Traduction exécutée avant 1466, probablement vers le milieu du XVe siècle d’après sa langue. Elle a été attribuée à Guillaume Rippe, copiste et possesseur du seul manuscrit
conservé. Malgré quelques erreurs, le texte français est à la fois fidèle au latin et
vivant.
Bibliographie:
H. W. Lawton, Térence en France au XVIe
siècle, Paris, 1926, p. 350-425, part. 391-425
H. Bardon, « La première traduction de Térence en français », dans
Rivista di cultura classica e medioevale, t. 17, 1975, p.
233-247
P. Chavy, Traducteurs d’autrefois : Moyen Age et Renaissance,
dictionnaire des traducteurs et de la littérature traduite en ancien et moyen
français 842-1600, Paris-Genève, 1988, T031
Dizain placé à la fin du livre, f. 389Le Grant Therence en françoys tant en rime que en
prose, Paris, Guillaume de Bossozel pour
Guillaume Le Bret, 1539Ne craignez point a achapter ce livre Car maintz propos decens y
trouverez Les motz dorez pesez a juste livre Sentencieux que
chascun peut ensuivre La sont cachez comme bien prouverez Certes je
sçay que joyeulx en serez Beau passe temps vous sera en tous lieux
A juste pris doncques l’achapterez Le livre plus que l’argent priserez
Romans n’avez qui vous apprennent mieulx. Incipitle manuscrit et l’édition d’Antoine VérardLes titres français donnés à la suite des titres latins sont tirés de l’édition
Vérard. Les titres donnés par le manuscrit apparaissent à la suite de
l’argument.ParisBibl. nat. de Fr.nouv. acq. fr. 4804
A. Andria (And.) : la fable de André
Argument Inc. ms f. 1L’argument de la fable d’André |
Pamphile filz de Symo s’enamoura de Glicerium une jeune fille laquelle
estoit venue du lignage d’André et l’avoit recueillie une femme de fol
gouvernement nommee Crisis...
Second argument ajouté par l’imprimé Inc. impr. f. 5La fable de André | Pamphile qui
vault autant a dire que tout amoureux fut ung beau jeune filz tant que
pour sa beaulté ainsi que tesmoigne Quintilien ung paintre souverain
fist plusieurs ymages d’amours...
Prologue de Térence Inc. ms f. 1 ; impr. f. 3Cy commence le prologue de la
fable | Quant Therence nostre poëte appliqua premierement son
entendement a escrire il cuidoit tant seulement mectre son entente en
ce que les fables qu’il avoit faictes pleussent au peuple...
Texte Inc. ms f. 1v ; impr. f. 6Cy commence la comedie et
parle Symo le vieillart a Sosya son serviteur | Vous qui estes
leans dedans ostez cela alez hors. Sosya soyes present je vueil ung
pou parler a toy. Expl. ms f. 20v ; impr. f. 77...n’atens pas qu’ilz
yssent elle sera leans espousee. Tout le demourant se parfera leans
Resjouyssés vous faites bonne chiere.
B. Eunuchus (Eun.) : De l'eunuch
1er argument uniquement dans l’imprimé Inc. impr. f. 79Au commencement de ceste comedie
appellee L’eunuch Therence nostre acteur pour mieulx entendre la
substance d’icelle a voulu mectre par une maniere de preambule deus
argumens...impr. f. 79Le premier argument | A Rhodes
estoit une femme meretrice nommee Thaÿs laquelle avoit encores sa mere
qui riche estoit Advint que par nauffrage fut portee de Athenes une
jeune pucelle a Rhodes...
2e argument dans l’imprimé ; seul argument dans le
manuscrit Inc. ms f. 21 ; impr. f. 79vL’argument de la fable qui
se intitule De l’eunuch | Une fole femme nommee Thaïs ferma son
huis a ung jeune homme adolescent nommé Phedria lequel amoit icelle
Thaïs...
Prologue de Térence Inc. ms f. 21 ; impr. f. 80Le prologue | Si aucun
est qui s’estudie a plaire a plusieurs bons et ne blesser nulz nostre
poëte confesse son nom et sa renommee estre telz car jamais ne parle
en mal d’aucun...
Texte Inc. ms f. 22 ; impr. f. 81Phedria adolescent et
Parmeno son serviteur | Phedria soy complaignant a son serviteur
Parmeno de Thaïs qui l’avoit exclus et plusieurs foiz avoit trouvé
visage de boys... Expl. ms f. 43v ; impr. f. 153vPhedria Nous n’avons
riens laissié Gnato Alez la ensemble Et alors le recitateur de ceste
fable nommé Caliopus donne congié au peuple romain disant ainsi Soyez
joyeux etc. | Explicit L’eunuque.
C. H(e)autontimoroumenos (Haut.) : De Heautontimorumenos
Argument Inc. ms f. 44 ; impr. f. 156vL’argument de la comedie
tierce nommee Heautontymorumenos | Menedemus ung vieillart rude et
rebelle par sa rudesse et les durs termes qu’il tenoit a Clinia son
filz qui estoit amoureux...
Prologue de Térence Inc. ms f. 44 ; impr. f. 156vLa prologue en
Heautontimorimenos | Affin que aucun de vous ne se donne merveille
pour quoy nostre poëte a baillié les parties ou choses que deveroient
faire les jeunes a moy qui suis vieil...
Texte Inc. ms f. 45 ; impr. f. 157vCremes Menedemus deux
vieillars et parle Cremes a son voisin Menedemus en ceste maniere
| Mon voisin et ami la congnoissance qui est maintenant grande
entre toy et moy... Expl. ms f. 69v ; impr. f. 228vClitipho Je te prie que
tu pardonnes a Sirus toutes les choses qu’il a faictes pour moy et a
ma cause Cremes Soit fait Je lui pardonne Soiez saufz et vous
esjoissez je Caliopius l’ay recitee | Explicit
Heautontimorumenos.
D. Adelphoe (Ad.) : De Adelphos
Argument Inc. ms f. 70 ; impr. f. 230vCy commence l’argument de
la fable de Adelphos qui vault autant a dire comme la fable des freres
| Ung vieillart nommé Demea avoit deux enfans beaulx adolescens
l’ung nommé Eschin et l’autre Thesipho...
Prologue de Térence Inc. ms f. 70 ; impr. f. 231Le prologue recité par
Caliopius | Aprés que nostre poëte Therence apperceut et congneut
ses escriptz et fables estre regardez et gardez par ses
adversaires...
Indications scéniques Inc. ms f. 70v ; impr. f. 231Micio vieillart | Est
a presupposer que ceste presente comedie ainsi que les autres
precedentes est divisee en cinq actions dont la premiere est divisee
en deux scenes...
Texte Inc. ms f. 71 ; impr. f. 231vMicio | Storax n’est
point aujourd’uy retourné mon filz Eschin ne aucuns des serviteurs qui
estoyent alez a l’encontre de lui... Expl. ms f. 92 ; impr. f. 288vDemea Je le laisse et
seuffre qu’il ait sa chamberiere et qu’il y face sa fin Eschin C’est
bien dit Or vous esjoyssez Je Caliopius ay receuse [sic ;
var. recité dans impr.] ceste fable
| Explicit Adelphos.
E. Hecyra (Hec.) : De Ecyre
1er argument uniquement dans le manuscrit Inc. ms f. 92vCy commance l’argument principal en la
fable nommee Eschira | Ung adolescent nommé Pamphile qui estoit
tenu de l’amour d’une jeune fille nommee Bachis ainsi que de
nuit...
2e argument dans le manuscrit et dans l’imprimé Inc. ms f. 93 ; impr. f. 346Argument principal et plus
brief | Pamphile print a femme une jeune fille nommee Philomena de
laquelle et dont il ne lui souvenoit avoit autresfois corrompue la
virginité...
Prologue de Térence Inc. ms f. 93 ; impr. f. 346Cy commence le prologue en
la comedie nommee Eschira | Ceste fable est nommee Heschira
laquelle quant elle fut nouvellement faicte survint nouvelle turbacion
et calamité...
Indications scéniques Inc. ms f. 94 ; impr. f. 347vHeschira | En ceste
premiere action de la comedie nommee Eschira sont introduictes deux
femmes l’une ribaulde nommee Philotium...
Texte Inc. ms f. 94 ; impr. f. 348Par ma foy Sira tu
trouveras maintenant bien pou d’amans qui soyent loyaulx aux foles
femmes... Expl. ms f. 111v ; impr. f. 383vParmeno Je voys
certainement j’ay aujourd’ui plus fait de bien sans penser que je
n’avoye jamais fait a mon sceu avant ce jour Calliopus O vous peuple
romain valez et vous resjoissez Je Caliopius ay recité ceste fable
| Explicit Heschira.
F. Phormio (Phorm.) : De Phormio
1er argument dans le manuscrit et l’imprimé Inc. ms f. 112 ; impr. f. 290vL’argument de la VIme
fable de Therence nommee Phormio | En la cité d’Athenes avoit deux
freres l’un riche nommé Demipho et l’autre trespovre nommé
Cremes...
2e argument dans le manuscrit Inc. ms f. 112vArgument en Phormio plus brief |
Demipho frere de Cremes estoit alé en voyage et avoit laissié son filz
Antipho a Athenes...
Prologue de Térence Inc. ms f. 112v ; impr. f. 291S’ensuit le prologue
| Prohemium in Phormione | Puis que ainsi est que l’ancien
poëte c’est assavoir Leum ne peut retraire ne oster nostre poëte
Therence de son estude...
Indications scéniques Inc. ms f. 113 ; impr. f. 291vDavus nummularius Geta
servus | Amicus meus summus etc. En ceste premiere scene de la
comedie ou fable de Therence nommee Phormio sont introduiz Davus
monnoyeur et Geta...
Texte Inc. ms f. 113v ; impr. f. 292Davus a par soy |
Mon souverain ami et populaire Geta vint hier a moy Il avoit encores
chiés moy de la fin de son compte ung pou de deniers... Expl. ms f. 136v ; impr. f. 344Phormio Je feray qu’il
sera presentement ycy Vous valez et vous esjoyssez Je Caliopius ay
recité ceste comedie.
Manuscrit
Paris, Bibl. nat. de Fr., nouv. acq. fr. 4804
; ,
.traduction en prose des Comediae de Térence [titre :
Explicit Therence en françois f.
136v] ; pièce satirique latine dirigée contre Philippe le Bel (52
vers), ajoutée au XVe s. f. 137r-v
(inc. Flebilis anxia plangito Francia gaudia
dele | Pectoris clausam promere, causam quero
querele... ; expl. ...sed servando gregem,
legem, regum quoque regem | Tu coleres et diligeres magis
Ecclesie res | Et regeres te per proceres semper
remaneres ; éd. d’après un autre ms par H. Bordier sous le
titre « De moribus et vita Philippi regis Francise », dans
Bulletin de la Société de l’Histoire de France, 2e
sem., t. 1, 1857-1858, p. 197).137 f. papier [pas de filigranes]
Scription
Copié par Guillaume Rippe
( « Explicit Therence en françois au Mans le XXVIIIme jour de
may l’an mil CCCC soixante six par les mains de maistre
Guillaume Rippe, notaire et secretaire du roy nostre sire,
auquel il appartient. [Signé] G. Rippe » f.
136v)
Histoire du manuscrit
Imprimés
Imprimés
imprime1_comediae
Therence en françois, prose et rime, avecques le
latin, Paris, Antoine Vérard, [vers 1500], 2°,
ill., 385 f. L'Argument de la fable de André est précédé de
Therentii Epitaphium (f. iii) ; Heschira et
Phormio sont intervertis par rapport au msExemplaire
consulté : Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g. Yc 214. D’après Van Praet,
l’exemplaire Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. Vélins 565 pourrait être
l’exemplaire offert à Louis XII, car figures, initiales et marques
typographiques sont entièrement peintes en or et en couleur
Bibliographie:
J.-B.-B. Van Praet, Catalogue des livres imprimés sur
vélin de la Bibliothèque du roi, Paris, 1822-1828, t.
IV, p. 96, n°121
J. MacFarlane, Antoine Vérard, Londres, 1900,
n°152
D. Coq, Catalogue des incunables imprimés en
français
French Vernacular Books, Leiden-Boston, 2007, n°
49057
imprime2_comediae
Le Grant Therence en françoys tant en rime que en
prose, nouvellement imprimé à Paris. | Marc Therence Varro livre
tresplaisant et joyeulx, contenant diverses sentences, des facessies et
jeux qui jadis estaient jouez a Romme, qu’on appelloit les comedies
auquel livre vous apprendrez maintes choses subtiles et bons enseignemens
pour l’introduction de tous de quelque estat qu’ilz soient,
Paris, Guillaume de Bossozel pour
Guillaume Le Bret (Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés.
g Yc 146), Guillaume de Bossozel (Paris, Bibl. nat.
de Fr., Rés. g Yc 215 et 216), marque de Thielman Kerver sur la page de
titre (Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g Yc 1059), 1539, ill. (les figures
sont celles du Térence de Trechsel, Lyon, 1493, flanquées de petites
gravures), 2°, 389 f. (pour 387 f.) à 2 colonnes (la foliotation passe du f.
vi au f. ix sans lacune apparente). La traduction française est en général
textuellement reproduite jusque dans les particularités graphiques.
Introduction de la distinction des vers dans le texte latin. En tête de
chaque comédie, introduction de didascalies en latin présentant les
personnages (« Fabulae interlocutores ») ; l’argument de chaque comédie,
anonyme dans l’éd. précédente, a été intitulé, en tête du latin de « C.
Sulpici Apollinaris Periocha. »Exemplaires consultés : Paris, Bibl.
nat. de Fr., Rés. g Yc 146 ; Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g Yc 215 et
216 ; Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g Yc 1059
Bibliographie:
P. Renouard, Inventaire chronologique des éditions
parisiennes du XVIe siècle. t. V,
1536-1540, Paris, 2004, n°1504
French Vernacular Books, Leiden-Boston, 2007, n°
49058 [chez Jean Petit], n° 49059 [Guillaume de Bossozel], n° 49060
[Guillaume de Bossozel pour Guillaume Le Bret], n° 49061 [Thielman
Kerver], n° 49062 [Yolande Bonhomme]
Traduction en vers attribuée à Gilles
Sibille
Traduction en vers attribuée à Gilles
Sibille (première moitié du XVe siècle)
Traduction en vers exécutée dans les dernières années du XVe siècle, probablement par Gilles
Sibille. Cette traduction, qui s’éloigne très souvent et délibérément
du texte, est versifiée à la manière des mystères. L’Andrienne est
hétérométrique, les autres comédies sont en octosyllabes.
Bibliographie:
H. W. Lawton, Térence en France au XVIe
siècle, Paris, 1926, p. 350-425, part. 391-425
L. Evdokimova, « La traduction en vers des comédies de Térence dans l’édition
d’Antoine Vérard : le choix du style et du destinataire », dans M. Colombo Timelli
et C. Galderisi (éd.), Pour acquerir honneur et pris : Mélanges de moyen
français offerts à Giuseppe Di Stefano, Montréal, 2004, p.
111-121
P. Chavy, Traducteurs d’autrefois : Moyen Age et Renaissance,
dictionnaire des traducteurs et de la littérature traduite en ancien et moyen
français 842-1600, Paris-Genève, 1988, T032
PrologueAntoine Vérard, Paris, vers 1500Le prologue du translateur.En protestant que la translation De ce lyvre remply de comedies Ne
donnera aucune occasion [f. 2v] A ses lecteurs de faire
abusion, Ne aucuns ditz dont viennent villennies, Aprés plusieurs
petites fantasies, Selon mon sens peu porveu de science A translater
j’ay mis mes estudies Plusieurs beaulx ditz et parolles flories
Contenues au livre de Therence. Les Grecz veullent dire que comedie Signifie la comprehension De
fortune privee et civilie, Mais touttefoys sans que dangier de vie
Soit accedant en la conclusion, Ciceron dit que a son opinion Comedie
est de coustume regart Et de vie droicte ymitacion, De verité sans
variation, Propre ymage pour y avoir esgart. Regarde donc chascun la qualité Comedicque et specule comment Tenir
se doit chemin de verité Et eviter voye de faulseté, Car c’est la fin
de cest enseignement. Pour esveiller aussi l’entendement Des
auditeurs par diz et parabolles A beau parler et elegantement Non pas
pour ceulx qui, sophistiquement Veullent user d’abusives parolles. Plaisantes sont parolles rethoriques Qui de en user congnoist l’abilité
; Pourquoy depry aux maistres comedicques, Lesquelz voirront mes
parolles rustiques, Qu’ilz supportent mon imbecillité ; Et se ainsi
est que ma capacité Ne ait du tout peu prendre au vray la substance,
Qu’il leur plaise par leur auctorité Le corriger, car il est
translaté Pour presenter au noble roy de France. Les parties de comedie.Selon l’opinion de Dyomedes, grant et excellent orateur, des comedies les unes
estoient dictes toguees, les autres pretextes. Les tog[f. 3]uees
estoient celles qui en l’honneur publique et pour resjouyr le peuple ce
faisoient, et y estoient dictes et narrees les choses confuses et la ou il n’y
avoit rien specialisié. Les pretextes ou tabernaires sont dictes pourtant que
en elles n’estoit faicte aucune mencion que de simples et povres personnes
comme aux tavernes aucunes choses joyeuses se racomptent. Different aussi
comedies toguees et tabernaires, car au temps que a Rome les comedies toguees
se faisoient devant les magistratz ou imperateurs, ceulx qui les narroient
estoient en habitz telz que les personages denotoient ce que non aux autres,
ainsi que en France les joueurs de farses joyeuses ont habitz selon leurs
personnages, ce qui n’est pas requis a ceulx qui aux tavernes racomptent
quelque joyeuseté. Selon l’opinion des Grecz, troys sont les membres des
comedies, c’est assavoir diverbes, cantique et compaignie. Diverbes sont ou il
y a les parolles de plusieurs personnes ou de deux ou de trois ou que quatre,
mais c’est a tort. Es cantiques il n’y doit avoir que une personne. Et est ce
que nous appellons sermons ou menologues. En comedie dicte compaignie il n’y a
point de nombre de personnes qui soit determiné, lors que tous tendent a une
fin. En comedies aussi sont cinq parties. La premiere explicque l’argument ; la
seconde desire mener les choses commencees a fin. La tierce amayne la
perturbacion, les empeschemens et la deseperance de la chose desiree. La quarte
amayne le remede au mal. Et la cinquiesme conduit a l’yssue qui a esté desiree.
Et ainsi different tragedie et comedie, car la fin de comedie est joyeuse et
celle de tragedie est lamentable et piteuse.IncipitAntoine Vérard, Paris, vers 1500
A. Andria (And.)
Prologue Inc. f. 8S’ensuit la rime de ceste premiere scene
| le translateur | Affin de explicquer l’argument de ceste
comedie icy devant mis il est a noter que Symon ancien pere de
Pamphile avoit plusieurs serviteurs...
Texte Inc. f. 8vSymon | Allez ostez ceste viande |
Et la portez a la cuisine | Sans revenir se ne vous mande | Ou
se ne vous fais aucun signe | Chascun de vous d’icy decline |
Fors toy Sosia vien pres de moy | J’ay ung peu a parler a
toy Expl. f. 78Allés vous en avec santé | Et demenés
joyeuseté | Sans plus estre icy attendans | A jouyr d’amours
pretendans | Vous aurés ce que demandés | Louenge aux poëtes
rendés | Que en la presente comedie | j’ay icy veuz et
regardés | Vous ouys par grant courtoisie.
B. Eunuchus (Eun.)
Prologue Inc. f. 83vRime de ceste premiere scene | Le
translateur | Au commencement de ceste presente comedie sont
quatre choses principales mises au texte que le translateur est
compellé mectre prosaïquement ains que commencer la comedie par
personnage...f. 83Qui est celluy qui fist ceste comedie qui la
prononça qui sont ceulx qui la jouerent et devant qui elle fut
prononcee et jouee | Acta ludis megallensibus etc. | Comme
Therence qui est acteur de ce livre met a son commencement ceste
presente comedie fut premier faicte en grec et la fist
Menander...
Texte Inc. f. 83vPhedria | Que doy je donc maintenant
faire | Y doy je aller ou me retraire | Quant maintenant suis
rappellé | De son bon gré me compelle | Et de son propre
mouvement... Expl. f. 155vGnato | Or vous en allés bons amys
| A Dieu et faictes bonne chiere | Grant follie est de estre
ennemis | Pour une si lasche matiere | En la conclusion
derreniere | Allés vous en a Dieu ensemble | Et qui a peur se
tienne arriere | Car est le meilleur ce me semble.
C. H(e)autontimoroumenos (Haut.)
Prologue Inc. f. 160Rime de ceste premiere scene | le
translateur | Pour clerement entendre la matiere de ceste tierce
comedie nomme Heautontymorumenos qui est diction grecque et vault
autant a dire comme soy mesmes tormenter ou excrucier...
Texte Inc. f. 160vChremes | Combien que pas grande
distance | de temps il n’y ait que acointance | du grant
notice entre nous deux | fors que depuis la congnoissance |
que achapté as de ta finance... Expl. f. 229vChremes Soit fait a ta peticion |
puis que revenu je te voy | a muer ta condicion | Le dit de
Therence | Allez a Dieu pour la conclusion | Et applaudissés
par jubilacion | je deffenseur de mon poëte antique | au
mieulx que ay peu a mon opinion | sans reprinse de son intencion
| ay recensé ceste fable comique.
D. Adelphoe (Ad.)
Prologue Inc. f. 232Rime de ceste premiere scene | le
translateur | Ceste quatriesme comedie de Therence est nommee
Adelphos qui vault autant a dire en grec comme frere en latin pourtant
qu’elle est faicte de deux freres...
Texte Inc. f. 232Micio | O Storax gentil serviteur |
Ainsi nommé pour ton odeur | Ceste nuyt n’est point retourné |
Eschinus mais a sejourné | En la scene ou permis l’avoye |
aller et si ne voy par voye... Expl. f. 289v...Et qu’il face la fin en elle | De
sa cupidité charnelle | Je n’y metz plus de contredit |
Eschinus | Allon la sentence est tresbelle | C’est sagement
fait et bien dit.
E. Phormio (Phorm.)
Prologue Inc. f. 292Rime de cest [sic]
premiere scene | Le translateur | Ceste est la quinte comedie
de Therence nommee Phormio a l’occasion de l’ung des personnages
d’icelle ainsi dit...
Texte Inc. f. 292vDavus | Geta mon amy souverain |
Populaire et mon prouchain | Vint hier a moy faisant requeste
| que je luy fournisse la reste... Expl. f. 345vPhormio | Icy | De le faire venir
suis prest | Allés n’en soyés en soucy.
F. Hecyra (Hec.)
Prologue Inc. f. 348Rime de ceste premiere scene | Le
translateur | Ensuit la sixiesme comedie de Therence qui contient
le mariage de Pamphile et de une pucelle que en tenebres il
viola...
Texte Inc. f. 348vPhilotis meretrice | Sira considere le
cas | par Dieu combien tu trouveras | pou d’amoureux aux foles
femmes... Expl. f. 385...Faire ne ay peu par cy devant |
Vous auditeurs dorenavant | Resjouyssés nostre poëte | Suffise
vous pour maintenant | J’ay la comedie complete.
Imprimés
Imprimés
imprime3_comediae
Therence en françois, prose et rime, avecques le
latin, Paris, Antoine Vérard, [vers 1500], 2°,
ill., 385 f. L'Argument de la fable de André est précédé de
Therentii Epitaphium (f. iii) ; Heschira et
Phormio sont intervertis par rapport au msExemplaire
consulté : Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g. Yc 214. D’après Van Praet,
l’exemplaire Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. Vélins 565 pourrait être
l’exemplaire offert à Louis XII, car figures, initiales et marques
typographiques sont entièrement peintes en or et en couleur
Bibliographie:
J.-B.-B. Van Praet, Catalogue des livres imprimés sur
vélin de la Bibliothèque du roi, Paris, 1822-1828, t.
IV, p. 96, n°121
J. MacFarlane, Antoine Vérard, Londres, 1900,
n°152
D. Coq, Catalogue des incunables imprimés en
français
imprime4_comediae
Le Grant Therence en françoys tant en rime que en
prose, nouvellement imprimé à Paris. | Marc Therence Varro livre
tresplaisant et joyeulx, contenant diverses sentences, des facessies et
jeux qui jadis estaient jouez a Romme, qu’on appelloit les comedies
auquel livre vous apprendrez maintes choses subtiles et bons enseignemens
pour l’introduction de tous de quelque estat qu’ilz soient,
Paris, Guillaume de Bossozel pour
Guillaume Le Bret (Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés.
g Yc 146), Guillaume de Bossozel (Paris, Bibl. nat.
de Fr., Rés. g Yc 215 et 216), marque de Thielman Kerver sur la page de
titre (Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g Yc 1059), 1539, ill. (les figures
sont celles du Térence de Trechsel, Lyon, 1493, flanquées de petites
gravures), 2°, 389 f. (pour 387 f.) à 2 colonnes (la foliotation passe du f.
vi au f. ix sans lacune apparente). La traduction française est en général
textuellement reproduite jusque dans les particularités graphiques.
Introduction de la distinction des vers dans le texte latin. En tête de
chaque comédie, introduction de didascalies en latin présentant les
personnages (« Fabulae interlocutores ») ; l’argument de chaque comédie,
anonyme dans l’éd. précédente, a été intitulé, en tête du latin de « C.
Sulpici Apollinaris Periocha. »Exemplaires consultés : Paris, Bibl.
nat. de Fr., Rés. g Yc 146 ; Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g Yc 215 et
216 ; Paris, Bibl. nat. de Fr., Rés. g Yc 1059
Bibliographie:
P. Renouard, Inventaire chronologique des éditions
parisiennes du XVIe siècle. t. V,
1536-1540, Paris, 2004, n°1504
Térence a toujours été un auteur scolaire. Quintilien (Inst. 10, l. 90) recommande ses écrits
comme « in hoc genere elegantissima » et les Pères de l’Eglise le fréquentent assidûment (H. Hagendahl,
Augustine and the Latin Classics, Göteborg, 1967, t. I, p.
254-264). Les 650 manuscrits de Térence copiés après 800 en font l’un des classiques
les plus lus, même si l’on mesurait le risque que l’élève, au lieu d’apprendre le
latin à partir de faits scandaleux, apprît les actions scandaleuses à partir du latin
(Augustin, Conf. l. 16. 26).
Ainsi au Xe siècle, Roswitha de
Gandersheim composa six comédies en prose pour les substituer aux
comédies immorales de Térence, qui vit son influence diminuer dans les monastères,
lorsque les moines de Cluny tentèrent de séparer la culture monastique de la culture
séculière.