate sunt detenta, atque in casamento militum ceca mente tradita. Verum quia minus, ut animus suggerit, peragere valemus, ipsis fratribus, cum consensu canonicorum, in nostra ecclesia xii prebendas, absque ulla repetitionis calumpnia, dedimus, interminantes pontificali auctoritate et anathematis condempnatione, tam presentibus quam futuris, ut nemo antistitum, clericorum seu laicorum, sicut in illorum continetur privilegiis, eos in nullo molestet negotio, nec eorum terras invadat, nec ejusdem potestatis homines distringere presumat ; et, quod in alio pretermisimus1, omnibus, preter monachos ipsius loci, in eligendo abbatem denegamus facultatem. Eligant autem monachi sibi bonorum operum exemplis eos commenentem, antistiti offerentes dono benedictioneque donandum. Itaque, omni sollicitudinis inquietudine remota, tranquillam in Dei servitio ducant vitam, nostri memores inter communium vota orationum. Si quis autem his pontificalibus decretis obviare, aut irrita facere presumpserit, jaculo dampnationis confodiatur eterne, et cum Dathan et Abiron, quos terra vivos absorbuit, atque cum Juda proditore, nisi ab hac intentione resipuerit, dampnandus gehennalibus flammis cum Diabolo pereat. Ut autem hujus privilegii auctoritas inconvulsa permaneat, tam nostra quam coepiscoporum manibus ducisque, subterroborandam decrevimus.

Actum Carnotis civitate, publice.

Signum Ragenfredi, episcopi Carnotensis. Signum Hugonis, archiepiscopi, filii Theobaldi comitis. Signum Joseph, archiepiscopi Turonum. Signum Gunhardi, episcopi Ebroicensis. Signum Nordoardi, episcopi Redonensis. Signum Suggerii, decani. Signum Gradulfi, abbatis. Signum Ardradi, subdecani. Signum Humberti, precentoris. Signum Hugonis, ducis. Signum Hugonis, filii ejus. Signum Theobaldi, nobilissimi comitis. Signum Odonis, comitis, filii Theobaldi comitis. Signum Ledgardis, comitisse. Signum Buchardi. Signum Galeranni.

. »


1 Nouvelle preuve, suivant nous, que la charte VIII est antérieure à celle-ci et doit être reportée à l'année 949.

« De commutatione facta inter canonicos Sanctae Mariae Carnotensis ecclesie et monachos Sancti-Petri. »

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/D 54: Liber Haganonis, fol. 44r°.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 70.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« In Dei Patris et Filii et Spiritus-Sancti nomine, qui est unus potentialiter et trinus personaliter. Facta est commutatio inter canonicos Sanctę-Marię Carnotensis ęcclesię et monachos Sancti-Petri, in suburbio ejusdem civitatis ad australem plagam, olim multa elegantia ac nobilitate, nec minus modo quantum ad presens ęvum attinet, constructi. Dederunt sane prefati canonici sanctę Virginis Marię ad eumdem locum Moris-Villam, et quicquid in Subritana et in Uni-Villa videntur habere, ęquo et prompto animo, prout decet sanctos consultum ire venerabilibus et Deo dignis moribus. Econtra vero, mutua vicissitudine, receperunt a nobis monachis, videlicet Sancti-Petri, in sua ditione, totum quod in Ginone-Villa et Petripertusa a priscis temporibus videbamur possidere. Harum autem situs villarum in pago Carnotensi esse dinoscitur. Quod, ea ratione atque intentione, noverint tam presentes quam superventuri fideles sanctae Dei ęcclesię factum, ut inviolabilis et semper benefida caritatis custodia conservetur inter utrumque ordinem, prout tempus et res, Deo provisore, dictaverit. Ut autem hęc inconvulsam obtineat firmitatem, manibus clericorum obtulimus examussim roborandam.

Odo, presul. Suggerius, decanus. Salico, ypodecanus. Lanbertus, archidiaconus. Rodulfus, prepositus. Atto, prepositus. Hunbertus, levita. Aimo, subdiaconus. Hilduinus, levita. Isaac, sacerdos. Vuarnerius, levita. Guido, archidiaconus. Gauzbertus, levita. Adelmus, levita. Morandus, levita. Erbertus, subdiaconus. Arembertus, subdiaconus. Suggerius, claviger. Ailbertus, subdiaconus. Romoldus, subdiaconus. Gauzbertus, miles. »

Donation faite à l'église de Chartres par Avesgaud1, d'une certaine église sise à Illiers, dans le territoire d'Evreux, avec toutes ses dépendances ; ladite église à lui appartenant en vertu du don qui lui en avait été fait, à titre de bien héréditaire, par la comtesse Ledgarde ; cette donation faite dans l'intention que les chanoines de ladite église prient Dieu pour le repos de son âme et de celle de ladite comtesse.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXV bis, M, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 C'est par une erreur évidente que Doyen (Hist. de Chartres, t. II, p. 267) fait d'Avesgaud le premier seigneur d'Illiers-en-Beauce. La donation d'Avesgaud est rappelée dans le Nécrologe (t. III de cet ouvrage), à la date du 19 des calendes de septembre.

« De dono Ebrardiville et aliorum reddituum qui sunt in Normania. »

  • B Bibl. nat. de France: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, carton 28, p. 40; et carton 28 bis, fol. 17v°.
  • C Copie papier Arch. dep. d'Eure-et-Loir, G 881.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Regnante domino Jhesu-Christo in perpetuum, anno incarnationis ejus post mille XIIII, indictione xv, et Roberti regis Francorum anno xxvi1. Ego Ricardus2, marchio Normannie, sollicite pro captu meo retractans quanto me Deus honore et potentia post antecessores meos sua gracia sublimaverit, anime mee valde necessarium judicavi ut quadam honorum meorum parte, quia de toto filiorum necnon et affinium meorum causa prohibebat, ecclesie Dei facultates augerem, certus quia sic facientem celestia manent. Notum igitur esse volo omnibus christianis, tam presentibus quam futuris, qualiter ecclesiam sancte Dei genitricis Carnotensem esse non tulerim mee largitatis expertem, tum opitulandi gratia quam apud Deum pre omnibus habet, tum injurie causa non modice quam in vicinia ejus graviter exercueram, quatinus, aliquantula satisfactione placata, pro animabus nostris vel parentum nostrorum, ut vere piissima est, intercedere dignetur. Dono itaque, pari voto et communi favore filiorum necnon et affinium meorum, et de jure meo in propriam ditionem Dei, cujus omnia sunt, et Sancte Marie Carnotensis perpetualiter habenda transfundimus donatione directa, videlicet, in Ebroacensi comitatu, Ebrardivillam totam, cum ecclesia et decimam venationis de silva que dicitur Bortis, et, in eodem pago, ecclesiam solam de Hauvilla, et, in Lisvino, ecclesiam solam de Bona-Villa, et, in eodem territorio, Angliscam-Villam totam cum ecclesia, et Runtiam-Villam totam cum ecclesia, et ecclesiam de Sancto-Juliano cum duobus membris appendentibus3. Hec itaque dona, pro qualitate peccatorum nostrorum modica, pro excellentia vero sancte Marie fere nulla, predicte ecclesie, confisi de immensa Dei bonitate et ejusdem matris sue clementia, desiderantissime tradimus, omni consuetudine nostra vel inquietatione penitus dimissa, ut piis ejus meritis adoptemur sempiterne hereditati. Quatinus autem hec donatio perpetua sit stabilitate subnixa, litterarum exinde noticiam scribere mandavi, scriptum vero signo crucis et mei nominis roboravi, filiorum quoque et affinium, necnon et eorum quorum intererat manibus corroboravi simul et omnibus insigniri precepi. Datum , Actum Rothomagi. »


1 La vingt-sixième année du règne de Robert, à partir du 1er janvier 988, jour présumé de son couronnement à Orléans, correspond bien avec 1014 ; mais le chiffre de l'indication de cette année est XII et non XV, suivant les computistes. Peut-être faut-il lire post mille XVII pour la date de l'année, car 1017 a bien XV pour chiffre d'indiction, et se trouve être la vingt-sixième année de Robert, si l'on part de 991, l'une des époques présumées de son sacre à Reims.
2 Richard II, duc de Normandie (996-1026). L'obit de ce prince, énonçant toutes ses libéralités envers l'église de Chartres, est inscrit au Nécrologe (t. III de cet ouvrage) sous la date du 10 des cal. de septembre.
3 Ces biens formèrent la dotation de la Prévôté de Normandie, comme nous l'avons déjà dit p. 12, note 2.

« Roberti, regis Francorum, de Humellis, de Brissart, Campisilve, et Fermaincourt et aliis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1458 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
  • A. Du Chesne, Hist. de la mais. de Montmorency, p. 16.
  • E. Lefèvre, Annuaire d'Eure-et-Loir pour 1860, p. 230.
D'après a.

« In nomine summi et æterni regis, domini Jesu-Christi, omnium redemptoris, Rotbertus, gratia Dei, Francorum rex : Dum nostrum fidelium justis peticionibus aurem pii favoris accommodamus, regię dignitatis officium exercemus. Noverit itaque sanctæ Dei æcclesiæ fidelium sollertia et palatinorum simul industria qualiter ad majestatis nostrę mansuetudinem suplex accessit noster a secretis Manasses comes2, postulans ut, auctoritatis regiæ precepto, quoddam opus misericordię scribi et firmari annueremus quod ille gloriosę virgini Mariae, genitrici Dei, ęcclesię scilicet Carnotensi, ex alodis suis conferre disposuerat. Cujus salubri desiderio nequaquam contraire sed satisfacere gratanter elegimus. Est autem ipse alodus, de quo supradictam elemosinam facere constituit, in Drocassino comitatu, duobus ab ipso castro miliariis distans, nomine Ulmellis3. Hunc ergo, cum omnibus appendiciis suis, quorum hęc sunt nomina : Campus-Silvę, Briessartus, Roserorus, Firmaticortis, et totum hoc quod de dominici villa pertinet ad illum alodum, Manasses comes supramemoratus condonat Sanctę Mariae Carnotensis ęcclesię, canonicorum stipendiis, ea ratione ut, quamdiu vixerit, in suos illum usus teneat, sed mater æcclesia jamdicta, in bona vestitura, habeat sibi, de capite alodi quod est Ulmellis, unum incolam, et, de singulis quibusque appendiciis ejus prescriptis, similiter unum incolam. Illa vero omnia que sibi de his retinuit nullomodo occupabit neque de sua manu foras mittet, neque per dotem, neque per beneficium, quin totum ad ęcclesiam jamscriptam revertatur, etiam in vita sua, si Deus illi hanc voluntatem augendi suam elemosinam concesserit : post suum vero decessum, totus ex integro alodus, cum omnibus sibi appendentibus, excepta illa terra quam tenet Amalricus de Monteforti4, sicut ille Manasses comes tenet solidum et quietum, similiter in usus canonicorum Carnotensis æcclesię deveniat. Ut autem opus hoc pietatis et ejusdem operis noticia permaneant undique stabiliora, manu mea illam firmavi et conjunx mea Constantia regina et filii mei Henricus5 et Rotbertus6, ipse denique Manasses comes cujus est hæc elemosina, et frater ejus Hilduinus comes7, cum filiis suis Hilduino et Manasse, necnon et proceres palatii. Ego vero sigilli nostri impressione signari mandavi, ut si quis illud attaminare presumpserit, tanquam reus majestatis qui capiti meo injuriam intulerit, auri libras xxx sanctę Dei genitrici Mariae coactus persolvat, et sua presumptio cassa in perpetuum remaneat. Propter hanc autem elemosinam, Manasses comes, qui eam perficit, et antecessores ejus, qui inceperunt, in æcclesia memorata unam missam habeant unaquaque ebdomada. Actum publice Pisciaco castro.

Signum Rotberti regis. Signum Constantię reginę, conjugis ejus. Signum Henrici. Signum Rotberti. Signum Manassis comitis, qui hanc elemosinam perfecit. Signum Hilduini comitis, fratris ejus. Signum filiorum ejus Manassis et Hilduini. Signum Burcardi de Montemorenciaco8. Signum Evrardi, filii Hilduini de Britogilo9. Signum Amalrici de Monteforti. Signum Milonis de Caprosa10. Signum Maingonis. Signum Guidonis Burgundelli.

(Hic est locus monogrammatis).

Evrardus monachus scripsit, ad vicem Balduini signatoris.

Data . »


2 Nous avons fixé cette date en prenant pour point de départ le 24 octobre 996, jour où Robert succéda à son père Hugues-Capet, et duquel les années du règne de ce prince sont ordinairement comptées dans ses diplômes.
3 Manassès, comte de Dammartin-en-Goëlle, mort en 1037, était le second fils d'Hilduin II, comte de Montdidier, et d'Adèle, héritière du comté de Dammartin.
4 Le Chapitre compléta cette donation en acquérant, le 8 décembre 1372, sur Gilbert de Tillières et Jeanne d'Emerville, sa femme, une pièce de rivière en la rivière d'Eure à Osmeaux, un moulin à eau et un arpent et trois quartiers de terre audit lieu. Les objets compris dans cette acquisition furent amortis par le roi Charles VI le 26 août 1382, et le Chapitre entra en possession le 10 décembre 1383. (Original en parchemin. C. LXXXV bis, C, 2 et XXXIII bis, 5.)
5 Amaury II, seigneur de Montfort-l'Amaury, paraît dans des actes de 1028 et 1053.
6 Henri I, successeur de son père sur le trône de France, cette année même 1031.
7 Robert-le-Vieux, créé duc de Bourgogne par son frère en 1032.
8 Hilduin III, comte de Montdidier, d'Arcis-sur-Aube et de Rameru, mort en 1033. Suivant Du Cange, le P. Anselme et M. de Beauvillé, il n'aurait eu de son mariage avec Lesceline d'Harcourt, veuve de Guillaume, comte d'Eu, que deux enfants : Hilduin IV, qui lui succéda, et Isabelle, mariée en premières noces à Bouchard II, comte de Corbeil, et en secondes noces, à Gui de Montlhéry, comte de Rochefort. Nous voyons par notre charte qu'il eut un second fils nommé Manassès. (Histoire de Montdidier, par M. de Beauvillé, t. I, p. 53).
9 Bouchard III, seigneur de Montmorency, mentionné dans les chartes jusqu'en 1032.
10 Hilduin, comte de Breteuil et de Clermont-en-Beauvoisis, dont la fille épousa Raoul, seigneur de Nanteuil, a laissé son nom à cette dernière seigneurie, qui s'appela depuis, Nanteuil-le-Hilduin, et par corruption, le Haudouin.
11 Miles, premier seigneur de Chevreuse, n'est connu que par cette charte, à laquelle le P. Anselme (Hist. généal., t. VIII, p. 536) donne à tort la date de 1029.

« Henrici, regis Francorum, de Uno-Gradu. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 9 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXXIII ter, 2).
  • B Copie sur papier. Arch. nat., 13/K, 177.
  • C Bibl. nat. de France., carton 28, p. 35; et carton 28 bis, fol. 14v°.
  • a Gallia christ., tome VIII, Instr., col. 300.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« In nomine sancte et individuę Trinitatis, Patris videlicet, et Filii et Spiritus Sancti, ego Heinricus, Francorum rex, Dei gratia. Si erga cultum Sanctorum et utilitatem ecclesiarum antiquorum institutio nos voluit esse devotos, quanto magis erga singularem memoriam nostrę Salvationis, videlicet Dei genitricis, quam post Deum credimus et confidimus non solum nostrę salutis amminisculum, sed etiam plenum effectum. Unde, pro adquisitione æternę felicitatis admodum sollicitus, circumspexi si circa me aliquid haberem quod ejus famulatui et promerendę gratię impendere possem. Et hoc mihi aliquantisper cogitanti, ad memoriam rediit canonicorum Carnotensis ecclesię, quam sepius inculcaverant, petitio, per quam, a diversis exhibitionibus et exactione illa quę vulgari nomine vicaria vocatur, illum fiscum cui Uni-Gradus vocabulum est liberum et quietum deinceps esse concederem1. Ego vero petitionis ipsorum exaggerando cumulum, universa concedo quęcumque quelibet terra prefati fisci mihi meisque hactenus persolvere consueverat, quatenus in eo habitantes tutius vivere, et idcirco quęcumque ab eis usibus canonicorum debentur plenius valeant reddere, exceptis quatuor sextariis vini de unoquoque arpenno, quos michi advocationis gratia retinui, quatinus si in posterum quis ei fisco injuriam inferre temptaverit, rege auxiliante superno, me advocatum sibi sentiat esse infestum. Et ut nostrę liberalitatis munificentia omnibus sancte matris ecclesię fidelibus et nostris esset nota, summo studio et diligentia precipimus exarari et sigilli nostri impressione signari, quatinus quod manu propria signo crucis impresso statuimus esse ratum, per curricula succedentium temporum maneat inconvulsum. Et si quis hujus conventionis esse temptaverit violator, quod absit, iram Dei incurrat, atque nostra nostrorumque auctoritate convictus abscedat, et pro illicita presumptione auri libras centum regali fisco persolvat.

Actum publice Parisius, .

Signum Teoderici, Carnotensis episcopi3. Signum Isenbardi, Aurelianensis episcopi4. Signum Vualterii, Meldensis episcopi5. Signum Frotlandi, Silvanectensis episcopi6. Signum Vuiscelini, capellani. Signum Richardi, diaconi et capellani. Signum Gausfridi, Sancti-Aniani subdecani. Signum Adelardi Laudunensis. Signum Burchardi, clerici. Signum Tetboldi, palacii comitis7. Signum Ivonis, comitis8. Signum Ingelranni, comitis. Signum Rodulfi, comitis9. Signum Ragenaldi, camerarii10. Signum Gilduini, vicecomitis11. Signum Hugonis Bardulfi12. Signum Evrardi, filii Gelduini13. Signum Bernardi, sinescalci14. Signum Vualterii, constabularii15. Signum Nivelonis16. Signum Gauslini Casati Carnotensis. Signum Rotberti de Sancto-Leodegario. Signum Vualterii de Friasia17. Signum Vuarini, militis Carnotensis. Signum Gaufridi, militis Carnotensis. Signum Hugonis, militis. Signum Arnulfi, Carnotensis precentoris. Signum Ageverti, Carnotensis succentoris18. Signum Hugonis, prepositi. Signum Huberti, presbiteri. Signum Vualterii, prepositi. Signum Odonis, canonici. Signum Gencelmi, presbiteri et canonici.

(Hic est locus monogrammatis et crucis).

Ego Balduinus, cancellarius regis, subscripsi. »


2 Voir nº VH.
3 L'année 1048 a bien le chiffre I pour indiction ; mais Henri Ier, n'étant monté sur le trône que le 20 juillet 1031, le 17 avril de la dix-huitième année de son règne ne correspondrait qu'au 17 avril 1049. Malgré cette contradiction, nous avons conservé la date 1048, supposant, ou qu'il y avait erreur dans l'indication de l'année du règne, ou que le chancelier faisait partir les années d'Henri d'une époque qui nous est aujourd'hui inconnue.
4 Suivant le Gallia christiana, Thierry, évêque de Chartres, serait mort le 16 avril 1048. On voit qu'il y a erreur de la part des savants Bénédictins, au moins quant à la date du mois.
5 Isembard de Broyes, évêque d'Orléans, de 1033 à 1063. D'après Doyen (Histoire de Chartres, t. II, p. 284), c'est à ce prélat que la ville de Nogent-le-Roi aurait dû son surnom d'Erambert ou le Rambert par corruption. Nous croyons plutôt que ce surnom lui vint d'une famille Erembert qui l'habitait au XIIe siècle. (Voir Hist. de l'abb. de Coulombs, par M. Luc. Merlet, Chartres, Garnier, 1861.)
6 Gautier Savoir, évêque de Meaux, de 1045 environ à 1082.
7 Frolland I, évêque de Senlis, de 1043 à 1053 environ.
8 Thibault III, comte de Chartres-Blois et de Champagne, second fils du comte Eudes II (1037-1089).
9 Yves Ier, comte de Beaumont-sur-Oise, mari de Gisèle, sœur de Miles de Chevreuse (1022-1050). Ce seigneur avait été mêlé à plusieurs affaires intéressant le comte de Chartres et le pays Chartrain. (Guérard, Cart. de N.-D. de Paris, t. I, p. 325. — Du Chesne, Hist. de la maison de Montmorency, pr., p. 15. — P. Anselme, Hist. généal. de la maison de France, t. VIII, p. 396. — Douet-d'Arcq, Recherches hist. et crit. sur les anciens comtes de Beaumont-sur-Oise, p. lxiv.)
10 Raoul II de Crépy, un des plus puissants seigneurs de son temps, qui devint comte de Vexin, de Valois, de Mantes, de Crépy, d'Amiens, de Péronne, de Montdidier, etc., et mourut en 1074. Adèle, fille de ce seigneur, avait épousé Thibault III, comte de Chartres.
11 La séance du chambrier Renaud, que Mabillon et du Cange fixent à 1052 ou même à 1060, remonte, comme on le voit, à 1048.
12 Gilduin, vicomte de Chartres (vers 1020-1050), figure dans la donation du bourg Muret faite à l'abbaye de Saint-Jean par le comte Eudes, vers 1036 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abb. de Saint-Jean). Il comparaît comme donateur, avec sa femme Emeline, son fils aîné Hardouin, et Elisabeth, femme de ce dernier, dans un titre de Saint-Père, du 26 avril 1046 (Cart. de Saint-Père, p. 161). S'étant fait moine sur ses vieux jours, il donna à Notre-Dame la terre de Sigogne, Ciconiolas, et son obit est inscrit au Nécrologe sous la date du 15 des calendes de janvier.
13 Hugues Bardulphe, seigneur de Nogent-le-Roi, de Broyes et de Pithiviers, est célèbre par le siége qu'il soutint pendant deux ans, contre Henri Ier, dans son château de Pithiviers, à la suite de la révolte du prince Eudes, frère du roi, et de Thibault III, comte de Chartres et de Blois, dont Hugues avait épousé la fille Elisabeth, Hugues Bardulphe, vaincu, fut privé de tous ses honneurs et banni du royaume vers 1044 ; il est probable qu'il rentra en grâce, en même temps que son beau-père, Thibault, en 1048. Il mourut vers la fin de 1059. (Hist. mss. des seigneurs de Nogent-le-Roi, par l'abbé d'Espagnac.)
14 Evrard I, fils de Gilduin, et son successeur dans la vicomté de Chartres (1050-1060).
15 Bernard ne figure pas dans la liste des sénéchaux donnée par le P. Anselme, Moréri, Mabillon, Du Cange et M. de Wailly. D'après ces auteurs, le plus ancien des successeurs des comtes d'Anjou dans cette dignité, serait Guillaume de la Ferté, sénéchal en 1060.
16 Le connétable Gauthier n'est pas non plus porté dans les listes données par les auteurs. D'après eux, le plus ancien connétable connu serait Albéric, qui vivait en 1060.
17 Nivelon de Fréteval, époux d'Ermentrude et fils de Foucher, l'un des fidèles du comte Eudes (v. 1020-1050). Ce seigneur tenait de son père, qui l'avait reçu en bénéfice du comte, le petit monastère de Saint-Lubin-des-Vignes : sollicité par sa femme de donner ce bénéfice à l'abbaye de Saint-Père, il résista jusqu'à la fin de sa vie ; mais, dans ses derniers jours, il prit l'habit de moine et prescrivit, avant de mourir, à ses enfants, de remplir les intentions de leur mère, ce qui fut exécuté par son fils Foucher II, vers 1060 (Cart. de Saint-Père, p. 25 et 96).
18 Gauthier de Friaize est le chef d'une famille illustre du pays chartrain, dont plusieurs membres figurèrent dans les croisades, et qui s'allia au XIIIe siècle avec la maison des vidames de Chartres.
19 Agobert, depuis évêque de Chartres (1049-1060).

De fraternitate inter monachos Majoris-Monasterii et capitulum Beatæ Mariæ Carnotensis.

  • B Vidimus de 1241. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, reg. des privil., fol. 147r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Notum perpetuitate istius carte fieri volumus fidelibus universis et maxime successoribus nostris quod domnus Albertus1, Majoris-Monasterii abbas, vice omnium sub ejus regimine Deo servientium monacorum, petiit a venerando ecclesie Carnotensis episcopo, nomine Aguoberto, et ab honorabili sancte Dei genitricis clero uti aliquam suarum eis concederent prebendarum, desiderantibus in Beate Marie congregatione censeri et tante ecclesie canonicis federari. Quod illi gratanter amplectantes, a minimo usque ad maximum, libero animo concesserunt, gratulantes et ipsorum monachorum societatem adipisci et oracionibus participare.....

Pour ce, les moines promettent aux chanoines de prier pour eux à leur mort et d'inscrire les noms de tous les évêques de Chartres sur leur martyrologe ; de plus, à la mort de chaque chanoine actuellement existant, ils lui feront un service solennel avec chant des cinq pseaumes et une messe.....

Ut autem hoc pactum stabile fieret et indissolubile, regis francorum Henrici nomine confirmatum est. Signum Henrici regis ; Gaufridi comitis, filii comitis Britannorum2 ; Rainaldi, camerarii regis3 ; Ebraldi de Putheolo4 ; Yvonis, filii Yvonis comitis5 ; Guillelmi de Calniaco ; Ricardi, regis capellani ; Guillelmi, capellani ; Rainaldi, custodis capelle regis ; Gualterii, filii Renaldi de Britannia ; Vualterii Rufi ; Guidonis, filii Guillelmi ; Fulberti, nepotis episcopi ; Alberti Marvillerii ; Roberti de Vindocino ; Bernardi, nepotis episcopi ; Agoberti, episcopi ; Hugonis, decani6 ; Arnulphi, cantoris ; Fulcherii, archidiaconi ; Yvonis de Curbavilla7 ; Johannis, medici8 ; Hugonis, filii vicedomini9 ; Herberti, nepotis Alberti abbatis ;Hugonis, filii Huberti de Firmitate. »


1 Albert, abbé de Marmoutier. Cette célèbre abbaye était alors dans toute sa splendeur, et, les religieux de Souvigny, écrivant en 1048 à l'abbé Albert pour lui faire part de la mort de saint Odilon, lui donnaient le titre d'abbé des abbés. (D. Mabillon, Ann. Bénéd., — Moréri.)
2 Geoffroy, fils naturel d'Alain III, duc de Bretagne, dépossédé du comté de Rennes en 1048.
3 Voir p. 90, note 9.
4 Voir p. 91, note 3.
5 Yves II, second fils d'Yves Ier, qui devint comte de Beaumont-sur-Oise vers 1067-1070 et mourut vers 1091.
6 Hugues, doyen du Chapitre de Chartres (1038-1060).
7 Yves I, seigneur de Courville, l'un des chefs de cette puissante maison, vivait vers la seconde moitié du XIe siècle. Il était probablement frère de Girois de Courville, Gerogius, dont il est question dans deux titres de Saint-Père, de mars 1094 et de 1101, insérés au Cartulaire de cette abbaye, p. 499 et 502.
8 Jean de Chartres, dit le Sourd, médecin de Henri Ier, chef de la secte des Nominaux. Il passe pour avoir fait construire un des portails de l'église de Chartres.
9 Hugues II, fils de Guerry et d'Hélissende, vidame de Chartres (v. 1089-1100).

Donation faite à l'église de Chartres, par Isembard, évêque d'Orléans, de l'église d'Ingré, sise au territoire dudit Orléans, et de tous les droits que ledit évêque et l'archidiacre d'Orléans étaient en possession d'exercer en ladite église d'Ingré ; à raison de quoi Agobert, évêque de Chartres, abandonne, par forme d'échange et de compensation au Chapitre Saint-Liphard de Meung, l'église d'Oinville-en-Beauce.

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1112 (ancienne cote : Inventaire du Chapitre, carton XVIII, 3).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Voir n°s VII et XIV.

Carta Araldi, episcopi, de una prebenda Cluniacensi monasterio donata

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 698 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton IX, K, 1).
  • C D'Achery, Spicil., VI, p. 451.
  • a Gall. christ., tome VIII, Instr., col. 303.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Evangelicis atque apostolicis monemur institutis atque etiam majorum nostrorum provocamur exemplis, ut sic, ex abundantia nostra, Christi servorum temporalem indigentiam relevemus, quatenus eternorum abundantiam, precibus eorumdem, cum eis assequi valeamus, quod non ex tristitia aut ex necessitate faciendum est, ut docet beatus Apostolus quoniam hilarem datorem diligit Deus, nec vacuum esse reputatur temporalia seminare cum sic spiritualia debeamus indesinenter mereri. Quapropter ego Araldus, ecclesie Carnotensis indignus episcopus1, et ejusdem ecclesie canonica fraternitas, notum fieri volumus cunctis orthodoxe ecclesie filiis, tam presentibus quam futuris, quod nos pariter, bona fama virtutum Cluniacensis monasterii, tanquam florentis hortuli suavissimo liliorum atque rosarum odore perflati, et iccirco habende fraternitatis ejusdem monasterii desiderio divinitus inspirati, prebendam quam habebat Fulcherius, filius Nivelonis2, fratribus predicti monasterii, rogatu ejusdem Fulcherii, in perpetuos usus concedimus3, et canonica authoritate firmamus habendam, ut, ab hac die in posterum, usumfructum ejus prebende recipiant, et ad utilitatem monasterii sui, sive per se, sive per suos ministros, secundum suum velle, disponant, nullumque hebdomadale servitium in nostra ecclesia pro eadem prebenda faciant. Predictus vero Fulcherius, nichil temporale de prebenda ulterius recepturus, quia, pro remedio anime sue, ad voluntatem Dei et nostram, hanc elemosinam Cluniacensi monasterio fieri permittit, nostra spirituali fraternitate et communium orationum suffragiis, quamdiu vixerit, non carebit, imo et in vita et in morte propter hoc ipsum melius obtinebit. Ut autem scriptura ista certum habeat firmamentum, ego Araldus presul propria manu subtus eam firmavi, et majorum ecclesie nostre manibus confirmandam esse decrevi, regiaque manu postea roboratam, domno Richerio, nostre ecclesie metropolitano4, deinceps obtuli roborandam. Signum Araldi, episcopi. Signum Ingelranni, decani et cancellarii. »


1 Adrald, évêque de Chartres, de 1069 au 10 février 1075.
2 Foucher, fils de Nivelon, que nous avons vu figurer parmi les témoins de la charte de 1048, et qui donna à l'abbaye de Saint-Père l'abbaye de Saint-Lubin-des-Vignes, avait d'abord porté la robe de clerc ; il l'échangea contre une armure après la mort de Payen, son frère aîné, tué dans une attaque contre le château de Fréteval, que Geoffroy-Martel, comte d'Anjou et de Vendôme, avait enlevé à leur père Nivelon (Cart. de Saint-Père, p. 25). Foucher laissa son nom à la poterne Foucher-Nivelon, située au haut du tertre Saint-François.

3 En 1258, le pape Alexandre IV accorda à l'abbaye de Cluny une bulle de réunion à la manse du monastère de la prébende donnée par le Chapitre de Chartres, ainsi que de celle donnée à ladite maison, à peu près dans le même temps, par l'évêque d'Orléans, dans l'église de Sainte-Croix. La réunion de ces deux prébendes à la manse conventuelle fut faite pour que le produit en fût employé à l'entretien des lampes de l'église de Cluny dédiées aux apôtres saint Pierre et saint Paul.

Pour éviter les contestations qui s'élevaient au sujet de la nature et de la qualité du grain, par une transaction passée le 5 septembre 1666, le Chapitre de Chartres consentit que le gros de la prébende de Cluny fût converti en une redevance annuelle de 135 livres.

4 Richer, archevêque de Sens, d'avril 1062 au 26 décembre 1096.

« Theobaldi, palatini comitis, de servis conjugio mixtis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 717 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, F, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis, fol. 145r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen. Ego Tetbaldus, palacii comes, precepi litterarum tenaci memoriæ tradi et sic notum fieri posteris sanctæ Dei æcclesie fidelibus atque nostris quod in presentia multorum facio et a quibuslibet videri vel audiri volo. Quia enim, injuste et nulla juris nostri repetitione premissa, mancipaveram mihi et æcclesiæ Sancti-Martini, per manum Guillelmi prepositi et aliorum fidelium nostrorum, servos atque ancillas qui nati sunt ex conjugio servorum Sanctæ Mariæ Carnotensis æcclesiæ et ancillarum nostrarum et æcclesiæ Sancti-Martini vel e converso, venit ad me Gaufridus episcopus1, decano et aliis qui busdam personis æcclesiæ sibi adhibitis, humiliter postulans ut, sicut anno introitus Arraldi, episcopi, et supra, quietam possessionem servorum et ancillarum ex tali conjugio habuerat Carnotensis æcclesia, ita sibi habendam perpetuo redderem liberam et quietam de his qui usque ad hanc diem simili matrimonio copulati erant. Precibus ergo episcopi et canonicorum, presertim justis in hac re, dissentire indignum duxi, et litis atque contentionis causam funditus eradicare atque pacem quæ Deo conciliat animas elegi inter nos et canonicos ponere. Consensu ergo sororis meæ Berte2, et uxoris Adelaidis3, atque filiorum meorum Stephani4 et Odonis5, necnon etiam canonicorum Sancti-Martini, facio quod episcopus et canonici petierunt, et servos vel ancillas, de quibus sermo est, a nostra manu in potestatem illorum reddo liberam et quietam : hoc tamen addens ut si forte contigerit simile matrimonium inter servos nostros et illorum, servent erga nos legem illam et consuetudinem quam poterunt probare legitime canonici Sancti-Martini se habuisse tempore Odonis comitis6, antequam prohibuisset ne servi canonicorum Sanctæ Mariæ conjugio miscerentur suis. Ut ergo hæc nostra concessio petitionis illorum plenariam firmitatem in posterum habeat, cartam hanc, sigillo auctoritatis nostræ impresso, cruce etiam facta manu nostra, roboravimus et fidelium nostrorum manibus tangendo corroborandam dedimus.

+ Signum Tetbaldi comitis. + Signum Adelaidis, uxoris ejus.

Signum Ingelranni, Suessorum archidiaconi7. Signum Rainerii, Blesensis clerici. Signum Bonidonis Lonbardi. Signum Rotberti, capellani. Signum Tetbaldi de Rupibus. Signum Gilduini Blesensis. Signum Dudonis, dapiferi. Signum Fulconis de Brana. Signum Rodulfi de Vitreio. Signum Rotberti, legis docti. Signum Guillelmi, prepositi. Signum Goscelini, canonici Sancti-Martini. Signum Gradulfi, canonici. Signum Ilberti de Gurzeis. Signum Hilduini, precentoris. Signum Girardi, majoris. Signum Ugonis, cubicularii. Signum Guidardi de Vana. Signum Guillelmi, servientis. Signum Hugonis, filii Rotrochi. Signum Gauterii Cenomannensis. Signum Gelduini de Sancto-Oculo. Signum Hugonis, constabularii.

Data idus januarii, indictione viª, anno a passione Domini millesimo LXXXºIIIº, regnante Philipo xxºiiiº. Scripta manu Ingelranni, Carnotensis æcclesiæ decani et cancellarii. »


1 Geoffroy I, évêque de Chartres (1077 à 1088), neveu de Geoffroy, évêque de Paris, et d'Eustache, comte de Boulogne. Il avait été déposé pour simonie au concile d'Issoudun, comme nous l'avons dit p. 16, note 3 ; mais il parvint à conserver encore quelques années de siége de Chartres, et Yves, son successeur, ne le remplaça que vers 1090, quoique soutenu énergiquement par le pape Urbain II.
2 Berthe de Chartres, fille du comte Eudes II, épouse d'Alain III, duc de Bretagne, puis de Hugues II, comte du Maine, morte en 1085.
3 Adèle ou Alix, fille de Raoul II, comte de Crépy, que nous avons vu figurer dans la charte de 1048.
4 Voir nº XXI.
5 Eudes, comte de Troyes et de Meaux, mort sans postérité.
6 Eudes II, comte de Chartres-Blois et de Champagne (1004-1037).
7 Ingelrand, devenu évêque de Soissons cette même année 1084, ne siégea qu'un an.

Epistola Urbani II, clero ac populo Carnotensi, de depositione Gaufridi et electione ac consecratione Ivonis.

  • a Ivonis op., II, 1.
  • b Bouquet, Rec., XIV, 698.
  • c Gall. christ., tome VIII, instr. 305.
  • d Udalr. Bab. cod., n. 174, ap. Eccard, Corp. hist., II, 196.
  • e Mansi, XX, 650.
  • f Jaffé, Reg. Pont. Rom., 454, 4059.
  • g Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après g.

« Urbanus episcopus1, servus servorum Dei, dilectis in Christo filiis, clero ac populo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Nos quidem, tum pro beate Marie semper Virginis devotione ac reverentia, tum pro nostri officii debito, ecclesie vestre dilectionem, protectionem, et curam specialius impendentes, ejusque labores diuturnos, quos a Gaufrido, quondam episcopo, passa est, propensiore animo perpendentes, rei veritate diutius atque diligentius pertractata, largiente Domino, justicie satisfecimus. Bonam itaque animi vestri voluntatem pręvenientes ac subsequentes, venerabilem virum Ivonem presbiterum2, quem, Gaufrido per nos deposito, catholice atque canonice, secundum nostra monita, elegistis, ne quod ulterius hac in re impedimentum vestra ecclesia pateretur, sine more longioris obstaculo consecravimus. Nunc eum ad vos remittentes, tanquam beati Petri manibus consecratum, beati Petri vice vos rogamus et obsecramus quatinus eum benigne suscipientes, debita, ut pastoris veri membrum, obedientia honoretis, debita sollicitudine que vobis annunciaverit observatis : et ut ipse Deo placere et eum pro vestris valeat excessibus digne intercedendo placare, vos quoque placere Deo totis conaminibus procurate. Si enim placere Deo studueritis, pastorem procul dubio Deo placentem habebitis : nos quoque in vestris opportunitatibus ad exaudiendum paratos in venietis. Porro de Gaufrido, qui, sine conditione omni, nostris in manibus episcopatum reddidit, indignum se patenter agnoscens, precepimus et precipimus ne quis ei ullo modo, ad episcopatum reinvadendum, vel infestandum, assensum accommodare presumat : alias et ipsum et ipsius fautores excommunicationi subjacere censemus ; obedientes vero monitis gratia divina custodiat. Datum Capue, . »


1 Urbain II (1088-1099).
2 Yves, évêque (1090-1115). Voir, sur ce grand évêque, le Nécrologie, t. III de cet ouvrage, au 10 des cal. de janvier.

Epistola Urbani II, Richerio Senonensi archiepiscopo, de depositione Gaufridi et electione ac consecratione Ivonis.

  • a Ivonis op., II, 1.
  • b Bouquet, Rec., XIV, p. 698.
  • c Jaffé, Reg. pont. Rom., p. 454, n° 4060.
  • d Mansi, XX, 651.
  • e Udalrici Bab. cod. n° 175, apud Eccard, Corpus hist., II, 196.
  • f Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après f.

« Urbanus, episcopus, servus servorum Dei, Richerio, Senonensi archiepiscopo, salutem et apostolicam benedictionem. Quantas pro Gaufredo, quondam episcopo, Carnotensis ecclesia molestias sustinuerit, quante ad apostolicam sedem querelę perlate fuerint, dilectionis tue strenuitas recognoscit. Tandem, rei veritate diligentius perquisita, largiente Domino, justicie satisfecimus, et ab ipso in nostris manibus, sine cujuslibet tenore conditionis, episcopatus refutatus est. Tandem ad tuam fraternitatem scripta direximus, rei geste ordinem indicantes, et ut tuum Carnotensibus, ad eligendum et consecrandum antistitem, auxilium contribueres flagittantes. Nostra itaque fulti licentia, Carnotenses venerabilem virum presbiterum Ivonem, canonico ordine, in episcopum elegerunt. Cum autem a te consecrationis gratiam pro more ecclesie petivissent, tua fraternitas ei manum imponere recusavit. Ad nos igitur ipsis venientibus, et consecrationis ejusdem gratiam deposcentibus, nos qui viri religionem jamdudum noveramus et ejus eligendi licentiam dederamus, petitioni juste deesse nequivimus. Consecratum igitur eum, salva tuę ecclesie obedientia, remittentes, dilectionis tue dulcedinem postulamus, ut, omni litis fomite consopito, benignitate eum debita complectaris, et ad ecclesie regimen auxilium tuum ei largiaris. Porro Gaufredum, si episcopatum invadere aut ecclesiam infestare tentaverit, ipsum ipsiusque fautores anathemati subjacere decrevimus. Datum Capue, . »

« Super dono terre Hervei apud Bullanvillam. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28, p. 88; et carton 28 bis, fol. 36r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Communi capitulo Sancte Marie Carnotensis ecclesie St[ephanus]1 comes et A[delicia] comitissa2 ; salutem. Volumus vobis notum esse nos concessisse ecclesie Sancte Marie vobisque terram Hervei, filii Arnaldi3, scilicet illam quam habet apud Bullanam Villam4. »


1 Les mots ou phrases mis entre crochets ne sont indiqués dans l'original que par des initiales ou manquent complètement.

2 Etienne-Henri, fils de Thibault III, fut comte de Chartres de 1089 à 1102 ; fait prisonnier à Ramla, dans la Terre-Sainte, par les troupes du calife d'Egypte, il eut, dit-on, la tête tranchée le 18 juillet 1102 (Michaud, Hist. des Croisades, t. II, p. 34). — Il avait épousé vers 1080, Adèle, fille de Guillaume-le-Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre.

Ele fu de Chartres cuntesse,

Espuse al conte Estievenum,

Gentiz home, noble barun,

dit le Roman de Rou, t. II, p. 59. Ce prince et cette princesse se montrèrent très-aumônieux envers l'église de Chartres, comme nous le verrons ci-après. Leurs obits sont inscrits au Nécrologe (t. III de cet ouvrage), savoir : celui d'Etienne, le 14 des cal. de juin ; et celui d'Adèle le 8 des ides de mars.

3 Ce même Hervé, au retour de la Terre-Sainte, donna au Chapitre de Chartres, une notable partie du bois de la vraie Croix (Nécrologe, 6 des ides d'avril).
4 Cette donation est l'origine de la mairie que possédait le Chapitre à Bullainville : plus tard, Philippe-Auguste, par lettres datées de Paris au mois de novembre 1207, abandonna aux chanoines le droit de servage qu'il avait sur les personnes de Jodouin, maire de Bullainville, de sa femme et de leurs héritiers. (Bibl. imp., cart. 28, p. 88, et 28 bis, fº 40 rº. — L. Delisle, Catal. des actes de Ph.-Aug., 246, 1,063). Enfin, en 1356, Erard de Dicy, chantre de l'église de Chartres, acquit, au nom du Chapitre, un hébergement audit lieu de Bullainville (Inv. du Chap., C. XCV, 0, 3 et 4).

« Ivonis, episcopi Carnotensis, super licencia ecclesie construende monachorum de Bello Loco. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 7 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton IX, G, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28, p. 50; et carton 28 bis, fol. 23r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individuę Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Ego Ivo, licet indignus æcclesię Carnotensis episcopus, notum volo fieri omnibus, tam presentibus quam futuris, quod domnus Hugo, venerabilis abbas Cluniacensis monasterii, cum grege sibi commisso, et maxime fratres de Karitate parvitatem nostram humiliter adierunt, petentes ut eis concederem fieri et consecrari monasterium extra urbem Carnotanam, in loco quem Guillelmus ad edificandum monasterium elegerat1. Quorum peticio quia digna impetratione et multis profutura visa est, assensu confratrum nostrorum canonicorum Beatę Marię, in supradicto loco monasterium fieri et consecrari concessimus, ea conditionis lege ut omnem obedientiam et subjectionem michi et ecclesię michi commissę, et successoribus meis quam monachi circumquaque positi exibent, exibeant, et jura æcclesię nostre et æcclesiarum ei commissarum, absque meo consensu et capituli Beatę Marię et successorum nostrorum, invadere non presumant.

+ Signum Ivonis, episcopi. + Signum Ernaldi, decani2. + Signum Ilduini, cantoris. + Signum Gauslini, subdecani.

Data in capitulo Beatę Marię, . »


1 Le prieuré de la Madeleine du Petit-Beaulieu, pendant plusieurs siècles assez florissant, ne consistait plus, au moment de la Révolution, qu'en un petit oratoire.
2 Arnauld, doyen (1092-1120), est connu par ses luttes violentes avec son évêque, au sujet de la réforme qu'Yves, voulait introduire dans la collation des dignités et des prébendes du Chapitre. A la suite de ces disputes, il se démit du décanat, pour se retirer d'abord à Cluny, puis à l'abbaye de la Trinité de Vendôme, qu'il quitta ensuite pour reprendre le décanat, au grand scandale de l'abbé Geoffroy. (Lettres d'Yves de Chartres, publiées par M. Luc. Merlet dans la Bibl. de l'Ec. des Chartes, 4e série, t. I, p. 459. — Gaufridi abb. Vindoc. Epist., lib. II. C. 7).

« Privilegium Ivonis episcopi et cardinalium de prebendis et ceteris tam ecclesiis quam redditibus abbatie Sancti-Johannis datis. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, H 3085 (ancienne cote : fonds de l'abbaye de Saint-Jean, H 1).
  • a Epist. Yvonis, n° 286.
  • b Gall. christ., tome VIII, Instr., col. 305.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Quia, summi patris ineffabili misericordia disponente, pastoralem curam, licet indigni et peccatores, suscepimus, ut assidua cordis vigilantia communi utilitati et saluti animarum diligenter providere studeamus, et ut, in vespera nummum recepturi, dominice unice circumquaque propagines extendamus, superna gratia mentem nostram illustrante, et vero dilecto nostro, quasi per compunctionis foramen, manum promotionis et auxilii ad nos extendente, sepe et multum cogitavimus et cogitantes investigavimus qualiter in hac urbe vel in suburbio aliquam haberemus ecclesiam, in qua devota fidelium concio devotam et Deo dignam canonicam ageret vitam. Nunc igitur tandem salvatoris nostri Jhesu-Christi magna et inexplicabilis benignitas, que bene clamantibus respondere, digne pulsantibus aperire non dedignatur, desideriorum nostrorum diutius non differens efficaciam, Beati-Johannis-Valiacensis ecclesiam, locum scilicet opportunum et tam sacris institutionibus aptissimum, utpote a populari strepitu civitatis aliquantisper sepositum, nobis obtulit, et corda quorumdam fratrum loci ejusdem, beneficia non satis ecclesiastice tenentium, sic illustrando preparavit, ut secundum Apostolum, mente excedentes, non jam sibi sed Deo velint vivere, et fieri aliquod initium Dei creature. Ego itaque Ivo, sancte Dei matris ecclesie Carnotensis, divina gratia, episcopus, communi consilio et assensu totius Capituli primatumque nostrorum, in pretaxata Sancti-Joannis ecclesia canonicos tales esse decernimus, qui, proprietate posthabita, canonicam haberent vitam juxta beati Augustini institutionem. Et quoniam, sine boni temporalis sustentaculo, intenti divino nequeunt esse servicio, illis que antea possidebant ad victus stipendia superaddidimus prebende uniuscujusque fratris de congregatione nostra deffuncti1, sive monachilem vel canonicalem habitum suscipientis, vel Jherosolimam vel in heremum proficiscentis si prebendam dimiserit, vel seculo renunciantis, vel metu mortis seu infirmitate, vel pro malo introitu prebendam suam dimittentis, totos redditus per integrum annum2, ut in singulis diebus unius integri anni missam celebret pro anima fratris cum defunctus fuerit3. Concedimus etiam ut ecclesia Beati-Johannis, in ecclesia Beate-Marie, perpetualiter habeat prebendam quam habebat abbas Albertus4 cum canonicam susciperet normam. Dedimus et ecclesiam Beati-Stephani et omnia ad eam pertinentia, altare scilicet de Morentiaco cum parte synodi ad altare pertinentis, necnon et ecclesiam de Mondonis-Villa, liberam a synodo et circada et omni exactione, pariterque servos et ancillas et terras sive cultas sive incultas. Concedimus etiam Sancte-Fidis ecclesiam, et ecclesiam de Luciaco, et campipartem illius terre quam ante possidebamus, et omnes consuetudines terre Beati-Johannis illius scilicet ville, et terram cum oblatis de Osainvilla, tam episcopalem quam canonicalem. Terram etiam de Ancheri-Villa concedimus. Super hec dedimus junioratum ecclesie de Ponte-Godonis, cum omnibus domibus nostris, et totam avene farraginem, et totam nostram terram ultra aquam eo tempore incultam, et furnum ejusdem ville, decimam quoque molendinorum et vinearum. Confirmamus etiam donum altaris ecclesie Serni, factum a Gauslino, canonicò et preposito Sancte-Marie, et donum vigerie de Valeia et totius terre de Moncellis cum omnibus consuetudinibus, actum ab Hugone, vicedomino hujus civitatis. Confirmamus quoque donum tocius terre Eddeville, cum omnibus consuetudinibus et feodis, necnon donum ecclesie Ardeluth, cum omnibus hospitibus et cum terra ad duas carrucas. Ut autem hoc nostrum caritatis opus per succedentia tempora firmum ac stabile maneat, litterarum memorie tradi fecimus et impressione sigilli nostri atque auctoritate et presentia Joannis et Benedicti, divina gratia, cardinalium apostolice sedis, confirmatum, manibus quoque canonicorum nostrorum ceterorumque fidelium dedimus confirmandum. Si quis ergo aliquam huic nostre institutioni calumniam inferre vel aliquid adnullare temptaverit, anathemate nostro percussus, Deum sibi sentiat iratum, et, nisi digna satisfactione culpam correxerit, penis infernalibus deputetur. Preterea etiam constituimus ut si forte abbas supradicte ecclesie deffunctus fuerit vel aliqua canonicali occasione discesserit, fratres sibi abbatem ex eadem congregatione vel alia aliqua regulari, si ibi idoneus inveniri non poterit, eligant, et ad hanc electionem aliquos sani consilii sibi conjungant. Abbas autem electus in communi capitulo Beate-Marie presentetur et ab episcopo recipiat abbatiam, et sicut alii canonici suam in ecclesia Beate-Marie faciat septimanam5.

Ego Joannes, sancte Romane ecclesie cardinalis, subscripsi.

Ego Benedictus, gratia divina, sancte Romane ecclesie cardinalis, subscripsi.

Ego Ivo, divina gratia, Carnotensis episcopus, subscripsi.

Signum Arnaldi, decani. Signum Guillelmi, archidiaconi. Signum Guarini, succentoris. Signum Radulphi, canonici. Signum Huberti, canonici. Signum Georgii, camerarii. Signum Symonis, archidiaconi. Signum Milonis, archidiaconi. Signum Hilduini, prepositi. Signum Goslini, presbiteri. Signum Guillelmi, abbatis. Signum Gausfridi, presbiteri. Signum Guineberti, diaconi. Signum Theodori, diaconi. Signum Hilduini, cantoris. Signum Seranni, subdecani. Signum Raginaldi, canonici. Signum Herberti, canonici. Signum Ulgrini, cancellarii6. Signum Odonis, archidiaconi. Signum Fulconis, archidiaconi7. Signum Goslini, prepositi. Signum Hugonis, prepositi. Signum Hugonis, presbiteri. Signum Garini, presbiteri. Signum Landrici, diaconi. Signum Andree, diaconi. Signum Guarini, diaconi. Signum Durandi, diaconi. Signum Gisleberti, subdiaconi. Signum Alberti, canonici. Signum Stephani ; subdiaconi. Signum Hugonis, subdiaconi. Signum Philippi, canonici. »


1 Cependant un réglement de Renaud de Mouçon, de juillet 1208, que nous donnerons à sa date, conserve intégralement les fruits de la prébende, pendant le reste de l'année, aux héritiers d'un chanoine mort après six mois de résidence.
2 Dans une confirmation de l'évêque Geoffroy (v. 1120), en tout point d'ailleurs conforme à la charte d'Yves, on trouve cette clause explicative, à l'endroit des prébendes : Et quia aliquid minus predicti Ivonis privilegium continere videtur, nos superaddimus ut quocumque modo persona mutetur, prefata Beati-Johannis ecclesia totos prebendales redditus per integrum annum habeat. (Cop. sur pap., fonds de l'abb. de Saint-Jean, H, 1). — Cette donation d'Yves et de Geoffroy fut la source de nombreux différends entre le Chapitre et l'abbaye de Saint-Jean. En 1217, après de longs débats, une convention, élaborée par des arbitres, délégués du Saint-Siége, régla le mode de perception de la prébende de Saint-Jean, des revenus assignés pour les annuels, et des fruits des prébendes vacantes (Orig. en parch., fonds du Chapitre, C. IX, B, 3. — Bibl. imp., cart. 28 bis, fº 101 vº). Mais ce réglement ne tarda pas à tomber en désuétude, et, dès 1271, un procès s'éleva entre les chanoines et les religieux au sujet des premiers fruits de la prébende de Thibaut de Nanteuil, chanoine, décédé avant d'avoir fini son stage. Les chanoines consentirent cependant à laisser jouir les religieux de ladite prébende, mais sans conséquence pour l'avenir. De nombreuses transactions intervinrent à l'occasion de ce droit sur les prébendes en 1427, 1524, 1529, 1588, etc.
3 Le jugement arbitral de 1217, qui rappelle sur ce point le privilège d'Eudes, dispose que les religieux de Saint-Jean, doivent célébrer par jour, une messe particulière pour chaque annuel, c'est-à-dire pour le repos de l'âme de chacun des chanoines de Notre-Dame, décédés dans l'année, et que, pour réparer les oublis plus ou moins volontaires du passé, ils sont tenus de réciter, chaque jour, à l'une de leurs messes, une oraison spéciale pour les chanoines défunts. Le jugement contient, en outre, la confirmation de la règle établie par Renaud de Mouçon (voir supra, note 1), et n'accorde à l'abbé de Saint-Jean, le droit d'entrer au chœur, que pendant sa semaine canoniale et les jours de fête de Notre-Dame.
4 Albert, premier abbé régulier de Saint-Jean-en-Vallée, après la réforme d'Yves.
5 Ce privilége d'Yves fut confirmé par une bulle de Pascal II, datée de Chartres le 13 des calendes de mai 1108 (Cop. sur pap., fonds de l'abb. de Saint-Jean, H, 1). Il le fut de nouveau, en même temps que les donations de l'évêque Geoffroy de Lèves, par le pape Eugène III, dans ses bulles datées de Ferentino, le 16 des calendes d'avril 1150 (Cop. sur pap., fonds de l'abb. de Saint-Jean, H, 1).
6 Vulgrin fut élu archevêque de Dol en 1107. (Voir, au sujet de son élection, les lettres de saint Yves, nº 200 et 262.) Il se démit avant d'avoir été confirmé par le Pape, et reprit ses fonctions de chancelier en l'église de Chartres. On lit, en effet, dans une charte d'Yves, relative à l'église de Saint-Nicolas de Courville, appartenant à l'abbaye de Saint-Jean, la phrase finale suivante : Data per manum Vulgrini, cancellarii, anno ab incarnatione Domini MºCºXVº, indictione octava. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abb. de Saint-Jean, H, 44.)
7 Ce Foulques fut sans doute celui qu'Yves voulut élever au sous-décanat et dont la nomination excita une si vive résistance de la part du doyen Arnauld et de ses adhérents. (Epist. Yvonis, nº 205.)

Carta Henrici-Stephani, comitis, « de immunitate domorum et rerum episcopalium in morte episcopi. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 92 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 28).
  • B Copie sur papier. Arch. nat., 2 3/K 177.
  • C Bibl. nat. de France, carton 28, p. 77; et carton 28 bis, fol. 35r°.
  • a Martène, Ampliss. coll., I, col. 621.
  • b Gallia christ., tome VIII, instr., col. 308.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen. Ego Henricus, comes, cognomine Stephanus, necnon et Adela uxor mea, cum filiis nostris, notum fieri volumus omnibus sancte Dei ecclesie fidelibus, tam laicis quam clericis, presentibus et futuris, quia Ivo, humilis Dei servus, venerabilis Carnotensis ecclesie episcopus, presentiam nostram adiit, et a nobis obnixe postulavit quatinus domum pontificalem, domum scilicet quam ex lignea lapideam, ex vili reddidit speciosam1, ab illa prava consuetudine, quam predecessores nostri et nos habuimus in ea huc usque, liberam esse concederemus, ne scilicet, episcopis ab hac vita migrantibus, vel aliqua occasione decedentibus, prefata domus dissiparetur, ne quid ferri, vel plumbi, vel vitri, vel ligni, vel lapidis absportaretur, vel obrueretur, ne qualibet sua supellectili spoliaretur ; annona quoque, vinum, fenum, oves et boves, et cetera animalia, omniaque mobilia, que, sive in urbe, sive extra urbem, congregata vel collecta fuerint ante obitum vel discessum episcoporum, a nobis et a nostris intacta dimitterentur, illis profutura quibus episcopus reservare, vel donare, seu per se, seu per euchonomum suum, decreverit, vel majores ecclesie persone, si id episcopo, aliqua occasione prevento, facere non licuerit. Addidit etiam peticioni sue ut exactio, quam vulgo talliam vocant que, defunctis episcopis vel decedentibus, fieri solet in servientes episcopi, vel rusticos, simili ratione condonaretur. Nos igitur tanti viri peticionem dignam frustrari indignum esse judicantes, et ecclesiasticas res augmentari potius quam deteri debere cogitantes, ob remedium anime patris mei et mee, et uxoris mee, filiorumque meorum, rem pretaxatam a prava consuetudine liberam reddimus ; domum scilicet, et domus ejusdem ferrum, plumbum, vitrum, lignum, lapides2, ceteramque supellectilem, scilicet tabulas, scanna, scabella, vasa vinaria, lectos, necnon coquinas et horrea, granaria, cellaria, torcularia, furnos, furnorumque domos, sive in urbe, sive extra urbem, silvas, ut non vendantur nec succidantur, nec dentur, annonam quoque, vinum, fenum, oves et boves, et cetera animalia, omniaque reliqua mobilia, que congregata vel collecta fuerint, sive in urbe, sive extra urbem, ante obitum vel discessum episcopi cujuslibet, intacta a nobis et nostris dimittimus, et nos et filii nostri, illis profutura quibus episcopus reservare, vel donare, seu per se, seu per euchonomum suum, decreverit, vel majores ecclesie persone, si id episcopo aliqua occasione prevento facere non licuerit. Concedimus etiam ut pretaxata exactio que defunctis episcopis vel discedentibus fieri solet in servientes episcopi, vel rusticos, de cetero nunquam fiat3. Et quia tam benigne ista concessimus, concesserunt mihi et Adele uxori mee episcopus et congregatio tota canonicorum Beate Marie ut per singulos annos anniversaria nostra celebrarentur temporibus suis in ecclesia Beate Marie. Si quis ergo pretaxatam pactionem annullare vel debilitare conabitur, concedimus, quantum in nobis est, ut, tam in urbe, quam in suburbanis, divinum officium interdicatur, et tanti sacrilegii patratores admoniti, si non resipuerint, usque ad satisfactionem, anathematis gladio severissime puniantur. [Si quis autem futurorum episcoporum in domo supradicta turrim vel propugnacula edificaverint, turris et propugnacula tantum destruentur, domus autem cum appenditiis suis inconcussa manebit]4. Ut autem pactum hoc firmum et inconcussum per succedentia tempora permaneat, placuit scripto mandari et optimatum, tam clericorum quam laicorum, astipulatione roborari et sigillorum nostrorum testimonio communiri5.

+ Sigillum Stephani comitis. + Signum Adele comitisse. + Signum Guillelmi6. + Signum Stephani7. + Signum Odonis8. + Signum Teobaldi9.

Testes ex parte comitis et comitisse : Stephanus, Meldentis vicecomes ; Galcherius de Monte-Mirabili ; Radulfus de Balgentiaco ; Guicherius de Castro-Raginaldo ; Guermundus de Castellione ; Guarnerius Maingot ; Rotrocus, comes de Pertico10 ; Stephanus, vicedominus11 ; Herbertus de Castellione ; Paganus de Verziaco ; Herveus Belo ; Hugo Berbellus ; Ansoldus Berbellus12 ; Robertus Belini13 ; Bernardus, foristerius ; Raginaldus, capellanus ; Alexander, capellanus.

[Concessioni Theobaldi pueri interfuerunt : Robertus Aculeus ; Girardus, filius vicedomine14 ; Guillelmus, filius Hugonis Albi ; Guillelmus, filius Roberti Aculei15 ; Guido, exprepositus ; Stephanus, prepositus16 ; Ernaldus, tunc telonearius ; Burdinus, magister Theobaldi ; Hugo, monetarius ; Haymo de Bercheriis, et multi alii, in presentia totius capituli.

Concessioni vero Guillelmi comitis interfuerunt, ex parte sua : Robertus de Trecis ; Raimbaldus Craton17 ; Gervasius de Monte ; Gamaldus de Vienna ; Hugo de Orteyo ; Gaufridus de Valeia ; Stephanus, prepositus ; Guido exprepositus ; Ugo, frater ejus ; Guarinus de Poevillari18. Ex parte autem ecclesie interfuerunt isti subnominati canonici ; Seranus, subdecanus ; Guillelmus, archidiaconus ; Guido de Puteolo ; Gaufridus, filius Gausleni de Leugis ; Henricus, filius Guidonis ; Ernulfus, nepos Ivonis episcopi ; Gislebertus, nepos Parisiensis episcopi. Preterea laici : Gauslinus de Leugis19 ; Gauslinus et Milo, filii ejus ; Gauterius, filius Garini ; Isardus Drocensis ; Paganus, filius Durandi ; Stephanus, vicedominus ; Girardus, filius Boelli, hujus ecclesie signiferi.

Concessioni autem comitisse, de domo episcopali et de appendiciis ejus, interfuerunt : Johannes, Tusculanus episcopus ; Hubertus, Silvanectensis episcopus20 ; Guillelmus, abbas de Sancto-Satiro21 ; Rainaldus, abbas de Spanaio ; Tiberius Romanus, legatus pape ; Rogerius de Juvisiaco ; Gauslinus de Leugis ; Ansoldus puer ; Galeranus de Puteolo ; Albertus Rufus22 ; Robertus de Deserto23 ; Johannes, filius Falconis, Robertus, filius Guillelmi Gon ; Guillelmus de Firmitate24 ; Adam de Cruce ; Hugo de Castro-Theodorici25 ; Hugo, panetarius ; Burdicius, archipincerna Comitisse ; Hilderius, frater ejus et marescallus Comitisse ; Gazo de Sazanio ; Hugo Jams ; Garinus, filius Achardi de Bonavalle ; Hugo de Liseus ; Henricus de Villamorro ; Thomas, Stephani filius]26.


1 Le palais épiscopal, entièrement reconstruit par Yves à la fin du XIe siècle, et restauré avec magnificence par l'évêque Goslein de Lèves, vers 1150, fut détruit par l'incendie de 1194.
2 Les mêmes termes sont employés par Louis-le-Jeune, dans sa charte de 1158, relative à l'évêché de Laon (Ordonn. des rois de France. t. I, p. 12). Nous savons aussi que le même prince abolit, en 1143, un pillage semblable qui avait lieu à Paris, après la mort de l'évêque (Guérard, Cart. de N.-D. de Paris, t. I, p. 36). Ainsi ce singulier droit n'était pas particulier à l'évêché de Chartres.
3 Cette exemption fut confirmée par le roi Philippe Ier, par lettres datées de Paris, en 1105, l'année 46e de son règne. (Orig. en parch., Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, C. X, A, 28. — Bibl. Imp., cart. 28, p. 38, et 28 bis, fº 17 rº. — Gallia christ., t. VIII, instr., col. 310. — D'Achery, Spicil. XIII, 296.) — Louis VII fit une confirmation semblable en 1155, à Paris. Voici comment sont souscrites ces lettres-patentes : Signum Blesensis comitis Theobaldi, dapiferi nostri. Signum Guidonis buticularii. Signum Mathei camerarii. Signum Mathei constabularii. Data per manum Hugonis cancellarii. (Copie sur pap., Arch. de l'Empire, sect. hist. 33/K, 177. — Martène, Ampliss. coll. I, p. 831.)
4 Cette phrase ne se trouve pas dans l'original.
5 Là se termine la copie insérée dans les deux manuscrits du Livre des Priviléges.
6 Guillaume, fils aîné d'Etienne-Henri, évincé du comté de Chartres-Blois par son frère Thibault, devint la souche de la branche de Sully-Champagne.
7 Etienne, troisième fils d'Etienne-Henri, comte de Mortain et de Boulogne, roi d'Angleterre en 1135.
8 Eudes, fils inconnu d'Etienne-Henri.
9 Thibault IV, comte de Chartres-Blois après son père Etienne-Henri (1102-1151).
10 Rotrou II, fils de Geoffroy II, succéda à son père, comme comte du Perche, au mois d'octobre 1100.
11 Etienne, second fils du vidame Guerry et d'Hélissende. Tous les membres de la famille du vidame prenaient à cette époque le titre de vidame. Barthélemy Boël s'arrogeait même ce titre du chef de sa femme, veuve de Guerry. Quelques années plus tard, nous trouvons Guillaume, Jean et Robert, fils de Guillaume de Ferrières, et Hélissende, sa fille, dénommés à la fois avec la qualité de vidame. Cette multiplicité de personnes, portant au même temps la même dénomination, explique la difficulté que l'on rencontre à dresser une liste exacte des premiers vidames de Chartres. — Etienne devint dans la suite abbé de Saint-Jean-en-Vallée, puis patriarche de Jérusalem (1120).
12 Les noms de Hugues et d'Anseau Berbel se rencontrent dans plusieurs titres de la fin du XIe et du commencement du XIIe siècle. Ils étaient familiers de l'abbaye de Saint-Père, à laquelle le premier donna des biens à Gorget, Chavannes, etc. (1101-1106). Le fils du second, appelé Anseau de Beauvoir, se croisa vers 1116-1129 (Cart. de Saint-Père, p. 298, 317, 319).
13 Une rue de Chartres porte encore le nom de rue Robert-Blin, et, sans vouloir être trop affirmatifs, nous croyons qu'on peut faire remonter l'origine de ce nom jusqu'au personnage ici mentionné.
14 Girard Boël, fils de la vidamesse Hélissende et de Barthélemy Boël, son second mari, fut un des personnages les plus importants de la cour de Thibault IV. On rencontre son nom au bas d'une donation faite à l'abbaye de Saint-Jean par Louis-le-Gros en 1111 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, Fonds de Saint-Jean, Inv., nº 82), et dans plusieurs autres titres de ce couvent et de celui de Saint-Père. Sa fille Ledgarde épousa Yves d'Illiers, l'un des plus puissants feudataires du comté de Chartres, qui se croisa vers 1165. Girard Boël mourut vers 1160 (Fonds de Saint-Jean, Inv. nº 749).
15 Robert et Guillaume d'Aiguillon paraissent souvent dans les chartes de cette époque parmi les fidèles du comte de Chartres. Le dernier partit pour la Terre-Sainte en 1147.
16 Le prévôt Etienne est ce même officier, contre les extorsions duquel le chantre et le Chapitre de Chartres adressèrent une requête à la comtesse Adèle (Lettres d'Ives de Chartres, déjà citées).
17 Ce Raimbaud Craton ne serait-il pas le même que le chartrain Raimbaud Croton ou Creton qui, au dire de Raoul de Caen (Vie de Tancrède), escalada le premier les murs de Jérusalem (15 juill. 1099) ? Quant à nous, nous n'en faisons pas de doute, malgré le dire de ceux qui veulent faire naître Raimbaud Croton dans le Cambrésis. Ne serait-ce pas aussi le même que ce Raimbaud, miles qui in obsidione Hierosolymitana strenue militavit, qui, pour avoir mutilé des moines de Bonneval, est envoyé par l'évêque Yves au pape Pascal II, afin d'obtenir le pardon de son méfait ? (Epist. Yvon. nº 160).
18 Probablement le même dont la femme figure dans un titre de Saint-Père du commencement du XIIe siècle (Cart. de Saint-Père, p. 331).
19 La maison de Lèves était à cette époque une des plus puissantes du pays chartrain. Goslein, un des principaux conseillers du comte Thibault IV, se croisa en 1107. Il eut trois fils, tous trois nommés dans cette charte : Geoffroy, déjà chanoine et depuis évêque à la mort d'Yves, Goslein qui succéda immédiatement à son père dans la seigneurie de Lèves, et Miles, père d'un autre Goslein, qui devint aussi évêque de Chartres à la mort de son oncle Geoffroy.
20 Hubert, évêque de Senlis (1099-1115), le même pour qui Yves écrit des lettres de recommandation au pape Pascal II (Epist. Yvonis, nos 246 et 260).
21 C'est certainement le même personnage que Guillaume, prévôt de Saint-Satur-sous-Sancerre, qui fut chargé par Guacelme, évêque de Winchester, d'apporter à Yves un vase à déposer le saint chrême, d'une forme nouvelle et inconnue (Epist. Yvonis, nº 111).
22 Albert-le-Roux figure, comme donateur, dans un acte de l'abbaye de Saint-Père (Cart., p. 434).
23 On trouve le nom de ce personnage dans la donation faite par la comtesse Adèle à l'abbaye de Saint-Père, en 1104 (Cart., p. 409).
24 Guillaume de la Ferté, frère de Hugues, archevêque de Tours, partit pour la Terre-Sainte en 1116.
25 Hugues de Château-Thierry, fidèle du comte Thibault IV, figure avec Goslein de Lèves parmi les chevaliers, garants de l'acquêt fait de la seigneurie de Courville par le comte de Chartres vers 1125. On le trouve aussi, avec le vicomte Hugues, Gui de Rochefort, Gui de Méréville, Hervé de Gallardon et Amaury de Maintenon, dans une donation faite à l'abbaye de Saint-Jean, par les neveux d'Aimery Chenard, en présence du comte Thibault IV et de son frère Etienne (av. 1135). (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de Saint-Jean, inv. nº 79.)
26 Toutes les signatures comprises entre crochets n'existent pas dans l'original.

Donation faite à l'église de Chartres par Erbold, pour le remède de son âme et de celle de Guitelidis, sa femme, d'un certain héritage situé dans un faubourg d'Orléans1, l'usufruit réservé à ladite femme.

  • a Inventaire du Chapitre, carton XVIII, 3 bis.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.


1 Cet héritage était sans doute ce lieu de vignes, consistant en maison, cour, jardin et cinq arpents de vignes, sis en la paroisse de Saint-Jean-de-la-Ruelle, pour lequel, le 10 avril 1681, les dames religieuses de la Visitation Sainte-Marie d'Orléans passèrent une reconnaissance au prévôt d'Ingré (Inv. du Chap., C. XVIII, 28).

« Paschalis pape, de libertate domus et terre episcopi, in obitu ejusdem. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 28).
  • B Copie, Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 28).
  • a Bouquet, Rec. XV, p. 18.
  • b Jaffé, Reg. pont. rom., p. 479, n° 4350.
  • c Gall. christ., tome VIII, instr., col. 307.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Paschalis episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Ivoni, Carnotensi episcopo, salutem et apostolicam benedictionem. Religiosis desideriis dignum est facilem prebere consensum, ut fidelis devocio celerem sorciatur effectum. Iccirco peticioni tuę, karissime frater et coepiscope Ivo, benignitatis apostolice accommodamus auditum, ut, quod juste omnibus sacerdotalis ordinis fratribus deberi cognoscimus, fraternitati tue singulari scripti confirmatione prestemus. Omnium siquidem episcoporum clericorumque rebus provisum est, cum, in Arvernensi concilio1, considentibus archiepiscopis duodecim, episcopis octoginta duobus, a domino predecessore nostro beate memorię Urbano salubriter est statutum : Si quis episcoporum seu presbiterorum aut aliorum clericorum deficiencium res invaserit, usque ad satisfactionem excommunicetur. Hoc igitur sinodale decretum nostra quoque auctoritate firmantes, de vestra singulariter domo pontificali statuimus, quam scilicet magnis expensis tua strenuitas edificavit, ne quis, obeunte vel tuorum quolibet successorum emigrante seu occasione aliqua decedente, domum ipsam dissipare aut expoliare presumat, nec ab ea suppellex ferri, vel plumbi, vel vitri, vel ligni, vel lapidis absportetur aut obruatur. Universa etiam pontificali edi appendentia, videlicet coquine, horrea, cellaria, torcularia, furni furnorumque domus integra omnino et rapinis libera conserventur2. Silve preterea et quicquid extra urbem aut intra urbem ad episcopi salarium pertinet, nec donentur, nec venundentur, nec occasionibus aliis distrahantur, sed, rapina omni violentiaque semota, successori qui, per Dei graciam, ecclesiam recturus est, illibata omnino conserventur. Sane si quis in crastinum archiepiscopus aut aliquis in aliquo cleri officio vel honore constitutus, si quis rex sive princeps aut dux, comes aut vicecomes, judex, advocatus sive defensor, aut quelibet secularis persona hanc nostre constitutionis paginam sciens contra eam temere venire temptaverit, secundo terciove commonita, si non satisfactione congrua emendaverit, excommunicationi subjaceat : cunctis autem apostolice constitutionis decreta servantibus sit pax domini nostri Jhesu Christi, quatinus et hic fructum bone accionis percipiant et apud districtum judicem premia eterne pacis inveniant. Amen, amen. Scriptum per manum Petri, notarii regionarii et scrinii sacri palacii.

Datum Rome, per manum Johannis, sanctę Romanę ecclesię diaconi cardinalis, xvi kalendas martii, indictione viiiª, incarnationis dominicę anno MºCº, pontificatus autem domni Paschalis secundi papę IIº3. »


1 Le concile de Clermont, tenu au mois de novembre 1095 par le pape Urbain II, ne se borna pas à proclamer la première croisade ; plusieurs de ses canons sont relatifs à la discipline ecclésiastique, au droit d'asile et aux immunités des personnes et des choses de l'église.
2 Voir n° XXIV.
3 Il existe encore une autre bulle de Pascal II sur le même sujet, adressée aux clercs du Chapitre de Chartres. Elle est datée de Saint-Jean-de-Latran, le 7 des calendes d'avril. (Orig. en parch., Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. X, A, 30. — Bibl. Imp., Cart. 28, p. 25, et 28 bis, fº 8 vº. — Theodori Penitent. II, 550. — D'Achery, Spicil., III, 440. — Bouquet, Rec. XV, 23. — Mansi, XX, 1070. — Jaffé, Reg. pont. rom., 508, n° 4755).

« De canonicis qui non permittunt se promoveri. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 30).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28, p. 22; et carton 28 bis, fol. 9r°.
  • a Theodori Penitent., II, 420.
  • b Bouquet, Rec. XV, 24.
  • c Jaffé, Reg. Pont. rom., 484, n° 4424.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Paschalis episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri I[voni], Carnotensi episcopo, et tocius capituli fratribus, salutem et apostolicam benedictionem. Audivimus in regionum vestrarum ecclesiis quasdam pravas consuetudines emersisse et in ecclesia vestra precipue vigere ; super hec etiam quedam contra canonum statuta presumi. Nos vero sanctorum patrum statuta sequentes et ab omnibus ea intemerata servari volentes, easdem consuetudines penitus abdicamus, et Sancti-Spiritus auctoritate prohibemus ut in aliena stipendia nullus obrepat, nec beneficia presbiterorum que apud vos junioratus1 vocantur alii habeant ; ut missas non cantent et evangelia non legant presbiteri aut diacones conducticii2 ; ut pro prebendis vel ecclesiasticis beneficiis munus aliquod non exigatur3. Precipimus etiam ut cleri qui negotia ecclesiastica ad seculares potestates deferentes ecclesiam gravant, infames habeantur, donec condigne satisfaciant. De concubinarum filiis que a predecessoribus nostris statutum est inconvulsum serventur4. Ut qui, non precedente canonica excusatione, se promoveri non permittunt, suis reddantur minoribus inferiores. Secundum capitulum Cartaginiense et secundum institutum pape Gelasii5, plus accipiat presbiter quam diaconus, diaconus quam subdiaconus, et qui studiosus militat tardioribus plus stipendiorum accipiat. Ut ornamenta ecclesie nemo vendat, aut distrahat, nisi pro ea necessitate quam canones permittunt. Et qui aliter fecerit, sacrilegii reus et canonum contemptor habeatur. De his autem que apud vos precarie dicuntur, que tua fraternitas disposuerit nos ratum habemus. Illam sane excommunicationem quam, de domibus que ecclesie tue contigue fuerant, pro ejusdem ecclesie utilitate dictasti, nos assertionis nostre auctoritate firmamus. Datum Beneventi, 6. »


1 M. Guérard pense, et nous partageons son opinion, que juniorat est synonime de vicariat, office de vicaire ou de desservant (Cart. de Saint-Père, prolég. n° 93).
2 Minister altaris qui, canonica portione minus accipiendo, subjectione indebita munus ab obsequio suo Conductori persolvit. Cette sorte de simonie avait été formellement condamnée par Grégoire-le-Grand dans sa lettre aux évêques de France. (Baluze, Miscell., t. V, p. 217.) On appelait Conductores les prélats, curés ou autres qui s'attachaient ainsi des Conducticios.
3 Dans une lettre à Richard, évêque d'Albano, Yves se lava d'abord du reproche de simonie qu'on lui adressait, disant que, dès le jour de son avénement, il s'était attaché à combattre cette hérésie, symoniacam heresim, et s'étonnant d'ailleurs que le pape ne fasse ce reproche qu'à la seule église de Chartres, cum et hoc et multa alia eque damnabilia in omni pene Gallicana ecclesia dominentur. (Yvonis epist. n° 94.) Dans une autre lettre adressée à Pascal II (n° 146), Yves fait de nouveau allusion aux abus qui existaient dans son église.
4 Un des canons du concile de Clermont, de 1095, avait défendu de nouveau d'admettre aux ordres sacrés les fils des prêtres concubinaires. (Labbe, Concil. gén.)
5 Il y eut au Ve siècle dix-sept conciles tenus à Carthage, dont la plupart, analysés dans le Code des canons d'Afrique, sont relatifs à la discipline ecclésiastique. — Le pape Gélase, si connu par son décret sur les livres apocryphes et par ses luttes avec l'église d'Orient, tint le siége pontifical du 1er mars 492 au 19 novembre 497.
6 Année 1102, d'après l'itinéraire dressé par Jaffé.

Paschalis pape, super discordiis propter conditionarios.

  • a Ivonis op., II, 233.
  • b Bouquet, Rec. XV, p. 27.
  • c Jaffé, Reg. Pont. rom., 508, n° 4748.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Paschalis episcopus, servus servorum Dei, Carnotensis ecclesie clericis, salutem et apostolicam benedictionem. Indubia veracium fratrum relatione comperimus magnos inter vos odiorum fomites emersisse, quia, pro sacramentis illis que ad repellendos conditionarios apud vos facta sunt, alteri alteris convicia, contumelias et injurias intulistis1 : insuper obligationes quasdam et pacta ad ledendam fraternitatem contra pactum Domini concinnatis. Qua de re, dilectionem vestram rogamus, et, Domino per nos jubente, precipimus, ut dimittatis quicquid adversum vos in hoc negotio habetis. Et nos enim facti sumus sobrii, et nos pro vobis imbecillitatem apostolicam toleramus, ut vos Deo et ecclesie in pace ecclesie conlucremur. Si ergo Deum diligitis, si apostolicam sedem veremini, donate mihi, ne dicam vobis, hanc injuriam. Si quis autem adhuc contentiosus est, nostri corporis non est ; quia nos hujusmodi consuetudinem non habemus, neque ecclesia Dei. Sane hominia que apud vos clerici sibi invicem faciunt, ut ne fiant ulterius prohibemus, et que facta sunt irrita ducimus, quoniam contra honestatem videntur ecclesiasticam fieri. Illa enim que sursum est Hierusalem, libera atque omnium fidelium mater est, qua libertate Christus eam liberavit. Datum Laterani, 2. »


1 Dans une lettre adressée à Daimbert, archevêque de Sens, son métropolitain, Yves lui fait part du serment qu'ont fait entre eux les clercs de l'église de Chartres, de ne pas recevoir dans leur sein des gens d'une condition vulgaire et familiers de personnes étrangères à leur Chapitre, de non recipiendis vulgo natis in canonicos, vel quibuslibet aliis de extranee familia gentis ; serment qu'il a cru devoir ratifier et pour lequel il a demandé l'approbation du Souverain-Pontife (Yvonis epist., n° 153). Plus tard, Yves adresse une autre lettre à Pascal II (n° 172), ut conditionarios (gens de condition servile) de familia Carnotensis Comitis, qui de legitimo connubio nati fuerint, et regios fiscalinos, de privilegio quod eidem ecclesie fecit de non admittendis conditionariis, excipiat..... Aliter quippe damna, scandala, perturbationes intus et foris, contentiones, ire, rixe, que omnia ista de causa orta sunt, et quotidie oriuntur, sedari non possunt. C'est à la suite de cette seconde lettre que Pascal II rendit la bulle que nous publions.
2 Année 1103, d'après Jaffé.

Carta Theobaldi, Blesensis comitis, « super dono palefridi episcopi Carnotensis, quem solebant habere canonici Sancti-Martini. »

  • B Bibl. Imp.; cart. 28, p. 79; et carton 28 bis, fol. 36 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Notum sit omnibus hominibus, tam presentibus quam futuris, quod quando Adela1, Blesensis comitissa, prospiciens anime sue saluti, hujus vani fallacisque seculi, vitam suam mutans in melius, oblectamenta dimisit, ipsa, et ego Theobaldus2, Blesensis comes, filius ejus, pro remedio animarum nostrarum et antecessorum nostrorum, dedimus et in perpetuum concessimus ecclesie Beate-Marie Carnotensis palefridum quem canonici Sancti-Martini-de-Valle soliti erant habere quando novus episcopus ab eorum ecclesia in ecclesiam Beate-Marie, more solito, deferebatur. »


1 Voir ci-dessus p. 98, note 2.
2 Voir ci-dessus p. 106, note 5.

« Privilegium pape Paschalis, de VI prebendis » in ecclesia Sanctæ-Mariæ monasterio Sancti-Petri concessis.

  • B Bibl. nat. de France, carton 52: Livre d'argent, fol. 3v°, n° 4.
  • a Gall. christ., tome VIII, instr., col. 311.
  • b Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 257.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Paschalis, episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio Guillelmo1, abbati venerabili monasterii sanctorum apostolorum Petri et Pauli, quod juxta Carnotum situm est, ejusque successoribus regulariter promovendis, im perpetuum. Pie postulatio voluntatis effectu debet prosequente compleri, quatinus et devotionis sinceritas laudabiliter enitescat, et utilitas postulata vires indubitanter assumat. Quia igitur dilectio tua, ad sedis apostolice portum confugiens, ejus tuitionem devotione debita requisivit, nos supplicationi tue clementer annuimus, et beatorum apostolorum Petri et Pauli Carnotense cenobium, cui, Deo auctore, presides, cum omnibus ad ipsum pertinentibus, sub tutelam apostolice sedis excipimus. Per presentis igitur privilegii paginam, apostolica auctoritate, statuimus ut quecumque predia, quecumque bona, pontificum concessione, regum et principum liberalitate, vel aliorum fidelium legitimis oblationibus ad ipsum hodie monasterium pertinent, vel in futurum pertinere contigerit, firma tibi tuisque successoribus permaneant : in quibus hec propriis visa sunt nominibus annotanda : ecclesia Sancti-Hilarii, Sancti-Leobini, Campi-Fauni, Manuvillaris, Mitani-Villaris, Verni, Alone, Boasville, Reclainvillaris, Imonis-Ville, Germenonis-Ville, Ursi-Ville, Alpedagni, Capelle-Regie, salvo, juxta consuetudinem, solius episcopi jure, in eis tantum que ad proprium ordinem pertinent ; item altaria, sex videlicet, altare videlicet de Bruerolis, et de Armentariis, et de Roheria, et de Buxeto, et de Cruciaco, et de Castellariis, sicut a venerabili fratre nostro Ivone episcopo institutum est2, sine ulla redemptione, ulterius habenda, libera et quieta a synodo3 et circada, et ab omni consuetudine, et ab omni inquietatione, sive ab exactione justicie a presbiteris in predictis locis servientibus, exceptis his que ad proprium ordinem eorum pertinent de quibus presbiteri illi episcopo seu archidiacono respondeant. Confirmamus etiam vobis ecclesiam de Gisiaco, et ecclesiam de Fontaneto, in pago Vilcassini, in parrochia Rothomagensi, sicut hactenus a vestro monasterio libere possesse sunt, et, in Carnotensi ecclesia Beate-Marie, prebendas vi, ita libere et integre possidendas, sicut a bone memorie Rainfredo, Carnotensium episcopo, eidem vestro monasterio contribute sunt4. Decernimus itaque ut nulli omnino hominum, etc..........

Scriptum per manum Rainerii, scriniarii regionarii et notarii sacri palatii.

Ego Paschalis, catholice ecclesie episcopus, subscripsi.

Datum Laterani, per manum Johannis, sancte Romane ecclesie diaconi cardinalis ac bibliothecarii, 5. »


1 Guillaume I, abbé de Saint-Père, de 1101 à 1130.
2 La donation, par Yves, de ces six autels que Saint-Père avait déjà possédés par concession des anciens évêques, fut faite, du consentement de l'archidiacre Arnauld, le 1er juillet 1093 (Cart. de Saint-Père, p. 265).
3 On entendait par synode une somme d'argent payée à l'évêque par les clercs qui assistaient aux séances synodales annuelles. Quant au mot circada, nous l'avons déjà expliqué, note 1, page 81.
4 Ragenfroy avait donné à Saint-Père douze prébendes dans son église (voir nº IX) ; mais son frère et successeur Ardouin en retira six aux religieux : c'est ce que le moine Paul, l'historien du couvent, raconte en ces termes : Post obitum Ragenfredi, frater ejus Arduinus, locum ejus obtinens non religionem,..... in tanta cupiditate exarsit ut de xii prebendis quas frater ejus dederat, medietatem extorquendo subripere non timeret (Cart. de Saint-Père, p. 12 et 13). Le privilége de Pascal II, accepté par le Chapitre, comme nous le verrons plus bas, consolida entre les mains des religieux de Saint-Père la propriété des six prébendes de Notre-Dame.
5 Ce privilége fut accepté la même année par le Chapitre de Chartres, et cette acceptation est souscrite par : Ivo, venerabilis Carnotensis ecclesie episcopus ; Wulgrinus, cancellarius ; Ernaldus, decanus ; Hugo, prepositus, nepos ejus ; Fulcho, archidiaconus ; Willelmus, archidiaconus ; Odo, archidiaconus ; Warinus, succentor ; Hilbertus de Gurzeziis ; Paganus de Mungervilla ; Walterius de Bonavalle ; Mainardus ; Teudo ; Galterius de Galardone ; Goslinus, capellanus episcopi ; Winebertus et innumerabiles alii. (Cart. de Saint-Père, p. 265.)

Carta Ludovici, Francorum regis, « ne a Puteacensibus dominis aliqua gravamina ecclesie Carnotensi inferantur. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 36; et carton 28 bis, fol. 15r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen. Moribus docemur et legibus quod regni gubernacula regibus ad hoc commissa sunt ut primum bene se gerant, deinde regalium et legalium mandatorum contemptores gladio ultore coherceant ; quatinus quod pontificalis auctoritas non sufficit adimplere per sermonem doctrine, hoc perficere studeat regia potestas per severitatem discipline. Quod ego Ludovicus, Dei gracia, Francorum rex, ab interpretibus scripturarum audiens, et pro gracia michi divinitus collata intelligens, admonitionibus et consilio episcoporum regni nostri, statui apud me ut speciali privilegio possessiones ecclesiarum et monasteriorum sub tuitionem regie protectionis susciperem et ab oppressionibus et injustis occasionibus in perpetuum liberarem. Non enim res humane aliter tute et incolumes esse possunt nisi cum in unum conveniunt ad earum defensionem et jus regium et auctoritas sancta pontificum. Inde est quod municipium quoddam1, in Aurelianensi episcopatu situm, presenti anno destruximus, propter insupportabilem et execrabilem maliciam quam exercebant dominatores ejusdem municipii et eorum ministri in possessionibus sanctorum locorum, que nullo rigore ecclesiastice discipline poterat coherceri. Nos itaque, Dei misericordia preveniente et subsequente, huic malicie cohercende supremam imposuimus manum, ad correctionem omnium secuturorum, destructionem predicti manucipii in perpetuum reliquimus monimentum. De cetero superest ut quod, Deo prosperante, felici successu incepimus non dissimili fine concludere studeamus, et, ad peticionem ecclesiarum seu monasteriorum, libertatem et immunitatem prediorum eorumdem diu vexatam, a Puteacensibus dominis oppressam2, in debitum statum principali nostra pietate reformemus. Nominatim ergo, propter reverentiam beate Marie et beati Petri apostoli, in prediis Carnotensis ecclesie tam episcopalibus quam canonicalibus et prediis monasterii Beati-Petri apostoli, pretaxatas oppressiones funditus abolemus, ut, neque sub nomine nostre regie majestatis neque sub nomine alicujus alterius potestatis, alique angarie vel violentie ingerantur, nulle exactiones, nulle gravamina ingerantur, sed omnis eorumdem utilitas usibus eorum tantum proficiat pro quorum sustentatione sacratis locis predicta predia fidelium collatione sunt concessa et predecessorum nostrorum astipulatione confirmata. Hoc per succedentia tempora illibatum manere precipimus, hoc pragmatica nostra sanctione firmamus, et mandati nostri contemptores ac violatores centum librarum auri exactione multandos esse constituimus. Ad hec, ut testatior sit nostra constitutio, metropolitanis et eorum suffraganeis concedimus ut pretaxatos decreti nostri contemptores et in hoc majestatem regiam minuentes, tandiu a liminibus ecclesie extorres faciant quousque ad plenum satisfactionis remedium confugiant. Actum Aurelianis, in palatio, publice,, presentibus de palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa : Signum Anselli de Guerlandia, tunc temporis dapiferi nostri3. Signum Hugonis, constabularii nostri4. Signum Guidonis, buticularii nostri5. Signum Guidonis, camerarii nostri6. Quod nullatenus infirmari vel irritum fieri valeret, nostri nominis karactere et sigillo firmari et corroborari precipimus. Stephanus, cancellarius7, relegendo subscripsit8. »


1 Le Puiset, près Janville (Eure-et-Loir). Voir, sur les siéges du Puiset, Suger, in vita Ludovici Grossi.
2 Dans ses lettres nos 129 et 130, Yves s'était adressé à Daimbert, archevêque de Sens, et à Jean, évêque d'Orléans, pour les prier d'excommunier Alix de Rochefort, dame du Puiset, et Hugues, son fils. Dans la lettre nº 140, il insiste de nouveau auprès de Daimbert pour que l'interdit soit lancé sur les possessions du seigneur du Puiset à Méréville et au Puiset. Il paraît que l'épée et la pragmatique de Louis-le-Gros eurent plus d'influence que les excommunications des évêques, car voici ce que nous lisons dans la lettre nº 151 adressée encore à Daimbert : Noverit paternitas vestra quoniam Hugo, Puteacensis, timore Dei tactus et corde compunctus, ea que ecclesie nostre abstulit, quantum ad portionem suam pertinuit, integerrime reddidit. Mihi vero, que mea et meorum erant, se cuncta redditurum, datis obsidibus sub fidei sponsione, firmavit, et quia de discretione a vestra paternitate fueram commonitus, ea interim accipere distuli, quamdiu abstinuerit ab exactionibus et angariis, quas interea Fraxineti facere consuevit.
3 Anseau de Garlande, sénéchal (1109-1118).
4 Hugues de Chaumont, connétable (1111-1137).
5 Guy de Senlis, bouteiller (1108-1111).
6 Guy, chambrier (1106-1121).
7 Etienne de Garlande, évêque de Beauvais (1106-1116).
8 Les mêmes grands officiers figurent, avec le comte Thibault IV et sa mère Adèle, principaux adversaires du vicomte Hugues et d'Alix de Rochefort, dans un autre titre de Louis-le-Gros, daté d'Etampes, en la même année 1111, probablement avant la prise du château du Puiset (Arch. dép.; Titres de Saint-Jean, inv. nº 82).

Carta Ivonis, episcopi Carnotensis, « de una carruca terre que dicitur terra Sancte Marie, que est super rivulum qui dicitur Thiro. »

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, H 1374 (ancienne cote : cartulaire de l'abbaye de Thiron, fol. 2v°).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, ego Ivo, Carnotensis ecclesie humilis minister, et Arnaudus decanus, necnon commune capitulum Beate Marie, notum volumus fieri omnibus tam futuris quam presentibus quod donnus Bernardus1, venerabilis abbas, cum grege sibi commisso, parvitatem nostram humiliter adierunt, petentes ut eis concederemus carrucatam unam terre de terra Beate Marie, que est super rivulum qui dicitur Tiro, infra Gardiensem parrochiam, ad edificandum monasterium et claustrum et cetera usui fratrum necessaria. Quorum petitio quia digna impetracione et multis profutura et nostre honestati et eorum utilitati convenire visa est, dono eis predictam terram, quietam et immunem a synodo et circada, ab omni etiam consuetudine, ab omni exactione, perpetualiter habendam concessimus, salva obedientia que episcopo et capitulo debetur. Ut autem per succedentia tempora firmiter et stabile hoc donum maneat, presenti scripto mandavimus et signis manibus nostris factis roboravimus. + Signum Ivonis, Carnotensis episcopi. + Signum Arnaudi, decani. + Signum Gerogii, cantoris. — Signum Hugonis, subdecani. + Signum Garini, subcentoris. + Signum Ansgerii, archidiaconi. + Signum Galterii, archidiaconi2. + Signum Goslini, archidiaconi. + Signum Raimbaudi, archidiaconi. + Signum Landrici, archidiaconi. + Signum Odonis, archidiaconi. + Signum Gaufredi, prepositi. + Signum Haimerici, prepositi. + Signum Seranni, prepositi. + Signum Hugonis, prepositi3. + Signum Ebraldi, capicerii4. + Signum Radulfi, camerarii. + Signum Stephani, abbatis Sancti-Johannis. + Signum presbiterorum Haimonis, Hugonis, Ricardi, Galterii, Garini, Rainodi. + Signum Hugonis de Sancto-Andrea. Data Carnoti, per manum Vulgrini, cancellarii, 5. »


1 Le vénérable Bernard de Ponthieu, fondateur de l'abbaye de Thiron, qu'il ne faut pas confondre, comme on l'a fait, avec son contemporain saint Bernard, abbé de Clairvaux, fut d'abord abbé de Saint-Cyprien de Poitiers, puis se joignit à Robert d'Arbrisselles, dont il seconda les travaux apostoliques dans la Bretagne et dans le Maine. Après bien des traverses, il se retira, vers 1109, avec quelques religieux, dans les bois de Gardais, où ses grandes vertus attirèrent bientôt à lui de nombreux disciples. — Bolland a publié sa vie écrite au XIIe siècle par Geoffroy-le-Gros. Bernard de Ponthieu, qui mourut, croit-on, le 14 avril 1116, est inscrit, dans le Martyrologe général de Cl. Chastelain, parmi les saints honorés le 25 avril.
2 L'archidiacre Gautier fut un des principaux conseillers de l'évêque Yves (Epist. Yvonis, nos 262 et 269).
3 Cet Hugues est le neveu du doyen Arnaud, qui fit avec son oncle une si vive opposition à l'évêque dans l'exercice de ses droits épiscopaux (Yvonis epist., nº 205). Après la mort d'Arnaud, Hugues devint doyen. Le Gallia christiania ne parle pas de ce doyen, mais on lit dans une lettre de Geoffroy, abbé de Vendôme, à l'évêque Geoffroy II (lib. II, ép. 30) per Hugonem decanum vestrum mihi mandastis (Lettres d'Ives de Chartres, par M. Luc. Merlet). Voir le Nécrologe.
4 Evrard est ce clerc qu'Yves annonce avoir élevé à la dignité de prêtre du diocèse de Chartres (Lettres d'Ives de Chartres, p. 12).
5 C'est bien là l'acte de fondation de l'abbaye de Thiron. Plus tard, au XVe siècle, les religieux de cette abbaye, dans le but de se soustraire à l'autorité spirituelle du Chapitre de Chartres, fabriquèrent, avec beaucoup d'autres pièces, une prétendue charte de fondation du 3 des nones de février 1110 (3 février 1111), dans laquelle ils insérèrent cette clause : Volumus et in perpetuum ipsi monasterio concedimus quod ipsum monasterium et ejus celle, domus et administrationes, presentes et futuri, et habitantes in eis, presentes et posteri, soli subsint episcopo Carnotensi, ita quod nec nobis decano et capitulo, nec quibusvis nostris archidiaconis, dignitatibus, officiis vel prebendis, suberunt, nec coram eis in aliquo respondeant, nec per alium quam per Carnotensem episcopum jurisdictio spiritualis, sive in civili sive in criminali, in eos exerceatur. A cette pièce fausse sont jointes deux lettres de confirmation également controuvées, l'une de Richard, évêque d'Albano et légat du Saint-Siége, en date du 7 des calendes d'avril 1110 (26 mars 1111) ; l'autre de Conon, évêque de Préneste et également légat, datée du 3 des nones de février 1114 (3 fév. 1115) (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abbaye de Thiron, nº 1. — Chartes fausses de l'abbaye de Thiron, par M. Luc. Merlet, Paris, F. Didot, 1855).

« Ivonis, episcopi Carnotensis, ne prepositi faciant exactiones in suis preposituris. »

  • A1 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 375 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton II, GG, 1).
  • A2 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 375 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton II, GG, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 48; et carton 28 bis, fol. 22r°.
  • a Gall. christ., tome VIII, instr., col. 314.
  • b Luc Merlet, Lettres d'Ives de Chartres, p. 10.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Ivo, Dei gratia, Carnotensis humilis episcopus, notum fieri volo cunctis sanctę æcclesię fidelibus, tam presentibus quam futuris, quia canonici ecclesię michi commissę, meam adeuntes presentiàm, clamorem et querimoniam fecerunt de prepositis suis, videlicet Milone, Hugone, Hainrico aliisque, qui, privatis commodis inhiantes, communem fratrum utilitatem in quibuscumque poterant minuebant, et quasdam res eis jure debitas per injuriam sibi retinebant, pauperes ecclesię sub eorum patrocinio constitutos diversis calamitatibus afficiebant, et sevę rapacitati inservientes exigebant ab eis nummos, annonam, oves, agnos, anseres, gallinas, et habebant medietates cum rusticis ęcclesiæ, quod non licet, et mittebant servientes suos cum equis, per preposituras, qui querebant annonam a rusticis, sicut et domini, et faciebant sibi parari sepe ingentia prandia, tam prepositi quam servientes, sine licentia Capituli, lęta capiebant et de hominibus ecclesię relevationem terrarum, de conjugandis feminis venditiones, et plurima carritia faciebant, quod non licet, exceptis duobus ; presbiteros in ecclesiis ponebant sine licentia Capituli, capiebant homines ecclesię et verberabant eos, et in carceres mittebant sine jussione Capituli ; de arietibus accipiebant plus quam duodecim nummos, de porcis plus quam duos solidos, quod non licet ; mittebant etiam alios servientes sine equis qui exigebant a rusticis annonam et alia plura ; faciebant etiam plura quæ sui juris esse diratiocinari non poterant, et ut tantis injuriis finem imponerem multimodis supplicationibus postulabant. Quorum petitioni assensum prebere, quia rationabilis erat, dignum judicans, cupiensque eorum providere quieti, volensque ut eorum murmuratio cessaret, odium sopiretur, peccatum expelleretur, pax et quies pauperibus ecclesie restitueretur, consilio optimatum nostrorum, decrevimus canonicos justam habere causam, et precipimus ne in rusticis ecclesie prepositi deinceps has exactiones haberent, nec ulterius communem in supradictis utilitatem minuerent. [Concessimus etiam quod beneficia ecclesie que precarie dicuntur, et facte erant prenarie, quia quod omnium erat quatuor vendebant, in communes redigerentur usus : sic, scilicet, Capella et ad eam pertinentia, villa que dicitur Cathenas et ad eam pertinentia, Tuetvilla cum appenditiis, Dionvillare cum decima, terra capicerii de Fontanis, terra de Calniaco et Casis, junioratus omnes, villa que dicitur Landelle et ad eam pertinentia, molendini novi de Ferrariis, molendini de Britiniaco et Iei, Capella-Vindocinensis, ecclesia de Carannivilla, terra de Monte-Oduini et de Afrancvilla, et cetera omnia que censum vel annonam reddunt]1. Si quis autem, quod nolumus, ad damnum canonicorum hoc in pejus mutare presumpserit, et non resipuerit, maledictus atque excommunicatus permaneat, et cum eis qui in fine mundi audituri sunt : ite, maledicti, in ignem eternum, qui preparatus est diabolo et angelis ejus, porcionem et societatem habeat. Ut autem hęc concessio firmiorem per futura tempora optineret vigorem, et a successoribus nostris verius certiusque crederetur et diligentius observaretur, has litteras fieri jussi, et manu propria firmavi et fideles nostros firmare feci, quorum nomina subtus tenentur adscripta. + Signum Ivonis episcopi2. »


1 Cette phrase, qui manque dans l'original et dans les manuscrits 28 et 28 bis, est donnée par le Gallia christ. La disposition dont elle traite se trouvait sans doute insérée dans un autre décret d'Yves relatif aux prévôts. C'est ce qui semble résulter de ces termes de la bulle de Pascal II (nº XXXIV) : Item, in subsequentibus, idem scribit episcopus se concessisse ut beneficia ecclesie que precarie dicuntur......
2 La croix qui se trouve avant la mention de la signature d'Yves paraît avoir été tracée par ce prélat lui-même, et non par le scribe, comme cela arrivait fréquemment. Nous devons également faire remarquer que, malgré l'annonce qui en est faite dans le corps même de la charte, l'original ne porte aucune signature de témoins.

« Pascalis, de reprimendis exactionibus prepositorum et de precariis et concessione facta de domibus canonicorum. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 375 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton II, GG, 1 bis).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 23; et carton 28 bis, fol. 11v°.
  • a Ivonis opp., II, 252.
  • b Bouquet, Rec. XV, 54.
  • c Jaffé, Reg. Pont. rom., 507, n° 4741.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Paschalis episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Carnotensis ecclesie clericis, salutem et apostolicam benedictionem. Ex venerabilis fratris nostri Ivonis, vestri per Dei gratiam episcopi, litteris intelleximus quod pro quibusdam querimoniis decretum instituerit. Ipsum quoque decretum oculis nostris inspeximus, in quo continebatur æcclesię vestrę canonicos apud eum clamorem et querimoniam fecisse de prepositis suis qui, privatis commodis inhiantes, communem fratrum utilitatem, in quibuscumque poterant, minuebant, et quasdam res eis jure debitas per injuriam sibi retinebant, pauperes æcclesię sub eorum patrocinio constitutos diversis calamitatibus afficiebant ; quas calamitates idem episcopus in ejusdem decreti scripto dinumerat, et, enumeratis eis, subsequitur : Consilio optimatum nostrorum, decrevimus canonicos justam habere causam et precepimus ne in rusticis œcclesie prepositi deinceps has exactiones haberent, nec ulterius communem in supradictis utilitatem minuerent. Hoc nimirum decretum, hoc preceptum, a supradicto confratre nostro, vestrę æcclesię episcopo, constitutam, quia justum ac rationabile visum est et quieti æcclesię commodum, nos, Deo aspirante, laudamus et apostolicę sedis auctoritate firmamus1. Item, in subsequentibus, idem scribit episcopus se concessisse ut beneficia æcclesię quę precarię dicuntur et factę erant prenarię, quia quod omnium erat quatuor vendebant, in communes redigerentur usus, et eadem beneficia propriis vocabulis annotando dinumerat. Hanc quoque concessionem nos ratam asserimus et apostolicę sedis auctoritate firmamus. De domibus etiam canonicorum, concessionem ab eodem episcopo factam, sicut a predecessore ipsius Froboldo episcopo constituta est2, decreti presentis assertione corroboramus. Si quis igitur, decreti hujus tenore cognito, temere, quod absit, contraire temptaverit, honoris et officii sui periculum patiatur, aut excommunicationis ultione plectatur nisi presumptionem suam digna satisfactione correxerit. Amen, amen, amen. Datum Anagnie, per manum Johannis sanctę Romanę ecclesię diaconi cardinalis ac bibliothecarii, . »


1 Les prévôts ne se soumirent pas sans difficulté à la réforme qu'Yves voulait leur imposer. On voit, par une lettre d'Yves à Pascal II (nº 272), que, malgré la bulle confirmative du Souverain-Pontife, deux d'entre eux refusaient d'obéir aux ordres de l'évêque et s'étaient pourvus devant le roi de France. Yves adressa à ce sujet une lettre à Louis-le-Gros (nº 266).
2 La constitution de l'évêque Frotbold (855-858) ne nous est pas parvenue ; mais, quoique nous ne connaissions pas non plus le décret d'Yves concernant les maisons canoniales, nous savons que ce prélat s'occupa beaucoup de la vie commune de ses chanoines, de leur clôture et de la franchise du cloître (voir Lettres 133, 203, 271 et Décrets dans les Œuvres d'Yves de Chartres).
3 L'année 1114, d'après le comput adopté, répond, non à la 8e, mais à la 7e de l'indiction.

De donatione IIII solidorum de censu capellæ Sanctorum Sergii et Bachi.

  • B Copie de la fin du XIIe siècle. Bibl. mun. de Chartres, ms. 53 2 ad init.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Quoniam multociens contingit quod ea que presentialiter aguntur, per longa temporum curricula, velociter per manum oblivionis subtrahuntur virorum memoria, decreverunt sollertes viri prediti scientia ut quod in presentiarum tractatur, per eorum consilia, tam posteris quam presentibus reduceret ad memoriam scripte sedule noticia. Unde ego Guarinus, sanctorum martirum Sergii et Bachi et sancti Nicholai1 humilis presbiter, consilio personarum Carnotensis ecclesie, ad memoriam tam posterorum quam presentium, scripto mandare decrevi hoc quod Mainardus Rufus, frater Unfredi, presbiteri de Loolvilla, pro remedio anime sue et animarum omnium parentum suorum, ad honorem Dei et sanctorum martirum Sergii et Bachi et piissimi Nicholai confessoris, iiii solidos de censu emit de quodam homine, Legerio nomine, uxore illius Adelina concedente, ad hoc scilicet ut de illo censu annuatim emeretur oleum lampadarum ecclesie predictorum martirum et sancti Nicholai. Hic autem census de feodo Ilberti, cognomine Ira-Dei, erat, quem Legerius homo ejus de illo tenebat. Sed iste Legerius, pro compassione cujusdam necessitatis domini sui Ilberti, concessione ipsius et filii ejus Roberti, Beate Marie canonici, et filiarum ejus Adelidis et Stephanie, ad opus servitii supradictorum martirum et sancti Nicholai, Mainardo Rufo hunc censum vendidit. Hoc autem ipse Legerius et uxor ejus Adelina atque Ilbertus eorum dominus, per fidem, domino Gauterio archidiacono, jussu Mainardi Rufi, promiserunt, quod si aliquis hujus census vendicionem calumpniari vellet, ipsi eam ab omni calumpnia quietam redderent. Quod cum, in presentia domini Ivonis, Carnotensis episcopi, et personarum ecclesie Beate Marie, domini scilicet Gauterii, Carnotensis archidiaconi, et Angerii, presbyteri atque archidiaconi Blesensis, et Raimbaldi, Vindocinensis archidiaconi, et multorum circumstantium, quorum nomina subscripta sunt, pactum fuisset, et Mainardus Ilberto, pro concessionis memoria, xii denarios dedisset, et filio ejus Roberto puero vi, et unicuique filiarum illius vi et uxori Legerii tres solidos tradidisset, cum Ilberto et filiis ejus et cum Legerio et uxore ejus et cum aliis qui cederant, venit jamdictus Mainardus in ecclesiam predictorum martirum et cum cutello, quem Ilberto et filiis et Legerio et uxori ejus manu sua tradidit, posuerunt donum census super altare martirum, quem cutellum supradictus Guarinus presbyter ad memoriam concessionis retinuit. Postea vero Ilbertus, in domo domni Raimbaldi, Vindocinensis archidiaconi, ipso presente et domno Seiranno preposito, sicut ipse prescriptam venditionem adversus omnes se ratam tenere per fidem promiserat, ita fratrem suum Guillelmum, videlicet de Fraxineto, fideijussorem Guarino presbitero dedit, et suprascripte venditionis concessionem ratam fore Guillelmus ibi per fidem Guarino presbitero promisit. Ut autem pretaxate pactionis scedula firmior haberetur, ad veritatis testimonium, subscripta sunt nomina testium : Hugo Blesensis, presbiter et Beate Marie canonicus ; Radulfus, diaconus, Teobaldi filius, et Beate Marie canonicus, qui de censu prescripto duos solidos debet ; Guinebertus, major, qui debet inde xii denarios ; Odo, buclarius, qui similiter debet inde xii denarios ; Gauterius, episcopi dapifer ; Herveus, episcopi marescaldus ; Ugo, Morini filius, episcopi pincerna ; Robertus Retticulatus, episcopi pincerna ; Andreas et Rispaudus, episcopi cubicularii ; Droco Juvenis, nepos episcopi ; parens episcopi, Buterius ; Hulduinus Juvenis, major de Luceio ; Arroldus, episcopi serviens ; Hugo, frater Rispaudi, et quamplures alii. Facta est autem hec cartula anno ab incarnatione Domini MºCºXIIIIº, ordinationis vero domini Paschalis pape xºviº, atque ordinationis domini Ivonis, Carnotensis episcopi xxºvº2, regnante rege Gallie Ludovico, regis Philippi filio. »


1 On voit par cette charte que la chapelle de Saint-Serge et Saint-Bacche avait aussi pour patron saint Nicolas, contrairement à ce qu'on lit dans l'Inventaire même du Chapitre et dans les notes du chanoine Etienne, où l'on suppose que le nom de Saint-Nicolas ne lui fut donné qu'au XIVe siècle.
2 Cette date fixerait à l'année 1089 la prise de possession d'Yves, mais nous avons vu par les lettres d'Urbain II, du 25 novembre 1090 (nos XIX et XX), qu'à cette dernière époque le prélat n'était pas encore admis par les chanoines et par l'archevêque de Sens.

Paschalis papæ, clero et populo Carnotensi, « de receptione episcopi consecrati. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 31).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« P[aschalis] episcopus, servus servorum Dei, clero et populo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Apostolicę sedis administratio, cui, licet indigni, largiente Domino, deservimus, facit nos æcclesiis omnibus debitores. Idcirco petitiones vestras clementer admisimus et electum vestrum quem ad nos transmisistis1 benigne suscepimus atque in episcopum, prestante Domino, consecravimus. Quem consecratum, ad vos remittentes, universitati vestrę litteris presentibus commendamus. Rogamus enim et precipimus ut eum, tanquam patrem et magistrum, affectione debita diligatis et obedientia debita veneremini et ad restituenda æcclesiæ bona, si qua distracta sunt, communibus studiis adjuvetis. Abbatiam siquidem Sancti-Andreę2 vel cetera quę antecessor ejus venerabilis memorię, Ivo episcopus, quadraginta diebus ante obitum suum3, ad usus oportunitatum suarum, tenuerat, quieta ei et integra permanere sancimus, et ne quid eorum a quoquam impediatur rigore auctoritatis apostolicę interdicimus. Sane constitutiones quę a supradicto Ivone episcopo de preposituris et precariis facte sunt observari precipimus. Datum Laterani, . »


1 Geoffroy de Lèves, prévôt de l'église de Chartres, avait été élu évêque par le Chapitre, aussitôt après la mort d'Yves. Le comte Thibault IV fut très-mécontent de cette élection et força même, par ses violences, Geoffroy à quitter la ville momentanément. Ce prélat était, comme nous l'avons déjà dit, fils de Goslein, seigneur de Lèves. Il fut légat du Saint-Siége pendant quinze ans, eut part à toutes les grandes affaires religieuses de son temps et obtint pour son église d'importants priviléges. Son obit est inscrit dans le Nécrologe à la date du 7 des calendes de février (1148).
2 C'est l'église paroissiale de Saint-André, érigée en collégiale par Yves, comme nous l'avons dit, le 17 des calendes 1108. Dans le principe, ce Chapitre prenait le titre d'abbaye, comme les religieux de Saint-Jean-en-Vallée, qui avaient reçu d'Yves une réforme en tous points pareille à celle de Saint-André.
3 Yves mourut le 10 des calendes de janvier (23 décembre) 1115.

Paschalis papæ, Daimberto, Senonensi archiepiscopo, de receptione episcopi consecrati.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 29).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« P[aschalis] episcopus, servus servorum Dei, venerabilibus fratribus D[aimberto], Senonensi archiepiscopo, et ejus suffraganeis, salutem et apostolicam benedictionem. Ex litteris experientię tuę, karissime frater D[aimberte], Senonensis metropolitane, calamitates Carnotensis æcclesię intelleximus, et, caritatis tuę postulationibus annuentes, electum ejus, cooperante Domino, juxta sedis apostolicę dispensationem, nostris tanquam beati Petri manibus consecravimus. Eum igitur, ad vos remittentes, litterarum nostrarum commendatione prosequimur, rogantes ut eum adversus Theobaldi comitis pertinaciam vel ceteros qui Carnotensem æcclesiam infestare nituntur communibus auxiliis adjuvetis. Idem enim comes, sicut nosse vos plenius credimus, episcopo defuncto, episcopi domos effregit, res diripuit, clientes redimi coegit et adhuc episcopi redditus occupat1. Super quibus sacrilegiis, nisi infra dies quinquaginta postquam a presente episcopo monitus fuerit, satisfecerit, per vestrum omnium sollicitudinem excommunicationi subiciatur. Datum Laterani, . »


1 Ainsi le comte Thibault IV avait violé la charte d'immunité obtenue par Yves du comte Etienne vers 1101, confirmée par le pape Pascal II en 1101 et par le roi Philippe Ier en 1105, et signée et concédée par lui-même, encore enfant, sous la garantie et avec le concours des plus grands seigneurs laïcs et ecclésiastiques du royaume (voir nos XXIV et XXVI). Cette facilité à violer, avec ou sans prétexte, les actes les plus solennels explique les précautions, trop souvent illusoires, adoptées par les praticiens du temps pour engager les parties contractantes et assurer le plus possible la durée des conventions.

Carta Gaufridi, Carnotensis episcopi, « super libera electione decani. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 59; et carton 28 bis, fol. 27r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, Dei gracia, Carnotensis ecclesie humilis minister, notum fieri volo tam futuris quam presentibus quod, clericis ecclesie nostre unanimiter sepe reclamantibus proprium jus quod in eligendo sibi deeano sese habere dicebant, tandem, intuitu fraterne pacis, nec non amore et gracia ipsorum nullam eis injuriam seu violentiam inferre volens, concessi eis ut liberam et canonicam electionem decani, absque impedimento et calumpnia, de cetero habeant1. Et ut hec mea concessio ab hac hora in antea firma et stabilis maneat, ad noticiam posterorum presens scriptum inde fieri et sigilli mei munimine corroborari precepi. »


1 Les doyens nommés pendant l'épiscopat de Geoffroy de Lèves furent Hugues (c. 1117), Sanson de Mauvoisin (c. 1119), Lisiard (c. 1125), Bernard (c. 1130), Zacharie (c. 1131), Salomon (c. 1142), Robert (c. 1148).

« Quod quatuor persone majores jurare debent se nil accepturos pro prebendis et honoribus dandis. — Similiter nullus fiet canonicus nisi prius prestito juramento se nil dedisse vel promisisse pro prebenda. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 354 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 7).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 3; et carton 28 bis, fol. 2r°.
  • a Theodori Penitent., II, 421.
  • b Gall. christ., tome VIII, instr., col. 318.
  • c Jaffé, Reg. pont. rom., 531, n° 4957.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Calixtus episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Gaufrido, Carnotensi episcopo, salutem et apostolicam benedictionem. Quę religionis et honestatis prospectu in Dei ecclesia statuuntur, inconcussa debent stabilitate servari. Siquidem, frater in Christo karissime, de commissa tibi ecclesia omnem symoniacam expellere desiderans pravitatem, assensu Decani, Precentoris, Subdecani, Succentoris et ceterorum prelatorum ecclesię, statuisti, congregatione fratrum id ipsum approbante atque unanimiter postulante, ut nec Decanus, nec Precentor, nec Subdecanus, nec Succentor, nec ulla alia ecclesiastica persona, vel canonicorum quisquam, de honoribus ecclesię, vel prebendis quicquam exigat, vel accipiat, vel per se, vel per suppositam manum. Nullus etiam eorum qui canonici fiunt, pro prebenda quicquam det vel promittat, aut per se similiter, aut per suppositam manum ; neque, post decessum prelatorum qui nunc in ecclesia vestra vivunt, ullus vel Decanus, vel Precentor, vel Subdecanus, vel Succentor, in locum ipsorum statuatur, quousque in communi capitulo liquido juret pro officio suo se nichil dedisse vel promisisse, quousque etiam juret se pro prebendis nichil exacturum, vel accepturum, aut per se, aut per suppositam manum. Similiter, post decessum simplicium canonicorum qui modo in Carnotensi ecclesia vivunt, nullus in locum eorum canonicus efficiatur, nisi ante in communi capitulo juret, vel tutor suus pro eo si ipse infra annos fuerit, se pro prebenda nichil dedisse, aut promisisse, nec per se, nec per suppositam manum1. Hanc itaque constitutionem ad honorem Dei et animarum salutem a fraternitate tua provisam, nos, prestante Deo, auctoritate sedis apostolicę confirmamus, et ratam in posterum permanere sancimus. Preterea debitam volentes ecclesię vestrę reverentiam conservari, decernimus ut canonici Sancti-Martini-de-Valle ab obedientia episcopi Carnotensis et ecclesię non recedant, sicut ipsi eis in capitulo promiserunt. Si quis igitur, confirmationis hujus tenore cognito, temere, quod absit, contraire temptaverit, honoris et officii sui periculum patiatur, aut excommunicationis ultione plectatur, nisi presumptionem suam digna satisfactione correxerit. Prebendam Leprosis et Helemosinę Beatę Marię datam et divisionem prebendę duobus presbiteris ecclesię servitoribus distributam firmamus2.

Ego Calixtus, catholicę ęcclesię episcopus, subscripsi.

Datum Remis, per manum Grisogoni, sanctę Romanę ecclesię diaconi cardinalis ac bibliothecarii, . »


1 Ces expressions générales impliquent les trois sortes de simonie, déterminées par saint Grégoire : A manu, ab obsequio, a lingua. — Munus a manu pecunia est, munus ab obsequio est subjectio indebite impensa, munus a lingua favor (Espen, Jur. eccl. univ. part. 2, tit. 30, cap. 2).
2 Cette prébende était celle consacrée à la nourriture et entretien des enfants de chœur et des deux maîtres de psallette et de grammaire chargés de leur instruction. En 1412, elle fut réunie à la manse capitulaire (Inv. du Chap. C. IV, DD, I).
3 L'année 1119 répond, suivant le calcul moderne, non à la 13e, mais à la 12e de l'indiction.

« De communitate ecclesie de Boferi et reddituum in ecclesia Carnotensi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 80; et carton 28 bis, fol. 36v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Willelmus, Tyronensis cenobii abbas1, et omnis conventus ejusdem loci, notum fieri omnibus volumus quod communicamus ecclesiam nostram de Bofferi, per manum Richerii, archidiaconi, Capitulo Beate Marie Carnotensis ecclesie, tali pacto quod quicquid reddituum, tam in decimis quam in aliis, idem Richerius seu predictum Capitulum ibi acquisivit, vel acquisierit, post decessum ejusdem Richerii, commune erit inter nos et ipsum Capitulum. Presbyter etiam communiter eligetur et substituetur, salvo jure episcopi et archidiaconi tam in hoc quam in ceteris. Hospites nostri omnes de Fonte-Radulfi et de Foetellis parrochiani erunt predicte ecclesie et ibi parrochialia jura exsolvent, hoc excepto quod decime omnes eorumdem hospitum et tocius nostre terre, tam minute quam primitie vocantur quam alie, nostre proprie erunt sicut modo sunt. Si quis vero parrochianorum apud nos sepeliri voluerit, salvo jure sui presbyteri et ecclesie, liceat. Servientes nostri de propria mensa excipiuntur a parrochiali jure. »


1 Guillaume, abbé de Thiron, successeur du bienheureux Bernard vivait encore en 1147. En 1145, il assista à l'absolution, donnée par Richer, archidiacre de Dunois, au nom de l'évêque Geoffroy, de l'excommunication lancée contre Helvise, vicomtesse de Châteaudun, Hugues et Payen ses fils, à cause du dommage causé par feu le vicomte Geoffroy aux terres de l'abbaye de Thiron. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, Cart. de Thiron, nº 127, fº 31 vº).

Carta Odonis, abbatis de Fontanis, « super dono eorum que apud Desconfecturam habebat. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 79; et carton 28 bis, fol. 36v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Notum fieri volumus tam futuris quam presentibus quod ego Odo, abbas de Fontanis, totusque ejusdem loci conventus donamus et concedimus Richerio, archidiacono, ad opus Beate Marie Carnotensis ecclesie, quicquid habebamus ad locum qui dicitur Desconfectura1, tam in terra quam in edificiis, solutum et quietum in perpetuum, absque retentione et reclamatione aliqua quam inde ulterius faciamus, concedente hoc Berta de Insula, et filiis et filiabus et sororiis suis, Bartholomeo, Hugone, Hamelino, Fulcherio. Dedit tamen predictus Richerius nobis, pro recompensatione hujus doni, quadraginta libras andegavensis monete. »


1 En 1225, le Chapitre cède à Gautier, évêque de Chartres, tout ce qu'il possédait à la Ville-aux-Clercs en Vendômois, upud Deconfecturam, en échange de la moitié des dîmes d'Illiers-en-Normandie et du patronage de l'église dudit lieu (Inv. du Chap., C. LXXXV bis, M, 5).

Concordia inter monachos Sancti-Petri et ecclesiam Sanctæ-Mariæ Carnotensis, super privilegiis eorumdem monachorum.

  • B Bibl. nat. de France, carton 52: Livre d'argent, fol. 4 r°, n° 5.
  • a Gallia christ., tome VIII, instr., col. 312.
  • b Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 259.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Guillelmus, abbas Sancti-Petri, suique monachi privilegium quoddam, pro tuitione rerum suarum, a bone memorie Paschali papa impetraverant ; sed quedam in illo privilegio continebantur unde canonici Beate-Marie molestabantur, que utrorumque assensu sic modificata sunt. Ecclesiam Beati-Petri Sanctique Hylarii ecclesiam, et quicquid intra muros earumdem ecclesiarum est, libere et quiete possidebunt monachi, et quodcumque forisfactum ibi fuerit, absolute illorum erit, pontificali tantum jure excepto. Extra muros vero et extra corpora ecclesiarum, quodcumque vel a quocumque forisfactum fuerit, ad decanum vel subdecanum pertinebit, exceptis illorum forisfactis qui de pane monachorum vivunt ; qui, ubicumque in parrochia Beati-Hylarii forisfecerint, vel intra muros monachorum, nichil nisi abbati et monachis emendabunt, salvo semper jure episcopali. Insuper quieti sacerdotum Sancti-Hylarii provisum est, quod immunes a potestate decani vel subdecani sint, exceptis his : in commonitione parrochianorum suorum obedientes erunt, et in excommunicatione et absolutione1. Et extra muros, et extra ecclesias, a quibuscumque atrium fractum fuerit, sacerdotes a decano vel subdecano aquam benedictam, ad reconciliandum atrium, requirent, sic tamen quod servientes qui de pane monachorum vivunt nullam decano vel subdecano emendationem facient, sicut supradicimus. Si vero decanus vel subdecanus aquam eis negaverint vel prolongaverint, ipsi sacerdotes in domo episcopi accipiant, et atrium reconcilient, et statim cantent. Et si de his, scilicet de parrochianorum admonitione vel excommunicatione vel absolutione, vel de aque benedicte peticione, ut determinatum est, decano vel subdecano obedire noluerint vel omiserint, commoniti, in capitulo Beate-Marie venient, et, si ibi se purgare potuerint, sola manu purgabunt se ; si vero super his determinatis se purgare non potuerint, ibi veniam accipient, et hoc usque tercio ; quarto autem si in culpa reperti fuerint, decanus vel subdecanus abbatem ut extrudat eos submonebunt, et tunc per abbatem expellentur, et alii introducentur, sic tamen ut per omnia jus episcopi conservetur. De cetero provisum est, ut sacerdotes parrochianos suos, monachorum debita reddere nolentes, ad preceptum abbatis et monachorum excommunicent ; sed eos, sine licentia decani vel subdecani, absolvere non poterunt. Sacerdotes ecclesiarum Campi-Fauni vel Manuvillaris decano et subdecano, sicut ceteri suburbani sacerdotes, subjecti erunt. Ecclesie vero, priusquam reconciliate fuerint, pro qualibet violatione ipsarum vel cimiteriorum, nunquam cessabunt, et aqua benedicta nunquam eis negabitur. His emendatis, privilegii firmitas, assensu episcopi et tocius Capituli, integra et inconcussa manebit. »


1 En juin 1205, une transaction intervint entre les religieux de Saint-Père et les doyen et sous-doyen de l'église de Chartres, par laquelle toute juridiction sur les officiers ou serviteurs du couvent demeurant dans la ville ou banlieue et sur les églises dépendant du dit monastère fut reconnue appartenir aux doyen et sous-doyen en qualité d'archidiacres de la ville et banlieue de Chartres (Inv. du Chap., C. XI bis, B, 1).

Carta Theobaldi comitis, de donatione ecclesiæ Sancti-Martini-in-Valle monachis Majoris-Monasterii.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, H 2236 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton IX, J, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego, Dei gratia, Carnotensis comes, Tetbaldus nomine, notum fieri presentibus et futuris volo quod mater mea, Adela comitissa, pro anima comitis Stephani, patris mei, et pro sua suorumque animabus, contulit monachis Sancti-Martini Majoris-Monasterii Turonensis aecclesiam et prebendas Sancti-Martini-de-Valle in suburbio Carnotensi1, ita ut, canonicis qui tunc ibi erant decedentibus vel vitam suam mutantibus sive prebendas suas canonico juditio amittentibus, monachi loco eorum succederent, et aecclesiam illam cum sibi pertinentibus jure perpetuo possiderent. Quam mutationem clericalis ordinis in monasticum ordinem debere fieri, cogente Canonum auctoritate, Ivo, Carnotensis aecclesię tunc venerabilis episcopus asserebat, dicens se ab antecessoribus accepisse aecclesiam illam antiquitus monasterium extitisse : habet autem, ut ipse dicebat, canonica auctoritas ea loca quę aliquando fuerunt monasteria ulterius non licere fieri habitacula sęcularia. Igitur, per consilium ejus et manum, mater mea supradictis monachis prefatam aecclesiam contulit, et ipsum donum sigillis et literis domni papę Paschalis Secundi et ipsius episcopi firmatum est. Verumtamen, quibusdam causis impedientibus, non statim fuerunt monachi corporali investitura investiti ; in quo intervallo, contigit ipsum papam et ipsum episcopum de hoc mundo migrasse, et matrem meam vitam monachilem accepisse, et dominium Carnotensis comitatus in manum meam devenisse. Dolens igitur valde mater mea quod prefata elemosina non satis plene consummata remansisset, et plurimum desiderans ut ante mortem suam compleretur, quatinus ejus anima de hujus mundi carcere securior et lętior solveretur, sepe et sepius, preces jungens precibus, me rogavit ut, dum michi liceret et ipsa viveret, ipsam elemosinam perficerem, ne forte, morte vel aliquo periculo prepeditus, quando vellem perficere non valerem. Prebebat etiam testimonium quod ego aliquando ipsi elemosinę meum dedissem assensum. Tam piis igitur tamque frequentibus matris meę testimoniis et peticionibus admonitus, perficere elemosinam disposui, dominoque et venerabili papę, tunc temporis Honorio2, rem ex ordine mandavi et ab eo consilium et confirmationem requisivi ; qui michi in hunc modum rescripsit : « Deo et tibi, comes Tetbalde, fili karissime, grates referimus quod religiosos viros et sancta monasteria veneraris et diligis et pauperes Dei foves et nutris. Tuę quoque bonę voluntati congaudentes, mandamus ut quod ratio postulat faciendo, aecclesiam illam et prebendas Sancti-Martini-de-Valle, in manu fratris nostri Gaufredi, venerabilis Carnotensis episcopi, refutes, ut sic demum monachi Sancti-Martini Turonensis valeant eas de manu episcopi recte suscipere, et nos, si opus fuerit, debeamus nostram confirmationem supradictis confirmationibus adjungere. » Et quia idem Gaufredus episcopus tunc temporis Romę erat, precepit ei, ore ad os, ipse dominus papa Honorius ut quando ego prebendas illas, in manu ipsius, refutassem, ipse de prebendis et de ęcclesia abbatem et monachos Majoris-Monasterii investiret, et in usus et potestatem eorum redigendas jure perpetuo confirmaret. Et ita factum est. Deo siquidem favente et omnia ad votum nostrum prosperante, vir religiosus, Matheus nomine, Albanensis episcopus et sedis Romanę legatus, Carnotum venerat, qui, tamquam ad hoc ipsum a Deo transmissus, vices domini papę in Galliis tunc agebat. Ipse igitur ab episcopo et a me expetitus, ad ęcclesiam Sancti-Martini-de-Valle venit, ubi, ipso presente cum ingenti multitudine cleri et populi, prebendas illas in manum episcopi refutavi, sed custodiam rerum exteriorum ipsius ęcclesię et consuetudines quas in ipsis exterioribus rebus et hominibus eatenus habueram non dimisi, quin etiam ipsas prebendas, si aliquando ipsi monachi quoquo modo, quod absit, perdiderint, me, ut antea tenueram, deinceps retenturum coram assistentibus asserui. His ita actis, episcopus de prebendis et de ęcclesia abbatem Majoris-Monasterii, Odonem nomine, qui et ipse presens erat, per quendam librum et per cordas signorum, investitit et in manum ei tradidit. Quę omnia ipse prefatus legatus, auctoritate Dei et beati Petri et domini papæ Honorii, cujus tunc vice, ut dictum est, fungebatur, confirmavit. Nomina eorum qui hęc viderunt et audierunt hęc sunt : Gualterius, archidiaconus ; Ansgerius, archidiaconus ; Salomon, cantor ; Galerannus, prepositus ; Hainricus, prepositus ; Robertus Bene-Venit ; Adelardus, canonicus et capellanus meus ; et multi alii clerici sive canonici. De monachis Majoris-Monasterii : Tetbaldus de Columbis ; Nicholaus de Baiocis ; Gilduinus, frater Galeranni prepositi ; Gualterius Compendiensis ; Mauritius monachus, et Gaufredus Lepus ; Rainaldus de Castello-Gunterii ; Hugo hospitalarius, et Gualterius subhospitalarius ; Tetbaldus, monachus Sancti-Petri Carnotensis, et multi alii. Milites mei sive servientes vel alii homines : Amalricus de Mestenone3, et Gunherius de Alneto4 ; Gunherius de Morvilla5 ; Ansoldus, telonearius, et Clemens, filius ejus ; Tetbaldus Claronis6, et Barbous de Sancto-Petro7 ; Vitalis, filius Algardis, et Adelardus Rufus8 ; Paganus major, et Hubertus, et Hildegarius, fratres ejus ; Ingelbertus, cellararius ; Vitalis, et Rainaldus frater ejus ; Ysacar, et Gaufredus, et Robertus, servientes monachorum de Valle-Sancti-Martini, et multi alii. De famulis Majoris-Monasterii : Paganus, camerarius ; Johannes, mariscalcus ; Gaudinus, miles ; Petrus Martini ; Radulfus, coquus ; Algerius Gazel ; Eschivardus ; Petrus Barba et alius Petrus ; Gualterius Tardivus, et alii multi.

Porro, in crastinum ipsius diei, nobis positis in Turre mea, Carnoti, concessit id ipsum comitissa uxor mea, Mathildis nomine9, me rogante, audientibus et videntibus Hugone, vice-comite de Pusiato, et multis militibus sive servientibus et meis et suis, et jamdicto Majoris-Monasterii abbate Odone, cum proxime nominatis monachis et famulis suis.

Actum anno incarnationis dominicę MºCºXXºVIIIº, indictione viª, epacta xviiª10. »


1 L'abbaye de Saint-Père possédait une des prébendes de l'église de Saint-Martin-au-Val ; la léproserie du Grand-Beaulieu une autre, et enfin l'abbaye de Saint-Jean recevait le revenu de l'année de chaque prébende au décès des chanoines. Pour indemniser ces divers établissements, les religieux de Marmoutier avaient remis entre les mains d'Yves l'église de Saint-Nicolas de Courville que cet évêque aumôna en 1115 à l'abbaye de Saint-Jean, à la charge par ladite abbaye de donner, chaque année, aux religieux de Saint-Père et aux confrères du Grand-Beaulieu, pour tenir lieu de leur prébende, la somme de soixante sous chartrains, quatre muids de blé froment et autant d'avoine, deux setiers de pois et deux muids de vin. Cet accord ne reçut son parfait accomplissement que sous l'évêque Geoffroy, en 1131. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abb. de Saint-Jean, H, 44. — Bibl. comm. de Chartres, Livre noir, nº44, fº 86 rº. — Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 374. — Doyen, Hist. de Chartres, t. I, p. 80.)
2 Honorius II, pape (1121-1130).
3 Amaury est le plus ancien seigneur de Maintenon dont nous ayons jusqu'à ce jour rencontré le nom dans les titres. Il figure, avec les autres grands feudataires du comté, dans un acte de l'abbaye de Saint-Jean, antérieur à 1135 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de Saint-Jean, Inv., n° 79), et nous savons par un titre du Grand-Beaulieu de 1190 (Bibl. de Chartres, Livre noir, fº 48 vº) qu'il eut la garde du jeune Amaury V, comte de Montfort (1137-1140), fils d'Amaury IV et d'Agnès de Garlande, dame de Rochefort. — Le Cartulaire des Vaux-de-Cernay, dans une note d'ailleurs fort intéressante sur la famille de Maintenon (t. I, p. 261), dit, par inadvertance et contrairement à la charte du Grand-Beaulieu rapportée à la page 61 du même ouvrage, que le pupille d'Amaury de Maintenon fut Amaury III de Montfort (1087-1089).
4 Gohier d'Aunay est le même que Gohonerius de Alneto, dont le nom se trouve dans une charte de l'abbaye de Thiron, relative à la vente de Courville faite au comte Thibault IV par Yves de Courville, en présence d'Etienne, roi d'Angleterre (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de Thiron, Inv., n° 93). Il était fils de Gautier d'Aunay, et frère de Gautier et Garin d'Aunay, dénommés dans plusieurs actes de l'abbaye de Saint-Père (Cart., p. 204, 207, 451, 503, 603). Les biens de cette famille étaient situés du côté d'Oinville et de Réclainville (Ib.). — Les archives d'Eure-et-Loir possèdent un sceau de Gohier d'Aunay, fils sans doute de celui qui nous occupe en ce moment. C'est un sceau rond, en cire verte, portant au centre un écu de..... à trois mains de..... 2 et 1, avec ces fragments de légende : ( sig [illvm] goh [erii] de a[lnet]o.
5 Nous voyons par un titre de Saint-Père de 1101-1129 (Cart., p. 478) que Gohier de Morville était fils de Payenne et qu'il avait pour frère Guillaume, dont le nom se trouve parmi ceux des témoins d'un accord fait entre le Chapitre et Ursion de Meslay en 1139. Voir ci-après, n° XLI.
6 Thibault Claron fut témoin de plusieurs titres concernant les religieux de Saint-Père (Cart., p. 284, 286, 365).
7 Barbous ou Barbodus, le premier que nous connaissions de cette puissante famille bourgeoise, était familier du couvent de Saint-Père (Cart., p. 280 et 294). Nous retrouverons, dans la suite de ce Cartulaire, plusieurs membres de cette maison qui joua un certain rôle à Chartres pendant les XIIIe et XIVe siècles, entre autres Renaud Barbou, familier de Philippe-le-Bel et fondateur de l'hôpital des Aveugles de Chartres.
8 La famille Leroux avait alors à Chartres de nombreux représentants, dont l'un, nommé Hubert, fut prévôt en 1138. Adelard, dont le fils Herman prit l'habit à Saint-Père, figure dans plusieurs actes de ce couvent (Cart., p. 348, 385, 447).
9 Mathilde, fille d'Engilbert II, duc de Carinthie, comtesse de Chartres-Blois et de Champagne. L'obit de cette princesse est inscrit au Nécrologe sous la date du jour des ides de décembre.
10 A la suite de cette charte, a été ajoutée la notice suivante : Ut vero hec mea antecessorumque meorum elemosina perpetuo rata foret, cum quadam vice abbas Majoris-Monasterii prefatus Odo ad me Blesim venisset, primogenitus filius meus Henricus 11, qui michi jure hereditario in honorem successurus erat, admonitione mea uxorisque mee jamdicte, Mathildis matris ejus, donum ecclesie Beati-Martini-de-Valle concessit, et hanc concessionem in litteris meis subscribi, ut cernere est, voluit, sub testibus istis : predicto abbate, Laurentio priore, Bermundo bajulo, Hugone hospitalario, Gaufrido Lepore et Guillelmo de Orchesia priore, monachis ; me quoque et supradicta uxore mea Mathildi presentibus ; Stephano etiam, camerario meo ; Gualterio de Berno ; Brunone, filio Hebroini ; Garino, filio Cane ; Herberto Faceto ; Berengario, preposito ; Pagano de Villa-Belfodi ; Athone Borrelli et Archembaldo Gubil, laicis. Actum anno incarnati Verbi MºCºXXXºVº, indictione xiiiª, epacta iiiiª.

11 (Henri-le-Libéral, comte de Champagne après son père)

Carta Ludovici, Francorum regis, « de servis ecclesie Carnotensis contra omnes ad testimonium admittendis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 16v°.
  • a Ord. des rois de France, tome I, p. 5.
  • b D'Achery, Spicil., tome XIII, p. 309.
  • c Theodori penitent., II, 452.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Ludovicus, Dei misericordia, rex Francorum, omnibus Christi fidelibus. Cum, juxta sacratissimarum legum instituta, regia potestas, ex injuncto sibi officio, ecclesiarum defensioni et honori vacare plurimum debeat, opere precium est eos, quibus tanta permissa potestas a Deo, earum tranquillitati et paci attentiori cura sollicitudinis providere, et ad laudem Dei omnipotentis, per quem reges regnant, ecclesias et earum res quodam honoris privilegio decorare, ut in bonis actibus et regium morem exerceant et superne retributionis premium indubitabiliter recipiant. Noverint igitur universi quia fidelis noster Goffridus, venerabilis Carnotensium episcopus, et Beate Marie Carnotensis ecclesie conventus majestatis nostre presentiam adierunt, humiliter conquerentes et ostendentes quatinus servi prefate ecclesie secularibus personis tanto contemptui habebantur quod in forensibus et in civilibus causis, vel placitis, adversus liberos homines in testimonium nullatenus recipiebantur, et ecclesiastica mancipia secularibus servis fere in nullo preferebantur. Unde res ecclesiastica, ob tanti scilicet obprobrium dedecoris, non solummodo vilescebat, sed maximum diminutionis incommodum de die in diem incurrebat. Cognita vero predicte ecclesie querela, moti tam ratione quam dilectione, necessarium duximus ab eadem ecclesia tantum scandalum omnino removere et Carnotensem Beate-Marie illius gloriosissime virginis et regine ecclesiam regio beneficio sublimare. Ego igitur Ludovicus, divina in regem Francorum clementia sublimatus, antiquam consuetudinem Carnotensis ecclesie recognoscens, communi episcoporum et procerum nostrorum assensu et consilio, necnon et uxoris mee Adelaidis et filii mei Philippi, in regem designati1, instituo et decerno ut servi sancte Carnotensis ecclesie, tam qui ad episcopum quam qui ad canonicos pertinent, adversus omnes, tam liberos quam servos, in omnibus causis, placitis et negociis liberam et perfectam habeant testificandi et bellandi licentiam, et nemo umquam, servitutis occasionem eis opponens, in eorum testimonio ullam dare presumat calumpniam2. Quod si aliquis temeraria presumptione illorum testimonium in aliquo refutaverit, aut calumpniatus fuerit, non solum regie majestatis et publice institutionis reus existat, sed querelam negocii sui, vel placiti, irrecuperabiliter amittat, ìta scilicet ut presumptuosus calumpniator de querela sua, si querat ulterius, non audiatur, et si aliquid ab eo queratur alterius querele reus omnino et convictus habeatur. Aliud etiam statuimus ut predictus calumpniator, nisi de tanta calumpnie culpa Carnotensi ecclesie satisfecerit, ad testimonium proferendum ulterius non admittatur. Quod ne valeat oblivione deleri, scripto commendavimus et, ne possit a posteris infirmari, sigilli nostri auctoritate et nominis nostri karactere subterfirmavimus. Actum Parisius, publice, anno MºCºXXºVIIIº, regni nostri xxº3. Astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. Signum Ludovici, buticularii4. Signum Hugonis, constabularii. Signum Alberici, camerarii5. Dapifero nullo. »


1 Le jeune prince Philippe, fils aîné de Louis-le-Gros, fut associé à la Couronne et sacré roi le 14 avril 1129. Il périt d'une chute de cheval le 13 octobre 1131, avant la mort de son père, ce qui fait qu'il n'est pas généralement compté parmi les rois de France ; cependant on l'y a quelquefois compris, et une ancienne inscription d'un reliquaire donne à Philippe-le-Hardi, fils de saint Louis, le nom de Philippe IV.
2 D'après la loi des Wisigoths (Lex 2, tit. 4, § 4), celle des Burgundes (tit. 60, § 3) et celle des Ripuaires (tit. 58, § 20), le témoignage des serfs des rois et des églises était admis en justice. Mais cette règle du droit barbare, tombée en désuétude, abrogée même implicitement, faute de rappel par les Capitulaires, avait besoin d'une sanction nouvelle à l'égard des églises. Louis-le-Gros accorda cette sanction à l'église de Paris par une charte de 1108, sur laquelle celle-ci est calquée, et qui fut approuvée par Pascal II en 1114 (Labbe, Miscell., t. II, p. 597). Des priviléges semblables furent donnés par le même roi à l'abbaye de Saint-Martin-des-Champs en 1110 et à celle de Saint-Maur en 1118 (Galland, Du Franc-alleu, p. 263. — Laurière, Ord. des rois de France, t. II, p. 3). Laurière (loco citato) fait observer que, d'après Beaumanoir (Coutumes du Beauvoisis, éd. la Thaumassière, ch. 63, p. 322), le serf n'était pas admis à combattre avec une personne franche, attendu que son maître pouvait le réclamer et l'ôter de la cour, eût-il déjà l'écu et le bâton pour combattre.
3 Cette pièce, qui relate la dignité réservée au prince Philippe, précéda probablement de très-peu le sacre de ce prince, c'est-à-dire Pâques 1129 (14 avril). Les années du règne de Louis-le-Gros se comptent à partir du 3 août 1108.
4 Louis de Senlis, bouteiller (1129-1130).
5 Albéric, chambrier (1127-1129).

Carta Ludovici, regis Francorum, « super familia Bernerii ab episcopo disrationata. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 75 et 189 et 28 bis, fol. 34v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, ego Ludovicus, Dei gracia, Francorum rex, omnibus tam futuris quam presentibus notum fieri volumus quod Goffridus, Carnotensis episcopus, Berneerium tociusque generis sui familiam, super quos servitutis calumpniam imponebamus, in curia sua, dictante justicia et juditio, in servos suos disrationavit. Cui videlicet juditio et veritati nos adquiescentes, supradictos homines tam sihi quam omnibus ejus successoribus in perpetuum concessimus. Hoc autem, ne per succedentia tempora possit oblivione deleri aut a posteris infirmari, scripto commendavimus et sigilli nostri auctoritate ac nominis nostri karactere firmavimus. Astantibus in palatio nostro quorum nomina et signa subscripta sunt : Signum Ludovici, buticularii. Signum Hugonis, constabuflarii. Signum Alberici, camerarii. Dapifero nullo. Anno incarnati Verbi MºCºXXIXº, regni nostri xxº. Datum per manum Symonis, cancellarii. »

« De dimissione pastuum de Champseru facta a majore. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 83; et carton 28 bis, fol. 38r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, apostolice sedis legatus, omnibus Dei fidelibus ad quorum noticiam presens cartula producetur, notum fieri volo quod Ricardus, major de Campo-Serico, spontaneus veniens in capitulum sancte Carnotensis ecclesie, me presente et multis personis et canonicis ejusdem ecclesie, necnon et laicis quam plurimis quorum nomina subscripta sunt, dedit et concessit in perpetuum, absque penitus omni calumpnia deinceps et reclamatione, omnes integre pastus1 de majoria Campi-Serici. Quidam frater ejusdem ecclesie nostre qui hoc donum fecerat, prelocutus dominus Zacharias2, decanus ipsius ecclesie, dedit predicto majori viginti septem libras carnotensium, pro predicto dono, et pastus supradicte majorie omnes, cum sua integritate, assensu nostro et tocius Capituli nostri, dedit et concessit, disposuit et assignavit specialiter usui illorum canonicorum qui ad matutinas surgerent et misse dominice celebrationi interessent, et, preter canonicos, unicuique clericorum qui surgerent, et misse dominice celebrationi et vesperis interessent nummum unum disposuit. Tum vero, nos peticioni tam clericorum nostrorum quam predicti majoris, postulantium ut donum istud auctoritate nostra confirmaremus, annuentes, eo ordine quo prolocutum et factum fuit, ante nos ipsum donum scripto mandavimus, et auctoritate nostra confirmavimus, et sigilli nostri3 impressione munivimus, et presenti carte, cum sigillo nostro, sigillum beatissime virginis Marie4, assentiente et postulante Capitulo sancte ecclesie nostre, annecti precepimus. Si qua vero, quod absit, etc. 5......»


1 Le droit de past était un droit de gîte et de procure que le seigneur avait coutume d'exiger de ses censitaires, et qui consistait en la nourriture tant du maître que de ses domestiques et de ses chevaux, à certaines époques de l'année. Au XIIe siècle, cette redevance fut convertie presque partout en une rente en argent ; mais l'ancien nom continua à figurer dans les titres pour rappeler l'origine et la cause de cette rente.
2 Zacharie, doyen (1131-1141).
3 Le sceau de Geoffroy était un grand sceau ovale, représentant l'évêque debout, mitré, crossé et bénissant. Légende : ( sigillvm gavfredi DI. GRA. carnotensis episcopi.
4 Le sceau du Chapitre de Chartres, au XIIIe siècle, représentait la Vierge de Chartres tenant l'Enfant-Jésus dans son giron. Légende : ( sigillvm capitvli carnotensis. Le contre-sceau, représentant la Salutation angélique et portant pour légende : ( ave maria GRA plena dominvs tecvm benedicta, a été gravé dans le tome II de l'Hist. de Chartres par M. E. de Lépinois.

5 Au mois de novembre 1206, en présence de Gui, abbé de Saint-Père, de Gautier, abbé de Josaphat, et de Robert, abbé de Saint-Cheron, le Chapitre de Chartres acquit, moyennant 65 livres chartraines, d'Etienne, maire de Champseru, du consentement de ses fils Mathieu et Philippe, tous les droits qu'il avait sur la grange du Chapitre à Champseru, excepté une mine d'avoine et les droits qu'il possédait dans les prébendes de Senainville, Loinville, Champgarnier et Bréez. Sur les objets compris dans cet acquêt, 100 sous furent assignés pour l'anniversaire de Simon Chardonnel et 20 sous pour celui de Guillaume de Cantorbéry (Orig. en parch. ; C. LXXXVI bis, A, 2. — Bibl. imp. ; cart. 28, p. 98; et carton 28 bis, fº 45 rº).

En 1253, Richer de Blois, chanoine, acquit d'Etienne, maire de Nogent-le-Phaye et de sa femme, une pièce de terre labourable au terroir de Champseru, derrière l'église (monasterium) dudit lieu (Orig. en parch. ; C. LXXXVI bis, A, 3).

Enfin, le 25 mai 1488, le Chapitre fit l'acquisition sur Antoine Haudry de la mairie de Champseru et de ses appartenances, que ledit Haudry tenait en fief du Chapitre (Orig. en parch. ; C. LXXXVI bis, A, 7).

« De immunitate claustri. De villis episcopi et capituli. Quod servi ecclesie tanquam liberi ad testimonia admittantur. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 9).
  • B Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 1 et 28 bis, fol. 1r°.
  • a Theodori penitent. II, 423.
  • b Jaffé, Reg. pont. rom. 596, n° 5880.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Innocentius episcopus1, servus servorum Dei, venerabili fratri Gaufrido, Carnotensi episcopo, ejusque successoribus canonice substituendis, in perpetuum. Discreta et provida sedis apostolicę dispensatio hanc servare temperantiam consuevit ut singulorum jus et dignitatem illesam custodiat et quos ad obsequium suum devotiores ac promtiores invenerit eos artioris dilectionis et familiaritatis benivolentia sibi astringat. Quia ergo te, venerabilis frater Gaufride, Carnotensis episcope, matrem tuam sanctam romanam ecclesiam toto mentis desiderio venerari ac diligere, et, emergentibus persecutionum scandalis, tamquam virum in religione probatum et in fide catholica firmum, pro ejus utilitate et servitio, viriliter desudasse manifestis persensimus argumentis, personam tuam ampliori caritatis affectione diligimus et ecclesiam tibi a Deo commissam ex injuncto nobis pontificalis officii culmine libentius honoramus. Tuis igitur, frater in Christo karissime, rationabilibus postulationibus gratum prebentes assensum, possessiones et bona quę in presentiarum juste et canonice possides tibi et successoribus tuis et per vos Carnotensi beatę et gloriosę Marię Dei genitricis ecclesię presentis privilegii pagina confirmamus. In quibus hęc propriis nominibus annotanda subjunximus : Terram videlicet de Frauxineto, cum appenditiis suis, ab exactione avenę et aliis pravis consuetudinibus quas Hugo de Puteolo2 in eam induxerat, liberam et omnino quietam, quemadmodum, in presentia karissimi filii nostri Lodovici, Francorum regis, idem Hugo, in manu predecessoris tui, bonę memorię, Ivonis episcopi, refutavit ; sane libertatem ab eodem antecessore tuo episcopali domui acquisitam integram illibatamque servari, precipimus, ut videlicet, decedentibus episcopis, nulli penitus liceat episcopalem domum invadere aut ea quę ibi fuerint ullatenus occupare vel aliquid eorum presumere, quę predecessoris nostri sanctę recordationis Paschalis pape privilegio3 prohibentur. Preterea villam Pontis-Goeni vobis similiter confirmamus et eandem libertatem optinere sancimus. Hermenoldi quoque villam, Luthun, Balleolum Henartmont, Mundunvillam, Dundunvillam, Luceum, Bercherie, Chambleum et Basoches vobis duximus confirmanda. Quod autem canonici Sancti-Martini-de-Valle palefridum Carnotensis episcopi in promotione ipsius capere presumebant, deinceps omnino fieri prohibemus4. Partem etiam telonei quam in urbe Carnotensi tam tu quam predecessores tui hactenus habuistis et jura censualia ubicumque ea habere videmini, domos proprias, vineas, torcularia, molendina, prata, nemora, stagna et alia quę ad jus episcopale pertinent vobis nichilominus roboramus. Porro immunitatem claustri inviolatam manere statuimus, ut videlicet nulli omnino hominum liceat idem claustrum infringere, seu clericos vel laicos ad locum ipsum fugientes aut inibi commorantes offendere, aut eorum bona diripere. Ad hęc, a fraternitate tua instantius exorati, ea quę juris sunt canonicorum Carnotensium ipsis decreti hujus robore communimus, scilicet Fontænetum, Sendarvillam, Loivillam, Magnenes, Luplante, Marchesvillam, Benes, Granthous, Autou et Varceias, Masengeium, Nougent-de-Feis, Joe, Bercherie, Bugleinval ; Seint-Prest, Vallis-Amance, Voves, Domus-Marię, Reboli, Puisols, Piretum et Pireolum, Vileises, Tyvillam, Villam-Sancti-Albini, Cluvillare, Catenas, Fontanas, Amille, terram de Auvers cum suis appenditiis, quęcumque etiam in Normannia ad eandem ecclesiam noscitur pertinere, canonicis Carnotensibus firma et illibata perpetuis temporibus conservari decernimus. Preterea capellam Monzonville, Ungregium, Macerias, Perumvillare, Escubleium, Billehut, Guastellas et alias villas ubicumque sitas, quę utique tam ad jus canonicorum quam etiam ad decanatum et preposituras Carnotensis ecclesie spectare videntur, eis inconcussas, absque refragatione aliqua, liceat possidere. Adicimus autem ut quicquid in posterum, largitione regum vel principum, seu aliorum oblatione fidelium, aut aliis justis modis, tam tibi, venerabilis frater Gaufride episcope, quam eisdem canonicis conferri contigerit, quietum vobis intemeratumque servetur. Statuimus autem ut homines de familia Beatę-Marię ad jus tuum vel canonicorum pertinentes, quemadmodum a predicto filio nostro Lodovico, illustri Francorum rege, concessum est, ad omnia testimonia et omnes probationes sicut liberi laici admittantur5. Si qua igitur in futurum, etc. ...........

Ego Innocentius, catholicę ecclesię episcopus, subscripsi.

Ego Lucas, presbiter cardinalis tituli sanctorum Johannis et Pauli, subscripsi.

Ego Gregorius, diaconus cardinalis sanctorum Sergii et Bachi, subscripsi.

Ego Otto, diaconus cardinalis sancti Georgii, subscripsi.

Ego Guido, diaconus cardinalis sanctorum Cosmę et Damiani, subscripsi.

Datum Avinioni, per manum Aimerici, sanctę Romanę ęcclesię diaconi cardinalis et cancellarii, xi kalendas aprilis, indictione , incarnationis dominicę anno MºCºXXXºIIº, pontificatus vero domni Innocentii pape ii, anno iiiº. »


1 Innocent II (1130-1143).
2 Hugues IV du Puiset, dont nous avons déjà parlé, et que rendit célèbre sa lutte avec Louis-le-Gros, passa vers 1133 en Palestine où il mourut.
3 Voir ci-dessus nº XXVI.
4 Voir ci-dessus nº XXIX.
5 Voir ci-dessus nº XLIV.

Carta Capituli Carnotensis, « de constructione burgi Mathei, » ecclesiæ Majoris-Monasterii concessa.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 141.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, ego Zacharias, Dei gratia, Carnotensis ecclesie decanus, et totus ejusdem ecclesie conventus, omnibus tam futuris quam presentibus notum fieri volumus quod abbas Odo et ceteri fratres capituli Majoris-Monasterii, per aliquot monachos suos, rogaverunt nos ut permitteremus fieri burgum in vineis suis que erant ad Esparras, ex duobus lateribus terminate viis publicis, ex tercio vineis vicedomini, ex quarto mansiunculis ipsius civitatis que sunt in parrochia Sancti-Saturnini. De quibus vineis reddebatur annuatim nobis vini decima, et pro quibusdam domibus que ibidem fuerant edificate et unus terciolus vini, et insuper de totis vineis census quatuor solidorum et xi denariorum, preter quos etiam duos solidos calumpniabamus quos se nobis debere negabant. Hac igitur eorum peticione audita, duximus nos assensuros si debitam vini decimam et terciolum et predictum censum nobis convenienter componerent. Qui, habito consilio et considerata equilibritate, pepigerunt se nobis, in octobri, , singulis annis, in perpetuum reddituros xl solidos de censu ejusdem burgi, nisi si casu aliquo dictus burgus, aut totus aut dimidius, destruatur. Quod si dimidius ita destruatur ut inde nullum habeant censum, de superstite dimidio reddent xx solidos ; de destructo, non antiquum censum et decimam eorum que in solo nascentur : si autem totus ita destruatur ut inde nullum habeant censum, nichil reddent nisi antiquum censum et decimam. Quocienscumque vero post destructionem aut totus aut plusquam dimidius reedificabitur, aut si non usque ad dimidium destruatur predictum censum xl semper integre reddent. Quod si predicto termino predicte pactionis censum non solverent, censualis emendationis lege restituent. Debita vero parrochialia ecclesie nostre de Sancto-Saturnino ab habitatoribus predicti burgi solventur. Hanc pactionem, nobis presentibus, in capitulo nostro, fecerunt missi ab Odone abbate et ceteris fratribus Majoris-Monasterii, et litteras assensus eorum cum bulla pre manibus habentes : Gaubertus, prior Sancti-Martini ; Girardus, prior de Castroduno ; Garnerus, prior de Sparnone ; Garnerus, prior de Coma ; Gaufridus, pannetarius. Quibus presentibus, ut facerent burgum, et censum et vendiciones preter primas quiete haberent, concessimus et concedimus, salva nobis in perpetuum predicta pactione xl solidorum. Ego Zacharias, decanus, subscripsi. Ego Salomon, cantor, subscripsi. Ego Hugo, succentor, subscripsi. Ego Goslenus, prepositus, subscripsi. Ego Henricus, prepositus, subscripsi. Ex parte nostra interfuerunt : Ansgerius, archidiaconus ; Droco, archidiaconus ; Galterus, presbiter ; Petrus, presbiter ; Guido, diaconus ; Guillemus Muniarii ; Gervasius, major, Alcherius, filius Aloni. Ex parte illorum interfuerunt : Paganus, major ; Galterus Hurez ; Radulfus de Humbleres ; Gaufridus Cantus ; item Goslenus, presbiter ; Lambertus, presbiter ; Raynaldus, presbiter ; Paganus, diaconus ; Hugo, diaconus ; Guillelmus, diaconus ; Symon, subdiaconus ; Herbertus, subdiaconus. Datum Carnoti, in capitulo Sancte Marie, per manum Gisleberti cancellarii, . »

Carta Ludovici, regis Francorum, « de immunitate Fraxineti. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28, p. 74 ; carton 28 bis, fol. 34r°; carton 43: Livre noir, fol. 8r°.
  • a Ordonnances des rois de France, tome V, p. 23.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, amen, ego Ludovicus, Dei gracia, Francorum rex. Cum ad omnes, maxime autem ad domesticos, bonum operari moneamur, eis qui majori nobis conjuncti sunt caritate et serviciorum suorum multiplicitate nos sibi obnoxios fecerunt, propensiori voluntate et beneficio ampliori liberalitatis manum porrigere debemus. Hujus ergo rationis consideratione habita, notum fieri volumus cunctis fidelibus, tam futuris quam instantibus, quod nos villam episcopi Carnotensis que est in Belsia, que scilicet villa Fraxinetum appellatur, pro Dei amore et peticione Gaufridi, venerabilis Carnotensis episcopi, amici nostri karissimi, ab omni consuetudine, a tolta scilicet et tallia et hospitatione et omni violentia et exactione, insuper ab omni consuetudine, liberam et quietam in perpetuum esse concessimus, astante et annuente filio nostro Ludovico, jam in regem coronato1. Nos ergo predicte ville et omnibus inibi habitantibus et omnibus rebus ad eandem villam pertinentibus perpetuam immunitatem ab omni consuetudine, ut dictum est, concessimus, ita ut neque nos, neque successores nostri reges, neque omnino aliquis, preter Carnotensem episcopum, in predicta villa aliquid capere presumat. Et eandem villam in nostra tuitione et defensione suscepimus. Quod ut perpetue stabilitatis optineat munimentum, scripto commendari et sigilli nostri auctoritate et nominis nostri karactere roborari precepimus. Actum Parisius, in palatio nostro publice, anno incarnati Verbi MºCºXXXVIIº, regni nostri xxixº, Ludovico filio nostro in rege sublimato anno iiiiº2. Astantibus in palatio nostro, quorum nomina subtitulata sunt et signa : Signum Radulfi, Viromandorum comitis et dapiferi nostri3. Signum Wuillelmi, buticularii4. Signum Hugonis, camerarii. Signum Hugonis, constabularii. Datum per manum Stephani, cancellarii5. »


1 Louis-le-Jeune avait été sacré, à Reims, par Innocent II, le 25 octobre 1131. Il succéda à son père Louis-le-Gros le 1er août 1137.
2 C'est anno sexto qu'il faut lire. Cette charte fut confirmée par Charles V, au mois de juillet 1367. (Ord. des Rois de France, t. V, p. 22. — Trésor des chartes, reg. 97, p. 411.)
3 Raoul I le Vaillant, comte de Vermandois, sénéchal (1137-1151).
4 Guillaume de Senlis, bouteiller (1131-1151).
5 Etienne de Senlis, évêque de Paris, chancelier (1116-1137). On sait qu'après 1119 il y eut des chanceliers du nom de Fulcrad, Simon et Algrin ; mais on connaît plusieurs diplômes postérieurs à 1119, et celui-ci est du nombre, qui sont signés par le chancelier Etienne.

« Super dono pastuum de Vovis, » facto a majore.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 66 et 28 bis, fol. 30r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, apostolice sedis legatus, omnibus Dei fidelibus ad quorum noticiam presens cartula producetur, notum fieri volo quod Hugo, major de Vovis, et filius ejus Gauterius, spontanei venientes in capitulum sancte Carnotensis ecclesie, me presente et multis personis et canonicis ejusdem ecclesie, necnon et laicis quam plurimis quorum nomina subscripta sunt, dederunt et concesserunt in perpetuum, absque omni penitus calumpnia deinceps et reclamatione, omnes integre pastus de majoria Vovarum ; et hoc ipsum donum filia predicti Hugonis Vulpilla concessit1. Quedam vero alia filia ipsius majoris, nomine Falca, que tunc gravida erat ad partum et que tunc equitare non poterat, in presentia canonicorum nostrorum, hoc ipsum donum postea libens concessit. Quidam autem venerabilis frater ejusdem ecclesie nostre qui hoc donum fecerat, prelocutus dominus Zacharias, decanus ipsius ecclesie, dedit predicto majori viginti libras carnotensium pro predicto dono, et pastus illos supradicte majorie omnes, cum sua integritate, assensu nostro et tocius Capituli nostri, dedit, concessit, disposuit et assignavit specialiter usui illorum canonicorum qui ad matutinas surgerent et misse dominice celebrationi interessent. Tum vero nos peticioni, tam clericorum nostrorum quam predicti majoris, postulantium ut donum illud auctoritate nostra confirmaremus, annuentes, eo ordine quo prolocutum et factum fuit ante nos, ipsum donum scripto mandavimus, et auctoritate nostra confirmavimus, et sigilli nostri impressione munivimus, et presenti carte cum sigillo nostro sigillum beatissime virginis Marie, assentiente et postulante Capitulo sancte ecclesie nostre, annecti precepimus2. Si qua vero, quod absit, ecclesiastica secularisve persona, etc...... Testes hujus doni, qui viderunt et audierunt, venerabiles fratres nostri : Zacharias, sancte Carnotensis ecclesie decanus ; Salomon, precentor ; Hugo, succentor ; Goslenus, prepositus ; Henricus, prepositus ; Paganus, archidiaconus, et omne Capitulum. Interfuerunt et alii testes homines laici : Girardus Avesgoth ; Bodardus de Iselers ; Hugo de Gaisvilla ; Gauterius de Loesvilla ; Rainaldus Vitalis ; Vitalis Algardi ; Gilo Belot ; Fulcherius de Fresnaico ; Gervasius, major ; Ernaudus, salinarius ; Radulfus Ardea ; Beroldus de Offunvilla ; Herbertus, miles de Dalleomonte ; Bernerius Herberti ; Garinus Morardi ; Gosbertus Achath ; Julduinus Herberti Envissent ; Richardus Allec ; Goscelinus de Freenvilla ; Ivo de Freenvilla ; Gaufridus de Monasteriis, major de Trisiaco ; Garinus de Free ; Symon de Belevilla ; Villanus de Monasteriis ; Adam Allec3, et alii quamplures. Insuper autem tam futuris quam presentibus notificare volumus quod Capitulum nostrum c solidos qui deerant ad emptionem istam de communi supplevit. Factum est hoc . Superius diximus quod una de filiabus predicti majoris, nomine Falcha, quia priori concessioni interesse non potuit, ut mulier matura partui, postea venit in capitulum, ibique, coram cunctis qui aderant, donum patris sui concessit, his presentibus : Hosberto, Hinnardo, Willelmo, Effredo, Hugone, Huberto Mordante4, Hugone, Drochone, Gaufrido, Adam, Guidone Galeranni, Nevelone de Cruce, Ivone Hosberti, Andrea presbitero, Gaufrido, Ernaudo, Symone de Sancto-Stephano, Aelardo de Valeia. »


1 Le 31 octobre 1206, Geoffroy, maire de Voves, du consentement de sa femme Hodeburge et de ses filles Jeanne et Marguerite, de ses frères Miles, prêtre de Villars, et Herbert, de Mathilde, femme d'Herbert, vend au Chapitre la mairie dudit lieu, avec réserve par ledit Geoffroy de son hébergement et de deux bovées de terre (de 20 à 24 acres), dont il s'oblige payer au Chapitre 5 sous de cens, ainsi que la dîme et champart sur le restant de ses biens comme les autres habitants de Voves, et néanmoins sera exempt du droit de taille et ménage. En outre ledit Geoffroy donne à l'église de Chartres, en pure aumône, tout le droit de voirie qu'il peut avoir dans l'étendue de sadite mairie (Bibl. imp., cart. 28, p. 56, et 28 bis, fº 26 rº). En 1241, Renaud de l'Epine, chanoine ; en 1280, Pierre de La Châtre, chancelier ; enfin, en 1308, Geoffroy des Foucheis, archidiacre de Blois, firent, au nom du Chapitre, de nouvelles acquisitions dans l'étendue de la mairie de Voves (Inv. du Chap., C. CXII, A, 4, 5 et 7).
2 Les termes de cette charte sont identiques à ceux de la donation du droit de past à Champseru. Voir nº XLVI.
3 Un Adam Hareng (Allec), probablement celui de cette charte, était prévôt (prefectus) de Janville vers 1151 (Cart. de Saint-Père, p. 468). Il possédait des biens à Prasville, et, en effet, cette paroisse, voisine de Voves, prit le surnom de Prasville-le-Hareng.
4 Hubert Mordant figure comme témoin dans un acte de manumission de l'abbaye de Saint-Père, de 1130-1150 (Cart., p. 286). On rencontre assez fréquemment des membres de cette famille dans les actes des XIe, XIIe et XIIIe siècles.

« Quod homines ecclesie Carnotensis, de quadam parte Belsie, non debent pedagium domino Merlaii. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dep. Eure-et-Loir, G 717 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, F, 4).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 84 et 28 bis, fol. 38v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Quicquid ad honorem et communem utilitatem et ad quietem pauperum ecclesie spectat, recta intentione querentibus, unum maxime necessarium sollicite procurandum est, ne operam et impensam silentio perdant, et que pro pace et concordia tam presentium quam futurorum viriliter elaboraverint, per negligentiam et oblivionem, discordie postmodum et contentionis seminarium fiant. Quapropter nos omnes Carnotensis Capituli fratres notum fieri volumus, et presentibus et posteris, quod dominus Ursio de Merlaio1 injuste accipiebat pedagium in quadam parte terre Beate Marię de Belsia. Summonitus a canonicis, ad justiciam venire noluit et ad ultimum excommunicatus fuit. Tandem, Deo miserante et inspirante, rediens ad cor, venit in capitulum, ibi culpam suam cognovit et vadimonium rectitudinis, primum in manu decani, postea vero, multis tam clericis quam laicis adstantibus et videntibus, super altare beatę Marię humiliter posuit ; et ut omnibus pateret quale et quantum esset jus canonicorum, utriusque partis consilio et consensu, decem legitimi homines de ipsa terra, vidente ipso, juraverunt in capitulo quia injuste hoc pedagium acciperet2, videlicet a Novo-Vico et a calciato calle Blesensi qui transit ante Merlaium, de tota terra Beatę Marię versus Belsiam, quacumque via, quacumque semita irent vel redirent Carnotum, nisi inciderent in predictum calciatum callem ante Vallem-Brachiorum. Sunt tamen infra has metas due ville, Plancavilla et Auvillare, de quibus domnus Ursio dicebat se non concessisse ; nobis econtra dicentibus quod non debebat accipere, retento jure Capituli, quacumque hora vellemus reclamare, loco et tempore. Insuper etiam concessit, hinc precibus canonicorum, inde pro anima sua et antecessorum suorum, inde etiam data sibi caritate sexaginta librarum, quod in clauso Beatę Marię, in quo, et ante vindemias et in ipsis vindemiis, tam ipse quam sui homines, plus quam deberent accipiebant, per singulos quadrantes in quibus consuetudinem habebat, nichil aliud deinceps nisi tantum vii sextarios vini, secundum justam mensuram, acciperet ; hoc etiam concesso quod canonicis bene liceret deportare vindemias suas ad quodcumque vellent pressorium, in clauso, seu clauso pertinens, ubi consuetudinem suam domnus Ursio accipit. Definitum est etiam et concessum quod si operarii canonicorum conducticii3, (constat enim de domesticis quod in eos nullus habet manummittere nisi canonicus), si, inquam, illi in clauso forifecerint dum in opere erunt, licebit quidem servientibus domni Ursionis eos retinere ; quod si canonicus, cujus operarii erunt, in manu ceperit ut de eis justiciam faciat in curia canonici, juditio ejus et curię suę domnus Ursio justiciam suam accipiet. Quod si canonicus de operariis illis se intromittere noluerit, nos non reclamabimus ; si vero de forifacto quod illi ante fecerint eos accusare voluerit dum in opere canonici erunt, nec poterit eos retinere nec accusare. Hęc ut prescripta sunt concessit ipse domnus Ursio in capitulo, et filius ejus primogenitus Nivelo, et frater ejus junior Hamelinus ; et apud Fractamvallem hoc idem concesserunt Philippus et Raginaldus4, filii ejusdem Ursionis primogeniti, et apud Sanctum-Avitum filia ejus Beatrix hoc idem concessit. Concessis igitur et collaudatis ab utraque parte omnibus, ut in presenti carta continentur, processit domnus Ursio ad altare beate Marie, cum universo clero, militibus et populo multo, et cyrographum, in duas partes sectum, accercitis duobus filiis suis Nivelone et Hamelino, genibus flexis, obtulit super altare beatę Marię, et unam partem levavit ipse cum prenominatis filiis suis, alteram, ad monumentum et munimentum prefate libertatis et perpetuę pacis, in archivis ecclesie in perpetuum servandam dereliquit. Hęc acta sunt , anno domni Ludovici, regis Junioris, secundo, episcopatus autem domni Gaufridi, Carnotensis episcopi, . Huic concessioni interfuerunt, ex parte Capituli : Zacharias, decanus ; Salomon, precentor ; Hugo, subdecanus ; Hugo, succentor ; Gauslinus, prepositus ; Heinricus, prepositus ; Milo, prepositus ; Richerius, archidiaconus ; Droco, archidiaconus ; Ansgerius, archidiaconus ; Willelmus, presbiter ; Fredericus, presbiter ; Gosbertus, diaconus ; Radulfus, diaconus ; Herbertus Belotinus, diaconus ; Matheus, diaconus ; Hugo, diaconus ; Guido de Sancto-Martino, diaconus ; Herbertus Arnulfi, Guido, cancellarii ; Guillelmus de Bello-Videre, Radulfus de Leugis, Rainaldus, archidiaconi ; Johannes, dapifer ; Symon de Sancto-Leobino ; Guillelmus Comes ; Ansoldus de Bello-Videre ; Guillelmus de Morvilla ; Symon Belini ; Robertus de Bonavalle, Nivelo de Cruce, Ivo, monetarii ; Adam ; Gaufridus. Laici vero : Gervasius, major ; Odo, major Novigenti-Fisci ; Johannes de Hismeriaco et Radulfus frater ejus ; Hugo de Gaiesvilla ; Arnulfus de Puisolis ; Hildegarius de Manevicino ; Gauterius de Sancto-Prisco ; Robertus de Uno-Pilo. Ex parte vero domni Ursionis interfuerunt hi testes : Joscelinus de Auneel ; Roscelinus Mala-Terra ; Gauterius Bego ; Burgundio de Merlaio ; Guillelmus Aculeus ; Guillelmus, filius Ansoldi ; Girardus de Merlaio ; Odo de Alona ; Fulcaudus Tronellus ; Johannes de Secoreio ; Moreherius de Blandeinvilla ; Robertus de Froovilla ; Hugo de Faveriis ; Herbertus de Mongeven ; Gaufridus, monetarius.

Apud villam quę dicitur Halo concessit hoc idem pactum Fulcherius, ejusdem Ursionis filius ; et hi sunt testes : Ivo, presbiter ; Burgundius de Merlaio ; Beatrix, uxor ejus ; Simon del Bruit; Hugo Poterons ; Marcherius Gibosus.

Concessionis vero que facta est apud Fractamvallem a Philippo et Raginaldo, presente domno Hugone, nostro subdecano, et Richerio, archidiacono, et clericis eorum Raimbaldo, Roberto de Braio et Roberto, filio Gaufridi, monetarii, testes sunt : Hugo Desreez ; Girardus de Villare ; Salomon de Thoreio ; Paganus de Froevilla ; Durandus Lepus ; Johannes de Balaum ; Gauterius Moysanz ; Herbertus, presbiter ; Cesarius, presbiter ; Godefridus de Pataico.

Concessionis autem ibidem facte a Hersende, filia Ursionis, et Agathe, uxore Nivelonis primogeniti, testes sunt : Hersendis de Villare ; Matildis filia ejus ; Jamenvia, et omnes supradicti testes.

Concessionis apud Sanctum-Avitum facte a Beatrice, filia ejus, testes sunt : Petrus Laguina, Bernaldus, prepositus, nepos Hervei decani, Odo de Sancto-Avito, sacerdotes ; Herveus ; Andreas ; abbatissa Isabels ; Ada ; Hildealdis ; Ermengardis de Braio ; Matildis.

Hec omnia per diversa loca facta et concessa viderunt et audierunt prefatus subdecanus et archidiaconus, cum clericis et servientibus, quorum sunt nomina : cum subdecano, Hugo, Gauterius de Braio, Gauterius, minutor ; cum archidiacono, Arnulfus nepos ejus ; Rualens, Britels, Fromundus. »


1 Ursion de Meslay-Freteval, fils de Nivelon, l'un des plus grands seigneurs du pays chartrain (1113-1149). Voir Cart. de Saint-Père, p. 365 et 483. Sa sœur, nommée Comtesse, avait épousé Hugues III, vicomte de Châteaudun (Ib., p. 427).
2 C'est ici l'un des plus anciens exemples que nous ayons rencontré dans nos chartes de l'enquête dite par turbe, sur une coutume en litige.
3 Conducticii, c'est-à-dire mercenarii, de conductio, louage.
4 L'un des chevaliers qui prirent part, en 1170, au meurtre de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, s'appelait Renaud Fitz-Urse, c'est-à-dire fils d'ours. Ce nom se rapporterait assez à celui de Renaud, fils d'Ursion de Freteval, qui, d'après l'historien dunois Bordas, avait épousé les intérêts de Henri Plantagenet.

Carta Arnoldi, Lexoviensis episcopi, « de ecclesiis quas possidet ecclesia Carnotensis in episcopatu Lexoviensi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 43 et 28 bis, fol. 19 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis sancte matris ecclesie filiis tam presentibus quam futuris, Arnoldus1, Lexoviensis ecclesie humilis minister, salutem. Episcopalis officii ratio postulat jura et possessiones ecclesiarum que infra terminos commisse nobis a Deo potestatis constitute sunt diligenti patrocinio confovere et ab ipsis omnem arcere molestiam et injuriam removere. Qua nimirum consideratione, bona quelibet tam ecclesiastica quam secularia que in episcopatu Lexoviensi sancta et venerabilis Carnotensis ecclesia ab antiquo possedisse dinoscitur, sub Lexoviensis ecclesie et nostra protectione suscepimus, eique jure perpetuo possidenda concedimus, scriptique presentis valituro in perpetuum munimine confirmamus. In quibus sane certum est quedam, de jure seculari in jus ecclesiasticum, largitione principum concessa, devotione consecrata laudabili, in defensionem ecclesie, tanquam res ecclesiasticas, pertransisse. Quedam vero sunt que ab ipsa fidei christiane fondatione specialius ad jus ecclesiasticum pertinere noscuntur, ideoque specialius ad episcopalem pertinet potestatem ut ea scilicet affectuosius ecclesia protegat, quia ad eam magis proprie spectant privilegio singulari2. Utraque igitur bona predicte sancte Carnotensis ecclesie presentis scripti pagina confirmamus, data in eos nimirum excommunicationis sentencia qui tam sancte constitutioni nostre presumpserint qualibet malicia contraire. Ex quibus quedam que omni jure necesse est ecclesiastica reputari propriis duximus exprimenda vocabulis : ecclesiam Sancti-Taurini de Anglicavilla, ecclesiam Sancti-Martini de Runcevilla, ecclesiam Sancti-Juliani-super-Carlonam, ecclesiam Sancti-Petri de Altaribus, capellam Sancti-Nicholai in eadem villa. Has igitur ecclesias, sicut ab antiquis retro temporibus a sancta Carnotensi ecclesia possesse fuerunt, eidem habendas in perpetuum concedimus, et confirmamus cum omnibus pertinentiis suis, ut, cum vacaverint, presentationes habeant sacerdotum, et in ecclesiis ipsis cuncta percipiant que eam ibi ab antiquo certum est percepisse, salvo nimirum ecclesie Lexoviensi et nobis omni jure episcopali, et sacerdotibus qui in eis ministraverint jure parrochiali, in omnibus scilicet beneficiis que tam isti quam predecessores eorum usque ad tempora nostra in omni jure et beneficio perceperunt. »


1 Arnoul, évêque de Lisieux (1141-1181).
2 Cette distinction entre les biens d'origine laïque donnés à l'église et les biens d'origine ecclésiastique restitués à l'église est rarement établie d'une manière aussi nette que dans ce privilége. Il importait d'empêcher le retour des spoliations des VIIIe et IXe siècles, et les basiliques et monastères, remis en possession d'églises, de chapelles ou de dîmes, inféodées jadis à des laïcs, cherchaient, par la menace des armes canoniques, à échapper à toutes tentatives ultérieures.

« Ludovici, regis, de protectione Basochiarum-Episcopi, et quod Villana et ejus filii eas liberas et immunes ab omnibus dimiserunt exactionibus. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 1 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI).
  • B Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 60 et 28 bis, fol. 27 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sanctę et individuę Trinitatis. Ego Ludowicus, Dei gratia, rex Francorum et dux Aquitanorum, notum fieri volumus quod villam episcopi Carnotensis que Basoche nominatur in nostra custodia et protectione eustodimus, et illam pravam et injustam consuetudinem quam Villana et ejus filii, videlicet Willelmus Potardi et Albertus et Rodbertus et Petrus et Hugo, in eadem villa reclamabant, in nostra presentia penitus dimiserunt, dicentes nobis in publico et manifeste recognoscentes quod in villa prenominata et in ejus territorio de rebus episcopi Carnotensis et hospitum qui ibidem commorabantur injuste et per rapinam multociens habuerunt. Nobis igitur presentibus, predictę personę omnes de illa rapina et maleficio nullam excusationem pretendentes, et suam culpam nullatenus defendentes, in manu Reginaldi, cantoris ęcclesię Carnotensis, condignam satisfactionem fecerunt, asserentes quidem et pro certo promittentes quod in prefata villa nichil deinceps reclamarent, sed ejus libertatem, quam in presentia nostra promiserunt, pro posse suo, in nostra curia et alibi, custodirent et defenderent. Quod ut perpetuę stabilitatis obtineat munimentum, scripto commendari nostrique sigilli auctoritate muniri atque nominis nostri subter inscripto karactere coroborari precepimus. Actum publice Aurelianis, , astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa : Signum Radulfi, Viromandorum comitis, dapiferi nostri. Signum Willelmi, buticularii. Signum Mathei, camerarii1. Signum Mathei, constabularii2.

Data per manum Cadurci, cancellarii3. » 1


2 Mathieu ou Mathias, chambrier (1139-1158).
3 Mathieu de Montmorency, connétable (1139-1169).
4 Cadurc, chancelier (1140-1147), appelé Catulcus dans une charte de Josaphat de 1140, mentionnée par du Cange. Le même auteur cite un chancelier du nom de Lidericus qui figurerait dans un titre de l'église de Chartres de 1142, l'an 6e de Louis-le-Jeune. Nous croyons que du Cange a été induit en erreur par une mauvaise leçon d'un des cartulaires de Notre-Dame, car il n'existe pas d'autre charte de 1142, l'an 6e de Louis-le-Jeune, que celle-ci, et l'original donne bien au chancelier le nom de Cadurcus.

1 (Monogr.)

De donatione cujusdam plateæ, in claustro Beatæ Mariæ sitæ, Roscelino famulo facta.

  • B Copie de la fin du XIIe siècle. Bibl. comm. de Chartres, ms. 53 2/c ad init.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, Dei gratia, Carnotensis episcopus, notum fieri volo presentibus et futuris quod plateam quamdam, in claustro Beate Marie sitam, quam Alburgis, mater Willelmi cerarii, ecclesie Sancti-Sergii, in elemosinam dederat, ego et Gaufridus, presbiter Sancti-Sergii, Roscelino, famulo meo, ita donavimus ut libere et quiete eam possidere, donare aut vendere et quicquid inde sibi placuerit facere possit. Hanc autem donationem tali tenore fecimus ut idem Roscelimus, quandiu eam possederit, et quicumque post eum eam habuerit, singulis annis, ecclesie Sancti-Sergii sextarium olei, ad usum luminis, , persolvat. Hoc donum concessit domnus Goslenus de Leugis, frater meus, ad quem census ejusdem platee pertinere dinoscitur. Quod ut certius credatur et firmius teneatur, has litteras inde fieri et sigilli mei testimonio corroborari precepi. Huic rei interfuerunt : Robertus, decanus1 ; Goslinus, archidiaconus ; Robertus, archidiaconus ; Gaufridus, prepositus ; Johannes, canonicus Beate Marie ; Gauterius Blesensis, canonicus ; Hugo Berengarii ; Guido de Crechis ; Remigius, diaconus ; Willelmus de Novigento ; domnus Goslenus de Leugis ; Goslinus de Meresvilla2 ; Guerricus Osculans-Demonium3 ; Willelmus Burgundus ; Mainerius Tarenna ; Bussellus ; Gaufridus de Bosco-Hunoldi ; Giraldus Eschanz ; Ernaudus, frater predicti Roscelini ; Giroldus. »


1 Robert, doyen (c. 1148-1155).
2 Probablement le même que Gollinus de Merevilla, qui figure comme témoin, ainsi que son père, dans une donation de Goslein de Lèves à Saint-Père (Cart., p. 388), et dans un titre de Thiron, avec le même Goslein de Lèves et son frère l'évêque Geoffroy (Archives d'Eure-et-Loir, fonds de Thiron, Inv. nº 145).
3 Guerry Baise-Diable (Osculans-Demonium, Basians-Demonem, Demonem-Osculans, Osculans-Diabolum, Bèse-Déable) était fieffé de Saint-Père et apparaît, soit comme témoin, soit comme partie, dans plusieurs chartes de ce monastère (Cart., p. 286, 294, 332, 352, 384).

« Goslini, episcopi Carnotensis, de duobus cereis qui singulis sabbatis ponuntur ante capsam beate Marie et de redditu a vicedomina ad hoc assignato. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1458 (ancienne cote : carton CXXXIV, A, 1).
  • B Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fol. 23v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Goslinus, Dei gratia, Carnotensis episcopus1, notum facio tam futuris quam presentibus quod nobilis mulier Elizabet, vicedomina2, Carnoti egrotans, cum exitum hujus vite se in proximo habituram speraret, misit ad me, supplicans ut ad eam venirem. Veni igitur ad eam, ex debito et intuitu pietatis, et confessa devote peccata sua dispositionem rerum suarum in manu nostra tradidit et commisit. Recordata est itaque inter cetera cujusdam elemosine quam mater sua domina Helissendis3, tempore suo, devotissime fecerat, et ipsa eadem postea in diebus suis non minus attente observaverat, duorum scilicet cereorum quos ante memoriam4 perpetue virginis Marie in singulis sabbatis offerre consueverant. Voluit autem et precepit ut hec elemosina quam ad tempus fecerant, pro salute antecessorum suorum et sua, perpetua esset ; et ad hoc perficiendum redditus assignavit, videlicet quinquaginta duos solidos annuatim habendos de Furno-Vicedomine, et me, de cujus feodo illa elemosina est, obnixe rogavit ut concederem, et concessi. Hoc vidit, audivit et concessit domina Loreta, soror ejus ; Willelmus5 quoque, filius ejusdem vicedomine, libens postea hoc concessit et in manu nostra eandem elemosinam posuit et dimisit. Ne autem oblivione deleri posset, juxta votum ejusdem domine et predictorum filii ejus et sororis ejus, presens scriptum inde fieri et sigilli nostri munimine precepimus roborari. Hoc viderunt et audierunt : Robertus, decanus ; Hugo, subdecanus ; Johannes, archidiaconus ; Radulphus, capicerius ; Willelmus, camerarius ; et alie multe persone et canonici ecclesie nostre, necnon et laici quamplures. »


1 Goslein de Lèves (1149-1155). L'obit de cet aumônieux prélat est inscrit dans le Nécrologe, sous la date du jour des calendes de février.
2 La vidamesse Elisabeth était femme de Guillaume Ier de Ferrières, qui tint le vidamé vers 1114-1130.
3 Hélissende était femme de Guerry, qui tint le vidamé vers 1089-1100.
4 L'expression memoria, pour sacellum, altare ou capsa, qui se rencontre assez fréquemment dans les Actes des Martyrs, est beaucoup plus rare dans les chartes du XIIe siècle. L'exemple que nous fournit ce titre a donc quelque intérêt au point de vue paléographique.
5 Guillaume II de Ferrières, fils de Guillaume Ier et d'Elisabeth, tint le vidamé vers 1170-1180.

« De oblitis que sunt apud Unum pilum ; » a Radulfo, præposito de Nogento, Capitulo dimissis.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 70 et 28 bis, fol. 33v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Illum sue significationis sensum commoditati nostre magis commodum littere nobis contulerunt, sub quo eas delegamus ad posteros decisionum nostrarum interpretes. Id sibi injungens officii, ego Goslenus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, earum interpretatione posteritati notum relinquo fratres nostros ecclesie Carnotensis concanonicos penes nos deposuisse clamorem adversus Radulfum, prepositum de Nogento, super oblitis1 agripennorum de culturis que apud Unum-Pilum sunt, asserentes eas de proprietate debere esse Capituli, juxta ejus pactionis modum quam cum eis inivimus, tempore quo preposituram de Nogento habebamus. Proinde memoratus Radulfus, nostra sollicitatus prece, eas oblitas Capitulo quietas dimisit, eo rursus a Capitulo sibi, prece nostra, obtento quod dum preposituram illam teneret, oblitas sub nomine precarie haberet ; cum vero decederet, seu quovis alio modo eam dimitteret, oblite ad proprietatem Capituli quiete et sine reclamatione redirent. Compositione itaque, communi utriusque partis assensu, in eum modum facta, decanum pro toto Capitulo exinde investivimus, a quo deinceps antedictus Radulfus, tanquam de precaria, fuit investitus. Et est insuper adnectendum quod, ad recognitionem sui juris, statuimus eos inde pro unoquoque agripenno quatuor denarios de censu habituros, necnon et jura parrochialia, panes videlicet et candelas. Actum publice, residentibus in capitulo nostro : Roberto, decano ; Hugone, precentore ; Hugone, subdecano ; Roberto, succentore ; Milone, archidiacono ; Gaufrido, preposito de Nogento-super-Auduram ; Raherio, preposito de Belsica ; Odone, preposito de Fontaneto ; Gosleno, capicerio. Si quis autem huic nostre pagine obviare presumpserit, a communione dominici corporis et sanguinis alienus, noverit se anathemati subjacere. Ad majorem nempe auctoritatem presenti cartule conferendam eam nostri impressione sigilli munivimus. »


1 Cette redevance qui avait pour origine les oblations ou offrandes de pains faites par les fidèles pour le service divin et qui, par une substitution du droit séculier au droit ecclésiastique, indiquait une prestation de pains par les vassaux à leurs seigneurs, à certains jours désignés, fut convertie généralement, aux XIe et XIIe siècles, en une rente en argent ou en grains, calculée par arpent.

« Goslini, episcopi Carnotensis, ne prepositi habeant in preposituris servientes deditos vel domos proprias et ne faciant ibi aliquas exactiones. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 375 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton II, GG, 2).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 67r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gollinus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, notum fieri volo cunctis sanctę ęcclesię fidelibus, tam futuris quam presentibus, quod canonici ęcclesię mihi commisse de prepositis suis mihi sepius conquerentes, diem emendandi ea de quibus ipsi adversus prepositos conquerebantur a me obtinuerunt. Die igitur statuta, in capitulum convenerunt et ibidem, in presentia mea, querimonias suas canonici exposuerunt, dixeruntque quod prepositi deditos servientes habebant qui ibant per preposituras cum equis et sine equis, qui ibidem morabantur et hospitabantur apud rusticos, et exigebant ab eis quedam que litteris et statutis domni Ivonis et domni Gaufridi, bone memorie, predecessorum nostrorum episcoporum1, et decreto pape Pascalis, de eadem re firmatis, prohibebantur. Preterea conquesti sunt quod prepositi rusticos ęcclesię multis ad se vocationibus et submonitionibus fatigabant, et multis vexationibus angariabant, donec tandem, multis laboribus et tediis afflicti, quicquid exigebatur persolverent. Addiderunt et gravem querimoniam de eisdem prepositis qui, priusquam successores decedentium majorum in capitulo presentarent, ab eis relevationes majoriarum exegerant, et hujus rei bonam et antiquam ęcclesię consuetudinem pervertebant. Iterum conquesti sunt quod prepositi proprias domos habebant in preposituris, quod nullatenus licet. His omnibus diligenter auditis et intellectis, nos utilitati ęcclesię et paci pauperum providere et totius turbationis et scandali causam prorsus extirpare desiderantes, predictos prepositos rogando, consulendo monuimus ne super his adversus fratres et concanonicos suos contentiose agerent, nec ab unitate fraternę caritatis discederent, verum hec omnia concorditer et amicabiliter terminari concederent ; quod ipsi, rogatu nostro et amore fratrum suorum quos nullatenus offendere volebant, benigne concesserunt. Itaque, consilio optimatum nostrorum et voluntario assensu eorumdem prepositorum, statuimus ne deinceps prepositi habeant in preposituris servientes quos tunc habebant, nec cum equis nec sine equis, quare nimis infamati de gravamine pauperum erant, neque alios ad hoc deditos, neque aliquem de junioribus2 suis summoneant, nisi pro certa causa, et hoc nec nisi per se, vel per presbiterum, vel per majorem tantum. Nullus eorum serviens apud rusticos hospitetur ; nullus cum eis medietates habeat ; nullus aliquid eis accommodet ; nullus ab eis exigat nummos, annonam et cetera quę apostolico privilegio prohibentur. Porro de illis qui in majoriis successuri erunt, statuimus ut nullam a preposito suo de feodo ejus habeant investituram neque potestatem justicias exercendi, sive summonitiones faciendi, donec prius in capitulum ab eodem preposito presententur et a Capitulo relevent. Preterea prohibuimus et omnino prohibemus ne prepositorum aliquis in prepositura sua propriam domum de cetero habeat. Si quis autem, quod nolumus, ad dampnum canonicorum hec in pejus mutare presumpserit, et, secundo terciove commonitus, non resipuerit, maledictus atque excommunicatus permaneat, et cum eis qui in fine mundi audituri sunt ite maledicti in ignem eternum qui paratus est diabolo et angelis ejus portionem et societatem habeat. Ut autem hec concessio firmiorem per futura tempora obtineret vigorem et a successoribus nostris verius et cercius crederetur et diligentius observaretur, has litteras fieri jussimus et sigilli nostri impressione firmavimus. »


1 Voir ci-dessus, nos XXXIII et XXXIV.
2 L'expression générale juniores signifie officiers de justice, subordonnés. Elle s'employait fréquemment au Moyen-Age (voir les formules de Bignon et de Lindenbrog, et du Cange, au mot junior).

« Gosleni, episcopi Carnotensis, de juramentis prepositorum et rusticorum ecclesie Carnotensis faciendis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 354 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton I, A, 1 bis).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 100v°.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég., p. cxix.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

Ego Goslinus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, notum fieri volo omnibus sancte ecclesie fidelibus, tam futuris quam presentibus, quod communis Capituli ecclesie mihi commisse fratres in capitulo suo mihi exposuerunt multa et magna gravamina que majores villarum suarum et servientes prepositorum in rusticos excercebant, que, quia omnino intolerabilia erant, indicaverant similiter domno Gaufrido, pie recordationis, predecessori meo, episcopo. Cujus nimirum consilio et assensu, ob remedium tantorum malorum, predicti fratres nostri conscripserant institutum, quod et presentaverunt et legi fecerunt in presentia mea, rogantes ut illud ego quoque concederem et firmarem. Quia ergo illud ex necessitate et pro pace pauperum instituerant et predicti predecessoris nostri episcopi Gaufridi, cujus anima requiescat in pace, auctoritas assensum prebuerat, petitionem ipsorum benigne suscepi, et ut sacramenta que majores et rustici sibi fecerant in capitulo, in hec verba que secuntur, singulis bienniis renoventur concessi, et presens inde scriptum sigilli mei impressione firmavi.

Sacramentum majorum ecclesie nostre quod debent facere in capitulo :

Hoc audiatis, domini, quod ab hac hora in antea a rusticis mee majorie non exigam aurum, vel argentum, neque frumentum, aut avenam, nec humeros porcorum, nec tortellos1, aut ova, neque corveias aliquas arature ab ipsis, neque ab uxoribus eorum corveias lanificii, vel cujuslibet alterius rei, per me, vel per uxorem meam, neque per aliquam aliam subpositam personam. Non exigam ab eis relevationes terrarum vel aliarum possessionum, decedentibus patribus vel aliis possessoribus earum, neque de conjugandis feminis venditiones, neque medietates habebo cum rusticis, neque eos mittam in plegium, neque exigam ab eis oves, agnos, anseres, gallinas, neque aliquid quod ad exactionem aliquam pertineat ; neque tenebo placita eorum ante me, neque submonebo eos sine jussu prepositi vel certi nuntii ejus et sine certa causa quam ibidem nominem eis. Non patiar amodo quod servientes prepositi apud rusticos mee majorie hospitium habeant, neque ab eis quicquam exigant, nec annonam, nec avenam, nec anseres, nec gallinas, nec ovem, nec agnum, nec ligna, neque eos medietarios habeant aut in plegium mittant, neque corveiam aliquam ab eis exigant. Preterea fidelis ero vobis amodo de perquirendis et persolvendis redditibus vestris, nec suscipiam vendas a quoquam donec emptorem adducam et presentem vobis in capitulum. Census vestros perquiram ad terminum stabilitum sine fraude et dolo, et, postquam suscepero, infra quintum-decimum diem in camera hujus ecclesie reponam. Non patiar homines, sive feminas aut possessiones aliquas hujus ecclesie ab ecclesia alienari, nec terras aut redditus vestros ad dampnum vestrum et ecclesie per me vel per alium occupari, quantum ad me pertinebit, quin veniam in capitulum et dicam vobis. Hec legitime et fideliter tenebo sine malo ingenio. Sic me Deus adjuvet et hec sancta.

Sacramentum rusticorum quod fit in capitulo.

Hoc audiatis, domini, quod ab hac hora in antea non recipiam ad hospitandum servientes prepositi, neque veniam pro submonitione eorum, neque dabo eis aurum vel argentum ; non dabo eis garbas, neque annonam aliquam, aut avenam, sive ligna, non ovem aut agnum, non anseres, non gallinas aut pullum, neque corveiam aliquam faciam eis, neque ero plegius eorum aut medietarius. Similiter et majori meo ista non faciam per violentiam aut exactionem aliquam ; scilicet non dabo ei, neque uxori aut servientibus ejus, aurum, vel argentum, neque frumentum, neque annonam aliquam, aut avenam, non humeros porcorum, non tortellos aut ova, neque corveias aliquas arature aut lanificii, vel cujuslibet alterius rei, non ovem aut agnum, non anseres aut gallinas, neque aliquid quod ad exactionem aliquam pertineat. Cum missi fuerint servientes vestri ad grangias, si per violentiam pro numerando a me aliquid extorserint, si de vestris rebus furto subripuerint, furtivum depositum eorum in domum meam non recipiam, neque celabo si novero a quoquam vicino meo recipi, sed veniam in capitulum et dicam vobis. Similiter, cum carritia de annonis vestris fient, si videro dampnum vestrum et sciero, vel annonam, vel aliud extra refectorium, vel intra, a quoquam subtrahi vobis, dicam canonicis qui custodient grangias, et, si per eos non emendabitur, in capitulo dicam vobis. Hec fideliter tenebo sine malo ingenio. Sic me Deus adjuvet et hec sancta2.


1 Tortelli, tourteaux, sorte de pains ou galettes faits avec de la farine et des œufs et contenant quelquefois de la viande hachée (voir du Cange, au mot torta). En Brie et dans une partie de l'Ile-de-France, le peuple appelle encore aujourd'hui tortiaux ces pâtes minces cuites dans la poêle, connues sous le nom de crêpes.

2 Un des Cartulaires du Chapitre de Chartres (Bibl. nat. de France, cart. 50) nous a conservé la formule du serment que devaient prêter les laïcs lors de leur affranchissement. Nous allons reproduire quelques passages de cette formule :

« ..... Et si jurez que se vous saviez ou aperceviez que l'en deust ou volist fere honte ou désenneur ou doumage au Chapitre de Chartres, ou aucun chanoine de Chartres, vous le destorriez et destorberiez à vostre pouer ; et se vous non poivez destorber, vous le feriez à savoir au plus toust que vous porriez au Chapitre de Chartres et au chanoine à qui l'en voudroit fere la honte ou la désenneur ou doumage. Et si jurez que des ore en avant vous ne pleiderez ne ne ferez semondre en plet, neis pour vostre propre querelle, le Chapitre de Chartres ou aucun home ou fame de cors ou oste de l'iglise de Chartres, jusque vous l'aiez montré en Chapitre et requis de sei amender vers vous de la querelle dont vous le voudrez treire en pleit et que Chapistre vous en soit défaillant. Et si jurez que des ore en avant vous porterez enneur et reverence au Chapitre de Chartres tant com il sera chanoine de Chartres. Et jurez que s'il avenoit que li Chapitres de Chartres ou aucun chanoine de Chartres eust querelle ou cause contre aucun home ou aucune fame ou contre plusieurs, sur ce que li Chapitres ou li chanoines deist que cil ou celles fussent homes de cors ou fames de cors de l'iglise de Chartres, contre qui li Chapitres ou li chanoine auront la querelle vous porterez loial tesmoing, sans fere ou sans donner en gage de bataille, à la requeste dou Chapitre de Chartres ou dou chanoine dou parenté ou dou lignage à ceus et celles contre qui li Chapitres ou li chanoines de Chartres auront la querelle, nais se cil ou celles contre qui il auroient querelle vous apartenaient de bien près. Derechief vous jurez sur sainz que vous ne ferez ne ne ferez fere coumune en la cité de Chartres ne ailleurs contre le Chapitre ne contre l'iglise de Chartres ; ainçois destorberez à vostre povair que il ne seit fete, et s'elle ert feite vous ne seriez pas de celle coumune. Et si jurez que contre le Chapitre de Chartres ne contre l'iglise ne contre aucun chanoine de Chartres ne ferez aliance, et s'elle ert feite vous n'en serez pas, et se vous le savez vous le ferez à savoir au Chapitre ou au chanoine contre qui l'aliance seroit feite..... »

Nous reproduirons tout au long la formule du serment que devaient prêter les serfs que l'on affranchissait pour la tonsure, formule qui, dans ses termes, se rapproche beaucoup de celle dont nous donnons en ce moment des extraits.

Accord entre Goslein, évêque de Chartres, et le Chapitre d'une part, et les Abbé et Religieux de Saint-Jean-en-Vallée, d'autre, par lequel l'Évêque et le Chapitre abandonnent auxdits Abbé et Religieux tous les droits curiaux et paroissiaux qu'ils avaient au bourg Chastelet1, moyennant une redevance annuelle de 12 sous, payable au Chapitre le jour de la Toussaint.

  • B Inventaire du Chapitre, C. L, 21.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le même que le Bourg-Mahé (voir nº XLVIII). Les droits curiaux abandonnés par le Chapitre furent assignés par l'abbé de Saint-Jean au prieuré-cure de Sainte-Foi.

Acte par lequel Goslein, évêque de Chartres, reconnaît que les églises de Charonville et de Beauvilliers appartiennent au Chapitre et les lui abandonne, comme lui ayant été concédées par le privilége d'Yves, son prédécesseur1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXVII, B, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 C'est en sa qualité de patron des églises de Charonville et de Beauvilliers que le Chapitre, en 1739, procéda contre M. de Goussainville, seigneur d'Ecurolles ; qui avait fait mettre un banc dans le chœur de l'église de Charonville, et permit, en 1780, aux habitants de Beauvilliers d'ouvrir plusieurs croisées dans leur église et de la faire décorer (Inv. du Chap., C. LXXXVII, B, 14 et CXIII, M, 8).

« De immunitate Asconville ab angariis et corveis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 87 et 28 bis, fol. 39v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Joscelinus de Alneolo1 Capitulo Sancte Marie, salutem. Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Goscelinus, recognoscens culpam meam de angariis, sive corveis, quas injuste habebam in terra vestra apud Ascumvillam2, et inde petens a vobis veniam et absolutionem, dimitto eas absolute, et condono in perpetuum cum tota posteritate meorum heredum. »


1 Josselin, seigneur d'Auneau, paraît comme témoin dans une charte de 1139 (voir nº L). Il figure dans une charte de Beaulieu de 1146 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir ; fonds de Beaulieu), dans un titre de l'abbaye de Saint-Père de l'année 1155 (Cart. cité, p. 648), et enfin dans une donation faite à l'abbaye des Vaux-de-Cernay, vers 1168 (Cart. des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 48). Voir le Nécrologe à la date du 3 des ides de janvier.
2 Cette terre s'appelait le Muid d'Auconville ou des Matiniers.

Super quadam commutatione decimarum apud Plaancheviler et Hermenovillam et modiatione molendini apud Minima-Prata Episcopi, inter Capitulum Beatæ-Mariæ et abbatiam Sancti-Petri.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 61 et 28 bis, fol. 28r°.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, p. 649.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Ego Robertus1, Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus Dei fidelibus, tam futuris quam presentibus, notum fieri volo, quod ea que, inter nos et dilectum fratrem nostrum Fulcherium2, venerabilem abbatem, et totum capitulum Beati-Petri, de quibusdam possessionibus ad nos et ad ipsos pertinentibus, concordi et utili consideratione et pactione, inita sunt, ad memoriam posteritatis scripto commendare curavimus. Habebat siquidem monasterium Sancti-Petri decimationem quamdam apud villam nostram que dicitur Plaancheviler, et nos apud Hermenovillam villam nostram ab hominibus Beati-Petri et in territorio eorum decimationem accipiebamus. Et cum utrique gravaremur, non enim homines nostri credebantur decimas suas monachis bene solvere, neque homines monachorum bene dicebantur solvere nobis ; cum etiam decimationes nostre sibi equivalentes viderentur, factum est inter nos concambium, communi assensu et Capituli nostri et capituli Sancti-Petri. Itaque decimatio quam habebant monachi Sancti-Petri apud Plaancheviler cessit nobis et successoribus nostris episcopis habenda in perpetuum, et decimatio quam nos accipiebamus in territorio hominum Sancti-Petri apud Hermenovillam cessit in perpetuum monasterio Sancti-Petri. Item, cum monachi Beati-Petri haberent quendam molendinum juxta prata nostra que dicuntur Minima Prata Episcopi, communi assensu, tam abbatis predicti quam tocius capituli Beati-Petri, necnon et tocius Capituli nostri assensu, accepimus a predicto abbate et a fratribus ejusdem monasterii dictum molendinum liberum et quietum nobis et successoribus nostris episcopis in perpetuum, ad annuam modiationem3 septem modiorum de Loen, vel, si Loen forte non recipietur, equivalens ei solvetur monachis in horreis nostris Carnoti. Est autem terminus hujus modiationis solvende cum sepedicti monachi recipiunt annonam prebendarum suarum in Loen. Hoc tamen pecierunt monachi Sancti-Petri sibi reservari, et nos concessimus, quod si aliquis de successoribus nostris episcopis predictam modiationem solvere nollet, predictum molendinum suum rehaberent sicut prius liberum et quietum. Hec, ut in posterum rata et inconvulsa habeantur, scripta sunt, et scriptum sub cyrographo divisum, communi nostro assensu, mei scilicet et abbatis et capituli Beati-Petri, in quibus capitulis hec tractata sunt et communiter concessa, munitaque sigillo Capituli Beate-Marie et sigillo capituli Sancti-Petri. Ego Robertus, Carnotensis episcopus, ista omnia, sicut in presenti pagina scripta sunt et bona fide intellecta, concessi et sigillo nostro confirmavi et subscripsi. Ego Fulcherius, abbas Sancti-Petri, ista omnia, sicut in presenti pagina scripta sunt et bona fide intellecta, concessi et sigillo nostro confirmavi et subscripsi. Ego Ivo4, decanus, et nos fratres Capituli ecclesie Beate-Marie Carnotensis ista omnia, sicut superius prenotata sunt, concessimus et in testimonium nostre concessionis presenti cartule sigillum nostrum apposuimus. Cunctis hec legitime servantibus sit pax domini nostri Jhesu Christi, amen. »


1 Robert-le-Breton (1155-1165). L'obit de ce prélat est inscrit au Nécrologe sous la date du 9 des calendes d'octobre.
2 Foucher, abbé (1150-1171), serait, d'après Guérard (Cart. de Saint-Père, prolég., p. ccxliii), auteur d'une histoire des Croisades ou plutôt de Jérusalem, contenant le récit des principaux événements de la croisade, depuis le concile de Clermont en 1095 jusqu'en 1127. Cependant l'Histoire littéraire de la France, t. XI ; et M. Le Bas (Dict. encycl. de l'hist. de France) attribuent cet ouvrage, édité par Bongars, par Duchesne et par l'Académie des Inscriptions, à un Foucher de Chartres, chapelain de Baudouin, et mort à Jérusalem en 1127.
3 Modiatio, admodiatio, modiagium, dation à ferme d'un immeuble, moyennant la prestation d'une quantité déterminée de muids de grains ou d'une mesure quelconque de grains par chaque muid.
4 Yves, doyen (1155-1159).

« Quod Theobaldus, comes Blesensis, recognovit quod ipse nichil juris habebat in Bussiaco-Episcopi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 76 et 28 bis, fol. 34 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Quoniam omnes Dei fideles a pervasione rei alterius christiane cohibet regula discipline, et summa iniquitas est preripere bona venerabilibus personis et locis deputata, iccirco ego Theobaldus1, Blesensis comes, regni Francie procurator, ad noticiam tam futurorum quam presentium scripto mandare curavi quod dictum erat mihi terram de Bussiaco esse de feodo meo. Perinde causam movens in curia regis Ludovici de eadem terra contra episcopum Carnotensem Robertum, conventus a rege et adjuratus per fidelitatem ei debitam ne vexarem episcopum et ecclesiam, si non cognoscerem in illa terra jus meum infra terminum placiti, per multam et diutinam inquisitionem a fidelibus meis et hominibus et servientibus edoctus, nullum ibi reperiens jus meum, eandem terram ad jus Carnotensis episcopi pertinere cognovi. Cum igitur, , ad curiam gloriosi regis Ludovici Stampis convenissemus, ne fieret mihi in peccatum si, ex eo quod querelam inde moveram, aliquis in posterum occasionem haberet aliquod impedimentum in jus ecclesie movere, assistente ibi Roberto, pontifice, coram rege et multiplici baronia, protestatus sum me in terra de Bussiaco nichil juris habere, et ita placitum dimisi, et episcopum jus suum in pace possidere et litteris et sigilli mei auctoritate et testibus subscriptis precavere curavi, ne veniret in detrimentum ecclesie quod inde causam moveram, et ideo tam sollempniter, post certissimam inquisitionem, placitum refutavi et jus suum episcopo et ecclesie dimisi. Actum publice Stampis, anno ab incarnatione Domini MºCºLVIº. »


1 Thibault V, comte de Chartres-Blois (1152-1191). Le titre de procurator qui lui est donné ici équivaut, d'après du Cange, à celui de dapifer ou de senescallus (qui convivio excipit vel convivium apparat). Procurator pourrait plutôt avoir la signification de vicarius, car le sénéchal à cette époque n'était que le lieutenant, le représentant du comte d'Anjou, grand-sénéchal héréditaire du royaume. Thibault posséda la dignité de sénéchal de 1152 à 1191. L'obit de ce prince est inscrit au Nécrologe sous la date du 17 des calendes de février.

De venditione cujusdam partis pastuum villæ de Framboiseria.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1047 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXXI, F, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego Radulfus, cognomine Burdum, major de Framboseria, partem meam quam habebam in pastibus villę illius Guidoni Galeranni Britoni, nullo cogente, sed propria voluntate, vendidi1, sorore mea annuente et viro ejus et filio eorum et Guarino, cognomine Burdum, cognato meo. Hanc itaque vendicionem, ut rata et firma esset per tempora succedentia, in capitulo beatę semper virginis Marię, tenere juravi, et soror mea virque ejus et Guarinus, cognomine Burdum, cognatus meus, his coram positis : Ivone, decano ; Amalrico, precentore ; Gisleberto, subdecano ; Roberto de Moneta, succentore ; Gaufrido, preposito ; Raherio, preposito ; Ernaldo, archidiacono ; Roberto, cancellario ; Odone, presbitero ; Henrico, presbitero ; Gisleberto de Ver ; Willelmo de Juriaco, sacerdote ; Fulcherio, presbitero de Orerio ; Gisleberto, subdecani nepote, hanc venditionem et concessionem super altare beate Marie posui. »


1 Au mois de novembre 1249, Ernaud et Evrard de la Puisaye, frères, aumônèrent au Chapitre la cinquième portion du champart qu'ils possédaient à la Framboisière. Quelques années plus tard, Renaud de Beaumont, chanoine, acquit plusieurs terres à la Framboisière, au fief d'Evrard de Villepreux. Ce chevalier prétendit dans la suite que ces terres lui appartenaient, et, au mois de juin 1277, intervint une transaction entre le Chapitre d'une part, Evrard de Villepreux et Béatrix, sa femme, de l'autre ; transaction par laquelle la libre possession des terres de Renaud de Beaumont fut abandonnée au Chapitre. Enfin le 16 mai 1488, les exécuteurs testamentaires de Jacques Ferrant, chanoine de Saint-Piat, acquirent, au nom du Chapitre, sur Jean Trubert, la mairie de la Framboisière et dépendances (Orig. en parch., C. XXXI, F. 2, 3 et 5).

Carta Rotrodi, Ebroicensis episcopi, « de donatione super Illeis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 45 et 25 bis, fol. 20r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Rotrodus1, Dei gracia, Ebroicensis ecclesie humilis minister, omnibus fidelibus tam presentibus quam futuris, salutem in Domino. Notum et scripto nostro ratum esse volumus quod ecclesias de Illeiis2 ecclesie Sancte-Marie Carnoti et monasterio Sancti-Petri Carnoti, utriusque ecclesie jure cognito, concessimus quiete in perpetuum possidendas3, eo tenore ut predicte ecclesie Sancte-Marie et Sancti-Petri totam decimam habeant, excepta decima terre quatuor carrucarum quam monachi de Strata4 colunt, quarum decimam idem monachi, donatione nostra et auctoritate, sibi quietam defendunt, et excepta tercia garba de Vileta et de feodo qui dicitur Jerosolimitanorum, quam ad opus presbyterorum de Illeiis detinuimus, que antea erat eorumdem sacerdotum. Siquidem canonici Sancte-Marie et monachi Sancti-Petri annuatim dabunt presbyteris de Illeiis, pro messione5, quinque modios, tres scilicet de hybernagio et unum de ordeo et alterum de avena. Porro, decedentibus presbyteris, presentationem subrogandorum ecclesie Beate-Marie et Sancti-Petri concessimus, et duas partes lane et duas partes candelarum, in his videlicet quinque festis : , , , . Reliqua autem que altario6 pertinent, sicuti agnos et porcellos et decimam lini et chanvre, jure sacerdotali, presbyteri sibi habeant et decimam vini vinearum que tunc erant in parrochia illa quando hec donatio facta est, sic tamen ut, si forte alie vinee in toto territorio de Illeiis plantarentur, decime earum Beate-Marie et Sancti-Petri essent. Si autem que tunc erant vinee ad terram arabilem reverterentur, decima illius terre in jus predictarum ecclesiarum Sancte-Marie et Sancti-Petri veniret. Sed et concessimus quod si forte aliqui laicorum qui in parrochia de Illeiis decimas tenent, eas ecclesie Beate-Marie et Sancti-Petri concederent, vel si predicte ecclesie ipsas aliqua ratione sibi perquirere possent, cas illis habendas auctoritate nostra confirmamus. Dominus quoque Symon de Aneto, qui tunc erat dominus Illeiarum, has ecclesias, in presentia nostra, apud Coldras, concessit habendas in perpetuum ecclesie Beate-Marie Carnoti et monachis Sancti-Petri. Hoc etiam notum vobis esse volumus et ratum permanere quod Wuillelmus Golferius concessit monachis Sancti-Petri, in presentia nostra, apud Britolium, quicquid juris in predictis ecclesiis et decimis prius habuerat. Hoc quoque prius in presentia nostra diffinitum est quod dominus Robertus, qui tunc erat Carnotensis episcopus, medietatem hujus decime ad ecclesiam suam pertinentem, concedente ibidem Capitulo suo, in vita sua possideret et post ejus decessum in dominium Capituli veniret7 ; unde et Capitulum ejus anniversarium singulis annis ageret, et totum redditum medietatis hujus decime, in anniversaria die obitus sui, canonicis et clericis chori qui anniversario interessent divideret, prout eis idem episcopus, vel in vita vel in decessu suo, litteris et sigillo suo institueret. Laboraverat enim in restituenda hac decima et ecclesie sue et ecclesie Beati-Petri. Actum Carnoti, publice, in capitulo Beate-Marie, anno ab incarnatione Domini MºCºLVIIº, in presentia mea et domini Roberti, tunc Carnotensis episcopi, et sui Capituli ; residentibus ibidem nobiscum : Willelmo, decano ecclesie nostre, et sacerdotibus de Illeiis Herberto et Gosberto, et plerisque aliis clericis nostris quos in comitatu nostro tunc habemus. Quod ut ratum per succedentia tempora perseveret, scriptum inde sollempniter factum sigilli nostri impressione munivimus. Hoc factum est, salvo per omnia jure nostro pontificali, videntibus Herberto, sacrista ; Roberto de Novo-Burgo, nepote nostro, canonico ecclesie nostre ; Daniele, capellano ; Gauterio de Ulmeia et Rotrodo, canonico8. »


1 Rotrou de Beaumont-le-Roger, évêque d'Evreux (1139-1164).
2 Les cures de Notre-Dame et de Saint-Martin d'Illiers-l'Évêque furent réunies par lettres-patentes du mois de décembre 1773.
3 Nous publierons un acte du mois de mars 1202, par lequel l'abbaye de Saint-Père abandonna au Chapitre ce qu'elle possédait à Illiers.
4 L'abbaye de l'Estrée, ordre de Citeaux, au diocèse d'Evreux, fut fondée en 1144 par Rahier de Donjon, seigneur de Musy.
5 On entendait par messio une redevance en nature, payable au curé lorsque la dîme passait entre les mains de tiers décimateurs. Cette redevance était tantôt à la charge des paroissiens, tantôt à celle des décimateurs, suivant les conventions.
6 Altarium signifie ici, comme altalagium, altaragium, l'ensemble des droits utiles attachés au service d'une église et dûs au desservant, tels que les dîmes des récoltes et des petits animaux, et les menues oblations de pain, vin et cire.
7 L'abandon stipulé par Robert n'eut pas lieu ; mais, comme nous l'avons déjà dit, p. 129, note 1, en 1225, Gautier, évêque de Chartres, céda au Chapitre ce qu'il possédait à Illiers, recevant en échange tout ce que le Chapitre possédait à la Ville-aux-Clercs.
8 Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie, confirma la même année la concession de Rotrou, en présence de ces témoins : Jodoco, Turonensi archiepiscopo, et Philippo, Baiocensi, et Arnoldo, Lexoviensi, et Willelmo, Cenomannensi, et Jodoco, Saresberensi, et Matheo, Andegavensi, episcopis ; et Thoma, cancellario ; et Roberto de Novo-Burgo ; et Ricardo de Luci. Apud Cenomannum. Gilles, évêque d'Évreux, successeur de Rotrou devenu archévêque de Rouen, confirma au Chapitre de Chartres et au monastère de Saint-Père l'église d'Illiers, les dîmes et autres biens appartenant à ladite église, avec le droit de présentation à la cure dudit lieu, toute juridiction réservée audit évêque et à ses successeurs. (Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 45, et 28 bis, fº 19 vº)

« Carta Capituli de donatione hospitum de Lonvillario. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1458 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LVIII, E, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 89 et 28 bis, fol. 41 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Quoniam que in tempore fiunt lege temporis cito pretereunt et a memoria dilabuntur, antiquorum viva discretio negociorum formulas litterarum monumentis tradere consuevit ; deprehendit enim litterarum beneficio posse fragilis memorie defectibus subveniri. Ad exemplar igitur nostrorum patrum utile et imitandum, nos quoque, presentium tam quam futurorum, noticie tradere curamus quod canonici Sancti-Vincentii-de-Bosco1 ecclesie Carnotensi hospites de Lonvillario, quos diu tenuerant, réliquerunt. Id autem concesserunt et dederunt, pro remedio animarum suarum, domini ejusdem ville Baldricus et Raherius, frater ejus, et filii Baldrici Stephanus, Willelmus, Vivianus de Bursariis de cujus feodo res manebat, Hugo Gervasii de Castello-Novo2. Predictorum autem virorum rogatu, Beate-Marie Carnotensis canonici hospites pretaxatos Willelmo filio Baldrici, cum unius substitucione heredis, concesserunt ; hoc videlicet pacto quod singulis annis singuli hospites xviii denarios redderent, et si hospites illi sibi invicem forisfacerent, vel alii, per manum predicti Willelmi vel servientis ejus, consilio tamen Capituli, emendaretur. Hoc autem diffinitum est, Baldrico vivente, in capitulo Sancte-Marie, Gosleno episcopo presente3. Post mortem vero Baldrici, Philippus, filius ejus, cui terram concesserat assensu Willelmi fratris ejus, qui Willelmus major natu erat, Philippus, inquam, prefinitam elaboravit frangere constitutionem. Revocatus autem postea, tum per justiciam ecclesie, tum per judicium, factam a patre suo concessit donationem ; et in signum infrangibilis donationis ipse et Willelmus frater super altare cultellum, coram dominis ecclesie, confregerunt. Hoc autem iterum factum est in capitulo, anno ab incarnatione Domini MºCºLºIXº, regnante Lodovico, Roberto sancte sedis episcopo, presente Ivone, decano ; Hugone, precentore ; Hugone, subdecano ; Roberto, succentore ; Pagano, archidiacono ; Odone, preposito ; Gaufrido, preposito ; Raherio, preposito ; Odone, presbitero ; Milone, presbitero, et aliis tam diaconis quam subdiaconis ; presentibus : Huberto Chotart4, Ernaudo de Poncellis, Gisleberto de Tardeis5, Ernaudo de Folieto, Garino de Galardone, Amarrico Goaudi, Guidone de Crechis, Gervasio de Brueria. »


1 L'abbaye de Saint-Vincent-aux-Bois, ordre de saint Augustin, au diocèse de Chartres, fut fondée en 1119 par Hugues Ier, seigneur de Châteauneuf.
2 Hugues II, seigneur de Châteauneuf, fils de Gervais Ier et de Mabile (11..-1160). Ce puissant seigneur qui avait épousé Alberède, fille de Robert III, comte de Meulan, et d'Élisabeth de Vermandois, fit reconstruire le donjon de Châteauneuf.
3 C'est-à-dire antérieurement au 1er février 1155, date de la mort de Goslein de Lèves, d'après le Nécrologe.
4 Hubert Chotard, fils de Chotard, qualifié amicus monachorum dans un titre de l'abbaye de Saint-Père, de 1101-1129 (Cart., p. 298), et neveu de l'archidiacre Landry, était allié à la famille chartraine de la Porte-Morard et possédait des biens dans le voisinage du couvent. Son nom et celui de son frère Hugues se rencontrent dans plusieurs actes de Saint-Père.
5 Gislebert de Tardais prit part à la troisième croisade en 1190. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir ; Titres de Saint-Cheron.)

Alexandri tertii, papæ, « de libertate claustri et domorum familiarium. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri episcopo et dilectis filiis decano, capitulo et clero Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Cum a tempore bone memorie Ivonis, quondam Carnotensis episcopi, claustrum Carnotense, domus et servientes ecclesiarum vestrarum ea usi sunt continue libertate et immunitate gavisi ut nulla secularis potestas aliquam in eis ditionem vel correctionem habuerit, ne contra prescriptam consuetudinem vexari ulterius aliqua ratione possitis, prescriptam immunitatem confirmari auctoritate apostolica postulastis. Nos itaque paci vestre paterna volentes sollicitudine providere, claustri, domorum et familiarum vestrarum libertatem, quam a temporibus prefati episcopi habuisse nescuntur, auctoritate apostolica confirmamus et presentis scripti patrocinio communimus. Statuentes, etc..... Datum Laterani, iiii nonas martii1. »


1 Voir ci-dessus nº XXIV.

Godescalli, abbatis Bonevallensis, super dono cujusdam terræ juxta Prata-Episcopi.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 106 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis tam presentibus quam futuris notum sit quod Arnoldus, qui ecclesie Bonevallensis minister exstitit1, domno Gaufrido, Carnotensi episcopo, quandam vendidit terrulam, juxta prata ejusdem episcopi constitutam. Quod factum domnus Godescallus2 postea concessit, qui, favente Deo, post Arnaldum pastoralem in eadem ecclesia dignitatem obtinuit. Hoc etiam universus ejusdem cenobii conventus approbavit, scriptoque confirmavit ; scilicet, ut eandem terram domnus Gaufridus, Carnotensis episcopus, in perpetuum liberam possideat, et, absque calumpnia, quicquid aliud sibi placuerit de eadem terra faciat. »


1 Arnaud de Chartres, abbé de Bonneval (1144-1156), connu par ses ouvrages théologiques et par sa liaison avec saint Bernard qui, peu de jours avant sa mort (20 août 1153), lui écrivit sa dernière lettre.
2 Godescal n'est pas cité parmi les abbés de Bonneval par les auteurs du Gallia christiana, qui font succéder à Arnaud H. ou G., Hubert, Herbert, Hugues ou Geoffroy ; mais en exprimant leurs doutes sur l'existence de cet abbé H., préférant, disent-ils, croire qu'on s'est trompé en transformant en H. le G., lettre initiale de Geoffroy, nom qu'ils adoptent pour celui du successeur d'Arnaud. Nous voyons par cette pièce que le G. doit être interprété par Godescal et non par Geoffroy.

Alexandri papæ tertii, de possessionibus episcoporum Carnotensium.

  • a Jaffé, Reg. pont. rom., p. 688, n° 7227.
  • b Gall. christ., tome VIII, instr., p. 337.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Roberto, Carnotensium episcopo, ejusque successoribus canonice substituendis in perpetuum. Et ordo rationis expostulat, et ecclesiastice utilitatis consideratio nos invitat fratres et coepiscopos nostros ampliori caritate diligere, et commissas eorum gubernationi ecclesias patrocinio sedis apostolice propensius communire, quatinus in suscepti executione officii tanto vigilantiores possint semper existere, quanto se a pravorum incursibus securiores viderint permanere. Eapropter, venerabilis in Christo frater, Roberte episcope, tuis justis postulationibus benigno concurrentes assensu, ad exemplar felicis recordationis Adriani pape1 predecessoris nostri, Carnotensem ecclesiam, cui auctore Deo presidere dinosceris, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus, et presentis scripti privilegio communimus, statuentes ut quascumque possessiones, quecumque bona in presentiarum juste et canonice possides, aut in futurum, concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis, Deo propicio, poteris adipisci, firma tibi tuisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis : abbatiam Sancti-Andree, theloneum2, census et alias possessiones ac redditus, quos habes in civitate Carnotensi cum immunitate sua ; item Fraxinetum, Basoche, Bercherie, Chambleium, Ermenodivillam, Pontem-Goeni, Balneolum, Mondonvillam, Tertre-Goderani, Spinterie, Theclin, Boscum-Sancti-Martini, Mungerdivillam, Busseium, Vallem-Garengis, Galdum-Sancti-Stephani, Loun, Pontem-Ebrardi, cum omnibus illarum villarum pertinentiis, casamenta etiam et feoda, et omnia alia que ad jus et mensam Carnotensis ecclesie pertinent. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat prefatam ecclesiam temere perturbare, vel predictam abbatiam, et reliquas possessiones a mensa episcopi quocumque modo alienare, seu in personatum concedere, auferre, vel ablatas retinere, minuere, seu quibuslibet vexationibus fatigare, sed omnia illibata et integra conserventur eorum pro quorum gubernatione et sustentatione concessa sunt, usibus omnimodis profutura, salva nimirum apostolice sedis auctoritate. Si qua igitur in futurum, etc. ....... Datum per manum Normanni, sancte Romane ecclesie subdiaconi et notarii, . Subscripserunt : Alexander, catholice ecclesie episcopus ; Hubaldus, Hostiensis episcopus3 ; Bernardus, Portuensis et Sancte-Rufine episcopus4 ; Galterus, Albanensis episcopus5 ; Hubaldus, presbiter cardinalis tituli Sancte-Crucis-in-Jerusalem6 ; Henricus, presbiter cardinalis tituli Sanctorum Nerei et Achillei7 ; Albertus, presbiter cardinalis tituli Sancti-Laurentii-in-Lucina8 ; Guillelmus, presbiter cardinalis tituli Sancti-Petri-ad-Vincula9 ; Jacintus, diaconus cardinalis Sancte-Marie-in-Cosmedin10 ; Odo, diaconus cardinalis Sancti-Nicolai-in-Carcere-Tuliano11 ; Ardicio, diaconus cardinalis Sancti-Theodori12 ; Boso, diaconus cardinalis Sanctorum Cosme et Damiani13 ; Chintius, diaconus cardinalis Sancti-Adriani14 ; Johannes, diaconus cardinalis Sancte-Marie-in-Porticu15. »


1 Adrien IV (1154-1159). La bulle de ce pontife ne nous est pas connue.
2 Theloneum, tonlieu, droit d'entrée ou de passage imposé sur certaines denrées ou marchandises.
3 Hubald Allucingoli, cardinal du titre de Sainte-Praxède, évêque d'Ostie, élu pape en 1181, à la mort d'Alexandre III, sous le nom de Lucius III.
4 Bernard, dit de Rennes, disciple de saint Bernard de Clairvaux, d'abord chanoine régulier de Saint-Frigidien de Lucques, puis cardinal du titre de Saint-Clément et évêque de Porto. Envoyé en Allemagne comme légat en 1151, il participa à la déposition de Henri, archevêque de Mayence. Il mourut vers 1163.
5 Gautier, évêque d'Albano, cardinal en 1159, mort en 1178.
6 Hubald ou Hubert Caccianemici, parent de Lucius II qui le créa cardinal en 1144, mort vers 1163.
7 Henri Moricotti, religieux de l'ordre de Citeaux, cardinal en 1150, légat en Sicile, en Allemagne, en France et en Angleterre, mort en 1179.
8 Albert de Mora, élu pape en 1187, sous le nom de Grégoire VIII.
9 Guillaume Matingus, d'abord archidiacre de Pavie, puis cardinal et légat en Allemagne et en France, mort en 1177.
10 Hyacinthe Bobocard, élu pape en 1191, sous le nom de Célestin III.
11 Eudes ou Otton, cardinal en 1150, légat en Espagne.
12 Ardicio, évêque de Cumes, cardinal en 1150.
13 Boson, neveu d'Adrien IV (Breakspear), cardinal en 1155, puis légat en Portugal.
14 Cinthio Papi, parent d'Innocent II, cardinal en 1158.
15 Jean Conti, cardinal-diacre, puis évêque de Palestrine et légat en France, mort en 1196.

Alexandri papæ, Ludovico, Francorum regi, de receptione episcopi consecrati.

  • a Gallia christ., tome VIII, instr., p. 308.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, carissimo in Christo filio Ludovico, illustri Francorum regi, salutem et apostolicam benedictionem. Dilectum filium nostrum Willelmum, Carnotensem electum1, ad nostram presentiam venientem, tum magnificentie tue obtentu, tum totius sanguinis sui respectu, et sue honestatis ac probitatis intuitu, paterna benignitate suscepimus, et ipsum, dum apud nos fuit, prout decuit, honeste ac benigne tractantes, in suis petitionibus prompto animo curavimus exaudire. Eum itaque, cum amoris nostre et gratie plenitudine, ad propria remittentes, licet de superabundanti quodam modo videatur, regie excellentie propensius commendantes, serenitatem tuam per apostolica scripta rogamus, monemus et exhortamur attentius, quatenus ipsum, pro reverentia beati Petri ; ac nostra, et sue nobilitatis ac devotionis intuitu, diligere, manu tenere propensius et honorare intendas, et in justicia sua et commisse sibi ecclesie attentius confovere : ut ipse idem circa regiam magnificentiam devotior omni tempore et fidelior apparere debeat, et nos quoque excellentie tue teneamur propter hoc gratiarum actiones uberrimas exhibere. Rogamus ad hec celsitudinem tuam, et in Domino commonemus, quatenus causam ecclesie, quam velut propriam suscepisti tuendam, manu tenere satagas, et viriliter defensare, et ad exaltationem et incrementum ecclesie, sicut hactenus magnanimiter fecisse dinosceris2, studium et operam constanter impendas, et ad hoc, sicut rex christianissimus et magnificus princeps, modis omnibus elabores. ...... Datum apud Montem-Pessulanum, . »


1 Guillaume de Champagne, dit aux Blanches-Mains (1165-1176). Ce prélat ne fut sacré qu'en décembre 1168, et porta jusque-là le titre d'élu de Chartres. Archevêque de Sens de 1168 à 1176, tout en conservant l'évêché de Chartres, il passa à l'archevêché de Reims qu'il tint jusqu'en 1202. Le pape Alexandre III le fit cardinal du titre de Sainte-Sabine en 1180. Le Nécrologe renferme, sous la date du 8 des ides de septembre, l'éloge complet de cet illustre prélat, qui fut mêlé à toutes les grandes affaires de son siècle, en sa double qualité de légat du Pape et d'oncle de Philippe-Auguste.
2 Louis VII venait d'accueillir à sa cour et de défendre contre le roi d'Angleterre Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, expulsé de son siége.

« Manasse, Aurelianensis episcopi, super capella de Merroliis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1458 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVI, FF, 1).
  • B Cart. capellarum, fol. 9v°.
  • C Bibl. nat. de France, carton 28, p. 68 et 28 bis, fol. 31r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Manasses1, Dei gratia, Aurelianensis ecclesie minister humilis, omnibus notificamus quia, nobis astantibus, requisivit Carnotense Capitulum, in presentia domini nostri G[uillelmi], Carnotensis electi, Garnerius Rufus2, ut, licentia sui3, liceret ei constituere capellam, in honore beate Marie et sancti Jacobi, apud Merrolias, salvo jure ecclesie Sancti-Laurentii, ad quam spectaret, de omnibus ; ita tamen quod presbiter Sancti-Laurentii omnia christianitatis offitia prefato Garnerio exhibebit et familie ipsius et omnibus hominibus terre illius apud eandem ecclesiam, excepta corporum sepultura que apud matricem ecclesiam sepelientur. Electus autem et canonici, precibus nostris et ejusdem Garnerii adquiescentes, juste petitioni gratum prebuerunt assensum4. Ut autem tantum benefitium aliqua sequeretur remuneratio, sepenominatus Garnerius presbitero Beati-Laurentii, qui capelle deserviet de Merroliis, unum modium frumenti, mensura Balgentiacensi mensuratum, singulis annis, habendum, et unum modium melioris quam habebit martialis annone, eadem mensura mensurate, dedit et concessit. Si vero aliquis, quod absit, contra stabilitatem hanc conabitur insultare, nos in illum gladio Spiritus-Sancti insurgemus et consulari justicia errorem vindicabimus. Quod ut ratum permaneret et perpetue stabilitatis munimen obtineret, scripto commendari et sigilli nostri auctoritate corroborari precepimus. Actum publice Carnotis, anno incarnati Verbi MºCºLXºVº. Ordinatis in ecclesia Sancte-Crucis majoribus personis : Johanne, decano ; Guillelmo, cantore ; Hugone, subdecano ; Manasses, capicerio ; cancellario nullo. »


1 Manassès II de Garlande, évêque d'Orléans (1146-1186).
2 Le nom de Leroux était très-commun dans le pays Chartrain, au XIIe siècle, parmi la noblesse de second ordre : les titres de l'abbaye de Saint-Père nous font connaître des individus de ce nom à Abonville, Vert-en-Drouais, Breval, Alluyes, Brou, etc. ; mais Garnier Leroux, dont il est question dans cette charte, paraît appartenir à une autre famille, car, dans les lettres que le Chapitre de Chartres lui accorda pour autoriser la construction de la chapelle de Marolles, il est qualifié de miles Balgentiacensis.
3 La cure de Saint-Laurent-des-Bois, qui était à la collation du Chapitre comme appartenant à la seconde portion de Dunois, lui fut enlevée en 1706 par un compromis passé avec David-Nicolas de Berthier, premier évêque de Blois.
4 Les lettres du Chapitre de Chartres accordant à Garnier Leroux l'autorisation de construire la chapelle de Marolles, salvo jure chrismatis ecclesie, sont datées de 1166 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, cart. capellarum, fº 40 vº. — Bibl. Imp., cart. 28, p. 71 et 28 bis, fº 32 vº). Dans cette charte, on voit figurer la femme de Garnier, Maria et son fils Garnerius.

« Carta Carnotensis electi, de vino, » abbatiæ Sancti-Ebrulfi pertinenti, apud Carnotum.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1141 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXXV, B, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Willelmus, Dei gratia, Carnotensis electus, tam futuris quam presentibus notum facio quod Ivo de Hisleriis1, cum adversus eum monachi Sancti-Ebrulfi2 tres modios vini, ex dono Girardi Boelli, annuatim solvendos reclamarent, ille, acceptis ab eisdem monachis et ab ipsorum testibus juramentis, eis, in presentia nostra, quod requirebant libere et quiete concessit. Hoc ut ratum esset, sigillo nostro confirmavimus3. »


1 Voir p. 106, note 10.
2 Saint-Evroul, monastère de l'ordre de saint Benoît, au diocèse de Lisieux, fondé dès le VIe ou VIIe siècle.

3 En 1246-47, au mois de mars, Geoffroy d'Ouarville, chanoine de Chartres, reconnaît devoir chaque année à l'abbaye de Saint-Evroul la somme de quarante sous chartrains pour la ferme trium modiorum vini quos ipsi habent in decima que fuit Girardi, quondam dicti Boel, militis, apud Carnotum. Geoffroy d'Ouarville possédait cette ferme comme héritier en partie de Girard Boël, dont son père Renaud II avait épousé la fille, Hermengarde.

En 1255-56, au mois de janvier, le même Geoffroy confirme à l'abbaye de Saint-Evroul le don de ces trois muids de vin fait par Girard Boël, son aïeul.

En 1260-61, le jeudi avant la Purification, Richard, abbé de Saint-Evroul et le couvent dudit lieu vendent ces trois muids de vin au Chapitre de Chartres pour 30 livres tournois.

Le même jour, Foulques, évêque de Lisieux, confirme cette vente. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XXXV, B, 2, 3 et 4.)

« De redditibus Matutinarum, et quod nulli duo concedantur honores nec personis alibi commorantibus. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 5; et carton 28 bis, fol. 2 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Gaufrido decano1 ceterisque canonicis Carnotensis ecclesie, tam presentibus quam futuris, canonice substituendis in perpetuum. Quotiens illud a nobis petitur quod religioni et honestati convenire dinoscitur, animo nos decet libenti concedere et petentium desideriis congruum suffragium impartiri : sicut enim injusta petentibus nullus est tribuendus effectus, ita legitima postulantium non est differenda petitio. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus et prefatam Dei genitricis semper virginis Marie ecclesiam in qua divino estis obsequio mancipati, ad exemplar sancte recordationis predecessoris nostri Lucii pape, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus et presentis scripti privilegio communimus. Statuentes ut quascumque possessiones, quecumque bona eadem ecclesia in presentiarum juste et canonice possidet, aut in futurum, concessione pontificum, liberalitate regum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis, prestante Domino, poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant2. Illud etiam quod pro servitio ejusdem genitricis Dei et honestate Carnotensis ecclesie a vobis rationabili providentia statutum est, per presentis scripti paginam confirmamus et ratum manere censemus, ut videlicet oblationes altarium de villis vestris, annone de molendinis, minute decimationes, proventus nemorum et quedam alia jam a vestra discretione concessa, vel in antea concedenda, usibus fratrum qui ad Matutinas et ad missam assidui fuerint perpetuo cedant, ita videlicet ut qui eisdem servitiis non interfuerint nequaquam in eis partem recipiant3. Preterea quum, juxta beati. Gregorii sentenciam, singula ecclesiastici juris officia singulis quibusque personis sigillatim committi debent, prohibemus de cetero ut nulli duos honores in eadem ecclesia concedantur, nec prepositure sive personatus ejusdem ecclesie personis alibi commorantibus tribuantur. Decernimus ergo, etc. ...... 4»


1 Geoffroy, doyen (1165-1201).
2 Le pape Clément IV, par une bulle datée de Viterbe, le 3 des calendes de novembre, la seconde année de son pontificat (1266), confirma cette clause de la bulle d'Alexandre III (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. X, A, 11 ter).
3 En vertu de cette disposition que nous retrouverons dans plusieurs autres bulles, le fonds ou compte des Matiniers devint un des plus importants du budget des chanoines et assura le service des matines par l'attrait d'une juste rémunération.
4 La date de cette bulle manque absolument dans les copies des Cartulaires ; nous n'avons eu pour nous guider que le nom du pape et celui du doyen.

Echange entre les secrétaires du Chapitre et le nommé Ansold, closier de l'évêque, par lequel ledit Ansold leur abandonne quelques terres qu'il avait à Sandarville, pour et en contr'échange de quelques autres terres sises proche la maison dudit Ansold.

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir. Inventaire du Chapitre, carton CX, A, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Carta Ludovici, regis, « quod non reclamaret consuetudinem pro eo quod homines nostri inerant in exercitum suum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 74; et carton 28 bis, fol. 34 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Ego Ludovicus, Dei gracia, Francorum rex : quanto eminentius ecclesiam Carnotensem diligimus, tanto minus eam affligere et dignitatem cleri humiliare volumus. Unde notum facimus omnibus, futuris sicut et presentibus, quia ex eo quod homines predicte ecclesie, anno incarnationis dominice MºCºLXVIIº, venerunt in exercitum nostrum1, nullam in postmodum super ecclesiam et homines clamabimus consuetudinem quam prius non habuissemus. Quod ut ratum sit, sigillo nostro muniri et nominis nostri karactere signari fecimus. Actum Parisius, . »


1 Lors de l'expédition de Louis-le-Jeune contre Henri II dans le Vexin normand.

« Super quibusdam terris in prepositura de Auvers. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 89; et carton 28 bis, fol. 40 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Gaufridus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, presentibus et futuris notum facere curavimus quod terras quas tenuerat et excoluerat Herveius, concanonicus noster et prepositus ville que dicitur Auvers1, Petro et heredibus suis concessimus, quiete in perpetuum possidendas, ea scilicet conditione ut quicumque eas possederint, hospites predicte ville permaneant et singulis annis ecclesie nostre campipartem et decimam de prefatis terris integre persolvant. Actum in capitulo nostro, anno dominice incarnationis MºCºLXºVIIIº. Quod ut ratum et inconcussum per succedentia tempora permaneret, presenti cyrographo et sigillo Beate-Marie placuit roborari. »


1 Il ne faut point entendre par ce titre de prévôt d'Auvers une dignité de l'église de Chartres ; ce ne fut que plus de vingt-cinq ans après que les quatre anciens prévôts de l'église prirent le nom des quatre grandes prêtrières, au nombre desquelles était la seigneurie d'Auvers. Hervé était simplement préposé, au nom du Chapitre, à la régie et au gouvernement de cette seigneurie.

« Alexandri pape III, de forinsecis. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 362 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton I, L, 10).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 27; et carton 28 bis, fol. 11v°.
  • a Theodori Penitent., II, 429.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 721, n° 7700.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et canonicis Carnotensibus, salutem et apostolicam benedictionem. Sicut scriptum est quod qui Evangelium annuntiat de Evangelio vivat, et qui altario deservit de altario participet, sic etiam ex eisdem potest manifeste perpendi quod qui altario non deservit ejus non debet beneficiis participare. Inde siquidem est quod nos ecclesiam vestram, que inter minores regni Francorum computari non solet, debitis obsequiis defraudari nolentes, auctoritate apostolica duximus statuendum ut qui in eadem ecclesia vestra de cetero canonizandi fuerint et ibidem mansionarii non extiterint xx solidos tantum de prebenda sua singulis annis percipiant, nec a vobis vel ab ecclesia prescripta magis exigere vel recipere possint, dummodo in ipsius ecclesie obsequis, sicut et mansionarii faciunt, assidue noluerint permanere. Datum Beneventi, 1. »


1 Cette date de l'année 1168-1169 coïncide, d'après l'itinéraire dressé par Jaffé, avec le séjour d'Alexandre III à Bénévent.

Alexandri papæ III, de confirmatione ecclesiæ Beati-Mauricii episcopo Carnotensi

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 3238 (ancienne cote : fonds de la fabrique de Saint-Maurice, B).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio Guillelmo, Carnotensi episcopo, salutem et apostolicam benedictionem. Ex tenore litterarum tuarum accepimus quod ecclesiam Beati-Mauricii Carnotensis de laicorum manibus eripuisti et eam, sine contradictione illorum, pacifice nosceris possidere. Quod utique nos gratum acceptumque tenentes, sollicitudinem tuam in hac parte non modicum commendamus, et eandem ecclesiam tibi et per te successoribus tuis, auctoritate apostolica, confirmamus et presentis scripti patrocinio communimus. Statuentes, etc. ........ Datum Beneventi, . »

Carta Gaufridi, Carnotensis præpositi, « de Benis, » abbatiæ de Tironio concessis.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1549 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Que cito oblivioni tradi possunt et a modernorum deleri memoria, scripto commendare consuevit antiquorum prudentia. Quare ego Gaufridus, Carnotensis prepositus, presentibus et futuris notifico me, in capitulo nostro ecclesie Beate-Marie, de tota illa terra, quam, apud Benas, Geroius, cantor ecclesie Carnotensis, in presentia Gaufridi, pie memorie quondam Carnotensis episcopi, avunculi mei, ecclesie de Tirun contulit, monachos prefate ecclesie revestisse, et contra omnes me defensorem sub mea protectione cepisse1. Plurimis enim evolutis annorum circulis, eam quidam rustici propriis aratris excoluerant ; unde, crescente malicia, quo gratiores esse deberent deteriores fiebant, et inde pro eadem terra injuste monachis calumnias inferebant, eamque ab eis auferre pro posse suo satagebant ; sed, eorum voluntate comperta, recto precurrente clericorum ac laicorum judicio, ab eis abstulimus aliena, monachis reddentes propria. Hujus rei testes sunt : Raherius, prepositus ; Ernaudus de Folet ; Richerius, subcentor ; Petrus de Cuneo-Muri ; Hubertus Hortolanus ; Petrus de Hosemio. »


1 Vers la même époque, Guillaume, archevêque de Sens, confirma cette sauvegarde de Geoffroy en faveur de l'abbaye de Thiron (Orig. en parch., ibid., id.).

« Super augmento census debiti a domino Galardonis et quadam pace facta inter dominum Galardonis et quosdam homines de Gaivilla. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 55; et carton 28 bis, fol. 25r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis presentibus et futuris notum facere curavimus quod Hugo de Galardone1, cum homines Beate-Marie, in quos nichil juris habebat, Robertum, filium Hugonis de Gaisvilla, et Garinum, Ernaldi filium, nimis duriter tractasset, utrumque oculis et genitalibus privando, tandem a nobis et a predictis hominibus nostris eorumque cognatione hujusmodi satisfactionis remedio veniam obtinuit, sicque inter utramque partem pax composita est, et securitas hinc et inde restituta est atque firmata : prefatus siquidem Hugo censui quinque solidorum quem nobis annuatim tam ipse quam pater suus reddere solitus erat censum triplicem adjecit, sicque, in summa, viginti solidos firmissime pepigit Capitulo Beate-Marie, singulis annis, , a se et ab heredibus suis, qui sibi in Galardonis dominationem succederent, in perpetuum persolvendos. Hoc autem fecit, tum pro bono pacis, tum pro pascuis sibi a Capitulo concessis, ut ea deinceps liberius et quietius tam ipse quam heredes sui possiderent quamdiu pretaxatam census summam, viginti scilicet solidos, annuatim, ut dictum est, Capitulo persolverent. Prenominatis vero hominibus nostris, quibus tam tristem atque probrosam membrorum mutilationem intulerat, hanc rependit honorificentiam, solatiumque miserie, atque inopie relevationem : amborum quippe, nunc illius nunc istius, manibus manus suas interserens, utrique ipse hominium fecit2 duosque illis annone modios equipollentis annone refectorii nostri, unicuique suum, dum uterque viveret, pepigit se annuatim daturum, in festivitate sancti Remigii ; quod si alterum eorum mori contingeret, superstiti unum modium, in predicta festivitate, annuatim exsolveret. Preterea plerique militum ejusdem Hugonis, eadem de causa qua et dominus suus, sepedictis Roberto et Garino et quibusdam consanguineis eorum hominia fecerunt. Actum in capitulo nostro anno dominice incarnationis MºCºLXºIXº. Quod ut ratum et stabile permaneret, placuit scripto mandari et sigillo Beate-Marie communiri. Nomina vero eorum qui huic rei interfuerunt placuit subscribi : Gaufridus, decanus ; Amauricus, precentor ; Gislebertus, subdecanus ; Richerius, succentor ; Robertus, cancellarius ; Milo, archidiaconus ; Mathias, archidiaconus ; Gauterius, archidiaconus ; Robertus, archidiaconus ; Ernaldus, archidiaconus ; Gaufridus, prepositus ; Raherius, prepositus ; Haimo, capicerius ; Hubertus, camerarius ; Garinus, presbyter ; Guillelmus, presbyter de Nogento ; Lambertus, presbyter ; Henricus, presbyter ; Willelmus de Jureio ; Fulcherius, presbyter ; Herbertus, presbyter ; Briennius, presbyter ; Gislebertus, diaconus ; Nivelo, diaconus ; Gislebertus, diaconus ; Gaufridus, diaconus ; Guismondus, diaconus ; Milo, subdiaconus ; Gervasius, subdiaconus ; Balduinus, subdiaconus ; Nicholaus, subdiaconus ; Hugo, subdiaconus ; Guido, subdiaconus ; Henricus, subdiaconus ; Godefridus, subdiaconus ; Aucherius, subdiaconus. Ex parte autem sepedicti Hugonis interfuerunt isti : Robertus de Specula3 ; Willelmus, prepositus de Galardone ; Petrus, presbyter. »


1 Hugues, seigneur de Gallardon (1164-1188). Voir, sur la généalogie des seigneurs de Gallardon, l'étude de M. L. Merlet, insérée dans le second volume des Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, p. 283.
2 Hominium représente ici l'homagium de paga de la Coutume de Normandie (Part. I, cap. xxx, ex Cod. reg., 4651. — Du Cange, verbo homagium), c'est-à-dire l'aveu de l'injure et la promesse faite par l'offenseur à l'offensé de garder dorénavant la paix refformée entre eux. Cette promesse se trouvait garantie, dans l'espèce, par les hommages des chevaliers de la suite du sire de Gallardon. On s'étonnerait de cette démarche humiliante d'un seigneur du XIIe siècle envers des hommes de corps, si l'on ne savait qu'elle était dictée par le Chapitre de Chartres, seigneur des plus puissants, qui, lésé dans sa chose et dans ses droits de haut-justicier, exigeait non-seulement des dommages-intérêts, mais une réparation publique de l'outrage fait à sa justice dans la personne de ses sujets. Nous verrons dans la suite de ce Cartulaire, à l'année 1212, un exemple encore plus frappant d'une sévère expiation imposée par le Chapitre au seigneur de Gallardon.
3 Robert de Specula, chevalier, était fils du seigneur de la Bâte, de la Baata, et de Guiburge, sœur d'Adam de la Chapelle (Cart. des Vaux-de-Cernay, nos XXXI et LXVII).

« Capituli Carnotensis, super molendino et prato de Valcellis. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2618 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXVI, D, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 88; et carton 28 bis, fol. 40v°.
  • C Fragment d'un cartulaire du XVe siècle appartenant à M. E. Lefèvre, fol. 34 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, presentibus et futuris notum facere curavimus, quod controversia que inter nos et servientem nostrum Guillelmum, majorem de Maigneriis, orta erat, super molendino de Valcellis1 et prato quod eidem molendino proximum est2, tali demum compositione ad pacem et concordiam est redacta : concessimus siquidem prenominato majori predictum molendinum, cum molta3 consueta, hereditario jure possidendum, tali scilicet tenore ut ipse et heredes sui, sibi in ejusdem molendini possessionem successuri, Capitulo, singulis annis, pro modiatione, persolvant vi modios annone4, talis qualem accipiemus ab aliis quibus commissa sunt vel erunt cetera Capituli molendina. Ipse autem abjuravit pratum supradictum et concessit illud Capitulo libere et quiete perpetuo habendum. Actum in capitulo nostro, anno Dominice incarnationis MºCºLXIXº. Quod ut ratum et stabile permaneat presenti cyrographo et auctoritate sigilli Beate-Marie placuit roborari. »


1 Au lieu de Valcellis, le cart. 28 bis porte, en interligne, d'une écriture plus moderne, le nom de Cepeio.
2 Au mois de novembre 1243, Bobon, chantre, acquit, au nom du Chapitre, de Guillaume, maire de Mignières, et Agnès sa femme, cinq muids de blé de rente sur le moulin de Vaucelles, moyennant le prix de cent livres chartraines (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. LXXXVI, D, 1).
3 Molta, redevance en nature ou en argent, due par les sujets banniers pour la mouture de leurs grains dans les moulins seigneuriaux.
4 Le Chapitre rentra en possession du moulin de Vaucelles, apparemment faute de paiement des redevances en grains mentionnées dans les actes de 1169 et 1243. En 1470, il donna à bail emphythéotique la place dudit moulin qui fut reconstruit à cette époque. Enfin, en 1673, il concéda, à rente foncière et seigneuriale, à Marin Gillet, le biez de rivière et place dudit moulin (Original en parchemin. Areh. d'Eure-et-Loir, C. LXXXVI, D, 4 et 7).

« De quadam pace, facta inter Capitulum et Raherium de Montiniaco. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 95 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Wuillelmus, Dei gracia, Senonensis archiepiscopus et apostolice sedis legatus, notum fieri volo presentibus et futuris contencionem quandam, que inter canonicos Beate-Marie Carnotensis matris ecclesie et Raherium de Montiniaco diu duraverat, coram nobis decisam et transactione que infra scribitur terminatam. Concesserat et in perpetuum donaverat Odo et filius ejus Raherius1 canonicis decimam et primicias tocius Gaudi-Thesaurarii, a vado Tronelli usque ad propriam terram Oigniaci, et tocius juvenis foreste, cum crescentiis suis. Quia vero predictus Raherius, predicti Odonis filius, huic concessioni et dono, tempore nostro, in quibusdam contrarius, in quibusdam consentiens erat, ipsum et canonicos, in presentia nostra, compositione que sequitur in idem fecimus consentire. In territorio Nove-Fontenelle canonici primicias et decimas ex integro percipient, sicut et ante diem transactionis hujus, sine contradictione aliqua, percipere soliti erant2. Illud et adjiciendum est quod Raherius vel ejus successor, pro censu de Fontenella, singulis annis, xx solidos, , canonicis Beate-Marie persolvet. In ceteris autem locis qui infra predictos terminos continentur, terragium3 simul et decima per campipartiarium Raherii et successoris ipsius, qui fidelitatem, singulis annis, canonicis jurabit, in unam grangiam, vel, si una non sufficiat, in duas, competentibus locis, constructas, congerentur, ut, trituratis messibus, terciam partem tam grani quam straminis habeant, reliquas duas Raherius aut successor ejus sibi tollat ; et, ad edificationem grangie, cum res ad ipsos devenerit, canonici terciam partem mittent, Raherius vel successor ejus duas. Licebit autem canonicis, si voluerint, servientem proprium ibi habere, qui partem eorum custodiat et fidelitatem Raherio, si exegerit, faciat. Hanc autem terciam partem suam canonici Raherio clerico, predicti Raherii filio, sub annua pensione duorum modiorum annone, in vita sua concesserunt, ita ut modium hibernagii et modium avene canonicis persolvat. Post decessum autem Raherii clerici, de tercia parte sua canonici, secundum predictas conditiones, quod voluerint facient. Fiet autem in loco competenti ecclesia et cimiterium, cui ecclesie presbyter de Fontenella, per se vel per capellanum suum, deserviet. Decedente autem presbytero de Fontenella, alius in ecclesia nova illa, per manum Raherii clerici, si facultas ecclesie suppetat, substituetur. Si vero superstes non fuerit, predicti canonici predictam ecclesiam cuicumque voluerint assignabunt. Sciendum est quod si quis in illo cimiterio, vel in grangia canonicorum et Raherii, excessum fecerit qui ad ecclesiasticam pertineat censuram, episcopus et canonici condignam inde faciant vindictam. Supradicte compositioni curavimus adjicere quatinus, si canonici adversus Templarios de Arevilla, in territorio prenominato, aliquid acquisierint, acquisitio illa dimidia erit canonicorum et dimidia Raherii clerici. Ut autem predicta compositio inviolabiliter et inconcussa conservetur, scriptis eam mandari fecimus et sigilli nostri auctoritate communire curavimus. Actum Carnoti, in palatio episcopali, anno ab incarnatione Domini MºCºLXºIXº, astantibus personis Carnotensis ecclesie et aliis quampluribus quorum nomina notare duximus, videlicet : Gaufrido, decano ; Amalrico, cantore ; Gisleberto, subdecano ; Richerio, succentore ; Milone, archidiacono ; Roberto, cancellario ; Ernaldo, archidiacono ; Roberto, archidiacono ; Gaufrido, preposito ; Raherio, preposito ; Fulcherio, sacerdote ; Herberto, sacerdote ; Willelmo de Novigento ; Gaufrido Bonello ; Gisleberto de Fontanis ; Roberto Pajot ; Balduino de Charisi ; Nicolao Subdecani ; Aucherio Cancellarii ; Raherio de Montiniaco ; Odone, filio ejus4 ; Raherio, clerico ; Willelmo Fremillum ; Bernardo Decano5. »


1 Rahier, seigneur de Montigny, fut, sinon le fondateur, du moins un des principaux bienfaiteurs du prieuré de Saint-Gilles de Montigny-le-Gannelon, de la dépendance de l'abbaye de Marmoutier. Il vivait encore en 1184, année où, du consentement de ses fils Eudes, Hugues et Rahier, il confirme les dons faits à ce prieuré par son père Eudes et sa mère Agnès (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du pr. de Montigny).
2 En 1229, une sentence arbitrale intervenue entre Nicolas de Frescot, chanoine et prêtrier de la Fontenelle, et Geoffroy de Droué, chevalier, régla le droit de dîme et terrage qui devait appartenir à chacune des parties dans le terroir de la Fontenelle. De nouveaux arrêts rendus en 1722 et 1724 contre Louise-Françoise de Raygnier de Boisseleau, femme de François le Bigot, seigneur de Lignière, maintinrent le Chapitre dans le droit de percevoir seul les dîmes sur toutes les terres de la paroisse de la Fontenelle, à raison de quatre gerbes par arpent de blé ensemencé et deux gerbes par arpent ensemencé en mars (Inv. du Chap., C. XXXIII, D, 2, 5, 8 et 9).
3 Le terrage ou champart, car ces deux expressions sont synonymes d'après la Coutume de Chartres (chap. xx, art. cxiii), s'entend du prélèvement fait au profit du seigneur féodal d'une certaine portion des fruits récoltés dans les champs assujettis à cette redevance. Le terrage était en quelque sorte la dîme du seigneur laïc.
4 Eudes, fils aîné de Rahier, ne paraît pas avoir survécu à son père, car ce fut Jean, second fils de Rahier, qui reçut la seigneurie de Montigny-le-Gannelon vers 1190.
5 En juillet 1201, Jean de Montigny et Hugues, son frère, déclarent approuver la transaction faite entre le Chapitre de Chartres et Rahier, leur prédécesseur, au sujet des menues dîmes du Gault (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 96 vº).

« Capitulum Carnotense, super dono decime de Busse, facto a Matheo de Rufino. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 86 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G[aufridus], Beate-Marie Carnotensis decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Que acta sunt scripto placuit commendare, ut qui ea viderint et legerint memoriter teneant et eadem prolata in medium omnem litis materiam in futurum decidant. Sciant itaque universi, tam presentes quam futuri, quod Matheus de Rufin decimam de Busseto, quam particulariter a Terrico Havart1 et a fratre ejus Garino, presbytero, et exinde a Willelmo, majore de Vilemout, et Gilone, fratre ejusdem Willelmi, libere et pacifice acquisitam, diu possederat et tenuerat, pie recordationis affectu, Capitulo Beate-Marie Carnotensis liberam et integram, prout eandem habuerat, in elemosynam erogavit2 ; existente plegio immunitatis Radulfo de Booleto, sub cujus garentia predicta decima continetur ; Petronilla de Rennencort, sorore prefati Mathei, idipsum plegiante et concedente ; utpote sub cujus etiam tutela garantie decima esse comprobatur. Qui, in signum libere immunitatis et benigne concessionis, altare beate Marie propriis manibus humiliter tetigerunt. Ut autem concessioni huic firmiter obligarentur et ne hujus compositionis in futurum possent subterfugere veritati, in rei memoriam, unicuique predictorum, Radulfi scilicet et Petronille, vi nummi singulis annis distribuentur, qui 3, in perpetuum persolventur. Ex parte Capituli hii testes extiterunt : G[aufridus], decanus ; G[islebertus], subdecanus ; Willelmus, succentor ; Gislebertus, camerarius ; Vincentius, comitis prepositus4 ; Robertus de Campis ; Willelmus Champelin ; Goslenus, major de Magneriis ; Raginaldus, major de Moncellis ; Fulcherius, major de Amiliaco. Ex parte domni Mathei hii testes adfuerunt : Hugo de Fai; Radulfus de Orfin. »


1 La famille de Havard posséda sans interruption, de père en fils, la seigneurie de Senantes jusqu'à la fin du XVIIe siècle (1689).

2 En 1209, Robert le Noir céda à l'église de Chartres six deniers de rente qu'il avait à prendre sur la dîme de Buisseau. En 1253, Robert Bouvard et Geoffroy Pichard, frères, ayant été affranchis par le Chapitre, lui donnèrent en récompense trois muids et demi de terre, un hébergement et une ouche, à Buisseau. L'année suivante, Robert Bouvard vendit au Chapitre trois pièces de terre audit lieu, contenant environ douze setiers de terre. Enfin, en 1266, Geoffroy Pichard, devenu châtelain de Blois, amortit, comme seigneur féodal immédiat, une dîme, sise à Buisseau, vendue au Chapitre par Raimbaud de Buisseau et Guillaume de Chavernay (Inv. du Chap. ; C. CXIV, Q, 2, 3, 4 et 5).

En 1563, le Chapitre aliéna la métairie de Buisseau pour les subventions de l'Etat (Original en parchemin. C. CXIV, Q, 10), mais il conserva les dîmes de ce lieu, au sujet desquelles il eut de fréquents débats avec les seigneurs de Villeau et les religieux de Marmoutier.

3 C'est-à-dire depuis le Jeudi-Saint jusqu'au dimanche de la Quasimodo.
4 Vincent, prévôt du comte, vivait dans la seconde moitié du XIIe siècle. Son nom est rappelé, comme ancien prévôt du comte Thibault V, mort en 1191, dans l'enquête faite en 1193 par Michel, archevêque de Sens, au sujet des avoués du Chapitre.

« De donatione Bosci-Richeudis, » ab Hugone de Boteneio facta.

  • A Original en parchemin ; Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1178 (ancienne cote : fonds du Chapitre).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 139; et carton 28 bis, fol. 64 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Quod ad noticiam plurimorum pervenire volumus, provida deliberatione litteralibus monumentis mandare decrevimus. Sciat igitur presens etas omniumque futurorum secutura posteritas Hugonem de Boteneio, suorum concessione filiorum, Willelmi videlicet et Otranni, et Aremburgis uxoris Willelmi primogeniti, et Roberti filii ejusdem Willelmi, quadraginta duos terre agripennos, apud Nemus-Richoldis1, Carnotensi ecclesie Beate-Marie atque Amaurico, ejusdem ecclesie precentori, donavisse, duodecim quidem ab omni consuetudine quietos. Ex illis autem, duodecim decem hominum hospitationi, undecim vero presbytero ejusdem ville, majori duodecim, reliquos vero triginta, quorum oblate communes debebant esse Hugonis et Amaurici precentoris, concessit Hugo et filii ejus Willelmus et Otrannus, et Aremburgis uxor Willelmi, et Robertus, filius ejusdem Willelmi, ecclesie Carnotensi et Amaurico ejusdem ecclesie precentori, ita quod Amauricus vel ejus successor Hugoni supranominato vel ejus heredi duos modios avene, ad mensuram de Nogento, pro modiatione, annuatim, in , persolvat ; tali siquidem pactione quod si terra illorum triginta agripennorum operata fuerit, Hugo vel ejus heres decimam exinde habeat. Preterea donavit Hugo et filii ejus, Willermus scilicet et Otrannus, et Aremburgis uxor Willelmi, et Robertus filius ejus, quoddam nemus quod est juxta pleseium de Nemore-Richeudis, a via que est juxta agripennos usque ad aliam viam que vadit a Nemore-Richeudis ad Bogleinval, et desubtus usque ad terras operatas, Amaurico precentori et ejus successoribus, ita quod Amauricus vel ejus successor Hugoni supradicto vel ejus heredi duos solidos pro censu, , singulis annis, reddat. Huic autem concessioni affuerunt ex utraque parte testes ; ex parte Hugonis affuerunt : Herveus de Cureto ; Hubertus de Herluat2 ; Giroudus major ; ex parte precentoris affuerunt : Paganus de Maerolis ; Radulfus de Cureto ; Robertus de Trembleio ; Vitalis ; Petrus, clericus precentoris. »


1 Le Chapitre céda, par échange, au duc de Noailles, en 1753, tout ce qu'il possédait à Bois-Richeux.
2 La famille d'Herluat paraît avoir été alliée à celle de Boutigny. En 1223, nous voyons Jean de Herluat et Aimery de Boutigny, chevalier, vendre à l'abbaye des Vaux-de-Cernay quatre arpents de terre à Berchères-la-Maingot (Cart. des Vaux-de-Cernay, nº CCXXXII).

« De compositione facta inter prepositum Ebrardiville et ecclesiam Carnotensem super campiparte guesdiorum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 64, et 20 bis, fol. 29 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Quum nonnullas rerum gestarum propter scriptorum inopiam oblivione non dubium est aboleri, magnis ac sapientibus viris visum est que in suis gesta temporibus in subsecuturis etiam vellent inconcussa manere, litterarum assignatione posteris relinquendo ab oblivionis interitu defendere. Hanc igitur providentiam approbantes, ego Gaufridus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis non solum presentium sed et posterorum noticie scribendo tradere curavimus qualiter terminata fuerit controversia que super campiparte et decima guesdiorum1 Ebrardiville orta erat, inter venerabilem fratrem nostrum Almauricum, precentorem ecclesie nostre, tunc temporis predicte precarie procuratorem, et Ansoldum, ejusdem ville prepositum. In curia siquidem incliti regis Anglorum Henrici, apud Montem-Fortem2, a ministris ejusdem curie firmiter definitum est, et a prefato Ansoldo et filiis ejus, fide interposita, confirmatum quod idem Ansoldus et ejus heres de campiparte et decima guesdiorum Ebrardiville quartam solummodo partem a ministro procuratoris Carnotensis ecclesie, singulis annis, accipiet ; reliquas vero tres partes ecclesie nostre procurator in integrum habebit, tali scilicet tenore ut, duobus vel tribus milibus guesdiorum collectis, si Ansoldo vel heredi suo placuerit suam quartam partem accipiat et itidem quartam partem cum totum fuerit collectum3. Deinde sepedictus Ansoldus, et Beatrix, uxor ejus, et filii ejus Robertus et Gaufridus, et Almauricus in capitulum nostrum venerunt et rem, ita ut dictum est, in curia regia apud Montem-Fortem, actam esse recognoverunt atque concesserunt. Insuper Ansoldus et duo filii ejus Robertus et Gaufridus eandem rem se firmiter observaturos esse juraverunt. Acta sunt hec . Que ut rata et stabilia permanerent presentis cyrographi testimonio et auctoritate sigilli Beate-Marie placuit roborari. »


1 La guède (Isatis tinctoria) est une sorte de pastel, très-employé, avant l'introduction de l'indigo, pour la teinture des draps en bleu. Au XIIe siècle, où le métier de la Rivière avait une grande importance à Chartres, la culture de la guède était fort répandue dans le pays. Il existe une ordonnance du comte de Chartres, Jean de Châtillon, donnée au mois d'avril 1268, pour réglementer la vente de la guède (Arch. de l'Emp. ; J. 171/22. — Bibl. nat. de France, mss. fr. 5382.)
2 Simon-le-Chauve, comte d'Evreux et seigneur de Montfort, avait livré à Henri II, roi d'Angleterre, ses forteresses de Montfort, de Rochefort et d'Epernon.
3 En 1188, Geoffroy, doyen, et Aubert de Gallardon, sous-diacre et chanoine de Notre-Dame, acquirent de Geoffroy, prévôt, et de ses frères et sœurs trituratores granchie Ebrardiville, et procurationem quam in predicta granchia jure possidebant hereditario, et suam partem de guesdiis, et decem solidos andegavenses de campartagio, et octoginta pullos, et partem que predictum Gaufridum, prepositum, et sous contingebat de placitis autumni. Geoffroy, son frère Amaury et son neveu Simon firent ensuite don au Chapitre de ce qu'ils venaient d'acquérir, en présence de : Ugo, subdecanus ; Willelmus, succentor ; Gillebertus, camerarius ; Gilo, Blesensis archidiaconus ; Hugo, prepositus de Amilliaco ; Raherius, prepositus ; Briennus, canonicus et presbiter ; magister Johannes de Cuneo, Aucherius, diaconi ; Hugo de Galardone, Milo de Mentenone, Radulfus de Bello-Videre, subdiaconi ; laici : Beuvin, Garinus Guitonis, Gaufridus Salvus serviens, Robertus de Moonnaio, Johannes Normannus, Letodus, Yvo Brito (Chirogr. orig. en parch. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. LXVII, A, 4. — Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 100, et 28 bis, fº 46 vº).

« Alexandri, de justicia prepositurarum in canonicos transfusa, et de forinsecis et de immunitate dandi telonei. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 4).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 24; et carton 28 bis, fol. 10v°.
  • a Theodori Penitent., II, 429.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 745, n° 8078.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensis ecclesie, salutem et apostolicam benedictionem. Pontificalis auctoritatis providentia exigit et pastoralis sollicitudo requirit ut cunctorum invigilemus profectibus et ad ea studio tocius sollicitudinis aspiremus que ad ecclesiarum pertinent incrementum ; quia laudabilis est et commendanda providentia prelatorum cum ecclesiis salubri regimine provident et earum statum dirigere satagunt et conservare illesum. Intelleximus autem quod venerabilis frater noster Willelmus, Senonensis archiepiscopus, apostolice sedis legatus1, cognoscens dolum et fraudem que in tractandis et disponendis redditibus ecclesie vestre ab infidelibus ministris fiebat, consilio et conniventia tocius Capituli vestri, statuit et ordinavit ut duo, tres, quatuor, vel plures numero, juxta competentem prebendalium proventuum estimationem, sibi ad invicem adjungantur, qui partes sorti sue deputatas, servata honestate, procurent, et de tuendis, fovendis atque juvandis qui in sua sunt ditione terrarum colonis curam fidelissimam gerant ; et, ne circa injunctam sibi sollicitudinem minus solliciti aut negligentes existant, omnes justicias que seculares appellantur et que solent ad prepositos pertinere, sive terrarum, seu rusticorum, in canonicorum jura transfudit, ita ut pro nullo penitus forisfacto liceat preposito quempiam ex rusticis summonere vel justiciare. Si autem aliquis eorum tam temerarius extiterit ut eidem redditus suos tempore quo debentur non solvat, illum prepositus justiciabit et emendationem forisfacti sibi soli vendicabit. Sane si quis rusticorum cuilibet extraneo injuriosus fuerit, clamor ad canonicos deferatur. Presentatio autem presbiterorum in ecclesiis que vacaverint canonicorum pariter et prepositi erit, et si prepositus noluerit aut dissimulaverit interesse, canonici quod suum est nichilominus exsequantur. Presbiter vero qui fuerit presentatus fidelitatem prestabit utrisque. Sane predictus archiepiscopus, volens constitutionem ipsam ratam et firmam manere, omnia que prescripta sunt in prepositura quam detinebat observari decrevit, et de ceteris preposituris, censivis quoque, atque precariis idipsum similiter censuit observandum, cum illos qui eas detinent contigerit ex hac vita decedere, vel forte illas quoquo modo dimittere. Preterea ab eodem statutum est et ordinatum ut qui ante hanc institutionem canonici facti, anno ad minus dimidio mansionarii in vestra civitate non fuerint, centum solidos minus quam mansionarii annuatim consequantur. Eos autem qui futuri erunt canonici nichil de prebenda preter quadraginta solidos, si mansionarii non fuerint, esse percepturos constituit, his quos excepistis duntaxat exceptis2. Additum est etiam quod hec particio prebendarum quinquennalem terminum debeat obtinere et hii quibus hec data est et collata potestas cum subjectis modeste agere, non eis calumpniam imponere, nec ipsos opprimere angariis debeant, aut immoderate gravare. Quam siquidem institutionem, prout superius dictum est, ratam et fimam habemus et auctoritate apostolica confirmamus. Ad hec libertatem claustri vestri, sicut in privilegiis regum Francie continetur, et antiquam et rationabilem consuetudinem ecclesie vestre, scilicet quod homines et hospites ipsius ecclesie in tota civitate et episcopatu vestro de omnibus mercationibus ad suum et familie sue usum pertinentibus, nullam, vendentes vel ementes, consuetudinem seu theloneum reddant, nichilominus auctoritatis apostolice duximus robore confirmandam3. Statuentes, etc..... Datum Tusculani, 4. »


1 La charte de Guillaume, archevêque de Sens, est datée de 1171, dans le Chapitre de l'église de Chartres (Bibl. Imp., cart. 28, p. 50, et 28 bis, fº 23 rº).

2 Cette question de la résidence des chanoines fut une de celles qui occupèrent le plus les Souverains-Pontifes et les Evêques aux XIIe et XIIIe siècles. Nous avons déjà vu la bulle d'Alexandre III du 4 avril 1168-1169 (nº LXXVII). Nous publierons plus loin une bulle du même pape du 23 janvier 1179, relative au même sujet. Lucius III, en 1183, renouvela les prescriptions de son prédécesseur. En 1208, l'évêque Renaud de Mouçon statua que nul chanoine ne pourrait jouir de son gros s'il n'avait résidé et assisté pontificalement à l'office du chœur au moins six mois de l'année (Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 111, et 28 bis, fº 51 rº). Au mois de janvier 1252, le pape Alexandre IV déclara que les chanoines ne demeurant pas dans le cloître recevraient néanmoins leurs distributions, pourvu qu'ils fussent présents à Matines et à deux des Heures du jour (Orig. en parch., Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. I, L, 11). L'obligation de la résidence devint plus rigoureuse encore par la promulgation du canon du concile de Trente (Sess. 24, de reformat., cap. 12), qui disposa que les chanoines absents plus de trois mois par an perdraient leurs gros.

Cependant, malgré les protestations énergiques des chanoines, de nombreuses infractions furent faites à ces réglements. Une bulle du pape Honorius III, ne faisant au reste que confirmer une ordonnance capitulaire, statua, vers 1216, que les chanoines étudiants en théologie seraient réputés présents et gagneraient les gros fruits de leurs prébendes, à quelque école qu'ils fissent leurs études. C'est au surplus ce qui fut admis dans tous les diocèses comme règle canonique (Rebuffe, in prax. benefic., part. 2, tit. dispensatio de non residendo, nº 25. — Louet et Brodeau, lettre E, somm. 6. — Despeisses, t. III, des bénéf. ecclés., tit. 9, sect. II, nº 6). En 1252, le pape Innocent IV dispensa de la résidence Etienne, son chapelain, malgré la résistance du Chapitre, et déclara qu'il jouirait du revenu de son canonicat, à l'exception des distributions (Orig. en parch., Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. I, M, 2). Le pape Jean XXI en fit autant, en 1276, pour Pierre de Talaru, son chapelain (Id., ibid., C. I, M, 3). En 1402, le roi Charles VI exempta de la résidence Philippe de Bois-Giloud, conseiller en son Parlement. Henri II, Charles IX et Henri III, en 1554, 1567 et 1580, déclarèrent, par application d'une bulle de Clément VI, du 20 avril 1351, que les officiers et chapelains de leur oratoire devaient de même être réputés comme présents. Les musiciens du Roi et les chapelains de la Sainte-Chapelle furent assimilés aux chanoines de cette dernière catégorie par arrêts de 1582 et de 1613 : mais des lettres-patentes de Henri IV, en date du 6 mars 1606, réduisirent à six le nombre des chanoines privilégiés qui pourraient exister dans l'église de Chartres. Ces lettres-patentes furent fidèlement observées jusqu'à la Révolution, hormis à l'égard des chanoines de la Sainte-Chapelle, déshérités de ce privilége par une déclaration du 18 décembre 1740, registrée au Grand-Conseil le 30 du même mois, et, de 1771 à 1774, nous voyons diverses lettres écrites par le duc de la Vrillière, au sujet d'Augustin Lemée, chapelain de la comtesse de Provence, Claude-Jacques Peigné, clerc de chapelle du comte de Provence, Louis-Hector-Honorat-Maxime de Sabran de Forcalquier, aumônier du Roi, François de Fontanges, aumônier de la Dauphine, Hyacinthe de Bouniol de Montégut, instituteur des enfants de France, qui tous devront être classés au nombre des chanoines privilégiés, en tant toutefois qu'une des six places réservées à ces chanoines deviendra vacante. Cependant Gui de Thélis et Louis Buisson, conseillers au Parlement, ayant demandé à jouir des distributions manuelles ou de leur équivalent, quoique ne faisant pas résidence, furent déboutés par arrêt du Parlement du 31 janvier 1606 ; mais en 1677, une ordonnance capitulaire déclara que François Gobineau, avocat du Roi au bailliage, serait réputé présent toutes les fois qu'il s'absenterait pour l'exercice de ses fonctions (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. I, M, 5, 7, 10, 13, 15, 16, 17, 25, 34 et 38).

3 Voir ci-dessus nº LXVII.
4 D'après l'itinéraire de Jaffé, Alexandre III était à Tusculum le 6 des ides de mars 1171-1172.

« De villis et ecclesiis Capituli, et quod nullus excommunicatos ecclesie absque satisfactione absolvat, nec capella nec cimiterium fiat in civitate sine assensu Capituli. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 6; et carton 28 bis, fol. 3r°.
  • a Gallia christ., tome VIII, instr., p. 339.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Gaufrido, decano, et canonicis Carnotensis ecclesie, tam presentibus quam futuris, canonice substituendis, in perpetuum. Ideo sumus, quamquam immeriti, ad universalis ecclesie regimen superna providentia deputati, ut pro singularum ecclesiarum statu sollicitudine debeamus pastorali satagere et eas contra pravorum incursus apostolice tuitionis patrocinio communire, ne malignorum incursibus exponantur, si ad eorum defensionem apostolice sollicitudinis providentia minus diligens fuerit vel remissa. Eapropter, dilecti in Domino filii, considerato fervore devotionis vestre quam circa nos et Romanam ecclesiam geritis, vestris justis postulationibus clementer annuimus, et ecclesiam vestram, in qua estis divino obsequio mancipati, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus et presentis scripti privilegio communimus : statuentes ut quascumque possessiones, quecumque bona eadem ecclesia in presentiarum juste et canonice possidet, aut in futurum, concessione pontificum, largitione regum, vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis, prestante Domino, poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis : Gualdum-Sancti-Stephani, et ecclesiam, et omnes decimas ejusdem Gualdi ; villamque que dicitur Disconfectura, cum ecclesia ibidem constituta : ecclesiam de Fontanella ; ecclesiam de Boferi ; ecclesiam de Poli, cum capellis et omnibus ad eas pertinentibus et decimis ; Carnoti, ecclesiam Sancti-Saturnini cum omnibus pertinentiis suis ; ecclesiam Sancti-Leodegarii-de-Alberiis, sicut a Willelmo, Senonensi archiepiscopo, apostolice sedis legato, curam et administrationem Carnotensis ecclesie gerente, libera et absoluta ab omni jurisdictione archidiaconi, Capitulo in perpetuum donata est et concessa, Milone, archidiacono, in cujus erat archidiaconatu, conniventiam et assensum prebente ; preposituram de Alvers ; preposituram de Unigradu ; preposituram de Masengi ; preposituram de Normannia, cum hominibus, villis, territoriis, ecclesiis, capellis, decimis et terragiis et aliis consuetudinibus et libertatibus, et omnibus ad easdem preposituras pertinentibus. Ad hec presenti decreto sancimus et auctoritate apostolica arctius prohibemus ne quis in civitate vestra vel suburbiis sibi contiguis, absque auctoritate et assensu episcopi vestri et vestro, ecclesiam, capellam, oratorium vel cymiterium construere audeat, salva apostolice sedis auctoritate. Insuper etiam nichilominus districte presenti pagina prohibemus ne alicui liceat parrochianos Carnotensis ecclesie excommunicatos vel nominatim interdictos pre vobis ad divina officia aut ad sepulturam recipere, vel eis, absque satisfactione congrua, absolutionis beneficium indulgere. Libertates quoque seu immunitates, sive a romanis pontificibus, sive ab episcopis vestris, vel etiam a regibus et principibus, vobis et ecclesie vestre indultas, et antiquas et rationabiles consuetudines ipsius ecclesie confirmamus et eas decernimus obtinere perpetuam firmitatem1. Decernimus ergo, etc....... [2 Datum Anagnie, per manum Gratiani, sancte romane ecclesie subdiaconi et notarii, 3. »


1 Ce privilége fut confirmé par une grande bulle du pape Clément III du 2 des nones de juin 1190. Les termes de cette confirmation sont absolument semblables ; nous ne rapporterons que les souscriptions et la date :

Ego Clemens, catholice ecclesie episcopus, subscripsi.

Ego Albinus, Albanensis episcopus, subscripsi.

Ego Octavianus, Hostiensis et Velletrensis episcopus, subscripsi.

Ego Johannes, tituli Sancti-Marci presbiter cardinalis, subscripsi.

Ego Pandulfus, presbiter cardinalis Basilice-XII-Apostolorum, subscripsi.

Ego Petrus, presbiter cardinalis tituli Sancte-Cecilie, subscripsi.

Ego Petrus, tituli Sancti-Laurentii-in-Damaso presbiter cardinalis, subscripsi.

Ego Petrus, presbiter cardinalis tituli Sancti-Petri-ad-Vincula-et-Eudoxie, subscripsi.

Ego Johannes, tituli Sancti-Clementis cardinalis, Tusculanus episcopus, subscripsi.

Ego Johannes Felix, presbiter cardinalis tituli Sancte-Susanne, subscripsi.

Ego Jacintus, diaconus cardinalis Sancte-Marie-in-Cosmidyn, subscripsi.

Ego Gratianus, Sanctorum-Cosme-et-Damiani diaconus cardinalis, subscripsi.

Ego Soffredus, Sancte-Marie-in-Via-Lata diaconus cardinalis, subscripsi.

Ego Gregorius, Sancte-Marie-in-Porticu diaconus cardinalis, subscripsi.

Ego Johannes, Sancti-Theodori diaconus cardinalis, subscripsi.

Ego Gregorius, Sancte-Marie-in-Aquiro diaconus cardinalis, subscripsi.

Datum Laterani, per manum Moysi, sancte Romane ecclesie subdiaconi, vicem agentis cancellarii, ii nonas junii, indictione viiiª, incarnationis dominice anno MºCºXCº, pontificatus vero domni Clementis pape III anno tercio. (Orig. en parch. bullé ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. IX, R, 3.)

2 Cette phrase finale ne se trouve pas dans les mss. 28 et 28 bis ; elle est donnée par le Gallia christiana.
3 Eudes Bourreau était seigneur de Courtalain, du chef de sa femme, fille de Guillaume d'Illiers : La famille Bourreau ou Borrel posséda la seigneurie de Courtalain jusqu'au commencement du XIVe siècle.

Littera Odonis Borrelli de Curtalano, « de Gaudo-Sancti-Stephani. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 80; et carton 28 bis, fol. 37 r°.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég., p. XXXVIII.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« In nomine sancte et individue Trinitatis. Ego Odo Borrelli de Curtalano1 omnibus tam presentibus quam futuris notum fieri volo et scripti presentis attestatione confirmo quod dono Deo et canonicis Beate-Marie Carnotensis matris ecclesie et Richerio, archidiacono, fratre meo Hugone donante et concedente, et Berta uxore mea et filio meo Hugone concedente, duodecim carrucatas terre, unamquamque novem modietarum, in silva que vocatur Gaudus-Sancti-Stephani, et ipsi communicant michi decimam ejusdem, terre que ipsorum erat. Reliqua vero decima tocius Gaudi propria remanet Beate-Marie Carnotensis ecclesie, hoc pacto : hospites omnes canonicorum erunt soluti et quieti, quorum unusquisque terciam partem agripenni terre ad hospitalicium suum habebit. In hospitibus et in hospitaliciis eorum, sicut supradictum est, nichil habebo nec heredes mei, nec justiciam, nec aliud, nisi medietatem furni et quarrarium unum per annum, et talleiam quarto anno, de quibus plenius loco suo dicetur. Terra vero forinseca, que extra hospitalicia est, et quicquid inde proveniet, commune erit inter me et heredes meos et canonicos, videlicet terragium, decima, oblite, venditiones, census pratorum, forifacta, emendationes et placita ; que emendationes et placita predicte terre ibi fient, et non alibi, per majorem communem ejusdem terre. Furnus vero de quo supra memini, et molendina et stagna que ibi fient, communia erunt et communi expensa fient, ita : si canonici submonuerint me aut heredes meos ut faciamus et noluerimus, ipsi faciant et totum redditum habeant, donec medietatem expense de nostro proprio eis reformemus. Ad molendina que ibi fient molent hospites quamdiu poterunt ; cum autem non poterunt, molent ad mea molendina, videlicet ad molendinum Fontium, vel ad molendina Curtalani, et ibi expectabunt per diem et noctem, et, si tunc non poterunt molere, eant quo voluerint. Si autem aliquis accusabitur de molta forifecisse, purget se sola manu coram majore terre et sit quietus ; quod si noluerit aut non poterit, reddat duplicem moltam tantum. Molendinarius tamen jurabit quod non delocabit eos, nec scienter injuste tractabit. Homines ejusdem terre pedagium michi reddent more aliorum. Si tamen contigerit emendare pro uno forifacto, non possum plus quam quinque solidos accipere. Si autem inde accusatus voluerit se purgare quarta manu, licebit2, et hoc Curtalani, nec alibi. Jurabit autem pedagiator sicut molendinarius, quotienscumque mutabitur, quod nullum scienter accusabit injuste. Talleia supramemorata sic fiet : quarto anno submonebo canonicos per majorem ejusdem ville et facient talleiam convenientem, de qua habebo medietatem, et ipsi aliam. Aliam talleiam non facient pro me nec pro heredibus meis, nisi voluerint, nec etiam pro redemptione corporis mei. Quotienscumque vero ipsi talleiam fecerint, dimidia erit mea. Quarrarium vero supradictum non mittam nisi securo loco, videlicet ad Castridunum, vel ad Vindocinum infra Lidum, vel ad Montem-Dublellum, vel ad Mummiralium, vel ad Braotum. Ad eadem loca meam partem annone ejusdem prefate terre deferent, si voluero, nec ultra. Ecclesia vero et omnia parrochialia, oblationes scilicet et primicie canonicorum, sunt proprie. Major vero ejusdem terre erit meus ligius et heredibus meis de meo feodo, et erit ligius canonicorum de suo feodo, salva fidelitate mea : qui major numerabit in augusto. Ponent tamen canonici, si voluerint, famulum suum, qui custodiet res suas quando major numerabit in agris et in grangia, et ego meum et heredes mei, si voluerimus. Feodum majoris est farrago de grangia, terreata annone post paleam et caude annonarum bene exquisitarum. De unoquoque hospite qui lucrabitur bobus, non bove, mina annone ; de aliis dimidia. Stramen grangie remanet michi et canonicis. De isto feodo tenet a me medietatem et a canonicis aliam. De hospitibus et eorum hospitaliciis totum a canonicis feodum, sicut supradictum est. Grangia communi expensa fiet, et trituratores communiter ponemus, ego et heredes mei medietatem, et canonici aliam, qui facient nobis fidelitatem. Ego Hugo, Castriduni vicecomes, de cujus feodo est Gaudus-Sancti-Stephani, istud donum concedo, et, pro posse meo, garandabo, et ut in perpetuum ratum permaneat, sigilli mei impressione corroboro. Ego Odo Borelli pactum istud feci ; posco hoc scriptum sigillo Capituli communiri. »


1 C'est-à-dire par quatre témoins de même condition que le prévenu, affirmant son innocence, à défaut de flagrant délit ou de preuves matérielles du fait. Ce genre de justification était admis dans la purge dite canonique, et le nombre des mains ou des témoins compurgeurs était fixé par le juge. Du Cange, verbo purgatio, cite un cas de purge cum manu decima rapporté dans une lettre d'Honorius III, de la compilation d'Innocent Ciron, page 219.

« Super compositione procurationis debite processionibus Carnotensis ecclesie apud Sanctum-Martinum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 90; et carton 28 bis, fol. 41 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Robertus, Dei gracia, Majoris-Monasterii humilis minister, et omnis ejusdem monasterii conventus, Gaufredo, Dei gracia, Carnotensis ecclesie decano, et universitati Capituli, in perpetuum. Quecumque jurgiorum prestant materiam et in ecclesia Dei contentiones excitant et lites, summa diligentia et cura debent, pro posse suo, boni viri deprimere, et ne servi Dei ambiguam jurgandi fortunam incidant, quantum in ipsis est, formam negotiis, fatum litibus, causis exitum commodare. Inde est quod notum fieri volumus universis, tam futuris quam presentibus, quod nos odiosas Deo et nobis contentiones que inter monasterium Sancti-Martini-de-Valle et ecclesiam Beate-Marie Carnotensis orte erant, ex occasione quarumdam comestionum ac potuum que a fratribus nostris, canonicis et clericis predicte ecclesie, in quibusdam processionibus exhiberi solebant, sopire penitus intendentes, transigendo potius quam diffiniendo, ad pacis et concordie finem venire curavimus. In , secunda feria, preparabant ex more monachi Sancti-Martini canonicis et clericis qui ad processionem veniebant panem, carnes et vinum, ut exinde qui vellent comederent ; in potum ; potum similiter et quosdam artificiales panes quos canistrellos1 vocant ; item potum ; quorum, ut diximus, occasione, et monachorum quies turbari et ordo confundi et nonnumquam scandala, dissensiones, rixe solebant oriri. Ad commonitionem et consilium tandem prudentium ac religiosorum qui aderant, utraque partium a lite recedens, in dominum Willelmum, Senonensem archiepiscopum, compromisit, et quicquid inde statueret concordi omnium voluntate concessit. In primis dixit ut monachi nostri jus ecclesie Carnotensis recognoscerent in predictis, et quia eo anno cessaverant a ciborum illorum et potuum prestatione, satisfactionem illam, quam jus vel rectum facere2 vulgariter appellant, Capitulo prestarent ; quod et factum est per manum Willelmi, tunc prioris Sancti-Martini, presente majore priore monasterii nostri et jubente. Adjecit et dicto suo ut nichil deinceps in predictis processionibus, sive in cibo, sive aliis, preparent vel impendant, exceptis clericulis qui misse deservierint, quibus sex tantum nummos persolvant, scilicet : xl solidos Carnotensis monete, xx solidos, xx solidos, in processione Rogationum nichil, his qui ad processionem venerint, solvant. Actum est hoc in presentia domini Willelmi, Senonensis archiepiscopi et apostolice sedis legati, ; astante Roberto, majore priore monasterii nostri, id ipsum pro toto monasterio nostro approbante et laudante ; Gaufredo, decano ; Richerio, cantore ; Gisleberto, subdecano ; Roberto, succentore, et Capitulo Beate-Marie similiter assistente et volente. Quod ut ratum et inconcussum permaneat in perpetuum, presentis scripti attestatione et sigilli Capituli nostri auctoritate confirmavimus. »


1 C'est-à-dire ayant la forme du canistrum, vase dans lequel on conservait les eulogies ou pains bénits. Du Cange dit que l'on donne dans la Flandre française le nom de canestiaux aux gâteaux que nous appelons échaudés.
2 Cette expression rectum facere, faire droit, vient d'Angleterre et se rencontre dans les lois d'Edouard-le-Confesseur (ch. 18) et dans celles d'Henri Ier (ch. 19). Le fameux traité appelé Fleta, qui paraît remonter au règne d'Edouard Ier, dit, liv. 6, chap. I, § 1 : Quod in jure scripto jus appellatur, id in lege Anglie rectum esse dicitur.

« De confirmatione ecclesiarum et reddituum quos habet ecclesia Carnotensis in Normannia. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 41; et carton 28 bis, fol. 18 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Henricus, Dei gratia, rex Anglie et dux Normannie et Aquitanie et comes Andegavensis, archiepiscopo Rothomagensi2, episcopis, abbatibus, comitibus, baronibus, justiciariis, vicecomitibus, ministris et omnibus fidelibus suis Normannie, salutem. Sciatis me, pro salute mea et antecessorum et successorum meorum, concessisse et presenti carta confirmasse ecclesie Sancte-Marie Carnotensis in liberam et perpetuam elemosinam : in Ebroicensi comitatu, Ebrardivillam totam cum ecclesia, et decimam venationis de silva que dicitur Bortis, et in eadem patria, ecclesiam solam de Hauvilla ; et in Lisvisio, ecclesiam solam de Bonavilla, et in eodem territorio, Angliscam-Villam totam cum ecclesia, et Runtiam-Villam totam cum ecclesia de Sancto-Juliano, cum duobus membris appendentibus, sicut hec omnia a Richardo, marchione Normannie, ei donata et concessa sunt et carta ejus confirmata3. Quare volo et firmiter precipio quod eadem ecclesia omnia supradicta habeat et teneat bene et in pace, libere et quiete, integre et plenarie et honorifice, in ecclesiis et terris et decimis, in bosco et plano, in pratis et pascuis, in aquis et molendinis, in viis et semitis, et in omnibus aliis locis et aliis rebus ad ea pertinentibus, cum omnibus libertatibus, et liberis consuetudinibus suis. Testibus ; Willelmo, Remensi, Bartholomeo, Turonensi4, archiepiscopis ; Hugone, comite Cestriensi5 ; Symone, comite de Clara ; Waltero, filio Roberti Rannerii de Glanvilla ; Stephano de Turono, senescalco ; Andrea ; Fulcone Paganello ; Gervasio Paganello ; Aldefonso, fratre comitis Sancti-Egidii6 ; Jocelino, fratre Regine ; Gaufrido Hosato ; Willelmo de Ostilleio. Datum per manum magistri Walteri de Constantiis, apud Turonum7. »


1 Cette charte n'est ni antérieure à 1176, année de l'avénement de Guillaume-aux-Blanches-Mains, au siége de Reims, ni postérieure à 1183, attendu qu'elle fut confirmée par une autre charte de Rotrou, archevêque de Rouen, remplacé en 1183 par Gauthier de Coutances.
2 Rotrou de Beaumont-le-Roger ou de Warwich, archevêque de Rouen (1164-1183).
3 Voir ci-dessus, nº XII.
4 Barthélemy II de Vendôme, archevêque de Tours (1174-1206).
5 Hugues, comte de Chester, marié vers 1170 à Bertrade, fille de Simon-le-Chauve, seigneur de Montfort-l'Amaury et comte d'Evreux, puis à Constance, fille de Raoul II, baron de Fougères.
6 Alfonso II, frère de Raymond V, comte de Saint-Gilles, avec lequel il partagea le comté de Toulouse à la mort de leur père Alfonse-Jourdain en 1148.
7 Vers la même époque, Rotrou, archevêque de Rouen, confirma la charte d'Henri II, en présence de ces témoins : Roberto de Novo-Burgo, Rothomagensis ecclesie decano ; Richero, precentore ; Radulfo de Wasnevilla, Ivone de Veteri-Ponte, magistro Raginaldo Amico de Novo-Burgo, archidiaconis ; Roberto, capellano ; magistro Herberto, Rogero de Warewich, Gaufrido de Munevilla, Roberto Osmundi, canonicis Rothomagensis ecclesie. (Bibl. nat. de France, cart. 28,, p. 42, et 28 bis, fº 18 vº.)

« De subjeccione ecclesie Beati-Georgii Vindocinensis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 123 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 18).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Johanni1, Carnotensi episcopo, salutem et apostolicam benedictionem. Justis petentium desideriis dignum est nos facilem prebere consensum et vota que a rationis tramite non discordant, effectu prosequente complere. Eapropter, venerabilis in Christo frater episcope, tuis justis postulationibus grato concurrentes assensu, subjectionem ecclessie Sancti-Georgii Vindocinensis2, sicut eam rationabiliter predecessores tui habuisse noscuntur et tu ipse habes ad presens, tibi et ecclesie tue auctoritate apostolica confirmamus et presentis scripti patrocinio communimus. Statuentes ut sicut predecessoribus tuis et tibi ipsi hactenus subjecta fuisse monstratur, ita etiam amodo, tibi et successoribus tuis, diocesana lege, debeat subjacere. Decernimus ergo, etc..... Datum Tusculani, . »


1 Jean de Salisbury (1177-1180). Les vertus et les bienfaits de ce prélat, disciple chéri de Thomas Becket, sont célébrés dans son obit inscrit au Nécrologe (t. III de cet ouvrage), sous la date du 8 des calendes de novembre.
2 L'église royale et collégiale de Saint-Georges fut fondée en 1047, dans l'enceinte du château de Vendôme, par Geoffroy Martel, au retour de son expédition de Sicile. Cette église renfermait les tombeaux non-seulement de presque tous les seigneurs de Vendôme, mais encore ceux de la maison de Bourbon-Vendôme, jusques et y compris ceux d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre et de Jeanne d'Albert.

« Nulli concedantur honores nisi his qui residentiam promiserint. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 26; et carton 28 bis, fol. 11 r°.
  • a Theodori Penitentiale, II, 550.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 782, n° 8661.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Alexander episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri J[ohanni] episcopo, et dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Cum ab eo cui plus committitur amplius exigatur, dignum est et consonum rationi ut qui in ecclesia vestra pre aliis honorantur studiosius illi deserviant et utilitatibus ipsius intendant. Hac itaque ratione inducti, auctoritate duximus apostolica statuendum ut honores Carnotensis ecclesie aliis de cetero minime concedantur nisi qui secundum antiquam et rationabilem consuetudinem residentiam se promiserint habituros. Si autem post promissionem suam hec nequaquam impleverint, ab ipsis reddantur honoribus alieni. Ad hec auctoritate apostolica inhibemus ne quis de aliena diocesi in canonicum ecclesie vestre aut plebanum presbiterum admittatur nisi prius a proprio fuerit episcopo absolutus1. Decernimus ergo, etc. ..... Datum Tusculani, 2. »


1 Cette bulle fut confirmée en termes absolument semblables par un bref de Lucius III, adressé à Pierre de Celles, évêque de Chartres, de Vellétri, le 16 des calendes de février (17 janv. 1183). (Orig. en parch. bullé ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. I, 4, 4. — Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 20, et 28 bis, fº 12, vº. — D'Achery, Spicil., III, 547. — Jaffé, Reg. Pont. rom., 845, 9530).
2 Alexandre III séjournait à Tusculum le 10 des cal. de février 1179 (Jaffé, ouvrage cité).

« De jure quod habet ecclesia Carnotensis in villis istis, Lu, Bellovillari, Martisvilla. »

  • A Original chirographe en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2891 (ancienne cote : fonds du Chap., carton CXII, L, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 105; et carton 28 bis, fol. 48 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego G[aufridus], Carnotensis ecclesie decanus, et universitas Capituli Carnotensis notum fieri volumus quod, cum sepe inter nos et Julduinum de Bellovillari1 discordiarum dissensiones emersissent super jure quod habere dicitur ecclesia Beate-Marie Carnotensis in villis que sunt : Lu, Bellovillare, et Martisvilla, tamdem divine miserationis subsidiante clementia, inter nos et Herbertum, prenominati Julduini successorem et filium, omnis discordia in laudabilem concordie consonantiam, pacifice compositionis interventu, feliciter est conversa. Hujus compositionis sententiam dignum duximus litterarum apicibus commendandam, alias per processum temporis ad oblivionis interitum elapsuram. Itaque, Herberto presignificati filio Julduini, cum aliquot prudentibus viris quos secum adduxerit, in presentia nostra constituto, dictum est tres villas que presignificate sunt, cum hospitibus et agripennis et viis et semitis et omnibus ad eas pertinentibus, ad jus ecclesie nostre pertinere, nec dominum de Bellovillari in eis aliquod jus nisi quod ita significatur habere ; unde nec ab hominibus nostris debet corveias, tallias, anserem, gallinam, vel quascumque alias exactiones exigere. Bovatas extra villas que presignificate sunt consistentes, certum quidem est ad jus domini de Bellovillari pertinere ; non tamen aliis quam hominibus nostris potest illas addicere. Solis enim hominibus nostris, in supradictis villis manentibus, per manum nostram illas conceditur exercere. Pro unaquaque bovata integra, ad perticam Beate-Marie mensurata, tenentur homines nostri, singulis annis, quod est in augusto mense, domino de Bellovillari xxviii denarios de censu solvere, et modium annone Carnotum, vel Bonevallem, vel Pusiacum ducere, dum tamen de hoc requirantur, alias ab illius anni ductus debito penitus absolvuntur. Si vero census qui presignificatus est infra viiiª diem non reddetur, vel si ad submonitionem domini de Bellovillari modius annone Carnotum, vel Bonevallem, vel Pusiacum non ducetur, dominus de Bellovillari poterit ab hominibus nostris censum exigere et annone conductum, et pro transgressione termini legem que vulgo rectum appellatur, secundum quod unicuique convenit, a singulis transgressoribus poterit exigere. Additum est preterea quod si bovatas et non agripennos vendi vel forisfactum in ipsis bovatis fieri contigerit, sine aliqua ecclesie participatione, ad dominum de Bellovillari tam venditionum jus quam forisfactum ex integro pertinebit. Si vero, versa vice, non bovata sed agripennus vendetur, vel in eo forisfactum acciderit, ecclesie, non domino de Bellovillari, tam forisfactum quam venditiones ex integro debebuntur. Si vero bovata simul agripennusque venditionis alienatione distrahentur, venditiones inter nos et dominum de Bellovillari per equalia dividentur. Additum est etiam quod, tempore messionis, homines nostri numeratores a domino de Bellovillari sibi postulare debeant assignari, quorum unus apud Lu et Martisvillam, alius apud Bellovillare fungatur officio numerandi ; quos vel eorum aliquem, si nostris hominibus usque ad iiiiª diem distulerit assignare, licebit hominibus nostris numeratore carentibus, in iiiiª die et deinceps, adhibito duorum testimonio, numerare, et ad fraudis cautionem, cum prestito corporaliter juramento et eorum testium juramentis, domino de Bellovillari solvere campipartem. Qui vero ad numerationis officium vocabuntur, accitis hominibus nostris, in presentia domini de Bellovillari, tactis sacrosanctis, jurare jubebuntur quod, non spe lucri, non amoris aut odii causa, sue differrent numerationis officium adimplere, itemque, quod acceptionem personarum postponentes et potius ordini sibi numerari postulantium servientes, eis a quibus primitus requirentur primitus numerabunt. Deinde ceteris sibi numerari nolentibus, secundum ordinem quo fuerint requisiti, numerationis officium benigne ac liberaliter exibebunt. Postquam nostris hominibus predicto modo fuerint numeratores assignati, si numerator aliquis, a nostris hominibus requisitus ut numeret, numerare noluerit, vel aliquo casu impeditus numerare non poterit, homines nostri, adhibito duorum testimonio, in crastino numerabunt, et, data juratoria cuatione, ipsi et testes domino de Bellovillari de justa campipartis solutione respondebunt. Insuper, si terra adjacens vie vel semite utrinque fuerit ecclesie, et via vel semita tota erit ecclesie ; si domini de Bellovillari vel alterius, et via vel semita tota erit illius ; si hinc est ecclesie illinc alterius, dimidia via vel semita erit ecclesie et dimidia illius cujus terre adjacet. Preterea, si terra sine colono remanserit, dominus de Bellovillari ad ministrum ecclesie veniet, intimans ut terre vacanti colonum assignet, et minister ecclesie colonum assignabit si invenire poterit. Sin autem dominus de Bellovillari colonum bone opinionis adducet ad ministrum ecclesie, qui illum terre vacanti colonum assignabit, qui deinceps et ecclesie et domino de Bellovillari, in eis que utrique, ut prescripta sunt, debentur respondebit. Nil amplius juris habet dominus de Bellovillari in hospitibus nostris de villis prenominatis, vel in agripennis, vel in bovatis, vel in aliis ad ecclesiam Beate-Marie pertinentibus. Testes hujus compositionis sunt : Gaufridus, decanus ; Richerius, precentor ; Gilebertus, subdecanus ; Gilo, subcentor ; Guillelmus, camerarius ; Raherius, prepositus ; Robertus, Blesensis archidiaconus ; Herbertus de Porta-Nova ; Aucherius, diaconus, et alii multi ; presentibus et testibus ex parte predicti Herberti : Philipo Canardi ; Guillelmo de Tovilla ; Raimbaldo de Martisvilla ; Raginaldo de Roboreto et aliis quamplurimis. Hanc etiam pacem tenendam fide firmaverunt predictus Herbertus et fratres ejus Hugo et Gilduinus. Quod ut ratum et inconcussum permaneat, auctoritate sigilli Beate-Marie Carnotensis presentem paginam jussimus roborari, et ad preces nostras et predicti Herberti Evrardus, vicecomes Carnotensis2, eidem pagine sigillum suum apponi precepit. Data per manum Bucardi cancellarii, presente Ebrardo de Pusiaco, dicte compositionis modum approbante et concedente. Actum in capitulo nostro, anno Domini MºCºLXXºIXº. »


1 Jovin de Beauvilliers se croisa en 1189. En 1191, il assista comme témoin à une obligation passée à Saint-Jean-d'Acre, en faveur des chevaliers du Temple (Original en parchemin. Arch. de la famille du Temple, à Vrainville). Par son testament, daté du mois de novembre 1232, il donna à l'église de Beauvilliers la moitié de la grosse dîme qu'il percevait à Massonvilliers, et 120 livres en argent, destinées à acquérir des fonds pour l'augmentation des revenus de ladite église, à la charge qu'il y aurait toujours à l'avenir deux prêtres résidants à Beauvilliers pour le service de l'église dudit lieu, et que, tous les dimanches et fêtes de l'année, il y serait dit une messe des Morts avec une oraison particulière pour le repos de son âme et de celles de ses ancêtres (Inv. du Chap., G. CXIII, M, 1).
2 Evrard IV, seigneur du Puiset, vicomte de Chartres (1133-118.).

« De recognitione quod filii Amiardi de Bretovillari sunt homines ecclesie Carnotensis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2747 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVII, J, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 87; et carton 28 bis, fol. 40 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Ebrardus de Puteolo, Carnotensis vicecomes, notum facio, tam presentibus quam futuris, quod cum inter me et Capitulum Beate-Marie Carnotensis questio mota fuisset super filiis Amiardi de Bertovilerio quos homines meos de corpore esse clamabam, tandem, inquisita diligentius veritate, inveni et cognovi ipsos ad me minime pertinere. Unde et ego mote querele penitus abrenumptiavi, et ipsi homines predicto Capitulo quieti et immunes remanserunt. Quod ne iterum recidere posset in questionem, sigilli presentis auctoritate firmavi. Data per manum Radulfi capellani. »

« Capituli Carnotensis, de compositione super decimis de Sancto-Leodegario, facta inter Capitulum et Garinum de Sancto-Leodegario. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2715 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XV, J, 1).
  • B Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 100.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G[aufridus], Carnotensis ecclesie decanus, et universitas Capituli omnibus ad quos littere iste pervenerint, in vero salutari salutem. Inter nos et Garinum de Sancto-Leodegario et Droconem, filium ejus, controversia diu habita est propter decimas de Sancto-Leodegario. Ad ultimum vero, Deo cooperante nobiscum, in hunc modum predicta contentio sopita est quod prenominatus Garinus et Droco, filius ejus, singulis annis, de prefatis decimis in area, sine mutatione annone in pejus, ad preceptum Capituli, nobis reddent vii modios annone et duos modios avene et vi sextarios et x et viiiº sextarios ordei, ad minam qua venditur et emitur. Ut autem in posterum omnis contentio super hoc eliminetur, sigilli nostri auctoritate hoc confirmare curavimus. »

« Quod in claustro nihil debet vendi preter in nundinis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 537 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CV, J, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Petrus, Dei gracia, Carnotensis ęcclesię humilis minister1, omnibus ad quos litterę istę pervenerint, in perpetuum. Notum sit omnibus quod cum inter Gaufridum, decanum Carnotensis ęcclesię, et Raginaldum de Mocione, ejusdem prepositum2, qui pro Capitulo agebat, controversia verteretur super quibusdam exactionibus que a servientibus decani in claustro, juxta assertionem domini Reginaldi et aliorum canonicorum, ultra debitum exigebantur, post longas disceptationes, ut omnino predicta controversia sopiretur, de communi assensu, in quatuor personas ejusdem ęcclesię compromiserunt, ita quod nos in ejusdem causę diffinitione quintum locum haberemus, eo tenore quod si tres illorum in quos compromissum est, cum assensu nostro, super eadem controversia aliquid determinarent, ab utraque parte firmiter teneretur. De duobus vero stallis que sunt juxta capitellos nichil diffinitum est, sed unusquisque, pro velle suo, quandocumque voluerit, coram nobis vel aliquo successore nostro, jus suum prosequatur. Quatuor ergo nobiscum convenientes una voce dixerunt quod preter dies nundinis deputatos nichil in claustro debeat vendi : quod si vendentes ab aliquo canonico submoniti a claustro recedere noluerint, licet canonico merces modeste removere. Nocte vero diem nundinarum precedente, scale vel stalla a mercatoribus in claustro debent poni, nec ante, et tunc si mercator scale vel stalli custodiam servienti decani commendaverit, pro custodia illius noctis, serviens decani unum obolum percipiet : quod si non commendaverit, nichil a mercatore exigere poterit. Si vero secunda nocte ante diem nundinarum, scale vel stalla in claustro posita fuerint, quod fieri de jure non debet, eodem modo fiet. In claustro nullus mercator certum locum debet habere, sed quicumque prius signaverit, locum signatum debet habere : si autem mercator signi sui custodiam servienti decani commendaverit, serviens decani unum solum obolum percipiet, licet multis noctibus custodierit ; quod si mercator non commendaverit, nec serviens decani aliquid exigere poterit. De sugundriis3 domorum canonicorum, dixerunt quod, si placuerit canonico, nichil sub sugundria sua vendetur. Quod si placuerit canonico ut sub sugundria sua aliquid vendatur, pro custodia scale vel stalli vel signi, idem licet servienti canonici quod in aliis partibus claustri servienti decani. Vię que sunt a domibus canonicorum ad ęcclesiam semper debent vacue remanere, ita quod canonicus et alius cum eo colloquentes, sine impedimento scale vel stalli, libere per illas possint invadere. Quod si aliquis eas scala vel stallo impedierit, submonitus a canonico vel a serviente canonici ut removeat, si non removerit, licebit canonico vel servienti canonici, sine recompensatione dampni, scalam vel stallum precipitare. Hec omnia, ut superius annotata sunt, et ut libertas claustri exigit, sub anathemate precipimus observari, et ut ratum permaneat sigilli nostri4 munimine corroborari mandavimus. »


1 Pierre de Celles, évêque de Chartres (1181-1183). Voir au Nécrologe l'obit de ce prélat bien-aimé, sous la date du 11 des calendes de mars.
2 Renault de Mouçon, depuis évêque de Chartres (1183-1217). Le nom de ce prélat, d'illustre lignage est plusieurs fois rappelé dans le Nécrologe (voir t. III de cet ouvrage).
3 On entend par subgronde ou severonde l'auvent d'une maison, c'est-à-dire la partie de la couverture qui est en saillie par dehors pour empêcher que les eaux de pluie ne tombent le long des murs : les bois qui soutiennent cette saillie s'appellent chanlattes.
4 Le sceau de Pierre de Celles a été décrit dans le Cartulaire des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 80 et gravé dans l'Atlas de ce Cartulaire, pl. II, nº 5.

« De presentatione presbiterorum et sacristarum ad jus capicerii pertinentium. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 124; et carton 28 bis, fol. 58 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Petrus, Dei gracia, Carnotensis ecclesie minister humilis, dilecto filio Galterio, Carnotensis ecclesie capicerio, salutem in Domino. Ex multorum relatione veraciter didicimus quod presentatio presbyterorum extra chorum vel in Cryptis altaribus1 desservientium ad jus et officium tuum pertinet, excepto presbytero altaris Sancti-Johannis quem decanus ponere consuevit. Similiter et sacriste, cum alter alterius loco, sive clericus sive laicus, substituitur, presentationem et ministerium tuum totum agi debet2. Volentes ergo jus tuum et successoribus tuis capiceriis illibatum et inconcussum conservari, predicta, cum stallis que in porticibus ecclesie et infra ecclesiam continentur et cum tercia parte denariorum de , tibi presentis scripti attestatione et sigilli nostri auctoritate confirmamus. »


1 Il y avait, avant la Révolution de 1792, dans la cathédrale de Chartres, sans compter l'autel principal, 48 chapelles, 35 dans l'église supérieure et 13 dans la crypte. Mais des autels de l'église supérieure la plupart ne furent fondés que postérieurement à 1180 ; le droit reconnu par Pierre de Celles au chefcier se réduisait donc à la nomination des chapelains de 12 autels de la crypte et de 10 autels environ dans l'église d'en haut. — La chapelle de Saint-Jean-Baptiste, second patron de la cathédrale, était située sous terre au rond-point de l'abside : elle fut placée en 1661 sous le vocable de l'Annonciation ; mais, depuis la restauration de la crypte en 1860, elle a été rendue à son patron primitif.
2 Le chefcier avait la provision et collation des offices de marguilliers clercs et laïcs en l'église de Chartres ; c'était également lui qui nommait le chapelain de la Sainte-Châsse. Cette prérogative lui fut enlevée par une ordonnance capitulaire du 4 août 1610, qui attribua cette nomination aux marguilliers-clercs. (Invent. du Chap., C. XX bis, 15 et 18.) Voir, dans le Polyptique, l'énumération des droits appartenant au chefcier.

« Comes Teobaldus, de libertate a muris et fossatis nunquam per homines nostros de cetero reparandis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 717 (ancienne cote : carton X, F, 7).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 53; et carton 28 bis, fol. 24 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Teobaldus, Blesensis comes et Francie senescallus, omnibus tam futuris quam presentibus notum facio quod, cum, ex antiqua consuetudine, erga me tenerentur homines Capituli Beate-Marie Carnotensis quandam partem ejusdem civitatis, que communi cognitioni certa erat et nota, fossatis claudere et fossatos ejusdem partis quotiens opus esset reparare, pro remedio anime mee et animarum patris et matris mee, ad peticionem ejusdem Capituli, hanc predictam consuetudinem quitavi, et homines qui eam, ut dictum est, debebant, inde in perpetuum absolvi. Ipsi autem ad construendum murum super eosdem fossatos, ex communi assensu Capituli, mille libras michi dederunt, tali conditione quod si deinceps quoquomodo murum cadere aut dirui vel fossatos impleri contigerit, non teneantur amplius vel in muro vel in fossatis aliquid mittere, sed ab omni bienno quod in eis habebam ipsi et omnis terra Capituli quiti in perpetuum remaneant et absoluti. Hoc approbavit atque concessit Adelicia1, comitissa, uxor mea, filiis et filiabus nostris Teobaldo2 et Ludovico3, Margarita4 et Ysabella5 idem similiter approbantibus atque concedentibus. Quod ut ratum maneret semper et firmum, litteris commendavi et sigilli mei impressione confirmavi. Testes inde fuerunt : Gaufridus, decanus Beate-Marie ; Gillebertus, subdecanus ; Richerus, cantor ; Willelmus, succentor ; Milo, archidiaconus ; Bartholomeus, Dunensis archidiaconus ; Ernaudus, Drocensis archidiaconus ; Gauterus, Pissiacensis archidiaconus ; Goslenus, Vindocinensis archidiaconus ; Raginaldus, prepositus ; Raherus, prepositus ; Gillebertus, camerarius ; magister Willelmus de Iveriaco ; magister Lambertus ; Herbertus de Porta-Nova ; magister Petrus Blesensis6 ; Aucherus ; Philippus de Galardone ; Gauterus de Bulleto, universumque Capitulum ; Balduinus, abbas Sancti-Launomari7 ; Johannes, abbas Sancte-Marie Blesensis8 ; Gaudinus, decanus Blesensis ; Gaufridus, filius meus ; Henricus de Pusato ; Bertelinus de Botigni ; Radulfus de Brul ; Herbertus, marescallus ; Raginaldus Crispini9 ; Fulco, camerarius ; Herveus de Curva-Villa10 ; Teobaldus Decani ; Clemens de Carnoto ; Vincentius de Poncellis ; Nicolaus, monetarius ; Isembardus de Galardone11. Actum Carnoti in capitulo Beate-Marie, . Datum per manum Hildrici, cancellarii mei. Signum comitisse †. Signum Teobaldi †. Signum Ludovici †. Signum Margarite †. Signum Ysabelle †. »


1 Alix de France. L'obit de cette princesse est inscrit au Nécrologe sous la date du 3 des ides de septembre.
2 Thibault, mort jeune.
3 Louis, comte de Chartres-Blois, après son père (1191-1205). Voir son obit au Nécrologe sous la date du 17 des calendes de mai.
4 Marguerite, femme de Gautier d'Avesnes, comtesse de Blois en 1218.
5 Isabelle, femme de Sulpice d'Amboise, puis de Jean d'Oisy, comtesse de Chartres en 1218.
6 Pierre de Blois, savant théologien, disciple de Jean de Salisbury, chanoine de Chartres et archidiacre de Bath, puis de Londres, mort en 1200. Sa qualité de chanoine de Chartres, alléguée à titre de simple probabilité par ses biographes, résulte clairement de cette pièce.
7 Le nom de Baudouin, abbé de Saint-Laumer de Blois, de l'ordre de Saint-Benoît, se rencontre pour la première fois au bas d'une charte de 1167 ; on croit qu'il mourut le 6 des ides de novembre (8 novembre) 1185.
8 C'est ici l'acte le plus ancien où figure Jean Ier, abbé de Notre-Dame de Blois ou de Bourg-Moyen, monastère de l'ordre de Saint-Augustin. On ignore la date de sa mort ; mais elle est antérieure à 1192, année où Philippe Ier, son successeur, obtint une charte de Geoffroy, évêque de Chartres.
9 Renaud Crespin se croisa en 1189. Il devint en 1194 maréchal du palais de Louis, comte de Chartres.
10 Hervé de Courville, de la famille de Vieux-Pont (1181-1183).
11 Isambert de Gallardon, frère de Hervé III, est nommé dans un autre acte du Chapitre de 1191. Il donna à l'abbaye de Saint-Cheron un hôtel qu'il possédait à Chartres, rue de la Foulerie, et qui était connu sous le nom de salle Ysambart de Gallardon. (Voir Hist. de Chartres, par E. de Lépinois, vol. I, p. 288, note 2.)

« Quod licet Capitulo, non obstante appellatione, excommunicare injuriosos nolentes satisfacere. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 29; et carton 28 bis, fol. 12 r°.
  • a Theodori Penitent., II, 561.
  • b Jaffé, Reg. pont. rom., 843, 9566.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Lucius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis G[aufrido] decano, et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Relatum est auribus nostris quod quidam parrochianorum vestrorum bona ecclesie vestre violenter invadunt et tam vobis quam hominibus vestris irrogare injurias, pro sue voluntatis arbitrio, non formidant, commoniti autem a sua non possunt malitia revocari. Quum igitur nobis imminet ecclesiis et personis ecclesiasticis providere pacem debitam et quietem, et contra insolenciam laicorum apostolicum presidium impartiri, auctoritate vobis apostolica indulgemus ut quicumque parrochianorum vestrorum, sive scilicet R[otrodus]1, comes Perticensis, sive R[obertus] Drocensis2, sive Vindocinensis, sive Ebroicensis, aut de Monteforti, vel barones, aut alii quilibet qui ecclesias aut homines vestros dampnis vel injuriis affecerint, vel affecerunt, et commoniti satisfactionem contempserint congruam vel justiciam exhibere, eos usque ad dignam satisfactionem, sublato appellationis obstaculo, censura ecclesiastica precellatis et in terris ipsorum, preter baptisma et penitentias, divina prohibeatis officia celebrari3, nullis litteris obstantibus, si que sunt a nobis vel a felicis memorie Adriano4 apostolico impetrate. Datum Anagnie, 5. »


1 Rotrou III, comte du Perche (1144-1191).
2 Robert Ier, troisième fils de Louis-le-Gros, comte de Dreux (1137-1184). Voir son obit dans le Nécrologe (t. III de cet ouvrage) au 6 des ides d'octobre.
3 Les Souverains-Pontifes confirmèrent à plusieurs reprises le droit accordé à l'église de Chartres d'excommunier ceux qui lui faisaient tort. Nous citerons entre autres trois bulles d'Alexandre IV, datées d'Anagni et de Saint-Jean-de-Latran les 19 septembre et 18 octobre 1255 et 5 janvier 1256 ; une bulle du pape Urbain IV, datée de Viterbe, le jour des calendes de juillet, là première année de son pontificat (1er juillet 1262) ; une de Clément IV, donnée de même à Viterbe, le 3 des calendes de novembre, la seconde année de son pontificat (30 octobre 1266) ; une de Nicolas III, datée de Sainte-Marie-Majeure, le 14 des calendes d'avril, la seconde année de son pontificat (19 mars 1279) ; enfin, une de Martin IV, donnée à Viterbe, le jour des nones d'octobre de la troisième année de son pontificat (7 octobre 1283). (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. X, A, 11 bis, 11 ter, 13 et 16. — Bibl. nat. de France, Livre des Priv., cart. 28, p. 142 et 143.).
4 Adrien IV (1154-1159).
5 Cette lettre appartient, d'après Jaffé, à l'année 1183.

« Lucii pape III, ne raptoribus liceat appellare. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 27 et 28, fol. 11 v°.
  • a Theodori penitent., II, 562.
  • b Jaffé, Reg. pont. rom., 843, 9573.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Lucius episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Gaufrido, decano, et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Cum appellationis remedium in oppressorum auxilium, non ad incentivum opprimentium, sit inventum, providere volumus et debemus ne malefactores ad bona ecclesiastica, sub appellationis pretextu, violentas impune manus extendant. Hac itaque ratione inducti, auctoritate apostolica constituimus ut si quisquam res ecclesie vestre rapuerit, et excessus ejus fuerit manifestus, aut coram episcopo vel archidiacono, in cujus archidiaconatu malefactor extiterit, assertionem vestram canonice probaveritis, raptori non liceat, per appellationis diffugium, disciplinam ecclesiasticam declinare1. Nulli ergo omnino hominum liceat, etc....... Datum Anagnie, 2. »


1 Le pape Urbain III donna une bulle semblable, à Vérone, le jour des ides de juillet (15 juillet) 1186-1187. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. X, A, 2.)
2 L'itinéraire donné par Jaffé fixe cette pièce à l'année 1183, troisième du pontificat de Lucius III.

« De vico Vasselorum. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1446 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXI, K, 24).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Cum eorum memorie que temporaliter geruntur edax et obliviosa temporum antiquitas plurimum soleat novercari, solus tamen repperitur tenor litterarum, qui quod sibi commendatur perpetuat nec patitur antiquari. Hujus siquidem rationis intuitu, ego Richerius, precentor ecclesie Carnotensis, litterarum apicibus annotari decrevi formam compositionis que, inter dominum Juquellum de Corileto et procuratorem atque fratres Elemosinarie domus nostre, in presentia nostra, contracta est. Cum igitur predictus J[uquellus] quandam plateam, jure matrimonii, possideret, furno predictorum fratrum contiguam, pro salute anime sue et interventu precum nostrarum, eam ipsis concessit in perpetuum, ut eorum hospites, in eodem furno manentes, liberum ibidem porcis suis haberent egressum ; unde et idem fratres alteram plateam hospitatam illi confinem eidem J[uquello] dimiserunt1, sibi et heredibus suis perpetuo possidendam, et hujus alternationis gratia iiii libras carnotenses eidem persolverunt, hoc addito quod sepedicti fratres tali muro qualis est circa domum fratrum de Templo2, sortem suam ab ejus parte claudere tenerentur, et quotiens ceciderit, infra xv dies post ejus citationem reformare. Insuper et v solidos census, , eidem J[uquello] vel heredibus suis reddituri sunt. Ipse vero, posteaquam ab eis accepit, xv denarios census monachis de Bello-Loco annuatim reddere tenetur, , ejusque successores. Hoc autem voluit et laudavit Johanna, uxor ejus, de cujus jure predicta platea fuisse dinoscitur ; et Albertus, ejusdem filius, atque Gaufridus, filius amborum, quod predictum est debiti favoris assensu prosecuti sunt. Habentur etiam testes quorum nomina subter annexa sunt : Willelmus, Renardus, Gauterius, Robertus, clerici nostri ; Gaufridus Sejorne ; Osbertus, frater ejus ; Symon, Richerius, Hubertus, Ivo, Matheus et Supplicius, cambitores ; Odo Espechel, Rogerus de Vernolio, Odo Harengius, Gauterius de Vilereto, Johannes de Torculari, servientes ejusdem Juquelli. Actum anno Verbi incarnati MºCºLXXXºIIIº


1 Le four de l'Hôtel-Dieu, ainsi que les deux places dont il est question dans cette charte, situées dans la rue des Vasseleurs, aujourd'hui rue des Lisses, furent converties en maisons canoniales, et devinrent dans la suite la maison du Pain à chanter, acquise en 1631 par Etienne Neveu, chanoine, et léguée par lui au Chapitre en 1649, et celle du Paon, achetée par le Chapitre en 1704 (Inv. du Chap., C. LXI, F, 10, 14, 16 et 18).

2 La maison des chevaliers du Temple occupait l'emplacement de l'ancienne église des Garmélites, aujourd'hui la Cour d'assises.

Les archives d'Eure-et-Loir possèdent un sceau fort curieux des chevaliers du Temple, dont la principale commanderie dans le pays chartrain était à Sours. C'est un petit sceau rond en cire brune, portant pour emblême l'image du Temple de Jérusalem, tel qu'il est toujours figuré au Moyen-Age, sur les anciennes cartes et dans les manuscrits des voyageurs. La légende est fruste en partie : [sigil]lvm templi sal..... (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abbaye de Saint-Jean.)

« Quod Cantoris auctoritas propter unam de prebendis suis cessam per eum nepoti suo nullatenus minuatur. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 74 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G[aufridus], decanus, et universum Carnotensis ecclesie Capitulum omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem.

(Ils déclarent que la cession faite par le vénérable chantre Richer d'une de ses prébendes1 à son neveu Gautier, jeune homme élevé dans l'église depuis son enfance et nommé chanoine à la prière du Chapitre par l'évêque Renaud, ne pourra jamais nuire audit chantre, et que ni sa considération, ni la dignité ou l'autorité de sa fonction n'en seront amoindries, soit au chœur, soit dans les séances capitulaires. Cette déclaration est ainsi faite en présence de Guillaume, archevêque de Reims, cardinal du titre de Sainte-Sabine, légat du Saint-Siége.)

Hii sunt testes : G[aufridus], decanus ; G[uillelmus], succentor ; Robertus, archidiaconus ; B[artholomeus], archidiaconus ; Gauterius, archidiaconus ; Petrus, archidiaconus ; Gilo, archidiaconus ; Goslenus, archidiaconus ; Ugo, prepositus ; Hugo, prepositus ; Raherius, prepositus ; Gauterius, capicerius ; Guillelmus, presbyter ; magister Auduinus, diaconus ; Aucherius, diaconus ; Johannes, diaconus ; Bernardus, diaconus ; Henricus de Berou, subdiaconus ; Ugo de Moneta ; H[ugo] de Galardone ; Crispinus Episcopi ; Symon Decani ; Milo de Belsia ; R[adulphus] de Bellovidere ; G[auterius] de Boleto ; A[dam] de Monte-Mirabili ; Milo de Mestenon ; Adam Mareschal ; Gauchelinus ; H[ugo] Foalia ; R[obertus] Decani ; G[ervasius] de Cantuaria ; J[ohannes] de Frescot ; G[uillelmus] Foalia, et fere omnes. »


1 Cette prébende consistait dans les prêtrières de l'Aubespine et d'Harville. Richer avait fait cette cession à son neveu en 1169, moyennant 60 sous tournois de pension annnelle que Gautier devait payer au Chapitre, à compter du jour du décès dudit Richer, pour servir à l'office des Matines (Inv. du Chap. ; C. XXIX, B, 1).

« De contentione facta inter Capitulum Carnotense et Hospitalares super capellam. »

  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Frater Anselmus, Dei gratia, prior Hospitalis in Gallia, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Notum facimus universis quod cum controversia verteretur inter nos et ecclesiam Carnotensem super capella et cimiterio que nos, auctoritate sedis apostolice, in Carnotensi civitate habere nitebamur, quod eadem ecclesia, eadem fulta auctoritate, contradicebat, amicis intervenientibus, amicabiliter est sopita in hunc modum : quod nos et fratres nostri renunciavimus capelle et oratorio et cimiterio et altari in civitate Carnotensi et ejus suburbiis numquam de cetero postulandis, et quod domus quedam quam edificaveramus Carnoti, in figuram et formam capelle, decapitaretur et reduceretur in formam quadratam, et ad alios usus transferretur. Preterea nos firmiter promisimus, sub obtentu religionis et obedientie qua astricti sumus hospitali Jerosolimitano, quod numquam contra Carnotensem ecclesiam questionem attemptaremus super hoc innovare. Vir vero venerabilis domnus R[aginaldus], Carnotensis electus, de assensu et voluntate Ugonis archidiaconi et totius Capituli, pro bono pacis, concessit nobis ecclesiam de Villa-Conani1 perpetuo, quiete et libere, possidendam, retenta in omnibus ecclesiastica justicia, ita quod nos in eadem ecclesia per capellanum proprium divina facimus officia celebrari. Nos vero synodalia persolvemus archidiacono et episcopo qui pro tempore erunt, et recipientes crisma et oleum sanctum ab ecclesia Carnotensi, eidem ecclesie et episcopo et archidiacono et eorum officialibus in jure parrochiali in omnibus respondebimus. Quod ut firmum habeatur tam scripto quam sigillo nostro fecimus communiri2


1 L'église de Villeconin, au doyenné de Rochefort, avait en dernier lieu pour collateur le commandeur de Saint-Jean-de-Latran à Paris, ordre de Malte.
2 Le même frère Anselme promet, par une autre charte, au Chapitre de Chartres, que, dans l'octave de la Pentecôte, il fournira des lettres de confirmation du Grand-Maître de l'Hôpital et du roi de France, et qu'avant la Chandeleur prochaine il fera approuver cette transaction par le Souverain-Pontife. En effet, les cartulaires 28 et 28 bis, p. 34 et fº 14 rº, contiennent la confirmation de Roger des Moulins, Grand-Maître de l'Hôpital. Les archives d'Eure-et-Loir (C. XI, 11) renferment deux chirographes originaux de l'évêque Renaud de Mouçon et une bulle du pape Lucius III, datée de Vérone, le 10 des calendes de septembre, tous actes confirmatifs de l'abandon consenti par le prieur des Hospitaliers.

« Super terra data ad censum Ansoldo Tarcortes. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 109; et carton 28 bis, fol. 47 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G[aufridus], Carnotensis ecclesie decanus, et universitas Capituli omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Quum, intereuntibus singulis, humane actiones cito traduntur oblivioni nisi litteris annotate memorie commendentur, litteris nostris annotare curavimus quod Ansoldus Tracorteis1 venit in capitulum nostrum, postulans a nobis sibi dari ad censum duos agripennos et dimidium terre apud Rachinetum, que de jure ecclesie nostre esse cognoscitur ; que terra partim sacionalis erat, partim vineis consita ; quam terram Godefridus, noster quondam concanonicus, ex dono Capituli tenuerat. Nos vero, habito consilio, ex communi assensu fratrum, terram illam predicto Ansoldo dedimus ad censum, et jure hereditario possidendam concessimus, eo tenore quod predictus Ansoldus et quicumque post eum terram illam tenuerit, xxx solidos ecclesie nostre, , annuatim reddere teneatur. Nummi autem hujus censive distribuentur canonicis qui anniversario episcopi Teoderici2 intererunt. Factum est hoc in capitulo, . »


1 Ansault-le-Torcheux, d'après l'Inventaire du Chapitre.
2 Théoderie, évêque (1029-1052). Cet évêque, dont l'obit figure au Nécrologe sous la date du 16 des calendes de mai, avait donné au Chapitre l'église de Luplanté.

« Ne domus de claustro laicis locentur. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1446 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXI, K, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 32; et carton 28 bis, fol. 13 v°.
  • a Theodori penitent., II, 435.
  • b D'Achery, Spicil., III, 550.
  • c Jaffé, Reg. pont. rom., 862, 9898.
  • d Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après d.

« Urbanus episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri R[aginaldo] episcopo, et dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Audivimus et audientes nequivimus non mirari quod laici quidam, in claustro vestro domos jure hereditario possidentes, tales personas plerumque admittunt per quas clericorum quies inhonesto strepitu sepe turbatur, et devotio populi, ne divinis intendat officiis, prepeditur. Joculatoribus quidem, aleatoribus, cauponibus et mulieribus turpibus prescripte domus de consuetudine prava locantur. Volentes igitur communi ecclesie honestati consulere, auctoritate apostolica prohibemus ne domus canonicales ulterius laicis per quos honestati ecclesiastice derogetur, vel gratis dentur, aut etiam sub quacumque occasione locentur1. Constituimus etiam de domibus quas laici in claustro jure hereditario tenent, si eas in personis propriis cum honesta familia, exclusis mulieribus turpibus, inhabitare noluerint, ut nonnisi clericis vel personis regularem vitam professis, gratis vel pro pretio, concedantur, si congruum eis pretium voluerint exhibere. Nulli ergo omnino hominum liceat, etc. ..... Datum Verone, xii kalendas martii. »


1 Cette bulle du pape Urbain III ne suffit pas pour réprimer les désordres qui se commettaient dans le cloître. Nous voyons en effet dans les registres capitulaires du XIVe siècle de nombreuses plaintes contre les locataires des maisons canoniales.

« De confirmatione antiquarum consuetudinum. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 2).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 31; et carton 28 bis, fol. 13 r°.
  • a Theodori penitent., II, 434.
  • b Jaffé, Reg. pont. rom., 860, 9869.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Urbanus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Ad universalis ecclesie regimen, licet indigni, providentia superne dispositionis assumpti, pro universarum ecclesiarum statu, pastorali tenemur consideratione satagere, et earum quieti, quantum nobis Dominus dederit, sollicite providere. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus inclinati, et suscepte ministerio servitutis inducti, libertatem et rationabiles consuetudines quibus ecclesia vestra, a quadraginta retro annis, sine interruptione, usa est, et adhuc sine controversia uti dinoscitur, sicut predecessorum nostrorum sunt vobis scriptis autenticis confirmate, ratas habemus, easque futuris temporibus manere decernimus illibatas. Nulli ergo omnino hominum liceat, etc. ...... Datum Verone, x kalendas augusti. »

« De anniversario Avegoti de Sancto-Prisco. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 102; et carton 28 bis, fol. 46 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Cum pia fidelium largitione ecclesie Dei aliquid erogatur, perpetuo possidendum debet litteris commendari, ut si posterorum malicia hoc in litem presumpserit revocare, per earum testimonium ipsorum calumpnia retundatur. Hujus igitur rationis intuitu, presenti scripto fecimus annotari quod Avegotus de Sancto-Prisco, miles1, ut ipse et antecessores sui animabus suis requiem invenirent, donavit ecclesie Carnotensi omnes decimas quas habebat apud Luceium, tam minutas quam magnas2, perpetuo possidendas, ita quod ecclesia reddet ei vel cui post obitum suum assignaverit, , apud Carnotum, pro omnibus serviciis, x solidos annuatim. Nos autem, ad cujus feodum decime pertinebant, et Gaufridus de Lucco-Plantato, qui eas a nobis tenebat, et a quo idem Avesgotus ipsas possidebat, hanc donationem decimarum ecclesie Carnotensi factam concessimus et ratam habuimus, ita quod si prefatus Avegotus vel heredes ejus adversum nos vel memoratum Gaufridum aliquid commiserint de feodo nostro, nichil super feodum, preter illos x solidos quos ecclesia solvere tenetur, Avegoto poterimus saisire. Hoc in capitulo Carnotensi, nobis astantibus et laudantibus, concesserunt Hamelina, uxor prefati Avegoti, et Garinus, frater ejus, et Juliana, uxor ejus, et Avegotus, filius Garini. Ceterum post cetera duximus adnotare quod altera pars decimarum predictarum cedet ad sanctissime recordationis Petri, predecessoris nostri, quondam Carnotensis episcopi, altera vero ad Roberti de Blavia, Carnotensis canonici, anniversaria facienda. Quod ut ratum et inconcussum permaneat scripto fecimus adnotari et sigilli nostri3 testimonio communiri. Actum anno gracie MºCºLXXXºVIIº. »


1 Avesgaud de Saint-Prest, puissant seigneur chartrain, figure, comme partie ou comme témoin, dans plusieurs actes intéressant Saint-Cheron (1190), Saint-Jean (1211) et l'Hôtel-Dieu (1214). Il était probablement fils de Gautier de Saint-Prest, qui comparaît dans une transaction de 1139 entre le Chapitre et Ursion de Meslay (voir ci-dessus, nº LI), et il fut le père d'Avesgaud de Saint-Prest le Jeune dont nous parlerons ci-après.
2 En 1231, les Abbé et Religieux de Saint-Jean-en-Vallée reconnurent tenir du Chapitre de Chartres toutes les dîmes grosses ou menues, tant en grain qu'en vin, de tout le territoire de Lucé, à la charge d'une redevance annuelle de 32 setiers de blé, de 16 setiers d'avoine et de 50 sous de rente, dont 40 sous pour les heuriers et matiniers de l'église, et 10 sous pour Avesgaud de Saint-Prest le Jeune (Orig. en parch., Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. VI, N, 2).
3 Le sceau de Renaud de Mouçon a été décrit dans le Cartulaire des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 184, et gravé dans l'atlas de ce Cartulaire, pl. ii, nº 6.

« Capituli Carnotensis et comitis Roberti, super censu de Fermecort. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1071 (ancienne cote :fonds du Chapitre, carton XXXII, A, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28, p. 114; et carton 28 bis, fol. 52 v°.
  • a E. Lefèvre, Annuaire d'Eure-et-Loir pour 1860, p. 186.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« G[aufridus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis, et Robertus, comes Drocensis, omnibus ad quos litterę istę pervenerint, in Domino salutem. Noverint universi, tam presentes quam futuri, quod inter nos et comitem Robertum1, super mansione de Firmecort, cum adjacentibus sibi officinis, de communi assensu limitata, et terra quadam quę est inter fossata de Firmecort et Mosterellium, quę omnia et pater ejus et iste injuste occupaverat2, amodo a nobis tenebit, cum pratis ejusdem villę ad decaniam pertinentibus, in hunc modum pacis convenimus. Predictus siquidem comes, pro pace et amore ecclesię Carnotensis, et ad recognitionem predictorum quę omnia a nobis tenet, nichil amplius de nostris occupaturus, annuatim, , quinquaginta solidos drocensis monetę, in prepositura sua, nobis assignavit aut procuratori nostro libere persolvendos ; et tam presens prepositus quam quicumque et quotiens ei in prepositura successerint fidelitatem nobis faciet de predictis denariis, prefixo termino persolvendis. Quod si prefatus prepositus predictos denarios prefixo termino solvere noluerit vel distulerit, comes vel successor ejus nobis tenebitur ejus supplere defectum. Nos autem, requisiti ab eodem comite, ei concessimus ut in predicta terra quę est inter fossata Firmecurię et Mosterellium capellam edificet : prior autem qui pro tempore eidem capelle prefuerit, de justiciis nostris fideliter observandis nobis fidelitatem faciet. Actum est hoc Carnoti, in capitulo ęcclesię Carnotensis, ; astantibus istis : G[aufrido], decano ; Richerio, cantore ; Willelmo, succentore ; G[isleberto], camerario, vices etiam G[isleberti] subdecani supplente ; Raherio, preposito ; magistro Lamberto ; Gaufrido de Hibreio ; Milo de Garne ; G[auterio] de Booleto ; C[rispino] Drocensi ; H[ugone] de Galardon ; Petro, capellano predicti comitis ; Girardo de Fornivaut ; Petro de Maceriis, et aliis multis. Quod ut ratum et firmum inviolabiliter in posterum observetur, presentem paginam sigillorum nostrorum munimine precepimus roborari. »


1 Robert II, comte de Dreux (1184-1218).
2 En 1185, le comte Robert II avait donné à l'abbaye de Saint-Vincent-aux-Bois, pour y fonder une église, toute la terre située entre les fossés de Fermaincourt et Montreuil. Le doyen de Chartres réclama contre cette donation, et c'est à la suite de cette contestation qu'intervint la transaction que nous publions.

« De emptione feodi de Sancto-Laurentio-de-Nemore. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 70 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Theobaldus, Blesensis comes, Francie senescallus, notum facio omnibus, tam presentibus quam futuris, quod cum contentio verteretur inter Petrum Biselli et Galterum de Boe, capicerium Carnotensem, super venditione cujusdam feodi sui quem fecerat Philippus de Buri pro dicto capicerio in villa que dicitur Sanctus-Laurentius-de-Nemore, compositio facta est in hunc modum : quod Petrus Bisselli feodum illum quitavit capicerio predicto, c inde acceptis solidis andegavensibus1. Hanc compositionem laudavit et concessit Johanna, uxor predicti Petri, et filii eorumdem : Hugo, Tristannus, Garnerus, Gaufridus, et filie : Aanor, Isaut, Aalis et Gobilla. Hoc autem fuit coram nunciis meis ad hoc missis : Arnulfus Corbel ; Raginaldus de Pruvino ; magister Hildricus ; Petrus, capellanus Sodobrii ; magister Radulphus de Mauritania ; Willelmus, ejusdem clericus ; Bartholomeus, nepos capicerii ; Raginaldus de Avazaio ; Gradulfus Lialdi ; Raginaldus Raterii, qui nummos receperunt. Ipse etiam Petrus Biselli affidavit mihi, in manu mea propria, se fideliter compositionem istam servaturum, in ecclesia Beati-Karilelfi, his astantibus : Lamberto Sacco, Gaufrido de Bero, Hugone de Rulliaco, Harduino de Monticiis. Quod ut ratum sit et firmum, litteris meis commendavi. Actum Castriduni, . Datum Hugone cancellario. »


1 En 1189, le Chapitre acquit sur Yvon et Ameline, sa femme, et leurs enfants, la mairie de Saint-Laurent-des-Bois, moyennant 13 livres en argent et 2 setiers de terre. Cette seigneurie fut aliénée par le Chapitre, en faveur de M. Terrat, par acte du 23 mai 1687. (Invent. du Chap. ; C. LXVI, EE, 1 et 7.)

Carta Rotrodi, comitis Perticensis, de uno cereo ante Sanctam-Capsam ardenti.

  • B Vidimus original en parchemin de 1199. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 484 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton IV, BB, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[otrodus], comes Pertici, omnibus ad quos litterę istę pervenerint, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos, intuitu pietatis et misericordię et reverentię quam venerabili matri nostrę Carnotensi ęcclesię tenemur exhibere, contulimus in honorem beatę Virginis et constituimus in eadem ęcclesia unum cereum aute capsam in qua reposita est beatissimę Virginis veneranda Camisia perpetuo ardentem, assignantes ad hoc decem libras carnotensis monetę in prepositura de Nogento, singulis annis, a preposito qui erit pro tempore, Carnoti, matriculariis Carnotensis ęcclesię persolvendas, centum videlicet solidos predictę ęcclesię et centum solidos 1. Ad peticionem igitur nostram, venerabilis pater et dominus Raginaldus, episcopus, et Capitulum Carnotense concesserunt et instituerunt quod si aliquis de heredibus vel successoribus nostris, quod absit, hanc nostram donationem impediret, tam personam ejus excommunicationi quam nostram subicerent interdicto, donec eisdem matriculariis esset integre satisfactum, qui in predicto luminari tenebuntur interim providere. »


1 Cette donation de Rotrou II fut confirmée par son fils Geoffroy III, vers 1196 et en 1199 (Original en parchemin. ibid., id.).

« Approbatio Theobaldi comitis remissionis viarie a domino de Galardone. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1090 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXXIII bis, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Theobaldus, Blesensis comes, Francie senescallus, notum facio universis, tam presentibus quam futuris, Hugonem de Galardone totam viariam quam ipse et antecessores sui in terra Beate-Marie Carnotensis ab antiquo possederant in elemosinam, pro anima sua et animabus antecessorum suorum, ecclesie Carnotensi in perpetuum concessisse, ad censum quindecim librarum annuatim ad terminos definitos persolvendarum, videlicet ad centum solidos, c solidos, c solidos. Quam elemosinam, quantum attinet ad meum feodum, tam ad instantiam precum domini Galeranni, predicti Hugonis nepotis et successoris, tam quia pia et religiosa esse dinoscitur, gratam et ratam habeo, et ne de cetero aliqua occasione in irritum possit reduci vel temporum diuturnitate a memoria elabi, litteris presentibus commendo et sigilli mei impressione in perpetuum permansuram confirmo1. »


1 Au mois de mars 1203 (1204, n. st.), Hervé, seigneur de Gallardon, donne quittance au Chapitre de Chartres des arrérages de onze années dudit cens (Original en parchemin. C. XXXIII bis, A, 1).

Transaction passée en Chapitre entre Hugues, prévôt et chanoine1, d'une part, et les maires de Champs et de Mandres, d'autre part, par laquelle ils cèdent et transportent à Hugues et à ses successeurs prévôts la propriété du grand pré situé en-deçà de la rivière d'Eure, sur lequel ils ne se réservent rien que le droit de garde et de forfaiture ; et Hugues abandonne auxdits maires la propriété du petit pré qui est au-delà de la rivière2, à condition qu'ils le tiendront de lui et de ses successeurs prévôts.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CI, F. 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Hugues, prévôt d'Amilly, paraît pour la première fois en 1188.
2 Ce pré est celui nommé de la Celle, qui fut partagé par moitié entre les deux maires. En 1298, Pierre de Chevenge, clerc de Villain de Ressonne, chanoine, acquit de Simon de la Chevardière, maire de Mandres, et d'Agnès, sa femme, la moitié de ce pré qui appartenait à ladite mairie, et, l'année suivante, l'engagea au Chapitre pour l'acquit de 70 sous de rente, dont il était chargé envers le Chapitre, en vertu d'un acquêt fait par Pierre de Mincy, chanoine, en 1292 (Inv. du Chap. ; C. CI, F. 5). La même année, 1299, Villain de Ressonne acquit cette portion de pré de Chevenge, et, par son testament du mois de novembre 1299, la légua au Chapitre pour son anniversaire (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. LXVII, B, 39).

«De decima de Sernellis quam Gilebertus de Tardeis dedit ad anniversarium suum. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1458 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, A, 5).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 69 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Noverint universi quod Gislebertus de Tardeis1, causa crucis assumpte propter Deum, décimam suam de Andevilla et decimam de Serneliis et decimam de Baroureto et terram suam apud Amilletum sitam et triginta quatuor solidos census quos habebat apud Mesniz, de assensu et voluntate matris sue, cognato suo karissimo Gisleberto, Carnotensi camerario, in quinque annos, pro octoginta libris andegavinorum, pignori obligavit, excepto dimidio modio annone de predicta terra Amilleti, quem Henrico et ejus uxori dedit et, annuatim percipiendum concessit. Sciendum tamen est quod, singulis annis, pretaxati summa debiti, pro fructibus perceptis in censu et in terra Amilleti, de sexaginta solidis diminuetur. Si vero infra terminum prescriptum Gislebertum de Tardeis viam carnis ingredi contigerit, decimam de Serneliis Gisleberto camerario, cognato suo, in elemosynam dedit et perpetuo concessit, et ejus nepotibus, Garino scilicet et Willelmo de Fontanis2, si idem camerarius interim decesserit ; hac quidem conditione ut anniversarius dies obitus sui et ipsius Gisleberti, camerarii, post decessum suum, in ecclesia Carnotensi annuatim celebretur. Verum si predictus camerarius infra terminum prestitum humanis exemptus fuerit, quod absit, nepotes ejus, Garinus et Willelmus de Fontanis, decimas predictas et terram Amilleti et censum de Mesniz libere possidebunt, donec reliquum debiti eis in integrum persolvatur, hoc annexo quod, pro fructuum perceptione, tam in terra Amilleti quam in censiva de Mesniz, summa debiti de sexaginta solidis annuatim relaxetur. Expleto autem quinquennio, si Gislebertum de Tardeis ad propria, auctore Domino, reverti contigerit, decimas predictas et terram et censum poterit redimere et ea libere possidere. Si vero ea vel non poterit redimere, vel noluerit, Gislebertus, camerarius, vel ejus nepotes, si ipse interim de medio tolleretur, decimas et terram et censum pacifice possidebunt, donec residuum debiti in integrum receperint. Ceterum, si idem Gislebertus de Tardeis, completo quinquennio, decimas et terram et censum redimere nequiverit, et viam carnis ingressus fuerit, camerarius, vel ejus nepotes, si ipse decesserit, decimas et alia possidebunt donec a propinquiore generis Gisleberti de Tardeis redimantur, excepta decima de Serneliis, quam idem in elemosinam dedit ut dies anniversarius obitus sui et camerarii Carnotensis, Gisleberti, in ecclesia Carnotensi, annuatim, celebretur. Quod ut ratum et firmum permaneat, tam scripto quam sigillo nostro fecimus communiri, sub testimonio Hugonis, abbatis Sancti-Andree ; Crispini Drocensis ; Radulfi de Bellovidere ; Avesgoti de Sancto-Prisco ; Willelmi, militis de Fontanis. Datum . »


1 Gislebert de Tardais, qui allait partir pour la Croisade, fit, selon l'usage, plusieurs libéralités aux établissements religieux de son voisinage. Il donna, entre autres, à l'abbaye de Saint-Cheron, quatre muids de terre à Amilly, par acte de la même année, à la charge d'anniversaires. Il était au reste neveu du sous-doyen Gislebert et cousin du chambrier du même nom (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de Saint-Cheron.)
2 Garin de Fontibus, sous-diacre, et Guillaume de Fontibus, néveux du chambrier Gislebert, figurent comme témoins dans la donation de Gislebert de Tardais à Saint-Chéron, rappelée ci-dessus.

« Capituli Carnotensis et comitis Perticensis super nemore de Autun. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2088 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXVII, V, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 96; et carton 28 bis, fol. 44 r°.
  • a O. Des Murs, Histoire des comtes du Perche, p. 475.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Noverint universi ad quos littere iste pervenerint quod nemus de Autou commune est et omnis pastura nemoris, pro media portione, Comitis Perticensis1 et Capituli ecclesie Carnotensis2, sed vetitum prefati nemoris et custodia ad Comitem spectant. Preterea canonici ejusdem ecclesie, sine assensu Comitis, in jamdicto nemore ad usum suum nichil capere poterunt, preterquam ad fabricam ecclesie Carnotensis et ad usum duarum granchiarum, videlicet de Grandi-Husso et de Gardeis, ita quod tantumdem de nemore Comes capere poterit. Capitulum vero nec aliquid vendere inde vel donare poterit. Comes vero prefatum nemus ita vendere poterit quod priusquam vendatur, Comes venditionem Capitulo significabit ut illuc quem voluerit mittat qui intersit venditioni, et illi qui plus offeret vel meliorem offeret conditionem predictum nemus concedetur. Et hoc ita si in grossum nemus vendatur ; si vero ad forestagium ; per servientem Capituli et servientem Comitis vendetur, ab utroque serviente tam a Capitulo quam a Comite juratoria cautione recepta, et Capitulum medietatem precii consequetur. Item, Comes inde poterit dare et capere ; et quantum inde dederit vel acceperit, tantum Capitulum dare poterit vel accipere. Quantum autem ad pasturam vetitum nemoris Comes, intuitu elemosine, dimittit, ita quod in jamdicto nemore medietatem proventuum pasture Capitulum percipiet, eo tenore quod in ecclesia Carnotensi singulis annis celebrabuntur duo anniversaria, videlicet M[athildis]3, uxoris sue, scilicet iiii nonas januarii, et Amice4, comitisse, matris ejusdem comitis, . Canonicis autem qui predictis anniversariis5 interfuerint, predictum pasnagii et pasture emolumentum erogabitur, quod, , per servientem Capituli et servientem Comitis, colligetur, et ad minam dividetur, et uterque serviens tam Capitulo quam Comiti fidelitatem prestabit. Reliquam vero medietatem pasture Comes sibi et heredibus suis retinuit. Item institutum est et concessum quod undecumque animalia ad pasturam convenerint, sive de terra Comitis, sive Capituli, sive ejusdem Comitis militum, pastura vendetur, et quod inde perceptum fuerit Capitulo et Comiti communicabitur, ita quod neutra pars alicui in eadem pastura poterit dare immunitatem nisi de communi assensu Capituli et Comitis. Datum . »


1 Voir ci-dessus p. 208, note 1.
2 La comtesse Mathilde avait donné au Chapitre, à titre de fondation, la moitié du bois d'Authou. Le 30 juin 1534, le Chapitre fit une transaction avec Marie de Luxembourg, par laquelle il abandonna à ladite dame tout ce qu'il possédait dans les bois d'Authou et de Chaillouay, moyennant la cession que lui fit Marie de Luxembourg de cent arpents de bois, ès bois d'Authou, francs et quittes de tous droits d'usage et autres quelconques (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. LXXXVII, V, 4).
3 Mathilde ou Mahaut, fille de Thibault IV, comte de Chartres-Blois et de Champagne. L'obit de cette princesse se trouve au Nécrologe sous la date du jour des calendes de janvier. On faisait probablement son anniversaire le lendemain 4 des nones du même mois.
4 Cette dame, appelée aussi Harvise ou Havise, était fille d'Edouard de Salisbury et seconde femme de Rotrou II, comte du Perche. Elle épousa en secondes noces Robert, troisième fils de Louis-le-Gros. Son obit est inscrit au Nécrologe, sous le nom d'Amicia, à la date du jour des ides de janvier, date qui correspond au jour de l'octave de l'Epiphanie, indiqué ici pour son anniversaire.
5 Ces anniversaires étaient à la charge des prébendiers de Charonville (voir le Polyptique).

« Super dono ecclesie Sanctorum Sergii et Bachi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 52; et carton 28 bis, p. 24 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Cum in voto haberemus et summo desiderio Carnotensi ecclesie, que nos, licet indignos et insufficientes tanto honori, ad sui regimen evocavit, redditus providere, de quibus nostrum posset anniversarium sollempniter celebrari, via Iherosolimitana et temporis angustia nostrum propositum impedivit. Verum quod ad presens possumus, illud tantillulum eidem ecclesie boni concedimus quod habemus in manibus et donamus Capitulo perpetuo possidendum ; capellam etenim Sanctorum Sergii et Bachi, in curia domorum episcoporum sitam, in ea libertate et immunitate qua eam possidebamus, concedimus Capitulo Carnotensi, jure plenario possidendam, perpetuo gracias eis uberes exsolventes, quod firmiter promiserunt, se propter hoc patris mei1 et matris2 et comitis Henrici3 et nostrum, cum decesserimus, anniversaria, annis singulis, celebraturos. Statuimus autem ut nullus contra hanc concessionis nostre paginam venire audeat ; quod si quis presumpserit divini subjaceat ultioni. Quod ut firmum habeatur et ratum, tam scripto quam sigillo nostro fecimus communiri. Data . »


1 Renaud II, comte de Bar, père de l'évêque Renaud de Mouçon, mort en 1170. L'obit de ce seigneur, inscrit au Nécrologe à la date du 8 des calendes d'août, rappelle la donation de la chapelle de Saint-Serge et Saint-Bacche.
2 Agnès, fille de Thibault IV, comte de Chartres-Blois et de Champagne, femme de Renaud II, comte de Bar et mère de l'évêque Renaud de Mouçon.
3 Henri I, comte de Bar, fils du comte Renaud II et frère de l'évêque Renaud de Mouçon, mort au siége de Saint-Jean-d'Acre en 1191.

« Quod episcopus dedit decem solidos fraternitati Clericorum de choro. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 76 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Noverit universitas vestra nos fraternitati1 clericorum Beate-Marie, zelo Dei, et ut bonorum fraternitatis ejusdem participes essemus, decem solidos, in perpetuum, singulis annis, contulisse, et, , fraternitatis officialibus, in villa que vulgo dicitur Marchesseth, tradendos constituisse. Quod ut ratum et firmum permaneat hoc tam scripto quam sigillo nostro fecimus communiri. Datum


1 Le mot fraternitas s'appliquait à tous les corps qui vivaient en communauté ; c'est ainsi que dans le principe les chanoines de Chartres s'appelaient fratres Beatæ Mariæ (voir ci-dessus nº I.)

Acte par lequel le Chapitre réduit à 100 sous de rente annuelle et perpétuelle le droit de gîte et procure que le prévôt de Mézangey ou le fermier de sa censive, en son nom, exigeaient des hommes de corps ou censitaires dudit Mézangey.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XIX bis, A, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« De viaria Johannis de Friesia. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 105.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Johannes de Friesia, miles1, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noverint universi presentis scripti paginam inspecturi, quod ego, pro salute anime mee et parentum meorum, totam viariam quam in terra ecclesie Beate-Marie Carnotensis habebam2, eidem ecclesie liberam et quietam concessi in perpetuum et donavi, Garino, fratre meo3, concedente hoc et volente, et Ivone, domino Curveville4, de cujus feodo erat, per litteras suas assensum prebente. Quod ut ratum et inconcussum permaneat sigilli mei feci munimine roborari. »


1 Jean de Friaize était un des principaux conseillers de Louis, comte de Chartres. Ce fut lui qui se chargea de préparer à Venise les bâtiments sur lesquels son patron s'embarqua pour la Croisade. Lorsque Louis eut été nommé duc de Nicée, il resta avec ce prince dans la Terre-Sainte : il était à ses côtés à la bataille d'Andrinople en 1205, et il fut tué en cherchant à défendre ou à venger son maître et son ami.
2 Ce droit de voirie que possédait Jean de Friaize s'étendait sur les terres du Chapitre situées à Amilly, Saint-Aubin-des-Bois, Fontaine-la-Guyon, Champs et Mandres. — Jean de Friaize, au moment de partir pour la croisade, renouvela sa donation en faveur du Chapitre et de l'abbaye de Saint-Père (mai 1202).
3 Garin de Friaize, frère de Jean, avait épousé Marguerite, fille d'Ursion de Meslay, de la famille des Vidames de Chartres.
4 Yves III de Vieuxpont, seigneur de Courville, époux d'Isabelle, puis de Marie de Vendôme.

« Raginaldi, episcopi Carnotensis, de preposituris concessis Capitulo et precariis factis preposituris. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 375 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton II, GG, 5).
  • a Gall. christ., tome VIII, Instr., col. 347.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Raginaldus, Dei gratia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum carissimus avunculus noster Willelmus1, tunc Senonensis, nunc Remensis archiepiscopus, tituli sanctę Sabinę cardinalis, apostolicę sedis legatus, curam gereret ęcclesię Carnotensis, contulit Capitulo Carnotensi justiciam quatuor prepositurarum quę in eadem erant ęcclesia, videlicet de Nongento, de Fontaneto, et de Amiliaco et de Belsia2 ; cum vero Dominus nos ad pretaxatę ęcclesię regimen evocasset, super justiciis predictarum prepositurarum Capitulo movimus quęstionem, quę tamen, intervenientibus viris prudentibus et honestis, in presentia etiam venerabilis patris nostri magistri Melioris3, Sanctorum Johannis et Pauli presbiteri cardinalis, tunc apostolicę sedis legati, sopita est in hunc modum : quod inherentes vestigiis predicti domini Remensis, donationem justiciarum predicto collatam Capitulo approbavimus, in ea integritate qua eam predictus contulerat archiepiscopus ipsam confirmantes ; et ut predicta ęcclesia de manu nostra se aliquid gauderet beneficii recepisse, concessimus, ut quatuor prepositurarum redditus, salvo jure nunc eas possidentium, integre commodo canonicorum accrescerent, et tunc, pleno jure, quatuor prepositurarum redditus, cum justiciis, ad Capitulum devolverentur. Capitulum vero, in recompensationem collati sibi beneficii, ne Carnotensis ęcclesia debito dignitatum numero fraudaretur, concessit nobis ut de quatuor precariis quę in eadem habemus ęcclesia, videlicet de Normannia, de Masengeio, de Auversio et de Ungreio, quandocumque et quomodocumque eas vacare contigerit, faciemus preposituras, et easdem, sicut et preposituras, canonicis Carnotensibus libere cum justiciis conferamus, salvis redditibus matutinis et anniversariis deputatis, et nemoribus, salvo etiam jure Gosleni de Horreivilla in precariis quod habebat in preposituris, ita quod, si aliquam prepositurarum vacare contingeret, nichil in ea posset reclamare. Si autem alteram partium precarię de Normannia vacare contingeret, et ea alicui, nomine prepositure, conferretur, reliqua pars, quandocumque ipsa vacaret, ad eandem personam ipso jure devolveretur, salvo jure Symonis de Bero de medietate precarię de Normannia integro et illeso. Ut autem hoc inconcussum omni tempore perseveret, nec possit aliquatenus immutari, fecimus jurari in animam nostram nos istud in perpetuum fideliter servaturos. Idipsum quoque, prestito juramento corporaliter, firmaverunt decanus, cantor, subdecanus, succentor, archidiaconi, capitherius, camerarius, prepositi, presbiteri, diaconi, subdiaconi. Statutum est etiam ut quicumque substituantur canonici corporale prestent juramentum se hoc fideliter servaturos. Quod ut ratum et firmum observetur in posterum, presens scriptum sigilli nostri precepimus impressione muniri. Actum publice in capitulo Carnotensi, 4. »


1 Le cardinal Guillaume de Champagne était frère d'Agnès, comtesse de Bar, mère de l'évêque Renaud de Mouçon.
2 Cet acte de Guillaume-aux-Blanches-Mains est de l'année 1174 (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. II, GG, 4).
3 Le cardinal Melior, légat en France (1183-1200).
4 Le Livre des Priviléges (Bibl. Imp., cart. 28, p. 135; et carton 28 bis, fº 62 rº) nous a conservé un double de cet accord fait au nom de Geoffroy, doyen, et du Chapitre de Chartres. Cet acte fut confirmé par le roi Philippe-Auguste, suivant lettres-patentes, datées de Senlis, l'an de l'Incarnation du Verbe 1193 et de son règne le 15e, astantibus in palatio quorum nomina supposita sunt et signa. Dapifero nullo. Signum Guidonis buticularii ; signum Mathei camerarii ; signum Drocensis constabularii. Data vacante cancellaria (Gallia christ. ; t. VIII, instr., col. 347. — Bibl. nat. de France, coll. Gaignières, mss. lat. 5185, I, p. 141. — L. Delisle, Catal. des actes de Phil.-Aug., 409, p. 98). Il fut de nouveau confirmé par une bulle du pape Célestin III, datée de Saint-Jean-de-Latran, le 4 des nones de juin (1195) (Orig. en parch. bullé ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. II, GG, 5. — Bibl. Imp., cart. 28, p. 18, et 28 bis, fº 8 rº).

Celestini papæ tertii, de contentione inter Capitulum Carnotense et Comitissam super servientibus ejusdem Capituli.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges, p. 105.
  • a Theodori Peniten., II, 567.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 897, 10473.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri M[ichaeli]1 archiepiscopo, et M[anasse], archidiacono Senonensi, salutem et apostolicam benedictionem. Sicut Henricus, archidiaconus, Raginaldus, de Massengeio prepositus, Symon de Berou, Radulfus de Bellovidere, et Germundus de Levesvilla et Capitulum Carnotense, transmissa nobis insinuatione, monstrarunt cum, juxta consuetam Carnotensis ecclesie libertatem, Gilebertum, Laurentium, Willelmum, Robertum, et Andream, laicos Carnotenses, sub cura ejusdem ecclesie pariterque protectione receptos, ad servicium suum domesticum evocassent, comitissa Carnotensis, sine defectu justicie, cum fautoribus suis qui sunt de vestra provincia, unum de servientibus supradictis, scilicet Gilebertum, per violentiam cepit, et tam ipsum quam alios, bonis et rebus omnibus, sine juris ordine spoliavit. Cum autem post, multa gravamina super hoc clericis memoratis illata fuissent, ex utraque parte in arbitros compromissum, nulla tamen ex parte clericorum interposita cautione, idem arbitri, partibus in sua presentia constitutis, plenum dare arbitrium noluerunt, asserentes se non debere super earum consuetudinibus vel libertatibus arbitrari, nec esse ad hoc ex forma compromissionis astrictos. Istud tamen pro sua voluntate dixerunt ut prefati servientes nec amplius, sine ipsorum licentia, in eorumdem clericorum servicio et protectione ecclesie liberius permanerent, integra subtractorum restitutione gaudentes. Quia igitur clerici sepedicti ad consuetudinum ac libertatum ecclesie sue observantias se faterentur juramento teneri et idcirco earum non posse pati tuta consciencia lesionem, petierunt sibi in casu isto per commissionis nostre litteras provideri. Ideoque discretioni vestre per apostolica scripta mandamus quatinus arbitros memoratos monere attencius et inducere studeatis ut inter partes premissas perfecte concordie viam studeant invenire. Quod et si arbitri memorati facere forte noluerint vel eas super questione jamdicta secundum quod rationi consentaneum fuerit expedire, vos auctoritate nostra partes ad vestram presentiam convocetis, et, que fuerint hic inde proposita diligenter auditis et cognitis, causam super hiis, appellatione remota, mediante justicia, terminetis, non permissuri clericos memoratos, dum coram arbitris vel sub examine vestro justicie parere voluerint, premissorum servientium privari possessione indebite, vel contra libertates seu consuetudines approbatas ecclesie sue aliquid temere attemptari, nullis litteris veritati et justicie prejudicantibus, si que apparuerint a sede apostolica impetrate. Datum Rome, apud Sanctum-Petrum, viii idus junii, pontificatus nostri anno quarto. »


1 Michel de Corbeil, archevêque de Sens (avr. 1194-nov. 1199).

« Attestationes Comitisse Blesensis et Capituli Carnotensis super consuetudinibus ecclesie Carnotensis, de quibus erat contentio. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 716 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, L, 7).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Michael, Dei gracia, Senonensis archiepiscopus, et Manasses, ejusdem ecclesie archidiaconus, omnibus presens scriptum inspecturis, salutem in Domino. Noverint universi quod nos a domino Celestino papa tercio judices delegati in causa que vertebatur inter Capitulum Carnotense et Adeliciam, comitissam Blesensem, super consuetudinibus et libertatibus ecclesie Carnotensis, in recipiendis servientibus de burgensibus jamdicte comitisse, testes utriusque partis recepimus in hunc modum :

Testes ex parte comitisse contra canonicos Carnotenses :

Domina Regina et dominus Remensis1 dixerunt quod cum de controversia que inter canonicos Carnotenses et comitissam Blesensem vertebatur, super tribus hominibus tantum, quos ipsi canonici ad domesticum evocaverant servicium, fuisset in eos compromissum, non ut de judicio, sed ut de propria voluntate procederent, tandem in hunc modum arbitrium protulerunt, quod illi tres homines, de quibus erat questio, usque ad festum sancti Johannis, in protectione ecclesie Carnotensis libere permanerent et integra ablatorum eis restitutione gauderent ; sed ulterius eos non protegeret ecclesia Carnotensis nisi de licentia arbitrorum, videlicet ipsius A[dele], regine, et Willelmi, domini Remensis, salvis tamen consuetudinibus et libertate ejusdem ecclesie in aliis, et salvo jure utriusque partis. Addiderunt etiam quod de dicto eorum observando fidejussit dominus Rex.

Gaufridus Cointetus2, miles, juratus, dixit idem, excepto quod de fidejussione domini Regis, sive si compromissioni, quando facta fuit, interfuisset, nichil voluit dicere. Adjecit etiam quod de quinque hominibus tunc erat questio, qui tamen infra predictum terminum sancti Johannis, si vellent, libere possent ad comitissam reverti.

Gaufridus de Linis, miles, juratus, dixit idem quod Gaufridus, excepto quod dixit homines illos in protectione domine Regine et domini Remensis, non in protectione ęcclesię Carnotensis permanere.

Petrus, miles, de Villaribeton, juratus, idem dixit quod Gaufridus de Linis.

Achardus, miles, idem dixit, excepto quod nichil voluit dicere in cujus protectione remanerent homines predicti, et de Regis fidejussione dixit se nichil scire.

Gaufridus Graons, juratus, idem dixit quod Gaufridus de Linis.

Renaldus de Orrevilla3 idem dixit quod Gaufridus Graons.

Renaldus Belinus, miles, juratus, idem dixit.

Johannes Jouez, miles, juratus, idem dixit.

Garinus, granetarius, juratus, idem dixit.

Richardus, pincerna, juratus, idem dixit.

Aubertus, juratus, dixit idem.

De fidejussione quam de dicto arbitrorum observando fecisse dicitur dominus Rex, dixerunt ipsa Regina et dominus Remensis quod tantum recolunt quod dominus Rex dixit eis, antequam arbitrium suscepissent, quod dictum eorum faceret firmiter observari ; sed quod Capitulum Carnotense eum fidejussorem constituerit non recolunt.

Sciatur insuper quod testes comitisse Blesensis, requisiti ut de tota causa se veritatem aperire jurarent, videlicet tam de consuetudine et libertate ecclesie Carnotensis quam de arbitrio, non, nisi de arbitrio tantum, jurare voluerunt.

Attestationes pro ęcclesia Carnotensi contra comitissam Blesensem :

W[illelmus], subdecanus Carnotensis et presbiter, juratus, dixit talem esse libertatem et consuetudinem ecclesie Carnotensis quod clerici ęcclesię Carnotensis canonici, quicumque sint, ad domesticum eorum servicium possunt assumere quoscumque burgenses de villa Carnotensi, nisi servi essent comitis vel comitisse Blesensis, et, quamdiu in eorum permanebunt servicio, liberi erunt et immunes ab omni exactione et tallia comitisse Blesensis sive comitis, nec aliquam possunt negociationem exercere, nisi de annona quam in augusto emerint, vel de vino empto in vindemiis, et de lana et de pannis factis de velleribus ovium suarum, quos sine omni teloneo poterunt vendere sicut et alias res suas. Et adjecit quod, in tempore comitis Teobaldi, vidit Vincentem, burgensem Carnotensem, talliabilem et prepositum comitis, qui, postea factus serviens domini Remensis W[illelmi], cum esset electus Carnotensis, immunis fuit ab omni exactione et tallia, et postmodum vidit eum similiter immunem cum esset in servicio R[aginaldi], Carnotensis episcopi, tunc canonici ejusdem ęcclesię. Vidit etiam Herveum lanarium, Girardum de Sub-Ulmo, Herbertum poterium, burgenses talliabiles, qui de burgensia ad servicium Yvonis, Carnotensis decani, transierunt et immunes fuerunt. Vidit etiam Renaudum, cognatum suum, qui cum de burgensia ad servicium Bernardi, cancellarii, transisset, immunis fuit. Vidit quoque Garinum, filium Girodi, qui de burgensia transiit ad servicium Gaufridi de Bello-Videre, canonici, et immunis fuit. Thecelinum quoque vidit, qui cum esset in servicio Petri de Pontesia, cum moraretur in partibus Jerosolimitanis, taillatus fuit idem Thecelinus, et per ęcclesię justiciam reddita sunt vadia, probato quod pro sua procuratione pensionem haberet a predicto P[etro]. Vidit etiam Fulcherium, filium Philippi, de burgensia transisse ad servicium Alcheri, canonici, postea talliatus est, et pro eo et Nicolao, serviente Auberti, clerici de choro, ecclesia interdicta, et reddita sunt postmodum eisdem F[ulcherio] et N[icolao] gagia sua, et emendacio inde est facta. Simile vidit de Gaufrido Salvo, serviente. De arbitrio dixit quod revera facta est compromissio in dominam Reginam et W[illelmum], dominum Remensem, super contencione de quinque hominibus, salvis omnino consuetudinibus et libertatibus ecclesie Carnotensis ; ita enim retractata est forma compromissionis, a domino Rotrodo4 ad dominum Remensem loquente, quod canonici Carnotenses ad eos compromittebant, salvis consuetudinibus et libertatibus ęcclesię sue, ita quod quinque dicti homines ad honorem ecclesie remanerent, sed de compromissione tenenda nec fides interposita est, nec plegius, nec pena proposita. De loco in quo hoc factum fuit, dixit in aula Regis, Parisius, in angulo versus Cordoenariam5. De prolatione arbitrii idem quod Hugo, prepositus.

Raherius, prepositus et subdiaconus, juratus, idem dixit de consuetudine, addens se multos vidisse de burgensia ad canonicorum servicia transisse et immunes fuisse. Dixit etiam quod plures habuit servientes burgenses, qui immunes extiterunt, et cum comes Teobaldus eum super quodam serviente ejus convenisset qui burgensis ejus fuerat, de consuetudine ecclesie immunis remansit et quietus. Adjecit quoque se vidisse idem de Fulcherio, filio Philippi, serviente Alcherii, quod subdecanus. De arbitrio dixit se non interfuisse Parisius quando facta est compromissio. De prolatione arbitrii dicit se immemorem esse.

Hugo, prepositus et subdiaconus, juratus, dixit idem de consuetudine, addens se vidisse Robertum Terree, comitis Theobaldi prepositum, qui, propter gravamina comitis, ad servicium Henrici prepositi se transtulit et immunis fuit, et hoc vidit de multis aliis ; et de Gaufrido Salvo, serviente, idem dixit quod subdecanus. De arbitrio dixit quod non interfuit quando facta est compromissio Parisius, sed arbitrio proferendo interfuit, quod in hunc modum prolatum fuisse dixit, quod predicti quinque homines in pace remanerent et res eorum eis redderentur, et hoc disposito, dixerunt Regina et dominus Remensis quod, cum ventum esset ad predictum terminum, supplerent quod de arbitrio superesset ; post terminum vero, Capitulum Carnotense ad dominum Remensem nuncios suos transmisit, qui reportaverunt dominum Remensem eis respondisse quod de arbitrio illo amplius non procederet.

Goslenus, prepositus diaconus, juratus, dixit idem de consuetudine, addens de Gaufrido Salvo, serviente, idem quod subdecanus. Adjecit etiam quod cum gagia Sevini, servientis sui, pro tallia a preposito Carnotensi capta essent, prepositus requisitus, cognato quod serviens esset dicti Gosleni, ei gagia reddidit omnino. De arbitrio, dixit quod non fuit Parisius quando facta est compromissio in dominam Reginam et dominum Remensem, sed quando prolatum in hunc modum fuit arbitrium interfuit quod servientes illi, , in servicio canonicorum et protectione ecclesie pacifice remanerent et non ulterius, nisi de licentia arbitrorum, restitutis eis omnino rebus ablatis. Etiam adjecit quod antequam proferrent arbitrium publice proposuerunt quod arbitrium illud non susceperant, nisi salvis consuetudinibus et libertatibus ecclesie Carnotensis et comitisse, de quibus eis non licebat arbitrari. Dixit etiam quod cum ita prolatum fuisset arbitrium dixit dominus Remensis quod cum opus esset de arbitrio, ipse et Regina supplerent quod superesset ; cumque, circa festum sancti Johannis, per nuncios canonicorum requisitus esset de supplendo arbitrio, dixit se certum non posse dare propter absentiam Regine, sine qua procedere non poterat, sed infra quindecim dies accederet Carnotum, paci operam daturus, quod non fecit.

Guismondus, archidiaconus, diaconus, juratus, dixit idem de consuetudine, addens se vidisse quemdam sororium suum, Radulfum de Tevas, qui de burgensia transivit ad servicium Ernaudi, quondam archidiaconi, et viginti duobus annis in ejus servicio immunis permansit. De arbitrio, dixit quod interfuit Parisius quando facta fuit compromissio, que siquidem facta fuit, salvis consuetudinibus et libertatibus ecclesie Carnotensis, in aula Regis. De prolatione arbitrii idem dixit, quod Goslenus.

Robertus, succentor et presbiter, juratus, dixit de consuetudine se idem accepisse quod alii dixerunt, et adjecit quod vidit Fulcherium, filium Philippi, transisse ad servicium Alcherii, canonici, et fuisse immunem, et Gilonem qui ad servicium thesaurarii de burgensia transierat similiter immunem extitisse. De compromissione facta, idem dixit quod Guismondus cum ipse interfuerit. Prolationi vero arbitrii non affuit, ut dixit.

Garinus Camerarii, diaconus et canonicus, juratus, dixit idem de Fulcherio, filio Philippi, quod subdecanus, preterquam de emendatione, et addidit quod cum Radulfus de Valeia transisset de burgensia ad servicium Gilleberti, camerarii, postmodum captus est propter talliam et in Turrem positus, et postea, cessante ecclesia Carnotensi pro eo per unum diem, redditus est et quitatus. De arbitrio, dixit se non interfuisse arbitrio proferendo vel quando facta est compromissio.

Galterus, canonicus et subdiaconus, juratus, dixit idem de Fulcherio et Nicholao quod subdecanus, et addidit quod abbas Sancti-Petri, veniens in Capitulum, conquestionem fecit quod prepositus Carnotensis duos de servientibus susceperat, et tandem per justiciam ecclesie liberati sunt. De arbitrio, dixit quod compromissioni non interfuit, sed prolationi arbitrii affuit, de qua dixit idem quod Hugo prepositus.

Silvester, canonicus et subdiaconus, juratus, dixit idem de Fulcherio, filio Philippi, quod Garinus, et idem de Willelmo Escopart quod de Fulcherio. De arbitrio, dixit quod compromissioni non interfuit ; sed de prolatione arbitrii, idem dixit quod Hugo prepositus.

Radulfus, canonicus et subdiaconus, juratus, dixit quod vidit Bretel de Bello-Videre, qui, in servicio cantoris Amaurici, diu liber fuit et immunis, et, eo mortuo, rediit ad burgensiam et talliabilis fuit. Postea vero gravatus rediit ad servicium Gilleberti, subdecani, et factus est liber et immunis, et in eo servicio uxorem duxit talliabilem, que per copulam ejus facta est immunis et libera. Vidit etiam Salvum servientem quod, cum uxorem talliabilem duxisset, in servicio existens decani, super ea comes Teobaldus questionem movit coram judicibus a domino papa delegatis, et remanserunt ipse et uxor sua liberi et immunes, et adhuc remanent. De servientibus abbatis Sancti-Petri, idem dixit quod Galterius ; de Fulcherio idem quod alii. De arbitrio, dixit se interfuisse compromissioni facte Parisius in aula Regis, et dominum Remensem suscepisse arbitrium, salvis consuetudinibus ecclesie et servientibus super quibus contendebatur : hoc adjecto quod ipse Radulfus domino Remensi proposuit quod nullomodo vellet arcari ad relinquendum servientem suum, nisi ab eo prius spontanea voluntate relictus, et ipse ita arbitrium suscepit. De prolatione arbitrii et reportatione responsi cum requisitus fuit dominus Remensis de supplendo arbitrio, idem dixit quod Hugo prepositus, addito quod ipse fuit unus de nunciis.

Henricus archidiaconus, juratus, dixit de Salvo serviente idem quod Radulfus subdiaconus ; de Fulcherio et Gilone, idem quod succentor. De compromissione facta in dominam Reginam et dominum Remensem cui interfuit, dixit arbitrium susceptum fuisse a domino Remensi, salvo jure, consuetudine et honore ecclesie Carnotensis. De prolatione arbitrii, idem quod Joslenus prepositus. De reportatione responsi, cum missum fuit ad dominum archiepiscopum, idem quod Hugo prepositus, addito quod ipse et idem Hugo6 missi fuerunt.

Hugo de Monmirail, prepositus, diaconus, juratus, dixit de consuetudinibus idem quod alii ; de Gilone, idem quod Henricus archidiaconus, et de susceptione et prolatione arbitrii et reportatione responsi domini Remensis, cum ad eum cum ipso Henrico missus fuerit, idem dixit per omnia.

Henricus, archidiaconus Vindocinensis, juratus, dixit de Fulcherio et Gilone idem quod succentor, et de Salvo serviente idem quod Radulfus subdiaconus, excepto de judicibus delegatis. De susceptione et prolatione arbitrii, idem quod Henricus, archidiaconus.

Aalardus, canonicus et diaconus, juratus, dixit de Gilone idem quod succentor. De susceptione arbitrii, dominum Remensem ita illud suscepisse quod servientes illi ecclesie remanerent ; salvo etiam honore, jure et libertate ecclesie illud suscepit. De adjectione Radulfi quam fecit de serviente suo, idem dixit. De prolatione arbitrii, dixit quod non interfuit.

Hugo de Folieto, canonicus, subdiaconus, juratus, dixit de servientibus Sancti-Petri idem quod Galterius, addens quod ab ecclesia Carnotensi habent alie ecclesie illam libertatem quod earum servientes sunt immunes et liberi. De forma compromissi, idem dixit quod subdecanus. De prolatione arbitrii, dixit quod vidit et audivit, presens, quod, primo in arbitrio, propositum est ab arbitris quod res servientium redderentur in integrum et de earum emptione fieret emendatio, et postmodum dictum fuit ab arbitris quod servientes in protectione ecclesie remanerent nec ulterius, nisi de ipsorum arbitrorum licentia ; et adjecit, quia contra forma compromissi dictum erat arbitrium, ipsos canonicos statim reclamasse. Dixit etiam nec cautionem nec penam de tenendo arbitrio interpositam fuisse.

Aubertus de Galardone, clericus, juratus, dixit quod vidit Ermenoldum, servientem Amaurici, cantoris, avunculi ipsius Auberti, liberum et immunem, et, post mortem ejusdem cantoris, remansit in servicio ejusdem Auberti liber et immunis ; et idem dixit de Nicolao, hoc addito quod cum idem N[icolaus] postmodum talliatus fuisset, mantellus ejus captus pro tallia, tandem per ecclesie justiciam ei precium mantelli restitutum est.

Hugo Foalie, canonicus et diaconus, juratus, dixit idem de Gilone quod succentor. De Fulcherio, filio Philippi, dixit quod, cum esset in servicio Alcheri, canonici, tallia de eo fuit capta et per ecclesie justiciam reddita. Vidit quoque gagia cujusdam famule cujusdam clerici, nec canonici nec de choro, capta et per justiciam ecclesie reddita. De forma compromissi, dixit idem quod subdecanus ; de prolatione arbitrii, idem quod Hugo de Folieto ; de cautione et pena, idem.

Henricus Capicerii, canonicus, subdiaconus, juratus, dixit idem de Gilone quod succentor ; de famula clerici, idem quod Hugo Foalle. De Salvo serviente, dixit quod vidit gagia ejus capta pro tallia, quia feminam comitis talliabilem duxerat, et per ecclesie justiciam reddita, quia serviens decani erat. De forma compromissi, idem quod Henricus archidiaconus. De prolatione arbitrii, dixit se non interfuisse.

Arnaldus Foallie, canonicus, subdiaconus, juratus, dixit idem de Fulcherio quod Hugo Foallie. De compromissione, dixit se non interfuisse. De prolatione arbitrii, idem quod Joslenus, adiciens quod archiepiscopus Remensis dixit arbitrium illud dici, salva consuetudine ecclesie.

Henricus de Corbolio, canonicus et subdiaconus, juratus, dixit idem de Gilone quod succentor ; de forma compromissi, idem quod Henricus archidiaconus. De prolatione arbitrii, dixit illud ita dictum fuisse quod servientes de quibus erat contentio pacifice remanerent in servicio clericorum et protectione ecclesie , nec amplius, nisi per arbitrorum licentiam, et eis integre restituerentur ablata ; et adjecit dominus Remensis quod ad presens tantum dicebant ipse et Regina de arbitrio, alias autem pro loco et tempore quid superesset supplerent. Dixit etiam idem Henricus quod, cum postmodum requisitus fuisset dominus Remensis de supplendo arbitrio, dixit quod nichil amplius super hoc diceret.

Renaldus, canonicus, subdiaconus, juratus, dixit idem de Salvo serviente quod Radulfus ; de servientibus Sancti-Petri, idem quod Galterius ; de forma compromissi, idem quod Aalardus ; de prolatione arbitrii, nichil dixit.

Robertus, canonicus et sacerdos Carnotensis ecclesie, juratus, dixit : « Parisius eram cum fratribus nostris canonicis in aula regia, et ibidem audivi Remensem archiepiscopum dicentem quod ipse cum Regina suscepisset pacificare comitissam Carnotensibus clericis, salvis consuetudinibus utriusque partis. Postea convenerunt idem Remensis archiepiscopus et Regina in Capitulo Carnotensi, et ibi, presens, audivi quod ipse archiepiscopus Remensis, annuente Regina, dixit : « Hoc est dictum nostrum. Restituantur ad integrum servientibus clericorum ablata, et sint servientes in servicio clericorum, si ipsis servientibus placuerit, ; extunc non licebit servientibus service clericis, nisi ad arbitrium nostrum. »

Gilo Saugerius, subdiaconus Carnotensis ecclesie, clericus non canonicus, juratus, dixit : « Fui Parisius in aula regis cum canonicis Carnotensibus, et audivi canonicos Carnotenses et milites comitisse, vice ipsius, compromittere in archiepiscopum Remensem et A[delam], reginam Francorum, super querela que vertebatur inter eos, salvo jure utriusque partis, et archiepiscopum suscipere pacificare utramque partem secundum formam compromissionis, pro se et pro Regina. »

Crispinus, cantor Carnotensis, juratus, dixit idem de compromissione quod Gilo Saugerius, et addidit quod audivit ipsam comitissam compromittere in predictos arbitros secundum formam prenotatam, et Gaufridum Cointet fidem prestitisse pro comitissa de compromissionis exequutione. Dicit etiam quod clerici instabant ut servientes, pro quibus presens orta est contentio, quiete remanerent in servicio clericorum, sed, non acquiescente archiepiscopo, respondit archiepiscopus se in dicto suo conservaturum honorem ecclesie Carnotensis. Dixit etiam se interfuisse Capitulo Carnotensi et audisse archiepiscopum, annuente Regina, dicentem : « Hoc est dictum nostrum. Isti servientes, de quibus presens agitur contentio, quieti et immunes remaneant in servicio clericorum, si ita servientibus placuerit, , et eis restituantur ablata, sed post predictum terminum non licebit eis servire clericis, nec clericis illos tueri, nisi ex ratione arbitrii nostri. » Adjecit etiam archiepiscopum, in communi audientia, dixisse illos receptos fuisse cupiditatis obtentu et magis ad dedecus quam ad honorem ecclesie. Asseruit etiam archiepiscopum dixisse se paratum jurare quod servientes non debent recipi in servitio clericorum spe precii.

Stephanus, major de Nogento, juratus, dixit : « Vidi et audivi Morellum Toneler, hominem obnoxium talliis et consuetudinibus comitis Theobaldi, qui, transiens ad servicium Josleni, tunc archidiaconi, postea Carnotensis episcopi, predicte obnoxietati postea non est compulsus subire. Eodem modo transivit Germondus vigerius ad servicium Roberti, decani, postea Carnotensis episcopi. Simili nichilominus libertate Girardus marescallus servivit prefato R[oberto], decano. Similiter Ansoldus de Sub-Ulmo libere servivit jamdicto R[oberto], episcopo ; quo defuncto, idem Ansoldus rediit voluntarie ad priorem vivendi statum et se subjecit comitis exactionibus. Nicolaus de Bello-Videre se subjecit servicio Auberti, clerici Carnotensis ecclesie non canonici, cui imposita fuit tallia, quam cum nollet reddere, ejus propria capta fuerunt a ministris comitis, sed postea reddita ad exigentiam ecclesie, nec postea fuit talliatus. Garinus Giroldi, talliabilis comitis, transivit ad servicium Gaufridi, canonici, postea Carnotensis decani : toto tempore servicii quietus fuit ab omni exactione. Similiter Radulfus de Valle, talliabilis comiti, transivit ad servicium Gilleberti, Carnotensis subdecani, et sic fuit ab omni exactione quietus. Girardus de Sub-Ulmo et Herbertus potarius, frater Yvonis, decani, prius talliabiles comiti, postea servierunt eidem decano, sic ab omni exactione quieti. Fulcherius Philippi, talliabilis comitis, transivit ad servicium Alcheri de Posterna, cui in diebus servicii imposita fuit tallia, sed, exigente ecclesia, liber fuit ad eadem tallia. »

Galterius, modo leprosus, juratus, dixit : « Ego transivi in servicium Reimbaudi Craton, tunc clerici de choro, postea imposita fuit mihi tallia et mea violenter ablata a Godefrido Roissole per potentiam comitis, postea, ad querimoniam et exigentiam ecclesie, restituta mihi fuerunt mea. Ego etiam vendebam annonam meam in domo mea, ad minam domini mei Reimbaudi, sine redditione consuetudinis. »

Germondus de Levesvilla, subdiaconus, Carnotensis canonicus, juratus, dixit : « Vidi Gaufridum Crassum in servicio Gaufridi, prepositi Carnotensis, liberum ab omni exactione, cum audierim perhiberi ipsum fuisse prius talliabilem comitis. Vidi etiam Reimbodum, servientem Huberti Chotardi, camerarii Carnotensis, in simili libertate in diebus servicii sui fuisse. Severicus etiam in eadem exactionum immunitate servivit Josleno, preposito de Auvers, cum prius sedisset ad Cambitum et talliabilis esset comitis, ut ab ipso audivi. Silvinus etiam servivit eidem Josleno in jamdicta libertate, de cujus rebus quedam aliquando ablata fuerunt a justiciariis comitis propter talliam, sed, ad instantiam domini sui, restituta ei sua fuerunt. Vidi etiam Gilonem Colli-Rubei7, modo prepositum comitisse, in servicio Petri, prepositi de Fontaneto, in eadem libertatis tuitione fuisse. »

Quod major Nogenti testificatus est de Girardo de Sub-Ulmo et Herberto potario et Fulcherio Philippi, hoc idem magister Herembertus, diaconus, juratus, testificatus est. Etiam adjecit : « Vidi Ansoldum et Haincium, servientes Milonis archidiaconi, subjacentes prius exactionibus comitis, in diebus prenotati servicii, ab omni priori consuetudine liberos fuisse. » De Nicolao de Bello-Videre idem testificatus est quod major Nogenti. Addidit etiam quod pallium prefati Nicolai ablatum propter talliam a ministris comitis, perditum postea, illi ab eisdem ministris recompensatum fuit ad instantiam ecclesie. Idem de Garino Giroldi testificati sunt Stephanus, major Nogenti, et magister Herembertus. De immunitate Severici per servicium Josleni, prepositi de Auvers, idem testificati sunt predictus G[ermondus] clericus et magister Herembertus. De Gilone Colli-Rubei idem testificati sunt predictus G[ermondus] et magister H[erembertus]. Dicit etiam magister Herembertus quod quot quibuscumque servientibus clericorum talliam vidit impositam, eosdem privilegio servicii sui ab ea fuisse liberatos. Idem iterum dicit de Fulcherio Philippi quod major Nogenti.

Robertus, major Sancti-Mauricii, juratus, idem dixit de Maurello tonellario, de Germondo viario, de Garino Giroldi, Ansoldo de Sub-Ulmo, Girardo marescallo, Radulfo de Valle, Girardo de Sub-Ulmo, Herberto potario, Fulcherio Philippi quod major Nogenti. Idemque perhibuit de Gilone Colli-Rubei quod Germondus canonicus et magister Herembertus, et adjecit se vidisse Willelmum aquarium, Garinum portarium, Radulfum de Tevas, Herbertum scutarium, prius talliabiles comiti et postea in servicio canonicorum Beate-Marie ab omni tallia fuisse liberos.

Radulfus, carpentarius, juratus, dixit : « Vidi Ebrardum Villanum, talliabilem comiti prius, sed post servicio episcopi ab omni consuetudine liberatum. » Idem etiam testatus est de Fulcherio, filio Philippi, quod predicti testes.

Milo de Garni, canonicus, diaconus, juratus, dixit idem de Fulcherio Philippi quod major Nogenti, et idem de Haicio quod magister Herembertus, et idem de Garino Giroldi quod ceteri suprascripti ; et addidit de duobus servientibus Sancti-Petri Carnotensis, Willelmo carpentario et Willelmo Mago, quos justicia comitis incarceravit, sed ad exigentiam ecclesie necessario fuerunt restituti. Et cum prescriptis testibus convenit in testimonio de Gilone Colli-Rubei.

Johannes de Ismeri, juratus, dixit : « Vidi Radulfum de Valle, prius talliabilem comiti, et postea in servicio Carnotensis ecclesie talliatum et captum cum suis, sed ad exigentiam ejusdem ecclesie redditum et liberatum. Vidi etiam Aalardum, prius subjacentem manui comitis, sed postea in servicio Hugonis de Moneta, prepositi Novigenti, fuisse liberum, et adhuc est in eadem libertate. » Et addidit idem testimonium de Morello tonellario, de Girardo marescallo, de Saverico filio ejus, Ansoldo de Sub-Ulmo quod prefati major Novigenti et major Sancti-Mauricii, hec etiam addens de Ansoldo de Sub-Ulmo quod sub manu comitis talliatus fuit quadraginta libris ; unde transivit ad servicium episcopi Roberti et ibidem libere vixit. Et addidit de Ebrardo lignario idem quod Radulfus, carpentarius.

Teobaldus Patras, clericus, diaconus, juratus, dixit idem de Garino Giroldi, Herberto potario, Haicio, Girardo de Sub-Ulmo, de Saverico, qui adhuc est in servicio prepositi de Auvers, et de Alardo, modo serviente Hugonis, prepositi Novigenti, quod alii testes supra.

Gaufridus Salvus, serviens, juratus, dixit idem de Germondo viario, et de Girardo marescallo, et de Herberto scutario, Radulfo de Valle, Radulfo de Tevas quod de eisdem supradictum est. Etiam addidit de Morello tonellario, preter idem quod supradictum est de eo, quod uxor ejus, pannificans, tracta fuit in causam, violentia Clementis, tunc prepositi Carnotensis8, sed decretum fuit, in episcopi Josleni curia, astante Clemente preposito, quod de lana ovium suarum pannificare poterat, et, si quid ad perfectionem panni deesset, supplementum poterat comparare sine consuetudine, totumque vendere immuniter, sed pannum integrum de lana emptitia non licebat ei facere vel vendere. Hoc etiam de immunitate pannificandi testatur magister Erembertus. Addidit etiam G[aufridus] predictus quod vidit Fulcaudum fullonem, prius talliabilem comiti, postea in servicio Roberti, tunc decani, ab omni exactione immunem. Vidit etiam Herveum lanarium, Girardum de Sub-Ulmo, Radulfum Soilie-Rat, Garinum Giroldi, prius talliabiles comiti, postea per servicium Carnotensis ecclesie immunes. Dicit etiam de se quod sepe imposita fuerit ei tallia, et ad instanciam ecclesie remansit semper immunis.

Nicolaus de Bello-Videre idem testificatus est de Germondo viario, Fulcherio Philippi, Morello tonellario, Fulcaudo fullone, Girardo marescallo, Radulfo de Valle, Radulfo de Tevas, Aalardo de Valle, quod supradictum est de eis ; idem eciam de Herberto scutario et Saverico quod supra. Addidit etiam se vidisse Gireium Javele, Germondum lorismarium, Gaufridum Vindocinensem, Herminoldum, omnes prius talliabiles comiti, postea per servicium clericorum immunes : hoc addito de Herminoldo quod in diebus servicii ecclesie talliatus fuerit et propria ejus violenter ablata, sed ad instanciam Capituli Carnotensis plene liberatus. De se ipso etiam idem testatus est quod major Novigenti.

Loinandus, juratus, idem dixit de Morello tonellario, Radulfo de Valle, Fulcherio Philippi, Garino Giroldi, Gireio Javele, quod supra de eis perhibitum est.

Symon Bretellus, juratus, dixit idem de Germondo lorismario, Radulfo de Tevas, Girardo de Sub-Ulmo, Radulfo de Valle, Herveo lanario, Garino Giroldi, Fulcherio Philippi, quod supra de eis prenotatum est : hoc addito quod ipse Fulcherius violenter captus fuit in servicio Alcherii de Posterna, et ob hoc, villa Carnotensi interdicta, comes compulsus est eum reddere, et fecit rectum.

Hugo de Atrio, juratus, dixit de Gireio Javele, Garino Giroldi, Radulfo de Valle, Radulfo de Tevas, Fulcherio Philippi, quod supra de eis sepedictum est. Adjecit eciam servientes clericorum libere posse comparare et vendere quelibet victualia in qualibet quantitate, et, ad propriam minam vel domini sui, annonas suas vendere absque consuetudine.

Aalardus, claustrarius, juratus, dixit de Gireio Javele, Fulcaudo fullone, Garino Giroldi, Girardo de Sub-Ulmo, Morello tonellario, Fulcherio Philippi, Herveo lanario, Herberto potario, idem quod supra de ipsis testificatum est. Etiam adjecit de quodam Herberto quod lapides adunaverat ad facienda edificia sua, et capti fuerunt lapides a servientibus comitis ad construendum muros civitatis, et per justiciam ecclesie recompensati fuerunt. Asseruit etiam quod sepe viderit ecclesiam Carnotensem interdictam, preposito comitis mittente manum violentam in servientes clericorum vel in res eorum, et ab exactoribus rectum fieri pro illata violentia in manu Capituli. Tam iste etiam A[alardus] quam multi alii jurati testantur nullum servientem clericorum compulsum umquam fuisse ab eorum servicio ad manum comitis redire, preter eos per quos instans scandalum emersit inter ecclesiam et comitissam. De emendo et vendendo victualia et pannificando a servientibus clericorum, eamdem immunitatem testatur Aalardus que supra notata est.

Robertus, canonicus et sacerdos, juratus, dixit idem de Fulcherio Philippi quod alii supra.

Magister Herveus de Galardone, subdiaconus, Carnotensis ecclesie clericus non canonicus, juratus, dixit : « Habebam servientem Herveum Britonem, habentem uxorem et domum in vico Muret, cui a ministris comitis imposita fuit tallia, quam cum reddere recusaret, ministri comitis culcitras ejus absportaverunt ; quod serviens nunciavit michi, et ego Carnotensi Capitulo. Quo audito, Gillebertus de , tunc subdecanus, consilio fratrum fretus, misit ad ministros comitis Herveum de Manviller, proprium servientem Capituli, sub comminatione interdicti, ut restituerentur ablata servienti ; ad cujus revocationis instantiam, facta est restitutio. Sed quia ante ostium sub divo exposite fuerunt res ablate, iterata instantia compulsi sunt ministri comitis domum prenotatam suis spoliis investire. »

Gervasius de Cluviler, juratus, dixit de Garino Giroldi idem quod alii, et similiter de Fulcherio Philippi ; et addidit de Gaufrido Salvo, serviente decani Carnotensis, quod a ministris comitis imposita fuerit ei tallia, et pro tallia reddenda fracta fuerit ejus archa et nummi ablati, et, cessante ecclesia pro illata violentia, compulsi sunt exactores rectum facere et ablata restituere, mediante pro reddendis suppositione argenti et auri.

Milardus, pelliparius, juratus dixit idem de Garino Giroldi, Morello tonellario, Fulcherio Philippi, Herveo lanario, Girardo marescallo, Radulfo de Tevas, Radulfo Soilie-Rat, Radulfo de Valle, sicut de eis prenotatum est.

Crispinus, cantor Carnotensis, juratus, dixit idem de Garino Giroldi quod de ipso supradictum est.

Henricus, juratus, dixit idem de Garino Giroldi quod alii. De Hilduino de Muret, patre suo, quod fuit talliabilis comitis, postea servicio Henrici, prepositi, liber vixit ab exactione. De Fulcherio Philippi idem quod alii.

Gaufridus de Poenci, canonicus Carnotensis, juratus, dixit de Gilone Collo-Rubeo idem quod alii. Dixit etiam de se ipso se habuisse servientem Willelmum Normannum, cui bis imposita fuit tallia in servicio ipsius, qui ab eadem remansit immunis ad instantiam ecclesie. »


1 Adèle ou Alix de Champagne, troisième femme de Louis-le-Jeune, et l'archevêque de Reims, Guillaume-aux-Blanches-Mains étaient enfants du comte Thibault IV et frère et sœur du comte Thibault V.
2 Geoffroy Cointet, chevalier de la Cour du Comte, figure comme témoin dans des actes de 1189, 1191 et 1194, concernant l'abbaye de Saint-Père et la léproserie du Grand-Beaulieu.
3 Ce Renaud d'Ouarville était fils d'un autre Renaud qui, étant parti pour la Terre-Sainte en 1147, rapporta de Constantinople des reliques de saint Philippe qu'il donna au prieuré Saint-Martin d'Ouarville. Renaud-le-Jeune partit lui-même pour la Croisade en 1199, et, avant son départ, donna à l'abbaye de Saint-Jean-en-Vallée une terre à Ossonville. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de Saint-Jean, inv., cotes 8 et 242.)
4 Probablement Rotrou de Beaumont-le-Roger, archevêque de Rouen.
5 Ce fait de la cour du roi siégeant dans un coin, vers la Cordonnerie, est très-curieux. Il démontre clairement que, même à cette époque, les rois ne tenaient pas toujours leurs cours plénières dans leurs palais. Au mot aula, employé généralement à partir du Xe siècle, correspondait plus anciennement le mot palatium, synonyme de placitum, plaid, cour plénière. Le mot palatium s'est conservé long-temps dans les formules de souscription, et c'est à tort qu'on l'a toujours traduit par palais. Ces expressions, qui se représentent dans toutes les chartes de nos rois, astantibus in palatio nostro, ne veulent rien dire autre chose que présents à notre plaid. Le roi Louis IX, quand il rendait la justice sous le chêne de Vincennes, datait ses lettres-patentes, in palatio, aussi bien que lorsqu'il faisait des donations dans sa prison des bords du Nil.
6 Il y a ici une confusion certaine entre deux prévôts du même nom d'Hugues. Le premier, à la déposition duquel celle de l'archidiacre Henri était de tout point conforme, est Hugues, prévôt d'Amilly, tandis que le député vers Guillaume-aux-Blanches-Mains était Hugues de Montmirail, qui suit.
7 Ce Gilon Col-Rouge était certainement un des ancêtres, le père ou le grand-père, de Renaud et de Gilles Col-Rouge, dont les personnes excitèrent, au milieu du siècle suivant, de si longs démêlés entre le Chapitre et le Comte de Chartres. (Voir ci-après, à l'année 1259.)
8 Clément, prévôt du comte de Chartres, apparaît, dès 1146, comme témoin d'une donation de Thibault IV à la léproserie du Grand-Beaulieu. On le retrouve encore dans des actes de 1158, 1160, 1168 et 1170, relatifs au Grand-Beaulieu et à l'abbaye de Saint-Cheron. (Bibl. de la ville de Chartres, cart. noir. — Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abb. de Saint-Cheron.)

De donatione XII agripennorum terræ apud Unum-Pilum.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • C Bibl. nat. de France, coll. Gaignières, lat. 5185 I, p. 49.
  • a L. Delisle, Lettre de l'abbé Haimon, Bibl. de l'école des Chartes, Ve série, tome I, p. 119.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Dominus Blesensis archidiaconus1xii agripennos terre, apud Unum-Pilum acquisitos, domino Auberto de Danunvilla, milite, ad cujus feodum terra quondam pertinebat, hoc laudante et approbante, et terram ipsam a feodo et omni obnoxietate quitante, dominio et patrocinio ecclesie Beate-Marie Carnotensis in perpetuum applicuit et ascripsit, censu trium solidorum turonensium eidem ecclesie pro dicta terra annuatim solvendo, ita quod idem archidiaconus cuilibet post se, tam clerico quam laico, conferre poterit et relinquere eandem terram, eodem nomine et sub eodem censu possidendam, et dictum censum ad anniversarium vel alium usum quando voluerit assignabit. Hujus doni signum est et memoriale cutellus iste a prefato archidiacono super altare beate Marie oblatus2. Huic dono et memorate quitationi a predicto Auberto in capitulo facte interfuerunt isti : Willelmus, subdecanus ; Philippus, Pissiacensis, Robertus, Drocensis archidiaconi ; Hugo, Amiliaci, Willelmus, Normannie prepositi ; Adam de Monte-Mirabili, magister Guido, Aubertus de Galardone, Radulfus de Bello-Videre, Raginaldus Blesensis, canonici, et plures alii. »


1 Guismond, archidiacre de Blois.
2 L'original de cette pièce n'existe plus aux archives d'Eure-et-Loir ; mais Gaignières nous en a conservé le fac-simile, comme d'une autre que nous reproduirons ci-après (voir nº CXL). Le parchemin sur lequel on avait écrit cet acte était en effet attaché à un couteau, au manche duquel il était fixé par un clou et autour duquel il s'enroulait. (Voir Mém. de la Soc. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, t. III, p. 136.)

« Sententia a judicibus delegatis super consuetudinibus ecclesie Carnotensis contra Comitissam. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 716 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, E, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28, p. 108.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Michael, Dei gratia, Senonensis archiepiscopus, et Manasses, ejus ęcclesię archidiaconus, omnibus ad quos littere presentes pervenerint, in Domino salutem. Notum fieri volumus quod cum controversia inter dilectos filios Capitulum Carnotense et Adeliciam, nobilem comitissam Blesensem, verteretur super libertatibus, consuetudinibus Carnotensis ęcclesię de servientibus recipiendis et tuendis, et super quibusdam eorumdem canonicorum servientibus ad eorum servicium domesticum juxta easdem consuetudines sub ęcclesię tuitione receptis, et super compromissione a partibus facta in excellentem dominam nostram Adelam, Francorum Reginam, et venerabilem patrem Willelmum, Remensem archiepiscopum, ad nos emanavit mandatum apostolicum sub hac forma :

(Suit la teneur du bref apostolique, voir nºCXX.)

Nos igitur, juxta tenorem rescripti apostolici, partes ad nostram presentiam convocavimus auditisque allegationibus et attestationibus hinc inde productis et diligenter discussis, tandem, prudentum virorum et juris peritorum freti consilio, negocium ipsum ad sententiam diffinitivam in hunc modum produximus. Siquidem compromissum factum in dominam Reginam et dominum Remensem et arbitrium ab eisdem prolatum prorsus irritum duximus et cassum, tum quia in arbitrio nulla fuerat pena constituta, tum quia nobis liquido constitit arbitrium contra formam compromissi fuisse promulgatum. Libertates et consuetudines de legitimorum virorum testimonio comprobatas et infra subnotatas adjudicavimus ęcclesię Carnotensi, decernentes ut canonicis ejusdem ęcclesię libere liceat burgenses Carnotenses qui ad eorum domesticum servicium transierunt, preter servos principis Carnotensis, recipere et tueri, eadem libertate et immunitate cum ipsis canonicis gaudentes, una cum rebus et familiis suis, relicta tamen omni negociatione et usura, hoc excepto quod, in tempore messis, annonam, et, tempore vindemiarum, vinum, pro voluntate sua, emere possunt et vendere, sicut et canonici, et de velleribus ovium suarum pannos facere et eos sine consuetudine laicali vendere, ad quorum perfectionem si quid defuerit et aliunde fuerit comparatum eis, sine solutione telonei, id facere licebit. De omnibus nutrituris suis et earum proventibus facere possunt sub eadem libertate. Si quis autem huic nostrę diffinitioni, auctoritate apostolica promulgatę, contraire presumpserit, indignationem omnipotentis Dei et nostram incurrat. Actum Senonis publice, 1. »


2 Cette sentence fut confirmée par une bulle du pape Célestin III, datée de Saint-Jean-de-Latran, le 4 des nones de juin (2 juin 1195). (Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 9, et 28 bis, fº 4 rº. — Theodori penitent., II, 565. — Jaffé, Reg. pont. rom., 963, 10559).

« Ne quis contra privilegia ecclesie prejudicium faciat. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 19; et carton 28 bis, fol. 8 r°.
  • a Theodori Penitentiale, II, 507.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 901, n° 10537.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Curam debemus sollicitam et studium modis omnibus adhibere ut privilegia et libertates que a nobis et predecessoribus nostris rationabiliter Dei ecclesiis conceduntur, in sua semper consistere valeant firmitate, et ne cujuslibet temeritatis incursu possint infringi auctoritate nobis concessa studiosius imminet precavendum. Quocirca presentium auctoritate districtius inhibemus ne aliquis archiepiscopus, episcopus, vel alia quelibet persona contra privilegia vobis ab apostolica sede indulta presumat aliquid attemptare, per quod vobis vel ecclesie vestre prejudicium in aliquo generetur ; quod si forte facere presumpserit, illud decernimus fore vacuum penitus et inane, nisi mandatum super hoc apostolicum habeatur expressum. Nulli ergo omnino hominum liceat, etc.... Datum Laterani, . »

« Quod episcopus tenetur juramento ad consuetudines conservandas. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 123 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, L, 11 ter).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 20; et carton 28 bis, fol. 8 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Ex parte vestra nostris est auribus intimatum quod venerabilis frater noster episcopus Carnotensis, de antiqua et approbata consuetudine ecclesie vestre, vobis juramento tenetur astrictus ad antiquas et rationabiles et precipue privilegiatas ejusdem ecclesie consuetudines fideliter observandas. Qui si forte super illarum aliqua dubius extiterit, testimonio et recordationi unanimi tocius vel majoris partis Capituli aut probationi juratorie trium vel quatuor ipsius ecclesie canonicorum tenetur, sine aliqua contradictione, sub eodem juramento parere. Hanc ergo consuetudinem ab episcopis vestris a retroactis temporibus observatam, sicut sine pravitate instituta esse dinoscitur, ratam habemus et auctoritate vobis apostolica confirmamus. Decernimus igitur ut nulli omnino hominum liceat, etc...... Datum Laterani, . »

« Quod servi et ancille Carnotenses communiam vel conspirationem non possint facere. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, L, 11 bis).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 17; et carton 28 bis, fol. 7 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Ad hoc sumus in apostolice sedis specula, disponente Domino, constituti ut ad statum ecclesiarum nostre considerationis aciem extendamus, et ut in statum debitum reduci valeant que in ipsarum dampnum seu prejudicium attemptantur sollicitius nichilominus laboremus. Quocirca vobis presenti pagina duximus indulgendum ut servos et ancillas ecclesie vestre qui, contra ipsius ecclesie dominium, communiam, seu conspirationem, aut rebellionem quamlibet aliam machinantur, vobis liceat auctoritate apostolica, appellatione remota, canonica districtione compellere ad debitum servitium eidem ecclesie Carnotensi plenarie exhibendum in omnibus et honorem, ut ; a vinculo quo forte super hoc tenentur astricti, eosdem possitis absolvere, auctoritatem vobis nichilominus concedentes. Volumus preterea et auctoritate presentium vobis tribuimus facultatem ut communiam Stampensem1 et omnes alios qui servos et ancillas supradictos a dominio ecclesie vestre in detrimentum ipsius recedere violenter compellunt, nisi commoniti resipiscere voluerint, ecclesiastica severitate, appellatione postposita, compescatis. Nulli ergo omnino hominum liceat, etc........ Datum Laterani, . »


1 La commune d'Etampes donnait alors beaucoup de soucis aux seigneurs voisins, et le Chapitre de Sainte-Croix d'Orléans venait d'obtenir de Philippe-Auguste, au mois de février 1195, des lettres portant défense formelle à cette commune d'admettre dans son sein des hommes de corps de l'église orléanaise. Mais cette prohibition n'eut pas un plein succès, car le même monarque, à l'incitation des parties intéressées, détruisit la commune d'Etampes par lettres données à Paris en 1199. Toutefois il octroya à la ville des priviléges qui rendirent moins sensible la perte de la liberté municipale (Delisle, Catal. des Actes de Ph.-Aug., nos 434 et 571. — Fleureau, Antiquités d'Estampes, p. 131. — De Montrond, Essais historiques sur la ville d'Etampes).

« Nullus canonicus trahatur ad judicium seculare nisi ratione feodi. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 709 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 3 bis).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 15; et carton 28 bis, fol. 6 v°.
  • a Theodori Penitent., II, 437.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 902, 10540.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Justis petentium desideriis dignum est nos facilem prebere consensum et vota que a rationis tramite non discordant effectu prosequente complere. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus grato concurrentes assensu, auctoritate vobis presentium indulgemus ut nullus vos vel aliquem vestrum ad judicium pertrahat seculare, nisi ratione feodi, vel alterius secularis cujuslibet possessionis, super aliquo quod ad eam pertineat aliqua causa vertatur, vel aliquis a vobis coram judice seculari conventus in ejusdem presentia exceptiones quas contra vos proposuerit voluerit comprobare. Statuentes ut si aliquis contra hanc apostolice sedis indulgentiam venire presumpserit, licitum vobis sit in ipsum ecclesiastice districtionis sententiam, appellatione postposita, promulgare. Nulli igitur omnino hominum liceat, etc. ..... Datum Laterani, . »

De servientibus. — De juramento episcopi super consuetudinibus servandis. — Quod nulli liceat ire contra privilegia. — Ne servi ecclesie communiam faciant. — De compositione super precariis. — Quod nullus canonicus respondeat coram seculari judice. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 375 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton II, GG, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 14; et carton 28 bis, fol. 6 r°.
  • a Theodori Penitent., II, 564.
  • b Jaffé, Reg. Pont. rom., 902, 10539.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri archiepiscopo et dilecto filio archidiacono Senonensi, salutem et apostolicam benedictionem. Cum dilectis filiis Decano et Capitulo Carnotensis ecclesie, sentencia que super consuetudinibus et libertatibus ipsius ecclesie, de burgensibus Carnoti ad eorumdem canonicorum servicium recipiendis et defendendis, a nobis legitime lata fuerat, et antique et rationabiles consuetudines ejusdem ecclesie, ad quas observandas venerabilis frater noster Carnotensis episcopus juramento tenetur, approbata ipsius juramenti forma, a nobis fuerint plenius confirmate, et eisdem ab apostolica sede benigne fuerit indultum ut nulli liceat contra privilegia ipsius ecclesie, nisi super hoc speciale habuerit apostolice sedis mandatum, aliqua temeritate venire, libera ipsis facultate concessa servos et ancillas suas, qui contra eos, occasione communie vel cujuscumque rebellionis, venire presumpserint, ad servicium proprium revocandi, ac compositione que inter ipsos episcopum et Capitulum ecclesie Carnotensis, super precariis de Normannia, de Masengeio, de Ungreio, et de Alversio et super preposituris de Nongento, de Fontaneto, de Amilliaco et de Belsia amicabiliter intervenerat et fuerat redacta in scriptis, auctoritatis apostolice munimine confirmata, et eisdem indulto ne, sub seculari judice, nisi in causa possessionum que seculariter possidentur, vel cum reus exceptiones suas contra eos sub eis coram quibus convenitur legitime voluerit comprobare, ipsi vel eorum aliquis respondere cogatur ; ad instantiam dilecti filii nostri R[adulfi], Carnotensis canonici1, qui in promovendis negociis ecclesie sue oportune et importune non destitit laborare, ne que a nobis ipsis indulta sunt vel nostrarum litterarum munimine roborata, temeritate cujuslibet, in irritum valeant revocari, per vestre discrecionis studium, ipsi ecclesie voluimus paterna sollicitudine precavere ; ideoque discretioni vestre, per apostolica scripta, mandamus quatinus, que premissa sunt facientes auctoritate nostra irrevocabiliter observari, contradictores, si qui forsitan apparuerint, nisi ad admonitionem vestram a sua nequitia duxerint desistendum, ecclesiastica districtione, appellatione postposita, feriatis et faciatis, donec resipuerint, ab omnibus arctius evitari, nullis litteris obstantibus harum tenore facito, si que apparuerint a sede apostolica impetrate. Datum Laterani, . »


1 Peut-être Raoul de Beauvoir, chanoine, dont le nom figure dans le mandement adressé par Célestin III à l'archevêque et à l'archidiacre de Sens, le 6 juin 1194 (voir ci-dessus, p. 227).

« Quod jura archidiaconatuum non minuantur. — Quod ecclesie et earum presentatio ad archidiaconos spectantes, sine assensu Capituli, non possint alienari. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 16; et carton 28 bis, fol. 7 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Celestinus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Cum a nobis petitur quod justum est et honestum, tam vigor equitatis quam ordo exigit rationis ut id, per sollicitudinem officii nostri, ad debitum perducatur effectum. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus apostolicum impendentes assensum, presenti pagina districtius inhibemus ne quis jura archidiaconatuum ecclesie vestre minuere vel perturbare presumat, aut decanatus sive ecclesias ad ipsorum archidiaconorum institutionem vel presentationem spectantes, archidiaconis qui pro tempore fuerint suum non impercientibus assensum, concedere, vel donare, vel alias alienare, vel ecclesias ipsas, vel earum presentationem, cujuscumque persone gracia vel ecclesie, sine assensu Capituli Carnotensis, attemptet. Statuentes ut si, contra hanc nostram inhibitionem, factum fuerit illud, viribus careat et penitus non servetur. Nulli ergo omnino hominum, etc. ........ Datum Laterani, . »

« De capella de Girodeto. »

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, Cart. Capellarum, fol. 10 r°.
  • C Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fol. 103 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus, G[aufridus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis, et H[enricus], Carnotensis archidiaconus, omnibus ad quos presentes littere pervenerint, in Domino salutem. Notum esse volumus universis, presentem paginam inspecturis, contentionem motam fuisse inter Hugonem de Folieto1, fratrem et concanonicum nostrum, qui precariam de Girodeto, nomine ecclesie Carnotensis, possidet, et Johannem, presbyterum de Cronis, super medietate oblationum et candelarum, que, , in augusto, in capella de Girodeto consueverunt offerri2. Dicebat enim predictus Hugo tam candelarum quam omnium oblationum, in predicto festo oblatarum, ad jus ecclesie Carnotensis et ipsum, nomine ipsius ecclesie, medietatem pertinere. Presbyter autem instanter asserebat in contrarium, dicens quod Ernaldus de Folieto predictorum reddituum medietatem predecessoribus ipsius presbyteri violenter abstulerat. Post multam igitur verborum altercacionem, de assensu utriusque partis, inter ipsos transactum est in hunc modum : ecclesia Carnotensis, vel aliquis nomine ipsius, in oblationibus vel aliis proventibus predicte capelle de cetero nil juris habebit, sed in integrum universi proventus predicti et oblationes ad presbyterum de Cronis qui pro tempore erit pertinebunt. Presbyter autem sabbato vesperas, die dominica de die missam vel de Spiritu-Sancto, si homines qui aderunt maluerint, die lune missam pro defunctis, , et universis festis que vigilias habent et precedentibus jejuniis honorantur, in sepedicta capella, per se, vel per alium, celebrabit, nisi inevitabili necessitate et casu inopinato fuerit impeditus. Si autem, die qua celebrabit dictus presbyter, ut dictum est, apud capellam, aliqua mulierum de Girodeto ad purificationem ad capellam ipsam accedere voluerit, admittetur ; aliis autem diebus eam matricem ecclesiam adire oportebit. Insuper, panes et omnia parrochialia jura ab hominibus de Girodeto, de cetero, absque contradictione aliqua, apud dictam ecclesiam de Cronis persolventur. Ut igitur transactio ista rata et inconcussa observetur in futurum, presens scriptum, de communi assensu nostro, ad petitionem predictorum Hugonis et presbyteri de Cronis, fecimus annotari et sigillorum nostrorum impressione muniri. Actum apud Josaphat, in domo episcopi3, . »


1 Il existait dans le pays chartrain plusieurs familles du nom de Feuillet : les unes dominaient à Feuillet, paroisse d'Autheuil, ou à Feuillet, près Moutiers-au-Perche, mais celle à laquelle appartenaient Hugues et Arnaud nous semble avoir tiré son nom du fief de Feuillet, à Chartres, près le clos de la Chancellerie. Cette famille a donné pendant un temps son nom à la rue de For-Boyau (aujourd'hui rues de la Boucherie et du Cygne), où son hôtel était situé. Outre les deux chanoines, Hugues et Arnaud, le Nécrologe de Notre-Dame nous fait connaître un autre membre de cette famille, Aimery de Feuillet, aussi chanoine. Enfin, nous voyons dans les titres de l'abbaye de Saint-Cheron qu'en 1226 Albin de Feuillet, chevalier, fit un don à ce monastère. (Voir ci-dessous à l'année 1202.)
2 Une nouvelle sentence entre le Chapitre et le curé d'Ecrosnes intervint en 1215, au sujet des droits que ledit curé prétendait avoir dans les dîmes et novales de Giroudet (Inv. du Chap., C. LXIV, Q, 2). La chapelle Saint-Etienne de Giroudet, paroisse d'Ecrosnes, est encore mentionnée dans le Pouillé de 1738.
3 La maison des évêques de Chartres à Josaphat avait été léguée à ses successeurs par l'évêque Goslein de Lèves. Depuis la construction du château de Pontgouin par Renaud de Mouçon, les prélats chartrains résidèrent rarement à Josaphat et finirent par abandonner leur maison de plaisance à l'abbaye dudit lieu.

« De LXª solidis ad anniversarium Maneserii Malvoisin, militis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1458 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, A, 4).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 89 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Noverint universi, presentes pariter et futuri, quod ego, Manasserius Malus-Vicinus1, pietatis intuitu, pro remedio etiam anime mee et parentum meorum, dedit et perpetuo concessi ecclesie Beate-Marie Carnotensis, ad opus ipsius ecclesie, sexaginta solidos monete parisiensis, percipiendos apud Meduntam, in redditibus meis, singulis annis, . Cum vero opus et edificationem ipsius ecclesie per Dei graciam consummari contigerit, ipsa ecclesia nummos prefatos perpetuo habebit. Capitulum vero Carnotense, pietatis intuitu, in recompensationem etiam hujus elemosine, mihi concessit quod, quam citius me viam universe carnis ingredi contigerit, anniversarium meum in ipsa ecclesia perpetuo celebrabit. Quod ut ratum firmumque permaneat, presens scriptum sigilli mei impressione in testimonium feci roborari. Actum sollenniter Carnoti et datum super altare gloriose Virginis, , astantibus ibidem multis, videlicet Raginaldo, venerabili episcopo Carnotensi ; Gaufrido, decano ; Crispino, cantore ; Willelmo, subdecano ; Gosleno, preposito de Auvers ; Symone et Roberto de Berou ; Petro de Richeborch, nepote meo ; Willelmo de Provemont ; Nivardo de Corgent et aliis multis3. »


1 Manassès Mauvoisin était onçle et feudataire de Gui Mauvoisin, seigneur dominant à Mantes, avec lequel et un autre de ses neveux, Pierre Mauvoisin, il garantit, au mois de juillet 1200, la promesse faite par Robert d'Ivry au roi Philippe-Auguste de lui livrer les forteresses d'Ivry et d'Avrilly (L. Delisle, Cat. des actes de Phil.-Aug., nº 632). Le Nécrologe de Notre-Dame, qui qualifie Manassès Mauvoisin de nobilis genere et strenuus armis, donne son obit sous la date du 12 des calendes de novembre.

La famille Mauvoisin s'étendait sur toute la partie du Vexin français, située aux environs de Mantes. Deux de ses membres, Pierre et Guillaume, figurent comme témoins dans un acte de Geoffroy de Neauphle (a. 1213) ; un autre, appelé Robert, avait épousé Cécile, sœur de Gui de Chevreuse (1208), et un quatrième était beau-frère de Guillaume Morhier, seigneur de Villiers (1209). (Cart. des Vaux-de-Cernay, p. 162, 179, 189, 197, 203.) Vers la fin de 1204 ou le commencement de 1205, Philippe-Auguste confirma le bail que Gui Mauvoisin avait fait des deux tiers de la coutume de Rosny à la communauté des hommes de Mantes. Vers 1201, le même roi donne à Pierre Mauvoisin la ville de Nonancourt, et, au mois de juillet 1213, le village de Saint-André, diocèse d'Evreux. (Voir, pour ces pièces et d'autres relatives à cette famille, L. Delisle, Cat. des actes de Phil.-Aug., nos 511, 512, 599, 693 A, 869, 897 960 et 1455.)

2 Le Livre des Priviléges date cette pièce du 2 des nones d'octobre.
3 Cette charte emporte avec elle une des preuves écrites les plus convaincantes de l'incendie de la cathédrale en 1194.

« Super dono Gauterii de Gislenvilla. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 87; et carton 28 bis, fol. 39 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« [Milo]1, comes de Barro et dominus de Puteaco, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Christo salutis auctore. Notum fieri volumus universis litteras istas inspecturis quod nos dedimus et in servili conditione in eternum habendum concessimus Carnotensi ecclesie Beate-Marie virginis et ejusdem Capitulo unum servorum nostrorum, Galterium de Gillenivilla et heredes ejus, pro pace reformanda inter predictum Capitulum et Hugonem Harenc, inter quos processerat disceptatio. Hec autem donatio facta est assensu ipsius Galterii in nullo contradicentis. Quod ut ratum et firmum in posterum permaneat, scripti attestatione presentis et sigilli nostri munimine confirmamus. Actum anno gracie MºCºXCºVº. »


1 Le manuscrit 28 bis donne la lettre S pour initiale du nom du comte, au lieu de la lettre M (Milo). Cependant il est certain qu'en 1195 le comte de Bar-sur-Seine était Miles III, du Puiset, fils de Hugues, seigneur du Puiset, lequel avait épousé, en 1168, Pétronille de Bar, héritière du comté. D'ailleurs on ne trouve dans la suite des comtes de Bar-sur-Seine aucun comte dont le nom commence par la lettre S.

Le manuscrit 28 laisse le nom du comte en blanc.

« Super decima territorii Lataxe et super majoria Fontanelle inter Capitulum et heredes Godini. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, p. 96 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G [aufridus], decanus, et universum Carnotensis ecclesie Capitulum, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in nomine Salvatoris. Noverint universi, presentes pariter et futuri, quod, cum inter nos et heredes Roberti Godin controversia aliquanto tempore fuisset agitata, super tractu decime1 cujusdam territorii quod dicitur Latausa, et, occasione hac, dampna gravia jam hinc inde, atque incommoda, discordiam aspirassent, tandem, auctore pacis et amatore Deo consilia inspirante pacifica, concurrente utriusque partis grato assensu, celebrata est compositio in hunc modum, videlicet : quod, in primis, omnibus hinc inde odiis atque rancoribus de cordibus procul pulsis, dampnisque omnino remissis, prefati R[oberti] heredibus tractum memorate decime concessimus omnino possidendum, una cum jure integro majorie Fontanelle, sicut illam pater et antecessor eorum noscuntur habuisse ; farragines enim omnes, et paleas, et id grani quod ad terram, post minam et paleam, in area remanet, decimas quoque lini et cannabi percipient annuatim. Ipsi autem, super hiis omnibus supradictis, unusquisque, suo tempore, prout successive ad hereditatem accedet, fidelitatem nobis jurantes prestabunt in capitulo ; illis vero qui predicte terre dominabuntur, vel in ea ex parte nostra amministrabunt, hominium facient, et eisdem, quotiens illuc accedent, in stratis stramineis, in culcitris et lineis, tam ad lectum, quam ad mensam pertinentibus, sufficienter providebunt. Proprium autem servientem, si nobis placuerit, ad granum custodiendum in granica statuemus, nostris sumptibus procurandum. Quod ut memorie teneatur et stabile perseveret, sigilli nostri fecimus impressione muniri. Datum . »


1 On entendait par tractus decime le prélèvement en nature d'une certaine portion de la dîme, effectué par celui qui était chargé du charriage de cette dîme dans les greniers du décimateur. Ce droit, dont la quotité variait, appartenait presque toujours aux mairies dans les terres du Chapitre.

« Super gisto de Granthusso donato per manum Gaufridi, comitis Perticensis. »

  • B Bibl. nat. de France, Livre des Privilèges de l'église de Chartres, cart. 28, p. 96; et carton 28 bis, fol. 44 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus1, comes Perticensis, notum facio universis presentem paginam inspecturis, quod ego gistum quod habebam in villa canonicorum Beate-Marie Carnotensis que dicitur Grandis-Hussus et ei appendentibus, pro amore Dei et remissione peccatorum meorum, quitavi in perpetuum, concedente uxore mea Mathilde2, et filio meo Gaufrido3, et fratribus meis Stephano4, Rotrodo5, Theobaldo6, Wuillelmo7. Quod ut ratum maneaf, litteris commendavi et sigilli mei impressione muniri precepi. Actum . »


1 Geoffroy III, comte du Perche, fils de Rotrou III (1191-1202). Voir son obit dans le Nécrologe au jour des nones d'avril.
2 Mathilde, fille de Henri-le-Lion, duc de Saxe, remariée à Enguerrand III, sire de Coucy, morte en 1210.
3 Fils inconnu de Geoffroy III.
4 Etienne du Perche, créé duc de Philadelphie par l'empereur Baudouin après la prise de Constantinople par les Croisés (avril 1204), et mort à la funeste journée d'Andrinople en 1205, aux côtés du comte Louis de Chartres. Le Nécrologe donne son obit sous la date du 15 des calendes de mai.
5 Rotrou, évêque de Châlons-sur-Marne (1190-1201).
6 Frère inconnu de Geoffroy III.
7 Guillaume, évêque de Châlons-sur-Marne (1215-1226). Ce prélat, qui devint comte du Perche en 1217 après la mort de son neveu Thomas et qui fut le dernier mâle de la maison, avait été prévôt et chancelier en l'église de Chartres (voir le Nécrologe, à la date du 2 des ides de février).

« De decima Sancti-Mauricii pertinente ad Décanatum. »

Geoffroy, doyen de Chartres, et Guillaume de Montmirail, chanoine de Saint-Maurice, qui étaient en différend au sujet d'une dîme de quatre champs à Saint-Maurice, acceptent la transaction suivante, de l'avis et par le conseil de Michel, archevêque de Sens, au tribunal duquel l'affaire avait été portée par appel, savoir : le doyen se désiste de ses prétentions, moyennant une rente annuelle et perpétuelle de dix setiers, six de froment et quatre d'avoine, payable par l'église de Saint-Maurice, en nature et de la qualité de la récolte faite dans lesdits champs.

  • B Bibl. nat. de France, Livre des Privilèges de l'église de Chartres, cart. 28 bis, fol. 124 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Actum Carnoti, . »

De concordia super hominibus de « Desconfectura. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 16 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Nevelo de Mellaio1 notum facio universis me cum Capitulo Carnotensi, super dampnis et injuriis hominibus de Disconfectura illatis, transegisse in hunc modum. Concessi hominibus de Disconfectura herbagium de Gratelou et de Corbigneio im perpetuum habendum, omnibus pecudibus ad eosdem homines pertinentibus, exceptis ovibus depascendis et porcis sine ferro, et filicèm cum fascicula sine falce, et baculum pastoris de omni arbore, excepta quercu, et filicem cum herba simul crescente collo et quadriga deportandam, et harciam de omni arbore, excepta quercu, ad filicem simul cum herba crescente ligandam, et canem in vinculo. Si bestie cum custode inveniantur in sua defensione, a pastore quatuor tantum solidos exigetur pro emenda. Si contentio exinde oriatur, secundum usum et consuetudinem patrie terminetur. Si evadit sine custode bestia, nulla inde sequitur emenda. Si ad tallionem vendidero nemus de Gratelou vel de Corbigneio, ab illa parte cesa tribus annis et dimidio abstinebunt. Preterea concessi predictis hominibus prata defuncti Reginaldi prepositi et caudam stagni ad communem pasturam, stagnum reparandum sine contradictione, ita quod in eo piscari non potero nisi consensu clericorum vel prepositi. Hoc concedere faciam uxori mee et filiis et filiabus et fratribus meis et forestariis, Odoni de Basochia et Petro Godini et uxori ejus. Et si Petrus Godin, antequam concesserit, dampnum predictis hominibus intulerit pro hac causa, illud restituam. De hoc dabo eis litteras episcopi Carnotensis et litteras Regis Francie, vel x libras carnotensis monete. Et si, de voluntate Regis Francie, redirem ad dominium regis Anglie2, infra xl dies reditus dabo eis litteras ejusdem, vel x libras carnotensis monete. Juravi etiam in capitulo Carnotensi publice, tactis sacrosanctis reliquiis, hec omnia me fideliter observaturum. Quod ut ratum et stabile habeatur in posterum, confirmavi et sigilli mei appositione presentem paginam communivi. Actum . »


1 Voir ci-dessus nº LI. Nous donnerons, dans l'Introduction de cet ouvrage, un tableau généalogique des Vidames de Chartres, parmi lesquels figurent les membres de la famille de Meslay.
2 Nous avons déjà dit, d'après Bordas, que les seigneurs de Meslay-Freteval se trouvaient, par le fait des guerres et de leur propre inclination, dans la dépendance féodale du roi d'Angleterre.

Approbation par Renaud, évêque de Chartres, comme seigneur féodal, de la vente faite par Hugues des Yys à Eudes de Salary et sa femme, de 66 sous de cens à prendre à Saint-Maurice, Morfontaine, Seresville et Bossonville1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LVI, E, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Au mois d'avril 1209, Marie, veuve d'Eudes de Salary, vendit aux moines de l'Aumône de Citeaux tout le cens qu'elle et son mari avaient acquis de Hugues des Yys, vente qui fut confirmée par Renaud, évêque de Chartres, et par Robert de Lanneray, comme seigneurs féodaux. — En 1223, Gautier, évêque de Chartres, confirma la vente faite de ce même cens par l'Aumône de Citeaux au Chapitre de Chartres. (Inv. du Chap., ibid., id.)

« De augmento Cantorie. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 92; et carton 28 bis, fol. 42 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, divina permissione, Carnotensis ecclesie minister humilis, omnibus Christi fidelibus, tam futuris quam presentibus, ad quos presentes littere pervenerint, salutem in Domino. Ad decorem domus Dei pertinet et honorem ut personatus ecclesiastici, qui majores dignitate sunt et nomine, stipendiis quoque sint et redditibus ampliores, ne quos forinsecus attollit dignitatis et nominis magnitudo intus premat rei familiaris angustia. Eapropter, precibus et mandato sanctissimi patris Celestini, pape, et precibus venerandi domini Michaelis, Senonensis archiepiscopi, libenti obtemperantes animo, personatum Cantorie Carnotensis, dignitate et nomine eminentem, stipendiis vero exilem, redditibus augmentare curavimus, in jus ejusdem personatus et augmentum perpetuum transfundentes pariter et donantes redditum quem apud abbatiam Sancti-Johannis-de-Valeia annuatim soliti sumus percipere, qui dicitur prebenda de Curvavilla1 ; ita ut de cetero eumdem redditum libere, quiete et integre percipiat quicumque Precentor Carnotensis extiterit. Redditus autem iste his constat, scilicet : quatuor modiis et sex sextariis annone, ad precium et valorem annone de Loeno, et duobus modiis avene, duobus quoque modiis vini, pisorumque duobus sextariis, pariter et sexaginta solidis, his tribus terminis, scilicet : , in capite Jejuniorum, , persolvendis2. Quia vero iste redditus, ad presens, nostra donatione a quodam clerico possidetur, quousque ipsum a dicto clerico, per commutationem beneficii competentis vel alio justo modo, liberari et vacare contingat, sepedicto personatui assignamus et statuimus decem libras, in molendinis nostris annonariis de Pongoino, interim capiendas, scilicet centum solidos, et reliquos centum solidos. Capitulum quoque Carnotense, ad ejusdem personatus augmentationem, quod nos gratum habemus et acceptum, centum solidos confert et assignat, in computatione que dicitur tornus sive computatio de , singulis annis, capiendos3. Actum est hoc publice et sollempniter in capitulo Carnotensi, presente venerando domino Michaele, Senonensi archiepiscopo, anno gracie MºCºXCºVIIº, mense januario. Quod ut firma et perhenni stabilitate perseveret, presenti scripto et sigilli nostri fecimus impressione muniri. »


1 Le prieuré de Saint-Nicolas de Courville dépendait de l'abbaye de Saint-Jean-en-Vallée depuis la cession que lui en avait faite l'abbaye de Marmoutier (voir p. 131, note 1). Le grand-chantre de l'église de Chartres jouit jusqu'à la Révolution de la prébende perçue sur les fruits de ce prieuré.
2 Le Nécrologe (voir t. III de cet ouvrage), à la date du 3 des ides de février, dit que Renaud de Mouçon fit cette donation à cause de l'amitié qu'il portait au chantre Crépin de Dreux.
3 Ce Compte de la Purification était appelé aussi la prêtrière du Petit-Compte. Cette prêtrière n'était formée que de biens et droits venus au Chapitre par déshérences, aubaines, forfaitures et confiscations, dans l'étendue de toutes ses seigneuries et justices : le produit en servait à acquitter la lamproie, sorte de gros accordé à chaque chanoine après deux ans de canonicat. On a beaucoup discuté sur l'étymologie de ce mot de lamproie : les uns le font venir de lenta prœda, parce qu'on n'en jouissait qu'après deux ans de stage ; les autres, d'après Rouilliard, disent qu'on avait adopté ce nom « pour ce que cette distribution estoit prou bastante pour avoir une bonne lamproie en Caresme, qui d'ordinaire n'est pas loing de la Chandeleur. » Il va sans dire que nous préférons la première de ces étymologies.

« De compositione inter subdecanum et majorem Sancti-Mauricii super procuratione illius. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 69; et carton 28 bis, fol. 32 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Gaufridus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis tenorem presentis pagine quacumque noticia percepturis, salutem in eo qui est salvator et salus universorum. Noveritis universi quod cum inter venerabilem fratrem nostrum Willelmum, subdecanum ecclesie nostre, et Rogerum, filium Roberti, majoris de Sancto-Mauricio1, questio verteretur super procuratione cotidiana quam idem Rogerus, in mensa subdecani Carnotensis, jure sibi hereditario et feodaliter, vendicabat2, dicto subdecano prorsus in contrarium asserente, tandem inter predictas partes transactum est et compositum hoc modo : memoratus igitur Wuillelmus, subdecanus, jamdicto Rogerio concessit ut, in quolibet festo duplici ecclesie nostre et quatriduanis processionibus , dominica etiam et dominica proxima , Carnoti, si presens uterque fuerit, feodaliter in mensa subdecani vel etiam in domo sua, ipsius subdecani licentia, vel, si rationabili occasione fuerit detentus, per nuntium suum, transmissam procurationem persone sue tamen perciperet competenter. Sepedictus vero Rogerus residui temporis procurationem quam exigebat, supradicti subdecani arbitrio et conscientie reddendam, vel non reddendam, absolute reliquit, ita quod si ab ipso subdecano ad ipsius mensam, preter premissos dies, vocaretur, nullum ipsi subdecano vel successori suo posset per hoc prejudicium generari. Quod ut ratum in posterum perseveret, subdecanus ipse, pro se et pro successoribus suis subdecanis, firma, nobis approbantibus, concessione, sepedictus vero Rogerius, pro se et pro ipsius heredibus, interposita juramenti religione, firmavit. Nos etiam, a premissis partibus requisiti, presentem paginam inde conscribi et sigilli nostri fecimus impressione muniri. Actum publice Carnoti, in capitulo nostro, anno Domini MºCºXCºVIIº, mense januario. »


1 Ce Robert, maire de Saint-Maurice, a déjà paru comme témoin dans l'enquête faite par l'archevêque de Sens à la fin de l'année 1194. (Voir ci-dessus, nº CXXI, p. 239.)
2 C'était au faubourg de Saint-Maurice, et en particulier à Seresville, qu'était située une des principales censives du sous-doyenné. Le maire de Saint-Maurice était tenu de prêter foi et hommage au sous-doyen, comme le témoigne un acte du 2 avril 1422, par lequel Jean de la Censerie fait aveu au sous-doyen pour la mairie de Saint-Maurice et droits en dépendants. (Invent. du Chap. ; C. XI quater, A, 3.)

« Super granchia et terra quam major Manumville vendidit Capitulo. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • C Bibl. nat. de France, coll. Gaignières, lat. 5185 I, p. 115.
  • a L. Delisle, Lettre de l'abbé Haimon, Bibl. de l'Ecole des Chartes, Ve série, tome I, p. 113.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Hoc cultello2 super altare sancti Laurentii3, in ecclesia Carnotensi, deposito, dereliquit et quitavit Radulfus, major Manunville, ecclesie Carnotensi grangiam Manunville, cum tribus terre agripennis adjacentibus, Alaria uxore ejus, et Hugolina, Alarie filia, presentibus et assentientibus, atque eandem quitationem in perpetuum facientibus, super altare, inquam, sancti Laurentii, quoniam ea die ad altare beate Marie non potuit ad hoc faciendum haberi accessus, propter insertam multitudinem populorum ad altare concurrentium et intuentium miracula que ibidem Deus et virtus meritorum beate Marie operabantur4. »


1 Nous avons tiré la date 1198 des deux notices données par le doyen Geoffroy et l'évêque Renaud. (Voir ci-dessous, note 4.)
2 Cette charte, d'un style tout particulier, était en effet attachée au moyen d'un clou autour d'un couteau à manche de bois. Nous ne possédons plus l'original de cette donation, mais Gaignières nous en a conservé, non-seulement le texte, mais le fac-simile. (Voir Mém. de la Soc. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, t. III, p. 138.)
3 La chapelle de Saint-Laurent, une de celles comprises sous le nom générique de chapelles des dix autels, était située, suivant Rouilliard, « en la partie sénestre, contre la muraille de l'église d'entre le revestiaire et la chambre où se rendent les comptes de l'église. »
4 Le Livre des priviléges de l'église de Chartres nous a conservé la copie de deux notices de cet abandon, faites par le doyen Geoffroy et l'évêque Renaud (cart. 28, p. 112 et 115, et 28 bis, fos 51 vº et 53 rº) ; mais ni l'une ni l'autre de ces notices ne fait mention de cette curieuse particularité de l'affluence des pélerins, qui empêcha Raoul d'aborder l'autel de Notre-Dame. En revanche, elles nous font connaître deux frères d'Hugoline, fils, comme elle, d'Alarie et de son premier mari.

« De decima apud Novigentum, assignata pro anniversario Hugonis de Sancto-Leobino. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2460 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XCIX, H, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, p. 87 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Notum fieri volumus universis, tam presentibus quam futuris, quod Carnotense Capitulum a Roberto, milite de Novigento, dimidiam partem decime quam habet apud Novigentum, sub hac pignoris conventione, accepit, quod per tres annos inde fructus annone, avene et leguminum integre percipiet ; post tercium annum, , prefato R[oberto] redimere licebit alioquin sequentis anni, et sic deinceps Capitulum fructus decime habebit, donec sepedictus R[obertus] xl libras carnotensis monete reddat et Capitulo satisfaciat1. Si vero carnotensis moneta forte deterioretur2, xxxviii libras parisienses pro carnotensibus reddentur. Preterea prefatus miles illam partem decime quam possidet ita obligavit quod, si Capitulum, ex defectu ipsius R[oberti], aliquas patiatur expensas, totum super decimam computabitur. Hoc tenendum concesserunt R[obertus] miles, Philippa, uxor ejus, Garinus filius, Gervasius et Herveus, fratres ejus, data fide corporaliter. Nos vero, de cujus feodo predicta decima esse cognoscitur, hoc approbavimus, et, ad peticionem tam Capituli quam predicti R[oberti], litteras istas jussimus fieri et sigilli nostri impressione signari. Actum in Capitulo, anno gracie MºCºLXXXXºVIIIº, G[aufrido], decano ; H[ugone], succentore ; G[uismondo], archidiacono Blesensi ; Johanne presbitero ; Milone, diacono ; G[arino], diacono ; S[imone] de Beroto, Rembardo, G[ermondo] de Levesvilla, G[uillelmo] Precentoris, G[alterio] Regine, H[enrico] Capicerii3, et multis aliis astantibus laicis, etiam Supplicio placitatore4, Ivone de Capitulo, et Ivone placitatore, et Drocone, presentibus. »


1 En 1289, Pierre Hardy, bourgeois de Chartres, acquit de Jean Namant, écuyer, et de Jean d'Antioche, seigneur de Saint-Georges-sur-Eure, toute la dîme qu'ils possédaient aux territoires de Nogent-sur-Eure, Mont et Formeslé. Guillaume Hardy, fils de Pierre, vendit cette dîme, avec des terres par lui acquises à Saint-Georges, à Blanche de Beaujeu en 1325 ; celle-ci les donna en dot à Blanche de Chauvigny, sa fille, femme de Gui le Bouteiller, et en 1329 le Chapitre les acquit de ces derniers propriétaires. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XCIX, H, 2, et C. LIII, A, 4 et 5.)
2 Ce passage semble indiquer que l'altération des monnaies chartraines a commencé avant l'administration de Charles de Valois. La livre de chartrains était de 20 sous, comme la livre tournois, tandis que la livre parisis valait 25 sous et passait pour être de meilleur aloi que la monnaie baronale.
3 La plupart des témoins cités dans cette charte ont déjà figuré, soit dans le mandement du pape Célestin III, en 1194, soit dans l'enquête faite par l'archevêque de Sens (voir ci-dessus, nos CXX et CXXI).
4 Placitator, que du Cange traduit par avocat, procureur, nous paraît plutôt signifier ici sergent, huissier, chargé de maintenir l'ordre dans les cours civiles et ecclésiastiques.

« De impeticione et renuntiatione episcopi super Michaele, majore de Rebolin. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2717 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVI, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gratia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Noverint universi, presentis scripti paginam inspecturi, quod cum Michaelem1, et Santiam uxorem ejus, et Ivam, matrem predicti Michaelis, et Odelinam et Hodoardem, sorores ejus, et heredes suos impeteremus super conditione servili qua nobis eos de jure episcopali dicebamus astringi, ipsi autem econtra dicerent se non nobis serviliter subjacere, immo tantum Capitulo Carnotensi, tandem cum in eodem capitulo, die propter hoc assignata, essemus ut eorum nostrum esse corporale hominium probaremus, istud probare non potuimus. Insuper etiam ex superhabundanti ut tota tolleretur suspicio, predictus Michael manu decima2 nobis juravit nec suam nec dictarum mulierum nec heredum suorum servitutem ad Carnotensem episcopum pertinere. Quo facto, de jure a predicta impeticione cessantes, cognoscimus et fatemur et manifestum tam presentibus quam futuris atque certum relinquimus prefatum Michaelem atque mulieres memoratas et heredes suos continue usque ad hoc tempus extitisse et de cetero in perpetuum remanere a nostro et successorum nostrorum jugo servili prorsus immunes. Quod ut ratum habeatur, sigilli nostri impressione fecimus roborari. Actum . »


1 Ce Michel était, comme l'indique le titre inscrit au dos de cette pièce, maire de Reboulin, une des prébendes les plus importantes du Chapitre de Chartres. Dans le principe, tous les maires du Chapitre étaient de condition servile ; leur affranchissement commença à devenir général dans la seconde moitié du XIIIe siècle (voir ci-dessous, à l'année 1253). Peu-à-peu ils accrurent leur puissance, et la plupart d'entre eux devinrent la souche des plus riches familles bourgeoises, et même de seconde noblesse, du pays chartrain.
2 Voir p. 194, note 1. Ce cas de purge cum manu decima est à ajouter à celui cité par du Cange.

Tome deuxième

« De pace inter dominos de Chavernaio et majorem de Auviler, super quibusdam pertinentibus ad Capitulum Carnotense. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2226 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XCIII, K, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 122; et carton 28 bis, fol. 57 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Ludovicus, Blesensis comes et Clarimontis, notum facio universis presentem paginam inspecturis quod contencio vertebatur inter Philippum et Gaufridum et Henricum de Chaverneto1 et Pucelinam, matrem eorum, ex una parte, et inter Gaufridum, majorem de Auviler, ex altera, super quodam homagio et super quibusdam consuetudinibus quas predicti fratres et mater eorum a predicto majore exigebant ; e contrario major hoc se eis debere constanter negabat. Tandem vero, prudentum et discretorum virorum mediante consilio, contentio ista finem sortita est in hunc modum : predicti fratres Philippus, Gaufridus, et Henricus, et Pucelina, mater corum, in hoc concorditer convenerunt quod, pro pace de cetero firmiter observanda, concesserunt et, fide interposita, ratum in perpetuum habuerunt quod predictus Gaufridus, major, et pater ejus Ernaudus et Bernardus, carpentarius de Auviller, de contencione predicta super sacrosanctas reliquias possent legitime jurare, nec de cetero post juramentum ipsorum aliquid ultra super majorem reclamarent, nisi hoc solummodo quod post sacramentum suum legitime dicerent. Jurati itaque major et pater ejus et Bernardus dixerunt quod major debet facere homagium heredi de Chaverneto, cui accidet homagium jure hereditario, de justiciis et redditibus fideliter conservandis que veniunt ad manum domini de Chaverneto de territorio extra arpenta, salvo integre jure Capituli Carnotensis. Quando vero dominus de Chaverneto accipit homagium majoris, major ei pro omni servicio xx solidos erogat, nec ad magis potest eumdem majorem efforciare pro servitio homagii istius. Item juraverunt predicti, major scilicet et pater ejus et Bernardus, quod antecessores sui granicam et arpentum in quo sita est tali conditione a dominis de Chaverneto in dono acceperunt quod, singulis annis, pro granica illa, duos denarios Capitulo Carnotensi redderent ; quod si ullus majorem de granica illa molestaret vel gravaret, predictum Capitulum Carnotense, prout debet, majorem ab omni injuria illata liberaret et defenderet. Predictus vero major talem debet facere granchiam illam quod dominus de Chaverneto nullum inde dampnum percipiat, defectu clausture aut cooperture. Si vero hujusmodi defectibus dominus de Chaverneto dampnum aliquod sustinuerit, prefatus major dampnum domino de Chaverneto rationabiliter emendabit. Tempore vero messium, cum prima garba campipartis debebit afferri, major clavem granice illius sine dilatione tradet servienti domini de Chaverneto, qui eam tenebit et granicam custodiet donec omnes segetes campipartis intus afferantur et rationabiliter possint triturari, scilicet tantummodo ; et tunc sine contradictione tenebitur serviens de Chaverneto reddere clavem majori, nisi forte prius segetes triturentur, et tunc etiam clavem et granicam major libere possidebit. , rursum habebit major granicam libere ad usus suos sicut suam, cum farraginibus et paleis et veciis, et has farragines et paleas et vecias, sicut predicti juraverunt, et major et antecessores sui semper habuerunt a Capitulo Carnotensi et tenuerunt et relevaverunt. Major vero in granica illa, quotiens opus est, tenetur querere scopas et palas et vannos et que ad mundandas segetes sunt vel erunt necessaria. Hec itaque, ut predicta sunt et sicut predicti homines juraverunt, prenominati fratres de Chaverneto et eorum mater Pucelina, fide corporaliter prestita, in perpetuum servanda et fideliter tenenda, concesserunt majori et heredibus suis in perpetuum libere et quiete possidenda. Ego autem, ad preces et peticionem utriusque partis, quia hoc ad feodum meum spectat, firmiter tenendum et garandizandum manucepi. Quod ut ratum habeatur et firmum, litteris commendavi et sigillo meo confirmavi. Testes sunt, Petrus de Villerbeton2 ; Robertus de Mesio ; Willelmus de Bardileriis ; Hugo Oliver de Feritate ; Raginaldus, mareschallus ; Robertus, frater Teobaldi, cancellarii mei ; Teobaldus de Hervevilla, clericus meus ; Philippus Savagius, clericus ; Johannes, Vindocinensis archidiaconus ; Odo, diaconus ; Matheus de Parisio ; Odo, filius Henrici de Bonevalle ; Hardoinus, carnifex ; Petrus, armiger ; Petrus de Viller ; Mauricius de Mamberoliis. Actum Carnotum, . Data per manum Teobaldi, cancellarii, . »


1 La famille de Chavernay était une des plus considérables du pays chartrain ; mais l'éclat de son blason se ternit au XIIIe siècle par le meurtre que commirent deux de ses membres sur la personne du grand-chantre Renaud de Lépine (voir plus loin, à l'année 1251).
2 Ce chevalier figure comme témoin dans l'enquête de 1194-1195 (voir vol. 1er, p. 230).

« De consuetudinibus ecclesie littera ad Capitulum Cenomanense. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 186.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Venerabilibus ac dilectissimis in Christo, fratribus et amicis, Nicolao decano et Capitulo Cenomanensi, Gaufridus decanus et universitas Capituli Carnotensis, salutem, cum devoto fraterne karitatis affectu...... In primis, noveritis quod quilibet ecclesie nostre canonicorum super qualibet personarum de familia sua, communitatis, et uxoribus ac liberis, ceteris que fami......... ac fratre suo et concanonico, si ejus frater commensalis est, plenam omnium habet tuicionem, cum juridictionis ecclesiastice et secularis integra potestate. Quod si canonicus de aliquo suorum justiciam exibere refugerit, conquerenti defectum suum cogetur per ipsum Capitulum emendare, tota, si opus fuerit, ad Capitulum questione delata, omni prorsus episcopi nostri circa hoc aucthoritate seclusa ; quod de clericis chori non canonicis similiter observatur. Si vero Capitulum ipsum in juris exhibicione defecerit, tunc tandem per episcopum nostrum tota universitas nostra cogetur, ut plenam faciat conquerenti justiciam exhibere ; quod semper, ubi contra totum Capitulum ab extraneis agitur, observatur. Episcopus enim universitatis nostre judex est erga extraneos, et universitas judex est singulorum ; ita quod minimus eciam ecclesie nostre canonicus, ab episcopi juridictione liber penitus et immunis, ipsi Capitulo, prout domino suo, stat aut cadit1. Persone tamen ecclesie nostre, que et ipse canonici sunt, super hiis que universitatem nostram tangere non videntur possunt coram episcopo, in claustro tamen et non alibi, conveniri, et juri stare tenentur, sub reliquarum examine personarum, racione fidelitatis quam ipsi episcopo, sub hominio personatibus ipsis annexo, ex antiquis temporibus consueverint astringi. Que videlicet iste persone, sub hiis que nostre sunt potestatis, utpote super prebendis, terris, hominibus, consuetudinibus nostris, nulla possunt racione ad episcopum trahi. Ad hoc, in ecclesiis dominationis nostre, atque ministris et parochianis eorum, nec episcopus, neque archidiaconus, ullam obtinet potestatem ; sed comprebendales eorum locorum canonici, pro disposicione Capituli, plena ibidem archidiaconi vice funguntur, appellacionibus tamen et hujusmodi que alibi ad episcopum pertinent Capitulo reservatis. Super ordinacionibus clericorum canonicorum et dedicationibus ecclesiarum et hujusmodi que nonnisi ab episcopo fieri permittuntur, noster est episcopus, si presens fuerit, requirendus ; super quibus tamen, ipso forte absente, vel ea exequi recusante, alterius episcopi licite possumus suffragium implorare. Si quis autem nostrorum, vel universitas nostra, sive clerici de choro nostro contra quamlibet personam, vel collegium dyocesis Carnotensis, causam habuerit, super hiis que ad tuicionem ecclesie pertinere noscuntur, archidiaconus ille ad quem id pertinet ex officio, inrequisito episcopo, causam ipsam tenetur, citato reo, ad Capitulum revocare, dictatam tandem a Capitulo ipso sentenciam effectui mandaturus ; quam etiam ipsam sentenciam idem archidiaconus tenetur gradatim, pro arbitrio Capituli et rei exigencia, postmodum agravare, vel pocius exequi a Capitulo agravatam, et decanos ac presbyteros quibus incumbit, ad ipsius observacionem sentencie, ipso Capituli loco, ad mandatum Capituli, fidei vel juramenti astringere caucione, episcopo nostro, nec ante sentenciam nec post, de jure aliquatenus retinente. In requirendis autem malefactoribus nostris hunc ordinem observamus quod malefactor noster, si presens fuerit in loco ubi delictum committitur, ipse est in propria persona requirendus ; alioquin, requisito ejus officiali ad quem id noscitur pertinere et juri stare nolente, terram illius eidem officiali commissam interdicto supponimus, ordine prenotato. Hiis et duximus adnectendum quod in generali sinodo injungitur ab episcopo presbyteris, annuatim, ut quicumque ipsorum hominem, predam, sive quamcumque rem ecclesiastice protectioni subjectam, in sua invenerit parrochia captam violenter, sive detentam, eam statim reddi postulet aut recredi ; quod si nequiverit obtinere, locum illum statim subteret interdicto. Quod si res capta ad aliam forte parrochiam transferratur, ad ipsum monebit ejusdem parrochie presbytero faciendum. In recredentia vero facienda major ille sive alterius nominis serviens ad cujus curam et officium res capta noscitur specialiter attinere, ipse et non alius detentori fidejussor, pro justicia exibenda ubi debetur, assignatur. Quod si forte detentor ipse recredentiam negaverit, rem alienam violenter captam, sive seisitam, tenere aliqua occasione contendens, non per exceptionem nec per appellationem potest aliqua racione tueri quominus eam reddere vel recredere compellatur. Addimus preterea quod ecclesia nostra vel civitas Carnotensis nec per episcopum, nec per aliam ecclesie nostre personam, nisi per Capitulum nostrum, potest interdicto supponi ; quod utique licet Capitulo pro delicto principis aut ministrorum suorum, qui et propter hoc extra urbem minime requiruntur, omni episcopi contradictione cessante, dum tamen, ob sui reverenciam et honorem debitum, tantummodo, si presens fuerit, requiratur. Semel autem lata pro querelis nostris aut nostrorum sentencia in quocumque tocius dyocesis loco, quoadusque de ipsis fuerit nobis integre satisfactum, non potest de jure ab archidiacono vel ab episcopo seu ab alio aliquatenus relaxari, salva tamen archidiaconi emendacione delicti, qui districtum vel rectum vulgariter appellatur, super qua etiam archidiaconi a Capitulo requisiti, ejus consueverunt acquiescere voluntati. Et notandum quod in justicia exigenda vel exercenda, negocium Capituli per majorum absenciam personarum nullatenus recordatur, cum, eis forte absentibus, ebdomadario sacerdoti, urgente negocio, liceat capitulum convocare et justitiam nihilominus exercere ; archidiaconi vero vices suas ad hoc tenentur committere alicui canonico in ecclesia residenti. Has vero et alias consuetudines ac libertates nostras scriptas et non scriptas et maxime privilegiatas, que non omnes scripto vel in memoria possunt ad presens facile comprehendi, Episcopus noster, quicumque pro tempore fuerit, tenetur nobis, per juramentum ex consuetudine debitum, ante ipsius consecracionem, publice in capitulo prestandum, fideliter tenere ac fideliter observare. Verum si episcopus vel archidiaconus premissis libertatibus nostris duxerit obviandum, nos, in ipsius confusionem et penam, cathedralem ecclesiam, excepto tamen sonitu campanarum, supponere possumus interdicto2. Quin etiam archidiaconum ipsum, sicut quamlibet aliam juridictionis nostre personam, possumus per nos ipsos, omnium contradictione cessante, episcopum vero, tanquam juratum libertatis nostre..... per majorem judicem, pro rei exigencia, severius cohercere..... Incumbit vobis quatinus reverendum patrem ac dominum Hamelinum, divina providentia, episcopum vestrum, qui vos et ecclesiam vestram tam inestimabili dicitur libertate donasse, pre omnibus benefactoribus vestris, post primum ipsius ecclesie fundatorem, honorare in omnibus humiliter et devote et.... semper devocione diligere studeatis. »


1 Ces priviléges du Chapitre contre l'Evêque furent la cause de longs débats commencés dès le XIVe siècle sous Robert de Joigny, et terminés seulement en 1700 sous Godet des Marais. Le Chapitre, comme nous l'avons déjà dit, finit par succomber dans la querelle.
2 C'est en vertu de ce privilége que le Chapitre refusa, en 1319, d'ouvrir les portes de la cathédrale à l'archevêque de Sens, métropolitain, déserta le chœur et le lieu capitulaire, en 1322, lorsque Robert de Joigny se présenta pour y entrer, et, en 1466, excommunia et tenta de chasser de l'église l'évêque Miles d'Illiers.

« De dono Hemerici de Blandevilla1. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 86 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G[aufridus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis.......

Le Chapitre consent à ce que le chanoine Aymery de Blandainville lègue à son neveu Adam, fils d'Ives de Blandainville,

suas domos quas de ecclesia habebat, et precariam suam de Tremismonte, et duos agripennos terre apud Haraiam que habebat de ecclesia, et vineas suas de Submonte cum torculari, et terram apud Blandenvillam quam ecclesie Beate-Marie acquisierat,

à la condition que ledit Adam, tant qu'il détiendra les vignes, paiera chaque année 40 sous pour l'anniversaire de sondit oncle Aymery. Si Adam meurt avant l'âge de vingt ans, son frère Eudes, clerc, lui succédera dans les biens dont il s'agit, sous la même condition. »


1 L'anniversaire d'Aymery de Blandainville était au XIIIe siècle à la charge des prébendiers de Charonville. (Voir Polyptyque, à la fin de ce volume.)

« De pace inter Capitulum et dominum de Insula super territorio de Desconfectura. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, p. XV V°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Robertus, de Insula dominus, notum facio presentibus et futuris quod, cum super rebus quibusdam, ad territorium Desconfecture pertinentibus, inter me et Carnotense Capitulum controversia verteretur, comperiens quod ecclesiam vexarem indebite, presertim cum res illas super quibus litigium moveram per lx annos ecclesia possedisset, universa illa in integrum que in litigium vertebantur, una cum filiis meis Raginaldo et Goffredo, in Carnotensi capitulo abjuravi, et quod ab heredibus meis idipsum ratum haberi facerem juramento firmavi. Que et ut dilucidius pateant ex ordine enumeranda decrevi. Canonicus, qui precariam illam, nomine Capituli, possidebit, donationem ecclesie ejusdem ville, herberiagium, viridarium, nemus domui contiguum, pratum per se habet, in quibus michi cum eodem non aliquid est commune, nec in hiis que ad manum devenerint sacerdotis, in minutis scilicet pecudum decimis et oblationibus ; nec ego aut heredes mei in villa possumus habere herberiagium aut in ea cum expensis hominum et detrimento jacere. Grangia vero ad communes recipiendos redditus de communi debet construi, in expensis canonici et meis aut meorum heredum. Canonicus in furno furnerium instituit, me irrequisito, sed institutus fidelitatem michi faciet de jure meo michi, per manum prepositi ejusdem ville, fideliter persolvendo. Similiter canonicus in molendino molendinarium instituit, qui michi vel heredibus meis de conservando jure meo, sicut predixi, fidelitatem parabit. De molendini autem proventibus tercia pars erit mea vel meorum heredum, tercia canonici, tercia prepositi, qui dirutum debet molendinum reficere in nemore et platea ; et ego et canonicus communiter illi debemus ligna necessaria providere si in illis nemoribus meis in quibus homines ville suum habent usuarium inveniri non possint, qui debet etiam suis expensis dirutam stagni reficere calciatam. Prepositus etiam ville homo est ligius canonici et feodum suum ab eodem habet integre ; de mea vero portione a me vel heredibus meis tres sextarios annone et tolidem avene percipiet annuatim, per cujus manum universi ville recipiuntur redditus, preter illa que ad manum presbyteri deferuntur. De jure canonici est placita sine me vel meis heredibus tenere et omnes justicias majores et minores facere per se vel per prepositum ; de forefactis et de emendatis injuriis, que tamen a canonico non fuerint condonata, ad me vel heredes meos debet medietas devenire, et omnia forefacta usque ad lx solidos potest canonicus condonare. Illa vero que fuerint lx solidorum et amplius sine me non potest remittere, immo mihi est vel meis heredibus exinde medietas persolvenda ; nec potest ad recipiendos redditus vel placita tenenda, vel justicias faciendas, nisi solus institutus prepositus qui homo est solius canonici, et ab ipso solo de hiis que habet omnibus feodatus ; et nihil nobis debet preter fidelitatem de nostris redditibus fideliter persolvendis. Canonicus item et omnes hospites territorii Desconfecture usuarium suum habent in omnibus nemoribus meis citra Ligerum, preterquam in defenso Insule et Morenesio, vivum videlicet nemus ad edificia construenda et mortuum ad ardendum, et pascua ad animalia omnia, et pecudes, et glandes, et fogeriam. Porci autem omnes de territorio Desconfecture ab submonitionem prepositi semel in anno possunt pasnaiari ; et redditus pasnagii communes sunt per medium canonico et michi, vel meis heredibus. Si quis vero tantum tres porcos vel pautonzes (sic) habuerit, pasnagium eorum erit prepositi et servientis de pertico commune ; et in recognitione usuarii habet serviens de pertico, , unum panem aut unum denarium de hostisia unaquaque. Hospites autem tenentur communia blada, quamcumque in partem voluerimus, ducere tribus leugatis terre, et tenentur etiam adducere canonico nemus ad calefaciendum et ardendum et ad grangia, furnum et molendinum construenda. Si molere poterit molendinus Desconfecture, omnes hospites ibi molient per bannum ; si autem non possit, ad molendina de Fortunesio molere tenebuntur, et ibi per unum diem et unam noctem tantum expectabunt ; et, si infra hunc terminum non possint molere, ex tunc quocumque voluerint libere poterunt se transferre. Si vero eos ego vel heredes mei in alio molendino inveniremus molentes, vel ab alio redeuntes, asinum possemus extra territorium Desconfecture capere cum farina, sed in corpore hominis manum mittere non possemus. In territorio vero Desconfecture nihil prorsus possemus capere ego vel heredes mei, sed nec extra territorium quod ad Desconfecturam pertineat possemus capere nisi ad presens forifactione caperetur. Si redditus ville communes aut homines aut eorum res impedirentur alicubi, maxime cum libertates eorum, quas in vicinis castris easdem cum hominibus nostris habent, defendere teneamur, nos liberationi eorum pro juribus intendere tenemur, et canonicus justiciam sancte ecclesie querere, qui relaxari non potest quousque nobis et nostris fuisset hominibus plenarie satisfactum. Stagnum autem nobis et canonico est commune. Si homines Desconfecture blada nostra extra Desconfecturam duxerint, tenemur eis in pane et vino providere. Si homines Desconfecture michi vel heredibus meis in aliquo forifecerint, nisi ad presens forifactum et extra territorium Desconfecture capti fuerint, de eis per manum canonici vel prepositi justiciam habebimus. Census et vende michi vel heredibus meis et canonico communes sunt, qui etiam per manum prepositi recipiuntur. Quod ut ratum perseveret et firmum, ego et Raginaldus, filius meus, scribi fecimus et sigillorum nostrorum munimine roborari. Actum publice, in capitulo Carnotensi, presente domino Raginaldo, Carnotensi episcopo, et multis aliis tam clericis quam laicis. Anno gracie MºCCº, mense januario. »

De quadam decima, assignata « anniversario Guidonis1. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 88 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Henricus, Carnotensis ecclesie archidiaconus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Notum esse volumus universis presentem paginam inspecturis, quod Manerius, miles, decimam quam possidebat apud Gilenvillam, pro l libris carnotensis monete, magistro Guidoni, Carnotensi canonico, sub hac pignoris conventione obligavit quod ipse G[uido] canonicus, vel quicumque e mandato ipsius predicte decime fructus, frugum, leguminum, et, exceptis straminibus et farraginibus, universorum absque ulla exceptione, singulis annis integre percipiet ; nullum autem servitium aliquis dominorum, a quibus dictus Manerius predictam decimam tenet, quamdiu sepedictus G[uido] vel quicumque e mandato ipsius predictam decimam tenuerit, exigere poterit. Si moneta carnotensis deterioraretur, xlviii libras parisiensis monete sepedictus Manerius vel heres ejus solvere teneretur. Preterea Manerius vel heres ejus granicam ad conservandas segetes sufficienter preparabit. Illi qui decimam habebunt clavem et custodiam in autumpno sibi servabunt. Quandocumque predictus Manerius predictam pecuniam reddere voluerit redimere licebit. Hanc conventionem approbaverunt, et, data fide corporaliter, tenendam promiserunt Hersendis, uxor predicti Manerii, et filii ejus Hugo, Galerandus et Nicholaus, domini feodi Hugo et Willelmus et Hamericus de Loesvilla. Testes hujus pactionis sunt : Radulfus, decanus Curveville ; Garnerius de Gaiis ; Henricus, nepos capicerii ; Nicholaus, tunc temporis episcopi chamerarius ; Mauricius de Gondrevilla ; Hugo de Loesvilla ; Robertus de Nogento ; Johannes, clericus Henrici de Corbollio ; Willelmus et Dionisius de Bonavalle ; et Robinus Chonie, tunc clericus Henrici archidiaconi ; Domellus ; Herveus, major de Kaelennes ; Johannes Lardelerius ; Stephanus, clericus magistri Guidonis, et Milo, clericus decani de Alneolo. Nos autem, ad petitionem ipsorum predictorum, litteras istas fecimus annotari et sigilli nostri impressione muniri. Actum Carnoti, in domo Henrici archidiaconi, anno Domini MºCCº primo, mense augusto. »


1 Cet anniversaire était à la charge des prébendiers de Bennes (voir Polyptyque).

Sentence arbitrale rendue par Hugues d'Amilly et Robert de Bérou, devant qui le procès avait été renvoyé par les abbés de Saint-Germain, de Sainte-Genéviève et de Saint-Victor, et du consentement de Renaud de Beauvoir, chanoine de Chartres, et de Geoffroy de Gallardon, écuyer, parties entre lesquelles était la contestation : laquelle sentence donne audit sieur de Beauvoir la possession du fief de la mairie de Chartainvilliers1, la moitié du champart dans chaque champtier du terroir dudit lieu, et au maire l'autre moitié dudit champart avec les étrains, à l'exclusion du sieur de Gallardon, déchu de ses prétentions.

  • B Inventaire du Chaptire, carton LXVI, JJ. 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le Chapitre céda au maréchal duc de Noailles, au mois de novembre 1753, tout ce qu'il possédait à Chartainvilliers.

« De prebenda hospitalis Rome. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 367 (ancienne cote : fonds du Chapitre, chapitre I, T, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 33 et 28 bis, fol. 14 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. In nostra presentia constitutus venerabilis frater noster episcopus Carnofensis, pro animabus tam sua quam predecessorum et successorum suorum, hospitali Sancte-Marie-in-Saxia1, de voluntate nostra, prebendam in ecclesia Carnotensi, ad opus infirmorum et pauperum, pia liberalitate concessit, et nos concessionem ipsius, nomine hospitalis ejusdem, recepimus et auctoritate curavimus apostolica roborare ; decernentes irritum et inane si quid de prebenda, vel nunc vacante, vel in proximo vacatura, contra hoc, quod non credimus, fuerit attemptatum. Ne autem ex hoc ecclesia vestra solito servitio defraudetur, pastorali volentes sollicitudine providere, volumus et presentium auctoritate concedimus ut, juxta dispositionem ipsius episcopi, aliquis statuatur qui pro ea deserviat et in ea ecclesie Carnotensi terciam partem proventuum ejusdem prebende in integrum percepturus, duabus reliquis hospitali supradicto, annis singulis, in integrum persolvendis2. Ideoque discretioni vestre per apostolica scripta mandamus et precipimus quatinus quod ab eodem episcopo factum est intuitu pietatis et a nobis auctoritate apostolica confirmatum, gratum habeatis et ratum et inviolabiliter observetis, vestrumque consensum per patentes nobis curetis litteras intimare. Alioquin noveritis nos eidem, et venerabili fratri nostro Aurelianensi episcopo, et dilecto filio abbati Vindocinensi mandasse ut vos ad ea, monitione premissa, per censuram ecclesiasticam, appellatione remota, compellant. Datum Anagnie, . »


1 Cet hôpital, ainsi appelé de l'église Sainte-Marie-des-Saxons, près Saint-Pierre, à Rome, dont il était voisin, venait d'être fondé par Innocent III. Ce pape l'unit, en 1204, à celui du Saint-Esprit établi à Montpellier par Gui, fils de Guillaume VII, seigneur de cette ville, et en fit, par bulle de 1208, le chef d'ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit.
2 Renaud de Mouçon ne donna à l'hôpital de Sainte-Marie-des-Saxons, comme le dit la bulle, que les deux tiers de la prébende : l'autre tiers demeura à l'usage du Chapitre de Chartres et forma ce que l'on appelait la prébende du Saint-Esprit, dont le possesseur, jusqu'à la Révolution, ne jouit que d'un tiers du fruit des autres prébendes, bien que les deux autres tiers eussent été rachetés par Renaud des Moulins, chambrier, qui les transporta au Chapitre. En 1598, Pierre le Guerre, pourvu de la prébende du Saint-Esprit, demanda que toutes les prébendes fussent égales en revenu et que le gros de la sienne fût pareil à celui des autres chanoines ; mais il fut débouté de sa requête par arrêt du Parlement du 14 avril. (Invent. du Chap., C. I, R, 2.)

Innocentius, papa III, collationem beneficiorum Reginaldo, episcopo Carnotensi, ablatam restituit.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 123 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 11 bis).
  • a L. Merlet et A. Moutié, Cartulaire des Vaux-de-Cernay, I, p. 132.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Olim dilectus filius noster P[etrus]1, tituli sancti Marcelli presbiter cardinalis, tunc apostolice sedis legatus, venerabilem fratrem nostrum Carnotensem episcopum a beneficiorum collatione suspendit. Nos autem, providere volentes ne beneficia, que pertinebant ad donationem ipsius, diutius vacare contingeret, venerabili fratri nostro Parisiensi episcopo et dilecto filio abbati de Sarnai dedimus in mandatis ut, post recessum venerabilis fratris nostri O[ctaviani]2, Hostiensis episcopi, tunc apostolice sedis legati, prebendas et beneficia, que tam in ecclesia, quam in diocesi Carnotensi vacarent, dum tamen ad donationem episcopi pertinerent, omni contradictione et appellatione postposita, idoneis personis conferrent ; et quia idem episcopus, postquam in eum fuit hujusmodi promulgata, dicebatur de facto quia de jure non poterat quedam beneficia contulisse, eisdem episcopo Parisiensi et abbati de Sarnai per scripta nostra mandavimus ut collationem hujusmodi ab eodem Carnotensi episcopo factam, auctoritate apostolica, sublato appellationis obstaculo, nuntiarent irritam et vanam, et, illis qui ea per collationem seu concessionem dicti episcopi detinerent ab illorum detentione prorsus amotis, ea idoneis personis conferrent. Postmodum etiam pro dilecto filio magistro P[etro] Tornodorensi, quem idem etiam Parisiensis episcopus de honestate ac litteratura per sua nobis litteras commendarat, ipsi meminimus nos scripsisse, ut ei prebendam, si qua in ecclesia Carnotensi vacaret, apostolica curaret auctoritate conferre, alioquin donationi nostre reservatam denuntiaret proximo vacaturam, persone idonee conferendam. Cum ergo nuper, ex obitu cujusdam canonici Carnotensis, qui predictum sequebatur episcopum ad sedem apostolicam venientem, prebenda quedam in ecclesia Carnotensi vacasset, nos illam magistro concedentes eidem, ipsum de ea, presente prefato Carnotensi episcopo, manu propria curavimus investire. Eundem autem episcopum, in nostra presentia constitutum, laboribus ejus pio compatientes affectu, de solita sedis apostolice mansuetudine benigne recepimus, et recepto ab eo publice juramento quod mandatis nostris, tam super offensa interdicti ab initio non servati quam causa suspensionis predicte, parebit, ei gratiam nostram restituimus et favorem, et eum post cautionem hujusmodi ab utraque sententia qua tenebatur duximus absolvendum ; mandantes ei sub debito juramenti ut, quoniam in collatione beneficiorum duobus modis excedere diu publice dicebatur, quia videlicet minus digne et minus dignis beneficia conferebat, gratis beneficia conferat, sine pretio scilicet convento, pollicito vel recepto ; et, ut dignis conferat, dilectos filios decanum et magistrum scolarum Aurelianensium ei ad consilium duximus deputandos, ut de utriusque vel alterius saltem consilio, quamdiu nobis placuerit, personas beneficiandas assumat ; quibus damus per nostras litteras in mandatis ut ei sanum et honestum consilium studeant exhibere, nullam tamen difficultatem penitus adhibentes cum dignis ecclesiastica beneficia voluerit elargiri, cum, ex eo quod ipsos ejus consilio deputamus, potestatem ipsius ledi nolimus in aliquo, sed potius adjuvari. Predicto etiam Parisiensi episcopo per apostolica scripta mandamus ut, si qua beneficia, que ad donationem ejusdem Carnotensis episcopi pertinerent, cum prefato abbate de Sarnai, ante susceptionem litterarum nostrarum, concessit, ea faciat ab hiis quibus concessa sunt pacifice possideri ; contradictores, si qui fuerint, vel rebelles ecclesiastica censura compescens. De cetero vero cum idem sit episcopus restitutus, sepedictus episcopus Parisiensis et abbas nulla penitus in ejus ecclesia et diocesi Carnotensi concedant ; sed si qua forsan, ante susceptionem litterarum nostrarum vacaverint, que per eos non fuerint assignata, ea donationi nostre volumus et precipimus reservari. Datum Anagnie, 3. »


1 Pierre de Capoue, cardinal du titre de Saint-Marcel, légat en France de 1198 à 1200.
2 Octavien, cardinal du titre de Saint-Serge et Saint-Bacche, puis évêque d'Ostie, légat en France en 1200 et 1201.
3 Cette suspension de Renaud de Mouçon, dont aucun historien chartrain n'a parlé, paraît avoir eu pour cause l'indignité de ses choix et sa simonie dans la collation des bénéfices. Son voyage en cour de Rome ne le dégagea de la suspension qu'en le livrant à une sorte de conseil judiciaire ; mais la part qu'il prit en 1209 à la croisade contre les Albigeois le réhabilita, sans doute, complétement dans l'esprit d'Innocent III.

Carta Ludovici, comitis Blesensis, de confirmatione unius cerei ante Sanctam-Capsam perpetuo arsuri.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 484 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton IV, BB, 1 bis).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Ludovicus, comes Blesensis et Clarimontis, omnibus, tam futuris quam presentibus, notum facio quod comes Theobaldus, Francie senescallus, dominus et karissimus pater meus digne memorie et felicis, pro remedio anime sue et antecessorum suorum, unum cereum, in Carnotensi ecclesia, ante sacrosanctam capsam beatissime Virginis Marie, perpetuo arsurum stabilivit ; pro cujus cerei dispensatione et sumptibus faciendis matriculariis ejusdem ecclesie clericis contulit et in perpetuum habere concessit v modios frumenti et c solidos carnotenses, quos c solidos Capitulum Carnotense, ei et heredibus suis, pro bannia quam habebat in quibusdam villis Beate-Marie, debebat annuatim, reddendos, ita quod, nisi ipso dicto die redderentur, liceret ei et heredibus suis de rebus Capituli eo usque capere quousque dicta summa cum emendatione reddita fuisset, quos etiam eodem termino, eadem integritate qua ipse solebat percipere capiendos matriculariis assignavit ; quinque autem modios frumenti in molendino de Culeto, , recipiendos, eadem mensura et eodem modo a molendinariis ejusdem molendini in horrea matriculariorum vehendos quo residuum ejusdem molendini in horrea sua et antecessorum suorum solebat deferri. Quod si forte molendinum supradictum deterire vel omnino perire contingeret, quominus inde percipi possent quinque modii frumenti, sicut prenotatum est, voluit idem dominus pater et concessit ut in horreis suis, Carnoti, tantumdem frumenti, eodem termino, perciperent matricularii. Ego autem hanc donationem et donationis constitucionem a bono patre meo pie ac devote factam, pro remedio anime mee et anime sue remedio et antecessorum nostrorum, laudantibus et concedentibus Katherina1, uxore mea, filiis meis, Theobaldo2 et Radulfo3, et filia mea Johanna4, et Philippo5 fratre meo, volui et concessi. Quod ut ratum firmumque permaneat, sigilli mei auctoritate firmavi. Actum Carnoti, . »


1 Catherine de Clermont, comtesse de Chartres, Blois et Clermont. Voir, au Nécrologe, l'obit du comte Louis, à la date du 17 des calendes de mai, et celui du comte Thibault VI, à la date du 10 des calendes du même mois.
2 Thibault VI, comte de Chartres-Blois (1205-1218).
3 Raoul de Chartres-Blois, mort sans enfants.
4 Jeanne de Chartres-Blois, morte jeune.
5 Philippe de Chartres-Blois, quatrième fils de Thibault V, mort sans enfants.

« De commutatione procurationum processionis Sancti-Petri1. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 63; et carton 28 bis, fol. 29 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Guido2, divina miseratione, Sancti-Petri Carnotensis abbas, et universitas fratrum ejusdem Capituli, universis presentibus pariter et futuris presentis pagine noticiam casu quolibet habituris, salutem in vero salutari. Ex pia antecessorum religione statutum fuit quod duas procurationes, alteram , alteram , et potum in vigilia ejusdem festi processioni ecclesie Carnotensis, quando ad nos veniret, annuatim exhiberemus, ut qui causa spiritualis refectionis in divinis laborassent officiis, non sine corporalis alimonie benedictione redirent. Verum, quia in dictarum procurationum exhibitione, ob turbarum instantiam, illis importune, nobis dampnose, utrisque inhoneste res fieri videbatur et verti utrobique pluries in querelam, ad fugam discordie et mutue affectionis custodiam, antiqua illa institutio, de assensu utriusque partis, retracta est commodius in hunc modum : ita, scilicet, quod processio illarum personarum, canonicorum, clericorum, matriculariorum a memoratis procurationibus et potu et missione pastillorum ad personas prefatis diebus de cetero abstineret et ab eisdem procurationibus quieti perpetuo existeremus et immunes. Nos vero in recompensationem dictarum procurationum, potus et pastillorum, quicquid in decimis apud villam que dicitur Illeis, in jure patronatus ecclesie ejusdem ville et in aliis, si qua sunt ibidem ad nos spectantia, habebamus, Capitulo Carnotensi concessimus perpetuo possidendum, etiam si ad nos alicujus interdicti occasione processionaliter non venirent. Si autem res memoratas qualibet occasione diminui aut aliquatenus contigerit adnullari, nichil tamen in supradictis procurationibus poterunt reclamare. Verum quia memorate res in manu nostra tunc temporis non erant, statutum fuit quod donec ipsas ipsis liberaremus, quas nos, quamcito possemus, bona fide juravimus liberaturos, quindecim libras carnotenses, , octo libras , sepedicto Capitulo, pro predictis procurationibus, potu et pastillis, annuatim redderemús, et sex denarios in utroque festo pueris qui cereis et thuribulo deservirent3. Sed quia scriptum est qui non laborat non manducet, de assensu utriusque partis firmatum fuit et confirmatum quod si prefatis diebus ad monasterium nostrum, alicujus rei aut interdicti occasione, dicta processio non veniret, nullam eis denariorum summam de predictis procurationibus solyere teneremur. Quod ne possit processu temporis oblivione deleri aut aliquatenus a posteris in irritum revocari, sigillorum nostrorum appositione fecimus in memoriam presentem paginam confirmari. Actum . »


1 Cette pièce ne figure pas dans le Cartulaire de Saint-Père, édité par Guérard, mais la contre-partie, émanée du doyen Geoffroy, a été donnée par le Gallia, t. VIII, 348.
2 Gui Ier, abbé de Saint-Père (1198-1231).
3 Cet abandon ne put sans doute pas se réaliser, car les religieux de Saint-Père continuèrent à jouir de leurs possessions d'Illiers et à payer une redevance au Chapitre pour les processions.

« De anniversario Ludovici, Blesensis comitis, et matris et uxoris ejus. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 52; et carton 28 bis, fol. 24 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Ludovicus1, Blesensis comes et Clarimontis, omnibus notum facio quod ego, pro remedio anime mee et Katarine2 uxoris mee et bone memorie matris mee3, dedi ecclesie Beate-Marie de Carnoto vii libras et x solidos carnotensis monete, annis singulis, in molendinis meis de Carnoto percipiendos. De istis vero predictis vii libris et x solidis, nunc recipiet ecclesia l solidos vigilia anniversarii matris mee. Post decessum vero meum, die anniversarii mei l solidi persolventur. Similiter post decessum uxoris mee, l solidi recipientur ipsa die anniversarii ejus4. Quod ut ratum sit et firmum, litteris meis commendo et sigillo meo confirmo. Actum Carnoti, anno gracie MºCCº secundo. Datum per manum cancellarii mei Theobaldi, . »


1 Voir t. I, p. 206, note 3.
2 Catherine, fille de Raoul Ier, comte de Clermont-en-Beauvaisis.
3 Voir t. I, p. 206, note 1.
4 Ces trois anniversaires ne sont pas indiqués dans le Polyptique de Notre-Dame.

« De novem sextariis annone que dedit Gaufridus Mordant. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 73; et carton 28 bis, fol. 33 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Noverint universi presentis scripti paginam inspecturi quod Gaufridus Mordens1, miles, recipiens de caritate Carnotensis Capituli novem libras carnotensis monete, dedit in elemosinam eidem Capitulo in perpetuum et concessit sex annone et tres avene sextarios, ad mensuram carnotensem et ad valorem bladi de granica de Fontanis, in terra sua de Grungnellis annuatim percipiendos2. Ita quod, quotiens mutabitur in terra illa medietarius seu colonus, idem miles, seu quicumque in ejusdem terre dominio ipsi successerit, dicto Capitulo presentialiter exhibere tenebitur eum qui de novo terre illi adhibebitur medietarium seu colonum, juratoriam cautionem de reddendo fideliter predicto redditu prestiturum. Hanc autem donationem et quam prenotavimus pactionem observandam fideliter et tuendam juraverunt prefatus Gaufridus, miles, et fratres ejus Hubertus scilicet, miles, et Willelmus, concedente Hildeburge, dicti Gaufridi militis uxore, assensum quoque prebente et manucapiente Huberto de Rupe, ad cujus feodum terra illa cognoscitur pertinere. Quod ut ratum inconcussumque permaneat, sigilli nostri munimine fecimus roborari. Actum . »


1 Voir t. I, p. 146, note 1. — Geoffroy Mordant figure, avec sa femme Hodeburge, dans un titre de Saint-Père de 1217. La terre de Groignault passa après lui entre les mains de Guillaume dit de Groignault, son petit-neveu. (Titres de Saint-Jean ; Arch. départ.)
2 En 1474, le Chapitre, en faveur de Jean de Gallot, maire de Groignault, réduisit à 5 setiers de blé les 9 setiers de grain qu'il avait droit de prendre chaque année dans la grange dudit Groignault. (Inv. du Chap. ; C. CVIII, E, 1.)

« De anniversario Vicedomini Carnotensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 103; et carton 28 bis, fol. 84 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillelmus1, vicedominus Carnotensis, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Noverint universi presentis scripti paginam inspecturi, quod ego ecclesie Beate-Marie Carnotensis xl solidos carnotensis monete de redditu in perpetuum tribuo et concedo, et in spectante ad me viaria Carnotensi, annuatim, post decessum mee sororie Margarite, percipiendos assigno, pro anniversario meo, annuatim, in eadem ecclesia celebrando, statuens nichilominus et assignans eidem ecclesie, si mors mea mortem illius prevenerit, unum modium annone loco illorum xl solidorum, interim, scilicet singulis annis, usque ad decessum dicte mee sororie percipiendum in molendino meo apud Carnotum sito, quod appellatur molendinum Vicedomini Carnotensis, ita quod, ex quo illa decesserit, memorata ecclesia xl solidos pretaxatos, ut dictum est, in predicta viaria possidebit atque percipiet, et prenotatus annone modius ad me et heredes meos quiete ac libere revertetur. Quod ut ratum permaneat, sigilli mei feci munimine roborari. Actum . »


1 Guillaume III, de Ferrières, vidame de Chartres, avant de partir pour la Croisade avec son frère Robert, fit des libéralités au Chapitre de Notre-Dame, aux lépreux du Grand-Beaulieu et à l'abbaye de Saint-Père, sur le moulin du Vidame, sur les biens qu'il possédait à Tréon et sur ses cens de Chartres et de la foire du Châtelet. (Cart. du Grand-Beaulieu, titre de 1196, et Cart. de Saint-Père, p. 667.)

« De divisione nemorum de Torceio inter Capitulum et Gervasium Castri-Novi. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1354 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LV, A, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 20; et carton 28 bis, fol. 8 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gervasius1, dominus Castri-Novi, presenti carta notum facio Christi fidelibus universis quod cum esset contentio inter me et Capitulum Carnotense super quadam portione nemorum de Torceio et eorumdem nemorum metis, tandem, pro bono pacis et scandalo sedando, cognoscens eciam quod portio nemorum que in contentionem devenerat ad jus dicti Capituli pertineat ab antiquo, portionem illam usque ad rivulum qui boscos Grenolle a nemoribus de Torceio dividebat et dividet in futurum memorato Capitulo libere et quiete possidenda concessi, contentioni renuncians absolute. Hoc etiam concessit presentialiter in capitulo Carnotensi Hugo, filius meus primogenitus, et quia dicebat se non habere sigillum voluit ut litteris meis ejus concessio firmaretur. Quod ut ratum permaneat et immotum, feci presentem paginam adnotari et sigilli mei munimine roborari. Actum . »


1 Gervais de Châteauneuf, gendre de Hervé IV baron de Donzi et comte de Nevers, était un des plus puissants seigneurs du pays chartrain. Il se croisa avec Louis, comte de Chartres-Blois, et fit don à Notre-Dame du chef de saint Mathieu, qu'il avait conquis au sac de Constantinople. Son obit est inscrit au Nécrologe sous la date du 2 des cal. de mars.

« De anniversario Gervasii de Castello-Novo. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1459 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 103; et carton 28 bis, fol. 47 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Gervasius, dominus Castelli-Novi, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noverint universi scriptum presens inspecturi quod ego, pro anniversario meo annuatim in Carnotensi ecclesia celebrando, ejusdem ecclesie Capitulo quadraginta solidos carnotensis monete de redditu, in perpetuum, tribuo et concedo, assignans eos in pedagio de Castello-Novo annuatim percipiendos et in die obitus mei Carnoti reddendos, laudantibus hoc et concedentibus Margarita, uxore mea, et filiis meis, Hugone scilicet et Herveo. Quod ut ratum et inconcussum permaneat, appositione sigilli mei feci presentem paginam roborari. Actum sollempniter in capitulo Carnotensi, . »

« De dono Gaufridi de Bullou apud Escurolles et Charonvilla. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 120; et carton 28 bis, fol. 56 r° et 100 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillelmus de Folieto, miles1.

Il approuve et confirme, en qualité de seigneur du fief, du chef de sa femme Isabelle, la donation faite à l'église de Chartres par Geoffroy de Bullou2, chevalier, avec l'assentiment de ses frères Bernard et Eudes, de tout ce qu'il possédait de revenu, en blé, avoine, deniers ou autres choses, à Ecurolles, en la paroisse de Charonville.

Datum . »


2 Voir tome I, p. 250, note 1.
3 Erard et Bernard de Bullou, frères, grands vassaux de Geoffroy de Medène, seigneur d'Alluyes, qui vivaient dans la seconde moitié du XIe siècle, sont les plus anciens seigneurs de ce nom que les chartes nous fassent connaître. Ils étaient puissants, et un titre de Saint-Père, antérieur à 1102 (Cartul., p. 243), qualifie Bernard, alors fort âgé et criblé de blessures, de vir nobilis et in hac regione valde opimatissimus. L'obit de ce Bernard, l'un des bienfaiteurs de l'église de Chartres, figure au Nécrologe de Notre-Dame sous la date du 18 des calendes de décembre.

« De anniversariis Gaufridi, comitis Perticensis, et Matildis uxoris ejus. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1459 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 16).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 95.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Matildis, Perticensis comitissa1, notum facio presentibus et futuris quod ego ecclesie Beate-Marie Carnotensis lxª solidos andegavensis monete, pro anniversario meo, et lxª solidos ejusdem monete, pro anniversario Gaufridi2, olim mariti mei, venerabilis comitis Perticensis, annuatim in eadem ecclesia celebrandis, concedo et assigno in redditibus de Marchesvilla, ab eodem marito meo et a me communiter acquisitis, annuatim percipiendos, Thoma filio nostro3 hoc concedente et Stephano de Pertico4, fratre predicti mariti mei, assensum prebente. Quod ut ratum permaneat, presens scriptum sigilli mei feci munimine roborari. Actum in capitulo Carnotensi, residente Raginaldo, Carnotensi episcopo, et multis aliis astantibus, anno gratie MºCCºIIº, mense junio5. »


1 Voir t. I, p. 255.
2 Voir t. I, p. 254.
3 Thomas, comte du Perche, tué à la bataille de Lincoln en 1217.
4 Voir t. I, p. 255.

5 Au mois de juillet 1236, Etienne de Sancerre, de Sacro-Cesaris, seigneur de Châtillon, Saint-Brisson, Marchéville et La Loupe, qui devint grand-bouteiller de France en 1248, assigna ces 60 sous tournois sur la prévôté de Marchéville, à la fête de la Purification.

Le 13 décembre 1252, le même Etienne donna au Chapitre 60 autres sous tournois sur la prévôté de Marchéville, dans l'octave de l'Ascension, pour son anniversaire et celui de ses trois fils, Etienne, Jean et Thibaut. (Original en parchemin. C. LXVII, B, 21.)

« De anniversario Stephani de Pertico, et Gaufridi comitis de Pertico, et Matildis uxoris ejus. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1459 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 3).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 93.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Stephanus de Pertico, miles, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino : Noverint universi presentis scripti paginam inspecturi quod Johannes de Friesia1, miles, omnem viariam quam ipse in terra ecclesie Beate-Marie Carnotensis habebat eidem ecclesie, in perpetuam elemosinam, contulit et donavit, volente hoc et concedente fratre suo Guarino. Hanc autem donationem ego concessi et confirmavi. Preterea, pro anniversario meo in eadem ecclesia annuatim celebrando, quinquaginta solidos carnotensis monete assignavi, in redditu de Longuo-Villari, post decessum meum, percipiendos. Institutionem etiam anniversariorum karissimi fratris mei Gaufridi, comitis Perticensis, et Maltidis comitisse, uxoris ejusdem comitis, et redditum pro eisdem anniversariis celebrandis, sicut in litteris ejusdem comitisse continetur, assignatum ego concessi et approbavi. Ad quorum robur atque memoriam sigilli mei appositione presentem paginam communivi. Actum in capitulo Carnotensi, presente Raginaldo, ejusdem ecclesie episcopo, et multis aliis astantibus, anno gracie MºCCºIIº, mense junio. »


1 Voir t. I, p. 225.

« Willelmi de Memmilon, de uno modio annone in territorio Sancti-Georgii, pro presbiteris de oratoriis Beate-Marie. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1330 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LIII, A, 1).
  • B Cart. capellarum, fol. 41 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Guillelmus de Mesmilon, universis, presentibus pariter et futuris, hujus rei noticiam casu quolibet habituris, notum facio Herveum de Nungento-super-Auduram, pro amore Dei et anime sue remedio, dedisse et in perpetuum in elemosinam concessisse presbyteris de oratoriis ecclesie Beate-Marie Carnotensis unum modium annone, videlicet VIIIº sextaria hibernagii et IIII sextaria avene, in decima quadam quam idem Herveus in territorio Sancti-Georgii et Andrevillaris, jure patrimonii, possidebat annuatim possidendum. Dictus autem Herveus et quicumque ipsius successores extiterint, vel etiam illi qui ab eisdem prefatam decimam ad modiationem receperint, supranominatis presbiteris, singulis annis, in festo beati Petriad-Vincula, fidelitatem facient quod de dicta decima nichil penitus expendetur donec de eadem pretaxatum annone modium solutum fuerit, neque permittent annonam decime, ubicumque trahatur decima, in aliquo pejorari. Preterea Herveus et ipsius successores sepenominatum annone modium ad urbem Carnotum annuatim, cum propria expensa, ducere tenebuntur, ad mandatum presbiterorum, ibidem reponendum et cum mina in foro Carnotensi currente mensurandum. Hoc autem concesserunt et per fidei interpositionem tenere fideliter et garandire firmaverunt : Robertus et Gervasius, fratres Hervei, Philippa, uxor Roberti ; heredes ipsorum : Garinus, Nicholaus, Legardis, Maria, Gileta, Sibilla, Philippa, Martha. Ego vero ne idem factum aliquatenus a posteris irritetur aut ex processu temporis oblivioni tradatur, ad majorem ipsius facti confirmationem et memoriam, presentem paginam, ad petitionem predicti Roberti, qui supranominatam decimam de me feodaliter tenet, notari feci et sigilli mei caractere roborari. Testibus hiis quorum nomina subscripta sunt Guillelmo de Valeia, Gervasio, Raginaldo1, canonicis Carnotensibus ; Adam de Sancto-Aniano, Gisleberto Monos, Michaele de Basenvilla, presbiteris ; Roberto de Bello-Loco, Stephano Foale, Carauno de Porta-Morardi, clericis ; Hugone de Loevilla, milite ; Gilone de Baldimunt et pluribus aliis. Actum Carnoti, in ecclesia Beate-Marie virginis, . »


1 Gervais et Renaud la Reine, Regine, frères, figurent souvent comme témoins dans les chartes de cette époque.

« De compositione inter majorem de Fontanis et prepositum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 116; et carton 28 bis, fol. 53 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillermus subdecanus, Symon de Berou1, Milo de Garneio, Rembaudus Craton, Robertus de Berou, canonici Carnotenses, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Cum inter dilectum fratrem nostrum Hugonem, prepositum Amiliaci, et Guidonem, de Fontanis majorem, super quibusdam possessionibus quas idem G[uido], major, diu possederat controversia verteretur, videlicet super viridario de Fonte et super quodam agripenno qui dicitur agripennus de Fonte et super dimidio agripenno de Barba et tribus agripennis Spineto proximis et quodam agripenno de Buiseio, tandem, partibus in nostra presentia constitutis, controversia illa in hunc modum sopita est : Dictus siquidem G[uido], major, partem predicti viridarii que granice Beate-Marie contigua est et dictum agripennum de Fonte dixit ad jus suum feodaliter pertinere cum reliquo feodo quem tenet a Capitulo. Cetera vero supradicta omnia, absque reclamatione et contradictione aliqua, recognovit ad jus memorati prepositi specialiter pertinere. Actum anno gracie MºCCºIIº. Quod ut ratum, etc...... »


1 La maison de Bérou était illustre dans le pays chartrain. Simon, fils de Geoffroy II, seigneur de Bérou, entra dans le Chapitre sous les auspices de son oncle Geoffroy, alors doyen. Il légua à Notre-Dame 50 livres tournois. C'était un personnage accompli, si l'on en croit le Nécrologe (13 des calendes de mars). Robert de Bérou, neveu de Simon, devint chancelier du Chapitre et donna une verrière à Notre-Dame, après l'incendie de 1194.

Acquêt fait par Hugues, prévôt d'Amilly, sur Eudes de Villars, de sept septiers de terre en une pièce, attenante le Poirier de Villeron, mouvante en fief de Nivelon, seigneur de Meslay1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXIV, M, 4.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le Chapitre fit de nouveaux acquêts à Villeron en 1295 : ces biens, avec ceux qu'il possédait à Fains et à Tortoir, constituèrent la seigneurie et mairie de Fains, Villeron et Tortoir, aliénée, le 30 décembre 1592, en faveur de Christophe de Baigneaux, seigneur de Beaufort.

Donation faite au Chapitre par Raoul de Beauvoir, chanoine, et par Guillaume, chapelain de la comtesse de Dunois, de la troisième portion du pré de Jouy1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXV, D, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le reste de ce pré fut acquis en 1248 et en 1293 par Girard Mordant et Garnier de Villeneuve, chanoines, sur Renaud Pocard et Guillaume de Lucé. Dans ces deux derniers actes, il est ainsi désigné : le pré Farcy, sis devant la maladrerie de Jouy. (Inv. du Chap., C. LXXXV, D, 6 et 9.)

Reconnaissance par Renaud, évêque de Chartres, qu'il n'a aucun droit de procuration sur les églises de Saint-Gilles, Saint-Pierre et Saint-Lubin de Châteaudun, à raison des visites qu'il fait dans ces églises.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XIII, C, 5.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Rex mandat Baronibus suis ut protegant et defendant res nostras tanquam suas proprias. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 162.
  • a L. Delisle, Catalogue des actes de Philippe Auguste, p. 181, n° 800.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Philippus, Dei gracia, Francorum Rex, universis amicis et fidelibus suis Baronibus et aliis ad quos littere iste pervenerint, salutem et dilectionem. Mandamus vobis et vos requirimus quatinus terram et homines ecclesie Beate-Marie Carnotensis et res ad eam pertinentes, tanquam nostras proprias, protegatis et defendatis, et si malefactores ejusdem ecclesie in potestatibus vestris inventi fuerint eos capiatis et detineatis..... Actum Medonte, 1. »


1 Une autre lettre de Philippe-Auguste, datée de Paris au mois de janvier 1223 (1224, nouv. st.), prescrit à ses baillis et prévôts de rendre bonne et prompte justice au Doyen et au Chapitre de Chartres, et de protéger leurs terres et leurs hommes (Bibl. nat. de France, cart. 28, p. 165). M. Delisle, en mentionnant cette pièce dans le Catalogue des actes de Philippe-Auguste (p. 489, nº 2218), fait observer, avec raison, qu'il faut sans doute substituer le mot junio au mot januario, à moins que la date de l'année ne soit fautive ; en effet, Philippe-Auguste, mort le 14 juillet 1223, ne peut figurer dans un titre daté du mois de janvier 1224.

« Donatio domus et vivarii de Penchat per abbatem et conventum de Josaphat. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1792 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXV, N, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Gauterus, divina permissione, abbas, atque conventus Sancte-Marie de Josaphat Carnotensis, universis presentis scripti noticiam casu quolibet habituris, salutem in omnium Salvatore. Pro rei exigentia vobis duximus declarandum quod nos, concordi voluntate, dilecto nostro venerabili viro Radulfo de Bello-Videre, canonico Carnotensi, viverium de Penchat, cum pertinenciis suis universis, tam domorum quam aliarum quarumlibet rerum, quod nobis Nicolaus, quondam marescallus, contulerat, libere et absolute concessimus, plena proprietate ac dominio ejusdem loci perpetuo possidendum, ac, pro sue voluntatis arbitrio, tam in vita quam in morte, libere disponendum, ita quod exinde nobis nec censum nec aliud quidlibet solvere teneatur. Actum publice in capitulo nostro, anno Domini MCCIII, x kalendas januarii. »

« De decima apud Loulapes quam acquisivit magister Berterus. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 88 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, ....

Aymery de Louceles et Geoffroy son neveu, ainsi que la femme d'Aymery et ses enfants, font démission sur l'autel de Notre-Dame de toute la grande dîme qu'ils avaient à Loulapes, sur la terre de l'église, et de la sixième gerbe possédée à titre de dot par Marie du Plessis, de Plaisseto, pour en jouir après son décès. Cette donation est approuvée par Yves d'Erouville, seigneur du fief,et par son frère Hugues Cholet1, auxquels maître Bertrand, prévôt d'Ingré, donne 40 livres de chartrains.

Huic facto testes sunt quorum nomina subscripta sunt : H[ugo], succentor ; G[islebertus], presbyter ; N[icolaus], presbyter ; P[etrus] de Sancto-Maximino, canonici Carnotenses ; Willelmus, prior domus Elemosinarie ; M[anasserius] et alii fratres ejusdem domus. Quod ut firmum et stabile perseveret, sigilli nostri munimine confirmamus. Actum Carnoti, 2. »


1 La famille Cholet, puissante en Beauce, avait ses principales possessions à Saint-Luperce, Saint-Germain-le-Gaillard, Theuvy et Néron. Hugues et Yves Cholet figurent dans une donation de Geoffroi d'Erouville à l'Hôtel-Dieu de Chartres, en 1190. (Arch. dép.) Le nom de Hugues se rencontre encore dans une autre donation qu'il fit à l'Hôtel-Dieu en décembre 1222. (Ibid.) Yves, qui avait épousé Alix, fille de Robert de Saint-Germain, est cité comme seigneur féodal à Saint-Germain-le-Gaillard, dans un titre de l'Hôtel-Dieu de février 1196. (Ibid.)
2 Cette donation est reproduite textuellement dans une lettre de la même année donnée par Henri, archidiacre. (Cart. 28, fº 88 vº.)

« De decima Piativillaris. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1459 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 4).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 113; et carton 28 bis, fol. 52 et 58 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Hugo1, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Notum fieri volumus universis, tam presentibus quam futuris, quod Amarricus de Levesvilla2, miles, et Aales, uxor ejus, quartam partem majoris decime de Piativillari quam idem Amarricus tenebat a prefato decano in feodum, eidem decano, in presentia nostra, dederunt et concesserunt, ita quod ipsi decano licitum esset de cetero de predicta decima qualemcumque vellet dispositionem facere. In cujus donationis recompensationem, idem decanus lxª libras carnotensis monete supradictis Amarrico et uxori sue caritative contulit. Verum memoratus decanus hujus decime duas partes nobis largitus est, pro anniversario suo faciendo ; terciam vero partem, de communi assensu omnium nostrum, monachis Sancte-Marie de Josaphat in elemosinam dedit, pro anniversario suo similiter faciendo. Ceterum supradicti Amarricus et uxor ejus tam donationem suam quam ipsius decani dispositionem ratam permanere volentes, ad altare sacrosancte Virginis accesserunt, et, per oblationem unius cultelli super idem altare positi, donationem quam prius in capitulo fecerant confirmaverunt, multis ad hoc videndum et audiendum convocatis, prestito etiam super idem sacrosanctum altare sacramento quod donationem istam quamdiu viverent garandirent et nunquam de cetero, per se vel per alios, immutare aut irritare presumerent. Hoc idem concessit et, fide interposita, se firmiter observaturum promisit Ebrardus, primogenitus eorum filius, et quatuor ejusdem Ebrardi sorores : Ysabelis, scilicet, Petronilla, Philippa et Margarita. Hoc idem concessit Germundus, concanonicus noster, sepedicti A[marrici] militis frater, et quatuor ejusdem G[ermundi] sorores : Ysabelis, Aelina, Eustachia et Beatrix. Hujus quoque rei testes et fidejussores, etiam fide interposita, sunt milites isti : Raginaldus Cholet, Robertus de Carnoto, Hugo de Fai. Dedit preterea sepedictus A[marricus], miles, in contraplegium, reliquam partem decime quam tenet a decano in feodum, ita tamen quod Germundo, fratri ejusdem A[marrici] militis, nihilominus liceat partem illam decime quam modo tenet, libere et pacifice, cum omni integritate fructuum, possidere. Actum in capitulo, . Quod ut ratum permaneat et inviolabiliter observetur, presentem paginam sigilli Beate-Marie fecimus impressione muniri. »


1 Hugues, doyen (1203-1206). L'obit de ce doyen, inscrit au Nécrologe sous la date du 4 des nones de mai, fait mention de cette donation.
2 Les seigneurs de la maison de Levéville sont souvent cités dans les chartes du pays chartrain. Le plus ancien connu est Evrard Ier, qui vivait à la fin du XIe siècle (Cart. de Saint-Père) et qui eut pour fils Amaury Ier, témoin d'une donation faite en 1128 par le vicomte Hugues du Puiset à l'abbaye de Thiron (Invent. de Thiron, nº 59). Le fils de cet Amaury fut Evrard II, nommé, avec son frère Girard, dans une charte de Saint-Père (Cart., p. 294) et dans un acte de Josaphat de 1170 environ (Arch. départ.). Evrard II eut pour fils Amaury II dont il est question dans cette charte. Germond, chanoine de Notre-Dame et frère d'Amaury II, figure comme témoin dans l'enquête de 1194 au sujet des avoués. (Voir vol. I, p. 238.)

« De triginta solidis et dimidio modio avene ad anniversarium Richeri cantoris1. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 2 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 85 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Robertus de Carnoto2, miles, notum facio universis presentis scripti paginam inspecturis quod ego, devotus Carnotensis ecclesie filius, concessi et dedi in elemosinam canonicis ejusdem ecclesie redditus xxⁱ solidorum, apud Vovas, et decem solidos, apud Domnam-Mariam, quos habebam pro viaria, per manum canonicorum annuatim percipiendos, et dimidium avene modium, apud Archivillare, quem habebam pro tensamento. Memorati vero canonici, in hujus recompensationem beneficii, quadraginta quinque libras carnotensis monete mihi contulerunt. Unde ad majorem hujus rei noticiam in posterum faciendam, ego, in ecclesia supradicta, ad altare beate virginis Marie humiliter accedens, donationem predictam, prius in capitulo factam, publice recognovi, et, cutello super idem altare manu propria posito et oblato, multis hoc videntibus et audientibus, confirmavi, laudantibus hoc ipsum et concedentibus uxore mea Odelina et liberis meis omnibus, scilicet : Willelmo, Gaufrido, Adelitia, Matilde, Heloysa, necnon et fratre meo, sepefate ecclesie canonico. Hanc etiam donationem perpetuo et inviolabiliter observare et bona fide garandire promisi et fidei mee interpositione firmavi : hujus quoque rei fidejussores constitui, scilicet : Gaufridum de Berou3, Willelmum de Colemenvilla, Willelmum de Sancto-Martino, Albertum de Codreio. Quod ut ratum permaneat et de cetero nequeat oblivione deleri, presentis scripture testimonio declarare decrevi, sigilli mei munimine roborato. Actum 4. »


1 Cet anniversaire est compris dans le Polyptique, à la charge des prébendiers de Voves et de Dammarie.
2 Robert de Chartres, seigneur de Ver, était un des principaux vassaux beaucerons du comte Thibault V. Il figure comme témoin dans trois chartes de ce prince ; l'une concernant l'abbaye des Vaux-de-Cernay, en 1187 (Cart. de ce couvent, p. 98), l'autre l'affranchissement des hommes de Saint-Martin-du-Péan, en 1185, et la troisième l'affranchissement d'Etienne Roussel, en 1191 (Cart. de Saint-Père, p. 663). Nous le retrouvons encore, en février 1204, comme garant d'une donation d'Amaury de Levéville au Chapitre (voir ci-dessus, nº CLXIX), et, en mai 1210, comme seigneur du fief et approuvant à ce titre la vente d'une rente d'un muid d'avoine sur les greniers de l'Evêque, consentie par son parent Girard de Chartres à Robert de Bérou (voir ci-après, à cette date). Il mourut avant le mois de mai 1226, car sa veuve Edeline et ses fils, qui étaient alors Guillaume, Evrard, Renaud et Robert, amortirent à cette époque la terre de Panthoison, sur laquelle le couvent des dames de l'Eau venait d'être construit. (Arch. départ. ; Titres de l'Eau.)
3 Ce Geoffroy de Bérou était frère du chanoine chancelier Robert de Bérou, lequel, comme nous l'avons dit, était neveu de Simon de Bérou, et beau-frère, par sa femme Isabelle, de Robert et de Guillaume de Chartres. (Titres de Beaulieu et de l'Hôtel-Dieu ; Archives département.) — Voir ci-dessus, p. 29, note 2.
4 Cette donation fut confirmée au mois de mars 1205, par Miles, comte de Bar, seigneur féodal. (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 84 rº.)

« De compositione inter decanum et subdecanum et abbatem Sancti-Petri super servientibus abbatis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 116; et carton 28 bis, fol. 53 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Hugo, decanus, et Gaufridus, archidiaconus Parisiensis, universis presentibus pariter et futuris, salutem in salutis auctore. Ad omnium noticiam volumus pervenire quod cum inter venerabiles viros Hugonem, decanum, et Willelmum, subdecanum Carnotensem, ex una parte, et Guidonem1, abbatem, et monachos Sancti-Petri Carnotensis, ex altera, super jurisdictione servientum eorumdem abbatis et monachorum, querela verteretur, tandem idem decanus et subdecanus, de assensu Capituli, compromiserunt in nos, sub hac forma, de ipsa querela, pace sine judicio terminanda : 1 Nos igitur utriusque partis receptis testibus, publicatis attestationibus, allegationibus inspectis, habitoque cum viris prudentibus et juris peritis consilio, tandem, ad fugam discordie et mutue dilectionis custodiam, de consensu ambarum partium, sic amicabiliter composuimus : quod decanus et subdecanus Carnotenses, jure archidiaconatus, habeant plenam jurisdictionem in servientibus abbatis et monachorum Sancti-Petri Carnotensis infra banleugam morantibus, ita tamen quod si aliquis de servientibus abbatis vel monachorum trahatur in causam coram decano vel subdecano Carnotensibus, vel eorum officialibus, veniet coram eis, et ipsi tenebuntur dare inducias xv dierum ad componendum coram abbate vel officiali ejus, et interim non poterunt decanus vel subdecanus jurisdictionem suam exercere in illos qui remissi fuerint ad componendum propter hanc causam, hoc excepto quod, si fuerit canonicus Carnotensis, vel clericus de choro, vel eorumdem serviens, vel alius clericus, vel peregrinus, vel transiens, non tenebuntur dare inducias ad componendum, si autem composuerint infra predictos xv dies renuntiabunt illi a quo citati fuerint vel ejus officiali et non tenebuntur de emenda. Quod ne possit in irritum duci aut processu temporis oblivione deleri, presenti pagine mandari fecimus et sigillorum nostrorum munimine confirmari. Actum Parisius, in domo decani, anno gracie MºCCºVº, mense junio. »


2 Guy Ier, abbé (1198-1231).

1 (Suit la teneur des lettres de compromis du Chapitre de Chartres et du couvent de Saint-Père, en date des nones de novembre 1203, par lesquelles les parties choisissent pour arbitres Hugues, doyen de Paris, Guillaume, abbé de Saint-Denis, et Geoffroy de la Lande, archidiacre de Paris.)

De venditione majoriæ Jupaelli et Tievillæ.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2343 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XCVI, R, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 57; et carton 28 bis, fol. 26 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, et Robertus1, abbas Sancti-Carauni, universis Christi fidelibus, tam futuris quam presentibus, ad quos presens scriptum pervenerit, salutem in eo qui est salus omnium. Universitati vestre notum fieri volumus quod Willelmus de Jupaello, miles, Teobaldus, Radulfus, Odo clericus, Garinus de Villa-Galli, fratres, Milo de Chavernai, Martha uxor ejus, Hugo frater ejusdem Marthe, Joscelinus major de Pesiaco, Alburgis uxor ejus, in capitulo Carnotensi, nobis presentibus constituti, majoriam Jupaelli et Tieville, cum omnibus ad eam pertinentibus, scilicet quicquid terre habebant apud Jupaellum et Chambles, et quicquid in pago Dunensi, ab ecclesia Carnotensi, ipsi vel antecessores sui tenuerant vel tenebant, sive in terra, sive in aqua, sive in molendinis, sive in pratis, sive in straminibus, sive forraginibus, vel aliis quibuscumque, excepto si quid ab eadem ecclesia censuale tenebant non pertinens ad predictam majoriam, scilicet terram circa tres sextarios seminis capientem, vendiderunt eidem Capitulo, precio sexcentarum librarum monete turonensis, et, corporaliter prestito juramento, in perpetuum quitaverunt ; jurantes insuper quod ipsi contra omnes, si quos reclamare contingeret, juste ac fideliter, secundum patrie consuetudinem, venditionem hanc dicto Capitulo garandirent et ab omnibus qui a Teobaldo et Villano de Jupaello fratribus descenderant et etiam a suis nepotibus, neptibus et cognatis germanis idem concedi facerent et quitari ; adicientes etiam juramento suo se manifestaturos dicto Capitulo vel mandato Capituli quicquid veritatis inde cognoscerint, et ituros, sumptibus ipsius Capituli, quocumque ire, intra fines provincie Senonensis, ab eodem Capitulo vel mandato Capituli, fuerint requisiti, causa perhibendi super hiis testimonium veritati, atque facturos quicquid pro hujusmodi testificatione fieri debuerit, excepto tamen duello. Huic rei testes interfuerunt : Hugo, decanus ; Goslenus, cantor2 ; Willelmus, subdecanus ; Hugo, succentor ; Henricus, Dunensis archidiaconus ; Philippus, Pissiacensis archidiaconus ; Johannes, Vindocinensis archidiaconus ; Milo de Garne ; Robertus de Orrevilla ; Willelmus de Valeia ; Rembaudus Craton3 ; Germundus de Levesvilla ; Johannes de Petra-Fontis ; Henricus Capicerii ; Petrus de Cuneo ; Henricus de Corbolio ; Gervasius Regine ; Philippus Moreher4 ; Willelmus de Cantuaria ; Guismundus ; Gervasius de Castro-Novo5 ; Matheus de Timer ; Raginaldus Regine ; Nicholaus Hoel ; Radulfus de Sauneriis, tunc camerarius episcopi6 ; Hubertus, cerarius ; Garinus de Osenvilla ; magister Radulfus ; Odo Bechart, castellanus Carnotensis7 ; Fulcherius Pulchra-Avis ; Willelmus de Tuvilla ; Hugo de Vilais ; Petrus de Pateio ; Gaufridus de Luco-Plantato, milites ; Stephanus Bretel8 ; Hugo Sauger ;9 ; Gaufridus, cambitor ; Radulfus Rembaudi ; Savericus de Muret ; Johannes Collum-Rubeum ; Michael Sauger ; Raginaldus Siccus ; Willelmus, frater Tiquet ; Philippus Isembardi ; Sanson ; Willelmus de Sancto-Martino ; Robertus Troellebout. Quod ut in posterum firmum habeatur et ratum, appositione sigillorum nostrorum presentem paginam fecimus communiri. Actum 10. »


1 Robert, abbé (1192-1214).
2 Goslin d'Ouarville, chantre de Notre-Dame, était fils de Renaud-le-Vieux, seigneur d'Ouarville, et frère de Renaud-le-Jeune, croisé en 1199. (Titres de Saint-Jean ; Arch. départ.) — Voir vol. Ier, p. 230, note 1.
3 Le chanoine Raimbaud Craton figure dans un grand nombre de titres de cette époque. Il appartenait probablement à la famille de son homonyme, le fameux chevalier chartrain de la première croisade. (Voir vol. Ier, p. 107, note 3.)
4 Le chanoine Philippe Morhier était neveu du chantre Crépin de Dreux et fils de N. Morhier, chevalier. Nous retrouverons son nom dans plusieurs titres du Chapitre.
5 Gervais de Châteauneuf, fils de Gervais III, seigneur de Châteauneuf, chanoine de Chartres, puis évêque de Nevers en 1222.
6 Raoul de Saulnières, d'une bonne famille chartraine, était doyen de Brou en 1224. (Titre de Josaphat ; Arch. départ.)
7 Eudes Béchart est le plus ancien châtelain de Chartres que nous connaissions.
8 Les Britel ou Bretel comptaient au XIIe siècle parmi les familiers de l'abbaye de Saint-Père. L'un d'eux, nommé Robert, devint bailli de Chartres en 1323.
9 Hugues Saugier fut châtelain de Chartres en 1215. Il succéda à Eudes Béchart.
10 La même année, cette vente fut également confirmée par Gautier, abbé de l'Etoile, et tout le couvent dudit lieu. Cette seconde charte de confirmation relate l'approbation donnée par Jean, Mathieu, Geoffroy et Jeanne, enfants de Guillaume de Jupeillo, à la vente faite par leur père. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XCVI, R, 1.)

« De terra apud Vilais. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2255 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XCIV, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Nivelo1, dominus Fractevallis, notum facio presentibus et futuris quod dilectus et fidelis meus Hugo de Vilais, miles, in presentia mea constitutus, confessus est se, assensu Eramburgis uxoris sue et filiorum suorum Jocelini, Symonis, et filiarum suarum Johanne, Agnetis, Eremburgis, et Aeline, et Odoini fratris sui, et Marie sororis sue, vendidisse Capitulo Carnotensi campum unum terre, quem habebat in territorio de Vilais, in loco qui vocatur Versus Novum-Vicum, qui fuit Hemmardi2 ; qui campus, ad perticam Capituli, continet decem et novem sextarios semeure terre ; ita quod idem H[ugo], miles, quadraginta septem libras et decem solidos parisienses habuit a Capitulo nomine emptionis. Capitulum eidem H[ugoni] et ipsius heredibus pro prefato campo reddet annui census, , solummodo tres solidos parisienses sine omni alia obnoxietate et justicia. Ego vero, de cujus feodo dictus H[ugo] miles prefatum campum tenebat venditionem supradictam ratam habeo, volo, laudo, guarandire promitto et presenti scripto et sigilli mei munimine confirmo ; ita quod si dictus H[ugo], miles, in aliquo mihi forefaceret, non campum dictum, sed illos tres solidos census solummodo possem saisire. Quod ut ratum firmumque permaneat, presentes litteras sigilli mei munimine feci roborari. Actum . »


1 Nivelon IV, seigneur de Fréteval et de Meslay, fils de Nivelon III et frère de Foucher, chanoine de Chartres, eut d'Alix, sa femme, Ursion de Fréteval, vidame de Chartres en 1229. Voir à notre Introduction le tableau généalogique des anciens vidames de Chartres.
2 En juillet 1250, le Chapitre de Chartres acquit sur Thibaut de Villars, un hébergement, verger et terres y attenantes, le tout assis à Villars ainsi que la mairie de ce lieu. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XCIV, A, 2).

« Littere de quitatione majorie de Baigniaus et Basochiis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 68 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Villelmus1, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus ad quos littere iste pervenerint, in Domino salutem. Ad universorum noticiam pervenire volumus quod nos, considerato et audito tenore litterarum venerabilis patris nostri R[aginaldi], episcopi Carnotensis, super quitatione majorie de Baigneaus2, et de Basochiis, et aliis que Herbertus, quondam major dictorum locorum, ei et ejus successoribus episcopis Carnotensibus in perpetuum quitavit, et hiis etiam que dictus episcopus eidem Herberto et ipsius heredibus, in recompensatione dicte quitationis, dedit in perpetuum et concessit, sicut in litteris episcopi memorati plenius continetur, approbamus, et, quantum in nobis est, sigilli nostri karactere, facto cyrographo, eidem Herberto confirmamus. Datum . »


1 Guillaume, doyen (1206-1212).
2 La mairie de Baigneaux fut réunie à celles de Fains et de Villeron, et aliénée, en même temps que celles-ci, le 30 décembre 1592, par le Chapitre de Chartres en faveur de Christophe de Baigneaux, seigneur de Beaufort.

« De parochianis Seneville et Coletenville. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 107 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Henricus, Carnotensis archidiaconus.....

(Les habitants de Senainville s'étant plaints de la difficulté qu'ils éprouvaient, à cause de la distance (fere duo miliaria), pour se rendre aux offices à l'église de Coltainville, et ayant exposé les inconvénients graves qui en résultaient fréquemment, tels que morts sans baptêmes, sans confession ou sans viatique, obtinrent de l'évêque Renaud l'autorisation de faire construire une chapelle, dans laquelle le curé de Coltainville, ou son vicaire, serait tenu de dire la messe trois jours par semaine : le dimanche, le lundi et le mardi. La chapelle construite fut dotée, par quatre habitants du lieu, d'un revenu de 25 setiers de bon blé, payables chaque année au curé, le ).

Datum Carnoti, anno gracie MºCCº sexto. »

« De anniversario comitisse Montisfortis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 94; et carton 28 bis, fol. 43 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Amicia1, comitissa Leicestrensis, domina Montisfortis, universis, tam presentibus quam futuris, ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noverit universitas vestra quod nos ecclesie Beate-Marie Carnotensis centum solidos monete parisiensis de annuo redditu, in perpetuam elemosinam, concedimus et donamus, expendendos in opus ipsius fabrice, dum vivemus, post nostrum autem decessum, distribuendos canonicis ecclesie ejusdem qui nostro intererunt anniversario. Assignamus autem eosdem centum solidos in censu nostro apud Sanctum-Leodegarium, castrum nostrum, ab ejusdem castri preposito, annuatim, , dicte ecclesie persolvendos, hoc tenore quod idem prepositus, nisi eos ad terminum predictum reddiderit, per singulos dies quibus eos reddere differret quinque solidos parisienses tenebitur reddere dicte ecclesie pro emenda2. Quod ut ratum et stabile in perpetuum perseveret, presentem cartulam inde notari fecimus et sigilli nostri munimine roborari. Actum anno incarnati Verbi millesimo CCºVIº. »


1 Amicie, fille de Robert de Beaumont, comte de Leicester, et veuve de Simon III, dit le Chauve, comte d'Evreux et sire de Montfort. L'obit de cette princesse est inscrit dans le Nécrologe, sous la date du 4 des ides de septembre.
2 Cette donation fut confirmée au mois d'avril 1215, par Simon IV de Montfort, fils de la donatrice. (Bibl. Imp., cart. 28 bis, fº 81 rº.)

« De compositione inter Capitulum et Comitissam super pluribus querelis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 21 r°.
  • C Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • a L. Delisle, Catalogue des Actes de Philippe-Auguste, 234, 1020.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Philippus, Dei gracia, Francorum rex, amicis et fidelibus suis Decano et Capitulo Carnotensi, salutem et dilectionem. Venientes ad nos nuncii vestri, ecclesie vestre negocium deferentes, post varias rationes, tam ab ipsis quam Comitissa Blesensi1, super causas quas adversus eam habebatis propositas, tandem, de utriusque partis assensu, super variis querelis quas ad invicem habebatis, compositio et pacis reformatio coram nobis facta est in hunc modum : Prepositus Comitisse emendabit nobis hoc quod ipse noluit mulierem reddere, vel recredere, vel sufficientem rationem ostendere quare eam cepisset, et, si tale quid de cetero contingeret, forisfactum hinc inde monstraretur ubi deberet monstrari, et vos facietis ipsam mulierem tradi preposito Comitisse, et ille reddet eam vobis cum rebus suis ablatis vel equivalens. Item vos poteritis capere homines vestros de corpore per totam terram Comitisse, et ipsa similiter suos per totam terram vestram. Item, de contentione illa de homine cui auricula fuit abscisa, compromissum est hinc inde in eo quod Petrus de Vilebeton, et Willelmus Menerii, et Symon de Berou2, concanonicus vester, legitime per sua sacramenta inquisierint, scilicet cujus est magna justicia de Tievilla ubi captus fuit homo ille, et quod ipsi tres arbitri, vel eorum duo, per sua sacramenta fuerint arbitrati tenebitur ab utraque parte3. Si vero alter dictorum militum moreretur antequam esset eorum arbitrium promulgatum, nos alium loco illius legitimum arbitrum poneremus, et vos similiter unum alium de canonicis vestris, si predictum Symonem mori contingeret, poneretis. Dictum vero eorum promulgabitur , et si Comitissa vel vos ab hac compositione resilieritis, nos aliud dictum teneri faciemus. De Michaele Medi ita est ordinatum : Comitissa reddet eum vobis, salvo jure vestro et salvo jure suo et heredum suorum. Hec autem omnia, sicut supra dicta sunt, tam ipsi nuntii vestri quam etiam Comitisse, coram baronibus nobis astantibus, tenenda bona fide et sine malo ingenio promiserunt, nos hinc inde requirentes ut predictorum arbitrorum dictum faceremus teneri. Actum Parisius, . »


1 Voir p. 24, note 1.
2 Simon de Bérou passait pour une des meilleures têtes du Chapitre. (Voir le Nécrologe, au 13 des calendes de mars.)
3 Par actes du mois de septembre 1207, Guillaume Mainier et Simon de Bérou déclarèrent qu'après avoir écouté les raisons produites par les parties, ils adjugeaient au Chapitre de Chartres la haute justice dans la seigneurie de Thiville. (Bibl. Imp., cart. 28, p. 47 et 28 bis, fº 21 vº.)

« Littere Raginaldi episcopi, de decima Booleti-Duarum-Ecclesiarum. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 123 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 12).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gratia, Carnotensis episcopus, universis in Christo karissimis presentis pagine noticiam casu quolibet habituris, salutem in auctore salutis. Universitati vestre, pro facti exigentia, digne duximus declarandum quod Hugo Boisson, Dei timorem in oculis habens, decimam quandam juxta Booletum-Duarum-Ecclesiarum sitam, quam in anime sue periculum detinebat antecessorum suorum jure, spontaneus in manu nostra et libere resignavit. Nos vero, ad instantiam ejusdem Hugonis et Andree Divitis, auctoritate nostra, predicta decima in manu nostra, sicut verum est, resignata, Andream clericum, ejusdem Hugonis consanguineum, canonice curavimus investire, et ne surrepens oblivio, semper infida noverca memorie, posset, quod absit, in posterum exoriri, presentes litteras, in testimonium veritatis, fecimus inde conscribi et sigilli nostri karactere roborari. Actum apud Colombas, . »

« Hee sunt littere de decima que est apud Tovi, quam adquisivit dominus Garinus Camerarii, ad anniversarium karissimi avunculi sui. »

  • A1 Chirographe en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 24 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 7).
  • A2 Chirographe en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 25 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 7).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Willelmus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus presentis scripti noticiam habituris, salutem in eterne salutis auctore. Noveritis quod Garinus de Tuivi, clericus, remedio et saluti anime sue et antecessorum suorum providens in futurum, dedit in elemosina et concessit, cum assensu et unanimi voluntate parentum suorum, Capitulo Beate-Marie Carnotensis totam suam decimam quam apud Toivi habebat, cum decima terre illius quam dominus Guido de Levees ab ipso Garino emerat, que antea nunquam fuerat decimata, hanc donationem concedentibus et approbantibus domina Ysavia de Neron, et heredibus suis, et Andrea, filio suo primogenito, ad cujus feodum, jure hereditario, tota prefata decima pertinere dicitur. Qui etiam, coram omnibus, creantavit totam decimam garantizare, tali videlicet conditione quod ille qui prefatam decimam possidebit, singulis annis, pro decime garantizatione, duodecim denarios carnotensis monete persolvet domino de Neron, , et si contigerit xii illos denarios prefato festo non reddi, jamdictus Andreas Cholet, dominus de Neron1, vel ejus successores licite poterunt prenominatam sessire decimam, donec illi duodecim nummi sibi reddantur a Capitulo duplicati ; preter quos possessor decime nullum servitium vel emendationem de cetero tenebitur facere : et si idem dominus predictos duodecim denarios habuisse negaverit, fide facta vel juramento a serviente Capituli, non licebit amplius eidem domino aliquid reclamare. Quod ut ratum et firmum in evum permaneat, presentem paginam sigilli nostri munimine partitoque cirographo corroboravimus. Actum in capitulo nostro, 2. »


1 Comme nous l'avons dit p. 27, note 1, la famille Cholet, une des plus puissantes de la Beauce aux XIIe et XIIIe siècles, dominait à Saint-Luperce, Theuvy, Achères et Néron. Les archives d'Eure-et-Loir (fonds de Saint-Jean) renferment une donation, faite en 1258 par Mathieu Cholet, chevalier, et Béatrix, sa femme, de droits de fief et rachats dans la paroisse d'Achères. A cette charte était appendu le sceau de Béatrix, de forme ovale, portant au centre une grande fleur-de-lis, accostée en chef de deux étoiles, avec la légende : + s. béatrix..... de cholet chevalier.
2 Une charte semblable fut donnée à la même date par Thibault, archidiacre de Dreux.

« De decima apud Carnotensevillare, pro anniversariis Philippi et Garnerii Moreher et Crispini Drocensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 99; et carton 28 bis, fol. 45 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Philippus Moreher, canonicus Carnotensis, omnibus presentis scripti noticiam casu quolibet habituris, salutem in salutis auctore. Notum volo fieri universis quod ego quicquid decimarum bladi apud Carnotensevillare, tam in proprio territorio quam alieno, jure hereditario possidebam, pro remedio anime mee et patris mei, scilicet Garnerii Moreheir, et Crispini Drocensis1, quondam cantoris Carnotensis, et aliorum antecessorum meorum2, dedi in perpetuam elemosinam ecclesie Carnotensi, approbantibus et concedentibus hoc fratribus meis, scilicet Guillelmo Moreher, a quo feodaliter prefatas decimas tenebam, et Garnerio et Johanne. Quod ut ratum et stabile perseveret, presentem cartulam inde notari feci et sigilli mei munimine roborari. Actum sollempniter et publice in capitulo Carnotensi, 3. »


1 Voir au Nécrologe, l'obit de Crépin de Dreux, sous la date du 3 des ides de février. Ce grand chantre, ami particulier de l'évêque Renaud de Mouçon, était l'oncle du chanoine Philippe Morhier.
2 Les anniversaires de Garnier Morhier, de Philippe Morhier et de Crépin de Dreux, réglés par le Chapitre dans l'acte d'octobre 1207, dont nous allons parler dans la note suivante, étaient à la charge des chanoines prébendiers de Bouglainval. (Voir ci-après le Polyptique de Chartres.) — La famille Morhier, considérable en Beauce, posséda la terre de Villiers-le-Morhier jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
3 A la même date, Guillaume Morhier, frère de Philippe, confirme la donation faite par son frère (Arch. dep. d'Eure-et-Loir ; orig. en parch., C. LXVII, B, 12. — Bibl. Imp., cart. 28 bis, fº 78 rº). A la même date aussi, Guillaume, doyen, et le Chapitre de Chartres baillent à vie la dîme donnée par Philippe Morhier au même Philippe Morhier, et à un seul héritier à son choix, pour en jouir leur vie durant, moyennant une redevance annuelle de cinq sols. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir ; orig. en parch., C. LXVII, B, 12. — Bibl. Imp., cart. 28, p. 29 et cart. 28 bis, fº 45 vº.)

« De redditu quem prebendarii de Landellis reddunt ad anniversarium Milonis de Garneio super majoriam loci. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2472 (ancienne cote : carton C, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Willelmus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis Christi fidelibus presentis scripti paginam inspecturis, salutem in eo qui salus est omnium. Universitati vestre notum fieri volumus quod Ivo de Aqua, miles, coram nobis, in communi capitulo constitutus, vendidit nobis majoriam suam de Landellis, precio quinquaginta trium librarum. Ad hoc autem presens existens dilectus frater et concanonicus noster Milo de Garneio a nobis petiit hoc mercatum sibi concedi, ad anniversarium suum in nostra ecclesia faciendum1. Cujus petitioni acquiescentes, illud ei concessimus, tali modo quod canonici qui prefuerint dicto loco quinquaginta solidos, singulis annis, quoad vixerit, , ei solvent ; post autem ejus decessum, reddent eos, annuatim canonicis hujus ecclesie qui ejus anniversario intererunt distribuendos. Quod ut ratum permaneat, presentem cartulam inde notari fecimus et sigilli nostri appositione muniri. Actum anno gratie MºCCºVIIº. »


1 L'anniversaire de Miles de Garnay était à la charge des prébendiers de Landelles (Voir le Polyptique).

« De dono decime nemorum de Breessart et Cusse. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 113; et carton 28 bis, fol. 52 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, universis Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos Capitulo Carnotensi decimam de novalibus nemorum, quos faciunt extirpari apud Breesart et Cusse, que sita sunt in parrochiis de Avundanz et Misterolio, concedimus, perpetuo possidendam. Quod ut ratum, etc... Actum anno gracie MºCCºVIIº. »

« Hoc tenet Radulfus, camerarius, a Capitulo. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 127 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Radulfus de Bellovidere, canonicus Carnotensis.....

Il donne au Chapitre, sous réserve d'usufruit pendant sa vie et celle de l'héritier qu'il désignera, quinze arpents de terre, apud Calniacum, qu'il a achetés de Raoul-le-Plombier et de Suzanne sa sœur, ainsi que tous les droits teneure que fuerat de feodo Plumbature, moyennant66 livres et demie. Pendant la jouissance, il paiera au Chapitre deux sous par an, et, après lui, son héritier versera annuellement40 sous, jusqu'à ce que, par le décès de ce dernier, ladite terre retourne quitte et libre entre les mains du Chapitre.

Actum in capitulo Carnotensi, anno Domini MºCCº septimo, mense januario. »

Capituli Carnotensis, de excambio inter episcopum Carnotensem et Capitulum Sancti-Mauricii.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. d'Eure-et-Loir, G 3260 (ancienne cote : fonds de la fabrique Saint-Maurice, A).
  • B Copie papier. Arch dép. Eure-et-Loir, G 3260.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillermus, Carnotensis ecclesie decanus, et universitas Capituli, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Noverint universi nos venerabilis patris nostri R[aginaldi], Carnotensis episcopi, ex una parte, et ex alia Capituli Sancti-Mauricii Carnotensis litteras inspexisse, per quas nobis constitit quod idem episcopus census quos habebat in Carnotensi civitate et circa et qui in eisdem litteris sunt expressi1, cum decima de Levesvilla ad episcopum pertinente, prefato Capitulo in excambium dederat pro his omnibus que dictum Capitulum apud. Friesiam, apud Sanctum-Mauritium-in-Galloto, in nemore et plano, in hospitibus et aliis possidebat, et pro hospite etiam quod idem Capitulum apud Chuniam habebat. Quam utique commutationem, sicut in litteris episcopi et ipsius Capituli est expressa, ratam habemus et gratam, in hujus rei memoriam et perpetuam firmitatem presentes litteras sigilli nostri facientes munimine roborari. Actum . »


1 Dans la charte fournie par Payen, chefcier de Saint-Maurice, nous voyons que ce cens consistait en 4 livres 10 sous chartrains perçus par Etienne Tonsus, Savary du Muret et Hoël, son serviteur, et en 55 sous chartrains reçus par Henri, portier de l'évêque, sur des vignes, terres et maisons sises dans la ville de Chartres. (Original en parchemin. fonds du Chap. ; C. XI, 13.)

Bail par le Chapitre d'une maison et d'un arpent de terre y attenant, assis à Gognières, en faveur de Hubert Larcher, moyennant 10 sous parisis de cens, sans aucune autre charge, sinon le droit de justice haute, moyenne et basse que le Chapitre se réserve. Lesquels héritages avaient été donnés en franche aumône par Hubert Larcher, francs et quittes de tous droits, excepté le droit qu'avait sur la maison Renaud, fils de Gautier le Prévost1.

  • B Inventaire, tome III, fol. 43 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 A la même date, le Chapitre bailla une autre maison assise au même lieu, à Guillaume, frère de Renaud, moyennant 4 sous de cens, se réservant également la justice haute, moyenne et basse.

« De xiii solidis census in quadam vinea apud Vallem-Radulfi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 121; et carton 28 bis, fol. 56 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillelmus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit, salutem in omnium Salvatore. Ad universorum noticiam volumus pervenire quod nos, voluntate et assensu communi, vineam quandam, in Valle-Radulfi sitam, quam plantavit dilectus frater et concanonicus noster Petrus de Cuneo, Calvello de Pressorio et Leodegario de Valle-Radulfi concessimus in perpetuum, hereditarie possidendam : ita videlicet quod eam poterunt, si voluerint, vendere, invadiare, seu quocumque modo transigere tanquam suam, tali interveniente pactionis tenore quod ipsi, seu quicumque eam tenuerint, dicto Petro, et post ipsum, canonicis in loco dicte prebende quem nunc habet ei successuris, reddent ex ea, singulis annis, tresdecim solidos censuales, ; qui si non essent redditi die illo, postea redderentur cum recto. Si vero per defectum tenentium ipsam devastari contingeret, alie possessiones ipsorum, ubicumque essent site, ad satisfaciendum de predicto censu tenerentur obligare. Quod ut ratum et stabile permaneret, presentem inde paginam notari fecimus et sigilli nostri munimine roborari. Actum . »

« De anniversario Comitis Nivernensis et Raginaldi de Monte-Mirabili. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1459 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 14).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 119; et carton 28 bis, fol. 55 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Herveus1, comes Nivernensis, universis presentes litteras inspecturis, salutem. Universitati vestre notum facimus quod karissimus frater noster Raginaldus de Monte-Mirabili2, ad sepulchri dominici visionem quondam Jerusolimam prefecturus, cum itineris esset in procinctu, pia motus animi consideratione, quinquaginta solidos reddituum ecclesie Beate-Marie Carnotensi, in perpetuum, contulit et concessit3. Nos autem hanc collationem ratam habentes et acceptam Domino considerantes, ampliori eam beneficio curavimus augmentare, videlicet centum et decem solidos, cum predictis quinquaginta, in pedagio nostro de Aluia, singulis annis, , percipiet ecclesia memorata. Ad reddendum autem eos Capitulo dicte ecclesie obligabitur juramento quisquis erit pedagiarius ibi pro tempore, sub tali conditionis tenore quod si eos non reddiderit ad terminum supradictum, pro singulis septimanis quibus eos reddere differret quinque solidos dicto Capitulo, de pena et recto, persolvet. Insuper etiam homines, terras et villas dicte ecclesie, istas scilicet : Genervillam, Ronciam, Colummers, Prata et Husseium, ab omnimoda justicia et consuetudine, corveia et exactione qualibet quitamus, retentis tantummodo redditibus tensamenti quos pro terra tensanda singulis annis habebimus4, et feodis illorum qui a nobis tenent, et tali pedagio cujusmodi ab hominibus predictarum villarum nobis debetur ; approbante et concedente tam donationem quam quitationem predictas karissima uxore nostra Matilde comitissa. Memoratum vero Capitulum, ad instantiam nostram, duo anniversaria, unum pro nobis, reliquum pro predicto fratre nostro, singulis annis, in eadem ecclesia misericorditer et benigne facienda concessit. Preterea, ad majorem cumulum karitatis, idem Capitulum nobis concedens, diebus singulis, missam unam de Sancto-Spiritu, quamdiu vixerimus, et post decessum nostrum, pro anime nostre et amicorum nostrorum remedio, in perpetuum celebrandam, in uno ecclesie oratorio, videlicet in oratorio Beati-Stephani, assignavit. Quod ut ratum, inconcussum et stabile permaneret, presentem paginam inde notari fecimus et sigilli nostri munimine roborari. Datum . »


1 Hervé, fils de Hervé III, baron de Donzi, et de Mathilde, fille de Guillaume Goet, comte de Nevers, par son mariage avec Mathilde de Courtenay, et seigneur d'Alluyes par la mort de son frère Renaud, dit de Montmirail.
2 Renaud de Montmirail, seigneur d'Alluyes, fils de Hervé III de Donzi et de Mathilde Goet. Le nom de ce seigneur ne figure pas dans la généalogie de la maison de Donzi donnée par les Bénédictins dans l'Art de vérifier les dates. Son obit, dans lequel la donation et la confirmation ci-dessus sont rappelées, est inscrit au Nécrologe de Notre-Dame sous la date du 14 des calendes de mai.
3 La donation de Renaud, seigneur d'Alluyes, est du mois de mai 1202. Outre cette donation de 50 sous de revenu, il affranchit les hommes du Chapitre de toute exaction et promet qu'à l'avenir nullos eorumdem hominum ad torneamentum ulla coactione ducet. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. LXVII, B, 2. — Bibl. nat. de France, cart. 28, page 94.)
4 Par le mot tensamentum, il faut entendre une certaine pension ou redevance, que les vassaux et censitaires étaient tenus de payer à leur seigneur, soit en grain, soit en argent, pour être protégés et défendus par lui contre ceux qui voudraient envahir et ravager leurs terres.

« De anniversario Bonelli. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 86 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus..... Robert le Noir fait remise à l'église de Chartres de six deniers, quos, de recognitione et pro garantia decime de Busseto, site in parrochia de Ulmeto, percipere annuatim solebat..... Actum . »

« De decem et octo solidis quos acquisivit Garinus de Boteri apud Cintre. »

  • A Chirographe original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1535 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV, E, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Willelmus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus ad quos littere presentes pervenerint salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos concessimus Willermo de Puteo-Cintreii et heredibus suis terram quam Garinus de Boteri, quondam concanonicus noster, eisdem concessit, pro decem et octo solidis carnotensibus nobis, singulis annis, , persolvendis, in perpetuum possidendam. Quod ut ratum permaneat, sigilli nostri munimine roboramus. Actum . »

« De avenis de Briensac. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 127 et 28 bis, fol. 58 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Robertus1, comes Drocensis, omnibus ad quos littere presentes pervenerint, salutem. Noverit universitas vestra quod cum inter nos et dilectos nostros decanum et Capitulum Carnotense, super avena de Briensac, controversia verteretur, nos eisdem concedimus quod dictam avenam nec aliquid pro eadem de cetero capiemus, donec questio que inter nos et ipsos super hoc vertitur pace vel judicio terminetur. Actum . »


1 Voir vol. I, p. 216, note 1.

« De acquisitione Philippi Morehier apud Menvoisin, tribus anniversariis. »

  • A Double original en parchemin. Arch. dép. d'Eure-et-Loir, G 1459 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 15).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 78 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Willermus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, salutem in omnium Salvatore. Ad universorum noticiam scripto presenti volumus pervenire quod Johannes, major de Menvesin, duos trituratores et cetera omnia que habebat in granica de Menvesin, excepta una mina avene quam retinuit pro submonitione saccorum, et preterea custodiam pratorum de Mentenon et de Boignevilla que sunt ecclesie Carnotensis, et omnino quicquid in eisdem habebat, nobis in perpetuum vendidit et quitavit1, pro viginti libris monete carnotensis, quas dilectus frater et concanonicus noster Philippus Morehers nobis donans ei solvit pro nobis. Dictus autem Philippus, de voluntate et assensu nostro communi, quandocumque apud Menvesin prebendam suam percipiet, acquisita illa tenebit, reddendo proinde nobis, singulis annis, decem solidos in die obitus patris sui Garnerii Moreher, ad opus anniversarii ejusdem, quod celebrare debemus, duplicatis eo die, dum idem Philippus vixerit, Matutinarum stipendiis. Quando autem prebendam suam in loco illo non percipiet, quicumque prebendas suas ibi habuerint, pro predictis acquisitis que tenebunt, triginta solidos, singulis annis, reddere tenebuntur, ex quibus decem solidi predicti, obitus die, ad usum predictum, reliqui autem viginti solidi, , annuatim, prefato Philippo, dum ipse vixerit, persolventur. Post decessum autem ipsius, deinceps illi triginta solidi dividentur et cedent equaliter in augmentum perpetuum trium anniversariorum, ad ejusdem Philippi procurationem in nostra ecclesia statutorum : scilicet, anniversarii Crispini, nostri quondam cantoris ; ita quod unumquodque illorum decem exinde solidos, preter alia precollata, a predicto Philippo in sui crementum super adhibitos obtinebit. Notandum etiam quod idem major totum residuum feodi, quem tenet a nobis, in contraplegium hujus venditionis nobismetipsis obligavit. Quod ut ratum sit et firmum, sigilli nostri appositione roboravimus. Actum Carnoti publice in capitulo, . »


1 En 1292, Simon de Montlhéry, prévôt d'Auvers, acquit sur Jean d'Yvré la mairie de Mévoisins avec toutes ses appartenances et dépendances. — Le Chapitre céda tout ce qu'il possédait à Mévoisins au duc de Noailles, lors de l'échange qu'il fit avec lui en 1753.

« De venditionibus de Fromundivillari et de Perverecort in prepositura de Auvers. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 120; et carton 28 bis, fol. 56 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ursio, dominus Mereville1, domini Regis Francie camerarius, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noverint universi presentis scripti paginam inspecturi quod venditiones terre Beate-Marie Carnotensis que est apud Fromundivillare et Perveirecort, omnino proprie sunt ejusdem ecclesie Carnotensis. Quod ut ratum et inconcussum in posterum permaneat, sigilli mei impressione fecimus roborari. »


1 Ursion de Méréville occupa la charge de grand-chambrier vers 1209 (Anselme, du Cange, Moréri).

« Confirmatio archiepiscopi Senonensis super interdicto Carnotensi contra Comitissam. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 122; et carton 28 bis, fol. 57 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Petrus1, Dei gracia, Senonensis archiepiscopus, omnibus ad quos presentes littere pervenerint, salutem in vero salutari. Ad omnium volumus noticiam pervenire quod cum, auctoritate apostolice indulgentie, ad nos et decanum Senonensem, pro Katerina, nobili comitissa Blesensi, directe ita quod nos exequeremur si decanus interesse non posset, inter dictam comitissam, ex una parte, et venerabilem fratrem nostrum episcopum et dilectos filios Capitulum Carnotense, ex altera, coram nobis controversia verteretur super quadam sentencia contra prepositum Carnotensem ipsius comitisse a judiciis ordinariis, scilicet decano et subdecano Carnotensibus, lata, de emendatione facienda, pro detentione Morelli, clerici chori Carnotensis, et cujusdam servientis Drocensis archidiaconi, et super sentencia interdicti propter hoc prius per dictos judices prolata in civitatem et banleugam Carnotensem, et postmodum per episcopum Carnotensem in archidiaconatibus Blesensi et Dunensi, nos, super hiis omnibus inquisita diligentius veritate, habito magnorum jurisperitorum consilio, decano Senonensi collega nostro per suas litteras legittime excusato, parte comitisse contumaciter absente, predictas sentencias judicavimus nullatenus irritandas, sed firmas manere et usque ad emendationem congruam inviolabiliter observandas. Datum Senonis, . »


1 Pierre de Corbeil, archevêque de Sens (1200 à 1222).

« De tensamento de Gayeville, quod vendidit Gaufridus de Galardone, ad anniversarium Roberti de Orrevilla et Petri cancellarii. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2710 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CV, E, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Goherius de Laneriaco notum facio universis, presentibus pariter et futuris, quod venditionem tensamenti de Gaiavilla, quam Gaufridus de Dionviler1, miles, fecit Capitulo Carnotensi, concessit et ratam habuit in presentia mea Garinus de Nongento, a quo dictus Gaufridus tensamentum illud tenebat. Et ego, a quo dictus Garinus idem tenebat tensamentum, memoratam venditionem, assensu et voluntate uxoris mee, ratam et gratam habeo et concedo, et, in testimonium rei hujus ac majorem in posterum firmitatem, scripto presenti et sigilli mei impressione confirmo. Datum . »


1 Au mois de février 1212, le même Geoffroy de Dillonvilliers, appelé cette fois Geoffroy de Gallardon, Eremburge, sa femme, et Raoul, leur fils aîné, vendirent au Chapitre, pour 140 livres chartraines, tout ce qu'ils possédaient de cens et de surcens dans la Banlieue de Chartres. A la même date, cette vente fut ratifiée par Renaud de Mouçon, évêque de Chartres, et par Gohier de Lanneray et Légarde, sa femme. (Orig. en parch. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. CV, E, 1.) Guillaume d'Ecuray (de Escureio), beau-frère de Geoffroy, ayant prétendu être propriétaire, du chef de sa femme, de 17 setiers d'avoine sur le tensement de Gasville, Geoffroy de Gallardon, par acte du 14 mars 1212, assigna au Chapitre, en échange de ces 17 setiers, 17 autres setiers d'avoine sur la grange de sa mère à Gasville, échange ratifié le même jour par Renaud, évêque de Chartres. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. CV, E, 2.)

« De hospite et xii denariis census in loco qui vocatur Post-Nemus. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1908 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXVI, F, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 137 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Hugo, dominus Trembleii1.....

Il donne à l'église de Chartres xii deniers que lui devait chaque année Guérin de Post-Nemus, de tenetura sua, sita in loco qui vocatur Post-Nemus.....

Actum 2. »


1 Hugues du Tremblay fit à la même époque (mai 1210) une donation de terre aux religieux de Saint-Jean résidant au prieuré du Tremblay. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de Saint-Jean, inv. 2044.)
2 On lit au dos cette note du même temps : Philippus Morreier tenet hoc cum Fadevilla ad firmam decem solidorum.

« Girardus de Carnoto, miles, quitavit ecclesie unum modium annone et unum avene quos capiebat in domo episcopi. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 123 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 14).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 79 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Girardus de Carnoto, miles1, notum facio universis quod ego unum modium avene equivalentis Loenio et unum modium avene, quos in granariis episcopi Carnotensis, annuatim, , jure percipiebam hereditario, quos etiam idem episcopus sumptu proprio, ubi vellem, intra Carnoti muros, deportari facere tenebatur, Roberto de Bero, Carnotensi canonico, xxxª libris carnotensis monete vendidi, sub hac forma : quod predictus Robertus de Bero eundem redditum cuicumque placuerit vendere poterit, vel in elemosinam conferre perpetuam, vel modis quibuslibet obligare. Ego preterea Robertum de Carnoto, militem, ad cujus feodum dictus pertinebat redditus2, instanter peciit ut venditionem istam manucaperet garantire, ita etiam quod, si a pretaxata venditionis forma recederem, vel aliquis alius dicte venditioni resisteret, vel aliquo modo turbaret eandem, ipse Robertus de Carnoto, miles, sine fidei transgressione, residuum feodi quod ab eodem teneo inde manu sua caperet, et prefatum redditum, cum dampnorum, si qua incidissent, restitutione, a predicto Roberto de Bero, vel ab alio ad quemcumque per ipsum idem redditus devenisset, pacifice faceret possideri. Venditionem autem istam concesserunt Enjossendis, mater mea, et Elisabel, uxor mea, eamque, fide interposita, garantire manucapientes, quicquid ratione dotalicii in predictis rebus habebant spontanee quitaverunt, concedentibus etiam venditionem istam fratribus meis Herberto, Philippo, et Jacobo, et sororibus meis Eremburgi et Ysabel, et filiis meis Judoino et Guillelmo. Ut autem venditio ista firma et stabilis perseveret, eam sigilli mei testimonio confirmavi. Actum 3. »


1 Voir vol. Ier, p. 71, note 1.
2 Comme on le sait, les fiefs, au Moyen-Age, ne consistaient pas seulement en terres et propriétés foncières, mais en droits, offices, revenus, rentes, pensions, etc. Dans ce cas particulier, l'évêque de Chartres avait depuis long-temps constitué en fief héréditaire le revenu des Greniers de l'évêché, et la famille de Chartres était en possession de ce fief, pour lequel elle devait foi et hommage à l'évêché. Nous ferons connaître dans la suite les charges et prérogatives des fiefs du Clos de l'Evêque, de la Porte épiscopale, etc. ; mais nous n'avons pu retrouver la charte du Grainetier de l'évêque. — Il est probable que ce fief fut racheté, avec ceux dont nous venons de parler, vers 1670, par Mgr Ferdinand de Neufville.
3 A la même date, Robert de Chartres, chevalier, et Renaud de Mouçon, évêque de Chartres, confirmèrent la vente faite par Gérard de Chartres. (Orig. en parch. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XI, 14. — Bibl. Imp., cart. 28 bis, fº 80 rº et vº).

« Quod major de Masengeio est homo Capituli. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 70 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Milo1, Barri comes et Carnotensis vicecomes, omnibus notum facio quod cum essem in capitulo Carnotensi audivi Matheum, majorem de Masengeio, publice confitentem quod ipse et ejus heredes erant Capituli Carnotensis capitales servi, etiam ejus antecessores. Juravit etiam idem major quod de cetero ipse fidelis erit tam Capitulo quam preposito Masengei, tam de illa servitute quam de omni alia redevantia eis Capitulo et preposito ab illo debita. Testibus : Galcherio, filio meo2, Garino de Guillonivilla, Hugone de Essea, Gilone de Barjovilla, et pluribus aliis. Actum , regnante Philippo Francorum rege. »


1 Miles III, comte de Bar-sur-Seine et vicomte de Chartres, fils de Hugues du Puiset et de Pétronille de Bar, mort en Egypte le 17 août 1218. Le sceau de ce seigneur est figuré dans les Mémoires de Guill. Laisné (t. III, fº 109 rº). Nous avons donné une autre charte de ce seigneur, vol. Ier, p. 253.
2 Gaucher de Bar-sur-Seine, fils de Miles III et d'Hélissende de Joigny, mourut le même jour que son père.

« De quitatione domini de Illers super emptione quam fecit Henricus, archidiaconus Dunensis, apud Marchesvillam. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 81 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gaufridus, dominus de Illeriis1, notum facio omnibus presentibus et futuris quod totam emptionem quam vir venerabilis Henricus, Dunensis archidiaconus, fecit quondam a Huberto Viario, milite2 apud Marchesvillam, et quicquid idem Henricus circa Marchesvillam emit quod de meo sit feodo, ego, tanquam dominus feodalis, laudavi et concessi, et garandizandam in perpetuum manucepi, et ab omni omnium hominum violentia defendendam, quamdiu ipse archidiaconus, aut ecclesia Carnotensis cujus nomine ea possidet, non negaverit de eisdem emptionibus ubi debuerit stare juri. Ad quod siquidem laudandum et concedendum, ea precipue ratio me induxit quod de testimonio bonorum virorum didici, quorum super hoc juramenta recepi, Willelmum de Ilerio, patrem meum, cujus anima in benedictione quiescat, predictas concessisse emptiones suo tempore, et easdem, de sua voluntate et assensu, fuisse Carnotensi ecclesie in perpetuam elemosinam assignatas. In cujus rei memoriam et perpetuam firmitatem, presens scriptum feci sigilli mei impressione signari. Actum anno Domini MºCCº decimo, mense augusto. »


1 Geoffroy d'Illiers, fils de Guillaume d'Illiers et d'Adeline, et petit-fils d'Yves II et de Légarde, fille de Gérard Boël, donna à l'église de Chartres deux belles verrières dans lesquelles on voit ses armes : d'argent à la chausse de gueules.
2 Cet Hubert le Voyer, chevalier, nous paraît être le même que Hubert de Magny, qui, vers 1220, amortit un setier de tensement, acquis par le Chapitre à Marchéville, et qui, en 1235, fut encore témoin de l'acquêt fait par Simon de Saint-Denis, chanoine, au nom du Chapitre, de tous les droits et domaines que possédait Renaud le Loup, chevalier, dans la paroisse de Marchéville, dans le voisinage de Magny. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. CX, F 1 et 2.)

« De duobus modiis, emptis ab Ivone de Sancto-Georgio, milite, annone, reddendis ab episcopo ad anniversarium Gaufridi Cardinalis1. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 85 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus...

Yves de Saint-Georges, chevalier, a donné à l'église de Chartres deux muids de blé, au fur de Loëns, qu'il avait droit de prendre chaque année dans les greniers de l'évêque, pour une terre du fief de l'évêché, aumônée par ses ancêtres au manoir épiscopal de Bussy (de Buxeio). En conséquence l'évêque prend l'engagement de servir cette rente au Chapitre.

Quod ut perpetuam obtineret firmitatem, presentem paginam inde scribi fecimus et sigilli nostri caractere roborari. Datum anno gracie MºCCº decimo, mense augusto. »


1 L'anniversaire de Geoffroy Chardonnel ou Cardinal était à la charge des prébendiers de Voves. (Polyptique, vol. II de cet ouvrage.) — En 1217, le Chapitre acquit sur Guérin, maire de Puiseaux, trois batteurs qu'il avait dans la grange dudit Puiseaux, à la charge par les prébendés de ce lieu de payer annuellement 25 sous pour l'anniversaire de Geoffroy Chardonnel, père de Simon, ci-devant chanoine. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. CXIII, P, 1.) — En décembre 1220, Pierre Chardonnel, chanoine de Chartres, neveu de Geoffroy, archidiacre de Dunois, reconnaît tenir du Chapitre la précaire dont jouissait le chanoine Germond de Levéville, consistant en un cens au Boullay-Thierry et autres droits, moyennant une ferme annuelle de quatre livres applicables à l'anniversaire de Geoffroy de Saint-Benoît (Bibl. nat. de France, Liv. des Priv., cart. 28 bis, fº 135 rº.) D'après une note de l'Inventaire du Chapitre, Geoffroy, archidiacre de Dunois, serait le même que Geoffroy Chardonnel ; suivant l'acte de 1217 que nous venons de citer, Geoffroy Chardonnel nous paraît avoir été un laïc et serait plutôt le même que Geoffroy de Saint-Benoît.

« Carta janitoris. »

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 20
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 10 r°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 32.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég., p. LXXXIX.
  • b E. de Lépinois, Hist. de Chartres, tome I, p. 493.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Raginaldus, Dei gratia, Carnotensis episcopus, omnibus presentibus et futuris, in Domino salutem. Elabuntur simul cum tempore que sunt in tempore, nisi jugi litterarum memoria teneantur. Proinde liberaliter petitioni Eremburgis vidue, janitricis nostre, facilem prebentes assensum, de pertinentibus ad ejusdem officium redibitionibus subnotari fecimus1. In primis, hec que nos et predecessores nostri tenuerunt et hunc usque servaverunt, scilicet quod, in unaquaque ebdomada, debentur janitori, quicumque fuerit, sive janitrici, feodaliter panes xiiii, septem albi et vii nigri, sive presens fuerit episcopus sive absens ; pro coquina, quando non est presens, et pro vino unum denarium ; si vero presens sit, dimidium sextarium vini magne mensure et unum frustrum carnis, et loco carnis ad minus iiiiº alletia vel x ova ; tunc etiam habet candelam ad cubandum. , , , , , , et ad duplicantur hec omnia, quando presens est, alioquin simplicia dantur sicut fit in aliis diebus ipso presente. Si presens est episcopus , duplicatur vinum, si foris, datur dimidium sextarium ; sive sit presens sive absens nichil minuitur in Carniprevio. De militantibus exterinis qui prebendam recipiunt in curia, janitor habet unam avene haveatam. Mestivas etiam habet per terram episcopi, et unum sextarium de legumine in granchiis quando legumen recipitur. Preterea, pro pellibus quibus uti solent pro palliis xii solidos, et pro calciamentis, quando opus est, eidem, in foro Comitis de omnibus sutoribus qui vendunt ad detalium unam empeigniem corii, et ipse janitor tradit singulis eorum tres obolos de bursa episcopi. De unaquaque majoria, unam gallinam. Item, in nundinis beate Marie, de omnibus equis qui intrabunt per portam episcopi unum obolum, et de unoquoque in curia episcopi vendito unum denarium. Si militantes exterini supervenerint et procurati fuerint in domo nostra, tantum capit quantum si nos presentes essemus. Famulus janitoris semper panem et vinum recipit cum aliis curie retromanentibus. Hec etiam ut firma in posterum memoriam et stabilitatem obtineant, fecimus annotari et sigilli nostri munimine roborari. Actum 2. »


1 Le 19 mars 1448, une transaction intervint entre Pierre Bèchebien, évêque de Chartres, et Philippe des Courtils, seigneur du fief de la Porte épiscopale, transaction par laquelle il fut statué que le profit du fief serait abonné à un écu d'or, et que Philippe des Courtils présenterait des appariteurs capables qui seraient tenus d'ouvrir et de fermer la porte à la volonté de l'évêque et de ses officiers, (Original en parchemin. fonds du Chap., C. XI, 35.) — En 1670, Mgr de Neufville racheta ce fief des sieurs de Soulaires, moyennant 4,000 livres.
2 On lit en note dans le Livre rouge : Anno Domini MCCCLXVIIIvo, mense februarii, in presencia magistri G. de Maignac, canonici Carnotensis, magistri N. de Chona, domini Mathei Rommeau, presbiteri, et plurium aliorum, Petrus Cordarius, civis Carnotensis, de hujusmodi feudo janitoris, homagium ligium fecit domino G[uillelmo], episcopo Carnotensi.

« Arbitrium inter Stephanum, prepositum de Auvers, et Adeliciam, relictam Arnulphi de Auvers, militis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 89; et carton 28 bis, fol. 66 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Robertus, divina permissione abbas Morigniacensis, et G[oslenus]1, cantor Carnotensis, universis sancte matris ecclesie filiis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Ad universorum noticiam presenti scripto volumus pervenire quod, cum inter ecclesie Carnotensis prepositum de Auvers, nomine Stephanum, ex una parte, et dominam Adeliciam, relictam Arnulphi de Auvers, militis, et liberos eorum, scilicet Philippum, Ansellum, et Hugonem, ex altera, contencio verteretur, super quibusdam decimis et campipartibus sitis in territorio de Auvers, tandem partes in nos duos compromiserunt, fide corporaliter utrinque prestita quod nostro super hoc arbitrio atque dicto quod, inquisitione premissa per testes ab utraque parte productos, pronunciaremus, parerent penitus atque starent. Nos igitur, secundum formam compromissionis modo et ordine debito procedentes, testes utriusque partis recepimus et examinavimus diligenter et in scriptis dicta redegimus eorumdem. Quibus, post factam ab utraque parte renunciationem productioni testium, consideratis attente et plenius intellectis, communicato cum prudentibus viris consilio, dictum nostrum arbitrando proferimus in hunc modum. De terra granicam Bartholomei de Gravella, canonici Carnotensis, in se sitam habente et prope circa eamdem granicam adjacente, tota decima est predictorum Adelicie et liberorum suorum. De terris vero que dicuntur Defeis2, quas colunt coloni de Villa-Nova, scilicet Hugo Agnetis, Roscelinus filius Tecie, Robertus filius defuncti Johannis, Arnulphus filius majoris et Raginaldus Rosce, et de terra de Berdiz, que dicitur Hasta-Henrici, quam tenet predicta domina, et de terris sitis super Fossam-Luporum, si colantur, tota decima et campipars est prepositi supradicti. De magna vero cultura predicti Bartholomei, que protenditur usque ad fundum de Boenval, et de terra ejusdem Bartholomei sub nemore Sancti-Germani, et de terris que fuerunt Hamerici More, nunc autem sunt filiorum Roberti Chevaler, et de terris Petri Turgault de Cumbis, que protenduntur a vineis de Auvers usque ad Châtelers, quas ipse et heredes sui tenent, et universaliter de terris communibus, medietas decime est prepositi de Auvers et medietas domine Adelicie atque sue familie supradicte. Quod ut ratum et stabile permaneret, presentem cartulam inde fecimus annotari et sigillorum nostrorum impressione communiri. Datum . »


1 Goslin, chantre de Chartres, figure comme arbitre dans un règlement pour les religieux de Saint-Jean, de 1217.
2 Le Défais est un terme encore employé aujourd'hui en Normandie pour signifier des terres, bois, garennes ou étangs dont l'usage n'est permis qu'à ceux à qui l'accorde le propriétaire.

Noticia de violatione domus decani et claustri Beatæ-Mariæ.

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, G 484 (ancienne cote : fonds du Chapitre, Reg. des Arrêts, fol. 101 r°).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Dirus antiqui hostis furor in ecclesia Dei, multiplici fraudis sue machinamento, non desinit laicorum semper in clericos odium incitare ; conatur ut per hoc ecclesia quasi in se ipsam divisa desoletur, quia hii facilius a fidelium communione recedunt qui clericos, Christi caractere insignitos, gratis habere odio, et eo solo quod clerici sint vel verbo vel actione prosequi non verentur. Hac siquidem vetustissimi hostis invidia compellente, contigit in urbe Carnotensi, , post prandium, quod vulgi par maxima in Willelmum decanum ejusque familiam violenter insurgere et domum ipsius, que in claustro Beate-Marie sita est, violare presumpserit, eo scilicet quod unus ex memorati decani servientibus ausus fuerat in eodem claustro, sicut dicebatur, cuidam rustico de villa, servo scilicet Comitisse, minis duntaxat et convitiis injuriam intulisse. Cumque ministri Comitisse qui civibus preerant universis, marescallus videlicet et prepositus, requisiti fuissent a Capitulo, etiam ex parte Regis, quatinus furiosam vulgi multitudinem a claustro repellerent, vel eorum furorem pro tradita sibi potestate comprimerent, noluerunt, sed impellere potius populum quam repellere, et augere furorem magis quam comprimere conati sunt, misso etiam per urbem precone qui per vicos et plateas clamabat quatinus universi cum armis ad domum decani diruendam irruerent. Unde factum est ut, irruente populo, alii fenestras ejusdem domus lapidibus obruere, alii postes, januas et stipites securibus excidere conarentur. Sane decanus, ut primum furentis populi rabiem vidit increscere, ad ecclesiam confugit ; qui autem in domo ejus ausi fuerant remanere, clausis tandem januis et firmiter obseratis, se ibidem tueri et deffendere strenue et viriliter laboraverunt : nam alii ligna et lapides per fenestras deorsum mittebant, alii, supra tectum ejusdem domus ascendentes, jactu lapidum frequentissimo turbam irruentis populi proturbabant. Sicque multi ex eadem sacrilega multitudine vulnerati sunt, quorum nonnulli morte non immerita corruerunt. Unde populus, majori repletus insania, uno ex plaustris Beate-Marie accepto et ad prefate domus januas, cum clamore et strepitu, impetuose impulso, viam omnibus domum illam intrare parantibus patefecit ; quidam etiam fenestras cellarii ferreas et ostia pariter avellentes, quicquid inde ferreum abstrahere poterant, asportabant : aulam tamen et thalamum, in quo jacebat decanus, et capellam, licet aggredi presumerent, ingredi nullatenus potuerunt ; verum hii omnes, quia jam noctis non modicum transierat spatium, discesserunt. Depredatio enim illa noctis tempore, candellis accensis, facta est ; et sic opus tenebrarum, quod tempore lucis inceperant, in nocte consummaverunt.

Qua de re turbatus est clerus et admodum desolatus : si qui etiam sana mente erant laici, si quę religiosę mulieres tanti sacrilegii facinus abhorrebant. Cessatum est igitur in ecclesia Beate-Marie penitus, et in ceteris similiter ecclesiis seu monasteriis in Carnotensi banleuga constitutis, excepto quod solis presbiteris parrochialibus permissum est missas aliquando, clausis januis, exclusis laicis, voce submissa et humili, et sine cantus modulatione, celebrare, ad conservandas scilicet hostias que in necessitatis articulo nullis sunt penitentibus denegandę ; cetera vero sacramenta fuerunt penitus denegata, preter baptisma parvulorum, quod etiam non in ecclesiis, sed extra ecclesias, utpote in capitellis1, fieri concessum est. Denudatum est etiam altare Beate-Marie, et sacrosanctum scrinium ab altari depositum2, et inferius ante altare positum est, non equidem super pavimentum, sed sicut poni solet ; capse vero Sanctorum reliquias continentes similiter deposite, et inferius, ante sacrosanctum scrinium, super pavimentum collocate sunt ; imago quoque Crucifixi ab alto deposita est3, et ante capsas super pavimentum chori deposita. Statutum est etiam a Capitulo ut sacerdotes ecclesie ejusdem, singulis diebus, pulpitum ascendentes, in memoratos sacrilegos excommunicationis sententiam, et ejusdem horrende maledictionis, que excommunicatio magna4 dicitur, verba proferrent, accensis candellis, et pulsatis eadem hora, non tam ejus ecclesie quam ceterarum ecclesiarum, campanis. Campanam vero, que singulis noctibus, etiam tempore interdicti, ad horam que vulgo ignitegium appellatur, pulsari solet, hujus interdicti tempore pulsari prohibitum est.

Verum sacrilegi non ideo compuncti sunt, sed illorum amplius indurata sunt corda. Quindena siquidem die a sacrilegio perpetrato, dum sacerdotum unus, sicut statutum fuerat, memorate maledictionis verba proferret, clamor vulgi astantis altus et irrisonus in eadem ecclesia subsecutus est. Unde Dominus, magis ad iracundiam provocatus, suam non distulit ultionem ; qui, proxime noctis tempore, anathematis sententiam, quam ministri ejus verbo tenus tulerant sacerdotes, per angelum exterminatorem, ut credimus, executioni mandavit. Ignis enim succensus est in furore suo, qui, a vico quodam inferiore secus ripam Audure incipiens, in urbem ascendit et omnium fere sacrilegorum domos usque ad claustrum Beate-Marie, non tam mirabili quam miraculoso incendio, devastavit, nullis penitus de ejusdem claustri domibus igne succensis. Quod siquidem quibusdam sacrilegii compunctionis gemitum et timorem, aliis vero majorem confusionis iram et invidiam generavit.

Accessit autem sepedictis sacrilegii major confusio. Decanus etenim et universi fere cum eo canonici, ipsa hebdomada post commissum sacrilegium, Philippi, Francorum regis illustrissimi, cujus etiam aures ejusdem jam sacrilegii rumor attigerat, presentiam adierunt. Cumque de ipsis sacrilegorum principibus, marescallo scilicet et preposito, eorumque complicibus, ipsi regi, utpote patrono et defensori suo, nominatim et expresse, querimoniam detulissent, Rex, in hoc facto, non tam ecclesiasticę libertatis quam regie majestatis lesionem attendens, quid super hoc facturus esset cum aulicis suis consilium habuit, consilioque accepto, benigne respondit quod decano ceterisque canonicis fidem plurimam adhiberet, sed rei veritatem prius volebat, sicut et debebat, tanquam judex, inquirere, antequam eis se vindicem exhiberet ; quod in proximo se facturum promisit. Et ita factum est. In sequenti namque hebdomada, peregrinationis causa, Carnotensem visitavit ecclesiam, et, cum signa desolationis in eadem perspexisset ecclesia, sub sacrosancto scrinio devote et humiliter transitum faciens, pannum sericum ad ornatum ecclesie decentissimum obtulit, et ducentas libras parisienses ad opus edificationis ejusdem ecclesie5 contulit. Ad videndum quoque domum decani et notanda sepefati sacrilegii signa exire dignatus est : qui, ex gradibus ecclesie, frontem ejusdem domus, partim securibus violatam, partim lapidibus concassatam, prospiciens, domum illam, que sic violata fuerat, depredatam fuisse minime dubitavit ; in eadem vero civitate morari diutius noluit, sed, tanquam cives sacrilegos devitaret, vix horę unius ibi morulam faciens, reditum maturavit ; tribus tamen ex suis militibus, viris fidelibus et prudentissimis, imperavit quatinus, ibidem remanentes, rei veritatem per testes, tam ex parte Capituli quam ex parte adversa, producendos inquirerent ; quibus diligentius examinatis, eorum attestationes scriptas et consignatas ad ipsum referrent : diem quoque certam utrique parti prefixit, in qua Parisius super iisdem attestationibus judicii sui proferret sententiam6.

Adveniente igitur die illo, qui etiam festivus ob solennitatem Sanctorum-Omnium habebatur, cum multi, Parisius, e diversis partibus regni, ad regalem curiam, proceres convenissent, et decanus, cum suis canonicis, regis expeteret et expectaret judicium, ipse Rex, ore proprio, judicii sententiam, publice et apertissime, protulit vel pronunciavit regaliter, imperans quatinus prenominati Comitissę ministri, marescallus videlicet et prepositus, in ecclesia Carnotensi, publice, coram omnibus tam clericis quam laicis, rectum facerent in manu decani super violatione claustri omnibusque injuriis ; prepositus quidem pro se et universitate populi Carnotensis, marescallus vero pro se tantum. Precepit etiam quatinus ipsi consequenter ibidem decanum totumque Capitulum, per pecuniam numeratam aut vadimonia aurea vel argentea, securos facerent de restituendis omnibus que in domo decani dissipata fuerant vel ablata, ita tamen quod illi qui res suas ibi tunc amisisse dicebant, probationem juratoriam propriis manibus exhiberent. Precepit insuper quatinus ipsum decanum et quendam alium canonicum, cujus etiam domus per violationem supradictam aliquantulum fuerat violata, securos facerent de suis domibus reparandis ad eumdem valoris statum in quo prius fuisse videbantur7. Ad hec omnia facienda, idem Rex diem certum prefixit, et hiis omnibus exequendis eximios fidejussores accepit, utpote comitem Boloniensem8 et quosdam alios, se ipsum vero decano et Capitulo fidejussorem constituit, et unum preterea de suis militibus, virum fidelem et prudentissimum, misit, qui, ex parte sua, exequendis hiis omnibus interesset.

Facta sunt igitur omnia sicut Rex imperaverat. Quibus peractis, clerus ad processionem se pręparans, quędam primum solemnia, quę ad sacrorum reconciliationem locorum liber ordinarius fieri indicat, celebravit. Hiis expletis solemniis, ad pulsandas ecclesię campanas quorumdam astantium laicorum multitudo cucurrit ; responsorium Gaude, Maria, ante altare gloriose Virginis, altissimis vocibus decantatum est ; altari vero interim decenter ornato, sacrosanctum scrinium super illud repositum est ; capsę Sanctorum reliquias continentes, a terra elevatę, ad loca propria cum gaudio et exultatione et canticis reportatę sunt ; imago quoque Crucifixi in eminentiori loco, sicut solebat, reposita est. Et sic facta est letitia magna in clero, in populo autem gravi adhuc iniquitate et peccato confusio maxima.

Facta sunt autem hęc omnia supradicta, absente Rege, episcopo et multis aliis Christi fidelibus iter peregrinationis arripientibus ad debellandos quosdam hereticos9, quos illustrissimus comes, Simon, Montisfortis dominus10, amicus scilicet et parrochianus suus, strenue et fortiter impugnabat. Verum quia Rex, sicut supradictum est, rectum in manu decani fieri, domos reparari, ablata restitui jusserat, sed nondum fuerat expressum quantam satisfactionis penam prenominati malefactores, pro tanto reatu sacrilegii, pati deberent, memoratus episcopus, qui jam a prefata peregrinatione redierat, et decanus, cum quibusdam canonicis ab ipso Capitulo missis, ad Regem simul et unanimiter accesserunt, ipsius super hoc judicium postulantes. Decrevit itaque Rex eosdem malefactores, qui in manu decani rectum fecerant, qui etiam, ex facto suo, non solum Deum et ecclesiam offendisse, verum etiam majestatem regiam contempsisse videbantur, ter mille librarum parisiensis monete solutione muletandos11 ; de qua scilicet summa quingentas libras episcopo dari precepit, Capitulo autem mille et quingentas libras, ita tamen quod, de eadem summa Capitulo assignata, decanus, pro injuria sibi specialiter irrogata, sexaginta libras haberet ; tertiam vero partem pęne pretaxatę fisco suo censuit inferendam. Decrevit preterea Rex quod sepedicti malefactores et eorum complices, de quibus Capitulum nominatim et expresse querimoniam fecerat, die quadam solenni, ad processionem ecclesie, in conspectu totius populi, nudi apparerent, virgas portantes in manibus, quibus, finita processione, ante altare beatissime Virginis Marię, flagellati, Deo et eidem gloriosę Virgini pene corporali satisfactionem exhiberent.

Hęc autem omnia, juxta Regis irrefragabilem sententiam et ipsius imperium, oportuit penitus adimpleri. Sic igitur Carnotensis ecclesia in tribulationibus suis roborari semper et crescere consuevit, meritis, ut credimus, et patrocinio gloriosę genitricis Dei et domini nostri Jesu-Christi, cui est honor et gloria in secula seculorum, amen. »


1 On entendait par capitelli des portiques extérieurs avec colonnes, comme il en existe aux flancs nord et sud de Notre-Dame.
2 C'était la châsse contenant la chemise de la Sainte-Vierge ; les autres châsses des Saints se trouvaient derrière le maître-autel, à droite et à gauche de l'autel dit inférieur.
3 Ce crucifix était celui qui, suivant les décrets des conciles, était placé au-dessus de l'entrée du chœur. Plusieurs des cérémonies de l'office divin ne pouvaient s'accomplir que devant ce crucifix.
4 L'excommunication majeure, solennelle ou mortelle était infligée aux pécheurs et criminels endurcis, ou aux hérétiques relaps, tandis que l'excommunication médicinale s'imposait aux pécheurs repentants qui subissaient volontairement les pénitences. L'excommunication solennelle s'appelait aussi anathème, à cause de la malédiction proférée par l'excommunicateur avec la mise en scène décrite dans le passage ci-dessus. Nous ajouterons que, dans quelques églises, à la fin de la lecture de la formule d'anathème, on soufflait les chandelles, on les jetait à terre et on les foulait aux pieds. (Baluze, Capit., t. II, col. 663. — Martène, Anecdot., t. IV, col. 1121. — Mabillon, Schedæ, anno 1210. — Voir aussi du Cange, éd. Henschel, verbis candela et excommunicatio, et du Rousseaud de la Combe, Recueil de jurisprudence canonique, verbo censures.)
5 M. de Lépinois a cité le premier, dans son Hist. de Chartres, vol. Ier, p. 120, note 2, ce témoignage, si concluant, à l'appui de l'incendie de la Cathédrale en 1194. Voir à ce sujet, tome Ier, p. 15, note 1.
6 Cependant il résulte d'une lettre de Philippe-Auguste, adressée au Chapitre en octobre 1210, après son voyage à Chartres, qu'il avait arrangé l'affaire par un compromis pendant sa visite même. On lit en effet dans cette lettre, insérée dans un Recueil de formules de la Bibl. Imp., ms. lat., 8566, A, fº 120, et dans la collection Baluze, 128, fº 304, la phrase suivante : Et nos ad vestram ecclesiam accedentes, in propria persona, fide prospeximus oculata super quibus et quantis vestra fuisset universitas vulnerata. Post compromissionem vero factam in nos, arbitrati sumus quod memorati pretor et cives tali die vestro capitulo se presentent, satisfactionem vobis secundum vestrum judicium prestituri. Le roi termine en engageant le Chapitre à user de modération dans cette circonstance, pour ne pas être taxé de cruauté. La réponse du Chapitre, en date du même mois, insérée dans les mêmes recueils, assure Philippe-Auguste que la Compagnie tiendra d'autant plus compte de sa recommandation qu'attachés au service de la Mère des miséricordes, les chanoines sont portés par eux-mêmes à être cléments et à implorer la miséricorde de Dieu pour leurs propres fautes. M. Delisle a donné in extenso ces deux pièces dans son appendice au Catalogue des actes de Philippe-Auguste, p. 516.
7 On trouve dans le Livre des Priviléges une copie d'une lettre de Philippe-Auguste, du mois de novembre 1210, relative à l'amende due par le prévôt et les principaux fauteurs de la sédition. (Bibl. Imp., cart. 28, p. 125, et 28 bis, fº 58 vº. — L. Delisle, Catal. des Actes de Phil. Aug., p. 287, nº 1249).
8 Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, quatrième mari de Ide, fille aînée de Mathieu d'Alsace et de Marie de Boulogne.
9 Renaud de Mouçon, évêque de Chartres, et Philippe de Dreux, évêque de Beauvais, avaient conduit une troupe de croisés à Simon de Montfort, pendant les derniers mois de 1210.
10 Simon IV, comte de Montfort, second fils de Simon-le-Chauve, comte d'Evreux, et d'Amicie de Beaumont, comtesse de Leicester. Le nom de ce prince illustre, qui fut tué au siége de Toulouse le 25 juin 1218, est écrit dans l'obit de sa mère, au Nécrologe de Notre-Dame, sous la date du 4 des ides de septembre. Il avait confirmé en février 1198 toutes les donations faites par ses prédécesseurs aux Lépreux de Beaulieu : parmi ces donations figurait la redevance annuelle d'un cerf et d'un sanglier gras. (Bibl. de la ville de Chartres, cart. noir, nº 44.)
11 D'après les calculs de M. Guérard (Cart. de Saint-Père, prolég., 187, 188), les 3,000 livres d'amende imposées aux gens de Chartres représenteraient aujourd'hui plus de 30,000 fr.

De uno cerco desuper altare beatæ Mariæ in perpetuum arsuro, ex dono Galteri Juvenis.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, carton IV, BB, 2.
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 94 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, episcopus, et Adam, capicerius Carnotensis, omnibus presentibus et futuris, salutem in Domino. Ad universorum noticiam volumus pervenire quod nos, de voluntate et assensu sacristarum ecclesie Carnotensis1, redditus eorumdem, ad donationem et institutionem nostram pertinentes, obligamus ad faciendum, per manus eorum, servitium unius cerei, quantitatis et ponderis aliorum desuper altare beate Marie constitutorum, in perpetuum arsuri de nocte et de die, cum aliis, ante capsam, in remedium et salutem anime viri nobilis domini Galteri Juvenis2, regis Francie chamerarii, et predecessorum suorum, qui ducentas libras parisienses propter hoc in elemosinam ecclesie Carnotensi contulit ad presentes sacristarum redditus ampliandos3. Quod ut firmum et stabile permaneat, patentium testimonio litterarum et nostrorum sigillorum munimine roboramus. Actum Carnoti, . »


1 Les marguilliers clercs et laïcs de l'église de Chartres vivaient en commun dans une maison nommée la Marguillerie, située près de la porte Saint-Jean. L'Evêque et le Chefcier étaient tenus de fournir à leur nourriture et entretien, et, de plus, ils avaient, comme on le verra tout-à-l'heure, certains droits sur les cires de l'église. De nombreuses transactions intervinrent entre ces officiers d'une part, l'Evêque et le Chefcier de l'autre ; nous citerons entre autres celles de 1455, 1468, 1494, 1512, 1611, etc. (Invent. du Chap., C. IV, BB, 11, 13, 15, 16, 23, 24, 25, 27.) Le 22 janvier 1770, le Chapitre consentit à accorder à chaque marguillier une somme de 24 livres, à condition qu'ils n'auraient plus les cierges dits ténébraux, ceux de la Présentation et de la Gésine, ni aucuns égouts, soit des cierges des acolytes, soit des torches ; qu'ils ne pourraient répéter aucuns cierges aux services et enterrements des rois, reines, princes, évêques et autres, et enfin qu'ils ne percevraient plus la somme de 9 livres 7 sous qui leur était payée par le clerc de l'œuvre, pour allumer la Perche et le Tour du chœur. (Invent. du Chap., C. IV, BB, 33.)
2 Le nom de ce chambrier, ignoré des anciens auteurs, a été rencontré par D. Carpentier dans une charte du grand Pastoral de Paris du mois de juin 1190 ; il ne se trouve que dans la dernière édition du Glossaire de Du Cange, par addition de l'éditeur. L'obit de ce personnage est inséré au Nécrologe de Notre-Dame (voir vol. III), à la date du 4 des ides d'août ; il y est appelé Galterius Junior, Philippi regis Francorum camerarius, Galterii Senioris filius. Peut-être le Gautier de 1190 était-il le senior, c'est-à-dire le père de celui de 1212 ; c'est ce que l'on pourrait supposer d'après la distance qui sépare les dates des deux titres.
3 Les marguilliers de l'église de Chartres continuèrent à être chargés de la fourniture de ce cierge, pour lequel ils recevaient du Chapitre 19 livres par an, jusqu'au 30 juillet 1768, où une transaction intervint à ce sujet entre eux et le Chapitre (Invent. du Chap., C. IV, BB, 32).

« De majoriis de Champseru et de Loenvilla, quas Gaufridus de Alneolo emit ad anniversarium Remensis archiepiscopi. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1955 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXVI bis, C, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 83 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillelmus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem.....

Le chanoine Geoffroy d'Auneau1, achète d'Etienne, maire de Champseru, moyennant trente-cinq livres de monnaie chartraine, payées comptant, tout ce que ledit maire possède dans les mairies de Champgarnier et de Loinville2, savoir : jus mittendi in granicis messium excussores, viciacum, fabiacum, ordeacum, investitiones, submonitiones hominum, bonagia et districta.... Cette vente est consentie par Eremburge, femme d'Etienne, Mathieu, son fils, Guillaume de Poresac Nicolas et Etienne de Brac, Hubert de Noa, ses neveux. Geoffroy d'Auneau fait donation à l'église de Chartres de tout ce qu'il vient d'acheter, à la condition que les chanoines prébendiers des mairies susdites seront tenus de payer chaque année une somme de cinquante sous, dont l'emploi dépendra de la volonté du donateur ou qu'il pourra percevoir à son profit, sa vie durant, s'il le juge convenable.

Datum 3. »


1 Ce personnage était fils de Joscelin, seigneur d'Auneau. Il figure dans un titre de 1168, émané de son père, et dans un autre titre, de 1207, donné par son frère Guy, seigneur d'Auneau. (Cart. des Vaux-de-Cernay, t. Ier, p. 49 et 159.)
2 La mairie de Loinville n'était pas considérable ; elle ne consistait qu'en quelques pièces de terre au champtier de la Chevalerie. Le Chapitre devait pour ces terres foi et hommage au sieur de Loinville et de la Bouteillerie, qui lui-même relevait de Gallardon. (Aveu de Miles Piguerre, seigneur de Loinville, en 1628 ; Invent. du Chap., C. LXXXVI bis, D, 2.)
3 Cette pièce est accompagnée de deux lettres testimoniales, délivrées au mois d'avril 1212, à Geoffroy d'Auneau, en foi de son acquisition, par Nicolas, abbé de Saint-Jean-en-Vallée, et Goslein, abbé de Saint-Cheron.

« De restitutione facienda prius quorumdam hominum Capituli apud Drocas, et post de proprietate pasturarum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 66 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Magister Philippus, curie Senonensis officialis, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi quod cum controversia que vertebatur inter nobilem virum comitem Drocensem1, ex una parte, et canonicos Carnotenses, ex altera, fuisset ad curiam Senonensem per appellationem delata, partibus in nostra presentia constitutis, ex parte comitis fuit propositum quod animalia quorumdam hominum dictorum canonicorum capta fuerant in pasturis ipsius Comitis ad presens forefactum, et ideo volebat ut ei emendarent, vel venirent in curia sua jus audituri ; ex parte vero canonicorum fuit responsum quod spoliati litem ingredi non debebant, et quare comes eos usuario dictarum pasturarum, de quo longuo tempore in pacifica possessione fuerant2, spoliarat, in foro ecclesiastico super dicta spoliatione litigare volebant, et per ecclesiasticum judicem restitutionem optinere, et, obtenta modo debito restitutione, super proprietate ubi deberent litigare. Unde, cum utraque pars super hoc vellet audire interlocutoriam, de prudentum virorum consilio, interloquendo diximus quod secundum consuetudinem tocius ecclesie gallicane, a longis retroactis temporibus approbatam et observatam, causa canonicorum super spoliatione facienda primo debet in foro ecclesiastico terminari, qua terminata, si super proprietate aliquid in foro ecclesiastico terminari, qua terminata, si super proprietate aliquid remanserit questionis, coram competenti judice quod residuum fuerit terminetur. Actum . »


1 Voir vol. Ier, p. 216, note 1.
2 Dès le XIIe siècle, le Chapitre de Chartres avait à Dreux des propriétés fort importantes, qui s'accrurent encore au XIVe siècle par l'acquêt qu'il fit sur Henri, comte de Vaudemont, le 4 mars 1362, de la seigneurie de la Boucherie de Dreux, du chef de laquelle les chanoines devinrent possesseurs, outre de fort beaux droits, d'une grande étendue de bois et pâtures. Le Chapitre eut de nombreuses contestations avec les comtes de Dreux pour ses propriétés de Dreux. Outre le fait relaté dans cette charte, nous mentionnerons un compromis conclu, au mois de décembre 1261, avec Marie de Bourbon, comtesse de Dreux, comme ayant la garde de ses fils mineurs Robert et Jean, au sujet du droit de havage et autres que la comtesse prétendait sur les hommes du Chapitre, prétention que le Chapitre avait combattue par les armes de l'excommunication, dont la comtesse fut relevée le 12 décembre 1261 en payant une forte amende. En 1328, Robert V, comte de Dreux, fut forcé, par la sentence de deux arbitres, d'abandonner au Chapitre le droit de garenne dans les bois de Brissart et de Cussey. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. XXXII, A, 2 et B, 1.)

« Quitatio viarie de Chanscru facta a dominis de Malle. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1090 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXXII bis, A, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges, p. 129; et carton 28 bis, fol. 59 r°.
  • a A. Duchesne, Histoire de la maison de Montmorency, pr., 397.
  • b L. Delisle, Catalogue des Actes de Philippe-Auguste, n° 1389.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Nos duo fratres, videlicet Burchardus, dominus Malliaci1, et Maheus de Malliaco, et uxores nostre Matildis et Mabilia, per presentes litteras notum fieri volumus universis quod, cum inter nos fratres et uxores nostras sorores, ex una parte, et Capitulum Beate-Marie Carnotensis, ex altera, contentio haberetur super jure viarie quod in terra dicti Capituli nos duo dicebamus, ex parte predictarum Matildis et Mabilie uxorum nostrarum2, habere, asserente Capitulo quod defunctus Hugo, quondam dominus Galardonis, antecessor uxorum nostrarum, eidem Capitulo remiserat penitus et quitaverat in perpetuum totum jus illius viarie, sub firma quindecim librarum carnotensium, sibi et heredibus suis post eum, annuatim, certis ac statutis terminis, solvendarum : cujus firme medietas cum ad nos duos per uxores nostras ab eodem Hugone derivata esset, sicut Capitulum asserebat, nichil amplius poteramus nobis, in terra Capituli, pro eadem viaria vendicare, tandem, mediante domino Philippo rege, in hanc formam pacis convenimus quod quitationem perpetuam dicte viarie, quam sibi factam a jam dicto Hugone, antecessore uxorum nostrarum, memoratum Capitulum asserebat, nos et uxores nostre ratam habuimus, et concessimus absolute, ex parte nostra, quicquid predictus Hugo de predicta quitatione fecerit aut non fecerit eidem Capitulo Carnotensi, nos ipsi et uxores nostre concessimus et quitavimus viariam illam, in perpetuum ipsi Capitulo remansuram, in tota ipsius Capituli terra nichil prorsus viarie retinentes. Ego etiam Bucardus et Matildis, uxor mea, procuravimus quod Theobaldus, Petrus, Maheus et Buchardus, filii nostri, predicte concessioni nostre et quitationi suum expresse prebuerunt assensum et viariam illam totam similiter quitaverunt Capitulo Carnotensi. Et ut hec etiam quitatio nostra firmior haberetur, super ea fideliter observanda plegium assignavimus ipsi Capitulo dominum Philippum, regem, et heredes suos. Domino etiam regi Philippo et heredibus suis in contraplegium concessimus et obligavimus quicquid de feodo suo tunc temporis tenebamus. Qui ad peticionem nostram ipsi Capitulo premissam quitationem nostram se garandaturum promisit et manucepit, heredes suos statuens obligatos haberi dicto Capitulo super eadem garendia prestanda. Actum Meleduni, in palatio domini regis Philippi, coram ipso, 3. »


1 Bouchard de Montmorency-Marly, l'un des principaux lieutenants de Simon de Montfort, s'était distingué au combat de Saint-Martin-lès-Bordes, contre les troupes du comte Raymond de Toulouse (1211).
2 Cette phrase prouve que la moitié de la ferme de 15 livres provenait à Bouchard et à Mathieu, non comme le disent les Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, vol. II, p. 295, note 1er, du chef de leur mère Mathilde de Garlande, veuve en premières noces de Hugues de Gallardon, et femme en secondes noces de Bouchard Ier de Montmorency-Marly, leur père, mais du chef de leurs femmes Mathilde et Mabile de Châteaufort, héritières pour moitié de Hugues. — L'auteur de l'article cité par nous fait de Hervé III, cohéritier de Mathilde et Mabile, un fils de Hugues de Gallardon ; mais dans une charte de confirmation de 1213, Hervé, en rappelant les donations de Hugues, son prédécesseur, ne l'appelle nullement son père, de sorte qu'il est fort légitime de suspecter cette descendance.
3 A la même date, Mathilde et Mabile de Châteaufort confirmèrent la cession de leurs maris. En même temps, Philippe-Auguste, par des lettres-patentes datées de Melun, la trente-troisième année de son règne, accepta la garantie de cet abandon ; cette dernière pièce est ainsi souscrite : Dapifero nullo. Signum Guidonis buticularii. Signum Bartholomei camerarii. Signum Droconis constabularii. Data vacante (monogr.) cancellaria. Enfin, au mois de mars 1213, Hervé, seigneur de Gallardon, Alix, sa femme, et Waleran, son frère, confirmèrent également la cession de Bouchard et de Mathieu de Marly, et abandonnèrent en même temps au Chapitre de Chartres la moitié de la voirie de Champseru, qui leur appartenait du chef de Hugues, leur prédécesseur ; cet acte fait du consentement d'Adam, Hervé, Waleran, Robert, Philippe, Jean, Marguerite, Idoine et Alix, enfants du seigneur Hervé. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XXXII bis, A, 1. — Bibl. Imp., cart. 28, p. 130 et 132, et cart. 28 bis, fº 60 rº et vº.)

« De xii hostisiis apud Burgum-Novum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 73 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universitas Capituli Carnotensis, omnibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi quod nos Radulfo Tesson, Herveo Tesson, Hugoni cognomine Quatremins, Guilloto Quatremins, Godescalo, Hugoni Morel, Hamerico de Fraxineto, Ricardo Normanno, Benedicto Quatremins, quandam terram apud Burgum-Novum constitutam concessimus ad duodecim hostisias1, quarum unaqueque censum quinque solidorum, , nobis annuatim in perpetuum solvet, aut illi vel illis qui ex concessione nostra preerunt loco. Illi duodecim homines aut heredes eorum, seu illi quibus hostisias venderent supradictas, ad censum nominatum easdem tenebunt, ab omni prorsus exactione, quantum ad nos pertinet, liberas et immunes, nisi quod inde nobis aut aliis loco nostri vendas et gantos redderent si hostisie venderentur ; et si forte forifacerent, se, prout deberent, justiciarent per nos, vel per illum, vel per illos qui in loco illo gererent vices nostras. Quod ut ratum perduret et stabile, presentibus litteris annotari fecimus et sigilli nostri caractere communiri. Actum, vacante decanatu, anno Domini MºCCºXIIº, mense augusto. »


1 A la même date, le Chapitre de Chartres céda aux chanoines Bonvallet et Guismond une terre et des vignes au Bourg-Neuf, sous une redevance annuelle de huit muids de vin pressés avec le pied. — Au mois de juillet 1218, le Chapitre donna à moitié à Robert Hervin deux arpents et demi de vigne au même lieu, avec le verger qui autrefois appartenait à Robert de Berou, chancelier de Chartres. (Bibliothèque Impériale ; cart. 28 bis, fos 71 rº et 74 rº).

« Quod archidiaconus habet juridictionem ecclesiasticam apud Gardees et apud Tyronem, non jure archidiaconatus, sed jure Capituli. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 72 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Henricus, Carnotensis archidiaconus, omnibus Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, in Domino salutem. Noverint universi, presentes pariter et futuri, quod jurisdictionem ecclesiasticam, quam tam in villa de Gardeis quam in burgo monachorum Tyronensium habemus, ad nos temporaliter, quamdiu in partibus illis prebendam nostram habebimus, non de jure archidiaconatus Carnotensis sed de jure Capituli Carnotensis pertinere. Quod ut memoriter habeatur, memorato Capitulo Carnotensi presentes dedimus litteras sigilli nostri munimine confirmatas. Datum anno gracie MºCCºXIIº, mense augusto. »

« Donatio viarie de Berjovilla. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 955 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXIX ter, A, 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 99 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Willelmus Aguillon1, miles, notum facio universis, presentibus pariter et futuris, ad quos presens scriptum pervenerit quod ego, vite preterite et injuriarum quas intuli Carnotensi ecclesie recordatus, necnon excommunicationum quas propter hec multociens incurri, absque ulla quam inde solverim satisfactione emende, ductus penitencia et compunctus, in horum recompensationem et in remissionem peccatorum meorum et antecessorum meorum, dicte ecclesie in perpetuam contuli elemosinam et donavi totam viariam quam habebam tam in parrochia Barjoville, quam in parrochia de Morenceis2, concedente hoc uxore mea Margarita, fide interposita, et concedentibus hoc filiabus meis Helisende et Isabel, retentis et salvis michi aliis redditibus meis quos ad modum antecessorum meorum ibidem debeo possidere. Et donum istud obtuli super majus altare ejusdem ecclesie per litteras presentes super illud impositas et oblatas. Quod ut ratum habeatur atque permaneat inconcussum, presentem cartulam inde conscriptam sigilli mei feci munimine roborari. Actum 3. »


1 La famille Aiguillon, Aguilin (Aculeus) est très-souvent citée dans les titres des établissements religieux du diocèse de Chartres. Le plus ancien de ses membres connus paraît être Robert, qui vivait à la fin du XIe siècle et dont le nom se rencontre plusieurs fois dans le Cartul. de Saint-Père (p. 216, 275, 295, 314, 323). Guillaume Ier, son fils aîné, prit la croix, en 1147, avec le comte Henri-le-Libéral ; il possédait des fiefs à Barjouville, Tachainville et Alluyes. (Ib., p. 303, 347, 363, 425, 458.) — Guillaume II, dont il est ici question, figure, en 1211 et en 1215, avec sa sœur Alix, dans deux titres de l'abbaye de Saint-Jean et du Grand-Beaulieu.
2 Au mois de juillet 1216, le même Guillaume Aiguillon donna au Chapitre trois setiers d'avoine avec trois poules de redevance annuelle qu'il possédait sur un hébergement de l'église de Chartres et sur une terre contiguë, le tout sis à Barjouville. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XXIX ter, A, 2. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 100 rº.)
3 D'après une note jointe à l'original, cette pièce fut produite, au XIVe siècle, par le Doyen et le Chapitre de Chartres dans un procès qu'ils eurent à soutenir contre Guillaume Lecomte, sous-doyen.

« De prebenda devoluta ad donationem Capituli. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 97 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« P[etrus]1, Dei gracia, Senonensis archiepiscopus, viris venerabilibus et peritis et amicis in Christo karissimis B[artholomeo]2, decano, et Capitulo Carnotensi, salutem et spiritum consilii et fortitudinis assuete. Cum venerabilis frater noster Carnotensis episcopus3 speciali vos semper amore dilexerit, presertim quos omnes et singulos fere promovit, et promotos semper fovit et protexit tanquam opus suarum manuum, providere vobis debetis, tanquam devoti filii, ne forte, quod absit, de ingratitudine redargui merito debeatis, indebite contra ipsum in aliquo veniendo. Miramur etenim quod, sicut nuper audivimus, cum vacantem prebendam Carnotensis ecclesie nuper conferre vellet persone congrue, vos contra ipsum respondistis prebendam illam ad vestram donationem devolutam esse, quare ipsam non dederat tempore congruenti. Ad quod, cum jus vestrum fateretur, idem episcopus, utpote qui in justicia pariter et amore vobiscum consonare consuevit, diligenter vos peciit et rogavit quod jus vestrum atque vices eidem unanimiter velletis concedere, ne cederet ei ad pudorem si careret facultate quod promiserat exequendi. Quod cum ad ipsius patris et domini sui petitionem et rogatum, quidam vestrorum, fere omnes sicut audivimus, liberaliter vellent annuere (quorum benignitatem et amorem commendamus super hoc cum multiplici gratiarum actione), quidam vestrorum, pauci tamen didicimus, pietatis immemores et ingrati, penitus abnuerunt. Quamobrem, universis vobis et singulis bona fide consulimus, vos rogantes attentius et pro munere requirentes quatinus, dicti patris et domini vestri liberalitatis non immemores quam vobis semper exhibuit, non desinit exhibere, prebendam illam, de qua vos rogavit atque rogat, amore ipsius atque nostri, liberaliter concedatis persone ydonee quam vobis presentabit, scientes pro certo quod si ad nos prebende illius devoluta esset donatio, voluntatem dicti episcopi de ipsa libentius faceremus4. »


1 Voir ci-dessus, p. 47, note 2.
2 Barthélemy, doyen (1212-1221). — Ce doyen devint évêque de Paris après Guillaume de Seignelay (1224-1227). Son obit est inscrit avec les plus grands éloges au Nécrologe de Notre-Dame, sous la date du 13 des calendes de novembre (20 octobre), qui fut, en effet, le jour de sa mort.
3 Renaud de Mouçon.
4 Nous avons dit, page 14, note 1, que Renaud de Mouçon ne paraissait pas avoir été à l'abri de tout reproche quant à la collation des prébendes. C'est ce qui peut expliquer l'opposition de quelques-uns des chanoines à la nomination que le prélat voulait faire.

« De donatione decimarum novalium apud Bercherias-Maingoti. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus] ; Dei gratia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos presentes littere pervenerint, in Domino salutem. Noverit universitas vestra quod nos decimas novalium apud Bercherias1, in territorio Beate-Marie constitutas, que infra terminos parrochie Sancti-Petri continentur, Capitulo Carnotensi concedimus in perpetuum, cum omni integritate possidendas. De voluntate tamen nostra et assensu Capituli, venerabiles viri Robertus de Berou, cancellarius, et Henricus de Corbolio, canonicus Carnotensis, quoad vixerint, vel alter eorum qui supervixerit, predictas decimas, nomine precarie, possidebunt. Quod ut ratum et firmum a posteris haberetur, nos, in hujus rei confirmationem et memoriam, Capitulo litteras nostras dedimus sigilli nostri karactere roboratas. Datum . »


1 Au mois d'août 1226, une transaction intervint entre le Chapitre et Denis, curé de Berchères-la-Maingot, par laquelle ledit curé abandonna au Chapitre toutes les dîmes novales de la paroisse de Berchères, en compensation desquelles le Chapitre lui assigna sur sa terre de Berchères quatre setiers de blé et autant d'avoine, de revenu annuel, (Cop. sur pap. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds Roux.)

« De furno sacristarum et ejus libertate et hospitum ibi morancium. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 128; et carton 28 bis, fol. 59 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in salutis auctore. Ad universorum noticiam volumus pervenire quod nos furnum sacristarum Beate-Marie, cum pertinentiis, et habitatores ab ipsis sacristis ibidem receptos et recipiendos in posterum, ab omni consuetudine et exactione reputantes liberos et immunes, juxta largitionem bone memorie Adele, quondam comitisse Blesensis, que quicquid juris in eisdem habebat, pro servitio luminaris duorum cereorum, singulis sabbatis et diebus dominicis ante sacrum scrinium beate Virginis ardentium, dinoscitur ab antiquo contulisse sacristis memoratis, controversiam motam de teloneo panis, et si quid aliud juris in predictis habuimus aut habemus, salva tamen justicia christianitatis ad episcopalem dignitatem pertinentis, omnino remittimus et quitamus, ad preces Capituli Carnotensis et ipsorum sacristarum. Nolumus enim eos qui tanta libertate donati sunt ab antiquo super inductis consuetudinibus aliquando nostris temporibus molestari. Datum Carnoti, . »

« De quitatione consuetudinum de Masengeio et de anniversario comitis Vindocinensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges, p. 136; et carton 28 bis, fol. 62 v°.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég., p. CXXXII.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Ego Johannes1, comes Vindocinensis, universis tam presentibus quam futuris notum facio quod, cum inter predecessores meos comites Vindocinenses, ex una parte, et Capitulum Carnotense et specialiter prepositos de Masengeio, ex alia, super majore justicia de Masengeio, videlicet : homicidio, furto, duello et raptu, diu habita fuisset contentio, ego tandem, mihi jure Capituli declarato, pro anime mee et antecessorum meorum remedio, si quid juris habebam in rebus predictis, aut aliis apud Masengeium, aut in territorio ei adjacente, de assensu Marie2, uxoris mee, sororis comitis Sancti-Pauli, illud penitus bona fide in perpetuum quitavi Capitulo Carnotensi, et titulo elemosine illud super altare beate Marie optuli in ecclesia Carnotensi, ibidem astante et assensum prebente domino et patre meo Raginaldo, episcopo Carnotensi, et multis aliis ejusdem ecclesie canonicis et personis ; ita etiam quod eundem episcopum, cujus hominem me esse confiteor feodalem, plegium constitui erga Capitulum supradictum de illo facto meo inviolabiliter observando. Pro hujus siquidem quitationis remedio, dicti canonici Carnotenses anniversarium meum et patris mei in ecclesia Carnotensi annuatim tenentur celebrare. Ego autem in Masengeio et toto territorio appendente aut in hominibus, tantummodo hec retinui, scilicet : quod homines de Masengeio, pro necessitate mea, castro meo Vindocino reddent custodiam, et si tandem in expeditionem fecerim iter per villam de Masengeio personaliter, propriam personam meam sequentur, ita etiam quod eodem die quo moti fuerint poterunt ad propria remeare, et costumam communem eorumdem hominum de Masengeio [reddent] quam antea semper pacifice reddere consueverunt. Hujus rei testes sunt : Philippus, celarius Sancti-Mauricii Turonensis ; Odo, canonicus ejusdem ecclesie ; Willelmus, capellanus episcopi Carnotensis et canonicus Carnotensis ; Willelmus de Capella, canonicus Carnotensis ; magister Stephanus, presbyter de Vi ; magister Johannes Cerarii ; Petrus de Saluce ; Nicholaus Cardinalis ; Radulfus, magister Leprosorum Vindocinesium ; Gaufridus Rousel ; Willelmus de Corseraut ; Gaufridus de Cremise, milites ; et magister Robinus viarius. Ut hoc autem factum meum perpetuam firmitatem obtineat, presentem paginam sigilli mei robore roboravi. Actum publice apud Vindocinum, . »


1 Jean III, fils de Geoffroy de Lavardin, mort en 1218.
2 Marie de Châtillon, fille de Guy II, seigneur de Châtillon, et sœur de Gauthier, comte de Saint-Paul.

« De donatione Tornesville. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges, p. 138; et carton 28 bis, fol. 63 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Licet moderne pateat, future tamen etati scripti demonstratione notificetur quod Germundus de Herluat, concessione filiorum suorum, scilicet Droconis et Adam, et uxoris sue Isabel, dedit Carnotensi ecclesie Beate-Marie et Amaurico, ejusdem ecclesie precentori, et ejus successori, novem agripennos terre apud Tornesvillam, omnis juris immunes, octo hospitationibus, nonum vero majori quem tenet ab omni consuetudine quietum. Si predictus tamen Germondus vel ejus heres captus fuerit et se redimat, vel filiam suam maritet, vel filium suum militem faciat, unusquisque hospitum predicte ville XII nummos ei dabit. Concessit etiam Germondus et ejus heres hospitibus quotquot essent agripennos in alia sua terra, de quibus reddent sua jura, duos videlicet sextarios avene et duas gallinas, et pro panibus tres denarios, quorum dimidia pars est predicti Germondi vel heredis ejus, altera autem pars Amaurici vel ejus successoris. Terram restantem de agripennis que est sub via que vadit ad Feulcheriolas usque ad aliam viam que vadit ad Roberti-Curiam hospitibus dedit colendam, de qua tamen reddent agripartem et decimam, hac sola conditione quod, terra ista inculta relicta, aliam non colerent. Si autem aliqua causa inter hospites et Germundum vel ejus heredem emergat de redditu terre, vel de alia re, ante majorem ville tractetur, cultu terre non cessante. Si ante majorem terminari non poterit, ante Amauricum vel ejus successorem procedat. Si autem inde lex exeat, XII nummi pro lege, majori autem sex, excepto de sanguine et de furto. Aliam vero terram que est desuper viam que vadit ad Feulcheriolas proprio aratro colendam retinuit, pactione tali quod si eam non coleret, hospitibus colenda remaneret cum predicte terre consuetudine. Si quis autem hospitacionem ville noluerit habere, tamen, pro defensione predicte ecclesie, dimidium agripennum habeat et dimidios redditus reddat. Ex utraque parte, testes affuerunt : Symon de Mairoliis, Rogerius major, Radulfus, Galterius Parvus, Durandus. »

« De anniversario Bartholomei de Roia. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 88 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Noverint universi Capitulum Carnotense karissimo amico nostro Bartholomeo de Roia1, Francie camerario, pro beneficiis ab ipso ecclesie Carnotensi collatis, unam sollempnem missam de Sancto-Spiritu, quamdiu vixerit, concessisse, celebrandam pro dicto B[artholomeo] ad majus altare. Tandem vero, ipso B[artholomeo] sublato de medio, ipsius anniversarium sollempne annuatim celebrabunt, similiter ad altare majus, in perpetuum. Nos autem, pensata affectione quam habemus erga ipsum Bartholomeum, luminare sollempne eidem habendum in perpetuum concedimus annuatim. Actum anno Domini MºCCº tercio decimo, mense januario. »


1 Barthélemy de Roye, fils de Rogues, seigneur de Roye, et d'Adeline de Guise, avait épousé Péronelle, fille de Simon-le-Chauve, comte d'Evreux et de Montfort. Il fut chambrier de France vers 1206, se distingua à Bouvines en 1214 et fonda en 1221 l'abbaye de Joyenval, près Saint-Germain, ancien diocèse de Chartres. Son obit est inscrit dans le Necrologe de cette abbaye à la date du 24 janvier 1237.

« De villa de Chenneveriis et plesseio et quinque agripennis terre, quos dedit Robertus de Vadis, miles, ecclesie Carnotensi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 132 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Robertus de Vadis1, miles, .......

Du consentement de sa femme Mabile et de leurs enfants, il donne à l'église de Chartres, totam villam de Cheneveriis2, cum tota justicia, et totum plesseium quod est in eodem loco, sauf un hébergement en ce lieu et la mouture que les habitants seront tenus d'effectuer à son moulin situé entre Dampierre et Blévy.

Facta fuit hec donatio publice in capitulo Carnotensi, . »


1 Ce même personnage fit don à l'abbaye de Saint-Père, au mois de septembre 1215, de l'ermitage de Faigarmont ou du Plessis, paroisse de Dampierre-sur-Avre, et de toutes les dîmes grosses et petites de ce lieu et de Corbière, paroisse de la Béhardière. (Cart. de Saint-Père, p. 678.)
2 En 1221, le Chapitre bailla à Gervais de Châteauneuf, chanoine, le village de Chennevières, pour le tenir, au nom du Chapitre, moyennant 5 sous de redevance annuelle. (Inv. du Chap., C. LV, B, 2.)

« Quod parentela Symonis de Burgo-Garini nil reclamaret in domo de Berjovilla. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 955 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXIX ter, A, 3).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 95 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Odo, Beate-Marie-Magdalene dictus abbas1, et G[uillelmus], domus elemosinarie minister Castridunensis, et Stephanus, Dunensis decanus, salutem : Universitati vestre volumus declarare quod Nicholaus, miles, de Burgo-Guarini, et Nivelo, filius ejus, Joia, Matildis et Maria, sorores ejus, Efforcei, maritus Matildis, et filii ejus Hugo et Gaufridus, et Nivelo, maritus Marie, protestati sunt coram nobis, Castriduni, in capitulo Beate-Marie-Magdalene, presentibus videlicet Phylippo, Dunensi archydiacono, Theobaldo et Henrico Capicerii, canonicis Carnotensibus, qui loco Capituli venerant, se convenisse Capitulum Carnotensis ecclesie super quibusdam teneturis sitis apud Berjovillam, a defuncto Symone, fratre suo, quondam Carnotensi canonico, diu possessis nomine Capituli, quas dicebant ad se jure hereditario possidere2. Sed cum postea inquisissent utrum de jure predictas teneturas possent reclamare, post inquisitionem diligenter factam, confessi sunt coram nobis quod nullum jus in predictis teneturis habebant, nec ad se nec ad aliquem de genere suo jure hereditario pertinebant, sed ab impetitione quam fecerant, Capitulum ecclesie Carnotensis penitus absolvebant ; rogantes tam nos quam universos astantes quod si ipsi vel aliqui ex parte ipsorum contra concessionem suam predictam insurgerent, nos et circumastantes super predictis veritati testimonium perhiberemus. Huic facto affuere isti : Fulcherius, prior ; Raginaldus, Bartholomeus, Willelmus, capellani ; Martinus, cellerarius ; Girardus, bursarius ; Willelmus Tuebouf ; Arnulphus ; Petrus, cerarius, et Gervasius, Beate-Marie-Magdalene canonici ; magister Johannes de Bena. Actum Castriduni, in capitulo Beate-Marie-Magdalene, . »


1 Cet acte est passé devant l'abbé et dans le chapitre de l'abbaye de la Madeleine de Châteaudun, parce que Nicolas de Bourg-Guérin était un des censitaires de cette abbaye. Le monastère de la Madeleine, un des plus anciens et des plus riches du diocèse de Chartres, avait de nombreuses possessions, non-seulement à Bourg-Guérin, mais à la Fontenelle, Ruan, Boisseleau, Bouffry et dans tous les environs.
2 La prêtrière de Barjouville était une des plus importantes du Chapitre de Chartres. Nous avons déjà vu les donations faites en ce lieu par Guillaume d'Aiguillon au Chapitre (nº CCIX). En 1250, un compromis intervint entre Yves Chenard et le Chapitre, au sujet d'une maison bâtie sur le fond de l'église de Chartres et d'un droit de chauffage prétendu par Chenard dans le bois de Notre-Dame à Barjouville. En 1253, Arnould de Barjouville, chanoine, acquit sur Guillaume du Chesnay, chevalier, les droits d'avenage, poules et justice qu'il avait à Barjouville, Voisins et Remenonville. En 1255, le même Arnoul fit un semblable acquêt sur Jean de Cortiel, chevalier, donataire de Hugues de la Ferté, seigneur de Vauvineux. Au mois de décembre 1258, Gérard de Luisant, écuyer, abandonna au même chanoine le bras de rivière qui descend des écluses de Voisins au pré Chotard, avec le droit de bordée et de pêche, pour demeurer quitte des amendes que lui et Guillaume, son frère, avait encourues pour injures, torts et dommages faits à Arnoul de Barjouville. Enfin, au commencement du XIVe siècle, Geoffroy des Foucheis, archidiacre de Blois, et Simon de Saint-Cloud, chanoine, firent également plusieurs acquêts, au nom du Chapitre, dans la paroisse de Barjouville. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. XXIX ter, A, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 11.)

« Quod prepositus et marescallus apportaverunt hominem suspensum a furcis usque in claustro. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 111 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« P[etrus], Parisiensis, M[anasses], Aurelianensis, G[arinus], Silvanectensis, Dei gratia, episcopi, omnibus ad quos littere iste pervenerint, salutem in Domino. Notum vobis facimus quod, cum controversia verteretur inter Capitulum Carnotense, ex una parte, et nobilem virum Theobaldum, Blesensem et Claremontensem comitem, ex altera, super eo quod prepositus ejusdem comitis de Carnoto Laurentium, servientem Hugonis, canonici Carnotensis, ceperat1, et captum detinebat, et, requisitus, ipsum nec reddere nec exhibere nec recredere voluit ; item, super eo quod quosdam homines ejusdem ecclesie et equos ceperat, occasione cujusdam viarie, et captos detinebat, requisitus, nec reddere nec recredere voluit ; tandem, super taxatione emende et dampnorum, et pro homine distracto et suspenso, in nos fuit a partibus compromissum, sub pena trecentarum marcharum, solvenda ab illa parte que stare nollet dicto nostro vel duorum ex nobis. Cum igitur, mandato predicti Comitis, prefatus prepositus de Carnoto super premissis in capitulo Carnotensi, pro ipso comite, fecerit eidem Capitulo emendam manualem, salvo jure hereditatis comitis, et ecclesie Carnotensis, nos in dicto nostro ita procedimus, volumus et dicimus quod, pro homine distracto et suspenso, qui, requisitus, nec redditus nec recreditus nec exhibitus fuit, .... prepositus, Hugo Saugiers tunc marescallus, .... castellanus Carnotensis, servum aliquem comitis Blesensis personaliter ferent, in lecto, vivum, a loco furcarum usque ad majorem ecclesiam Carnotensem, , hora tercia, et dictus servus remaneat in perpetuum et sit ecclesie Carnotensis. Dicimus etiam quod comes faciat dari a preposito Carnotensi, pro dampno equorum captorum et detentorum, hominibus dampnificatis, viginti libras carnotensis monete et decem libras ejusdem monete sorori Laurentii defuncti suspensi. Canonico vero cujus serviens erat predictus Laurentius faciet prefatus prepositus emendam manualem tantum. Hiis autem peractis, dicti comes et clerici et homines sui in pace remanebunt et de premissis nichil aliud facere vel solvere tenebuntur. In cujus rei memoriam, presentes litteras sigillis nostris fecimus sigillari. Actum Meleduni, . »


1 Nous avons déjà vu, et nous retrouverons, dans la suite de cet ouvrage, une foule de pièces relatives aux contestations entre le Chapitre et le comte de Chartres pour la juridiction temporelle.

« Nullum prejuditium faciat Capitulo quod episcopus prebuit prebendam alibi quam in Capitulo. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 70 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[aginaldus], Dei gracia, Carnotensis episcopus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in omnium Salvatore. Notum facimus universis quod, cum prebendam Carnotensem in manu nostra vacantem teneremus et eandem Jacobo, nepoti nostro, conferre volentes, locum consuetum capituli Carnotensis, in quo prebende conferri solent, intrare commode non possemus, rogavimus dilectos nostros B[artholomeum], decanum, et Capitulum Carnotense ut hanc nobis graciam facerent quod, ad donationem illius predicte prebende nepoti nostro faciendam, in alio loco quam in consueto convenirent et capitulum suum tenerent. Ipsi vero ad preces nostras liberaliter annuerunt. Nos autem eisdem concessimus et presentibus litteris testificamur quod, propter hanc gratiam nobis exhibitam, nullum prejudicium Capitulo vel alicui de Capitulo in posterum generetur1. Ad cujus rei confirmationem, has litteras sigilli nostri impressione roborari et eisdem tradi fecimus. Actum anno Domini MºCCº quinto decimo, nonas augusti. »


1 Nous avons déjà dit (vol. Ier, p. 63) que la collation des prébendes fut une des principales sources des différends entre les évêques et le Chapitre. Les archives d'Eure-et-Loir (Fonds du Chap., C. I, T) possèdent en original une série de transactions et d'arrêts relatifs à cet objet, depuis le XIIIe siècle jusqu'au XVIe.

« Hoc tenet Radulfus, chamerarius, a Capitulo. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 128 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Radulfus de Bellovidere, chamerarius ecclesie Carnotensis, teneo a Capitulo ejusdem ecclesie : Apud Adeium, omnes hospites ejusdem ville, cum justicia et censu quatuor denariorum et unius sextarii avene de singulis hospitiis, exceptis tribus novis hospitiis que, tempore meo, facta sunt in terra mea propria de patrimonio meo ; unusquisque hospes ecclesie, si habet equos et quadrigam, de illis debet mihi, ex parte ecclesie, corveiam unius diei per annum, ita quod eodem die possint reverti ad domum suam, et ego debeo eis, in reditu, dare ad comedendum panem et vinum tantum, nisi plus faciam eis de gracia ; qui vero habet equum sine quadriga, debet mihi similiter equum, ita quod illum equum potero adjungere cum alio vel aliis, in una vel pluribus quadrigis, et qui non habet equum, debet corveiam corporis sui similiter. Ex hoc debeo annuatim ii solidos Capitulo, in parvo compoto . Item, apud Moncellum-Beate-Marie teneo sex hospites, qui fuerunt positi per Capitulum, tempore defuncti Mahei de Rofin, in sex quarteriis vinearum, et habeo in illis hospitibus totam justiciam, et, de unoquoque, pro quarterio et hebergamento suo ibi posito, censum trium solidorum et medietatem minute decime de nutrimentis eorumdem hospitiorum, et similiter medietatem decime de vineis illorum quarteriorum remanentibus post eadem hebergamenta. Et, apud Mucecoart1, xiii hospites, positos similiter tempore Mahei predicti, in xiii quarteriis terre, pro censu xii denariorum de unoquoque quarterio cum hebergamento suo, et minutam decimam similiter dimidiam et justiciam totam ; et utrique predicti hospites sunt extra banleugam, et viaria nostra est non comitis vel alterius, et faciunt tabernas suas in temporibus bannorum sine banno, vicinis suis ex altera parte vie non valentibus hoc facere. Et insuper habeo apud Boarvillam omnes hospites, cum justicia tota et censu xii solidorum de unoquoque hospitum, etiam de hospitio heredum defuncti Garini de Morviler quem ego acquisivi cum censibus aliorum x hospitum ; et apud Valbrun, juxta Nogentum-Eremberti, iii arpennos terre de dono Hugonis de Fai, militis, ad hospites ibi ponendos ; et fuerunt ibi aliquando v, sub censu v solidorum, modo vero sunt duo tantum, sub censu duorum solidorum, quia miles gravat homines, sicut dicunt, et ideo nolunt ibi diu manere : in illis hospitibus habeo justiciam totam et garendiam. Ex hoc, , annuatim debeo ad Matutinas iii solidos, pro recognitione. Item, apud Boeletum-Terrici, teneo omnes hospites ville, cum tali justicia quod placita ibi tenentur, prius saltem semel coram majore nostro, et si ibi non terminantur, advocat major dominum Hugonem, militem, cujus antecessores dederunt nobis villam2, pro garendia ; tandem, si nec tunc ibi terminantur, possunt trahi ad me, petente altero litigantium, vel me ipso evocante ad me negocium, et a me ipso potest apellari ad Capitulum. Ubicumque vero negocium fuerit terminatum, non habeo de emenda nisi xii denarios tantum et major noster vi denarios, pro districtu, nisi fuerit emenda sanguinis, vel furti, vel raptus, in quibus emenda erit ibi qualis est alibi secundum communem consuetudinem, et habet in hiis tribus miles ville medietatem emende per manum majoris nostri ; et si duellum emerserit, ibi tenebitur coram me et milite, et emenda erit communis mihi et illi. De minuta decima habeo terciam partem in omnibus ; hospites illius ville nobis tailliam non debent : hec ita sunt secundum litteras donationis ejusdem ville. Ex hoc debeo Matutinis, , x solidos annuatim. Item, decimam vini teneo in bannileuga Carnotensi et in villis extrincesis3, ubi decima bladi est ecclesie Carnotensi, tali tenore quod si aliqua terra arabilis est et fiat ibi vinea, mea est decima, si vero vinea est et deveniat ad terram arabilem, de prebendis est decima. In hac decima sunt multi arpenni quorum numerus vix posset plene sciri ; sed ubique talis est consuetudo decime, acquisita multo labore meo et sumptu, quod, si suspectus fuerit aliquis de decima sua minus plene soluta et convinci non possit, cogetur inde reddere quantum quesitor decime secundum conscientiam suam juraverit eum debere, vel, si debitor decime maluerit, quantum debitor ipse jurabit secundum conscientiam suam similiter. Quod si quesitor decime voluerit et valuerit debitorem convincere per testes, stabitur probationi testium. Procuravi etiam, multo labore meo et sumptu, quod, cum in tempus meum non redderent debitores decime, pro decima, vinum de pressoragio, modo reddent mihi tale vinum pro decima quale est illud quod ipsi retinent sibi et reponunt in doliis suis. Hanc decimam querit major Sancti-Mauritii feodaliter, cum clerico illius qui habet eam a Capitulo, et habet cotidie, quamdiu equitat pro querenda decima, iii denarios, et obolum pro sua procuratione, et, ad equum suum ferrandum toto tempore vindemiarum, vi denarios tantum, et in Loeno dimidium modium avene et de decima unum modium vini. Ex hoc debeo annuatim Matutinis, , pro una medietate decime, xii libras, et, pro altera, xxxiiii libras. Item, apud Fontanas, in precaria, xv herbergamenta ; sed modo ibi non sunt nisi ix hospites, quorum non omnia sunt herbergata, sed omnia herbergabuntur quando illi qui tenent ea per me cogentur. In omnibus hospitibus et hebergamentis, habeo censum cum vendis et justiciam totam ; nec debent illi hospites exercitum, nec calvacatam, nec talliam de teneuris precarie, nec de mobilibus suis, quamdiu habitant residentes in precaria. Habeo etiam in eisdem duas partes minute decime et oblationum suarum in majoribus festis per custodiam servientis mei, et ibidem habeo quatuor arpennos vinearum ad perticam sancti Martini, cum hebergamento ibi posito juxta vineas ; nec possunt hospites vindemiare vineas suas in clausura vinearum donec ego vindemiem meas, quia sue claudunt meas ; et habeo censum de omnibus censivis ejusdem precarie, cum vendis et justicia. Ex hoc debeo Matutinis vii libras, v solidos minus, annuatim, . Item, apud Penchat, teneo circa ii arpennos vinearum, cum justicia, de quibus debeo Capitulo, ad parvum compotum, x solidos, et in Valle-Radulfi vi quarteria vinearum quas Radulfus de Ibreio, clericus, vendicabat sibi, jure hereditario, per curiam Senonensem, eo quod duo vel tres de cognatione sua tenuerant eas unus post alium immediate ; sed tandem quitavit eas ecclesie dictus Radulfus labore meo, et eidem satisfeci decem libras, per compositionem inde factam, de meo proprio, sine auxilio Capituli : ex hoc debeo Capitulo, ad parvum compotum, annuatim xii solidos. Item, teneo apud Chartenvillare4 omnes hospites ville, cum justicia tota et censu de hospitiis suis, cum oblitis xi sextariorum avene, et fornamentis, v solidos v denarios minus, scilicet pro unoquoque sextario v denarios ; et habeo ibi campipartem valentem mihi, ex donatione Capituli, circa ii modios, et, ex acquisitione mea, tantumdem inter annonam et avenam. Ex hoc debeo Capitulo annuatim, in anniversario defuncti Milonis archidiaconi, xl solidos. Item, apud Calniacum, de acquisitione mea, iiii modios bladi inter annonam et avenam, paulo plus et paulo minus, in teneura que fuit Radulfi Plombarii5, et v solidos inter censum et campipartagium ; et, apud Joi, Capitulo acquisivi, ad usus quos voluero, vi solidos in prato quod prius erat commune Capitulo pro tercia parte, et Valeie pro alia tercia, et majori de Joi, cum cognatis suis, pro alia tercia parte. Ego enim et defunctus Willelmus, decanus, et Willelmus Capellanus, qui tunc recipiebamus prebendas nostras apud Joi, acquisivimus partem illam que erat majoris et cognatorum ejus, et reliquimus duabus prebendis et dimidie que ibi sunt, approbante Capitulo, pro xv solidis, de quibus competunt mihi vi solidi, et defuncto Willelmo, decano, vi solidi, et Willelmo Capellano, qui tunc tenebat ibi dimidiam prebendam, iii solidi. Ex hoc debeo Capitulo annuatim, ad parvum compotum, ex donatione mea, ii solidos, pro recognitione. Datum est hoc scriptum memoriale Capitulo, . »


1 A la même date, le même Raoul de Beauvoir et Guillaume de la Chapelle, chanoine, reconnaissent tenir à cens du Chapitre, moyennant 34 sous, dix-sept quartiers de vigne à Miscouart, apud Mucecoart, autrefois tenus par Lambert Leprince. (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 126 vº.) — Au mois de mars 1236, Geoffroy d'Ouarville, chanoine, prit en prêtrière la maison du Pont-des-Arches avec un jardin, trois portions du moulin du Pré, sis à Landelles, une maison, pré et terres labourables à Barjouville, et la prêtrière du Monceau et de Miscouart, avec la vigne de Penchat. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. XXXVI, E, 1.)

2 L'acte de donation de la terre du Boullay-Thierry n'a pas été conservé : mais le 28 juin 1230, Raoul du Boullay-Thierry fit une transaction avec le Chapitre au sujet de la donation faite par son père Thierry. (Inv. du Chap., C. LXII, C, 3.) Au mois de juillet 1221, Hugues du Boullay-Thierry acquit de Philippe de Champigny, de Dreux, son frère, et d'Etiennette, leur mère, une dîme entre le Boullay et Sécherville, qu'il engagea, le 26 juillet de la même année, au Chapitre, avec la dîme de Fresnel, du consentement d'Henri de Boutigny et d'Henri de Ponceaux, de qui relevait cette dernière. (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fos 76 vº et 77 rº. — Mém. de Guill. Laisné, t. III, fº 139 rº.)

Le Chapitre ne jouit pas au reste long-temps de la terre du Boullay-Thierry, car il l'échangea, le 14 septembre 1386, avec Hugues du Boullay-Thierry et Marguerite de Trie, sa femme, contre la terre de Germonval, près Gallardon (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXIV, S, 1) ; et, quelques années plus tard, en 1403, il céda Germonval à Pierre, comte d'Alençon, contre la seigneurie du Bois-de-Lèves. (Inv. du Chap., C. XXXVI, C, 1.)

3 Outre ce droit de dîme appartenant au Chambrier, le Chapitre avait un droit de terceau sur la plupart des vignes sises dans la banlieue de Chartres.
4 Comme nous l'avons vu (nº CXLVIII), Raoul de Beauvoir, appelé improprement Renaud dans l'Inventaire du Chapitre, avait été maintenu en possession du fief de la mairie de Chartainvilliers par une sentence arbitrale du mois d'août 1201. La haute justice de Saint-Piat, Jouy et Chartainvilliers fut dans la suite abandonnée par le Chapitre aux chanoines de la chapelle de Saint-Piat et cédée par ceux-ci, le 30 mai 1687, à Thomas le Noir, seigneur de Jouy. (Inv. du Chap., C. LXIV, V, 2, 3, 5, 6, 7.)
5 Nous avons déjà publié l'acte par lequel Raoul de Beauvoir avait donné au Chapitre quinze arpents de terre et tous les droits qu'il avait achetés à Chaunay de Raoul le Plombier et de Suzanne, sa sœur. (Voir nº CLXXXIII.)

« De compositione inter Capitulum Carnotense et presbyterum de Scronis super decima de Girodeto. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 104 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus, Dei gracia, episcopus Carnotensis, .......

Jugement arbitral prononcé par l'abbé, le prieur et le sous-prieur de Sainte-Geneviève, entre le Chapitre de Chartres, le curé d'Ecrosnes et Hugues de Feuillet, chanoine, au sujet de la perception des dîmes des novales du Chapitre à Giroudet1. Cette transaction roule sur le mode à suivre pour la comptage de cette dîme, son engrangement, son battage et son partage entre les intéressés. Une moitié appartenait à Hugues de Feuillet, comme prébendier, et l'autre moitié au curé d'Ecrosnes.

Datum anno gracie MºCCº quinto decimo. »


2 Au mois de juin 1225, Etienne, archidiacre, et Henri, chanoine, reconnurent tenir du Chapitre la prêtrière de Giroudet, moyennant une ferme de 20 muids de froment. (Bibl. nat. de France, Liv. des Priv., cart. 28 bis, fº 134 rº.) La même année, le Chapitre acquit une dîme que l'abbaye des Vaux-de-Cernay possédait à Giroudet, puis compléta ce premier acquêt par l'achat qu'il fit, au mois d'octobre 1238, sur Gervais de Gallardon et sa femme, de toute la dîme qu'ils possédaient en ce lieu. (Inv. du Chap., C. LXIV, Q, 3.) En octobre 1226, les mêmes Etienne, archidiacre de Chartres, et Henri, son frère, archidiacre de Blois, reconnurent tenir à ferme du Chapitre la dîme acquise sur les religieux des Vaux-de-Cernay. Les mêmes chanoines reconnurent en outre tenir à ferme de Milon de Crocé, chanoine, la dîme, sise à Giroudet, qu'il avait achetée, au nom du Chapitre, d'Alix, de Gui, son fils, et de Mathilde, sa fille. (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 142 vº.)

La terre et seigneurie de Giroudet fut abandonnée, le 14 juillet 1508, par le Chapitre à l'abbaye de Saint-Père, en même temps que 25 livres dues au Chapitre pour les deux processions qui se faisaient annuellement à Saint-Père, et 20 sous pour les pâtés des dignités du Chapitre, afin d'obtenir des religieux leur désistement des six prébendes et collocations qu'ils possédaient en l'église de Chartres. (Inv. du Chap., C. IX, A, 3.)

« Feodus Leobini carpentarii. »

  • B Bibl. mun. de Chartres: Livre rouge, p. 20.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 9 v°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 31.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég., p. LIX.
  • b E. de Lépinois, Histoire de Chartres, tome I, p. 493.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Ipse habet quinquaginta solidos census et ejus venditiones, et omnia penitus jura et placita, excepto sanguine et duello. Pro quo tenetur carpentare in propria persona, quociens opus fuerit, in domo episcopi1, sive in torculari ejus. Et singulis diebus quibus ibidem operatur, debet habere micam et prandium sufficienter, et vinum de nona, et sero, ad hospicium suum, duos albos panes et dimidium sextarium vini ; et similiter debet habere singulis dominicis et diebus festivis, preter micam et vinum de nona. Qui infra tempus operationis sue contingerint, scopellos omnes debet habere, qui non possunt mitti in opere ; et etiam debet habere unam propriam cameram ad ponendum ferramenta sua sive scopellos suos. Et in vindemiis habet unum minotum plenum racemis et unum sextarium musti. Ferramenta autem sua qui in opere episcopi sive confracta fuerint sive pejorata, de proprio episcopi reformabuntur. Et cunctis diebus quibus episcopus Carnotensis Carnoto fuerit, in ejus curia prandebit, si voluerit, ad mensam sociorum. Tempore vindemiarum debet servare celarium de die et nocte, et debet habere expensam competentem, et de nocte duos denarios por haste ; et singulis diebus quibus moram facit in celario, debet habere, ad mittendum in hospicio suo, duos panes albos et dimidium sextarium vini. , , , , et debet habere iiiiº panes albos et unum sextarium vini, ad mittendum in hospitium suum ; in die martis carniprevii iiiiº panes albos, et unum sextarium vini, et unam gallinam, et unum frustrum carnis sallate. »


1 Les charpentiers ne fabriquaient pas seulement des charpentes de maisons, mais remplissaient en même temps le rôle de charrons, et étaient tenus de fournir des voitures, des cuves, des futailles, des portes, des fenêtres, en un mot toute sorte de meubles en bois.

« De consuetudinibus quitatis a domino de Montorio in terra ecclesie apud Masengeium. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 92 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Jean, seigneur de Montoire1, de Montorio, s'engage à ne plus troubler le Prévôt de Mézangey, le Chapitre ou ses hommes dans la jouissance de la terre de la Martelette qui est de son fief, et pour les indemniser et assurer la paix il leur donne 15 livres de vendômois, à prendre sur sa ferme de Mézangey2.

Preterea sciendum est quod omnes exactiones quas mei servientes, me ignorante, faciebant hominibus Beate-Marie, in redditione avenarum suarum, videlicet in retentione avene que terre cadebat, et in ea que in sacis hominum remanebat post solutionem unius sextarii de unoquoque bove, bona fide pretermisi, et..... districte prohibui ne servientes mei amplius hoc facerent. Immo, eisdem districtius precepi ut, de cetero, dictis hominibus legittime et cum recta mensura mensurarent, et, si quid terre cadere, vel in sacis remanere contingeret, liberaliter sinerent reportare..... assensu et voluntate Eglentine, uxoris mee, Johannis filii mei et Agnetis filie mee. Nobilem autem virum dominum meum et avunculum karissimum Johannem, Comitem Vindocini, exoravi ut, ad majorem rei confirmationem, omnia, sicut sunt suprascripta, confirmaret3... Actum publice . »


1 Jean de Montoire succéda, en 1218, à son oncle Jean III, dans le comté de Vendôme. Les généalogistes ne font pas mention de sa fille Agnès.
2 Au mois d'août 1248, Jean d'Espaillard, prévôt de Mézangey, acquit sur Philippe, maire dudit lieu, la mairie de Mézangey, et en fit don, à la même époque, au Chapitre de Chartres. — Le fief de Mézangey demeura entre les mains du Chapitre jusqu'en 1717, que Robert, prévôt de Mézangey, céda ce fief et celui de Villebouzon à Nicolas le Jay, seigneur de Thoisy, moyennant 100 livres de rente. (Inv. du Chap., C. XIX bis, A, 6 et 22.)
3 Cet acte fut en effet confirmé à la même date par Jean, comte de Vendôme. (Cart. 28 bis, fº 93 rº et vº.) Déjà antérieurement, au mois de septembre 1213, le comte de Vendôme avait abandonné au Chapitre et au prévôt de Mézangey les droits de coutume qu'il avait à exercer sur la ferme de Mézangey. (Voir nº CCXIII.)

«De quitatione consuetudinum in terra domini Montis-Fortis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 81 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Symon Montis-Fortis1, Dei providentia, dux Narbone, comes Tholosensis et Leycestrensis, Biterrensis, Carcasonensis vicecomes, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Universitati vestre notum facimus quod, cum orta esset contentio inter nos et ecclesiam Carnotensem, super consuetudine telonei seu pedagii quam, in terra nostra, de hominibus et hospitibus Capituli Carnotensis habere volebamus, de nutrituris suis et de rebus aliis quas propter usus suos emebant, vel vendebant, nos, pro anima nostra et animabus antecessorum nostrorum, predicte ecclesie Carnotensi dictam contentionem liberaliter dimisimus, et, si quid juris in ea consuetudine habebamus, omnino in perpetuum quitavimus, ut videlicet, sine reclamatione nostra et successorum nostrorum, homines et hospites Carnotensis ecclesie a predicte prestatione consuetudinis sint immunes. Quod ut ratum sit, presentem cartam sigilli nostri munimine duximus confirmandam. Actum apud Pontem-super-Yonam, . »


1 Voir ci-dessus, p. 61, note 2.

« Quod Radulfus Harenc fecit domos suas canonicales. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 137 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit, Radulfus Harenc, clericus, salutem in Domino.....

Il donne à l'église les maisons de Beauvoir1 qu'il a achetées de ses propres deniers, ad consuetudinem aliarum ejusdem ecclesie domorum, ita tamen quod eas, quamdiu vixero, possidebo, non mutaturus propter hoc habitum meum secularem, nec habitum dicte ecclesie, nisi voluero, assumpturus...

Anno gracie MºCCº sexto decimo, mense novembri. »


1 C'était dans les rues du Grand et Petit-Beauvais, Serpente, aux Lisses, Sainte-Même et de la Moutonnerie, qu'étaient situées la plupart des maisons canoniales en dehors du cloître. La rue du Grand-Beauvais finit par appartenir presque exclusivement au Chapitre. Les maisons dont elle se composait étaient, à partir de l'extrémité vers la porte Saint-Jean, la maison de Sandarville, ainsi nommée parce qu'elle fut abandonnée au Chapitre par le curé de Sandarville le 19 décembre 1628 ; celles de Guillaume Joudart, léguées en 1525 ; celle de Louis Chicoineau, donnée le 20 septembre 1627 ; celle de Hugues Denise, en 1547 ; celles de Raoul Harenc ; celles de Pierre de Saint-Mesmin, achetées par lui d'André d'Espagne et léguées au Chapitre en décembre 1216 ; celle de Catherine du Mesnil, acquise par le Chapitre, le 10 janvier 1643 ; celle de Pierre Fougeu, chancelier, bâtie en 1656 et attenante à la mairie de Loëns, et enfin la maison de l'Ecu, formant le coin des rues du Cheval-Blanc et du Grand-Beauvais. (Original en parchemin. fonds du Chap. C. LX, E, 4, 6, 7, 8, 12, 15 et 19).

« De pressorio apud Cloiam. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 94 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Bartholomeus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis,......

Le Chapitre donne, à six deniers de cens, à Hugues Giroud et à ses successeurs, un pressoir à Cloyes1, libre de toute taille, mais sous réserve de la justice, et à la charge par le preneur de tenir compte aux chanoines de la moitié du vin que rapportera le pressoir et de faire tous les frais nécessaires, costamenta, pour l'entretien de l'outillage. Hugues fera chaque année le serment de ne pas frauder le Chapitre qui, du reste, pourra placer un surveillant sur les lieux pendant le temps des vendanges.

Actum . »


1 Le chapitre avait déjà quelques possessions à Cloyes ; de plus, nous le voyons, par acte du 3 juin 1253, acquérir sur Jacques, archidiacre de Dreux, Geoffroy d'Ouarville et Renaud de Blois, tous chanoines de Chartres, certaines maisons assises à Cloyes, en la censive de Saint-André de Châteaudum. La prêtrière de Cloyes fut aliénée, le 5 juillet 1569, en même temps que la mairie de Charray, au profit de Jacques de Thiville, seigneur de la Rochevert. (Inv. du Chap., C. LXII, A, 2 et 6.)

« De donatione l solidorum pro anniversario Henrici de Corbolio.»

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 84 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« B[artholomeus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus presentis scripti noticiam habituris, salutem in Domino.......

Etienne, maire de Nogent-le-Phaye, déclare avoir vendu au chanoine Henri de Corbeil1, moyennant 40 livres de monnaie chartraine, sex mestivarios quos habebat in granchia nostra de Nogento-Fisci et viginti solidos carnotenses, quos habebat de campipartagiis nostris annuatim2..... Dorénavant les chanoines qui exercent leurs droits de prébendiers sur cette grange, donneront, chaque année, 50 sous audit chanoine Henri, et ce dernier en fait dès à présent donation au Chapitre, après sa mort, pour être distribués à perpétuité aux frères qui assisteront à son anniversaire3.

Actum in capitulo Carnotensi, . »


1 Le 1er janvier 1226, Thierry de Corbeil reconnaît tenir du Chapitre les vignes de Nogent et le pressoir que tenait jadis Germond de Levéville, moyennant une pension annuelle de neuf muids de vin. (Bibl. nat. de France, Liv. des Priv. cart. 28 bis, fº 133 rº).
2 En 1234, le même Etienne, vendit à Simon de Saint-Denis, chanoine, au nom du Chapitre, toutes les terres qu'il possédait à Nogent-le-Phaye, à raison de sa mairie, tenue en fief du Chapitre. La prébende de Nogent-le-Phaye s'accrut rapidement, pendant le XIIIe siècle, par les dons que firent au Chapitre les chanoines Miles de Châtillon, Hervé le Desrée, Richer de Blois et Guerric de Verdum. (Invent. du Chap. C. CIV, A, 1, 2, 4).
3 Cet anniversaire est en effet compris à la charge des prébendiers de Nogent-le-Phaye dans le Polyptique du Chapitre.

« De decimis novalium in parochia de Maceriis-in-Drocensi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 72 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis Christi fidelibus ad quos littere iste pervenerint, Guido, Sancti-Petri-de-Valle, Garnerius, Beate-Marie de Josaphat, abbates Carnotenses, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod, cum verteretur contentio inter viros venerabiles Thomam de Sancto-Dionisio, archidiaconum Pissiacensem, et Guismundum, canonicum Carnotensem, ex una parte, et Jacobum, presbiterum de Maceriis, ex altera, super decima novalium de eadem parrochia, tandem, mediantibus bonis viris, intervenit talis pax et compositio : quod dictus presbyter in grangia canonicorum loci illius prebendariorum, ultra duos modios, ad mensuram Drocensem, quos ibi percipit ab antiquo, inter annonam, ordeum et avenam, percipiet amodo annuatim dimidium modium, medietatem annonam, et medietatem avenam, ad mensuram supradictam. Ipse autem omne jus, si quod habebat aut habere poterat in futurum in decimis novalium quorumcumque de parrochia illa, cujuscumque sint, temporis seu presentis, seu preteriti, seu futuri, cujuscumque sint, manerii, seu vinearum, seu agrorum arabilium, seu cultuum aliorum, omnino et in perpetuum cessit et quitavit dictis canonicis atque ecclesie Carnotensi. Ita etiam quod ipse, si opus fuerit, ad requisitionem predictorum canonicorum, vel eorum qui pro tempore erunt, et secundum consilium et instructionem eorum, quod juste poterit et honeste auxilium, absque sumptibus suis, eis impendet ad predicta novalia vendicanda1. In cujus rei memoriam et testimonium, nos, ad peticionem partium, presentes litteras sigillorum nostrorum fecimus impressionibus communiri. Actum in presentia nostra, . »


1 Au mois de septembre suivant, devant les mêmes arbitres et Yves, prieur de l'abbaye de Saint-Père, Guillaume Cresté et Archidiacre, son frère, reconnurent qu'ils n'avaient aucun droit sur les dîmes des novales de la paroisse de Mézières, dont ils abandonnèrent la libre jouissance aux prébendiers Thomas, archidiacre de Pinserais, et Guismond, chanoine. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXXXV bis, F, 1. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 72 rº). — Le 28 juin 1569, le Chapitre vendit à Hélène Bonne, veuve de Charles de Balzac, la justice haute, moyenne et basse de Mézières et de Marsauceux, mais se réserva le droit de dîme dans toute l'étendue de ce fief. (Invent. du Chap., C. LXV, AA, 3).

« De precaria Bertonvillaris. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 98 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« B[artholomeus], et universitas Capituli Carnotensis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos viro venerabili J[ohanni], cantori Aurelianensi, precariam de Bertonvillare a nobis tenenti, concessimus, quoad vixerit, approbantibus et assensum prebentibus venerabilibus patribus et concanonicis nostris Gosleno cantore, Bartholomeo subdecano, et Willelmo de Capella, illius loci tunc prebendariis, omnem campipartem quam debebat nobis ex terra predicte precarie1, pro annua modiatione sex modiorum, medietate de communi annona et medietate de avena, ad mensuram carnotensem, annuatim solvendorum ; ita quod predictus cantor Aurelianensis adducet, Carnotum, in domo prebendariorum qui pro tempore fuerint, quatuor modios, hospites Beate-Marie de illo territorio residuum. Si autem hospites illi contra predictum cantorem Aurelianensem evincere poterunt quod totam campipartem debeat idem cantor Aurelianensis adducere Carnotum, ipse cantor Aurelianensis totos sex modios adducet Carnotum. Qui, si ad terminum eos non solveret, postea redderet cum emenda, et super hoc haberent prebendarii dicti loci regressum ad terram ipsam et ad ea que invenirent in terra, donec esset eisdem satisfactum. In cujus rei robur et testimonium, presentes litteras sigilli nostri fecimus muniri. Actum . »


1 Au mois de novembre 1223, le même Jean, chantre d'Orléans, donna au Chapitre, pour son anniversaire, quicquid acquireret in terra Beate-Marie Carnotensis, vel in territorio de Bretonviller, vel in locis vicinis Bretonviller, sive in terris, sive in decimis, sive in redditibus seu aliis adquiramentis. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. LXVII, B, 13. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 87 vº.)

Sentence arbitrale rendue entre le Chapitre de Chartres et Baudouin de Gazeran, par laquelle est adjugé au Chapitre un droit de pâture et quelques autres usages que le Chapitre prétendait, tant pour lui que pour ses hommes de corps de la vallée d'Emancé, sur la terre de Baudouin sise entre le Charmoy-d'Emancé et Epernon, consistant en terres tant labourables qu'incultes, vignes et bois appelés le Défaix1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CXVI, K, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1258, Guillaume, seigneur de Gazeran, affranchit le Chapitre de Chartres, tous ses membres et sujets, du droit de rouage et autres droits de coutume, qu'il était en possession de percevoir en sa terre de Gazeran. (Inv. du Chap., C. CXVI, K, 4.)

« Quod habemus vii libras x solidos super perreriam Comitis per receptorem suum. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1460 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 11).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Theobaldus, Blesensis et Clarimontis comes, omnibus notum facio quod ego dedi ecclesie Beate-Marie de Carnoto septem libras et decem solidos annui redditus capiendos, annis singulis, in perreria1 mea de Carnoto ; de quibus centum solidi distribuentur, die anniversarii mei, canonicis et clericis, ita quod canonici habebunt quatuor libras et clerici qui servicio intererunt viginti solidos ; residuum vero, quinquaginta solidi, die obitus matris mee, cum quinquaginta solidis quos pater meus eidem contulerat ecclesie, pro anniversario matris mee, distribuentur canonicis et clericis, sicut superius in anniversarii mei expressione est notatum. Predicta vero peccunia, annis singulis, , ab eo qui predictam tenebit perreriam capietur. Quod ut ratum permaneat in futurum, litteris commendavi et sigilli mei munimine roboravi. Actum anno gratie MºCCº octavo decimo. Datum per manum Therrici, cancellarii. »


1 Par le mot perreria, il faut entendre un lieu où les marchands de Chartres s'assemblaient pour discuter entre eux de ce qui concernait leur état, et où l'on pesait les marchandises au poids du Comte de Chartres, à qui on payait pour cela un tribut. Suivant une note de l'Inventaire du Chapitre, on appelait ce lieu perreria, perreia, preya, parce qu'il était dans le pré du Comte ; on l'appelait aussi perteria, perreta, parce qu'il se tenait auprès d'une porte de la ville. Ces explications ont été adoptées par du Cange, verbo Perreia. Mais D. Carpentier pense que le mot perreria et ses synonymes perreia, perteria, porreta, preya, etc., sont l'équivalent latin du vieux français perroy ou perrail, qui signifie quai, rive ; et, en effet, la Perrée de Chartres était située sur le bord de la rivière.

Le poids en usage dans les foires de Brie et de Champagne pour le pesage des laines s'appelait Pierre. Plusieurs titres cités dans l'Extenta Comit. Campanie et Brie, dans Pérard in Burgundicis, p. 562, et dans Bourquelot, Hist. de Provins, vol. Ier, p. 417 et 418, parlent des pierres du poid de Provins. D'un autre côté, un titre de Thibault VI, comte de Chartres, de l'année 1213, rapporté dans les cédules de Lancelot, dit qu'à Chartres chaque vendeur donnera un denier de unaquaque perrata, c'est-à-dire de chaque pierrée. Ne pourrait-on pas en conclure que le mot perreia et ses synonymes signifiaient le lieu renfermant les pierres du poids de Chartres ? C'est l'interprétation que propose M. de Lépinois dans son Histoire de Chartres (vol. Ier, p. 330, note 4).

« De augmento ecclesiarum Capituli. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. d'Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • C Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 108 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Raginaldus succentor, Radulfus camerarius, Rembaldus Craton et Willelmus de Capella, canonici Carnotenses, omnibus presentis scripti casu quolibet noticiam habituris, salutem in omnium Salvatore.....

Sur la réclamation des curés desChâtelliers, Chastelers, de Landouville, Landorvilla, et des Corvées, Corveis, ces chanoines, délégués par leurs confrères, augmentent les revenus, notoirement insuffisants des cures susdites, de toutes les dîmes tant grosses que petites perçues dans leurs paroisses par le Chapitre. Ils ajoutent une rente d'un muid de blé pour le curé des Châtelliers, à prendre dans la grange de Marchéville, autant pour le curé de Landouville, à prendre dans la grange de Berchères, et, pour le curé des Corvées, du consentement du maître et des frères de l'Aumône de Chartres, toutes les dîmes grosses et petites et droits curiaux de Saint-Laurent-de-la-Troche, à la charge par lui de célébrer le service divin dans la chapelle de ce lieu une fois par semaine et le jour de . Pour indemniser l'Aumône, propriétaire de la Troche où des frères et des convers font leur demeure, le Chapitre lui donnera chaque année un muid de blé de Loëns .

Datum 1. »


1 Une augmentation semblable fut accordée par le Chapitre au curé de Saint-Christophe-en-Dunois, au mois de mai 1219 (Cart. 28 bis, fº 109 rº). Au mois de novembre 1226 (Ib. fº 110 rº), le curé de Saint-Martin de Champseru reçut du Chapitre, à titre d'augmentation, une terre de trois muids et quatre setiers, à la charge de verser chaque année à Notre-Dame deux muids de froment au fur de Loëns, dans l'octave de la Toussaint, ad usus panis capituli. La même année, 1226, le curé de Berchères-la-Maingot obtint du Chapitre une rente de quatre setiers de blé et autant d'avoine. (Inv. du Chap., C. LXXV, B, 1.) Au commencement du XVIIe siècle, de 1620 à 1630, le gros de presque tous les curés vicairesperpétuels, dépendants de l'église de Chartres, fut augmenté. Plus tard, en 1686, le Chapitre offrit aux curés une nouvelle augmentation de gros, à la condition de renoncer à la portion congrue de 300 livres dont ils devaient jouir suivant la Déclaration du Roi : la plupart accédèrent à cette offre.

« De terra apud Mereletum, data ad censum canonicis Sancti-Evulcii Aurelianensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 107 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Vulgrinus, Beati-Evurcii Aurelianensis abbas, et ejusdem ecclesie conventus.....

L'abbaye de Saint-Euverte avait acheté sept setiers de terre à Mesleray, apud Mereletum, dans la censive du Chapitre et sans son assentiment. Or, dans ce cas, d'après l'usage de l'église de Chartres, ladite abbaye était tenue de se défaire de cette terre dans le délai d'un an. Cependant le Chapitre, obtempérant aux prières des religieux, consentit à leur en laisser la possession, moyennant un cens annuel de15 deniers parisis, payable le , et un relief de25 sous à la mort de chaque abbé1.

Actum . »


1 En 1257, les religieux de Saint-Euverte passèrent une nouvelle reconnaissance de cette redevance.

« De cereo Willelmi, episcopi Cathalaunensis. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 692 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton V, J, 6).
  • C Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 64 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillelmus1, Dei gracia, Catalaunensis episcopus et comes Perticensis, universis Christi fidelibus ad quos presentes littere pervenerint, in Domino salutem. Noverit universitas vestra quod nos, pro salute anime nostre et animarum patris et matris et aliorum antecessorum nostrorum, dedimus et concessimus unum cereum super altare beatissime virginis Marie Carnotensis, ante capsam in qua reposita est gloriosissime Virginis camisia, semper arsurum ; et ad hoc assignavimus redditum decem librarum monete carnotensis, a matriculariis ecclesie Carnotensis annuatim percipiendarum, videlicet centum solidos in prepositura de Molandon et centum solidos in prepositura de Longovillari, quorum medietas singulis annis persolvetur. Si vero prepositi vel aliquis eorum cessaverit a solutione prefati redditus in prelibatis terminis, is qui in mora fuerit ad solutionem quinque solidorum unaquaque septimana tenebitur pro emenda. Volumus etiam quod ille qui negligens fuerit in solvendo redditum memoratum excommunicetur usquedum predictis matriculariis super hoc fuerit satisfactum, non absolvendus nisi ad petitionem nostram, et propter hoc ad penam quinque solidorum predictorum nichilominus teneatur. Quod ut ratum permaneat et stabile, presentem paginam sigilli nostri impressione fecimus roborari. Actum 2. »


1 Voir vol. Ier, p. 255, note 6.
2 A la même date, le même Guillaume donna au Chapitre, pour son anniversaire, cent sols tournois de revenu, à prendre, chaque année, à la saint Denis, sur sa prévôté de Nogent-le-Rotrou (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXVII, B, 17. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 65 rº).

« De equo argenti oblato. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 141 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego, Galcherius de Barro-Super-Secanam1, notum facio omnibus ab quos littere iste pervenerint quod ego, in extrema voluntate mea, pro remedio anime mee, precepi fieri, de meo proprio, de triginta marchis argenteis, quendam militem muntatum super equum suum, et illum tradi ecclesie Beate-Marie Carnotensi. Precepi etiam quod nisi dicta ecclesia dictum militem cum equo possit habere, quod terram meam del Puisat supponet interdicto donec super hoc voluntas mea esset adimpleta2. In cujus rei testimonium, presentes litteras sigillo meo feci communiri. Actum in obsidione Damiete, anno Domini MºCCºXIXº, mense augusto3. »


1 Voir ci-dessus, p. 51, note 2.
2 Dans une lettre écrite, à la même date, à sa mère Hélissende et à sa femme Isabelle, Gaucher rappelle ce don fait à l'église de Chartres et mentionne en outre la donation decem librarum parisiensis monete, de quibus precepit fieri quandam capellaniam, apud Puisat, in honore beate Marie-Magdalene, et aliarum decem librarum, de quibus precepit fieri quandam capellaniam apud Mirvil, in honore beati Eustachii. (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 141 vº).
3 Gaucher de Bar, fils aîné de Miles III, comte de Bar, ne mourut donc pas le 17 août 1218, comme le dit l'Art de vérifier les dates. Les chrétiens prirent Damiette au mois de novembre 1219. C'est sans doute 1219 qu'il faut lire au lieu de 1218 ; ce serait donc sur son lit de mort que Gaucher aurait fait cette donation à l'église de Chartres.

De garenna apud Amanciacum.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2912 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CXVI, K, 1).
  • C Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 155.
  • a L. Delisle, Catalogue des Actes de Philippe-Auguste, p. 426, n° 1931.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Philippus, Dei gratia, Francorum rex, universis ad quos littere iste pervenerint, salutem. Noveritis quod nos volumus et concedimus dilectis nostris canonicis Beate-Marie Carnotensis ut apud Amanciacum habeant garennam in terra et nemore ipsorum, et precipimus ut ipsa garenna custodiatur, et inhibemus ne quis de cetero venari presumat in eadem, nisi de voluntate ipsorum canonicorum, salvo nobis in omnibus jure nostro. Actum Nongenti, . »

De jure cantoris super stalla ecclesie Carnotensis.

  • B Vidimus original en parchemin de 1472. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 743 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI ter, A, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« B[artholomeus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis presentis scripti noticiam habituris, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos, in choro nostre ecclesie nova stalla forme insolite nova dispositione ponentes, jura cantoris nostri per cuncta volumus salva et integra permanere, ex quibus unum duximus presentibus litteris exprimendum, quod tale est : Cum tantum duos de ecclesia nostra habeat Capitulum installare, decanum scilicet et cantorem, cantor idem, de jure proprie dignitatis, omnes habet alios, tam personas quam simplices canonicos et omnes non canonicos installare, sive installare de novo, sive a stallo in stallum, vel ab una parte chori in alteram transferantur. Quociens igitur cantor in choro nostro, secundum ecclesie nostre consuetudinem, installat aliquem, sive de novo, sive, ut dictum est, transferendo a stallo in stallum, quando ei hoc licet de consuetudine, potest, si sit persona inter personas, si simplex canonicus inter simplices canonicos, si non canonicus inter non canonicos, primum vel ultimum vel quorumlibet duorum medium, pro sue voluntatis arbitrio, allocare, nonobstante situ vel forma stallorum seu aliquo quod ad situm vel formam pertineat eorumdem, salvo tamen jure quorumdam certa stalla in choro habencium, videlicet decani, subdecani, succentoris, cancellarii, majoris archidiaconi, capicerii et camerarii, quibus alia stalla cantor assignare non potest quam ea que ipsi obtinent de jure proprie dignitatis, videlicet quod subdecanus semper debet esse tercius a decano, qui primus est ex illa parte chori que est dextra ingredientibus ; major archidiaconus semper eorum medius ; camerarius semper in angulo ex eadem parte chori ; succentor ex altera parte chori semper secundus vel tercius a cantore, ita quod potest cantor, si voluerit, unam ex aliis personis locare mediam inter se et succentorem ; cancellario vero semper angulus ex eadem parte chori, et capicerio semper extremus in grandi statu locus debetur. Notandum etiam quod bene licet cantori personam aliquam, si non sit dyaconus, installare in statu alio quam in grandi, et tunc debet ei primum locum ante omnes canonicos assignare. Preterea notandum est quod non potest cantor inter duas personas immediate installatas aliquem qui non sit persona nostre ecclesie, nec inter duos canonicos aliquem non canonicum, nec inter duos non canonicos aliquem canonicum allocare : in hiis et in aliis omnibus jus ipsius cantoris et nostrum omnium volumus et concedimus penitus esse salvum. In cujus rei memoriam et testimonium, presentes litteras eidem cantori nostro dedimus sigilli nostri munimine roboratas. Datum anno gracie millesimo CCº vicesimo, mense januario. »

« De centum solidis quos contulit Gervasius de Castro clericis de choro qui intererunt horis quatuor festivitatum beate Marie. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1460 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 15).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 76 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Gervasius de Castro-Novo, canonicus Carnotensis1, notum facio tam presentibus quam futuris quod, pro remedio anime mee et antecessorum meorum, dono et concedo in perpetuam elemosinam ecclesie Carnotensi centum solidos annui redditus, in redditibus meis pedagii de Braioto, annis singulis, in fine mensis novembris, percipiendos, laudantibus et concedentibus fratribus meis Hugone, domino Castri-Novi2, et Herveo de Castro-Novo3 ; de quibus centum solidis, de voluntate et assensu Capituli Carnotensis, sic duxi commode statuendum : quod , quatuor libre illis solis non canonicis clericis de choro qui sex diurnis horis festivitatum illarum intererunt, in perpetuum distribuentur ; ita tamen quod qui omnibus horis non intererit nichil se noverit percepturum. Volo similiter et statuo, de assensu predicti Capituli, quod, post obitum meum, in die anniversarii mei, decem solidi de eisdem centum solidis presbiteris omnibus de torno ecclesie Carnotensis et criptis veterum et novorum altarium communiter dividantur ; residuum vero cum viginti solidis distribuatur. Quod ut firmum et stabile perseveret, donum meum presentis pagine volui testimonio et sigilli mei4 munimine confirmari. Actum . »


1 Gervais de Châteauneuf, chanoine de Chartres, devint évêque de Nevers en 1222 et mourut le 4 décembre de la même année.
2 L'acte de confirmation d'Hugues IV, seigneur de Châteauneuf, fils aîné de Gervais III, mort sans postérité, est du mois de février 1226 (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXVII, B, 12. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 76 rº).
3 Au mois de décembre 1208, Hervé de Châteauneuf confirma cette donation de cent sols de revenu sur le péage de Brou faite par son frère Gervais. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXVII, B, 12.) — Cet acte de confirmation est par conséquent antérieur de treize ans à l'acte de donation ; d'où l'on peut conclure que la charte de 1221 n'est que la notification d'une donation faite antérieurement au Chapitre. Suivant le Cart. 28 bis, la charte d'Hervé serait de l'année 1228 : mais nous pensons que c'est une erreur, l'écriture de la pièce originale nous paraît plutôt appartenir aux premières années du XIIIe siècle.
4 Le sceau de Gervais de Châteauneuf est très-curieux, surtout si l'on se rappelle la qualité de chanoine de ce personnage. Il représente un château parfaitement dessiné, avec ses tours, créneaux, murailles et ponts-levis, et porte pour légende : + Sigillum Gervasii de Castro.

« De quadam terra et nemore apud Ballolium-Pigni. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1460 (ancienne cote : du Chapitre, carton LXVII, B, 9).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 75 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Henricus, archidiaconus Carnotensis, omnibus ad quos presentes littere pervenerint, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum inter Capitulum Carnotense, ex una parte, et Matheum, majorem de Perroto, Radulfum et Robertum fratres, et Milesendim et Richoldim et Mariam, sorores ipsius Mathei majoris, ex altera, super quadam terra et nemore, sitis apud Ballolium-Pinus, que Gaufridus de Ponceio, nomine ecclesie Carnotensis, diu et pacifice tenuit, et que idem Gaufridus servitio ejusdem ecclesie in perpetuam dedit elemosinam1, coram nobis, in capitulo Carnotensi, contentio verteretur, tandem inter Capitulum et predictos Matheum, majorem, et fratres et sorores ipsius compositum est in hunc modum : quod Matheus et tam fratres quam sorores ipsius Mathei et eorum filii, videlicet Willotus et Amelota filii ipsius majoris, Willotus et Radulfus filii Richoldis, Robinus, filius Radulfi fratris majoris, in capitulo Carnotensi constituti, terram illam cum nemore penitus quitaverunt ecclesie Carnotensi2, fide media se astringentes quod si in dicta terra vel in nemore aliquid juris habuerant vel habebant, nichil de cetero in eisdem reclamarent. Insuper dictus major in contraplegium dedit Capitulo quicquid de ecclesia Carnotensi tenebat quod dictam terram, cum nemore, ipse et fratres et sorores ipsius et eorum heredes, contra omnes, ecclesie Carnotensi fideliter et firmiter garandirent. In cujus rei testimonium, ad peticionem predictorum majoris et fratrum et sororum ipsius, presentes litteras notari fecimus et sigilli nostri karactere communiri. Datum . »


1 La donation de Geoffroy de Pouancé est datée du 1er novembre 1215. Elle fut confirmée le 1er juin 1216 par Foucher de Friaize, chevalier, et au mois de mars 1224 par Jean de Friaize (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXVII, B, 9. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 139 rº).
2 Au mois de juillet 1220, Robert du Fresne avait déjà fait remise au Chapitre de 12 deniers de cens qu'il possédait à Bailleau-le-Pin sur la terre qui autrefois appartenait à Geoffroy de Pouancé (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXXXIV bis, N, 1. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 75 vº). — Le Chapitre acquit de nouvelles terres à Bailleau-le-Pin ou dans les environs, en 1233, sur Everard, maire de Bennes, et en 1274, sur Girard, dit Beaufils ; mais ce qui donna surtout de l'importance à la prêtrière de Bailleau-le-Pin, fut le don fait au Chapitre en 1441, par Miles de Dangeuil, doyen de Chartres, d'un hôtel et métairie sis à Bailleau-le-Pin, 60 arpents de terre, 17 vassaux et 32 sols de rente, le tout acquis par lui le 20 mars 1401. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. LXXXIV bis, N, 2, 3 et 5.)

« De residentia personarum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 165.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Decanus et Capitulum Carnotense, viris venerabilibus et amicis in Christo karissimis, omnibus personis ecclesie Carnotensis, salutem et sinceram in Domino karitatem. Prudentie vestre notum esse volumus quod... , habito in capitulo nostro tractatu, consensimus quod persone ecclesie nostre, per medietatem anni in propriis personis et per aliam medietatem per competentem familiam, in ecclesia nostra residentiam facere debent1, salvis videlicet exceptionibus de absentia, causa studiorum et peregrinationis et itineris ad sedem apostolicam et servicii ecclesie..... Consensimus etiam quod omnes personas ecclesie nostre moneremus et per subtractionem beneficiorum, si opus esset, compelleremus quod in ecclesia nostra residentiam faciant sapradictam, nisi infra festum sancti Andree rationabilem causam probaverint quare in propriis personis residentiam facere non debeant..... Datum . »


1 Voir pour la résidence des chanoines ce que nous avons dit tome I, p. 188, note 1.

« De molendinis de Ferreriis, quos tenebat Johannes de Frescoth, archidiaconus Blesensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 130 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Johannes, Blesensis archidiaconus, omnibus presentes litteras inspecturis.....

Il reconnaît tenir du Chapitre les moulins de Ferrières, de Ferreriis, avec leurs dépenses et les coutumes de mouture y attachées, moyennant une pension annuelle de 28 muids de blé, mesure de Loëns,

de quibus tenemur, singulis annis, matutinariis satisfacere ..... Actum 1. »


1 Au mois d'octobre 1226, après la mort de Jean de Frescot, Nicolas, son frère, chanoine de Chartres, reprit les moulins de Ferrières, moyennant 30 muids de pension annuelle et à la charge de contribuer jusqu'à la somme de 80 livres à la construction d'un moulin à foulon dans cet endroit. Le Chapitre lui accorda, en outre, la faculté de faire construire des moulins à vent ou à chevaux dans les lieux éloignés où. les habitants sont banniers des moulins de Ferrières, et promit de substituer, après sa mort, son neveu Gauthier, chanoine, dans la jouissance desdits moulins. (Cart. 28 bis, fº 131 vº).

« Matheus Haguenon debet annis singulis reddere decem solidos pro quodam prato sito apud Torceium, ad anniversarium Symonis de Burgo-Garini. »

  • A1 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1354 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LV, A, 2).
  • A2 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1354 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LV, A, 2).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 87 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Jacobus, Drocensis archidiaconus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in omnium Salvatore. Noveritis quod Matheus Hagenon, sacramento corporaliter prestito, juravit quod ipse, singulis annis, solvet Capitulo Carnotensi decem solidos, , pro quodam prato apud Torceium sito1 ; qui decem solidi assignati sunt ad anniversarium bone memorie Simonis de Burgo-Garini, canonici Carnotensis, in ecclesia Carnotensi celebrandum..... Actum in capitulo Carnotensi, . »


1 En 1248, Nicolas de Cannes, archidiacre de Dunois, abandonna au Chapitre la terre de Torcey, qu'il avait remise en valeur à ses dépens, à la condition que les revenus en seraient appliqués à la fondation d'une messe de la Vierge qui devait être dite tous les jours à perpétuité, excepté le lundi. En 1374, le Chapitre consentit que Philippe de Talaru, doyen de Chartres, rétablît à ses frais le moulin banal de Torcey, détruit par les guerres, en affectant trois portions des profits dudit moulin à la fondation d'une messe de la Vierge qui devait être célébrée au maître-autel le vendredi de chaque semaine. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LV, A, 3 et 4.)

« Quod clerici nostri et clerici de choro sunt immunes a jurisdictione decani et subdecani. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 65 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, B[artholomeus], Carnotensis ecclesie dictus decanus, salutem in omnium Salvatore. Notum esse volumus universis quod cum decanus et subdecanus Carnotensis archidiaconatum habeant civitatis et banleuge Carnotensis, canonici tamen majoris ecclesie Carnotensis et clerici eorum et clerici chori immunes sunt a jurisdictione nostra, excepto hoc quod clerici de oratoriis sive ecclesiis suis, si quas habent infra banleugam Carnotensem, coram nobis juri starent. Servientes quoque predictorum scilicet canonicorum et clericorum chori, sicut sunt immunes a jurisdictione seculari comitis Carnotensis, ita quoque a nostra jurisdictione ecclesiastica sunt immunes. Illi autem qui justiciabiles sunt comitis de forisfactis vel contractibus suis, similiter de nostra sunt ecclesiastica jurisdictione. Datum anno Domini MºCCºXXºIIIº, mense augusto. »

« Compositio inter episcopum et archidiaconos. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, carton IX.
  • C Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 16 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, Stephanus, decanus Magdunensis, et magister Henricus, officialis Carnotensis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod cum contentio esset inter venerabilem Carnotensem episcopum ex una parte et viros venerabiles Stephanum, archidiaconum Carnotensem, G[uillelmum] Dunensem, Thomam Pissiacensem, Johannem Blesensem, Jacobum Drocensem et Hugonem Vindocinensem archidiaconos ex altera, super eo quod dictus episcopus dicebat causas matrimonii et sacrilegii ad se pertinere, et super eo quod idem episcopus dicebat duas partes honorum eorum qui decedunt intestati ad suam, tertiam vero partem ad archidiaconorum distributionem pertinere, et super eo quod idem episcopus dicebat se habere duas partes in emendis archidiaconorum, dictus episcopus, in verbo veritatis, et dicti archidiaconi, fide corporaliter prestita, promiserunt qnod dicto ordinationis nostre starent super controversiis memoratis. Nos autem, pro bono pacis, habito prudentium virorum consilio, ordinavimus in hunc modum : in primis dicimus quod si agitur ad divortium super matrimonio jam contracto, totalis causa ab initio ad episcopum pertinebit1 : alie cause matrimonii et sacrilegii archidiaconis remanebunt. Due partes bonorum eorum qui decedent intestati ad episcopi, tertia pars ad archidiaconorum distributionem pertinebunt, in eo salvo jure et libertate quod archidiaconi et episcopus ipse in servientibus et sociis suis habent. In emendis autem archidiaconorum episcopus nihil habebit, nec archidiaconi in emendis episcopi aliquid habebunt. In cujus rei testimonium, presens scriptum sigillis nostris, ad petitionem partium, fecimus sigillari. Actum 2. »


1 Dans la copie du Livre noir, une main plus moderne a ajouté en marge cette phrase : Si de sacrilegio criminaliter procedatur, cognitio ac judicium ad episcopum pertinebit.
2 L'évêque Gautier approuva ce jugement par lettres conservées en copie aux Archives d'Eure-et-Loir et transcrites dans le Livre noir, fº 17 rº. Gautier, abbé de Pontigny, puis évêque de Chartres, gouverna le diocèse de 1219 à 1235.

« Littere domini Galteri, episcopi, super admortizatione census quem vendiderunt nobis monachi Cistercienses, apud Mortfontaine. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 122 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Galterus, divina miseratione, Carnotensis ecclesie minister humilis...

Nicolas Lisesnes, chanoine de Chartres, a racheté, au nom du Chapitre, moyennant cent livres de chartrains, des moines de l'Aumône (ordre de Citeaux), le cens que ces moines avaient acheté de Marie, veuve d'Odon le Saunier, et que celle-ci tenait de Hugues des Yys, ledit cens, de cinq livres en totalité, frappant sur des terres à Saint-Maurice, Morte-fontaine et Seresville.

Actum publice in capitulo Carnotensi, anno Domini MºCCºXXº tercio1. »


1 Un autre acte, de Renaud de Mouçon, daté du jour des cal. de juillet 1207, fait connaître que le chevalier Hugues des Yys avait vendu le cens qu'il possédait sur la terre des chanoines, pro negociis duorum filiorum suorum qui crucem assumpserant propter Deum. (Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 121 rº).

Le chanoine Nicolas Le Sesne acheta encore, pour le Chapitre, par acte d'octobre 1223, moyennant trente-cinq livres de chartrains, de Robert du Tertre, Agnès, sa femme, et Renaud, son fils, la huitième partie de la grosse dîme de Poisvilliers qu'ils possédaient à titre héréditaire. Cette vente fut ratifiée et garantie par Maurice li Frans de Pratis, seigneur du fief. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. XLVII, A, 1. — Bibl. nat. de France, cart. 28 bis, fº 123 rº.)

« Quod mercerii de capitellis sunt de justicia Capituli. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 65 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Consentimus nos universi et singuli, tam persone quam canonici Carnotenses, qui ad eligendum conveneramus decanum, quod stalla merceriorum que solent esse in capitellis, collocantur in claustro, a parte meridiana, inter gradus ecclesie et majorem turrim, ita quod omnis justicia stallorum et domus in qua collocata fuerunt et ipsorum merceriorum sit Capituli, nec ille qui electus fuerit in decanum valeat reclamare1, sed in omni libertate possideantur a Capitulo in qua erant, in loco in quo sunt hodie collocata, in platea que fuit archidiaconi Milonis. Actum . »


1 Il y eut en effet de nombreuses contestations entre le Chapitre et le Doyen pour la police du cloître Notre-Dame et pour les droits qu'on pouvait y percevoir. Dans la suite, le maire de Loens intervint également comme partie dans ces débats.

Echange entre Girard de Chartres et Isabelle, sa femme, d'une part, et le Chapitre, d'autre, par lequel Girard de Chartres et sa femme cèdent et transportent, en toute propriété, au Chapitre le droit de voierie qu'ils avaient à Fontenay, Sandarville, Bennes et Afflainville, et le Chapitre s'oblige de faire payer annuellement aux donateurs, par les mains du maire de Fontenay, la somme de cent sous tournois1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XCVIII, A, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 A la même date, Girard de Chartres, père du donateur, s'engagea à observer cet échange, et de plus à le faire agréer par le seigneur féodal et par le comte et le comtesse de Chartres. En effet, Guillaume de Vieuxpont, seigneur de Courville, le ratifia en 1230 ; mais le comte de Chartres, ayant refusé de l'approuver, Girard, au mois d'octobre 1230, s'obligea à garantir et indemniser le Chapitre et ses gens de toutes poursuites qui pourraient être faites contre eux par le comte, en raison de cet échange.

« De vineis de Clauso » Beate-Marie, apud Sparras.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 115 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Hugo, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in omnium Salvatore.....

Le Chapitre loue à trente-neuf individus, par portions de trois quartiers ou d'un demi-arpent, les vignes du clos Notre-Dame situé aux Epars, sous les conditions suivantes : Le bail est fait à deux vies, celle du preneur et celle de sa femme, de son fils, ou de tel autre de ses héritiers qu'il désignera ; Chaque preneur fera les façons ordinaires aux vignes, sous les yeux du délégué du Chapitre ; Il paiera moitié du charroi des vendanges ; Les vignes seront gardées par le messier du Chapitre, mais chaque preneur payera trois deniers par quartier de vigne, pro minotis et cuppis ; Les vendanges ne pourront se faire qu'avec la permission du Chapitre, et elles ne dureront que huit jours, à moins d'autorisation ; Le vin se partagera par moitié entre le Chapitre et le vigneron, et le terceau sera fourni en commun pour les vignes qui le subissent ; Les preneurs seront tenus d'aller au pressoir que les chanoines feront construire, et, en attendant, au pressoir de Saint-Martin, à celui d'Albert Aalon, à celui de Geoffroy Pelet, ou à tout autre, suivant la volonté du délégué du Chapitre ; Les preneurs ne pourront entrer dans le clos qu'au vu du délégué du Chapitre ; Chaque preneur pourra vendre sa part avec la permission du Chapitre ; l'acquéreur jurera fidélité au Chapitre et détiendra la vigne sa vie durant ; ainsi feront les héritiers désignés pour successeurs par les preneurs actuels ; 10º Ses gands et ventes seront payés au Chapitre ; 11º Le Chapitre supportera les frais de la plus petite façon, lorsque, par misère ou infirmité, l'un des preneurs sera hors d'état d'accomplir sa tâche en totalité ; 12º En cas de résiliation du bail par l'un des preneurs ou de mauvaise culture de sa part, sur la constatation du délégué du Chapitre, la vigne et ses fruits feront retour au Chapitre ; 13º La réparation des murs du clos sera par moitié à la charge du Chapitre et du détenteur de la vigne limitrophe des endroits endommagés.

Conditiones istas se fideliter observaturos, omnes, in capitulo nostro vel coram mandato nostro, tactis sacrosanctis, juraverunt. Quod ne possit oblivione deleri, presentem paginam sigilli nostri impressione partitoque cyrographo fecimus roborari. Actum 1. »


1 Au mois de février précédent (cart. 28 bis, fº 115 vº), le Chapitre avait dégagé le clos Notre-Dame des droits de possession et de jouissance que le Doyen, le Chantre, le Sous-Doyen et le Sous-Chantre y exerçaient, en raison de leurs personnats, et il avait rendu l'équivalent à ces dignitaires dans les vignes de Reculet, de Pisseloup, des Graviers de Lèves.

Aux mois de juin et de juillet 1226 (Ib., fº 116 rº à 118 rº), le Chapitre donna, à cens perpétuel de 25 sous par quartier, à plusieurs individus, son vignoble de la Barre de Poiffonds, sous la condition, par chacun d'eux, de construire une maison sur sa portion et d'être soumis à la justice du Chapitre, qui les considèrera comme ses hôtes et les défendra comme tels.

« Littere Ludovici regis, » de protectione ecclesiæ Carnotensis.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 162.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ludovicus, Dei gracia, Francorum rex, Theobaldo Monetario ; salutem. Quoniam ecclesia Carnotensis sub nostra specialiter protectione consistit, tibi precipientes mandamus ut universas res et homines ejus, in tua statutos ballivia, custodias ac defendas ab omni gravamine et injuria, neque sustineas ipsos aliquatenus indebite molestari..... Actum apud Sanctum-Germanum-in-Laia, . »


1 Louis VIII avait déjà placé les biens et les hommes de l'église de Chartres sous la protection spéciale de ses baillis et prévôts, par lettres datées de Paris au mois de février 1223 (1224, n. st.). (Cart. 28, p. 165.)

« De pace facta inter abbatem et conventum Beati-Petri Carnotensis et Capitulum Carnotense. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 147 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Willelmus, cancellarius, Stephanus, archidiaconus, et Johannes Blesensis, archidiaconus Carnotensis, salutem in Domino. Cum inter viros venerabiles decanum et Capitulum Carnotense, ex una parte, et viros religiosos Guidonem abbatem et conventum Beati-Petri Carnotensis, ex altera, super diversis articulis dissensio multiplex haberetur, placuit partibus quod in nos compromitterent et compromissum vallarent legitime sub hac forma...... 1 Nos itaque, de utriusque partis controversiis et querelis, pro bono pacis, bona fide et de consensu partium, taliter ordinamus : Medietas decime de Illeiis, cum jure patronatus ecclesie ejusdem ville eandem medietatem decime contingentis, et quicquid spectabat vel spectaverat ibidem ad monachos, cum omnibus pertinentiis et proventibus, quod petebat Capitulum Carnotense, abbati et monasterio Sancti-Petri Carnotensis jure perpetuo remanebit, nec in hiis, nec in fructibus preterito tempore perceptis, vel in posterum percipiendis, ex eis Capitulum Carnotense aliquid de cetero poterit reclamare. Duos vero presbyteratus ecclesie de Illeiis conferent alternatim monasterium Sancti-Petri et Capitulum Carnotense, quia idem Capitulum habet et tenet ad presens, ex concessione reverendi patris G[aufridi], Dei gracia, Carnotensis episcopi, alteram medietatem ejusdem decime, cum jure patronatus eandem medietatem contingentis et quicquid ibidem olim spectaverat ad episcopatum vel episcopum Carnotensem. Ordinamus etiam ut Capitulùm Carnotense remittat et quittet abbati et monachis Sancti-Petri omne personale et reale quod in dicta medietate decime de Illeiis, vel proventibus, vel pertinenciis ejusdem medietatis decime, et jure patronatus ecclesie ejusdem ville eandem medietatem contingentis, habebat vel habere poterat Capitulum Carnotense. Preter hec ordinamus ut Capitulum Carnotense remittat, quantum in se est, abbati et monachis Sancti-Petri juramentum quod dicebat dictos abbatem et monachos sibi, de liberanda predicta decima cum jure patronatus et pertinentiis, per suas litteras obligatos. Quarum litterarum tenorem presentibus litteris duximus inserendum : ..... 2 Abbas vero et monasterium Sancti-Petri, pro procurationibus, pastillis et potu, quas procurationes idem abbas et monasterium canonicis Beate-Marie consueverant exhibere, annuatim solvent Capitulo viginti quinque libras carnotenses, videlicet xii libras , tredecim libras et sex denarios in utraque processione, pueris quos cereis contigerit et thuribulo deservire ; quas summas pecunie abbas et monachi tenebuntur suis terminis solvere Capitulo....... De querelis et controversiis quas abbas et monachi habebant contra decanum et Capitulum taliter ordinamus : Prepositure antique de Nogento, de Fontaneto, de Amiliaco, de Belsia, cum omnibus prepositurarum proventibus et redditibus, qui olim fuerunt prepositis deputati, et omnes prepositurarum pertinencie, cum omni suo emolumento et honore, Carnotensi Capitulo, integre et pacifice, in perpetuum remanebunt. Prepositure nove de Normannia, de Masengiaco, de Auversio et de Uno-Gradu, que fuerant olim precarie, cum omni emolumento et honore, novis preposituris remanebunt ; nec abbas nec monachi Sancti-Petri in preposituris antiquis, vel redditibus, seu proventibus et pertinentiis, quas Capitulum Carnotense modo habet, nec in preposituris novis que fuerunt precarie olim, vel in redditibus, seu proventibus et pertinenciis quas novi prepositi modo habent, nec in futuris preterito tempore perceptis vel percipiendis ex antiquis preposituris vel novis aliquid in posterum poterunt reclamare. Ordinamus etiam ut idem abbas et monachi remittant et quitent Capitulo et novis prepositis jus omne, si quid habebant vel habere poterant in antiquis preposituris, vel novis, vel in proventibus, vel redditibus, vel pertinentiis earumdem, vel in fructibus qui futuro tempore percipientur ex eisdem, vel qui ex eis preterito tempore sunt percepti1. Precipimus etiam partibus, in virtute prestiti sacramenti, quod ordinacioni nostre, quam pro bono pacis fecimus, assensum prebeant in presenti et eam observent inviolabiliter in futuro, et de hoc suas patentes litteras ad invicem sibi tradant. Precipimus etiam partibus quod jurent quod hanc ordinationem fideliter et firmiter observabunt, nec contra eam aliquo venire tempore per se vel per alium attemptabunt. In cujus rei memoriam et munimen, presentes litteras auctoritate sigillorum nostrorum fecimus communiri. Actum . »


3 Les religieux de Saint-Père disaient qu'ils avaient droit de toucher chaque année du Chapitre 12 livres (autant que six chanoines ensemble), sur la ferme des anciennes précaires de Normandie, de Mézangey, d'Ingré et d'Auvers, et qu'ils ne recevaient rien depuis que ces précaires avaient été converties en prévôtés, pour l'utilité commune. En conséquence, ils réclamaient du Chapitre une somme de 300 livres pour vingt-six ans au moins d'arrérages, et pour l'avenir une somme annuelle de 15 livres, qui est au moins ce que six chanoines retiraient, pour leur part, des fruits desdites précaires. (Lettres de l'abbé Guy, du mois de décembre 1222. — Cart. 28 bis, fº 154 rº.)

1 (Suivent les pouvoirs conférés aux arbitres par les parties, au mois de décembre 1222 et au mois de juin 1225.)
2 (Suivent les lettres de l'abbé Guy, nº CLII).

« De foraneitatibus. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 143 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Philippus Moreher et magister Robertus de Cuneo, canonici Carnotenses, salutem in Domino..... 1 Nos attendentès pium esse mortuis subvenire et eisdem de beneficiis ecclesie largius impartiri, statuendo decrevimus ut quandocumque aliquis de canonicis Carnotensibus decesserit, vel prebendam suam quoquo modo demiserit, facta residentia sua secundum consuetudinem ejusdem ecclesie, foraneitates illius anni de cetero, prorata sua, percipiat, sine aliquo detrimento. Si vero canonicum Carnotensem decedere vel prebendam suám quoquo modo resignare contigerit, residentia sua non perfecta, foraneitatis illius anni porcio, que ipsum contingeret si suam residentiam complevisset, ad Capitulum Carnotense, tanquam ejusdem Capituli propria, libere revertatur. Quod ut ratum et stabile..... Actum 1. »


2 Les mêmes chanoines, délégués par le Chapitre, complétèrent, au mois d'août 1227, leur première décision, en ajoutant que l'on agirait de même pour les fruits des prévôtés qui se partagent en commun, sauf 50 sous que l'on déduirait du compte du chanoine défunt pour les donner aux religieux de Saint-Jean-en-Vallée chargé de son annuel. (Cart. 28 bis, fº 144 rº.)

Les mêmes chanoines statuèrent, à la même époque, que la semaine des absents serait faite, de bonne volonté ou sur la désignation du Doyen, par un des prêtres de la partie du chœur où comptait l'absent, et fixèrent des amendes pour les récalcitrants et des distributions doubles pour les diligents chargés de ce surcroît de service. (Ib., fº 144 vº.)


1 Une contestation s'étant élevée au sein du Chapitre au sujet des fruits des prébendes des absents, l'affaire fut déléguée à l'examen desdits chanoines, qui prononcèrent comme il suit :

« Littere de decima de Sancto-Leodegario. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2715 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CV, J, 2).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres bis, fol. 140 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, officialis curie Carnotensis, salutem in Domino.....

Il résulte d'un accord passé entre le Chapitre de Chartres, d'une part, et noble dame Ragonde, Guillaume Galler, chevalier de Saint-Léger, son fils, et Geoffroy de Vieuxvicq, chevalier, son frère, d'autre part, que les dîmes de Saint-Léger appartiennent à ces derniers, à la charge de verser chaque année au Chapitre le jour de la , à Chartres, dans le lieu qui sera assigné par les matiniers alors en exercice, sept muids de froment, trois muids d'avoine et trois muids d'orge, à la mise et valeur de Loens1.

Actum in presentia nostra, anno Domini MºCCºXXºVº. »


1 En 1296, Guillaume de Péronville, de Spesonvilla, seigneur de Saint-Léger-des-Aubées, ratifia cette transaction. Le 23 novembre 1380, une sentence des Requêtes du Palais condamna Oudard de Cloyes à payer la rente convenue, et enfin, le 9 mars 1482, Jacques d'Estouteville, pour s'affranchir de cette servitude, céda au Chapitre toutes les dîmes qu'il possédait à Saint-Léger, avec la grange dîmeresse. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. CV, J, 3, 4 et 5.)

Sentence arbitrale entre Amaury1, comte de Toulouse et de Montfort, d'une part, et le Chapitre, d'autre, par laquelle il est réglé qu'Amaury, en qualité de seigneur d'Epernon, ne pourra rien prétendre sur les pailles et fourrages de la grange d'Emancé, si ce n'est cinq petites charretées d'étrain pour son lit, lors qu'il sera résidant à Epernon.

  • B Inventaire du Champ., carton CXVI, K, 3.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Amaury VI, fils aîné de Simon IV de Montfort et d'Alix de Montmorency, mort en 1241. Depuis qu'il avait succédé à son père en 1218, Amaury VI avait successivement pérdu toutes les conquêtes que Simon IV avait faites en Languedoc. Après la prise de Moissac par le jeune Raymond, comte de Toulouse, vers la fin de mars 1222, le cardinal Conrad, légat du pape, était inutilement venu en France supplier Philippe-Auguste de secourir le comte de Montfort. Dans cette extrémité, Amaury abandonna au roi Louis VIII, en février 1224, tous les droits qu'il tenait de son père sur le comté de Toulouse ; mais on voit, par cet acte, que, malgré cette cession, il prenait encore le titre de comte de Toulouse en 1225.

« De procuratione de Breval et Rouvres. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 112 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, H[ugo], divina miseratione, Beccensis monasterii minister humilis, et ejusdem loci conventus, salutem in Domino...

Il a été convenu entre ledit couvent et Gauthier, évêque de Chartres, en présence de Richard1, évêque d'Euvreux, que, lorsque ledit évêque de Chartres visiterait Bréval, il toucherait, à titre de procure,60 sous parisis, et que, lorsqu'il visiterait Rouvres, il recevrait, au même titre, quatre livres parisis ; mais qu'il ne devait faire qu'une visite par an à l'un ou l'autre lieu, et que, s'il lui arrivait de visiter Bréval et Rouvres la même année, il n'aurait rien pour sa procure.

Actum . »


1 Richard de Beauvoir ou de Saint-Léger, évêque d'Evreux de 1223 à 1236.

De octo cereis ante sanctam capsam quos debet dominus de Noers.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 99 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Milo, dominus Noeriorum, notum facio omnibus presentes litteras inspecturis quod ego dedi et concessi Deo et ecclesie Beate-Marie Carnotensi, in perpetuam elemosinam, viginti solidos turonenses, annui redditur, percipiendos in censibus meis de Noeriis ; ita videlicet quod de dictis viginti solidis fient octo cerei et expendentur super majus altare, ante sacrum scrinium beate Marie, per mandatum ebdomadarii presbyteri, in hunc modum, videlicet : , duo cerei de quinque solidis, ejusdem, duo cerei de quinque solidis, ejusdem, duo cerei de quinque solidis. Et notandum quod, per singulos annos, , jamdictos viginti solidos, propriis sumptibus et expensis, ego vel successor meus dominus Noeriorum, quicumque sit ille, mittere tenemur apud Carnotum. Actum . »

« Feodum majoris de Ungreio. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 119 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Hugo1, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, in Domino salutem.....

Hugues le Noir, maire d'Ingré, avait droit, à raison de son office, aux profits ci-après énumérés :

in granchia duos batatores, medietatem omnium palearum granchia, unum tractum ad unum equum, unam gerbam hybernagii, vel duas avene, pro potura equi, omnibus diebus quibus equus trahebat ad granchiam, medietatem omnium sedium post paleam reducendo, ultimam minam ad sedem si de illa aliquid deficeret.

D'un commun accord ces droits sont convertis en soixante sous parisis de rente et huit muids de grain, mesure d'Orléans, soit quatre muids d'avoine, trois muids de seigle et un muid de froment, ad tres ventatas.

Ledit maire possédait en fief pro quatuor charreis duos solidos, pro gallinis, percipiendis, sex denarios, et medietatem campipartagiarum in ballia sua, et in clamoribus de ballia sua viginti denarios, si tamen pro hiisdem facta fuisset emenda, et omnes jaleias venditionum in ballia sua, ita tamen quod nec de pejori nec de meliori vino, et omnes abonagios, scilicet de quolibet abonagio unum denarium, et medietatem omnium rastelagiorum pratorum, et quinquaginta arpenta terrarum ad arpentum aurelianense, tam in herbergagio quam in terris aliis et vineis, quita a tallia et corveis, salva justicia et decima numerata.

Le maire déclare qu'il tient toutes ces choses du Chapitre, qui le reçoit pour son homme et l'institue à nouveau maire d'Ingré.

Actum . »


1 Hugues de la Ferté, doyen de 1224 à 1234.

« Feodum majoris de Grandi-Husso. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 112 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Hugo, decanus, et universitas Capituli Carnotensis...

Le fief du maire de Grandhoux est ainsi composé : 1º un hébergement situé à Grandhoux-le-Vieux, libre de cens, sauf la justice des chanoines ; 2º 40 arpents, tant en noues qu'en terres arables, libres de champarts, mais sujets à une demi-dîme au profit du Chapitre (chaque arpent devant contenir 150 perches, mesure de Notre-Dame), et duos trituratores in granchia ; 3º deux deniers, pour gands, de toutes les ventes faites dans sa mairie, et deux parties de la dîme du lin et du chanvre sur toutes les censives de sadite mairie, pro servitio quod facit custodibus granchie de culcitra, de pannis lineis et de napa ; 4º une mine d'avoine, pro saccis submonendis ad mensurationes ; 5º trois deniers chaque fois qu'il conduit ou fait conduire par son sergent un charroi à la maison des chanoines ;

6º stramina, forragia, pilonem bene extractum et paleas avene bene exquisitas, ad voluntatem canonicorum, tocius granchie de Grandi-Husso1; 7º et de metis ponendis de prima duos denarios et de aliis unum denarium ; duos sextarios vini, nec de meliore nec de pejore, pro districto suo, ita tamen quod prius sit emenda dominis gagiata.

Ledit maire est tenu de relever ce fief au Chapitre chaque fois que le prévôt de Mézangey cède ou décède, cesserit vel decesserit.

Actum . »


1 Au mois de décembre 1285, Jean, sous-chantre de l'église de Chartres, acquit, au nom du Chapitre, sur Jacques, maire de Grandhoux, tous les étrains, pailles, pilons, métiyiers, etc., que celui-ci avait droit de prendre sur la grange de Grandhoux. (Inv. du Chap., C. LXXXVII, 0, 3.)

« De decima apud Joiacum quam domina Tecla obligavit Capitulo. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 118 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Garnerius, miles, notum facio universis presentes litteras inspecturis.....

Thècle, épouse de Guillaume de Chartres, seigneur de Ver, et sœur de Garnier Morhier, chevalier, et de Philippe Morhier, chanoine, engage au Chapitre, pour 80 livres parisis, toute sa dîme de Jouy, sauf celle de deux muids appartenant aux religieuses de Port-Royal. Garnier Morhier approuve cette obligation et la garantit comme seigneur du fief.

Datum 1. »


1 Trois titres qui suivent celui-ci, dans le Livre des Priviléges (fos 118 rº et vº), nous apprennent que l'emprunt de 80 livres fait par Thècle au Chapitre avait pour but de rembourser les religieux de l'abbaye des Vaux-de-Cernay de pareille somme qu'elle leur devait.

Le Cartulaire des Vaux-de-Cernay donne plusieurs actes qui constatent les libéralités faites par les frères Morhier envers cette abbaye en 1209, 1211, 1215 et 1226 (p. 179, 183, 196, 258). Ces titres ne parlent pas de Thècle, quoique l'un d'eux mentionne deux autres sœurs des Morhier : Hélissende, femme de Simon de Pinçon, et Elisabeth, femme de Robert Mauvoisin.

« Hec est carta clausarii. »

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 22.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 11 r°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 31 v°.
  • a Guérard, Cart. de Saint-Père, prolég., p. LXXVII.
  • b E. de Lépinois, Hist. de Chartres, tome I, p. 494.
  • c Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après c.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Galterus, divina permissione, Carnotensis ecclesie minister humilis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod clausarius noster1, quicumque sit, habet precium duorum hominum, singulis diebus, quando operarii sunt in vineis clausi nostri ; habet etiam, usque ad finem vindemiarum clausi, in unaquaque septimana, viginti et i panes, xiiii nigros et vii albos, et famulus ipsius clausarii habet convenientem traditionem de curia nostra, de pane et vino et coquina. Post finem vero vindemiarum clausi, habet idem clausarius quatuordecim panes, in qualibet septimana, , videlicet vii albos et vii nigros : Quando vero episcopus in villa est, habet idem clausarius, sive operarii sint in vineis sive non, traditionem suam de vino et coquina. Preterea habet idem clausarius si episcopus sit in villa, in festis annualibus, videlicet , , , , et , et in Dedicatione ecclesie Carnotensis, et in carniprevio, duplicem traditionem de curia, de vino et coquina, et duos panes albos, in quolibet dierum supradictorum, et unam gallinam, in carniprevio. Si vero episcopus diebus supradictis non sit in villa, habet idem clausarius solummodo simplicem traditionem de curia, de vino et coquina, et insuper duos panes albos et unam gallinam in carniprevio. Preterea habet idem clausarius, in vindemiis clausi, iii modios vini, ubicumque eos capere voluerit ; habet et mortuum nemus vinearum, exceptis charneriis et perticis et grossis lignis pressorii lacerati. Habet etiam idem clausarius in unoquoque anno, in tempore vindemiarum, de curia, unum sextarium pisorum et iiiiº minotos racemorum. Habet etiam dictus clausarius, in quolibet anno, , xviii sextarios annone ad mensuram et valorem Loenii. Tenetur autem clausarius conducere operarios in quolibet tempore quo apparet, et usque ad vindemias clausi ponit clausarius unum hominem ad custodiendum vineas, qui habet simplicem traditionem de curia, de pane et vino et coquina. In cujus rei testimonium et munimen, presentes litteras fecimus conscribi et sigilli nostri munimine roborari. Actum . »


1 Au mois d'août 1322, Jean de Billy, dit Demoiseau, acquit, moyennant 200 livres livres tournois, sur Nicolas Buttin, le fief du Clos de l'Evêque, consistant en trente-trois setiers de blé, un setier de pois, deux muids de vin, le tout de rente, à prendre sur l'évêque de Chartres. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. XXI, 24.) En 1670, Mgr de Neufville racheta ce fief, moyennant 4,000 livres.

« De lampade Willelmi de Miliaco, militis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 114 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego dominus de Miliaco1, miles, notum facio.......

Il donne à l'église de Chartres 40 livres de chartrains pour l'entretien d'une lampe à perpétuité, super priorem januam introitus chori ejusdem ecclesie ; ledit argent payable en deux termes, le et le .

Et de hoc insuper dedi plegios sua fide astrictos Goslenum de Leugis, Johannem de Leugis, fratres meos, et Symonem de Gaseranno, milites..... Actum . »


1 Guillaume de Milly, sans doute beau-frère, et non frère de Goslin et Jean de Lèves, figure comme donateur dans une charte de l'abbaye de Saint-Père, datée de juin 1218. (Cart. de Saint-Père, p. 681.)

« De l solidis redditus in claustro, ad anniversarium Odonis prepositi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 134 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Stephanus, archidiaconus, et magister Henricus, frater ejus, canonicus Carnotensis, salutem in Domino...

Ils reconnaissent devoir, sur leurs grandes maisons du cloître,50 sous de rente, applicables chaque année à l'anniversaire du prévôt Odon, et dix livres de chartrains, à convertir en acquisitions, pour l'anniversaire de la mère de maître Guy.

Actum anno Domini MºCCºXXVIº, mense augusto. »

« De procuratione quam habet episcopus in prioratu de Mereleio. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 5 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 15).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 126 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Frater Raginaldus, Dei miseratione, abbas Sancti-Karileffi, totusque conventus ejusdem loci.....

Ils conviennent avec Gautier, évêque de Chartres, que le droit de procuration exigible par ledit évêque lorsqu'il visitera le prieuré de Melereio, près de Montmirail, sera de cent sous.

Actum anno Domini MºCCºXXº sexto, mense augusto. »

« De decima Symonis de Huxo, militis, ad anniversarium Ernaudi Foalle. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privrilèges, fol. 90 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Magister Galterus, officialis curie Carnotensis....

Simon de Huxo, chevalier, et Mathilde, sa femme, engagent au Chapitre, pour soixante livres parisis, toute la dîme qu'ils possèdent dans la paroisse de Bleury, de Blure1, et Guérin de Bosco,chevalier, seigneur du fief, garanti la dite dîme au Chapitre.

Actum . »


1 En 1240, Pierre de Bordeaux, chanoine, acquit, sur Guillaume de Sainville et sa femme, toute la dîme qu'ils possédaient à Bleury, en la mouvance féodale de la dame veuve de Craon, vidamesse de Chartres, avec clause de réversion au Chapitre après la mort dudit de Bordeaux. En juin 1249, Mathilde, veuve de Simon de Houx, vendit au Chapitre toutes les dîmes de grain et de vin qu'elle possédait à Bleury, un demi-arpent de pré et cinq sous de cens sur un autre demi-arpent de pré, aussi assis à Bleury. En 1285, le Chapitre acquit de Gervais Champelin, écuyer, et de sa femme, toutes les dîmes qu'ils possédaient dans les paroisses de Bleury et de Saint-Symphorien ; le produit fut destiné à la fondation de l'anniversaire de Guillaume de Bray, cardinal. En 1291, ces dîmes furent amorties par le seigneur d'Eclimont. La possession des dîmes de Bleury fut la source de nombreux procès entre le Chapitre d'une part, l'abbaye de Saint-Jean et le curé de Bleury, d'autre ; et, à la suite de ces discussions, intervint, le 19 mai 1530, une transaction, renouvelée en 1573, 1578 et 1666, aux termes de laquelle le Chapitre devait percevoir la moitié des dîmes, l'abbaye de Saint-Jean un quart et le curé un autre quart. (Inv. du Chap., C. XXXII bis, C, 1, 2, 3, 4, 5 et 14.)

Transaction entre le Chapitre et Denis, curé de Berchères-la-Maingot, par laquelle le curé abandonne au Chapitre toutes les dîmes novales de la paroisse1, en compensation desquelles le Chapitre lui assigne, sur sa grange de Berchères, 4 setiers de blé et autant d'avoine, de revenu annuel.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1241, le Chapitre acquit sur Guérin, hôte dudit Chapitre à Berchères-la-Maingot, moyennant 60 livres, trois muids et demi de terre labourable qu'il possédait à Berchères. La même année, le Chapitre acquit d'Etienne de Poisvilliers trois muids de terre au même lieu. En janvier 1259, Geoffroy Aiguillon et sa femme vendirent au Chapitre, moyennant 400 livres, toute la dîme qu'ils possédaient à Berchères-la-Maingot, tenue en fief du comte de Chartres. Enfin, en 1317, Yvard de la Rue, au nom de Simon de Menou, chevalier, céda au Chapitre, toutes les avoines et gélines que ce seigneur percevait chaque année en la paroisse de Berchères. (Inv. du Chap., C. LXXXV, A, 2, 3 et 5.)

« Quod Philippus de Alneto, miles, obligavit Capitulo medietatem decime sue de Monasteriis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 125 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Johannes de Monasteriis, miles.....

Noble homme Philippe de Alneto, chevalier, a obligé au Chapitre, pour 80 livres tournois qu'il reconnaît avoir reçu, la moitié de toute la dîme qu'il possédait à Moutiers : ledit Philippe pourra racheter cette dîme à sa volonté, de mars en mars, moyennant le remboursement de l'argent prêté. Tant que le Chapitre conservera la moitié de ladite dîme, il se chargera d'amodier la dîme tout entière,

ita quod, si infra octo dies postquam eam tradiderit invenire poterit aliquem qui plus unum modium ex ea dare voluerit, ipse eam habebit.

Jean de Moutiers, seigneur du fief, approuve et garantit cet engagement.

Actum anno Domini MºCCºXXºVIº, mense januario1. »


1 Deux autres actes du même mois, l'un de Philippe d'Aunay, en personne, l'autre de l'official de Chartres, constatent le même engagement. Ce dernier renferme la phrase suivante : Idem Philippus, et Ansellus, miles, frater ejus, fidei interpositione firmaverunt ; accomodavit etiam idem Philippus granchiam suam de Monasteriis, ad reponendum in ea messes ipsius decime quamdiu Capitulum eam in manu sua tenebit. (Cart. 28 bis, fº 125 vº.)

Quelques années après, le Chapitre engagea la dîme de Moutiers à Jean de Limignon, écuyer, avec faculté d'y rentrer, et, en 1269, Renaud, archidiacre de Beauce en l'église d'Orléans, l'acquit de ce seigneur, en même temps que celle de Prasville, produisant ensemble six muids de grain tant blé qu'avoine. Dans la suite, Renaud donna de nouveau cette dime à l'église de Chartres. (Inv. du Chap., C. CVI, C, 1 et F, 3.)

« De quitacione furni de vico Vasellorum et processionibus apud Sanctum-Johannem. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 705 (ancienne cote : fonds de l'abbaye de Saint-Jean, H 1).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privrilèges, fol. 141 v°.
  • C Copie du XVe siècle sur parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 705. (ancienne cote : fonds du chapitre).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Garinus, abbas, et conventus Beati-Johannis-de-Valleia Carnotensis, salutem in Domino. Cum, ex pia antecessorum nostrorum devotione, processio ecclesie Beate-Marie Carnotensis ad ecclesiam nostram accedens, procurationem, , et potum cum chenetellis, , sine contradicione, perciperet, quia in dicte procurationis et potus et chenetellorum, ob turbarum instantiam, nobis importune pluries et dampnose, sibi etiam inhoneste res fieri videbatur, decanus et Capitulum ejusdem ecclesie, ad fugam discordie et mutue affectionis custodiam et evitanda prorsus incommoda, predictam procurationem, potum et chenetellos nobis in perpetuum quitaverunt, processione Beate-Marie Carnotensis ad ecclesiam nostram, more solito, prefatis diebus nichilominus accedente, salvis tamen in utraque processione sex denariis puerorum quos in missa contigerit cereis et thuribulo deservire. Preterea cum decanus et Capitulum Carnotense ad communitatem suam, ob ipsorum communem utilitatem, redegissent quarteria sua prebendalia, in quibus jus habere videbamur, ratione annualium ex obitu canonicorum Carnotensium ad nos pertinentium, ipsi, indempnitati nostre necnon et honestati proprie consulentes, concesserunt nobis, in hujus rei recompensationem, quadraginta solidos annui redditus, annuatim, , de sua camera persolvendos. Nos autem dictis decano et Capitulo Carnotensi, super his et aliis pluribus beneficiis merito non ingrati, in recompensationem dictorum beneficiorum, furnum quem habebamus in vico Vassalorum, nobis non multum utilem, sibi vero plurimum necessarium, concessimus, dedimus et quitavimus, ab eisdem, in perpetuum, quiete et pacifice possidendum. In cujus rei robur, testimonium et munimen, ad peticionem ipsorum, presentes litteras fecimus conscribi et sigillorum nostrorum munimine roborari. Actum Carnoti, . »

Acquêt fait par le Chapitre sur Yves de Magny et sa femme, de toute la dîme qu'ils possédaient dans la paroisse de Blandainville1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXVII, D, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1238, le Chapitre acquit de même, de Nicolas Pucelme et Escorfaud de Blandainville et leurs femmes, les portions de dîmes qu'ils possédaient audit lieu. De 1260 à 1263, Philippe de Porte-Morard, chanoine, compléta cette acquisition des dîmes de Blandainville par des achats faits sur différents particuliers. Ces dîmes furent contestées au Chapitre par le chapelain de la chapelle de Saint-Barthélemy d'Illiers : une transaction du 15 juillet 1625 régla que les deux parties adverses les partageraient par moitié. (Inv. du Chap., C. LXXXVII, D, 1, 2 et 3.)

Sentence du bailli de Chartres, condamnant Hugues d'Ivry, chevalier, qui avait tué un homme de corps du Chapitre, à faire amende honorable et à payer quelques sommes d'argent pour l'expiation de son crime.

  • B Inventaire du Chapitre, carton X, F, 9.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« De decima et terragio Juvenis-Fontinelle. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, magister Robertus, officialis curie Carnotensis, in Domino salutem.

Geoffroy de Drouy, de Droy, chevalier, et Nicolas de Frescot, chanoine de Chartres, étant en contestation pour les dîmes de la paroisse de la Nouvelle-Fontenelle, Juvenis-Fontinelle, un accord est intervenu entre eux, par lequel il a été réglé que la dîme et le terrage de cette paroisse seront à l'avenir communs audit Geoffroy de Drouy et au chanoine qui possèdera la précaire de la Fontenelle.

Actum . »

De eis quæ Ursio de Mellayo ab episcopo Carnotensi tenet.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 11.
  • C Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 9.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ego Ursio de Melleyo1, dominus Fractivallis, omnibus notum facio quod cum reverendus pater et dominus meus ligius Galterus, Dei gratia, Carnotensis episcopus, post homagium a me sibi factum, per longum tempus et pluries requisisset ut feodum quod ab ipso tenebam, de casamento Carnotensis ecclesie, eidem aperte dicerem et expresse declararem, attendens in corde meo quod, salva fidelitate mea, illud ei non poteram denegare, immo de jure et consuetudine regni Francorum tenebar hoc facere requisitus, mecum sepius deliberavi et ab antiquis hominibus ballivis et fidelibus meis diligenter inquisivi, et scripta antecessorum meorum et mea revolvi et relegere feci, et secundum quod ex premissis omnibus elicere potui, feodum quod ab ipso teneo et antecessores mei ab episcopis Carnotensibus predecessoribus suis tenuerunt, ita declaravi et declaro. In primis igitur dico me tenere ab episcopo Carnotensi, in civitate Carnotensi, quicquid teneo vel alii tenent a me in loco qui dicitur Turris-Nevelonis, ubi fuit domus propria antecessorum meorum, et Furnum-Nevelonis ibidem prope situm, et quicquid juris et justicie habeo in dictis locis et in feodis et censivis que teneo et alii tenent et tenere debent a me in civitate et banleuga Carnotensi. Item medietatem omnium reddituum, justiciarum, feodorum que teneo et a me tenentur in Cambio et cambitoribus, in Moneta et monetariis, in justicia falsariorum et quarumlibet aliarum rerum ad hec omnia pertinentium, hoc addito quod partem illam quam habeo de monetagio teneo totam ab episcopo Carnotensi. Item Mellaium castrum, cum omnibus pertinentiis suis, jure, justicia, feodis et aliis omnibus, excepto pedagio, ad dictum castrum pertinentibus. Item ab eodem episcopo teneo feoda que a me tenent et tenere debent nobiles viri domini de Galardone, de Mestenone, de Bello-Monte, de Lanereyo, de Monte-Lecardi. Item teneo ab eodem episcopo feoda que a me tenent et tenere debent Evrardus de Levevilla, Guillelmus de Carnoto, Guillelmus Aguillon, Odo de Branderon Odo de Brunel, Pollinus de Mellayo, Henricus de Chaverneio, Guillelmus de Berou, Guillelmus de Theovilla, Nevelo de la Guerche, Johannes Ruffus, excepto eo quod a me tenet dictus Johannes apud Novum-Vicum et Lucum-Gaudrici. Teneo et ad eodem episcopo quicquid teneo et a me tenetur de feodo quod dicitur feodum Godechardi, de quo videlicet feodo vavassores habent justiciam suam, ubicumque sita sint. Et forsan plura alia teneo ab episcopo ipso, de quibus ad presens non recolo ; que, si ad memoriam reduxero, quam citius commode potero, eidem vel successoribus suis declarabo. Ne vero, instinctu Dyaboli aut alicujus prava suggestione, jura beatissime Virginis et gloriose genitricis Dei Marie, domine Carnotensis et tocius orbis, possent in posterum, per me aut heredes et successores meos, in aliquo minui aut perverti, in testimonium hujus declarationis seu recognitionis a me, multa et magna deliberatione prehabita, facte, presentem cartam conscribi feci, et sigillo meo manu propria consignavi, rogans karissimum dominum meum, Dei gratia, illustrem Francorum regem, Ludovicum, de cujus regalibus sunt omnia supradicta, quatinus, ad majorem hujus declarationis seu recognitionis firmitatem, robur et munimen, litteras suas patentes hujus rei seriem continentes domino Carnotensi episcopo conferre dignetur, regie majestatis sigilli caractere consignatas2. Actum . »


1 Voir ci-dessus, p. 33, note 4.
2 Louis IX confirma en effet cette reconnaissance par lettres datées de Melum, au mois d'août 1229.

Sentence arbitrale de compromis par laquelle Amaury, seigneur de Maintenon, est condamné de détruire les chaussées qu'il avait fait construire au lieu dit Houdrepont et ailleurs, portant préjudice au Chapitre et à ses hôtes.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXVI, M, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Quod nos commodamus fratribus Minoribus locum ad manendum, et ipsi tenentur servare interdicta. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 702 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton IX, Q, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Nos fratres Minores supplicamus humiliter Capitulo Carnotensi ut, pietate Dei, nobis accomodet locum ad manendum in civitate Carnotensi et concedat nobis de gratia speciali licentiam celebrandi divina. Et ne ecclesia Carnotensis per moram nostram ledatur in aliquo, promittimus quod nichil proprietatis, nichil juris vendicabimus nobis in loco supradicto, immo tanquam hospites et peregrini ibi morantes, manebimus ibi quantum placuerit Capitulo supradicto, et quando dixerit nobis quod recedamus sine omni contraditione recedemus. Promittimus etiam quod licentia celebrandi divina, quam habemus a Capitulo, non utemur nisi quantum et quomodo placuerit ipsi Capitulo : inviolabiliter etiam servabimus interdicta Capituli sepedicti. Promittimus etiam quod nullo privilegio impetrato vel impetrando utemur contra ecclesiam Carnotensem, nec aliquid attemptabimus contra jura ipsius Promittimus et similiter quod nullas oblationes recipiemus ad altare, et si contingat aliquo casu aliquam oblationem recipi ad altare, illa oblatio dabitur sacerdoti in cujus parrocia sumus ; et si contingat, quod Deus avertat, quod non observemus omnia supradicta, nisi resipiscamus, expellat nos Capitulum jamdictum de loco quem nobis accommodavit et auferat nobis licentiam observandi. Et ut hoc scriptum robur optineat firmitatis, ipsum communi sigillo fratrum Minorum de Francia roboravimus. Acta sunt hec . »

« Littere de cereo ante corpus Domini deputato. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1460 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton V, J, 6 et LXVII, B, 14).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Galterus, Dei gratia, Carnotensis episcopus, omnibus presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Cum dilectus filius Milo, Carnotensis ecclesie capicerius et sacerdos, ex devotione speciali, propter excellentiam tante rei, cereum continue, nocte dieque, ardentem deputasset in ecclesia Carnotensi, supplicavit humiliter et devote nobis et Capitulo Carnotensi quatinus statuere dignaremur quod quicumque pro tempore futurus esset Carnotensis capicerius de predicto cereo servire predicto modo in perpetuum teneretur. Nos igitur, attendentes capiceriam Carnotensem, que satis habundat, ex hoc nullatemus onerari, sed potius honorari, pro tanti reverentia sacramenti, pie peticioni prefati capicerii benigno concurrentes assensu, volente, approbante et expresse consenciente Capitulo Carnotensi, cum eodem publice statuimus ut quicumque de cetero fuerit capicerius ecclesie Carnotensis de prefato cereo ante corpus Domini servire predicto modo in perpetuum teneatur, et ad idem servitium fideliter toto suo tempore peragendum dictus Milo capicerius, coram nobis presens in ipso capitulo, Capitulo se astrinxit. Erit autem iste cereus ejusdem ponderis et valoris cum cereis qui super altare beate Virginis ante sacrum ipsius scrinium accenduntur, et semper renovabitur quociens eosdem cereos contigerit renovari. In cujus rei testimonium et firmitatem perpetuam, presentes litteras sigilli nostri munimine roboratas, ad petitionem dicti capicerii, dedimus Capitulo Carnotensi. Actum . »

De augmento matutinalium officiorum.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Hugo, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, salutem in omnium Salvatore. Ad uniuscujusque noticiam scripto presenti volumus pervenire quod nos, die lune proxima , tractu habito diligenti, ad meliorationem servicii nostre ecclesie et profectum, ordinavimus solemniter in capitulo et concordi statuimus voluntate quod nummi de vino decime nostre, ad communes usus Capituli pertinentes, in usum cederent et augmentum matutinalium officiorum, hoc adjecto quod canonici qui interfuerint majoribus Matutinis et non permanserint ad matutinalia officia beate Marie, pariterque fidelium defunctorum, quandocumque contigerit illa vel eorum alterum post majores Matutinas in ecclesia celebrari, parte careant tercia partis sue de stipendiis ad matutinalia officia pro tempore deputatis. Quod ut ratum et stabile perseveret, presentes litteras inde notari fecimus et sigilli nostri caractere roborari. Actum die predicta, . »

« Juramentum quod tenetur facere quilibet novus prior fratrum Predicatorum in sua prima receptione. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privrilèges, p. 140.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, frater Jordanus, ordinis Predicatorum servus inutilis, salutem in Domino.

Il déclare approuver et reconnaître comme règle la promesse faite envers le Chapitre de Chartres, par l'assemblée provinciale de l'ordre tenue à Lille le sous la présidence du frère Pierre, d'obliger chaque nouveau prieur de la maison de Chartres à prononcer, dans le lieu capitulaire de Notre-Dame, une main sur l'évangile et l'autre sur sa poitrine, le serment dont l'analyse suit :

quod interdicta eorum servabit et in domo sua servari faciet sicut servabuntur in banleuga, ita quod divina celebrabuntur voce submissa, campanis non pulsatis, januis clausis, excommunicatis et interdictis exclusis tam a divina quam a cimiterii sepultura ; quod nec per se, nec per alium, privilegium vel indulgentiam que sunt contra jura, libertates et consuetudines approbatas ecclesie Carnotensis impetrabit ; quod non jam impetratis, vel postea impetrandis ab ordine, vel a quocumque alio sibi concessis, apud eos vel contra eos utetur, in hiis videlicet que consuetudinibus approbatis et libertatibus ecclesie obviabunt1...... Hanc promissionem, ut dictum est, ego frater Jordanus confirmo, insuper et ratam habens, gratam et firman ac stabilem promissionem quam frater Nicholaus, prior domus nostre Carnotensis, et fratres ejusdem loci fecerunt sepedicto Capitulo Carnotensi, videlicet : quod, in censiva, seu vendis, aut terra, vel justicia eorum, seu aliorum locorum ad ecclesiam Carnotensem pertinentium, sine consensu ipsorum, et licencia petita prius et optenta circa non minus quindecim dierum termino a jamdicto Capitulo, ad tractandum de hoc specialiter assignato, nichil amplius preter mobilia poterunt acquirere vel habere. Nos igitur, pro conservanda amicicia eorumdem dominorum et amicorum nostrorum, venerabilis viri Hugonis2, decani, et tocius sepedicti Capituli Carnotensis, hec omnia premissa concedimus, volumus et confirmamus. In quorum robur et testimonium, patentes has litteras dedimus, sigilli nostri munimine roboratas. Actum anno Domini MºCCºXXXº secundo. »


1 En 1270, le Chapitre fit une monition, sous peine d'excommunication, aux frères Mineurs de Châteaudun, d'observer l'interdit et de ne point admettre aux sacrements ni à la sépulture, les gens du comte de Blois excommuniés par le Chapitre. — En 1274, les frères Prêcheurs de Blois firent serment de garder les interdits mis par le Chapitre à Blois. — En 1299, le général des Cordeliers s'engagea à faire observer par ses religieux les interdits du Chapitre, dans la ville et banlieue de Chartres, nonobstant les priviléges de leur ordre. (Invent. du Chap., C. XXI, A, 7, 9 et 12.)
2 Hugues de la Ferté fut un des principaux bienfaiteurs des Jacobins nouvellement établis à Chartres.

« Quod Ebrardus, major de Benis, vendidit quicquid habebat in terra Tironii apud Romigne. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1664 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, N, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Maheus, subdecanus Carnotensis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod Ebrardus, major de Benis, quicquid juris in terra monachorum de Tyrone, sita apud Rommingne, occasione numerationis1 vel alio jure, se habere dicebat si aliquid habebat, vendidit coram nobis Radulpho, decano de Braioto2, pro sexaginta solidis carnotensibus........ Actum »


1 Il faut entendre par numeratio le droit de champart, de numerator, qui signifie champarteur, parce que celui qui exerçait cet emploi comptait les gerbes qu'il avait à prendre sur les terres d'autrui.
2 Au mois d'avril 1236, le même Raoul, doyen de Brou, au nom du chapitre de Saint-André de Châteaudun, fit un accord avec Pierre, maire de Gardais, major de Guardees, Ledgarde, sa femme, Guérin, Robin, Guillot et Marguerite, ses enfants, au sujet de deux parties d'une dîme sise à Bennes, apud Benes ; accord par lequel cette dîme est adjugée à Raoul, sous la condition d'en laisser jouir pendant deux ans le maire de Gardais et de lui payer 25 livres tournois. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXXXIV bis, A, 2.)

« De servis, » qui ecclesiæ Carnotensi debita servitia denegant exhibere.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 128.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Gregorius episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio magistro Willelmo, archidiacono Verzenensi, Bituricensis diocesis, salutem et apostolicam benedictionem. Dilectorum filiorum decani et Capituli ecclesie Carnotensis recepimus questionem quod, cum ipsi habeant plures servos, iidem, maliciose se ab eorum serviciis subtrahentes, debita eis servicia denegant exhibere, nisi per duellum convinci valeant ab eisdem. Cum igitur monomachia sit sacris canonibus interdicta, discretioni tue per apostolica scripta mandamus quatinus, si dicti decanus et Capitulum per testes vel alias probationes legitimas de jure suo docuerint in hac parte, servos ipsos ad debita eis servicia exhibenda, monitione premissa, per censuram ecclesiasticam, appellatione remota, compellas, contraria duelli consuetudine non obstante. Datum Laterani, . »

Testamentum Galterii, Carnotensis episcopi.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2 (ancienne cote : fonds de la fabrique de Saint-Maurice, B, 9).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Galterus, permissione divina, Carnotensis ecclesie minister humilis, salutem in Domino. Notum fieri volumus quod nos, considerata hujus vite incertitudine, volentes nobis in futurum precavere, dum adhuc essemus in bono statu, de mobilibus nostris taliter duximus ordinandum et disponendum. Volumus igitur et precipimus ut omnia mobilia nostra, ubicumque sint, tam in blado quam in vino, quam etiam in equis, vasis argenteis, anulis et rebus aliis quibuslibet, vendantur per manum executorum nostrorum qui inferius nominabuntur, et omnia debita nostra que debemus ante omnia persolvantur. Debita autem que debemus sunt hec : illustri domine Blanche, Francie regine, mille libre turonenses, quarum medietas et alias medietas ad Ascensionem Domini proximo venturam est persolvenda ; abbati de Strata sexcente libre parisienses ibi persolvende ubi ipse novit quia eas habueramus per manum ipsius ; abbati Bonevallensi centum et quinquaginta libre turonenses ; abbati Sancti-Launomari Blesensis ducente libre parisienses ; abbati Sancti-Petri Carnotensis centum libre parisienses. Ducente libre parisienses quas habuimus a Johanne, burgensi de Medonta, distribuantur equaliter hiis piis locis, scilicet fratribus Predicatoribus Sancti-Jacobi, fratribus Minoribus, monialibus de Aqua, infirmis de Banleuga et mulieribus conversis que Filie-Dei nominantur Carnotenses. Item octoginta libre parisienses quas habuimus a dicto Johanne, burgensi de Medonta, altera vice, dentur monialibus de Aqua. Item ducente libre turonenses quas habuimus aliquando a domina Regina, cum essemus cum ipsa et cum domino Rege in Britannia1, et multa expendissemus, persolvantur eidem, si eas habere voluerit, quod non credimus ; aliqui tamen de executoribus nostris accedant ad ipsam et loquantur super hoc cum eadem. Item census quos acquisivimus et emimus a Vicedomino Carnotensi intra villam Carnotensem, damus et dimittimus ecclesie Carnotensi in perpetuum habendas, pro anniversario nostro singulis annis in perpetuum faciendo, ita quod quilibet clericus chori qui interfuerit eidem anniversario habeat sex denarios et matricularii simul quinque solidos ; totum residuum usque ad summam centum solidorum distribuetur canonicis qui anniversario nostro intererunt, ita quod medietas distribuatur illis qui vigiliis intererunt et medietas illis qui misse intererunt. Quos census si episcopus habere voluerit et dictos centum solidos in anniversario nostro persolvere modo supradicto, habeat eos cum vendis et omni alio jure ; quod si eos episcopus habere noluerit, habeat eos Capitulum in totum cum vendis et omni alio jure, ita dumtaxat quod totum distribuatur in anniversario nostro modo supradicto2. Item relicte Stephani de Nicochet debemus lx libras carnotenses ; ecclesie Columbensi centum libras parisienses, quas habuimus per manum Odolrici, quondam cellarii ejusdem loci, cum adhuc esset cellarius ; et lxx libras eidem ecclesie ex alia parte quas habuimus per manum abbatis ejusdem loci ; item capicerio Carnotensi xxv libras turonenses ; et alia omnia minuta debita que frater Hugo novit ubi debemus persolvantur. Et volumus ut fratri Hugoni super hiis et omnibus aliis, quecumque spectant ad negotia nostra, credatur indubitanter tamquam nobis, utpote qui est vir religiosus et in omni veritate et fidelitate probatissimus. Item magistro Reginaldo Carum-Témpus, l libras turonenses. Item l libre turonenses, quas quondam habuimus de intestatis, volumus ut distribuantur pauperibus et piis locis nostre diocesis. Item volumus ut si de mobilibus nostris, post solutionem debitorum nostrorum, superfuerit, centum libre turonenses dentur in subsidium Terre-Sancte, et centum libre turonenses ecclesie Pontiniacensi ; totum vero residuum mobilium nostrorum quicquid remanserit distribuatur, per manus executorum nostrorum, piis locis et pauperibus ubi melius viderint faciendum. Quod si de mobilibus nostris omnia debita nostra non potuerint persolvi sufficienter, volumus et precipimus ut etiam capelle nostre vendantur et plena debitorum solutio fiat ; si vero absque earum venditione debita possint persolvi, capelle nostre dentur hiis locis : ecclesie Carnotensi detur capella nostra de baldequino antiquo, casula scilicet, dalmatica et tunica, insuper et mitra nostra et baculus sive crocia ; ecclesie Pruliacensi, in qua nobis elegimus sepulturam, dentur dalmatica et tunica de baldequino novo, et casula de melioribus casulis nostris ; deinde ecclesie Fontis-Johannis, Elemosine Cisterciensi, Pontiniacensi, Bonevallensi, detur unicuique earum capella una, i casula cum dalmatica et tunica. De gentibus et familia nostra qui nobis servierunt, dimittimus super fratrem Hugonem qui eos melius novit, ut ad ipsius arbitrium, quibus et quantum sit dandum, detur. Executores autem hujus testamenti et ordinationis nostre, per quorum manus et prudentiam hec omnia, sicut hic sunt expressa, diligenter et fideliter compleantur, esse volumus et constituimus viros venerabiles et amicos nostros Pruliacensem, Elemosine Cisterciensis et de Strata abbates, ordinis Cisterciensis, Stephanum3, archidiaconum, vel Henricum4, fratrem ejus, archidiaconum Blesensem, et Matheum, subdecanum Carnotensem, et fratrem Hugonem, conversum Vallium-Sarnaii, procuratorem domus et negotiorum. Ut autem hec firma habeantur et rata, conscribi fecimus diligenter et sigillo nostro5 roborari. Actum . »


1 Gautier, évêque de Chartres, fit partie, en 1230, de la cour d'Ancenis qui condamna par contumace Pierre Mauclerc, duc de Bretagne.
2 Par un acte en date du 10 décembre de la même année, Gautier fit un don spécial, pour son anniversaire, de ce cens acquis par lui du Vidame de Chartres. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXVII, B, 15.)
3 Etienne de Grez, d'abord grand archidiacre, puis doyen du Chapitre (1236-1245). Son obit est inscrit au Nécrologe de Notre-Dame à la date du 5 des calendes de mars.
4 Henri de Grez, d'abord archidiacre de Blois, puis évêque de Chartres (1244-1247).
5 Le sceau attaché primitivement à cette charte est en grande partie détruit. Nous en donnons la description d'après un autre exemplaire. Grand sceau ogival en cire jaune, représentant un prélat debout et bénissant. Légende : + Sigillum Galteri Dei gra. Carnotensis episcopi. Au contre sceau, la Vierge tenant l'enfant Jésus. Légende : Ave Maria gratia plena. Ce sceau a été gravé dans l'atlas du Cartulaire des Vaux-de-Cernay, planche XII, nº 3.

Acquêt fait par le Chapitre sur Robert de Poisvilliers et sa femme de la huitième portion de toute la dîme, tant grosse que menue, de Jouy1, dont le Chapitre possédait déjà la moitié.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXV, D, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Garnier Morhier, écuyer, seigneur féodal, amortit cet acquêt en cette même année, ainsi qu'un autre acquêt, fait également en 1237 par le Chapitre, sur Geoffroy et Philippe de Challet, de toutes les dîmes grosses et menues, tant en blé qu'en vin, qu'ils possédaient en la paroisse de Jouy, avec les fourrages et chantelages. En 1248, Pierre de Bordeaux, archidiacre de Vendôme, acheta de Simon de Tiverval, chevalier, toute la part et portion qu'il possédait en la dîme de Jouy. Le même, en 1257, acquit de Guillaume, fils de Geoffroy du Breuil, quatre setiers de blé et six deniers de rente, qu'il avait à prendre à Jouy, ainsi que les fourrages, pailles, vesses, pois, fèves, qui lui appartenaient en ce lieu. Enfin, en décembre 1271, le Chapitre acheta de Robert Taupin, chevalier, toutes les dîmes, tant blé, avoine, que pois et fèves, qu'il avait à Jouy et autres lieux, relevant du fief de Thibault de Poisvilliers. (Inv. du Chap. ; C. LXXXV, D, 2, 3, 5, 7 et 8.)

« Gregorii, quod possit episcopus contra exequtores male exequentes voluntatem decedentium procedere. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 5 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 16).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Gregorius, episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri episcopo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Ex parte tua nobis extitit intimatum quod quamplures executores testamentorum decedentium tue diocesis, commodis propriis intendendo, ea minus fideliter exequentes, bona que isdem decedentes mandant per manus ipsorum piis usibus erogari, in usus proprios et illicitos convertere sepius non verentur, in sue salutis dispendium et scandalum plurimorum. Licet enim ex officio tuo possis procedere contra tales, quia tamen plus timeri solet quod specialiter indulgetur quam quod generali concluditur sponsione, presentium tibi auctoritate concedimus ut contra predictos, non obstante frivole appellationis objectu, officii tui debitum exequaris. Datum Anagnie, . »

Acquêt fait, au nom de l'église de Chartres, par Mathieu, chanoine et sous-doyen de ladite église, sur Barthélemy de Dreux, bourgeois de Chartres, et sa femme, de toutes les dîmes qu'ils avaient à prendre à Hardessé et ès environs1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXIV bis, D, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Ces dîmes s'appelaient la dîme du livre rouge.

De iis quæ debet abbatia Sancti-Carauni Capitulo Carnotensi.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 218.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Stephanus, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, salutem in Domino.....

Les religieux de Saint-Cheron devaient fournir aux chanoines et aux clercs de chœur de Notre-Dame, savoir : à la procession de la , des pains nommés vulgairement eschaudés, des viandes de porc et du vin de Chartres, ainsi que six deniers aux enfants porteurs de cierges et aux thuriféraires ; le , la boisson appelée bugelatre ; la veille de Saint-Cheron, à vespres, quelques pains artificiels nommés canistrellos et du vin de Chartres ; le jour de la fête, six deniers aux porteurs de cierges et aux thuriféraires. Pour éviter les inconvénients résultant de ces distributions en nature, le Chapitre et le Couvent convertissent ces prestations de vin, grains et viandes en une redevance annuelle de dix livres, payables savoir : à la quatre livres et les six deniers ordinaires aux enfants de chœur et aux thuriféraires ; le 40 sous, autant la veille de Saint-Cheron, et autant le jour de la fête, ainsi que lesdits six deniers aux enfants et thuriféraires....

Actum . »

« Carta de patronatu ecclesie de Perreio. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 18 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, A[lbericus]1, divina miseratione, Carnotensis episcopus, salutem in Domino. Noverint universi presentes litteras inspecturi quod cum villa nostra nova de Perreio non esset sita infra fines alicujus parrochie, et de mandato nostro ibidem esset constituta ecclesia, nos statuimus eam parrochialem, et ad donationem nostram decernimus pertinere. Limites autem hujus nove parrochie in nomine Domini sic designamus. Volumus quod granchia illa que fuit monachorum Vallis-Sarnei, que vocatur Logia-Hodeberti, sit de parrochia memorata, et terre, et prata vicina, et pertinencia ad dictam granchiam, et omnes habitantes in ea sint de parrochia memorata, et ab illis locis usque ad granchiam illam que est canonicorum de Tosca, que dicitur Feularde, cum omnibus possessionibus que propinque sunt de parrochia sepedicta, et omnes habitantes infra terminos memoratos. Volumus insuper et statuimus ut omnes minute decime hujus parrochie sint presbytero cui dictam ecclesiam contulimus et successoribus suis qui per episcopum Carnotensem, qui pro tempore erit, in dicta ecclesia fuerint instituti. De majoribus autem decimis dictarum novalium sic incipimus ordinare. Voluimus et statuimus quod majores decime dicte granchie que nuncupatur Logia-Hodeberti sint canonicorum de Grandi-Campo, ordinis Premonstracensis, scilicet duarum carrucatarum, id est ducentorum arpentorum, quando fuerint extirpata. Statuimus etiam quod in dicta decima novalium pauperes moniales Sancti-Remigii-de-Landis, per manum sacerdotis illius loci, duos modios bladi ibidem percipiant annuatim, ad mensuram Montifortis, medietatem scilicet frumenti, vel boni mistolii si frumentum purum ibi non creverit, et medietatem avene. Similiter ordinamus ut fratres de Molinellis, ordinis Grandismontis, unum modium eodem modo percipiant annuatim2. In cujus rei memoriam et testimonium, presentibus litteris sigillum nostrum fecimus apponi. Datum 3. »


1 Aubry le Cornu, évêque de Chartres (1236-1244). L'obit de ce prélat est inséré au Nécrologe de Notre-Dame sous la date du 15 des calendes de novembre.
2 La charte de donation d'Aubry le Cornu au prieuré des Moulineaux est datée du mois de septembre 1242. En voici les passages principaux : Ordinavimus et statuimus quod fratres de Molinellis, ordinis Grandimontensis, unum modium bladi, videlicet medietatem boni frumenti vel boni mistolii si frumentum ibi non creverit, et aliam medietatem avene, in dictis decimis majoribus, per manum presbiteri qui in ecclesia ville nove pro tempore fuerit institutus, percipiant annuatim. (Arch. du dom. de Rambouillet, fonds de la châtellenie de Poigny. — Cart. des Moulineaux, par M. A. Moutié, p. 23.)
3 C'est donc par erreur que M. A. Moutié, dans le Cart. des Moulineaux, recule jusqu'en 1243 l'érection du Perray en paroisse.

Acquêt fait par Mathieu, sous-doyen de l'église de Chartres, sur Jean, maire de Dollemont, des fourrages, pois, vesses, pailles, pillons et autres droits de mairie sur la grange de Dollemont, avec un des deux batteurs de ladite grange et une mine d'avoine, qu'il avait droit de prendre sur chaque sac sortant d'icelle grange1

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXIV bis, L, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1248, le même Jean vendit à Pierre de Bordeaux, archidiacre de Vendôme, deux muids de grain à prendre annuellement sur la terre de la mairie. Vers 1265, Pierre, maire de Dollemont, vendit à Jean de la Grange, archidiacre de Blois, la mairie de Dollemont, avec ses appartenances et dépendances. (Inv. du Chap., C. LXXXIV bis, L, 3 et 4.)

Sentence arbitrale, rendue par les abbés de Saint-Denis-en-France et d'Hermière, entre le roi Louis IX d'une part, et Henri de Grez, évêque de Chartres, et le Chapitre dudit lieu d'autre ; par laquelle sentence il est statué que, de trois prébendes vacantes en l'église de Chartres, depuis la vacance du siége épiscopal par la mort d'Aubry le Cornu, deux seront conférées par le Roi et la troisième par Henri de Grez, évêque successeur, et qu'à l'avenir, pareille vacance arrivant, la collation des dignités, personnats et prébendes de l'église appartiendra alternativement au Roi et à l'évêque successeur jusqu'à la clôture de la régale1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XXIII, D, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1281, les évêques d'Evreux et d'Amiens, l'abbé de Saint-Denis-en-France et Henri de Verselay, trésorier de Laon, arbitres nommés, rendirent une sentence conforme à celle de 1244, au sujet de la vacance de l'archidiaconé de Pinserais et de la prévôté de Mézangey, survenue pendant la régale ouverte à la mort de Pierre de Mincy, évêque de Chartres. — En 1322, Pierre Rodier, chancelier de France, arbitre nommé entre le roi Charles-le-Bel et le Chapitre, confirma également ces dispositions. (Invent. du Chap., C. XXIII, D, 2, 3, 4, et 5.)

Transaction entre le prêtrier du Gault-au-Perche, stipulant au nom du Chapitre, et Nicolas de la Bruyère, seigneur de Bois-Ruffin, au sujet de quelques droits prétendus respectivement ; par laquelle, entre autres dispositions, il est statué, de concert entre les parties, que tous les bois ou enclos plantés d'arbres assis en la forêt du Gault-Saint-Etienne, et notamment les arbres du parc qui touchent à la maison du seigneur de Bois-Ruffin seront exploités et vendus pour le profit commun des parties, avec cette réserve néanmoins que dans la vente des bois ou parc on ne comprendra point ce qui pourrait environner le manoir de chaque hôte ou homme de corps du Chapitre à la distance de la longueur d'une lance de tous côtés, qui sera conservé sur pied pour la défense et sûreté de chaque manoir, si cette partie de bois n'est pas bonne pour faire clôture ; et que si elle peut servir ou quelques arbres de ladite partie de bois, le prêtrier la pourra retenir pour l'usage des hôtes en indemnisant le seigneur de Bois-Ruffin pour la moitié du prix du bois ou arbres conservés.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XXXIII, A, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Vente à Barthélemy, chambrier de l'église de Chartres, moyennant 45 livres chartraines, par Jacques et Jean, frères, fils de feu Geoffroy, maire de Dollemont, de Daullomonte, d'une pièce de pré sise à Athaye, apud Ataie.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1659 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, M, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« De terris apud Guillonvillam, que sunt ad anniversarium Nicolai Haudrici, cantoris Parisiensis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2733 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVI, B, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, magister Milo de Castellione, canonicus Carnotensis, percipiens prebendam suam apud Rebolinum et Guillonvillam, salutem in Domino. Noverint universi quod Herbertus de Belsia et Ysabella, ejus uxor, Clemens de Loche et Agnes, ejus uxor, Girardus, major Barjoville, et Christiana, ejus uxor, Andreas de Belsia, et Laurencius et Bartholomeus, ipsius filii et Petronille, quasdam terras sitas apud Guillonvillam cum fructibus earum, circa viginti septem sextaria seminis continentes, cum quodam edificio sito Guillonville prout se comportat, et curia juxta edificium, et viridario et oschia sita retro dictum edificium, cum appendiciis eorum, in quibus terris ecclesia Beate-Marie Carnotensis habet campipartem cum debitis costumis, vendiderunt magistro Johanni Lamberti, canonico Carnotensi, pro precio quadraginta quinque librarum carnotensium1..... Prenominatus autem magister Johannes emit res predictas nomine venerabilis viri Nicholai, cantoris Parisiensis2 ; qui magister Johannes, nomine ejusdem cantoris, concessit et dedit easdem res Capitulo Carnotensi, ad habendum post mortem cantoris supradicti, et ad percipiendum ab eodem Capitulo fructus dictarum rerum et proventus, annuatim, post mortem ipsius cantoris, et ad distribuendum illos fructus et proventus, annuatim, tempore quo fiet anniversarium ejusdem cantoris et parentum suorum, canonicis Carnotensibus quos dicto anniversario constiterit interesse..... Actum 3. »


1 Au mois de novembre 1252, Guillaume d'Espaillart et Hugues de Chavernay, chanoines-matiniers de l'église de Chartres, baillèrent à ferme, moyennant 112 sous de rente, à Geoffroy de Guillonville, les terres achetées par Jean Lambert, videlicet terras que dicuntur de Petraria et de Alta-Bonna et quasdam terras sitas ad crucem que est inter Boivillam et Guillonvillam. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. CVI, B, 1.)
2 L'obit de Nicolas Haudry, chantre de l'église de Paris, issu d'une famille chartraine, est inséré dans le Nécrologe de Notre-Dame sous la date du 10 des calendes d'octobre.
3 Cette vente fut successivement confirmée : le 18 juillet 1246, par Gilot, Hubert et Pierre de Fains, frères ; en août 1246, par Maurice d'Andeville et Odeline sa femme, par Julienne, veuve de Robin, frère du maire de Barjouville, et par Simon, son fils ; en septembre 1246, par Ansold Piart et Houdouin, frères, d'Allonnes.

« Littere compositionis de memore de Riene, inter homines de Villa-Nova. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1630 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, F, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, officialis curie archidiaconi Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis quod cum inter homines de Villa-Nova, hospites Capituli Carnotensis, ex una parte, et Theophaniam de Regneio, Johannem, Guillelmum et Petrum, ejus filios, et Amelinam et Jaquelinam, filias dicte Theophanie, Stephanum de Brimont et Johannem dictum Hardi, maritos dictarum Ameline et Jaqueline, et Henricum de Barra, militem ex altera, coram nobis, in capitulo, contentio verteretur super nemore quod dicitur nemus de Rienne, in quo dicebant dicti homines de Villa-Nova se habere usagium ad pasturam animalium suorum, tandem, de bonorum virorum consilio, super dicto usagio fuit coram nobis compositum inter dictas partes in hunc modum, videlicet quod tota terra vacua, prope dictum nemus de Rienne sita, in perpetuum de cetero remanebit in usagio predictis hominibus ad pasturam animalium eorumdem, prout mete posite sunt inter dictum nemus et dictam terram, de communi assensu partium predictarum. Adjectum etiam fuit inter dictas partes, in dicta compositione, quod de predicto nemore quod divisum erat in tres partes, habebunt de cetero dicti homines de Villa-Nova duas partes in pastura animalium suorum, et terciam partem dicti nemoris servabunt dicti Theophania et ejus filii et filie et mariti earumdem filiarum et Henricus de Barra, miles, usque ad quatuor folia, videlicet usque ad quatuor annos, et ex tunc habebunt dicti homines de Villa-Nova dictam terciam partem ad pasturam animalium suorum cum aliis duabus partibus nemoris supradicti ; ita quod dicti homines totam herbam existentem in dicta tercia parte et in aliis duabus partibus evellent et fougeriam secabunt. Dictum etiam fuit quod in primo anno quo secabitur dicta tercia pars nemoris, non ibunt porci neque equi dictorum hominum in dictam terciam partem ; elapso vero illo primo anno, ibunt sine contradictione in dictam terciam partem nemoris porci et equi supradicti, ita tamen quod dicti Theophania et ceteri in dictis terra vacua et nemore aliqua animalia mittere non poterunt preterquam sua propria ; immo tota terra predicta, cum dicto nemore, dictis hominibus, ut superius est expressum, in perpetuum remanebit. Si autem boves, que in illa tercia parte privabuntur a pastore, per servientem dicti nemoris in illa tercia parte potuerint inveniri, homines, quorum boves fuerint supradicte, dicto servienti et non alii, pro qualibet bove, duos denarios tantummodo persolvent ; si vero contigerit aliquam bovem fortassis evadere in tercia parte supradicta et dictus serviens eam ibi potuerit [invenire], unum denarium tantummodo habebit, nisi dicta bos a tauro fugata fuerit vel a musca. Preterea serviens qui dictum nemus pro tempore servaverit, jurare debet coram presbitero de Frunceio quod ipse predicta animalia non capiet in illa tercia parte nisi in forefacto presenti. Insuper divisum fuit coram nobis et concessum quod pro predicta composicione, ut dictum est, facienda dicti homines capras habere non poterunt in nemore supradicto, immo eas a dicto nemore penitus removebunt..... Hanc composicionem laudavit, voluit et concessit et approbavit Paulinus de Frunceio, miles1, de cujus feodo seu dominio dictum nemus movebat..... In quorum omnium premissorum testimonium et munimen, ad peticionem partium predictarum, sigillum curie archidiaconi Carnotensis presentibus litteris duximus apponendum. Datum . »


1 Nous retrouverons plus loin le même Paulin de Fruncé confirmant une vente faite par Jean et Guillaume de Ragny. Voir nº CCCIX.

Acquêt par les chapelains des Dix-Autels1 sur Avesgaud de Saint-Prest2 et Marguerite, sa femme, de quinze setiers et mine d'avoine de redevance sur la grange de la Chapelle du Thieulin, cinq sous deux deniers de rente pour le droit de fournement, cinq sous pour les noues et escoublages, et le quart de la dîme et des ventes dudit lieu du Thieulin3.

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, cart. capellarum, fol. 24 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Des chapelles des Dix-Autels, il y en avait cinq dans l'église supérieure et cinq autres dans l'église sous-terre. Les cinq de l'église supérieure étaient celles du Crucifix, de Saint-Laurent, des Apôtres, des Confesseurs et de Saint-Vincent ; les cinq de l'église sous-terre étaient celles de Saint-Savinien et Saint-Potentien, de Saint-Jean-Baptiste (Saint-Léon, suivant le Pouillé du diocèse, ce qui est une erreur), de Saint-Denis, de Saint-Christophe et de Saint-Pierre-ès-liens.
2 Voir sur Avesgaud de Saint-Prest le jeune, le 1er volume de cet ouvrage, page 215, notes 1 et 2.
3 Dans la suite, les chapelains des Dix-Autels cédèrent cette redevance à l'évêque de Chartres, qui possédait la seigneurie du Thieulin. La vallée de Pierre-Sèche, dépendante de cette seigneurie très importante, fut la source de nombreux procès entre l'évêque et le Chapitre, propriétaire de la prêtrière du Bois-Auger. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. VII, O, 2, et C. XXXI, E, 5).

Acquêt par Miles de Châtillon, chanoine, sur Isabelle, dite la Babaude, d'une maison avec un petit pré et autres dépendances assise, à Chartres, rue du Four-de-Thiron1.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1450 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXI, I, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1250, le même chanoine acquit sur Etienne, dit le Cuisinier, et sa femme, une maison, sise en la même rue, au-dessus de celle appelée la Roche-Boële, en la censive de Saint-André. (Original en parchemin. fonds du Chapitre, C. LXI, I, 1.)

De feodo castri Montis-Duplelli.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 59.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 31 v°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 14.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ludovicus, Dei gratia, Francorum rex, notum facimus quod cum jamdudum questio mota esset super feodum castri Montis-Duplelli et pertinentiarum ipsius, de quo dilectus et fidelis noster Gauffridus1, vicecomes Castridunensis, fecerat, ut dicebatur, homagium clare memorie regi Philippo avo meo et postmodum inclite recordationis regi Ludovico genitori nostro ac demum nobis ; quod feodum Petrus, comes Vindocinensis, ad se de jure pertinere dicebat et se tenere illud a dilecto et fideli nostro episcopo Carnotensi, cum aliis que ab episcopo tenet in feodum, et idem comes Vindocinensis et etiam dilectus et fidelis noster episcopus Carnotensis instanter peterent a nobis quod dictum homagium et feodum eidem Comiti Vindocinensi redderemus, tandem, de assensu karissimi fratris et fidelis nostri Karoli, comitis Andegavensis, P[etri], comitis Vindocinensis, et episcopi et Capituli Carnotensis, super hiis compositum est in hunc modum : quod dictus vicecomes Castriduni et heredes sui castrum Montis-Duplelli, cum pertinentiis ejus, de cetero tenebunt in feodum a dicto fratre nostro comite Andegavie et heredibus ejus, ad cujus comitatum dictum feodum pertinere dicebatur. Idem autem frater noster comes Andegavie et heredes ipsius dictum feodum tenebunt a nobis et heredibus nostris regibus Francie, cum alio feodo quod de nobis tenet idem comes Andegavie, frater noster. Et nos in recompensationem juris, si quod habet comes Vindocinensis in predictis, eidem comiti Vindocinensi dedimus mille libras. Supradictus etiam comes Andegavensis, frater noster, in recompensationem juris episcopi et ecclesie Carnotensis, si quod habebant in dicto feodo Montis-Duplelli, de assensu et voluntate nostra, voluit et concessit quod villa que dicitur Ruppes-Episcopi, cum ejus pertinenciis, que dictus comes Vindocinensis tenebat in feodum a dicto comite Andegavensi, fratre nostro, cum aliis que tenet ab ipso, cedant in feodum episcopi Carnotensis im perpetuum ; ita quod comes Vindocinensis et heredes sui. semper de cetero teneant dictam villam de Ruppibus, cum pertinentiis ejus, ab illo quicumque pro tempore fuerit episcopus Carnotensis, cum aliis que ipse comes Vindocinensis tenet ab episcopo memorato. In cujus rei testimonium, sigillum nostrum presentibus litteris duximus apponendum. Actum Parisius, 2. »


1 Geoffroi V, vicomte de Châteaudun, avait épousé Clémence des Roches, veuve de Thibault VI, comte de Chartres. Ce puissant seigneur fit la guerre aux Albigeois en 1225 et 1229 et suivit saint Louis à la croisade en 1248.
2 A la même date, Charles, comte d'Anjou et de Provence, Pierre, comte de Vendôme, et Mathieu, évêque de Chartres, donnèrent des chartes confirmatives de cet accord (Livre rouge, p. 60 et suiv.) Dans le même cartulaire, se trouve un procès-verbal d'enquête fait, vers 1280, par un délégué de l'évêque de Chartres, sur la consistance du fief des Roches-l'Evêque, près des personnes de Geoffroy de Lavardin et de Guillaume de la Poulinière, qui a esté touz jors dès enfance prévost et baillif des Roches. De cette enquête il résulte que tous les vassaux du fief des Roches sunt tenuz em pez et clerement et quitement de monseigneur l'évesque de Chartres, ne soferoient ne n'en leiroient plein pié perdre pour nulle ne seurprendre, pour la bonne seignourie de monseigneur l'évesque, car ce est et a esté tout le bon refuge à ces de Vendôme, et est à touz ceus dou pais contre la seignourie dou roy de Sedile, qui forment les a contraliez et feroit se il pouait par les bediaus et par ses genz, se il i eussent droiture ne puissance. (Livre rouge, p. 56).

Acquêt par Jean d'Espaillard, prévôt de Mézangey, sur Mathieu, maire du Perray, de tout ce qu'il avait droit de percevoir dans la grange dudit lieu1, et cession par le prévôt aux prébendés de Sandarville de cet acquêt, à condition de payer annuellement à l'office des anniversaires 50 sous chartrains.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CXI, N, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le 20 septembre 1631, Claude Lebel, chanoine, donna au Chapitre la mairie du Perray qu'il avait acquise d'Anne Sorel, moyennant 1500 livres. Florent Cornu, prêtre, retira sur le Chapitre ladite mairie par retrait lignager du 17 août 1632, et la revendit au Chapitre le 24 mars 1634. (Original en parchemin. C. LXX, F, 22 et CXI, N, 3). La mairie du Perray consistait en l'emplacement des bâtiments de la mairie contenant 180 perches de terres ; 16 à 17 setiers de terre en plusieurs pièces avec 220 perches de pré appelé le pré Pichot ; 7 sous 6 deniers de cens à prendre annuellement sur divers héritages sis au Perray, et tous les droits de mairie en dépendants.

De compromisso inter Capitulum et Comitissam Carnotensem, super libertatibus dicti Capituli.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 174.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine Patris et Filii et Spiritus-Sancti, amen. Nos Robertus1, decanus Carnotensis, in quem compromissum est alte et basse a Capitulo Carnotensi, ex una parte, et nobili muliere Mathildi2, comitissa Carnotensi, et ejus preposito Carnotensi, ex altera, super diversis articulis in forma compromissi, sic arbitramur et arbitrando pronunciamus : quod prepositus Carnotensis gagiet emendam Capitulo Carnotensi de hoc quod Leodegarius de Mandrevilla, quem idem Capitulum advocabat in hospitem suum, qui captus fuit per vim Comitisse, spretis monicionibus factis per officialem subdecani Carnotensis de dicto Leodegario reddendo vel recredendo, suspensus fuit per vim Comitisse Carnotensis. Item quod gagiet emendam de interdicto propter hoc posito in ecclesia et civitate et banleuga Carnotensi. Item quod juret idem prepositus quod, die mercurii proxima, hora prima, publice et aperte reportet vel reportari faciat corpus dicti Leodegarii suspensi, si posset inveniri, per illos quos ei nominabimus, et a loco et in locum que nos specificabimus, vel, si corpus non possit inveniri, in quo credetur ei per juramentum, illud signum, loco dicti suspensi, quod specificabimus et dicemus. Item quod Comitissa et prepositus predicti solvant Capitulo predicto centum et quinquaginta libras turonenses, pro emendis et dampnis supradictis, termino a nobis assignando. Hec pronunciata sunt a nobis . Et vero die mercurii proxima sequenti pronunciamus, declarando supra dicta que non erant declarata, quod prepositus Carnotensis publice et aperte reportet vel reportari faciat per viarios qui suspendio dicti Leodegarii interfuerunt, a porta Turris Comitis Carnotensis usque ad domum subdecani Carnotensis, figuram, seu formam, vel signum hominis suspensi per mandatum nostrum, et illud signum, seu formam, vel figuram reddat idem prepositus, mandato dicti Capituli, coram predicto officiali subdecani. Item pronunciamus quod Comitissa et prepositus predicti solvant Capitulo predicto centum et quinquaginta libras turonenses, pro emendis et dampnis supradictis, . Item pronunciamus quod idem prepositus faciat unam processionem , Carnoti, discalciatus et nudus in bracis et camisia, tenens virgam in manibus suis, sequens processionem beate Marie, eundo et redeundo ad Sanctum-Mauricium, et in fine dicte processionis prosternat se dictus prepositus ad gradus Beate-Marie ante majus altare, et ibi, nudatus camisia, suscipiat disciplinam, genibus flexis, ab aliquo ejusdem ecclesie sacerdote. Item, super emenda gagiata a dicto preposito Capitulo Carnotensi, occasione Thome clerici, capti in ecclesia Carnotensi per vim Comitis et extracti ab eadem ecclesia et ducti et detenti in prisione dicte Comitisse, que emenda taxata fuit in mille quingentis libris parisiensibus in capitulo Carnotensi, arbitrando pronunciamus sic, videlicet : quod Comitissa et prepositus supradicti satisfaciant dicto Capitulo de dicta emenda hoc modo ; videlicet, quod Comitissa et prepositus predicti solvent dicto Capitulo quadragintas libras turonenses, terminis inferius annotatis, videlicet ducentas libras et alias ducentas libras proximo subsequentis ; et, in excambium sive permutacionem et recompensacionem emende predicte residui, dictus prepositus faciat in qualibet ecclesia cathedrali totius provincie Senonensis unam processionem secundum formam superius annotatam, videlicet unam in ecclesia Beate-Marie, sequendo processionem dicte ecclesie eundo et redeundo, ubicumque vadat processio ; item aliam processionem in ecclesia Senonensi, ; item aliam in ecclesia Carnotensi, ; alias autem processiones in aliis cathedralibus dicte provincie faciat dictus prepositus prout sibi duxerimus injungendum. Retinemus tamen nobis potestatem relaxandi eidem, vel in toto vel in parte, processiones non expressas, si viderimus expedire, et de processionibus quas fecerit extra Carnotum tenebitur facere fidem nobis vel vices nostras gerenti in capitulo Carnotensi per litteras testimoniales alicujus autentice persone. Item pronunciamus quod dicti Comitissa et prepositus faciant hodie adduci coram nobis in capitulo Johannem Le Traollier et Johannem Anglicum, qui in ecclesia Carnotensi ceperunt dictum Thomam clericum, et ipsi jurabunt, tactis sacrosanctis, quod ipsi infra instantem diem dominicam exibunt de civitate Carnotensi et banleuga, nec interim post vesperas infra muros civitatis Carnotensis morabuntur, et quod, infra mensem a dicta die dominica computandum, exibunt de tota terra Comitis Carnotensis, ubicumque sit, et de tota dyocesi Carnotensi, et in hoc instanti passagio marcii transfrectabunt in Terram-Sanctam et ibidem morabuntur irregressibiliter nisi a nobis fuerint revocati. Si vero contingeret predictos Johannem et Johannem, spretis juramentis, de locis predictis non exire terminis prefixis, vel in Terram-Sanctam non transfrectare, vel postquam transfrectassent non revocatos a nobis redire, Comitissa predicta, si eosdem, vel eorumdem alterum, in terris suis, vel districtu suo invenire contingeret, ipsa utrumque, vel eorum alterum, bona fide caperet, seu capi faceret, et, sine dilacione, redderet Capitulo Carnotensi ; nec super hoc dicto Capitulo aliud facere teneretur. Hec autem omnia supradicta in omnibus et singulis capitulis arbitrando dicimus, et precipimus firmiter et inviolabiliter observari et penitus adimpleri. Actum et pronunciatum, de consensu utriusque partis, . »


1 Robert de Courtenay, doyen (1248-1258).
2 Mathilde, fille unique d'Isabelle, veuve de Sulpice d'Amboise, qui fut comtesse de Chartres après son neveu Thibault VI, entra en possession du comté de Chartres en 1248, après la mort de sa mère ; elle était alors veuve de Richard, vicomte de Beaumont. Cette princesse mourut sans postérité en 1256, et le comté de Chartres passa à Jean de Châtillon, comte de Blois, son cousin issu de germain.

« Littera de carnificibus. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 174.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Les bouchers de Chartres avaient fait une coalition entre eux, pour ne pas vendre leurs viandes à crédit aux chanoines. Poursuivis pour ce fait par l'official, ils se soumirent à l'arbitrage du doyen Robert de Courtenay, qui prononça en ces termes :

« In nomine Patris et Filii et Spiritus-Sancti, amen. Nos Robertus de Curtiniaco, decanus Carnotensis, per arbitrium sive per dictum nostrum, arbitrando dicimus quod vos, Stephane, magister carnificum1, Johannes Pelliparie et Petre Martini, pro vobis, et alii carnifices Carnotensis civitatis, pro quibus compromisistis in nos haut et bas, sub pena sexaginta librarum carnotensium, purgetis vos circa nobis in capitulo per sacramentum vestrum quod non fecistis sacramentum inter vos, vel colligacionem, pactum, vel convencionem, seu communiam, vel appositionem pene vel minarum, de carnibus vestris venalibus non vendendis ad credentiam Capitulo Carnotensi, vel si aliquid predictorum fecistis, revocetis et emendetis in manu nostra, nec de cetero hoc servetis ; emendam vero taxamus hoc modo in scriptis, videlicet quod vos, carnifices, tres porcos, de precio triginta solidorum, quorum unus, presente mandato nostro, tradatur Elemosynarie Carnotensi, alius Leprosis Banleuge, tertius Filiabus-Dei de Carnoto, hac instanti die dominica. Actum , in capitulo Carnotensi, . »


1 Les bouchers formaient, à Chartres, comme dans la plupart des villes de France, une des plus anciennes et des plus puissantes corporations. Le Chapitre avait sa boucherie spéciale, indépendante de celle du Comte, et appelée la Boucherie de Porte-Neuve.

Innocentii papæ, ne ullus delegatus excommunicationis sententiam ferat in Carnotensem ecclesiam.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 710 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 4 bis).
  • B Bibl. nat. de France, carton 28, Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 180.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Innocentius, episcopus1, servus servorum Dei, dilectis filiis Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Apostolice sedis benignitas sincere obsequencium vota fidelium benivolo assensu prosequi consuevit et personas illorum quas in sua devocione promptos invenerit et ferventes quibusdam titulis decencius decorare. Ut igitur, ex speciali devocione quam ad nos et Romanam ecclesiam habere noscimini, senciatis vobis favorem apostolicum non modicum accrevisse, auctoritate vobis presentium indulgemus ut nullus delegatus, vel subdelegatus, executor aut eciam conservator, per litteras apostolicas vel legatorum apostolice sedis, in personas vestras excommunicationis, suspensionis, vel interdicti sentencias promulgare, aut interdicere vobis ingressum ecclesie, valeat, nisi littere apostolice plenam et expressam fecerint de hac indulgencia et Carnotensi ecclesia mencionem. Nulli ergo omnino liceat... Datum Lugduni, 2. »


1 Innocent IV (voir l'itinéraire de ce pape dressé par M. L. Delisle ; Bibl. de l'Ecole des Chartes, 4e section, tome IV, pages 63 et suivantes.)

2 Le Livre des Priv. (cart. 28, p. 180) contient une autre bulle, absolument semblable, d'Urbain IV, datée de Viterbe, le 3 des calendes de juillet, l'an Ier de son pontificat (28 juin 1262). Cette bulle existe en original aux Archives d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. X, A, 11 bis.

En 1281, l'abbé de Saint-Cheron, juge délégué par le doyen du Mans, conservateur des priviléges du Chapitre de Chartres, lança une sentence d'excommunication contre l'abbé de Saint-Illidius de Clermont, conservateur des priviléges de l'abbaye de Cluny, qui avait excommunié les chanoines de Chartres, au mépris de leur privilége de ne pouvoir l'être par aucun délégué ou conservateur. (Inv. du Chap., C. X, A, 12.)

En 1287, Jean de Pontoise, official de Saint-Germain-des-Prés, ayant rendu une sentence d'excommunication contre le Chapitre, au nom des abbés de Saint-Denis et de Saint-Germain conservateurs des priviléges du Roi, fut condamné à une forte amende sur la plainte rendue contre lui par les chanoines de Chartres. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. X, A, 14.)

Bulle d'Innocent IV, par laquelle est confirmée la cession et démission faite au Chapitre par Gilles, prévôt de Normandie, de la terre de Montaudouin1, reconnue par ledit prévôt appartenir au Chapitre comme étant une de ses anciennes prêtrières.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LIV, C, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Cette cession ne sortit pas son effet, et la terre et seigneurie de Montaudouin sont restées la propriété des prévôts de Normandie jusqu'en 1596, qu'elles furent aliénées par un des prévôts pour les subventions de l'État.

Délivrance faite au Chapitre par Guillaume de Bussy, évêque d'Orléans, et Mathieu, évêque de Chartres, exécuteurs testamentaires d'Isabelle, comtesse dudit Chartres, de la somme de 500 livres, pour réparation des torts et dommages que ladite comtesse pouvait avoir fait à l'église de Chartres et aux serfs et hommes de corps du Chapitre.

  • B Inventaire du Chapitre, carton X, F, 10.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Vente au Chapitre de Chartres, pour le prix de 160 livres tournois, de quatre muids de froment rendus chaque année dans les greniers de Loens, par Etienne, maire d'Ouerray, de Oreio, chevalier, Michel, Miles et Geoffroy, ses fils, Ennorme, femme dudit Michel, Odeline, femme dudit Miles, Isabelle, femme de Denis de Jouy, Hélissende, femme de Thibault Bonne-Femme, Alix, femme de Thomas, maire de Sandarville, Jeanne et Adelote, toutes cinq filles dudit Etienne1.

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1528 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV, C, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le même Etienne et ses enfants vendirent au Chapitre, au mois de février 1258, deux batteurs qu'ils avaient dans la granche du Chapitre à Ouerray, apud Oyreium, et neuf sols de rente sur le champart d'Ouerray, le tout moyennant 45 livres tournois.

Enfin, au mois de décembre 1258, le même Etienne et ses enfants vendirent, pour 30 livres chartraines, à Jean de Montlhéry, chanoine de Chartres, forragia, paleas et minuta stramina que percipiebant in granchia Capituli sita apud Oreium, necnon majoriam seu serjanteriam de Oireio, cum omnibus et singulis rebus ad dictam majoriam seu serjanteriam pertinentibus. A la même date, Jean de Montlhéry donna au Chapitre la mairie d'Ouerray, une maison et neuf muids de terre qu'il avait acquis dudit Etienne, à la charge de deux anniversaires. (Orig. en parch ; fonds du Chap., C. LXXXIV, C, 1 et LXVII, B, 24).

Acquêt, au nom du Chapitre, par les exécuteurs testamentaires de feu Barthélemy, chambrier de l'église de Chartres, sur Simon, maire de Nogent-le-Phaye, d'une pièce de vigne au terroir de la Boissière et de trois setiers de terre au terroir d'Archévilliers, en la censive du Chapitre1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CIV, C, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 L'acquisition de la prêtrière d'Archévilliers fut complétée par divers acquêts que firent successivement : en 1255 et 1256, Richer de Blois, chanoine, de 21 setiers 3 minots demi-quartier de terre, au terroir d'Archévilliers et aux environs ; en 1288, le Chapitre sur Guillaume Bilheux, de 9 setiers de terre, au terroir de Mulsent, entre la Banlieue de Chartres et Archévilliers ; en 1293, Guerry de Verdun, chanoine, de 10 setiers de terre, à Archévilliers ; en 1305, Guillaume de Chaumont, chanoine, sur Geoffroy des Poulies, d'un hébergement et de 27 setiers de terre à Archévilliers. (Inv. du Chap., C. CIV, C, 2 et 3.)

Bulle d'indulgences accordées par le pape Innocent IV à tous ceux qui assisteront aux processions qui se font trois fois la semaine dans l'église de Chartres pendant le Carême, et le dimanche des Rameaux à Saint-Cheron, aussi bien qu'au clergé qui fait lesdites processions.

  • B Inventaire du Chapitre, carton III, A, 1 bis.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« De juridicione seculari in Clauso-Erardi. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 534 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton V, F, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, magister Petrus de Taaris, cancellarius ecclesie Carnotensis, magister Guillelmus de Alneto, magister Petrus de Castra, Manaserius de Galendra, magister Hugo de Fonte-Betonis, Raginaldus de Bello-Monte, Hugo de Chaverneio, magister Petrus de Fontaneto, canonici Carnotenses, salutem in Domino. Noveritis quod cum venerabilis vir magister Raginaldus, dictus Carum-Tempus, concanonicus noster, peteret in jure, coram officiali Carnotensi, a preposito Carnotensi recredentiam sibi fieri Hodeardis, uxoris Pabuerii carpentarii, Guillelmi Anglici, Radulfi Gramart, Robini Houdouin, hospitum dicti magistri, commorancium in Clauso-Erardi, in quo loco idem magister habet omnimodam juridicionem secularem, ut dicitur ; quos hospites dicti magistri idem prepositus ceperat seu capi fecerat vel per fidem suam astrinxerat de redeundo in jussionem domine Comitisse Carnotensis, ad mandatum ipsius prepositi, occasione cujusdam latronisse quam dictus magister ceperat seu capi fecerat in Clauso-Erardi et detinebat, tamquam ejusdem loci justiciarius secularis, , constitutis in jure coram officiali Carnotensi, nobis et aliis bonis presentibus, predicto magistro ex una parte et predicto preposito Carnotensi ex altera, idem prepositus dictos hospites a fide qua eidem preposito tenebantur, occasione captionis predictorum hospitum dicti magistri, coram officiali predicto et nobis, liberavit et quitavit et ab omni alia obligatione qua eidem preposito tenebantur, ratione captionis predicte femine, per eumdem prepositum vel ejus mandatum, similiter absolvit penitus et quitavit1. Et hoc vidisse et audivisse testificamur. In cujus rei testimonium, presentes litteras sigillis nostris dignum duximus sigillandas. Datum . »


1 Ce débat avec le prévôt de Chartres pour la justice du Clos-Evrard est la première pièce d'un long procès entre le Chapitre d'un côté, le Comte, ses officiers et les bourgeois de Chartres de l'autre. Pour l'histoire de ces curieux démêlés, voir Hist. de Ch. par M. de Lépinois, t. I, p. 138 et suiv., et plusieurs pièces publiées dans la suite de notre Cartulaire.

Donation faite au Chapitre par Hervé Desraé, chanoine, d'une maison et six muids un septier de terre en plusieurs pièces, assis à Berchères-la-Maingot1, et ce pour la fondation d'un anniversaire pour le repos de son âme et de celles de Hugues Desraé, chevalier, son frère, et de Hersende, sa mère.

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1461 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 20 et LXXXV, A, 4).
  • a Cartulaire des Vaux-de-Cernay, Merlet et Moutié (éds.), tome I, p. 456.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.


1 Hervé Desraé avait acquis ces biens de divers particuliers, savoir : 1º la maison, sise en la censive de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, de Jean de Houville, et sa femme, au mois de mars 1242/3 ; 2º cinq setiers de terre, au terroir de Pérusse, de Laurence, dite la Maillarde, fille de Simon Cordier, au mois de septembre 1242 ; 3º sept setiers de terre, au terroir de Grandchamps, de Jean, dit Ménage, au mois de mai 1247 ; 4º cinq setiers de terre, audit terroir, de Raoul, dit Quatrehommes, et Arnoul, dit Neymer, son frère, au mois de septembre 1247. (Inv. du Chap., C. LXXXV, A, 4.)

Ce même chanoine avait reçu en 1238 de l'abbesse et du couvent de l'Eau-lès-Chartres, en considération des biens qu'il avait faits audit couvent, une vigne sise à Champhol, en la censive de Saint-Père. Il la donna également au Chapitre. (Inv. du Chap., C. LXXXV, M, 4.)

Acquêt par les chapelains des Dix-Autels sur Mathieu de Neuvy, prêtre, curé d'Ymonville, moyennant 80 livres chartraines, de tout ce qu'il possédait, tant en fief que domaine, au terroir de Mondonville-la-Saint-Jean, ainsi que de plusieurs cens, seize raies d'avoine et la moitié des ventes des terres de Mondonville, que ledit Mathieu partageait avec les religieux de Saint-Jean, et en outre deux oies blanches qu'il avait coutume de percevoir sur l'abbaye de Saint-Jean, par les mains du prieur de Mondonville1. Ledit acquêt confirmé par Girard de Trancrainville, chevalier, par Mathieu du Chesnay, de Chesneyo, écuyer, et par Pétronille, fille de Guillaume de Thoré, de Thoriaco, chevalier, premier, second et troisième seigneurs féodaux.

  • B Arch. dép. d'Eure-et-Loir, fonds du Chapitre: cart. capellarum, fol. 29 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 La même année, au mois de juin, les chapelains des Dix-Autels acquirent d'Henri du Tronchay, de Truncheio, écuyer, et d'Isabelle, sa femme, moyennant 10 livres parisis, tout le fief qu'Odeline, veuve d'Henri du Tronchay, tenait dudit écuyer à Mondonville-la-Saint-Jean. (Cart. capellarum, fº 29 vº.)

« Littera episcopi Aurelianensis, » Comitissæ Carnotensi, de excommunicatione in eam lata.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 169.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Guillelmus1, divina miseratione, Aurelianensis episcopus, nobili domine M[athildi], Comitisse Carnotensi et domine Ambazie, spiritum consilii sanioris. Ex parte venerabilium virorum decani et Capituli Carnotensis nobis est supplicatum quod nos sentencias excommunicationis a predictis decano et Capitulo, auctoritate privilegiorum eisdem a sede apostolica indultorum, in personam vestram latas, pro notoriis et manifestis injuriis et offensis per vos eisdem illatis, in terris nostris Aurelianensis diocesis existentibus faciamus sollempniter publicare. Quia igitur nobilitati vestre sic favere et deffere nos convenerat quod honestati vestre et juri alieno nullatenus derogetur, nobilitatem vestram hortamur, bona fide consulentes, quatinus cum eisdem decano et Capitulo pacificare voletis et a sentenciis excommunicationis ab eisdem in vos latis absolutionis beneficium impetrare. Alioquin, cum nos eisdem in suis justis petitionibus deesse non possumus, sentencias excommunicationis predictas, quas in personam vestram, auctoritate dictorum privilegiornm, promulgarunt, secundum quod jus requirit faciemus in nostra dyocesi, in locis de quibus requisiti fuimus, promulgare et sollempniter publicare, cum nos privilegia predicta diligenter inspeximus et credamus quod ipsi, auctoritate eorumdem privilegiorum, excommunicandi quoslibet injuriatores suos liberam habeant facultatem. Datum anno Domini MºCCºLº primo, mense januario. »


1 Guillaume de Bussy, évêque d'Orléans (1237-1258).

De hominio-ligio erga Carnotensem episcopum per Vice-dominum Carnotensem.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 13.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 8 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, Matheus1, vicedominus Carnotensis, miles, salutem in Domino. Noverint universi quod cum ego pluries requisissem reverendum patrem M[atheum], Dei gratia, episcopum Carnotensem, ut me de omni hereditate que ad me, ex morte mee karissime matris, devenerat et poterat devenisse, et movebat de feodo domini episcopi, seisiret et in hominem ligium reciperet, tandem idem dominus episcopus, habita super hoc diligenti deliberatione, me de tota dicta hereditate seisivit et de ea me in suum hominem ligium recepit, salvo omni jure ejus et ejus successorum, salvo etiam jure nobilis viri Guillelmi, fratris mei primogeniti, militis2, si vivat, et salvo etiam omni alieno jure. Et ego, antequam dominus episcopus, me reciperet in hominem suum, tactis sacrosanctis euvangeliis, juravi coram ipso episcopo quod ego dicto fratri meo, si contingeret redire de partibus transmarinis, fructus et proventus quos contingerit me, medio tempore, percipere et levare de dicta hereditate pro parte dicti fratris mei, restituam dicto fratri meo, deductis tamen legitimis expensis pro dicta hereditate custodienda et debitis que contigerit me solvere pro dicto Guillelmo, que probare potero me solvisse. De quibus omnibus et singulis a me tenendis et observandis Adam, dominus de Galardone3, Johannes de Leugis4, Guillelmus de Foilleto5, Guido de Ruppeforti6, Philippus de Vova, Hemericus, dictus Chenart7, Johannes de Bellovillari, Petrus dictus Dyoviller, Johannes de Augerivillari, Symon de Houvilla et Hemericus de Mesleio, milites, et Philippus, frater meus, armiger, se fide sua fidejussores, pro me, ad meam requisitionem, erga dominum episcopum constituerunt ; ita scilicet quod si contigerit me venire seu attemptare venire per me vel per alium contra premissa vel aliquid de premissis, dicti fidejussores, per se vel per unum militem, unusquisque eorum tenebunt infra quindecim dies, postquam super hoc a domino episcopo vel ejus mandato seu ejus successore fuerint requisiti, prisionem Carnotensem donec contigerit me premissa adimplere, prout superius sunt expressa. Quos fidejussores ego per fidem meam promitto liberare a dicta fidejussione, et eos quantum ad hoc pertinet servare indempnes. In cujus rei testimonium et munimen, ego dedi dicto domino episcopo presentes litteras sigillo meo8 sigillatas. Datum . »


1 Le nom du vidame Mathieu se rencontre dans plusieurs actes du temps, et entre autres dans plusieurs pièces relatives à des contestations avec le Chapitre pour la fermeture du cloître. Il fit élection de sépulture dans le couvent de Saint-Jean-en-Vallée, aux termes de son testament daté du jeudi après la Saint-Jean 1263 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abbaye de Saint-Jean).

2 Guillaume et Mathieu, fils de Geoffroy de Meslay, étaient devenus vidames de Chartres du fait de leur mère Hélissende de Tachainville. Guillaume, l'aîné de ces deux frères, a acquis une certaine célébrité par ses Saluts d'amour, attribués faussement à Guillaume de Ferrières, par MM. P. Paris et L. Lacour. (France littéraire, t. XXIII. — Chansons et Saluts d'amour de Guillaume de Ferrières). Il ne périt point dans la croisade qu'il avait faite à la suite de saint Louis, mais il revint à Chartres, où il passa un accord avec son frère pour le partage du vidamé et où il composa sa jolie chanson :

Combien que j'aie demouré,

Et maint grant travail enduré

En terre maleurée,

Pour ce n'ai-je pas oublié

Le doux mal qui si m'agrée,

Dont jà n'en quier avoir santé,

S'en France ne m'est trouvée.

Voir l'opuscule publié par nous sur ce sujet et intitulé : Guillaume de Meslay, auteur des Chansons et Saluts d'amour, connus sous le nom du Vidame de Chartres. Chartres, Garnier, 1858.

3 Adam de Gallardon, fils d'Hervé IV et d'Alix de Châteaudun. Consulter, sur ce seigneur, l'étude de M. L. Merlet insérée dans le t. II des Mémoires de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir, p. 297 et suiv.
4 Jean de Lèves, fils aîné de Thomas de Bruyères, seigneur de Lèves. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, Titre de Josaphat de 1248).
5 Guillaume de Feuillet, chevalier, figure dans un titre de l'abbaye de Saint-Cheron, de 1226 (Arch. dep. d'Eure-et-Loir).
6 Le nom de ce chevalier se trouve dans deux titres de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, l'un de mars 1260, l'autre d'août 1275 (Cart. des Vaux-de-Cernay, t. I, p. 560 et 729).
7 Aimery Chenard ou Canard, de la famille des seigneurs de Louville, dont plusieurs portèrent le même prénom. Cette famille, puissante au XIIe siècle, fit de nombreuses libéralités aux abbayes de Saint-Père et de Saint-Jean. Eudes Chenard, frère d'Aimery, Ier du nom, fut abbé de Saint-Père, de 1130 à 1150.
8 Le sceau de Mathieu de Meslay, tel qu'il existe aux Archives d'Eure-et-Loir joint à une charte de 1291, était : de... à deux bandes de... à l'orle de huit merlettes, et portait pour légende : + s. m............ noten. militis. Un des manuscrits anciens des Chansons d'amour du vidame de Chartres porte à son frontispice un écu d'or, à la bordure de sable, à l'orle de huit merlettes de même, qui sont certainement les armes de Guillaume de Meslay.

De procuratione ecclesiæ Beati-Georgii Vindocinensis.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 35.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 18 v°.
  • D Copie en papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, carton I, A, 38.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, M[atheus], miseratione divina, Carnotensis episcopus, salutem in Domino. Noverit universitas vestra quod nos, paupertatem ecclesie et canonicorum Beati-Georgii de Vindocino et aliorum beneficiatorum in eadem ecclesia considerantes, volumus et concedimus quod canonici ejusdem ecclesie et alii beneficiati in eadem nobis vel successoribus nostris, semel in anno tantum, centum solidos turonenses pro procuratione reddere teneantur, cum ad dictam ecclesiam, causa visitandi, accedere nos continget1, nec nos seu successores nostri ab eis amplius pro dicta procuratione petere valeamus. In cujus rei testimonium et munimen, dictis canonicis et aliis beneficiatis presentes litteras dedimus sigilli nostri munimine roboratas. Datum 2. »


1 Pareille exemption fut accordée, au mois de novembre 1255, à l'église de Saint-Lubin de Vendôme, par l'évêque Mathieu, qui réduisit le droit de procure à 4 livres tournois par an. (Livre rouge, p. 34.)
2 A la même date, le Chapitre de Chartres confirma l'exemption accordée par l'évêque Mathieu, salva procuratione venerabilis viri archidiaconi Vindocinensis. (Livre rouge, p. 36.)

Transaction entre le Chapitre et les abbé et religieux de Thiron, par laquelle, pour terminer entre les parties quelques contestations au sujet de la justice, le Chapitre abandonne à l'abbaye ce droit sur une pièce de terre contenant le labour d'une charrue1, et sur le bourg de Thiron, le Chapitre au surplus se réservant la justice sur ses censitaires et hommes de corps dans l'étendue de la paroisse de Gardais : et quant à la justice sur les habitants du Bouchage et d'Authon, le Chapitre consent qu'elle demeure commune, comme par le passé, entre lui et les religieux.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXVII, S, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 C'est la pièce de terre donnée en 1114 par le Chapitre pour la fondation et édification de l'abbaye de Thiron. Voir nº XXXI.

Vente aux clercs du chœur de l'église Notre-Dame par Jean et Guillaume de Ragny, de Reigneio, frères, de toute la grosse dîme qu'ils possédaient dans la paroisse de Fruncé, de Fronceio ; vente confirmée au mois de février suivant par Poulain de Fruncé, Poolinus de Frunceio, chevalier, et Pierre, son fils aîné, seigneurs féodaux de cette dîme1.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1630 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, F, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 L'acte original de vente est détruit en partie par l'humidité : il est probable qu'outre la vente de la dîme de Fruncé, il comprenait celle de la dîme de la Heuse, car on lit au dos : Johannes et Guillelmus de Raigneio pro decima de Frunceio et de Hosia ; et, au mois de mai 1253, Philippe d'Aiguillon, Philippus de Aguilleio, chevalier, et Pierre de Fruncé confirmèrent aux clercs du chœur la grosse dîme à eux vendue par Barthélemy de la Heuse, de Heusa, écuyer, et Alix, sa femme. (Original en parchemin. fonds du Chapitre, C. LXXXIV bis, F, 2.)

Vente par Jean des Ormes et Alix, sa femme, à Girard Mordant, chanoine de Chartres et prébendier d'Amilly, moyennant sept livres chartraines, de trois mines de terre labourable aux Ormes d'Amilly, apud Ulmos de Amiliaco1.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1494 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le manoir des Ormes, situé sur le chemin de Chartres à Pontgouin, appartenait au Chapitre de Chartres, qui, en 1305, le donna à bail moyennant 16 livres. (Inv. du Chap. ; C. LXXXIV, A, 2.)

Le Chapitre possédait une prêtrière assez importante à Amilly, qui lui provenait de dons faits par Pierre de Fontenay, en 1254, Renaud de Villeneuve-Guyard, en 1297, Garnier de Oquis, en 1334, Gui des Fouchers, en 1348. A cette prêtrière était attaché le droit de manage, entassage et échauchage des foins sur les habitants d'Amilly, droit souvent contesté au Chapitre et reconnu par une sentence des Requêtes du Palais, du 6 mai 1393. (Inv. du Chap., C. LXXXIV, A, 3 et 4.)

Ratification par les héritiers de Pierre de Fontenay, chanoine, de la donation par lui faite au Chapitre de tous les biens qu'il possédait à Fontenay et à Sandarville, sur lesquels il avait assigné précédemment au profit du Chapitre 50 livres de rente annuelle, et ce pour le prix de l'affranchissement et manumission des personnes de ses frères et sœurs et autres ses parents, qui tous étaient serfs et hommes de corps du Chapitre.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XCVIII, A, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Compromis et nomination d'arbitres, par Jacques, seigneur de Château-Gontier et de Nogent-le-Rotrou, d'une part, et le Chapitre, d'autre, à l'effet d'être réglés sur une contestation élevée entre les parties, au sujet de deux muides d'avoine de redevance annuelle que Jacques de Château-Gontier prétendait avoir droit de percevoir sur les hommes et vassaux du Chapitre, à Grandhoux, sans condition, le Chapitre prétendant au contraire que ce droit ne pouvait s'exercer qu'autant que le seigneur laisserait aux hommes de Chapitre la liberté et faculté de mener leurs bestiaux paître dans ses bois.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXVII, O, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Littere manumissionis Leodegarii, dicti Parent, de Bonavalle et Gilete ejus filie1. »

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 717 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, F, 14).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, officialis Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis quod, in nostra presentia constituti, Leodegarius, dictus Parent, de Bonavalle, et Gileta ejus filia confessi fuerunt quod, , fuerunt presentes in capitulo Carnotensi, et quod, eadem, confessi fuerunt in capitulo se esse homines de corpore ecclesie Carnotensis. Confessi etiam fuerunt coram nobis dicti Leodegarius et Gileta quod ipsi, dicta die jovis, petierunt in capitulo Carnotensi se manumitti ab eodem Capitulo, et quod, dicta die qua manumissi fuerunt a Capitulo Carnotensi et ante manumissionem suam, juraverunt publice in capitulo quod in negociis Capituli Carnotensis et in eis que tangunt vel tangent Capitulum sive ecclesiam Carnotensem de cetero fideliter se habebunt, nec prestabunt patrocinium, consilium vel auxilium contra Capitulum vel ecclesiam Carnotensem in causis sive negociis que tangunt vel tangent Capitulum sive ecclesiam Carnotensem, vel etiam contra aliquem canonicum Carnotensem, quandiu erit canonicus Carnotensis, nec dolum vel fraudem committent contra Capitulum vel ecclesiam Carnotensem, et si scirent quod injuria atrox vel dampnum grave deberet inferri Capitulo Carnotensi vel eciam canonico Carnotensi, ipsi pro posse suo hoc impedirent, et si non valerent impedire significarent hoc vel significari facerent quam cito commode possent Capitulo et canonico Carnotensi cui injuria deberet inferri. Preterea confessi fuerunt, coram nobis et in jure, predicti Leodegarius et Gileta quod, dictis die et anno, juraverunt ipsi in capitulo quod si contingeret Capitulum Carnotense seu aliquem canonicum Carnotensem habere causam seu querelam contra aliquem hominem seu aliquam feminam sive contra plures super hoc, quod Capitulum sive aliquis canonicus Carnotensis dicat quod aliqui vel aliquis sint homines vel femine de corpore ecclesie Carnotensis, contra quos Capitulum seu canonicus Carnotensis habebunt querelam seu causam, ipsi Leodegarius et Gileta super hoc ferent sine compulsione aliqua legitimum testimonium, absque hoc quod faciant seu prestent gagium duelli, ad requisitionem Capituli Carnotensis seu canonici, de parentela sive genere alicujus sive aliquorum contra quos Capitulum seu canonicus Carnotensis habebunt querelam sive causam, etiam si aliquis vel aliqui contra quos habebunt querelam attingebant predictos Leodegarium et Giletam in proximiore gradu. Item confessi fuerunt dicti Leodegarius et Gileta, in jure coram nobis, quod ipsi, predictis die et anno, juraverunt in capitulo Carnotensi quod ipsi non facient nec procurabunt fieri communiam in civitate Carnotensi vel alibi, immo impedient pro posse suo ne fiat, et si facta fuerit non erunt de illa communia ; et si contra hunc articulum venirent, ipso facto in pristinum jugum servitutis redirent. Juraverunt etiam quod ipsi contra ecclesiam Carnotensem seu contra aliquem canonicum Carnotensem aliquam conspirationem non facient seu colligationem, et si facta fuerit non erunt de conspiratione seu colligatione predicta. In cujus rei testimonium et munimen, presentes litteras sigillavimus sigillo curie Carnotensis. Datum . »


1 Les archives d'Eure-et-Loir possèdent un certain nombre d'actes originaux de manumissions ; nous allons les analyser rapidement, en indiquant seulement les passages les plus remarquables de chacun d'eux. Presque tous ces affranchissements d'ailleurs sont accordés pour l'admission des impétrants à la tonsure, ad clericatum et tonsuram clericalem.

1255, le samedi après la Saint-Denis (14 octobre 1255), Herbert, fils de Clément, de Vieil-Allonnes.

1256, le samedi après la Saint-Pierre et Saint-Paul (1er juillet), Gautier, fils du maire d'Amilly. Item confessus fuit coram nobis dictus Galterus quod ipse, dictis die et anno, juraverat publice in capitulo Carnotensi quod si majoria Capituli Carnotensis ad ipsum Galterum contigerit devenire, ratione successionis vel caduci vel alia ratione, si vellet habere et retinere illam majoriam, dimitteret tonsuram, alioquin dictam majoriam non haberet ; et si esset in tali statu quod clericatum vel tonsuram dimittere non posset, non haberet nec peteret majoriam, immo dicta majoria ad proximiores heredes deveniret absque dicti Galteri contradictione. Cette condition se trouve renouvelée dans toutes les manumissions intéressant des individus qui pouvaient avoir quelques droits à des mairies du Chapitre.

1263, le vendredi après la Saint-Jean-Baptiste (27 juin), Pierre, maire des moines de Coulombs.

1263, le lundi avant la Madeleine (21 juillet), Geoffroy Testivan de Bonneval.

1264, le lundi après la Saint-Jacques et Saint-Philippe (6 mai), Robert Fouquaut de Bonneval et Jeanne, sa femme, fille de Bernard de Saint-Maur, et Alix, leur fille.

1269, le jeudi après la Chandeleur (9 février), Barthélemy Bichot de Voves, Jean, fils de Mathieu Aquariot, et Cheron, fils de Michel Baudry.

1278, le vendredi après la Saint-Pierre et Saint-Paul (1er juillet), Geoffroy Guimont, de Jouy ; Raoul Epi-d'Avoine, de Jouy ; Thibault, fils de Guillaume, maire de Champseru ; Etienne de Mignières, fils d'Alix, veuve de Jean de Mignières, écuyer.

Nous nous arrêtons : chaque année les affranchissements deviennent plus nombreux, et nous ne sommes pas éloignés de l'époque où le Chapitre affranchira en masse tous les serfs de ses domaines. Nous ferons cependant remarquer que parmi ces nouveaux affranchis, plusieurs ne semblent pas d'une obscure extraction. Jean de Mignières était fils d'un écuyer, et Etienne Grenet, affranchi en 1317, appartenait à la maison des Grenet, qui depuis est devenue une des plus importantes de Chartres, et qui, dès le XIVe siècle, jouait déjà un certain rôle.

Pierre de Fontenay, chanoine de Chartres, s'étant engagé par serment à assigner au Chapitre avant la Nativité de saint Jean-Baptiste une rente de 11 livres, Etienne, maire d'Amilly1, à la prière dudit chanoine, engage au Chapitre pour cette rente sa mairie d'Amilly, et ledit Pierre promet que dans un espace de trois ans il fera acquisition d'un héritage sur lequel seront assignées ces 11 livres de rente.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1494 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1298, le 25 janvier, Etienne, maire de Reboulin et d'Amilly, fils du susdit Etienne et de Bourgine, sa femme, constitue, au profit de Renaud de Villeneuve-Guyard, chanoine, 10 livres de rente perpétuelle sur la mairie d'Amilly. En 1348, le samedi après la Saint-Rémy (4 octobre), Guillaume Volant, maire d'Amilly, et Alix, sa femme, vendirent à Gui des Fouchers, chanoine de Chartres, cent sous tournois de rente sur la mairie d'Amilly. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXXXIV, A, 1.) — Voir ci-dessus, nº CCCX.

« Quod Episcopus possit conferre prebendam Medonte, non obstante consuetudine et juramento per eum prestito. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 158 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri episcopo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Devocionis tue meretur sinceritas ut tuis supplicationibus in hiis que digne postulas favorabiliter annuamus. Sane lecta nobis ex parte tua peticio continebat quod, cum olim, sicut moris est, in tua promotione juravisti te antiquas et approbatas, scriptas et non scriptas, consuetudines Carnotensis ecclesie servaturum, in quibus inter alia continetur quod prebendas, personatus, dignitates et alia beneficia, que pro tempore vacare contingeret, personis ydoneis conferre deberes infra menia civitatis et in capitulo Carnotensi, tandem bone memorie G[ilo], archiepiscopus Senonensis, una cum suffraganeis suis, in detestacionem erudelitatis horrende, per excidium quondam R[aginaldi], cantoris Carnotensis, apud Carnotum, nequiter perpetrate1, provinciali concilio convocato, de voluntate et assensu majoris et sanioris partis Capituli Carnotensis, duxit, deliberatione provida, ordinandum ut, cum Capitulum ipsum secure apud Carnotum morari non posset, infra certum tempus civitatem egredientes eamdem, ad castrum Medunte, ipsius diocesis, se tranferrent, ac residentes apud ecclesiam Beate-Marie loci ejusdem de omnibus negociis spiritualibus et temporalibus, ac etiam de electionibus, inibi libere tractarent et disponerent, sicut in ecclesia Capitulo Carnotensi infra muros civitatis ejusdem tractare et disponere licebat, donec super ipsis esset aliter ordinatum ; prolata nichilominus in eodem concilio sentencia excommunicationis in omnes qui contra hujusmodi ordinacionem aliquid attemptarent. Quare nobis humiliter supplicasti ut, dicta ordinacione durante, prebendas et beneficia, necnon personatus et dignitates que in predicta ecclesia Carnotensi vacare contigerit in dicto castro libere valeas, prout ad te pertinet, ydoneis conferre personis, ac de eis ordinare et disponere, ac si in civitate et capitulo existeres memoratis, non obstante juramento predicto quod de consuetudinibus vel statutis memorate Carnotensis ecclesie observandis fecistis, etiam si eodem consuetudines vel statuta generaliter vel specialiter sint a sede apostolica confirmata, indulgere tibi de benignitate sedis apostolica curaremus. Nos itaque tuis supplicationibus inclinati, auctoritate presentium concedimus postulata. Nulli ergo omnino hominum liceat... Datum Anagnie, . »


1 Voir ci-après, nº CCCXVI.

« Privilegium Innocentii IIII, quod Capitulum Carnotense possit morari Medunte. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 710 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 5 bis).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Cum a nobis petitur quod justum est et honestum, tam vigor equitatis quam ordo exigit rationis ut id, per sollicitudinem officii nostri, ad debitum perducatur effectum. Sane petitio vestra nobis exhibita continebat quod olim inter burgenses Carnotenses ex una parte et servientes quorumdam canonicorum Carnotensium ex altera, , contentione suborta, duobus ex parte ipsorum servientium in contentione hujusmodi a quibusdam civibus Carnotensibus interfectis, et quibusdam concanonicis vestris ne punirentur ex hoc in familiares suos recipientibus homicidas, quia quondam magister Reginaldus de Spina, cantor Carnotensis, quendam ex eisdem canonicis de receptione talium redarguit personarum, hujusmodi redargutionem idem canonicus moleste ferens, ei fuit graviter comminatus, et idem cantor, sequenti nocte, dum ad Matutinas accederet, extitit interfectus1 ; cumque vos postmodum id ad bone memorie Senonensem archiepiscopum, loci metropolitanum, et suffraganeorum suorum audientiam deferre in provinciali concilio curassetis, iidem archiepiscopus et suffraganei ad civitatem Carnotensem, ad inquirendum super hoc, prout ad eorum spectabat officium, accedentes ac excommunicantes omnes illos qui excessum hujusmodi, palliationibus quibuscumque seu fictionibus, occultarent, excommunicatis, prout erant primitus denuntiati, tam qui procuraverant quam illis quorum consilio seu auxilio vel favore fuerat scelus hujusmodi perpetratum, in detestationem hujus criminis, et pro eo quod non erat tutum, vobis volentibus super hoc honorem ecclesie Carnotensis prosequi, in civitate Carnotensi morari, de consensu majoris partis Capituli ejusdem ecclesie, deliberatione provida, ipsius auctoritate concilii, statuerunt ut in villa Medunte, Carnotensis diocesis, Capitulum resideant Carnotense2, ac in ecclesia Beate-Marie ejusdem loci horas et officia, sicut in ecclesia Carnotensi, celebrent, et faciant infra muros ejusdem ville ipsorum singuli residentias consuetas, distributionibus cotidianis et proventibus prebendarum eodem modo et ordine ibidem ac si essent Carnoti vel abessent ministrandis et etiam subtrahendis, nec alibi capitulum fiat, neque tractetur de electionibus vel aliquibus aliis negotiis tam spiritualibus quam temporalibus, pertinentibus ad ecclesiam Carnotensem, nec in ea prefati canonici celebrent antequam super hoc foret aliter ordinatum, nosque processum eundem quem firmiter observari precepimus duximus per nostras litteras approbandum. Porro cum vos, juramento prestito secundum consuetudinem ejusdem Carnotensis ecclesie, teneamini residentias infra muros civitatis facere Carnotensis, de quo in eisdem litteris mentio non habetur, ne juramentum hujusmodi in favorem ejusdem Carnotensis ecclesie introductum in enormem ipsius lesionem redundare ac hujusmodi occasione negotii predicti processus impediri contingat, nos vestris supplicationibus quas in hac parte prompto favore prosequimur inclinati, auctoritate vobis presentium indulgemus ut juramento et consuetudine antedictis seu quolibet statuto ipsius ecclesie contrario juramento, confirmatione sedis apostolice aut quacumque firmitate alia roboratis, nequaquam obstantibus, in nominata villa Medunte, absque nota vel reatu perjurii, primas et alias residentias facere valeatis, prout consuevistis hactenus in sepedicta ecclesia Carnotensi, donec super premissis ad honorem Dei et ecclesie memorate aliter ordinatum fuerit vel provisum. Nulli ergo hominum.... Datum Anagnie, 3. »


1 Renaud de l'Épine avait été assassiné, dans la nuit du 22 août 1253, par Colin de Chavernay, frère du chanoine Hugues de Chavernay, et par deux clercs, nommés Gilbert le Queux et Jacques la Beloce. Hugues de Chavernay était le chanoine à qui le chantre Renaud de l'Épine avait reproché violemment l'avouerie des meurtriers des deux sergents du Chapitre. Voir, sur cette affaire et sur le démêlé qui en fut la cause, le numéro suivant et l'Histoire de Chartres, par M. de Lépinois, vol. Ier, p. 139 et suiv.
2 Le décret du concile provincial de Sens, où siégeaient Gilles Cornut, archevêque de Sens ; Renaud de Corbeil, évêque de Paris ; Guillaume de Bussy, évêque d'Orléans ; Gui de Mello, évêque d'Auxerre ; Pierre de Cuisi, évêque de Meaux, et Nicolas, évêque de Troyes, est daté du mercredi après la Saint-Martin d'hiver 1253 (13 nov. 1253). (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. X, A, 5 bis.)
3 Innocent IV adressa à la même date des lettres semblables à l'archevêque de Sens. L'année suivante, le 2 des calendes d'octobre (30 septembre 1255), le pape Alexandre IV confirma la bulle de son prédécesseur. En 1256, le jour de la Conversion de Saint-Paul (25 janvier), Henri Cornut, nouvel archevêque de Sens, confirma de son côté le décret du concile provincial de Sens. La même année, le Chapitre revint dans la ville de Chartres, mais de nouvelles contestations s'étant élevées avec le comte et les bourgeois au sujet de la clôture du cloître, un nouveau concile provincial de Sens permit, le mardi après la Saint-Luc (24 oct. 1256), aux chanoines de Chartres de fixer leur résidence à Etampes. Ils demeurèrent au reste à peine quelques mois dans cette ville ; nous voyons en effet, par une bulle du pape Alexandre IV en date du 28 février 1257, qu'à cette époque le Chapitre était de retour à Chartres. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. X, A, 5 bis et 5 ter. — Voir également ci-après, nos CCCXXIV et CCCXXVII.)

« Sententia contra quosdam infrascriptos qui Renaldum de Spina interfecerant. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 743 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI ter, A, 3).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, amen. continuata a die lune precedenti, nos Henricus, Dei gratia, Senonensis archiepiscopus, Renaudus, Parisiensis, Guillelmus, Aurelianensis, Guido, Altisiodorensis, Nicholaus, Trecensis, Dei gratia, episcopi, et Alermus, miseracione ejusdem, electus Meldensis confirmatus, in negocio inquisitionis, facte auctoritate concilii provincialis, super interfectione bone memorie R[aginaldi], quondam cantoris Carnotensis, auditis probacionibus et presumpcionibus habitis contra Hugonem de Chavergneio, canonicum Carnotensem, et Colinum, fratrem ejus, qui se voluntati et ordinacioni concili submiserunt, prestito super hoc juramento et apposita pena, de bonorum consilio, dictum nostrum et ordinacionem nostram proferimus in hunc modum, videlicet quod dicti Hugo et Colinus frater ejus, per quinquennium continuum, apud Obsevefort, in Anglia, morentur, et, elapso dicto quinquennio, non revertentur citra mare, nisi prius nos, archiepiscopus Senonensis et suffraganei nostri, certificati fuerimus a diocesano loci illius et aliis personis autenticis per patentes litteras quod, per dictum continuum quinquennium, moram fecerint in loco supradicto, et precipimus ut iter arripiant, continue profecturi. Et exnunc privamus perpetuo dictum Hugonem voce et loco in capitulo Carnotensi, ita quod in electionibus vel aliis tractatibus in Carnotensi capitulo se non ingerat de cetero nec aliquatenus admittatur. Item nos, iidem supradicti, eisdem anno et die, in negocio inquisitionis, facte auctoritate provincialis concilii, super interfectione cantoris predicti, auditis confessionibus Gileberti, dicti Coci, et Jacobi, dicti la Beloce, clericorum, et aliis pluribus habitis contra ipsos, de consilio bonorum, auctoritate ejusdem concilii, sententialiter diffinivimus dictos Gilebertum et Jacobum in carcere retrudendos, donec auctoritate concilii extrahantur, et si extrahuntur, auctoritate concilii exnunc diffinimus ipsos ultra mare in terra Jherosolimitana exilio perpetuo deportandos1. Actum Parisius, anno et die martis predictis. »


1 En effet, par décret daté du lundi, veille de la Saint-Pierre-aux-Liens, 1256 (1er août), et adressé aux abbés de Saint-Père, de Saint-Jean-en-Vallée et de Saint-Cheron, le concile provincial de Sens, où siégeaient Henri Cornut, archevêque de Sens ; Mathieu des Champs, évêque de Chartres ; Renaud de Corbeil, évêque de Paris ; Guillaume de Bussy, évêque d'Orléans ; Gui de Mello, évêque d'Auxerre ; Alerme de Cuisi, évêque de Meaux ; Nicolas, évêque de Troyes, et Guillaume de Grandpuy, élu de Nevers, décida que Jacques la Beloce et Gilbert le Queux seraient tirés de prison, mais partiraient de suite pour la Terre-Sainte pour y demeurer jusqu'à leur mort, en fournissant chacun une caution de cinq cents livres tournois, pour garantie de la pleine exécution de ce décret. (Orig. en parch. scellé ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XI ter, A, 3 bis.)

« De annualibus canonicorum Carnotensium. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges, p. 196.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, magister Richerus Blesensis et magister Petrus de Fontaneto, canonici Carnotenses, salutem in Domino. Noveritis quod cum abbas et conventus Sancti-Johannis-in-Valleia Carnotensis peterent quinquaginta solidos carnotenses sibi reddi a venerabilibus viris decano et Capitulo Carnotensibus pro quolibet annuali canonicorum Carnotensium cedentium sive decedentium quando continget dictos religiosos habere annuale seu annualia in ecclesia Carnotensi, et dicti decanus et Capitulum Carnotense, recognoscentes dictos denarios deberi dictis abbati et conventui ratione annualium predictorum, dicerent non esse certum a quibus dicta summa peccunie dictis religiosis reddi deberet : tandem dicti decanus et Capitulum super hoc nostre inquisitioni et ordinationi se commiserunt. Nos igitur, habita deliberatione et diligenter super hoc inquisita veritate, ita ordinamus et pronunciando dicimus quod canonici Carnotenses qui profecti sunt et pro tempore proficientur a Capitulo Carnotensi ad preposituras recipiendas et equandas, reddent, vice et nomine Capituli Carnotensis, in compoto prepositurarum, quando canonici Carnotenses viventes de dictis preposituris suam portionem percipient, dictis abbati et conventui1.... solidos pro quolibet annuali canonicorum cedentium sive decedentium in ecclesia Carnotensi, quando annuale sive annualia predicta evenient, una cum sexaginta solidis eisdem abbati et conventui debitis de dictis preposituris, pro prebenda dicti abbatis quam habet in ecclesia Carnotensi. In cujus rei testimonium, presentibus litteris sigilla nostra duximus apponenda. Datum . »


1 Le parchemin est entièrement déchiré dans cet endroit.

« Quedam relacio episcopi Aurelianensis de pace inter Capitulum et J[ohaunem] comitem Blesensem. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges, fol. 157 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Viris venerabilibus et dilectis suis decano et Capitulo Carnotensis ecclesie, Guillelmus, divina miseratione, Aurelianensis ecclesie minister indignus, salutem et sinceram in Domino caritatem. Noveritis quod discordia que inter vos, ex una parte, et nobilem virum Johannem1, comitem Blesensem, ex alia parte, vertebatur, nobis mediantibus est sopita, et, si in compromissione facta inter vos et dictum comitem aliquid durum vobis forsitan videatur, aut etiam minus dictum, hoc equanimiter sustinere velitis, et nobis potius quam venerabilibus viris archidiaconis Carnotensi et Blesensi et magistro Petro de Castra, concanonico vestro, imputetis. Hoc autem factum est pro bono pacis et pro affectione bona quam videtur habere dictus comes erga vos et ecclesiam Carnotensem. Formam autem compositionis predicte fratres Hugo et Galeranus, de ordine Fratrum Predicatorum, latores presentium, vobis exponent plenius viva voce, quibus, quantum de hoc, fidem adhibere velitis. Sciatis insuper quod dictus Comes precepit, in presentia nostra, castellano suo Carnotensi quod dictus castellanus, vel prepositus suus Carnotensis, emendam faciant de interdicto posito in ecclesia vestra, vel alius, loco dicti comitis, secundum quod de emenda interdicti per comitem Carnotensem vel ejus gentes consuetum est fieri in ecclesia Carnotensi. Prepositus vero Carnotensis, pro negligentia sua, factum per se specialiter nichilominus emendabit. In cujus rei memoriam et testimonium, presentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborari. Datum . »


1 Jean de Châtillon, déjà comte de Blois depuis 1241, hérita du comté de Chartres en 1256, à la mort de Mathilde, sa cousine-germaine. Il mourut en 1279. Voir l'obit de ce prince, inscrit au Nécrologe, à la date du jour des nones de mai. Cette charte et d'autres documents rapportés par M. de Lépinois (Histoire de Chartres, vol. Ier, p. 141 et suiv.), prouvent que la comtesse Mathilde mourut en 1256 et non en 1269, comme le dit à tort l'Art de vérifier les dates.

« Privilegium Alexandri pape, de decimis novalium. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 143.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Alexander, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et apostolicam benedictionem. Solet annuere sedes apostolica piis votis, et honestis potentium precibus favorem benivolum impartiri. Eapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus grato concurrentes assensu, ut, in parrociis illis in quibus veteres decimas percipitis, novalium quoque decimas, de quibus aliquis hactenus non percepit, pro ea portione qua veteres vos contingunt, percipere valeatis, auctoritate vobis presentium indulgemus, cum illi qui de laboribus terre parrochiarum decimas percipiunt de novalibus eas exigere satis possint. Nulli ergo omnino hominum liceat... Datum Laterani, xi kalendas junii, pontificatus nostri anno secundo. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2255 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XCIV, A, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Acquêt par Renaud de Châteaudun et Richer de Blois, chanoines, exécuteurs testamentaires de Barthélemy de Moncy, chambrier de l'église de Chartres, sur Guillaume de Ferrières, clerc, de cinq pièces de terre arable à Villars1,

quarum una pecia, continens dimidium modium seminis, sita est juxta cheminum per quod itur de Villais ad Carnotum et vocatur Campus-ad-Divinum ; altera pecia, continens quatuor sextaria seminis, vocatur Quarellum senterii de Noviaco ; alia pecia, continens duo sextaria seminis, sita est juxta terram Lorelli de Portis ; alia pecia, continens unum sextarium seminis, sita est apud Perrerias de Noviaco ; alia pecia, continens tres minas seminis, sita est apud dictas Perrerias..... »


1 Au mois de juillet 1260, le Chapitre acquit, moyennant 80 livres chartraines, de Thibault de Villars, Lucie, femme du maire de Saint-Maurice, et Alix, femme de Geoffroy Frallavoine, sœurs dudit Thibault, quoddam herbergamentum, cum virgulto et terra adjacentibus, et omnibus et singulis ejus pertinentiis, necnon et omnes et singulas terras ad majoriam de Villosio pertinentes, et omnes paleas, stramina, forragia, trituratores et omnes et singulas alias res quas, ratione dicte majorie, habebant vel habere poterant seu debebant in granchia de Villosio et apud Villosium et in territorio dicte ville.

« Quod justicia domorum prope Portam-Novam, que dicuntur de Sendarvilla, est Capituli. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 534 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton V, F, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, magister Philippus de Milliaco, subdecanus Carnotensis.......

Un différend s'étant élevé entre le doyen et le Chapitre de Chartres, Jean, archidiacre de Chartres, et Guillaume de Pré-Grimaud, chanoine, tous deux prébendiers de Sandarville, et Hersende, hôtesse du Chapitre et desdits prébendiers, d'une part, et le prévôt de Chartres, d'autre part, sur ce que le prévôt et ses sergents étaient entrés de vive force pendant la nuit,

in quadam domo sita, Carnoti, in vico qui dicitur Porta-Nova, ante domum Petri, notarii domini episcopi Carnotensis,

maison habitée par Hersende, et avaient frappé ladite hôtesse, et lui avaient enlevé une partie de ses effets, en violation des priviléges du Chapitre, les parties élurent pour arbitres Philippe de Porte-Morard, de la part du Chapitre, et Geoffroy de Brou, clerc du comte de Chartres, de la part du prévôt1.

Actum . »


1 On ne retrouve point la suite de cette affaire ; mais il paraît certain que les arbitres se prononcèrent en faveur du Chapitre, car la justice des maisons de Sandarville ne lui fut jamais contestée dans la suite.

Bail par le Chapitre à Gui, maire de Dammarie1, du four dudit lieu, avec une maison, verger et une pièce de terre contenant environ un setier, assis audit lieu, moyennant 100 sous de rente annuelle.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XCII, A, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1295, Philippe de Cornillon, chanoine et archidiacre de Dunois, acquit la mairie de Dammarie et dépendances, sur Jean, curé et maire dudit lieu. Il augmenta cette acquisition, en 1298 et 1299, d'une maison et d'un setier de terre assis devant la léproserie. En 1301, il bailla à toujours la mairie et le four de Dammarie à Jean le Sueur de Morancez et à Agnès, sa femme, moyennant 36 livres chartraines de rente, qui, après la mort dudit Philippe, devaient appartenir au Chapitre. (Inv. du Chap. ; C. XCII, A, 2.)

Alexandri papæ quarti, de claustri vallatione et quibusdam statutis.

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 710 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, A, 16).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Alexander, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo ecclesie Carnotensis, salutem et apostolicam benedictionem. Hiis que ab ecclesiarum prelatis pro ipsarum utilitatibus provide statuuntur libenter adicimus apostolici muniminis firmitatem, ut intemerata consistant cum nostro fuerint presidio communita. Significastis siquidem nobis quod cum, quondam cantore ecclesie vestre a quibusdam iniquitatis filiis interempto, non possetis secure in vestra ecclesia commorari, dilecti filii Johannes et Symon, archidiaconi, et quidam alii ecclesie vestre canonici, de communi assensu et de auctoritate vestra, provide statuerunt ac etiam ordinarunt ut claustrum ejusdem ecclesie certo ambitu vallaretur1, et presentes canonici, domos infra hujusmodi ambitum aut per domos suas in claustrum ipsum introitum non habentes, cotidianas distributiones percipiant, ac si in ipsa ecclesia horis matutinalibus interessent, dummodo, infra muros civitatis Carnotensis pernoctantes, aliquibus duabus horis diei in divinis officiis presentes habeantur in ecclesia supradicta, alia nichilominus edentes pro ipsius ecclesie utilitate statuta salubria et honesta, prout in litteris inde confectis dicitur plenius contineri. Nos igitur vestris devotis supplicationibus inclinati, statuta hujusmodi, sicut provide ab archidiaconis et canonicis predictis sunt edita, rata habentes et grata, illa, non obstante qualibet consuetudine vel statuto ipsius ecclesie contrariis, vallatis juramento vel quavis firmitate alia, auctoritate apostolica confirmamus et presentis scripti patrocinio communimus. Nulli ergo omnino........ Datum Laterani, ii kalendas martii, pontificatus nostri anno tercio. »


1 Voir ci-dessus, le nº CCCXVI et les notes qui l'accompagnent.

Lettres de Mathieu, évêque de Chartres, par lesquelles, sur l'enquête préalablement faite de l'usage ancien du Chapitre touchant le nombre des chanoines-prêtres requis dans l'église de Chartres, il reconnaît que ce nombre doit être de treize, non compris le Doyen et l'abbé de Saint-Jean-en-Vallée, et qu'il ne peut disposer d'aucune prébende vacante en faveur d'aucun clerc, constitué en ordres inférieurs, et déterminé à y rester, jusqu'à ce que le nombre des chanoines-prêtres soit rempli, ou du moins jusqu'à ce que ceux qui doivent le compléter, quoique non prêtres actuellement, soient en état et volonté de recevoir l'ordre de prêtrise dans le cours de l'année, à compter du jour de leur réception.

  • B Inventaire du Chapitre, carton II, AA, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Acquêt par le Chapitre sur Pierre du Marchais, chevalier, et sa femme, de tous les champarts, cens, poules, rentes, corvées et autres droits qu'ils avaient à prendre au village de Puiseaux, et de toutes les redevances dont étaient tenus envers eux les hôtes du Chapitre audit lieu ; item de deux fiefs particuliers avec les droits féodaux en dépendants situés audit lieu de Puiseaux, et enfin de 17 setiers et mine de grain de redevance annuelle1

  • B Inventaire du Chapitre, carton CXIII, P, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Pierre du Marchais avait acquis ces biens de Raoul Chevrel et sa femme en 1256 ; il eut même, au sujet de cet acquêt, avec le Chapitre, un différend qui fut réglé par l'archidiacre de Blois et Guillaume de Manlia, chanoine, au sujet d'une bovée de terre dont le Chapitre lui contestait la justice. (Inv. du Chap. ; C. CXIII, P, 2.)

Les biens vendus par Pierre du Marchais constituèrent la prètrière de Puiseaux, donnée en 1258 à Renaud de Beaumont, chanoine, et qui s'accrut successivement : d'un hébergement et 33 setiers de terre au terroir de Marolles, acquis, en 1257 et 1258, par Jean Groignet, chanoine, et de la mairie de Puiseaux, vendue en 1295 à Guillaume d'Essay, chanoine, par Jean de Puiseaux et ses enfants. (Inv. du Chap. ; C. CXIII, P. 3, 4 et 5.)

« Littera qualiter Vice-dominus non potest habere posternam seu introitum extra claustrum ad domum suam. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 192.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Matheus, Vice-dominus Carnotensis, miles, salutem in Domino. Cum venerabiles viri decanus et Capitulum Carnotense, de voluntate et assensu excellentissimi domini Ludovici, regis Francorum illustris, clauderent claustrum, muros cum quernellis, portas et posternas in eisdem muris faciendo, nos quia impedimentum et calumpniam poneremus in curia domini regis,... proponentes contra ipsos quod jus faciendi premissa non haberent, eo quod exitus et egressus ad domos nostras quas habemus in claustro predicto nobis libere non patebatur sicut ante dicti claustri clausuram ;.... assereremus eciam portam seu posternam et viam sitas inter domum nostram et ecclesiam Sancti-Stephani esse de pertinenciis domus nostre....

Pour vider ce différend, un arbitrage eut lieu, de l'assentiment des parties, et le sous-doyen, Renaud de Beaumont, et Renaud Léger, chanoînes, arbitres choisis, décidèrent que le Chapitre avait le droit de clore le cloître ; et que le Vidame ne pouvait pas ouvrir de portes donnant de sa maison hors du cloître, mais qu'il lui était permis d'ouvrir les fenêtres hautes, ad beneficium luminis et prospectus.... Le Vidame déclare accepter ce jugement et s'engage et engage ses successeurs à le respecter.

Actum .

« De duodecim solidis et octo denariis annui census in claustro. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 153.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Almarricus de Levesvilla1, miles, salutem in Domino.

Il a vendu au Chapitre, pour 80 livres de chartrains, 12 sous 8 deniers de rente qu'il tenait en fief, à titre héréditaire, de Geoffroy d'Ouarville2, chevalier, sur les maisons de feu Etienne Bretel, sises au cloître et hors du cloître, sur une autre maison contiguë aux premières qui appartint jadis à Guillaume, seigneur de Ver3, et à Isabelle, sa femme, et sur une place sise au cloître, devant la maison de Guiot Breton.

Datum . »


1 Amaury de Levesville, fils d'Evrard II de Levesville, tenait en fief, du doyen Hugues de la Ferté, des terres situées à Prasville, dont ce doyen fit présent à l'église de Chartres (Nécrologe, à la date du 4 des nones de mai).
2 La puissante famille d'Ouarville fournit, aux XIIe et XIIIe siècles, plusieurs membres distingués au Chapitre de Notre-Dame. L'un d'eux, nommé Geoffroy, peut-être frère du chevalier du même nom, figure au Nécrologe, à la date du 5 des calendes de juin, année 1256.
3 Guillaume III de Ver, de la maison de Chartres, était fils de Guillaume II, qui amortit, en 1226, avec sa mère Edeline et ses frères Evrard, Renaud et Robert, la terre de Panthoison sur laquelle l'abbaye de l'Eau venait d'être construite. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds de l'abb. de l'Eau).

Prise par Roger Passemer du roi saint Louis, de 79 acres et 3 vergées de terre, assis en la paroisse de Cottevrard1, avec le droit de corvée et toute justice, moyennant 38 livres 18 sous de rente annuelle et perpétuelle.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXIII, K, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 La terre et seigneurie de Cottevrard fut aliénée, en 1284, par le roi Philippe-le-Hardi, en faveur de Raymond Passemer et de Nicolas Marc-d'Argent, moyennant 117 livres 3 sous 6 deniers de rente annuelle. A cette seigneurie était attaché un droit de garenne considérable, pour lequel les acquéreurs eurent, devant le bailli de Rouen, un long procès avec Robert du Bois-Rohard, écuyer. (Inv. du Chap. ; C. LXIII, K, 1 et 2.) — En 1315, Louis X, et, en 1318, Philippe V assignèrent sur les terres de Cottevrard et du Pont-Saint-Pierre, en la vicomté de Rouen, 400 fr. de rente au profit de Martin des Essarts, bourgeois de Rouen, maître-d'hôtel du roi, pour décharger d'autant le trésor royal. Le 14 septembre 1372, le Chapitre acquit, moyennant 2,197 francs d'or, de Jacques des Essarts, écuyer, frère et héritier de Pépin des Essarts, les fiefs de Cottevrard et du Pont-Saint-Pierre, connus sous le nom de fief Pépin des Essarts, avec plusieurs maisons sises à Rouen, juxte la porte Beauvoisine, dépendant également de ce fief. — Le 14 janvier 1571, le Chapitre abandonna à Jacques Parmentier, écuyer, sieur de Caulmont, le fief et terre de Cottevrard et dépendances, et, en 1579, Jacques Parmentier le céda à Jean le Noble, seigneur de Grosmesnil, en échange de deux maisons, sises à Dieppe. (Inv. du Chap ; C. LXIII, K, 3, 3 bis, 7, 30 et 31.)

« Beati Ludovici de fundacione altarium Angelorum et Virginum et viginti libris pro certis anniversariis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 5. (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton VI, C, 1).
  • B Cart. capellarum, fol. 25 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine sancte et individue Trinitatis, amen. Ludovicus, Dei gracia, Francorum Rex. Notum facimus universis quod super procuracione seu gisto quod apud Carnotum, in domo episcopi, super episcopum habebamus et super alia procuratione seu gisto quod apud Fresneium1 villam suam ab eodem episcopo petebamus, inter nos, pro nobis et nostris successoribus, et dilectum et fidelem nostrum Matheum, Carnotensem episcopum, pro se et successoribus suis, consenciente Capitulo Carnotensis ecclesie, talis compositio intercessit, quod nos omne jus gisti seu procurationis hujusmodi quod ab ipso episcopo vel ejus successoribus exigere poteramus, omnino memorato episcopo suisque successoribus quittavimus im perpetuum et quitamus, ita quod nec nos nec successores nostri possimus, ab ipso episcopo vel ejus successoribus, ratione gisti vel procurationis, in predictis locis nec alibi, ullo unquam tempore aliquid exigere in futurum. Idem autem episcopus, pro hac quitatione et pace, promisit nobis et concessit dare quinquaginta libras turonenses annui redditus im perpetuum, de quibus taliter duximus ordinandum, videlicet quod nos, ob devocionem precipuam quam ad ipsam ecclesiam Beate-Marie Carnotensis habemus, necnon divini amoris intuitu et ob remedium anime nostre et antecessorum nostrorum, de predicto redditu duas capellanias in eadem ecclesia institui volumus et fundari in duobus nominibus, quorum unum, a dextra parte prope introitum porte Crucis ejusdem ecclesie, in honore cunctorum sanctorum Angelorum Dei ; aliud vero, a sinistra parte propre introitum porte Crucis ejusdem ecclesie, in honore omnium sacrarum Virginum construentur. Quorum uterque capellanus, de predicta summa, quindecim libras turonenses, ad talem terminum percipiet annuatim2, videlicet centum solidos , et alios centum , et alios centum solidos . Tenebitur autem uterque ipsorum, diebus singulis, pro nobis quandiu vixerimus, per se vel per alium, si legitimum impedimentum haberent, missam celebrare secundum quod est in ecclesia consuetum. Et frequentius missam de Sancto-Spiritu et de beata Dei genitrice petimus celebrari, et in omnibus missis pro nobis collectam dici et orationem fieri specialem. Singulis autem diebus sabbati, ad altare de Sanctis Virginibus, missam de gloriosa Virgine regina Virginum, et in altari de Sanctis Angelis, qualibet secunda feria, missam de sanctis Angelis celebrabunt, nisi diebus ipsis aliqua sollempnis festivitas eveniret, de qua deberent facere potius officium proprium et sollempne. Post decessum vero nostrum, in predictis duobus altaribus, missam que dicitur pro defunctis fidelibus, singulis diebus, uterque celebrare tenebitur capellanus, excepto quod in diebus sabbati ad altare de Virginibus missa de beata Virgine et in secundis feriis ad altare de Angelis missa de Angelis celebrabitur, sicut superius est expressum. Diebus tamen sollempnibus in quibus non consuevit ecclesia celebrare pro Mortuis, poterunt officium celebrare quod sollempnitati competet aut diei. Collationem autem dictarum duarum capellaniarum nobis retinemus tantummodo prima vice, et postmodum ad Capitulum in perpetuum pertinebit. Volumus autem quod talibus conferantur qui alia ecclesiastica beneficia non habeant et qui jam ad sacerdotium sint promoti, vel qui promoveri debeant in proximis ordinibus successive, et qui personaliter et continue resideant in eisdem. Provideat tamen Capitulum quod interim, cotidie, pro nobis, sine defectu aliquo, celebretur ibidem, sicut superius est expressum. Donamus autem et concedimus de residuo dicti redditus, ad faciendum distributiones, secundum disposicionem Capituli, canonicis et clericis ejusdem ecclesie, in quinque anniversariis infra nominatis, viginti libras turonenses, videlicet in anniversario clare memorie genitoris nostri Ludovici quatuor libras turonenses ; in anniversario pie recordationis genitricis nostre Blanche quatuor libras turonenses ; in anniversario recolende memorie fratris nostri R[oberti]3, quondam comitis Attrebatensis, et eorum omnium qui in Egypto et alias in transmarinis partibus nobis ibidem existentibus decesserunt, quatuor libras turonenses ; in nostro eciam, post decessum nostrum, similiter quatuor libras turonenses ; et in anniversario karissime uxoris nostre Margarete4, Regine, post decessum ejusdem, quatuor libras turonenses. Que quidem anniversaria sollempniter fieri petimus et ad majus altare diebus obitus nostri, et distributiones anniversariorum illis dumtaxat fiant canonicis et clericis qui interfuerint quolibet anniversario, tam in vigiliis quam in missa. Quandiu autem vixerimus nos et Regina predicta uxor nostra, pro nobis et ipsa, in duobus proximis diebus , in quibus nullum festum novem lectionum evenerit, una missa de Sancto-Spiritu et alia de beata Virgine debent in eadem ecclesia sollempniter celebrari, et in utraque die quatuor libras turonenses de predicta pecunia distribuentur canonicis et clericis qui affuerint celebrationi missarum. Tenetur autem episcopus Carnotensis et successores ejus, qui pro tempore fuerint Carnotenses episcopi, predictum redditum annuatim sine difficultate persolvere, videlicet triginta libras ad terminum prelibatum pro duabus capellaniis capellanis qui pro tempore deservient in eisdem, et dictas viginti libras Capitulo Carnotensi ad faciendas distributiones in anniversariis antedictis : ita quod si in solutione deficeret terminis prenotatis, nos et successores nostri prefatum episcopum et successores ejus, ad requisitionem Capituli, per captionem bonorum suorum possemus compellere ad solutionem de predicto plenarie faciendam. Quod ut perpetue stabilitatis robur obtineat, presentem paginam sigilli nostri auctoritate ac regii nominis karactere inferius annotato fecimus communiri. Actum Carnoti, . Astantibus in palatio nostro quorum nomina supposita sunt et signa. Dapifero nullo. Signum Johannis5 buticularii. Signum Affonsi6, camerarii. Signum Egidii7, constabularii8. »


1 Voir nº XLIX.
2 L'évêque Miles d'Illiers, ayant refusé d'acquitter cette fondation aux chapelains, fut condamné, par une sentence des Requêtes du Palais du 20 octobre 1481, à leur restituer ce qui pouvait leur être dû pour les années écoulées et à leur payer 15 livres chaque année, à l'avenir. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. VI, C, 1.)
3 L'obit de Robert d'Artois est inséré au Nécrologe, sous la date du 6 des ides de février.
4 Cette donation est rappelée dans l'obit de Marguerite de Provence, à la date du 5 des ides de novembre.
5 Jean de Brienne, dit d'Acre, mort en 1296.
6 Alphonse de Brienne, mort en 1270.
7 Gilles de Trasegnies, dit le Brun, mort avant 1270.
8 L'analyse de cette donation de saint Louis se trouve dans l'obit de l'évêque Mathieu, inséré au Nécrologe sous la date de la veille des calendes de janvier 1259.

« Littera de domo domini Leugarum sita in claustro. »

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • C Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 192.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Johannes de Brueriis, miles, et Eustachia, ejus uxor, salutem in Domino.

Ils déclarent abandonner les plaintes qu'ils avaient élevées contre le Chapitre au sujet de la clôture du cloître et ils reconnaissent avoir reçu dudit Chapitre, à titre de dédommagement, la somme de 55 livres.

Datum . »

« Ordinacio quod episcopus Carnotensis tenetur in cibo et potu operariis in argento et auro circa majus altare et Sacram-Capsam laborantibus. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 444 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton III, D, 3).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Matheus, permissione divina, episcopus Carnotensis, necnon R[adulphus]1, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis presentes litteras inspecturis, salutem in Domino. Notum facimus universis quod cum inter nos Matheum, episcopum Carnotensem, ex una parte, et viros venerabiles decanum et Capitulum Carnotense, ex altera, esset contentio super eo videlicet quod nos decanus et Capitulum Carnotense asserebamus quod reverendus pater Matheus episcopus et quilibet episcopus qui pro tempore esset et fuerit episcopus Carnotensis, de usu et consuetudine approbata ecclesie Carnotensis, solvere teneretur expensas omnibus operariis in auro et argento, qui pro tempore operantur seu operati fuerint et operabuntur in futurum in capsa seu circa capsam beate Marie, et in tabula seu circa tabulam que est ante majus altare ecclesie Carnotensis, et in retrotabula sive circa retrotabulam, seu tabellos majoris altaris, et circa ea que pertinent ad majus altare ecclesie Carnotensis, nobis, Matheo, episcopo Carnotensi, in contrarium asserentibus, necnon et super arreragiis seu expensis factis circa predicta, ratione preteriti temporis, contentio verteretur ; tandem nos episcopus et decanus et Capitulum memorati in viros venerabiles Johannem, archidiaconum Carnotensem, et Arnulphum de Berjouvilla, canonicum Carnotensem, compromisimus de omnibus et singulis supradictis2, promittentes bona fide quod quicquid predictus archidiaconus et Arnulphus super premissis pronunciabunt et ordinabunt, nos Matheus, episcopus Carnotensis, et nos decanus et Capitulum Carnotense inviolabiliter observabimus et faciemus observari : super arreragiis vero commisimus prenominatis Johanni archidiacono et Arnulpho, ut ipsi, ratione preteriti temporis, pronunciarent et ordinarent pro sua voluntate. Nos autem Johannes, archidiaconus, et Arnulphus, canonicus Carnotensis, super premissis omnibus, inquisita diligenter a fide dignis veritate, promittimus et ordinamus quod reverendus pater Matheus, Dei gratia, episcopus Carnotensis, et quilibet episcopus, qui pro tempore fuerit episcopus Carnotensis, solvat de cetero et solvere teneatur omnes expensas, in cibo et potu, omnibus operariis in auro et argento, qui pro tempore operantur et operati fuerint et eciam operabuntur in futurum in capsa, sive in sacro scrinio beate Marie Carnotensis, et in tabula que est et erit ante majus altare ecclesie Carnotensis, et in retrotabula seu tabellis qui sunt et erunt super majus altare ecclesie Carnotensis ad dorsum ejusdem altaris. Super arreragiis autem ordinamus, ex causa probabili, quod reverendus pater Matheus, Carnotensis episcopus, memoratus, super premissis, ratione preteriti temporis, nichil solvere teneatur. In cujus rei testimonium et firmitatem, nos, Matheus, Carnotensis episcopus, et nos, R[adulphus], decanus, et Capitulum Carnotense, necnon et nos, Johannes, archidiaconus Carnotensis, et Arnulphus, canonicus Carnotensis, presens factum et scriptum sigillavimus sigillis nostris. Actum . »


1 Cette charte était en effet scellée de quatre sceaux sur double queue de parchemin. Ces sceaux sont aujourd'hui détruits, et il ne reste plus que les attaches de deux d'entre eux ; mais ces attaches vont nous permettre de faire une observation assez importante, et qu'il serait facile de généraliser. Pour donner une plus grande authenticité à la pièce, et afin que, si la cire venait à se briser, les attaches servissent elles-mêmes à légaliser l'acte, on écrivait sur le parchemin quelques mots que l'on soulignait dans la charte même. C'est ainsi que dans le titre qui nous occupe, on a choisi les mots in cibo et potu, qui sont soulignés dans le texte et répétés sur chacune des queues. C'est ainsi que dans le compromis de 1255, dont nous parlons dans la note précédente, on a souligné trois mots super eo videlicet, qui sont également répétés sur les attaches de deux sceaux autrefois suspendus à cette pièce.
2 Raoul II d'Aubusson, doyen (1259-1272).
3 Le compromis entre l'évêque Mathieu et le Chapitre est daté de l'année 1255.

Sentence arbitrale sur compromis entre les abbé et religieux de Thiron d'une part et les habitants de la Troche et de la paroisse des Corvées, sujets du Chapitre et de l'Aumône de Chartres d'autre part, touchant les droits de pâturage dans les bois du prieuré de Lédo1, appartenant auxdits abbé et religieux.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXII, J, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le prieuré de Lédo ou du Loir, autrefois abbaye et détruit au XVIIe siècle, était une des propriétés les plus importantes de l'abbaye de Thiron, à laquelle il avait été donné, vers 1130, par Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres, et Goslin, son frère. C'était dans un vaste étang dépendant de ce prieuré que la rivière du Loir prenait autrefois sa source : cet étang, appelé l'étang des Abbés, fut desséché au commencement du XVIIe siècle, par les moines de Thiron, à la suite d'une contestation avec le duc de Sully, leur voisin. Voir Mém. de la Soc. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, t. Ier, p. 120 et suiv.

« Littera Regis, super licentia eligendi episcopum. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 5 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 20).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ludovicus, Dei gratia, Francorum rex, dilectis suis decano et Capitulo Carnotensi, salutem et dilectionem. Cum nobis obitum bone memorie M[athei], quondam Carnotensis episcopi, nunciantes, licenciam petieritis a nobis eligendi pastorem, vobis eam benigne concedimus, vos rogantes et requirentes attente quatinus, solum Deum habentes pre oculis, talem vobis et ecclesie vestre eligatis pontificem, qui in spiritualibus et temporalibus valeat fructuosus haberi. Actum Parisius, . »

« De fondatione capelle de Frequoto. »

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, cart. capellarum, fol. 26 v°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, magister Galterus de Frescoto, canonicus Carnotensis, salutem in Domino. Noverint universi tam presentes quam futuri quod ego, pro remedio anime mee, patris et matris meorum et aliorum antecessorum meorum, dedi, concessi et assignavi in perpetuum capelle quam ego, in honore beate Catharine, sanctorum Stephani et Vincentii et aliorum sanctorum, construxi apud Frescotum1, in hereditate mea, totam medietariam de Syverio2, cum herbergamento et omnibus terris arabilibus et inarabilibus et aliis pertinentiis ad eandem medietariam, prout possidentur, et decem et octo denarios annui census, cum gallinis et pertinentiis ad eundem censum, que habebam in dicta villa. Dedi etiam et concessi et assignavi dicte capelle totum locum in quo est sita dicta capella, qui vulgariter dicitur Chesneia, prout extenditur in longum et latum, usque ad viam per quam itur de Frescoto apud molendinum de Prato-Motoso et usque ad fundum fossati quod est inter dictam Chesneyam et plesseyum Frescoti, et etiam usque ad fundum fossati quod est similiter inter dictam Chesneyam et nemus Frescoti. Dedi insuper et assignavi dicte capelle campum qui est inter dictam Chesneyam et Mileceyum, prout extenditur in longum et latum, a fundo dicti fossati quod est inter dictam Chesneyam et nemus Frescoti usque ad metam que est inter domum defuncti dicti Troalle et herbergamentum monachorum Bonevallis, et etiam prout continetur a dicta meta usque ad viam per quam itur de Prato-Motoso apud Frescotum. Dedi etiam et concessi et assignavi capelle predicte quemdam campum, prout continetur in longum et latum, quem habebam apud Terram-Albam, juxta vineas de Bonavalle ; et omne jus, justiciam, jurisdictionem, possessionem, proprietatem et dominium que, in omnibus predictis rebus et earum pertinentiis, habebam vel habere poteram, ex quacumque causa, a presbiteris et personis qui pro tempore dictam capellam possidebant, quiete et pacifice tenenda et habenda et in perpetuum possidenda. Ita tamen quod presbiter seu persona qui pro tempore dictam capellam habebit, per se vel per alium, in dicta capella, singulis diebus, tenebitur pro Defunctis celebrare, exceptis diebus dominicis et festivis novem lectionum, et etiam horas canonicas decantare. Et quantum ad omnia permissa tenenda, me et heredes meos universales et singulos obligavi. In cujus rei testimonium et munimen, presentibus litteris sigillum meum apposui. Datum . »


1 Le 5 juin 1637, Léonor d'Etampes, évêque de Chartres, réunit à l'archidiaconé de Dunois la chapelle de Frescot, sise en la paroisse de Trizay, à la condition que l'archidiacre célébrerait une messe chaque mois dans cette chapelle. (Inv. du Chap., C. XIII, Y, 15).
2 La métairie de Civry avait été amortie, en avril 1258, par Jean, seigneur de Montigny, sa femme, et Hugues, son frère ; puis, en octobre 1259, par Marie de Frescot, dame de Chavernay, veuve de Geoffroy Gode, écuyer : elle le fut de nouveau en mars 1263 par Geoffroy de la Roche, écuyer. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XIII, Y, 2).

Accord entre Robin d'Illou et les habitants de Dampierre-sur-Avre, par lequel il paraît que les habitants ont droit d'usage dans les bois dudit Robin en la paroisse de Dampierre1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXIV, L, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le Chapitre possédait autrefois une prêtrière à Dampierre-sur-Avre ; il l'aliéna, en 1687, en faveur d'Etienne Sallé, seigneur du Ménillet, qui céda en échange à l'église de Chartres, cinq quartiers de pré au terroir de Malicorne, en la même paroisse. (Inv. du Chap., C. LXIV, L, 8.)

Transaction entre le Chapitre et les habitants d'Ingré, au sujet du droit de taille et jalage qu'il avait droit de percevoir à Ingré1

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXIV, T, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Ce droit de jalage ou jaugeage fut converti en 20 deniers parisis par arpent de vigne. En 1579, le Chapitre consentit à en affranchir les habitants d'Ingré moyennant 510 écus d'or. — Cette redevance féodale était très usitée dans les vignobles de l'Orléanais.

En 1315, Pierre Policon acquit, au nom du Chapitre, sur Guillaume le Bouteiller tous les droits de vinage et jalage que ce dernier avait à prendre dans l'étendue des paroisses de Saint-Loup d'Ingré, de la Chapelle-Saint-Maxime, des Ormes, de Saint-Jean-de-la-Ruelle et de Saran. En 1410, Jean Rondeau, et, en 1478, Marion de Sancerre passèrent des aveux et dénombrements au duc d'Orléans pour leur droit de jalage sur certains cantons de vignes à Ingré. (Inv. du Chap., C. LXIV, T, 2, 4, 7 et 12).

Bulle du pape Alexandre IV, portant indulgences1 en faveur de ceux qui visiteront l'église de Chartres le dimanche, veille de saint Luc, jour destiné pour sa dédicace.

  • B Inventaire du Chapitre, carton III, A, 2.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1370, le pape Grégoire XI accorda une indulgence d'un an et quarante jours en faveur des bienfaiteurs de l'œuvre et fabrique de l'église de Chartres. En 1516, Léon X donna une bulle d'indulgences pour la confrérie de Notre-Dame, établie pour la reconstruction du clocher et du tour du chœur. Enfin, en 1638, un bref d'Urbain VIII accorda une indulgence plénière à tous ceux qui visiteraient l'église de Chartres le jour de l'Assomption. (Inv. du Chap. C. III, A, 3, 13 et 20).

Acquêt fait par Raoul d'Aubusson, doyen de l'église de Chartres, sur Colin, maire de Berchères-sur-Vesgre, de deux batteurs qu'il avait en la grange de Berchères, à cause de sa mairie, et de 10 sous de revenu pour le champart qu'il avait à prendre sur la grange1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXV bis, A, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Les possessions du Chapitre à Berchères-sur-Vesgre provenaient, outre cette acquisition, de la donation faite, en 1283, par les exécuteurs testamentaires de Pierre de Villarceau, chanoine de Chartres, de toutes les pailles et pillons, des blés et avoines, vesses et deniers, perçus en la grange de Berchères, acquise par ledit chanoine sur Jean, maire dudit lieu. (Orig. en parch., fonds du Chap., C. LXVII, B, 34).

Outre ce qu'il possédait à Berchères-sur-Vesgre, Raoul d'Aubusson donna au Chapitre, pour son anniversaire, une maison manable, appartenances et dépendances, appelée la métairie de Brissard, que le Chapitre louait 70 livres tournois en 1280. (Inv. du Chap., C. LXXXV bis, E, 2.)

« Littera de gastis de Pincon. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 175.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, R[adulphus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis, quod nos, de centum et sexaginta arpentis terre nostre, ad agriculturam redigende, de gastinis nemorum nostrorum de Pinçon, tradidimus et concessimus Arnulpho, dicto Pellipario, de Ponte-Goeni, centum et viginti arpenta, ad arpentum Beate-Marie, extirpanda et ad agriculturam redigenda, et jure hereditario possidenda ad eisdem Arnulpho et heredibus et successoribus ipsius in futurum, ac, et amplius, si ultra dicta centum et viginti arpenta, dictus Arnulphus et ejus heredes, seu successores, voluerint extirpare et extollere de eisdem ; ita videlicet quod dicta centum et viginti arpenta et amplius, si amplius extirpare voluerint, conjuncta, continua ac adherencia existant, in parte illa in qua dictus Arnulphus eligere voluerit eadem, quodam tamen chemino interposito per quod itur de Curvavilla ad forestam. Que centum et viginti arpenta terre, et amplius, si de dictis gastinis amplius habere voluerit, cum omni jure proprietatis quod in eis habemus, quitamus et concedimus dicto Arnulpho et ejus heredibus et successoribus in futurum, tali [conditione] quod idem Arnulphus et ejus heredes et successores tenentur solvere nobis vi modios [frumenti], in loco ubi redditus prebendariorum dicti loci solvi consuevit, , et extunc, quolibet anno, ad dictum festum, et in dicto loco decem denarios censuales pro quolibet arpento dicte terre tradito et concesso a nobis dicto Arnulpho, et quod idem Arnulphus , quod erit anno Domini MºCCºLXº quarto, tenetur dictam terram, sic a nobis traditam, totaliter marnasse ; et quod idem Arnulphus et ejus heredes et successores in futurum decimam et campipartem fructuum in dicta terra excrescencium, nobis, vel mandato nostro, quolibet anno, solvere tenebuntur et garbas dictorum decime et campipartis ducere seu portare apud Carnotum. Et conventum est inter nos et dictum Arnulphum quod dictus Arnulphus vel ejus heredes, racione dicte terre, aliquam talliam nobis solvere non tenebuntur. Verumtamen, si dicta terra ad alios quam ad heredes dicti Arnulphi devenerit, vel alii quam dictus Arnulphus et ejus heredes hostisias ibi fecerint, ipsi, racione dicte terre seu hostisiarum, tenebuntur nobis talliam solvere, quocienscumque terras ecclesie Carnotensis contigerit talliare. Nos enim promittimus bona fide..... In cujus rei testimonium et munimen, presentes litteras dedimus dicto Arnulpho, sigillo nostro sigillatas. Datum . »

« Pacificatio inter episcopum et priorem Sancti-Martini-in-Valle super procuratione episcopi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 19 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, Petrus, divina miseratione, Carnotensis episcopus, et prior Sancti-Martini-in-Valle Carnotensi, salutem in Domino. Noverint universi quod, cum inter nos verteretur contentio super eo videlicet quod nos prefatus episcopus dicebamus dictum priorem et conventum Sancti-Martini predicti, nomine dicti prioratus, teneri episcopis Carnotensibus qui pro tempore fuerint, in primo adventu suo, post consecrationem suam, ad prioratum Sancti-Martini predictum, in vigilia videlicet sue prime receptionis in ecclesia Carnotensi, una cum secum ibi venientibus canonicis, baronibus, et nobilibus qui sollempni deportationi Carnotensium episcoporum suum obsequium parare tenentur et aliis quibuslibet personis, occasione dictorum episcoporum, tunc ad dictum locum accedentibus, prestare procurationem et expensas, quam recipere prefati episcopi a tempore cujus memoria non extat, una cum predictis personis ad dictum locum secum accedentibus, consueverunt. Quare nos, predictus episcopus, petebamus a predictis priore et conventu plenam satisfactionem nobis fieri de expensis quas feceramus in dicto prioratu Sancti-Martini in vigilia scilicet nostre prime receptionis in ecclesia Carnotensi1, cum iidem prior et conventus nos et nobiscum accedentes tunc procurare et expensas quas in eodem prioratu faceremus solvere recusassent nobis : predicto priore et conventu econtra multis rationibus asserentibus, et maxime dicentibus ultra quinquaginta libras turonenses ad dictam procurationem et expensas predictum prioratum et conventum minime teneri, taxatione tali ex indulgentia sedis apostolice nobis concessa : et nobis, predicto episcopo, dicentibus indulgentiam predictam, si qua fuit, ex ejusdem sedis provisione revocatam extitisse, et asserentibus dictam procurationem nobis aliisque episcopis Carnotensibus, qui fuerint pro tempore, prestari debere, cum iidem prior et conventus et prioratus eorum ab alia procuratione annua Carnotensibus episcopis exhibenda penitus sint immunes, quanquam priores prioratuum ejusdem ordinis, Carnotensis dyocesis, procurationem Carnotensi episcopo exhibeant annuatim ; gravibus autem super predictis inter nos contentionibus subortis, tandem, de bonorum consilio, inter nos compromissum extitit de omnibus premissis, et ad ipsa pertinentibus, alte et basse, in Reverendum Patrem S[imonem], Dei gracia, episcopum Macloviensem2, ratum et gratum habituri quicquid predictus episcopus super predictis contentionibus, alte et basse, pro bono pacis, duxerit ordinandum3. Et debet proferre idem episcopus arbitrium suum sive ordinacionem proximo venturum, nisi dictus terminus de consensu nostro fuerit prorogatus ; si autem infra dictum terminum predictum arbitrium sive ordinationem a dicto episcopo non proferri contingat, predicte partes erunt in eodem statu in quo erant tempore facti seu initi compromissi predicti, et omnia jura et privilegia sibi tunc competentia erunt. Dictum est etiam quod, antequam idem episcopus proferat arbitrium sive ordinationem super premissis, venerabiles viri decanus et Capitulum Carnotense et religiosi viri abbas et conventus Majoris-Monasterii Turonensis debent ratificare dictam compromissionem per suas patentes litteras4. In cujus rei testimonium, presentibus sigilla nostra duximus apponenda. Datum . »


1 L'entrée solennelle de Pierre de Mincy eut lieu le dimanche de la Quasimodo, 11 avril 1260, et non 1265, comme nous l'avons dit p. 64 du premier volume. Voici les notes qu'on trouve à ce sujet, fº 36 rº du Livre noir (cart. 43 de la Bibl. Imp.) : Anno Domini MºCCºLXº, die dominica ante festum Tyburcii et Valeriani martyrum, cum reverendus pater Petrus, Dei gracia, Carnotensis episcopus, esset apud Sanctum-Martinum-in-Valle Carnotensi, et deberet, sicut moris est, antequam reciperetur ad processionem in ecclesia Carnotensi, prestare juramentum Capitulo Carnotensi de Consuetudinibus ejusdem ecclesie observandis, idem episcopus, in capitulo Sancti-Martini-in-Valle, publice, presentibus multis, juravit quod ipse consuetudines ecclesie Carnotensis antiquas, rationabiles, tam scriptas quam non scriptas, maxime privilegiatas, fideliter observaret. Et ailleurs : Sic se expedivit de juramento [Comiti Carnotensi] Petrus episcopus : Promitto bona fide quod non faciam rem per quam Comes vel heredes ipsius perdant civitatem Carnotensem.
2 Simon de Clisson, évêque de Saint-Malo (1263-1285).
3 Le vendredi après la saint Nicolas (12 décembre) 1264, Simon de Clisson rendit son jugement, par lequel les religieux de Saint-Martin-au-Val étaient tenus de fournir aux dépenses de l'évêque et des personnes de sa suite jusqu'à concurrence de 160 livres chartraines, et de plus de les recevoir processionnellement, avec la révérence qui leur est due, in domibus prioratus predicti ad recipiendos hospites consuetis, et stabulis et etiam in refectorio eorumdem. Lesdits religieux devaient en outre prêter gratuitement mensas, formas et vasa coquine, que in refectorio et coquina in dictis domibus ad recipiendos hospites consuetis invenirent. Ce droit de procure et de gîte une fois acquitté, le prieur et les religieux ne devaient rien autre à l'évêque, nisi ex gracia. (Bibl. nat. de France, Livre noir, cart. 43, fº 19 vº).
4 La ratification de l'abbé et du couvent de Marmoutier est du mois de novembre 1264 (Bibl. nat. de France, Livre noir, cart. 43, fº 19 rº).

« Rescriptum apostolicum super compromisso facto pro injuria cuidam canonico et advocato ecclesie Carnotensis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 716 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, E, 3).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Clemens, episcopus, servus servorum Dei, venerabili patri archiepiscopo et dilectis filiis decano et priori secularis ecclesie Sancti-Ursini Bituricensis, salutem et apostolicam benedictionem. Lecta coram nobis dilectorum filiorum decani et Capituli ecclesie Carnotensis peticio continebat quod inter ipsos ex parte una et nobilem virum Johannem comitem, castellanum, prepositos, balivos, servientes et clericos ipsius comitis et mercerios Carnotenses, super fractione domus Reginaldi Colli-Rubei1, civis Carnotensis, advocati quondam Reginaldi de Bello-Monte, canonici ejusdem ecclesie, necnon super modo advocationis burgensium Carnotensium, quos canonici dicte ecclesie ad sua obsequia advocabant2, captione matricularii dicte ecclesie, ac contentionibus et rebus aliis ex altera materia questionis exorta, fuit tandem super hoc in venerabiles fratres nostros Belvacensem, Autisiodorensem et Ebroicensem episcopos et dilectos filios fratrem Symonem, tunc priorem fratrum Predicatorum Parisiensium, et magistrum Henricum de Virziliaco, canonicum Autisiodorensem, a partibus, sub certa pena, concorditer compromissum. Adjecta quod si contingeret aliquem arbitrorum ipsorum abesse vel etiam impediri, magister Petrus, tunc decanus Cenomannensis, si presens esset, cum aliis procederet loco ejus. Promiserunt etiam partes ipse, sub pena hujusmodi, quod ratum et firmum haberent et observarent quicquid ab eisdem arbitris statutum fuit vel etiam ordinatum. Sane predicti arbitri non attendentes quod ad instar judiciorum arbitria sunt redacta, lite non contestata et juris ordine non servato, contra dictos decanum et Capitulum minus provide arbitrium protulerunt, quod redundat in grave dicte Carnotensis ecclesie prejudicium et non modicam lesionem ; propter quod idem decanus et Capitulum, non valere dictum arbitrium asserentes, nobis humiliter supplicarunt ut ipsum arbitrium denunciari nullum et eos ad observationem ipsius aliquatenus non teneri per discretos aliquos mandaremus. Quia vero nobis non constitit de premissis, dilectioni vestre per apostolica scripta mandamus quatinus, partibus convocatis, audiatis causam, et, appellatione remota, fine debito terminetis, facientes quod decreveritis per censuram ecclesiasticam firmiter observari, proviso ne in terram dicti nobilis et universitatis Carnotensis excommunicationis vel interdicti sententiam proferatis nisi a nobis super hoc mandatum reciperitis speciale. Testes autem qui fuerint nominati, si se gratia, odio vel timore subtraxerint, censura simili, appellatione cessante, cogatis veritati testimonium perhibere. Quod si non omnes hiis exequendis potueritis interesse, tu, frater archiepiscope, cum eorum altero, ea nichilominus exequaris. Datum Perusii, ii nonas maii, pontificatus nostri anno primo3. »


1 La famille Col-Rouge avait une certaine importance à Chartres à cette époque. Gui Col-Rouge, abbé de Saint-Père, mourut le 21 juin 1272.

2 Le grand procès entre le comte et le Chapitre au sujet de Renaud Col-Rouge commença au mois de mars 1260. Il était à la fois question de Renaud Col-Rouge et de Denisot son fils, de Gilot, fils de Gilbert Col-Rouge, frère dudit Renaud, et de Guillaume Floier. Les parties firent un premier compromis entre les mains de Jacques, trésorier de Beauvais, et de Guillaume de Limigni, archidiacre de Pinserais. Les arbitres durent rechercher se cil Renaut Corroge iert telz ou en tel estat que il peust estre avoez de chanone de Chartres, et seur ce doit li quens de Chartres ses prueves amener à prover se il est usurier ou marcheant, et se li cuens puet prover que il soit marcheanz ou usurier, Chapistre ne chanone de Chartres ne le puent défendre par la reison de celui avoement. Quant à Gilot Col-Rouge, maire du Chapitre, les arbitres enquerront se li maires de Chapistre puet marchander franchement, et se il trovent que li meres puisse marcheander et estre frans de la marcheandise quant au conte, la briseure de sa meson et les injures seront amendées et les domages li seront renduz. Les sentences d'excommunication et d'interdit prononcées contre le comte et ses officiers seront suspendues jusqu'à l'octave de la Madeleine.

Rien ne fut décidé à l'octave de la Madeleine, et, au mois de juillet, les parties firent un nouveau compromis entre les mains du doyen de Chartres, du trésorier de Beauvais et de Gui de Neaufle, doyen de Saint-Martin de Tours. La sentence de ces nouveaux arbitres devait être rendue avant l'octave de la Toussaint. La querelle ne put encore être terminée à cette époque, et de nouveaux arbitres furent nommés ; ce sont ceux désignés dans la bulle que nous publions. Ils rendirent leur sentence en 1263, mais nous voyons que le Chapitre de Chartres en appela au pape de leur décision. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. X, E, 3).

3 Clément IV adressa deux autres bulles, dans le même sens, à l'archevêque de Bourges et au doyen de Saint-Ursin, datées de Viterbe, le 10 juillet et le 24 novembre 1267. La querelle s'était d'ailleurs envenimée, pendant l'intervalle de ces deux années, par de nouvelles vexations de la part du comte. Une bulle de Clément IV, datée de Viterbe, le 24 novembre 1266, nous apprend que le comte quosdam homines ipsius Capituli de corpore contra justiciam capi fecerat ac predictos decanum et Capitulum angariis et perangariis et aliis exactionibus indebitis aggravabat. Une autre bulle du même pape, donnée à Viterbe, le 28 juillet 1267, rapporte que le comte decanum et Capitulum perturbat multipliciter ac impedit quominus valeant uti jure advocandi ad sua servitia cives Carnotenses ac per hoc ipsos a jurisdictione seculari qualibet eximendi. (Orig. en parch. bullés ; fonds du Chap., C. X, E, 3.)

La sentence de l'archevêque de Bourges, du doyen et du prieur de Saint-Ursin fut rendue à la fin de l'année 1268, mais le Chapitre refusa de s'y soumettre. Le 30 janvier 1269, Guillaume Potier, clerc, Guillaume de Lèves, chanoine de Chartres, et Gervais le Plâtrier, Plastrarius, citoyen de Chartres, procureurs dudit Chapitre, déposèrent, devant Jean de Hauteville, notaire apostolique, une protestation contre ce jugement, se fondant sur ce qu'il ne leur avait pas été permis de faire entendre librement leurs témoins et sur ce que les dires de leur adversaire ne leur avaient pas été communiqués. (Original en parchemin. fonds du Chap., C., X, E, 7).

Ce long procès ne fut terminé qu'en 1271 par la composition conclue sous la médiation de Philippe-le-Hardi. (Voir nº CCCL).

Sentence arbitrale, rendue sur compromis, entre le Chapitre et ses vassaux et censitaires d'une part, et Etienne de Sept-Fonts, chevalier, d'autre part, au sujet de quelques contestations élevées entre les parties, à propos de la propriété des voieries de Gardais et d'Authou et de quelques prestations d'avenages, prétendus par ledit de Sept-Fonts sur les habitants desdits lieux, et de la justice pour raison desdits avenages ; par laquelle sentence Etienne de Sept-Fonts est condamné de céder et abandonner au Chapitre tous droits de voieries et justice par lui prétendus, et de quitter et décharger les habitants de Gardais et d'Authou de toutes prestations d'avenages, moyennant une certaine somme1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXXXVII, S, 3.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Par un acte du mois de novembre suivant, Etienne de Sept-Fonts déclara acquiescer à cette sentence.

En 1273, le même différend se renouvela entre le Chapitre et Jean-le-Roux, duc de Bretagne Les parties nommèrent pour arbitres Guillaume de la Rosière, chevalier, et Guillaume de Monceaux, archidiacre de Dreux, et ces arbitres prononcèrent un jugement conforme à celui de 1265. (Inv. du Chap. ; C. LXXXVII, S, 4.)

Homagium episcopo Carnotensi pro terra de Alluya.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 47.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 25 r°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 18
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ludovicus, Dei gratia, Francorum rex, universis presentes litteras inspecturis, salutem. Noveritis quod cum Johannes1, filius noster, teneretur facere homagium episcopo Carnotensi, apud Carnotum, in domibus ipsius episcopi, ut dicebat idem episcopus, pro terra de Alluya et aliis terris, de quibus Odo2, comes condam Nivernensis, erat in homagio episcopi Carnotensis ; que quidem terre ad ipsum Johannem filium nostrum devenerunt, ratione Yolendis, filie dicti comitis, uxoris ejusdem Johannis filii nostri, idem episcopus volens nobis et predicto filio nostro facere gratiam hac vice, dictum homagium sibi debitum, ad preces nostras, a dicto filio nostro, Parisius recepit, ita tamen quod sibi per hoc vel ejus successoribus nullum in posterum prejuditium fiat. Dictus vero Johannes filius noster voluit et concessit coram nobis quod, propter homagium factum Parisius et receptum ab ipso episcopo extra Carnotum, nullum ipsi episcopo vel ejus successoribus, in dicta receptione homagii, prejuditium generetur. In cujus rei testimonium, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum Parisius, . »


1 Jean Tristan de France, mort le 3 août 1270.
2 Eudes de Bourgogne, comte de Nevers par son mariage avec Mahaut II, héritière de ce comté, mort en 1267 ou 1269, d'après l'Art de vérifier les dates. Le comté de Nevers était passé à sa fille Yolande, en 1265, lors de son mariage avec Jean Tristan de France.

Sentence arbitrale rendue entre le Chapitre d'une part et les héritiers de Gautier de Frescot, chanoine, d'autre, laquelle adjuge au Chapitre, en toute propriété, l'hébergement de Préez, les bois, vignes, vergers, garenne et autres dépendances, ainsi que le moulin à foulon dudit Préez, les eaux et droits d'icelles depuis le moulin jusqu'au Pont-Tranchefêtu, avec la pêche des anguilles depuis le Pont-Tranchefêtu jusqu'au moulin sous Thivars du côté de Tachainville1, les ruisseaux et graviers depuis les bornes plantées entre le moulin de Spoir et le pont de Villaine jusqu'au moulin de Ville, les droits desdites eaux qu'avait l'évêque de Chartres èsdits moulins, le champart et le dîme de Mons et d'Oisemont2, et les prés assis proche le Pont-Tranchefêtu ; item la terre du Perray, la dîme d'Herville et les terres labourables sises devant le moulin de Villaine : tout ce que dessus ci-devant acquis par Nicolas de Frescot, archidiacre de Dunois, et par lui légué au Chapitre ; item le biais de rivière de Villaine3 et les terres sur Pohas, Basche et Barestiau, acquises par Gautier de Frescot, neveu de Nicolas, et par lui transportées au Chapitre, avec les biens donnés par son oncle, dont l'usufruit lui avait été réservé4.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XCVIII, F, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1266, Geoffroy de Mascherainville et Gohier, son fils, amortirent, en faveur du Chapitre, les champarts de Mons et de Bassigny. (Inv. du Chap., C. XCIX, L, 1.)
2 En 1705, le Chapitre fit saisir les filets et poches de plusieurs particuliers qui avaient été trouvés pêchans vers le moulin de Villaine, et obtint contre eux une sentence du bailliage de Chartres. (Inv. du Chap., C. XCVIII, T, 8.)
3 La possession de ce bras de rivière fut la source, au XVIIe siècle, de plusieurs procès entre le Chapitre et Etienne de Colas, seigneur de la Moussaudière. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. XCVIII, F, 4 et XCIX, G, 7.)
4 La cession de Gautier de Frescot est de l'année 1265. La sentence dont nous donnons l'analyse fut ratifiée en 1266 par Philippe de Frescot, sœur dudit Gautier.

« Rescriptum apostolicum pro Capitulo, in causa appellationis a subdecano vel ejus vicem gerentibus. »

  • A Original en parchemin bullé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 533 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton V, E, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Clemens, episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri archiepiscopo et dilectis filiis priori Sancti-Ursini ac decano Bituricensi, salutem et apostolicam benedictionem. Sua nobis dilecti filii decanus et Capitulum ac Arnulfus de Berivilla, canonicus Carnotensis, petitione monstrarunt quod cum ipsi nobilem virum Johannem, comitem Blesensem, Ysimbardum de Sancto-Deodato, ballivum, et Johannem de Molendinis, castellanum civitatis Carnotensis, laicos, super quibusdam equis, pecuniarum summis et rebus aliis, coram magistro Guidone de Torota et Johanne de Miliaco, canonicis Carnotensibus, quibus subdecanus Carnotensis, ad quem, de antiqua et approbata et hactenus pacifice observata consuetudine, hujusmodi causarum cognitio in civitate et banleuga Carnotensi ubi partes consistunt pertinet, hujusmodi causam commiserat, non ex delegatione apostolica communiter traxissent in causam iidem canonici, perperam in causa hujusmodi procedentes contra decanum, Capitulum et Arnulphum predictos diffinitivam sententiam promulgarunt iniquam, a qua ipsi ad nostram audientiam appellarunt. Quocirca discretioni vestre, per apostolica scripta, mandamus quatinus, legitime in appellationis causa procedentes, sententiam ipsam confirmare vel infirmare, appellatione remota, curetis, sicut de jure fuerit faciendum. Quod si non omnes hiis exequendis potueritis interesse, tu, frater archiepiscope, cum eorum altero, ea nichilominus exequaris. Datum Viterbii, . »

« De subgondriis domorum canonicorum. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 199.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Petrus, Dei gracia, Carnotensis ecclesie humilis minister.......

Comme une contestation s'était élevée entre Geoffroy, doyen, et le Chapitre, représenté par Renaud de Mouçon, prévôt, au sujet des étaux des marchands au cloître pendant les jours de foire, le règlement suivant fut édicté d'un commun accord : défense de vendre quoi que ce soit dans le cloître hormis les jours de foire ;tous les étaux des marchands doivent être dressés au plus tard pendant la nuit qui précède l'ouverture de la foire. — Le marchand qui donnera pendant cette nuit son étal à garder au sergent du doyen paiera à ce sergent une obole ; aucun marchand n'occupe de droit une place fixe au cloître, mais il peut en marquer une à l'avance et la donner à garder, moyennant le salaire d'une obole au sergent du Chapitre ; aucun marchand ne peut étaler sous les auvents, subgondria, de la maison d'un chanoine, sans son assentiment ; si il l'obtient, il paiera une obole au sergent du chanoine pour la garde de son étal ou la marque de la place choisie. »

Litteræ Ludovici regis, de suspensione interdicti.

  • B Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds Roux.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ludovicus, Dei gratia, Francorum rex, decano et Capitulo Carnotensi, salutem et dilectionem. Cum vos, ad requisitionem et preces nostras, , in adventu nostro Carnoti, organa vestra resumpseritis, rogamus vos quatenus, amore nostri et precum nostrarum obtentu, interdicta in vestra ecclesia et in terra dilecti et fidelis nostri comitis Blesensis suspendatis ad tempus. Actum apud Tymarum, . »

Accord passé devant Gaucher de Rochefort1, sire du Puiset, par lequel Gohier et Guillot de Juifs, écuyers, cèdent et abandonnent au Chapitre toutes les menues rentes et deniers, poules, pain et autres choses qu'ils avaient à prendre sur les hommes ou hôtes de l'église de Chartres en la ville de Juifs, pour dédommager le Chapitre des pertes et injures souffertes par le meurtre que lesdits écuyers avaient fait de Jean Bonnefemme, homme de corps de l'église de Chartres. Par le même acte, lesdits écuyers cèdent aux fils et hoirs du défunt 12 mines de terre sise à Juifs, en la censive du Chapitre, et de plus s'engagent à s'embarquer pour la Terre-Sainte et à y demeurer six ans.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CVI, F, 4.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Gaucher de Rochefort, seigneur du Puiset, était frère ou neveu de Guy de Rochefort, évêque de Langres, vicomte de Chartres.

« De compositione advocatorum Ecclesie. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 176.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Philippus, Dei gracia, Francorum rex, notum facimus universis, tam presentibus quam futuris, quod, cum contentio verteretur inter dilectum et fidelem nostrum Johannem de Castellione, Comitem Blesensem et Carnotensem, ex una parte, et dilectos nostros decanum et Capitulum Carnotense, ex altera, super advocatione burgensium Carnotensium1 et condictionibus advocationis ejusdem et advocatorum, ab utraque parte, super dicta contentione, cum suis omnibus accessoriis, dampnis, injuriis, expensis excommunicationum, et interdictionum sentenciis ob hoc latis, et aliis discordie occasionibus, inter partes, ex hac contentione, provenientibus, in nos extitit compromissum alte et basse, sub pena duarum millium marcharum argenti hinc inde apposita ; promittentes hinc inde, sub religione coram nobis prestiti juramenti et sub pena predicta a parte non parente nostre super hiis ordinationi, arbitrio seu dicto, parti obtemperanti persolvenda, quod ordinationem nostram, arbitrium seu dictum inviolabiliter observabunt et quod contra in aliquo non venient in futurum. Nos autem super premissis pronunciamus seu ordinamus in hunc modum : Primo, quod, ratione istius nostre ordinationis, arbitrii seu dicti, dicti decanus et Capitulum omnes interdicti et excommunicationis sentencias, occasione predictarum contentionum auctoritate sua latas, ubicumque et in quascumque personas amoveant, necnon et latas, ad instanciam eorumdem, occasione contentionum hujusmodi, quantum in se est, faciant amoveri. Deinde, de numero advocatorum dictorum decani et Capituli Carnotensis, ordinamus et dicimus quod ecclesia Carnotensis seu decanus et Capitulum Carnotense communiter possint habere et advocare usque ad decem advocatos, et non plures, et quod nullus canonicus Carnotensis, habens vel non habens dignitatem, personatum, aut officium in Carnotensi ecclesia qualecumque, valeat aliquem advocare. Item, de condictionibus advocatorum taliter ordinamus quod, in delictis aut quasi, exempti sint a juridictione omnimoda alta et bassa Comitis Carnotensis in omnibus casibus, ut canonicorum persone, adeo ut si, in civitate Carnotensi seu in quacumque parte comitatus Carnotensis, deliquerint aut quasi deliquerint, non possint justiciari per dictum Comitem aut per suos, nisi in presenti delicto fuerint deprehensi, in quo casu nichil aliud licebit dicto Comiti aut suis nisi eos capere, et sic captos ipsis decano et Capitulo ad justiciandum, ad petitionem ipsorum decani et Capituli, dictus Comes et sui statim reddere tenebuntur ; et illud idem de ipsorum advocatorum familiis ordinamus, hoc excepto quod de delicto aut quasi, ante advocationem commisso, poterit advocatus tunc demum per Comitem justiciari, non aliter quam si ante advocationem ipsam fuerit coram dicto Comite aut suis justiciariis super hoc in judicium evocatus et per citationem jam preventus ; et hoc idem dicimus de familia advocati. Appellatione autem familie volumus contineri advocatorum liberos cum ipsis advocatis manentes, ad ipsorum advocatorum expensas, sint vel non sint in eorum potestate, ac omnes illos qui cum advocatis ipsis morabuntur, ad expensas advocatorum, et suum domesticum servitium facient et ad hoc specialiter assumentur. De quibus advocatis et eorum familiis taliter ordinamus quod ad omnimodam jurisdictionem dictorum decani et Capituli pertineant, nisi in casibus in quibus justiciandi essent per alium quam per ecclesiam aut per Comitem Carnotensem. Item de bonis mobilibus dictorum advocatorum taliter ordinamus quod, propter delictum aut quasi ipsius advocati, aut propter quamcumque aliam occasionem seu causam, non debeant ipsi Comiti confiscari, nec ad juridictionem seu justiciam ipsius Comitis aliquatenus pertinere, dum tamen bona illa existencia sint in civitate et banleuga Carnotensi seu extra civitatem ipsam Carnotensem, in circuitu infra leucam : de bonis vero eorum mobilibus alibi existentibus servetur illius patrie jus commune. Item ordinamus quod de contractibus aut quasi, in dictis civitate et banleuca et extra civitatem ipsam in circuitu infra leucam, ab advocatis ipsis seu ab aliis ipsorum advocatorum aut familie sue nomine, celebratis in quocumque tempore, exempti sint penitus a juridictione Comitis, et a prestatione thelonei, banagii seu alterius cujuscumque costume, et ab omni alia prestatione, quocumque nomine noscatur, liberi sint et immunes, et quod negociari valeant quocumque tempore, et alii pro ipsis, infra tamen loca predicta sub eadem libertate ; hoc excepto, seu salvo, quod, si aliquis pro advocato, seu quocumque de ipsius advocati familia, ejus vel eorum nomine, negociari se asserat aut mercari, sufficere debet Comiti si hoc idem negociator vel mercator asserat per fidem suam solummodo, quam nec dare tenetur, nisi super hoc fuerit requisitus. De bonis vero eorum immobilibus, perinde ac si non essent advocati, nulla per hanc ordinationem nostram conceditur exemptio ; quin, ubi debebunt super hiis respondere teneantur, excepta domo quam inhabitabit advocatus et familia ejusdem advocati, cum toto pourprisio, in qua vel pro qua, cum toto pourprisio, quamdiu inhabitabit, ibidem nullam dictus Comes aut sui possunt, quacumque occasione seu causa, juridictionem seu justiciam exercere, nisi pro censu Comiti debito, pro quo non soluto justiciare poterit dictus Comes, secundum quod, pro censu sibi debito, justiciare consuevit alias domos Carnotenses. Item ordinamus quod decanus et Capitulum Carnotense usurarium manifestum scienter non advocent, et, si forte advocaverant ignoranter, dimittant statim eum cum sciverint talem esse ; et si, post advocationem, aliquis advocatus fuerit usurarius manifestus, statim demittetur ab ipsis decano et Capitulo, cum hoc scietur publice, nisi penitus isti tales demittant usuram. Item ordinamus quod decanus et Capitulum Carnotense advocatos suos familiam ultra quam eis sufficiat scienter habere non permittant. Et hec predicta omnia, videlicet de non advocando usurarium et de familia non ultra quam ipsis advocatis sufficiat assumenda, jurabit procurator decani et Capituli Carnotensis in capitulo Carnotensi, in animam ipsorum decani et Capituli, ad exclusionem omnis fraudis et doli, ipsos decanum et Capitulum fideliter servaturos et facturos ; ad cujus sacramenti prestationem dicti decanus et Capitulum debent vocare Comitem Carnotensem, vel eum qui, pro ipso, Carnoti juridictionem exercebit ; et, presente dicto Comite, vel eo qui, pro ipso, Carnoti juridictionem exercebit, si, ad hoc vocati, venire voluerint, fiet predictum sacramentum, cui sacramento idem Comes stare tenebitur et sine alia probatione debebit esse contentus, et hoc sacramentum semel duntaxat prestabitur. Quilibet vero de cetero recipiendus in canonicum in ecclesia Carnotensi, in sua institutione, simile, per omnia, quantum in se erit, prestabit in capitulo juramentum. Item, ordinamus quod decanus et Capitulum Carnotense advocatum suum, infra annum a tempore advocationis, mutare non valebunt, et si forte mutaverint, loco ejus infra annum alium non poterunt advocare, nisi ex certa causa ipsi decanus et Capitulum mutaverint a Capitulo seu a majore parte Capituli approbata, et tunc ipsis decano et Capitulo liceat sine difficultate qualibet, sub eadem libertate, loco ejus alium advocare : post annum vero, a tempore advocationis computandum, liceat dictis decano et Capitulo advocatum seu advocatos suos mutare et alium seu alios advocare. Preterea quociens dicti decanus et Capitulum aliquem seu aliquos advocabunt, debent tunc advocatorum nomina, in capitulo Carnotensi, preposito aut castellano Comitis Carnotensis, si ad hoc vocatus venire voluerit castellanus aut prepositus, nunciare, et tunc, altero eorum in capitulo presente, advocatus ipse seu advocati jurare debebunt in capitulo, ad exclusionem omnis fraudis, machinationis et doli, quod familiam ultra quam ei vel eis sufficiat non assument et quod, advocato ipso aut quocumque de sua familia negociante, pro alio non fraudabit advocatus nec fraudari scienter permittet in negociacione predicta dictum Comitem in costuma. Quo juramento, quantum ad negotiationem pertinet, idem Comes, sine alia probatione, debebit esse contentus. Ordinamus etiam quod quicumque fuerit Comes Carnotensis, semel in vita sua, in inicio comitatus, cum a Capitulo fuerit requisitus, ad exclusionem omnis doli, per se seu per procuratorem ad hoc sufficienter ordinatum, in animam ipsius Comitis et in capitulo Carnotensi, jurabit quod ipse Comes advocationem ecclesie per se, vel per alium, clam vel palam, principaliter vel occasionaliter, non impediet seu turbabit, nec faciet aut permittet a quocumque de suis scienter impediri aliquatenus, seu turbari aliquo ingenio, machinatione seu cautela ; nec advocatos seu advocatum aliquo casu seu modo, ratione seu occasione dicte advocationis, in se vel in rebus suis, amicis seu parentibus, seu alio casu vel modo quibuscumque, molestabit, gravabit, dampnificabit, aut injuriam inferet, seu inferri faciet qualemcumque. Dicti vero decanus et Capitulum, occasione seu ratione istius juramenti, non poterunt ad forum ecclesiasticum trahere Comitem Carnotensem. Ordinamus etiam quod prepositus, castellanus et baillivus, seu quicumque alii in comitatu Carnotensi, ratione dicti Comitis, juridictionem exercentes, cum ad dicta officia instituti fuerint seu assumpti, moniti a dictis decano et Capitulo, de advocatione et advocatis semel, per omnia, tactis sacrosanctis evangeliis, faciant juramentum. Nec dicti decanus et Capitulum poterunt eos qui juraverint trahere ad forum ecclesiasticum, occasione seu ratione istius juramenti. Item ordinamus quod, in recompensatione advocatorum, quia plures habere consueverant, ut asserebant predicti decanus et Capitulum, quam per nostram suprascriptam ordinacionem concessimus ipsis decano et Capitulo, dictus Comes teneatur eis dare et assignare in comitatu Carnotensi centum et sexaginta libratas terre, cursualis seu usualis monete, in comitatu Carnotensi, tenendas et possidendas ab ipsis decano et Capitulo ad easdem libertates et jura cum quibus seu in quibus tenent et possident aliam terram suam, ad arbitrium bonorum virorum super hoc a nobis deputandorum, assidendas computandum ; et, pro tempore interim, quousque fiat assisia predicta, currente, debet et tenetur Comes Carnotensis dictis decano et Capitulo solvere, proximum, centum et sexaginta libras monete currentis in civitate Carnotensi. Ordinamus etiam ut advocatorum familia in omnibus eadem libertate gaudeant qua per istam nostram ordinacionem, arbitrium seu dictum gaudere possunt advocati predicti. Item, super dampnis, expensis et injuriis hinc inde habitis seu factis, occasione dictarum contencionum, de quibus in nos compromissum est, ordinamus et volumus quod partes predicte mutuo se absolvant seu quitent. Item ordinamus quod dicti decanus et Capitulum statuta revocent que fecerunt ad usus illos qui contra ipsos decanum et Capitulum predicto Comiti aut suis prestarent consilium vel juvamen ; et si qua fuerit super predictis declaratio, petita ab alterutra partium, de consensu earum, nobis retinemus et ab inde usque annum potestatem declarandi. Quod ut ratum et stabile permaneat in futurum, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum Parisius, . »


1 Nous n'avons pas besoin de répéter ce que nous avons déjà dit sur les avoués du Chapitre. Le privilége, dont jouissait à cet égard l'Eglise de Chartres, privilége source de tant de procès avec le Comte de cette ville, fut définitivement réglé par ces lettres-patentes de Philippe-le-Hardi, qu'on peut appeler à bon droit la charte aux avoués du Chapitre de Chartres.

Vente au Chapitre de Chartres par Etienne, dit Beauventre, de Beauvilliers, et Jeanne, sa femme, de 18 setiers de terre arable, sis dans la paroisse de Boisville-la-Saint-Père, dans la prébende de Reboulin, au territoire de Guillonville, ladite vente faite moyennant cinquante-cinq livres chartraines1.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2733 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVI, B, 27).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En 1279, le mercredi après la saint Martin d'hiver (15 novembre), Guillaume de Sérignan, chanoine, et Jacques Alain, clerc, exécuteurs testamentaires de Cinchius de Saint-Eustache, chanoine de Chartres, acquirent, pour être appliqués à l'anniversaire dudit chanoine, d'Henri de la Porte-Morard, chanoine de Saint-Aignan d'Orléans, quatre muids de terre au territoire de Guillonville, moyennant 60 livres chartraines. Au mois de mars 1280, les mêmes acquirent, pour la même cause, de Geoffroy de Guillonville, sept boisselées de terre ou environ à Guillonville. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. CVI, B, 3.)

En 1294, le dimanche après l'Epiphanie (10 janvier), Robert de Frouville, doyen, et Guillaume de Sérignan, chanoine, exécuteurs testamentaires de Pierre de la Châtre, chancelier de l'église de Chartres, acquirent, pour être appliqués à l'anniversaire dudit Pierre, de Luc de Guillonville et de Mathilde, sa femme, moyennant 30 livres tournois, 18 setiers de terre au territoire de Guillonville, juxta cheminum per quod itur de Carnoto Aurelianis, et juxta viam per quam itur de Guillonvilla ad perreriam de Valle-Ogis, in loco qui dicitur le Grou. (Orig. en parch. ; fonds de Chap., C. CVI, B, 4).

En 1298, le 25 août, Hébert de Chasay, chanoine, et Jean de Chaumont, exécuteurs testamentaires de Guillaume de Chaumont, archidiacre de Chartres, firent l'acquisition pour l'anniversaire dudit Guillaume : 1º moyennant 10 livres tournois, de Guillot le Maçon, de Guillonville, et de Jeanne sa femme, d'un setier huit boisselées de terre labourable, audit Guillonville ; 2° moyennant 18 livres tournois, de Luc de Guillonville et Mathilde, sa femme, de 6 setiers et une mine de terre, à Guillonville, prope viam per quam itur de Guillonvilla apud Rebolinum ; 3º moyennant 18 livres tournois, de Robin Lucas et Jeanne, sa femme, de la même quantité de terres, audit lieu, in via per quam itur de Guillonvilla apud Pravillam, juxta marchesium de Guillonvilla. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. CVI, B, 5.)

Composition faite entre Pierre, évêque de Chartres, et le Chapitre, au sujet des processions que le Chapitre avait coutume de faire en l'église de Saint-André le vendredi d'après Pâques et la veille de la fête dudit Saint-André1, par laquelle le droit de procure et de repas dû au Chapitre à l'issue de ces processions est converti en une somme d'argent qui doit être taxée par quelques dignitaires et chanoines chargés des pouvoirs dudit évêque à cet effet2.

  • B Inventaire du Chapitre, carton IX, D, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Par le même acte, il fut stipulé que le droit de repas et procure dû au Chapitre par le chefcier de Saint-Maurice, lors des deux processions qui se font en cette église le samedi d'après Pâques et la veille de la fête de saint Maurice, serait également converti en une somme d'argent.
2 En effet, par un acte postérieur, le droit dû lors de la procession du vendredi d'après Pâques fut fixé à 50 sous, et celui dû la veille du jour de Saint-André à 30 sous, sommes que l'évêque dut payer au Chapitre comme donataire de l'église de Saint-André. (Inv. du Chap., C. IX, D, 1.)

Donation par Pierre1, élu archevêque de Reims, à Jean de la Brosse, chanoine de Chartres, des maisons canoniales qu'il possédait audit Chartres, rue des Vasseleurs, s'étendant jusque dans la rue qui est derrière le four de l'Evêque2, en la censive de l'Aumône Notre-Dame.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXI, F, 23.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Pierre Barbet, archevêque de Reims (1274-1298).
2 En 1283, Jean de la Brosse, alors prévôt de Saint-Martin de Tours, vendit ces maisons à Hugues Sanglier, chanoine de Chartres. (Inv. du Chap., C. LXI, F, 23.) — La rue derrière le four de l'Evêque est la rue actuelle des Trois-Flacons.

Littere venditionis Hugonis Lamer, militis, de furno Boelli.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 170.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, officialis curie Carnotensis, salutem in Domino.

Hugues, dit Lamer, chevalier, a vendu au Chapitre, moyennant 310 livres de chartrains,

quendam furnum qui dicitur furnus Boelli, Carnoti situm, liberum et immunem, cum fondo, domibus, plateis, juribus, libertatibus et omnibus ipsius furni pertinenciis. Cette vente est faite du consentement et avec la garantie de Hugues, Girard, Clémence et Lucie, enfants dudit Lamer......

Datum . »

Amortissement par Guillaume de Prasville, de Proevilla, écuyer, et Agnès, sa femme, de la vente faite à Renaud Cher-Temps, chanoine de Chartres, par Jean d'Elumignon, Johanne de Limignons, écuyer1, des dîmes de Moinville-la-Bourreau et de Sermerolles, de Mondonvilla-Gosleni2 et de Sarmesoles, qu'il tenait en fief de Guillaume, père dudit Guillaume3.

  • A1 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2736 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVI, E, 1).
  • A2 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2736 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVI, E, 1).
  • A3 Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2736 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton CVI, E, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Déjà, en 1269, le même Renaud, alors qualifié archidiacre de Beauce en l'église d'Orléans, avait acquis sur le même Jean d'Elumignon toutes les dîmes de grain qu'il possédait dans les paroisses de Prasville et de Moutiers, produisant environ six muids de grain, tant blé qu'avoine, et en outre 20 sous de cens annuel à prendre, partie dans la paroisse de Prasville et partie dans celle du Puiset. (Inv. du Chap., C. CVI, F, 3.)
2 L'Inventaire du Chapitre traduit ce nom par Moinville-la-Jeulain, paroisse de Réclainville ; il existe en effet dans la commune de Réclainville un hameau, appelé aujourd'hui Moinville-la-Bourreau, mais nommé souvent au XIIIe siècle Moenvilla-Josleni. Si nous n'avions pas eu cette interprétation, nous aurions préféré traduire Mondonvilla-Gosleni par Mondonville-Sainte-Barbe, hameau de la commune de Prasville, qui prit aussi quelquefois le surnom de la Jeulain. — La seigneurie de Moinville-la-Bourreau et celle d'Ymonville relevaient en plein fief du Chapitre de Chartres, à cause de sa seigneurie du Muid-Herbault, sise paroisse de Réclainville, seigneurie jouissant de toute justice haute, moyenne et basse, mais dépendant elle-même de la châtellenie de Lèves. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. CVI, E, 2.)
3 Gaucher de Rochefort, sire du Puiset, seigneur suzerain de Guillaume de Prasville, et Agnès, sa femme, ratifièrent à la même date l'amortissement fait par leur vassal. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. CVI, E, 1.)

Vente par Jean de Voise, chevalier, et Agnès, sa femme, au Chapitre de Chartres, moyennant 250 livres chartraines, de sept arpents et demi de pré, in banleuca Carnotensi, scilicet ante Fontanam-Bullientem, in loco qui vulgariter appellatur Lonsaux, et juxta Fortem-Domum, scilicet inter ipsam Fortem-Domum, ex una parte, et prata Sancti-Johannis-in-Valleia Carnotensi, ex altera1, et en outre de trois muids de vin de revenu in tercolliis, in torcullari Johannis Colli-Rubei de Cruce-Jumelini : ladite vente confirmée par Renaud Cochelin d'Ouarville, chevalier, seigneur féodal, et Jeanne, sa femme.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1792 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXV, N, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Ces prés sont ainsi désignés dans un amortissement du roi Philippe-le-Bel, donné à Saint-Germain-en-Laye, au mois de mars 1299 : Septem arpenta pratorum existencium in duabus peciis, que vocantur prata de Voisia, sita prope Carnotum, in riparia Audure, inter abbatiam Beate-Marie de Josaphat et domum Reginaldi Barbou, que vocatur Fortis-Domus. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. LXXXV, N, 2.)
2 A défaut du sceau qui souvent était brisé, les queues servaient à prouver l'authenticité des pièces. Les queues, attachées à la charte qui nous occupe, ayant été coupées par mégarde, l'official de Chartres, au mois d'août 1318, donna un certificat attestant que toute foi doit être accordée à ladite pièce, non obstante cancellatione seu fractione caude, que facta fuit per errorem.

De immunitate claustri. — Quod licet Episcopo ponere scalas suas in claustro.

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. xxix r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes litteras inspecturis, G[uillelmus]1, decanus, et universitas Capituli Carnotensis, salutem in Domino. Noveritis quod nos volumus et concedimus reverendo patri P[etro], Dei gracia, Carnotensi episcopo, et ejus successoribus, quod ipsi et eorum officiales, per se vel mandatum suum, possent ponere scalas suas extra portam suam in claustro, ad muros domus portarii sui, ad ecclesiam beati Nicholai et ad muros domus clausure sue, a revestiario nostro usque ad cuneum murorum clausure predicte, contigue posterne claustri, dum tamen non impediatur per hoc introitus ecclesie antedicte, et in dictis scalis ponere seu poni facere perjuros et alios prisionarios suos, per se vel mandatum suum, per claustrum ducere et reducere, libere et quiete, quocienscumque sibi viderint expedire. In cujus rei testimonium et munimen, presentes litteras dicto domino episcopo dedimus sigillo Capituli nostri sigillatas. Datum . »


1 Guillaume de Grez, doyen du Chapitre de Chartres, de 1274 à 1279, puis évêque d'Auxerre, de juin 1280 à janvier 1295. L'obit de ce prélat est inscrit au Nécrologe, sous la date du 3 des calendes de février (1295).

Vente au Chapitre de Chartres, moyennant 80 livres chartraines, par Girard Beau-Fils, Girardus Pulchrus-Filius, et Ennor, sa femme, de la dîme qu'ils possédaient dans le territoire de Bailleau-le-Pin, ladite dîme valant environ trois muids tant blé qu'avoine1. Cette vente est confirmée par Pierre Beau-Fils, Petrus Bellus-Filius, frère du vendeur, et amortie, au mois de mars suivant, par Renaud d'Ouarville, Raginaldus de Orrevilla, chevalier, Geoffroy de Meslay, Gaufridus de Melleio, écuyer, et Gilles, maire du Fresne, Gilo, major de Fraxino.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1664 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, N, 3).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le Chapitre possédait le quart de la dîme des grains et les deux tiers de la dîme des laines de la paroisse de Bailleau-le-Pin ; le reste appartenait au curé. En 1470, un long procès intervint, à ce sujet, entre le Chapitre et les confrères du Grand-Beaulieu qui contestaient le dîmage à l'église de Chartres. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXXXIV bis, N, 7 et 14, et O, 15.)

« De custodia capitis beate Anne. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 198.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Universis presentes inspecturis, Droco de Borbonio, capicerius Carnotensis, salutem in Domino.....

Jean Lambert, chanoine de Chartres, avait fondé dans l'église de Notre-Dame un autel en l'honneur de sainte Anne1, à la condition qu'il serait tenu viagèrement par Simon, son clerc, et, après la mort dudit Simon, par le chapelain chargé par le Chapitre de la garde du chef de sainte Anne. Cette disposition était attaquée par Dreux de Bourbon, comme attentatoire aux droits du chefcier qui, prétendait-il, avait la collation de tous les autels hors du chœur, de fondation récente ou ancienne, à l'exception de l'autel Saint-Jean de la Crypte. Cependant, sur les instances du Chapitre, Dreux consent à se désister de ses prétentions et à reconnaître le Chapitre comme collateur de l'autel Sainte-Anne d'après l'ordre réglé par Jean Lambert.

Datum . »


1 La chapelle Sainte-Anne, dite aussi chapelle des Trois-Maries, était placée sous le jubé. Au mois de juillet 1367, le roi Charles V fit une fondation particulière à cette chapelle, y instituant, pour la desservir, douze chapelains heuriers, auxquels il assigna 116 livres de rente. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. VII, S, 1.) Cette fondation au reste ne paraît pas avoir été suivie d'effet, car on n'en trouve plus de traces nulle part ailleurs que dans l'acte même de 1367.

Attestationes de inventione corporis sancti Piati, integri et incorrupti.

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 443 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton III, D, 9).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Anno , inventum fuit corpus beati Piati in capsa in qua antiquitus positum fuerat, adhuc conjunctum et indivisum1. Et ad hoc sunt testes qui sequuntur, in ecclesia Beate-Marie Carnotensis : Raginaldus Barbou, baillivus de Rothomago2 ; Raginaldus, ejus filius ; Stephanus Carnotensis ; Theobaldus Chaillou3 ; Radulphus Perier ; Petrus de Drocis ; Symon Dagon ; Stephanus, filius Martini Perier ; Dyonisius de Galloto ; Philippus de Montibus, miles, Garinus, Gaufridus, armigeri magistri Guillelmi de Novavilla, archidiaconi Blesensis ; Raginaldus, serviens magistri Guillelmi de Calvo-Monte, camerarii Carnotensis ; Guillelmus de Monte-Duplici ; Gaufridus Pié-de-Lièvre ; item Guillelmus de Gresseio, decanus Carnotensis ; Symon de Bello-Loco4, archidiaconus Carnotensis ; Guillelmus de Novavilla, archidiaconus Blesensis ; magister Guillelmus de Calvo-Monte5, camerarius Carnotensis ; Guillelmus de Chevriaco, prepositus de Auversio ; Johannes de Sancto-Mederico, succentor Carnotensis ; magister Henricus de Avennia ; magister Stephanus de Sancto-Arnulfo ; dominus Leobinus de Sanctolio ; magister Guillelmus de Esseio ; magister Odo de Moutonneria ; dominus Petrus de Belua ; Johannes de Plesseio ; magister Guillelmus Rigaut ; Guillelmus de Mintteio ; Hugo de Plesseio ; dominus Johannes de Albigniaco6 ; dominus Girardus de Limogiis ; Johannes de Gallanda7 ; magister Robertus Cornutus ; dominus Garinus de Villanova ; Egidius Paté8, prepositus de Normannia ; Petrus de Gressio ; magister Guillelmus Horan ; magister Petrus de Minciaco9 ; Guillelmus de Aurelianis ; item dominus Guillelmus de Noviaco ; dominus Petrus de Trapis ; dominus Johannes, matricularius ; magister Stephanus, matricularius ; Johannes de Savigniaco, presbyter de Virginibus10 ; Eustachius de Castris, clericus ; Guillelmus Rumont, clericus ; Stephanus dictus Matricularius, clericus ; dominus Nicholaus de Minciaco11. »


1 A cette attestation se trouve jointe cette notice : Anno Domini millesimo CCº septuagesimo quinto, die secunda intrante aprili, regnante Philippo, rege Francorum, fuit deposita cassa in qua corpus beati Piati inventum est integrum et incorruptum, presentibus canonicis Beate-Marie Carnotensis, presbiteris, diaconis, subdiaconis, et quibusdam clericis chori et quibusdam laicis, ad hoc videndum specialiter rogatis ut dictum sanctum corpus viderent integrum, quorum nomina scripta sunt in quadam cedula in dicta cassa inclusa, et multorum sigilla canonicorum ibidem sunt appensa in memoriam futurorum. En effet, une note de l'abbé Brillon nous apprend que la cédule dont nous venons de publier le texte, ainsi que celles de 1310, de 1352 et de 1356 dont nous allons parler, furent tirées en 1708 de la châsse de saint Piat lorsqu'on en fit l'ouverture, et qu'on oublia de les y remettre.
2 Ce Renaud Barbou est le même qui, successeur d'Etienne Boileau dans la prévôté de Paris, donna en 1270 des statuts aux oublieurs. C'est encore lui qui établit à Chartres, en 1291, l'hôpital royal des Six-Vingts aveugles de Saint-Julien et de Saint-Gratien ; il s'intitulait alors familier du Roi et bourgeois de Chartres. On voit, par le titre que nous publions, qu'il avait été pourvu du bailliage de Rouen ; son fils lui succéda dans cette charge, et ainsi il y eut successivement deux baillis de Rouen du nom de Renaud Barbou. Voir Hist. de Chartres, par M. de Lépinois, vol. I, p. 154 et 343.
3 La famille Chaillou, comme celle des Barbou, appartenait à la bonne bourgeoisie de la ville de Chartres. Un de ses membres, Nicolas Chaillou, avait été choisi, en 1252, par la comtesse de Chartres, pour lui servir de caution dans son compromis avec le Chapitre.
4 Simon de Beaulieu, archidiacre de Chartres, devint archevêque de Bourges en 1281 et cardinal en 1294. Son obit est inscrit au Nécrologe sous la date du 4 des calendes de novembre.
5 Guillaume de Chaumont devint ensuite archidiacre de Chartres. Son obit figure au Nécrologe sous la date du 5 des calendes de septembre.
6 Jean d'Aubigny, depuis sous-doyen. Voir l'obit de ce personnage dans le Nécrologe, à la date du 2 des calendes de mai.
7 Depuis évêque de Chartres, en 1298.
8 Gilles Pasté, évêque d'Orléans en 1282. On trouve son obit dans le Nécrologe sous la date du 2 des nones de septembre (1289).
9 Dans cette énumération des membres du Chapitre de Chartres en 1276, on reconnaît l'influence de l'esprit de népotisme, général au XIIIe siècle. Le doyen Guillaume de Grez et le chanoine Pierre de Grez appartenaient certainement à la famille d'Henri de Grez, évêque de 1243 à 1247 ; Robert Cornut devait être le neveu d'Aubry Cornut, prédécesseur d'Henri de Grez ; enfin Pierre et Nicolas de Mincy étaient sans doute également parents de l'évêque alors siégeant, Pierre de Mincy.
10 C'était le chapelain de l'autel des Anges et des Vierges, dont nous avons publié l'acte de fondation. (Voir n° CCCXXXI.)

11 En 1310, le 1er octobre, on fit de nouveau l'ouverture de la châsse de saint Piat et on trouva le corps du saint martyr integrum et incorruptum, a corpore tamen diviso capite. Etaient présents : Theobaldo de Alneto, decano Carnotensi ; Egidio de Condeta, archidiacono Vindocinensi ; Petro de Ruppeforti ; Petro de Crisperiis ; Raginaldo de Brocia ; Gaufrido de Joigniaco ; Guillelmo de Ordone ; Radulpho de Medonta ; Richardo de Hanesiis ; Johanne de Reate ; Radulpho de Capriaco ; Corraldo de Mediolano ; Landulpho de Columpna, canonicis Carnotensibus ; Lamberto de Castello, legum professore, consiliario Capituli Carnotensis ; Symone, carpentario. (Orig. en parch. scellé ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, D, 9.)

Le 20 août 1352, on fit une nouvelle ouverture de la châsse, en présence de Louis de Vaucemain, évêque de Chartres, et de : Bernardo de Cardaillaco, decano ; Johanne de Monte-Mauri, camerario ; Johanne de Montigniaco, Drocensi, Raginaldo Saiget, Vindocinensi archidiaconis ; Girardo Dechan ; Petro de Bosco ; Petro Sageti ; Helya Grimouart ; Bertrando de Sancto-Crispino ; Hugone de Pomeriis ; Petro Gueite ; Guidone des Foucheiz ; Guidone de Mesnilio ; Guillelmo Johannis ; Petro de Paluau ; Guillelmo de Cantumerulla ; Luca de Urbe-Veteri ; Eblone de Sancta-Maria ; Ludovico Chauvelli ; Girardo de Madico, canonicis ; Johanne Dynere, magistro fabrice ; Matheo Aquari, consiliario ; Almarico de Brueriis, secretario ; Petro de Lureyo, advocato, et Jacobo Laysie, cive Carnotensi. (Orig. en parch. scellé ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, D, 9.)

Le 1er septembre 1356, ad instantiam domini Johannis, regis Francorum, le Chapitre fit l'ouverture de la châsse de saint Piat. Outre le roi, étaient présents : R[aginaldo], Cathalaunensi episcopo ; comite Stamparum ; Gaufrido de Charni, milite ; Arnulpho de Odenehan, marescallo domini regis, et pluribus aliis nobilibus. (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, D, 9.)

Le 6 octobre 1591, à la demande du cardinal Charles de Bourbon, archevêque de Rouen, en sa présence et en celles de Charles de Bourbon, comte de Soissons, son frère ; de Nicolas de Thou, évêque de Chartres ; de Philippe du Bec, évêque de Nantes ; d'Henri d'Escoubleau, évêque de Maillezais ; de Renaud de Beaune, patriarche et archevêque de Bourges ; de Nicolas Fumée, évêque et comte de Beauvais, pair de France ; de Claude d'Angennes, évêque du Mans ; de Charles Miron, évêque d'Angers ; de Philippe Hurault, comte de Cheverny, chancelier de France, et de tous les membres du Chapitre de Chartres, on fit l'ouverture de la châsse de saint Piat, et on trouva le corps du martyr incorruptum, cohœrentibus singulis ejus membris ac partibus, excepto capite quod est a corpore divisum. (Expéd. sur pap. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, D, 9.)

La châsse fut de nouveau ouverte le 24 mars 1609 à la prière de la reine Marie de Médicis, et enfin, le 20 décembre 1708, Paul Godet des Marais opéra la translation des reliques dans une nouvelle châsse. Nous extrayons du procès-verbal dressé à cette occasion la description de l'état dans lequel on trouva le corps du saint martyr. Evolutis pannis sericis et linteis quibus tegebantur, invenimus corpus humanum integrum, capite super humeros apposite reposito, cœteris ejus membris cohœrentibus : faciem habebat manusque nudas, pelle, carnibus et nervis exsiccatis adhuc ornatas ; pollice tamen utroque dissoluto, manu dextera super pectus, lœva ad latus posita. Reliquœ corporis partes sindone vetusta circumvolutœ erant et quasi vestitœ. Et cum voluerimus sindonem illum tollere, imo et resecare, plurimas telas similiter dispositas firmissime adhœrentes et conglutinatas reperimus, illis vero resecatis aliquibus in locis et œgre revulsis, maxime circa partes superiores pectoris et partem inferiorem lacerti dextri, ossa nondum pelle denudata vidimus. Deinde etiam pedem dextrum, telis et fascis quibus involvebatur resecatis, deteximus, illumque integrum pariter, pellibus, nervis, carnibus exsiccatis reperimus. (Expéd. sur pap. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, D, 9.)

« Pro xx libris percipiendis in prepositura Yenville, in Ascencione Domini, ad anniversarium Alphonsi, comitis Pictavensis. »

  • B Arch. dép. Eure-et-Loir, cart. capellarum, fol. 21 r°.
  • C Copie sur papier. Arch. dép. Eure-et-Loir, carton VII, JJ, 1, et LXVII, B, 30.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Philippus, Dei gratia, Francorum rex. Notum facimus universis, tam presentibus quam futuris, quod cum, juxta ordinationem felicis recordationis carissimi patrui et fidelis nostri Alfonsi, comitis Pictaviensis et Tholosani, executores sui testamenti decreverint assignari ecclesie Beate-Marie Carnotensi viginti libras turonenses annui redditus, pro quadam capellania in dicta ecclesia instituenda1, in qua capellanus ipsius, qui pro tempore fuerit, cotidie celebrabit pro anima dicti comitis, nisi legitimo fuerit impedimento detentus, nos, ipsius patrui nostri piam ordinacionem cupientes salubriter adimpleri, volumus et precipimus ut quicumque fuerit prepositus de Yenvilla dictas viginti libras turonenses annui redditus, medietatem scilicet , et aliam medietatem , capellano dicte capellanie, qui pro tempore fuerit, reddat et sine difficultate persolvat annuatim2, nullo alio mandato super hoc expectato. Quod ut ratum et stabile permaneat in futurum, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum Parisiis, . »


1 C'est la chapelle de Saint-Thibaut, autrefois appuyée contre la troisième colonne en montant, du côté de la chaire.
2 Il existe aux archives d'Eure-et-Loir plusieurs mandements des ducs d'Orléans (1396-1561), adressés aux prévôts de Janville, pour le paiement de la rente assignée par le comte de Poitiers. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. LXVII, B, 30.)

« Interdictum civitatis et banleuge Carnotensis, per Capitulum mandatum iterato observari, post recessum Regis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 716 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, E, 7).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« G[uillelmus], decanus, et universitas Capituli Carnotensis, universis abbatibus, prioribus, presbyteris, curatis et ceteris ecclesiarum rectoribus per civitatem et banleucam Carnotensem constitutis, salutem in Domino. Cum nos, ob reverenciam domini Regis et ad ipsius instanciam, interdictum a nobis positum in civitate et banleuca Carnotensi contra comitem Carnotensem1 suspenderimus quamdiu idem dominus Rex in civitate et banleuca Carnotensi moram faceret, et idem dominus Rex a civitate et banleuca Carnotensi recesserit, vobis, in virtute obedientie, districte precipiendo mandamus quatinus de cetero, organa vestra suspendentes, a celebratione divinorum, ut prius, omnino cessetis, et quod predictum interdictum, prout nobis in capitulo nostro a nobis injunctum fuit, custodiatis firmiter et servetis. Datum . Reddite litteras sigillatas in signum presentis mandati nostri recepti2. »


1 Deux monitoires, en date des 23 avril et 12 mai 1278, adressés par le Chapitre au curé de Saint-Aignan, dans la paroisse duquel se trouvait le château du comte, nous apprennent la cause de cet interdit, lancé contre le comte et Guillaume de Saint-Mesmin, son châtelain. Cum sit notorium quod prepositus seu vis Comitis Carnotensis ad quoddam stallum situm Carnoti, in loco qui vulgariter appellatur Porta-Nova, in quo Johannes Rufus, carnifex, consuevit vendere carnes suas, qui quidem stallus est proprium domanium et predium ecclesie Carnotensis et nostrum, accedens, in grave dampnum et prejudicium nostrum et ecclesie nostre, necnon gravem injuriam, dictum stallum diruit, fregit et amovit et exinde asportavit........... Cum prepositus Stephanum Tonelarium, hospitem venerabilis viri decani et Capituli Carnotensis, levantem et cubantem in terra ipsorum, videlicet in furno de Porta Sparrarum, ceperat seu capi fecerat, detinebat seu detineri faciebat, violenter, injuste et sine causa rationabili..... (Original en parchemin. fonds du Chap., C. X, E, 7.)

L'interdit, lancé par le Chapitre, ne produisit pas grand effet : le comte et ses officiers commençaient à ne plus beaucoup se soucier de ces rigueurs ecclésiastiques. Une nouvelle lettre du Chapitre, en date du 23 décembre 1278, nous apprend que le prévôt de Chartres s'était transporté à la maison du boucher Jean Leroux, située dans la rue Châtelet, in vico qui dicitur Casteletus, et en avait brisé les portes, au mépris des priviléges et des droits du Chapitre.

Nous ne savons quelle fut l'issue de cette dispute entre le comte et le Chapitre ; mais quelques années plus tard nous voyons qu'un nouvel interdit fut lancé contre la comtesse Jeanne. (Voir nº CCCLXXVIII).

2 Les lettres du Chapitre portent encore en effet les attaches de treize sceaux des abbés et curés qui reçurent ce monitoire.

Vente par Geoffroy de Pouancé à Guillaume de Berou de tout ce qu'il possédait au terroir de Berou, en la paroisse de Meslay-le-Grenet.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1008 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton XXX bis, A, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« A touz ceulx qui ces présentes lettres verront, l'official de Chartres, le siége vacant, salut en Nostre-Seigneur : Saichés que Geuffroy de Poancé, dit Brumant, escuier, affermant soy avoir, tenir et possider, pour reson de son héritaige, un habergement avecques ses appartenances, assis en la paroisse de Mellé, ou terrouer de Berou, environ quatre muys de terre arable, environ un muy de champt, une piesse de pré, environ vingt sols d'annuel cens, environ dix septiers d'avene d'annuel rente, corvées et vavasseurs, toutes lesquelles choses sont assises en ladicte paroisse de Mellé, ou terrouer devant dit, et meuvent du fié Jehan de Saint-Brisson, chevalier, si comme il disoit, vendit et pour cause de vendition octroya ledit Geuffroy à Guillaume de Berou, escuier, tout l'héritage devant dit, c'est assavoir toutes les choses devant dictes et quicumques choses icelui Geuffroy avoit et possidoit de droit héritaige ou autre quicumque droit, en la paroisse, territoire et fiez devant diz, sans aucune retenue illec fere, pour le pris de neuf vins et dix livres de chartains......... En tesmoing et garnissement de laquelle chose, nous avons fait mettre nostre seel en ces présentes. Donné l'1. »


1 Le 16 juin 1635, le Chapitre acquit sur Claude de Moulins, seigneur de Spoir et de Berou, et Marie de Rochechouart, sa femme, le fief de la Bremandière et la terre et seigneurie de Berou, relevant des seigneuries de Charray et du Boullay-Thierry. (Orig. en parch. ; fonds du Chap., C. XXX bis, A, 3, 7 et 8.)

« Privilegium Nicolai pape, » de interdictis in Comitem et officiarios Regis.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 144.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Nicolaus episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et Capitulo ecclesie Carnotensis, salutem et apostolicam benedictionem. Il s'élève contre les officiers du Roi et autres qui, non contents de leur juridiction, empiètent sur celle de l'église, et il permet au Chapitre de se servir contre eux des armes spirituelles, nonobstantibus quibuscumque privilegiis, litteris et indulgentiis carissimo in Christo filio nostro Philippo, regi Francorum illustri, vel predecessoribus suis regibus, seu comitibus, baronibus, aut nobilibus, ac laicis aliis quibuscumque concessis... Datum Rome, apud Mariam-Majorem, . »

Acquêt par le Chapitre sur Henri de Villereau et Guillaume, son frère, de la dîme qu'ils possédaient audit lieu de Villereau1, s'étendant sur 34 muids de terre : ladite dîme amortie par Gaucher de Rochefort, sire du Puiset2, seigneur féodal.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CXIII, O, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 En décembre 1550 et août 1659, le Chapitre obtint contre le curé de Beauvilliers et François de Godefroy, seigneur de Beauvilliers, des arrêts qui le maintinrent en possession de cette dîme que ceux-ci lui disputaient. (Inv. du Chap., C. CXIII, O, 2 et 3.)
2 Le sceau du sire du Puiset, qui était autrefois appendu à un grand nombre de chartes du Chapitre, n'existe plus aux Archives d'Eure-et-Loir, mais Laisné nous en a conservé l'empreinte dans le t. II de ses Mémoires. (Mém. de la Soc. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, t. III, p. 197).

« Sermones episcopi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. xxxvi r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Hos sermones facit episcopus per annum in ecclesia Carnotensi : die synodi ; die Adventus ; ; ; ; ; ; , ad crucem ; , tres sermones1 ; , apud Bellum-Locum2. »


1 Renvoi en écriture un peu plus moderne : Episcopus debet primum ad penitentes. Decanus debet sermonem in cena, episcopo non presente. Cancellarius unum die Parasceve. Ces sermons du Jeudi-Saint donnèrent naissance en 1546 à un grand procès entre l'évêque et le Doyen d'une part et le Chapitre de l'autre. Voici à quelle occasion : il était de coutume, comme l'indique la note ajoutée après coup au Livre Noir, qu'il y eût trois sermons le Jeudi-Saint : le premier pour les pénitents, le second, le matin, en français, ad populum, et le troisième en latin. Quand l'Evêque était présent dans son diocèse, il était tenu de faire les deux premiers, c'est-à-dire qu'il en chargeait un personnage docte et savant qu'il payait pour cela, et lorsqu'il était absent, le Doyen devait remplir cet office. Or, en 1546, l'évêque Louis Guillard, se trouvant à Rambouillet, le Doyen refusa de s'acquitter de cette charge, et l'Evêque n'y ayant pas pourvu, il n'y eut pas de sermon le matin, au grand scandale et mécontentement du Chapitre et du peuple. Et de là le procès, qui se termina par la condamnation de l'Evêque. (Orig. en pap. ; fonds du Chap., C. III, C, 10.)
2 Outre ces sermons, à partir de l'année 1354, l'Evêque en prit à sa charge un autre qui se faisait en latin, le jour de Pâques, après dîner. Voici quelle fut l'origine de cette coutume : de toute ancienneté, le Chambrier de l'église était tenu de donner à chaque chanoine la somme de cinq sous le jour de Pâques, pour les aller jouer après dîner et se récréer dans la Chambre des Comptes. Cet abus fut enfin détruit en 1354, et il fut convenu que le Chambrier paierait à l'évêque une somme déterminée, et en revanche l'Evêque s'engageait à faire en latin un sermon en l'honneur de la Résurrection du fils de Dieu, incontinent après dîner sur la plate-forme du chœur, auquel chaque chanoine assistant recevrait cinq sous pour sa distribution. Il fut également convenu que les vingt sous qu'on donnait aux chantres et heuriers pour s'acheter du vin seraient distribués à ceux de cette condition qui assisteraient audit sermon. — Nous voyons en effet que, le jour de Pâques, 4 avril 1507, l'évêque Réné d'Illiers, après avoir célébré la grande messe pendant laquelle il ordonna prêtre, en vertu d'un extra tempora, Me Jehan de Paris, secrétaire du comte de Dunois, traita tout son Chapitre et ses officiers, et, après le dîner, ils allèrent tous entendre le discours latin qui fut prononcé par Me Guillaume Huet, bachelier en théologie, que le prélat entretenait aux études. (Orig. en pap. ; fonds du Chap., C. III, C, 6, 7 et 10). — Le sermon latin du jour de Pâques fut supprimé en 1748.

« Hii sunt redditus quos debent insimul episcopus et capicerius matriculariis1. »

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 313.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 166 v°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 46 v° et 47 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Debent, quolibet mense, pro coquina, xxiiii solidos iii denarios. Debent insuper omnia necessaria coquine, scilicet ligna et carbones, potos et patellas et omnia alia utensilia nova quando deficient, fracta repare.

Aquam vero ad coquinam debet subcoquus, ratione candelarum quas dent iidem subcoco ad legendum.

Coquus vero querit coquine piperem, allia et sal grossum coquine et sal album mense, ratione xxv denariorum quos habet coquus a matriculariis de supradictis xxiiii solidis iii denariis.

Debent et pro qualibet mundatione chori iiii denarios.

Et pro uncto ad campanas ungendas, quolibet mense, iiii denarios.

Pro pulsatione cujuslibet anniversarii simplicis i denarium, pro duplici ii denarios, et hos debent servienti qui pulsat campanas in turribus.

Debent matriculariis clericis pro circuitu sive pro torche, que fit in ecclesia quolibet sero, iiiixx et vi estaneas candelarum et longitudinem estaneorum ubi ponuntur candele ante vii candelabra, et computatur estanea pro duobus ; et vii estaneas ad longitudinem ferri bone candele ad legendum, et has debent quolibet sabbato septimane.

Item, pro quolibet festo dupplici, xii candelas de obolo, et pro capis custodiendis unam candelam de longitudine ferri ; in quolibet festo dupplici, duas candelas ad longitudinem ferri, pro turribulis.

Debent, , vii cereos qui vocantur écorneaz2, ponderantes unam tabulam, quorum residuum est, matriculariis clericis scilicet due partes, iii matriculariis laicis.

Debent etiam, , similiter vii cereos ad pondus unius tabule et lxxiii parvos cereos, omnes factos de una tabula cere, et tres torchas candelarum, qualibet torcha de ix candelis ad longitudinem ferri ; residuum istorum cereorum et torcharum est matriculariis clericis et laicis, et dividuntur ut cerei de Circuncisione.

Item matriculariis clericis, quando removetur magnus cereus , unam tabulam cere dicti cerei, laicis unam per se tabulam.

Item, , matriculariis clericis xxiiii tabulas optime cere que nominatur cera de Sancta-Flore, matriculariis laicis duas.

Item, quocienscumque matricularii clerici seu laici faciunt sibi minui, debent cuilibet minuto seu minutis, pro qualibet minutione, tres torticeros de denariis.

Item, quolibet sabbato, xiiii cereos ad pondus cereorum qui ardent ante Sanctam-Capsam.

Pro quolibet duplici anniversario duos cereos ejusdem ponderis.

Pro quolibet duplici festo, quando ponitur candelabrum3, v cereos, et ponitur candelabrum , , , , , , , , , .

Item, pro quolibet festo semi-duplici, debent ii cereos , , , , , , , .

De omnibus istis cereis qui tradentur matriculariis pro sabbatis, pro festis duplicibus, semi-duplicibus, pro candelabro, tenentur matricularii clerici reddere episcopo et capicerio torciones quolibet sabbato.

, a primis vesperis usque post complectorium diei festi, tenentur ponere ante capsam sancti Piati unum cereum de processione vel unum alium magnum cereum ; similiter ; similiter ; similiter ; similiter ; similiter : vero, coram letrino, unum cereum quod ardet a primis vesperis usque ad crastinum post complectorium.

, quando legitur evangelium ad matutinas Missus est, ponitur ante letrinum cereus qui ardeat a principio matutinarum usque post complectorium.

, quando cantatur versiculus hymni Presepe jam fulget, ponuntur iiiiº cerei de pondere cereorum Sancte-Capse in letrino, et ardent usque in crastinum post complectorium. A dicto complectorio ponit decanus unum cereum ante presepe, ardentem continuo die noctuque .

, ponuntur, cum cereo decani, ante presepe tres cerei parvi de cereis processionis diei .

Item, die , debentur matriculariis clericis et laicis et servientibus xv cerei de dicta processione, viii clericis, iiiiº laicis et iii servientibus4.

, quando asportatur capsa sancte Tecle super altare Trinitatis in sero, ponitur unus cereus in magno candelabro ante capsam, et ardet ibi usque in loco suo reponatur5.

Omnium vero cereorum parvorum et magnorum et magni cerei et grimaudi qui ardent infra chorum, ubicumque barbe et feuture sive les agonz, sunt septimanarii matriculariorum clericorum.

Debent insuper episcopus et capicerius servienti qui pulsat campanas in turre majori, ad minus viii candelas de obolo.

Item debent matricularis laicis, in omni festo duplici sive semi-duplici, quolibet festo, viii cereos de corona, qui sunt sui.

Item, quolibet sabbato, vii torticios de denariis, cuilibet iiiiº6.

Item, quandocumque vel quocienscumque paratur ecclesia tota sive dimidia, pro festo sive pro quocumque alio casu contingente, debent viii denarios, iiii scilicet ad bibendum in letrino matriculariis clericis et iiiiº laicis et servientibus.

Si vero contigerit parare ecclesiam pro legato, episcopo, rege vel alia persona, vel alio casu superveniente, debentur pro tentura xii denarios.

Item computantur hec que sequentur, scilicet tenture. Pro tentura seu paratura Omnium-Sanctorum vi denarios, vi denarios, , xii denarios. — Item pro plomers sive gamalionibus ii solidos, pro lampadibus ii solidos, pro botis v solidos.

Summa predictorum xi solidos vi denarios. In istis denariis matricularii laici habent terciam partem, clerici vero duas partes.

Item ad predictum compotum matriculariis clericis, pro festagiis, iiii solidos, iiii solidos, iiii solidos, iiii solidos, iiii solidos.

Ad istum compotum habet qui defert draconemv solidos, ultra quinque solidos quos habet pro stramina seu futena.

Item , vi solidos, xii denarios, vi denarios, , xii denarios, xii denarios, xii denarios, vi denarios, vi denarios, xii denarios. — Item pro pullis ii solidos et pro perdicibus ii solidos.

Summa istorum x solidos vi denarios ; habent matricularii laici terciam partem, clerici duas partes.

Item ad secundum compotum, subcoco, pro vinagerio iii solidos ii denarios obolum.

Item matriculariis clericis, pro festagiis, iiii solidos, iiii solidos, iiii solidos, iiii solidos, iiii solidos. — Deferenti draconem ad istum compotum quinque solidos7. »


1 Un arrêt du Parlement, intervenu, le 22 février 1648, entre les marguilliers d'une part, et Jacques Lescot, évêque de Chartres et Mathurin Tulloue, chevecier, d'autre, régla ainsi les droits et devoirs respectifs des parties : L'Evêque et le Chevecier furent condamnés à « payer et délivrer la quantité de cinq muids cinq setiers de bled par chacun an, les deux tiers froment, et le tiers seigle, mesure de Chartres, aux Marguilliers et autres leurs Coofficiers, plus huit muids de vin faisant partie de quinze muids du Clos de l'Evêque situé prez la ville de Chartres au jour de saint Martin d'hyver, six poulles le jour de Carême prenant et trois septièmes portions de la troisième partie d'un demylard, le jour des Cendres quatre minots de pois à cuire mesure de Chartres, et aux festes de Pâques les trois septièmes portions d'une autre partie d'un demy-lard ; plus deux grands minots de sel, et sept paires de gands, le tout par an ; plus leur donner à dîner toutes les fois que ledit Evêque feroit office en ladite église, lequel leur seroit livré à l'évêché et porté à leur cuisine ; entretenir le corps et bâtiment de leur cuisine ou maison qui est au cloître de ladite église en bonne réparation, et les fournir et entretenir de vaisselle d'estain, pots et de toute sorte d'ustencilles nécessaires à icelle ; payer aux deux Marguilliers Laïcs chacun dix sols par chacun an le jour de saint Luc jour du Synode, soit qu'il tienne ou non ; bailler et fournir auxdits demandeurs leurs pitances journellement selon les jours et la saison, et fournir leur cuisine de toutes viandes nécessaires pour leur vie et selon leur condition à l'exception de leur pain et vin qui leur estoit baillé en gros ; leur fournir de bois et de charbon, et payer le blanchissage de leur linge ; fournir aux deux Marguilliers Laïcs de chandelles à tortier pour brûler à l'église ; leur fournir deux ballais par semaine pour monder et nettoyer le chœur, leur bailler le jour de la Circoncision le tiers de sept cierges appellez estourneaux pesans une table de cire, et ladite table du poids d'onze livres ; sept cierges faisant partie de quinze, le jour de la Chandeleur, pareils à ceux qui estoient distribuez à la procession ; et pour les Ténèbres et pour Pâques le tiers de vingt-cinq livres de cire ; à Noël pour estourneaux et chandelles le tiers de quatorze livres de cire ; et de plus le tiers de quatre-vingt-six estourneaux de chandelle et torties de cire par semaine de la longueur d'un fer pour ce ordonné revenant à trois livres de cire, chacune semaine, pour faire la chasse et cherche dans ladite église tous les soirs ; le lendemain de la feste de l'Ascension de Notre-Seigneur que l'on oste le gros cierge béni, une table de cire dudit cierge du poids de onze livres ; deux tables de cire neuve au jour de la Pentecôte, chacune table du poids de onze livres ; dix-neuf couronnes de cire chacun an, chacune couronne pesant trois livres, qui doivent estre mises ez jours des dix-neuf festes annuelles, doubles et solemnelles pour brûler durant le divin service devant les Corps Saints et lieux pour ce ordonnez ; au queux en particulier pour la garde du Grand Autel, à chacun des deux comptes de l'année trente sols, qui estoient trois livres par chacun an, et pour la garde du chœur chacun mois deux sols quatre deniers qui estoient vingt-huit sols par an ; pour feu à l'encensoir dix sols par an ; pour verres et cuillers quinze sols ; pour paniers et pelles à servir à l'église six sols huit deniers ; et au sous-queux pour aller quérir le vin à l'Hôtel-Dieu pour célébrer en ladite église quatre sols ; pour fourneau quatre sols ; pour vaisseaux à eau, courges, paniers et pelles à charbon cinq sols ; au portier et sonneur pour fermer et ouvrir les portes de ladite église, à raison de deux sols quatre deniers par mois, qui est vingt-huit sols par an, une lanterne par chacun an et sa fourniture de chandelle, lui fournir l'oing nécessaire pour graisser les cloches ; payer trois hommes qui portent les chappes et bannières ez processions, six sols ; pour sonner les Anniversaires Solemnels par an et pour sonner lesdites cloches aux heures du jour, à raison de deux sols quatre deniers par mois, qui estoit vingt-huit sols par an, et outre lui fournir les colombes blanches, fleurs, chapeaux et cordons pour la représentation à la Pentecôte, et encore fournir chacun an les entretenements honnestes desdits demandeurs : savoir, deux habits complets à chacun afin de servir journellement à ladite église avec plus de décence. » (Impr. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, B, 13.)
2 Dans un très-long procès que l'évêque Hurault eut à soutenir contre le Chapitre, de 1609 à 1614, au sujet de la fourniture de la cire, il déclare qu'on ne sait plus ce qu'on doit entendre par ces écorneaux : cependant ils sont encore rappelés dans l'arrêt de 1648 sous le nom d'estourneaux ; dans un compte de l'évêché de 1533, on les nomme cornuaux.
3 Par ce mot candelabrum, il faut entendre, suivant l'abbé Brillon, la barre ou le retable de l'autel.
4 En 1714, l'Evêque était tenu de donner, le jour de la Purification, aux ouvriers de la maîtrise et de l'œuvre 24 cierges de cire jaune de chacun deux onces, qui étaient ainsi distribués ; 2 au clerc de l'œuvre et un à chacun des serviteurs suivants : les deux guetteurs, les deux ouvriers de l'œuvre, l'organiste, le souffleur, l'éteigneur, le fourreur, le menuisier, le charpentier, le serrurier, le cirier, le chirurgien, le maître d'écriture, le cordonnier, le cordier, le chaudronnier, le marchand de bonnets carrés, le bourrelier, le vitrier, le portier et le suisse. (Note de l'abbé Brillon ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, B, 13.)

5 La cire était une des dépenses les plus considérables de l'église de Chartres. Outre ces nombreux cierges dûs par l'évêque et le chefcier, nous voyons que l'œuvre était forcée de fournir : 54 cierges, d'une demi-livre chacun, lorsqu'on allumait le tour du chœur, c'est-à-dire 19 fois dans l'année, aux fêtes de saint Jean-Baptiste, de la Madeleine, de l'Assomption, de saint Roch, de saint Louis, de la Nativité, de la Dédicace, de la Toussaint, de la Conception, de la Présentation, de Noël, des Rois, de la Purification, de saint Joseph, de l'Annonciation, de Pâques, de l'Ascension, de la Pentecôte et du Saint-Sacrement ;

20 cierges, d'une demi-livre, chaque fois qu'on allumait la perche, c'est-à-dire 43 fois dans l'année, aux fêtes de la Circoncision, de sainte Geneviève, du Nom de Jésus, de saint Sébastien, de l'Octave de la Purification, de la Brèche, de sainte Gertrude, de saint Pierre, de la Visitation, de saint Bonaventure, de sainte Anne, de la Transfiguration, de l'Octave de l'Assomption, de l'Octave de la Nativité, du Nom de Marie, de saint Michel, de saint Piat, des Anges gardiens, de saint François, de saint Denis, des Morts, de saint Charles, de l'Octave de la Toussaint, de saint Martin, de l'octave de saint Martin, de l'Octave de la Présentation, de saint Nicolas, de l'Octave de la Conception, aux deux Trinités, au dimanche dans l'Octave du Saint-Sacrement, aux O de Noël et aux cinq messes de Vendôme ;

33 cierges, d'une demi-livre, chaque fois qu'on allumait le jubé, c'est-à-dire à toutes les fêtes où le tour du chœur ou la perche étaient allumés ;

10 cierges aux enfants de chœur, aux fêtes de la Purification, de l'Annonciation, de l'Ascension, de la Madeleine, de l'Assomption, de l'Octave de la Nativité, de la Toussaint, de Noël et pendant les saluts de l'Avent ;

De plus, les processionaux pour les dimanches et jours de fête à la grand'messe ; les bourdons pour les obits, les cierges pour les angelots, et enfin tout le luminaire des chapelles de Saint-Jérôme, Saint-Gilles et Saint-Vincent. (Comptes de l'œuvre, passim).

6 D'après un compte de l'évêché de 1533, voici quelle fut pour cette année la recette et la dépense en cire de l'évêque. Recette : du seigneur d'Alluyes, 72 livres ; du Vidame de Chartres, 60 livres ; du seigneur de Longny, 30 livres ; du seigneur du Chêne-Doré, 19 livres ; du seigneur de Tréon, 11 livres ; des quatre Prévôts et du Doyen, de chacun, 11 livres ; du seigneur de la Loupe, 2 livres ; du seigneur de Gallardon, 1 livre ; des Célestins d'Eclimont, 3 livres ; du sieur de Villeneuve, 3 livres ; des tronçons des assiettes faites pendant l'année, 270 livres : en tout, 526 livres. Et la dépense fut : de 852 livres, à cinq sous 6 deniers la livre. (Cop. sur pap. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, B, 13.)

7 Complément en écriture un peu plus moderne :

Item Dominus Episcopus et Capicerius debent anno quolibet, in festo Penthecostes, in ecclesia Carnotensi, XLIII tabulas, videlicet decano sex tabulas, cantori sex, succentori tres, subdecano tres, sacristis viginti quatuor, matriculariis laicis duas. Summa quadraginta quatuor tabule cere.

Pars Domini Episcopi XXIX tabule III libre cum dimidia et due partes quarteroni. Pars autem Capicerii est XIIII tabule VII libre cum uno quarterono et tercia parte quarteroni. De quibus dictus capicerius debet tribus matriculariis clericis XII tabulas et duobus matriculariis laicis II tabulas ; et domino episcopo debet reddere VII tabulas cum quarterono et terciam partem quarteroni.

Hæ sunt minutæ costumæ ad episcopum Carnotensem pertinentes1.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 317.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 169 r°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 6 et 7.
  • a E. de Lépinois, Histoire de Chartres, tome I, p. 497.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« In primis dominus episcopus Carnotensis habet et habere debet de quolibet miliare sepiarum venditarum Carnoti, ii denarios, tam a civibus quam ab extraneis.

Item a mercatoribus extra venientibus, causa emendi eas, similiter duos denarios pro quolibet miliare.

Item a quolibet miliare transeunti per villam, duos denarios, de pedagio.

Item a quolibet centum moruarum salsatarum, ii denarios, dum tamen adducatur in quadriga, de costuma.

Item a quolibet centum congrorum, ii denarios, de costuma.

Item a quolibet centum arumucellorum, ii denarios, de costuma.

Item a quolibet salmone frisco et salsato, per pecias vendito, i denarium, et ii denarios, si integre vendatur.

Item a quolibet sommario piscium aque dulcis, unum denarium.

Item a quolibet celerino asportandi pisces aque dulcis, pictam.

Item a quolibet summario asportatarum piscium maris, i denarium.

Item a quolibet miliare alectium salsatorum, venditorum Carnoti, iii pictas.

Item ab emptore revendente alectia, iii pictas de miliare.

Item a quolibet veniente ad villam pro piscibus emendis et ducendis Bonevalle, Castriduno, Aurelianis, seu quocumque alio loco, i denarium de summa.

Item a quolibet miliare de maquerellis friscis, i denarium.

Item a quolibet miliare alectium friscorum, i denarium.

Item a quolibet miliare maquerellorum salsatorum, i denarium.

Item pro transitu maquerellorum friscorum et salsatorum, i denarium pro quolibet miliare.

Item pro qualibet summa alosarum et salmonum, ii denarios, pro transitu.

Item pro quolibet centum de graspoiz, ii denarios.

Quelibet uxor vel carnifex vendens allectia die sabbati, i pictam.

Quilibet carnifex vendens Carnoti carnes die dominica, i pictam.

Pro quolibet centum ferri, i denarium a venditore, et a quolibet emente portanda extra villam, i denarium.

Pro quolibet centum cepi venditi Carnoti, i denarium nisi carnifex vendiderit, et ab emptore similiter, i denarium nisi carnifex fuerit.

Pro quolibet centum uncti venditi, i denarium.

Pro quolibet centum cere, ii denarios a venditoribus.

Item ab emptoribus, dum tamen dictam ceram revendaverint, ii denarios.

A quolibet centum de pice, iii pictas.

A mercatore eam ducente, pro transitu, iii pictas pro quolibet centum.

De quolibet centum canabi, i denarium.

De quolibet quarterio lane vendite in mercato, obolum, nisi habeat defensorem.

De quolibet emptore agniculorum, dum tamen emerit ultra xii denarios, obolum pro qualibet emptione.

A quolibet cordario et a quolibet chanpvaterio venientibus ad vendendum ad mercatum, i pictam, qualibet vice.

A quolibet vendente culcitram et pulvinar, pro qualibet culcitra et pulvinari, unum denarium.

Ab emptore similiter, unum denarium, nisi habeat defensorem.

A quolibet mercatore extraneo, asportante pellicias ad vendendum, pro quolibet garnamento vendito, i obolum.

A quolibet mercatore extraneo, asportante telas ad vendendum, pro qualibet pecia vendita, pictam.

A quolibet burgensi, asportante telas suas ad vendendum, tam in mercato quam in nundina, pro qualibet pecia vendita, pictam.

A qualibet venditrice telarum, in mercato vel in nundinis, qualibet die mercati vel nundinarum, pictam.

A quolibet panno lamo vendito super lapides, tam in mercato quam in nundinis, i obolum, nisi habeat defensorem.

A quolibet mercatore emptore, i obolum, nisi defensorem habeat, pro quolibet panno et pro qualibet pecia, a quacumque patria sit et ubicumque emerit.

Item similiter, a quolibet vendente pannos, nisi habeat defensorem, obolum.

Item a quolibet mercatore, emente per villam, et a burgensibus, in domo ipsorum, obolum, de qualibet pecia panni.

Item, a quolibet panno intemerato, tam in mercato quam in nundinis, obolum, si non habet mercator defensorem.

A quolibet vestimento de pellibus salvasine, duos denarios.

A quolibet bacone vendito, vel uncto vendito, pictam, nisi habeat defensorem.

A qualibet venditrice pomorum, pirarum et aliorum fructuum quorumcumque, pictam, qualibet die .

Pro qualibet quadrigata panis, veniente ad mercatum vel ad nundinas, i denarium, qualibet die qua venerit.

Pro qualibet summa panis, qualibet vice qua venerit, obolum, a quocumque loco adducetur.

A qualibet quadrigata de egruno, i denarium, in mercato et nundina.

A qualibet venditrice super terram, pictam.

A quolibet corvoiserio, vendente in mercato et nundina, qualibet vice, pictam.

A quolibet summario de porellis et oleribus, pictam.

A quolibet talliatore corei, pictam, qualibet vice talliaverit, die sabbati vel die nundinarum.

A quolibet mercerio, pro tribus diebus sabbati, pictam.

A quolibet venditore falcium, seu falces vendente, valorem medietatis cujusdam falcis, quolibet anno.

Pro qualibet platea cucufaris, in mercato, , obolum census ; item, , obolum census.

Item, pro qualibet archa seu stallo pellipariorum, , obolum census, et, , obolum similiter census.

Pro qualibet lapide seu stallo de magnis halis, et pro quolibet stallo vel lapide, ubicumque sit, , i denarium census, et, , i denarium similiter census.

Quilibet burgensis vendens debet medietatem havagii, et quilibet alius similiter, nisi habeat defensorem, bladi, avene, fabarum, pisorum et aliorum fructuum.

Quilibet clericus, quilibet miles aut religiosus, quartam partem havagii.

Omnes homines Capituli, vendentes in mercato, in potestate Comitis, quartam partem havagii.

Omnes operatores unctarum et hucheri, quilibet ii denarios, pro fenestragio, .

Doliatores similiter quilibet ii denarios, in eodem festo, pro fenestragio.

Quicumque sit cordubernarius, vendens vel emens, i denarium, .

Quicumque sit corvoiserius, vendens calciamenta vacce, quilibet i denarium, in eadem vigilia.

A quolibet porco vel sue, transeuntibus apud Morenceias, vel in banleuga Carnoti, i pictam, in quolibet loco ubi Comes aliquid percipit, et a quolibet bove, i obolum, si non sit escornatus, et si escornatus fuerit, pictam.

Item, pro duabus bidentibus, aliis vel animalibus, obolum, pro transitu, a quacumque persona.

Quilibet caligarius, veniens ad vendendum in mercato, , unam caligam.

Quicumque adducens sal, de tribus summis dimidium rasellum.

A quolibet revendente sal, de novem summis dimidium rasellum, qui salnerius sit.

Salnerius quilibet qui vocatur vanerii, de iii summis dimidium rasellum.

A quolibet summario qui vocatur bales, transeunte, iii obolos.

A quolibet summario corde et mallie, obolum.

De qualibet giba cordee et malliee, v denarios, pro transitu.

De quolibet panno qui vocatur plet et aplet, obolum.

Draperii Castriduni, ducentes pannos suos intra villam, dimidiam costumam, scilicet vii denarios et obolum.

De qualibet summa olei transeuntis, i denarium.

De qualibet summa olei venditi in villa, ii denarios.

Quilibet veniens pro oleo emendo ad revendendum extra, i denarium.

Pro qualibet quadrigata bladi, avene, pisorum, fabarum, i denarium, nisi honerata sit in loco privilegiato.

Pro quolibet leto corei transeuntis per villam, iiii denarios.

Tanatores xiiii solidos, , item xiiii, .

Quilibet fenestrarius vendens poiz, ii denarios in anno.

De quolibet centum cere vendite ad quemlibet stallum, ii denarios quicumque sit venditor.

Quilibet talemelarius habens panem, nisi sit de loco privilegiato, pictam, qualibet die martis, et si non habet panem die martis et habet die jovis sequenti debet pictam.

Quilibet talemelarius, si habet panem qualibet die sabbati, obolum, et si non solverit die sabbati, tenetur solvere die dominica sequenti.

Quilibet fenestrarius seu soldarius, iii pictas in quindena.

Pro quolibet centum custellorum venientium ad villam, i denarium.

Pro quolibet porco vendito in mercato, venditor et emptor quilibet, pictam, nisi sint privilegiati.

Pro quolibet porco vendito per villam, pictam, ab emptore et venditore.

De quatuor albis annualibus bidens, obolum.

De qualibet capra, pictam.

De qualibet vacca vendita, venditor et emptor quilibet, pictam, nisi privilegiati.

De quolibet bove cornuto vendito, obolum, et si non est cornutus, pictam, quilibet tam venditor quam emptor.

De quolibet torello cum mentula, venditor et emptor quilibet, pictam, nisi privilegiati.

De quolibet equo vendito, tam in mercato quam in villa, emptor et venditor quilibet, i denarium, nisi privilegiati.

De equo ad arma, ii denarios, a venditore et ab emptore totidem.

De quolibet mercatore ducente equos ad arma, de quolibet ii denarios, pro transitu.

De palefredo, i denarium.

Item, dominus episcopus Carnotensis habet medietatem vendarum et cerothecarum archarum pellipariorum.

Item, de stallis et lapidibus de mercato, iiii denarios, de vendis et cerothecis.

Item, similiter medietatem vendarum platearum cucufaris.

Item, medietatem omnium rerum sitarum in circuitu rote mercati.

Item, de quolibet stallo in Burgo sito, i denarium, , vel die dominica post.

Item, eadem die, de qualibet platea tripariarum, i denarium.

Item, de quolibet dictorum stallorum et platearum, i denarium, .

De qualibet quadrigata pomorum, pirarum et aliorum quorumcumque fructuum, ubicumque inveniatur in civitate, i denarium, et etiam amigdalarum, .

Quilibet vanerius, commorans in villa, medietatem cujusdam vanni, .

Item, quilibet vanerius mercator extraneus, veniens ad villam, medietatem vanni, eodem festo, vel post, si inveniatur.

Quilibet vitrarius mercator, ii vitra de quadrigata.

Item, medietatem havagii mine currentis ad portam Guillelmi ; item, ad portam Drocensem ; item, ad portam Sparrarum ; item, in Valleya.

Item, nemo novus volens vendere cinerem clavelatam ad fenestram, hoc habet facere nec potest sine mandato toneleatoris episcopi.

Quicumque adducens balez Carnotum, debet, de qualibet quadrigata, ii balez.

Quilibet adducens potos vel cruchas Carnotum, de qualibet quadrigata, unum potum vel unam cruchiam.

Item, de quolibet pondere de abano vel de pipere, qui sit mercator, que vocatur fes, iii denarios et obolum.

Item, in furno Sancti-Johannis juxta Sanctum-Mauricium, quilibet talemelarius, iii pictas in septimana ; in quo furno nichil percipit Comes.

Item, in furno Belli-Loci monachorum, in Burgo, quilibet talemelarius, iii pictas in septimana ; in quo nichil percipit Comes.

Item, ab emptore et venditore de melle, pro qualibet summa, ii denarios ; a transeunte cum melle, i denarium de summa.

Item, de qualibet quadrigata guesdorum adductorum Carnotum a mercatore, i denarium.

Item, a qualibet quadrigata molarum, i pictam.

Item, a qualibet quadrigata cardonum, i denarium.

Item, de quolibet pondere cineris clavelate, i denarium.

In Valle-Sancti-Petri, medietatem boisselagii et totius costume, ubi nichil percipit Comes.

Item cum Comite medietatem boisselagii de porta Morardi, et de quacumque persona medietatem totius costume.

Omnes costume Vallee Sancti-Petri, xxxvi libras.

Minagium mercati, xxv libras.

Rasellum salis, xl libras.

Minutum tonleium animalium, ferri, panis, fructuum, et piscium aque dulcis, cepe, alliorum, et omnium fructuum, lx libras.

Mina porte Drocensis, x libras.

Coustuma dossagii et pannorum desuper petras, vii libras x solidos.

Mina porte Guillelmi, lx solidos.

Costuma culcitrarum, xx solidos.

Minuta costuma allectium, viii libras.

Domus Roberti de Perrin, xl solidos.

Costuma telarum, lx solidos.

Pedagium portarum, lx libras, aliquando iiiixx libras.

Coustuma lini, canabi, agniculorum, iiii libras x solidos2. »


1 Il est curieux de comparer à ces droits de menues coutumes de l'évêque, ceux appartenant au doyen, tels qu'ils sont établis dans une transaction passée, vers 1370, entre le Chapitre et Philippe de Talaru, doyen, et renouvelée au mois de septembre 1406, par Miles de Dangeul, successeur de Philippe de Talaru :

« Pour chaque cheval chargé, 1 den. ; — pour une charrette chargée, 4 den. ; — pour un chariot, 8 den. ; — pour un âne chargé, ob. ; — pour place à étau, 1 den. ; — pour chaque drap vendu pour revendre, 1 den. ; — pour couste à coussin, 1 den. ; — pour un oreiller, ob. ; — pour un tonneau de vinaigre, 6 den. ; — pour un tonneau de verjus, 6 den. ; — pour chandelle de suif ou d'oint, ob. ; — d'un vendeur de fruits, ob. ; — d'un vendeur de bouteilles et godets, ob. ; — d'un potier, 1 den. ; — d'un vendeur de verres, 1 den. ; — d'un vendeur de cuir, 1 den. ; — d'un vendeur de souliers et de housseaux neufs, 1 den. ; — d'un vendeur de sel, 1 den. ; — d'un vendeur de lard, 1 den. ; — d'un vendeur de porcs, 1 den., ob. par le vendeur, ob. par l'acheteur ; — d'un vendeur de laines, par cent, 4 den. ; — d'un vendeur de pelleteries, 1 den. ; — d'un vannier, 1 den. ; — par pièce de toile, ob. ; — d'un vendeur de seaux, 1 den. ; — d'un vendeur de faux et faucilles, 1 den. ; — d'un vendeur de tapis, 1 den. ; — d'un fripier, 1 den. ; — d'un chaussier, 1 den. ; — d'un vendeur de fromages et œufs, 1 den. ; — d'un vendeur d'écuelles d'étain ou de bois, 1 den. ; — d'un vendeur de lanternes et soufflets, ob. ; — d'un vendeur de ferraille, 1 den. ; — d'un mercier, 1 den. ; — d'un épicier, 1 den. ; — pour grosses bestes, pour chacune, 1 den., vendeur et acheteur, chacun ob. ; — pour menues bestes, les quatre, 1 den. ; — d'un vendeur de lin et chanvre, ob. ; — d'un vendeur d'oignons, 1 den. ; — d'un vendeur de harengs, 1 den. ; — de tous autres vendant autres denrées, 1 den. ou ob., selon l'estimation des choses ci-dessus, sans rien exiger de plus, sauf la coutume des chapeaux. Et pareil droit pourra prendre chacun chanoine és subgrondes et autres lieux réservés. » (Original en parchemin. Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C, I, R, 10.)

2 Chaque seigneur avait ainsi sa pancarte des menues coutumes qui lui étaient dues. La Société Archéologique doit publier dans ses mémoires, d'après un ancien placard imprimé, la pancarte du comté de Dunois en 1733 ; les archives d'Eure-et-Loir en possèdent plusieurs manuscrites : nous citerons comme la plus ancienne celle de la seigneurie de Jouy en 1688 (série B, 405), et nous publierons celle du marquisat de Maintenon, datée de 1727, comme complètement inédite.

« Pour chaque charretée de bled, 12 den. — Pour chaque charretée de vin, 12 den. — Pour chaque cheval de marchand, 2 den. — Pour chaque charretée de bois à bâtir, 18 den. — Pour chaque charretée de bois à brûler, 12 den. — Pour chaque charretée de merrain, 2 sols 6 den. — Pour chaque charretée de meubles, 12 den. — Pour chaque charretée de sabots, 12 den. — Pour chaque coffre, cabinet, buffet ou dressoir qui ont serrure fermant à clef, 5 sols. — Pour chaque matelas, 2 sols 6 den. — Pour chaque cheval, bœuf ou vache, 2 den. — Pour chaque porc, 1 den. — Pour chaque chèvre ou bique, 5 sols (sic). — Pour chaque cent de brebis ou moutons, 5 sols 8 den. — Pour chaque cent de laine, 1 sol 8 den. — Pour chaque charretée de foin, 6 den. — Pour chaque charretée de morue ou de hareng, 2 sols 6 den. — Pour chaque charretée de bois de charron, 2 sols 6 den. — Pour chaque charretée de barils d'huile, 2 sols 6 den. — Pour chaque charretée d'eau-de-vie, 18 den. — Pour chaque charretée de fromages, 12 den. — Pour chaque charretée de veaux, 2 sols 6 den. — Pour chaque veau, 1 den. — Pour chaque charretée de beurre, 18 den. — Pour chaque somme de beurre, 2 den. — Pour chaque charretée d'œufs, 20 den. — Pour chaque charretée de fruits, 18 den. — Pour chaque somme de fruits, œufs et fromages, 2 den. — Pour chaque charretée de pruneaux, 18 den. — Pour chaque somme de pruneaux, 2 den. — Pour chaque charretée de tuiles ou briques, 20 den. — Pour chaque cheval de somme, 2 den. — Pour chaque beste asine, 2 den. — Pour chaque millier de plomb, 10 den. — Pour chaque charretée de plâtre, 1 sol 6 den. — Pour chaque charretée de toille ou linge, 1 sol. — Pour chaque charretée de fer, 2 sols 6 den. — Pour chaque charretée de pots et chaudrons, 2 sols 6 den. — Pour chaque cuir de bœuf ou vache, 2 den. — Pour chacun estail de chacun jour de marché, 12 den. — Pour l'estallage de chaque personne vendant sur la place et sous les halles chaque jour de marché, 6 den. — Pour chaque personne ayant un panier d'œufs ou beurre ou autres choses, 3 den. — Pour chaque marchand vendant à l'aune, sera tenu de prendre une aune marquée, aux deux bouts, aux armes de mon seigneur de ce marquisat, pour chacune aune, 15 den. — Pour chaque personne ayant estallage ou boutique à la foire de Saint-Mamert, le lundy de Pasques, 2 sols. — Pour chaque cabaretier vendant vin ou cidre ledit jour, 5 sols. — Pour ce qui sera passé à la balance dans la ville de Maintenon, pour cent, 8 sols 4 den. » (Archiv. d'Eure-et-Loir, série B, 338).

« Juramentum quod debent facere manumittendi ad tonsuram clericalem. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 50, fol. 31 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Vous qui estes home de cors dou Chapitre et de l'iglise de Chartres, lequel le Chapitre de Chartres vielt franchir à cleir et à corone avoir, jurez sur sainz que pour la franchise que vous atendez à avoir n'en avez donné au Chapitre de Chartres n'à autre, ne presté, ne promis ne fet donner ne preter, ne fet promestre, ne autre que vous sachez n'a donc ne promis pour vous ne preté, ne fet preter ne promettre deniers ne chouse qui puisse estre achetée pour deniers ou prisiée. Et s'il a esté promis vous non soudrez pas ne ne ferez soudre, neis s'il avoit esté promis par seirement ou par fiance ; ainçois le direz au Chapitre ou ferez dire, et lors en face ou commant li Chapitres sa volenté. Et se aultre l'a promis par vos, vous porchacerez an bone foi qu'il ne sera pas solu ou preté ou poié, et si jurez que dès ore en avant, és afferes dou Chapitre et de l'iglise de Chartres et en ceus qui touchent ou toucheront le Chapitre et l'iglise de Chartres, vous vous aurez et contendrez bien et leaument ne ne donrez deffense ne conseil ne aide à aucun contre le Chapitre ou contre l'iglise de Chartres ou contre aucun chanoine de Chartres tant com il sera chenoines, és causes ou és quereles ou és afferes qui touchent ou toucheront l'iglise ou le Chapitre de Chartres ou aucun chenoine de Chartres, ne ne ferez tricherie ne boidie contre le Chapitre de Chartres ou contre aucun chenoine de Chartres tant com il sera chenoines. Et si jurez que se vous saviez ou aperceviez que l'en deust ou vousist fere honte ou désenneur ou doumage au Chapitre de Chartres ou à aucun chenoine de Chartres, vous le destorriez et destorberiez à vottre pooir, et se vous non poviez destorber vous le feriez à savoir au plus toust que vous porriez au Chapitre de Chartres et au chenoine à qui l'en voudroit fere la honte ou la désenneur ou le doumage. Et si jurez que dès ore en avant vous ne pleiderez ne ne ferez semondre en plet, nais pour vostre querelle propre, le Chapitre de Chartres ou aucun chanoine de Chartres ou aucun home ou fame de cors ou hoste de l'église de Chartres, jusque vous l'aiez monstré en Chapitre et requis de soi amender vers vous de la querelle dom vous le voudrez treire en plet et que Chapitre vous en soit défaillant. Et si jurez que dès ore en avant vous porterez enneur et révérence au Chapitre de Chartres et à chascun chanoine de Chartres tant com il sera chanoines de Chartres. Et si jurez que se dès ore en avant avenant que vous vous mariessiez, vous dès lors en avant ne porteriez point de corone, ainz recorriez arrières en servitude et seriez dès lors home de cors de Chapitre come devant. Et se vous ne vous mariiez pas et vous ne portiez corone, ausint de lors en avant seriez homme de cors dou Chapitre comme devant. Et jurez que s'il avenoit que li Chapitres de Chartres ou aucun chanoine de Chartres eust querelle ou cause contre aucun home ou aucune fame ou contre plusieurs, sur ce que cil ou celles fussent home de cors ou fames de cors de l'iglise de Chartres, contre qui li Chapitres ou li chanoine auront la querelle, vous porterez loial tesmoing sanz fere ou sanz doner en gage de bataille, à la requette dou Chapitre de Chartres ou dou chanoine dou parenté ou dou lignage, à ceus et à celles contre qui li Chapitres ou chanoine de Chartres auront la querelle, neis se cil ou celles contre qui il auroient querelle vous apartenoient de bien près. Derechief vous jurez sur sainz que vous ne ferez ne ne ferez fere coumune en la cité de Chartres ne aillors contre le Chapitre ne contre l'iglise de Chartres, ainçois destorberez à vostre povoir qu'el ne soit feite. Et s'elle ert fete, vous ne serez pas de celle coumune. Et si voulez et otroiez que se vous venez contre aucune des chouses devant dites que dès lors en avant saiez home de cors dou Chapitre comme vous souliez estre. Et si jurez que contre le Chapitre de Chartres ne contre l'iglise ne contre aucun chanoine de Chartres ne ferez aliance, et s'elle est fecte vous n'en seriez pas, et se vous le saviez vous le feriez à savoir au Chapitre ou au chanoine contre qui l'aliance seroit fete. Derechef vous jurez que se la merie dou Chapitre vous avient par raison d'eschaaite ou de descendue ou par autre reison, se vous la voulez avoir et retenir, vous leirez la corone et serez home de cors comme devant, ou se ce non vous n'aurez pas la merie, ainz vendroit celle merie au plus prochains éritiers sanz contredit qui vous i meissiez. Ces chouses, si comme eles sunt devisées, vous jurez à tenir et garder, bien et leaument, en toutes et en chacunes chouses dessus dites. Et si jurez que de toutes ces choses vos donriez lettres seelées dou seel de la court à l'official de Chartres ou de autre seel auttentique. S'insit, vous ait Dex et tuit saint et toutes saintes. — Et il respondera : S'insi que vous l'avez dit, et leu le jurge à tenir et garder ; se Dex m'aist et tuit saint. »

« Hii sunt redditus quos episcopus debet per se matriculariis clericis et laicis1. »

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 310.
  • C Bibl. mun. de Chartres: 5/c 35, Livre blanc, fol. 165 v°.
  • C Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 46.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

» Episcopus debet, in qualibet septimana, cc et xx panes, c de sextario de tali pane qualis comeditur communiter ad mensam suam ; de quibus panibus matricularii laici habent quilibet xxv, tres servientes quilibet xxv, vi matricularii clerici quilibet xvi, et septimanarius xx.

Item, de quolibet anno, xv modios vini de Clauso-Episcopi ; de quibus habent matricularii laici v modios, et matricularii clerici x barillos, et hoc est quando redduntur insimul tempore vindemiarum ; quando vero redditur per particulas, tunc habent matricularii tria sextaria vini, de tali scilicet vino quod bibitur ad mensam episcopi, et debent afferri cotidie hora prandii in letrino ; de quo habent matricularii laici quilibet dimidium sextarium et clerici duo sextaria. Et quando redditur vinum per particulas, incipiunt 2.

Item debet dictus episcopus, quolibet anno, ad carniprevium, terciam partem baconi, ad valorem xxxª solidorum, qui dividitur in vii partes, quarum iiiiº partes habent matricularii clerici, duo matricularii laici duas, cocus septimam.

Eodem die debet vi gallinas, iiiiº clericis, duas matriculariis laicis, quas consueverunt portare laici in domos suas.

Matricularii vero clerici debent matriculariis laicis duas pecias carnis freschie ad portandum in domos suas, et coco unam peciam, quia comedunt matricularii laici, die lune et die martis carniprevii, in domos suas, et dant tribus servientibus ad comedendum duobus prefatis diebus.

, debet episcopus matriculariis tres minas bonorum pisorum ad comedendum in letrino.

Item debet episcopus, , tria sextaria boni vini, quando consecratur sanctum crisma, ad communicandum presbiteris.

Item, die veneris, iii sextaria, ad lavanda altaria.

Item, , iii sextaria vini pro Sancta-Capsa lavanda.

Item, quando Sancta-Capsa lavatur dominus episcopus debet domino Tacheinville xii michias et ii sextaria vini de Clauso-Episcopus. Et capicerius debet domino Tacheinville unum manutergium de quo Sancta-Capsa predicta mondatur seu tergitur3.

Item, die dominica, iii sextaria vini, pro communicandis canonicis et clericis.

Si vero dominus episcopus vel alius archidiaconus celebraverit pro episcopo hiis iiiiº diebus vel aliquo illorum, debet episcopus, pro quolibet die, pro procuratione, matriculariis. xii panes, iii sextaria vini et tria fercula carnium si comedantur carnes, piscium si pisces comedantur, et de quolibet ferculo tres scutellas.

Item debet, die , terciam partem dimidii baconi, iii boissellos fabarum frassitarum, que remanent septimanario4.

Remanent etiam septimanario ova que offerentur, die veneris et vigilia , ad altare vel ad crucem.

Similiter ebdomadarius matricularius debet habere in septimana quicquid quod comedi potest, quandocumque offertur ad altare.

Item debet episcopus, in festo sancti Petri-ad-Vincula, duos bonos anseres septimanario, quacumque evenerit, quia, si die veneris vel die sabbati evenerit dictum festum, reddantur septimanario die jovis precedenti.

Item quocienscumque episcopus Carnotensis est infra banleugam Carnotensem vel in civitate hora prime, vel ante primam, dum tamen moratur usque ad prime pulsationem, ut sit tempus comedendi carnes, sit dominica vel festum ix lectionum vel octabarum, debet episcopus septimanario clerico v denarios.

Item quocienscumque episcopus Carnotensis vel alius archidiaconus vel episcopus celebrat ad majus altare solemniter, debetur matriculariis procuratio sua talis ut supradictum est.

Si vero episcopus, archidiaconus vel etiam legatus celebrat sollemniter ad majus altare, et sic ad expensas episcopi vel Capituli vel ad instantiam alicujus, ille qui facit expensas, debet matriculariis procurationem talem ut supradictum est.

Item quocienscumque camera episcopi paratur pannis ecclesie pro episcopo vel alia quacumque personna, debet episcopus septimanario et aliis de letrino v solidos.

Item debet episcopus pro anniversario Gaufredi episcopi v solidos ;

Pro anniversario Gelani, v solidos vi denarios ;

Pro anniversario Roberti episcopi, v solidos vi denarios.

In istis tribus anniversariis capiunt matricularii laici, in quolibet anniversario, quilibet vi denarios ; tres servientes, in quolibet anniversario, quilibet duos denarios ; residuum est matriculariis clericis.

Item debet episcopus vel rex, si regalia sint, a prima die qua incipitur clausum vinearum episcopi vindemiari, qualibet die qua vindemiatur, plenum ciphum à comble racemorum ad ciphum matriculariorum magnum argento ligatum ; et matricularii mittunt de candela que offertur ad altare plenam manum ix escaneis vel x servientibus pressorii qui sunt ibi ex parte episcopi vel regis, et incipiunt mittere iiª die qua vindemiatur et iiiiª et viª feria, et sic per intervalla quousque totum clausum vindemiatur5. »


1 Voir l'arrêt du Parlement de février 1648, publié par nous p. 205, note 1.
2 Par une transaction du 17 janvier 1456, il fut convenu, qu'à cause des guerres et mortalité, l'Evêque paierait, au lieu de ces quinze muids de vin, une redevance de 25 livres. (Note de l'abbé Etienne ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, B, 14).
3 Par une transaction du 28 avril 1252, Guillaume de Chartres, écuyer, avait reconnu être obligé, à cause du fief de Tachainville qu'il tenait du chef de sa femme, Isabelle, à fournir des ouvriers pour les réparations de la Sainte-Châsse et du rétable d'or du grand autel, et en retour le doyen et le Chapitre s'étaient engagés facere et procurare quod, quamdiu durabit fabrica dicti operis, idem Guillelmus seu alius tenens feodum erit, si voluerit, et morabitur, se tercio, in domibus episcopi cum operariis, cum tribus equis, ad sumptus episcopi, ita quod ipse, se tercio, et operarii debent habere tam in prandio quam cena tria genera ferculorum et vinum tantum bonum quantum bonum administratur ad lavacrum Sancte-Capse ; item quod ipsi debent procurare quod episcopus Carnotensis, durante fabrica dicti operis, administret operariis ignem et carbones, et quod quicquid de auro et argento et lapidibus preciosis caderet seu diminueretur quando ponerentur in Sancta-Capsa seu tabula, seu quando Sancta-Capsa lavaretur, totum debet cedere dicto Guillelmo, et similiter residuum auri et argenti remanentis post manum operarii seu operariorum, quod residuum vocatur vulgariter cendres et najeures ; item quod ipsi debent facere et procurare quod dictus Guillelmus, in die lavacri Sancte-Capse, videlicet in vigilia Resurrectionis dominice, singulis annis, habeat, per episcopum Carnotensem, duo genera ferculorum piscium et sex panes et quatuor ollas vini de illo de quo Sancta-Capsa fuerat lavata, et quod idem Guillelmus debet habere manutergium per quod post lavacrum tergitur Sancta-Capsa ; item quod ipsi debent facere et procurare quod dictus Guillelmus, in die Resurrectionis dominice, habeat, per episcopum Carnotensem, tria genera ferculorum carnium et duodecim panes et sex ollas vini. (Orig. en parch. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds du Chap., C. III, D, 2.)
4 Outre ces redevances, nous voyons, dans une Déclaration des charges de l'Evêché rendue à la Chambres des Comptes en 1441, que l'Evêque « doit aux maregliers clercs et lays et à celuy qui porte le dragon aux processions de Pasques fleuries, saint Marc et Rouvoisons, chacun an, à départir entre eulz, quinze paires de gants. » (Orig. en pap. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, B, 5.)
5 Une transaction du 7 septembre 1657, confirmée par un arrêt du Parlement du 25 avril 1658, fixa à 600 livres la somme que devait payer l'Evêque aux marguilliers pour toute redevance. (Cop. sur pap. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. III, B, 13.)

Fondation et dotation par Guillaume de Sandreville, chevalier, d'une chapelle audit Sandreville1, à laquelle il donne sa dime grosse et menue dudit lieu ; sur laquelle dime l'hôpital de Chantfour prend une année sept setiers et pleine mine, moitié blé et moitié avoine, et l'autre année quinze septiers de pareil blé et avoine, et l'église de Villeconin 2 sols parisis de rente : icelle dime, ce que dessus acquitté, peut rapporter quatre muids de grain, moitié blé moitié avoine, par chacun an. Item donne encore sa dime grosse et menue du Val-Saint-Germain, qui peut valoir 4 livres parisis par chacun an ; item le quart de toutes dimes grosses et menues, en deux ans une fois à prendre, proche la paroisse dudit Villeconin ; lequel quart de dime ledit de Sandreville tient en fief de Jean d'Angervilliers, chevalier ; pour raison duquel quart le chapelain prendra deux muids de grain, moitié blé moitié avoine, en la grange dudit fondateur, jusqu'à ce que cette portion de dime soit amortie ; et enfin le logement dudit chapelain. Le tout à la charge d'un service journellement et de trois anniversaires dans le cours de l'année, pour son père, sa mère, et lui fondateur et ses femmes.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XII ter, U, 8.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 La chapelle de Sandreville était située dans la paroisse de Villeconin, laquelle, dans le principe, appartenait au Chapitre de Chartres. Celui-ci céda en 1185 l'église de ce lieu aux religieux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem à la condition qu'ils renonceraient à conserver dans la banlieue de Chartres, l'église, oratoire et cimetière qu'ils y possédaient déjà ; mais il se réserva la collation à la cure qu'il n'abandonna qu'en 1738. (Voir nº CIII.)

Carta Symonis episcopi, de hiis que debet episcopus Carnotensis fratribus suis1.

  • B Bibl. mun. de Chartres, 5/c 34: Livre rouge, p. 18.
  • C Bibl. mun. de Chartres, 5/c 35: Livre blanc, fol. 8 v°.
  • D Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 31.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« , fratres domini episcopi, sive sit presens sive absens, habent duo fercula vel unum frustrum carnis integrum, vel ii denarios pro coquina, si caro non sit in lardario, et duos panes albos et dimidium sextarium vini. Et totidem habent , et , et , et in die martis carniprevii, et , vel octo allecia, vel duos denarios pro coquina, et ; habent totidem feria ; habent totidem feria viª ; si dominus episcopus sit absens, habent tantum unum panem album ; si vero est presens, habent duo allecia unusquisque et vini solitam mensuram. Excellentissimo die dominice , habent sicut , et similiter, et , et , et , et , et . In hyemali, , habet unusquisque dimidium sextarium vini et duos albos panes sine coquina, nisi dominus episcopus sit presens. Item accipiunt fratres domini episcopi, in festo apostolorum Domini, unum album panem, scilicet , duos albos panes, et , duos albos panes, et , duos albos panes. Preter hoc habent unum album panem a . Item a die dominica qua sacerdotes accipiunt carniprevium , unaquaque die dominica, unum album panem, preter hoc, ad iiiiº Tempora anni, unusquisque xii albos panes propter xii dies jejuniorum que in eis Quatuor-Temporibus celebrant ; preter hoc, , quod est , unum panem ; et , unum panem ; et , unum panem ; et , unum panem ; et in tribus diebus jejuniorum , iii panes ; preter hoc, , unusquisque unum panem ; , unum panem ; , unum panem ; , unum panem ; , unum panem ; , unum panem ; , unum panem ; , unum panem ; , preter hoc quisque habet unam minam pisorum per annum, vel dimidiam minam, et in XLª dimidiam minam. Et quisque habet tres solidos pro pannis , et in singulis diebus dominicis i denarium, absente episcopo, et , unum panem. Preter hoc, si contigit quod aliquis fratrum infirmitate prematur, dominus episcopus ei subvenire debet in necessariis et in sepultura, si frater non habeat unde fieri possit. Item fratres domini episcopi accipiunt bladum pro pane, videlicet illi qui fuerunt de vii panibus x sextaria bladi, et qui de ix panibus xiii sextaria bladi per annum recipiunt. »


1 Suivant une note de l'abbé Brillon (C. III, B, 13), il faut entendre par ces mots fratribus suis les marguilliers clercs et laïcs, et nous voyons en effet (nº CXVI) qu'en parlant d'eux l'évêque Regnault de Mouçon se sert de l'expression fraternitas clericorum chori.

« Quod injuriatores notorios et manifestos possit Capitulum libere excommunicare, exceptis Regibus, et Regum filiis, archiepiscopis et episcopis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28 bis: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, fol. 157 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Martinus, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano1 et Capitulo ecclesie Carnotensis, salutem et apostolicam benedictionem. Inter universas ecclesias in regno Francie constitutas, venerabilem ecclesiam Carnotensem, in qua, laudande sollicitudinis studio, devotum et sedulum exhibetis Altissimo famulatum, specialis dilectionis prosequentes affectu et favoris exhibitione precipui confaventes, ad ea faciles reddimus et benigni per que vobis et eidem ecclesie gaudia pacis proveniant et quietis commoda perducantur. Dudum siquidem, ante nostre promocionis auspicia, legationis fungentes officio in partibus gallicanis, frequenter audivimus quod nonnulli qui, proprie salutis immemores, in sua malitia gloriantur ut in operibus delectantur iniquis, vos et predictam ecclesiam, in personis et bonis vestris, abjecta reverentia Salvatoris et gloriose Virginis matris sue, in cujus honore prefata ecclesia fundata dinoscitur, interdum gravibus injuriis afficere ac dispendiosis jacturis opprimere indebite non verentur. Nos autem paterne sollicitudinis studio intendentes, vobis et eidem ecclesie contra nepharios et nequicias talium detestandas opportuni et efficacis remedii presidio subvenire de hujusmodi vestre indigencie apostolici favoris auxilio utiliter providere volentes, vobis, ut in vestros et ipsius ecclesie injuriatores notarios et manifestos, competenti monicione premissa possitis libere auctoritate vestra censuram ecclesiasticam exercere, non abstante si aliquibus a sede apostolica sit indultum quod interdici, suspendi vel excommunicari non valeant, per litteras dicte sedis non facientes plenam, certam, determinatam et expressam de indulto hujusmodi mencionem, auctoritate presentium indulgemus. Nolumus autem quod hujusmodi indulgencia ad Reges et Regum filios ac archiepiscopos quomodolibet extendatur. Nulli ergo omnino hominum liceat, etc..... Actum apud Urbem-Veterem,. »


1 Ce doyen était Guillaume Durand, dit le Spéculateur, auteur du Rationale divinorum officiorum, évêque de Mende en 1286. Guillaume, chapelain du pape Martin IV et son vicaire au spirituel en Romagne, rendit de grands services à l'église romaine (Theiner, Godex diplomaticus, t. I, p. 251.)

Echange entre le roi de France Philippe et Gautier de Nemours, par lequel icelui Gautier cède au Roi 98 liv. 6 s. 8 d. de revenu annuel qu'il avait dans la ville de Nemours, ensemble la justice dudit lieu ; et le Roi abandonne en contr'échange 50 muids et 10 mines et demie d'avoine et 22 muids de blé d'hivernage1 de rente annuelle, mesure de Chartres, à prendre dans la grange de Janville, appelée la Grange-le-Roy2.

  • B Inventaire du Chapitre, carton XXXIII bis, A, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Par le mot hivernage on doit entendre l'espèce de grain qui se sème avant l'hiver. Ducange, dans son glossaire, paraît insinuer que c'est du blé méteil ; mais, d'après les titres du Chapitre, on voit qu'il s'agit ici de blé froment.
2 De ces redevances, le Chapitre acquit cinq muids trois setiers de blé et treize muids d'avoine sur Godmart de Linières et Oudard de Blézy, seigneur de la Bergerie, par actes de l'année 1379. Ces acquêts furent amortis le 26 août 1382, par le roi Charles VI. (Inv. du Chap. ; C. XXXIII bis, A, 2, 4 et 5.) Le reste appartenait aux religieux Célestins de Sens, d'après la donation qui leur en fut faite, le 28 novembre 1397, par Pierre, fils de Charles-le-Mauvais, roi de Navarre. Le Chapitre et les Célestins de Sens eurent de nombreux procès, à cause de ces redevances, avec les seigneurs engagistes de Janville ; enfin un arrêt du Parlement du 28 mai 1696 ordonna que l'engagement de la terre de Janville ne pourrait avoir lieu qu'à la charge desdites rentes. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. XXXIII bis, A, 9.)

Vente par Guillaume de Montdoubleau, clerc, et Marie la Charbonnière, sa femme, Denis de Gallou, maître des bouchers de Chartres, et Jeanne, sa femme, à Guillaume de Neuville, archidiacre de Blois, de diverses pièces de terre à Athaye1, moyennant 48 livres chartraines.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1659 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, M, 2).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 La contenance et la situation de ces pièces de terre est décrite dans les divers actes d'acquêt faits par Guillaume et Denis, et dont les originaux existent encore aux Archives d'Eure-et-Loir. Nous allons les analyser rapidement :

1274, sept. Acquêt, moyennant 45 sous chartrains, sur Jean Burel de Berou, de cinq mines de terre, apud foveas de Ataya.

1275, mars. Acquêt, moyennant 40 sous chartrains, sur Jean Guiton et Laurence, sa femme, d'un setier de terre, retro Atayam, juxta viam de Chiencul.

1275, mars. Acquêt, moyennant 30 sous chartrains, sur Renaud Lobe, d'un setier de terre, apud Montem-Banier.

1275, juillet. Acquêt, moyennant 20 sous chartrains, sur Jacqueline, veuve de Thomas Holier, d'une mine de terre, apud Atayam.

1275, juillet. Acquêt, moyennant 36 sous chartrains, sur Renaud Boulart, et Julienne, sa femme, de trois mines de terre, apud Monbalain.

1275, août. Acquêt, moyennant 15 sous chartrains, sur Etienne Foucher, et Guiburge, sa femme, d'une mine de terre, in territorio de Ataya.

1275, sept. Echange de la terre achetée sur Jean Guiton au mois de mars 1275, contre deux setiers de terre, apud foveas de Athaya, que possédaient Jacquet le Prévost et Marguerite, sa femme.

1276, janv. Acquêt, moyennant deux muids de blé, sur Herbelot de Moncal, de Moncallo, et Amelote, sa femme, de quatre setiers de terre, juxta viam per quam itur de Ataia apud Oyreium.

1276, fév. Acquêt, moyennant 6 livres chartraines, sur Guillaume Michel et Michel Pignart, son frère, de quatre setiers de terre, apud Montem-Banaen.

1276, sept. Acquêt, moyennant 100 sous chartrains, sur Réné, drapier de Pontgouin, et Jeanne, sa femme, Gervais Chaperon et Amelote, sa femme, de quatre setiers de terre, juxta cheminum de Via-Furcarum.

1277, janv. Acquêt, moyennant 16 sous chartrains, sur Jean Thibault, d'une mine de terre, in territorio de Ataia.

1277, juillet. Acquêt, moyennant 50 sous chartrains, sur Perrin Leroy, charpentier, et Saincette, sa femme, d'un setier de terre, in territorio de Ataia. (Original en parchemin. fonds du Chap., C. LXXXIV bis, M, 2.)

« Littera quitationis » advocati a Capitulo deputati apud curiam Senonensem.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 365 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton I, P, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Omnibus presentes litteras inspecturis, officialis Senonensis, in Domino salutem. Notum facimus quod, in nostra presentia constitutus, magister Jacobus de Vallibus, clericus, advocatus in curia Senonensi, asserens venerabiles viros ac dominos suos decanum et Capitulum ecclesie Carnotensis decem libras turonenses annue pensionis, pro ipsorum causis et negociis in curia Senonensi ab ipso magistro Jacobo promovendis et sustinendis1, eidem magistro Jacobo promisisse, prout in litteris eorumdem decani et Capituli plenius asseruit contineri. Recognovit idem magister Jacobus se recepisse ab iisdem decano et Capitulo decem libras turonenses sibi debitas, ut dicebat, anno nuper preterito, videlicet , ab eisdem decano et Capitulo, ex causa predicta. Datum die veneris . »


1 Le Chapitre de Chartres entretint un solliciteur à la cour de Sens jusqu'à l'érection de Paris en métropole, en 1622. La pièce dont nous donnons le texte fut produite par le Chapitre lors de son grand procès avec l'évêque Paul Godet des Marais au sujet de la juridiction spirituelle ; mais le chanoine Etienne écrivit au dos : Plus nocet Capitulo quam prodest.

Acquêt fait par les clercs du chœur de l'église de Chartres sur Jean de Serez, directeur des écoles de Chartres, d'une partie de la dime de Saint-Luperce, de Nanto, et des environs, moyennant 26 livres chartraines1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton VI, M, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Les clercs du chœur complétèrent cet acquêt par celui qu'ils firent, en 1331, sur Gilbert de Marcouville, écuyer, et sa femme, de toute la partie de la dîme de Saint-Luperce étant en la censive de la dame de Chavannes. (Orig. en parch., fonds du Chap., C. VI, N, 7.)

« Monitio et excommunicatio contra Comitem pro Odone doliario. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 716 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, E, 7).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« R[obertus]1, decanus Carnotensis, presbitero Sancti-Aniani Carnotensis, salutem in Domino. Cum Johannes Colli-Rubei, prepositus, et Raginaldus de Mondidier, alias cognominatus de Novion, ballivus Carnotensis, sententias excommunicationis a nobis incurrissent, ad instantiam venerabilium virorum Capituli Carnotensis, pro eo quod ipsi prepositus et ballivus seu vis comitisse Carnotensis Odonem doliarium, hominem de corpore dictorum Capituli et ecclesie Carnotensis, et qui publice in hominem ipsorum Capituli et ecclesie Carnotensis se advocabat, notorie et manifeste ceperunt seu capi fecerunt, et post inhibicionem et monicionem sibi factas, ex parte nostra, sub pena excommunicationis, ne ipsi predictum hominem de corpore justiciarent, suspenderent vel ad mortem traderent seu in corpus vel membra ipsius quoquomodo sevirent, et quod ipsum hominem dictis Capitulo redderent et adducerent in capitulo Carnotensi, ipsi prepositus et ballivus predictum hominem de corpore, in cujus corpus vel membra nullam justiciam habebant, injuste et sine causa rationabili, in injuriam ipsorum Capituli et ecclesie Carnotensis, necnon grave prejudicium, publice et notorie justiciaverunt, suspenderunt et morti turpissime tradiderunt..... Item pro eo quod in Robertum de Sancto-Mauro, capellanum nostrum, qui ipsis preposito et ballivo, ex parte nostra, ad instantiam dictorum Capituli, super predictis faciebat inhibitiones et monitiones, suadente Diabolo, manus temere violentas injecerunt, ipsum cum gladiis et fustibus ac lapididus atrociter verberantes, et ipsum capellanum qui, propter justum timorem ab ipsis preposito et ballivo sibi illatum, a facie ipsorum et loco fulcarum ubi predictum hominem suspendebant fugiebat, per suos complices insequi fecerunt, et cum ipsum assecuti fuissent ipsum capellanum de equo suo ad terram prostraverunt violenter, et invitum peditem, in opprobrium tocius ordinis clericalis, ad gibetum sive fulcas ubi faciebant dictum hominem suspendi reduxerunt violenter..... Vobis mandamus quatinus ad Turrim nobilis mulieris Johanne2, comitisse Carnotensis, Carnoti sitam, accedentes, ipsam Comitissam, dominam principalem et superiorem predictis preposito et ballivo, ad predictam Turrim, ut consuetum est, testibus ad hoc vocatis, publice moneatis competenter ut ipsa, infra diem dominicam post festum beati Petri-ad-Vincula, delicta et forefacta predicta et injurias supradictas eisdem Capitulo et ecclesie Carnotensi competenter faciat emendari. Que si monita competenter ad dictam Turrim, ut dictum est, premissa non fecerit et monitioni vestre non paruerit, ipsam Comitissam, quam ex nunc in hiis scriptis excommunicamus, excommunicatam, elapso termino supradicto, publice nuncietis, intimantes nichilominus eidem Comitisse ad dictam Turrim, secundum consuetudinem ecclesie supradicte approbatam et notoriam, quod si predictam excommunicationis sententiam incurrerit, nichilominus contra eamdem alias et terram suam quam habet et tenet in civitate et diocesi Carnotensi, tam in domanio quam in feodis et retrofeodis etiam, ecclesiastico interdicto procedetur, quantum de jure et consuetudine procedi poterit et debebit. Redde litteras sigillatas pro monitione facta in prima cauda vacua, pro excommunicatione si eam incurrerit in secunda, pro intimatione facta in tercia3. Datum . »


1 Robert de Frouville, doyen (1286-1293).
2 Jeanne, comtesse de Chartres, fille du comte Jean de Châtillon, épouse de Pierre de France (1279-1286).
3 Cette charte est en effet terminée par trois queues de parchemin, sur chacune desquelles le curé de Saint-Aignan devait apposer son sceau. Le sceau de l'église de Saint-Aignan n'existe plus aux Archives d'Eure-et-Loir, mais on en trouve un parfaitement conservé, de l'année 1352, appendu à une charte de cette église provenant de la collection Joursanvault et aujourd'hui appartenant à notre confrère, M. Jarry, d'Orléans.

Vente au Chapitre de Chartres, moyennant 290 livres chartraines, par Jean, maire de Monceaux, major de Moncellis-super-Auduram, de toute la mairie dudit lieu et ses appartenances, pour les revenus être employés à la fondation de l'anniversaire de Guillaume de Monceaux, archidiacre de Dreux.

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1624 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXXXIV bis, H, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Acquêt par Jean de Capriaco, sous-chantre de l'église de Chartres, sur les exécuteurs testamentaires de Jean de Seconne, sous-doyen de ladite église, de quelques maisons appartenantes à la succession dudit sous-doyen, assises au cloître Notre-Dame, juxte d'un côté la ruelle par où l'on va à la Poissonnerie de Chartres.

  • B Inventaire du Chapitre, carton LXIII, J, 1.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Acquêt par le Chapitre sur Simon Guyet et Ameline, sa femme, de 100 sous de rente à prendre sur un four, hébergement et un arpent de vigne, sis aux Bordes d'Ymeray, en la mairie et paroisse dudit lieu1, pour servir à la fondation de l'anniversaire de Girard de Limoges, chanoine de Chartres.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CXV, A, 1 bis.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Le Chapitre de Chartres ne posséda jamais la mairie d'Ymeray qui, jusqu'à la Révolution, fut la propriété de divers particuliers, mais il ne fit pas moins de nombreuses acquisitions dans la paroisse d'Ymeray.

1296. Acquêt par Jean Séquence, chanoine, sur Simon Guyet, d'un arpent de vigne.

1305. Acquêt par le même, sur Jean Trochu, d'un quartier de vigne.

1325. Acquêt par Jean d'Auxerre, chanoine, sur Jean de Réate, aussi chanoine, d'un arpent de vigne, au terroir de Monfrable.

1351. Acquêts par le cardinal Gillard de la Motte, de diverses petites rentes en argent sur plusieurs particuliers d'Ymeray.

1386. Acquêt par Anceau de Chantemesle, chanoine, sur Etienne Hubé, de 60 s. de rente sur un hébergement et aulnaie au clos de Mauvoisine.

Sentence arbitrale rendue entre le Chapitre, d'une part, et les abbé et religieux de Bonneval, d'autre part, par laquelle, sur les contestations élevées entre les parties, tant au sujet de la justice prétendue respectivement sur les hommes de corps du Chapitre demeurant dans la ville et banlieue de Bonneval et en tous autres lieux où s'étend la juridiction des religieux, qu'au sujet du droit de taille et autres servitudes que les abbé et religieux voulaient exiger desdits hommes de corps, il est statué, du consentement des parties, que la justice sur lesdits hommes de corps appartiendrait aux abbé et religieux dans les matières purement civiles, et que la justice dans les matières criminelles serait réservée au Chapitre ; que lesdits hommes de corps seraient assujettis à la garde des villes et aux droits de bannage, chantelage, taille et autres droits seigneuriaux appartenant aux abbé et religieux, tant qu'ils demeureraient dans l'étendue de leur justice1.

  • B Inventaire du Chapitre, carton CXVI, R, 3.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Cette sentence fut confirmée par une transaction de 1333.

Fondation par Laurent Voisin, chefcier de l'église de Chartres1, d'une chapelle en l'honneur de Saint-Julien, pour la dotation de laquelle il assigne 20 livres chartraines sur la mairie de Fontenay-sur-Eure, ajoutant que si les revenus de ladite mairie sont insuffisants pour payer cette somme et une autre de 10 livres assignée par lui pour son anniversaire, il y sera suppléé au moyen du revenu qu'il possède à Berchères-la-Maingot.

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1461 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton LXVII, B, 38).
  • B Cart. capellarum, fol. 2 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.


1 Par son testament du mois de septembre 1314, Laurent Voisin donne et lègue au Chapitre deux maisons sises au cloître Notre-Dame, pour la fondation de deux anniversaires, plus à l'œuvre cent livres chartraines et à l'Hôtel-Dieu sa maison de Répentigny, et élit sa sépulture en l'église de Saint-Cheron-lès-Chartres. (Inv. du Chap., C. LXVII, C, 7.)

« Ordinacio servicii ecclesie Carnotensis, facta anno Domini MCC nonagesimo sexto. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, RES 2 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton I, A, 5 bis).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Ordinatum est per capitulum generale virginis quod si sit defectus ebdomadarius presbiter, diaconus vel subdiaconus, requiretur primus presbiter qui presens fuerit, diaconus vel subdiaconus post illum qui defecerit, in ordine suo, de parte sua ; et si non sit aliquis post eum, in ordine suo, qui hujusmodi velit supplere defectum, primus ex parte decani vel cantoris, in ordine deficientis, requiretur per personam majorem de Capitulo presentem, alias per ebdomadarium precedentem, ut suppleat illum defectum in ordine suo ; quod si facere noluerit, requiretur alius proximior in illo ordine, et sic de singulis ; et si non inveniatur aliquis qui velit supplere illum defectum, primus requisitus tenebitur hoc supplere, alioquin solvet totum defectum, et sic de aliis in illo ordine est statutum, hoc salvo quod primus deficiens propter hoc non relevabitur de defectu1. Et est ordinatum quod ille qui supplebit defectum presbiteri ebdomadarii, quia magis est oneratus, percipiat a Capitulo viginti solidos parisienses pro supplendo toto defectu. Subdiaconus vero, pro eo quod tenetur totam ebdomadam in propria persona facere, percipiat decem solidos parisienses. Diaconus vero, pro qualibet die qua oportebit per canonicum supplere defectum in missa et in matutinis ; percipiat duos solidos parisienses ; et in aliis diebus simplex clericus chori qui supplebit defectum euvangelii percipiat quatuor denarios a Capitulo.

» Item ordinatum est quod ille qui subrogabitur in locum deficientis, si faciat defectum, amittet totum lucrum predictum, et alio, loco ipsius, subrogando accrescet. Et si contingat quod canonicus presens faciat defectum et ipse velit supplere quod superest ad faciendum de ebdomada, admittatur, prout dictum est, ante omnes, salvo prius defectu.

» Item ordinatum est quod omnes isti defectus per matutinarium canonicum, nomine Capituli, sine remissione aliqua, levabuntur ; et de eis ordinabit Capitulum prout viderit ordinandum. Et exnunc jurare tenebitur ille qui modo est matutinarius canonicus et successor ipsius canonici in officio, in institucione eorum, quod dictos defectus sine remissione levabunt de eis, alicui non parcendo, et de eis mandato Capituli computabunt.

» Item ordinatum est de minoribus defectibus canonicorum quod per eundem matutinarium canonicum sine remissioné, modo consimili, levabuntur, et si inveniatur aliquis canonicus qui velit supplere defectum, legendo vel cantando, habebit sex denarios pro defectu.

» Item ordinatum est quod nullus beneficiarius extra ecclesiam Carnotensem distribuciones quascumque in ea percipiat, nisi sit de propria familia canonici et continue morans cum eo et sine fraude, vel totaliter residens in aliquo beneficio vel officio in ecclesia Carnotensi.

Item ordinatum est quod clericus non existens de familia canonici alicujus chori istius civitatis extra chorum ecclesie Carnotensis nichil in ecclesia Carnotensi percipiat, nisi totaliter renunciet alteri choro, cum utrique ecclesie non possit commode deservire.

Item ordinatum est quod, sicut clerici chori qui intererant Matutinis de nocte tenebantur continue antiquitus interesse in Laudibus servicii Defunctorum, quando dicebantur post Matutinas, predictas nec exire poterant usque ad finem, ita omnes clerici qui intererunt anniversariis teneantur Laudibus interesse, alioquin anniversarium suum perdant, nisi existens de familia canonici exeat cum eodem vel de mandato ipsius speciali.

Item ordinatum est quod clerici chori, quando percipient in anniversario celebrando, teneantur ad Complectorium remanere , sub pena amissionis anniversarii.

Item ordinatum est quod instituetur aliquis clericus chori a Capitulo, qui levabit defectus clericorum chori et habebit propter hoc competens salarium de defectibus predictis, jurabitque quod dictos defectus fideliter levabit, nulli parcendo, et de eis mandato Capituli computabit.

Item ordinatum est quod ille qui supplebit defectum tempestive et ydonee ante scandalum, habebit unum denarium de defectu.

Item ordinatum est quod canonici qui fundaverunt vel fundaverint perpetuos matutinarios querant, quam cicius commode et bona fide poterunt, duodecim libras annui redditus, quas pro illo vicario et Capitulo assignent, et donec sic assignaverint dictum redditum, tradere teneantur matutinario canonico pro toto anno duodecim libras, vel saltem pecuniam pro mense quolibet, in inicio mensis per ipsum matutinarium distribuendam.

Item ordinatum est quod, in institutione eorumdem matutinariorum, ipsi examinentur ex parte Capituli, et si aliqui minus ydonei inveniantur, per Capitulum expellantur. Item quod ad omnia teneantur ad que tenentur antiqui ex ordinatione ecclesie Carnotensis, et quod in sua institucione tenebuntur hoc jurare.

Item ordinatum est quod nullus curam habens animarum, ad officium Matutinarum vel aliud officium chori assumatur, quamdiu alius ydoneus valeat inveniri.

Item ordinatum est quod si aliquis matutinarius vel horarius, impeditus justo impedimento, velit pro se substituere alium, teneatur pro se presentare ebdomadarium aliquem ydoneum de hiis qui non veniunt ad Matutinas, alioquin matutinarium amittat : idem de diurnis officiis.

Item ordinatum est quod quando aliquis de matutinariis Capituli seu aliorum qui fundati sunt de novo habebit se absentare ex causa rationabili et ydonea, teneatur substituere loco sui aliquem clericum ydoneum qui non consuevit surgere ad Matutinas, qui percipiat totum salarium et emolumentum quod ipse absens fuerat percepturus. Si autem habeat impedimentum corporale, poterit sibi partem salarii retinere ; super quibus omnibus jurabit se fraudem non facere quoquomodo.

Item ordinatum est quod beneficiati capellani in ecclesia Carnotensi presentes in villa teneantur interesse in festis dupplicibus et semidupplicibus ad Missam in die, intrando antequam incipietur Kyrie eleison, et ad Vesperas, tam in vigilia quam in die, hora consueta ; et qui defecerit, pro quolibet defectu, duos denarios solvat pro pena, levandos per illum qui alios defectus clericorum levabit.

Item ordinatum est quod, quando aliquis canonicus pecierit aliquem clericum poni in choro, dictus canonicus asserat bona fide et sub fidelitate qua tenetur ecclesie quod non petit hoc, favore clerici vel alterius persone, sed quia eo indiget, ad ipsum associandum dum venerit ad ecclesiam et redierit, et quod ipsum existimat satis esse ydoneum et habilem ad lecturam et cantum, quodque ipsum habet vel habere intendit de propria familia sine fraude, et juxta hoc procurator cantoris ipsum non poterit recusare.

Item ad clericorum chori effranatam multitudinem reprimendam, procurator cantoris non poterit quemque extraneum, scilicet qui non requiretur a canonico, in choro ponere absque Capituli licencia speciali.

Item ordinatum est quod due majores persone vel duo presbiteri canonici inquirant de vita et moribus et conversacione clericorum chori et de ydoneitate eorum, et quod, prout invenerint ipsos, possint corrigere et punire, interdicendo sibi ingressum chori ad tempus, vel si meruerint totaliter expellendo.

Item quia matricularii ecclesie Carnotensis tenentur ad multa, propter que industria personarum ipsorum specialiter est electa, ordinatum est quod nullus matricularius clericus vel laicus possit se absentare ultra spacium octo dierum, sub licencia Capituli petita et obtenta.

Item quia inhonestum est et contra jura quod laici tractent, palpent vel custodiant ornamenta ecclesiastica, specialiter vestimenta ad usum divini officii deputata, ordinatum est quod matricularii clerici teneantur custodire vestimenta et alia sacra ministerio seu divino officio dedicata, ministrare et induere sacerdotem, diaconum et subdiaconum ; et quod dicta vestimenta et eciam cape de choro custodiantur per ipsos in revestiario, ita quod tam diebus feriatis quam non feriatis clerici qui debent chorum tenere, exeant cum capis de revestiario cum sacerdote, diacono et subdiacono, et in fine misse similiter redeant una cum ipsis ; alioquin dicti clerici perdant salarium misse sicut si defecissent in introitu misse.

Item ordinatum est quod matricularii laici teneantur pulsare campanas, sicut clerici matricularii antea tenebantur, quia ipsi relevati sunt ab onere custodiendi vestimenta et ebdomadarium induendi, hoc excepto quod matricularii clerici tenebuntur querere tercium pulsatorem cum duobus matriculariis laicis in decenti habitu et honesto.

Item ordinatum est quod matricularii clerici diligenter inspiciant Brevem et quod administrent librum Lectionum ubi administrari consuevit et Collectas secundum usum ecclesie Carnotensis, et si defecerint in premissis teneantur solvere sex denarios pro pena, qualibet vice qua defecerint.

Item ordinatum est quod magnus magister scolarum Carnotensium teneatur, diebus festivis et dominicis et festis , venire ad Matutinas ad auscultandum legentes et signandum , prout consuetum est ab antiquo.

Item ordinatum est quod matricularii laici teneantur pulsare campanas hora debita et cum debita melodia seu concordia, modo et spacio consueto, et similiter illi qui debent pulsare in Turre ; et si fuerit defectus in premissis, illi ad quorum officium spectat pulsacio solvent duos denarios, nomine pene, qualibet vice qua defecerint.

Item ordinatum est quod matricularius laicus de cetero ad Processionem non induet albam pro portando aquam benedictam, sed unus clericus chori quem elegerit ebdomadarius portabit aquam benedictam, et habebit duos denarios extra claustrum. Matricularius autem qui solebat aquam portare tenebitur custodire et refrenare processionem cum virga, una cum socio suo, ante et retro, ab impetu populi et tumultu.

Item ordinatum est quod calix, missale et ornamenta magni altaris nunquam administrentur ad altare posterius nisi quando canonicus celebrabit in eo.

Item ordinatum est quod ornamenta altaris sepe mundentur et nova querantur ad sufficienciam ut possint sepe mundari, et determinetur per quem querantur.

Item ordinatum est quod matricularii caveant diligenter ne aliquis accedat prope altare magnum dum missa celebratur in eo.

Item ordinatum est quod truanni, viles persone et suspecte non intrent nec remaneant inter duo altaria dum missa in eis celebratur.

Item studeant matricularii laici, virgarii et custodes ecclesie quod aliquis nisi de choro ascendat pulpitum quamdiu celebratur missa.

Item ordinatum est quod aliquis de sacristis assistat presbitero cantanti missam in missa pro hiis que fuerint facienda, et habeat oculum ad librum ne aliquid de necessariis a sacerdote obmittatur, et quod faciant teneri silencium circa altare dum presbiter cantat missam et precipue postquam incipit Secretum misse, et quod non permittant levari cortinas retro altare dum presbiter cantat Pater noster.

Item ordinatum est quod pueri chori dicant duo ex eis versiculis et Benedicamus Domino, et quod cantent in medio chori ea que cantabant extra januas ferreas ante altare.

Item leventur omnes predicti defectus ab anno citra qui poterint inveniri.

Item ordinatum est quod queratum vinum recens qualibet die ad missas et tantum quod non effundetur usque ad feces.

Item ordinatum est quod si decanus, cantor vel succentor defecerint in hiis que habent facere ratione sui officii, leventur defectus sicut ab aliis.

Item ordinatum est quod si aliquis horarius defecerit, cum amissione salarii quod exinde habere debebat, unum denarium de proprio suo solvat.

Item ordinatum est quod, et festorum sequentium, consuete enormitates cessent omnino, videlicet quod, non mutato cantu, non diversitato habitu, sollempniter servicium celebretur.

Item ordinatum est quod quilibet clericus ponendus in choro juret istam ordinacionem fideliter servare et quod in ea fraudem aliquam non committet, et si aliquem socium, clericum de choro, fraudem vel maliciam facientem, viderit vel sciverit, ebdomadario nunciabit. »


1 Cette question de la défaillance des semainiers avait déjà plus d'une fois occupé le Chapitre. Au mois d'août 1227, trois chanoines, commis et députés par le Chapitre, firent un réglement pour déterminer la manière de pourvoir à ce que la semaine des chanoines prêtres, forains et absents, qui sont in turno, fût faite et acquittée par d'autres chanoines prêtres et présents du même côté du chœur que ceux qui sont remplacés, réglement fait afin de prévenir le scandale qu'occasionnerait le refus universel de se charger de cette vacance. (Inv. du Chap., C. I, A, 4.)

« Hii sunt redditus episcopatus Carnotensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 47v° sq.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Apud Carnotum.

Clausum vinearum xxxvi arpenta valent xllib. ; — Magna prata inter villam et Josaphat valent xl lib. ; — Prata Reculeti ad siccandum telas valent viiilib. ; — Piscatorie a Magno-Ponte usque ad molendinum de Bretigni, cum sabulo tocius riparie, valent xvlib. ; — Piscatoria Fontaneti, que precaria Capituli est, lsol. ; — Item denarii cere circa cc et llib. ; — Item sigillum et emende curie circa ve lib. ; — Item teloneum circa vixxlib. ; — Bannagium circa iiiixxlib. ; — Item decima Sancti-Karauni, circa xllib. ; — Item in eodem loco decima terre arabilis circa imod. ; — Item in ecclesia Beate-Marie duas partes cere et oblationum sine capsa.... ; — , census Cortillie xsol.iiiden. obol ; — Census Vice-Domini liiiisol. et obol. minus ; — Census platee de Subulmis xxvisol. ; — , census Sancti-Karauni viilib.viiisol. ; — , census Vice-Domini ixsol.iiiiden. ; — , census furni Domini xlib.xxiden., et totidem ; — , census Vice-Domini visol. ; — Item xxsol. pro prato magistri Ade de Vovis ; — , census Oris-Pratorum iiiilib. ; — Census Vice-Domini ad portam Aquariam xvsol. ; — Census Cortillie xxsol, ; — , a Stephano Epievent, de plancha retro domum Karauni olearii, iisol. ; — Apud Luceium et apud Valle-Perrou census xxxvlib. viii sol.

Apud Luceium.

Tallia xiilib. ; — Item ab abbate Sancti-Johannis-in-Valle ivlib. ; — Item homines de Luceio debent c saccos carbonum ad faciendum ignem in aula episcopi ; — Item census Ansoldi xxxvsol. ; — Item census Ysambardi de Galardone lxv sol. ; — Item census Tritan ii sol. vi den.

Apud Luisant.

Quartam partem v arpentorum et dimidium.

Item molendinum Vice-Domini ixlib.

Item molendinum de Somontxiilib.

Item census Levesville xliiisol.viiiden.

Item census Boelli xxvisol.viden. obol.

Item census molendini de Tachenvillevsol.

Apud Tachenvillam.

xvi arpenta pratorum ; — Item vsol. de censu molendini de Remast.

Apud Gaienvillam.

, terra, porprisium, vinea et census : omnia predicta tradantur ad firmam pro quatuor libris.

Apud Mondonvillam.

Decima Thaceice xxxvmod. ; — Item porprisium et vinea valent xxsol. ; — , census xiisol. ; — , census xiiiilib.xiiiisol., tallia xlib. ; — , frescennagium xxsol. ; — , charreium viiisol. et xxx panes ; de oblitis viiimod.iiisext. ; galline vixx ; — , moutonnagium xsol.

Apud Ballolium.

Nemora valent annuatim cclib. ; — Item, ixmod. semeure terre ; — Granchia valet iiiixxmod. ; — , census vilib.xiisol. ; — Item visol.viiiden. a Colino Auboin ; — Tallia xvlib. cum Hanarmont; — , frescennagium xxvsol.iiiiden. ; — , de avenis oblitarum viiimod.viii sextar ; de denariis oblitarum sol. ; galline iiiixx et vi ; — Ecclesia vsol., ; — , moutonnagium xiiisol.viden. ; — Census vinee de clauso xisol. pro decima.

Apud Henarmont.

Census liisol. et iiden. sine censu de Colle ; — , frescennagium iiiisol.iiden. ; avene oblitarum xvsext. ; denarii oblitarum iisol.iden. ; galline xv ; — , moutonnagium xxvden. obol.

Apud Basochias.

Agricultura xxmod. ; — Decima cum terragiis lxmod. ; — , de admodiatione de terra Poinvillerii imod. bladi et vi sextarios avene. ; — Item, ibidem decimam vini ii dolia ; — , census xvisol. de escoblagiis ; — , census capitalis xliiisol. ; — Avene oblitarum xvsext.i rasa minus ; — Denarii oblitarum xxvisol. cum xvi panibus ; — Galline xxv, valet quelibet iiii parisienses. — Item, due partes decime lane cum aliis minutis decimis.

Apud Baigneaus.

De censu arpentorum xiilib.xiisol. parisienses.

Apud Fraxinetum.

Agricultura, terragia, decima, ccmod ; — Pro terra Philippi Majoris imod. bladi et totidem avene ; — , census capitalis et arpentorum et bovate vii libr. xsol. ; — Tallia lxlib.par. ; — , frescennagium vilib.xsol. par. ; — , census arpentorum xliiisol.viden. obol. ; — Avene oblitarum xixmod.visext. ; — Galline xixx, valet quelibet vipar. ; — Due partes decime lane ; — Apud , ecclesia lsol.par.

Apud Sanctolium.

Agricultura, terragia, decima iiiixxmod. ; — , vinagium xiisol. ; — Census vinearum xlib.iisol.viden. ; — Census terrarum iiiilib. ; — , a presbytero de Moenvilla xsol. ; tallia xvilib.xsol. ; — Avene oblitarum viisext. ; — Galline xvii ; — , dominus de Leugis, pro terra, xsol. ; furnum xlvsol. ; — , ecclesia xxxsol.

Apud Manthein.

Ad Assumptionem, numeragium xiisol.iiiob. minus ; — , census terrarum lvisol.xden., cadunt super episcopum iiisol.vden. pro omnibus costumis ; — , avene oblitarum vmod.iiisext. ; denarii oblitarum xisol. ; furnum xxsol. ; — Galline lxiii ; — , tallia xiilib.xsol.

Apud Mongervillam.

Census lviisol. ; — , tallia xi libr.

Apud Pontem-Evradi.

Decimam xviiisext. ; — Avene oblitarum xsext. et una mina ; — Oblite iiisol.iiden. ; — , census xxxviiisol. ; — Tercia pars lane et minutarum decimarum et campipartem.

Apud Pontem-Goeni.

Stagna et nemora, granchia ville de nemore et agricultura valet iiiixxmod. ; — Duo molendina ad farinam xlmod., redduntur vmod. iiisext. ; — Duo molendina ad pannos valent iixxxiiilib. ; — Duo molendina ad tan valent llib. ; — Item, in molendino de Faverillo, xxxsext. ; — Item, molendina Leprosorum imod. ; — Bannagium xxviiilib. ; — Majoria xxlib. ; — Escoublagia xviiisol. ; — , fenagia xxsol. ; — Census xliiisol.viiden. obol. ; — Tallia Pontisgoeni cum haia lxxlib. ; — , census xiilib. ; — Avene oblitarum vmod.viisext. ; — , denarii oblitarum iiiisol.iiiiden. ; fenagia iiiimod.visext. ; lignagium xiiiisol. ; — Robinus de Fovilla iisol. de oblitis. ; — Galline lxviisol. ; — Due partes decime lane ; — , census pratorum lxvsol. ; — Item, decima de campis viimod.

Apud Chuinam et Friesiam.

xiiii sol.

Apud Montem-Tirelli.

, de censu xxiiisol.

Apud Friesiam.

Decima iiiimod. ; — , census xvisol.viiiden. obol. ; tallia xlsol. ; avene oblitarum iimod. ; — Oblite iiisol. ; — Galline xxiiii.

Apud Sanctum-Mauricium-de-Gallo.

, iisol. de censu.

Apud Capellam-de-Tielin.

, decima xxmod. ; census lxvisol.iiiden. obol. ; tallia csol. ; — , census puteorum ixsol.iiden. minus ; — Avene oblitarum xviiisext.v panes ; — Denarii oblitarum iisol.iiiden. cum xx panibus ; — Galline xv.

Apud Castellarium-Guerrici.

Census xiiiisol. ; — , tallia xlsol. ; avene oblitarum vii sextar. ; denarii oblitarum xiiiiden. ; — Galline vii.

Apud Laudun.

Tallia csol. ; — , census iiiilib.iisol.viiiden.

Apud Ermenonvillam.

Granchia et decima iiiixxmod. ; — , numeragium xxiiiisol. ; — , census terre Ludovici xxvsol. ; — Pro nemore de Luzon xxxsol. ; — Tallia csol. ; cadunt xiisol. super episcopum pro conquestibus ; — Item, census xxxiisol.iiden. minus, termino Emani, cadunt iisol. pro domino episcopo ; — , frescennagium xxxiisol. ; — Avene oblitarum iiimod. una mina minus ; — Denarii oblitarum xsol.iiiiden. ; — , carretum viiisol. ; — Galline xlvii ; — Item census Ludovici xxvsol., ; — Ecclesia xxsol., ; — , moutonnagium xvisol. ; cadunt xxviiiden. ; pro quolibet equo iiiden. ; — , de novo censu arpentorum xsol. et duas gallinas ; — Ab J[ohanne] Godier et Radulph Quitartvsol.

Apud Busseium.

Agricultura valens iiiixxmod. ; — Parva decima iimod.viii sext 1.

Apud Bercherias.

Agricultura, terragia, decima iiiixx mod. ; — , census lvxxisol. ; tallia l libr. ; — , frescennagium iiii libr. xiisol. ; — , avene oblitarum xximod.iiiisext. ; denarii oblitarum xxiisol. ; lignagium xviisol. viiiden. ; forestagium lapidum xlsol. ; furnum de Chambli vi libr. ; garencia xlsol. ; furnum Bercheriarum iiii libr. xsol. ; galline xvixx et ii ; — , de ecclesia xxxsol. ; — , moutonnagium xlvisol. ; — , forestagium lapidum xlsol. ; furnum iiiilib. ; garencia xlsol. ; lignagium xxvsol. ; — Due partes decime lane xv libr. ; — Furnum sine garencia Chamblivi libr. ; — , escoublagium lsol.

Apud Vallem-Garengis.

, avene oblitarum iiiisext. ; — Census xxviiisol.iiiiden. obol.

Apud Desconfecturam.

Terragia et decima xiiimod. ; — , census xxvsol. ; — , avene oblitarum ; denarii oblitarum xxiiden. et obol. cum xxii panibus ; et dimidium cum totidem gallinis ; furnum xxsol. ; forragia lsol. ; vende xlsol. ; panagium circa xsol. ; stagnum, nemus, granchia ; galline xxii et dimidia ; — Ecclesia xlsol., ; — , census xiiisol. ; ecclesia xxsol. ; furnum xxsol. ; fenum xxxsol.

Apud Burgum-Roberti.

Decima iimod. ; — Census iiii libr. par. et xsol. ; — , tallia xlib.par. ; avene oblitarum viimod.iiisext. ; denarii oblitarum xxxisol.par.

Apud Collem-Goderani.

Agricultura et decima ximod. ; — , census iiiilib.viisol. ; — Tallia csol. ; — Avene oblitarum iiimod.iiisext. unam minam ; — Denarii oblitarum ixsol.xden. et obol. ; — De terragiis Espinciarum imod. ; — , census xiiisol.viden. ; tallia csol. ; avene oblitarum visext. ; denarii oblitarum iisol.viden.

Apud Marcheset.

xvsext., medietatem bladi et medietatem avene ; — Census xxxviiisol.par. ; — , pro terra viiisol.par. ; — Tallia csol.par.

Apud Pontem-Evrardi.

xisol de oblitis ; — Item, iiisol. et iiden. de fornamentis ; — Item, decimam. ; — Item, xxxviiisol. census.

Denarii synodales.

A decano Pissiacensi iiii libr. vsol.paris. ; — a decano Medontensi iiiilib.vsol.paris. ; — a decano Drocensi xxsol. tur. et xxisol.paris. ; — a decano Castridunensi iiiilib.iiiisol. tur. ; — a decano Dunensi-in-Pertico iiii libr. iiiisol. tur. ; — a decano de Bruroliis iiiilib. ; — a decano Vindocinensi csol. ; — a decano de Braioto pro archidiaconatu magno xvilib.xsol. ; — a decano Blesensi vilib. ; — de Torailles, unum bizancium et denarios cere ; — de campaniis duo bizancia de xiiiisol. ; — a presbyteris Vindocinensibus lsol.

Circate in processionibus.

Item circate .

A decano Pissiacensi xvsol.paris. ; — a decano Medontensi xvsol.paris. ; — a decano Castridunensi xiisol.xiden. ; — a decano Perticensi-in-Dunensi xiisol.viden. ; — a decano Braiocensi pro se vsol. et pro decanis magni archidiaconatus xlviisol.ixden. ; — a decano de Bruroliis xxsol. ; — a decano Drocensi xviisol.vden. ; — a decano Vindocinensi xxsol. ; — a decano Blesensi xviisol.vden.

Item Nemora Pontis-Goeni, videlicet magna foresta, glandes ; — Nemora Valle-Augis ; — Nemora Haiarum ; — Nemora Friesie.

Piscature stagnorum et garenne cuniculorum.


1 Ajouté d'une écriture un peu plus moderne : Census terrarum et hostisiarum xx libr. ; — Oblite xx sextar.

« Majorie terre episcopatus Carnotensis. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 43: Livre noir, fol. 57 r°.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Majorissa Fresnei recipitur per sacramentum, rachetat de sexaginta lib.

Prepositus Sanctolii recipitur ad homagium, rachetat de quadraginta lib.

Major Manthenville rachetat de xlsol. preposito Sanctolii.

Major Mongerville rachetat de xlsol. preposito Sanctolii.

Major Ballolii recipitur per sacramentum, rachetat de xxxlib.

Prepositus de Henarmont recipitur per sacramentum, rachetat de xvilib.

Major Mondonville rachetat de xxvlib.

Major Espenteriarum recipitur ad homagium, rachetat de xlsol.

Major Collis-Goderani recipitur ad homagium, rachetat de xlsol.

Prepositus Desconfecture rachetat de valore terre, circa lxsol.

Major Lauduni rachetat de valore terre.

Major Capelle-de-Tielin rachetat de valore terre.

Major Friesie rachetat de valore terre.

Major Castelli-Guerri recepitur ad homagium, rachetat de valore terre.

Major Vallis-Garengis communis Capitulo et episcopo.

Janitor rachetat de xvilib.

Clausarius rachetat de xvilib.

Carpentarius rachetat de lxsol.

Major Sancti-Carauni-prope-Carnotum rachetat de xxiilib.

Et in libro rubeo continentur : Majoria Pontis-Goeni ; majoria Bercheriarum ; prepositura Burgi-Roberti ; prepositura Marcheseti ; majoria Pontis-Evrardi.

Omnes predicti majores et prepositi debent rachetum in mutatione episcoporum Carnotensium.

Omnes predicti majores et prepositi tenentur domino Episcopo vel suo camerario per sacramentum in primo adventu, quamvis ipsorum aliqui faciant homagium. »

« Littera regia de victoria Flandrensi. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 194 et 195.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Philippus, Dei gracia, Francorum rex, ad perpetuam rei geste memoriam. Si regnum Francorum, quod a priscis temporibus divina stabilivit potentia, multisque ditavit beneficiis et honoribus decoravit, novissimis temporibus doli Sathan inventor, persecutor pacis et tocius malicie seminator, invidens quod regnum ipsum virtus divina sic vallasset, per circuitum in Flandrie partibus, Domino permittente, tetigerit, subditosque nostros parcium earumdem in superbia et abusione contra nos fecerit nequiter rebellare, ipsosque tocius incentor nequicie sic in sua rebellione firmasset ut cogitantes iniquitates pessimas in corde tota die nobis constituerent prelia ; ita ut ecclesiis et aliis sacris locis, villis et aliis regnicolarum habitacionibus circumpositis, summe vastacionis jacture deditis, per eosdem plures nobiles et alias personas regni ejusdem, quod gravius est, hujusmodi causa rebellionis, mors amara raquerit, nec in hiis adversus esset furor eorum, sed pocius semper eorum superbia ascendisset. Tandem immensa Christi pietas, sue gloriose matris Marie virginis piis provocata precibus, ad regnum ipsum, cujus regimem nobis miseratione divina commisit, cor paternum reflectens, videns inimicorum nequiciam multam nimis et cor eorum impenitens, Nos, cum fideli exercitu gallicano, ad faciendam vindictam in natione illa Flandrensi contra rebelles ipsos, sub fortis manus sue tegumento, direxit, nobisque mensis augusti die decima octava1 , in loco qui Mons-in-Pabula nominatur, contra ipsos ad nos in contumaci multitudine venientes, ad pugnam conscensis, placuit Altissimo, post longam cum inimicis predictis dimicacionem, eos in ventum superbie alcius elevatos ad ima deiciendo potenter elidere, eisque, cum pluribus ipsorum ductoribus et capitaneis, in mortis laqueum per nostrum et ejusdem nostri exercitus ministerium sub potenti Domini manu deducere et gloriosum de ipsis nobis prebere triumphum ; sicque mirabilis Deus mirabiliter pro nobis voluit operari ut merito dici possit illam a Domino et non ab homine victoriam factam esse. Quapropter nos, in humilitatis spiritu confitentes Domino, eique et sacratissime genitrici illius devote laudis sacrificium offerentes, regraciamur ei qui, sedens super thronum, judicavit causam justicie regni sui : et ut Dominus qui tanquam vir pugnator delevit impios aute faciem nostram in suis laudetur operibus, ejusdem non obliviscantur mirabilia, et beatissima virgo mater ejus Maria, de prestato nobis per ejus suffragia filii sui auxilio, honoretur, Nos, ad laudem et gloriam ejusdem domini nostri et beate Marie virginis genitricis ejus ecclesie Carnotensi in ipsius virginis honore fundate, centum libras parisienses annui et perpetui redditus, ob nostram et carissime consortis nostre Johanne, Francie regine, et liberorum nostrorum salutem, pacem et tranquillitatem regni nostri nostrorumque fidelium subjectorum, concedimus ab ipsius ecclesie decano et Capitulo, nomine dicte ecclesie, habendas, tenendas et possidendas, libere et pacifice, in perpetuum, absque coactione vendendi vel extra manum suam ponendi, et absque prestacione financie cujuscumque, capiendasque in Thesauro nostro Parisiensi, singulis annis, , donec eas in locis et rebus competentibus duximus assidendas ; volentes et statuentes quod dicte centum libre parisienses canonicis, vicariis, capellanis, dyaconibus, subdiaconis, clericis et aliis quibuscumque personis de choro ipsius ecclesie existentibus qui in primis vesperis, in matutinis et solenpni missa diei martis predicte intererunt, integre pro equalibus porcionibus distribuantur, itemque in dictis vesperis tercia, in matutinis alia tercia, et missa predictis alia ultima tercia pars dictarum centum librarum per modum supradictum distribuantur de cetero in futurum. Quod ut ratum permaneat, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum in castris prope Insulam, 2. »


1 L'office de la Victoire qui, d'après cette fondation, aurait dû se célébrer le 18 août, comme cela avait lieu dans l'église de Paris, se célébrait à Chartres le 17 août.
2 Cette fondation fut confirmée par le roi Charles-le-Bel, suivant lettres datées de Paris, au palais de Saint-Paul, l'année 1367. (Cop. sur pap., Arch. dep. d'Eure-et-Loir, fonds Roux.)

Composition entre le Comte et le Chapitre.

  • B Vidimus original en parchemin du XVIIe siècle. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 533 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton X, F, 4).
  • a E. de Lépinois, Histoire de Chartres, tome I, p. 529.
  • b Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après b.

« Philippus, Dei gratia, Francorum Rex, notum facimus universis, tam presentibus quam futuris, nos infrascriptas vidisse litteras, formam que sequitur continentes :

A tous ceux qui verront et orront ces présentes lettres, Charles, fils de Roy de France, Conte de Valoys, de Alençon, de Chartres et de Anjou, et nous Katherine, sa compaigne, par la grace de Dieu, Emperière de Constantinoble, et Contesse des devant diz lieus, et Dame de Courtenay, Salut. Sachent tuit que, comme contenz et descors eussent esté et fussent encores entre nous, pour raison de nostre conté de Chartres, d'une part, le dean et le Chapitre de Chartres en non de leur Eglise, d'autre, sus une composition qui jadis avoit esté faicte entre nous, Margueritte, nostre première compaigne, jadis Contesse des devants diz lieus, et le dean et le Chapitre devant diz, sur plusieurs et divers articles contencieus, laquelle composition ledit dean et Chapitre requièrent que nous leur gardisseins et foisseins garder par nos genz tout enterinemant, sanz faire mutation ou addition de ci en avant : Nous, maintenanz que à ladite composition devoient estre adjoutez aucuns articles ordenez par Révérend Père Jehan de Chivri, jadis Evesques de Carcassone : A la parfin, du conseil de bonnes genz, pour bien de pez, des contenz et des descorz devant diz fu accordé et appaisié en la fourme qui s'ensuit :

Il est acordé, se homme de cors de Chapitres, hoste le Conte, couchant et levant souz le Conte en son propre demainne ou sa propre justice, fet aucun meffet qui emporte paine de sanc, la cognoissance, le jugement et l'exécution dudit meffet appartendront au Chapitre, exceptez les cas qui sont ci-dessouz escripz qui demouront au Conte, quant à la cognoissance et au jugement. Et pourront les Justices de Chapitre prendre ou faire prendre lesdiz hommes de cors en la terre le Conte ès cas qui s'ensuient :

C'est à sçavoir, quant le crime ou meffet sera ou aura esté notoires par évidance de faict, ou quant il auront esté condempnez par les Justices de Chapitre, ou convaincu d'aucun crime, ou quant il auront confessié le crime par devant lesdiz justiciers, ou quant il auront esté forbaniz par lesdiz justiciers et il s'en seront foïs apres le forban, ou quant il auront pris le fet sur eus defuïant, sur lequel fet il auront esté appelez souffisammant par les Justiciers du Chapitre, selon la coustume du païs. Et quant la prise aura esté faite, se les genz le Conte s'en deulent, le Chapitre sera tenuz à les enformer par son Justicier, et par deus hommes dignes de foy, que la prise aura esté faite pour aucune des causes dessus dites : et sera faite l'information à Sainct-Jehan-en-Vallée, ou aus frères de Sainct-Jacques : Laquelle information Chapitre sera tenuz à faire dedans huict jours après ce que il aura esté requis. Et se Chapitre faut de ladite information faire, il sera tenuz à remettre l'omme au lieu là où il aura esté pris, sanz ce que point d'amande en soit faite. Et se les Justiciers le Conte prenoient ou avoient pris, pour cas de crime qui emporte paine de sanc, aucuns des hommes dessus diz, pris à présent forfaict ou non présent, il seroient tenuz, à la requeste ou à la monicion de Chapitre, de les rendre sanz contredit au Chapitre ou à son commandement, o touz les biens qui auroient esté pris avec eus pour l'occasion du forfait : Et se lesdiz Justiciers du Conte avoient saisi ou emporté, pour occasion dudit meffait, autres biens que lesdiz meffaiteurs tenissent ou pourseissent en la terre ou en la justice le Conte, lesdiz Justiciers les recroiront ausditz hommes, en donnant caution suffisant, jusques à tant que il seront jugez par la justice de Chapitre : Et endemantes, l'en leur livrera souffisamment de leurs biens pour leur vivre, et pour défendre leur cause, selonc la fervé de leurs biens, en quelque lieu que il soient, soient souz le Conte, soient souz le Chapitre, soient ailleurs, selonc la qualité dou forfait, et la condition des hommes. Et se aucun desdiz hommes estoit pris o tout biens emblez ou ravis, et mis en la prison le Conte, les gens le Conte pourroient faire rendre les choses emblées ou ravies à iceluy, ou à ceus qui les pourroient faire pour leur, avant que ledit homme soit requis de Chapitre ; et se il est requis de Chapitre avant que les genz le Conte aient rendu ou fait rendre lesdites choses, il leur sera rendu avec lesdites choses. Et se ainsy estoit que il eust reconneu le larrecin ou meffait devant les genz le Conte, ou il fust si notoire que il ne peust estre celé, et il s'avouoit à homme de Chapitre avant que il fust requis de Chapitre, les genz le Conte ne le pourroient punir sans jugement fait en appert et sollennement, ne ne hasteront le jugement, ne ne le pourront jugier sanz l'assentement du Baillif en ce cas, ne ne feront fraude, ne barat, ne tricherie, par quoy le Chapitre ne puisse avoir temps souffisant de le requerre, de quoy le Prévost sera creu par son serement ; Et se il le requièrent, il leur sera rendu des genz le Conte, tantost comme il le requerront, à jugier, ou à punir, selonc le meffait, ne confession que il ait faite devant les genz le Conte, ne le fet, se il n'est notoire, ne autre manière de preuve, ne la rendu des biens dessus diz, ne nuira au Chapitre, ne ne leur pourra faire préjudice, puisque il aura esté requis, que le Chapitre n'en ait cognoissance et le jugement.

Vezci les cas exceptez qui demeurent au Conte.

Se un homme de cors de Chapitre appelle aucun en la court le Conte par gaige de bataille, sur cas qui, par coustume de païs, doient estre menez et traitiez par gaige de bataille.

Item, se il estoit appelez en ladite court du Conte, et respoigne de sa bonne volenté, avant que il soit requis, de par Chapitre, ou il y vouloit demourer emprès la requeste de Chapitre, sanz nul contraignement.

Item, se il venoit de sa propre volenté, sanz contraignement, pour tesmoignier en la cour le Conte, en aulcune cause, et il estoit levé comme parjure ; en ces cas devant diz, la court le Conte, pourroit mener et traitier ledit homme de cors en cognoissant et en jugeant ainsy comme ses autres justiciables, sauf ce que l'exécution dudit homme demourra au Chapitre : et n'est mie à entendre que semonse soit contraignement. Et se il advenoit que ledit homme fust appellé en la court du Conte par gaige de bataille, et il estoit requis de par Chapitre, ains que il respondit de son bon gré, ou se il ne vouloit demorer illecques, ou se il estoit contraint de venir à la court le Conte pour tesmoigner, jà soit ce que il y eust receu le gaige, ou tesmoignié efforciez, et contre son gré, les genz le Conte seroient tenuz de le rendre audit Chapitre : Et ès autres cas qui n'emportent pas paine de sanc, la cognoissance, le jugement et l'exécution, quant ausdiz hommes et leurs biens estanz souz le Conte, demourront par devers les Justiciers le Conte ; exceptez se il estoit tenuz ou obligiez au Chapitre, aus Chanoines, ou à autres personnes de l'église, ésquiex cas la cause seroit traitiée, menée et déterminée en Chapitre, par devant l'ordinaire du lieu ou devant autre Juge de l'Eglise souffisant. Et pourront lesdiz hommes obligier leur cors, pour leurs debtes, par les lettres le Conte, et tenir prison en la prison le Conte. Et se aucun de eus étoit condempné en cas de crime, ses biens meubles et non meubles qui seroient souz le Conte li demourroient comme forfaiz, se ce estoit cas en quoi ils deussent estre forfaiz selonc la coustume du païs. Et se il avenoit que les Justiciers le Conte preissent aucun des hommes dessus diz és cas qui leur appartiennent, il seroient tenuz à le retroire, et à le mener par droit aussy comme les autres Bourgois de la Ville. Et autel droit aura Chapitre du tout en tout és hommes du cors le Conte, demouranz en la terre de Chapitre. Et toutes ces choses dessus dites ont lieu, et sont à entendre és hommes de cors de Chapitre, couchanz et levanz ou propre domaine du Conte, ou en sa justice, non pas en ses fiez, ne en ses refiez où il n'a justice que par ressort, et aussy des hommes de cors le Conte, couchanz et levanz ou propre domaine ou en la propre justice de Chapitre.

Item, il est accordé des hommes de cors de Chapitre, qui ne sont couchanz ne levanz ou domainne le Conte, ne en sa justice, que se les Justiciers le Conte les prenoient pour forfait quel que il soit (exceptez les cas qui s'ensuivent), neis se il les prenoient en présent forfait, ou pour autre cause quelle que elle soit, lidiz Justiciers seroient tenuz, à la requeste ou à la monicion de Chapitre, de les rendre sanz contredit audit Chapitre, ou à leur commandement. Sauf ce que se ils estoient condempnez en cas de crime, leurs meubles et non meubles qui seroient souz le Conte li demouroient comme forfaiz, se le cas estoit tel que il deussent estre forfaiz par la coustume dou pays.

Vezci les cas qui demeurent par devers les genz le Conte, les hommes de Chapitre qui ne sont couchanz ne levanz souz le Conte.

Premièrement, les trois cas qui sont dessus exceptez ou premier article. C'est à sçavoir, quant il appelle et est appelez et il porte tesmoignaige, si comme il est dessus dit, et yceus demouront aus genz le Conte quant à la cognoissance et au jugement ; mais l'exécution des hommes demoura à Chapitre.

Item, se aucuns desdiz hommes font injures aus Justiciers le Conte, ou aus sergens jurez, en metant main en eus, ou en les vilenant autrement, notoirement et publiquement en la court le Conte, la court séant ou non séant, ou se il faisoient injure hors de la court le Conte, au Baillif ou au Prévost le Conte, en mettant main en eus en la terre le Conte, en ce cas, la justice demouroit au Conte, ne ne seront pas lidiz hommes renduz au Chapitre pour justicier ; et se il avoient biens souffisanz en la juridiction le Conte pour amander l'injure et le meffait, secont loy et coustume du païs, les justiciers le Conte justiceront lesdiz biens pour l'amande : Et se il n'avoient biens à ce souffisanz souz le Conte, il les tendroient jusques à tant que il eussent donné seurté de faire satisfaction de l'injure et du forfait : Et se il n'avoient nuz biens, lesdits Justiciers le Conte les tendroient en leur prison tant comme il seroient à tenir, secont la qualité du forfait et de l'injure, par le serement des Justiciers le Conte. Et tel droit sera tenuz et gardez en ce cas és hommes de cors le Conte, qui ne sont couchanz et levanz souz Chapitre, envers le Chapitre et envers ses Justiciers et ses Sergenz jurez, se il leur font injure en leur court ou en leur terre : Et se il avenoit que aucun homme de cors le Conte qui ne fust ne couchant ne levant sous Chapitre, feist injure à aucun Chanoine, ou à aucun estant en sa mesnie, en metant main en eus en la terre le Conte, ledit Chanoine ou Chapitre le pouroient prendre et faire prendre à présent, et en demouroit la justice au Chapitre : Et aussy, li Justicier le Conte en la terre de Chapitre, se les hommes de cors de Chapitre, qui ne fussent ne couchanz ne levant souz le Conte, leur faisoient injure en mettant main en eus, ou en leur compaignie, qui fust de leur mesnie, il les pourroient prendre à present et justicier.

Item, il est acordé que se homme de cors de Chapitre non couchant ne levant ou demainne, ne en la propre justice le Conte, si comme il est dessus dit, obligoit son cors à tenir prison en la prison du Conte, les genz du Conte seroient tenuz de le rendre à Chapitre tantost comme il en seroient requis ; et le Chapitre tendroit ledit homme en sa prison, secont la forme de l'obligation, jusques à tant que satisfaction fut faite de ce dont il seroit obligiez : Et tout aussy sera-il gardé des hommes de cors le Conte, qui ne sont couchanz ne levanz ou demaine ne en la justice de Chapitre, se il se obligent par les lettres de Chapitre.

Item, il est acordé que se les gens le Conte tiennent ung homme de cors de Chapitre, où que il soit couchant ne levant, pour cas de crime, et il soient amonestez par le Chapitre, ou par l'ordinaire du lieu, que il le rendent, il sera mis en la monicion que lesdiz Justiciers le rendent, ou que il veignent en Chapitre à certain jour à proposer aucunes des causes exceptées dessus dites, par quoy il ne le doivent mie rendre ; et se il en veulent aucune proposer, il seront tenuz à amener avecques eus en Chapitre ledit homme, et proposeront leur cause en sa présence ; Et se il cognoist leur cause, il leur sera laissié à justicier secont la forme de la composition dessus ditte : Et se li homme la nie, le Baillif tout seul, le Prévost non fermier avecques ung autre digne de foy, et le Prévost fermier avec deus autres dignes de foy, seront cruz par leur serement, juranz et affermanz, sur les sains touchiez, tout en appert, en Chapitre, sollennement, que la cause que il proposent est vraie.

Item, il est acordé que se le Prévost ou la force le Conte prennent ou saisissent hoste de Chapitre, ou les biens de l'oste, ou les biens de l'omme de cors où que il soit demourant, ilz seront tenuz, à la requeste ou à la monicion de Chapitre, de les rendre, ou retroire, ou de dire cause pour quoi il n'i soient tenuz, à jour certain à ce assigné en Chapitre : Et se la cause de la prise ou de la saisine despent dou fet du Baillif ou dou Prévost, pour ce qu'il aient pris ou saisi, ou commandé à prendre ou à saisir les choses dessus dites o cause resonnable, si comme pour la taille, ou pour l'eschauguete, ou pour autre cause souffisant et raisonnable, ilz feront foy de la cause ou de la prise au jour assigné, si comme il est contenu en l'autre article dessus dit. Adecertes, se la prise ou la saisine ne despent pas de leur fet, quar il n'avoient pas faite la prise, ne la saisine, ne commandée à faire, il auront délibéracion de sis jours, et entre deus feront la récréance, se récréance y affiert, et au chief des sis jours, il seront tenuz de prouver la cause de la prise, ou de la saisine raisonnable, en la forme qui s'ensuit :

C'est à sçavoir, le Baillif par son serement o ung autre digne de foy, le Prévost fermier ou non fermier, chacun de eus o deus autres dignes de foy, affermanz, en appert, par leur seremenz, que il tiennent pour la cause proposée sanz fraude et sanz malice, et que il, souffisamment enformez, croient que elle soit vraie ; et se il ne la preuvent, il seront tenuz à rendre quitte et delivre et amander : Et se lesdiz Justiciers le Conte allégaient que il eussent pris l'oste de Chapitre en présent forfait en leur terre, il seroient tenuz à le mener en Chapitre : Et se il nie le présent forfait, il seront tenuz à le retroire en Chapitre, jusques à tant que il aient prouvé, par leur seremanz, la cause, sy comme il est dit tantost devant.

Item, il est acordé que si li Justiciers le Conte prennent hommes de cors de Chapitre, où qu'il soit couchant ne levant, et eus amonestez de le rendre ou de dire une des causes contenues en la composition dessus dite, ou se il prennent les biens dudit homme de cors, ou prennent l'oste et ses biens, et amonestez de rendre ou de retroire, ou de dire cause souffisant par quoi il ne soient pas tenuz, ne rendent ne ne retroient, ne au jour assigné en Chapitre il ne allégaient cause souffisant, ou se il l'alégaient et ne la poursuioient pas, ou il ne vellent respondre ou jurer, et il soient escommeniez pour ce, il ne seront pas absouls se il ne rendent quitement et délivrement et amendement, ou se il ne viennent au jour assigné, et se pour ce il estoient escommeniez, il ne seroient pas absouls sans faire satisfaction, si comme devant, se il ne pevent souffisamment escuser leur défaut, par leurs seremenz ; et se il le pevent escuser, il ne seront escommeniez que pour contumace.

Item, il est acordé se les Justiciers du Conte emprisonnent homine de cors où que il soit demourant, ou hoste de Chapitre, ou autre justiciable de Chapitre sanz cause et sanz raison, il ne payeront point de geolaige ; et se le Geolier l'a pris de eus, il le rendra : Et se il emprisonnent aucun d'iceus dessus diz ou cas où il le peuvent prendre tenir, et justicier, ne que il ne soient tenuz de le rendre, il seront tenuz au geolaige : Et se il le prennent en cas où il puissent prendre et non mie cognoistre de la cause, et il esconveigne que il le rendent, il seront tenuz au geolaige de l'entrée et non mie de l'issue.

Item, il est acordé que se homme de cors de Chapitre, où que il soit couchant ne levant, est pris en la justice le Conte pour cas de crime qui emporte paine de sanc, et il est doute se il veult avoer à homme de cors de Chapitre, les Justiciers le Conte amonestez de le rendre seront tenuz de l'amener en Chapitre : Et se il s'avoue à homme de cors du Chapitre, il leur demourra, se les Justiciers le Conte ne proposent aucunes des causes exceptées, ésquiex la cognoissance et le jugement demeurent par devers le Conte, si comme il est dessus dit : Et se il la proposent, l'en yra avant, si comme il est contenu és articles dessoubz mis : et se il ne proposent aucunes des causes dessus dites, ains veulent suivre ledit homme comme homme de cors le Conte, ou proposer autre chose semblable, il poursuiront leur droict en Chapitre : Et se il se désavouoit de Chapitre, et se advouoit à homme de cors le Conte, la saisine en demourroit au Conte, jusques à tant que Chapitre l'eust prouvé à son homme de cors, là où il déniroit.

Item, il est acordé que se aucun homme de cors de Chapitre se tenoit pour franc bourgois le Conte, le Chapitre, avant que il li meuvent question de son estat, sera tenuz de enformer les justiciers le Conte par deus personnes dignes de foy, appellé à ce l'omme, de cui estat il veulent mouvoir question, lesquiex jureront et affirmeront que il croient que ledit homme soit homme de cors de Chapitre, pour ce que l'en tenoit ses parenz à hommes de corps de Chapitre, ou pour autres souffisanz conjectures ; et jurera le Procureur de Chapitre, que il cuide avoir bonne raison de mouvoir la question dessus dite, ne ne le faict par fraude, ne par malice, ne en dommage dou Conte, ne pour diffamer ledit homme. Et ceste informacion faite en la manière dessus dite, le Chapitre pourra movoir audit homme question de son estat, et sera la cause traitiée audit homme, et sauf ce que ladite informacion ne li face préjudice : Et sera faite ceste informacion à Sainct-Jehan-en-Vallée ou aus freres de Sainct-Jacques :

Et en faisant cet accord dessus dit, fist le Conte devant dit retenue du droit que il a et a acoustumé à avoir quant ses hommes sont joinz par mariaige aus hommes ou aus fames de cors de Chapitre, et le Chapitre fist retenue du droit que il a acoustumé à avoir quant à ce cas.

Item, il est déclairé que la Justice du cloistre de l'Eglise de Chartres et des maisons et des habitants oudict cloistre appartiennent du tout à l'Eglise, et sont frans et hors de toute la justice le Conte.

Item, il est acordé que le Chapitre aura vint et six maisons canoniaus, en la ville de Chartres, hors du cloistre, franches et délivres de toute justice du Conte ; et au nombre de ses vint et sis maisons seront contenues les maisons canoniaus que les Chanoines ont à présent hors du cloistre, avecques toutes leurs adjonctions, lesquelles seront veues et bonnées : outre lesquelles ledit Chapitre pourra acquerre en la terre le Conte maisons souffisanz pour habitations des Chanoines, tant que le nombre dessus dit soit accompliz. Et les Chanoines qui demourront en ses maisons, y auront toute justice des privez et des estranges, ainsy comme il ont és maisons du cloistre ; mais se il advenoit que aucun maufeteur se serroit en aucunes de ces maisons à garantye, en préjudice dou Conte, le Maire de Chapitre ou son lieutenant, lequel y sera tenuz touzjours à avoir en la ville de Chartres, seroit tenu, à la requeste des genz le Conte, de le mettre hors et delivrer aus genz le Conte ; ne ne pouront les genz le Conte entrer ésdites maisons pour justicier en ce cas, ne en aultre. Et se il advenoit que bourgoys ou autre homme lay demourast en aulcune desdites maisons comme principal chief de hostel, la justice desdites maisons demourroit au Conte, ou au seigneur temporel à cui elle appartendroit, tant comme il y demourroit. Et par cest accort ne demoura pas que li chanoine qui tendront les maisons dessus dites ne soient tenuz à rendre les rentes que lesdites maisons doivent ainsy comme devant. Et jurront les Chanoines qui ores tiennent ou tendront les maisons dessus dites, que nul malfeteur ne recevront à garantie malicieusement, ne en fraude, ne en préjudice du Conte, et sera fait ce serement en Chapitre toutes les fois que Chanoine se muera, appelée à ce la justice le Conte se elle y vieust venir. Et se il avenoit que le devant dit Maire ou son lieutenant, ou le Chanoine demourant en aucunes desdites maisons, feissent aucune chose en fraude ou en préjudice du Conte, quant à destourner le malfeteur qui se furoit ès dites maisons à garantie, le Chapitre, à la requeste des genz le Conte, seroit tenu à faire hative raison du chanoine devant dit, ou du Maire, ou de son lieutenant, et à faire satisfacion secont raison. Et à ce fermement tenir se est obligiez le Chapitre.

Item, se il avenoit que Chanoine demourast en aucune autre maison hors du cloistre que des maisons dessus dites en la justice le Conte, tant comme le Chanoine la tendra pour son demourer, il aura toute la justice de sa mesnie et de ses hostes tant seulement.

Item, il est acordé que la coustume de Chapitre soit gardée, qui est telle, que se aucun justicier le Conte ou autre est semons ou amonestez devant un des Juges ordinaires de Chapitre en Chapitre, et le juge est absent, le Chapitre pourra mettre un Chanoine pour luy.

Item, il est acordé que le Chapitre et les personnes de l'Eglise, secont ce que à chascun appartient, auront en tous cas la justice des clercs de cœur et de leur mesnie, des Maregliers et de leur mesnie, des Sergens de l'Eglise et de leur mesnies, en quelque lieu que il demeurent en la justice du Conte de Chartres : et est assavoir que les advoez de l'Eglise ne sont pas contenuz au nombre des Sergens dessus diz.

Item, il est acordé que la composition faite sus les advoez entre le dean et le Chapitre d'une part et le Conte Jehan de Chartres et de Blois de autre, par le Roy Philippe sera gardée1.

Item, il est acordé que le Chapitre puisse prendre les biens meubles de ses clercs justiciables en la terre le Conte, c'est assavoir les meubles clers, sanz faire violance, sauf ce que par tele prise il ne réclaiment pas ne contendent à avoir juridicion temporelle en ce lieu où il les prendront.

Item, il est acordé que les Huissiers, les Geoliers et le Maire et les autres genz de Chapitre qui seront députez à ce qui s'ensuit, jurront en Chapitre, à la requeste du Prévost, au Conte de Chartres, en la manière qui s'ensuit.

Je, tel, jure que je ne demanderay, ne demander feray aus Justiciers du Conte de Chartres, aucun pour homme de cors dudit Chapitre, pour aucune fausse ou fainte advoerie, fors que je croiré estre homme de cors de l'Eglise.

Item, je jure que l'omme de cors de Chapitre qui me sera rendu des Justiciers le Conte, tantost comme je pouray, en bonne manière mèneray jugement, et si comme il aura déservi loialement le jugeray, toute fraude, malice, dilacions faintes et coulourées du tout lessiées, fors que celles qui appartiennent de droict et de coustume : et que je ne délivreré ledit homme par don, ne par prière, ne par profict que je en aie, ne que je en atende à avoir, ne que je ne li donray, ne ne procureré à donner ne à souffrir audit homme, faculté ne matière de eschaper, ne ne ferai autre chose par quoy le Conte de Chartres puisse estre deffraudez, par aucune voie, de son droit ès biens dudit homme qui seront en la terre et en la justice dudit Conte, et que je garderay loialement et sanz rompre la composicion dessusdite.

Item, il est acordé que le Baillif et le Prévost et tuit li autre qui tendront justice et exécution de justice pour le Conte de Chartres, pour raison de ladite Contée de Chartres, qui sont et seront à ces offices establiz, tantost comme il seront requis, de par Chapitre, jurront en Chapitre que il ne prendront, ne prendre feront, ne ne soufferont à prendre les hommes de cors de Chapitre, et que il ne prendront, ne prendre feront, ne ne souffreront à prendre les biens desdiz hommes, ne les hostes de Chapitre, ne leurs biens, se il n'ont, ou se il ne croient en bonne foy avoir juste cause et loial de prendre et de tenir, c'est assavoir pour la taille le Conte ou pour son autre droict léalment et justement, sanz fraude et sanz malice garder, ou pour justice faire à autres gens és cas ésquiex il leur laira loialement et bien, si comme il est contenu en la composicion dessus dite, et que les hommes de cors de Chapitre pris en présent forfet ou autrement, exceptez les cas ésquiex il les peuvent tenir, secont l'ordinacion dessus dite et leurs biens et les hostes de Chapitre et leurs biens rendront au Chapitre devant dit ou à leur commandement, sans dilacion nulle et sans difficulté, tantost comme il en seront requis, se il n'ont juste cause et loial de les tenir, de laquelle l'en cognoistra si comme il est contenu en la composition dessus dite.

Item, il jureront que ès choses dessus dites, ne en aucunes d'icelles, ne adjouteront, ne adjouter feront, ne ne soufferont à adjouter, ne fere, ne en répont ne en appert, malice ne fraude principaument ne occasionnaumant, ne ne la troubleront, ne ne feront troubler par aucune machination, ne par engin, ne par cautelle, ains la garderont loialment et sanz rompre.

Item, il est acordé que le Conte qui ores est, et ses successeurs en la Contée, comme il seront requis de par Chapitre, seront tenuz à jurer en Chapitre, une fois en leur vie, par eus ou Procureur souffisamment à ce establiz, en leur ames, que ceste dite composition garderont et feront garder, sans rompre, tant comme à eux appartendra, et que par eus ne par autres ne feront empeschier ne ne empescheront ladite composition, ne ne troubleront ne en réponst ne en appert, ne ne feront ne ne soufferont à estre empeschée ne troublée de leurs genz, en quelque manière que ce soit, pour quoi il le saichent, Et autel serement fera le Procureur du Chapitre en l'ame de eus, et les Chanoines qui ores sont et cil qui sont à venir, en la première réception de chanoine, feront semblable serement, à ce appellé le Prévost de Chartres, se il est en estat, èt, se il n'est en estat, l'Argentier le Conte, ou le Chapellain de la chapelle de la Tour le Conte.

Laquelle pes et lequel acort, si comme il sont dessus devisez, nous voulons, accordons et octroions en bonne foy, pour nous et pour nos hoirs, et pour noz successeurs qui pour temps seront Contes de Chartres, et promettons en bonne foy que encontre ne vendrons, ne ne ferons venir par nous ne par autres, ainçois les garderons et tendrons perpetuelement, léalement et fermement, sans rompre, et ferons tenir et garder nous et noz hoirs en ladite Contée de touz et contre touz. Et quant à ce, nous obligons nous et noz hoirs et noz successeurs au dean et Chapitre et à l'Eglise de Chartres dessus diz. En tesmoing de laquelle chose, Nous avons scellées ces présentes lettres nos sceaulx.

Donné à Pontoise, l.

Et ceste composition nous faisons en nom dessus dit et en nom de noz enfanz, enfanz de ladite Marguerite nostre première compaigne, pour tant comme il leur peut appartenir pour raison de leur mère et de eus en la Contée de Chartres dessus dite. Donné en l'an et ou jour dessus dit.

Nos vero, ad requisitionem partium predictarum, premissa omnia et singula, prout superius sunt expressa, laudamus, approbamus, et, ex certa scientia, authoritate regia, confirmanus. Verum, quia, vivente Margareta, quondam consorte predicti Karoli germani nostri, predicta compositio extitit consummata, que, certis ex causis, post mortem ipsius Margarete, fuit renovata, liberis ex dicto Karolo et dicta Margareta natis, adhuc in minori etate constitutis, Nos, defectum etatis dictorum liberorum supplentes, ipsos, quantum ad omnia premissa et singula pro majoribus in etate completa constitutis et consentientibus, haberi volumus, ac omnia et singula in presenti compositione contenta, ejusdem esse roboris ac etiam firmitatis, cujus essent si predicti liberi per cursum temporis et nature ad etatem legitimam pervenissent, et expresse in premissis omnibus et singulis specialiter consensissent, quacumque consuetudine contraria nonobstante ; salvo in aliis jure nostro ac quolibet alieno. Quod ut ratum et stabile in posterum perseveret, presentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborari. Datum Parisius, . »


1 Plusieurs mentions des Registres capitulaires font connaître que le Comte s'engagea, par un article secret de la transaction, à payer au Chapitre une somme de 160 livres, pour l'indemniser de la réduction du nombre des avoués, résultant de la convention de 1271.

« Challes, fils de roi de France, conte de Valays, d'Alençon, de Chartres..... Il amortit une rente de cent sous et d'un muid de blé sur la grange des religieux de Coulombs à Sours, leguée au Chapitre par Pierre de Rochefort, chanoine de Chartres, archidiacre de Langres et seigneur du Puiset..... Donné à Chartres le noviesme jour d'avril l'an de grâce mil trois cens et douze. »

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 201.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

Littera Philippi, regis Francorum, de gruagio nemorum apud Unum-Gradum.

  • B Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 200.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

» Philippus, Dei gracia, Francorum et Navarre rex, universis presentes litteras inspecturis salutem. Noveritis nos litteras infrascriptas, sub sigillo nostro, in cera viridi sigillatas, vidisse, formam que sequitur continentes :

Philippus, Dei gracia, Francorum et Navarre rex, notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod, cum dudum inter decanum et Capitulum ecclesie Carnotensis, ex una parte, et gentes predecessorum nostrorum regum Francie, nomine regio, ex altera, certum fuisset debatum, super eo quod gentes ipse, nomine regio, dicebant quod in nemoribus eorumdem decani et Capituli, sitis prope Unum-Gradum, in ballivia Aurelianensi, gruagium et, racione dicti gruagii, dangerium habebant, dictis decano et Capitulo contrario dicentibus, et asserentibus quod in predictis nemoribus suis nichil juris, proprietatis, vel dominii, seu dangerii, racione gruagii, aut alia racione quacumque, habebant, vel habere debebant aliqualiter in eisdem, quod ex donacione et concessione inclite recordationis Hugonis, quondam Francie ducis et marchionis1, qui dicta nemora, cum quibusdam possessionibus aliis prefate Carnotensis ecclesie in puram et perpetuam contulit elemosinam, eadem nemora, a tempore concessionis predicte, ipsi et eorum predecessores sine aliquo dangerio, aut gruagio, aut dominio, vel redibencia quacumque, usque ad tempus orti debati pacifice tenuerant et quiete ; Nobisque debato hujusmodi seu causa propter hoc mota ad nos, tamque ad regem Francie devoluta, predicti decanus et Capitulum supplicarunt humiliter ut eosdem de dictis nemoribus gaudere libere et pacifice et absque gruagio, vel dangerio, et redibencia ac dominio quibuscumque, reclamandis a nobis in eisdem, sicut ante dictum ortum debatum antecessores ipsorum decani et Capituli, nomine dicte Carnotensis ecclesie, fecerant, permitteremus, impedimentumque per gentes predecessorum nostrorum in eisdem apportatum nemoribus totaliter amovere vellemus. Nos igitur per genitorum nostrorum qui, ob eximie devociocionis habundanciam quam ad sacrosanctas Dei ecclesias et ministros earum jugiter habuisse noscuntur, dona pergrandia et largas elemosinas ecclesiis ipsis tam liberaliter tamque magnifice sunt largiti, exemplis edocti, predictis decano et Capitulo ac eorumdem predicte ecclesie Carnotensi, que honore gloriosissime virginis Marie, domini nostri Ihesu Christi matris, est fundata, quicquid juris, proprietatis, dominii, gruagii, vel dangerii, aut alia racione quacumque, predecessores nostri, tempore orti debati, habebant vel habere poterant et debebant, et quod nos habemus et habere possumus, in nemoribus supradictis, de jure, aut de consuetudine, vel de facto, seu alias quoquo modo, ob nostre et pro genitorum nostrorum animarum remedium et salutem, una cum alta et bassa justicia, donamus, remittimus et in perpetuum quitamus, nichil in eisdem nemoribus, in toto vel in parte eorumdem, pro nobis, heredibus aut successoribus nostris, aliqualiter retinentes, impedimentum predictum totaliter amovendo. Quod ut firmum et stabile permaneat in futurum, presentibus litteris fecimus apponi sigillum. Actum Parisius, .

In cujus visionis testimonium, sigillum nostrum litteris presentibus duximus apponendum. Datum Parisius, . »


1 Voir vol. Ier, p. 74.

« Inventaire des biens, reliques et chappelle d'ung certain évesque de céans (Robert de Joigny), estant pour lors de son décès au revestiaire. »

  • A Original en parchemin scellé. Arch. dép. Eure-et-Loir, fonds du Chapitre, carton XI, 25.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« , presentibus domina comitissa de Aloconne1, domino Guillelmo de Leovilla, baillivo Andegavensi, et venerabilibus viris domino R[adulpho], subdecano ; G[aufrido], archidiacono Vindocinensi ; G[uillelmo] Trunci ; R[adulphus] de Brocia, archidiacono Vindocinensi ; A[rnaldo] de Cava ; E[gidio] de Cheseyo ; G[uillelmo] Rogeri ; Karolo Marguarite, et pluribus aliis, inventarium factum fuit de bonis defuncti domini R[oberti], quondam episcopi Carnotensis, in revestuario ecclesie Carnotensis, hora misse beate Marie Carnotensis.

Primo casulla, tunica et dalmatica, alba, amictum, cappa, colereta, poignez, stolla et manipullum, deaurata, forrata de cendello viridi.

Item casulla facta ad acutam, colereta et manipulum, stolla, de eadem armatura.

Item una magna cappa deaurata ad ymagines, forrata de saing, inde brodée.

Item casula, tunica et cetera, rubei, sine cappa.

Item casula, tunica et dalmatica, jaunes, de cendallo forrata, rubei coloris.

Item casula, tunica, dalmatica, alba, collereta, poignez, stolla et manipullum et cappa, dealbata, forrata de cendallo rubeo.

Item due cappe albe.

Item tunica et dalmatica, de tartaro, inde forrata de cendallo rubeo.

Item tunica, dalmatica dealbata, forrata de cendallo nigro.

Item due cappe operate ad moletas rubeas.

Item una casulla alba, et una alba et amictus pares.

Item ii lintheamina circa altare, deaurata et diaprez.

Item i lintheamen circa altare et capetellum, dealbata, bordata de échequetez.

Item unum lintheamem circa altare et capitellum, ad ymaginem de beata Maria.

Item ii lintheamina circa altare et unum capitellum, ad arbores et aves.

Item una magna manutergia circa altare, de serico, ad unum magnum orfrays.

Item una parva, ad unum parvum orfroys.

Item vi touailles de altari.

Item unes paires de chauces et de sotularibus, vermaux, à fleur-de-lis d'or.

Item une autres paire diaprez.

Item principium de quadam almucia de Lingonis.

Item una manutergia ad aves.

Item alba, rochetum et zona.

Item vii manutergie ad manus.

Item iitouailles sarazinaizes.

Item ii calices.

Item una alba, amictum, diaprez.

Item iii seurpeliz et unum rochetum déliez.

Item una coopertura Jude pro uno vessello de argento.

Item unum parvum librum pro revetir episcopum.

Item una casulla alba, forrata de tela Jude.

Item unum parvum corporaillier, in quo sunt plura corporalia.

Item vi paires de cirotecis, de quibus sunt uns amalliez.

Item unum altare benedictum, et una manutergia et unum peingne ad peingnendum episcopum.

Item una coopertura ad cruces.

Item unum rochetum pro capellanis, et iiii seurpeliz pro capellanis.

Item una careta argentea pro le bame, et una manutergia, de serico, operta de auro.

Item una parva crocea, le crocon de argento et baculi de brésil.

Item unum gradalle, et unum auriculare losengié de Francia et Anglia, à boutonz de argento circa auriculare.

Item ii pulvinaria de saing diaprez, et unum émoucheau de serico.

Item ii candellabra de cupreo, et II corporalia broudez, et plura corporalia intus.

Item una pax de argento amaillié.

Item ii paremenz de albis, deaurata nova.

Item una coopertura pro letrino, et unum scuvetum de argento, plenum sanctuariis.

Item unum fermail pro una cappa, de argento deaurato, ad petras et perlles.

Item ii camahuz pontificaus et i autre camahu blanc, en l'empreinte d'un cheval.

Item iiiéméraudes, et iisaphis, et irubi, une estoupade, lesquielx sunt en agniaus d'or.

Item una crux de argento, deaurata, cum pede.

Item una mitra alba ad ymagines, operata ad perlles.

Item unum pannum diapré et la bordeure losangiées.

Item unum parvum pannum de altare armayé.

Item ii buretes de argento, pro capella.

Item unum magnum vessellum de argento amaillié et deaurato, plenum de reliquiis.

Item unum parvum vecellum de argento in uno scrinio, pleno de reliquiis.

Item unum parvum vecellum de argento, in quo sunt de capillis beate Marie.

Item una naviculla de argento, et iencensier de argento.

Item ymago beate Marie de argento deaurato.

Item i magnum vessellum de argento deaurato, à ii angelotz et iiii clès, in quo sunt saintures.

Item una campana ad corpus Domini.

Item due palme de ultra marina.

Item unum ciphum murrenum, ad pedes de argento.

Item una paria de scutellis.

Item ii manutergia de serico, pro cooperando sanctuaria.

Item ii zone de serico, et una penna de serico, in qua est reliquia2. »


1 Mahaut, fille de Gui de Châtillon, comte de Saint-Paul, troisième femme de Charles de Valois, morte en 1358.

2 Il est curieux de rapprocher de cet Inventaire, celui fait au moment de la prise de possession de Jean de Frétigny, le 10 mars 1422 :

« Une mittre semée de menues perles de semence, garnie et bordée d'argent doré, et quatre grans fermaulx devant et derrière, et six aultres petits de chascun costé, garniz ladicte bordeure et fermaulx de plusieurs saphirs, émeraudes, grenaz et perles ; et sont les pendans de derrière garniz de menues perles et de quatre esmaulz de plitre, dont les deux d'em bas sont plus grans que ceulx d'en hault, bordés aux bous d'em bas de petites esmeraudes, grenaz et perles, doublée par dessus de vermoil veluau, semée de estoiles de brodeure d'or.

Item deux grans pontificaulx bordés de brodeure d'or à Agnus Dei, sur chacun desquieulx a ung fermail d'argent doré, garni au millieu d'un petit émail de plitre, quatre grenaz environ, et quatre crochets chacun de quatre petites perles.

Item ung anel pontifical d'argent doré, garni au millieu d'un doublet en façon de balay, quatre petiz verres bleus et menuz grenaz et perles environ.

Item une croce d'argent doré en quatre pièces, et y a ou millieu du croceron ung Couronnement de Nostre-Dame et ung évêque à genoulz devant, esmaillée en plusieurs lieux.

Item une mittre de satin blanc, broudée à ymages de broudeure d'or, eslevés à demy, c'est assavoir ung Couronnement Nostre-Dame par devant et une Annunciation Nostre-Dame par derrière, à ymages d'Apostres environ en la bordeure d'em bas, semée et guernie en plusieurs lieux de menues perles, à deux fretelles par en hault et deux verres bleus.

Item troiz mittres blanches, l'une de bogran, l'autre de fustaine et l'autre de satin blanc.

Item deux gans bordés d'orfrais d'or trait.

Item une père de sandalles, c'est assavoir chausses et soulers de drap de soye blanc, doublées de sandal vermoil.

Item une tunique et damatique de taffetas blanc, garniz de rubens d'or.

Item tunique et damatique de deux taffetas, l'un vermoil et l'autre sur le brun, garniz de rubens d'or d'un costé et d'aultre.

Item deux sandales de chausses et soulers de drap de soye vermoil, semez de soulaux et de trèfles de broudeure de soye vert.

Item ung pontifical commencent ou premier foillet en la Ve ligne Jacentem mundum.

Item ung petit livre couvert de rouge pour faire le saint Cresme, commencent en la VIIe ligne Omnia que necessaria sunt.

Item quatre quayers pour faire le cresme.

Item une mittre de drap de damas blanc, broudée de petiz orffrais d'or trait.

Item sandalles de chausses et soulers de velloux vermoil, broudée à tiges, où il a plusieurs fleurs blanches et asurées, et sont les soulers garniz de fermouers d'argent doré.

Item ung repositoire d'argent, en trois pièces rondes entretenans, avecques le fourreau ou estui de cuir garni d'argent pour mettre le saint cresme et aultres sainctes unctions.

Item une père de gans bordés de perles, à deux fermaulx de perles, aux armes de feu Pierre d'Orgemont.

Item un drap d'or vermeil pour parer une chaire de prélat, bordé tout autour de velours blanc et frange.

Item deux sandalles vermoilles de chausses et soulers, broudées de vignettes et de violetes.

Item ung livre où sont au commencement les bénédictions pontificales de toute l'année, ouquel est le canon, plusieurs préfaces, la réconciliation des pénitenciers, la messe du Jeudi-absolu et l'office du cresme et du Vendredi-saint, et plusieurs aultres choses ensemble ; commencent ledit livre en la Ve ligne du second foillet Dignetur civis regni.

Item ung petit livret rouge pour les pénitentiers le mercredi de la Cendre et le Jeudi-absolu. (Orig. en parch ; fonds du Chap. ; C. XI, 33.)

Compositio facta de hominibus ecclesie inter dominum comitem Blesensem et decanum et Capitulum Carnotense.

  • A Bibl. nat. de France, carton 28: Livre des Privilèges de l'église de Chartres, p. 232.
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Nous Guy de Chasteillon, cuens de Bloys, sires d'Avesnes et de Guyse, et nous doyan et Chapistre de l'église de Chartres, fesons savoir à tous que, comme débat ou descort feust ou peust estre entre nous conte de Bloys, d'une part, et nous deen et Chapistre devant diz, d'autre, sus ce que nous conte de Bloys disons et maintenons nous et nos devants contes de Bloys avoir esté et estre en possession et en seisine d'avoir la court, la cognoissance et la joustice en tous cas des hommes desdiz doyen, et Chapistre estaigiers en nostre contée, et laditte justice à nous appartenir de droit commun ; lesdiz doyen et Chapistre disanz au contraire : à la parfin, pour bien de pez, nous parties dessus dittes, sceue et enquise la verité sus les débaz et descors dessus diz, eue plaine délibéracion sus ce, avons fez les acorz et convenances qui ensigvent, c'est assavoir : que nous deen et Chapistre dessus diz voulons et accordons que Monseigneur le conte de Bloys devant dit, ses heirs, et ses successeurs, et ceuls qui de luy auront cause, aient héritablement à touzjours, come leur bon droit et leur chose, la court, la connoissance et la justice des hommes estagiers en la terre doudit conte, en toutes causes civilles et pécunières, tant en actions personelles come réelles, et toutes les choses qui en poient dépendre par usaige et coustume de pais ; aussi de nos diz hommes qui ne seront estagiers en la terre doudit conte, qui se sousmettront à la juridicion doudit conte et de ses successeurs ès causes civilles et peccunières dessus dittes. Et nous, conte de Bloys dessus dit voulons et acordons que lesdiz doyen et Chapistre aient héritablement à touzjours la juridicion et exécucion en touz cas criminels de leurs hommes dessus diz, soient estagiers en nostre dite terre ou non estagiers, laquelle juridicion et exécution lesdiz doyen et Chapistre exerciteront, feront et acompliront en leur terre et non en la nostre. Et nous doyen et Chapistre dessus diz volons et accordons que la prise de nos diz hommes en tous cas criminels, en présent meffet ou non, appartendra audit conte en sa terre, sauve que à nous doyen et Chapistre sera faite la délivrance de nos diz hommes pris pour le cas dessus dit par ledit conte de Bloys ou par ses genz pour en avoir la cognoissance, la pugnicion et l'exécution si comme dessus est dit ; et de nos diz hommes meffeteurs leurs biens meubles et héritaiges estans en la terre doudit conte de Bloys demourront et appartendront audit conte en cas de fourfaiture. Prometans nous parties dessus dites, en bonne foy, sus l'obligacion de nous et de nos biens, tenir et garder toutes les chouses dessus dictes et chascunes d'icelles sanz venir encontre. En tesmoing de laquelle chose, nous conte de Bloys, nous doyen et Chapistre dessus diz avons fet sceller ces présentes lettres de nos seaus, données l'. »

« Quedam consuetudines Ecclesie Carnotensis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 435 (ancienne cote : fonds du Chapitre, carton III, C, 1).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« Primo quantum ad Episcopum :

Episcopus non potest excomunicare canonicos clericos chori, familiares eorum seu commensales canonicorum, advocatos nec eorum familiam, nec homines ecclesie nec morantes in Claustro.

Item vero de decano et subdecano ; item archidiaconis.

Item Episcopus confert dignitates et prebendas ecclesie, decanatu excepto, et debet prebendas conferre presens in capitulo1 et presentim, nisi sit extra diocesim pro negotiis ecclesie aut infirmitate sui corporis impeditus ; tenetur tamen Episcopus canonizandum die precedenti presentare seu nominare quatuor personis et in villa pernoctare ; et si propter infirmitatem vel aliam causam legitimam non venerit, committat aliquibus canonicis et non aliis nisi canonicis qui canonizandum presentent quatuor personis die precedenti in domibus suis vel in Ecclesia. Capitulum vero potest dispensare super hoc et gratiam facere ubi et quando voluerit.

Item de collatione dignitatum facienda in capitulo per Episcopum semper fuit observata ista consuetudo usque ad tempora domini R[oberti] de Joigniaco2.

Item Episcopus potest habere sex canonicos qui suis insistendo obsequiis possunt lucrari fructus................

Memoria de obtinentibus dignitates.

Item Episcopus potest dispensare de duobus mensibus.

Item Episcopus non potest nec debet dare prebendas in ecclesia donec numerus xiiicim canonicorum sacerdotum compleatur..... et abbate Sancti-Johannis minime computatis.

Item Episcopus non potest nec debet denegare licentiam de non residendo in ecclesia alicui beneficiato in sua diocesi residenti obsequiis Capituli vel singulorum canonicorum ; et idem est de canonico in prebenda alterius canonici de familiari suo obtinenti beneficium.

Memoria de pluribus aliis consuetudinibus tangentibus Episcopum, scriptis et allegatis in curia Romana, ratione litis inter dominum R[obertum] Episcopum et decanum et Capitulum.

Item decanus et subdecanus non possunt aliquid saisire seu justiciare in domibus advoatorum, vel in ipsos advoatos aliquam jurisdictionem exercere3.

Item canonicus, facta prima residentia, potest lucrari fructus suos, morando in curia Romana, in peregrinatione vel in scolis, et etiam in villa ubi sunt Predicatores vel aliter Minores et alii Mandicantes studium tenentes, licet non sit civitas vel studium generale.

Item nullus canonicus potest facere stagium suum ubi benefitiatus existit licet sit studium generale, et etiam supposito quod ad ecclesiam illa.....

Item canonicus, facta prima residentia, si post aliqua tempora fuerit foraneus, oportet quod iterato redeat ad Ecclesiam facturus residentiam personalem antequam grossos fructus recipiat.

Item canonicus, facta prima residentia, licet non percipiat grossos fructus, capit in emolumento jurisdictionis et in foranitatibus et inter canonicos distributiones, et etiam habet vocem in collatione Ecclesiarum.

Item canonicus reputatur foraneus qui procuratorem in Capitulo non habet.

Item nullus canonicus percipit Lampredam4 nisi sit presens in capitulo Purificationis et suum primum perfecerit stagium.

Item nullus canonicus tenet juridictionem nisi sit presens.

Item foranei et existentes extra regnum, licet percipiant grossos fructus, non percipiunt in jurisdictione, nec habent vocem in collatione beneficiorum.

Item pertinet ad Capitulum omnimoda jurisdictio advoatorum, clericorum chori et familiarium eorum et commorantium in Claustro.

Item quilibet canonicus habet jurisdictionem familie sue, cujuscumque status sit, et commensalium suorum sine fraude.

Item capicerius habet jurisdictionem omnimodam matriculariorum tam clericorum quam laicorum, excepto quod si delinquant in ecclesia ratione officii sui Capitulum punit eos.

Item capicerius habet jurisdictionem seu custodiam Ecclesie.

Item decanus jurisdictionem et custodiam Claustri a pulsatione prime misse usque post pulsationem ignitegii ; Capitulum vero ab illa hora usque ad aliam.

Item capicerius presentat subdecano ad omnia altaria ecclesie, exceptis altaribus Sancte Anne, Sanctorum Egidii et Luppi ante tabulam, Sancti Juliani et Sancti Gatiani, quorum collatio ad Capitulum pertinet, et excepto altari Sancti Johannis ante fontes, cujus collatio pertinet ad decanum5.

Memoria de questione seu discordia inter Capitulum et capicerium super collatione altarium scilicet Virginum et Angelorum.

Item subdecanus confert altaria ad presentationem capicerii, et tanquam archidiaconus dispensat de non residendo ubi et quando expedit faciendum, exceptis altaribus Capitulo pertinentibus.

Item capicerius confert sex clericis deservientibus ad altare matricularias, et tenentur illi ad dyaconatus ordinem promoveri.

Item confert quatuor matricularias pro duobus laicis in revestuario, et pro duobus aliis qui servare tenentur et ecclesiam custodire, excomunitos foras ejicere et malefactores capere et truannos expellere sicut decet.

Item notandum est quod ad Capitulum pertinet dispensare de non residendo matriculariis clericis, et non capicerio.

Item ad universitatem Capituli solummodo pertinet extra ecclesiam collationes duarum capellaniarum Sancti Nicolai et Sancti Saturnini, verum prebendarii presentant in capitulo ad ecclesias vacantes in prebendis suis, et Capitulum confert per inclinationem ante et retro, ut est hactenus....

Item, sede vacante Episcopatus dignitatis, dignitates et prebende vacantes debent conferri alternatim, una per Regem, et alia debet futuro Episcopo reservari : istud vero fuit declaratum, de dignitatibus per regem Ludovicum in persona Radulphi de Medonta, capicerii, et de prebendis per regem Philippum in persona Ludovici de Meleduno.

Item de consuetudine Ecclesie debet dari copia processuum et expensarum illius qui..... prebendam vel dignitatem in Ecclesia Carnotensi.

Item nullus adversarius ecclesie debet recipi in canonicum hujus ecclesie et in fratrem...................

Item consuetudo est quod homines ecclesie non possunt excommunicari per officiales archidiaconorum, sed quilibet debet remitti in capitulo coram archidiacono in sua jurisdictione morantium vel coram ejus vicario vel coram alio a capitulo deputato, verumptamen emolumentum tam sigilli quam emendarum ad archidiaconum pertinebit.

Item si aliquis sive laicus sive clericus citetur coram aliquo archidiacono in capitulo de consuetudine... potest delegare unum canonicum loco illius si sit absens archidiaconus qui causam decidet in capitulo. Ista vero consuetudo per Capitulum...................

Item de consuetudine canonicus substitui ab alio potest. »


1 Voir vol. Ier, p. 63, note 2.
2 Ibid., p. 26, note 2.
3 Voir vol. I, p. 189, note 1.
4 Ibid., p. 258, note 3.
5 Voir nº XCVII, vol. Ier, p. 205.

« Littera empcionis terre de Drocis, facte per Capitulum a domino Henrico, comite Vaudemontis, et a domina Maria de Lusambourc, ejus uxore, precio Vm et C florenorum, que terra movet de hereditate dicte domine et valet circa IIIc libras parisienses redditus, admortizati per Regem, et pertinet ad anniversarium Cardinalis de Mota et quedam alia. De qua empcione fuit facta littera dupplicata, sub sigillo Castelleti Parisiensis. »

  • A Original en parchemin scellé en cire brune sur double cordon de soie verte. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 1072 (ancienne cote : carton XXXII, A, 8).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« A tous ceuls qui ces lettres verront, Jehan Bernier, chevalier le Roy nostre sire et garde de la Prévosté de Paris, salut : Savoir faisons que, en la présence de Pierre le Bègue et de Jehan le Bègue, clers, notaires jurez du Roy nostre sire, establis de par ycelluy seigneur ou Chastellet de Paris, furent personnelment establis hault, noble et puissant homme Monseigneur Henry, conte de Vaudemont, seigneur de Joinville et de Houdam, noble homme Monseigneur Jehan de Joinville, chevalier, seigneur de Doulevans, et messire Rogier de Loncjumel, prestre, procureurs lesdiz messire Jehan et messire Rogier de haulte, noble et puissante dame Madame Marie de Lucembourc, conteesse de Vaudemont, dame de Joinville et de Houdam, femme dudit Monsieur le conte, establis lesdiz procureurs par lectres de procuration seellées, si comme il apparoit, des seaulx desdis conte et conteesse, approuvées souz le seel de la prévosté d'Andelo1, affermèrent en bonne vérité lesdis conte et procureurs de ladicte conteesse, par devant lesdits notaires jurez, comme en nostre présence, que yceuls conte et conteesse avoient, tenoient et possédoient, paisiblement et sans aucun empeschement, du propre héritaige de ladicte conteesse, les héritaiges, possessions, rentes et revenues cy-dessouz déclairiez, estans et assis en la ville de Dreux, ou terrouer, finage et parties d'environ : c'est assavoir en ladicte ville de Dreux une Boucherie ; et est assavoir que nul ne peut vendre chair en ladicte ville et banlieue de Dreux, si ce n'est en ladicte boucherie, qui ne soit acquise ausdis conte et conteesse2. Item les menues coustumes tant de buefs, pors, moutons, veaulx, lars, suif, chandelle de suif ; et est assavoir que se aucun chandelier va criant, vendant chandelle de suif parmi la ville, et les gens desdits conte et conteesse le treuvent vendant, s'il n'a congié ou est assensé accoustumé, il pert toute la chandelle qu'il porte et est acquise ausdis conte et conteesse. Item chascun an, , sur la prévosté de Dreux, vint et deux livres quatorze souls. Item hors des murs de ladicte ville trois places où il avoit moulins foulerez où les ouvriers du mestier et autres estoient banniers. Item en ladicte ville une autre maison appelée la maison de Flandre. Item ou vignon de Dreux, c'est assavoir à la Faloise, à Saint-Liénard, au chemin Chartrain et à Verneuiel trois arpents et un quartier de vigne. Item en ladicte ville environ douze souls de menus cens portans los et ventes. Item entre Cherizi et Dreux vint et deux arpents de prez ou environ. Item au bois du Garson et de Corvées environ trois cens arpens de bois. Item en tous yceuls boys et en plusieurs autres lieux environ, et mesmement en quarante deux arpens de boys du Chappitre de Dreux, la garenne de toutes bestes à pié pelu et à pié fourchié. Item en ladicte ville ban deux mois l'an, c'est assavoir le ban du et le ban du , de tous les vins vendus en taverne en ladicte ville et banlieue3, et doit le doublier quatre souls parisis et le quaier huit souls parisis : sur lequel ban le seigneur de Moronval et la dame de Lainville prennent chascun an quarante quatre livres de rente, se tant est vendu, et se plus estoit vendu il est ausdis conte et conteesse, et en sont leurs hommes de foy et doivent chascun an uns esperons dorez le jeudi benoit, et se ledit ban n'estoit vendu quarante quatre livres, il ne peuvent demander que au pris de ce qu'il sera vendu ou que il vaudra. Et toute la justice et seignourie haulte, moyenne et basse que lesdis conte et conteesse ont en toute la terre dessus dicte4 et ésdis quarante et deux arpens de bois du Chappitre de Dreux. Toutes lesquelles choses furent mouvans et tenues du Roy notre sire, en fié, à une seule foy et un seul hommage, à cause du chastel et chastellenie de Gisors ; et estoient de nouvel amorties du Roy nostre sire, par ses lettres scellées de cire vert, si comme lesdits conte et procureurs de ladicte conteesse disoient apparoir par lesdictes lettres du Roy nostre sire dudit amortissement. Affermèrent encores, en bonne vérité, et recognurent les dessus nommez conte et procureurs de ladicte conteesse, de leurs bonnes volontez, sans aucune contrainte, que pour le prouffit d'iceuls conte et conteesse faire et leur grand dommage eschever, mesmement pour eux acquittier de plusieurs sommes de deniers qu'ils povoient devoir, avoient vendu, conjoinctement ensemble et chascun pour le tout és noms dessus dis, quittié, cessé, transporté et délessé, et encores, par devant lesdis notaires jurez comme par devant nous, vendirent, octroièrent, quictèrent, cessèrent, transportèrent et délessèrent, en nom de pure et perpétuel vente à tousjours, sans espérance de jamais rapeler et aler encontre, tous les héritages, cens, rentes, prez, boys, vignes, maisons, ban, justice, seigneurie, arrière-fié, avec les senefais desdis boys et autres prouffits, yssues, émolumens et revenues quelconques, appartenans ausdis conte et conteesse, pour raison et à cause des héritages, possessions, rentes et revenues et les appartenances, ainsi amorties comme dict est, à honorables et discrètes personnes les Doyen et Chappitre de l'église Notre-Dame de Chartres, pour euls et leurs successeurs, avecques tous les droits de saisine, propriété, possession et seigneurie, foy, hommages et toutes actions réelles, personnelles, mixtes, directes, teues, expresses et toutes autres que yceuls conte et conteesse avoient et peussent avoir, demander et réclamer, comment que ce fust, ésdis héritaiges, possessions, revenues et autres choses vendues, comme dit est, et envers quelconques personnes et biens, pour cause de ce, sans aucune chose retenir ne excepter en. Ceste vente faite parmi le pris et somme de cinq mil et cent florins d'or de Florence, de bon or et de bon pois, que lesdis Monseigneur le conte et procureurs de ladicte conteesse en avoient eu et receu desdiz Doyen et Chapitre, bien comptez, nombrez et pesez, si comme ils le confessèrent, dont ils se tindrent pour bien paiez..............

En tesmoing de ce, nous, à la relacion desdis notaires jurez, ausquels nous adjoustons foy plenière en ce cas et en greigneurs, avons mis à ces lettres, doublées de l'accord desdis vendeurs, le seel de la Prévosté de Paris, qui furent faites, passées et accordées le 5. »


1 Par ces lettres de procuration, datées de Joinville-sur-Marne le 18 janvier 1361/2, Henri, comte de Vaudemont, et Marie de Luxembourg, sa femme, estant tenuz et obligiez en certaines et grosses sommes de deniers envers plusieurs personnes, desquelles sommes paier ad présent ne sont pas bien aisiez ne pourveuz pour cause de la prinse de la ville et forteresse de Joinville qu'il a convenu raençonner après ce que les ennemis du roiaume de France eurent ladicte ville et forteresse pillée et robée et tout le pays d'environ, donnent pouvoir spécial à Jean de Joinville, seigneur de Doulevans, leur cousin, et à Roger de Lonjumeau, leur chapelain, de engaigier jusques à certain temps le chastel et chastellenie de Houdam, mouvant en fié du conte de Montfort, et aussi tout ce qu'ils peuent avoir à Dreux et ou finage, tenu en flé du Roy nostre sire à cause de son chastel et chastellenie de Gisors, avecques toutes les terres, prez, bois, forez, cens, rentes, justice, seigneurie, nobleesse, fiez, arrière-fiez, et généralment tout ce qu'ils ont et peuent avoir ésdiz lieux et és appartenances d'iceulx.
2 Le Chapitre obtint de nombreux arrêts confirmatifs de ce droit. Nous citerons, entre autres, des lettres royaux du 3 mai 1473, adressantes au bailli de Chartres, pour informer contre Robin Foubert qui avait été saisi vendant chair dans la ville de Dreux hors la Boucherie par les officiers de la justice de ladite Boucherie, — et une sentence des Requêtes du palais du 19 décembre 1549 contre un nommé Jean Charon et autres, demeurants à Dreux, par laquelle la chair qu'ils ont vendue, depuis trois ans depuis que le procès a commencé, dans la ville et banlieue de Dreux hors de la Boucherie, est acquise et confisquée au profit du Chapitre, ou sa juste valeur, avec défense de récidiver sur pareille peine et amende arbitraire.
3 Parmi les nombreux arrêts dont les copies existent aux Archives d'Eure-et-Loir et qui confirmèrent ce droit de ban au Chapitre, nous citerons seulement une Sentence du bailli de Chartres, du 6 juillet 1480, contre les Maire, pairs et commune de Dreux, condamnés à payer au Chapitre 3 sols tournois par queue de vin vendue en détail en la ville et banlieue, pour droit de ban qu'ils reconnaissent appartenir audit Chapitre de Chartres. (Orig. en parch. ; Arch. dep. d'Eure-et-Loir, C. XXXII, A, 15.)

4 Il existe de nombreux actes qui prouvent la haute-justice du Chapitre en la Boucherie de Dreux. Nous citerons les suivants :

Lettres du roi Charles V du 15 décembre 1378, en forme de maintenue, obtenues par le Chapitre contre le bailli de Dreux, qui avait fait emprisonner un sergent dudit Chapitre faisant cri public en sa Boucherie de Dreux, auquel bailli il est enjoint de faire jouir ledit Chapitre du droit de faire cri public en sadite Boucherie, où, comme seigneur en partie de la ville de Dreux, il a toute justice haute, moyenne et basse.

Lettres-royaux du 23 juillet 1517, obtenues par le Chapitre contre Guillaume Delamare, sergent ordinaire du bailliage de Dreux, qui avait enfoncé les portes de la prison et lieu seigneurial de la Boucherie de Dreux et avait mis dehors Jean Barbereau qui y était détenu prisonnier.

Ordonnance de police du bailli de la Boucherie de Dreux, du 18 janvier 1681, par laquelle, pour empêcher les rôdeurs de nuit et vagabonds qui se retirent dans ladite Boucherie et y attaquent les passants, il est statué que les portes en seront fermées depuis la Saint-Remy jusqu'à Pâques à six heures du soir et ouvertes à six heures du matin, et depuis Pâques jusqu'à la Saint-Rémy fermées à neuf heures du soir et ouvertes à cinq heures du matin.

Plantation d'un poteau de justice, aux armes du Chapitre, devant la grande porte de la Boucherie de Dreux, le 21 mai 1728. (Arch. dep. d'Eure-et-Loir ; C. XXXII, A, 11, 18, 23 et 35.)

5 A cette charte en sont jointes plusieurs autres :

Du 12 mars 1361 (1362, n. st.), Lettres de mandements du roi Jean, données au Bois de Vincennes, pour mettre le Chapitre en possession de tout ce que lui avait vendu Henri, comte de Vaudemont, à Dreux et aux environs.

Du 18 mars 1361 (1362, n. st.), Ratification de la vente par Marie de Luxembourg.

Du 25 février 1362 (1363, n. st.), Amortissement du roi Jean, donné à Saint-Denis-en-France, de tout ce que le Chapitre avait acquis à Dreux sur Henri, comte de Vaudemont.

« Testamentum domini Johannis Fabri, quondam episcopi Carnotensis. »

  • A Original en parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, G 2 (aAncienne cote : fonds du Chapitre, carton XI, 54).
  • a Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, éd. Eugène de Lépinois et Lucien Merlet, Chartres, 1862.
D'après a.

« In nomine Domini, amen. Noverint universi et singuli, presentes pariter et futuri, quod, , indictione tercia decima, et die lune decima mensis januarii,... reverendus in Christo pater et dominus dominus Johannes Faber, permissione divina, Carnotensis episcopus, suam ultimam voluntatem fecit, condidit et ordinavit in hunc modum :

In nomine Domini, amen. Quoniam propter delictum primi parentis humani generis successio est mortalis et transitoria ad heredes plerumque non cogitantes diem extremum sibi necessario venturum morte temporali, mundanali prosperitate falluntur qui dum plus credunt vivere in hujusmodi fallacibus deliciis repentino mortis eventu de medio subtrahuntur. Quod cogitantes videntesque et sapientes,..... ego Johannes Fabri, quondam monachus professus monasterii Sancti-Vedasti Attrebatensis, ordinis Sancti Benedicti, nunc, divina permittente gratia, Carnotensis episcopus,..... de bonis meis mobilibus sic volo et ordino. Primo quod omnes libri qui pro tempore obitus mei penes me quocumque loco reperientur monasterio predicto Sancti-Vedasti tradantur, de quorum proprietate est pars major et alteram partem eis dono ; a qua donatione excipio missale, breviaria et pontificalia que sunt ad usus Carnotenses, quos libros volo fore successoris mei episcopi Carnotensis. Mitram gemmatam, per Regem Ludovicum, tunc ducem Andegavensem, michi donatam ; mitram brodatam, titulo reparacionum per Johannem de Podio, michi traditam ; baculum pastoralem, gallice dictum croce, per me emptum, do et lego episcopatui Carnotensi, ut successor meus, quicumque fuerit, suo tempore pociatur illis, suis successoribus relicturus1. Idem volo fieri de tunicis et dalmaticis, sirotecis et sandaliis. Anulum meum pontificalem cum lapide saphiro, quem fieri feci, do et lego monasterio Sancti-Vedasti predicto, ad opus abbatis qui pro tempore fuerit et suorum successorum, una cum anulo rubino sive balay qui reperietur inter alios anulos meos........... Acta fuerunt hec Avinione, in hostellaria Cervelherie, in carreria dicta de la Bouquerie...... 2. »