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Miroir des classiques
Frédéric Duval
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Digestum vetus, Justinianus I
  • Présentation
  • Traductions du Digestum vetus
  • Traductions du Digestum vetus

    P. Petot a signalé qu’une partie des extraits tirés du Digestum vetus dans le Conseil a un ami de Pierre de Fontaines était très proche de la traduction 3 (Pierre Petot avait collationné quelques extraits cités dans l’édition Marnier avec le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 496). Certains passages s’en éloignent davantage ; d’autres enfin en sont étrangers. « Tout se passe comme s’il [Pierre de Fontaines] avait trouvé la traduction du Code déjà parfaite, tandis que celle du Digeste était encore inachevée. Son livre serait alors un témoignage de l’histoire de ces traductions, auxquelles il a peut-être participé » (Petot, p. 961). L’altérité avec les traductions conservées peut s’expliquer à la fois par une différence de source et par le travail de remaniement auquel a procédé le compilateur. Une enquête approfondie serait nécessaire. Toutefois, la proximité du Conseil avec la traduction 1 du Code accrédite l’hypotèse de Petot, car on ne voit pas pourquoi le Digeste aurait subi un traitement différent de celui du Code. La plus ancienne traduction du Digeste vieux n’était donc sans doute pas achevée au moment de la rédaction du Conseil (ca 1253-1258 au plus tard).

    Editions du Conseil de Pierre de Fontaines:

    • Du Cange, dans Histoire de saint Louis par Joinville, Paris, 1668, p. 77-160
    • Le Conseil de Pierre de Fontaines, éd. A.-J. Marnier, Paris, 1846

    Etudes:

    • Pierre Petot, « Pierre de Fontaines et le droit romain », dans Etudes d’histoire du droit canoniques dédiées à Gabriel Le Bras, t. II, Paris, 1965, p. 955-964
    • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis. Il caso della Digeste vielle : manoscritti e prime analisi », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154
    • L. Mainini, « Autour du Livre la Roine (Paris, BnF, fr. 5425) : tradition et constitution d’un livre juridique aux XIIIe-XIVe siècles » [à paraître]
    Première tradition traductive
    Traduction 1

    On pourra dénier au Livre de jostice et de plet, composé dans l’Orléanais autour de 1260, son statut de traduction du Digeste vieux puisque la version qu’il en donne est non seulement partielle mais en outre intégrée à un ensemble plus vaste, qui marie droit coutumier et droit savant. Il n’en reste pas moins que par le volume des passages traduits, le Livre de jostice et de plet présente en français une partie importante du Digeste vieux. On ignore si la traduction pourrait être l’oeuvre du compilateur ou si ce dernier s’est contenté de reprendre une traduction française disponible. C’est en effet ainsi qu’il a procédé pour les extraits tirés de l’Infortiat et sans doute également du Digeste neuf. La différence stylistique entre le Digeste vieux et les autres parties du Digeste, de même que l’isolement de la version française du Livre de jostice et de plet, tendent à montrer que celui-ci est compilé alors que l’entreprise de traduction du Digeste n’est guère avancée. La difficulté à rendre les concepts latins, la syntaxe du Digeste vieux et plus largement le sens du latin, suggère également que la compilation se situe au début du processus de traduction de la compilation justinienne.

    Editions:

    • Li livres de jostice et de plet, publié pour la première fois d’après le manuscrit unique de la Bibliothèque nationale par [P.N.] Rapetti, avec un glossaire des mots hors d’usage par P. Chabaille, Paris, 1850 (Collection de documents inédits sur l’histoire de France. Première série, Histoire Politique)
    • éd. électronique avec édition des parties inédites par G. Pastore sur le site de l’Ecole nationale des chartes
    • G. Pastore, éd. critique des parties inédites du Livre de jostice et de plet [à paraître]

    Etudes:

    • J. Foviaux, « Livre de jostice et de plet », dans Dictionnaire des lettres françaises. Moyen Age, Paris, 1992, p. 955-958
    • G. Giordanengo, « Livres de jostice et de plet (Li) », dans P. Arabeyre, J.-L. Halpérin et J. Krynen (dir.), Dictionnaire historique des juristes français (XIIe-XXe siècle), Paris, 2015, p. 669-670

    Manuscrit

    • Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 2844


      200 f. parchemin ; France (Orléanais), 1260-1275 ; 350 x 270 mm.

      Contenu: Rédaction de l’ordonnance de 1254 sur la réformation des mœurs ; Établissements de Saint Louis, I, 1-7 (titre ancien : Ci commencent les titres de la premiere partie des costumes de France, f. 201d) ; Livre de jostice et de plet (titre ancien : Ci commance li livres de jostice et de plet, f. 199c)

      I. Rédaction de l’ordonnance de 1254 sur la réformation des moeurs  (f. 1a- f. 3a)   Inc. Loïs, par la grace de Deu rois de France, a toz ceaus qui ceste presente page verront, saluz. Nos deserrens de la dete de la real poesté la pez et le respous de noz sojeiz, ou repous des quex nos reposons, nos avons ordené a ja aucunes choses qui sunt ci enprés contenues, contre les torzfesors et les mauvés qui ont anvie de la pez et dou repos d’icels sozjeiz, a ostier ces injures et a reformer l’estat de nostre regne em meauz |  Expl. Totes ces choses devant dites donques, et chascune par soi que nos avons ordenees a ja por le respous de noz sojez, volons que eles soent gardees estroitement de noz baillis et de noz sojetz, sauve ce que nos retenons la plene poesté real de declarer, de muer, de amander, d’ejoster ou d’amenuiser. Et ce fut fet en l’an nostre Seignor .m. .ii.c .l. .iiii. anz ou mois de delayr.

      (édité par Rapetti, Appendice, p. 335-344 ; cf. Recueil des Ordonnances des rois de France, t. I, p. 67-75)



      II. Établissements de saint Louis, I, 1–7  (f. 3a- f. 4b)   Inc. Li prevoust de Paris tendra ceste forme a ses plez : ¶ se aucuns muet devant lui question de marché que il fet contre autre, ou demande heritage, li prevost semondra celui de que[sic] l’en se plaindra. Et quant les parties vendront a lor jor, li demanderes fera sa demande ; et cil a qui l’en demandera respondra a ce jor meismes se ce est de son fet ; et se ce est d’autrui, il aura un tout soul autre jor a respondre se il le demande, e a cest jor respondra se cil a qui l’en demande quenoist ce que l’en dira contre lui. |  Expl. Ces batailles ostons nos en nostre demainne a touz jorz, et volons que les autres choses soent tenues en nostre domainne, si comme il est devissé par desus en tiel meniere que nos i puissons metre et oster et amander quant il nos plerra se nos veons que bien soit.

      (édité par Rapetti, Appendice, p. 345-349 ; cf. Recueil des Ordonnances des rois de France, t. I, p. 108-114)



      III. Livre de jostice et de plet  (f. 4b- f. 199a)  

      [Afin de limiter les possibilités de confusion avec les renvois aux sections du Digeste, nous préférons utiliser le mot « chapitre » pour indiquer la structuration interne des livres du Livre de jostice et de plet (LJP), contrairement à l’usage de Rapetti qui emploie le mot « titre ». Le signe * signale que la rubrique contenant le titre du chapitre est absente de la table des matières (f. 199v-201v).]

      Livre I  (f. 4b- f. 23d)   Inc. De jotice et de droit ¶ Ci commence li premers livres. (rubr.)Premieremant savoir convient a cui est savoir droit d’ou descent le non de droit. Droiz est apelez de droiture, quar si comme li mestre dient : droiz est art de bien et de igauté et pour ce aucun par droit apelent cels qui font le droit mestres. Expl. Cil qui a juridiction ne doit pas jugier sols mes assez de sages genz ; et s’il ne se puent acorder en .iii. jorz, cil qui a la juridiction jugera par la plus saine partie.
      1.* [cf. D. 1.1-2]  (f. 4b)  De jotice et de droit (rubr.)[éd. Rapetti, p. 1-4]
      2.* [cf. D. 1.3]  (f. 5a)  De lois et de longue tenue (rubr.)[éd. Rapetti, p. 4-9]
      3. [cf. D. 1.4-5]  (f. 6c)  D’establissemanz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 9-13]
      4. [cf. Decr.GregIX. 1.3]  (f. 7c)  D’empetremanz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 13-25]
      5. [cf. Decr.GregIX. 1.5]  (f. 11b)  De postulacions (rubr.)[éd. Rapetti, p. 25-28]
      6. [cf. Decr.GregIX. 1.6]  (f. 12b)  De elections (rubr.)[éd. Rapetti, p. 28-50]
      7. [cf. Decr.GregIX. 1.7]  (f. 17d)  Translacions (rubr.)[éd. Rapetti, p. 50-53]
      8. [cf. D. 1.5]  (f. 18d)  De droit de persone (rubr.)[éd. Rapetti, p. 54-57]
      9. [cf. D. 1.6]  (f. 19c)  La devise do droit de persones (rubr.)[éd. Rapetti, p. 57-59]
      10. [cf. D. 1.7]  (f. 20c)  D’avoemen(rubr.)[éd. Rapetti, p. 59-63]
      11. [cf. D. 1.8]  (f. 21a)  De haute devise de choses (rubr.)[éd. Rapetti, p. 63-65]
      12.* [cf. D. 1.9]  (f. 21d)  [« De dignités », éd. Rapetti, p. 65-66]
      13. [cf. D. 1.10]  (f. 22a)  De l’ofice au conte (rubr.)[éd. Rapetti, p. 66-67]
      14.  (f. 22b)  De l’ofice au duc (rubr.)[éd. Rapetti, p. 67]
      15.  (f. 22b)  De l’ofice au viconte (rubr.)[éd. Rapetti, p. 67]
      16.  (f. 22b)  De l’ofice de roi (rubr.)[éd. Rapetti, p. 67]
      17.* [cf. D. 1.11]  (f. 22b)  [« De l’ofice au prévost », éd. Rapetti, p. 68-69]
      18.*  (f. 22c)  De l’ofice au meor (rubr.)[titre en marge; éd. Rapetti, p. 69]
      19. [cf. D. 1.12]  (f. 22c)  De l’ofice au baillif (rubr.)[éd. Rapetti, p. 69-70]
      20.  (f. 22d)  De l’ofice as metres (rubr.)[éd. Rapetti, p. 70-71]
      21. [cf. D. 1.16 ; 18 ; 21]  (f. 23a)  [éd. Rapetti, p. 71-74]

      Livre II  (f. 23d- f. 31b)   Inc. Et li segonz livres. De la juridicion de toz juges. (rubr.) L’office a celi qui a juridiction est trop let, car il puet doner la seisine des biens et metre en saissine, et puet doner tutors as orfelins qui point n’en ont, et doner juges a cels qui pleidient ensenble. |  Expl. Enps l’en dit : couvers ne puet estre avoquaz, se n’est par le congié son segnor ; ne non aagé, se n’est par le commandemant au juge et a son tutor ; ne fame ne orp, por ce qu’il ne puet voir la autece dou juge ; ne nul qui soit queneu estre dampnez de fez don l’en doit estre livrez a mort, tout soit il respitez par pitié ; ne vaincu ; et cil sont osté d’estre avoquaz.
      1. [cf. D. 2.1]  (f. 23d)  De la juridiction de toz juiges (rubr.)[éd. Rapetti, p. 75-78]
      2. [cf. D. 2.2]  (f. 24c)  D’establissemanz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 78-79]
      3. [cf. D. 2.3]  (f. 25a)  De fere ce que li juiges commande (rubr.)[éd. Rapetti, p. 79-80]
      4. [cf. D. 2.3-4]  (f. 25a)  De fere semondre devant juige (rubr.)[éd. Rapetti, p. 80-83]
      5.*  (f. 25c)  De cas de haute jostice et de baronie (rubr.)[titre en marge; éd. Rapetti, p. 83]
      6.  (f. 25c)  De trives fere doner (rubr.)[titre en marge; éd. Rapetti, p. 83]
      7. [cf. D. 2.4-5]  (f. 25d)  De celi qui plevist que aucuns vindra a jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 83-84]
      8. [cf. D. 2.6]  (f. 26a)  Cil qui sont semons a jor, i aillent ou i envoien(rubr.)[éd. Rapetti, p. 84-85]
      9. [cf. D. 2.7]  (f. 26b)  Que l’en ne destorbe aucun venir a jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 85-86]
      10. [cf. D. 2.8-9]  (f. 27d)  Qui sunt forcié de doner plege (rubr.)[éd. Rapetti, p. 87-92]
      11.* [cf. D. 2.10]  (f. 28b)  De celui qui destorbe aucun qu’il n’auge a jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 92-93]
      12. [cf. D. 2.11]  (f. 28c)  Se aucuns ne tient les plevines de venir a jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 93-96]
      13. [cf. D. 2.12]  (f. 29b)  De delaiz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 96-97]
      14. [cf. D. 2.13]  (f. 29d)  De demande fere (rubr.)[éd. Rapetti, p. 97-99]
      15.  (f. 30b)  De metre jor et de semondre (rubr.)[éd. Rapetti, p. 99]
      16. [cf. D. 2.14]  (f. 30b)  De convenances (rubr.)[éd. Rapetti, p. 99-101]
      17. [cf. D. 2.15]  (f. 30d)  De pez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 101]
      18.  (f. 30d)  De juigier bataille (rubr.)[éd. Rapetti, p. 102]
      19. [cf. Decr.GregIX. 1.37 ; D. 3.1]  (f. 31a)  D’avocaz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 103]

      Livre III  (f. 31b- f. 41b)   Inc. De mal renomez. (rubr.) Les paroles Johan de Beaumont sunt teles : cil est mau renomez qui por aucune mauvestie s’en vint de l’ost le roi, et li bordeler et li larron et li toleor, et cil qui ovrent de bosdie, et cil qui ovrent mauvesement de bal, et fame qui prent home que si sires het de mort, segont droit.  |  Expl. D’osteliers de taverniers de notonners cil qui prandront en garde, s’il ne le rendent loiaument, B. dit : l’en donra jugemencontre aus et de ce ne puet nestre batalle mes prove por leaus tesmoinz.
      1. [cf. D. 3.2]  (f. 31b)  De mal renomez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 104]
      2. [cf. D. 3.3]  (f. 31b)  De procurators (rubr.)[éd. Rapetti, p. 105-106]
      3. [cf. D. 3.5]  (f. 31d)  De besoigne fere par autrui (rubr.)[éd. Rapetti, p. 106-107]
      4. [cf. D. 3.6 ; 5]  (f. 32a)  De tricherie (rubr.)[éd. Rapetti, p. 108-109]
      5. [cf. D. 4.1]  (f. 32d)  De restablissemen(rubr.)[éd. Rapetti, p. 110-111]
      6. [cf. D. 4.5]  (f. 33b)  De forbannissemaz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 111-113]
      7. [cf. D. 4.2]  (f. 33d)  De ce que l’en fet par force ou par cautele de peor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 113-114]
      8. [cf. D. 4.3]  (f. 33d)  De secorre cex qui ont esté deceu par male tricherie (rubr.)[éd. Rapetti, p. 114-116]
      9. [cf. D. 4.4]  (f. 34c)  De cez qui n’ont .xv. an(rubr.)[éd. Rapetti, p. 116-118]
      10. [cf. D. 4.6]  (f. 35a)  Por quel cause cil qui sont greignor sunt restabli a lor choses (rubr.)[éd. Rapetti, p. 119]
      11. [D. 4.7]  (f. 35b)  Se aucuns met hors de sa main la chose dom est li plez tancomme il dure et la baille a plus fort qu’il n’est (rubr.)[Rapetti, p. 120 ; inédit]
      12. [D. 4.8]  (f. 36a)  De arbitres (rubr.)[Rapetti, p. 120 ; inédit]
      13. [cf. D. 4.9]  (f. 40a)  De noteniers, de taverniers et hosteliers commant il sunt tenu des chose qu’il recoivent (rubr.)[éd. Rapetti, p. 120-124]

      Livre IV  (f. 41b- f. 54a)   Inc. De juigemenz et qui puet juigier et qui doit estre au juigement et plante convenable et de force de juigemenz et de semonses (rubr.) | Si se subiciant. Se aucun se metent sor la juridiction d’aucun juge qui a juridiction et qu’il soit en cort, se si acordent les parties, c’est juridicion. |  Expl. Et se aucuns se plaint que il aut vees ses danrees et l’ofre a prover par soi et por garanz, et li autre face encontre ni et tel deffense comme il doit, en tel chose n’ot pas bataille, ainz vet par prove ; et li chois de la prove est a celui a qui l’en demande.
      1. [D. 5.1-2]  (f. 41b)  De juigemenz et qui puet juigier et qui doit estre au juigement et plante convenable et de force de juigemenz et de semonses (rubr.)[Rapetti, p. 125 ; inédit]
      2. [D. 5.2]  (f. 42d)  De testamant qui ne vaut rien (rubr.)[Rapetti, p. 125 ; inédit]
      3. [D. 5.3]  (f. 43b)  De demande d’eritage (rubr.)[Rapetti, p. 125 ; inédit]
      4. [cf. D. 5.3]  (f. 44b)  De peticions d’eritage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 125-126]
      5. [D. 5.4]  (f. 44c)  Se l’en demande une partie de l’eritage (rubr.)[Rapetti, p. 126 ; inédit]
      6.  (f. 45b)  De montree (rubr.)[éd. Rapetti, p. 127-128]
      7. [D. 6.1]  (f. 45c)  De demande de chascune chose (rubr.)[Rapetti, p. 128 ; inédit]
      8.  (f. 49a)  De retret de chalonge (rubr.)[éd. Rapetti, p. 128-129]
      9. [cf. D. 7.1]  (f. 49b)  D'usaige (rubr.)[éd. Rapetti, p. 129-130]
      10.  (f. 49c)  De jor de consoil et de jor de montree (rubr.)[éd. Rapetti, p. 130-131]
      11.  (f. 49d)  Quex genz devent respondre et quex non (rubr.)[éd. Rapetti, p. 131-132]
      12.  (f. 50a)  De trives fere doner (rubr.)[éd. Rapetti, p. 132]
      13. [cf. D. 7.2]  (f. 50a)  D’usaiges lessiez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 132-133]
      14. [cf. D. 7.3]  (f. 50b)  Quant le jor d’usaige cesse (rubr.)[éd. Rapetti, p. 133-134]
      15. [cf. D. 7.4-5 ; 8]  (f. 50c)  De us sesi ou perdu (rubr.)[éd. Rapetti, p. 134-136]
      16. [cf. D. 7.9]  (f. 51a)  De us et des fruiz avoir (rubr.)[éd. Rapetti, p. 136-137]
      17. [cf. D. 8.1]  (f. 51b)  De usaige de fruiz et de sesine de cité (rubr.)[éd. Rapetti, p. 137-138]
      18. [cf. D. 8.2]  (f. 51c)  De servises de citez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 138-140]
      19.* [cf. D. 8.3-4]  (f. 52b)  [De servises de ville éd. Rapetti, p. 141-143]
      20. [cf. D. 8.5]  (f. 53a)  De servise de vile (rubr.)[éd. Rapetti, p. 144-145]
      21.  (f. 53b)  De mesures avoir (rubr.)[éd. Rapetti, p. 145-146]
      22. [cf. D. 8.6]  (f. 53c)  D’aler et de venir en leu qui n’est pas commun (rubr.)[éd. Rapetti, p. 146-147]
      23.  (f. 53d)  De danrees talies que l’en ne puet veer (rubr.)[éd. Rapetti, p. 147-148]

      Livre V  (f. 54a- f. 59c)   Inc. Se beste a .iiii. piez fet domage et d’omecide et de geter eve sor genz. (rubr.) Se beste a .iiii. piez fet domage la loi en done aucion que vost que la beste que fist le domage soit donee por le forfet ou qu'il rendra la value de la chose ; et ceste aucion s’estant a totes betes qui ont .iiii. piez. |  Expl. En partir chose n’a point de gaige fors l’agart de bones genz ; l’en puet totes choses partir par[p]ris de deniers.
      1. [D. 9.1]  (f. 54a)  Se beste a .iiii. piez fet domage et d’omecide et de geter eue sor genz (rubr.)[Rapetti, p. 149 ; inédit]
      2. [D. 9.2-4]  (f. 54d)  De la loi Aquiliene qui parole d’omecide (rubr.)[Rapetti, p. 149 ; inédit]
      3.  (f. 56d)  De bonnes et de bonner (rubr.)[éd. Rapetti, p. 149-150]
      4. [D. 10.1]  (f. 57a)  De metre bonnes en chancommuns et de juigemenz qui en issent. Li .vii. livres (rubr.)[Rapetti, p. 150 ; inédit]
      5. [D. 10.2]  (f. 57b)  De partir heritages et comment l’en les doit departir (rubr.)[Rapetti, p. 150 ; inédit]
      6. [D. 10.3-4]  (f. 57d)  De partir chose commune (rubr.)[Rapetti, p. 150 ; inédit]
      7.  (f. 59b)  De partir chose comme sires (rubr.)[éd. Rapetti, p. 150-151]

      Livre VI  (f. 59c- f. 72a)   Inc. De aucion interrogatoire qui parle quant aucunest morz, comment li hoir ou cil qui tienent les biens doivent respondre as demandes que l’en leur fet (rubr.) | Quotiens. A totes les foiz que l’en demande a l’oir de quel part est her quant l’en i met plet contre lui et cil qui demande ne set quil[sic]part il i a cil o qui il vet pledier. |  Expl. Papinianus. Et editori. Li creancier soit forciez par droit de rendre ce qu'il a eu de gage outre le gage ; ne il ne sera pas oï s’il veust juster l’acheteor a autrui, car li creancier fet son afere en la vençon quant ele est bien fete.
      1. [D. 11.1]  (f. 59c)  De aucion interrogatoire qui parle quant aucunest morz, comment li hoir ou cil qui tienent les biens doivent respondre as demandes que l’en leur fet (rubr.)[Rapetti, p. 152 ; inédit]
      2.  (f. 60b)  De rendre conte de choses communes et d’autres (rubr.)[éd. Rapetti, p. 152-153]
      3.  (f. 60d)  Qui doit partir (rubr.)[éd. Rapetti, p. 153-154]
      4. [D. 11.2-4]  (f. 60d)  De quel chose l’en plede de devant un meisme juige, et de sers corrumpre et amonester le de maufere par tricherie (rubr.)[Rapetti, p. 154 ; inédit]
      5. [D.11.5]  (f. 62a)  De cex qui joent es tables (rubr.)[Rapetti, p. 154 ; inédit]
      6.* [cf. D. 11.6]  (f. 62b)  [De mesureors part. éd. Rapetti, p. 154-155]
      7. [D. 11.7]  (f. 62d)  De porter mort en autrui leu (rubr.)[Rapetti, p. 155 ; inédit]
      8. [D. 11.8]  (f. 64b)  De metre mort en terre et de fere sepulcre (rubr.)[Rapetti, p. 155 ; inédit]
      9. [D. 12.1]  (f. 64c)  De choses creues (rubr.)[Rapetti, p. 155 ; inédit]
      10. [D. 12.2]  (f. 65c)  De seremant volunterif ou fet par droit ou par besoin(rubr.)[Rapetti, p. 155 ; inédit]
      11. [D. 12.4]  (f. 66b)  De convenances fetes don la cause n’est pas següe (rubr.)[Rapetti, p. 155 ; inédit]
      12.* [cf. D. 12.5]  (f. 67a)  De convenance quest fete par lede cause et par tort (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 155-157]
      13.* [cf. D. 12.6]  (f. 67d)  De aucion de chose que l’en ne doit mie (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 157]
      14. [D. 12.7]  (f. 68c)  De aucion de chose quest rendue sanz cause (rubr.)[Rapetti, p. 157 ; inédit]
      15. [D. 13.1]  (f. 68d)  De aucion de larrecin (rubr.)[Rapetti, p. 158 ; inédit]
      16. [cf. D. 13.4]  (f. 69a)  De ce que l’en promet a rendre en leu devisié et en certain (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 158]
      17. [D. 13.5-6]  (f. 69d)  De peccune promise a rendre (rubr.)[Rapetti, p. 159 ; inédit]
      18. [cf. D. 13.7]  (f. 71b)  De aucion de gage (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 159]

      Livre VII  (f. 72a- f. 80d)   Inc. De aucion de marchandie menee en nés. (rubr.)Utilitatem. Nus n’est qui ne sache que en cest ban n’ait moult de preu ; car come nos ne savon mie aucunne foiz quex hon de quel meniere sont cex a qui nos feson marchié por estre porté en la nef, droiz fiz que cil fust tenuz qui mist mestre en la nef, ausi comme cil est tenuz qui met marcheant a tavernerie mener ou a autre afere.  |  Expl. Et droiz dit que Guillaume est loissanz de prendre la prove de li et de sont garant , et de quenoistre que c’est voir, ou d’escondire par gage de bataille, car li cheties i est et la convenance, mes se chete n’i eust, il n’i eust que proves, et li chois fust Guillaume.
      1. [D. 14.1]  (f. 72a)  De aucion de marchandie menee en nés (rubr.)[Rapetti, p. 160 ; inédit]
      2. [D. 14.2]  (f. 73a)  De la loi rodiane de geter marcheandise en mer (rubr.)[Rapetti, p. 160 ; inédit]
      3.*  (f. 73d)  De giter marcheandise en eau por peril eschever (rubr.)[éd. Rapetti, p. 160-161]
      4. [cf. D. 14.3]  (f. 73d)  De aucion que l’en apele institore qui parle que aucuns sont tenuz (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 161-162]
      5. [D. 14.4]  (f. 74d)  De aucion tributoire c’est aucion par quoi l’en rent (rubr.)[Rapetti, p. 162 ; inédit]
      6. [D. 14.6]  (f. 75b)  De consoil do senator macedonien (rubr.)[Rapetti, p. 162 ; inédit]
      7. [D. 15.1]  (f. 75d)  Do conseil au fil ou au serf (rubr.)[Rapetti, p. 162 ; inédit]
      8. [D. 15.2]  (f. 76b)  Quant aucion de peccune est finee en un an (rubr.)[Rapetti, p. 162 ; inédit]
      9. [D. 15.4]  (f. 76c)  De mandeman(rubr.)[Rapetti, p. 162 ; inédit]
      10. [cf. D. 17.1]  (f. 76d)  Comment l’en est tenuz de mandeman(rubr.)[éd. Rapetti, p. 162-164]
      11. [D. 16.2]  (f. 77b)  De contrepois (rubr.)[Rapetti, p. 164 ; inédit]
      12. [D. 16.3]  (f. 77d)  De chose que l’en baille a garder que l’en apele depos (rubr.)[Rapetti, p. 164 ; inédit]
      13.* [cf. Decr.GregIX. 3.16]  (f. 79b)  De chose baillie en garde, d’establissemanz de roi, et de choses qui sont baillies en yglise en garde (rubr.)[éd. Rapetti, p. 164-165]
      14. [cf. Decr.GregIX. 3.14-15]  (f. 79d)  De choses prestees qui sunt fetes par priere (rubr.)[éd. Rapetti, p. 166-167]
      15. [cf. D. 17.2]  (f. 80a)  De compoignie (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 167-168]

      Livre VIII  (f. 80d- f. 86b)   Inc. Ci commence li .viii. livres. D’achat et de convenant entre acheteor et vendeor et quex choses ne puent estre vendues. (rubr.)Origo. Commoincemenz de vendre et d’acheter vint d’eschanges . Encienement n’estoit pas deniers, et merz estoit apelé une chose et pris autre, et chescun segont le besoing qu'il avoent chengoent mauvés por bon, car tote jor avient que l’un a assez dont l’autre a pou |  Expl. Si tibi. Se je te baille hennas por si que tu les me redesses, j’e aucion de prest. Et se ge te prestoi issi un pois d’argent que tu m’en rendisses autretant, j’ei ceste aucion d’avoir ausi bon argencomme cil hennas furent. Et s’il fut en convent que tu me donasses cez henas ou autretant de pois d’argent, ausi en pot l’en dire.
      1. [D. 18.1]  (f. 80d)  D’achat et de convenant entre acheteor et vendeor et quex choses ne puent estre vendues (rubr.)[Rapetti, p. 169 ; inédit]
      2. [D. 18.6]  (f. 81d)  De peril et preu de chose vendue (rubr.)[Rapetti, p. 169 ; inédit]
      3.  (f. 83b)  Comment l’en puet vendre teneures (rubr.)[éd. Rapetti, p. 169-170]
      4. [D. 19.1]  (f. 83c)  Ci commence de aucion d’achat et de vente (rubr.)[Rapetti, p. 170 ; inédit]
      5. [cf. D. 19.2]  (f. 84b)  De loage et de aloeman(rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 170-172]
      6. [D. 19.3]  (f. 85b)  De aucion de esme (rubr.)[Rapetti, p. 172 ; inédit]
      7. [D. 19.3-4]  (f. 85b)  De change de choses (rubr.)[Rapetti, p. 172 ; inédit]
      8.* [D. 19.5]  (f. 85c)  De paroles por parliers et de aucion de fet (rubr.)[Rapetti, p. 172 ; inédit]

      Livre IX  (f. 86b- f. 96b)   Inc. De changier choses but et a but atorner, et quex choses l’en ne puet vendre. (rubr.)Premierement l’en dit ci que changes est maniere de vente, car chose baillie por la chose que l’en change , et la chose receue, fet le change , por quoi ce soit fet en bone foi. L’en puet chengier blé por blé, et vin por blé, blé por heritage. |  Expl. Et encor, cil qui ne sont usez de la loi falcidienne ne poent redemander que l’en puisse dire segont ce que sa peccune est lessee et ele est rendue, et ele ne fut pas lessee a fere aucunne chose, tot ne soit ele despendue , ainz dure encore, l’en ne la pot demander a celui a qui ele fut rendue.
      1. [cf. Decr.GregIX. 3.19]  (f. 86b)  De changier choses but et a but atorner, et quex choses l’en ne puet vendre (rubr.)[éd. Rapetti, p. 173-174]
      2. [D. 20.1]  (f. 86c)  De gages et comment il sont fez (rubr.)[Rapetti, p. 174 ; inédit]
      3. [D. 20.2]  (f. 86d)  En quel cas gages est fez sanz dire (rubr.)[Rapetti, p. 174 ; inédit]
      4.  (f. 87a)  De gage prandre sanz jotice (rubr.)[éd. Rapetti, p. 174-175]
      5. [D. 20.3]  (f. 87b)  Quex choses ne puent estre engagies (rubr.)[Rapetti, p. 175 ; inédit]
      6. [D. 20.3-4]  (f. 87b)  Qui sont segur en gage et de cex qui ont le gage en leu dou creancier (rubr.)[Rapetti, p. 175 ; inédit]
      7. [D. 20.5]  (f. 87c)  De metre gage en autrui main por vente ou por autre chose (rubr.)[Rapetti, p. 175 ; inédit]
      8. [D .21.1]  (f. 88a)  De ban de meson et de aucion rendre arriere ce que est vendu s’il i a meschief de combien ele vaut moins en celi tens (rubr.)[Rapetti, p. 175 ; inédit]
      9.  (f. 92a)  Comment l’en puet prendre gage des detors (rubr.)[éd. Rapetti, p. 175-176]
      10. [D. 21.2-3]  (f. 92b)  De chose vendue toloite et de promesse au doble (rubr.)[Rapetti, p. 176 ; inédit]
      11. [D. 22.3]  (f. 93b)  De proves et de presumpcions (rubr.)[Rapetti, p. 176 ; inédit]
      12.  (f. 94b)  De prover depens et domages (rubr.)[éd. Rapetti, p. 176]
      13. [D. 22.4-5]  (f. 94b)  De creance d’instruman(rubr.)[Rapetti, p. 176 ; inédit]
      14.* [D. 22.5]  (f. 94d)  De tesmoinz amener et rapeler (rubr.)[Rapetti, p. 177 ; inédit]
      15.  (f. 95b)  Quex genz devent porter garentie et quex non (rubr.)[éd. Rapetti, p. 177]
      16.  (f. 95c)  De prove de seel (rubr.)[éd. Rapetti, p. 177]
      17. [D. 22.6]  (f. 95c)  D’ignorance de fet et de droit (rubr.)[Rapetti, p. 177 ; inédit]

      Livre X  (f. 96b- f. 105b)   Inc. De esposailles et de mariage. (rubr.) De Francia. Un bacheler françois qui cuidoit que la costume de la France fust de sustance de mariage, une femme qu’il avoit prise segont la costume où il estoit, lessa, et prist une autre...  |  Expl. Or demande l’en en desvé, ou en home qui ne set qui se fet, ou en malade qui ait maladie par perpetuel, savoir s’il i a bau ? Et l’en dit que non, mes il i a garde et li profiz de toz ses biens sont seant.
      1. [cf. Decr.GregIX. 4.1]  (f. 96b)  De esposailles et de mariage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 178-185]
      2. [cf. Decr.GregIX. 4.2]  (f. 97d)  De juenes esponsailles (rubr.)[éd. Rapetti, p. 185-189]
      3. [cf. Decr.GregIX. 4.3]  (f. 98c)  De esposailles repoz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 189-190]
      4. [cf. Decr.GregIX. 4.4]  (f. 98c)  De esposalles .ii. (rubr.)[éd. Rapetti, p. 190-191]
      5. [cf. Decr.GregIX. 4.5]  (f. 98d)  De condicions mises en mariage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 191-192]
      6. [cf. Decr.GregIX. 4.6]  (f. 99a)  Quex clerz puent fere mariage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 193-194]
      7. [cf. Decr.GregIX. 4.7]  (f. 99c)  De celi qui prist en mariage cele a qui el avoit fet avotire (rubr.)[éd. Rapetti, p. 194-196]
      8. [cf. Decr.GregIX. 4.8]  (f. 100a)  Do mariage au meseaus (rubr.)[éd. Rapetti, p. 196-197]
      9. [cf. Decr.GregIX. 4.9]  (f. 100a)  Dou mariage as sers (rubr.)[éd. Rapetti, p. 197-198]
      10. [cf. Decr.GregIX. 4.10]  (f. 100b)  De cez qui sont nez de franc ventre (rubr.)[éd. Rapetti, p. 198]
      11. [cf. Decr.GregIX. 4.11]  (f. 100b)  De cosinage esperitel (rubr.)[éd. Rapetti, p. 198-200]
      12. [cf. Decr.GregIX. 4.12]  (f. 100d)  De cosinage leal (rubr.)[éd. Rapetti, p. 200]
      13. [cf. Decr.GregIX. 4.13]  (f. 100d)  De celi qui conuit la cosine sa feme (rubr.)[éd. Rapetti, p. 201-203]
      14. [cf. Decr.GregIX. 4.14]  (f. 101b)  De cosinage et d’afinité (rubr.)[éd. Rapetti, p. 203-205]
      15. [cf. Decr.GregIX. 4.15]  (f. 101d)  Des fruiz qui ne puent assenbler (rubr.)[éd. Rapetti, p. 205-208]
      16. [cf. Decr.GregIX. 4.16]  (f. 102b)  De mariage fet encontre l’entredit d’yglise (rubr.)[éd. Rapetti, p. 208-209]
      17.* [cf. Decr.GregIX. 4.17]  (f. 102c)  Qui sunt leax fez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 209-213]
      18. [cf. Decr.GregIX. 4.18]  (f. 103b)  Qui puent acusser mariage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 213-214]
      19. [cf. Decr.GregIX. 4.19]  (f. 103c)  De desevremanz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 214-217]
      20. [cf. Decr.GregIX. 4.20]  (f. 104b)  De doere restablir aps desevremen(rubr.)[éd. Rapetti, p. 217-219]
      21.  (f. 104d)  De doere et de la poeste (rubr.)[éd. Rapetti, p. 219-220]
      22. [cf. Decr.GregIX. 4.21]  (f. 104d)  De segondes noces (rubr.)[éd. Rapetti, p. 220-221]
      23.  (f. 105a)  De baill (rubr.)[éd. Rapetti, p. 221-222]

      Livre XI  (f. 105b- f. 108c)   Inc. Ci titres est d’aucions de choses par feme a mari ostees. (rubr.)Paulus dit : li juigemenz des choses ostees a estez trovez contre cele qui fut feme a aucun, car il ne plest pas au mestres de droit que l’en ne puisse pledier a lui par aucion de larrecin...  |  Expl. Se la fille qui est en bau i fet tricherie et sis peres en est parçoniers, il sera tenuz en son non.
      1. [D. 25.2]  (f. 105b)  Ci titres est d’aucions de choses par feme a mari ostees (rubr.)[Rapetti, p. 223 ; inédit]
      2. [D. 25.3]  (f. 106a)  Ci titres est de reconoistre les enfanz et de norrir les, ou les peres ou les patrons a cez qui ont esté franchi (rubr.)[Rapetti, p. 223 ; inédit]
      3. [D. 25.4]  (f. 107b)  Ci titres est de garder la vente a la feme (rubr.)[Rapetti, p. 223 ; inédit]
      4. [D. 25.6]  (f. 108b)  Ci titres est se feme est a tort en possession ou non de son doere (rubr.)[Rapetti, p. 223 ; inédit]

      Livre XII  (f. 108c- f. 118c)   Inc. Trois manieres de testamanz sont : la premere de peril presant, la segonde de peril qui n’est pas presant, por ce que l’en a peor de morir [non rubr.]. Ci commence li livres d’Enforçade. Ci titres est : li quel puent fere testamant, et comant testamanz doivent estre fez. (rubr.)Ulpianus dit : testamanz est droite sentence de nostre volenté de ce que aucuns velt qui soit fet aps sa mort.  |  Expl. Se le vavasor mon vavasor ou lo baron mon baron m’a fet tort, qui sui chiers sires, mon baron ou mon vavasor le doit avoir a ma requeste par devant moi, a moi respondre dou tort que il m’aura fet ; et le jurra par droit , par la costume de la chastelerie.
      1. [D. 28.1]  (f. 108c)  Li quel puent fere testamant, et comant testamanz doivent estre fez (rubr.)[Rapetti, p. 224 ; inédit]
      2. [D. 29.7 ; 30.1]  (f. 110a)  Ci commaince li livres d’Enforçade. Ci titres est de los et de choses enjointes (rubr.)[Rapetti, p. 224 ; inédit]
      3. [cf. D. 28.1]  (f. 110d)  De testaman(rubr.)[éd. Rapetti, p. 224-225]
      4. [D. 29.3]  (f. 111a)  Comment les tables do testamant doivent estre overtes (rubr.)[Rapetti, p. 225 ; inédit]
      5. [cf. D. 38.10]  (f. 111c)  De degriez de lignage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 225-230]
      6. [cf. D. 38.10]  (f. 112c)  De hers et de rachat (rubr.)[éd. Rapetti, p. 230-237]
      7.  (f. 114b)  Comment l’en doit recevoir home (rubr.)[éd. Rapetti, p. 237-238]
      8.  (f. 114b)  Cas de servise (rubr.)[éd. Rapetti, p. 238-239]
      9.  (f. 114c)  Comment l’en doit relever de cens, de fié, vendu ou achaté ou donné (rubr.)[éd. Rapetti, p. 239]
      10.  (f. 114d)  De forterece juree (rubr.)[éd. Rapetti, p. 240]
      11.  (f. 114d)  De commun servise (rubr.)[éd. Rapetti, p. 240]
      12.  (f. 114d)  De paages (rubr.)[éd. Rapetti, p. 240-241]
      13.  (f. 115a)  De los (rubr.)[éd. Rapetti, p. 241]
      14.  (f. 115a)  De ventes (rubr.)[éd. Rapetti, p. 242]
      15.  (f. 115a)  De relies (rubr.)[éd. Rapetti, p. 242-243]
      16. [cf. D. 38.11]  (f. 115c)  De la possession des biens do mariage et de la feme (rubr.)[éd. Rapetti, p. 243-244]
      17.  (f. 115c)  De avenir a prandre en sa terre por son droit quant il n’i puet avenir que par autrui terre (rubr.)[éd. Rapetti, p. 244]
      18. [cf. D. 38.14]  (f. 115d)  Quant la possession des biens est donee segont les lois (rubr.)[éd. Rapetti, p. 244-245]
      19. [cf. D. 38.15]  (f. 115d)  Quele ordre doit estre gardee en la possession des biens (rubr.)[éd. Rapetti, p. 245-246]
      20. [cf. D. 38.16]  (f. 116a)  Des propres heirs (rubr.)[éd. Rapetti, p. 246-249]
      21. [cf. D. 38.17 ; Inst. 3.1]  (f. 116d)  Ci titres est do consoil Guillerme , evesque de la cité d’Orliens (rubr.)[éd. Rapetti, p. 250-254]
      22.  (f. 117d)  Comment l’en doit prendre home de fié (rubr.)[éd. Rapetti, p. 254-255]
      23.  (f. 117d)  De genz aubanes (rubr.)[éd. Rapetti, p. 255]
      24.  (f. 117d)  Combien des hoirs doit avoir en la sustance dou peret de la mere et autres (rubr.)[éd. Rapetti, p. 255-257]
      25.  (f. 118b)  D'escheete (rubr.)[éd. Rapetti, p. 257-258]
      26.  (f. 118c)  De demande d’heritage et d’avenue (rubr.)[éd. Rapetti, p. 258]

      Livre XIII  (f. 118c- f. 124b)   Inc. De doner caucion de domage qui n’est fez. (rubr.)Ulpians dit : Quant il est besoinz que aucuns doint seurté que domage ne vendra pas par devers lui, et li deloimenz est parillos se li prevoz ne velt par ceste cause retenir la juridiction, il la puet baillier a mestres des garnisons. |  Expl. Cil moismes dit : ce que cil qui a franchise a esté lessiee done de son chetel a un des heirs doit estrconté a celui qui le reçoit en sa partie de l’eritage, il senble qu’il doint de son chetel quant il done ce qu’il i a esté doné ; et ce que uns autres done en son non quant il est presanz est autresi comme s’il moismes le donast.
      1. [D. 39.2-3]  (f. 118c)  De doner caucion de domage qui n’est fez (rubr.)[Rapetti, p. 259 ; inédit]
      2.* [D. 39.5]  (f. 123b)  De dons (rubr.)[Rapetti, p. 259 ; inédit ; d’après le titre courant qui figure en haut du ms., ce titre fait partie du livre XIV]
      3.* [D. 39.6]  (f. 123d)  De dons qui sunt fez par cause de mort (rubr.)[Rapetti, p. 259 ; inédit]

      Livre XIV  (f. 124b- f. 127a)   Inc. Ci commence li livres de Digeste Nove. Cis titres est de franchissemenz. (rubr.) Marcians dit : il plot au sages homes que cil qui fu nez le premer jor de genuer et acompli .xx. anz, si qu’il n’en faut fors la nuit qui est devant le premer jor de genuer, puisse franchir ses sers, et il n’est pas ostroié a home qui a moins de .xx. anz qu’il franchise et cil qui ja est au derrener jor de .xx. n’a pas moins de .xx. anz. |  Expl. Il est renduz quant li quex que soit le requiert ; mes cil qui se tient por patron est en leu de demandeor , et doit prover qu’il l’afranchi  ; et s’il ne le prove, il est franchiz.
      1. [D. 40.1]  (f. 124b)  Cis titres est de franchissemen(rubr.)[Rapetti, p. 260 ; inédit]
      2. [D. 40.2-4]  (f. 124c)  De cez qui sunt franchi por garredon (rubr.)[Rapetti, p. 260 ; inédit]
      3. [D. 40.5]  (f. 125a)  De franchise que li hoir doit doner par le commandemant au mort (rubr.)[Rapetti, p. 260 ; inédit]
      4. [D. 40.7]  (f. 125d)  De cez qui sont en estat de franchise (rubr.)[Rapetti, p. 260 ; inédit]
      5. [D. 40.8]  (f. 126b)  Li quel vienent a franchise sanz estre franchi (rubr.)[Rapetti, p. 260 ; inédit]
      6. [D. 40.9]  (f. 126b)  Li quel ne puent franchir et li quel ne puent estre franchi (rubr.)[Rapetti, p. 260 ; inédit]
      7. [D. 40.13]  (f. 126c)  A qui il ne loit pas chalongier franchise (rubr.)[Rapetti, p. 261 ; inédit]
      8. [D. 40.14]  (f. 126d)  Se l’en dit que cil qui a esté franchiz est naturelment franc (rubr.)[Rapetti, p. 261 ; inédit]

      Livre XV  (f. 127a- f. 136a)   Inc. Ci commence li .iii. livres de Digeste nove. Cis titres est d’aquerre seignorie de choses. (rubr.) Ulpians dit : la seignorie d’unes choses est aquise par le droit as genz , qui est gardee jueement entre toz homes por reson naturel  ; et la seignorie des autres est aquise par le droit citein, c’est par le droit quest propres a noz citez. Et por ce que li droiz a genz vint avant desque li humains lignages fu fez, il convient que nos en dien premierement. |  Expl. Et ce doit estre issi entendu que cil qui porsiet ait provable cause por coi il cuit que la chose soit soe, si comme se je porsie aucunne chose por ce que je cuit que mis sers ou cil a qui je fui heirs l’ait achetee, ja soit ce que ce n’est pas voirs, car ignorance d’autrui fet puet estre sofferte.
      1. [D. 41.1]  (f. 127a)  Cis titres est d’aquerre seignorie de choses (rubr.)[Rapetti, p. 262 ; inédit]
      2. [D. 41.2]  (f. 132a)  D’aquerre possession et de perdre la (rubr.)[Rapetti, p. 262 ; inédit]
      3. [D. 41.3]  (f. 133d)  De longue tenue et d’entrerumpre la (rubr.)[Rapetti, p. 262 ; inédit]
      4. [D. 41.3-4]  (f. 134d)  De gaagnier par longue tenue chose quest ballie en sote (rubr.)[Rapetti, p. 262 ; inédit]
      5. [D. 41.5]  (f. 135a)  De gaagnier par longue tenue chose que l’en tiencomme hers (rubr.)[Rapetti, p. 262 ; inédit]
      6. [D. 41.6-7]  (f. 135a)  De longue tenue de chose donee (rubr.)[Rapetti, p. 262 ; inédit]
      7. [D. 41.8-9]  (f. 135c)  De longue tenue de chose guerpie (rubr.)[Rapetti, p. 263 ; inédit]
      8. [D. 41.10]  (f. 135d)  De gaagner par longue tenue ce que aucun tient par soe (rubr.)[Rapetti, p. 263 ; inédit]

      Livre XVI  (f. 136a- f. 154c)   Inc. Ci commence li livres de Digeste nove. Cist titres est de force juigie et de la force des sentences et des interlocutoires au juiges. (rubr.)Modestinus dit : l’en apele chose juigie par quoi li plet son finé par le prononcement au juige ; et ce avient quant aucun est condempnez ou asoz. Expl. Ulpianus dit : se aucuns a porté gages ou champ quest commun a deus, cil qui le porsevra veincra par cest entredit  ; et il en convendra descendre en aucion de gage.
      1. [cf. D. 42.1]  (f. 136a)  Cist titres est de force juigie et de la force des sentences et des interlocutoires au juiges (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 264]
      2.  (f. 137a)  De longue tenue (rubr.)[éd. Rapetti, p. 264-265]
      3. [D. 42.2-3]  (f. 137b)  De cez qui reconnoissen(rubr.)[Rapetti, p. 265 ; inédit]
      4. [D. 42.6]  (f. 138b)  De partir les biens au detor (rubr.)[Rapetti, p. 265 ; inédit]
      5. [D. 42.7]  (f. 139a)  Des choses qui sont fetes por grever ses creanciers soient rapelees (rubr.)[Rapetti, p. 265 ; inédit]
      6. [D. 43.1]  (f. 140c)  Ci commoince li livres de Digeste nove. Cis titres est des entrediz et per quex causes il apartient (rubr.)[Rapetti, p. 265 ; inédit]
      7. [D. 43.5]  (f. 140c)  D’aporter avant les tables dou testamant (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      8. [D. 43.6]  (f. 141b)  Que rien ne soit fet en saint leu (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      9. [D. 43.7-8]  (f. 141b)  De leus communs et de voies (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      10. [D. 43.8]  (f. 141b)  Que nule chose ne soit en voie ne en leu commun (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      11. [D. 43.9]  (f. 142c)  De user de commun leu [rubr. en marge][Rapetti, p. 266 ; inédit]
      12. [D. 43.9 ; 11]  (f. 142c)  De voie commune et que rien n’i soit fet (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      13. [D. 43.13-14]  (f. 142c)  Que nule chose ne soit fete en commun flueve par quoi l’eue corre autrement qu’ele corroit en l’esté d’avan(rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      14. [D. 43.15]  (f. 143a)  Que il loisse a ovrer en commun flueve (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      15. [D. 43.16]  (f. 143b)  De force et de force armee (rubr.)[Rapetti, p. 266 ; inédit]
      16. [D. 43.19]  (f. 145b)  De voie et de charriere privee (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      17. [D. 43.20-21]  (f. 146b)  D’eue de chescun jor et de cele d’este (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      18. [D. 43.22]  (f. 148b)  D’eue de fontaine (rubr.)[part. éd. Rapetti, p. 267]
      19. [D. 43.23]  (f. 148c)  De chambres coies (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      20. [D. 43.24]  (f. 148d)  De ce quest fet par force ou en repost (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      21. [D. 43.25]  (f. 151d)  De quiter denoncement d’ovre (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      22. [D. 43.26]  (f. 151d)  D’enprunt (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      23. [D. 43.27]  (f. 153a)  De coper arbres (rubr.)[Rapetti, p. 267 ; inédit]
      24. [D. 43.28]  (f. 153b)  De cuillir glant (rubr.)[Rapetti, p. 268 ; inédit]
      25. [D. 43.29]  (f. 153b)  D’amener avant franc home (rubr.)[Rapetti, p. 268 ; inédit]
      26. [D. 43.30]  (f. 153d)  D’amener avant enfant (rubr.)[Rapetti, p. 268 ; inédit]
      27. [D. 43.31-32]  (f. 154a)  De l’entredit de possession de chose movable (rubr.)[Rapetti, p. 268 ; inédit]
      28.  (f. 154b)  Quel chose est mobles (rubr.)[éd. Rapetti, p. 268-269]
      29.* [D. 43.33]  (f. 154c)  [De l’entredit de gage, Rapetti, p. 269 ; inédit]

      Livre XVII  (f. 154c- f. 160a)   Inc. Ci commoince li sistes livres de Digeste nove. Cis titres est de excepcions et de prelacions. (rubr.)Ulpianus dit : il senble que cil dement qui use de excepcion, car li deffenderres est autresi comme li demanderres quant il propose excepcion. |  Expl. Calistratus dit : l’en doit savoir que tuit li plet qui sont entammé vienent as hoirs.
      1. [D. 44.1]  (f. 154d)  Cis titres est de excepcions et de prelacions (rubr.)[Rapetti, p. 270 ; inédit]
      2. [D. 44.2]  (f. 155c)  De excepcion de chose jugie (rubr.)[Rapetti, p. 270 ; inédit]
      3.  (f. 156b)  De fere vente en pez laborer (rubr.)[éd. Rapetti, p. 270-271]
      4. [D. 44.4]  (f. 156d)  De excepcion de tricherie (rubr.)[Rapetti, p. 272 ; inédit]
      5. [D. 44.5]  (f. 157c)  De quex choses aucion n’est pas donee (rubr.)[Rapetti, p. 272 ; inédit]
      6. [D. 44.6]  (f. 158a)  De chose qui est en conten(rubr.)[Rapetti, p. 272 ; inédit]
      7. [D. 44.7]  (f. 158b)  D’aucions et d’obligemanz (rubr.)[Rapetti, p. 272 ; inédit]

      Livre XVIII  (f. 160a- f. 182a)   Inc. Ci commence la segonde partie et li septimes livres de Digeste nove. Cis titres est d’obligemenz de paroles. (rubr.) Ulpians dit : convenance ne puet estre fete se li uns et li autres i e parole, et por ce ne muz ne sorz ne cil qui ne puet parler ne puent fere convenance ne cil quest hors do païs, car li uns doit oïr l’autre. |  Expl. Et se il s’en pert a son droit, li sires en pert la jostice, segont la costume de la terre, et segont les establissemenz le roi ou titre d’apeler son seignor de defaut de droit, et segont l’usage de baronie.
      1. [D. 45.1]  (f. 160a)  Cis titres est d’obligemenz de paroles (rubr.)[Rapetti, p. 273 ; inédit]
      2. [cf. D. 16.1]  (f. 161c)  Quex femes ne soient obligies (rubr.)[éd. Rapetti, p. 273-274]
      3. [D. 45.2]  (f. 161c)  De deus qui prometent ou a qui l’en promet une meisme chose (rubr.)[Rapetti, p. 274 ; inédit]
      4. [D. 45.3]  (f. 162c)  De la convenance as sers (rubr.)[Rapetti, p. 274 ; inédit]
      5. [D. 46.1]  (f. 163c)  Ci commence li livres de Digeste nove. Ci titres est de plege et de commendeors (rubr.)[Rapetti, p. 274 ; inédit]
      6. [D. 46.2]  (f. 165c)  De renovelemanz et destornemanz de detes (rubr.)[Rapetti, p. 274 ; inédit]
      7.  (f. 166b)  De pleiges (rubr.)[éd. Rapetti, p. 274-275]
      8. [D. 46.3]  (f. 166b)  De paemenz et de delivrances (rubr.)[Rapetti, p. 275 ; inédit]
      9. [D. 46.4]  (f. 167c)  De quitances (rubr.)[Rapetti, p. 275 ; inédit]
      10. [D. 46.5]  (f. 168d)  De convenance quest fete par le prevost (rubr.)[Rapetti, p. 275 ; inédit]
      11. [D. 47.1]  (f. 169b)  Ci commoince li livres de Digeste nove. Cis titres est de puniz mesfez (rubr.)[Rapetti, p. 275 ; inédit]
      12. [D. 47.2]  (f. 169d)  [De larrecin, Rapetti, p. 275 ; inédit ; dans le ms. ce titre, présent dans la table des matières, n’est pas separé du précédent.]
      13. [D. 47.5]  (f. 172c)  De aucion de larrecin que est donee contre les mestres des niés et des taverners et des osteliers (rubr.)[Rapetti, p. 275 ; inédit]
      14. [D. 47.7]  (f. 172d)  D’arbres copez en laracin [sic] (rubr.)[Rapetti, p. 275 ; inédit]
      15. [D. 47.8]  (f. 173b)  Des biens raviz par force (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      16. [D. 47.9]  (f. 174c)  De chose quest ravie de feu, ou de meson chaete, ou de peril d’eue ou de meson pecee (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      17. [D. 47.10]  (f. 175b)  De tort fez et de libelle quest fez por doner mauvese renomee (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      18. [D. 47.10]  (f. 177d)  De crimes qui doivent estre puniz hors d’ordre (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      19. [D. 47.13]  (f. 178a)  De cez qui prenent loier por lessier a acussier (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      20. [D. 47.14]  (f. 178b)  De cex qui enblent bestes et les emmoinent (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      21. [D. 47.15]  (f. 178c)  De cex qui traïssent la cause qu'il doivent sostenir (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      22. [D. 47.16]  (f. 178c)  De receteors (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      23. [D. 47.18]  (f. 178c)  De cex qui brisent les chartres et les mesons (rubr.)[Rapetti, p. 276 ; inédit]
      24. [cf. D. 48.19]  (f. 178d)  De paines (rubr.)[éd. Rapetti, p. 277-283 ; part. éd. La Thaumassière, à la suite des Coutumes de Beauvoisis, Paris, 1690, p. 467-470]
      25.* [cf. Inst. 4.18]  (f. 180b)  De communs juigemen(rubr.)[éd. Rapetti, p. 283-285 ; part. éd. La Thaumassière, à la suite des Coutumes de Beauvoisis, Paris, 1690, p. 470-471]
      26.*  (f. 180d)  Desavoer son seignor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 285-286]
      27.*  (f. 182a)  De longue tenue et de defaut de droit (rubr.)[éd. Rapetti, p. 286]

      Livre XIX  (f. 182a- f. 190a)   Inc. Comment l’en dont apeler home de larrecin(rubr.) Uns hons dit que un autre li a enblé un cheval, et l’en a veu sesi, qui bien valoit .c. sols, et l’anmena. |  Expl. ... Cil qui prant la feme a autre ; arbitre qui prant loer ; cele est mau renomee qui fet son mari de celui qui ne l’est pas ; qui decet l’eguiee en maux renomez ; faus tesmoinz maux renomez.
      1.  (f. 182a)  Comment l’en dont apeler home de larrecin (rubr.)[éd. Rapetti, p. 287]
      2.  (f. 182a)  D’omecide et comment l’en en doit apeler (rubr.)[éd. Rapetti, p. 287-288]
      3.  (f. 182b)  Comment l’en dont apeler home d’omecide (rubr.)[éd. Rapetti, p. 288-289]
      4.  (f. 182c)  Comment l’en doit apeler home de traison et d’omecide (rubr.)[éd. Rapetti, p. 289]
      5.  (f. 182c)  De traison et comment l’en en doit apeler (rubr.)[éd. Rapetti, p. 289-290]
      6.  (f. 182d)  Comment l’en doit apeler de murtre (rubr.)[éd. Rapetti, p. 290]
      7.  (f. 182d)  Comment l’en doit apeler de rat (rubr.)[éd. Rapetti, p. 290]
      8.  (f. 182d)  Comment l’en doit apeler home de rat (rubr.)[éd. Rapetti, p. 291]
      9.  (f. 183a)  Comment l’en doit apeler de membre tolu (rubr.)[éd. Rapetti, p. 291-292]
      10.  (f. 183a)  Comment l’en doit apeler de roberie (rubr.)[éd. Rapetti, p. 292]
      11.  (f. 183b)  Comment l’en doit apeler de roberie (rubr.)[éd. Rapetti, p. 292-293]
      12.  (f. 183c)  Comment l’en doit apeler de sanc et de chable (rubr.)[éd. Rapetti, p. 293]
      13.  (f. 183c)  Comment l’en puet home apeler de servage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 294]
      14.  (f. 183c)  Comment l’en puet apeler de larrecin (rubr.)[éd. Rapetti, p. 294-295]
      15.  (f. 183d)  De la division de sanet de chable et comment l’en en puet apeler (rubr.)[éd. Rapetti, p. 295]
      16.  (f. 184a)  De la division de ferir sanz fere sanc et comment l’en en puet apeler (rubr.)[éd. Rapetti, p. 296]
      17.  (f. 184a)  De prandre ordure (rubr.)[éd. Rapetti, p. 296-297]
      18.  (f. 184a)  Comment l’en apele de larrecin et de traison (rubr.)[éd. Rapetti, p. 297]
      19.  (f. 184b)  Comment l’en apele home de traïson puremen(rubr.)[éd. Rapetti, p. 297-298]
      20.  (f. 184b)  Comment l’en apele home de main(rubr.)[éd. Rapetti, p. 298]
      21.  (f. 184c)  De la division de coicier et comment le en puet apeler (rubr.)[éd. Rapetti, p. 298]
      22.  (f. 184c)  D’apeler home de peceure (rubr.)[éd. Rapetti, p. 299]
      23.  (f. 184d)  De demander mobles et de la division (rubr.)[éd. Rapetti, p. 299-300]
      24.  (f. 184d)  Comment l’en apele home de force (rubr.)[éd. Rapetti, p. 300-301]
      25.  (f. 185a)  De demande quest fete devant la mort a la feme et enprés (rubr.)[éd. Rapetti, p. 301-302]
      26.  (f. 185b)  De rendre et de recreance (rubr.)[éd. Rapetti, p. 302-304]
      27.  (f. 185c)  Comment l’en puet gaagner par defaut et perdre (rubr.)[éd. Rapetti, p. 304-305 ; suivi par De la division de force et comment l’en en puet apeler (f. 185d), répétition avec quelques variantes des paragraphes 1 et 2 du chapitre 24 ci-dessus]
      28.  (f. 186b)  De ardeors (rubr.)[éd. Rapetti, p. 305-306]
      29.  (f. 186b)  Dedanz quel tens l’en doit respondre de forfet ou a peril de cors (rubr.)[éd. Rapetti, p. 306]
      30.  (f. 186c)  De tens passé enps petiz forfez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 306]
      31.  (f. 186c)  De voer mesfere sanz plus fere (rubr.)[éd. Rapetti, p. 307]
      32.  (f. 186c)  De quel cause l’en puet apeler home sanz voer et san savoir, fors de dire par bones proves , et a quex causes non (rubr.)[éd. Rapetti, p. 307]
      33.  (f. 186c)  Quel seremant l’en doit fere de bataille, ainz que l’en fiere (rubr.)[éd. Rapetti, p. 307-308]
      34.  (f. 186d)  De pez qui ne pot estre fete sanz jostice (rubr.)[éd. Rapetti, p. 308-309]
      35.  (f. 187a)  De chose que l’en entrace por emblee (rubr.)[éd. Rapetti, p. 309-310]
      36.  (f. 187a)  De traire avoié et de garan(rubr.)[éd. Rapetti, p. 310]
      37.  (f. 187b)  De forbannissemenet comment l’en doit forbannir (rubr.)[éd. Rapetti, p. 310-312]
      38.  (f. 187d)  Comment l’en puet home apeler de plevine (rubr.)[éd. Rapetti, p. 313]
      39.  (f. 188a)  Le ledissemenz fez a sergenz et de forfez de celui quest atornez au sergent le roi (rubr.)[éd. Rapetti, p. 313-314]
      40.  (f. 188a)  Quex sont essoines et comment l’en se doit essoiner (rubr.)[éd. Rapetti, p. 314]
      41.  (f. 188b)  D’apeler home de fet que autrui conoist qu’il a fet (rubr.)[éd. Rapetti, p. 314-315]
      42.  (f. 188c)  De contremander son jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 315-316]
      43.  (f. 188c)  Quant sires demande a son sogiet qu’il n’est pas venuz a son jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 316-317]
      44.  (f. 188d)  De quex choses l’en se doit metre en enqueste et quele cort a recors (rubr.)[éd. Rapetti, p. 317-318]
      45.  (f. 189a)  Des forfez que li rois met sus ses sogiez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 318-319]
      46.  (f. 189b)  Quex choses portent recreance et quex non (rubr.)[éd. Rapetti, p. 319-320]
      47.  (f. 189b)  Quex choses l’en puet prandre sans jostice (rubr.)[éd. Rapetti, p. 320]
      48.  (f. 189c)  Se home ou beste a .iiii. piez fet domage (rubr.)[éd. Rapetti, p. 321-322]
      49. [cf. D. 3.2]   (f. 190c)  De maus renomez (rubr.)[éd. Rapetti, p. 322-323]

      Livre XX  (f. 190a- f. 199a)   Inc. Ci commence li livres de Digeste nove. Ci titres est de communs juigemenz. (rubr.) Marciaus dit : tuit li juigement devant qui l’en plede de crimes ne sont pas commun, mes cil tant solement qui vienent des lois des communs juigemenz, si comme la loi que Julians fist de ce quest fet contre la majesté l’enpereor et cele que il fet des avotires... |  Expl. Et aps toz ces erremanz est semons de quaranteine, a venir voir le juigement de la sesine, ou a dire encontre : se il ne vient por fere ce que il doit de toz erremanz, l’en ajuigera à l’aversere la sesine, ou au seignor, se li sires demande, sauve le droit de la proprieté , selonc les us do païs, et la costume de la terre aprovee an cort de barons. Explicit.
      1. [D. 48.1]  (f. 190a)  Ci titres est de communs juigemen(rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      2. [D. 48.2]  (f. 190b)  Cis titres est d’acusemenet de inscripcions (rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      3. [D. 48.3]  (f. 191a)  De garder cex qui sont pris et d’amener les avant (rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      4. [D. 48.4]  (f. 191b)  De crime quest fez contre la majesté enpereor (rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      5. [D. 48.5]  (f. 191d)  De crime d’avotire (rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      6.* [D. 48.6]  (f. 192c)  De force commune (rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      7. [D. 48.7]  (f. 193a)  De force privee (rubr.)[Rapetti, p. 324 ; inédit]
      8. [D. 48.8]  (f. 193b)  De homecides et des envenimeors (rubr.)[Rapetti, p. 325 ; inédit]
      9. [D. 48.9]  (f. 194b)  De cez qui ocient leur femes et leur enfanz (rubr.)[Rapetti, p. 325 ; inédit]
      10. [D. 48.10]  (f. 194c)  De faussoniers (rubr.)[Rapetti, p. 325 ; inédit]
      11. [cf. D. 11.5]  (f. 197a)  De forfez de jeu de diz (rubr.)[éd. Rapetti, p. 325-326]
      12. [D. 48.11]  (f. 197b)  De demander arriere les deners que li baillif prenent a tort (rubr.)[Rapetti, p. 326 ; inédit]
      13. [cf. Decr.GregIX. 3.3]  (f. 197c)  Des previlieges as mariez et des religios (rubr.)[éd. Rapetti, p. 326-328]
      14. [cf. Decr.GregIX. 5.19]  (f. 198a)  D’osures et de fere rendre les osures as heritiers per loiaus proves (rubr.)[éd. Rapetti, p. 328-329]
      15.* [cf. Decr.GregIX. 5.33]  (f. 198b)  De us et de privilege et de chartre dessessie et de interrumpcion par leal us apert et par tenue qui soffist en cort de baronie (rubr.)[éd. Rapetti, p. 329-331]
      16.  (f. 198d)  D’apiaus, de supplicacion et de faus juigemen(rubr.)[éd. Rapetti, p. 331-332 ; une partie de ce titre est écrite dans la marge.]
      17.  (f. 199a)  D’esoinemenz de jor (rubr.)[éd. Rapetti, p. 332-333]



      IV. Table des matières  (f. 199v- f. 201v)  

      Table des matières sur 3 colonnes ; l’initiale des titres de chapitre est peinte en marge alternativement en rouge et en bleu.

      Liste des titres de chapitre du Livre de jostice et de plet précédés par l’énoncé, toujours rubriqué, indiquant la numérotation des livres, Ci commoince li premiers livres (rubr.). | Ci commance li livres de jostice et de plet. | De restablissemanz [sic] (f. 199c).  (f. 199c- f. 201d)  

      Sauf quelques omissions (voir *), la liste correspond aux titres présents dans le ms. ; après le dernier titre du livre XX, la table ajoute 3 titres que le ms. ne comprend pas : « De l’usage d’Orlenays » , « De prendre malfeteurs » , « Des borgois d’Orliens » (f. 201d)


      Liste de douze titres se rapportant aux deux 2 textes préliminaires contenus dans le ms., « Ci commencent les titres de la premiere partie des costumes de France. | Des procez le roi et de ses establissemanz de son reaume » (f. 201d).  (f. 201d- f. 201e)  


      Description matérielle

      Parchemin (de bonne qualité), 200 f. (201 f. d’après la foliotation moderne mais avec décalage de la numérotation à partir du f. 182 i.e. 181), 2 anciens f. de garde en parchemin collés sur les contreplats ; France (Orléanais, Ile-de-France), 1260-1275 (d’après l’écriture et le décor, copie contemporaine ou peu postérieure à la rédaction du texte) ; 350 x 270mm. (justification : 235 x 163 mm.). Réglure à la mine de plomb (21-12-111/2-2/3-3-3/J), uniforme pour l’ensemble des cahiers, même si avec déplacement du cadre et variations des proportions : d’après le f. 51r, (30 + 235 + 80 mm. [de haut en bas]) x (35 + 76 + 12 + 75 +70 mm. [de la reliure vers la gouttière]). Piqûres pour le tracé des lignes verticales ainsi que pour la linéation (très évidentes pour les cahiers 1-11, f. 1-132 ; dans les cahiers successifs, les piqûres ont été supprimées lors du rognage) ; la linéation couvre l’entrecolonne. Copié sur 2 colonnes (sauf la table des matières, 3 col.), le texte présente un nombre de lignes d’écriture varié, de 39 (f. 28) à 43 (f. 51) ; ce dernier est le système le plus souvent employé, comportant une unité de réglure de 5,46 mm. pour le corps du texte ; l’écriture commence au-dessous de la première ligne de justification (sauf quelques exceptions, par ex. f. 145r). Le copiste a écrit dans la marge le texte des chapitres du LJP I.18 (f. 22v), II.5 et II.6 (f. 25v) et une partie du chapitre XX.16 (f. 198v). Foliotation ancienne : sur le verso (f. .ii. – .ixxx.xv.), à partir du verso du premier f. du Livre de jostice et de plet (f. 4) et jusqu’à la fin du texte, sans tenir compte de la table des matières.

      Collation: les cahiers débutent du côté chair ; signatures et réclames sur le verso du dernier f. de chacun des 17 cahiers (encadrés dans un cartouche fermée ornée de deux ou quatre angemmes) – 112 (f. 1-12), 212 (f. 13-24), 312 (f. 25-36), 412 (f. 37-48), 512 (f. 49-60), 612 (f. 61-72), 712 (f. 73-84), 812 (f. 85-96), 912 (f. 97-108), 1012 (f. 109-120), 1112 (f. 121-132), 1212 (f. 133-144), 1312 (f. 145-156), 1412 (f. 157-168), 1512 (f. 169-180), 1612 (f. 182[sic, i.e. 181]-193, décalage de numérotation sans manque de texte), 178 (f. 194-201).

      Reliure: 15e s., reliure « courante » avec couvrure en vélin (détériorée), ornée sur les plats de filets, et de clous (disparus) ; dos à quatre nerfs, collé, avec inscription moderne à l’encre noir : « Livre de jostice et de plet » .

      Scription

      Ecriture: semitextualis libraria assez régulière et arrondie, plus soignée et espacée dans les premiers cahiers. Tout en comptant des changements d’encre ainsi que de module de l’écriture, on ne constate aucun changement de main patent dans la copie du texte. Le copiste du texte a vraisemblablement copié la table des matières. On remarque des corrections effectuées sur-le-champ par le copiste en traçant un point au-dessous d’une ou de plusieurs lettres, ou en rayant un mot par un trait de plume.

      Scripta: Dans son ensemble, la scripta du manuscrit permet une localisation dans le Centre-Ouest du domaine d’oïl1. D’après Dees 1980, les formes pointent le plus souvent vers l’Orléanais et, dans une moindre mesure, vers la région parisienne, avec quelques prolongements vers le Maine et l’Anjou. Les livres I-X, dans lesquels se situent les parties puisées au Digeste vieux, se démarquent par la présence de quelques traits marqués dont l’aréologie est très nette et accuse une localisation périphérique. Ces mêmes livres présentent des graphies plus conservatrices que celles des livres XI-XX, qui correspondent à l’Infortiat et au Digeste neuf.
      Les formes en –e- sont d’emploi exclusif pour le substantif fet (Dees 1980, c. 147) et pour l’infinitif fere (plus de 2000 occ. ; Dees 1980, c. 248) à l'exception de 16 occurrences des formes fait et faire, dont 13 se situent dans les livres I-X. Meson (Dees 1980, c. 171) et reson (Dees 1980 c. 178) sont largement majoritaires (mais l’on compte 3 occ. de maison et 11 de raison dans les livres I-X). Les formes occidentales e, ei sont en concurrence avec les formes oi pour noter le résultat de /e/ fermé tonique libre (3 occ. de Loire et une de Leire) ; les formes en e, ei sont dominantes pour here > her(s), heir(s) (Dees 1980, c. 158), alors que les formes en oi sont les plus usitées pour debere > doit, doivent (mais det 10 occ., deivent 12 occ. et devent 86 occ. sont bien représentées jusqu’au livre XII) et pour directu > droit (mais dreit 6 occ., dreiture 1 occ., dreitement 1 occ. jusqu’au livre XII ; Dees 1980, c. 146) ; la forme de la P3 du présent du subjonctif du verbe estre (il) soit est en concurrence avec la forme seit (12 occ., jusqu’au livre X ; Dees 1980, c. 224). Pour noter le résultat de /o/ ouvert tonique libre, les graphies o et eu sont en concurrence dans les livres XI-XII (potet > pot 61, puet 68) alors que la forme réduite est majoritaire dans les livres I-X et les formes puet, peut dominantes dans les livres XIII-XX ; le résultat de locum est leu (plus de 450 occ.) et rarement lieu (15 occ. ; Dees 1980, c. 168). Des alternances graphiques en/an se retrouvent pour le résultat de /a/ et /e/ devant nasale implosive : atendre 16 occ. vs atandre 10 occ. ; meniere 52 occ. vs maniere 108 occ. ; prendre 94 occ. vs prandre 95 occ. ; kalend(i)es 9 occ. vs kaland(r)es 3 occ. ; tens 260 occ. vs tans 13 occ. etc., ainsi que entre ien/ian pour yod + /a/ + nasale : lien 10 occ. vs lian 2 occ ; ancien 34 occ. vs ancian 3 occ. (Gossen 1967, p. 196-197 ; Simoni-Aurembou 1995, p. 353). Le résultat du suffixe -oriu est toujours -or (acheteor, empereor, despendeor, procurator, seleor, etc.) et ce de -aticu > est -age, sauf dans une quinzaine d’occurrences (Dees 1980, c. 204 ; Simoni-Aurembou 1995, p. 354).
      Pour l’article défini cas sujet masculin singulier, on signale la présence des formes lo (27 occ., dont 25 entre les livres I-IX) et lou (13 occ., dont 10 aux livres I-IX) en concurrence avec li (Dees 1980, c. 34a 1201-1275). Les formes contractées penchent en faveur d’une localisation dans l’Orléanais : « a + les » > as (Dees 1980, c. 50), « de + le » > do (Dees 1980, c. 42), « en + le » > ou (Dees 1980, c. 53). On retrouve occasionnellement les formes des pronoms personnels de l’Ouest el, els pour le sujet féminin, quelques rares occurrences de la formes marquée nus (vs nos), ainsi que les formes si, sis pour le déterminant possessif cas sujet sing. masc. en concurrence avec la forme ses. Parmi les traits graphico-morphologiques, on signalera encore les nombreuses occurrences de la désinence P4 -on, caractéristique de l’Ouest (Gossen 1967, p. 126 ; Dees 1980, c. 219 ; Simoni-Aurembou 1995, p. 354).

      Structure et décor

      Le décor est simple et peu homogène, parfois rapide ; il semble avoir comporté, sinon l’intervention de plusieurs mains, tout au moins l’utilisation de modèles différents, dont des formes similaires se retrouvent dans des mss composés à Paris et dans l’Ouest de la France au 13e siècle (voir par ex. Londres, British Libr., Arundel 41, f. 5 Guillaume de Jumièges, Gesta normanorum ducum ; Reims, bibl. mun. 230, Missel de Saint Nicaise de Reims). Parmi les éléments notables des initiales, on signale l’emploi des « œufs de grenouille » et des terminaisons des antennes prolongées en vrilles (par ex. f. 72a, 108c, 110a, 124b, etc.), ainsi que les angemmes (quatre-feuilles et quintefeuilles) pour remplir les initiales et dans les cartouches qui encadrent les réclames (par ex. f. 108v, 132v, etc.).

      Les textes liminaires et le Livre de jostice commencent par une initiale filigranée à l’encre rouge et bleue (f. 1a, 7 unités de réglure ; f. 3a, 5 unités de réglure ; f. 4r, 11 unités de réglure) ; de ces trois initiales, la plus notable est le « L » qui marque le début de la première ordonnance, car il présente une antenne se prolongeant en festons (bande de I) dans les marges supérieure et de reliure, si bien qu’il embrasse l’espace d’écriture. Aucun saut de ligne ne sépare les textes liminaires du LJP proprement dit.

      Le début de chacun des 20 livres du LJP, dont la répartition est confirmée par la table des matières située à la fin du ms., est marqué par une initiale filigranée d’environ 4 unités de réglure à prolongement d’antenne de dimension variable (voir notamment les initiales « puzzle » aux f. 108c et 110a, ainsi que celles, moins élaborées, aux f. 124b, 154d, 160a, 163c, 169v, 190a), et par un titre courant dans la marge de tête ( « L » bleu sur chaque recto, suivi au verso du numéro de livre en capitales romaines bleues et rouges, sauf inversion lorsqu’un livre commence au recto, comme aux f. 30v-31r) ; les livres I, II et VIII, comportent aussi une rubrique signalant le numéro du livre du LJP (Ci commence li .viii. livres. D’achat et de convenant entre acheteor et vendeor..., f. 80d).

      Le début de chacun des 342 chapitres du LJP est signalé par une initiale de 2 à 3 unités de réglure ainsi que par l’intitulé rubriqué du chapitre. Ces initiales se caractérisent par des courtes antennes épaisses coupées par des petits traits horizontaux ; elles signalent le début d’un nouveau chapitre même en l’absence de la rubrique indiquant le titre (la rubrique est absente pour les chapitres : I.12 f. 21d ; I.17 f. 22b ; IV.19 f. 52b ; VI.6 f. 62b ; XVI.29 f. 154c ; XVIII.12 f. 169d). Les rubriques ont été exécutées dans une phase ultérieure par rapport à la copie du texte, comme l’indique le fait que la réserve prévue n’est pas toujours suffisante pour accueillir le titre (ou parfois trop abondante, par ex. f. 54rv).

      Dans les chapitres puisant aux sources du droit savant, les pieds-de-mouche qui structurent les paragraphes correspondent, sauf exception, à la répartition interne des articles telle qu’elle apparaît dans le texte latin. Dans ces mêmes chapitres, l’initiale nue, alternativement bleue et rouge, qui signale le début des paragraphes, correspond à celle du nom de l’auteur de la disposition ; jusqu’à la fin du livre X (f. 105b ; à savoir, jusqu’à la fin des chapitres puisant au Digeste vieux et aux Décrétales), le nom de l’auteur est accompagné de l’incipit latin de la loi.

      Le plan du Digeste, qui guide le compilateur du LJP, apparaît à travers les rubriques annonçant l’Infortiat et le Digeste neuf : Ci commence li livres d’Enforçade, f. 108c [D. 28.1], et f. 110a [D. 29.7 ; 30.1] ; Ci commence li livres de Digeste nove, f. 124b [D. 40.1], et f. 127a [D. 41.1], f. 136a [D. 42.1], f. 140c [D. 43.1], f. 154c [D. 44.1], f. 160a [D. 45.1], f. 163c [D. 46.1], f. 169b [D. 47.1].

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: des petites croix à l’encre brune destinées à porter l’attention sur un passage précis (voir p.ex. : f. 23c, 74v, 105c, 143a, 144c), ainsi que quelques annotations dans les marges et les interlignes prouvent que le ms. a servi à plusieurs lecteurs à des époques postérieures (voir par ex. f. 35v ; 108c au-dessus de la rubrique ; 117v ; 150v ; 200e). Au f. 163v, un lecteur du 15e s. signale une erreur dans la numérotation des livres. Au f. 123d, intervention d’un lecteur du 18e s. qui intègre une partie d’une rubrique.

      Provenance: le ms. provient de la collection d’Antoine Lancelot, léguée au roi en 1733. Les contreplats portent des notes à l’encre brune d’anciens possesseurs du 14e s. ; sur le contreplat antérieur Vecy le contenus(?) de la(?) loy ; sur le contreplat postérieur : en haut Tu fus a moy en decembre l’an | mil .ccc. .lxxix., mon nom dessus, et plus bas, de la même main, des renvois au contenu de l’ouvrage Tu trouveras de quitances du .xviii.e etc. | Du d[…] du .x.e etc. | Se feme est a tort mise en possession de son doere | xi 4. Traces de rature au f. 199r.

      Anciennes cotes: Regius 8407(5) (contreplat antérieur et f. 1r) ; Lancelot 70 (contreplat antérieur) et « n° 122 » barré (contreplat antérieur et f. 1r).

      Bibliographie:

      • Li livres de jostice et de plet, publié pour la première fois d’après le manuscrit unique de la Bibliothèque nationale par P.-N. Rapetti, avec un glossaire des mots hors d’usage par P. Chabaille, Paris, Firmin Didot Frères, 1850
      •  — 
      • Edition des sections inédites par G. Pastore, [à paraître] en ligne sur ELEC http://elec.enc.sorbonne.fr/, École nationale des chartes, 2016
      •  — 
      • F. Olivier-Martin, « Les Poines de la duchié d’Orliens », Revue historique de droit français et étranger, 7 (1928), p. 413-440
      •  — 
      • J. Foviaux, « Livre de jostice et plet », notice dans Dictionnaire des lettres françaises. Moyen Age, 1992, p. 955-958
      •  — 
      • G. Giordanengo G., « Livres de jostice et de plet (Li) », notice dans Dictionnaire historique des juristes français XIIe-XXe siècle, 2015, p. 669-670
      •  — 
      • A. Stoll, Ueber die Sprache des Livre de jostice et de plet, Halle, in-8°, 1889, 55 pp.
      •  — 
      • G. Pastore et F. Duval, « La tradition française de l’Infortiat et le Livre de jostice et de plet », [à paraître] dans Bibliothèque de l’École des chartes, 2016
      •  — 
      • L. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale…, Paris, Imprimerie impériale, 1868, t. I, 409-411
      •  — 
      • Bibliothèque nationale. Département des manuscrits. Catalogue des manuscrits français. Ancien fonds, t. I (n° 1 à 3160 du fonds français), Paris, Firmin-Didot, 1868, p. 504
      •  — 
      • H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. I, Paris, E. Leroux, 1921, p. 149
      •  — 
      • notice en ligne [12/03/2012] sur le site de la Bibl. nat. de Fr. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9059006z
      • .

      [Notice établie par Graziella Pastore]

      Extraits

      Digeste vieux

      D. 9.1 [LJP, V 1]

      [f. 54a][9.1.0]Se beste a .iiii. piez fet domage. Et d’omecide. et de geter eue sor genz (rubr.)
      [9.1.1] Se beste a .iiii. piez fet domage la loi en done aucion que vost que la beste que fist le domage soit donee por le forfet ou qu’il en rendra la value de la chose. [2] et ceste aucion s’estant a totes betes qui ont .iiii. piez. ¶ [3] li prevoz dit se l’an dit que beste eit fet domage. pué estre domage fet sanz le domage et sanz le tort. a celui qui le fet. car l’en ne puet pas dire que beste face tort car ele n’a point de san. [4] et issincomme servius dit ceste aucion a leu. quant la bes[f. 54b]te fet2 domage par sa cruauté ausint comme li chevaus repuce et fiert do pié. et se buef hurte de ses cornes par costume ou se mule par sa cruauté ou por ce qu’ele n’est pas en bon leu ou par la cope a celui qui l’amoine. ou si la beste est chargie plus qu’ele ne doit lesse choer son fes sor aucun ceste aucion te3 sera donee. et plediera l’en do domage. et de injure. ¶ [5] Et se chien que aucun menoit eschape par s’apereté et fet domage se l’en le puet retenir ou s’il ne dut pas estre menez. par celui qui4 cete aucion5 cessera et avra aucion contre celui qui tenoit le chien. ¶ [6] Et se la beste fet domage par l’aticement d’autre cete aucion cesse. ¶ [7] Et generaument ceste aucion ne cesse mie quant la beste sauvage est moue contre nature et fet domage. et par ce se li chevaus se deslie. et il anchuce et fier ceste aucion cesse. et cil qui ferra le cheval ou li fera plee. l’en avra contre lui aucion de fet por ce qu’il ne fist pas le domage en son cors. mes s’il eust le cheval apleignié et il repuçat l’en avra contre lui aucion tele. ¶ [8]et se une autre beste esmuet une autre por fere domage l’en plediera en non de la beste que l’autre fist amovoir. ¶ [9] Et se la beste fet domage par soi ou par autre a qui il a hurté ceste aucion a leu ausincomme se un buef areste un char. ou s’il abat aucunne chose qui est dedanz[10] ceste aucion n’a pas leu en bestes por la naturel cruauté. et por ce se uns hors s’enfuit et fet domage cil qui il estoit n’en porra mie estre tret en plet. car il en pert la seignorie puis qu’il li est eschapez. et por ce se je l’ocis li cors est miens. ¶ [11]Mostons ou buef funt mellees se l’un ocist l’autre quintus mucius dit que se cil qui comoinça qui fist la mellee est tuez l’aucion faut et se li autres fust ocis ceste aucion a leu. et par ce il convient[f. 54c]qu’il soet sien. ou qu’il amant le domage. ¶ [12] Et ceste aucion est donee contre le seignor por ce que li forfez des betes sit la beste ne ceste aucion n’est pas donee a celui qui est la beste car ele n’estoit pas soe. mes a celui a qui ele n’est pas. ¶ [13] Et se la beste muert avant que li plez soit entamnez la demande ne vaudra rien. ¶ [14] Baillier por le forfet est ballier la beste vive. ¶ Se la beste est commune l’aucions sera contre toz por le tot6 ausint comme d’ome. ¶ [15] Li sires ne sera pas aucunne foiz plediez de ce mes de tot7. ausincomme se li juiges li demande en droit se la beste estoit soe. et il dit que non quar se l’en seust qu’ele fut soe il fust condampnez dou tot. ¶ [16] Se la beste est ocises anprés ce que la cause est entamnee por ce que li sires a aucion de la loi aquiliene reson de ce i sera treté en plet por ce que li sires pert le poer de amender le forfet et por ce convient il qu’il rende la value s’i ne veust pledoier contre celui qui ocist la beste. ¶ [17] Nus ne dota onques que ceste barre ne fust donee a l’oir et a ses hers. et contre l’oir et contre celx qui ne sont pas hers par ce droit qu’i sont seignors.

      [9.1.2]Paulus. Hec auctio. Ceste aucion ne vient pas en bestes au seignor solement. mes a celui a qui il apartient . ausincomme a celui a qui la chose est prestee. et ausint apartient ele a feulon qui ont domage an ce qui ont domage8an ce qu’il sont tenu de rendre. ¶ [1] Se aucun por ce qu’i achieve9 son mestre sanz foi en une taverne . et un chien le mort leanz aucun cuident que l’en ne poit fere plainte de chien par ce qu’il fust deslié et aucun cuident encontre.

      [9.1.3]Gaius. Ex hanc. L’en ne dot pas de cete loi que l’en ne puisse pledier en non de franches persones ausincomme la beste a fet ploie au pere ou au fiz en tel leu qu’i n’est pas enledi nus ne puet franc cors esmer il est tenu cil qui est la beste de randre les despens que l’an fera au garir les et les domages de lor besoignes qu’il perdent a fere.

      [9.1.4]Paulus. Hec auctio. Ceste aucion[f. 54d] a leu tot n’ait la beste .iiii. piez qui fist le domage.

      [9.1.5]Alphenus. Agaso. Un asner entra en une taverne ou son chevau. il ouia une muile la mule repuça. et fruissa la cuisse a l’asner. l’en demande consoil se l’en porroit pledier o le seignor de mule qui avoit fet le10 domage11. et je di que oïl.

      Infortiat

      I. D. 25.4 [LJP, XI 3]

      [f. 107b][25.4.0]Ci titres est de garder la vente a la feme (rubr.)
      [25.4.1]Ulpianus dist. il avient au tens au sainz freres que uns homs disoit que sa feme estoit grosse et ele li nioit. et quant consoill lor en fut demandez il ascritrent a prisicien le prevost de la cité en tex paroles. il senble que set voiers12requerre novele chose que il mete garde a sa feme qui est departie de lui qui nie qu’ele n’est pas grosse. et por ce ne se doit nus merveillier se nos meton novel consoil. Se il se tient donc en cele requeste il est bien que l’en eslisse la meson a une prode feme en que la feme viegne illoc ait trois ventreres esprovees et sages et lëaux qui la regarderont par ton commandemant . et se totes les trois ou les. dues dient qu’il lor senble qu’ele soit grosse il convendra amonester la feme qu’ele reçoeve la garde autresi comme se ele meismes l’eust requis et s’ele n’a enfant li mariz sache que ce apartient a sa male renomee. car il senble qu’il l’a fet por aucun tort a la feme. ou se les trois femes ou les dues dient qu’ele n’est pas grosse il n’i a nule cause [f. 107c] en garder la. [1]et por cez trois13 voit l’en apertement que le consoil au senat de reconoistre les enfanz n’i a pas lieu se la feme ne velt fere senblant qu’ele soit grosse ou le14 nie qu’ele ne l’est pas. Ne ce n’est pas torz car ainz que li enfés soit nez c’est une partie des entrailles a la feme. mes quant li enfés est nez li peres le pot demander comme sien. ou requerre qu’il soit aportez avant. Li princes secort donc en cause necesaire [2]et selonc ces letres la feme puet estre apelee par devant le prevost et li puet l’en demander s’ele quide estre grosse et ele doit estrcontrainte de respondre. [3] s’ele respont donc pas ou ele ne vient pas par devant le prevost li enjoindron nos la poine do consoill au senat c’est a savoir qu’il15 loise au mari a tenir l’enfant. mes il pot avenir que li mariz ne se tiegne pas apaié de tant car il a greignor desirrer d’estre peres que d’estre sanz enfanz. ¶ Il conveindra donc qu’ele soit contrainte par la force au prevost de venir a cort et de respondre . et s’ele n’i velt venir ou ele i vienet ele ne velt respondre il convendra que si gage soent pris et qu’ele soit contrainte par poine de chetel. [4] S’ele respont donc qu’ele est grosse il convindra garder l’ordre qui est dite ou consoil ou senat et s’ele nie lors doit li prevoz apeler les ventrieres selonc ce que nos avon dit avant. [5]et l’en doit savoir qu’il n’est pas otroié au mari o a la feme a apeler aucunne ventriere mes li prevoz les i doit totes metre[6]et si doit eslire la meson a la prode feme ou ele doit venir por estre veüe. [7] Et s’ele ne velt pas estre veüe ou ele ne vet pas a la meson a la prode feme li prevoz la doit contraindre par s’autorité. [8]et se totes les ventrieres ou les .ii. dient qu’ele n’est pas grosse. l’en demande s’ele pot por ceste cause pledier a son mari par aucion de tort fet. et ge croi que oïl bien se issi est que li mariz la feist voer por cause de fere li tort mes s’il ne li fist pas par tel corage. Mes por ce qu’il cuidoit qu’ele fut grosse por aucunne droite cause ou por le grant deserrer qu’il avoit d’avoir enfanz . et por ce qu’ele li avoit fet acroire tancomme li mariages duroit. il est droiz que l’en pardoint au mari. [9] il convient savoir que certain tens n’est pas establiz es letres que nos avon dit avant. ja soit ce que termes16 soit establiz a la feme ou conseil au senat qui fut de reconoistre les enfancomment sera il donc. diron nos que loira toz [f. 107d] jorz au mari a apeler sa feme par devant le prevost ou nos li establiron terme de .xxx. jorz. et je cuit que quant li prevoz avra coneu la cause il devra oïr le mari aps .xxx. jorz. ¶ [10] li prevoz dit ici de regarder le ventre a la feme et de garder l’enfant. Se feme dit puis que sis mariz est morz. qu’ele est grosse . et ele denonce .ii. foiz ou mois a cez a qui la chose apartient ou a lor procurator qu’il envoient se il volent por voer son ventre franches femes i soient envoies qui la gardent totes ensenble si que nule d’aus ne toche a son ventre malgré suen. ¶ Et la feme est enfant en la meson a une autre prode feme que je li establiroi .xxx. jorz ainz que la feme cuide avoir enfanz ele face a savoir a cez a qui la chose apartient ou a lor procurator qu’il i envoient se il volent qui gardent son ventre en la chambre en quoi ele devra enfanter n’oit que une antree et devent cele entree a17trois homes et trois franches femes qui la gardent lëaument totes les foiz que cele feme entre en la chambre ou qu’ele se vet boignier les gardes i regardent avant s’eles volenet metent hors cez qu’i sont entré et quant la feme commencera a travallier ele face savoir a cez a qui la chose apartient ou a lor procurator qu’il i envoient qui soit la ou ele avra enfant . et il i envoient franches femes .v. sanz plus. si que por desus les .ii. ventrieres qu’il n’oit en la chambra ou ele enfantera . que .x. franches femes. et .vi. serves. et totes les autres en soient mises hors. et en la chambre ou ele devra enfanter n’oit pas mois de .iii. lumieres. car tenebres sonconvenables a lui ballier autrui enfanet a faindre qu’ele a enfanté. li enfés qui sera nez soit mostrez a cez a qui la chose apartient ou a lor procurator. s’il le volent voer et soit balliez a norrir la ou li peres commandera . et se cil ne le velt recevoir quant la cause sera coneue je establiroi ou il devra estre norriz. et cil qui le prendra a norrir le mostrera .ii. foiz au mois tant qu’il avra .iii. mois. et aps ce18 en .ii.19 une foiz tant qu’il ait un an. et quant il avra .i. an. il mostrera en .vi. mois une foiz jusque tant qu’il puisse parler. ¶ S’i ne plet a aucunne que son ventre soit garder20 ou veuz ou que l’en soit a son enfantement. ou se aucunne chose est fete por quoi il ne soit pas fez issi comme nos avons dit avant je ne donroi pas a l’enfant qui nestra la possession. ou se li enfés qui est nez n’est mostrez si comme[f. 108a] nos avon dit et je promest que je donrai ces aucions a cez a qui la possessions des biens est donee par mon bannissement mes je ne la donrai pas a cez se il me senble que il n’i ait droite cause. ¶ [11] Ja soit ce que li bannissement au prevost est bien aperz . neporquant l’en ne doit pas despire l’exposition. [12] il convient donc que la feme face savoir qu’ele soit grosse a cez qui eussent preu s’ele n’eust pas enfanz por ce qu’il eussent tot l’eritage ou une partie ou par testamant ou sanz testamant. [13]et se uns sers avoit esté fez hers se la feme au mort n’eust enfanz aristo escrit que ja soit ce que totes les choses qui sont dites au banissement au prevost ne doevent pas estre gardees envers lui. neporquant il convient garder celes qui sont dites de l’enfant21. Et je croi que cele sentence est veroie car c’est li communs preuz que feme ne tiengne pas autrui enfanz por suen que la digneté des ordres et des mestiers22 soit gardee. et por ce donc que li sers est en esperance de l’eritage quex qu’il soit il doit estre oïz car il fet la commune besoinge et la soe propre[14]et il convient denoncier a cez qui sont en esperance de l’eritage aps le serf. si comme a celui qui est establiz a estre heirs. au premier degré. ou a celui qui est plus procheins d’avoir l’eritage sanz testamant. se li peres mort sanz testamant fere. et li23 plusor le deussent avoir ensenble. l’en le doit fere savoir a toz [15] cez24que li prevoz dist que quant la cause sera coneue il ne donra pas possession ou il verra aucion apartenant25 a ce que se aucunne chose est entrelessie par rudece ou par ignorance des choses que li prevoz vost qu’il gardast ce ne nuise rien a l’enfant . que se aucunnes des choses que li prevoz commanda legierement qui fussent gardees est entrelessie la possession des biens ne doit pas por ce estre vee a l’enfant. mes la costume de la religion26 doit estre regardee. Et selonc ce convient il garder le ventre et l’enfant quant il nest. et puis qu’il est nez.

      [25.4.2]Julianus dist. li banissemanz de garder l’enfant abat celui qui est fez a la meniere do consoil au senat qui est apelez carbonians. [1] mes li prevoz doit aucunne foiz quitier cestui quant il avient par la simplece a la feme et sanz malice que li ventres n’est pas veuz ne li enfés gardez.

      [25.4.3]Paulus dist se cil qui est establiz a estre heirs aprés l’enfant qui est encore a nestre. ou cil qui est fez heirs simplement velt garder le ventre il doit estre oïz.

      [25.4.4]Scevola [f. 108b] dist. Cil a qui il fut commandé que se il morust sanz enfanz il lessoit a sa seror tot ce qui estoit avenu a lui des biens au mort morut et fist son heir de sa fille qui estoit encore a nestre . et establi que autre fussent son heir enprés lui. et por ce que la feme au mort disoit qu’ele estoit morte. l’en demande se l’en doit otroier a la seror ou a son procurator a garder le ventre selonc la forme do banissement . et la responsse est que en ce cas il senble qu’il convient regarder a la cure a celui a qui il fut commandé que li heritages fut rendu . et selonc ce doit l’en establir quant la cause est queneue.

      II. D. 28.1.22 [LJP, XII 1]

      [f. 109d][28.1.22]Cil meismes dit. [pr.] je et mis peres. et plusors autres qui sont en une meisme poeté poons estrconté ou numbré des tesmoinz qui sont apelé au testamant. [1] Nos devon regarder la condicion des tesmoinz quant il seelent et non mie quant cil muert qui fet le testamant. Se il estoient done27quant il seelerent le testamant dou quel il pensent estre receu en tesmoing chose qui puis soit aucunne28 ne lor nuist point. ¶ [2] Se ge ai pris de celui qui fist le testamant son seel29et je en ai seele le testamant . autretant vaut comme se je seelasse d’un autre. ¶ [4] Se aucuns des tesmoinz n’escrit pas son non ou testamant . et il le seele autretant vaut comme se il n’eust pas esté apelez a tesmoing . et s’il met son non ausi comme plusors font et il ne le seele pas encor diron nos ce meisme. [5] L’en demande se nos devons seeler d’un anel tant solement ou d’aucun autre signe et sanz dote. li home seelent en diverses manieres. mes il est melz que aucun puisse seeler de son anel tant selement qui ait aucunne empreinte[6] il n’est nule dote que testamant ne puisse estre seelé par nuit [7] l’en doit dire que les tables sont seelees se li tesmoing30que cil qui le fist resigna. est seelez de rechief des seaus a .ii. tesmoinz il est parfez et vaut par le droit citeen. et par celi au prevost.

      Digeste neuf

      D. 42.1 [LJP, XVI 1]

      [f. 136a]Ci commence li livres de Digeste nove (rubr.)

      [42.1.0]Cist titres est de force juigie et de la force des sentences et des interlocutoires au juiges (rubr.)

      [42.1.1][f. 136b]Modestinus dit l’en apele chose juigie par quoi li plet son[t] finé par le prononcement au juige et ce avient quant aucun est condempnez ou asoz.

      [42.1.2]Gaius dit. Cil qui juige ne garde pas toz jorz le tens de la chose juigie. ainz l’acorce aucunne foiz et l’alongue aucunne foiz selonc la qualité et selonc la quantité de la cause. ou des persones ou par lor obedience ou par lor cotumance. mes poe avient que sentence soient mandees a execucion devant le tens quest establiz. mes se est quant il convient doner norreture a aucun. ou quant l’en secort a celui qui a moins de .xv. anz.

      [42.1.3]Paulus dit cil qui puet condempner31 a poer de sodre32

      [42.1.4]Ulpians dit. se li procurators n’a esté a oïr sentence . aucion de chose juigie n’avra pas leu contre lui. ainz sera doné contre son seignor. et se il i fu ele sera donee contre lui. Nos ne parlons pas tant solement quest fez procurators en sa chose car il a autre reson par quoi il ne puet pas refuser aucion de chose juigie car il n’est pas fez procurators en autrui chose. mes en la soe. ¶ [1] li deffenderres et li procurators sont en tel condicion que il ne senble pas que il soffrent a recevoir juigement et por ce doit aucion de chose juigie estre nee contre aus. ¶ [2] Li metres d’aucunne garnison puet refuser aucion de chose juigie. mes ele sera donee contre cex qui sont en la garnison. ¶ [3]Li prevoz dit cil quest condempnez a poier deners por cause de chose juigee et que dirons nos donc s’il ne puet poier les deners et il est apareilliez de fere en satisfacion. l’en dit donc que li prevoz ajojer33 ou il [n’]en face satisfacion34. Car il puet bien avenir que il ait avenant plege qui poera por lui. mes la reson de demander deners fut que li prevoz ne vost pas que nos obligemenz venist d’autre . et por ce dit li prevoz que li denier soient poiez. ¶ Neporquant por grant cause ou por convenable porra l’en venir a la sentence labeo[4] si comme se les parties en ont fet convenant aps la sentence ¶ Et c’est por renoveler la dete que aucuns soit atornz a poier la. et autrement non . et sa gages ou plege en ont esté pris por la cause juigie. por ce ne remoint pas le execucion de la sentence car por ce se aucunne chose est ajointe a chose juigiee ne se pert l’en pas de la sentence. ¶ Et ce moismes doit estre gardé [f. 136c]quant li procurators a aucun est condempnz. ¶ [5]Se aucunest condempnez a poier deniers dedanz .i. certein terme. il convient voier des quant nos commoincerons a conter le terme. ou desque la sentence est donee ou quant li tenest passez quest establiz es lois. se li juiges done menor terme que celui quest establi es lois ce qui faut a la sentence au juige est acompli par la loi. et s’il a donné plus dou terme il sera gardez. ¶ [6]Nos devon tenir celui par condempné quest condempnz a droit et se la sentence35est malement donee li condempnemenz ne vaut rien[7] Nos entendon que cil poie non pas tant solement que il poie deners mes que il se delivre en aucunne meniere de l’obligement qui descent de la chose juigie. [8]Celsus dit. que se tu es condempnz abandoner un serf a sofrir poine. et tu l’abandones celui de qui uns autres a l’usaire tu es encore tenuz par aucion de chose juigie. mes se li usaires faut tu es delivrez.

      [42.1.7]Gaius dit. Ja sé ce que l’en ne puisse pas pledier de chose juigie dedanz le terme quest establiz neporquant cil quest puet estre delivrez en plusors manieres car li termes quest mis par la loi est establiz par celui quest condempnz et ne mie contre lui.

      [42.1.8]Paulus dit. uns sers qui estoit demandez par convenance morut puis que li plez fu entamez. il nos plet que cil a qui l’en demandoit soit asoz et que il rende les fruiz.

      [42.1.9]Ponponius dit. juiges ne arbitres ne puet doner sentence contre forsené.

      [42.1.13][1]Celsus dit Se mis36 hom promet a un autre que il gardera que domages ne li soit fez. se il l’en garde et il fet ce que il promist et se il ne le fet il doit estrcondempnz ou deners ses37 si comme il avient en toz obligemanz de fere aucunne chose.

      [42.1.16]Cil moismes dit. Aucun sont qui sont tret en cause por tancomme il puent fere ce est sanz aquerre lor detes. ¶ Et aucun sont qui sont tret en cause por cex qui soncompoignons de toz lor biens.

      [42.1.26]Ulpianus dit. Se li pledeor s’acordent que une cause soit juigie entre ous ce ne sera pas sanz reson. li juiges donne tel sentence.

      [42.1.28]Cil moismes dit. Si dui juige delegat donerent diverses sentences . Modestinus dit que l’une et l’autre doit estre encrole tant que plus haut juiges en ait une confermee.

      [42.1.29]Cil moismes dit. li termes quest donz a celui quest condempnz est donnez a ses heirs et as autres qui sont en son leu ci. car tel termes est plus donz a la cause que a la persone.

      [42.1.38]Paulus dit. li juige donnent[f. 136d]diverses sentences . et il en a autretant d’une parcomme d’autre se ce est en cause de franchise la sentence quest donee por franchise est tenable si comme li enpereres pius establi. mes en autres causes est tenable la sentence quest donee por le deffendeor . et il convient que ce soit tenu a communs juigemenz . Et se li juiges condempnent en diverses somnes l’en se doit tenir a la menor si comme julians dit.

      [42.1.39]Celsus dit. Se .iii. sont juige li dui ne puent pas juigier sanz le tierz. car il est commandé a trois que il juigent mes se il sont tuit presant . et li uns va contre la sentence as autres. li juigemanz as .ii. sera tenables. car il est voirs que li .iii. ont juigié.

      [42.1.43]Cil moismes dit. Paulus escrit que cil qui soncondempné a une quantité de deners doivent estre en cause por aucion de chose juigie. li uns por autretancomme li autres. Et se la sentence fu donee contre trois et li uns en poie son avenant il ne puet pas estre trez en cause por les autres.

      [42.1.45]Paulus dit. li juiges puet condempner s’il veust et les parties s’i consentent que li errement que eles sont soent aporté avant38 se li plez n’est finez. ¶ [1] puis que sentence est donnee l’en ne doit rien establir sanz l’autorité au prince d’acroitre ou d’apeticier la poine a cex qui soncondempnez. ¶ [2]Nule sentence ne doit estre donee contre cex dedanz aage qui n’ont ne deffendeor ne procurator.

      [42.1.46]Hermogenes dit. il n’est pas deuee a amender les paroles des erremenz sanz müer la forme de la sentence.

      [42.1.47]Paulus dit il convient donner sentence de chescunne besoigne par devant toz cex a qui la chose apartient . Et se l’en fet autrement ce quest juigié n’est tenable fors contre cex qui sont presanz. ¶ [1]Se aucuns sont semons plusors foiz et il despisent a deffendre lor cause par devant la borse l’enpereror il doivent estre sor mis as choses juigies.

      [42.1.53]Hermogenes dit. la contumance a celui qui n’obeist pas a juiges est punie par perdre tote la cause. ¶ [1] Cil est contumaux qui despit a venir avant quant il a eu trois somonses. ou une en leu des .iii. que l’en apele communaument perentoires. ¶ [2] Cil quest escusez par maladie ou por greignor cause ne soffre pas poine de contumace[3] Il n’apert que nus soit contumaus fors cil qui ne volent obeir ou il doivenet cil qui nienent que il n’apartienent mie a la juridicion a lor juiges.

      [42.1.55]Ulpianus dit. desque li juiges a doné une foiz sentence il lesse a estre juiges et de ce droit usons nos que puis que li juiges a condempné aucun a plus ou a moins que il ne deust il ne puet puis amender sa sentence[f. 137a] car il use de son office ou bien ou malemant.

      [42.1.56]Cil moismes dit. l’en ne doit riens enquerre puis que sentence est donee ou que la cause est terminee par seremant ou que la chose de quoi l’en pledoit a esté reconeue en droit. car ce quest reconeu en droit vaut autretancomme ce qui est juigié.

      [42.1.58]Cil moismes dit ¶ Se gage sont pris et venduz sanz juigement il puent estre recouvré.

    Deuxième tradition traductive

    Elle se compose de deux traductions, dont l’une (traduction 3) est un remaniement de la première (traduction 2). L’antériorité de la traduction 2 est démontrée par une langue plus archaïque, mais aussi par des contresens corrigés dans la traduction 3.

    L. Mainini a proposé l’hypothèse d’une troisième version, aujourd’hui perdue, qui aurait servi de source à la traduction 2 et à la traduction 3. Cette proposition, peu économique, n’a pas été démontrée. Rien n’interdit que la traduction 3 soit un remaniement de la traduction 2 à l’aide d’un texte latin glosé. Seul un examen approfondi permettrait de trancher. Il faut toujours avoir à l’esprit que les traductions du Corpus juris civilis ont une tradition dynamique : des interprétations peuvent être revues, des choix de traduction révisés, des gloses d’origine latine intégrées, des passages délicats explicités ou supprimés. Il est donc difficile de savoir si une version donnée dépend précisément d’une autre version conservée ou d’une version qui en était proche, aujourd’hui perdue.

    Traduction 2 (3e quart ou dernier quart du 13e s.)

    Anonyme, la traduction 2 nous est transmise par un témoin unique, le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 197, sous une forme assez corrompue (cf. les sauts du même au même au début du passage témoin : 9.2.40, 9.2.45.1-2). Si l’on accepte qu’elle est antérieure à la traduction 3, il faut la dater du 3e quart du 13e s., date du plus ancien témoin de la traduction 3. Sinon, on doit retenir comme terminus ad quem la date de la copie du texte dans le ms fr. 197, soit le dernier quart du 13e s.

    Cette traduction a probablement été conçue pour être utilisée de pair avec le texte latin, qu’elle venait éclairer. Un dispositif de repérage permet un passage aisé d’une langue à l’autre : des incipit latins sont ainsi donnés, non seulement au début de chaque fragment, mais au seuil de paragraphes découpés au sein des fragments. La consultation simultanée du latin et du français est également facilitée par une traduction verbum ad verbum. Toutefois, si un mot latin est généralement rendu par un mot français (parfois accompagné d’un déterminant), la traduction, loin de multiplier les calques lexicaux, a plutôt cherché des équivalents largement lexicalisés en français. Les calques syntaxiques sont ici très nombreux (conservation du passif plutôt que recours à des constructions impersonnelles ; conservation d’ablatifs absolus et surtout) et l’ordre des mots latins est très souvent préservé, permettant ainsi une lecture parallèle.

    Ce projet de traduction a contraint le(s) traducteur(s) à rendre en français l’ensemble du texte latin, même dans ses passages les plus difficiles, tout en les contraignant à ne pas intégrer de gloses explicatives, qui auraient éloigné la syntaxe française de la syntaxe latine. Texte et glose sont bien séparés, comme l’atteste la copie de gloses en français (proches de la glose ordinaire) en marge des titres suivants (D. 12-13.4.9 et D. 23-24.2).

    Une traduction identique de la Constitutio omnem se trouve dans le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 197 (traduction 2) et dans le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 20118 (trad. 3), alors qu’elle est absente des autres témoins complets. Une étude des procédés traductifs permettrait peut-être de savoir à quelle traduction assigner ce passage, qui témoigne d’une circulation des versions françaises en un même milieu.

    Manuscrit

    • Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 197


      414 f. parchemin ; France (Paris ?), 1275-1300 (texte) ; Venise, Padoue (?), vers 1330-1350 (décoration peinte) ; 400 x 280 mm.

      Contenu: traduction française 2 anonyme du Digestum vetus (D. 1-24.2) en partie accompagnée de gloses (titre ancien : Ci finist la |  Vielle Digeste | De coi legistre | Font grant feste f. 413d) (sigle D)

      Prologue [« Constitutio omnem », traduction identique à celle du ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 20118 (trad. 2)]  (f. 1a- f. 3b)   Inc. Li empereres Cesar, Flavius, Justinianus, Alemanicus, Gozhicus, Germanicus, Antiqus, Alenicus, Affricanus, deboneres, boneurez, nobles, [vain]queres et toz jorz augustus, mande saluz a Theoph[ile]et a [Dorot]ee et a Insidore et a [Na]tere et a Cale et a Tratin, nobles homes et ses ancesseurs et a Salamin homme tres discret et son ancesseur. (rubr.) | [N]Us ne set mielz de vos que toz li establissemenz de nostre chose commune a ja esté purgiez et ordenez es quatre livres d’Institutes et es .l. livres de Digestes et es .xii. livres des constitucions emperials. E totes les choses que il covint commander dés le commencement ou jugier aprés ce que totes cez choses furent parfetes sont ja desploiees par noz paroles en langue greque et en romaine que nos desierrons que soient pardurables. Expl. Nos volons que totes cez choses soient tenues en tot aage et des mestres et des auditors des lois et gardees et des libraires et des juges meismes. Ce fu donné en Constantinoble el tens nostre seigneur l’empereeur Justinian qui est toz jorz augustus, et fu trois foiz conseilliers.

      Livre I  (f. 3b- f. 23c)   Inc. De justice, de droit. (rubr.) | Ulpians dit el premier livre d’Institucions : ¶ Vixi ¶ Il covient que cil qui velt donner entente a savoir droit sache premierement de coi li nons de droit descent. Il est apelez de justice, quar Celsus dit eissi : droiz est art de bien et de loiauté por coi aucuns nos apele par droit provoires... Expl. Papinians dit : In consilium. Il n’est pas desvee que li procurerres de la chose commune n’ait a son conseill homme de cele meisme cité quar il n’use pas communs salaire.
      [D. 1.1]  (f. 3b)  De justice, de droit (rubr.)
      [D. 1.2]  (f. 4b)  De la nessance et del procés de droit et de toz les baillis et de la succession de sages hommes (rubr.)
      [D. 1.3]  (f. 8b)  Des lois et des conseils au senat (rubr.)
      [D. 1.4] [« De constitutionibus principum » ; titre omis]
      [D. 1.5]  (f. 9c)  De l’estat as hommes[partiellement effacé] (rubr.)
      [D. 1.6]  (f. 11a)  De cels qui sont de leur droiture ou de l’autrui (rubr.)
      [D. 1.7]  (f. 12a)  D’adopcions (rubr.)
      [D. 1.8]  (f. 14d)  De la division des choses et de la qualité (rubr.)
      [D. 1.9]  (f. 15d)  Des senateurs (rubr.)
      [D. 1.10]  (f. 16d)  De l’office au conseillier (rubr.)
      [D. 1.11]  (f. 16d)  De l’office au prevost de la grant prevosté (rubr.)
      [D. 1.12]  (f. 17b)  De l’office au prevost de la cité (rubr.)
      [D. 1.13]  (f. 17d)  De l’office au questeur (rubr.)
      [D. 1.14]  (f. 18a)  De l’office au pretor (rubr.)
      [D. 1.15]  (f. 18b)  De l’office au prevost des gaites (rubr.)
      [D. 1.16]  (f. 18d)  De l’office au visconte et au legat (rubr.)
      [D. 1.17]  (f. 20c)  De l’office au prevost d’Egypte (rubr.)
      [D. 1.18]  (f. 20c)  De l’office au prevost (rubr.)
      [D. 1.19]  (f. 22b)  De l’office au procurateur l’empereur (rubr.)
      [D. 1.20]  (f. 22c)  De l’office au juge (rubr.)
      [D. 1.21]  (f. 22c)  De l’office a celui a qui jurisdicion est mandee (rubr.)
      [D. 1.22]  (f. 23b)  [« De officio adsessorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De l’office as assesseurs, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Omne. Toz li offices a assesseur de coi li estuidieus usent en leur parties est en ces causes...]

      Livre II  (f. 23c- f. 47c)   Inc. Le segonz livres. De la jurisdicion a toz les juges. (rubr.) | Jus dicentis ¶ Li offices a celui qui dit droit est tres larges quar il puet donner possession de biens et metre en possession et establir defendeeurs as orfelins qui ne les ont et donner juges a cels qui pledent. Expl. ...Autresi doit l’en dire en celui qui reçut l’eritage par le commandement au mort se li oirs fist transaction o le deteur qui rien n’en savoit.
      [D. 2.1]  (f. 23c)  De la jurisdicion a toz les juges (rubr.)
      [D. 2.2]  (f. 24d)  Que chascun use en soi du droit que il establist contre autre (rubr.)
      [D. 2.3]  (f. 25b)  Se aucuns n’obeist a icelui qui dit droit (rubr.)
      [D. 2.4]  (f. 25c)  D’apeler en droit (rubr.)
      [D. 2.5]  (f. 27c)  Se acuns qui est apelez en droit n’i va pas et se aucuns i apele celui qui est defenduz par le banissemen(rubr.)
      [D. 2.6]  (f. 27d)  Que cil qui sont apelé en droit doinsent caucion d’estre .i. (rubr.)
      [D. 2.7]  (f. 27d)  Que nus ne retiegne a for celui qui est apelez en droit (rubr.)
      [D. 2.8]  (f. 28c)  Li quel soncontraint de donner caucion et li quel sont creu par leur seremenet li quel soncommis a lors profession (rubr.)
      [D. 2.9]  (f. 30b)  D’actions por meffez as sers et comment caucion i est donnee (rubr.)
      [D. 2.10]  (f. 31a)  De celui par qui il sera fet que aucuns ne viegne a jugemen(rubr.)
      [D. 2.11]  (f. 31d)  Se aucuns n’obeist as caucions que il donna d’estre a droit (rubr.)
      [D. 2.12]  (f. 34a)  [« De feriis et dilationibus et diversis temporibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des feres et des dilations et des diveristenet por quels causes les feres ne sont pas empeechiees, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ne quis. Il est exprés par l’establissement a l’empereeur...]
      [D. 2.13]  (f. 35a)  [« De edendo » ; réserve prévue mais rubrique omise (rien de correspondant dans la table) ; inc. Ulpians dit : Qua quisque. Chascuns doit premierement nommer l’action...]
      [D. 2.14]  (f. 37b)  [« De pactis » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des covenanz, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Hujus. La loiauté de cest banissement est naturel...]
      [D. 2.15]  (f. 44d)  [« De transactionibus » ; sans réserve pour une rubrique (rien de correspondant dans la table) ; inc. Ulpians dit : Qui transigit. Qui fet transaction il l’a fet autresi comme de chose doteuse...]

      Livre III  (f. 47c- f. 67d)   Inc. Hunc tytulum. Li prevoz proposa cest tytre por la reson de garantir sa dignité et por la cause de s’eneur que l’en ne plede por autrui communement et sanz nule eslite Expl. … quar li crimes del faus acusement est dessevrez del damage qui a esté fete au seigneur par l’enqueste qui a esté fete de son serf.
      [D. 3.1]  (f. 47c)  [« De postulando » ; réserve incertaine, rubrique absente (De pledier por autrui, d’après la table) ; inc. Hunc tytulum. Li prevoz proposa cest tytre por la reson de garantir sa dignité]
      [D. 3.2]  (f. 49b)  [« De his qui notantur infamia » ; réserve prévue mais rubrique omise (De tels qui sont noté de mal renommee, d’après la table) ; inc. Julians dit : Pretoris. Les paroles au prevost sont teles : « Cil sont noté de mal renommee...]
      [D. 3.3]  (f. 52a)  [« De procuratoribus et defensoribus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De procurateurs et de defendeeurs, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Procurator. Procurateurs est qui aministre autrui besoignes...]
      [D. 3.4]  (f. 58b)  [« Quod cujuscumque universitatis nomine vel contra eam agatur » ; réserve prévue mais rubrique omise (De ce qui est fet el non de chascune université ou contre li, d’après la table) ; inc. ¶ aius dit : Neque. Il n’est pas ottroié a toz communement a avoir compaignie ne assemblee ne tel maniere de cors...]
      [D. 3.5]  (f. 59a)  [« De negotiis gestis » ; réserve incertaine, rubrique omise (De besoignes fetes, d’après la table) ; inc. Ulpians : Hoc edictum. Cist banissemenz[f. 59b] est neccessaires quar ce est granz preus a cels qui ne sont pas present...]
      [D. 3.6]  (f. 66d)  [« De calumniatoribus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De cels qui pledent ou acusent faussement, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : In eum. Action seur le fet apartient contre celui qui par malice a pris deniers por fere une besoigne...]

      Livre IV  (f. 67d- f. 100b)   Inc. Ulpian dit : Hujus. Li profiz de cest tytre n’a pas besoing d’estre loez quar il se mostre bien quar en cest tytre secort li prevoz en pluseurs matieres a cels qui sont deceu ou par paor ou par male voisdie ou par aage. Expl. Je croi que li sires ou li peres doit recevoir ceste action tot enterignement autresi comme se il avoient receu totes les choses qui i avienent.
      [D. 4.1]  (f. 67d)  [« De in integrum restitutionibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’enterigne restitucion, d’après la table) ; inc. Ulpian dit : Hujus. Li profiz de cest tytre n’a pas besoing d’estre loez...]
      [D. 4.2]  (f. 68b)  [« Quod metus causa gestum erit » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des choses qui sont fetes por cause de poor, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ait pretor. Li prevoz dist : Je n’aurai pas estable ce qui sera fet por cause de poor...]
      [D. 4.3]  (f. 72c)  [« De dolo malo » ; réserve prévue mais rubrique omise (De male tricherie, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Hoc edicto. Li prevoz secort par cest banissement contre diver tricheeurs qui nuisent a autres par une male voisdie...]
      [D. 4.4.]  (f. 76b)  [« De minoribus viginti quinque annis » ; réserve prévue mais rubrique omise (De cels qui ont mains de .xxv. anz et de lor restitucion, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Hoc edictum. Li prevos suivi naturel loiauté quant il proposa cest banissement...]
      [D. 4.5]  (f. 85b)  [« De capite minutis » ; réserve prévue mais rubrique omise (De cels qui ont amenuisement de chief, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Capitis. Amenuisemenz de chief est muance d’estat.]
      [D. 4.6]  (f. 86a)  [« Ex quibus causis majores viginti quique annis in integrum restituuntur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Por quels causes cil qui sont en aage ont restitucion, d’après la table) ; inc. Vipians dit : Hujus. Nus ne dira que la cause de ceste banissement ne soit droituriere...]
      [D. 4.7]  (f. 91a)  [« De alienatione judicii mutandi causa facta » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’estrangement qui est fez por muer le jugement, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Omnibus. Li prevoz s’entremet en totes manieres que la droiture a aucun ne soit pas empoiriee par autrui fet...]
      [D. 4.8]  (f. 92a)  [« De receptis : qui arbitrium receperint ut sententiam dicant » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des arbitres qui prennent mise seur soi, d’après la table) ; inc. Paulu [sic] dit : Compromissum. Mise est ramenee a la semblance des jugemenz et apartient a finer les plez.]
      [D. 4.9]  (f. 98c)  [« Nautae caupones stabularii ut recepta restituant » réserve prévue mais rubrique omise (Li marinier li tavernier li ostelier rendent ce que il ont receu, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ait pretor. Li prevoz dist : Se li marinier et li ostelier et li tavernier ne rendent la chose a chascun...]

      Livre V  (f. 100b- f. 121b)   Inc. Ulpians dit : Si se. Se aucun se sozmetent a la jurisdicion a aucun et il se consentent la jurisdicion a chascun qui est en baillie ou qui a poesté en autre maniere est entre cels qui se consentent... Expl. ...l’en doit savoir que ceste action n’apartient pas contre [f. 121b] celui qui rent l’eritage quar iceles actions me sont donnees qui apartienent a mon oir et contre mon oir.
      [D. 5.1]  (f. 100b)  [« De judiciis : ubi quisque agere vel conveniri debeat » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des jugemenet ou chascuns doit pledier et estre emplediez, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si se. Se aucun se sozmetent a la jurisdicion a aucun et il se consentent la jurisdicion a chascun qui est en baillie...]
      [D. 5.2]  (f. 106c)  [« De inofficioso testamento » ; réserve prévue mais rubrique omise (De testament qui n’est pas a droit fet, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Sciendum. L’en doit savoir que plaintes sont sovent fetes de testament qui n’est pas a droit fez...]
      [D. 5.3]  (f. 111a)  [« De hereditatis petitione » ; réserve prévue mais rubrique omise (De demande d’eritage, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Hereditas. Heritages apartient a nos ou par le viell droit ou par le novel par le viell par la loi des .xii. tables...]
      [D. 5.4]  (f. 119c)  [« Si pars hereditatis petatur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Se partie d’eritage est demandee, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : [f. 119d]Post actionem. Aprés l’action que li prevoz proposa a celui qui dit que heritages apartient a lui seul...]
      [D. 5.5]  (f. 121a)  [« De possessoria hereditatis petitione » ; réserve prévue mais rubrique omise (aucun titre correspondant dans la table) ; inc. Ulpians dit : Ordinarium. Ce fu chose ordinaire aps les citeaines actions qui sont proposees as oirs...]
      [D. 5.6]  (f. 121a)  [« De fideicommissaria hereditatis petitione » ; pas de réserve, rubrique omise (aucun titre correspondant dans la table) ; inc. Ulpians dit : Ex ordine. Tot en ordre vient une action qui est proposé a cels a qui heritages est renduz.]

      Livre VI  (f. 121b- f. 130c)   Inc. Post actiones. Aprés les actions que li prevoz a proposé de l’université est mise une action de demande de choses... Expl. ...Ulpians dit : Ita. Se eissi est que il paient la ferme. Paulus dit : Idem. Autresi est il se il les ont aloez a tens ne li tens del loage n’est pas finés.
      [D. 6.1]  (f. 121b)  [« De rei vindicatione » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action seur la chose, d’après la table) ; inc. Post actiones. Aprés les actions que li prevoz a proposé de l’université est mise une action de demande...]
      [D. 6.2]  (f. 128b)  [« De publiciana in rem actione » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action de dessesine qui est apelee publiciane, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ait pretor. Li prevoz dit : Se aucun demande ce qui li est baillié por droite cause par celui qui n’en est pas sires...]
      [D. 6.3]  (f. 130c)  [« Si ager vectigalis, id est emphyteuticarius, petatur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Se chans qui est tenuz a ferme ou a cens est demandez, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Agri. Li champ des citez li .i. sont baillié a ferme et li autre ne sont pas baillié a ferme...]

      Livre VII  (f. 130c- f. 150c)   Inc. Ulpians dit : Usus fructus. Usaires est droiture d’user d’autrui choses ses sauve la sustance des choses. Expl. Se li vessel sont donc baillié por user en, chascuns set bien que il ne sont pas a celui qui les reçoit quar il ne li sont pas ballié por ce que la seignorie s’en parte de celui qui li baille mes que li autres en use por ce que il ne sont donc pas a celui a qui li usuaires en est lessiez il covient voier se cil qui en a la proprieté les puet chalengier quant caution n’en est donnee et se il les puet demander arriere E il est prové que nus ne puet demander arriere la chose.
      [D. 7.1]  (f. 130c)  [« De usu fructu et quemadmodum quis utatur fruatur » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’usuaire et comment l’en en use, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Usus fructus. Usaires est droiture d’user d’autrui choses ses sauve la sustance des choses.]
      [D. 7.2]  (f. 140a)  [« De usu fructu adcrescendo » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’acroissement d’usuaire, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Quotiens. Totes les foiz que usuaires est lessiez a .ii. la partie a l’un en eschiet a l’autre...]
      [D. 7.3]  (f. 141b)  [« Quando dies usus fructus legati cedat » ; réserve prévue mais rubrique omise (Quant li termes est venuz que usuaires est deuz, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Quamquam. Ja soit ce que usuaires est en user, ce est el fet a celui qui use de la chose...]
      [D. 7.4]  (f. 141c)  [« Quibus modis usus fructus vel usus amittitur » ; réserve prévue mais rubrique omise (En quels manieres usuaires ou usages est perduz, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : [f. 141d]Non solum. Il est certaine chose que par amenuisement de chief est perduz non pas tant seulement usuaires mes action d’usuaire]
      [D. 7.5]  (f. 144c)  [« De usu fructu earum rerum, quae usu consumuntur vel minuuntur » ; réserve prévue mais rubrique omise (De l’usuaire des choses qui sont gastees ou amenuisiees par usage, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Senatus. Si senaz juja que usuaires puisse estre lessiez de totes les choses que chacuns a en son patremoine...]
      [D. 7.6]  (f. 145c)  [« Si usus fructus petetur vel ad alium pertinere negetur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Se usuaires est demandez et l’en nie que il n’apartient pas a celui qui le demande, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si fundo. Se servises est deuz au champ en coi aucuns a l’usuaire marceaus dit avilian...]
      [D. 7.7]  (f. 146c)  [« De operis servorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des servises as sers, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Opera. Servises de serf en est fet ne il n’est en la nature des choses devant que li jorz soit venuz...]
      [D. 7.8]  (f. 146d)  [« De usu et habitatione » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’usage et d’abitation, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Nunc videndum. Or covient voier du sage et d’abitation. Nuz usages est establiz, ce est usagez sanz fuit...]
      [D. 7.9]  (f. 149b)  [« Usufructuarius quemadmodum caveat » ; réserve prévue mais rubrique omise (Comment cil qui a usuaire doit donner caution, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si cujus. Se li usuaires d’aucune chose est lessiez, il semble au prevost que droiz est que cil a qui il est lessiez doinst caution...]

      Livre VIII  (f. 150c- f. 166b)   Inc. Paulus dit : [f. 150d]Servitutes. Servises sont ou de persones si comme usages et usuaires ou de choses si comme servise de possessions de chans et de citez. Expl. ... e por ce se aucuns en a usé por voie commune ou por autrui servise ne entrediz ne action ne l’en apartient profitablement.
      [D. 8.1]  (f. 150c)  [« De servitutibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des servises, d’après la table) ; inc. Paulus dit : [f. 150d]Servitutes. Servises sont ou de persones si comme usages et usuaires ou de choses...]
      [D. 8.2]  (f. 152a)  [« De servitutibus praediorum urbanorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des servises des possessions de citez, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Urbanorum. Les droitures de possessions de citez sont teles... (correspond à D. 8.2.2. D. 8.2.1 vient à la suite de D. 8.1.20)]
      [D. 8.3]  (f. 155c)  [« De servitutibus praediorum rusticorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des servises des possessions de chans, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Servitutes. Servise de possions[sic] de chans sont cist]
      [D. 8.4]  (f. 158d)  [« Communia praediorum tam urbanorum quam rusticorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (Les choses communes as possessions, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Edificia. Nos apelons edefiemenz possessions de citez et se li edefiement sont a ville...]
      [D. 8.5]  (f. 160d)  [« Si servitus vindicetur vel ad alium pertinere negetur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Se services est chalengiez et l’en nie que il n’apartient pas autre, d’après la table) ; inc. Ulpian dit : Actiones. Les actions de servises de chans ou de cité sont a cels a qui les possessions sont.]
      [D. 8.6]  (f. 164a)  [« Quemadmodum servitutes amittuntur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Comment servises est perduz, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Servitutes. Li servise que uns chans doit a autre sont confondu quant [f. 164b] uns meismes commence a estre sires de l’un et de l’autre.]

      Livre IX  (f. 166b- f. 183d)   Inc. Ulpians dit : Si quadrupes. Se l’en dit que beste a quatre piez ait fet damage, l’action en descent de la loi des .xii. tables qui velt ou que ce qui a veu ce est la beste qui a fet le damage soit donnee ou que la valeur del damage soit offerte et ceste action apartient a totes les bestes a quatres piez. Expl. Li sires doit donc amener ses sers en cel meismes lieu ou l’en dit que il ont fet la force et il puet perdre la seignorie de toz se il ne les defent.
      [D. 9.1]  (f. 166b)  [« Si quadrupes pauperiem fecisse dicatur » ; réserve prévue mais rubrique omise (Se l’en dit que beste ait fet damage, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si quadrupes. Se l’en dit que beste a quatre piez ait fet damage...]
      [D. 9.2]  (f. 167a)  [« Ad legem Aquiliam » ; réserve prévue mais rubrique omise (De la loi aquiliane, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ex Aquilia. La loi que Aquilius fist abati totes les lois qui devant lui parlerent de damage...]
      [D. 9.3]  (f. 176d)  [« De his, qui effuderint vel deiecerint » ; réserve prévue mais rubrique omise (De choses qui sont getees ou espandues, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Pretor. Li prevoz dit por les choses qui el lieu ou l’en va communement ou en coi l’en s’arreste seront getees ou espandues...]
      [D. 9.4]  (f. 178c)  [« De noxalibus actionibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’actions por les meffez as sers, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Noxales. Actions por meffet sont apelees celes qui ne sont pas establies por marchié mes por le meffet a noz sers de coi l’en plede contre nos...]

      Livre X  (f. 183d- f. 201c)   Inc. Finium. L’action de bonner terres est personel ja soit ce que ele est por chalengement de chose. Expl. Ulpians dit : Quest[i]onis. L’en plede par action de fere la chose venir avant por fere enqueste des mesfez as sers et por mostrer leur conpaingnons.
      [D. 10.1]  (f. 183d)  [« Finium regundorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De bonner terres, d’après la table) ; inc. Finium. L’action de bonner terres est personel ja soit ce que ele est por chalengement de chose.]
      [D. 10.2]  (f. 184d)  [« Familiae erciscundae » ; réserve prévue mais rubrique omise (De partir heritage, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Hec actio. Ceste action vient de la loi des .xii. tables quar quant cil qui estoient oir ensemble se voloient de[f. 185b]partir de la communité...]
      [D. 10.3]  (f. 193b)  [« Communi dividundo » ; réserve prévue mais rubrique omise (De partir choses communes, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Communi dividundo. Cil jugemenz de partir choses communes est necessaires por ce que action de compaignie apartient plus as rentes personels que li .i. doit fere a l’autre...]
      [D. 10.4]  (f. 197d)  [« Ad exhibendum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De fere la chose venir avant, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Hec actio. Ceste action est moult necessaire et li droiz en est en l’usage de chascun jor... Manque la loi 14]

      Livre XI  (f. 201c- f. 212d)   Inc. Paulus dit : [f. 201d] L’en doit demander en droit a l’oir de quel partie il est oirs totes les foiz que action est meue contre lui et li demanderes dote de quel partie cil a qui il velt pledier est oirs Expl. Ilians dit : Si plures. Se pluseur sont seigneur de lieu ou .i. morz est enfoïz, tuit s’i doivent consentir que estrange i sont enfoï quar il est certaine chose que chascuns des seigneurs i puet estre enfoïz par droit sanz le consentement... [(D. 11.7.41) manque la fin du livre].
      [D. 11.1]  (f. 201c)  [« De interrogationibus in iure faciendis et interrogatoriis actionibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De fere demandes en droit, d’après la table) ; inc. Paulus dit : [f. 201d] L’en doit demander en droit a l’oir de quel partie il est oirs...]
      [D. 11.2]  (f. 204c)  [« De quibus rebus ad eundem iudicem eatur » ; réserve prévue mais rubrique omise (De quels choses l’en va a .i. meisme juge, d’après la table) ; inc. Pomponius dit : Si inter. Se plez est entre pluseurs de partir heritage et entre els meismes n’est plez de partir choses communes...]
      [D. 11.3]  (f. 204c)  [« De servo corrupto » ; réserve incertaine, rubrique omise (De serf corrompu, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ait pretor. Se l’en dit que aucuns ait receu autrui serf ou [au]trui serve ou amonneste li aucune chose par tricherie...]
      [D. 11.4]  (f. 206c)  [« De fugitivis » ; réserve incertaine, rubrique omise (De sers fuitis, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Is qui. Cil qui sei le serf fuitis est lerres.]
      [D. 11.5]  (f. 207b)  [« De aleatoribus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De joeeurs, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Pretor. Li prevoz dist : Se aucuns navre celui chiés qui l’en dira que l’en a joé as dez...]
      [D. 11.6]  (f. 207d)  [« Si mensor falsum modum dixerit » ; réserve prévue mais rubrique omise (Se li mesurierres dit fausse mesure, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Adversus. Li prevoz proposa action seur le fet contre le mesureeur des chans...]
      [D. 11.7]  (f. 208c)  [« De religiosis et sumptibus funerum et ut funus ducere liceat » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des choses religieuses et des despens des mortailles et ou il loist a enfoïr mort, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Qui propter. Qui despent aucune chose por la sepoture a aucun il senble que il fet marchié au mort expl. ...quar il est certaine chose que chascuns des seigneurs i puet estre enfoïz par droit sanz le consentement (11.7.41). Manque la fin de la phrase et la fin de la traduction du § 41.]

      Livre XII  (f. 213a- f. 233b)   Inc. Ci commence le .xiii. [sic] livre. De choses creues et se certaine chose est demandee. (rubr.) | E ne. Il est bien, ainz que nos veignons a espondre les paroles que nos dions aucune chose de la significacion del tytre Expl. ...mes en cest cas n’ot nule cause de donner doere et por ce pueent li denier estre demandé arriere.
      [D. 12.1]  (f. 213a)  De choses creues et se certaine chose est demandee (rubr.)
      [D. 12.2]  (f. 217c)  Cist titres est de jurer por tot le plet (rubr.)
      [D. 12.3]  (f. 222b)  [« De in litem iurando » ; réserve prévue mais rubrique omise (De demander arriere chose donnee por cause quant la cause n’est ensuivie, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Rem in judicium. Quant chose est amenee en jugement...]
      [D. 12.4]  (f. 223b)  De demander arriere chose donnee por cause se la cause n’est ensuivie (rubr.)
      [D. 12.5]  (f. 225d)  De demander arriere chose chose [sic] donnee por lede cause (rubr.)
      [D. 12.6]  (f. 226b)  [« De condictione indebiti » ; sans réserve ni rubrique (De demander arriere chose qui a esté paiee qui n’estoit pas deue, d’après la table) ; inc. Vulpians dit : Nunc videndum. Or covient voier de ce que est paié qui n’estoit pas deu...]
      [D. 12.7]  (f. 232d)  [« De condictione sine causa » ; réserve prévue mais rubrique omise (De demander arrie[re] chose donnee sanz cause, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Est et hec. Si i a une autre maniere de demander arriere se aucuns...]

      Livre XIII  (f. 233b- f. 248a)   Inc. Digeste .xiiii. De demander arriere chose emblee. (rubr.) | Ulpians dit : In furtiva. En chose qui a esté emblee action de demander la arriere apartient au seigneur tant seulement Expl. ...e je respondi que solonc les choses qui sont proposees li creanciers n’est pas tenuz au damage qui avint eissi.
      [D. 13.1]  (f. 233b)  De demander arriere chose emblee (rubr.)
      [D. 13.2]  (f. 234d)  [De demander par la loi]
      [D. 13.3]  (f. 234d)  De l’action de demander autres choses que deniers ses qui est apelee tritiacia[var. qui est apellee triticaire table]
      [D. 13.4]  (f. 235b)  [« De eo quod certo loco dari oportet » ; ni réserve prévue ni rubrique ; inc. Gaius dit : Alio. Il ne sembloit pas a aucuns eust pooir de pledier en autre lieu que en celui en coi il mist en covenant...]
      [D. 13.5]  (f. 236c)  [« De pecunia constituta » ; réserve prévue mais rubrique omise (De deniers pris a main a paier, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Hoc edicto. Par cest banissement...]
      [D. 13.6]  (f. 239c)  [« Commodati vel contra » ; réserve prévue mais rubrique omise (De chose prestee, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Sit pretor. Li prevoz dist : De ce que l’en dira que aucuns aura presté je dorrai jugement.]
      [D. 13.7]  (f. 243b)  [« De pigneraticia actione vel contra » ; réserve incertaine, rubrique omise (D’action de gage, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Signus. Gages est fez non pas tant seulement par baillier la chose mes par une covenance ja soit ce que il n’est pas bailliez]

      Livre XIV  (f. 248a- f. 260c)   Inc. Ulpians dit : Utilitatem. Il n’est nus qui bien ne sache le preu de cest banisse[f. 248b]ment quar aucune foiz avient sovent por le besoing que nos avons de passer la mer que nos fesons marchié as mestres des nés Expl. Se cil a qui denier furent presté tant comme il estoit en la poesté son pere est venuz hors de baill et il pramé par ignorance les deniers par corage de renoveler l’obligement se il le soit demandé par cele stipulation il avra exception seur le fet.
      [D. 14.1]  (f. 248a)  [« De exercitoria actione » ; ni réserve ni rubrique (De l’action que l’en a contre les mestres des nés, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Utilitatem. Il n’est nus qui bien ne sache le preu de cest banisse[f. 248b]ment]
      [D. 14.2]  (f. 250c)  [« De lege Rhodia de iactu » ; réserve prévue mais rubrique omise (De la loi rodiane de ce qui est geté en la mer, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Lege. Il est establi par la loi rodiane que se marcheandises sont getees en la mer...]
      [D. 14.3]  (f. 252b)  [« De institoria actione » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action de marchaandise, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Equm. Il fu avis au prevost que ce [f. 252c] estoit droit que...]
      [D. 14.4]  (f. 255a)  [« De tributoria actione » ; réserve prévue mais rubrique omise (De l’action qui est apelee tributoire, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Cujus. Li profiz de cest banissement n’est pas petiz mes granz...]
      [D. 14.5]  (f. 257b)  [« Quod cum eo, qui in aliena potestate est, negotium gestum esse dicetur » ; réserve prévue mais rubrique omise (De ce qui est fet o celi qui est fet en autri poesté, d’après la table) ; inc. Gaius dit : Omnia. Li prevoz fet totes choses que se aucuns fet marchié a celui qui est en autrui poesté...]
      [D. 14.6]  (f. 258b)  [« De senatus consulto Macedoniano » ; réserve prévue mais rubrique omise (Del conseill au senat macedonian, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Verba. Les paroles del conseill au senat macedonian sont cestes. Quant Macedo ot mis entre les autres causes de felonnie que...]

      Livre XV  (f. 260c- f. 273d)   Inc. Ulpians dit : Ordinarium. Il fu avis au prevost que ce estoit ordinaire chose que il meist premierement des marchiez a cels qui sont sozmis a autrui poesté Expl. Se uns des seigneurs a .i. serf commanda que marchiez fust fez a lui il seus i sera tenuz e se dui le commanderent l’en puet pledier por tot au quel que l’en velt quer il sont semblable a .ii. qui mandent une chose.
      [D. 15.1]  (f. 260c)  [« De peculio » ; réserve prévue mais rubrique omise (Del chatel as sers, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Ordinarium. Il fu avis au prevost que ce estoit ordinaire chose que il meist...]
      [D. 15.2]  (f. 269a)  [« Quando de peculio actio annalis est » ; réserve prévue mais rubrique omise (Quant action de chatel faut en .i. an, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Pretor. Li prevoz dist : Aprés la mort a celui qui est en autrui poesté ou aprés ce que il sera mis hors de baill...]
      [D. 15.3]  (f. 269d)  [« De in rem verso » ; réserve prévue mais rubrique omise (De ce qui est mis el preu au seigneur, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si hii qui. Se cil qui sont en autrui poesté n’ont rien en chatel, neporquant cil qui les ont en leur poesté sont tenu a paier totes leur detes]
      [D. 15.4]  (f. 273a)  [« Quod iussu » ; réserve prévue mais rubrique omise (De ce qui est fet par commandement, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Merito. Por le commandement au seigneur est par droit don[f. 273b]nee contre lui action por tot]

      Livre XVI  (f. 273d- f. 285a)   Inc. Ulpians dit : [V]elleianum. Li consels au senat velleians est compris plainement que fames ne plevissent por nului Expl. Il meismes dit : Potes. Tu puez pledier par action de chose bailliee en garde a celui qui ne te velt pas rendre ce que tu li baillas a garder se tu li donnes deniés ja soit ce que il le te rent sanz demeure et sanz empoirier.
      [D. 16.1]  (f. 273d)  [« Ad senatus consultum Velleianum » ; réserve prévue mais rubrique omise (Del conseill au senat velleian, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : [V]elleianum. Li consels au senat velleians est compris plainement que...]
      [D. 16.2]  (f. 278a)  [« De compensationibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De conpensations, d’après la table) ; inc. Modestius dit : [C]ompensatio. Compensacion est quant l’en conte ce que aucuns doit en aquit de ce que l’en li doit.]
      [D. 16.3]  (f. 279b)  [« Depositi vel contra » ; réserve prévue mais rubrique omise (De chose bailliee en garde, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Depositum. Chose desposee est qui est bailliee a aucun a garder...]

      Livre XVII  (f. 285a- f. 303d)   Inc. Ulpians dit : [f. 285b]Obligatio. Obligemenz de mandement est fet par le consentement des parties et por ce puet mandemenz estre receuz par message et par letres et par cez paroles Expl. Totes les foiz que compaignie est assemblee par le commandement a aucun ou o son fill ou o .i. estrange l’en puet pledier droitement a celui a qui persone l’en ot regart a assembler la compaignie.
      [D. 17.1]  (f. 285a)  [« Mandati vel contra » ; réserve prévue mais rubrique omise (De mandement, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : [f. 285b]Obligatio. Obligemenz de mandement est fet par le consentement des parties]
      [D. 17.2]  (f. 296a)  [« Pro socio » ; réserve prévue mais rubrique omise (De compaignie, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Societas. Conpaignie puet estre assemblee ou a toz jorz ou a tant...]

      Livre XVIII  (f. 304a- f. 319b)   Inc. Origo. La nessance d’achater et de vendre commença de changes quer denier n’estoient pas jadis si comme il sont ore Expl. E li empereres Marc dit que par le covenant qui fu fez au vendre ja soit ce que il ne sont pas franchi il sont franc dedenz .vi. mois, ja soit ce que li venderes porloigna la franchise jusqu’a la mort a l’achateeur.
      [D. 18.1]  (f. 304a)  [« De contrahenda emptione et de pactis inter emptorem et venditorem compositis » ; réserve prévue mais rubrique omise (De fere achat et vente et des covenanz qui sont fet entre le vendeeur et l’achateeur et quels choses ne pueent estre vendues, d’après la table) ; inc. Origo. La nessance d’achater et de vendre commença de changes...]
      [D. 18.2]  (f. 310c)  [« De in diem addictione » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’ajoignement de terme en vente, d’après la table) ; inc. Paulus dit : In diem. Ajoignement de terme est eissi fez en vente : tu avras cel champ achaté por .c. s. se .i. autres n’i aporte meilleur condicion...]
      [D. 18.3]  (f. 312b)  [« De lege commissoria » ; réserve prévue mais rubrique omise (aucun titre correspondant dans la table) ; inc. Ulpians dit : Si fundus. Se .i. chans est venduz par tel covenant que li achatierres ne l’ait pas...]
      [D. 18.4]  (f. 313a)  [« De hereditate vel actione vendita » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’eritage et d’action vendue, d’après la table) ; inc. Pomponius dit : Si hereditas. Se li heritages a celui qui encor vit est venduz ou cil a celui qui n’est nus...]
      [D. 18.5]  (f. 315b)  [« De rescindenda venditione et quando licet ab emptione discedere » ; réserve prévue mais rubrique omise (De depecier vente et quant il loist a departir soi de vente, d’après la table) ; inc. Pomponius dit : Celsus. Celsus [f. 315c] li filz quidoit se li filz qui est en baill m’eust vendu une chose de son chatel...]
      [D. 18.6]  (f. 316b)  [« De periculo et commodo rei venditae » ; réserve prévue mais rubrique omise (Del perill et del preu de la chose vendue, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si vinum. Se li vins qui est venduz esille ou il reçoit aucun autre vice...]
      [D. 18.7]  (f. 318b)  [« De servis exportandis: vel si ita mancipium venierit ut manumittatur vel contra » ; réserve prévue mais rubrique omise (De sers qui doivent estre mené hors del païs et se sers est venduz si que il ne soit franchiz, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si fuerit. Se sers est eissi venduz que il ne demeurt en nul lieu...]

      Livre XIX  (f. 319b- f. 338d)   Inc. Ulpians dit : Si res. Se la chose vendue n’est livree l’en plede por les deperz a l’achateeur. E ce vaut aucune foiz plus que li pris se il i a plus de deperz que la chose ne vaut ou que ele est achatee. Expl. je puis demander autretel pois comme il i avoit par action des paroles qui furent avant dites et autresi buen argent comme li henap estoient et se il fu mis en covenant que tu me rendisses ou les henas meismes ou autretant d’argent l’en doit dire ce meisme.
      [D. 19.1]  (f. 319b)  [« De actionibus empti venditi » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action d’achat et de vente, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Si res. Se la chose vendue n’est livree l’en plede por les deperz a l’achateeur.]
      [D. 19.2]  (f. 328a)  [« Locati conducti » ; réserve prévue mais rubrique omise (De loage, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Locatio. Loages por ce que est naturels et communs a totes genz il est fez non pas par paroles mes par consentement...]
      [D. 19.3]  (f. 335d)  [« De aestimatoria » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action de chose proisiee, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Actio. Action de chose proisiee est proposee por oster dote...]
      [D. 19.4]  (f. 335d)  [« De rerum permutatione » ; réserve prévue mais rubrique omise (De change de choses, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Sicut. Autresi comme vendre une chose et achater est une autre et li uns est achaterres et li autres venderres...]
      [D. 19.5]  (f. 336a)  [« De praescriptis verbis et in factum actionibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action des paroles qui furent avant dites et seur le fet, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Non numquam. Il avient aucune foiz que quant li jugement qui sont [f. 336b] establi cessent et les actions communes...]

      Livre XX  (f. 338d- f. 350c)   Inc. Papinians : Conventio. Covente generas qui est fete en baillier gage des biens que aucuns a et de cels que il aquerra... Expl. ... je respondi que il doit estre contrainz de recevoir le, sauve la droiture del gage del marchié.
      [D. 20.1]  (f. 338d)  [« De pignoribus et hypothecis et qualiter ea contrahantur et de pactis eorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De gages et de choses obligiees et des covenanz qui i sont fet, d’après la table) ; inc. Papinians : Conventio. Covente generas qui est fete en baillier gage des biens que aucuns a et de cels que il aquerra...]
      [D. 20.2]  (f. 342d)  [« In quibus causis pignus vel hypotheca tacite contrahitur » ; réserve prévue mais rubrique omise (En quels causes engagemenz est fez sanz dire, d’après la table) ; inc. Papinians dit : Senatus. Par le conseill au senat qui fu fez soz l’empereeur Marc, li gages de la meson...]
      [D. 20.3]  (f. 343c)  [« Quae res pignori vel hypothecae datae olbigari non possunt » ; réserve incertaine, rubrique omise (Quels choses ne pueent estre bailliees en gage, d’après la table) ; inc. Marcians dit : Pupillus. Uns orfelins ne peut pas obligier sa chose sanz l’autorité a son tuteur.]
      [D. 20.4]  (f. 343d)  [« Qui potiores in pignore vel hypotheca habeantur et de his qui in priorum creditorum locum » ; réserve prévue mais rubrique omise (Li quel ont meilleur droiture en gage et de cels qui vienent el lieu as creanciers, d’après la table) ; inc. Papinians dit : [f. 344a]Qui dotem. Cil qui pramist doere por une fame prist gage que li doeres li seroit renduz...]
      [D. 20.5]  (f. 346d)  [« De distractione pignorum et hypothecarum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De vente de gages et de choses obligees, d’après la table) ; inc. Marcians dit : Creditor. Uns creanciers prist chans en gage et aps ce que .i. autres creanciers ot fet covenant...]
      [D. 20.6]  (f. 347d)  [« Quibus modis pignus vel hypotheca solvitur » ; réserve prévue mais rubrique omise (En quels manieres gages ou chose obligiee faut, d’après la table) ; inc. Papinians dit : [f. 348a]Debitoris. Li amis a .i. deteur qui n’estoit pas presenz fist ses besoignes...]

      Livre XXI  (f. 350c- f. 369b)   Inc. Ulpians dit : Labeo dit que li banissemenz as voiers des ventes des choses est autresi des choses qui sont de terre comme de celes qui sont movables ou qui se muevent. Expl. E par autretel reson ele nuira as sucesseurs au vendeeur de coi que il soient oir ou de toit [sic] la droiture ou de tele chose tant seulement.
      [D. 21.1]  (f. 350c)  [« De aedilicio edicto et redhibitione et quanti minoris » ; réserve prévue mais rubrique omise (Del banissement as voiers et de rapeler marchié et de l’actiom de tancomme la chose vaut mains, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Labeo dit que li banissemenz as voiers des ventes des choses est autresi des choses qui sont de terre...]
      [D. 21.2]  (f. 361a)  [« De evictionibus et duplae stipulatione » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’action de chose tolue par plet et de la stipulation del double, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Sive tota. Se tote la chose ou une partie est tolue par plet li achaterres a recor vers le vendeeur...]
      [D. 21.3]  (f. 369a)  [« De exceptione rei venditae et traditae » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’exception de chose vendue et livree, d’après la table) ; inc. Ilpians dit : Si alienum. Se tu veuz autrui champ et il devient puis tuens et tu le demandes, tu doiz par droit estre mis arriere...]

      Livre XXII  (f. 369b- f. 381b)   Inc. Papinians dit : [f. 369c]Cum judicio. Quant l’en plede par jugement de buene foi la maniere des usures doit estre establie par le dit au juge solonc la costume de la region ou li marchiez fu fez Expl. Papinians dit : Impuberes. L’en entent que cil qui ont mains de .xiiii. anz qui sont sanz tuteur ne pueent rien ne ne sevent rien.
      [D. 22.1]  (f. 369b)  [« De usuris et fructibus et causis et omnibus accessionibus et mora » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’usures et de fruiz et de toz acroissemenz et de demeure, d’après la table) ; inc. Papinians dit : [f. 369c]Cum judicio. Quant l’en plede par jugement de buene foi la maniere des usures doit estre establie...]
      [D. 22.2]  (f. 374c)  [« De nautico faenore » ; réserve prévue mais rubrique omise (De deniers bailliez a marchaander, d’après la table) ; inc. Modestins dit : Trajecticia. L’en apele deniers bailliez a marchaander qui sont porté outre la mer...]
      [D. 22.3]  (f. 375b)  [« De probationibus et praesumptionibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De prueves et de presumptions, d’après la table) ; inc. Papinians dit : Quotiens. Totes les foiz que l’en demande se aucuns a lignage et gent ou non, il le covient prover.]
      [D. 22.4]  (f. 377d)  [« De fide instrumentorum et amissione eorum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De la foi des instrumenet de perdre les, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Instrumentorum. Par non d’istrumentz doivent estre entendues totes les choses par coi la cause puet estre estruite...]
      [D. 22.5]  (f. 378a)  [« De testibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (Des tesmoinz, d’après la table) ; inc. Archadius dit : Testimonorum. Li usages de testemoines vient sovent et si est necessaires et doit estre demandez...]
      [D. 22.6]  (f. 380a)  [« De iuris et facti ignorantia » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’ignorance de droit et de fet, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Ignorantia. Il i a ignorance de fet et de droit, quar se aucuns ne fet pas ignorance...]

      Livre XXIII [glose du f. 381b au f. 413d]  (f. 381b- f. 402d)   Inc. Sponsalia. Esposailles sont mention et pramesses de noces qui sont avenir. Expl. Labeo dit que li fruit qui en sont receu dedenz ce apartienent au mari e je croi mieulz que li mariz doit avoir sa part des fruiz et rendre a la fame les autres e de cest droit usons nos.
      [D. 23.1]  (f. 381b)  [« De sponsalibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (D’esposailles, d’après la table) ; inc. Sponsalia. Esposailles sont mention et pramesses de noces qui sont avenir.]
      [D. 23.2]  (f. 382a)  [« De ritu nuptiarum » ; réserve prévue mais rubrique omise (De la costume des noces, d’après la table) ; inc. Modestius dit : Nuptie. Noces sont assemblees de masle et de femele et compaignie de tote leur vie]
      [D. 23.3]  (f. 387d)  [« De iure dotium » ; réserve prévue mais rubrique omise (De la droiture des doeres, d’après la table) ; inc. Paulus dit : Dotis. Cause de doere est pardurable et est eissi fez par la volenté a celui qui le donne...]
      [D. 23.4]  (f. 397d)  [« De pactis dotalibus » ; réserve prévue mais rubrique omise (De covenance de doeres, d’après la table) ; inc. Javolenus dit : Pacisci. Il loist a fere covenanz aprés le mariage, ja soit ce que nus covenanz n’en fu fez devant]
      [D. 23.5]  (f. 401b)  [« De fundo dotali » ; réserve prévue mais rubrique omise (De champ de doere, d’après la table) ; inc. Paulus dit : [f. 401c]Interdum. La loi que Julius fist de champ de doere cesse aucune foiz se li voisins est mis en possession del champ por ce que li mariz ne li donnoit pas caution...]

      Livre XXIV  (f. 402d- f. 413d)   Inc. Ulpians dit : Moribus. Il a esté receu par buenes meurs que don ne vaillent entre le mari et sa fame et ce est receu que li uns ne soit despoilliez por l’amor que il a l’autre... Expl. ...et por ce se li patrons a covenance .i. autre ou il propose a prendre la ou il a demandé, l’en doit croirre que il ne velt pas que ele soit sa fame et se il en prent une l’en doit dire ce meisme [fin de D.24.2].
      [D. 24.1]  (f. 402d)  [« De donationibus inter virum et uxorem » ; réserve prévue mais rubrique omise (De dons entre le mari et sa fame, d’après la table) ; inc. Ulpians dit : Moribus. Il a esté receu par buenes meurs que don ne vaillent entre le mari et sa fame...]
      [D. 24.2]  (f. 413a)  [« De divortiis et repudiis » ; réserve prévue mais rubrique omise (De refusemenet de departemenz, d’après la table) ; inc. Paulu dit : [f. 413b]Dirimitur. Mariages est depeciez par departement , par mort, par chaitivoison ou quant li .i. d’els chiet en servage.]

      Table des titres  (f. 414r- f. 414v)  

      liste des titres. Saut de ligne entre chaque livre. Les livres ne sont pas indiqués. F. 414r (3 col.)- f. 414v (2 colonnes).


      Glose [Paraît en grande partie tirée de la Glose ordinaire.] 
      D.12-D.13.4.9 (marge de reliure et marges de tête et de queue)  (f. 213)  Il a esté dit devant des actions seur la chose e d’autres qui sont proposees ala maniere de celes. Or covient voier de totes les actions personels qui nessent de marchiez
      D. 23-D. 24.2  (f. 381)  D’esposailles : Nos avons eu del marchié des choses ; or dirons del marchié des persones, ce est des noces, mes por ce que les esposailles menent devant les noces, nos dirons avant des esposailles. En esposailles puet stipulation estre fete, mes ele n’i est pas neccessaire quer eles pueent estre fetes entre cels qui ne sont pas present...


      Description matérielle

      Parchemin, 414 f. précédés d’1 f. de garde papier et d’1 f. de garde parch. et suivis d’1 f. de garde parch. ; France (Paris ?, d’après la possible origine de la miniature fr. 213a), 1275-1300 (texte et miniature f. 213a, d’après Avril-Gousset) ; 400 x 280mm (justification : 245 x 128 mm.). Réglure à la mine de plomb (1-1-11/0/1-1/J) : d’après le f. 16, (32 + 245 + 116 mm. [de haut en bas]) x (49 + 57 + 12 + 57 + 105 mm. [de la reliure vers la gouttière]). Trace de piqûres pour le tracé des lignes verticales, effectuées à partir du premier f. de chaque cahier. Copié sur 2 col., le ms compte 44 à 45 lignes par col., soit une UR de 5,5 mm. La linéation couvre l’entrecolonne. Glose encadrante avec UR de 4,5 mm. (schéma : 12-21-11/1-1/1-1/J ; auquel il faut ajouter une linéation dans les marges jusqu’au dernières rectrices horizontales et verticales, suivant les besoins de la glose). − lettres d’attente dans la marge extérieure f. 8v, rognées aux autres f. ; rubrique d’attente, f. 318 (de sers qui doivent estre mené hors del païs et se sers...) qui implique pour le copiste le recours à des rubriques complètes (trace de pareilles rubriques d’attente, f. 335v et f. 387v). − foliotation moderne ; titre courant en rouge : « LI » au verso ; numéro du livre en capitales romaines au recto. Sur les recto, sous le numéro du livre, indication du titre (ex. R. .i.) rubriquée. Lorsqu’un titre commence sur un verso, il arrive que cette indication soit également portée dans la marge supérieure du verso. Il est difficile de savoir si ce système d’indication des titres a été copié de la main du rubricateur du texte, de celle du copiste de la table ou par une autre personne. Il n’est pas absolument certain que ces mentions soient contemporaines de la rubrication du ms.

      Collation: 18 (f. 1-8v), 28 (f. 9-16v [signatures f. 10-12]), 38 (f. 17-24v [traces de signatures f. 17-20]) , 48 (f. 25-32v [signatures f. 25-28]), 58 (f. 33-40v), 68 (f. 41-48v), 78 (f. 49-56v), 88 (f. 57-64v), 98 (f. 65-72v [trace de signature f. 65, réclame f. 72v]), 108 (f. 73-80v [réclame f. 80v]), 1110 (f. 81-90v [réclame f. 90v]), 128 (f. 91-98v), 138 (f. 99-106v), 148 (f. 107-114v), 158 (f. 115-122v), 168 (f. 123-130v), 178 (f. 131-138v [réclame f . 138v]), 188 (f. 139-146v), 196 (f. 147-154v), 208 (f. 155-162v), 218 (f. 163-170v), 228 (f. 171-178v [réclame f. 178v]), 238 (f. 179-186v), 248 (f. 187-194v [réclame f. 194v]), 258 (f. 195-202v [réclame f. 202v]), 2610 (f. 203-212v [réclame f. 212v]), 278 (f. 213-220v [réclame f. 220v]), 288 (f. 221-228v [réclame f. 228v], 298 (f. 229-236v), 308 (f. 237-244v), 318 (f. 245-252v), 328 (f. 253-260v), 338 (f. 261-268v), 348 (f. 269-276v), 358 (f. 277-284v), 368 (f. 285-292v), 378 (f. 293-300v), 388 (f. 301-308v) ; 398 (f. 309-316v), 408 (f. 317-324v), 418 (f. 325-332v), 428 (f. 333-340v), 438 (f. 341-348v), 448 (f. 349-356v), 458 (f. 357-364v [signature t à la mine de plomb f. 357-360]), 468 (f. 365-372v [signature v à la mine de plomb f. 365-367]), 478 (f. 373-380v [signature x à la mine de plomb f. 373-376]), 488 (f. 301-308v), 498 (f. 381-388v), 508 (f. 389-396v), 518 (f. 397-404v), 528 (f. 405-412v), 532 (f. 413-414).

      Reliure: reliure de maroquin rouge aux armes royales.

      Scription

      Ecriture: de type littera textualis formata ; pour la glose encadrante, littera textualis rapide de petit module (même main pour les gloses des cahiers 27-28 et 48-53) − sans doute plusieurs copistes (changements de main au moins aux f. 213 et f. 237), mais il est difficile de les repérer, le module de l’écriture variant parfois à plusieurs reprises au sein d’un même feuillet, sans que des copistes différents ne se soient nécessairement relayés. Coefficient d’abréviation : 9,7% (7,5% en excluant les e).

      Scripta: scripta peu marquée avec éléments sporadiques de l’Ouest, orientant vers le Nord-Ouest, en particulier vers la Normandie. Les traits relevés par L. Mainini (2013, p. 150), qui conclut au « nord du domaine d’oïl », ne sont pas convaincants puisque la graphie venchance, attestée à 4 reprises dans le Nouveau Corpus d’Amsterdam, se répartie entre Orléanais (Chartres), Seine-et-Marne, et région parisienne. Quant à solonc, son aréologie n’est pas probante. D’ailleurs l’emploi de leu et de mileu plutôt que lieu et milieu (cf. f. 174d, 177c, 178a) écarte largement l’hypothèse nordiste (cf. Dees, 1980, c. 168). En revanche, l’imparfait en -oe- est nettement occidental (cf. J. Chaurand, Introduction à la dialectologie, 1972, p. 117) : ...si que se tu en achetoes la terre (f. 213c), de même que la forme quer (f. 174c-d) (cf. C. Fahlin, Etude sur le manuscrit de Tours de la Chronique des ducs de Normandie, p. 39-40), qui est particulièrement attestée en Normandie (GaceBuigneB, p. 50 ; DialGregEvrS, p. 58). On pourrait également citer la forme e (passim ; = FM et) (cf. Dees, 1987, c. 489). Quant aux formes diphtonguées de bon (cf. buene f. 175a), elles se rencontrent surtout en lorrain et en picard, mais également en wallon, en champenois, en normand et anglo-normand et en région parisienne (J. Chaurand, Introduction à la dialectologie, p. 78-79). D’après Dees 1980, c. 120, elles semblent très rares plus au sud.

      Corrections: à la mine de plomb, le ms semble avoir été révisé après sa copie et la confection des initiales. Cette révision prend surtout la forme de croix signalant l’absence d’une initiale peinte en marge du début d’une loi (f. 226c, 232b, f. 234c, f. 286b...). En marge, à la mine de plomb, f. 201 Ici fault une lai si vir (= D. 10.4.14), qui manque effectivement dans la copie. La même main, avec une mine de plomb, a noté dans la marge de tête le numéro du livre à peindre comme titre courant sur les rectos.

      Structure et décor

      Structure

      La division en livres est marquée par : 1. à trois reprises par une rubrique (Le segonz livres, f. 23c ; Ci commence le .xiii. [sic pro .xii.] livre, f. 213a ; Digeste .xiiii. [sic pro .xiii.], f. 233b) suivie de l’énoncé toujours rubriqué du premier titre ; 2. une miniature (prologue, livres 2, 12, 13, 16 ou une initiale historiée à antennes ou prolongements végétaux (livres 1, 3-11, 14, 15, 17-24), parfois précédée d’un saut de colonne en cas de lignes restantes insuffisantes pour confectionner l’initiale (ex. f. 201c) ; 3. initiales champies accompagnant les miniatures en tête des livres 2 et 13 ; 4. un titre courant (L en bleu ou rouge au verso ; numéro de livre au recto en chiffres romains rouges et bleus) avec décalage (livre 11 et 12 chiffrés XIII, livre 14 chiffré XV, livre 15 chiffré XVI)

      Les titres sont indiqués par des rubriques dont les plus longues sont disposées en escalier, ce qui implique la prévision de leur réalisation lors de la copie du texte.

      Chaque loi commence par une initiale nue d’une UR, alternativement bleue et rouge, correspondant à l’initiale de l’auteur de la loi. Après le verbe dire de l’inscription (Ulpians dit..., Pomponius dit...), le copiste va à la ligne. La loi proprement dite est signalée par son incipit latin dont l’initiale nue est peinte en marge alternativement en rouge et en bleu sur 2 UR. L’incipit latin est suivi de la traduction française qui commence par une initiale alternativement bleue et rouge d’une UR.

      La loi, surtout lorsqu’elle est longue, peut être divisée en paragraphes signalés par des pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Un premier pied-de-mouche introduit l’incipit du paragraphe en latin, suivi d’un second pied-de-mouche qui signale le début du paragraphe en français. Certaines de ces initiales de paragraphes ont été rehaussées de rouge dans la partie initiale du manuscrit où les rubriques ont été réalisées.

      Iconographie

      A l’exception de la miniature du f. 213a, « décoration peinte d’inspiration bolonaise, probablement exécutée dans un atelier vénéto-padouan du second quart du 14e s. » (d’après Fr. Avril et M.-Th. Gousset, Manuscrits enluminés d’origine italienne : Tome 3 : XIVe siècle. Volume 2, Emilie-Vénétie, Paris, BNF, 2013, p. 151-l52, pl. XXVII, 113-116, dont la description infra est largement tirée).

      Prologue (f. 1a) [miniature de 9 UR (46 x 83 mm.)], « Justinien rendant la justice : l’empereur trônant semble désigner du geste les deux personnages agenouillés devant lui, chacun étant accompagné d’un groupe de légiste » (Avril-Gousset) ; fond or. – 3 médaillons , 45 mm. de diamètre, en marge de queue : un couple en conversation dans les deux premiers, une femme en conversation avec un magistrat dans le troisième.

      Livre I (f. 3b) [initiale historiée ( « U » ) de 7 UR], « Justinien s’adresse à un groupe de magistrats dont l’un tient un écrit représentant sans doute le livre sur la justice que l’empereur lui a remis » (Avril-Gousset) ; fond or. − A la tête de D. 1.8, réserve pour initiale historiée de 9 UR.

      Livre II (f. 23c) [initiale ornée ( « I » ) de 17 UR surmontant une miniature de 9 UR], la lettre et la miniature mordant chacune sur la colonne, fond or. Miniature : « Justinien, vêtu de la robe rouge à camail de vair comme les hommes de loi, s’adresse à un groupe de juges dont l’un tient en main un écrit symbolisant sans doute le livre sur la juridiction » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre III (f. 47c) [initiale historiée de 10 UR], « la plaidoirie : une femme, Carfania [Calphurine dans le texte français] plaidant devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre IV (f. 67d) [initiale historiée de 9 UR], « la restitution : un magistrat accompagné d’un adulte conduit un enfant devant Justinien en vue de la restitution d’un héritage » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre V (f. 100b) [initiale historiée de 7 UR], « les jugements : groupe de juges devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre VI (f. 121b) [initiale historiée de 8 UR], « la réclamation en justice : Justinien trônant entre des magistrats » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre VII (f. 130c) [initiale historiée de 6 UR], « l’usufruit : trois hommes dont l’un tient un arbuste, écoutent les propos de Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre VIII (f. 150d) [initiale historiée de 9 UR], « la servitude : un magistrat suivi de trois hommes présente un écrit devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre IX (f. 166b) [initiale historiée de 9 UR], « les dommages causés par les animaux : trois hommes se tiennent devant Justinien tandis qu’un chien attaque un homme » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre X (f. 183d) [initiale historiée de 10 UR], « la délimitation : dans un paysage évoqué par deux arbres, un homme s’apprête à tracer à l’aide d’une baguette la limite d’une propriété en présence de Justinien et d’un personnage accompagné de deux magistrats » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XI (f. 201d) initiale historiée de 10 UR, « les interrogatoires : trois magistrats devant Justinien » (Avril-Gousset).

      Livre XII (f. 213a) [miniature de 10 UR sur les deux tiers de la colonne (50 x 40 mm.)] : Justinien de trois quarts, siégeant, un sceptre à la main, au milieu de la composition, a devant lui un clerc. L’empereur tourne la tête vers l’arrière où se trouve un homme que lui présente deux autres, les mains posées sur son épaule. Fond d’or, pieds dépassant dans l’encadrement. Double encadrement : bordure extérieure or ; bordure intérieure : supérieure et inférieure vieux rose ; latérales bleues avec ligne verticale en pointillés or. [France (Paris ?), dernier quart du 13e s. ; artiste proche de celui des mss Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 495 et fr. 1074].

      Livre XIII (f. 233b) [initiale ornée ( « I » ) de 19 UR. Dans la marge de queue, sous la col. 233b une miniature fond or correspondant à 11 UR], « la condition : un magistrat expose à Justinien le cas d’un prisonnier qui se tient devant lui, bras liés derrière le dos et gardé par deux soldats » (Avril-Gousset).

      Livre XIV (f. 248a) [initiale historiée de 10 UR], « le commerce maritime : près de son bateau, un navigateur accompagné de deux magistrats écoute Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XV (f. 260c) [initiale historiée de 10 UR], « le pécule : magistrat remettant un pécule à un homme devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XVI (f. 273d) [miniature de 10 UR (55 x 50 mm.)], « les cautions : en présence de magistrats et d’une femme, Justinien écoute un homme qui tient un rouleau écrit et partiellement déployé » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XVII (f. 285b) [initiale historiée de 10 UR], « la construction : au sommet d’une tour carrée, un maçon, truelle en main, reçoit les ordres d’un homme situé en bas de l’édifice tandis que Justinien s’adresse à un magistrat accompagné d’un autre personnage » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XVIII (f. 304a) [initiale historiée de 11 UR], « les contrats : groupe de personnages discutant de l’acquisition d’un bœuf devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XIX (f. 319b) [initiale historiée de 11 UR], « le commerce : deux hommes accompagnés d’un magistrat devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XX (f. 338d) [initiale historiée de 9 UR], « la mise en gages : un homme engage ses vêtements en présence de Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XXI (f. 350v) [initiale historiée de 9 UR], « la rédhibition : en présence de plusieurs personnages, un magistrat amène devant Justinien un enfant, un petit esclave dont la vente doit être annulée » (Avril-Gousset).

      Livre XXII (f. 369c) [initiale historiée de 10 UR], « l’usure : usurier et emprunteur devant Justinien » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XXIII (f. 381b) [initiale historiée de 9 UR], « le mariage : échange du consentement des époux devant témoins » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Livre XXIV (f. 402d) [initiale historiée de 9 UR], « les donations entre époux : en présence de témoins, un homme et une femme, un homme se dépouille de sa tunique qu’il remet à une femme » (Avril-Gousset) ; fond or.

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: Il est possible que des initiales, peut-être réalisées en France, aient été grattées puis remplacées par un décor secondaire italien (traces de grattage f. 3, 23v, 47v, 260v).

      Provenance: apparaît pour la première fois dans l’inventaire de la Bibliothèque du roi à la fin du 16e siècle qui mentionne deux Digestes en français (n°s 2354 [Les vieilles Digestes, en vieil françois. Petri Jacobi] et 2363 [Le vieil Digeste, en françois] ; cf. H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. I, Paris, 1908, p. 377) : le premier étant le ms fr. 495, le second exemplaire est certainement le fr. 197.

      Anciennes cotes (f. 1): mil cinquante huit [Rigault II : Vieil Digeste, en françois (H. Homont, Anciens inventaires et catalogues II, p. 316)] ; 375 [Dupuy 1645] ; 6855 [Regius].

      Bibliographie:

      • P. Paris, Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi, Paris, 1836-1848, t. II, p. 182 (n° 6855 ; ancien 375)
      •  — 
      • Catalogue des manuscrits français, p. 16
      •  — 
      • L. Delisle, Inventaire général et méthodique des manuscrits français de la Bibliothèque nationale, t. II Jurisprudence – Sciences et arts, Paris, 1878, p. 3
      •  — 
      • Fr. Avril et M.-Th. Gousset, Manuscrits enluminés d’origine italienne : Tome 3 : XIVe siècle. Volume 2, Emilie-Vénétie, Paris, 2013, p. 151-152, pl. XXVII, 113-116
      •  — 
      • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis (XIII-XIV secolo) : il caso della Digeste vielle : manoscritti e primi appunti », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154, aux p. 113-115, 118, 150
      • .

      Extraits

      I. D. 9.2.40-49

      [9.2.40] Paulus dit Si deletum Se je di que .i. cyrogrefes m’a esté effaciez par coi denier m’estoient deu soz condicion e je [f. 174c] puis bien lors prover la dete par tesmoinz mes li tesmoing ne vivent pas el tens que la condicion avient, dés que li cyrogrefes est effaciez je puis amener les tesmoinz par devant le juge e prover la dete e requerre que li deteurs i soit condempnez mes je ne porrai demander la valeur del condempnement devant que la condicion faut li condempnemenz n’avra nule force.

      [9.2.41] Ulpians dit [pr.]Si quis testamentum Se aucuns efface testament voions se action de damage fet a tort i apartient. Et Marceaus en dote e dit que nenil comment dit il seroit li damages proisiez e je n’orai seur li que ce est voir en celui qui fist le testament quer l’en ne puet pas proisier quel damage il i a, mes il est autrement en l’oir ou en cels a qui li les sont lessiez a qui li testament sont autresi comme cyrogrefe E illeq meisme dit Marceans que quant cyrogrefes est effaciez l’action de la loi aviliane i apartient. ¶ Sed et si quis ¶ Mes se aucuns efface les tables del testament qui li estoient bailliees a garder ou il les liet oianz pluseurs il est mielz que l’en em plede par action seur le fet ou de tort fet se il pueploia les segrez des jugemenz par corage de tort fere. ¶ [1]Iterdum ¶ Pomponius dit que il avient aucune foiz que aucuns ne soit pas tenuz par action de larrecin por effacier les tables, mes par action de tort fet tan seulement si comme se il les efface non pas par corage de fere larrecin, mes de tortfe[f. 174d]re tant seulemene lors ne sera il pas tenuz par action de larrecin quer el fet il osta le corage de larron.

      [9.2.42] Ulpians dit Qui tabulas Cil qui les tables del testament qui li estoient bailliees a garder ou .i. autre instrument effaça si que il ne puet estre leuz est tenuz par action de chose bailliee en garde e de fere la chose venir avant quer la chose est corrompue quant il la rent ou quant il la maine avant e l’action de la loi aquiliane i apartient quer l’en dit par droit que cil a corrompu les tables qui les a afaciees.

      [9.2.43]Pomponius dit Ob id Tu as action de la loi aquiliane por le damage qui fu fez es choses de l’eritage ainz que tu le receusses, se ce est avenu aprés la mort a celui a qui tu es oirs la loi aquiliane apele seigneur non pas celui qui estoit sires lors que li damages fu fez quer en ceste maniere ne peust pas ceste action trespasser de celui a qui aucuns sera oirs se li damages n’estoit fez en la chose qui estoit a l’oir E se tu estoies en la poesté a tes anemis quant damages fu fez en ta chose tu em porras pledier quant tu seras revenuz de la chaitivoison quer l’en ne porroit autrement establir sanz grant damage as enfanz qui puis nestroient qui devroient estre oir leur peres Ce meisme dirons nos des arbres qui en cel tens sont coupé en larrecin e je croi que l’en en puet pledier par action de ce qui est fet par force ou en repost se aucuns le fist seur defens ou se il apert que cil li deussent defendre a qui li heritages apartenoit e il escristrent[f. 175a] que il l’avoient defendu.

      [9.2.44] Ulpians dit [pr.]In lege En la loi aquiliane vient tres legiere corpe [1] totes les foiz que sers navre ou ocit homme par le seu son seigneur il n’est pas dote que li sires ne soit tenuz par la loi aquiliane.

      [9.2.45] Paulus dit [pr.]Scienciam Nos entendons ci son seu se il le suefre si que se il le pot defendre e il ne le defendi il soit tenuz par la loi. ¶ [3]Cum feni ¶ Quant dui tressailloient .ii. monceaus de fain ardanz il s’entrencontrerent e chaïrent ambedui e li uns fu ars del feu l’en ne puet pas pledier de ce se l’en n’entent li quels abati l’autre [4]quer se il ne se porent autrement garantir e il firent damage il ne sont pas corpables quer totes les lois e tuit li droit otroient que l’en bote arriere force par force. ¶ Sed si defendendi ¶ Mes se je gete une pierre contre mon aversaire por defendre moi, se je ne fier pas lui mes .i. autre qui passe la voie je serai tenuz par la loi aquiliane quer il m’est otroié a ferir celui seul qui me fet force e por moi garentir tant seulement non pas por vengier. ¶ [5]Qui idoneum ¶ Qui oste buene paroi il est tenuz a celui qui le tenoit por le damage e por le tort fet.

      [9.2.46]Ulpians dit Si vulnerato Se l’en a pledié par la loi aquiliane por serf qui a esté navrez e il muert puis de cele plaie por ce ne remaint pas que l’en ne puisse pledier.

      [9.2.47] Julians dit Sed priore Se li damages a esté proisiez el premier jugemene li sires commence puis a pledier de son [f. 175b] serf qui est ocis, l’en doit opposer contre lui exception de tricherie que il n’ait rien plus por son serf que il en eust eu se il eust au commencement pledié por son serf ocis.

      [9.2.48] Paulus dit In te Se uns sers fet damage en une des choses de l’eritage ainz que li heritages soit receuz e il fet puis que il est franchiz damage en cele meisme chose il sera tenuz par l’une e par l’autre action quer il i a .ii. fez de coi l’action apartient as oirs.

      [9.2.49] Ulpians dit [pr.]Si quis fumo Se aucun fet fumee e il chace les mosches son voisin ou il les tue il semble mielz que il leur donna cause de mort que il ne set que il les ocit e por ce sera il tenuz par action seur le fet. ¶ [1]Quod dicitur ¶ Ce que l’en dit que damages qui est fez a tort est porsuiviz par la loi aquiliane doit estre eissi entendu que il semble que damages soit fez a tort se li torz fez a amené le damage se grant force ne contrainst a fere le sicomme Celsus escrit de celui qui por destraindre le feu qui ardoit sa meson aluma celes a son voisin quer il doit que illeq cesse l’action de la loi aquiliane il avoit donc par droit poor que li feus ne venist jusqu’a lui si abati la meson son voisin e comment que il soit ousé li feus vint jusqu’a lui ou se il fu en tens estainz e l’action de la loi aquiliane cesse.

      II. D. 9.3.5

      Ulpians dit. [pr.]Si vero. Se pluseur i habitent e il ont parti la meson entre els action est donnee contre celui seul qui habite en la partie de coi la chose est espandue. ¶ [1]Si quis gratuitas ¶ Se aucuns a presté habitations a cels que il ou sa fame ont franchiz ou a leur serjanz, Trebatius dit que il est tenuz en leur non e ce est voir. Ce meisme dira l’en se aucuns depart a ses amis periz osteix Quer se aucuns tient la graigneur partie de la meson il to seus i sera tenuz e se il a herbergeries tot par lui il i sera autresi tenuz e se aucuns tient une petite partie de l’ostel e il a loé le remenant a pluseurs il i seront tuit tenu por ce que il habitent en la meson dont la chose est getee ou espandue, [2] mes aucune foiz sanz grever le demandeeur il covendra que li prevoz regart loiauté et que il doignent action soit donnee contre celui de qui partie la chose fu getee ou espandue e se aucune chose est getee del mileu il est mielz que il i soient tuit te[f. 177d]nu. ¶ [3]Si horrearius ¶ Se cil qui a aloé .i. grenier en gete aucune chose ou espant ou cil qui a aloé .i. ovreeur por tant sanz plus que il i face son mestier ou que il i apraigne ceste action a lieu se aucuns de cels qui i venrent getete aucune chose ou il l’espant ou aucuns de cels qui i aprennent. ¶ [4]Cum autem ¶ Quant aucuns est condempnez por ce par la loi qui fet restorer les damages, Labeo dit que action sur le fet li est donnee par droit por les choses en coi il est dampnez por ce que ses ostes o aucuns autres a geté de sa meson e contre celui qui la geta avra il action de loage. ¶ [5]Hec autem ¶ Ceste action qui apartient des choses espandues e des getees est pardurable e apartient a l’oir e se frans hom en est periz ele apartient dedenz l’an tant seulement ne ele n’est donnee contre l’oir ne a l’oir ne as semblables persones quer ele est por paine e commune por tant que nos sachons que nos sachons [sic]que quant pluseur vuelent movoir ceste action ele doit estre donnee a celui par devant toz a qui la chose apartient ou a qui ele apartient par affinité ou par lignage e s’en l’en a fet mal a franc homme il avra perdurable action mes se .i. autres en velt pledier ele ne durra que .i. quer ele n’apartient pas as oirs par droiture d’eritage quer li damages qui est fet en franc cors ne doit pas venir as successeurs par droiture d’eritage quer ce n’est pas damages de chatel e ce n’est de bien e de leauté [f. 178a] ¶ [6]Pretor ¶ Li prevoz dist que nus n’ait en la sevronde ou en la coverture de sa meson aucune chose mise seur le leu par coi l’en va ou en coi l’en s’areste en maniere que ele puisse nuire a aucun e qui fera contre ce je dorrai contre lui action seur le fet por x. s. Se l’en dit que sers l’ait fet sanz le seu son seigneur je commanderai que il soit abandonnez por son meffet. [7] Cist banissement est partie de celui qui est devant quer c’est leauté que li prevoz porvoie en cest cas que se aucune chose estoit mise en ces perilleuses parties des mesons que eles ne neust pas. ¶ [8]Ait ¶ Li prevoz dist en la sevronde ou en coverture. Ce que il dit que nus apartient a toz e as ostes e au seigneurs des mesons ja soit ce que il n’i habitent pas mes il ont aucune chose mise en cez lieus [9] seur le lieu par coi la gent vont ou la ou il s’arrestent. Nos devons entendre ce que il dit mis ou es habitations ou es soliers ou es greniers ou en autre partie de l’edifiement[10] e si i est tenuz cil qui ne li mist pas mes il sofri que .i. autres mist E por ce se li sers l’i mist et li sires le suefre il ne sera pas tenuz por le meffet au serf mes en son non. ¶ [11]Pretor ¶ Li prevoz dit qui puisse nuire se ele chiet par cez paroles est il mostré apertement que il ne dit pas de totes les choses qui sont mises mes de celes qui sont mises si que eles pueent nuire ce doit estre que li prevoz regarde sanz plus que la chose ne puisse nuire ne nos n’atendrons pas que ele nuise mes se ele puet nuire cist banissemenz avra li[f. 178b]eu. Cil est donc puniz qui l’i ot mise ou se ele nut ou se ele ne nut pas. ¶ [12]Si id quod ¶ Se ce qui estoit mis chiet e il nuist action apartient contre celui qui l’i mist non pas contre celui qui habitoit en la meson autresi comme se ceste action ne soffisist pas il ne semble pas que cil qui l’i mist l’i ait mise se il ne fu sires de la meson ou habiterres quer se .i. painteurs met en ses alees une és ou une table e ele chiet e fet aucun damage a .i. trespassant Servius respont que il covient donner action a l’essample de ceste quer il est aperte chose que ceste n’i apartient pas quer la table n’estoit pas mise en la sevronde ne en la coverture E ce meisme doit estre gardé se la tarle qui estoit pendue en haut chiet e ele fet damage quer action loial e cele del droit au prevoz i faut. Ceste action est commune e apartient a l’oir e as semblables mes ele n’apartient pas contre l’oir quer ele donne paine.

    Traduction 3 (3e quart du 13e s.)

    La traduction 3, anonyme, pourrait dater du 3e quart du 13e s., date de son témoin le plus ancien. Il s’agit d’un remaniement de la traduction 2, sans préjuger d’éventuelle(s) version(s) intermédiaire(s) entre l’état présenté par le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 197 et la traduction 3.

    Contrairement à la traduction 2, la traduction 3 est conçue pour une lecture autonome du latin. Sa syntaxe est bien moins calquée sur le latin, notamment en ce qui concerne l’ordre des mots et les structures participiales. Elle se rapproche nettement de la syntaxe d’un texte composé directement en français.

    La traduction 3 se caractérise également par la correction de faux-sens et de contresens présents dans la traduction 2, par une cohésion textuelle renforcée au moyen d’explicitations (notamment des référents), de redondances et d’amplifications. Elle se signale par un discours plus compréhensible et plus interprétatif, exploitant les gloses latines et n’hésitant pas à faire l’économie de séquences d’interprétation difficile en latin et ne présentant aucune utilité à l’époque de la traduction.

    Tradition textuelle

    Tradition directe

    Les collations ont porté sur l’intégralité des passages transmis par le fragment de Leiden, soit D. 9.2.40-51 et 9.3.5.13-9.4.8. Si ces extraits ont été transcrits pour chacun des témoins, le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 495 a servi de témoin de base pour la collation. Ont été également examinées la séquence des titres et les rubriques. On en a déduit les faits suivants :

    • ABE forment une famille à laquelle n’appartient pas F.

      Fautes communes à ABEvsF: [9.2.42] il est tenuz par action de chose bailliee en garde ou de fere la chose qui estoit corrompue ABE | la chose chose venir avant cil qui rent la chose F  [saut du même au même dans ABE] ; [9.2.45.4] Cil qui ne se pooient autrement desfendre. furent domaigié en lor corpes ABE | d. firent damage en F  [lat. Qui... damni culpam dederint] ; [9.2.48] ainz que li sers fust receuz ABE | li heritages f. F  [lat. ante aditam hereditatem] ; [9.2.49] il enchace autrui ABE | e. és F  [lat. apes]. Dans A et E, D. 21.1 est copié à la fin du livre 20.

      Très nombreuses leçons conjonctives ABE, parmi lesquelles : [9.2.40] et se ele faut il ne sera tenuz a rendre riens A (rendra) BE  | t. a paier moi rien F  ; [9.2.41.pr] li domaiges n’est pas buens a proisier ABE | pas legiers a F  ; [9.2.41.pr] l’action de ceste loy a leu contre celui qui l’esface ABE | qui l’effaça F . D. 23 se présente comme sous la forme d’un titre unique dans EA, tandis que F subdivise le livre en trois titres : 23.1 et 23.2 ; 23.3 ; 23.4 et 23.5.

    • ABE ne peuvent descendre de F.

      Des fautes de F, révélées uniquement par une collation avec le texte-source latin, ne se retrouvent pas dans ABE : [9.2.41] il est voirs que action sor le fet ou de tort fet soit donnee ABE | il est droiz que a. F  [lat. verum; faute de F]; [9.2.43] l’em puet dire ce meismes de larrecin de ce qui est fez par force ou en repost ABE | de l’action de F  [lat. de hac actione; faute de F].

      On peut y ajouter le fait que F soit le seul témoin de la trad. 3 à présenter la Constitutio omnem en guise de prologue.

    • Relations des témoins au sein de la famille ABE

      • AB ne peuvent descendre de E.

        Leçons fautives de E absentes de AB : [9.2.41] se il descouvri les degrez del testament E | les segrez d. ABF  [lat. secreta; faute de E ; la faute de E est susceptible d’être corrigée par des copistes] ; [9.2.42] l’action de la loy qui fet restourer les domaiges. apartiennent contre lui. E | d. apartient ABF  [lat. Legis quoque Aquiliae actio ex eadem causa competit; faute de E, susceptible d’être corrigée].

        Désaccords de AB avec E : [9.2.41] voions se l’action de la loy qui fet restourer les domaiges i a leu contre celui E | d. a leu contre lui AFB 

      • BE ne peuvent descendre de A.

        Très peu de leçons individuelles de A, mais des sauts du même au même interdisent d’en faire l’ancêtre d’autres mss (ce qui rejoint la critique externe) : [9.2.45.4] l’on ne leur en puet riens demander quar toutes les loys et tuit li droit otroient que EBF | demander par ceste loi se l’en ne set li quiex boute l’autre car  A [reprise dans A par saut du même au même d’un segment antérieur] ; [9.2.49] il avoit poor que li feus ne venist en sa meson et por ce abati il la son voisin et que li feus feist ou se il ala. jusqu’a sa meson  EBF [avec quelques variantes mineures dans BF]et por ce... a sa meson om. A [saut du même au même] ; [9.4.4.3] mes tant comme li premiers plet durroit se li demandierres se repentist EBF | mes tant comme li premiers plet om. A [saut du même au même]

      • EA ne peuvent descendre de B.

        Les accords EAF interdisent cette hypothèse : [9.4.5.pr] li sers qui est communs a plusors EAF | qui est soumis a B  ; [9.4.7.pr] Action por le mesfet a mon serf EAF | Mes action B .

      • Existence d’une sous-famille BE.

        Deux fautes communes BEvsAF, soutenues par deux leçons conjonctives de BE, accréditent l’existence d’une sous-famille BE.

        Fautes communes : [9.2.45.4] quar il m’estuet ostroier. a ferir BE | il m’estoit o. AF  [lat. ferire conceditur; BE fautifs, car on ne peut considérer estuet dans ces deux manuscrits comme une forme d’imparfait occidental] ; [9.4.2.1] se il estoit ses sires el tens que li sires fist le mesfet BE | sers f. AF  [faute commune BE].

        Leçons conjonctives : [9.4.2.1] qar autrement ne feist il pas ce que il fet BE | qu’il fist AF  ; [9.4.4.2] ainz convient que li sires soit tenuz en son non. et el non del serf BE | tenuz et en son FA 

        S’oppose à ce schéma un seul lieu variant : [9.4.8] ne il ne veult pas estre oïz EA | ne veult pas BF .

    En l’état actuel, on aboutirait à un stemma du type :

    Stemma codicum de Digestum
                     vetus

    Il convient ici de signaler un accident à la fin du livre 3 dans la tradition manuscrite, qui peut servir à prouver l’existence d’un archétype et à renforcer l’hypothèse stemmatique. Dans F, D. 3.6 (f. 47c) s’interrompt au milieu de la traduction de D. 3.6.1.3. Manque donc la fin de D. 3, sans doute prévue sur les col. f. 47d, 48a et la moitié supérieure de 48b, demeurées blanches. F s’oppose ainsi à EA qui placent la fin de D. 3.5 (D. 3.5.32-D. 3.5.48) et le début de D. 3.6 (jusqu’au milieu de D. 3.6.1.3) à la fin de D. 11.

    Ce rapide examen de la tradition ne permet pas de recommander un témoin de consultation, encore moins un manuscrit de base en vue d’une édition. A doit être écarté du fait des changements de traduction entre D.2.8 et D.4.6. La multiplicité des copistes de F et l’omission dans ce même témoin de la fin de D. 5.4 à D. 5.6 compris, exigent une analyse plus approfondie pour évaluer la qualité textuelle globale des témoins. Quoi qu’il en soit, une pesée critique des leçons sera nécessaire avant toute exploitation sérieuse de la traduction 3.

    Manuscrits

    • Bruxelles, Bibl. royale de Belgique, 9234


      331 f. parchemin ; France (Paris), ca 1310-1325 ; 415 x 300 mm.

      Contenu: traduction française 3 anonyme du Digestum vetus (D. 1.1 à D. 2.7 et de D. 4.7 à D. 24.3), traduction française 5 anonyme du Digestum vetus (D. 2.8 à D. 2.15), traduction française 4 anonyme du Digestum vetus (D. 3.1 à D. 4.6) (titres anciens : Disgeste vieille au tres glorieus enpereor Justinians f. 1ra ; Digestes au glorieux empereor Justiniens f. 3a ; la Digeste vielle en françois f. 330a)  (sigle A)

      Table des rubriques  (f. 1ra- f. 2rc)   Inc. Ci commence le premier livre de Disgeste vieille au tres glorieus enpereor Justinians. (rubr.) | Cist tytres est de justices et de droit

      Livre I  (f. 3a- f. 18b)   Inc. Ci commence le premier livre des Digestes au glorieux empereor Justiniens. Cist tytres est de justice et de droit. (rubr.) | Ulpians dist : Il covient que tuit cil qui veulent doner entente a.ssavoir droit sachent premierement dont la nessance de nostre droit descent. Expl. Papinians dist : Il n’est pas devaé que nus des citoiens ne soit acesseeur au procurateur a la chose commune de la cité dont il est.
      [D. 1.1]  (f. 3a)  Cist tytres est de justice et de droit (rubr.)
      [D. 1.2]  (f. 3d)  [« De origine juris et omnium magistratum et successione prudentium » ; saut de ligne et pas de rubrique ; inc. Gayus dit : El premier livre de la loi des .xii. tables por ce que ge voloie espondre les vieilles lois, il me semble que il est necessaire chose que ge recordasse le commencement de la cité de Rome.]
      [D. 1.3]  (f. 6d)  Des lois et des conseulz au senat et de longue coustume (rubr.)
      [D. 1.4]  (f. 7d)  Des establissemenz aus princes (rubr.)
      [D. 1.5]  (f. 7d)  [« De statu hominum » ; saut de ligne mais pas de rubrique ; inc. Gaius dist : Tout li droit de quoi nous usons apartient as persones ou as actions ou as choses.]
      [D. 1.6]  (f. 8d)  [« De his qui sui vel alieni juris sunt » ; saut de ligne mais pas de rubrique ; inc. Gaius dist : Aprés vient une autre condicion et division de la droiture des persones que les unes des persones sont de leur nature, les autres sont sozmis a autrui droiture.]
      [D. 1.7]  (f. 9d)  De adoption et de arrogacion et des autres choses (rubr.)
      [D. 1.8]  (f. 11d)  De la division des choses et des qualitez (rubr.)
      [D. 1.9]  (f. 12d)  [« De senatoribus » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Nus ne doute que un hom qui est en la digneté de conseiller ne doie estre mis par devant fame de cele meismes digneté.]
      [D. 1.10]  (f. 13b)  De l’office aus conseilliers (rubr.)
      [D. 1.11]  (f. 13c)  De l’office aus prevolz (rubr.)
      [D. 1.12]  (f. 13c)  [« De officio praefecti urbi » ; ni réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dist : Le prevost de la cité puet jugier de touz crimes.]
      [D. 1.13]  (f. 14a)  De l’office as questeeurs (rubr.)
      [D. 1.14]  (f. 14b)  Des haulz homes ou des bas (rubr.)
      [D. 1.15]  (f. 14c)  [« De officio praefecti vigilum » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Paulus dist : En l’ancien tens estoient home establi por destaindre le feu se il preist en la cité.]
      [D. 1.16]  (f. 14d)  De ce que li visconte sont issu de la cité (rubr.)
      [D. 1.17]  (f. 16a)  [« De officio praefecti Augustalis » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Li prevost d’Egypte ne pert sa juridicion ne sa prevosté devant que cil qui vient en son lieu soit entrez en la cité d’Alixandre.]
      [D. 1.18]  (f. 16a)  [« De officio praesidis » ; saut de ligne, mais pas de rubrique ; inc. Martians dist : Li nons de prevost est generals car le visconte et li legat l’empereor et tuit cil qui gouvernent les contrees ja soit ce que il soient senateur sont apelé prevost.]
      [D. 1.19]  (f. 17b)  [« De officio procuratoris Caesaris vel rationalis » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Les choses que li procurateur l’empereor fet ou en jugement ou dehors sont autressi fermes comme se li empereor meismes les feist.]
      [D. 1.20]  (f. 17c)  [« De officio juridici » ; saut de ligne mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Aucuns puet adopter par devant celui a qui juridicion est donee car les actions des lois li sont otroiees. Réserve et initiale filigranée de 2 UR entre D. 1.20.1 et D. 1.20.2.]
      [D. 1.21]  (f. 17c)  [« De officio ejus cui mandata est jurisdictio » ; ni saut de ligne ni rubrique ; inc. Des choses qui sont otroiees especialement par loi ou par le conseil au senat ou par l’establissement au prince ne sont pas remuees par ce que juridicion est donees a aucun.]
      [D. 1.22]  (f. 18a)  De l’office aus encesseeurs (rubr.)

      Livre II  (f. 18b- f. 40a)   Inc. Ci fenist le premier livre des Digestes et ci commence li segons livres. Cist tytres est de la juridicion a toz les juges. (rubr.) | Ulpians dist : li office au juge est moult large car il puet doner possessions de biens et metre em possession... Expl. Et ce meisme respondra l’en en celui qui reçut l’eritaige qui li fu renduz par le commandement au mort se li hoirs qui li devoit rendre fist transaction au deteur de l’eritaige qui riens n’en savoit39.
      [D. 2.1]  (f. 18b)  Cist tytres est de la juridicion a toz les juges (rubr.)
      [D. 2.2]  (f. 19b)  [« Quod quisque juris in alterum statuerit ut ipse eodem jure utatur » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Cist banissemencontient tres grant loiauté et nul ne l’en corrouce par droit.]
      [D. 2.3]  (f. 19d)  [« Si quis jus dicenti non obtemperaverit » ; saut de ligne, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Il est otroié a touz les bailliz selonc la droiture de leur poesté fors sanz plus aus deffendeors des citez que il deffendent lor juridicion par paine de chatel...]
      [D. 2.4]  (f. 20a)  [« De in jus vocando » ; saut de ligne, mais pas de rubrique ; inc. Paulus dist : Apeler en droit est apeler por esprover le droit.]
      [D. 2.5]  (f. 21b)  Celui qui n’est mie apelé en droit (rubr.)
      [D. 2.6]  (f. 21c)  Celui qui est apelé a droit i doit aler ou donner plege de satifacion (rubr.)
      [D. 2.7]  (f. 21c)  De celui qui met hors a force celui qui est apelé en droit (rubr.)
      [D. 2.8]  (f. 22b)  De cels qui sont pourforciez de fere satisfaction ou le prometent par leur serement de ceuls qui sont mis en possession (rubr.)
      [D. 2.9]  (f. 24b)  De celui qui a afaire et est accusé de crime. En quel maniere il puisse eschiver la cause criminal dont il est suivi (rubr.)
      [D. 2.10]  (f. 24d)  De celui qui fait tant que aucun n’aille en jugement (rubr.)
      [D. 2.11]  (f. 25c)  De celui qui n’a pas trampees les caucions faites en jugement (rubr.)
      [D. 2.12]  (f. 27c)  Des causes des fruiz de dilacion des divers temps par quel cause il sont empeechiees (rubr.)
      [D. 2.13]  (f. 28c)  [« De edendo » ; ni réserve, ni rubrique ; inc. [U]lpians dit : Que quiconque veult suivre autrui par action, il doit ainçois de monstrer son action qu’il commence a suivre son action, car ce est plus juste chose si comme il m’est avis qu’il la monstre ainz qu’il procede en la cause.]
      [D. 2.14]  (f. 30c)  Des couvenans (rubr.)
      [D. 2.15]  (f. 37d)  Des transactions (rubr.)

      Livre III  (f. 40a- f. 56d)   Inc. Ci fenist le secont livre des Digestes au glorieus empereor Justiniens et ci commence le tiers livre des Digestes. Cist tytres parole de ceuls qui pueent estre avocat ou non. (rubr.) | [f. 40b] Ulpians dist : li precteur fist cest livre por ce que l’en eust regart vers les avocaz et por garder sa digneté et son honeur Expl. Papinians dist : Se l’en acuse aucun serf l’en le met a gehine se cil qui acuse le requiert et se il est delivrés cil qui l’encusoit doit paier au seigneur du serf le double du pris du serf mes l’en demande [de]40 sa chalenge estre le pris du serf se li crimes de chalenge est de partir domaige qu’il a fet au seignor por ce qu’il fist metre son serf en gehine.
      [D. 3.1]  (f. 40a)  Cist tytres parole de ceuls qui pueent estre avocat ou non (rubr.)
      [D. 3.2]  (f. 41c)  Cist tytres parole de cels qui sont diffamé, ce est de cels qui chient en male renommee (rubr.)
      [D. 3.3]  (f. 43d)  Cist tytres parole des procureors et des deffendeeurs em plet (rubr.)
      [D. 3.4]  (f. 49b)  Cist tytres parole de ce qui est fet par nous d’une université de gens ou encontre l’université (rubr.)
      [D. 3.5]  (f. 49c)  Cist tytres parole des besoignes d’autrui qu’aucuns fet sanz commandemen(rubr.)
      [D. 3.6]  (f. 56a)  Cist tytres parole de cels qui baillent ou prennent argent ou autre chose pour ce que l’en face aucune autrui besoigne desloiaument (rubr.)

      Livre IV  (f. 56d- f. 83c)   Inc. Ci commence li quarz livres qui parole des restitucions enterines et des autres choses. (rubr.) | Ulpians dist : il n’est mie grant mestier que l’en loe le profit de cest tytre, car il meismes se moustre Expl. Je croi que li sires ou li peres doivent soustenir ceste action autressi comme se il eussent receu toutes les choses qui y avienent.
      [D. 4.1]  (f. 56d)  Ci commence li quarz livres qui parole des restitucions enterines et des autres choses (rubr.)
      [D. 4.2]  (f. 57b)  Cist tytres parole de ce qui est fet par force (rubr.)
      [D. 4.3]  (f. 60d)  Cist tytres parole de mal engin (rubr.)
      [D. 4.4]  (f. 63d)  Cist tytres parole des meneurs de .xxv. ans (rubr.)
      [D. 4.5]  (f. 71b)  Cist tytres parole de cels qui apeticent leur chief, ce est de cels qui changent estat (rubr.)
      [D. 4.6]  (f. 72a)  [« Ex quibus causis majores vigintiquinque annis » ; saut de ligne, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Il n’est nus qui ne connoisse l’achosson de de [sic] cest edit ne soit moult droituriere.]
      [D. 4.7]  (f. 76a)  D’estrangement qui est fez por muer le jugement (rubr.)
      [D. 4.8]  (f. 77a)  Des arbitres (rubr.)
      [D. 4.9]  (f. 82b)  Que li marinier et li tavernier et li hostelier vendent ce qui perdu en lor garde (rubr.)

      Livre V  (f. 83c- f. 100b)   Inc. Ci commence le quint livre. Cist tytres est de jugemenz et en quel lieu aucuns puet estre trez en cause41(rubr.) | Ulpians dist : se aucuns se souzmetent a la juridiction a .i. juge et il se consentent en lui... Expl. Car cil a qui li heritaiges doit estre renduz ou ses hoirs puet pledier par ceste action l’en doit savoir que ceste action n’apartient pas contre celui qui rendi l’eritaige et a celui a qui li heritaiges est renduz sont donees toutes les actions qui apartienent a l’oir et contre l’oir.
      [D. 5.1]  (f. 83c)  Cist tytres est de jugemenz et en quel lieu aucuns puet estre trez en cause42 (rubr.)
      [D. 5.2]  (f. 88b)  [« De inofficioso testamento » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : L’en doit savoir que plaintes vienent sovent de testamenz qui ne sont mie a droit fez.]
      [D. 5.3]  (f. 91d)  De demande de heritaiges (rubr.)
      [D. 5.4]  (f. 99a)  De demander une partie de heritaige (rubr.)
      [D. 5.5]  (f. 100a)  Comment li porseerres des biens doit chalenger heritaiges (rubr.)
      [D. 5.6]  (f. 100a)  Comment cil a qui heritaiges est venduz par le commendement au juge doit chalengier heritaige (rubr.)

      Livre VI  (f. 100b- f. 107d)   Inc. Ci commence le sisieme livre de Digeste vieille. Cist tytres est de chalangement de chose. (rubr.) | Ulpians dist : aprés les actions que li prevolz a proposees de l’université de l’eritaige vient l’action qui apartient por sengles choses... Expl. Ulpians dist : En tel maniere neporquant se il en a paié la ferme, autressi est il se li chans fu louez certain terme et li terme n’est pas encore failliz.
      [D. 6.1]  (f. 100b)  Cist tytres est de chalangement de chose (rubr.)
      [D. 6.2]  (f. 105d)  D’action (rubr.)
      [D. 6.3]  (f. 107d)  De chans bailliez a terme (rubr.)

      Livre VII  (f. 107d- f. 121c)   Inc. Ci commence le septisme livre de Digeste vieille. Cist tytres est de usaires et des choses de lui meismes. (rubr.) | Paulus dist : usaires est droiture de user d’autrui choses, sauve la substance de la chose Expl. Et dés que il ne sont sien cil qui en a la proprieté les porra chalengier.
      [D. 7.1]  (f. 107d)  Cist tytres est de usaires et des choses de lui meismes (rubr.)
      [D. 7.2]  (f. 114b)  Comment usaires acroist a celui qui en a partie (rubr.)
      [D. 7.3]  (f. 114d)  Quant usaires est deuz (rubr.)
      [D. 7.4]  (f. 115a)  En quiex maneres usaires est perduz (rubr.)
      [D. 7.5]  (f. 117b)  De usaire (rubr.)
      [D. 7.6]  (f. 118a)  Se usaires est demandez et il est noiez (rubr.)
      [D. 7.7]  (f. 118c)  Des besoingnes as sers (rubr.)
      [D. 7.8]  (f. 118d)  D’usaige et d’abitacion (rubr.)
      [D. 7.9]  (f. 120c)  Quel caution cil doit doner a qui usaires est lessiez (rubr.)

      Livre VIII  (f. 121c- f. 133c)   Inc. Ci commence li huitisme livres. Cist tytres est des servises. (rubr.) | Parcians dit : Servaiges sont ou personels sicomme usaiges et usaires ou de choses sicomme les servises des possessions des chans... Expl. Et porce se aucuns use de servise en lieu de voie commune, ne entredit ne action ne li apartient.
      [D. 8.1]  (f. 121c)  Cist tytres est des servises (rubr.)
      [D. 8.2]  (f. 122c)  [« De servitutibus praediorum urbanorum » ; saut de ligne, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dist : Se terre commune ou voie commune est pres de la terre qui doit servise de voie ne de charriere ne d’edefier plus haut...]
      [D. 8.3]  (f. 125c)  Des servises as possessions des chan(rubr.)
      [D. 8.4]  (f. 128a)  Des servises des possessions des citez (rubr.)
      [D. 8.5]  (f. 129c)  Se aucuns demande servise et l’en nie que il ne li est deuz (rubr.)
      [D. 8.6]  (f. 132a)  En quiex maneres servises est perduz (rubr.)

      Livre IX  (f. 133c- f. 146d)   Inc. Ci commence li noviesme livre. Se l’en dit que aucunes bestes ont fet domaiges. (rubr.) | Ulpians dit : Se l’en dit que une beste ait fet domaige, l’accion par quoi l’en en puet pledier... Expl. Li sires doit donc amener avant ses sers el lieu ou l’en dit que il ont fet force, et se il ne les desfent il en pert la seignorie.
      [D. 9.1]  (f. 133c)  Se l’en dit que aucunes bestes ont fet domaiges (rubr.)
      [D. 9.2]  (f. 134b)  De la loi qui fet les domaiges (rubr.)
      [D. 9.3]  (f. 141d)  De ce qui est espandu ou geté hors des meson(rubr.)
      [D. 9.4]  (f. 142d)  Des actions qui sont meues por les mesfez as sers (rubr.)

      Livre X  (f. 146d- f. 158b)   Inc. Ci commence le disieme livre. Cist tytres parole de bonner terres. (rubr.) | Ulpians dit : l’action de bonner terres est personnel, ja soit ce que ele soit por chalengement de chose. Expl. Ulpians dist : Il en puet demander que serf soient amené avant por fere enqueste par els et por encuser lor compaignons.
      [D. 10.1]  (f. 146d)  Cist tytres parole de bonner terres (rubr.)
      [D. 10.2]  (f. 147c)  De deviser heritaige (rubr.)
      [D. 10.3]  (f. 153c)  De partir choses communes (rubr.)
      [D. 10.4]  (f. 156b)  De fere la chose venir avan(rubr.)

      Livre XI  (f. 158b- f. 168a)   Inc. Ci commence li onziesme livre. D’actions qui sont meues par demandes. Cist tytres est moult bons mes il court par quoi ge le reconnois et toute la substance que le porseor est tenuz combien qu’il porsive comme hoirs par testament ou sanz testament de dire combien il emporsiet ou tierz ou quart et se il n’est pas vraiz porseerres et il le se fet [sic] il est tenuz malg sien a la querelle. (rubr.) | [f. 158c] Ulpians dit : L’en puet demander a l’oir de quel partie il est hoir toutes les foiz que plez est meuz contre lui. Expl. Sabins desfent que deniers ne soient donné au juge ne a l’usaire es communes causes ne es privees ne en celes a la borse l’empereor.
      [D. 11.1]  (f. 158b)  D’actions qui sont meues par demandes (rubr.)
      [D. 11.2]  (f. 160b)  Por quielz causes l’en va a .i. meisme juge (rubr.)
      [D. 11.3]  (f. 160b)  De serf corrompu (rubr.)
      [D. 11.4]  (f. 161c)  De serf fuitif (rubr.)
      [D. 11.5]  (f. 162a)  [« De aleatoribus » ; réserve, mais ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Ulpians dit : Se aucun bat celui chiés qui l’en geue as tables...]
      [D. 11.6]  (f. 162c)  Se li mesurerres dit fausses mesures (rubr.)
      [D. 11.7]  (f. 163a)  Des liex relegieus et des despenses de mortailles et en quel lieu il loist enfoïr mort (rubr.)
      [D. 11.8]  (f. 166b)  [« De mortuo inferendo et sepulchro aedificando » ; ni réserve ni rubrique ni initiale marquant le début de titre ; inc. Ulpians dit : Li prevolz dit : Se aucuns a droiture d’enfoïr .i. mort en aucun leu...]
      [D. 3.5.32-fin]  (f. 166c)  [ni réserve ni rubrique ni initiale marquant le début de titre ; inc. Cil meismes dit : li hoirs au mari qui el tens de mariaige mist ses choses en la poesté sa fame...]
      [D. 3.6.1.pr-3]  (f. 167d)  De cels qui acusent faussement por movoir plet (rubr.)

      Livre XII  (f. 168a- f. 185a)   Inc. Ci commence le douziesme livre de Digeste vielle. Cist tytres est des choses creues et se certaine chose est demandee. (rubr.) | Ulpians dit : Il est bien droiz, ainz que nos veignons a espondre les paroles , que nos dions aucune chose de la senefiance del tytre Expl. ...mes a la vente il n’i ot nule cause de doner douaire. Et por ce pueent demander les fames arriere lor deniers comme chose donee sanz cause chose chose donnee sanz cause [sic].
      [D. 12.1]  (f. 168a)  Cist tytres est des choses creues et se certaine chose est demandee (rubr.)
      [D. 12.2]  (f. 171c)  De serement volontaire ou necessaire ou fet par jugemen(rubr.)
      [D. 12.3]  (f. 175c)  [« De in litem iurando » ; ni réserve ni rubrique ni initiale marquant un début de titre ; inc. Ulpians dit : la chose qui est amenee en jugement ne sera pas proisiee a plus qu’ele ne vaut]
      [D. 12.4]  (f. 176b)  De demander arriere les choses qui sont donnees por aucune chose fere (rubr.)[pas d’initiale marquant le début du titre]
      [D. 12.5]  (f. 178b)  De demander arriere ce qui est donné por laide cause ou pour cause qui n’est pas droite (rubr.)
      [D. 12.6]  (f. 179a)  De demander arriere ce qui est paié qui n’estoit pas deuz par nul droit (rubr.)
      [D. 12.7]  (f. 184c)  [« De condictione sine causa » ; réserve prévue, mais rubrique omise ; pas d’initiale marquant le début du titre ; inc. Ulpians dit : Il y a une autre maniere de demander arriere se aucuns...]

      Livre XIII  (f. 185a- f. 197d)   Inc. Ci commence li tresiemes livres des Digestes vieilles. Cist tytres est de demander arriere la chose qui est emblee. (rubr.)[f. 185b] Ulpians dit : Nus ne puet demander arriere chose emblee fors cil cui ele est et ses hoirs... Expl. et la response est que selonc les choses qui sont proposees li creanciers ne doit riens paier.
      [D. 13.1]  (f. 185a)  Cist tytres est de demander arriere la chose qui est emblee (rubr.)
      [D. 13.2]  (f. 186c)  De demander arriere par la loi (rubr.)
      [D. 13.3]  (f. 186c)  D’une action qui est apelee triticaria (rubr.)
      [D. 13.4]  (f. 186d)  De dete qui doit estre paiee en certain lieu (rubr.)
      [D. 13.5]  (f. 188a)  [« De pecunia constituta » ; ni réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Ulpians dit : Li prevolz otroie en cest banissement naturel loiauté qui fet garder ce que l’en prent en mains a paier par consentement]
      [D. 13.6]  (f. 190c)  [« Commodati vel contra » ; ni réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Ulpians dit : Li prevolz dit : De ce que aucuns avra presté je li dorrai jugement]
      [D. 13.7]  (f. 193c)  [« De pigneraticia actione vel contra » ; réserve, mais pas de rubrique ni d’initiale marquant un début de titre ; inc. Ulpians dit : Gaiges est obligiez non pas tant seulement par baillier le mes par une covenance, ja soit ce que il ne soit pas bailliez]

      Livre XIV  (f. 197d- f. 208a)   Inc. Ci commence li quatorsiemes livres. Cist tytres parole de l’action qui est donnee contre le seignor de la nef por le fait au mestre. (rubr.)[f. 198a] Ulpians dist : Chascuns voit bien le proffit de cest banissement quar quant nous avons besoing de passer la mer nous ne savons pas de quel condicion li mestre des nés sont Expl. Se cil a qui deniers furent prestez tant comme il estoit en la poesté son pere promist par ignorance quant il fu hors de bail par coraige de renoveler l’obligement que il rendroit ces deniers se il li sont demandé por cele covenance il avra exception por le fet.
      [D. 14.1]  (f. 197d)  Cist tytres parole de l’action qui est donnee contre le seignor de la nef por le fait au mestre. (rubr.)
      [D. 14.2]  (f. 199d)  De la loi qui commande que tuit cil de la nef partent a paier ce qui est gité por alegier la nef (rubr.)
      [D. 14.3]  (f. 201c)  De l’action qui est donee contre aucun por le fet a son marcheant (rubr.)
      [D. 14.4]  (f. 203c)  Del banissement par quoi li sires qui set que ses sers marcheande n’a nul privilege el chatel as sers plus que uns des autres creanciers (rubr.)
      [D. 14.5]  (f. 205b)  De ce qui est fet o celui qui est en autrui poesté (rubr.)
      [D. 14.6]  (f. 206a)  Del conseil au senat qui desfent que deniers ne soient presté au filz qui est en baill (rubr.)

      Livre XV  (f. 208a- f. 218a)   Inc. Ci commence le quinziesme livre. Cist tytres parole d’action qui est donee contre le pere ou contre le seignor por le chatel au filz ou au serf. (rubr.) | Ulpians dit : Li prevolz qui voloit tretier des marchiez que l’en fet a ceus qui sont en autri poesté les ordena einssi Expl. ...mes se dui le commandent il porra pledier a chascun d’els por tout.
      [D. 15.1]  (f. 208a)  Cist tytres parole d’action qui est donee contre le pere ou contre le seignor por le chatel au filz ou au serf (rubr.)
      [D. 15.2]  (f. 214b)  Quant action de chatel ne dure que .i. an (rubr.)
      [D. 15.3]  (f. 214d)  De ce que li sers met el besoing son seignor (rubr.)
      [D. 15.4]  (f. 217d)  De l’action de ce qui est fet par mandemen(rubr.)

      Livre XVI  (f. 218a- f. 226d)   Inc. Ci commence li seziesmes livres. Cist tytres parole del conseil au senat qui desfent la plevine as fames. (rubr.) | Paulus dit : Il fu establi par le conseil au senat qui est apelez velleiens que fames ne fussent pleges por nul... Expl. ...ja soit ce que il la te rendi sans demeure et sanz empoirier.
      [D. 16.1]  (f. 218a)  Cist tytres parole del conseil au senat qui desfent la plevine as fames (rubr.)
      [D. 16.2]  (f. 221b)  De conter une dete en aquit d’une autre (rubr.)
      [D. 16.3]  (f. 223a)  Cist tytres est de chose qui est bailliee en garde (rubr.)

      Livre XVII  (f. 226d- f. 241d)   Inc. Ci commence le disseptime livre. Cist tytres est de mandement. (rubr.) | Paulus dit : Obligemenz de mandement est fez par le consentement des parties et por ce puet mandemenz estre receuz par message et par letres. Expl. ...quar quant aucun prennent compaingnie ensemble, il la prennent de perte et de gaaing. Se .i. de cels qui ne [bas du f. 241d]
      [D. 17.1]  (f. 226d)  Cist tytres est de mandement (rubr.)
      [D. 17.2.1-67]  (f. 235c)  De compaignie (rubr.)

      Livre XVIII  (f. 242a- f. 255b)   Inc. Paulus dit : Ci conmencemenz d’acheter et de vendre vint de change quar denier n’estoient pas ancienement si comme il sont ore... Expl. ... ne porquant il sont franc [f. 255b] dedenz .vi. mois aprés la mort a l’acheteeur.
      [D. 18.1]  (f. 242a)  [« De contrahenda emptione et de pactis inter emptorem et venditorem compositis et quae res venire non possunt » ; sans rubrique ni réserve (sans doute sur le f. précédent, aujourd’hui perdu)]
      [D. 18.2]  (f. 247c)  [« De in diem addictione » ; sans réserve ni rubrique. Se présente comme un simple paragraphe du titre précédent. Inc. Paulus dit : Vente a terme est fete en ceste maniere. Cil champ soit tiens por .c. sous. se uns autres n’i veult plus donner dedenz les kalendes de genvier]
      [D. 18.3]  (f. 249a)  [« De lege commissoria » ; réserve mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : se uns chans est vendus par tel covenant que li marchiez soit despeciez...]
      [D. 18.4]  (f. 249d)  [« De hereditate vel actione vendita » ; réserve mais pas de rubrique ; inc. Pomponius dit : Se li heritaiges a celui qui encor vit ou cil qui n’est a nul est venduz la vente ne vaut riens...]
      [D. 18.5]  (f. 251d)  [« De rescindenda venditione et quando licet ab emptione discedere » ; réserve incertaine, pas de rubrique, mais initiale marquant nouveau titre ; inc. Pomponius dit : Celsus cuidoit que se li filz qui est em bail me vendi une chose de son chatel...]
      [D. 18.6]  (f. 252c)  Del preu et del peril de chose vendue (rubr.)
      [D. 18.7]  (f. 254b)  Se sers est vendus par covenant que il ne remaingne el paÿs (rubr.)

      Livre XIX  (f. 255b- f. 273a)   Inc. Ci commence le .xixme. livre. Cist tytres est d’action d’achat et de vente. (rubr.) | Ulpians dit : se la chose qui est vendue n’est bailliee a l’acheteeur, il en puet pledier por tant comme il i a de domaige... Expl. ...autresi est il se tu me deuz rendre les henas ou autretant d’argent.
      [D. 19.1]  (f. 255b)  Cist tytres est d’action d’achat et de vente (rubr.)
      [D. 19.2]  (f. 263a)  [« Locati conducti » ; sans réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Paulus dit : Por ce que marchiez de louaige fu trovez par enging naturel...]
      [D. 19.3]  (f. 269d)  D’action de choses proisiees (rubr.)
      [D. 19.4]  (f. 270a)  D’action d’eschange (rubr.)
      [D. 19.5]  (f. 270b)  D’action sor le fet ou des paroles qui ont esté dites (rubr.)

      Livre XX  (f. 273a- f. 291a)   Inc. Ci commence le .xxme. livre. Cist tytres est de gaiges et de choses obligiees et de covenanz qui sont fet. (rubr.) | [f. 273a] Papinians dit : Aucuns puet engaigier ses choses generalment que il a et celes que il aquerra mes se aucuns engaige autrui chose que il a esperance d’avoir... Expl. ...quar dés que uns novices est achetez d’un marcheant et il est establiz a aucun mestier il est maintenant contez el nombre des envieilliz.
      [D. 20.1]  (f. 273a)  Cist tytres est de gaiges et de choses obligiees et de covenanz qui sont fet (rubr.)
      [D. 20.2]  (f. 276c)  En quiels cas obligemenz de gaige faut (rubr.)
      [D. 20.3]  (f. 277a)  Quiels choses ne pueent estre engaigiees ne obligiees (rubr.)
      [D. 20.4]  (f. 277b)  Li quel ont meilleur droiture en gaige et de ceus qui vienent el lieu as creancier(rubr.)
      [D. 20.5]  (f. 279d)  De verité de gaiges et de choses obligiees (rubr.)
      [D. 20.6]  (f. 280d)  En quiex manieres gaiges ou choses obligiees sont delivrees (rubr.)
      [D. 21.1]  (f. 293a)  Del banissement as voiers et de despecier vente pour le vice (rubr.)

      Livre XXI  (f. 291a- f. 298a)   Inc. Ci commence le [f. 291b] .xxi9. livre. Cist tytres est d’action de garantir ce qui est deu ou de rendre le au double. (rubr.) | Ulpians dit : Se toute la chose qui fu vendue est tolue a l’acheteor ou une partie, il se puet retorner au vendeor Expl. ...que il soient hoir ou de tout l’eritaige ou de cele chose meismes tant seulement.
      [D. 21.2]  (f. 291a)  Cist tytres est d’action de garantir ce qui est deu ou de rendre le au double (rubr.)
      [D. 21.3]  (f. 297c)  De excepcion de chose vendue (rubr.)

      Livre XXII  (f. 298a- f. 306c)   Inc. Ci commence le .xxii9. livres. Cist tytres est d’usaires et de fruiz et des autres choses qui pueent eschaoir par demoree. (rubr.) | Ulpians dit : Quant l’en plede par jugement de bone foi, les usures doivent estre jugiees par l’office au juge selonc la coustume de la region ou li marchiez fu fez. Expl. ...l’en entent que cil qui ont mains de .xiiii. anz qui n’ont pas desfendeor ne pueent riens savoir ne de fet ne de droit.
      [D. 22.1]  (f. 298a)  Cist tytres est d’usaires et de fruiz et des autres choses qui pueent eschaoir par demoree (rubr.)
      [D. 22.2]  (f. 302a)  De usures de deniers qui sont prestez a marcheander par mer (rubr.)
      [D. 22.3]  (f. 302b)  Des prueves (rubr.)
      [D. 22.4]  (f. 304a)  De la foy des instrumen(rubr.)
      [D. 22.5]  (f. 304b)  Des tesmoinz (rubr.)
      [D. 22.6]  (f. 305c)  De ignorance de droit et de fet (rubr.)

      Livre XXIII  (f. 306c- f. 322b)   Inc. Ci commence le .xxxiii9. livres. Cist tytres est d’espousailles. (rubr.) | Ulpians dit : espousailles sont promesses de mariage qui est avenir. Expl. ...mes ge croi que il en avra la moitié et la fame la moitié et de cest droit uson nous.
      [D. 23.1]  (f. 306c)  Cist tytres est d’espousailles (rubr.)
      [D. 23.2]  (f. 307b)  [« De ritu nutpiarium » ; sans réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Mariages est condicion de masle et de femele...]
      [D. 23.3]  (f. 311c)  [« De jure dotium » ; sans réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Cause de doere est pardurable et quant l’en le donne il est einssi que il doit estre touzjorz au mari.]
      [D. 23.4]  (f. 319d)  [« De pactis dotalibus » ; sans réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Labolenus dit : Il loist a fere couvenant de doere aprés le mariage se il ne fu fez devant]
      [D. 23.5]  (f. 321b)  [« De fundo dotali » ; sans réserve ni rubrique ni initiale marquant le début d’un titre ; inc. Aucune foiz cesse la loi que Julius fist de champ de doere]

      Livre XXIV  (f. 322b- f. 330a)   Inc. Ci commence le .xxiiii9. livre. Cist tytres est de dons entre home et sa fame. (rubr.)[f. 322c] Il a esté receu par bones meurs que li dons qui sont fet entre home et sa fame... Expl. ...car il est moult necessaire chose que eles aient doeres por norrir enfanz et pour emplir en la cité. | Ci fenist la Digeste vielle en françois. Deo gracias. | Explicit.
      [D. 24.1]  (f. 322b)  Cist tytres est de dons entre home et sa fame (rubr.)
      [D. 24.2]  (f. 329b)  De departemenz et de refusemen(rubr.)
      [D. 24.3]  (f. 330a)  Comment doeres doit estre demandez quant mariages est departiz (rubr.)


      Description matérielle

      Parchemin de très belle qualité, 331 f. précédés d’1 f. de garde papier moderne. On pourrait supposer qu’il manque un f. entre le f. 241 et 242, puisque D. 17.2.67 s’interrompt au milieu d’une phrase et qu’il manque la rubrique liminaire de D. 18. La lacune, comparée à l’aune du ms Paris, Bibl. nat. de Fr, fr. 495, correspond à 4 colonnes. Pourtant le cahier 32 est un quaternion régulier et la ficelle est bien visible après les quatre premiers f. du cahier. Etant donné la collation du ms, il est préférable de penser que la lacune s’est produite lors de la copie d’un ascendant du ms ; France ca 1310-1325 ; 415 x 300mm (justification 290 x 180 mm.). Réglure à la mine de plomb (21-12-11/2-2/0/J) : d’après le f. 323, (35 + 290 + 90 mm. [de haut en bas]) x (46 + 82 + 16 + 82 + 74 mm. [de la reliure vers la gouttière]) ; traces de piqûres pour le tracé des lignes verticales et horizontales (hors linéation). Copié sur 2 col. à raison de 45 l. par col., soit une UR de 6,45 mm. ; la table des rubriques est copiée sur 3 col. – foliotation ancienne en chiffres romains d’une main cursive à l’encre brune dans le coin supérieur droit, débutant après la table des matières et reprenant à 1 au début de chaque livre ; foliotation moderne ; titre courant : dans la double ligne de la marge de tête. « L » en rouge au verso, numéro du livre en chiffres romains alternativement rouges et bleus au recto.

      Collation: 2 f. montés sur onglet (f. 1-2), 18 (f. 3-10v), 28 (f. 11-18v), 33 (f. 19-21v), 48 (f. 22-29v), 58 (f. 30-37v), 62 (f. 38-39v), 74 (f. 40-44v), 88 (f. 45-52v), 98 (f. 53-60v), 108 (f. 61-68v), 118 (f. 69-76v), 128 (f. 77-84v), 138 (f. 85-92v), 148 (f. 93-100v), 158 (f. 101-108v), 168 (f. 109-116v), 178 (f. 117-124v), 188 (f. 125-132v), 198 (f. 133-140v), 208 (f. 141-148v), 218 (f. 149-156v), 228 (f. 157-164v), 238 (f. 165-172v), 248 (f. 173-180v), 258 (f. 181-188v), 267 (f. 189-195v), 278 (f. 196-203v), 288 (f. 204-211v), 298 (f. 212-219v), 308 (f. 220-227v), 318 (f. 228-235v), 328 (f. 236-243v), 338 (f. 244-251v), 348 (f. 252-259v), 358 (f. 260-267v), 368 (f. 268-275v), 378 (f. 276-283v), 388 (f. 284-291v), 398 (f. 292-299v), 408 (f. 300-307v), 418 (f. 308-315v), 428 (f. 316-323v), 438 (f. 324-331v). Réclame à l’encre qui a servi à la copie au verso du dernier f. de chaque cahier, inscrite dans la double ligne de la marge de queue, alignée à droite sur la colonne ‘d’ ; signatures.

      Reliure: 20e s. ; demi-reliure en veau raciné estampée à froid sur les plats avec décor à la roulette ; ais de bois ; sur le dos, pièce de titre estampée à chaud : « xxix | premiers livres | du digeste » . Fermoir en métal. Pièce de titre estampée à chaud sur maroquin rouge collée sur la contregarde supérieure : « xxix | premiers livres | du | digeste » .

      Scription

      Ecriture: de type littera textualis formata – un seul copiste, qui aurait également copié les rubriques. Coefficient d’abréviation : 12,4% (11,9% sans et).

      Scripta: aucun élément ne permet de caractériser cette scripta comme distincte de la scripta du français exportée depuis Paris. L. Mainini (2013, p. 147) relève quelques graphies manifestant une palatalisation propre à l’aire normanno-picarde (aperchurent f. 4a ; parchonniers f. 8 ; supechonneus f. 18), mais ce trait graphique est très rare et n’apparaît qu’à l’état résiduel. Il peut provenir du modèle ou d’un copiste laissant échapper quelques idiosyncrasies. Les graphies meson et fere tendent à exclure l’aire picarde (à l’exclusion des terres les plus méridionales) au profit de l’Ile-de-France (cf. Dees 1980, c. 171 et 248).

      Correction: pas de trace d’une correction abondante.

      Structure et décor

      Structure

      La table s’ouvre sur une lettre champie de 4 UR (même atelier que les autres lettres ornées : corps de la lettre bleu ; extérieur rose).

      Le début du texte est souligné, f. 3a, par une bordure partielle (marge de reliure et marge de queue) : motifs végétaux (vignettes) et animaux (chimères).

      La division en livres est marquée par : 1. une rubrique du type (Ci fenist le premier livre des Digestes et ci commence li segons livres f. 18b ou Ci commence li onziesme livre f. 158b) suivie de l’énoncé toujours rubriqué du premier titre ; 2. une miniature de 10 à 12 UR (tous les livres sauf les livres 14 et 20 qui, pour des raisons de mise en page commencent par une lettre historiée) ; 3. une lettre champie à fond d’or de 8 UR accompagnant les miniatures en tête de tous les livres (à l’exception des livres 14 et 20) ; 4. un titre courant ; 5. la foliotation ancienne recommençant à 1 en début de livre. F. 3a, 18b, 40b, 56d, 83c, 121c, 146d, 158d, 168a, 218a, 242a, 298a, 306c, 322c, le corps de la lettre champie est bleu avec des liserés blancs (extérieur de la lettre rose avec liserés blancs ; intérieur or avec décors végétaux (parfois dragons), parfois avec prolongements végétaux en marge (vignettes). F. 100b, 107d, 133c, 185b, 208a, 226d, 255b, 291b, les couleurs sont inversées : le corps de la lettre est rose, l’encadrement bleu.

      Les titres sont indiqués par une rubrique dont certaines sont disposées en escalier, ce qui implique la prévision de leur réalisation lors de la copie du texte. L’initiale de chaque titre est une lettre champie de 2 UR, de même style que les lettres placées en début de livre : corps de la lettre rose avec fond extérieur bleu, ou dans une alternance très peu stricte corps de la lettre bleu avec fond extérieur rose. Ces lettres ont un fond intérieur or avec motifs végétaux et souvent de courts prolongements marginaux à motifs végétaux.

      Chaque loi commence, après un retour à la ligne, par une initiale filigranée de 2 UR, alternativement bleue à filigrane rouge et rouge à filigrane bleu. La loi, surtout lorsqu’elle est longue, peut être divisée en paragraphes signalés par des pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Rehauts de jaune, aujourd’hui très effacés pour souligner les articulations inférieures.

      Iconographie

      D’après A. Stones, les illustrations sont de la main du maître du ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 1453, actif à Paris au début du 14e s. Cet enlumineur a illustré comme assistant ou à titre principal un grand nombre de manuscrits en français.

      Livre I (f. 3a) [miniature de 12 UR], un empereur ou juge tenant une baguette fait brûler des livres. Fond échiqueté.

      Livre II (f. 18b) [miniature de 12 UR], juge siégeant, un livre à la main, entouré de laïcs s’adressant à lui de part et d’autre. Fond bleu réticulé.

      Livre III (f. 40b) [miniature de 12 UR], avocats plaidant devant un juge siégeant à droite. Le juge tient un document scellé. Fond quadrillé.

      Livre IV (f. 56d) [miniature de 12 UR], plaidoieries devant un juge siégeant au milieu des deux parties. Le juge tient sur ses genoux un livre ouvert, qui semble appuyer son discours. Fond de feuille d’or.

      Livre V (f. 83c) [miniature de 10 UR], plaidoieries devant un juge siégeant au milieu des deux parties. Le juge tient sur ses genoux un livre fermé. Fond de feuille d’or.

      Livre VI (f. 100b) [miniature de 10 UR], plaidoieries devant un juge siégeant au milieu des deux parties. Fond de feuille d’or. Miniature très endommagée.

      Livre VII (f. 107d) [miniature de 11 UR], cueillette des fruits. Fond de feuille d’or.

      Livre VIII (f. 121c) [miniature de 11 UR], prise de possession d’un homme par un autre, à la porte d’une ville. Fond de feuille d’or. Miniature très endommagée.

      Livre IX (f. 133c) [miniature de 12 UR], ravages causés par les animaux. Fond bleu réticulé. Miniature très endommagée.

      Livre X (f. 146d) [miniature de 12 UR], bornage d’un terrain : sous la surveillance d’un juge, un homme creuse et un autre pose une borne. Fond de feuille d’or (partie supérieure), herbe verte (partie inférieure).

      Livre XI (f. 158b) [miniature de 12 UR], juge s’occupant d’une question de succession : le juge siège à droite ; devant lui, deux groupes de deux hommes avec l’un de chaque groupe (un procureur ou un avocat ?) s’adressant à lui. Noter la disposition différente de celle du jugement. Fond réticulé bleu.

      Livre XII (f. 168a) [miniature de 11 UR], juge siégeant au milieu : homme accompagné de sa femme avec une canne et tenant une coupe à gauche ; à droite, deux hommes dont l’un tient une coupe et des comptes (long parchemin). Fond de feuille d’or.

      Livre XIII (f. 185b) [miniature de 12 UR], scène de jugement : plaidoieries devant un juge siégeant au milieu des deux parties. Le juge tient sur ses genoux un livre fermé. Fond de feuille d’or. Miniature très endommagée.

      Livre XIV (f. 198a) [lettre historiée de 8 UR], deux hommes, dont au moins l’un avec une rame (l’autre pourrait tenir le gouvernail ou manier une rame ?), dans un bateau à voile. L’absence de miniature pourrait s’expliquer par l’espace insuffisant laissé par les 9 UR laissées vierges à l’issue de la copie au bas du f. 197d.

      Livre XV (f. 208a) [miniature de 12 UR], jugement en faveur d’un fils ou d’un serf contre le père ou le seigneur. Le juge siégeant à gauche, une baguette à la main, parle à un jeune homme tenant un sac à la main ; 2 hommes derrière. Fond bleu réticulté. Miniature très endommagée.

      Livre XVI (f. 218a) [miniature de 12 UR], le juge siégeant au milieu, un livre fermé sur les genoux, s’adresse à une femme qui le supplie, accompagnée d’un homme ; de l’autre côté du siège tribunal, un homme, un gant à la main, s’adresse également au juge. Fond quadrillé rose.

      Livre XVII (f. 226d) [miniature de 11 UR], remise d’un mandement par le juge à un messager agenouillé, la lance à la main. Un troisième homme se tient debout derrière le messager. Fond de feuille d’or.

      Livre XVIII (f. 242a) [miniature de 12 UR], achats et ventes : un homme remettant une coupe d’or devant deux autres hommes. Fond quadrillé rose.

      Livre XIX (f. 255b) [miniature de 12 UR], achat d’un cheval. Fond réticulé bleu. Miniature très endommagée.

      Livre XX (f. 273b) [lettre historiée de 8 UR], un homme debout remet un gage (tissu) à un juge assis sur la droite et tenant un écrit sur ses genoux. Les 11 UR laissées vierges à l’issue de la copie au bas du f. 273a ont dû être jugées insuffisantes pour recevoir une miniature.

      Livre XXI (f. 291b) [miniature de 12 UR], un homme debout présente une coupe et un tissu précieux à un autre, debout devant lui. Fond réticulé bleu.

      Livre XXII (f. 298a) [miniature de 12 UR], un homme est assis à une table sur laquelle sont posées des pièces et une coupe en or. Derrière la table, un autre homme s’adresse au premier, tout en lui montrant un arbre. Fond de feuille d’or.

      Livre XXIII (f. 306c) [miniature de 12 UR], célébration d’un mariage. Fond quadrillé. Miniature reproduite dans Gaspard et Lyna, pl. LIIIb.

      Livre XXIV (f. 322c) [miniature de 12 UR], devant un juge siégeant à gauche, un bâton à la main, un homme et sa femme. L’homme s’adresse au juge tout en montrant un bâtiment représenté à droite. Fond de feuille d’or.

      Histoire du manuscrit

      Provenance: Philippe de Croÿ († 1482 ; armoiries et grelot tricolore peints sur les tranches) ; son fils Charles de Croÿ (f. 330b : C’est le livre appellé la Digeste vielle traittant de justice et de droit ou il y a .xxv. hystoires, lequel est a monseigneur Charles de Croÿ, comte de Chimay [signature] Charles) ; acquis par Marguerite d’Autriche en 1511 : Ung autre grant livre en parchemin, de grosse belle letre a la main, couvert de velours bleu, a fermaulx et cloz dorez, appellé la Digeste vielle, traictant de justice et de droit, ou il y a XXV histoires (inventaire de 1516) ; passe à Marie de Hongrie en 1530 ; entre à la bibliothèque de Bourgogne en 1559 ; pris par les Français en 1794 (estampille de la Bibl. nat. f. 1 et 331) ; restitué en 1815.

      Bibliographie:

      • C. Gaspar et F. Lyna, Les principaux manuscrits à peintures..., t. I, 1937, n° 105, p. 253-254
      •  — 
      • M. Debae, La bibliothèque de Marguerite d’Autriche : essai de reconstitution d’après l’inventaire de 1523-1524, Louvain, 1995, p. 125-126
      •  — 
      • Alison Stones, The Illustrations of the French Prose ‘Lancelot (PHD, University of London, 1970-1971), p. 281
      •  — 
      • A. Stones, « The Illustrated Chretien Manuscripts and their Artistic Context », dans Les manuscrits de Chrétien de Troyes, 1993, t. I, p. 265
      •  — 
      • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis (XIII-XIV secolo). Il caso della Digeste vielle : manoscritti e primi appunti », Studj romanzi, t. 9, 2013, p. 95-154, aux p. 141-142, 147
      • .

      Extraits

      I. D. 2.9

      De celui qui a afaire et est accusé de crime. En quel maniere il puisse eschiver la cause cirminal dont il est suivi (rubr.)
      [2.9.1]Ulpians dist. [pr.] Que se aucun seignor ait plegié son sergent d’une action criminal d’estre a droit contre cui li voudra riens demander. le prevost dist que il i doit estre oïs en celle cause en quoi il le plege jusques a tant que jugement ait fait contre lui. [1] Mais or veons quel chose c’est plegier d’estre a droit en celle cause. Je cuide que plus vraie chose seroit. le seigneur estre veu en jugement. pour le sergent que il a plegié. que autrement. ne que esprouver se il y vendra ou non ¶ Car se il n’i vient. le droit de l’aucteur en porroit estre pieur. Et se einssi est que le sergent celui qui l’a plegié et il n’i ose mie aler. pour ce qu’il a sa cause perdue. C’est ce que labeo dit. que se celui que son seigneur avoit plegié. qui ert en lui egal de pledier quant li ert o lui ait pris service d’omme plus desfenssable. et plus riche et de meilleur lieu. et ait mué maistre en tel maniere. que le seigneur. qui le plega. ne le puet mie amener la ou il avoit promis. Et la cause criminal soit vendue au grant seigneur avoec qui il s’est derrenierement mis. Il cuide et li est avis que il est miex que il ne soit mie rendu en jugement. que autrement. mes se celui qui a esté racheté de la cause criminal cuide eschaper d’autel cause. s’il la faisoit. Et il la face en celle fiance il doit estre puni sanz rachat.

      [2.9.2]Paulus dit. [pr.]Que d’autre droit use l’en es causes qui sont devant mises. quar celui qui est accusé d’une caue criminal n’i est pas delivre. ainz est pris por celle cause. Et suivi aussi comme se il fust vendu. [1] Se il avint que .i. sergent ne soit [f. 24c] pas present. par lequel une action criminal avra esté faite a autri. et le seigneur avoec qui il est. ne veut mie que il ne soit en son service. Ja soit ce que il l’en deust metre hors. ou le juge cuide que il le voeille plegier de rendre le jugement devant le juge. et se il ne le veult mie desfendre. il doit estre pris. Ja soit ce que il le poist bien desfendre. et metre hors de peril. Et se le seigneur renioit son serf. et die que il ne soit mie en sa poesté. Ja soit ce que ce soit mençonge. Il ne doit mie estre condampné sanz dedicion de cause nuisible. Ja soit ce que il soit seu. que il le face par tricherie. Et c’est ce que Julius escrist. ¶ Se le serf du seingneur. soit present a .i. mesfait. Et le seineur soit absent. Et le serf soit en la desfensse du seigneur. le serf sera demené par le commandement du prevost pour l’absence du seigneur. mes la cause conneue au seigneur. desfenssion li sera donnee. Si comme pomponius. et Comidius escristrent. que l’absence du seigneur ne li nuise. et donques sera restablie son action a l’aucteur. Et prendra des biens au serf. jusques a la value de son mesfait.

      [2.9.3]Ulpians dist. Que se le serf et le usufrutier. plaident ensemble de cause nuisible en jugement. pour usufruitier. Ou pour autre cause et le serf ne li puisse fere desfensse. il li doit fere desfendre par le prevost. que il ne mete la main sus ce pour quoi le plet est meu. jusques a tant que il soit afiné.

      [2.9.4]Gaius dit. Que se la cause de .ii. seigneurs soit demené en jugement. et l’un voeille faire satisfaction pour l’autre en partie. et non mie en tout. Sabius dist. que ce ne doit mie estre fait. Quar ou il le desfende tout. se il a necessité d’avoir le. Car il ne doit pas estre oï. se il est appareillié de desfendre le en partie.

      [f. 24d][2.9.5]Ulpians dist. Se aucun a promis a metre son serf en celle meisme cause estre mis pour lui en jugement et il s’en aut franc. Et le serf demeure chevetaigne de toutes les injures et de toutes ses actions. et non mie en son non. Mais el non de celui qui li a mis. Le serf doit estre puni par tourment et par batemenz jusques a tant que satisfacion des injures soit faite a plain. mes vengance doit estre prise au trement de celui qui s’en va franc. ou il doit estre condampné en grant somme de peccune. Quel chose apartient il donques a ces choses autres et a ces causes nuisibles l’en les doit certainement amener a la meilleur fin que l’en puet.

      [2.9.6]Paulus dit. que se celui qui est franc s’est promis metre soi en jugement por autrui. et il se mete maintenant pour icelle cause. Ja soit ce que il soit franc. si fait il franchise a celui et bonté pour cui il se met.

      II. D. 9.2.40-51

      [9.2.40]Paulus dit. Se ge di que aucuns m’a effacié le cyrogreffe par quoi denier m’estoient deu souz condicion. et ge le puis prover par tesmoinz. que ge ne porroie pas par aventure avoir el tens que la condicion avendra. Ge doi amener les tesmoinz par devant le juge. Et cil qui efface le cyrogreffe. ne sera condampnez a rendre moi nule chose. devant que la condicion sor quoi. li denier me sont deu sera acomplie. et se ele faut. il ne sera tenuz a rendra riens.

      [9.2.41]Ulpians dist. Se aucuns efface .i. testament. voions. se l’action de la loi qui fet restorer les domaiges. a leu contre lui. Et marciaus dit que nenil. Car li domaiges n’est pas bons a proisier. Et ge di. que ce est voir que l’action n’apartient pas a celui qui fist le testament. Car ses domaiges n’est pas bons a proisier. Mes li hoirs ou cil a qui li lés furent lessié. puent pledier en. Car li testamenz lor estoit en lieu de cyrogreffe. Marciaus meismes dit. que quant cyrogreffe est esfaciez. l’action de ceste loi a lieu. contre celui qui l’efface. Se aucuns a esfaciees les tables del testament qui li estoient bailliees en garde. ou il les a leues en commun. il est voirs que action sor le fet. ou de tortfet soit donnee contre lui. se il descouvri les segrez del testament par coraige de tort fere. [1]Pomponius dit. que il avient aucune foiz que cil qui esface les tables del testament. n’est pas remis par action de larrecin. Mes par l’action de la loi qui fet restorer les domaiges. si comme se il ne les esface pas par coraige de fere larrecin mes de fere domaige tant seulement. et en cest cas n’est il pas tenuz par action de larrecin. Car il covenist que li cuers fust o le fet.

      [f. 140a][9.2.42]Ulpians dit. Cil qui les tables del testament qui li estoient bailliees a garder esface. si que elles ne puissent estre leues. il est tenuz par action de chose bailliee en garde. ou de fere la chose qui est corrompue. ou qu’il aporte avant l’action de la loi qui fet restorer les domaiges. apartient contre lui l’en dit par droit que cil a corpu les tables del testament qui les a esfaciees par leus.

      [9.2.43]Pomponius dit. Li hoirs avra l’accion de ceste loi. por le domaige qui fu fez en l’eritaige. ainz que il le receust. se li domaiges a esté fez aprés la mort. a celui a qui il est hoirs. tu ne porras pas pledier par ceste action. quant tu seras revenuz de chetivoison. por le domaige qui te fu fez. el tens que tu estoies en la chetivoison. Ce meismes dirons nous des arbres qui furent coupé en larrecin. en cel meismes tens. et ge croi que l’en puet dire ce meismes de larrecin. de ce qui est fez par force ou en repost. Se aucuns fet chose qui li est desfendue. ou de quoi il deust entendre. que cil a qui li heritaiges apartient. li desfendist se il le seust.

      [9.2.44]Ulpians dist. [pr.] Tres legiere corpe vient en la loi qui fet restorer les domaiges. ¶ [1] Toutes les foiz que sers navre aucun ou occit par le seu son seignor. il n’est pas doute que li sires ne soit tenuz par ceste accion.

      [9.2.45]Paulus dist. [pr.] Nous apelons ci le seu por la souffrance. si que cil qui pot desfendre le domaige que ses sers fesoit. et ne le desfendi soit tenuz par ceste loi. [1] L’en puet pledier par ceste loi puis que li sers qui fu navrez est gariz. [2] Se tu occeis [f. 140b]mon serf que tu quidoies qui fust frans tu es tenuz a moi par la loi qui fet restorer les domaiges. [3] Dui home virent le feu en une meson. si corurent por destaindre le. et s’entrehurterent. si que il chaïrent ambedui. et que li uns fu ars. l’en n’en puet riens demander par ceste loi. se l’en ne set li quiex bouta l’autre. [4] cil qui ne se pooient desfendre autrement furent domaigié. en lor corpes l’en ne lor en puet riens demander . par ceste loi. se l’en ne set li quiex boute l’autre. Car toutes les lois. et tuit li droit otroient que force soit boutee arriere par force. mes se ge gitai une pierre por desfendre moi de mon adversaire. et ge ne feri pas lui mes .i. trespassant. ge sui tenuz par l’action de ceste loi. Car il m’estuet otroier a feri celui seul qui force me fesoit. et se ge le fesoie por moi desfendre. tant seulement. et non pas por vengier moi.

      [9.2.46]Ulpians dit. Se l’en a pledié par la loi qui fet restorer les domaiges. por .i. serf qui a esté navrez. se il muert aps de cele plaie [9.2.47] Juliens dit que se li pris del serf fu paiez a son seignor el premier plet et il en veult plus pledier comme por son serf occis. Exception de tricherie te nuira. si que il n’avra riens plus de l’un plet et de l’autre que il poist avoir en se il eust pledié dés le commencemencomme de sers occis.

      [9.2.48]Paulus dist. Se uns sers fist domaige en la chose de l’eritage. ainz que li sers fust receuz. et aprés quant il est franchiz. se il fet aprés domaige es choses de l’eritaige il est tenuz par ceste loi por l’un domaige et por l’autre.

      [9.2.49]Ulpians dist. [pr.] Se aucuns fet fumee tant que il chace autrui ou [f. 140c]que il les occit. il semble mielz que il lor ait doné cause de mort. que il les ait occis. et por ce sera il tenuz par action sor le fet. [1] Ce que l’en dit que domaiges est fez par tort fet. quant l’en fet tort fet et domaige ensemble. se il n’a esté fet par grant besoing. si comme celsus dit de celui. qui abat la meson son voisin. por trenchier le feu que il n’arde sa meson. Car lors dit celsus que l’action de ceste loi cesse. quant il avoit droit que il avoit paor que li feus ne venist en sa meson. ou se il fu estainz. il dit que l’action de ceste loi cesse.

      [9.2.50]Ulpians dist. Cil qui depeça autrui meson malgré a celui qui ele estoit. et il fist baniz. il est tenuz par l’accion de ceste loi por le domaige par desus la naturel droiture par quoi cil qui a le fons de la terre. doit avoir ce qui est fet sor sa terre.

      [9.2.51]Cil meismes dit. Uns hom navra si .i. serf. que l’en savoit certainement que il morroit de cele plaie. aprés avint que cil serf fu fez hoirs d’un heritaige. et puis le feri uns autres. si que il morut maintenant de cel cop. Je demant. se l’en puet pledier par ceste loi. a l’un et a l’autre comme por home occis. Et la response est que l’en dit communement que cil occit home qui li done cause de mort. en quel que maniere. mes cil sanz plus est tenuz par ceste loi. qui par force. et autressi comme a la main donne cause de mort. Et par cele meismes loi est tenuz. non pas tant seulement cil qui navra. si que il en morut maintenant. mes cil qui li fist la plaie de quoi l’en sot certainement que il en morroit quan que ce fust. Se aucuns fist donc a.i. serf plaie mortel. et uns autres le fist aprés si que il le couvint morir. plus tost que il ne fust mort de la premiere plaie. l’en doit dire que li uns et li autres est tenuez par l’action de ceste loi. Et ce s’acorde a l’auctorité as anciens. qui jugierent que quant pluseurs fierent .i. serf [f. 140d] si que l’en ne puet savoir liquiex li donne le cop de la mort. il sont tuit tenu par la loi qui fet restorer les domaiges. mes li pris del serf qui est occis ne sera pas uns meismes en vers l’un. et envers l’autre. Car cil qui le navra premierement empaiera autant comme il valut en l’an devant a conter .ccc. et .lxv. jors. continuels devant le jor que il fu navrez. cil qui le navra derrenierement sera tenuz en tant comme li sers peust plus estre venduz. en l’an que il le navra.

      III. D. 9.3.5-7

      [9.3.5]Ulpians dist. [pr.] Se pluseurs habitent en une meson. Mes chascuns en a sa certaine partie. action est donee contre celui seul. qui habite en la partie de quoi la chose qui fist le domaige fu espandue ou gitee. [1] Se aucuns a prestee sa meson a habiter a cels que il a franchis. ou a ses serjanz ou as serjanz sa fame. se il gietent ou espandent aucune chose sor cels qui passent la voie. Trebatius. dit. que il est tenuz par ceste action. autressi puet l’en dire. se aucuns preste as ses amis ses chambres. Et se aucuns tient une meson de quoi il preste a autres mes il en tient la greignor partie. il seulz est tenuz a respondre de ce qui est geté ou espandu de toute la meson. et se il estoit osteliers autressi. mes se cil qui tenoit la meson en retint o soi la menor partie. et il bailla a pluseurs les autres parties. chascuns sera tenuz por ce. qui sera gitez de sa par [2] il couvendra aucune foiz que li prevolz soit meuz par loiauté. si que action soit donee contre celui de qui fenestre ou de qui chambre aucune chose sera gitee ou espandue. ja soit ce que pluseurs habitent en une meson. [3] se cil qui a aloué .i. gregnier. en gete aucune chose. ou espant. ou se cil qui a aloué .i. ouvreoir en gite aucune chose. ou aucuns de ses aprentiz. il seulz sera tenuz par cest banissement. [4]Quant aucuns est condampnez par ce par l’action de la loi qui fet restorer les domaiges. Labeo dit par doit. que il doit [f. 142c] avoir action sor le fet contre celui qui geta ce por quoi il est condampnez. et ce est voir. et se cil qui geta la chose estoit en la meson par loaige ceste action apartient a l’oir. mes ele. n’est pas donnee contre l’oir. [5] L’action qui apartient de ce que l’en dit. que uns frans hom est morz par ce qui a esté geté. dure dedenz l’an tant seulement. ne ele n’est pas donee as hoirs ne contre les hoirs. que ce est action por paine. et se pluseurs veulent pledier par ceste action ele doit estre donnee a celui a qui la chose touche plus. si comme a .i. sien plus prochain parent. se l’en a mesfet a .i. franc. il avra pardurable action. mes se uns autres en velt pledier. l’action doit estre menee dedenz l’an. Car ele n’apartient pas as hoirs. par droiture de heritaige. Car li domaiges qui est fez encors de franc home. ne vient pas a l’oir. autressi comme domaiges de chatel. Car ceste action nest de bonne loiauté. [6] Aucuns n’est pas en sa sevronde ne n’a son apentiz par desoz quoi la gent vont communement. ou s’i arestent. chose qui puisse mal fere. se ele chiet qui fera contre ce. ge dorrai contre lui action sor le fet. por .x. solz. Et se sers le fet sanz le seu son seignor. ge commanderai. ou que ses sires l’amende. ou que il habandone le serf. [7] Cist banissement est partie de cel devant. et li prevost se porvoit que nule chose ne soit mise. en ces parties. de la meson qui puisse mal fere. se ele chiet. [8] Ce que li prevolz dit. chascuns n’est pas en sa sevronde. ou en son apentiz. ces paroles apartienent a touz. et as hostes. et au seignor de la meson. comment que il soit. ou se il y abitent. ou se il n’i habitent pas. [10] Se cil de la meson n’ont pas mis en la sevronde ou en l’apentiz chose qui mal puisse fere. mes autres li a mis. et il le sueffrent. il sont tenu. autressi comme se il li eussent mis. [11] par ce que li prevolz[f. 142d] dit. Se la chose est mise li quele puisse malfere se ele chiet. doit l’en entendre que l’en ne doit pas atendre. tant que la chose soit chaoite. et que ele ait malfet. mes dés que ele est si mise que ele porroit mal fere se elle chaoit. veult li prevolz que l’en emplede a celui qui einssi la sueffre en sa meson. [12] et se ce qui y a esté mis chiet maintenant . et il fet mal. action apartient contre celui qui li mist. et non pas contre celui qui habite en la meson. Et se uns bolengiers avoit une table hors de sa meson sor quoi il vendoit son pain. et elle chaÿ et fist domaige. Servius escrist que action doit estre donee contre lui a la maniere de ceste. que l’en set bien que ceste n’i affiert pas. por ce que la table n’estoit pas mise en la sevronde ne en l’apentiz. Ce meismes. dit il. Se une ambre est pendue a une chaene. et ele chiet. si que ele fet domaige [13] ceste action est commune. et apartient as hoirs. mes ele n’apartient pas contre l’oir. Car ele est por paine.

      [9.3.6]Paulus dist. Labeo escrist. que cil banissement n’apartient pas as cytez et as viles tant seulement. mes as voies par quoi la gent vont communement Et se aucune chose qui face domaige est getee d’une nef. proffitable action en sera donnee contre celui qui est mestres de la nef.

      [9.3.7]Gayus dist. Quant le cors d’un franc home est bleciez par ce qui a esté geté ou espandu d’une meson. li juges doit proisier les loiers qui ont esté donné as mires por garir le et les autres despens qui y ont esté fetes. et sa besoigne que il en a perdue et que il em perdra. mes li enledissemenz de son cors. ne sera pas proisiez. car cors frans ne puet estre proisiez.

      IV. D. 9.4.1-8

      [9.4.1]Gayus dist. Actions de mesfet sont apelees. celes qui ne sont pas meues contre nous por marchiez. mes por les mesfez a nos sers. et la droiture de ces actions est que cil qui en est condampnez se puet delivrer de tout le commandement por habandoner le serf qui a fet le mesfet.

      [9.4.2]Ulpians dist. [pr.]Se uns sers a fet domaige par le seu de son seignor li sires est tenuz a restorer le tout enterinement. Car il semble que il meismes l’ait fet. mes se li sers le fist sanz le seu son signor. li sires se puet delivrer por habandoner le serf. Car plus ne li puet l’en pas demander del mesfet au serf. fors que il soit tenuz a habandoner le. [1] Cil qui ne desfendi pas que ses sers ne mesfeist. est tenuz par ceste action. ne il n’a pas grant force. se il est orendroit ses sires. ou se il a lessié a estre le. Car ce est assez se il estoit ses sires. el tens que li sers fist le mesfet. Et celsus dit. que se li sers a esté venduz. ou touz ou en partie. ou il a esté franchiz puis que il fist le mesfet. cil qui lors estoit ses sires el tens. que li sires fist le mesfet. cil qui lors estoit ses sires en remest obligiez. Car li sers ne mesfist de riens qui obei au commandement son seigneur Ce puet l’en dire. se li sires li commanda que il mesfeist. mes se li sires le sot et il ne li desfendi pas. comment escuserons nous le serf. Celsus fet tant seulement disference. entre la loi. qui fet restorer les domaiges. et la loi des .xii. tables. Car en la loi des .xii. tables. se li sers fist .i. larrecin par le seu son seignor. li sires n’est pas tenuz en son non. mes por habandoner le serf. mes en la loi qui fet restorer les domaiges. li sires est tenuz en son non. et non pas el non del serf. Et Celsus rent la reson de l’une et de l’autre. Car la [f. 143b] loi des .xii. tables ne veult mie que li serf obeissent a lor seignors. en tielz chaces. mes la loi qui fet restorer les domaiges a merci del serf qui obeist a son seignor. por ce que il le doute. Car autrement ne feist il pas ce que il fist. mes ce que Juliens escrist. nous plest qui dist. que se uns sers a fet .i. larrecin. ou .i. autre mesfet il puet apartenir a la derreniere loi. mes l’en en puet pledier au seignor por habandoner le serf. si que ce que l’action de la loi qui fet restorer les domaiges. est donee contre le seigneur que il n’escuse pas le serf. ainz grieve le seignor.Et ceste sentence est resnable.

      [9.4.3]Cil meismes dit. En toutes les actions qui sont meues. por les mesfez as sers en quoi l’en fet mencion del seu au seignor. l’en le doit einssi entendre. se li sires pot desfendre que li sers ne mesfeist. et il ne le desfendi pas. autre chose est de doner actorité au serf qui mesfet. que de souffrir que il mefface.

      [9.4.4]Paulus dit. [pr.]L’en demande comment li seuz au seignor. doit estre entendu el mesfet as sers. ou quant li sires li donne conseil de meffere. ou quant il le sueffre. que il ne le desfent pas. et l’en doit savoir. que quant li sires ne le puet desfendre. l’en ne doit pas dire que ce soit par son seu. si comme se li sers pledoit a son seignor por estre frans. ou il l’avoit en despit. que il ne lessast riens affere por lui. ou se il estoit de l’autre part d’une eve. et il fesoit .i. meffet. voiant son seignor. mes ce estoit malgré li Car il ne le pooit desfendre. l’en entent donc par droit. que li sires set la chose. quant il la puet desfendre. et einssi doit l’en entendre son seu. par tout cest banissement. [1] Se uns estranges sers fet .i. mesfet a mon seu. et ge l’achatai aps. action sera donee contre moi por son mesfet. car il ne le fist [f. 143c] pas au seu son seignor. Car ge n’estoie pas encor ses sires. [2] por ce que li sires est tenuz por le meffet. por ce que li sires est tenuz por le meffet que ses sers fet. a son seu. il covient veoir se action doit estre donee contre lui. el non de son serf. si que li sers remaingne quite del mesfet. Et ce n’est pas droiz ainz convient que li sires soit tenuz. et en son non et el non del serf. mes quant il avra paié cele des paines que ses adversaires voldra il sera quites de l’autre. [3] Se aucuns plede au seignor et il dit que ses sers a mesfet par son seu. et li sires respont que il ne le sot onques. se il est assolz de cel plet. et li demanderres veult puis pledier a lui que il soit contrainz d’abandoner le serf por son mesfet. il sera mis arriere par excepcion de chose jugiee. car la cause fu finee el premier plet. mes tant comme li premiers plet duroit. se li demanderres se repentist de ce que il avoit proposé. que li mesfez avoit fez par le seu. au seignor lors puet il lessier cele cause. et requerre que li sires soit contrainz ou d’amender le mesfet ou d’abandoner le serf. autressi est il se il pleda premierement el non del serf. et il veult aps dire que li mesfez fu fez par le seu. au seignor. il puet bien muer sa plainte avant que la sentence ait esté donnee.

      [9.4.5]Ulpians dist. [pr.]Se li sers qui est communs a pluseurs. mesfet sanz le seu a nul d’els. action sera donnee el non del serf. contre lequel que l’en voldra. et se il mesfet au seu de touz. l’en en porra pledier a chascun en son non. Autressi comme se chascuns eust mefet. Et se l’en en plede a l’un et a l’autre. et li autre ne sont pas encor delivre mes li uns le sot. et li autre ne le sot pas. Cil qui le sot sera trés en cause en son non. et cil qui ne le sot pas sera[f. 143d] trez el non au serf. [1] Il a difference entre ces actions non pas tant seulement que cil qui sot le mesfet. est tenus a restorer tout le domaige. mes cele que se il vent. le serf. ou il le franchist. ou se li sers muert. li sires sera tenuz a respondre del mesfet. mes se li sires muert li hoirs n’i sera pas tenuz.

      [9.4.6]Cil meismes dit. Mes li sers i sera tenuz. aprés ce que il sera franchiz.

      [9.4.7]Cil meismes dit. [pr.]Action por le mesfet a mon serf. n’est pas donnee contre moi. el non au serf. se il n’est a moi. mes se il est ore a moi. et il n’i estoit pas el tens. que il fist le mesfet ge sui tenuz et mes hoirs i sera tenus tant comme li sires vivra.

      [1]Pomponius dit : Se cil qui achate .i. serf. est trez en cause por le mesfet au serf. li venderres par qui seu il le fist n’en porra pas estre trez en cause.

      [9.4.8]Cil meismes dit. Se li sers qui est communs a pluseurs. fet .i. larrecin. chascuns de ses seignors est tenuz par ceste action. se que nus d’els ne se puet desfendre que il n’ament tout le mesfet. se il n’abandonne tout le serf. ne il ne doit pas estre oïz. se il en veult habandoner sa part tant seulement. mes se il est condampnez a habandoner tout le mesfet. por ce que li conpaignon ne veulent pas habandonner lor part del serf. il porra pledier a els par action de partir choses communes. ou par cele de partir heritaige. mes ainçois que il soit trez en cause. por le mesfet au serf. se il habandonne sa part del serf. a celui a qui il a mesfet. il sera lors asseurez que l’en ne pledera pas a lui por fere lui amender le mesfet. ja soit ce que l’en puet dire. que se cil a qui li mesfez [f. 144a] a esté fez. reçoit la partie a l’un des seignors. il pert l’action. Car por ce que il est sires d’une partie del serf. il ne porra pas pledier a son conpaingnon por le mesfet au serf. ne il ne porra pas pledier par action de partir choses communes por le mesfet que li serf fist. ainz que il y eust part. et des que il ne le puet fere. yl i avra domaige apertement. mes il est mielz que l’en die par l’action de partir choses communes li apartient.

    • Leiden, Universiteitsbibliotheek, Meijers fr. 3


      2 f. parchemin ; France (Ile-de-France ou aire géographique proche), 1250-1300 ; 295 x 220 mm.

      Contenu: traduction française 3 anonyme du Digestum vetus (D. 9.2.40-51 ; D. 9.3.5-9.4.8) (sigle B)

      [D. 9.2.40]  (f. 1)   Inc. ...avoir el tens que la condicion avendra. Ge doi amener les tesmoinz par devant le juge. Expl. ...a conter .ccc. et .lxv. jorz continuels devant le jor qu’il fu navrez. Cil qui le navra derrenierement...

      [D. 9.3.5]  (f. 2)   Inc. ...mes ele n’apartient pas contre l’oir. car ele est por peine. Expl. ...mes se il est condampnez a abandonner tout le meffet.


      Description matérielle

      Parchemin (bonne qualité), 2 f. (1 bifeuillet) ; France (Ile-de-France ou aire géographique proche), 1270-1300 ; 295 x 220mm. [NB : le bifeuillet ayant servi de feuilles de garde, il a sans doute été mis aux dimensions des f. qu’il devait protéger] (justification : 218 x 146 mm.). Réglure à la mine de plomb. Trace de piqûres pour le tracé des lignes verticales ainsi que pour la linéation. Copié sur 2 col., le ms. compte 40 lignes par col., soit une UR de 5,45 mm. – Foliotation moderne ; titre courant : sur le f. verso, « L » rubriqué ; numéro du livre en capitales romaines bleues et rouges sur le recto.

      Scription

      Ecriture: textualis libraria tendant à se rapprocher d’une textualis currens (littera parisiensis). Coefficient d’abréviation : 4,1% (3% sans les et).

      Scripta: aucun élément ne permet de caractériser cette scripta comme distincte de la scripta du français exportée depuis Paris.

      Structure et décor

      Le nouveau titre (f. 2) se distingue par une rubrique disposée en escalier. L’initiale du nom de l’auteur de la loi est une initiale filigranée de 2 UR, soit bleue à filigrane rouge, soit rouge à filigrane bleu.

      Chaque paragraphe est signalé par un retour à la ligne. Le nom de l’auteur de la loi commence par une initiale filigranée de 2 UR, alternativement bleue à filigrane rouge et rouge à filigrane bleu. Le début de la loi proprement dite, après le verbe d’énonciation (le plus souvent dit), s’ouvre par une lettre nue alternativement rouge ou bleue, d’une UR. Par souci de mise en page, lorsqu’un paragraphe se termine en bout de ligne, le copiste ménage un saut de ligne à la moitié de la première ligne du paragraphe suivant, afin que le découpage des paragraphes structure la mise en page.

      Les paragraphes sont structurés par des pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. A un niveau inférieur, des rehauts de rouge soulignent les articulations du paragraphe.

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: aucune.

      Provenance: les mentions à l’encre brune en cursiva currens du 16e siècle, f. 1 (Assizes du Lizon le .xxxi.e mars mil .v.c vingt, asssises du lizon, le lizon...) laissent penser que le bifeuillet a servi de pages de garde à des archives judiciaires en provenance de Lison (Calvados, arr. Bayeux, cant. Trévières). Fragment acheté par E. M. Meijers à la librairie E. von Scherling à Oegstgeest (cf. A Bulletin for manuscript-collectors, vol. 1, 1931, n° 979).

      Bibliographie:

      • P. C. Boeren, « Catalogue des manuscrits des collections d’Ablaing et Meijers, Bibl. Univ. Leidensis », dans Codices Manuscripti, t. 12, 1970, p. 183
      •  — 
      • J.P. Gumbert, « Medieval Manuscripts in French in the Leiden University Library : A Handlist », dans P.R. Monks & D.D.R. Owen (éd.), Medieval Codicology, Iconography, Literature, and Translation. Studies for Keith Val Sinclair, Leiden, 1994, p. 28-47, à la p. 35
      •  — 
      • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis (XIII-XIV secolo) : il caso della Digeste vielle : manoscritti e primi appunti », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154, à la p. 112
      •  — 
      • Reproduction du f. 1r et notice sommaire sur le site de l'Universiteitsbibliotheek (consulté le 28/05/2015)
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      Transcription intégrale du fragment

      I. D. 9.2.40-51

      [9.2.40][f. 1a] ... avoir el tens que la condicion avendra. Ge doi amener les tesmoinz par devant le juge. Et cil qui efface le cyrogrefe ne sera condampnez a rendre moi nule chose devant que la condicion seur quoi li denier me sont deu sera acomplie. Et se ele faut il ne sera tenuz a rendre riens. [9.2.41]Ulpians dit. [pr.]Se aucuns efface .i. testament voions se l’action de la loi qui fet restorer les damages a leu contre lui. Et marceaus dit que nenil. car li damages n’est pas buens a prisier. Et ge di que ce est voir que l’action n’apartient pas a celui qui fist le testament. car ses damages n’est pas bons a proisier. Mes li hoir ou cil a qui li lés furent lessié pueent pledier en. car li testament leur estoit en leu de cyrogrefe. Marceaus meismes dit que quant cyrogrefe est effaciez l’action de ceste loi a leu contre celui qui l’efface. ¶ Se aucuns a effaciees les tables del testament qui li estoient bailliees en garde. ou il les a leues en comun il est voirs que action sor le fet. ou de tort fet soit donee contre lui. se il descovri les segrez del testament par corage de tort fere. ¶ [1]Pomponius dit que il avient aucune foiz que cil qui efface les tables del testament n’est pas tenuz par action de larrecin. mes par l’action de la loi qui fet restorer les damages. Si come se il ne les efface pas par corage de fere larrecin. mes de fere damage tant seulement et en cest cas n’est il pas tenuz par action de larrecin. car il covenist que li cuers fust o le fet.

      [9.2.42]Ulpians dit. Cil qui les tables del testament qui li estoient bailliees a garder efface si que eles ne pueent estre leues. il est tenuz par action de chose bailliee en garde. ou de fere la chose qui est corrompue. ou qu’il aporte avant l’action de la loi qui fet restorer les damages apartient contre lui. l’en dit par droit que cil a [f. 1b] corrompu les tables del testament qui les a effaciees par leus.

      [9.2.43]Pomponius dit : Li hoirs avra l’action de ceste loi por le damage qui fu fez en l’eritage ainz qu’il le receust. se li domages a esté fez aprés la mort a celui a qui il est hoirs : tu ne porras pas pledier par ceste action quant tu seras revenuz de chetivoison por le damage qui te fu fez el tens que tu estoies en la chetivoison. Ce meismes dirons nos des arbres qui furent coupé en larrecin en cel meismes tens. Et ge croi que l’en puet dire ce meismes de larrecin de ce qui est fet par force ou en repost. Se aucuns fet chose qui li est deffendue. ou de quoi il deust entendre que cil a qui li heritages apartient li deffendist se il le seust.

      [9.2.44]Ulpiens dit. [pr.]Tres legiere corpe vient en la loi qui fet restorer les damages. ¶ [1]Toutes les foiz que sers navre aucun ou ocit par le seu son seigneur il n’est pas doute que li sires ne soit tenuz par ceste action.

      [9.2.45]Paulus dit. [pr.]Nos apelons ci le seu por la soffrance. si que cil qui pot desfendre le damage que ses sers fesoit et ne le deffendi soit tenuz par ceste loi. [1] l’en puet pledier par ceste loi puis que li sers qui fu navré est gariz. ¶ [2]Se tu oceis mon serf qui tu cuidoies que fust frans tu es tenuz a moi par la loi qui fet restorer les damages. [3]Dui home virent le feu en une meson si corurent por destaindre le. et s’entrehurterent si qu’il chaïrent ambedui. et que li uns fu ars. l’en n’en puet riens demander par ceste loi se l’en ne set liquiels bouta l’autre. ¶ [4]Cil qui ne se pooient autrement deffendre furent damagié en lor corpes. l’en ne lor en puet riens demander. car toutes les lo[i]s et tuit li droit otroient que foce soit bou[t]ee arriere par force. Mes se ge gitai une pierre por deffendre moi de mon aver[f. 1c]saire et ge ne feri pas lui mes .i. trespassant : ge sui tenuz par l’action de ceste loi. car il m’estuet otroier a ferir celui seul qui force me fesoit. Et se gel fesoit por moi deffendre tant seulement. et non pas por vengier moi.

      [9.2.46]Ulpians dit. Se l’en a pledié par la loi qui fet restorer les damages por .i. serf qui a esté navrez. se il muert aprés de cele plaie [9.2.47] Juliens dit que se li pris del sers fu paiez a son seignor el premier plet. et il en velt plus pledier come por son sers ocis : excepcion de tricherie te nuira si que il n’avra riens plus de l’un plet et de l’autre que il peust avoir eu s’il eust pledié de le commencement come de sers ocis.

      [9.2.48]Paulus dit. Se uns sers fist damage an la chose de l’eritage ainz que li sers fust receuz. et aprés quant il est franchiz se il fet aprés damage es choses de l’eritage : il est tenuz par ceste loi por l’un damage et por l’autre.

      [9.2.49]Ulpians dit. [pr.]Se aucuns fet fumee tant qu’il chace autrui ou que il les ocit : il semble mielz qu’il lor ait doné cause de mort que il les ait ocis : il semble mielz qu’il lor ait doné cause de mort que il les ait ocis. et por ce sera il tenuz par action sor le fet. ¶ [1]Ce que l’en dit que damages est fez par tort fet est espeneï par ceste loi. doit estre einsi entendu que l’en die que damages est fez par tort fet. quant l’en fet tort fet et damage ensemble. se il n’a esté fet par grant besoing. Sicome Celsus dit de celui qui abat la meson son voisin por trenchier le feu qu’il n’arde sa meson. car lors dit Celsus que l’action de ceste loi cesse quant il avoit droit que il avoit peor que li feus ne venist en sa meson. et por ce abati il a son voisin. Et que que li feus feist ou il ala jusqu’a sa meson [f. 1d] ou s’il fu estainz : il dit que l’action de ceste loi cesse.

      [9.2.50]Ulpians dit. Cil qui despeça autrui meson malgré a celui qui ele estoit et i fist bainz. il est tenuz par l’action de ceste loi. por le damage. par desus la naturel droiture. par quoi cil qui a le fonz de la terre doit avoir ce qui est fet seur sa terre.

      [9.2.51]Cil meismes dit. Uns hons navra si .i. serf que l’en savoit certainement que il morroit de cele plaie. aprés avint que cil sers fu fez hoirs d’un heritage. et puis le feri uns autres si qu’il morut maintenanz de cel coup. Ge demant se l’en puet pledier par ceste loi a l’un et a l’autre come por home ocis. Et la response est que l’en dit communement que cil ocit home qui li done cause de mort en quelque maniere. mes cil sanz plus est tenuz par ceste loi qui par force et autresi come a la main done cause de mort. Et par cele meismes loi est tenuz non pas tant seulement cil qui le navra si qu’il en morut maintenant. mes cil qui li fist la plaie de quoi l’en sot certainement qu’il en morroit quanque ce fust. Se aucuns fist donc a .i. sers plaie mortel. et uns autres le feri aprés si qu’i le covint querir plus tost qu’il ne fust morz de la premiere plaie l’en doit dire que li uns et li autres est tenuz par l’action de ceste loi. et se s’acorde a l’auctorité as anciens qui jugierent que quant pluseurs fierent .i. serf si que l’en ne puet savoir liquiels li done le cop de la mort : il sont tuit tenu par la loi qui fet restorer les damages. mes li pris del sers qui est ocis ne sera mie .i. meismes envers l’un et envers l’autre. Car cil qui le navra premierement en paiera autant come il valut en l’an devant. a conter .ccc. et .lxv. jorz continuels devant le jor qu’il fu navrez. Cil qui le navra derrenierement [...]

      II. D. 9.3.5-9.4.8

      [9.3.5][f. 2a] ... mes ele n’apartient pas contre l’oir. car ele est por peine.

      [9.3.6]Paulus dit. Labeo escrist que cist banissemenz n’apartient pas as citez et as viles tant seulement. mes as voies par quoi la gent vont comunement. Et se aucune chose qui face damage est gitee d’une nef profitable action en sera donee contre celui qui est mestres de la nef.

      [9.3.7]Gaius dit. Quant li cors d’un franc home est bleciez par ce qui a esté gitez ou espandu d’une meson : li juges doit proisier les loiers qui ont esté doné as mires por garir le. et les autres despenses qui i ont esté fetes. et sa besoigne que il en a perdue. et qu’il en perdra. mes li enledissemenz de son cors ne sera pas proisiez. car cors frans ne puet estre proisiez.

      [9.4]Des actions qui sont meues contre les meffez as sers. (rubr.)
      [9.4.1]Gaius dit. Actions de meffet sont apelees celes qui ne sont pas meues contre nos por marchiez. mes por le meffez a noz sers. Et la droiture de cez actions est que cil qui en est condapnez se puet delivrer de tout le comandement por abandoner le serf qui a fet le meffet.

      [9.4.2]Ulpians dit. [pr.]Se uns sers a fet damage par le seu de son seignor : li sires est tenuz a restorer le tout enterinement car il semble que il meismes l’ait fet. mes se li sers le fist sanz le seu son seigneur. li sires se puet delivrer por abandoner le serf. car plus ne li puet l’en pas demander del meffet au serf. fors qu’il soit tenuz a abandoner le. ¶ [1]Cil qui ne deffendi pas que les sers ne meffeist est tenuz par ceste action. ne il n’a pas grant force se il est orendroit ses sires ou s’il a lessié a estre le. Car ce est assez se il estoit ses sires el tens que li sires fist le meffet. Et Celsus dit que se li sers a esté venduz ou touz ou en partie. ou il a esté franchiz puis qu’il fist le meffet : [f. 2b] cil qui estoit ses sires lors el tens que li sires fist le meffet. Cil qui estoit lors ses sires en remest obligiez. car li sers ne meffist de riens qui obei au comandement son seignor. Ce puet l’en dire se li sires li comanda que il mesfeist : mes se li sires le sot et il ne li deffendi pas. coment escuserons nos le sers ; Celsus fet tant seulement difference entre la loi qui fet restorer les damages. et la loi des .xii. tables. Car en la loi des .xii. tables se li sers fist .i. larrecin par le seu son seignor li sires n’est pas tenuz en son non. mes por abandoner le sers. Mes en la loi qui fet restorer les damages li sires est tenuz en son non. et non pas el non del serf. Et celsus rent la reson de l’une et de l’autre. Car la loi des .xii. tables ne velt mie que li serf obeissent a lor seignors en tiels choses. Mes la loi qui fet restorer les damages a merci del serf qui obeist a son seignor por ce qu’il le doute. car autrement ne feist il pas ce que il fet. Mes ce que Juliens escrist nos plest qui dist que se uns sers a fet .i. larrecin ou .i. autre meffet il puet apartenir a la derreniere loi. mes l’en en puet pledier au seignor por abandoner le serf. si que ce que l’action de la loi qui fet restorer les damages est donee contre le seignor que il n’escuse pas le serf. ainz grieve le seignor. et ceste sentence est resnable.

      [9.4.3]Cil meismes dit. En toutes les actions qui sont meues por les meffez as sers en quoi l’en fet mencion del seu au seignor. l’en doit einsi entendre se li sires pot deffendre que li sers ne meffeist. et il ne le deffendi pas. Autre chose est de doner autorité au serf qui meffet que de soffrir que il mefface.

      [9.4.4]Paulus dit. [pr.]L’en demande coment li seuz au seignor doit estre entendu el meffet as sers. ou quant li sires li done conseil de meffe[f. 2c]re ou quant il le sueffre qu’il ne deffent pas son meffet. Et l’en doit savoir que quant li sires ne le puet deffendre l’en ne puet pas dire que ce soit par son seu. Sicome se li sers pledoit a son seignor por estre frans. ou il l’avoit en despit qu’il ne lessast riens a fere por lui. ou se il estoit de l’autre part d’une eve. et il fesoit .i. meffet voiant son seignor. mes ce estoit malgré lui. car il ne pooit deffendre. L’en entent donc par droit que li sires set la chose quant il la puet deffendre. Et einsi doit l’en entendre son seu par cest banissement tout. ¶ [1]Se uns estranges sers fist .i. meffet a mon seu et ge l’achatai aprés. action sera donee contre moi por son meffet. car il ne fist pas au seu son seigneur. car ge n’estoie pas encor ses sires. ¶ [2] Por ce que li sires est tenuz por le meffet que ses sers fet a son seu il covient veoir se action doit estre donee contre lui el non de son serf si que li sers remaigne cuite del meffet. Et ci n’est pas droit. ainz covient que li sires soit tenuz en son non et el non del serf. Mes quant il avra paié cele des peines que ses aversaires voldra il sera cuites de l’autre. [3]Se aucuns plede au seignor et il dit que les sers a meffet par son seu et li sires respont que il ne le sot onques. se il est assols de cel plet et li demanderres velt puis pledier a lui qu’il soit contrainz d’abandoner le serf por son meffet : il sera mis arrieres par excepcion de chose jugiee car la cause fu finee el premier plet. Mes tant que li premiers plez duroit se li demanderres se repentist de ce que il avoit proposé que li meffez avoit esté fez par le seu au seignor : lors puet il lessier cele cause. et requerre que li sires soit contrainz ou d’amender le mesfet ou d’abandoner le serf. Autresi est il se il pleda premierement el non del serf. et il [f. 2d] vuelt aprés dire que li meffez fu fez par le seu au seignor. il puet bien muer sa plainte avant que la sentence ait esté donee.

      [9.4.5]Ulpians dit. [pr.]Se li sers qui est soumis a plusors meffet sans le seu a nul d’els. action sera donee el non del serf contre lequel que l’en voldra. Et se il meffet au seu de toz l’en en porra pledier a chacun en son non. autresi come se chascun eust meffet. Et se l’en en plede a l’un et li autre ne sont pas encore delivre. mes li uns le sot et li autres ne le sot pas : cil qui le sot sera trez en cause en son non. Et cil qui ne le sot pas sera trez el non au serf. [1] Il a difference entre tez actions. non pas tant solement que cil qui sot le meffet est tenuz a restorer tout le domage. mes tele que se il vent le serf ou il le franchist. ou se li sers muert li sires sera tenuz a respondre del meffet. mes se li sires muert li hoirs n’i sera pas tenuz.

      [9.4.6]Cil meismes dit. Mes li sers i sera tenuz aps ce qu’il sera franchiz.

      [9.4.7]Cil meismes dit. [pr.]Mes action por le meffet a mon serf n’est pas donee contre moi el non au serf. se il n’est a moi. Mes se il est ore a moi. et il n’i estoit pas el tens que il fist le meffet ge sui tenuz. et mes hoirs i sera tenuz tant come li sers vivra.

      [9.4.7.1]Pomponius dit. Se cil qui achate .i. serf est trez en cause por le meffet au serf. li vendierres par qui seu il le fist n’en porra pas estre trez en cause.

      [9.4.8]Cil meismes dit. Se li serf qui est comun a plusors fet .i. larrecin chascuns de ses seignors est tenuz par ceste action. si que nus d’els ne se puet deffendre qu’il n’ament tout le meffet. se il abandone tout le serf. Ne il ne doit pas estre oïz se il en velt abandoner sa part tant seulement. mes se il est condampnez a abandonner tout le meffet.

    • Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 495


      282 f. parchemin ; France (Ile-de-France ?), 1275-1300 ; 320 x 230 mm.

      Contenu: traduction française 3 anonyme du Digestum vetus (D. 1-24.2) (titres anciens : Digeste vielle f. 1a ; la Digeste vielle en françois f. 282c) (sigle E)

      Livre I  (f. 1a- f. 14a)   Inc. Ci commence li premiers livres de Digeste vielle au gloriex empereur Justinian. Cist tytres est de jostice et de droit. (rubr.) |  Ulpians dit : Il couvient que tuit cil qui vuelent doner entente a savoir droit sachent premierement dont la nessance de nostre droit descent. Expl. Papinians dit : Il n’est pas devaé que nus des citoiens ne soit assesseur au procurateur a la chose commune de la cité dom il est qar il n’en prent pas commun salaire.
      [D. 1.1]  (f. 1a)  Cist tytres est de jostice et de droit (rubr.)
      [D. 1.2]  (f. 1d)  De la nessance de droit et de totes baillies (rubr.)
      [D. 1.3]  (f. 4b)  Des lois et del conseill au senat et de longue costume (rubr.)
      [D. 1.4]  (f. 5a)  De l’establissement aus prince (rubr.)
      [D. 1.5]  (f. 5b)  De l’estat aus hommes (rubr.)
      [D. 1.6]  (f. 6b)  De ceus qui sont a soi ou en autrui poosté (rubr.)
      [D. 1.7]  (f. 7a)  D’adpocions et de metre enfanz hors de baill et d’autres manieres par quoi la poosté du pere falt (rubr.)
      [D. 1.8]  (f. 8c)  De la devision des chouses et des quantitez (rubr.)
      [D. 1.9]  (f. 9b)  De l’office aus senateurs (rubr.)
      [D. 1.10]  (f. 9d)  De l’office au conseillier (rubr.)
      [D. 1.11]  (f. 10a)  De l’office au prevost de la prevosté (rubr.)
      [D. 1.12]  (f. 10a)  De l’office au prevost de la cité (rubr.)
      [D. 1.13]  (f. 10c)  [« De officio quaestoris » ; sans rubrique ni réserve prévue ; inc. Ulpians dit : La nessance de fere questeurs est tres encienne et poi s’en faut que...]
      [D. 1.14]  (f. 10d)  De l’office aus prevolz (rubr.)
      [D. 1.15]  (f. 10d)  De l’office au prevost des guetes (rubr.)
      [D. 1.16]  (f. 11b)  De l’office au visconte et au leisgat (rubr.)
      [D. 1.17]  (f. 12b)  De l’office au prevost d’Egipte (rubr.)
      [D. 1.18]  (f. 12b)  De l’office au prevost (rubr.)
      [D. 1.19]  (f. 13b)  De l’office au procurateur l’empereeur (rubr.)
      [D. 1.20]  (f. 13c)  De l’office a celi qui dit droit (rubr.)
      [D. 1.21]  (f. 13c)  [« De officio eius, cui mandata est iurisdictio » ; seul un pied-de-mouche sépare D. 1.20.2 de D. 1.21. inc. Les choses qui sont ostroiees especiaument par loy ou par le conseil au senat...]
      [D. 1.22]  (f. 14a)  De l’office al senator (rubr.)[« De officio adsessorum »]

      Livre II  (f. 14a- f. 30a)   Inc. Ci commence li seconz livres. Cist tytres est de la juridicion a touz les juges. (rubr.) | [f. 14b] Ulpians dit : Li offices au juge est mout larges qar il puet doner posession de biens et metre em possession et doner deffendeeurs aus orfelins qui ne les ont pas et doner juges a cels qui pledent. Expl. Se cil qui premierement fist hoirs fist transaction a .i. des deteeurs de l’eritage qui ne savoit pas [f. 30a] que li heritages dust estre renduz a autres.
      [D. 2.1]  (f. 14a)  Cist tytres est de la juridicion a touz les juges (rubr.)
      [D. 2.2]  (f. 15a)  Que chascuns doit user en soi del droit que il establist en autre (rubr.)
      [D. 2.3]  (f. 15c)  [« Si quis ius dicenti non obtemperaverit » ; réserve prévue mais rubrique omise ; inc. Ulpians dit : Il est ostroié de touz les baillis selonc la droiture de la poosté...]
      [D. 2.4]  (f. 15d)  D’apeler en droit (rubr.)
      [D. 2.5]  (f. 17a)  Se aucuns est apelez en droit et il n’i vet pas ou se aucuns apele celui que il n’i doit pas aler (rubr.)
      [D. 2.6]  (f. 17a)  a Que aucuns ne retiengne par force celui qui est apelez en droit (rubr.)[la rubrique correspond à D. 2.7, mais précède bien le texte de D. 2.6.]
      [D. 2.7]  (f. 17b)  b Que cil qui sont apelé en droit i aillent ou il doingnent caucion (rubr.)[la rubrique correspond à D. 2.6, mais précède bien le texte de D. 2.7.]
      [D. 2.8]  (f. 17d)  Li quel doivent estre contraint de doner caucion (rubr.)
      [D. 2.9]  (f. 19a)  Se l’em pleide pour mesfet a serf comment caucion doit estre donnee (rubr.)
      [D. 2.10]  (f. 19c)  [« De eo per quem factum erit quominus quis in iudicio sistat » ; réserve prévue mais rubrique omise ; inc. Ulpians dit : Il fu avis au prevost que ce estoit loiauté de chastier la tricherie...]
      [D. 2.11]  (f. 20a)  [« Si quis cautionibus in iudicio sistendi causa factis non obtemperaverit » ; réserve prévue mais rubrique omise ; inc. Paulus dit : Li prevoz commande que chascune jornee soit de .xx. milles...]
      [D. 2.12]  (f. 21b)  [« De feriis et dilationibus et diversis temporibus » ; réserve prévue mais rubrique omise ; inc. Ulpians dit : Li emperere Marc establi que nus ne contraingne son aversaire de venir a jugement...]
      [D. 2.13]  (f. 22a)  [« De edendo » ; réserve prévue mais rubrique omise ; inc. Ulpians dit : Par faire le action que chascuns vueille plaidier, il doit premierement nomer la...]
      [D. 2.14]  (f. 23b)  [« De pactis » ; place pour la rubrique, mais celle-ci n’a pas été copiée ; inc. Ulpians dit : La loiauté de cest banissement est naturel. Quel chose est si convenable a humaine foi comme garder les choses qui sonconvenanciees ?]
      [D. 2.15]  (f. 28a)  De transactions (rubr.)

      Livre III  (f. 30a- f. 42a)   Inc. Ci commence li tierz livres. Cist tytres est de pledier pour autrui. (rubr.) | Ulpians dit : Li prevolz proposa cest tytre par reson et por garantir sa digneté et por s’aneur que chascuns qui veult ne puisse pas conter parole par devant lui. Expl. porce que action de mandement ne de chose bailliee en garde n’a pas leu en cest cas, action [f. 42a] de besoinnes feites i avra leu.
      [D. 3.1]  (f. 30a)  Cist tytres est de pledier pour autrui (rubr.)
      [D. 3.2]  (f. 31b)  [« De his qui notantur infamia » ; réserve mais pas de rubrique ; inc. Julians dit : Les paroles aus prevolz dient : Cil sont mal renommé qui por meffet que il ont fet sont envoié hors de l’ost]
      [D. 3.3]  (f. 33a)  [« De procuratoribus et defensoribus » ; sans réserve apparente ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Cil est procurateurs qui amenistre autrui besoingnes par le conmandement a celui qui est sires de la chose]
      [D. 3.4]  (f. 37c)  De ce qui est fet par la cause de chascune université (rubr.)
      [D. 3.5]  (f. 38b)  Des besoignes fetes (rubr.)[traduit jusqu’à D. 3.5.31 compris. La traduction de D. 3.5.32-D. 3.5.48 est placée à la fin de D. 11, f. 141a-142b.]
      [D. 3.6]  (f. 142b-142c)  [traduction partielle à la fin de D. 11, f. 142b-142c.]

      Livre IV  (f. 42a- f. 65c)   Inc. Ci commence li quartz livres de Digeste. Cist tytres est de ceus a qui enteringne restitucion est donnee. (rubr.) | Ulpians dit : Li proufiz de cest tytre n’a pas besoing que l’en le lot qar il meismes se monstre qar li prevolz i secort en mentes manieres aus hommes qui ont fole ou qui sont deceu... Expl. Ge croi que li sers ou li peres doivent sostenir ceste action autresin comme se il eussent receu toutes cez choses qui i avienent. | Ci fenist li quarz livres de Dygeste (rubr.)
      [D. 4.1]  (f. 42a)  Cist tytres est de ceus a qui enteringne restitucion est donnee (rubr.)
      [D. 4.2]  (f. 42c)  De ce qui est fet por cause de peeur (rubr.)
      [D. 4.3]  (f. 45b)  De male tricheriee (rubr.)
      [D. 4.4]  (f. 48b)  De ceus qui ont mains de .xxv. anz (rubr.)
      [D. 4.5]  (f. 54b)  De ceus qui soifrent amenuisement de chief (rubr.)
      [D. 4.6]  (f. 55a)  Por quiex causes cil qui sont en aaige ont restitucion (rubr.)
      [D. 4.7]  (f. 58c)  D’estrangement qui [sic] qui est fez pour muer le jugement (rubr.)
      [D. 4.8]  (f. 59b)  Des arbres (rubr.)[rubrique d’attente en marge de queue : des arbitres = « De receptis : qui arbitrium receperint ut sententiam dicant »]
      [D. 4.9]  (f. 64b)  Que li marinier et li hostelier et li tavernier rendent ce qui est perdu en leur garde (rubr.)

      Livre V  (f. 65c- f. 81b)   Inc. Cy commence li quinz livrez. Cist tytres est de jugemenz et en quel leu aucuns puet estre trez en cause. (rubr.) | [f. 65d] Ulpians dit : Se aucun se sozmetent a la juridicion a .i. juge et il se consentent en lui, il a poosté sus eus pour tant comme il soit juges qu’i ait aucune juridicion. Expl. ...l’en doit savoir que ceste action n’apartient pas contre celui qui rendi l’eritage et a celui a qui li heritages est renduz sont donnees toutes les actions qui apartiennent a l’oir et contre l’oir.
      [D. 5.1]  (f. 65c)  Cist tytres est de jugemenz et en quel leu aucuns puet estre trez en cause (rubr.)
      [D. 5.2]  (f. 70b)  De testament qui n’est pas a droit fez (rubr.)
      [D. 5.3]  (f. 73c)  De demande d’eritaige (rubr.)
      [D. 5.4]  (f. 80a)  De demander une partiee d’eritage (rubr.)
      [D. 5.5]  (f. 81a)  Comment li porseeres des biens doit chalangier l’eritaige (rubr.)
      [D. 5.6]  (f. 81a)  Comment cil a qui heritaiges est renduz par le commendement au juge et doit chalangier heritaige (rubr.)

      Livre VI  (f. 81b- f. 88a)   Inc. Ci commence li sisiesme livres de Digeste vielle. Cist tytres est de chalangement de chose. (rubr.) | Ulpians dit : Aprés les actions que li prevolz a proposees de l’université de l’eritage vient l’action qui apartient por sengles choses que l’en demande especialment Expl. Ulpians dit : En tel maniere neporqant se il en a paié la ferme autresin est il se li chans fu loez a certain terme et li termes n’est pas encore failliz.
      [D. 6.1]  (f. 81b)  Cist tytres est de chalangement de chose (rubr.)
      [D. 6.2]  (f. 86b)  D’action de novel desseisine (rubr.)
      [D. 6.3]  (f. 88a)  De cheans bailliez as ferme et demandez (rubr.)

      Livre VII  (f. 88a- f. 100c)   Inc. Ci commence le septiesmes livres de Digeste vielle. Cist tytres est d’usaires. (rubr.) | [f. 88b] Paulus dit : Usaires est droiture de user d’autrui choses sauve la substance de la chose. Expl. ...qar quant vessel sont baillié a aucun por user en chascuns set bien que il ne sont pas porce a celui qui les reçoit, et dés que il ne sont suen, cil qui en a la proprieté les porra chalangier.
      [D. 7.1]  (f. 88a)  Cist tytres est d’usaires (rubr.)
      [D. 7.2]  (f. 94a)  Comment usaire acroist celui qui en a une partie (rubr.)
      [D. 7.3]  (f. 94c)  Quant usaires est delz (rubr.)
      [D. 7.4]  (f. 94d)  En quiex manieres usaires est perduz (rubr.)
      [D. 7.5]  (f. 96c)  De l’usaire des choses qui sont degas[f. 96d]tees par user em (rubr.)
      [D. 7.6]  (f. 97b)  Se usaires est demandez et il est noiez (rubr.)
      [D. 7.7]  (f. 98a)  Cist tytres est des besoingnes as sers (rubr.)
      [D. 7.8]  (f. 98a)  D’usaige et d’abitacion (rubr.)
      [D. 7.9]  (f. 99d)  Quel caucion cil doit donner a qui usaires est lessiez (rubr.)

      Livre VIII  (f. 100c- f. 111a)   Inc. Cy commence li huitiesmes livres. Cist tytres est des servises. (rubr.) | Martians dit : Servages sont ou personniex43 si comme usaiges et usaires ou de choses sicomme les servises des posessions des cheans ou de celes des ctez [sic]. Expl. Paulus dit : Il ne semble que nus use de servise fors cil qui tant que il use de sa droiture. Et porce, se aucuns use de servise en leu de voie commune, ne entredit ne action ne li apartient.
      [D. 8.1]  (f. 100c)  Cist tytres est des servises (rubr.)
      [D. 8.2]  (f. 101c)  Des servises des possessions des citez (rubr.)
      [D. 8.3]  (f. 104a)  Des servises des possessions des citez (rubr.)[texte correspondant à D. 8.3 : « De servitutibus praediorum rusticorum »]
      [D. 8.4]  (f. 106b)  Des servises des poussessions des citez (rubr.)[texte correspondant à D. 8.4 : « Communia praediorum tam urbanorum quem rusticorum »]
      [D. 8.5]  (f. 107c)  Se aucuns demande servise et l’en nie que il ne li est pas deuz (rubr.)
      [D. 8.6]  (f. 109d)  En quiex manieres servises est perduz (rubr.)

      Livre IX  (f. 111a- f. 123a)   Inc. Ci commence li nouvesmes livres. Cist tytres est se l’en dit que beste ait fet domaige. (rubr.) | Ulpians dit : | Se l’en dit que une beste ait fet domage, l’action par quoi l’en em puet pleidier descent de la loy des .xii. tables qui veut ou que la beste qui a fet le domage soit abandonnee a celui a qui ele l’a fet... Expl. Pomponius dit : Li sers de qui li mesfez ensuit le chief doivent estre desfendu la ou l’en dit que il mesfont. Li sires doit donc amener ses sers avant el leu ou l’en dit que il ont fet force et, se il [f. 123a] ne les desfent, il em pert la seingnorie.
      [D. 9.1]  (f. 111a)  Cist tytres est se l’en dit que beste ait fet domaige (rubr.)
      [D. 9.2]  (f. 111d)  De la loy qui fet restourer les doumaiges (rubr.)[= « Ad legem Aquiliam »]
      [D. 9.3]  (f. 118b)  De ce qui est espandu ou gité ho ors [sic] de mesons (rubr.)
      [D. 9.4]  (f. 119c)  Des actions qui sont menees pour les mesfez aus sers (rubr.)

      Livre X  (f. 123a- f. 133c)   Inc. Ci commence li disiesme livres. Cist titres parole des bonner terres. (rubr.) | Ulpians dit : L’action des bonner terres est personnel, ja soit ce que ele soit pour chalangement de chose. Ulpians dit : Ceste action apartient aus posessions des chans ja soit ce que il i a edefieement, ne il n’a pas molt grant differance... Expl. Ulpians dit : L’em puet demander que serf soient amené avant pour fere enqueste par eus et par encuser lor compaingnons. | Ci fenist li disiesmes livres de Digeste vielle
      [D. 10.1]  (f. 123a)  Cist titres parole des bonner terres (rubr.)
      [D. 10.2]  (f. 123d)  [« Familiae erciscundae » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Gaius dit : Ceste action vient de la loy des .xii. tables qar qant cil qui estoient hoir d’un heritaige voloient departir lor heritaiges...]
      [D. 10.3]  (f. 129b)  Cist tytres est de partir choses communes (rubr.)
      [D. 10.4]  (f. 131c)  Cist tytres est de refere la chose venir avant (rubr.)

      Livre XI  (f. 133c- f. 142c)   Inc. Ci commence li onziesmes livres. (rubr.) | Cist tytres est d’actions qui sont meuees par demandes. (rubr.) | [f. 133d] Ulpians dit : L’em puet demander a l’oir de quel partie il est hoir totes les foiz que plez est meuz contre lui Expl. Sabius desfent que denier ne soient denné au juge ne a l’usaire ne es communes causes ne es [f. 142c]privees ne en celes a la borse l’empereur.
      [D. 11.1]  (f. 133c)  Cist tytres est d’actions qui sont meuees par demandes (rubr.)
      [D. 11.2]  (f. 135b)  Por quiex causes l’en va a .i. meismes juge (rubr.)
      [D. 11.3]  (f. 135b)  De serf corrompu .pu [sic] (rubr.)
      [D. 11.4]  (f. 136c)  Cist tytres est des sers fureis [sic pour fuitis][D. 11.4 De fugitivis] (rubr.)
      [D. 11.5]  (f. 136d)  Cist titres est de joeeurs (rubr.)
      [D. 11.6]  (f. 137b)  Cist tytres est se li mesurierres dit faxe mesures (rubr.)
      [D. 11.7]  (f. 137d)  Cist tytres de leus religieus et des despenses de mortalies et en quel leu il loist a enfoïr mort (rubr.)
      [D. 11.8]  (f. 140d)  [« De mortuo inferendo et sepulchro aedificando » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Li prevolz dit : Se aucuns a droiture d’enfouir .i. mort en aucun leu, ge desfent que force ne lui soit fette... expl. [f. 141a] Cil meismes dit : Se li cors d’un honme est enfouiz el monument qui n’est pas parfez, riens ne desfent que il ne soit parfez et li leus soit fez religieus ; li esvesques doit prendre garde que il soit parfez sauve la religion.[= fin de D. 11.8]]
      [D. 3.5]  (f. 141a)  [traduction de D. 3.5.32 à la fin du titre. La mise en page, sans réserve ni rubrique, laisse croire que le titre précédent du livre XI se poursuit. inc. Cil meismes dit : Li oirs au mari qui el tens de mariaige mist ses choses en la poosté sa fame ne la doit pas d’eritaige gasté, mes il puet pleidier par action de fere la chose venir avant ou de besoingne feite.]
      [D. 3.6]  (f. 142b)  Cist tytres est de ceus qui acusent faussement (rubr.)[le texte s’interrompt au milieu de la traduction de D. 3.6.1.3. Manque donc la fin du titre.]

      Livre XII  (f. 142c- f. 157c)   Inc. Ci commence li doziesme livres. Cist tytres des choses creues et se certaine chose est demandee. (rubr.) | Ulpians dit : Il est bien, ainz que nous veingnons a espondre les paroles, que nos dions aucune chose de la senefiance del tytre porce que li prevolz mist en cest tytre plusors choses apartenanz a divers marchiez. Expl. La marrastre donna deniers a son fillatre et a la bruz a son seugre par non de doaire mes li mariajes ne fu pas fez ; il semble que eles ne puissent demander arriere les deniers qar il furent doné por incest mes a la verité il n’i ot nule cause de doner doere et porce pueent demander les fame [sic] arrieres leur deniers comme chose donnee sanz cause.
      [D. 12.1]  (f. 142c)  Cist tytres des choses creues et se certaine chose est demandee (rubr.)
      [D. 12.2]  (f. 145c)  De seremenz volontaire ou necessaire ou fet par jugement (rubr.)
      [D. 12.3]  (f. 149a)  [« De in litem iurando » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : La chose qui est amenee en jugement ne sera pas proisie a plus que ele ne vaut...]
      [D. 12.4]  (f. 149d)  De demander arriere les choses qui sont donnés pour aucune chose fete se la chose n’est feste (rubr.)
      [D. 12.5]  (f. 151c)  De demander arriere ce qui est donné pour leide cause ou pour cele qui n’est pas droite (rubr.)
      [D. 12.6]  (f. 152a)  De demander arriere ce qui est paié qui n’estoit pas deu (rubr.)
      [D. 12.7]  (f. 157a)  De demander arrieres choses donnees sanz cause (rubr.)

      Livre XIII  (f. 157c- f. 168b)   Inc. Ci commence li treziesme livres. Cist tytres est de demander arriere chose emblee. (rubr.) | Ulpians dit : Nus ne puet demander arriere chose emblee fors cil qui eles sont ou ses hoirs. Expl. Et la responsse est que selonc les choses qui sont proposees li creancers n’en doit riens paier.
      [D. 13.1]  (f. 157c)  Cist tytres est de demander arriere chose emblee (rubr.)
      [D. 13.2]  (f. 158c)  De demander arriere par la loy (rubr.)
      [D. 13.3]  (f. 158d)  D’une action qui est apelee triticaria (rubr.)
      [D. 13.4]  (f. 159a)  De ce qui doit estre paieé en certain leu (rubr.)
      [D. 13.5]  (f. 160a)  De deniers pris en main a paier (rubr.)
      [D. 13.6]  (f. 162a)  De chose prestee (rubr.)
      [D. 13.7]  (f. 164c)  D’action et gaiges (rubr.)

      Livre XIV  (f. 168c- f. 177a)   Inc. Ci commence li quatorsiesmes livres. Cist tytres parole de l’action qui est donné contre le seingneur de la nef por le mesfet au mestre. (rubr.) | Ulpians dit : Chascuns voit bien le profit de cest banissement qar qant nos avons besoing de passer la mer, nos ne savons pas de quel condicion li mestre de la nef sont et si nos convient fere marchié a eus. Expl. Cil meismes dit : Se cil a qui denier furent presté tant comme il estoit en la poosté son pere pramist par ingnorance qant il fu hors de baill par corage de renoveler l’obligement que il rendroit cez deniers, se il li sont demandé por cele convenance il avra exception por le fet.
      [D. 14.1]  (f. 168c)  Cist tytres parole de l’action qui est donné contre le seingneur de la nef por le mesfet au mestre (rubr.)
      [D. 14.2]  (f. 170b)  De la loy qui commande que tuit cil de la nef partent a paier ce qui est gité por alleigier la nef (rubr.)
      [D. 14.3]  (f. 171c)  De la loi qui est donnee contre aucun por le mesfet a son marcheant  (rubr.)
      [D. 14.4]  (f. 173b)  Del banissement par coi li sires qui set que ses sers marcheande n’a nul previliege el chatel au serf plus que li uns des autres creanciers (rubr.)
      [D. 14.5]  (f. 174d)  De ce qui est fet a celui qui est en autrui poosté (rubr.)
      [D. 14.6]  (f. 175b)  Del conseill au senat qui desfent que denier ne soient presté au fill qui est em baill (rubr.)

      Livre XV  (f. 177a- f. 185b)   Inc. Ci commence li quinsieme livres. Ce tytres parole d’action qui est donnee contre le pere ou contre le seignor par le chatel au fill ou au serf. (rubr.) | Ulpians dit : Li prevolz qui voloit trettier des marchiez que l’en fet a ceus qui sont en autrui poosté les ordena einssi que il trette premierement... Expl. Se .i. des seingnors a .i. serf commande que l’en face marchié a lui il seus i sera tenuz, mes se dui le commandent il porra pleidier a chascun d’eus pour tout.
      [D. 15.1]  (f. 177a)  Ce tytres parole d’action qui est donnee contre le pere ou contre le seignor par le chatel au fill ou au serf (rubr.)
      [D. 15.2]  (f. 182b)  Qant l’action de chatel ne dure que un an (rubr.)
      [D. 15.3]  (f. 182d)  De ce que li sers met el besoing son seingneur (rubr.)
      [D. 15.4]  (f. 185a)  De ce qui est fet par commandement (rubr.)

      Livre XVI  (f. 185b- f. 192c)   Inc. Ci commence le seziesme livres. Cist titres parole del conseill au senat qui desfent la plevine aus fames. (rubr.) | [f. 185c] Paulus dit : Il fu establi par le conseill au senat qui est apelez velliens que fames ne fussent pleiges por nul. Expl. Cil meismes dit : Tu puez pleidier par action de chose bailliee en garde contre celui qui ne te vost randre la chose que tu li avoies bailliee en garde se tu ne li demandasses deniers, ja soit ce que il la te randi sanz demeure et sans empoirier.
      [D. 16.1]  (f. 185b)  Cist titres parole del conseill au senat qui desfent la plevine aus fames (rubr.)
      [D. 16.2]  (f. 188b)  De conter une dete en aquit d’autre (rubr.)
      [D. 16.3]  (f. 188d)  De conter une dete en aquit d’autre (rubr.)[« Depositi vel contra »]

      Livre XVII  (f. 192c- f. 205b)   Inc. Ci commence li doziesme livres. Cist tytres est de mandemenz. (rubr.) | Paulus dit : Obligemenz de mandement est fez par le consentement des partiees et por ce puet mandemenz estre recelz par mesaige et par letres. Expl. Labeo dit : Qant compaingnie est prise par le commandement a aucun ou a son fill ou a estrange, l’en en puet pleidier a lui.
      [D. 17.1]  (f. 192c)  Cist tytres est de mandemenz (rubr.)
      [D. 17.2]  (f. 199c)  De compaingnies (rubr.)

      Livre XVIII  (f. 205b- f. 217a)   Inc. Ci commence li dissuitiesme livres. Cist titres est d’achaiter d’achater [sic]et de vendre (rubr.) | Paulus dit : Li commencemenz d’achater et de vendre vint de chalonge qar denier n’estoient pas anciennement sicomme il sont ore... Expl. Et la responsse est que selonc l’establissement a l’empereur Adrian il ne sont pas franc se il n’ont esté franchi. Neporqant il sont frans dedenz .vi. mois aps la mort a l’achateeur.
      [D. 18.1]  (f. 205b)  Cist titres est d’achaiter d’achater [sic]et de vendre (rubr.)
      [D. 18.2]  (f. 210b)  De vente a terme (rubr.)
      [D. 18.3]  (f. 211c)  De la loy qui despiesce les ventes se li denier n’est paié au terme (rubr.)
      [D. 18.4]  (f. 212b)  D’eritaige vendu et d’actiom venduee (rubr.)
      [D. 18.5]  (f. 214a)  De despecier vente (rubr.)
      [D. 18.6]  (f. 214d)  Cist tytres est de vente de vin (rubr.)
      [D. 18.7]  (f. 216b)  Se sers est venduz par convenant que il ne remaigne el païs (rubr.)

      Livre XIX  (f. 217a- f. 232a)   Inc. Ci commence li disenoiviesme livres. Cist tytres est d’auciom d’achait et de vente. (rubr.) | Ulpians dit : Se la chose qui est vendue n’est bailliee a l’achateeur, il en puet plaidier portant comme il i a de domage et ce passe aucune foiz le pris qar aucune foiz avient que il i a plus de domaige que la chose ne vaut. Expl. ...ge te puis demander leur pois d’autresin buen argent par l’action des paroles qui furent avant dites. Autresin est il se tu me deus rendre les hennas ou autre tant d’argent. Explicit ci fenist .xix9.
      [D. 19.1]  (f. 217a)  Cist tytres est d’auciom d’achait et de vente (rubr.)
      [D. 19.2]  (f. 223c)  Cist est de louaiges (rubr.)
      [D. 19.3]  (f. 229b)  D’actiom de chose proisiees (rubr.)
      [D. 19.4]  (f. 230c)  D’actiom d’eschange (rubr.)
      [D. 19.5]  (f. 230d)  D’action sor le fet ou des paroles (rubr.)

      Livre XX  (f. 232a- f. 247d)   Inc. Ci commence li .xx9. livres. Cist tytres est de gaiges et de choses obligiees et des convenances qui i sont fetes. (rubr.) | Papinians dit : Aucuns puet engaigier ses choses generalment que il a et ceus que il aquerra, mes se aucuns engaige autrui chose que il a esperance d’avoir mes ele ne li est pas deue, se il en aquiert puis la seingnorie... Expl. Celius dit : Qar dés que uns novisces est achatez d’un marcheanet il est establiz a aucuns mestier, il est maintenant contez el nombre des envilliz.
      [D. 20.1]  (f. 232a)  Et est de gaiges et de choses obligiees et des convenances qui i sont fetes (rubr.)
      [D. 20.2]  (f. 235a)  En quiex cas obligemenz de gaiges faut (rubr.)
      [D. 20.3]  (f. 235c)  Quiex choses ne pueent estre engaigiees ne obligiees (rubr.)
      [D. 20.4]  (f. 235d)  Liquel ont meillor droiture en gaige de ceus qui viennent el leu au creanciers (rubr.)
      [D. 20.5]  (f. 237d)  De vente de gage et de choses obligiees (rubr.)
      [D. 20.6]  (f. 238c)  En quel manieres gages ou choses obligiees sont delivrees (rubr.)
      [D. 21.1]  (f. 240c)  Del banissement aus voiers et de despecier vente por le vice de la chose (rubr.)

      Livre XXI  (f. 247d- f. 253c)   Inc. Ci commence li .xxi9. livre. Cist tytres est d’action, de garantie, ce que est deu ou de randre le a double. (rubr.) | Ulpians dit : Se toute la chose qui fu vendue est tolue a l’acheteur ou une partie, il se puet retorner au vendeeur, mes se une partie li est tolue sanz departir la chose sicomme l’en dit la moitié ou le tierz il se puet retorner a lui por la quantité de la partie qui li estoit tolue... Expl. ...et par cele meismes reson nuira cele excepcion au vendeeur et aus suens oirs de quoi que il soient hoir ou de tout l’eritaje ou de cele chose meismes tant seulement.
      [D. 21.2]  (f. 247d)  Cist tytres est d’action, de garantie, ce que est deu ou de randre le a double (rubr.)
      [D. 21.3]  (f. 253c)  D’exepcion de chose vendue (rubr.)

      Livre XXII  (f. 253d- f. 261a)   Inc. Ci commence li .xxii9. livres. Cist tytres est d’usures et de fruit et d’autres choses qui pueent escheoir par demeure. (rubr.) | Ulpians dit : Quant l’em plaide par jugement de bone foy, les usures doivent estre jugiees par l’office au juge selons la costume de la region ou li marchiez fu fez, mes que il ne face contre la loy. Expl. Papinians dit : L’en entent que cil qui ont mains de .xiiii. anz qui n’ont pas desfendeeur ne pueent riens savoir ne de fet ne de droit.
      [D. 22.1]  (f. 253d)  Cist tytres est d’usures et de fruit et d’autres choses qui pueent escheoir par demeure (rubr.)
      [D. 22.2]  (f. 257a)  D’usures de deniers qui sont presté a marcheander par mer (rubr.)
      [D. 22.3]  (f. 257c)  De preuves de prescripcions (rubr.)
      [D. 22.4]  (f. 259a)  Cist tytres est de la foy des instrumenz (rubr.)
      [D. 22.5]  (f. 259b)  Des tesmoinz (rubr.)
      [D. 22.6]  (f. 260b)  D’ingnorance de droit et de fet (rubr.)

      Livre XXIII  (f. 261a- f. 275a)   Inc. Ci commence li .xxiii9. livrs [sic](rubr.) | Cist tytres est d’espousailles (rubr.) | [f. 261b] Ulpians dit : Esposailles sont pramesses de mariaige qui est avenir. Esposailles valent autretant comme pramesses qar li encien avoient en costume que il prametoient a aucunes que eles seroient lor fames. Expl. Labeo dit que li fruit qui en sont receu dedenz ce apartiennent au mari, mes ge croi que il en avra la moitié et la fame la moitié et de cest droit usons nos.
      [D. 23.1]  (f. 261a)  Cist tytres est d’espousailles (rubr.)
      [D. 23.2]  (f. 261d)  [« De ritu nuptiarum » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Modestins dit : Mariaiges est condicion de male et de femele et compaingnie de tote leur vie...]
      [D. 23.3]  (f. 265c)  [« De iure dotium » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Paulus dit : Cause de doere est pardurable et qant l’en le donne il est einssi que il doit estre torjorz au mari.]
      [D. 23.4]  (f. 272a)  [« De pactis dotalibus » ; sans réserve ni rubrique. Inc. Jabolenus dit : Il loist a fere convenant de doere aps le mariaige se il ne fu fez devant.]
      [D. 23.5]  (f. 274b)  [« De fundo dotali » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Paulus dit : Aucune foiz cesse la loy que Julius fist de champ de doere qant li mariz ne donne pas caucion...]

      Livre XXIV  (f. 275a- f. 282c)   Inc. Ci commence li .xxiiii9. livres de Digeste vielle. Cist tytres est de dons entre l’ome et sa fame. (rubr.) | Ulpians dit : Il a esté receu par bones meurs que li don qui sont fet entre l’ome et sa fame ne vaillent riens. Expl. ...qar il est molt necessaire chose que eles aient doeres por norrier enfanz et por emplir en la cité.  | E.X.P.L.I.C.I.T. | Ci fenist la Digeste vielle en françois. Deo gracias Amen.
      [D. 24.1]  (f. 275a)  Cist tytres est de dons entre l’ome et sa fame (rubr.)
      [D. 24.2]  (f. 281d)  Cist titres est de departemenz et de refusemenz (rubr.)
      [D. 24.3]  (f. 282c)  Comment doeres doit estre demandez qant mariages est departiz (rubr.)


      Description matérielle

      Parchemin (d’excellente qualité), 282 f. précédés de 2 f. de garde parch. (le second médiéval) et suivis d’un f. de garde parch. moderne ; France (Ile-de-France ?), 1275-1300 [proche du ms. Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 1074 ; I. Hans-Collas et P Schandel datent le ms. de 1275-1300] ; 320 x 230mm. (justification 235 x 165 mm.). Réglure à la mine de plomb (1-12-11/0-2J/1-1/J) ; d’après le f. 178 (28 + 235 + 60 mm. [de haut en bas]) x (33 + 70 + 20 + 70 + 37 [de la reliure vers la gouttière]). Traces de piqûres partiellement rognées. Copié sur 2 col. de 45 l. par col., soit une UR de 5,22 mm. pour le corps du texte. La linéation couvre l’entrecolonne. – Foliotation moderne redoublée dans le coin supérieur droit des f. recto ; titre courant : sur le f. verso, « L » rubriqué ; numéro du livre en capitales romaines bleues et rouges sur le recto.

      Collation: 18 (f. 1-8v), 28 (f. 9-16v), 38 (f. 17-24v), 48 (f. 25-32v), 58 (f. 33-40v), 68 (f. 41-48v), 78 (f. 49-56v), 88 (f. 57-64v), 98 (f. 65-72v), 108(f. 73-80v), 118 (f. 81-88v [traces de signatures alphabétiques à l’encre rouge f. 81-85), 128 (f. 89-96v [traces de signatures alphabétiques à l’encre rouge f. 89-92]), 138 (f. 97-104v), 148 (f. 105-112v), 158 (f. 113-120v), 168 (f. 121-128v), 178 (f. 129-136v), 188 (f. 137-144v), 196 (f. 145-152v), 208 (f. 153-160v), 218 (f. 161-168v), 228 (f. 169-176v), 238 (f. 177-184v), 248 (f. 185-192v), 258 (f. 193-200v), 268 (f. 201-208v), 278 (f. 209-216v), 288 (f. 217-224v [traces de signatures numériques à l’encre rouge f. 217-221]), 298 (f. 225-232v), 308 (f. 233-240v), 318 (f. 241-248v), 328 (f. 249-256v), 338 (f. 257-264v), 348 (f. 265-272v), 3510 (f. 273-282v).

      Reliure: Reliure par Duru en 1845 : maroquin vert foncé imitant une reliure de Grolier. Plats estampés à chaud d’« entrelacs géométriques », de filets épurés à partir de rectangles imbriquées, nombreux losanges imbriqués. Titre estampé à chaud au dos : « digeste | viel | en françois » . Tranches dorées.

      Scription

      Ecriture: de type littera texualis. Un seul copiste, qui pourrait également être le rubricateur. Quelques rubriques d’attente en marge de queue partiellement rognées (f. 142) ou effacées (f. 142v) en écriture cursive de petit module. - Coefficient d’abréviation : 15,9% (11,3% sans et).

      Scripta: les aires septentrionales et orientales sont d’emblée exclues (ex. fet, fere, cf. Dees 1980, c. 248 ; meson, cf. ibid., c. 171), de même que le poitevin-saintongeais et l’anglo-normand dans l’aire occidentale. Les extraits édités ne livrent aucun des traits suivants, caractéristiques du normand : absence de palatalisation de /ka-/, /ga-/, palatalisation en chuintante de /ki-/ ou /ke-/, absence de l’effet de Bartsch, désinence de la P4 en –on ou –um). Une localisation dans une aire centrale semble s’imposer et on serait tenté de proposer une scripta de l’Ile-de-France, puisque l’on note certains traits majoritairement représentés à l’Est, comme d’autres surtout représentés à l’Ouest. Il semblerait très hasardeux de conclure à une scripta orléanaise, tant les traits occidentaux sont épars et en concurrence avec des traits orientaux :

      Traits orientaux

      • emploi du suffixe –aige : cf. Dees 1980, c. 204 : heritaige, usaiges / heritage, usages : la forme –aige est attestée avec la plus grande fréquence en Bourgogne (72%) et en Lorraine (61%), mais on la rencontre dans toutes les scriptae de l’Est. Elle est rare en Picardie linguistique, et quasiment absente de Normandie et de l’aire angevine (Mayenne-Sarthe-Maine-et-Loire) ainsi que de Paris. En revanche, l’Orléanais y recourt largement (38%).
      • emploi de la forme tuit en fonction de cas sujet masculin pluriel : cf. Dees 1980, c. 91 : tuit est peu utilisé en Normandie, en Mayenne et en Sarthe ainsi qu’en Bretagne et au Nord du domaine d’oïl. Son aire d’emploi s’étend du Nord-Est au Sud-Est du domaine.

      Traits occidentaux

      • feire : cf. Dees 1980, c. 248 : fere, feire, feyre / faire, faere, faiere. La forme feire exclut l’est et le nord du domaine d’oïl. La densité du premier groupe est maximale en Bretagne, Anjou et Normandie, légèrement moindre en Orléanais (70 %) et en région parisienne (61 %). Elle baisse sensiblement dans l’Oise et au sud-ouest du domaine d’oïl.
      • leu : Dees 1980, c. 168 : lieu, lix, liu / leu, lev, leuz : la forme leu semble exclure la Picardie linguistique.
      • eve : graphie typiquement occidentale, d’après Goebl, LRL, 1995, t. II/2, p. 329. Cf. aussi Dees 1987, c. 180-181.
      Une des caractéristiques scriptologiques remarquables est la finale féminine atone en -ee : tricheriee, venduee, feisoiee, estoiees, porroiee, avoiee, etc. Ce phénomène est attesté, tant en Normandie occidentale, Bretagne et Sarthe-Mayenne (cf. Nouveau Corpus d'Amsterdam, requête estoiee) que dans l’Oise (cf. Carolus Barré, Les plus anciennes chartes en langue française : Oise, p. 208). Les cartes de Dees 1980 vont dans le sens d’une scripta parisienne : Dees 1980, c. 53 : formes de l’article contracté « en + le » : el / ou (forme du ms) (77% Normandie, 32% région parisienne, Orléanais 3%)Dees 1980, c. 50 : formes de l’article contracté « a + les » : as / aus (forme du ms) (22% Normandie, 64% région parisienne, Orléanais 63%)Dees 1980, c. 168 : alternance -ieu- / -eu- (forme du ms) dans lieu (63% Normandie, 42 % région parisienne, 6% Orléanais)Dees 1980, c. 158 : alternance heir, air, hers, etc. / hoir (forme du ms), oyrs, hoer, etc. (59% Normandie, 38% région parisienne, 50% Orléanais ; 97% Mayenne, Sarthe ; 99 % Maine-et-Loire)

      Corrections: lettres exponctuées barrées de rouge, sans doute au moment du rehaussement en rouge (ex. f. 204b, 208d, 214c, 215b, 226b, 227c, 228b, 235c...). Ex. de corrections par ajouts marginaux de quelques mots omis à la copie f. 142v, 244c, 277.

      Structure et décor

      Structure

      La division en livres est marquée par : 1. une rubrique du type Ci commence li [numéro d’ordre] livres de Digeste suivie de l’énoncé toujours rubriqué du premier titre (Cist tytres est de...) ; 2. une miniature ; 3. une lettre filigranée de 3 UR au début du 1er titre. Un titre courant (L en bleu au verso ; numéro de livre au recto en chiffres romains rouges et bleus) facilite la consultation.

      Les titres sont indiqués par des rubriques, dont les plus longues sont disposées en escalier, ce qui implique la prévision de leur réalisation lors de la copie du texte.

      Chaque loi, sauf la première du titre, commence par une initiale filigranée de 2 UR, alternativement bleue ou rouge. Une initiale nue d’1 UR, alternativement bleue ou rouge, suit le verbe dire de l’inscription (Ulpians dit..., Pomponius dit...). La loi, surtout lorsqu’elle est longue, peut être divisée par des pieds-de mouche alternativement bleus et rouges. Les rehauts de rouge servent également d’élément structurant.

      Iconographie

      En tête de chaque livre, miniature de la largeur d’une colonne encadrée d’une bordure bleue et mauve enfermée dans un filet d’or. Les douze premières miniatures ont été réalisées par un atelier, les douze dernières par un autre. Toutes les miniatures ont un fond d’or et les pieds des personnages empiètent toujours sur la bordure. Croquis à la mine de plomb pour l’enlumineur aux f. 185v et 247v.

      Livre I (f. 1a)[13 UR], un juge, assis de trois quarts, en débat avec trois personnages debout.

      Livre II (f. 14b)[12 UR], un juge laïque coiffé d’une toque, assis de face, au centre de la miniature, tranche un différent opposant un clerc et un laïc à deux laïcs (cf. Cahu 2013, p. 180).

      Livre III (f. 30a)[12 UR] un juge, assis de trois quarts, débattant avec un avocat placé devant un homme et une femme.

      Livre IV (f. 42a)[12 UR] un juge assis de trois quarts parle à un homme qui lui présente un acte scellé ; l’homme touche de la main gauche un objet porté par une femme placée derrière lui.

      Livre V (f. 65d)[12 UR] un juge, assis de trois quarts, débattant avec un avocat défendant un homme.

      Livre VI (f. 81b)[13 UR] un juge, assis de trois quarts, débattant avec un avocat qui défend un homme revendiquant un arbre.

      Livre VII (f. 88b)[14 UR] un juge, assis de trois quarts et tenant une paire de gants à la main gauche, débat avec un homme debout tandis qu’un homme et une femme, également debout, discutent.

      Livre VIII (f. 100c)[13 UR] un juge, assis de trois quarts, s’adresse à un homme debout tenant un bâton (le maître ?), placé devant un autre homme (le serf ?).

      Livre IX (f. 111a)[12 UR] un juge, assis de trois quarts, débattant avec un avocat placé devant un homme debout tenant un veau par les oreilles.

      Livre X (f. 123a)[13 UR] un juge, assis de face, au centre de l’image, un homme debout de chaque côté de lui, débat avec un avocat.

      Livre XI (f. 133d)[16 UR] un juge assis de trois quarts tenant sur ses genoux un livret illustré ; devant lui un homme agenouillé placé devant deux autres debout.

      Livre XII (f. 142b)[14 UR] un juge assis de trois quarts s’adresse à deux hommes debout dont l’un est tonsuré (avocat).

      Livre XIII (f. 157c)[15 UR] un juge assis de trois quarts débat avec un avocat (homme tonsuré) présentant deux personnages.

      Livre XIV (f. 168c)[13 UR] bateau sur la mer où se trouvent un barreur et un homme debout, ce dernier débattant avec un homme debout à terre.

      Livre XV (f. 177a)[14 UR] juge (ou seigneur ?) debout tenant une bourse (?) discutant avec un laïc et un clerc.

      Livre XVI (f. 185c)[14 UR] à gauche, un homme remet un document à un juge assis de trois quarts ; à droite, un juge s’oppose à la requête d’une femme.

      Livre XVII (f. 192c)[13 UR] à gauche, un juge (ou empereur ?) remet un document à un clerc agenouillé ; à droite, un soldat armé d’une lance remet un document à un juge debout.

      Livre XVIII (f. 205b)[13 UR] un homme, une bourse à la main, regarde une coupe tenue par un clerc, debout.

      Livre XIX (f. 217a)[13 UR] un homme, bourse en main, négocie avec un autre l’achat d’objets d’orfèvrerie.

      Livre XX (f. 232a)[14 UR] un laïc remet un document à un clerc ; devant eux des objets d’orfèvrerie.

      Livre XXI (f. 247d)[13 UR] devant un juge assis de trois quarts se présente un homme semblant porter un cheval.

      Livre XXII (f. 253d)[14 UR] un homme, une bourse à la main, discute avec un autre qui semble lui montrer un bâtiment dont une partie est représentée.

      Livre XXIII (f. 261b)[14 UR] un clerc debout au centre marie un homme et une femme debout de part et d’autre de lui.

      Livre XXIV (f. 275a)[13 UR] un juge assis de trois quarts parle avec un homme et une femme ; l’homme tient une bourse et la femme montre un bâtiment.

      Histoire du manuscrit

      Provenance: a fait partie de la librairie de Charles V : inventaire de Gilles Mallet établi en 1373 et récolé en 1380 par Jean Blanchet (ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 2700 [inv. A], f. 17, n° 307 : Digeste vielle, en françois) ; inventaire de 1424, Paris, bibliothèque Sainte-Geneviève, ms 964 [Inv. F], f. 31, n° 231 : Item Digeste vieille, en françois, escript de lettre de forme, à deux colomnes ; couvert de cuir blanc, à deux fermouers de laton. 100 s. p. En 1424, les manuscrits de la librairie sont vendus au duc de Bedford, transférés à Rouen puis à la mort du duc en 1435, transportés en Angleterre où la bibliothèque est dispersée. A appartenu à Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse (armes f. 1 recouvertes par celles de Louis XII). A fait partie de la Librairie de Blois : mentions Bloys et Des histoires et livres en françoys. Pulpito 3°. Contre la muraille devers la court (second f. de garde verso). Voir Pierre Arnauldet, « Inventaire de la bibliothèque du château de Blois en 1518 », dans le Bibliographe moderne, t. 6, 1902, p. 312 ; apparaît dans l’inventaire de la Bibliothèque du roi à la fin du 16e siècle sous le n° 2354 [Les vieilles Digestes, en vieil françois. Petri Jacobi], cf. H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. I, Paris, 1908, p. 377 [l’histoire du ms est résumée ici d’après la notice en ligne du ms sur le site de la Bibl. nat. de Fr.].

      Bibliographie:

      • L. Delisle, Inventaire général et méthodique des manuscrits français de la Bibliothèque nationale, t. II Jurisprudence – Sciences et arts, Paris, 1878, p. 2-3
      •  — 
      • La librairie de Charles V, Paris, 1965, p. 74-75, n°141
      •  — 
      • I. Hans-Collas et P. Schandel, Manuscrits enluminés des anciens Pays-Bas méridionaux ; I. manuscrits de Louis de Bruges, Paris, 2009, p. 324
      •  — 
      • Fr. Cahu, Un témoin de la production du livre universitaire dans la France du XIIIe siècle : la collection des Décrétales de Grégoire IX, Turnhout, 2013, p. 135, 136, 179, 180
      •  — 
      • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis (XIII-XIV secolo) : il caso della Digeste vielle : manoscritti e primi appunti », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154, aux p. 115, 148, 149
      •  — 
      • notice en ligne [7/11/2011] sur le site de la Bib. nat. de Fr.
      •  — 
      • http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84471866
      • .

      Extraits

      I. D. I.2

      De la nessance de droit et de toutes les baillies (rubr.)
      [I.2.1]Pavius dit el premier livre de la loy des .xij. tables. Por ce que ge vouloie espondre les vielles loys il me sembla que il estoit necesseire chose. que ge recordasse le commencement. de la cité de Romme. non pas por ce que ge vueille parfere. livres plains. de paroles oiseuse [sic] mes pour ce que ge n’ai. en toutes choses que cele chose est a droit feite. qui est de toutes ses partiees . et la plus puissant partie de chascune chose est li commencemenz. Qant aucun prametent a espondre aucune chose. il n’est pas convenable chose. que il lessent le commencemenet la nessance. de la chose et commencent a espondre. sanz metre devant point de prologue Car se ge ne sui deceuz. li prologue nous amainent. a lire la matire. qui est proposee et la nos font entendre plus legierement

      [I.2.2]Pompoins dit. [pr.]Il nos semble donc necessaire chose que nos demostrons. la nessance de droit. et le proucés. [1] au commencement de nostre cité. li pueples vivoit sanz certeine loy et sanz certain droit et li roy. gouvernoient toutes choses. o la main. [2]Aps ce qant. la cité fu .i. poi creue. Romulus departi le pueple. en .xxx. partiees. que il apela croiz. qui avoient la cure. de la chose commune . et einssi donna il unes loys au pueple. et li roi. qui furent aprés lui firent loys. et toutes iceles lois. furent escrites el livre que sextus. papirius fist qui fu en cel tens. Et cil livres est apelez li droiz citoiens. papiriens. non pas por ce que papirius. meist aucune chose del suem. mes pour ce. que il leur donna ensemble leur loys qui avoient esté donnees sanz ordre. [3] aprés ce furent feites. autres lois. et li pueples de Romme commença a user. de droit qui n’estoit pas certeins. et des costumes plus [f. 2a]que des lois. qui avoient esté donnees. et ce dura prés de .xx. anz. [4] Et aprés que ce ne durast plus longuement. il plot. aus Romains. que .x. hommes fussent establi. par commune actorité. par qui les lois fussent demandees au citez de gresce. si que la cité fust fondee des lois. et il escristrent en tables d’ivire. si que eles peussent estre veues plus apertement. et a ces .x. hommes fu donee en la cité en cel an. que il amendassent les lois. et les esponsissent. et que nul. apiaus. ne fust fez d’eus. si comme des autres mestres. cil s’aparçurent que aucune chose failloit. a cez premieres lois. et pour ce il i ajousterent .ij. autres. tables et de ce furent nommees les lois des .xij. tables. Et aucun dient que hermodorus. qui fu nez de ephese. et estoit en essill en lombardie. fu mestres de donner a ces .x. hommes. actorité de porter ces lois [5] qant ces lois furent donnees. il convint que eles fussent. entendues par l’actorité. de sages homes. qui desputerent seur ce. et cele desputoison. et cil droiz. que li sage home firent sanz escrit. n’a pas especial. non. si comme les autres partiees. de droit. einz est apelez par commun non droit citoiems. ¶ [6] En cel meismes. tens furent actions ordenees. de cez lois. par quoi li homme estrivassent entr’ex et li pueple vost que ces actions fussent certaines. et sollempniex. et ceste partie de droit est apelee. les actions. de loy. et einssi nasquirent. autresi comme en .i. meismes tens cist troi droit es lois des .xij. tables. et d’ilecquecommença a nestre li droiz citoiens. et d’ilecques furent ordenees les actions de loy. Nepourqant l’escience de toutes ces loys et d’espondre les. et les actions apartenoient a l’asemblee des evesques. par qui il estoient establi estre en l’an. seur les autres. et li pueples usa de ceste costume prés de .ij.c. anz ¶ [7] Et aprés ce. qant. appius. claudius. ot proposé. et il ot ramené a forme. cez actions. Genelius. flavius. prist le livre. et le bailla au pueple. et ce plot tant au pueple que il le firent connoistable. et senateur. et cil livres qui contient les actions est apelez li [f. 2b] droiz citoiens flavians. autresi comme cil devant est apelez. Papiriens. Qar geius flavius. n’ajosta riens del suem. en cel livre. ¶ Qant la cité fu creue. cil qui i estoient ordenerent autres manieres de pleidier. et aprés .i. poi. de tens. Sertuselius. ordena autres. actions. et donna. au pueple .i. livre qui est apelez li droiz Eliens ; ¶ [8] aprés ce estoient en la cité. les lois des .xij. tables et li droiz citoiens. et les actions de la loy Il avient en cel tens. que il ot descorde. entre le menu pueple. si que il se departirent. et establirent leur droiz. qui sont apelé li establissement. au pueple. et aprés. qant la concorde fu feite. et li menuz pueples. fu rapelez pour ce que pluseurs. descordes nessoient de cez establissemenz del pueple. Il plot au Romains. que il fussent gardé. por loys et de ce avient il que entre les establissemenz au pueple. avoit difference. qant a la maniere d’establir. mes la poosté estoit une meismes. [9] Et lors pour ce que li menuz pueples. s’acordoit. a paine por la planté de la gent. et encor. s’acordoient. la grant gent. plus a paine. li besoinz amena a la cure. de la chose commune. au senat. et einsi commença. li senaz. a entremetre s’en. et quan que il establissoit estoit gardé et cil droiz estoit apelez li conseuz. au senat. ¶ [10] En cel meismes tens. li mestre rendoient droit et proposoient banissemenz. si que li citoiem. seussent que droit chascun deust dire. de chascune chose. Et cil banissemenz au prevoz. establirent droit hennoré et est apelez hennorez. pour ce que il vient de l’anor au prevoz. ¶ [11] Il avient. aprés que il convient que la chose commune fust conceilliee par .i. sol Car li senaz. ne pooit pas avironer. totes les contrees. donc fu .i. prince establiz. a qui tel droiture. fu donnee. que quan que il establiroit fust ferm.¶ [12] Einsi furent establiees. en notre cité. les loys ou li propres droiz citoieins. qui est sanz escrit en la sole exposiciom. aus sages homes. ou les actions de loy. qui contiennent forme de pled ; [f. 2c] ou establissemenz de pueple. qui est establiz sanz l’actorité au peres. ou banissemenz a mestres. de quoi li droiz hennorez n’est. ou conselz au senat qui est establiz. par le senat. ou establissemenz. a prince qui est gardé comme loi [13] Aprés ce que nos avons veu la nessance. et le procés de droit. il nos convient veoir. des nons au mestres. et de leur nessance ¶ por ce que droiz a sa force. par ceus qui ont poosté de jugier. qar poi vausissent que li droit fussent en la cité. se il n’i eust qui gouverner les peust. Nos dirons aps comment cil qui firent les droiz. vinrent li .i. aprés les autres. qar droiz ne porroit durer. se aucuns sages hom. n’estoit. par cui il peust estre amandez chascun. jor. et a ce apartient aus mestres ¶ [14] Il est certaine chose que au commencement de ceste cité. orent li roi. toute la poosté. [15]en cel meismes tens fu ecelonrus connestables ce estoit cil qui estoit par desus les chevaliers . et tenoit autresi comme le secont leu. aps les rois. ¶ [16] Qant li roi furent failli dui conseillier furent establi. a qui la soveraine droiture. estoit que il donnassent conseill a la chose commune. et que il ne chalongassent la poosté. que li roi avoient eue. Il fu establi par la loi. que l’em peust apeler l’un dels et que il ne peussent pas donner a mort citoiem. de Rome. mes il leur fu ostroié. par le commandement. au pueple. que il les peussent peussent chastoier et que il commandassent que il fussent mené en communs leus. ¶ [17] Lonctens aprés ce qant les rentes et les seingnoriees furent creues pour ce que li conseillier. ne soffisoient pas a ce. censier furent establi. a cest office. ¶ [18] Qant li pueples fu creuz batailles commencierent a nestre espessemenet li voisin greverent en meintes manieres la cité de Romme. si plot aus romains que il establirent par besoing .i. mestre qui eust greingneur poosté. lors furent li diteeur establi. de qui l’en ne pooit pas apeler et qui pooient dempner a mort. Et por ce que cele baillie avoit soveraine poosté il ne loisoit pas. a retenir la. outre .vi. [f. 2d] mois. [19]et a cez diteeurs estoient ajoint Li mestres. des chevaliers. autresi comme li connestable estoient. ajoint aus Rois. et leur offices estoit autretiex comme est orendroit cil au prevoz. ¶ [20] En cel meismes tens. qant li pueples. se fu departiz des peres encor le desesetieme an aprés ce que li roi ourent esté li moiens pueples eslurent connotables qui fussent mestre seur eus et lors estoit li pueples. devisez en trois partiees et de chascune partie estoit esleuz .i. connestables. ¶ [21] Et que il i eust aucuns qui fussent par de seur les mesons il eslurent .ii. homes del moiem. pueple. qui s'entremeissent de ce. ¶ [22] Aprés ce qant li tresors commença a croistre pource que il i eust qui les gardast questeeur furent establi qui fussent par desus les deniers et il sont apelé questeeur porce que il estoient atorné a demander. les denierqui apartenoient a la chose commune. [23] Et porce que il n'estoit pas ostroié par la loy. ne par le commandement del pueple. que li conseillier feissent iugement. de dempner citoiem de Rome a mort. li pueples establi questeeurs qui em peussent fere iugemenet cil estoient apelé questeeur. paricide. de quoi la loy des xii. tables fet mencion. [24] Et qant il ot pleu au plueple que lors fussent fetes et que nus n’eust pardurablement. en sa baillie que .x. homes qui furent establi en .i. an n'osent plus retenir en leur baillie et pource que il voudrent tenir pardurablement a tort la chose commune par trop aspre. seingnorie. il amenerent a ce que li oielz se departi de la chose commune. ¶ [25] Lonctens aprés qant les xii tables furent aportees et li maiens pueples commença a estriver o les peres pource que li moiens. pueples voloit eslire. de soi conseillier . et li pere le refusoient. Il avint que connoistable de chevaliers furent esleu. partie del moiem pueple et partie des peres et cil furent establi par divers nombre. car aucune foiz en i ot xx. aucune foiz plus et aucune foiz meins. [26] Et quant il plot aus. romains que conseillier [f. 3a] fussent establi del moiem pueple. Il commencierent a estre fet del moiem pueple et des peres et que li pere eussent plus de digneté que li autre. dui homme furent establi del nombre. au peres furent apelé voier ¶ [27] Et pource que il convenoit les conseillers aler aus batailles. qui sordoient de toutes parz. si que nul n'estoit qui peust tenir droit en la cité. Il avint que uns prevoz fu fez qui fu apelez citoiens pource. que il tenoit droit en la cité. ¶ [28] Et aprés lonctens porce que cil prevoz ne soufisoit pas. pour la plenté de gens estranges qui venoient en la cité. uns autres prevoz fu fez qui fu apelez estranges. pource que il tenoit droit entre les estranges genz. ¶ [29] Aprés ce furent .x. honmes establi a jugier les chevaliers. [30] En cel meismes tens furent establi .iv. home. a garder les voies. et .iii. home qui se preissent garde de la monoie et de l’arain. et de l’argent et de l’or et .iii. home a garder la chartre. si que se il convenist que paine fust enjointe a aucuns. ce fu fet par eulz. ¶ [31] Et pource que il n'estoit pas convenable chose que li mestre fussent en commun : au vespre. ne par nuit .v. home furent establi. deça le troine. et .v. dela qui peussent estre en leu des mestres. ¶ [32]Quant la contree de nerbonne fu prise . prevost furent. establi et esleu qui s'entremeissent en partie des choses de la cité et em partie de cele de la contree. ¶ Aprés ce. Cornelius establi communes questions si comme de fausonerie et de crime. d'ocirre. son pere et de ceus qui guetent les voiees. por ocirre les trespassanz et establi .iv. prevoz. ¶ Aprés cez choses. Gaius Julius Cesar establi .ii. voiers qui fussent par desus la blee et einssi furent fet .xii. prevost et .v. voier et aprés augustus establi .xv. prevolz. ¶ Et aprés Claudius i ajosta .ii. prevoz qui deissent droit des lois et des choses enjointes. de quoi Tytius osta puis .i. et Nerva establi .i. autre prevost qui tenist droit entre la borse l'enpereeur et les menuees genz. Einsi a il eu la cité .xviii. prevoz qui tiennent droit [33]et toutes cez choses sont gardees. toutes les foiz. que li mes[f. 3b]tre sont en la chose commune. Et toutes les foiz que il vont hors .i. remest. por tenir droit en la cité et il est apelez li prevoz de la cité et cil prevost estoit jadiz establiz et cil prevoz de l’annonne et cil des gardes. ne sont pas des granz mestres, einz furent establi hors d'ordre. pour cause de profit. [34] Il avoit donc partout en la cité. pour tenir droit .x. connestables de la moienne gent et cil des guestes. ne sont pas des granz mestres einz furent establi hors d'ordre por cause de profit. Il avoit dons partout en la cité pour tenir droit .x. connoistables. de la moienne gent et .ii. conseilliers . et .xviii. prevoz et .vi. voiers. ¶ [35] Pluseur grant home orent l’escience del droit citoiem. Et porce que il furent de grant actorité. envers le pueple de Rome. il convient que mencion en soit fete en cest leu. si que il apere de quiex genz cist droiz nasquirent et par qui il furent baillié. ¶ [36] Li premiers sages hom de droit fu papiriens. Publius qui concueilli ensemble. les lois roiaus. aprés fu. Apius. Claudius .i. des .x. homes. qui donna tres grant conseill. a escrire. les .xii. tables. aprés cestui fu apius. Claudius. de cel meismes linage. cil fu apelez aus .c. mains et fist voiz a Rome qui a non apaia et amena eve qui est apelee. Claudia Il donna sentence que piriuz ne fust pas receuz en la cité. de cestui dit l’en que il escrist les actions et premierement de pronpernemenet cel livre n'avons nos pas. ¶ [37] Aprés euz fu Sinfonius. de tres grant sentence. que li pueples de Romme apela Capliam et nus ne fu onques devant lui. ne aps qui fust apelez par cest non et puis fu. Caius. scipio. que li senaz. apela tres bon. a qui une meson fu donnee communement . en la sainte voie. si que l’en li peust plus legierement demander conseill. ¶ Puis fu quintus julius qui fu envoiez en mesage en Cartage. ou il avoit .ii. tables. l’une. de pés. et l’autre de bataille et li chois li fu donnez . que il portast a Rome laquele que il vousist. il prist l'une et l'autre [f. 3c]que il estoit mielz que cil de Cartage venissent demander a Rome laquele que il vouloient. [38]Aps fu Tyberius. de qui nos. n'avons. nul livre. mes nos avons pluseurs de ses responses . qui sont mis en remembrance. ¶ Aprés furent. Sextus. Elius. et publius. Artilius. ses freres. qui furent de grant escience . en droit et cil dui furenconseillier. artilius Li premiers fu apelez sages. el pueple. Sextus. Elius qui fu mout louez et nos avons .i. sien livre qui est apelez trois parz. Et cil livres est autresi conme li conmencemenz de droit et l'en dit que il fist trois. autres livres. neporqant aucun dient que il ne sont pas suem. et chascuns les ensuivi en aucune chose. ¶ Aprés fu Marcus. Capto. de qui nos avons livres et il ot plusors filz de qui autres nasquirent. ¶ [39] Aprés cez furent. Publius. Mucius. et brutus. et manulius. et Mucius lessa .x. livres et brutus .vii. et manulius .iiii. et leur volumes sont escript. [40] De cez issirent. publius Rutilius et Rifus. qui fu conseillier a Rome et viscontes en. Aste. et Paulus et Quintus Tubero. qui fu conseillier et sextus. Pompeus. En cel meismes tens fu. Celius. antipater. qui escrist les istoires. mes il donna plus entente a estre bien emparlez. que a escience. et si fu lucius. Crassus li freres. Mucius. qui fu apelez Mucians. L'en dit que cil fu utres. enresniez de touz celz qui sourent de droit. [41]Aps cez fu Quintus Mucius. qui fu tres granz evesqueet establi premierement le droit citoiem. et en fist .xviii. livres. [42] cil ot plusors aconictors[sic] de grant actorité et de cels furent aquilius Gallus. Lucius. sextus. Papirius. Gaius. Vivencius et de touz cez fu. Gallus de la gregneur actorité envers le pueple. si conme. servius dit. Tuit cil furent nonmé de Servius et leur escrit. ne sont pas en persoi. Mes. Servius acompli leu livres. et por escripture. sont il en remembrance. [43] Servius tenoit le premier leu en traitier. Les causes aps Marcus Tullius. si vint. a Quitus. Mucius. por conseillier soi a lui. de la besoingne a .i. siem amis. et qant Quintus Mucius [f. 3d] entendi que il savoit poi de droit. Il li dist noble chose. a noble avocat. et a desfendeor de causes. que il ne set pas le droit. en quoi il demeure. pour la honte de cele parole. fu Servius meuz. si donna. entente. au droit citoien et oï mout. de cels. de qui. nos avons parlé avant et Gallus. a Quilius. mist grant paine. en lui. entrouduire. et puis fist il pluseurs livres et lessa aprés .viii. vins livres. ¶ [44] Aprés lui furent alfenus. Narus . Ganius Allus. Ofilius Ticius. Celius. Aufidus. Nanius a. Flavius. Priuscus. Gaius. ateius. Proculus. labeo. antitus. Cina. publius. Cellius. Cil .xviii. escristrent livres et aufidius. Namusa. devisa touz leur escriz en .C. et .lx. livres et de cels. ourent Alfenus. Varaus et aulus. ofilius. mout d'actorité et Varus fu conceillier et ofilius se tint en l'ordre. des chevaliers et fu moult privez de l’empereeur et lessa plusors livres del droit Citoiem. qui furent autresi. conme fondemenz. de toute l’euvre. Car ce fu li premiers qui escristrent ridicion il meismes. ordena premierement le banissement au prevost diligenment . qar devant lui fist Servius .ii. petiz livres. del banissement au prevost ¶ [45] En cel meismes tens fu trebassius. qui fu auditeur cornelius. et Elius. Cascellius et Quintus mucius. qui fu auditeurs Volutius. et en l'aneur de lui. il fist son oir. en son testament publius. mucius. son. neveu. Il fu questeors ne onques ne vost monter. a plus haute ordre ja soit ce que li empereeur. li offri que il fust conseilliers de cez fu. Tresbacius. Cil qui sot plus de droit Cascellus. fu li mielz enresniez. Ofilius fu. plus. sages que li uns. ne que li autres. Nos n’avons nul des livres. Cascelsus. forz .i. qui est apelez li livres des biens diz. Tresbacius en lessa pluseurs. mes il ne sont pas mout hanté. ¶ [46] Aprés cez fu. Tubero. qui fu granz avocaz et puis lessa. les causes et se torna au droit citoiem. meismement. aprés ce que il ot acusé. Quintus. Ligarius. ne il ne le pot. pas convaincre par devant l’empereeur. cil fu Quintus. Ligarius qui gardoit la contree. d'aufrique. et ne vost pas sosfrir. que Tubero qui [f. 4a] estoit malades. i arivast ne que il i prist de l’eve. et de ce l'acusa. Tubero et Cicero. le desfendi . et encore a l’en l’alegation Cicero. qui est assez bele et est enticulee por quintus. Ligarius. Tubero fu tres sages. de conmun droit et del privé et lessa plusors livres. de l'un et de l'autre. Mes il escrist selonc l'encienne parole et por ce sont si livre. petit agraable. ¶ [47] Aprés cestui furent de grant actorité ataius capato qui ensuivi. osfilius et antitus. Labeo qui oï touz cez ateius. fu conseillier. mes labeo. ne le vost estre. Ja soit ce que li empereeur li osfri. mes il donna moult grant entente. a estuide et il avoit einsi devisé tout l'en que il estoit .vi. mois a Rome et donnoit entente a escrivre. livres. Il lessa donc .xl. volumes que nos avons. Cist dui firent[lecture incertaine ?]premierement diverses suites. Car Capito. se tint aus choses qui furent devant bailliees et Labeo. qui estoit de bon enging avoit doné entente a escience plus que li autre. et vost renoveler plusors choses. [48]aps Capito. fu massurius. Sabinius et aps labeo. fu nerva . et cil dui acrurent les discencions Cil Nerva fu mout privez. de l’empereeur . et Massurius Sabins. fu en l'ordre des chevaliers . et fu li premiers qui escrist premieremenet puis conmença Tiberius Cesar. a donner le benefice. d’escrire conmunement. Car se estoit ostroié. a lui tant seulement. [49]Qar nos devons savoir. que devant le tens. augustus Cesar. la droiture de respondre conmunement. n'estoit pas donee par les princes. mes cil qui se fioient. en leur estuide et en leur sens responoient a cels. qui demandoienconseill. ne il ne donoient respons seellez einz les escrivoient au juge. par le testemoine de ceus. qui leur demandoient le conseill. Et que l'actorité de droit fust greigneur. augutus Cesar. establi premierement . que il respondissent par s'actorité. Et de cel tens conmença l'en a demander ce pour. benefice. Et pour ce. li bons. princes adrians escrist au prevoz qui le requistrent que il leur leust a doner respons. que ce ne soloit pas estre requis mes doné. [50] Tiberius Cesar otroia a Sabin. que il respondist au pueple qui li demandoient conseill. Cil Sabins avoit ja pres de .l. anz[f. 4b] qant il fu receus en l'ordre des chevaliers. Il n'ot pas grant richesces. Mes cil audieur. le sostindrent em partie. [51] Aprés lui fu Gavius. Cassius. qui fu nez de la fille. Tubero. qui fu niesce Servius publicius. Et por ce apele il servius. son besaiel. Cil fu conseillier oquacin en la citté trusqu'a tant. que li empereeur. le chaça ors. de la cité. [52]et il s'en ala en sardine. tant que Vaspasiens. le rapela et aps ce il fu morz. et proculus. fu aprés lui. En cel tens fu Nerva et .i. autre qui ot non longis. qui fu de l'ordre des chevaliers et puis. vint uns autres prevoz. mes l'actorité de Proculus fu greingnor car il fu plus poissanz. et encore furent les genz de diverses suites. si conme il conmencent a estre el tens. Capito et labeo. [53] aprés Cassius vint Celius. Sabinus. qui fu moult poissanz. el tens Vaspasiem. Aps Paculus. fu pegasus qui el tens. Vaspasiem fu prevolz de la cité. Aprés Celinus. fu Jabolenus. et aps pegasus fu Celsus et aprés Celsus. le pere fu Celsus li filz. et neracius. qui furenconseillier. aprés Jabolenus. fu Aburnius. et Culcianus. et Pussalius. Julianus.

      II. D.9.2.40-51

      [9.2.40]Paulus dit Se ge di que ¶ L’oste44 aucuns m’a effacié. le cyrogreffe par qoi denier m’estoient deu soz condition et ge le puis prover. par tesmoinz que ge ne porroiee pas par aventure avoir el tens que la condicion. avendra ge doi amener les tesmoinz par devant le juge et cil qui efface le cyrogreffe ne sera condempnez a rendre moy nule chose devant que la condicion seur45 quoi li denier me sont deu. sera acomplie et se ele faut il ne sera tenuz a rendre46 riens.

      [9.2.41]Ulpians dit. [pr.]Se aucuns efface .i. testament voions se l’action de la loy qui fet restourer les domaiges i a47 leu contre celui48celui E | lui AFB et Marciaus dit que nenil qar[f. 116d] li domaiges n’est pas buens49 a proisier et ge di que ce est voir que l’action n’apartient pas a celui qui fist le testament . qar ses domaiges n’est pas buens a proisier. mes li hoirs ou cil a qui li lés furent lessié pueent pleidier. en qar li testament lor estoit en leu de cirogreffe. Martiaus meismes dit que quant cyrogreffe est esfaciez l’action de ceste loy a leu contre celui qui l’esface50. ¶ Se aucuns a esfaciez les tables del testament qui li estoient bailliees en garde. ou il les a leuees en commun il est voirs51que action sor le fet ou de tort fet soit donnee contre lui. se il descouvri les degrez52 del testament par coraige de tort feire. [1] Pomponius dit que il avient aucune foiz que cil qui esface les tables. del testament n’est pas tenuz par action de larrecin. mes par l’action de la loy qui fet restourer les domaiges. sicomme se il ne les desface53 par coraige. de larrecin fere54 mes de fere domaige tant seulement . et en cest55 cas n’est il pas tenuz par action de larrecin qar il couvenist que li cuers fust o le fet

      [9.2.42]Ulpians dit Cil qui les tables del testament qui li estoient bailliees a garder esface. si que eles ne pueent estre levees il est tenuz par action de chose bailliee en garde ou de fere la chose56qui estoit57corrompue ou qu’il aporte avant. l’action de la loy qui fet restourer les domaiges. apartiennent58 contre lui. l’en dit par droit que cil a corrompu59 les tables del testament qui les a esfaciees par leus

      [9.2.43]Pomponius dit Li hoirs avra l’action de ceste loy por le domaige qui fu fez en l’eritaige. ainz que il le receust se li domaiges a esté fez aps la mort. a celui a qui il est hoirs. tu ne porras pas pleidier par ceste action. qant tu seras revenuz de chetivoison. por le domaige qui te fu fez el tens que tu estoiees en la chetivoison. Ce meismes dirons nos des arbres. qui furent coupé en larrecin. en cel meismes tens et ge croi que l’em puet dire ce meismes de larrecin60 de ce qui est fez par force ou en repost [f. 117a] se aucuns fet chose qui li est deffendue. ou de quoi il deust entendre que cil a qui li heritages apartient le61 desfendist se il le seust

      [9.2.44]Ulpians dit [pr.]Tres legiere corpe vient en la loy qui fet restourer les domages [1] toutes les foiz que serf navre aucun. ou ocit son seingneur par le seu62. il n’est pas doute que li sires n’en63 soit tenuz par ceste action

      [9.2.45]Paulus dit [pr.]Nos apelons ci le seu por la soffrance. si que cil qui pot desfendre le domaige que sers64 fesoit et ne le desfendi soit tenuz par ceste loy. [1] l’en peut pleidier par ceste loy puis que li sers navrez65est gueriz. ¶ [2] Se tu occeis mon serf que tu cuidoiees qu’i66 fust frans. tu ies tenuz a moy par la loy qui fet restourer les domaiges. [3] dui homme virent le feu en une meson. si coururent por destraindre le et s’entrehurterent si que il chaïrent ambedui et que li uns fu arz. l’en n’em puet riens demander par ceste loy. se l’en ne set li quiex. bota l’autre. [4] Cil qui ne se pooient autrement desfendre. furent domaigié67 en lor corpes l’on ne leur en puet riens demander68qar toutes les loys et tuit li droit otroient que force soit boutee arriere par force. mes se ge getai une pierre por desfendre moy de mon aversaire et ge ne feri pas lui mes .i. trespassant. ge sui tenuz par l’action. de ceste loy. qar il m’estuet69 ostroier. a ferir celui seul qui force me feisoit. et70 se gel feisoiee por moy desfendre tant seulemenet non pas por vengier moy.

      [9.2.46]Ulpians dit. Se l’en a pleidié par la loy qui fet restourer les domaiges por .i. serf qui est navrez71. se il muert aprés. de cele plaie. [9.2.47] Julians dit que se li pris. del serf fu paiez a son seingneur el72premier plet et il en veult puis73 pleidier comme por son serf occis. Excepcion. de tricherie te74 nuira. si que il n’avra riens plus de l’un plet et de l’autre que il peust avoir eu se il eust pleidié dés le commencemencomme de serf ocis

      [9.2.48]Paulus dit Se .i. serf fist domaige en la chose de l’eritaige. ainz que [f. 117b] li sers75 fust receuz. et aps qant il est franchiz se il fet aps76 domaige es choses de l’eritaige il est tenuz par ceste loy. por l’un domaige et por l’autre ;

      [9.2.49]Ulpians dit. [pr.]Se aucuns fet fumee tant que il enchace77 autrui78. ou que il les occit il semble mielz que il lor ait donné cause de mort que il les ait occis79. et por ce sera il tenuz par action sor le fet [1] ce que l’en dit que domaiges est80 fez par tort fet est espeney par ceste loy doit estre einssi entendu que l’en die que domaiges est fez par tort fet81. Qant l’en fet tort fet et domaige82 ensemble et83 il n’a esté fet par grant besoing si comme Celsus dit de celui qui abat la meson son voisin por tranchier le feu que il n’arde sa meson84qar lors dit. Celsus que l’action de ceste loy cesse. qant85 il avoit droit que il avoit poor que li feus ne venist en sa meson et por ce abati il la86 son voisin et que que li feus feist ou se87 il ala. jusqu’a sa meson88. ou se il fu estainz89 il dist que l’action de ceste loy cesse

      III. D. 9.3.5-9.4

      [9.3.5]Ulpians dit [pr.]Se plusors habitent en une meson et chascuns en a sa certaine partie. action est donnee contre celui qui habite en la partie. de quoi la chose qui fist le domaige. fu espandu ou getee. ¶ [1] Se aucuns a prestee sa meson. a habiter. a cels que il a franchiz. ou a ses serjanz. ou aus serjanz sa fame. se il gietent ou espandent aucune chose. sor ceuz qui passent la voie Trebatius. dit que il est tenuz par ceste action Autresin. puet l’en dire se aucuns preste a ses amis ses choses et se aucuns tient une meson. de qoi il preste a autres. mes il en tient la greingnor partie. il seus est tenuz [f. 119a]. a respondre de ce qui est gitee ou espandu. de coté la meson et se il estoit osteliers autresin mes se cil qui tenoit la meson. en retint o soi la meneur partie . et il bailla a plusors les autres partiees. chascuns sera tenuz por ce qui sera gité. de sa partiee. [2] il convendra aucune foiz que li prevolz soit meuz par loialté si que action soit donnee contre celui de qui fenestre ou de qui chambre aucune chose sera gitee ou espandue ja soit ce que plusor habitent en une meismes meson. ¶ [3] Se cil qui a aloé .i. grenier. en giete aucune chose ou espant ou se cil qui a aloé .i. ouvrier en giete aucune chose. ou aucuns de ses aprentiz. il seus sera tenuz par cest banissement. [4] Qant aucuns est condempnez par ce par l’action de la loy qui fet restorer. les domaiges Labeo dit par droit que il doit avoir action. seur le fet. celui qui gita ce por quoi il est condempnez et ce est voir. Et se cil qui gita la chose estoit en la meson. par loaige. ceste action apartient a l’oir. mes ele n’est pas donnee contre l’oir. [5] l’action qui apartient de ce que l’en dit que nus frans hom est morz par ce qui a esté gité dure dedenz l’an tant seulement. ne ele n’est pas donnee; aus hoirs ne contre les oirs que ce est action. por paine. et se plusors vuellent pleidier par ceste action ele doit estre donnee a celui. a qui la chose toche plus. si comme a .i. sien plus prochien parent. se l’en a mesfet. a .i. franc homme. il avra pardurable action. Mes se uns autres en velt pleidier. l’action doit estre meue. dedenz l’an. qar ele n’apartient pas aus hoirs par droiture d’eritaige. qar li domaiges qui est fez ainçois de franc home. ne vient pas a l’oir. autresin comme domaiges de chatel qar ceste action n’est de bien. ne de loialté [6] li prevolz dist aucuns n’est pas en sa meson n’en son apentiz par de soz quoi. la gent voncommunement ou s’i arrestent. chose qui puisse mal fere. se ele chiet. qui fera contre ce ge donray contre lui. action sor le fet. por .x. s. et se sers le fet sanz le seu son seingnor ge commanderai. ou que ses sires l’ament. ou [f. 119b]que il abandoint le serf. [7] Cist banissemenz est partie de cel devant et li prevolz se porvoit que nule chose ne soit mise en cez partiees de la meson. qui puisse mal fere se ele chiet. [8] Ce que li prevolz dit chascuns n’est pas en sa sevronde ou en son. apentiz. Cez paroles . apartiennent a toz et aus hostes. et au seingnor. de la meson comment que il soit. ou se se il i habitent. ou se il n’i habitent pas[10] se cil. de la meson. n’ont pas mis en la sevrondre. ou en l’apentiz chose qui mal puisse fere. mes autres li a mis. et il le suefrent il sont tenu. autresin comme se il li eussent mis. ¶ [11] Parce que li prevolz dist. se la chose est mise si que ele puisse mal fere. se ele chiet doit l’en entendre. que l’en ne doit pas. tant atendre que la chose. soit cheoite. et que ele ait mal fet. mes dés que ele est si mise. que ele porroit mal fere. se ele chaoit. veut li prevolz que l’en em pleide. a celui. qui einssi la soiffre en sa meson. [12]et se ce qui i a esté mis chiet meintenant et il fet mal. action. apartient contre celui qui l’i mist et non pas contre celui qui habite en la meson et se uns boulengiers avoit une table hors de sa meson sor quoi il vendoit. son pain. et ele chaÿ et fist domaige. Servius escript. que action doit estre donnee contre lui. a la maniere de ceste. que l’en set bien que ceste n’i afiert pas por ce que la table. n’estoit pas mises en la sevronde ne en l’apentiz. Ce meismes dist il. se une ambre est pendue a une chaesne et ele chiet. si que ele fet domaige. [13] Ceste action est commune et apartient aus hoirs mes ele n’apartient pas contre l’oir qar ele est por painne;

      [9.3.6][pr.]Paulus dit : Labeo escript que cist banissement n’apartiennent pas aus cytez et aus villes tant seulement. mes aus voiees par ou90 la gent vont communement. [3] Et sa aucune chose qui face domaige est gitee d’une nef proufitable action en sera donnee contre celui qui est mestres. de la nef.

      [9.3.7]Gaius dit : Quant li cors d’un franc homne est bleciez par ce qui i a91 esté getez [f. 119c] ou espandu d’une meson. li juges doit. proisier les loiers qui ont esté donné as mires por garir le et les autres despensses qui ont92 esté feites. et sa besoingne que il en a parduee et que il em perdra. mes li enleidissemenz de son cors. ne sera pas proisiez. qar cors frans ne puet estre proisiez.

      [9.4.0]Des actions qui sont menees pour les mesfez aus sers (rubr.)
      [9.4.1]Gaius dit. Actions de mesfet sont apelees celes qui ne sont93 pas meües contre nos por marchiez mes por les mesfez. a noz sers et la droiture de cez actions est que cil qui en est comdempnez se puet delivrer. de tout le commendement por abandoner le serf qui a fet le mesfet.

      [9.4.2]Ulpians dit. SE .i. sers a fet domaige par le seu de son seingnor. li sires est tenuz. a restourer. le tot enterinement qar il semble que il meismes l'ait fet. mes se li sers le fist sanz le seu son seingnor li sires se puet. delivrer por abandoner le serf. quar plus. ne li puet l'en pas demander del mesfet au serf. fors que il soit tenuz a abandoner le. [1] Cil qui ne desfendi pas que ses sers. ne mesfeist est tenuz par ceste action. ne il n'a pas grant force. se il est orendroit. ses sires. ou se il a lessié a estre le. qar ce est assez. se il estoit ses sires el tens que li sires94 fist le mesfet. Et Celsus dit que se li sires95 a esté venduz. ou touz ou em partie. ou il a esté franchiz por ce que il96 fist le mesfet. Cil qui lors estoit ses sires el tens que li sires97. fist le mesfet. Cil qui lors estoit ses sires98 en remest obligiez. qar li sers ne mesfist de riens qui obeist au commandement son seingnor. ce puet l'en dire. se li sires li commanda . que il mesfeist. mes se li sires le sot. et il ne li desfendi pas. comment escuserons le99 serf. Celsus fet tant seulement disferance. entre la loy qui fet restorer les domaiges et la loy. des .xii. tables. qar en la loy. des xii. tables. se li sers fist .i. larrecin par le seu son seingnor li sires n'est pas tenuz en son non mes por abandoner le serf. mes en la loy qui fet restourer [f. 119d] les domaiges. li sires est tenuz en son non et non pas el non. del serf. et Celsus rent la reson de l'une. et de l'autre100. qar la loy des .xij. tables ne velt mie. que li sers. obeissent a lor seingneurs en tiex choses. mes en la loy101qui fet restourer. les domaiges. a merci del serf qui obeist au commandement son seingnor102 por ce que il le doute. qar autrement ne feist il pas ce que il fet103. mes ce que. Julians escrist nos plest qui dist que se uns sers a fet .i. larrecin ou .i. autre mesfet. il puet. apartenir a la derreniere loy. mes l'en em puet pleidier au seingnor. por abandoner le serf si que ce que l'action de la loy qui fet restorer les domaiges est donnee contre le seingnor que il n'escuse pas le serf. ainz grieve le seingnor et ceste sentence est resnable

      [9.4.3]Cil meismes dit En toutes les actions qui sont meüees por les mesfez aus sers en quoi l'en fet mencion del seu au seingneur. l'en le doit104 einssi entendre se li sires pot desfendre que li sers ne mesfeist et il ne le desfendi pas. autre chose est de doner actorité au serf qui mesfet que de sosfrir que il mesface

      [9.4.4]Paulus dit. [pr.]L'En demande comment li seuz au seingnor doit estre entendu el mesfet au serf. ou qant li sires li donne conseill de mesfere. ou qant il le soifre. que il ne. le desfent105 pas et l'en doit savoir. que qant li sires ne le puet desfendre l'en ne doit pas106 dire que ce soit par son seu. si comme se li sers pleidoit. a son seingnor. por estre frans. ou il l'avoit en despit que il ne lessast riens. a fere por lui ou se il estoit. de l'autre part d'une eve107et il fesoit .i. mesfet voiant son seingnor mes ce estoit malgrez lui. qar il ne le pooit108 desfendre l'en entent donc par droit que li sires. set109 la chose. qant il la puet desfendre et einssi puet110 l'en entendre. son seu. par tout cest banissement111 . ¶ [1] Se uns estranges sers fist .i. mesfet. a mon seu et ge l'achetai aps. action sera donnee contre moy por mesfet112. qar il ne le fist [f. 120a] pas au seu son seingneur qar ge n'estoie pas encore cez sires. [2] por ce que li sires est tenuz por le mesfet que ses sers fet. a son seu. il convient veoir se action doit estre donnee. contre lui el non. de son serf. si que li sers remaingne quite del mesfet et se n'est113 pas droiz ainz convient que li sires soit tenuz en114 son non. et el non del serf. mes qant il avra paié celes des paines. que ses aversaires voldra il sera quite. de l'autre. [3] Se aucuns pleide au seingneur et il dist que ses sers a mesfet par son seu et li sires respont que il ne le sot onques. se il est assols de cel plet et li demandierres. veut puis pledier. a lui. que il soit contrainz d'abandoner. le serf por son mesfet il sera mis arriere par exception de chose jugiee. qar la cause fu finee. el premier plet. mes tant comme li premiers plet durroit se li demandierres se repentist115. de ce que il avoit proposé que li mesfez avoit esté fez par le seu au seingnor lors puet il lessier cele cause. et requere que li sires soit contrainz ou demander116 le mesfet ou d'abandonnement117 de serf118et il veult aps dire que li mesfez fu fez par le seu au seingneur il puet bien muer. sa plainte. avant que119 la sentence ait esté donnee

      [9.4.5]Ulpians dit [pr.]Et120 li sers qui est communs121 a plusors mesfet sanz le seu. a nul d'eus. action. sera donnee el non al serf122contre lequel. que l'en voudra et se il mesfet123 au seu de touz. l'en em porra pleidier. a chascun en son non. autresin comme se chascuns eust mesfet. et se l'en empleide. a l'un et li autre124. ne sont pas encoure delivre mes li125 uns le sot et li autres ne le sot pas. Cil qui le sot. sera trez en cause en son non et cil qui ne le sot pas sera126 trez en cause. au serf127[1] Il a difference. entre cez actions. non pas tant seulement que cil qui sot le mesfet est tenuz a restaurer. tot le domaige mes tele que se il vent le serf ou il le franchist ou se li sers muert li sires sera tenuz. a respondre del mesfet mes se li sires muert li hoirs. n’i sera pas tenuz ¶ [9.4.6] Cil meismes dit. mes li sires128 i sera tenuz aps[f. 120b] ce que il sera franchiz

      [9.4.7]Cil meismes dit [pr.]Action129 por le mesfet a mon serf. n'est pas donnee contre moy au serf130 se il n'est a moy. mes se il est ore a moy et il n'i estoit pas el tens que il fist le mesfet ge i sui131 tenuz et mes hoirs i sera tenuz tant comme li sers132 vivra. ¶ [1] Pomponius dit. se cil qui achate133 .i. serf est trez en cause por le mesfet au serf li vendierres par cui seu il le fist n'en porra pas estre trez en cause

      [9.4.8]Cil meismes dit. Se li sers qui est communs a plusors fet .i. larrecin. chascuns de cez seingnors est tenuz par ceste action. si que nus d'eus. ne se puet desfendre que il n'ament tout le mesfet. se il n'abandonne134 tout le serf. ne il veult135 pas estre oïz. se il en veut abandoner sa part. tant seulement mes se il est comdempnez a abandoner136 tout le mesfet. por ce que li compaingnon ne vuelent pas abandoner lor part del serf. il porra pleidier a eus par action de partir choses communes. ou par cele de partir heritaige. mes ainçois. que il soit trez en cause por le mesfet au serf se il abandonna sa part del serf a celui. a qui il a mesfet. Il sera lors asseurez. que l'en ne pleidera pas a lui por fere li amender. le mesfet. Ja soit ce que l'en puet dire que cil a qui li mesfez a esté fez reçoit la partie. a l'un. des seingneurs il pert l'action. qar por ce que il est sires d'une partie del serf il ne porra pas pleidier a son compaingnon. por le mesfet. au serf ne il porra pas pleidier par action. de partir choses communes. por le mesfet que li sers fist. ainz que il i eust part. et des que il ne le puet fere il i avra domaige. apertement mes il est mielz que l'en die par l'action de partir choses communes. li apartient

      [9.4.9]Paulus dit. Se li sers qui estoit conmuns a plusors fist .i. larrecin. au seu a l'un des seingnors. cil qui le sot sera tenuz. a respondre en por touz les autres Et se il en est trez en cause. li autre sont delivre. ne il n'en puet riens demander a l'un des autres qar il a deservi la paine [f. 120c] pour son fet. Et se cil qui ne sot pas le mesfet en paia le double. il ne recouverra seur son conpaingnon. fors le simple

      [9.4.10]Cil meismes dit. Qui porra pleidier a son conpaingnon porce que il empira le serf qui estoit communs a eus d’eus. autresin comme il peust pleidier a .i. autre qui eust empirié la chose commune et se nulle chose ne lor remest commune. qant li uns avra abandonné le serf por son mesfet le porra pleidier par action de conpaingnie ou par action. seur le fet. se il ne furent pas conpaingnon

      [9.4.11]Ulpians dit. Se .i. serf fet .i. larrecin cil qui le porsiet par bone foy i sera tenuz et non pas ses sires. et si le porra abandoner por son mesfet. et se ses sires le commence aprés a chalangier il sera mis arriere par excepcion de tricherie. ou il gaaingnera par l’office au juge que il en soit gardez de domaige

      [9.4.12]Paulus dist. Se cil qui porseoit .i. serf par bone foy le lesse que l’en ne puisse pleidier a lui por le mesfet au serf il est obligiez par l’action qui est donnee contre eus qui ont le serf en lor poosté. ou qui ont fet par tricherie. que il ne li ont pas. qar parce semble il que il le porsiee encore !

      [9.4.13]Gaius dit. Action est donnee. pour le mesfet au serf et non pas tant seulemencontre celui qui le porsiet par bonne foy mes contre celi qui le porsiet par malefoi qar ce ne seroit pas bone chose que cil qui le porsieent par bonne foy. fussent obligié par ceste action. et cil qui porsieent par male foy fussent quite

      [9.4.14]Ulpians dit. [pr.]Se pluseurs traient .i. homme en cause por le mesfet a .i. meismes. serf. ou se .i. homme. le tret en cause por plusors mesfez. l’en demande porce que il ne le puet pas abandoner. a touz. se il doit amender. le mesfet a ceus. a qui il ne. le puet amender et se plusor l’ont tret en cause. et li uns s’est tant avanciez. que li sers li est abandonnez. l’en demande se il en a [f. 120d] meillor condition que li autre. ou se il doit estre abandonez. a touz les autres. ou se cil a qui il fu abandonez premierement. doit doner caucion. de desfendre le. a touz les autres. et veritez est que cil a qui il fu premierement . abandonnez a la meillor condicion. Il doit donc estre abandonnez non pas a celui qui premierement mut. le plet. mes a celui. por cui la sentence fu premierement donnee et porce action de chose jugiee doit estre vaee a celui qui vaincra aprés. [1] Mes se li serf qui a mesfet est en atente. de franchise. soz condition la condicion. avient ainz que il soit abandonnez ou la franchise qui li est lessiee li fu avant donniee. ou se il fu lessiez a aucun. soz une condicion qui est avenue et la seingnorie en est bailliee a autre. Il covient que cil qui en avoit la seingnorie fust assous par le dit au juge [9.4.15 ?]et li offices au juges est que l’en doit caucion a celui. a qui il est abandonnez por garantir le. Et se la franchise qui estoit lessiee soz condition. estoit encore en crolle el tens que la condition fu donnee par le mesfet au serf. Sabins et Cassius dient que li hoirs est delivres. se il abandonnent le serf a celui a qui il mesfist et ce est voirs

      [9.4.16]Paulus dit. Se li hoirs fist par tricherie que il n’a pas en sa poosté celi a qui franchise est deue soz condicion. et il reçoit porce jugement. sanz abandoner le. Qant la condicion de la franchise sera acompliee. il devra estre condemnez autresin comme se li serf fust morz

      [9.4.17]Paulus dit . [pr.]Se .i. serf qui a .ii. seingneurs mesfist au seu. de l’un et sanz le seu de l’autre. se l’empleide avant a celui qui ne le sot pas et il abandonne le serf! il! n’est pas droiz que li autres qui sot le mesfet soit delivres por si pou. ¶ Se cil a qui li domaiges fu fez pleide donc a l’autre il gaaingnera que il li rendra tant comme li domaiges monta plus que li serf. ne vaut et se li dui seingnor pleident par action . de partir choses communes. se cil par qui seu li serf fist le domaige. la restore [f. 121a] il n’en demandera pas a son compaingnon la moitié de ce que il a paié. mes la moitié de tant comme li sers valoit et se li sers en paia aucune chose il sera toute en sa partie. Il n’est pas droiz que cil qui commanda au serf que il mesfeist en ait aucune chose de son compaingnon . qar touz li domaiges qui il i avient de son fet. ¶ [1] Se plusors pleident a moy por le mesfet a .i. meismes serf. ou se .i. i pleident por pluseurs. mesfez que li sers ait fez en quoi tu as l’usaire. et ge la proprieté il apartient. a l’osfice. au juge que qant ge avrai abandonné. le serf a celui. a qui il fist le mesfet que li usaires soit suens. et li prevolz fera a moi. qui sui sires de la proprieté . que il te contraindra d’aidier a amender le mesfet. de tant comme tes usaires vaut. ou que tu abandoingnes l’usaire. et se ge qui estoiee sires. de la proprieté. ne vueill desfendre le serf. la desfensse doit estre ostroié et se tu ies condempnez et tu abandonnes le serf. ge ne t’en porrai riens demander

      [9.4.18]Pomponius dit. Se uns sers. a fet .i. larrecin. a celui qui a en lui l’usaire il a action contre. le seingneur. autresin. comme uns autres eust. mes se il fet a son seingneur. le larrecin. li sires. n’avra pas contre celui. action. qui en a l’usaire. ja soit ce que il le sert et porce. se li sires est condempnez a celui qui a l’usaire et il li abandonne le serf il est delivres

      [9.4.19]Paulus dist. [pr.]Se uns sers fet domaige. en une chose qui est commune a moy et a toy. se nos en volons pleidier. a son seingneur il semble que il nos en convendra pleidier par la loy qui fet restourer les domaiges qar se nos empleidions par ceste action et li sires estoit condempnez il seroit tenuz a abandoner le tout. a chascun. de nos. mes l’en puet dire porce que ce est uns domaiges et uns meismes obligemenz. ou que li domages. doit estre restourez. a nos .ii. ensemble par l’office au juge. et ce li est touz abandonnez a l’un de nos. et ses sires est parce. assous de l’un et de l’autre. l’en dit par droit que cil [f. 121b] a qui il est abandonnez est tenuz a l’autre. par l’action de partir choses communes. si que il a commune le serf qui li est abandonnez por le domaige que il fist en la chose qui estoit commune! ¶ [1] Se li sires de la proprieté. a aloé les jornees. de son serf. en quoi nus autres. a l’usaire. se il est trez en cause. por le mesfet. a cel serf il le porra abandoner

      [9.4.20]Gaius dit. Se cil qui pleide en divers tens por plusors mesfez que uns sers li a fez et a conquis la seingnorie. por .i. des mesfez. il n’avra puis nule action contre le seingneur qui li abandonna . qar l’action del mesfet. ensuit le maufeteeur. mes se li sires amenda el premier plet. le mesfet que ses sers. avoit. fet. il sera aps tenuz a respondre. ou a celui. meismes. ou a autre. se li sers li a mesfet

      [9.4.21]Ulpians dit. [pr.]Toutes les foiz que li sires est trez en cause por le mesfet a son sers. se il ne veult recevoir. le jugement. la chose est en tel point. que il doit abandonner. le serf. en qui nom. il ne veult pas recevoir. le jugement. ou se il ne le velt abandonner il recevra le jugement. mes il ne sera pas condempnez. se il n’a le serf en sa poosté. ou se il n’a lessié par tricherie a avoir le. [2] li prevolz dist. se l’en dit que li sers qui a mesfet est en la poosté au seingnor. et il nie que il n’i est pas. ge ferai le quel que li demandierres voldra. ou ge commanderai que il jurt que li sers. n’est pas en sa poosté. ne que il n’a pas fet par tricherie. que il n’i soit. ou ge donrai jugement contre lui sanz abandoner. le serf. [3] Nos devons entendre que li sers est en la poosté son seingneur. qant li sires a pooir. de mener le avant. mes se il est fuitis en estranges païs. il n’est pas en la poosté son seingnor [4]et se li sires. ne veust ce jurer il est autresin comme cil qui ne veust desfendre son serf. qui n’est pas presenz. ne il ne l’amaine pas avant. et cil doit estre condempnez comme costumax. [5] Et se cil a qui l’em pleide. a desfendeeur qui est dedenz. Il convient que li desfendierres face [f. 121c] cel serrement por l’orfelin. [6] Et se il est en aaige et il a procurateur et li procurateurs. ne jurra pas. mes li sires. se li demandierres demande le serremenet cil qui est acusez le fet et li demandierres veust puis pleidier. a lui por le mesfet au serf. Il convient veoir se excepcion de serrement doit estre donnee contre lui. et Sabins dit que nenil. qar par aventure qant il jurra. li sers n’est pas en sa poosté et il i estoit ore. et Neraces. disoit que aps. ce que li serremenz estoit fez. l’en pooit pleidier sanz demander. si que li sers fust abandonnez. se li demandierres pooit prover que li sers commençast a estre en la poosté au seingneur. aprés ce que il ot fet le serrement

      [9.4.22]Paulus dit. [pr.]Se li sers. a aucun est bailliez en garde. ou il est prestez. et il mesfet. l’en em puet pleidier contre son seingnor . Qar l’en entent que il ne sert fors a celui et il est en sa poosté meesmement. se il a pooir de demander la. qant il voldra. [1] Cil qui a serf en gaige. ne cil a qui il est prestez n’est pas tenuz. a abandoner le. pour son mesfet. Ja soit ce que il le porsiee. par droit portant que il le porsiee. par le seü au seingnor. qar l’em puet dire que tel sont en la poosté lor seingnor. se il a pooir de demander les [2] ce est a dire. se il a les deniers de qoi il puisse desgaigier celui. qui est en gaige. qar il ne doit pas estre contrainz de vendre cez choses. pour desgaigier. son serf. [3] li sires qui connoist que li sers est en sa poosté doit ou amener le avant. ou desfendre le. Et se il ne le fet il est tenuz a amender tout le mesfet. autresin. comme se li sers fust presenz et il ne le volsist abandonner. [4]et se il nie que il n’est pas en sa poosté li prevolz ostroie en sa poosté le chois au demandeeur. ou que il pleide a lui. sanz fere mencion d’abandoner le serf et il gaaignera la cause. se il pleide. et il preuve que li sers est en la poosté son seingneur ou que li sires. a fet par tricherie que il n’i est pas et se il l’emprent a prover et il ne le preuve il a perdu la cause

      [9.4.23][f. 121d]Paulus dist. Mes se li sires commence puis a avoir. le serf en sa poosté. Il sera tenuz por sa novele possession. ne excepcion de chose qui fu feite. devant. ne li vaudra riens!

      [9.4.26][4]Paulus dit. Se li sers que tu as. lessié a porseoir par tricherie muert ainz tu soiees trés en cause. por son mesfet tu ies delivres. mes il est autrement. se il est demorez en toi que li plez n’a esté meuz. [5] se tu nies que .i. sers n’est pas en ta poosté. tu porras aprés reconnoistre . que il i est. se li plez n’estoit ja entamez contre toy. qar puis n’en devroies tu pas estre oïz si comme Labeo dit. Mes octavenus dit. que por aucune cause ce porroit l’en secorre. puis que li plez sera entamez si comme se tu ies. de tel aaige que tu doiees avoir restitucion.

      [9.4.27]Gaius dit. [pr]Se plez est meüz por le mesfet a .i. serf qui est tenuz en gaige ou en qui aucuns a l’usaire. se li creanciers qui l’a en gaige. ou cil qui en a l’usaire. ne le velt desfendre. li juges li doit desfendre et veer tel droiture comme il i avoit devant ou par reson de gaige. ou par reson d’usaire. et en cest cas puet l’en dire. que li gaiges est delivres. qar li gaiges n’est nus que li creanciers ne puet chalangier. mes ja soit ce que li usaires ne puet estre chalangiez. neporqant il n’est pas perduz. devant que li tens soit passez que l’en pert usaire par ce que l’en lesse au ser en. ¶ [1] Par les choses que nos avons dites del serf qui est en gaige de celui a qui franchise est deue soz condicion . et de celui en qui uns autre a l’usaire. apert il que cil qui respont en cort. que autrui sers est suens ja soit ce que il est tenuz a amender le mesfet que il a fet. Ne pour qant il ne se puet pas delivrer. pour abandonner le. qar nus de cez n’en porroit baillier au demandeeur. la seingnoriee qar il ne l’ont pas. Neporqant se li sers est bailliez au demandeeur por cele cause et li sires le chalonge puis et il ne vuelt pas amender le mesfet il porra estre botez [f. 122a] arriere par excepcion. de tricherie.

      [9.4.28]Affricans dit. Generalment se ge sui trez en cause por le mesfet. a autrui serf qui me servoit par bone foy et ge l’abandonne au demandeeur. se ses sires le change puis et il n’offre pas a amender le mesfet. il sera mis. arriere par exception de tricherie et se il le commande a porseoir sanz la volenté a celui a qui il est abandonnez cil avra action de novele des sesine et selonc ce cil a qui il est abandonnez le porra garantir par longue tenue. Ja soit ce que il fet bien que il porsiet autrui chose. qar se il estoit autrement establi il avendroit que cil qui porserroit autrui serf par bonne foy seroit grevez a trop grant tort. se il li convenoit amender le mesfet por ce que il porsiet le serf. et que action en puet estre menee contre lui. Autresin puet l’en dire se cil qui porsiet le serf. ne le desfent mie et il est por ce bailliez au demandeeur par le commandement au prevost . qar en cel cas a il droite cause de porseoir le

      [9.4.29]Gaius dit. Home se puet delivrer de l’action qui est meue contre lui. por le mesfet a .i. serf. non pas tant seulement qant il n’a pas. le serf. en sa poosté. mes qant il li a et il lesse en jugement. sanz desfendre mes en cest cas couvient il que il baut au demandeeur tel droiture comme il i a. autresin comme se il eust esté condempnez

      [9.4.30]Cil meismes dit. Es actions qui sont menees par les mesfez aus sers. la droiture a ceus qui sont hors del païs par bone foy. n’est pas corrompue. mes qant il seront revenu. il avront pooir. de desfendre soi pour bien et por loiauté se il sont seingnors aus sers. ou se il i ont aucune droiture si comme cil a qui il sont engaigié. ou cil qui en ont l’usaire.

      [9.4.31]Paulus dit. De ce que li prevolz dit que se une mesniee. fet. i. larrecin. il en donra action en tel maniere que li demandierres en avra autretant comme se uns frans homs l’eust fet demande l’en savoir mon se il a regart a paier deniers [f. 122b] ou abandonner le maufeteeur. se que tuit cil qui furent a fere le mesfet. li soient abandonné a vendre. et il ait del pris le double que li mesfez ne monte et les autres actions en sont lessiees. et Sabius et Casius dient que cels qui sont abandonné doit estre contez. et ce dit Pomponius et ce est voir. qar se uns. sers n’avoit qui le desfendist et cil. a qui il mesfist l’en mena et il le vendi. li pris doit estre contez el restourement del doumaige. Julians. dit que l’en doit garder. au tens. que li larrecins fu fez savoir mon se toute la mesniee fu a .i. meismes. seingneur. qar se cil qui estoient lors a plusors seingneurs. commencent puis a estre a .i. Cist banissemenz n’i avra pas leu

      [9.4.32]Malistratus dit. Se l’en dit que cil qui est en autrui poosté. a fet .i. mesfet et il n’a qui le desfende. li demandierres l’en doit mener. et se ses sires est presenz et il le doit enmener et prometre que il n’i fera nule tricheriee

      [9.4.33]Pomponius. dit. Nus n’est contrainz de desfendre malgré soi celui. qui a mesfet. mes se il est ses sers. et il ne le desfent il le pert. mes se cil qui fist le mesfet est frans et il est en autrui poosté. il li doit estre ostroié sanz nule dinstincion . que il meismes se desfende.

      [9.4.34]Julians dit. Toutes les foiz que uns ne desfent le fill qui est em baill qui est trez en cause por son mesfet. la sentence est donnee contre lui

      [9.4.35]Ulpians dit. Et se il est condempnez il doit feire ce qui est jugié. et si doit l’en dire que puis que li filz est condempnez. ses peres n’en doit estre trez en cause. fors por son chatel

      [9.4.37]Triphonius dit. Se autrui sers m’a fet larrecin et il vient aps en ma seingnorie. l’action. de larrecin que ge avoiee contre lui est estainte. des que ele n’estoit encore meue. et se vent aps le serf que ge achetay ainz que ge meusse plet de larrecin que il m’avoit fet l’action de larrecin [f. 122c] ne sera pas restouree. mes se ge l’achetai puis que ge oi entamé le plet contre lui. Cil qui le vendi doit estre condempnez a moy. pour le larrecin.

      [9.4.38]Ulpians dit. [pr.]Autresin comme se il l’eust vendu a .i. autre. qar il a pou. de differance a qui il l’ait vendu. ou a son aversaire ou a autre. Et ce est en ses corpes. que il est tenuz a restourer les domaiges des que il a vendu. le serf et il n’a pas pooir. d’abandoner le. [1] Julians dit que se ge ai le serf autresin comme deguerpi qui te fist .i. larrecin ge sui delivrez qar il lesse maintenant a estre miens si que nus ne puet avoir action contre moy pour son larrecin. ¶ [2] Se tes sers emble ta chose. et il la vent et tu li touz les deniers. action. de larrecin i avra leu. d’une part et d’autre. qar tu empleideras. a moi por le larrecin que mes sers a fet et ge empleiderai. a toi por les deniers que tu li as estouz.

      [9.4.39]Julians dit. [pr.]Se li serf a plusors a fet .i. larrecin. et tuit ont fet par tricherie que il n’est mes leur. li sires doit porsuivre l’action. del droit citoiem et doner le jugement que il pramet par ceste cause. contre celui que li demandierres. choisira. et l’en n’en doit pas riens fere au demandeeur fors que il puisse pleidier a celui en son non. que il peust pleidier el non del serf. se li sers fust en sa poosté et il amenast avant. [1] Cil reconnoist en jugement que autrui serf est suens Ja soit ce que il s’oblige. a ceste. action el non del serf. Neporqant il est contrainz de doner en action. qant la verité est seue. mes cil qui est trez en cause. el non. de son serf ne doit doner point de caucion. qar il ne suesfre pas. a desfensse d’autrui. [2] Se aucuns dit que li sires a fet. par tricherie. que il n’a pas. son serf en sa poosté. et li sires dit que uns autres desfent le serf qui a donné caucion por lui. excepcion. de tricherie i avra leu

      [9.4.40]Ulpians dit. Se li sers que li sires lessa en son testament. a aucun emble [f. 122d] aucune des choses a celui qui doit estre oirs qant. cil a qui il fu lessiez l’avra receus. li hoir porra pleidier a lui par accion. de larrecin el non del serf. mes se li sers embla chose qui fust de l’eritaige. l’action. de larrecin. Cessera. mes li hoirs porra pleidier. a celui qui a le serf par action de feire. la chose venir avant.

      [9.4.41]Cil meismes dit. Quant li sers qui est communs a pluseurs fet domaige a .i. de ses seingneurs par tort fet l’action doit estre qui fet restorer les domaiges. qar se il eust fet a .i. estrange le domaige. cil em peust pleidier. a .i. de ses seingneurs por tout le domaige. et autresin. se li sers qui est communs fet .i. larrecin. a .i. de ses seingneurs. cil n’em puet pas pleidier a l’autre par action. de larrecin. mes action. de partir choses communes i a leu

      [9.4.42] Ulpians dit. [pr.] Se plez est meuz contre aucuns. por le mesfet a son serf. et li sers pleide a lui pour estre frans. l’en doit metre en sosfrance. le plet del mesfet. tant que cil de la franchise soit finez. et se sentence est donnee que il soit sers. lors doit l’en pleider por le mesfet. mes se sentence est donnee . que il soit frans. l’en ne doit pas pleidier ¶ [1] Se aucuns a receu jugement por le mesfet de son sef [sic] qui est morz. mes il ne le set pas. il doit estre assous. qar des que li sers est morz il n’est pas tenuz a amener le avant. ne a abandoner le [2] Cez actions sont pardurables . et ont leu. tant comme li sires a pooir. d’abandoner le serf qui a mesfet. Ele. n’apartient pas tant seulement a vos. mes a noz hoirs et contre les hoirs. apartient ele mes ce est par la reison. de la seingnorie Et por ce se uns sers est venduz. li noviax sires puet estre trez en cause. por son mesfet et pour la reson. de la seingnorie

      [9.4.43]Pomponius dit. Li sers de qui li mesfet ensuit le chief doivent estre desfendu la ou l’en dit que il mesfont. li sires doit donc amener ses sers avant el leu ou l’en dit que il ont fet force. Et se il [f. 123a] ne les desfent il em pert la seingnorie.

    • Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 20118


      263 f. parchemin ; France (Paris), 1250-1275 ; 365 x 250 mm.

      Contenu: traduction française 3 anonyme du Digestum vetus (D. 1-24.2) (titres anciens : Digestes au gloriex empereor Justinian f. 3a ; Digeste vielle f. 42’a ; Digeste vielle en françois f. 73’’b) (sigle F)

      Table des matières  (f. Ba- f. Cb)   Inc. Pource que l’en puit plustost trover ce que l’en querra en cest livre, ceste page enseigne au lisant de quex choses cist livres parole et met au coumencement toutes les rebriches si comme eles vienent en ordre. | Li empereres Cesar, Flavius, Justinianus , Alemanicus , Gaozchicus , Germanicus, Antiquus, Alenicus, Affricanus, debonaires, boneurez, nobles, veinquerres, et tozjourz augustus, mande saluz a Theophile et a Dorotee et a Ynsidoire et a Nathoire et a Kale et a Tratin, nobles homes et ses ancesseeurs et Salamin home tres discret et son ancesseeur. .i. | Ci commencent les rebriches du premier livre de la Digeste vieille. Cist tytres parole de justice et de droit (rubr.) .iii. Expl. Coument douaires doit estre demandez qant mariages est departiz. .lxxiii.

      Chaque livre est signalé par une initiale bleue à filigrane rouge (2 UR) et par une rubrique. L’initiale de chaque intitulé de titre commence par une lettre peinte d’1 UR, alternativement bleue ou rouge. Tout comme celle du ms Montpellier, bibl. interuniversitaire de médecine, H 47, la table renvoie à la double-page ouverte et non au f. r et v.

      La référence au f. du prologue – qui ne présente pas de foliotation ancienne en l’état actuel du manuscrit et a été copié par une main qu’on ne retrouve plus ensuite – laisse supposer que la table a été copiée postérieurement à l’ajout du prologue. L’absence de foliotation du prologue accrédite l’idée que la foliotation ancienne est antérieure à son ajout et à la confection de la table.


      Prologue [« Constitutio omnem », traduction identique à celle du ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 197 (trad. 1)]  (f. 1a- f. 2d)   Inc. Li empereres Cesar Flavius Justinianus, Alemanicus, Gozhicus, Germanicus, Antiqus, Alenicus, Affricanus, deboneres, boneurez, nobles, veinquerres et touzjourz augustus, mande saluz a Theophile et a Dorothee et a Insidoire et a Anathoire et a Kale et a Cracin, nobles houmes et ses ancesseurs et a Salamin, home tres discret et son ancesseurr. (rubr.) | Nus ne set mieuz de vous que touz li establissemenz de nostre chose commune a ja esté purgiez et ordrenez es quatre livres d’Institutes et es .l. livres de Digestes et es .xii. livres des constitucions emperiaus et toutes les choses que il covint comander dés le comancement ou jugiez aprés ce que toutes ces choses furent parfetes sont ja desploiés par noz paroles en langue greque et en romeine, que nous desirrons que soient pardurables. Expl. Nous voulons que toutes ces choses soient tenues en tout aage et des mestres et des auditeurs des lois et guardees et des libreres et des jugez meismes. Ce fu douné en Coustentinoble el tens nostre seigneur l’empereur Justinien qui est touzjourz augustus et fu trois foiz conseilliers.

      Livre I  (f. 3a- f. 16d)   Inc. Ci comence li premiers livres des Digestes au gloriex empereor Justinian. Cist tytres est de justice et de droit. (rubr.) | Ulpians dit : Il covient que tuit cil qui vuelent doner entente a savoir droit sachent premierement dont la nessance de nostre droit descent. Expl. Papinians dit : Il n’est pas devee que uns des citeains ne soit assessors a la chose commune de la cité dont il est quar il ne prent pas commun salaire.
      [D. 1.1]  (f. 3a)  Cist tytres est de justice et de droit (rubr.)
      [D. 1.2]  (f. 3c)  De la naissance de droit et de toutes les baillies (rubr.)
      [D. 1.3]  (f. 6b)  Des lois et des conseulz au senat et de longue coustume (rubr.)
      [D. 1.4]  (f. 7b)  Des establissemenz as princes (rubr.)
      [D. 1.5]  (f. 7b)  De l’estat as homes (rubr.)[rubr. omise dans la table]
      [D. 1.6]  (f. 8b)  De cels qui sont a soi ou en autrui poesté (rubr.)
      [D. 1.7]  (f. 9a)  D’adopcions et de metre enfanz hors de bail et d’autres manieres par quoi la poesté as peres faut (rubr.)
      [D. 1.8]  (f. 10d)  De la division des choses et des qualitez (rubr.)
      [D. 1.9]  (f. 11d)  De l’office as senateurs (rubr.)
      [D. 1.10]  (f. 12b)  De l’office as conseilliers (rubr.)
      [D. 1.11]  (f. 12c)  De l’office au prevost de la prevosté (rubr.)[var. de la contree dans la table]
      [D. 1.12]  (f. 12c)  De l’office au prevost de la cité (rubr.)
      [D. 1.13]  (f. 13a)  [« De officio quaestoris » ; à rapprocher de De l’office aus enquesteurs dans la table ; sans rubrique ni réserve prévue dans le texte ; inc. Ulpians dit : La nessance de fere questeurs est tres ancienne et pou s’en faut que...]
      [D. 1.14]  (f. 13b)  De l’office as prevolz (rubr.)[om. dans la table]
      [D. 1.15]  (f. 13b)  De l’office au prevost des guetes (rubr.)
      [D. 1.16]  (f. 13d)  De l’office au visconte et au legat (rubr.)
      [D. 1.17]  (f. 14d)  De l’office au prevost d’Egypte (rubr.)
      [D. 1.18]  (f. 14d)  De l’office au prevost (rubr.)
      [D. 1.19]  (f. 16a)  De l’office au procurateur l’empereor (rubr.)
      [D. 1.20]  (f. 16b)  De l’office a celui qui dit droit (rubr.)
      [D. 1.21]  (f. 16b)  [« De officio eius, cui mandata est iurisdictio » ; seul un pied-de-mouche sépare D. 1.20.2 de D. 1.21. Inc. Les choses qui sont otroiees especialement par loi ou par conseill au senat ou par establissement au prince...]
      [D. 1.22]  (f. 16c)  De l’office as assesseeurs (rubr.)

      Livre II  (f. 16d- f. 34a)   Inc. Ci commence li segonz livres. Cist tytres est de la jurisdicion a toz les juges. (rubr.) | Ulpians dit : Li offices au juge est moult larges quar il puet doner possession de biens et metre en possession et doner deffendeeurs as orfelins qui ne les ont pas et doner juges a cels qui pledent. Expl. ...se cil qui premierement fu hoirs fist transaction a .i. des deteurs de l’eritage qui ne savoit pas que li heritages deust estre renduz a autre.
      [D. 2.1]  (f. 16d)  Cist tytres est de la jurisdicion a toz les juges (rubr.)
      [D. 2.2]  (f. 17d)  Que chascuns doit user en soi du droit que il establist en autre (rubr.)
      [D. 2.3]  (f. 18b)  Se aucuns n’obeist au juge (rubr.)
      [D. 2.4]  (f. 18c)  D’apeler en droit (rubr.)
      [D. 2.5]  (f. 19d)  Se aucuns est apelez en droit et il n’i va pas ou se aucuns i apele celui que il n’i doit pas apeler (rubr.)
      [D. 2.6]  (f. 20a)  Que cil qui sont apelé en droit i aillent ou il doignent caucion (rubr.)
      [D. 2.7]  (f. 20a)  Que aucuns ne retiegne par force celui qui est apelez en droit (rubr.)
      [D. 2.8]  (f. 20c)  Li quel doivent estre contraint de doner caucion (rubr.)[table : c. ou plege ou de fere serement]
      [D. 2.9]  (f. 22a)  Se l’en plede por mesfet a serf coment caucion doit estre donnee (rubr.)
      [D. 2.10]  (f. 22c)  De celui par qui il remaint que aucuns ne vient a jugement (rubr.)
      [D. 2.11]  (f. 22d)  Se aucuns n’obeist a la caucion qu’il a donee d’estre a droit (rubr.)[aucuns = au9s]
      [D. 2.12]  (f. 24b)  Des feres et des delaiemenz (rubr.)
      [D. 2.13]  (f. 25a)  De fere sa demande et de mostrer par quele action l’en velt pledier (rubr.)
      [D. 2.14]  (f. 26b)  Des covenanz (rubr.)
      [D. 2.15]  (f. 32a)  Des transactions (rubr.)

      Livre III  (f. 34a- f. 47c)   Inc. Ci comence li tierz livres. Cist tytres est de pledier pour autrui. (rubr.) | Ulpians dit : Ly prevolz proposa cest tytre par reson et por garan[f. 34b]tir sa dignité et por s’aneur que chascuns qui veult ne puisse pas conter parole par devant lui. Expl. Li establissemenz a nostre empereeur que il escrist a Sabin deffent que denier ne soient doné au juge ne a l’aversaire es comunes causes ne es privees ne en celes a la borse l’empereeur.
      [D. 3.1]  (f. 34a)  Cist tytres est de pledier pour autrui (rubr.)
      [D. 3.2]  (f. 35b)  De cels qui sont plain de male renommee (rubr.)
      [D. 3.3]  (f. 37b)  Des curateurs (rubr.)[table : des curateurs et des desfendeeurs]
      [D. 3.4]  (f. 42a)  De ce qui est fet el non de chascune université (rubr.)
      [D. 3.5]  (f. 42d)  Cist tytres est de besoignes fetes (rubr.)
      [D. 3.6]  (f. 47c)  De ceus qui acusent fauxement (rubr.)[le texte s’interrompt au milieu de la traduction de D. 3.6.1.3. Manque donc la fin du livre III, sans doute prévue sur les col. f. 47d, 48a et la moitié supérieure de f. 48b, demeurées blanches.]

      Livre IV  (f. 48b- f. 71c)   Inc. Ci comence li qarz livres de Digeste vielle. Cist tytres est d’enterine restitucion. (rubr.) | Ulpians dit : Ly proufiz de cest tytre n’a pas besoing que l’en le lot, quar il meismes se mostre, quar li prevolz i secort en maintes manieres as homes qui ont fole ou qui sont deceu... Expl. ...ge croi que li sires ou li peres doivent sostenir ceste action autresi come se il eussent receu toutes les choses qui i avienent.
      [D. 4.1]  (f. 48b)  Cist tytres es d’enterine restitucion (rubr.)
      [D. 4.2]  (f. 48d)  De ce qui est fet por cause de paour (rubr.)
      [D. 4.3]  (f. 51d)  De male tricherie (rubr.)[table : De mal et de t.]
      [D. 4.4]  (f. 54c)  De cels qui ont meins de .xxv. anz (rubr.)[om. dans la table]
      [D. 4.5]  (f. 60c)  De cels qui sueffrent amenuisement de chief (rubr.)
      [D. 4.6]  (f. 61b)  Por quiex causes cil qui sont en aage ont restitucion (rubr.)
      [D. 4.7]  (f. 64c)  D’estrangement qui est fez por muer le jugement (rubr.)
      [D. 4.8]  (f. 65c)  Des arbitres (rubr.)
      [D. 4.9]  (f. 70b)  Que li marinier et li taverner et hostelier rendent ce qui est perdu en lor garde (rubr.)

      Livre V  (f. 71c- f. 86d)   Inc. Ci commence li quinz livres. Cist tytres est de jugemenz et en quel leu aucuns puet estre trez en cause. (rubr.) | [f. 71d] Ulpians dit : Se aucun se souzmetent a la jur[i]sdicion a .i. juge et il se consentent en lui, il a poesté sus els por tant que il soit juges qui ait aucune jurisdicion. Expl. Paulus dit : Et se la feme au mort ne set pas certainement que ele soit grosse mes ele le cuide estre, dedenz ce est li filz hoirs de tout l’eritage, ja soit ce que il ne set pas que il soit hoirs de tout. Autresi est il de l’estrange qui est fez hoirs d’une certaine partie et li enfant qui sont encore a nestre [...][D. 5.4.5.1].
      [D. 5.1]  (f. 71c)  Cist tytres est de jugemenz et en quel leu aucuns puet estre trez en cause (rubr.)
      [D. 5.2]  (f. 76c)  De testament qui n’est pas a droit fet (rubr.)
      [D. 5.3]  (f. 79c)  De demande d’eritage (rubr.)
      [D. 5.4]  (f. 86b)  De demander une partie d’eritage (rubr.)[s’interrompt en D. 5.4.5.1 à cause de la lacune du f. 87r-v]
      [D. 5.5]  (jadis f. 87)  [manque à la suite du découpage du f. ; rubrique d’après la table : Coument li prosiverres des biens doit chalengier hiretage]
      [D. 5.6]  (jadis f. 87)  [manque à la suite du découpage du f. ; rubrique d’après la table : e demander hiretage qui est bailliez par foi de conmission]

      Livre VI  (f. 88a- f. 94b)   Inc. ... sera pas tuens mes miens. Se uns arbres est remuez de mon champ el tuen et il i est racinez, Varus et Nerva dient que, se il t’est toluz, proufitable action t’est donee par quoi tu le puez demander, mes se il n’est pas encore racinez en ton champ, il n’a pas lessié a estre miens [D. 6.1.5.2] Expl. Ulpians dit : En tel maniere neporquant se il en a paié la ferme, autresi est il se li chans fu loez a certain terme et li termes n’est pas encore failliz.
      [D. 6.1] [acéphale ; rubrique d’après la table : Cist tytres est de chalengement des choses]
      [D. 6.2]  (f. 92c)  D’accion de novele dessaisine (rubr.)
      [D. 6.3]  (f. 94b)  De chans bailliez a ferme et demandez (rubr.)

      Livre VII  (f. 94c- f. 106d)   Inc. Ci comence li septiesmes livres de Disgeste vielle. Cist tytres est d’usaires. (rubr.) | Paulus dit : Usaires est droiture d’user d’autrui choses, sauve la sustance de la chose. Expl. Quar quant vessel sont baillié a aucun por user en, chascuns set bien que il ne sont pas por ce a celui qui les reçoit, et dés que il ne sont suen, cil qui en a la proprieté les porra chalengier.
      [D. 7.1]  (f. 94c)  Cist tytres est d’usaires (rubr.)
      [D. 7.2]  (f. 100c)  Coment usaires acroist a celui qui en a une partie (rubr.)
      [D. 7.3]  (f. 101a)  Quant usaires est deuz (rubr.)
      [D. 7.4]  (f. 101a)  En quiex manieres usaires est perduz (rubr.)
      [D. 7.5]  (f. 103a)  De l’usaire des choses qui sont degastees par user en (rubr.)
      [D. 7.6]  (f. 103d)  Se usaires est demandez et il est noiez (rubr.)
      [D. 7.8]  (f. 104c)  D’usage et d’abitacion (rubr.)
      [D. 7.9]  (f. 106a)  Quel caucion cil doit doner a qui usaires est lessiez (rubr.)

      Livre VIII  (f. 1'a- f. 11'd)   Inc. Ci comence li uitiesnes livres. (rubr.) | Cist tytres est des servises. (rubr.) | Martians dit : Servage sont ou personels sicomme usages et usaires ou de choses sicomme les servises des possessions des chans ou de celes des citez. Expl. Paulus dit : Il ne semble que nus use de servise fors cil qui croit que il use de sa droiture et por ce, se aucuns use de servise en leu de voie comune, ne entrediz ne action ne li apartient.
      [D. 8.1]  (f. 1'a)  Cist tytres est des servises (rubr.)
      [D. 8.2]  (f. 2'a)  Des services des possessions des citez (rubr.)
      [D. 8.3]  (f. 4'c)  Des services des possessions des chans (rubr.)
      [D. 8.4]  (f. 7'd)  Des servises des possessions des citez (rubr.)[texte correspondant à D. 8.4 : « Communia praediorum tam urbanorum quem rusticorum »]
      [D. 8.5]  (f. 8'b)  Se aucuns demande service et l’en nie qu’il ne li est pas deuz (rubr.)
      [D. 8.6]  (f. 10'c)  En quiex manieres servises est perduz (rubr.)

      Livre IX  (f. 11'd- f. 24'c)   Inc. Ci comence li nueviesmes livres de Disgeste vielle. Se l’en dit que beste ait fet damage. (rubr.) | Ulpians dit : Se l’en dit que une beste ait fet damage, l’action par quoi l’en en puet pledier descent de la loi des .xii. tables qui velt ou que la beste qui a fet le damage soit abandonee a celui a qui ele l’a fet, ou que li sires qui elle est soit condamnez a restorer le. Expl. Pomponius dit : Li sers de qui li mesfez ensuit le chief doivent estre desfendu la ou l’en dit que il ont mesfet. Li sires doit donc amener avant ses sers el leu ou l’en dit que il ont fet force et se il ne les desfent, il en pert la seignorie.
      [D. 9.1]  (f. 11'd)  Se l’en dit que beste ait fet damage (rubr.)
      [D. 9.2]  (f. 12'c)  De la loi qui fet restorer les damages (rubr.)[= « Ad legem Aquiliam »]
      [D. 9.3]  (f. 19'b)  De ce qui est espendu ou geté hors de mesons (rubr.)
      [D. 9.4]  (f. 20'b)  Des actions qui sont meues por les meffez as sers (rubr.)

      Livre X  (f. 23'c- f. 34'b)   Inc. Ci comence li disiesmes livres de Disgeste vielle. Cist tytres est de bonner terres. (rubr.) | Ulpians dit : L’action de boner terres est personel, ja soit ce que ele est por chalengement de chose. Expl. Ulpians dit : L’en puet demander que sers soient amené avant por fere enqueste par els et por encuser leur compaignons.
      [D. 10.1]  (f. 23'c)  Cist tytres est de bonner terres (rubr.)[incomplet de la fin, par manque du f. 24r-v. Expl. Se uns chans est a .ii. compaignons et li autres a trois, li juges puet ajugier a une des parties le leu de quoi l’en plede, ja soit que la partie ait pluseurs seigneurs quar... [D. 10.1.4.5]]
      [D. 10.2] [incomplet du début par manque du f. 24r-v ; rubrique d’après la table : De departir hiretage a la mesniee conmune ; inc. ...ra il covient que il gietent sort ou que uns amis soit esleuz par commun assentement a qui eles soient bailliees en garde [D. 10.2.5]]
      [D. 10.3]  (f. 29'd)  De partir choses communes (rubr.)
      [D. 10.4]  (f. 32'b)  De fere la chose venir avant (rubr.)

      Livre XI  (f. 34'b- f. 41'd)   Inc. Ci comence li onziemes livres. D’actions qui sont meues par demandes. (rubr.) | Ulpians dit : L’en puet demander a l’oir de quel partie il est hoir toutes les foiz que plez est meuz contre lui. Expl. Cil meismes dit : Se li cors d’un home est enfoïz el monument qui n’est pas parfez , riens ne desfent que il ne soit parfez et se li leuus est fez religieus li evesques doit prendre garde que il soit parfez, sauve la religion | [en marge de queue] Ci fine li onziemes livres de Gisceste [sic] vieille
      [D. 11.1]  (f. 34'b)  D’actions qui sont meues par demandes (rubr.)
      [D. 11.2]  (f. 35'd)  Por quiex cause l’en va a .i. meismes juge (rubr.)
      [D. 11.3]  (f. 35'd)  De serf corrompu (rubr.)
      [D. 11.4]  (f. 36'a)  De serf fuitif (rubr.)
      [D. 11.5]  (f. 37'c)  Des joeeurs (rubr.)
      [D. 11.6]  (f. 37'd)  Se li mesurerres dit fauxes mesures (rubr.)
      [D. 11.7]  (f. 38'c)  Des leux religieus et des despenses de mortailles et en quel leu il loist a enfoïr mort (rubr.)
      [D. 11.8]  (f. 41'c)  [« De mortuo inferendo et sepulchro aedificando » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Li prevolz dit : Se aucuns a droiture d’enfoïr .i. mort [f. 41’d] en aucun leu, ge desfent que force ne li soit fette...]

      Livre XII  (f. 42'a- f. 54'd)   Inc. Ci comence li douziemes livres de Digeste vielle. Cist tytres des choses creues et se certaine chose est demandee. (rubr.) | Ulpians dit : Il est bien, ainz que nos veingnons a espondre les paroles, que nos dions aucune chose de la senefiance del tytre por ce que li prevoz mist en cest plusors choses apartenanz a divers marchiez. Expl. La marrastre dona deniers a son fillastre et la bruz a son suegre par non de douere mes li mariages ne fu pas fez, il semble que eles ne puissent demander arriere les deniers, car il furent doné por incest, mes a la verité il n’i ot nule cause de doner douere. Et por ce pueent demander les femes arriere lor deniers come chose doné sanz cause.
      [D. 12.1]  (f. 42'a)  Cist tytres des choses creues et se certaine chose est demandee (rubr.)
      [D. 12.2]  (f. 44'c)  De serement volontaire ou neccessaire ou fet par jugement (rubr.)
      [D. 12.3]  (f. 47'c)  [« De in litem iurando » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : La chose qui est amenee en jugement ne sera pas proisiee a plus que ele ne vaut...]
      [D. 12.4]  (f. 48'a)  De demander arrieres les choses qui sont donees por aucune chose fere se la chose n’est fete (rubr.)
      [D. 12.5]  (f. 49'c)  De demander arrieres ce qui est doné por lede cause ou por cause qui n’est pas droite (rubr.)
      [D. 12.6]  (f. 50'a)  De demander arrieres ce ce [sic] qui est paié qui n’estoit pas deu (rubr.)
      [D. 12.7]  (f. 54'c)  De demander arrieres chose donee sanz cause (rubr.)

      Livre XIII  (f. 54'd- f. 64'c)   Inc. Ci comence li treziemes livres. (rubr.) | Cist tytres est de demander arrieres chose emblee. (rubr.) | [f. 55’a] Ulpians dit : Nus ne puet demander arrieres chose emblee fors cil qui ele est et ses hoirs. Expl. Et la response est que selonc les choses qui sont proposees li creanciers n’en doit riens paier.
      [D. 13.1]  (f. 54'd)  Cist tytres est de demander arrieres chose emblee (rubr.)
      [D. 13.2]  (f. 55'd)  De demander arriere par la loi (rubr.)
      [D. 13.3]  (f. 55'd)  D’une action qui est apelee triticaria (rubr.)
      [D. 13.4]  (f. 56'a)  De ce qui doit estre paié en certain leu (rubr.)
      [D. 13.5]  (f. 57'a)  De deniers pris a main a paier (rubr.)
      [D. 13.6]  (f. 59'a)  De chose prestee (rubr.)
      [D. 13.7]  (f. 61'b)  De action de gage (rubr.)

      Livre XIV  (f. 64'd- f. 72'c)   Inc. Ci comence li quatorziemes livres. (rubr.) | Cist tytres parole de l’action qui est donee contre le seignor de la nef por le fet au mestre. (rubr.) | Ulpians dit : Chascuns voit bien le profit de cest banissement, car quant nos avons besoign de passer la mer, nos n’avons pas seu de quel condicion li mestre des nés sont et si nos covient fere marchié a els. Expl. Cil meismes dit : Se cil a qui denier furent presté tant com il estoit en la poesté son pere pramist par ignorance quant il fu hors de bail par corage de renoveler l’obligement qu’il rendroit cez deniers se il li sont demandé por cele covenance il avra exception por le fet.
      [D. 14.1]  (f. 64'd)  Cist tytres parole de l’action qui est donee contre le seignor de la nef por le fet au mestre. (rubr.)
      [D. 14.2]  (f. 66'b)  De la loi qui comande que tuit cil de la nef partent a paier ce qui est gité por alegier la nés (rubr.)
      [D. 14.3]  (f. 67'b)  De l’action qui est donee contre aucun por le fet a son marcheant (rubr.)
      [D. 14.4]  (f. 69'a)  Del banissement par quoi li sires qui set que ses sers marcheande n’a nul previlege el chatel as sers plus uns des autres creanciers (rubr.)
      [D. 14.5]  (f. 70'b)  De ce qui est fet o celui qui est en autrui poesté (rubr.)
      [D. 14.6]  (f. 71'a)  Del conseil au senat qui desfent que denier ne soient presté au fil qui est en bail (rubr.)

      Livre XV  (f. 72'c- f. 80'b)   Inc. Ci comence li quinziemes livres. Cist tytres parole de action qui est donee contre le pere ou contre le seignor pour le chatel au fill ou au serf. (rubr.) | Ulpians dit : Li prevolz qui voloit tretier des marchiez que l’en fet a cels qui sont en autrui poesté les ordena einsi que il trete premierement de cels par quoi action est donee por tot le marchié. Expl. Se un des seignors a .i. serf comande que l’en face marchié a lui, il seuls i sera tenuz, mes se dui le comandent il porra pledier a chascun d’els por tout.
      [D. 15.1]  (f. 72'c)  Cist tytres parole de action qui est donee contre le pere ou contre le seignor pour le chatel au fill ou au serf (rubr.)
      [D. 15.2]  (f. 77'b)  Quant action de chatel ne dure que un an (rubr.)
      [D. 15.3]  (f. 77'd)  De ce que li sers met ou besoign son seignor (rubr.)
      [D. 15.4]  (f. 80'a)  De l’action de ce qui est fet par mandement (rubr.)

      Livre XVI  (f. 80'c- f. 87'a)   Inc. Ci comence li seziemes livres. Cist tytres est del conseil au senat qui deffent plevine as femes. (rubr.) | Paulus dit : Il fu establi par le conseil au senat qui est apelez velleiens que femes ne soient pleges por nul. Expl. Cil meismes dit : Tu puez pledier par action de chose bailliee en garde se tu ne li demandasses deniers, ja soit ce que il la te rendi sanz demeure et sanz empoirier.
      [D. 16.1]  (f. 80'c)  Cist tytres est del conseil au senat qui deffent plevine as femes (rubr.)
      [D. 16.2]  (f. 83'a)  De conter une dete en aquit d’autre (rubr.)
      [D. 16.3]  (f. 83'd)  De chose bailliee en garde (rubr.)

      Livre XVII  (f. 87'b- f. 99'b)   Inc. Ci comence li disesetiemes livres. Cist tytres est de mandement. (rubr.) | Paulus dit : Obligemenz de mandement est fez par le consentement des parties. Et por ce puet mandemenz estre receuz par mesage et par letres. Expl. Labeo dist : Quant cumpaignie est prise par le commandement a aucun ou a son fil ou a un estrange, l’on en puet pleider a lui. | Ci fenist li disseseptismes livres. (rubr.)
      [D. 17.1]  (f. 87'b)  Cist tytres est de mandemen(rubr.)
      [D. 17.2]  (f. 94'a)  De compaingnie (rubr.)

      Livre XVIII  (f. 99'b- f. 10''d)   Inc. Paulus dit : Li commencemenz d’achater et de vendre vint de change quar deniers n’estoient mie anciennement sicomme il sont ore. Expl. Et li empereres March dist que selonc le couvenant, ja soit ce qu’il n’ont mie esté franchi, neporquant il sont franc dedenz .vi. mois aprés la mort a l’achateor.
      [D. 18.1]  (f. 99'b)  [réserve et rubrique d’attente dans la marge de queue, à l’encre brune : Ci commence li disehuitiesme livre. Cist titres est d’achat et de vendte des [suite rognée par la reliure] ; d’après la table (f. Ca) : Cist tytes est d’achat et de vente et des couvenences entre le vendeeur et l’achateeur et lesquex choses ne pueent pas estre vendues (rubr.)]
      [D. 18.2]  (f. 4''b)  [« De in diem addictione » ; sans réserve apparente ni rubrique ; inc. Paulus dit : Vente a terme est fete en ceste maniere. Cil chans soit tuens por .c. s. se uns autres n’i velt plus doner dedenz les kalandes de juignet.]
      [D. 18.3]  (f. 5''d)  [« De lege commissoria » ; réserve ménagée, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Se uns chans est venduz par tel convenant que li marchiez soit despeciez...]
      [D. 18.4]  (f. 6''b)  [« De hereditate vel actione vendita » ; réserve ménagée, mais pas de rubrique ; inc. [P]omponius dit : Se li heritaiges a celui qui encor vit ou cil qui n’est a nul est venduz, la vente ne vaut riens.]
      [D. 18.5]  (f. 8''a)  [« De rescindenda venditione et quando licet ab emptione discedere » ; d’après la table : De depecier vente. Réserve ménagée, mais pas de rubrique ; inc. Pomponius dit : Celsus cuidoit que se li filz qui est en baill me vendi une chose de son chatel...]
      [D. 18.6]  (f. 9''a)  [« De periculo et commodo rei venditae » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Se aucuns a venduz vins et il a mis certain terme...]
      [D. 18.7]  (f. 10''a)  [« De servis exportandis : vel si ita mancipium venierit ut manumittatur vel contra » ; d’après la table : Se sers est venduz par couvenant que il ne demort en aucun certain leu ; inc. Ulpians dit : Se sers est venduz par couvenant que il ne demort en aucun certain leu...]

      Livre XIX  (f. 10''d- f. 25''d)   Inc. Ulpians dit : « Se la chose qui est vendue n’est bailliee a l’achateor, il en puet pledier portant comme il i a de damage et ce passe aucune foiz le pris quar aucune foiz avient que il a plus de damaige que la chose ne valt. Expl. je te puis demander leur pois d’autresin boen argent par l’action des paroles qui furent avant dites. Autresi est il se tu me deus rendre les hennas ou autretant d’argent. | Explicit li .xixus. livres et puis commence li .xxtiesmes.
      [D. 19.1]  (f. 10''d)  [« De actionibus empti venditi » ; réserve ménagée mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Se la chose qui est vendue n’est bailliee a l’achateor, il en puet pledier portant comme il i a de damage...]
      [D. 19.2]  (f. 17''b)  [« Locati conducti » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Paulus dit : Por ce que marchiez de louaige fu trouvez par enging naturel, il n’est mie fez par paroles mes par consentement...]
      [D. 19.3]  (f. 23''a)  [« De aestimatoria » ; d’après la table : D’accion de choses proisiees ; réserve, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Action d’esmer choses fu proposee por oster doute...]
      [D. 19.4]  (f. 23''b)  [« De rerum permutatione » ; d’après la table : D’accion d’eschange. Sans réserve apparente ni rubrique ; inc. Paulus dit : Ceste action est proffitable neis se li louiers est donnez por baillier la chose.]
      [D. 19.5]  (f. 23''c)  [« De praescriptis verbis et in factum actionibus » ; d’après la table : D’accion sor le fet ou des paroles qui ont esté dites ; réserve mais pas de rubrique : inc. Papinians dit : Aucune foiz avient que li commun jugement et les communes actions cessent...]

      Livre XX  (f. 26''a- f. 33''d)   Inc. Ci commence li vintiesme livres de vielle Digeste. Cist titres est de gaiges et de choses obligiees et des couvenanz qui i sont fez. (rubr.) | Papiniens dit : Aucuns puet engagier generalment ses deniers que il a et ceus qu’il aquerra mes se aucuns engaige autrui chose que il a esperance d’avoir, mes ele ne li est mie deue, se il en aquiert puis la seingnorie... Expl. je di que li hoir doit estre contrainz de recevoir le, sauve la droiture del premier marchié.
      [D. 20.1]  (f. 26''a)  Cist titres est de gaiges et de choses obligiees et des couvenanz qui i sont fez. (rubr.)
      [D. 20.2]  (f. 28''d)  Cist titres parole en quel cas obligement de gage faut (rubr.)
      [D. 20.3]  (f. 29''a)  Quiex choses ne pueent estre engagiees ne obligiees (rubr.)
      [D. 20.4]  (f. 29''b)  Liquel ont meilleur droiture en gage et de cels qui vienent el leu as creanciers (rubr.)
      [D. 20.5]  (f. 31''b)  De vente de gaiges et de choses obligiees (rubr.)
      [D. 20.6]  (f. 32''a)  En quel maniere gaiges ou chose obligiee est delivree (rubr.)

      Livre XXI  (f. 33''d- f. 46''a)   Inc. Del banissement as voiers et de despecier ventes por le vice de la chose. (rubr.) | Ulpians dit : Labeo escrist que li banissement as voiers des ventes des choses apartient[f. 34’’a] a terres et a muebles et as choses qui se muevent. Expl. ...et par cele meisme reson nuira cele excepcion au vendeor et as suens hoirs de quoi que il soient hoir ou de tout l’eritage ou de cele chose tant seulement.
      [D. 21.1]  (f. 33''d)  Del banissement as voiers et de despecier ventes por le vice de la chose (rubr.)
      [D. 21.2]  (f. 40''c)  D’action de garantir ce qui est deu ou de rendre le au double (rubr.)
      [D. 21.3]  (f. 45''d)  De excepcion de chose vendue et livree (rubr.)

      Livre XXII  (f. 46''a- f. 53''b)   Inc. Ci commence le vintedeusiesme livre. Cist titres est d’usures et de fraiz et des autres choses qui pueet escheoir par demore. (rubr.) | Ulpians dit : Quant l’en plede par jugement de boene foi, les usures doivent estre jugiees par l’office au juge selonc la costume de la region ou li marchiez fu fez, mes qu’il ne face contre la loi Expl. Papinians dit : L’en entent que cil qui ont meins de .xiiii. anz qui n’ont mie deffendeor ne pueent savoir ne de fet ne de droit.
      [D. 22.1]  (f. 46''a)  Cist titres est d’usures et de fraiz et des autres choses qui pueet escheoir par demore (rubr.)
      [D. 22.2]  (f. 49''b)  D’usures de deniers qui sunt prestez a marcheander par mer (rubr.)
      [D. 22.3]  (f. 49''d)  D’usures de deniers qui sont prestez a marcheander par mer (rubr.)
      [D. 22.4]  (f. 51''a)  De la foi des instrumenz (rubr.)
      [D. 22.5]  (f. 51''b)  Des tesmoinz (rubr.)
      [D. 22.6]  (f. 52''c)  [« De iuris et facti ignorantia » ; réserve, mais pas de rubrique ; inc. Paulus dit : Il i a ingnorance de fet ou de droit.]

      Livre XXIII  (f. 53''b- f. 66''a)   Inc. Ci commence li vint et troisiesme livre. Cist titres parole des espousailles. (rubr.) | Ulpians dit : Espousailles sont pramesse de mariaige qui est a venir. Espousailles valent autretant comme pramesses, quar li ancien avoient en costume qu’il prametoient a aucunes que eles seroient lor femes. Expl. Labeo dit que li fruit qui en sont receuz dedenz ce apartiennent au mari, mes je croi qu’il en avra la moitié et de cest droit uson nos.
      [D. 23.1]  (f. 53''b)  Cist titre parole des espousailles (rubr.)
      [D. 23.2]  (f. 53''d)  [« De ritu nuptiarum » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Modestins dit : Mariaiges est conjonctions de malle et de femele et compaingnie de toute leur vie...]
      [D. 23.3]  (f. 57''b)  De la droiture des doeres (rubr.)
      [D. 23.4]  (f. 63''b)  Des couvenanz des doeres (rubr.)
      [D. 23.5]  (f. 65''b)  [« De fundo dotali » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Paulus dit : Aucune foiz cesse la loi que Julius fist del champ de doere...]

      Livre XXIV  (f. 66''b- f. 73''b)   Inc. Cist [sic]commence li vintequatriesme livre. Cist titres est des dons entre home et sa feme. (rubr.) | Ulpians dit : Il a esté receu par boenes meurs que li don qui sont fet entre l’ome et sa feme ne valent riens. Ce fu establi qu’il ne s’entredespoillassent mie par desmesurez dons por l’amor que li uns a a l’autre. Expl. Or il est moult neccessaire chose que eles aient doeres por norrir enfanz et por emplir en la cité. | Ci fenist Digeste vielle en françois. Deo gracias.
      [D. 24.1]  (f. 66''b)  Cist titres est des dons entre home et sa feme (rubr.)
      [D. 24.2]  (f. 72''d)  De departemenz et de refusemenz (rubr.)
      [D. 24.3]  (f. 73''b)  Coment doeres doit estre demandez qant mariages est departiz (rubr.)


      Description matérielle

      Parchemin (vélin), 263 f. précédés de 3 f. de garde papier et d’1 f. de garde parchemin et suivis d’1 f. de garde parchemin et de 2 f. de garde papier ; f. blancs : Ar-v, Cv, Dr-v ; France, (Paris), 1250-1275 ; 365 x 250mm (justification : 240 x 143 mm.). Réglure à la mine de plomb (f. 1-2 : 1-1-11/2-2J/0/J ; f. 3-41’ : 1-21-11/2-2:J/0/J ; f. 41’v-99’ : 1-1-11/0/0/J ; f. 100’v-1’’ : 6-6-11/0/3-3-3/J ; f. 100’v-fin sauf f. 100’v et f. 1’’r : 1-1-11/0/3-3-3/J) ; d’après le f. 72 : (20 + 240 + 105 mm. [de haut en bas]) x (34 + 63 + 12 + 68 + 83 mm. [de la reliure vers la gouttière]). Traces de piqûres pour le tracé des lignes verticales. Copié sur 2 col., le ms compte 50 lignes par col., soit une UR de 4,8 mm. – Foliotation ancienne à l’encre noire en chiffres romains dans le coin supérieur droit des f. rectos. Cette foliotation débute à « iii » , après le prologue, laissant à penser que la copie du prologue actuellement dans le ms a peut-être été ajoutée par la suite (que le prologue ait été absent ou qu’on ait voulu remplacer sa copie). La foliotation reprend à 1 après le f. 106, puis de nouveau après le second f. 100. A l’époque moderne a été ajouté au crayon les chiffres des centaines afin de parvenir à une numérotation continue, mais le résultat est imparfait, étant donné que la première renumérotation reprend après le f. 106. Nous avons donc pris le parti ici de nous référer à la numération ancienne. Fol. moderne (A-D pour premier f. ; et pour les deux f. des prologues). Erreur de foliotation : séquence 20, 22, 21 dans seconde numérotation. Titre courant : au verso, à partir du f. 3 : DIG en lettres bleues et rouges ; au recto V9E (= vetus) suivi du numéro du livre, toujours en lettres bleues et rouges. F. 1-2v (prologue), pas de titre courant.

      Collation: 14 (f. A-D [le bifeuillet contenant la table aurait pu être encarté dans un bifeuillet blanc pour former un cahier]), 22 (f. 1-2v), 38 (f. 3-10v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 48 (f. 11-18v [réclame à l’encre noire et lettres peintes en bleu dans la double ligne de la marge de queue]), 58 (f. 19-26v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 68 (f. 27-34v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 78 (f. 35-42v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 810 (f. 43-52v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 98 (f. 53-60v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 88 (f. 61-68v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 98 (f. 69-76v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 108 (f. 77-84v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 118 (f. 85-92v ; manque le f. 87, qui a été coupé [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 128 (f. 93-100v), 138 (f. 101-2’v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 148 (f. 3’-10’v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 158 (f. 11’-18’v [réclame à l’encre noire dans la double ligne de la marge de queue]), 168 (f. 19’-26’v), 178 (f. 27’-34’v), 187 (f. 35’-41’v), 197 (f. 42’ 49’v [réclame à l’encre noire]), 208 (f. 50’-57’v [réclame à l’encre noire]), 218 (f. 58’-65’v [réclame à l’encre noire]), 228 (f. 66’-73’v [réclame à l’encre noire]), 238 (f. 74’-81’v [réclame à l’encre noire]), 248 (f. 82-89’v [réclame à l’encre noire]), 2510 (f. 90’-99’v), 2610 (f. 100’-9’’v), 278 (f. 10’’-17’’v [traces de réclame]), 288 (f. 18’’-25’’v), 298 (f. 26’’-33’’v [traces de réclame]), 308 (f. 34’’-41’’v), 318 (f. 42’’-49’’v), 328 (f. 50’’-57’’v [traces de réclame]), 338 (f. 58’’-65’’v), 348 (f. 66’’-73’’v). Cahiers 26 et 27 incertains.

      Reliure: maroquin rouge aux armes du cardinal de Richelieu estampées à chaud sur les plats et le dos, tranches dorées. Titre au dos : « digestes de ivstinian. »

      Scription

      Ecriture: de type littera textualis libraria. ­ au moins 4 mains. Copiste 1: table (f. B-C) et livres XVIII-XXIV (f. 99’v-73’’) ; copiste 2 : prologue (f. 1-2v) ; copiste 3 : livres I-XI (f. 3-41’) ; copiste 4 livres XII-XVII (f. 41’v-99’). Coefficient d’abréviation du copiste 3 : 21% (19% sans et).

      Copie: le saut de colonne f. 25’’d (fin d’un cahier et fin du livre 19) correspond sans doute à une interruption dans la copie, même si c’est le même copiste qui reprend f. 26’’a. Le saut de colonne f. 47c et les colonnes blanches f. 47d-48a (entre D. 3 et D. 4), sans changement de main et au milieu d’un cahier, signalent sans doute la volonté d’éviter des décalages avec le modèle. La raison en est certainement le processus simultané de copie des cahiers dans un ordre différent de celui du texte par plusieurs copistes, afin de raccourcir le délai de fabrication du manuscrit.

      Scripta: l’analyse de la scripta du copiste 3 oriente vers l’Ile-de-France, excluant nettement les scriptae de l’Est et du Nord-Est.

      Corrections: nombreuses corrections contemporaines du ms (f. 11d, 22b, 29c...), de la main des copistes (f. 11d, 22b, 29c...) ; par grattage (f. 3b, 4c, 16c, 16d) ; par exponctuation (f. 17a).

      Structure et décor

      Structure

      La division en livres est marquée par : 1. une miniature (ou une réserve lorsque la miniature n’a pas été réalisée) ; 2. une rubrique du type Ci commence li [numéro d’ordre] livres de Digeste vielle suivie de l’énoncé, toujours rubriqué, du premier titre (Cist tytres est de...) ; 3. une lettre ornée à motif animalier (et plus rarement végétal) de 2 UR au début du 1er titre ; 4. la modification du titre courant.

      Les titres sont indiqués par des rubriques, dont les plus longues sont disposées en escalier, ce qui implique la prévision de leur réalisation lors de la copie du texte.

      Chaque loi, sauf la première du titre, commence par une initiale filigranée de 2 UR, alternativement bleue à filigrane rouge ou rouge à filigrane bleu. Une initiale nue d’1 UR, alternativement bleue ou rouge, suit le verbe dire de l’inscription (Ulpians dit..., Pomponius dit...). La loi, surtout lorsqu’elle est longue, peut être divisée par des pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Certains d’entre eux sont filigranés (pieds-de-mouche bleus à filigrane rouge ; rouges à filigrane bleu). Dans le prologue, les pieds-de-mouche n’ont été réalisés que sur le f. 1r-v et non aux emplacements prévus au f. 2.

      Iconographie

      D’après Robert Branner 1977, p. 106, la décoration est l’œuvre d’un atelier parisien réputé qu’il a baptisé atelier de Bari. Cet atelier a produit plusieurs manuscrits juridiques en français (Décrétales, ms Paris, Bibl. nat. de Fr., nouv. acq. fr. 5120 ; Décret de Gratien, ms Bruxelles, Bibl. royale de Belgique, 9084 ; Code, ms Giessen, Universitätsbibliothek, 945). Cet atelier est en particulier remarquable par ses initiales. Les miniatures sont encadrées par une bande rose relevée d’un filet blanc, lorsque leur fond est bleu. Lorsque le fond de la miniature est rose, l’encadrement présente une une bande bleue.

      Prologue (f. 1a) réserve de 9 UR pour miniature après la rubrique

      Livre I (f. 3a) [11 UR] Justinien, couronné et tenant un bâton de justice dressé dans la main gauche, siège de face, le visage tourné vers sa droite. De part et d’autre, deux groupes de trois hommes debout discutant avec l’empereur. L’un d’eux tient un livre fermé. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre II (f. 16d) [12 UR] Justinien, siégeant de trois quarts sur la droite de la miniature, le bâton de justice dressé, discute avec un groupe de cinq hommes, dont trois tonsurés, debout devant lui. Le plus proche de l’empereur tient une longue bande de parchemin. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé. Encadrement par une bande rose relevé d’un filet blanc.

      Livre III (f. 34a) [12 UR] Justinien, siégeant de face, le bâton de justice dressé, discute avec une femme debout, les deux bras levés, accompagnée d’un homme une lance à la main. De l’autre côté du siège de l’empereur, un homme, les yeux fermés, fait également de grands gestes en direction de l’empereur. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre IV (f. 48b) [11 UR] Justinien, siégeant de face, le bâton de justice dressé, discute avec un homme debout à sa gauche, tandis que sur sa droite, un second homme est agenouillé les mains jointes et regarde l’empereur. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé soutenu par deux colonnettes.

      Livre V (f. 71c) [12 UR] Un juge, siégeant de face, vêtu d’une cape noire, d’une robe blanche, la tête couverte d’un chapeau pointu, entend deux parties placées de part et d’autre de lui. A sa droite une femme et son avocat ou procurateur ; à gauche un homme et son avocat ou procurateur. Fond rose avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre VI [miniature coupée]

      Livre VII (f. 94c) [12 UR] A gauche, un juge, debout, couvert d’un chapeau pointu, conteste les arguments d’un homme à droite de l’image ; au centre un homme coupe des plantes (peut-être une céréale) à la faucille. Derrière-lui, trois arbres. Fond rose avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre VIII (f. 1’a) [12 UR] Un juge, debout, couvert d’un chapeau pointu, accompagné d’une femme, débat avec deux hommes situés au centre et à droite de l’image. L’homme situé au centre est coiffé d’une cale et porte un panier. Entre les deux hommes se trouve un vase. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre IX (f. 11’d) [11 UR] Un cheval conduit à la longe par un homme debout renverse et piétine un homme au centre de l’image. Fond rose avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre X (f. 24’c) [12 UR] A gauche, Justinien siégeant de trois quarts, discute avec trois hommes debout devant lui. Le plus proche de lui tient un outil posé sur une borne ; derrière-lui, un homme couvert d’un chapeau pointu et un autre personnage. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XI (f. 34’b) [11 UR] A gauche, Justinien siégeant de trois quarts, discute avec un avocat ou procurateur, suivi d’un jeune homme et d’une femme. Fond rose avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XII (f. 42’a) [11 UR] Justinien et deux personnages se tiennent derrière une table recouverte d’une nappe et chargée de victuailles. Au premier plan, à droite, un personnage remet à Justinien une coupe qu’il vient sans doute de remplir avec le vase qu’il tient en main. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XIII (f. 54’d) [11 UR] A gauche, Justinien siégeant de trois quarts, s’adresse à deux femmes venues le supplier. L’une est à genoux, les mains jointes ; la seconde derrière, un bébé dans les bras. A droite de cette scène, un homme, torse nu, est prêt à être pendu, la corde déjà passée autour du coup. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc bilobé.

      Livre XIV (f. 64’c) [12 UR] Navire transportant cinq personnes, y compris les deux marins. Fond rose avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XV [sans miniature ni réserve pour miniature]

      Livre XVI (f. 80’c) [12 UR] Justinien, siégeant de face, l’épée dressée, au centre de la miniature, s’adresse à deux hommes qui semblent se disputer. A gauche de l’image, une femme intervient également dans la discussion. Fond rose avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XVII (f. 87’b) [12 UR] Une femme, son enfant dans les bras, est escortée de deux hommes armés de lances. Ces trois personnages, à gauche de la miniature, se présentent devant un homme debout, couvert d’un chapeau pointu. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XVIII (f. 99’b) [12 UR] encadrement tracé à la mine de plomb

      Livre XIX (f. 10’’d) [12 UR] encadrement tracé à la mine de plomb

      Livre XX (f. 26’’a) [12 UR] A gauche, un homme suivi d’un cheval remet un sac à deux personnages debout à droite. Fond bleu avec quelques points blancs. La scène est surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XXI (f. 33’’d) pas de miniature

      Livre XXII (f. 46’’a) [11 UR] Derrière une table (de changeur ?) un homme, coiffé d’un chapeau pointu, et assisté de deux autres hommes, conclut un marché avec deux hommes debout à droite de l’image. Fond rose avec quelques points blancs. La scène n’est pas surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XXIII (f. 53’’b) [12 UR] Célébration d’un mariage par un évêque, placé au centre de la miniature, un témoin de chaque côté des époux. Fond rose avec quelques points blancs. La scène n’est pas surmontée d’un arc trilobé.

      Livre XXIV (f. 66’’b) [12 UR] Un homme et une femme, tenant ensemble une bourse, portent chacun un oiseau de proie sur leur poing droit. Arbres au second plan. Fond rose avec quelques points blancs. La scène n’est pas surmontée d’un arc trilobé.

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: nombreuses corrections marginales en cursiva (f. 3a, 3c, 4a, 6d, 7a, 8b, 15b, 17b, 18a, 18b, 34b...) du 14 ou 15e s., avec signes diacritiques interlinéaires.

      Provenance: mention de possesseur dont le nom a été effacé, f. 73’’b : « bono venerabilisque vir cui in omnibus Jhesus Virginis Marie filius det juvamen legens hoc dicat an… » (main du 14e s.). A fait partie de la librairie de Charles V (cf. inventaire de Gilles Mallet établi en 1373 et récolé en 1380 par Jean Blanchet, ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 2700 [inv. A], f. 5, n° 44: Digeste vielle, de meismes [couvert de soie ynde et vermeille], et fermoers d’argent.) Prêté, avec d’autres manuscrits juridiques à Louis d'Anjou, frère du roi le 22 novembre 1380. Lors de la vente de la librairie en 1424, le ms est estimé 6 livres parisis (cf. Paris, bibliothèque Sainte-Geneviève, ms 964 [Inv. F], f. 23, n° 160 : un Digeste vieil en françois, couvert et fermant comme dessus [couvert de soye inde et vermeille, à quatre fermouers d’argent doré à écussons de France). Appartient au 17e s. au cardinal de Richelieu (armes d'argent à trois chevrons de gueules sur les plats et au dos). En 1660, la collection du cardinal de Richelieu fut transférée à la bibliothèque de la Sorbonne (estampille f. 1 et 274v). Après confiscation de la bibliothèque de la Sorbonne en 1791, le ms entra en 1796 à la Bibliothèque nationale.[L’histoire des possesseurs est résumée d’après la notice du ms sur le site de la Bibl. nat. de Fr.]

      Anciennes cotes: « 340 », f. B [Sorbonne] ; « 130 », f. B [Richelieu] ; paraphe du libraire Blaise accompagné du n° 2770, f. Av.

      Bibliographie:

      • H. Omont, Catalogue général des manuscrits français: anciens petits fonds français, t. I, Paris, 1898, p. 11
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      • L. Delisle, Inventaire général et méthodique des manuscrits français de la Bibliothèque nationale, t. II Jurisprudence – Sciences et arts, Paris, 1878, p. 2
      •  — 
      • R. Branner, Manuscript Painting in Paris During the Reign of Saint Louis, Berkeley-Los Angeles-Londres, 1977, p. 106, cat. 229, fig. 299
      •  — 
      • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis (XIII-XIV secolo) : il caso della Digeste vielle : manoscritti e primi appunti », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154, aux p. 115-116, 118, 120, 124, 128-130, 148-149
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      • notice [5/3/2012] associée à la numérisation du ms sur Gallica, sur le site de la Bibl. nat. de Fr.
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      • http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84557828
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      Extraits

      I. D. I.2

      De la naissance de droit et de totes les baillies (rubr.)
      [I.2.1] Gaius dit el premier livre de la loi des .XII. tables. Porce que ge noloie espondre les vielles lois il me sembla que il estoit necessaire chose que ge recordasse le commencement de la cité de rome. Non pas porce que ge vueille fere livres plains de paroles oiseuses. mes porce que ge voi en totes choses que icele chose est a droit fere qui est de totes ses parties. et la plus poissant partie de chascune chose est li comencemenz . Quant aucun prametent a espondre aucune chose, il n’est pas covenable chose que il lest le commencement et la nessance de la chose et comment a espondre sanz metre devant point de prologue. Qar se ge ne sui deceuz li prologue nos amainent a lire la matere qui est proposee. et la nos font entendre plus legierement.

      [I.2.2]Pomponius dit. [pr.]Il nos semble donc necessaire chose que nos demostrons la nessance de droit et le procés. [1] Au commencement de nostre cité li pueples vivoit sanz certaine loi et sanz certain droit. et li roi governoient toutes choses o la main. [2] Aprés ce quant la cité fu .i. pou creue romulus departi le pueple en .XXX. parties que il apela corz. qui avoient la cure de la chose commune . et einsi dona il unes lois au pueple. et li roi qui furent aps lui firent lois. et totes iceles lois sont escrites el livre que sextus papirius fist. qui fut en cel tens. et cil livres est apelez li droiz citeains papirians. non pas porce que papirius i meist aucune chose del suen : mes porce que il ordena ensemble les lois qui avoient esté donees sanz ordre. [3] Aprés ce furent fetes autres lois. et li pueples de rome comença a user de droit qui n’estoit pas certains. et de costumes plus que des lois qui avoient esté donees. et ce dura pres de .XX. ans. ¶ [4] Et aprés que ce ne durast plus longuement. [f. 4a] Il plot as romains que .X. home fussent establi par commune auctorité par qui les lois fussent demandees as citez de grece. si que la cité fust fondee de lois. et il les escristrent en tables d’ivuire. si que eles peussent estre veues plus apertement . et a cez .X. homes fu donee en la cité en cel an que il amendassent les lois. et les esponsissent. et que nus apeaux ne fust fez d’els si come des autres mestres. Cil s’aperçurent que aucune chose failloit a cez premieres lois. et porce il i ajoinstrent .II. autres tables. et de ce furent nommees les lois des .XII. tables. et aucun dient que hermodorus qui fu nez d’ephese et estoit en ecsill en lombardie fu mestres de doner a cez .X. homes auctorité de porter cez lois. [5]Quant ces lois furent donees il covint que eles fussent entendues par l’auctorité des sages homes qui desputeient sus ce : et cele desputoison et cil droiz que li sage home firent sanz escrit n’a pas especial non si comme les autres parties de droit. ainz est apelez par commun non droiz citeains. ¶ [6] En cel meisme tens furent actions ordeneez en cez lois par qoi li home escrivassent entre els. et li pueples volt que cez actions fussent certaines et sollempnels. et ceste partie de droit est apelee les actions de loi. et einsi nasquirent autresin comme en .I. meisme tens cist troi droit, les lois des .XII. tables. et d’iluequecommença a nestre li droiz citeains . et d’ilueques furent ordenees les actions de loi. Ne por quant l’escience de totes cez lois et despondre les et les actions apartenoient a l’assemblee des evesques. par qui il estoit establi qui devoit estre en l’an seur les autres. et li pueples usa de ceste coustume pres de .C. anz. ¶ [7] Et aps ce qant appius claudius ot proposé et il ot ramené a forme cez actions. gueius flavius prist le livre et le bailla au pueple. et ce plot tant au pueple que il le firent connestable et senateur. et cil li[f. 4b]vres qui contient les actions es [sic] apelez li droiz citeains flavians. autresi come cil devant est apelez papirians. qar gueius flavius n’ajosta rien del suen en cel livre. ¶ Quant la cité fu creue cil qui i estoient ordenerent autres manieres de pledier. et aprés un pou de tens sextus elius ordena autres actions et dona au pueple .i. livre qui est apelez li droiz elians. ¶ [8] Aprés ce estoient en la cité les lois des .XII. tables. et li droiz citeains et les actions de la loi. Il avint en cel tens que il ot discorde entre le menu pueple. si que il se departirent et establirent lor droiz qui sont apelé li establissement au pueple. et aprés quant la concorde fu fete et li menuz pueples fu rapelez. porce que plusors discordes nessoient de cez establissemenz del pueple : il plot as romains que il fussent garde por lois. et de ce avint il que entre les establissemenz au pueple avoit difference quant a la maniere de l’establir. mes la poesté estoit une meismes. ¶ [9] Et lors porce que li menuz pueples s’acordoit a paine por la plenté de la gent. Et encor s’acordoient la grant gent plus a paine : li besoinz amena la cure de la chose commune au senat. et einsi commença li senaz a entremetre s’en. et quanque il establissoit estoit gardé. et cil droiz estoit apelez li conseulz au senat. ¶ [10] En cel meisme tens li mestre rendoient droit. et proposoient banissemenz. si que li citeain seussent quel droit chascuns deust dire de chascune chose. et cil banissemenz as prevolz establirent droit hennoré. et est apelez hanorez porce que il vient de l’anor as prevolz. ¶ [11] Il avint aprés que il covint que la chose commune fust conseilliee par .i. seul qar li senaz ne pooit pas avironner toutes les contrees. donc fu uns princes establiz a qui tel droiture fu donee que quan que il establiroit fust ferm. ¶ [12] Et einsi furent establies en nostre cité les lois. ou li propres droiz citeains qui est sanz escrit en la seule exposicion as sages homes. ou les actions [f. 4c] de loi qui contienent forme de pledier. ou establissemenz de pueple qui est establiz sanz l’auctorité as peres. ou banissemenz a mestres de quoi li droz hennorez n’est. ou conseulz au senat qui est establiz par le senat. ou establissemenz a prince qui est gardez come loi. ¶ [13] Aprés ce que nos avons veu la nessance et le procés de droit : il nos covient vooir des nons as mestres et de lor nessance : porce que droiz a sa force par cels qui ont poesté de jugier. qar pou vausist que li droit fussent en la cité se il n’i eust qui governer les peust. Nos dirons aprés comment cil qui firent les droiz et vindrent li un aprés les autres. qar droiz ne porroit durer se aucuns sages hom n’estoit par qui il peust estre amendez chascun jor. et ce apartient as mestres. ¶ [14] Il est certaine chose que au comencement de ceste cité orent li roi tote la poesté. [15] En cel meismes tens fu ecelorus connestables. ce estoit cil qui estoit par desus les chevaliers . et tenoit autresi comme le segont leu aps les rois. ¶ [16]Quant li roi furent failli dui conseiller furent establi a qui la souveraine droiture estoit que il donassent conseill a la chose commune. et que il ne chalanjassent par totes choses la poesté que li roi avoient eue. Il fu establi par loi que l’en peust apeler d’els et que il ne peussent pas dampner a mort citeain de romme. mes il lor fu otroié par le commandement au pueple que il les peussent chastier. et que il commandassent que il fussent mené en communs lieus. ¶ [17]Lonc tens aprés ce quant les rentes et les seignories furent creues. porce que li conseillier ne soufisoient pas a ce. censier furent establi a cest office. ¶ [18]Quant li pueples fu creuz batailles commencerent a nestre espessement . et li voisin greverent en maintes manieres la cité de rome. Si plot as romains que li establirent par besoing .i. mestre qui eust greignor poesté. lors furent li diteeur establi de qui l’en ne pooit pas apeler. Et qui pooient dampner a mort. Et porce que cele baillie avoit [f. 4d] soveraine poesté il ne loisoit pas a retenir la outre .vi. mois. [19]et a cez diteeurs estoient ajoint li mestre des chevaliers autresi come li counestable estoient ajoint as rois. et lor offices estoit autretiex come est orendroit cil as prevolz.¶ [20] En cel meisme tens quant li pueples se fu departiz des peres entor le diseptieme an aprés ce que li roi orent esté : li maiens pueples eslurent connestables qui fussent mestre sus els. et lors estoit li pueples devisez en trois parties. et de chascune partie estoit esleuz uns connestables. : ¶ [21] Et que il i eust aucuns qui fussent par desus les mesons il eslurent .ii. homes del moien pueple qui s’entremeissent de ce. : ¶ [22] Aprés ce quant li tresors commença a croistre. por ce qu’il i eust qui l’esgardast : questeur furent establi qui fussent par desus les deniers. et il furent apelé questeur por ce que il estoient atorné a demander les deniers qui apartenoient a la chose commune. [23] Et pour ce que il n’estoit pas otroié par la loi ne par le commandement del pueple que li conseillier feissent jugement de dampner citeain de rome a mort : li pueples establi questeurs qui en peussent fere jugement . et cil estoient apelé questeur parricide de quoi la loi des .xii. tables fet mencion. ¶ [24] Et quant il ot pleu au pueple que lois fussent fetes et que nul n’eust par durablement sa baillie .x. home qui furent establi en .i. an voldrent plus longuement retenir lor baillie. et por ce que il voldrent tenir pardurablement a tort la chose commune par trop aspre seignorie : il l’amenerent a ce que li olz se departi de la chose commune. : ¶ [25] lonc tens aprés quant les .xii. tables furent aportees et li moiens pueples commença a estriver o les peres por ce que li maiens pueples voloit eslire de soi conseilliers . et li pere le refusoient : Il avint que .ii. connestable des chevaliers furent esleu partie del maien pueple et partie des peres. et cil furent establi par divers nombre : qar aucune foiz en i ot .xx. aucune foiz plus. et aucune foiz meins. [26]et quant[f. 5a] il plot az romains que conseillier fussent establi des maien pueple et des peres. et que li pere eussent plus de digneté que li autre : dui home furent establi del nombre as peres qui furent apelé voier. ¶ [27] Et por ce que il covenoit les conseilliers aler a batailles qui sordoient de totes parz. si que nul n’estoit qui peust tenir droit en la cité : il avint que uns prevolz fu fez qui fu apelez citeain por ce que il tenoit droit en la cité. : ¶ [28] Et aprés lonc tens por ce que cil prevolz ne soufisoit pas por la plenté de genz estranges qui venoient en la cité. uns autres prevolz fu fez qui fu apelez estranges por ce que il tenoit droit entre les estranges genz. ¶ [29] Aprés ce furent .x. home establi a jugier les chevaliers. [30] En cel meisme tens furent establi .iv. home a garder les voies. et troi home qui se preissent garde de la monnoie. et de l’arain. et de l’argent. et de l’or. et troi home a garder la chartre. si que se il covenist que paine fust enjointe a aucuns ce fust fet par els. : ¶ [31] Et por ce que il n’estoit pas covenable chose que li mestre fussent en commun au vespre ne par nuit .v. home furent establi deça le toivre. et .v. dela qui peussent estre en leu des mestres. ¶ [32]Quant la contree de nerbonne fu prise prevost furent esleu qui s’entremeissent en partie des choses de la cité. et en partie de celes de la contree. : ¶ Aprés ce cornelius establi communes questions. sicome de fauxonnerie. del crime d’occirre son pere. et de cels qui gaitent les voies por occirre les trespassanz. et establi .iv. prevols. ¶ Aprés cez choses gaius julius cesar establi .ii. voiers qui fussent par desus la blee. et einsi furent fet .xii. prevolz. et .vi. voier. et aprés augustus establi .xvi. prevolz. : ¶ Et aprés claudius i ajouta .ii. prevolz qui deussent voir des lés. et des choses enjointes. de quoi titus osta puis .i. et nerva establi .i. autre prevost qui tenist droit entre la borse l’empereeur et les menues genz. Einsi a il en la cité .xviii. prevolz qui tienent droit. [33]et totes cez choses sont gardees totes les fois que li mestre sont [f. 5b] en la chose commune. Et totes les foiz que il vont hors uns remains por tenir droit en la cité. et il est apelez li prevolz de la cité. et cil prevolz estoit jadis establiz. li prevolz de l’annonne et cil des gaites ne sont pas des granz mestres ainz furent establi hors d’ordre por cause de proufit. [34] il avoit donc partout en la cité pour tenir droit .x. connestables de la maienne gent. et .ii. conseilliers . et .xviii. prevolz et .vi. voiers. : ¶ [35] pluseur grant home orent l’escience del droit citeain. et por ce que il furent de grant auctorité envers le pueple de rome il covient que mencion en soit fete en cest leu. si que il apere de quiex genz cist droit nasquirent . et par qui il furent baillié. ¶ [36] li premiers sages hom de droit fu papirius publius. qui concueilli ensemble les lois roiaux. aprés ce fu apius claudius uns des .x. homes qui dona tres grant conseill a escrire les .xii. tables. Aps cestui fu apius claudius de cel meisme lignage. cil fu apelez as .c. mains. et fist une voie a rome qui a nom apia. et amena eve qui est apelee claudia. Il dona sentence que pirrus ne fust pas receuz en la cité. De cestui dit l’en que il escrist les actions. et premierement de porprenemenz . et cel livre n’avons nos pas. : ¶ [37] Aprés els fu simphronius de tres grant sentence que li pueples de rome apela caphan. et nus ne fu onques devant lui ne aprés qui fust apelez par cest non. et puis fu gaius scpio que li senaz apela tres bon. a qui une meson fu donnee communement en la sainte voie. si que l’en li peust plus legeirement demander conseill. ¶ Puis fu quintus mutius qui fu envoiez en mesage a cartage. ou il avoit .ii. tables l’une de pés et l’autre de bataille et li chois li fu donez que il portast a rome laquele que il volsist. mes il prist l’une et l’autre et dist que il estoit mielz que cil de cartage venissent demander a rome laquele que il voudroient. [38] Aprés fu tÿberius de qui nos n’avons nul livre. mes nos avons plusors de ses respons qui sont mis en remenbrance. : ¶ Aprés furent sextus elius. et publius attilius ses freres. qui furent de grant escience en droit. et cil dui furent [f. 5c] conseillier. attilius li premiers fu apelez sages el pueple. Sextus elius fu moult loez. et nos avons .i. suen livre qui est apelez trois parz. et cil livres est autresi come li comencemenz de droit. et l’en dit que il fist .iii. autres livres. Neporquant aucun dient que il ne sont pas suen. et catons les ensivi en aucune chose. Aps fu marcus cato de qui nos avons livres. et il ot pluseurs filz de qui autre nasquirent. [39] apres cez furent publius mutius. et brutus et manulius . mutius lessa .x. livres et brutus .vii. et manulius .iii. et lor volume sont escrit. [40] De cez issirent publius. rutilius. et rufus qui fu conseilliers a rome et viscontes en ase. et paulus. et quintus tubero qui fu conseillieret sextus pompeius. En cel meisme tens fu celius antipater qui escrist les istoires. mes il dona plus entente a estre bon en parlez que a escience. et si fu lucius crassus li freres mutius qui fu apelez mutias. l’en dit que cil fu li tres enresniez de touz cels qui sorent de droit. [41] aprés cez fu quintus mucius qui fu tres granz evesques . et establi premierement le droit citeain et en fist .vii. livres. [42] Cil ot pluseurs auditeurs de grant auctorité. et de cels furent aquilius. gallus. lucius. sextus. papirius. gaius vivencius. et de toz cez fu gallus de la greigneur auctorité envers le pueple si come servius dit. Tuit cil furent nommé de servius . et lor escrit ne sont pas eu par soi. mes servius acompli lor livres et por s’escripture sont il eu en remenbrance. [43] Servius tenoit le premier leu en tretier les causes aprés marcus tullius. si vint a quintus mutius por conseillier soi a lui de la besoigne a .i. suen ami. et quant quintus mutius entendi que il savoit pou de droit il li dist. lede chose est a noble avocat et a deffendeeur de causes que il ne set pas le droit en quoi il demeure. et por la honte de cele parole fu servius meuz. si donna entente au droit citeain. et oï moult cels de qui nos avons parlé avant. et gallus aquilius mist grant paine en lui entroduire. et puis fist [f. 5d] il pluseurs livres et lessa pres de .c. et .lxxx. livres. [44] Aprés lui furent albenus. varus. gaius. aulus. ofilius. titius. celius . aufidius. namusa. flavius . priscus . gaius . ateius. proculus. labeo. antistius. cinna publius cellius. Cist .xviii. escristrent livres. et aufidius namusa devisa toz lor escriz en .c. et .xl. livres. et de cels orent alfenus . varus . et aulus ofilius moult d’auctorité. et varus fu conseilliers. et ofilius se tint en l’ordre des chevaliers . et fu moult privez de l’empereeur . et lessa pluseurs livres del droit citeain qui furent autresi come fondemenz de toute l’uevre. qar ce fu li premiers qui escrist de jurisdicion. Il meismes ordena premierement le banissement au prevost diligement . qar devant lui fist servius .ij. petiz livres del banissement au prevost. ¶ [45] En cel meisme tens fu trebacius qui fu auditeur cornelius. et elius cascellius. et quintus mutius qui fu auditeurs volusius. et en l’aneur de lui il fist son hoir en son testament publius mutius son neveu. Il fu questeurs. ne onques ne volt monter a plus haute ordre. Ja soit ce que li empereres li offri que il fust conseilliers . De ceus fu trebacius cil qui sot plus de droit. Cascellus fu li mielz en resniez. ofilius fu plus sages que li uns ne que li autres. Nos n’avons nul des livres cascellus fors .i. qui est apelez li livres des bien diz. trebacius en lessa pluseurs mes il ne sont pas moult hanté. ¶ [46] Aprés cels fu tubero qui fu granz avocaz. et puis lessa les causes et se torna au droit citeain meesmement aprés ce que il ot acusé quintus ligarius. ne il ne le pot pas convaintre par devant l’empereeur. Cil fu quintus ligarius qui gardoit la contree d’aufrique . et ne volt pas soufrir que tubero qui estoit malades i arrivast ne que il i preist de l’eve. et de ce l’acusa tubero. et cicero le deffendi. et encore a l’en l’allegacion cicero qui est assez bele. et est entitulee por quintus ligarius . Cil[T]ubero fu tres sages del commun droit et del privé. et lessa pluseurs livres de l’un et de l’autre. mes [f. 6a] il escrist selonc l’ancienne parole. et por ce sont si livre petit agraable; ¶ [47] Aprés cestui furent de grant auctorité ateius capito qui ensivi offilius. et antistius labeo qui oï toz cez. Ateius fu conseilliers. mes labeo ne le volt estre ja soit ce que li empereres li offri ; mes il dona moult grant entente a estuide. et il avoit ensi devisé tot l’an que il estoit .vi. mois a rome et donoit entente a escrire livres. Il lessa donc .xl. volumes que nos avons. Cist dui firent premierement diverses suites. qar capito se tint as choses qui furent devant bailliees. et labeo qui estoit de bon engin et avoit doné entente a escience plus que li autre ; volt renouveler plusors choses. [48] Aprés capito fu massurius sabinus. et aprés labeo fu nerva. et cil dui acrurent encore les dissensions. Cil nerva fu moult privez de l’empereor. et massurius sabinus fu en l’ordre des chevaliers et fu li premiers qui escrist communement . et puis commença tiberius cesar a doner le benefice d’escrire communement. qar ce estoit otroié a lui tant seulement. [49]Qar nos devons savoir que devant le tens augustus cesar ; la droiture de respondre communement n’estoit pas donee ; par les princes. mes cil qui se fioient en lor estuide et en lor sens responnoient a cels qui demandoient conseill. ne il ne donoient respons seelez ainz les escrivoient as juges. par le testemoine de cels qui lor demandoient le conseill. ¶ Et que l’auctorité de droit fust greignor ; augustus cesar establi premierement que il respondissent par l’auctorité. et des cel tens comença l’en a demander ce por benefice. et por ce li bons princes adrians escrist as prevolz qui li requistrent que il lor leust a doner respons : que ce ne soloit pas estre requis mes doné. [50]Tyberius cesar otroia a sabin que il respondist au pueple qui li demanderoit conseill. Cil sabins avoir ja pres de .l. anz quant il fu receuz en l’ordre des chevaliers. Il n’ot pas granz richeces mes si auditor le soustindrent en partie. [51]Aps lui [f. 6b] fu gaius cassius qui fu nez de la fille tubero. qui fu niece servius suplicius . et por ce apele il servius son besaiel. Cil fu conseilliers o qartin el tens tyberius. et ot moult grant auctorité en la cité jusqu’a tant que li empereres le chaça hors de la cité. [52]et il s’en ala en sardine tant que vaspasians le rapela. et aprés ce il fu morz. et proculus fu aprés lui. En cel tens fu nerva. et uns autres qui ot non longis qui fu de l’ordre des chevaliers . et puis vint jusq’ua estre prevolz. mes l’auctorité de proculus fu greignor. qar il fu plus poissanz. et encore furent les genz de diverses suites. si come il commencerent a estre el tens ; capito et labeo. [53] Aprés cassius vint celius sabinus qui fu moult poissanz el tens vaspasian. aprés procullus fu pegasus qui el tens vaspasian fu prevolz de la cité. aprés celius fu jabolenus . et aprés pegasus fu celsus. et aprés celsus le pere fu celsus li filz. et neracius . qui furent amedui conseillier . aps jabolenus fu aburnius valerius. et tuscianus. et puis salvius nilianus.

      II. D. 9.2.40-51

      [9.2.40]Paulus dit Se ge di que aucuns m’a esfacié le cyrogrefe par quoi denier m’estoient deu souz condicion et ge le puis prover par tesmoinz que ge ne porroie pas par aventure avoir el tens que la condicion avendra ge doi amener les tesmoinz par devant le juge et cil qui esface le cyrogrefe ne sera condampnez a rendre moi nule chose devant que la condicion souz quoi li denier me sont deu sera acomplie et se ele faut il ne sera tenuz a paier moi rien.

      [9.2.41]Ulpians dit. [pr.]Se aucuns efface .i. testament voions se l’action de la loi qui fet restorer les damages a leu contre lui et Marceaus dit que nenil qar li damages n’est pas bons a proisier et ge di que ce est voirs que l’action n’apartient pas a celui qui fist le testament quar ses damages n’est pas legiers a proisier mes li hoirs ou cil a qui li lés furent lessié pueent pledier en, quar li testamenz leur estoit en leu de cyrogrefe. Marceaus meimes dit que quant cyrogrefes est effaciez l’action de ceste loi a leu contre celui qui l’effaça. ¶ Se aucuns a effacié les tables del testament qui li estoient bailliees en garde ou il les a leues en commun il est droiz que action seur le fet ou de tort fet soit donee contre lui se il descovri les segrez del testament par corage de tort fere. ¶ [1]Pomponius dit que il avient aucune foiz que cil qui efface les tables del testament n’est pas tenuz par action de larrecin mes par l’action de la loi qui fet restorer les damages si come se il ne les efface pas [f. 17’d] par corage de fere larrecin mes de fere damage tant seulemenet en cel cas n’est il pas tenuz par action de larrecin quar il covenist que li cuers fust o le fet.

      [9.2.42]Ulpians dit. Cil qui les tables del testament qui li estoient bailliees a garder efface si que eles ne pueent estre leues il est tenuz par action de chose bailliee en garde ou de fere la chose venir avant. Cil qui rent la chose qui est corrompue ou qui la porte avant l’action de la loi qui fet restorer les damages apartient contre lui l’en dit par droit que cil a corrompu les tables del testament qui les a effaciees par leus.

      [9.2.43]Pomponius dit Li hoirs avra l’action de ceste loi por le damage qui fu fez en l’eritage ainz que il le receust se li damages a esté fez aps la mort a celui a qui il est hoirs. Tu ne porras pas pledier par ceste action quant tu seras revenuz de chetivoison por le damage qui te fu fez el tens que tu estoies en la chetivoison. Ce meismes dirons nos des arbres qui furent copé en larrecin en cel meismes tens et ge croi que l’en puet dire ce meismes de l’action de ce qui est fet par force ou en repost. Se aucuns fet chose qui li est deffendue ou de quoi il deust entendre que cil a qui li heritages apartient li deffendist se il le seust.

      [9.2.44]Ulpians dit Tres legiere corpe vient en la loi qui fet restorer les damages. ¶ Toutes les foiz que sers navre aucun ou ocit par le seu son seigneur il n’est pas doute que li sires ne soit tenuz par ceste action.

      [9.2.45]Paulus dit [pr.]Nos apelons ci le seu por la soufrance si que cil qui pot deffendre le damage que ses sers fesoit et ne le deffendi soit tenuz par ceste loi [1] l’en puet pledier par ceste loi puis que li sers qui fu navrez est gariz. ¶ [2] Se tu oceis mon serf que tu cuidoies qui fust frans tu es tenuz a moi par la loi qui fet restorer les dama[f. 18’a]ges ¶ [3] Dui home virent le feu en une meson si corurent por destraindre le et s’entrehurterent si que il chaïrent amedui et que li uns fu ars l’en n’en puet rien demander par ceste loi se l’en ne set li quiex bouta l’autre. ¶ [4] Cil qui ne se pooient autrement deffendre firent damage en leur corpes l’en ne lor en puet rien demander quar toutes les lois et tuit li droit otroient que force soit boutee arriere par force mes se ge getai une pierre por deffendre moi de mon aversaire et ge ne feri pas lui mes .i. trespassant ge sui tenuz par l’action de ceste loi quar il m’estoit otroié a ferir celui seul qui force me fesoit se ge le fesoie por moi deffendre tant seulement et non pas por vengier moi.

      [9.2.46]Ulpians dit Se l’en a pledié par la loi qui fet restorer les damages por .i. serf qui a esté navrez se il muert aprés de cele plaie [9.2.47] Julians dit que se li pris del serf fu paiez a son seigneur del premier plet et il en veult puis pledier come por son serf oci excepcion de tricherie li nuira si que il n’avra rien plus de l’un plet et de l’autre que il peust avoir eu se il eust pledié dés le comencement come de serf ocis.

      [9.2.48]Paulus dit Se uns sers fist damage en la chose de l’eritage ainz que li heritages fust receuz et aprés quant il est franchiz se il fet encore damage es choses de l’eritage il est tenuz par ceste loi por l’un damage et por l’autre.

      [9.2.49]Ulpians dit [pr.]Se aucuns fet fumee tant que il chace autrui és ou que il les ocit il semble mielz que il lor ait doné cause de mort que il les ait ocis et por ce sera il tenuz par action seur le fet ¶ [1] Ce que l’en dit que damages qui est fez par tort fet est espeneiz par ceste loi doit estre einsi entendu que l’en die que damages est fez par tort fet quant l’en fet damage et tort fet ensemble se il n’a esté fet par grant[f. 18’b] besoing si come Celsus dit de celui qui abat la meson son voisin por trenchier le feu que il n’arde la seue quar lors dit Celsus que l’action de ceste loi cesse quar il avoit droit que il avoit poor que li feus ne venist a sa meson et por ce abati il la son voisin et que que li feus feist ou se il ala jusqu’a sa meson ou se il fu estrainz il dit que l’action de ceste loi cesse.

      III. D. 9.3

      [9.3.5]Ulpians dit [pr.]Se plusor habitent en une meson mes chascuns en a sa certaine partie action est donee contre celui seul qui habite en la partie de qoi la chose qui fist le damage fu espandue ou getee. ¶ [1] Se aucons a prestee sa meson a habiter a ceus que il a franchiz ou a ses serjanz ou as serjanz sa feme se il gietent ou espandent aucune chose seur ceus qui passent la voie Trebacius dit que il est tenuz par ceste action autresi doit l’en dire se aucuns preste a ses amis ses chambres et se aucuns tient une meson de coi il preste a autres mes il en tient la greigneur partie il seus est tenuz a respondre de ce qui est geté ou espandu de tote la meson et se il estoit hosteliers autresi mes se cil qui tenoit la meson en retint a soi la menor partie et il bailla a plusors les autres parties chascuns sera tenuz por ce qui sera geté de sa partie[2] il covendra aucune foiz que li prevolz soit meuz par loiauté si que action soit donee contre celui de qui fenestre ou de qui chambre aucune chose sera getee ou espandue ja soit ce que plusor habitent en une meismes meson. ¶ [3] Se cil qui a aloé .i. grenier en giete aucune chose ou espant ou se cil qui a aloé .i. ovrooir en giete aucune chose ou aucuns de ses ovriers ou de ses aprentiz il seus sera tenuz par cest banissement. [4]Quant aucuns est condampnez por ce que l’action de la loi qui fet restorer les [f. 20’a] damages Labeo dit par droit que il doit avoir action seur le fet contre celui qui geta ce por coi il est condampnez et ce est voirs Et se cil qui geta la chose estoit en la meson par loage li sires avra contre lui action de loage Ceste action apartient a l’oir mes ele n’est pas donee contre l’oir [5] L’action qui apartient de ce que l’en dit que uns frans hom est morz par ce qui a esté geté dure dedenz l’an tant seulement ne ele n’est pas donee as hoirs ne contre les hoirs quar ce est action por paine Et se pluseur vuelent pledier par ceste action ele doit estre donee a celui qui la chose touche plus sicomme a son plus prouchain parent. Se l’en a meffet a .i. frans hom il avra pardurable action mes se uns autres en veult pledier l’action doit estre meue dedenz l’an quar ele n’apartient pas as hoirs par droiture d’eritage quar li damages qui est fez encors de franc home ne vient pas a l’oir autresi comme damages de chatel quar ceste action n’est de bieet de loiauté. ¶ [6] Li prevolz dist aucuns n’ait pas en sauronde ne en son apentiz par de souz coi la gent vont conmunement ou s’i arrestent chose qui puisse mal fere se ele chiet qui fera contre ce ge dorrai contre lui action seur le fet por .x. s. Et se sers le fet sanz le seu son seignor ge commanderai ou que ses sires l’ament ou que il abandone le serf. [7] Cist banissemenz est partie de celui devanet li prevolz se porvoit que nule chose ne soit mise en cez parties de la meson qui puisse mal fere se ele chiet. ¶ [8]Que li prevolz dit aucuns n’ait pas en sa seuronde ou en son apentiz cez paroles apartienent a toz et as hostes et au seignor de la meson comment que il soit ou se il i habitent ou se il n’i habitent pas. [10] Se cil de la meson n’ont pas mis en la seuronde ou en l’apentiz chose qui mal puisse fere mes autres li a mis et il le sueffent il sont tenu autresi comme se il li eussent mis. ¶ [11] Par ce que li prevolz dit. se la chose est mise si que ele puisse mal fere se ele chiet doit l’en entendre que l’en ne doit pas atendre tant que la chose soit chaoite et que ele ait mal fet. mes dés que ele [f. 20’b] est si mise que ele porroit mal fere se ele chaoit velt li prevolz que l’en en plede a celui qui einsi la sueffre en sa meson[12]et se ce qui i a esté mis chiet meintenanet il fet mal action apartient contre celui qui li mist et non pas contre celui qui habite en la meson et se uns bolengiers avoit une table hors de sa meson sor qoi il vendoit son pain et ele chaï et fist damage Servius escrit que action doit estre donee contre lui a la maniere de ceste quar l’en set bien que ceste n’i afiert pas porce que la table n’estoit pas mise en la seuronde ne en l’apentiz. Ce meismes dit il se une ambre est pendue a une chaenne et ele chiet si que ele fet damage, [13] ceste action est commune et apartient as hoirs mes ele n’apartient pas contre l’oir quar ele est por paine.

      [9.3.6]Paulus dit. [1]Labeo escrit que cist banissemenz n’apartient pas as citez et as viles tant seulement. mes as voies par coi la gent vont communement. [3] Et se aucune chose qui face damage est getee d’une nef : profitable action en sera donee contre celui qui est mestres de la nef.

      [9.3.7]Gaius dit. Quant li cors d’un franc home est bleciez par ce qui a esté geté ou espandu d’une meson : li juges doit proisier les loiers qui ont esté doné as mires pour garir le. et les autres despenses qui i ont esté fetes. et sa besoigne que il en a perdue et que il en perdra. mes li enledissemenz de son cors ne sera pas proisiez. quar cors frans ne puet estre proisiez.

      IV. D. 9.4.1-8

      Des actions qui sont meues por les meffez as sers: (rubr.)

      [9.4.1]Gaius dit. Actions de meffet sont apelees celes que sont pas meues contre nos por marchiez mes por les meffez a noz sers. Et la droiture de cez actions est que cil qui en est condampnez se puet delivrer de tot le condampnement por abandoner le sers qui a fet le meffet.

      [9.4.2]Ulpians dit. [pr.]Se uns sers a fet damage par le seu de son seignor li sires est tenuz a restorer le tot enterinement . quar il semble que il meismes l’ait fet. mes se li sers le fist sanz le seu son seignor li sires se puet delivrer por abandoner le serf. quar plus ne li puet l’en pas demander del meffet au serf que il soit tenuz a abandoner le. ¶ [1] Cil qui ne deffendi pas [f. 20’c]que ses sers ne meffeist est tenuz par ceste action ne il n’a pas grant force se il est orendroit ses sires ou se il a lessié a estre le. quar ce est assez se il estoit ses sires el tens que li sers fist le meffet. Et Celsus dit que se li sers a esté venduz ou toz ou en partie ou il a esté franchiz puis que il fist le meffet cil qui lors estoit ses sires en remaint obligiez. quar li sers ne meffist de rien qui obei au commandement son seignor. Ce puet l’en dire se li sires li commanda que il meffeist. mes se li sires le sot et il ne li deffendi pas comment escuserons nos le serf : Celsus fet tant seulement difference entre la loi qui fet restorer les damages et la loi des .xii. tables. Quar en la loi des .xii. tables se li sers fist .i. larrecin par le seu son seignor : li sires n’est pas tenuz en son nom mes por abandoner le sers. mes en la loi qui fet restorer les damages li sires est tenuz en son nom . et non pas el nom del serf et celsus rent la reson de l’une et de l’autre loi. quar la loi des .xii. tables ne velt pas que li serf obeissent a lor seignors en tieus choses. mes la loi qui fet restorer les damages a merci del serf qui obeist a son seignor porce que il le doute. quar autrement ne feist il pas ce que il fet. mes ce que Julians escrit nos plest qui dit que se uns sers a fet .i. larrecin ou .i. autre meffet : il puet apartenir a la derreniere loi. mes l’en en puet pledier au seignor por abandoner le serf. si que ce que l’accion de la loi qui fet restorer les damages est donee contre le seignor n’escuse pas le serf ainz grieve le seignor. et ceste sentence est resnable.

      [9.4.3]Cil meismes dit. En totes les actions qui sont meues por les meffez as sers en coi l’en fet mencion el seu au seignor : l’en le doit einsi entendre. se li sires pot deffendre que li sers ne meffeist et il ne le deffendi pas. autre chose est de doner auctorité au serf qui meffet que de soffrir que il mefface.

      [9.4.4]Paulus dit. [pr.]L’en demande comment li seuz au seignor doit estre entenduz el meffet as sers. ou quant li sires li done conseill de meffere ou quant il le sueffre que il ne le deffent pas. Et l’en doit savoir que quant li sires ne le puet deffendre l’en ne doit pas dire que ce soit par son seu. si comme se li sers pledoit a son seigneur por estre frans. ou il l’avoit en despit [f. 20’d]que il ne lessast rien a fere por lui. ou se il estoit de l’autre part d’une et il fesoit .i. mesfet noiant son seignor mes ce estoit malgré lui quar il ne le pooit deffendre. l’en entent donc par droit que li sires fet la chose quant il la puet deffendre. et einsi doit l’en entendre son seu par tot cest banissement. ¶ [1] se uns estranges sers fist .i. meffet a mon seu et ge l’achatai aps  : action sera donee contre moi por son meffet quar il ne le fist pas au seu son seignor quar ge n’estoie pas encor ses sires. ¶ [2] porce que li sires est tenuz por le meffet que ses sers fet a son seu il covient vooir se action doit estre doné contre lui el nom de son serf si que li sers remaigne quite del meffet. et ce n’est pas droiz ainz covient que li sires soit tenuz et en son nom et el nom del serf. mes quant il avra paié cele des paines que ses aversaires voudra il sera quites de l’autre. ¶ [3] Se aucuns plede au seignor et il dit que ses sers a meffet par son seu et li sires respont que il ne le sot onques se il est assols de cel plet et li demanderres velt puis pledier a lui que il soit contrainz d’abandoner le serf por son meffet il sera mis arriere par excepcion de chose jugiee. quar la cause fu finee el premier plet. mes tancomme li premiers plez duroit se li demanderres se repentist de ce que il avoit proposé que li meffez avoit esté fez par le seu au seignor: lors puet il lessier cele cause et requerre que li sires soit contrainz ou d’amender le meffet ou d’abandoner le sers. autresi est il se il pleda premierement el non del serf. et il velt aps dire que li mesfez fust fez par le seu au seignor. il puet bien muer sa plainte quanque la sentence ait esté donee:

      [9.4.5]Ulpians dit. Se li sers qui est communs a plusors meffet sanz le seu a nul d’els. action sera donee el non del serf. contre lequel que l’en voudra. et se il mesfist au seu de toz l’en en porra pledier a chascun en son non autresi comme se chascuns eust meffet. et se l’en en plede a l’un li autre ne sont pas porce delivré. Mes se li uns le sot et li autres ne le sot pas cil qui le sot sera trez en cause en son non . et cil qui ne le sot pas i sera trez el non au serf. Il a difference entre cez actions non pas tant seulement que cil qui [f. 21’a] sot le meffet est tenuz a restorer tot le damage. mes tele que se il vent le serf ou il le franchist. ou se li sers muert li sires sera tenuz a respondre del meffet. mes se li sires muert li hoirs n’i sera pas tenuz.

      [9.4.6]Cil meismes dit. Mes li sers i sera tenuz aps ce que il sera franchiz.

      [9.4.7]Cil meimes dit. [pr.]Action por le meffet a mon serf n’est pas donee contre moi el nom au sers se il n’est a moi. mes se il est ore a moi et il n’i estoit pas el tens que il fist le meffet ge i sui tenuz. et mes hoirs i sera tenuz tant comme li sers vivra ¶ [1]pomponius dit. Se cil qui a achaté .i.serf est trez en cause por le meffet au serf. li venderres par qui seu il le fist n’en porra pas estre trez en cause.

      [9.4.8] Cil meismes dit. Se li sers qui est communs a pluseurs fet .i. larrecin  : chascuns de ses seignors est tenuz par ceste action. si que nus d’els ne se puet defendre que il n’ament tot le meffet se il n’abandonne tot le serf. ne il ne doit pas estre oïz se il en velt abandoner sa part tant seulement. mes se il est condampnez a amender tot le meffet porce que li compaignon ne vuelent pas abandoner lor parz del serf il porra pledier a els par l’action de partir choses communes. ou par cele de partir heritage. mes avant que il soit tres en cause por le meffet au serf se il abandone sa part del serf a celui a qui il a meffet il sera lors asseurez que l’en ne pledera pas a lui por fere li amender le meffet. ja soit ce que l’en puet dire que se cil a qui li meffez a esté fez reçoit la partie a l’un des seignors il pert l’action. quar porce que il est fez sires d’une partie del serf il ne porra pas pledier o son compaignon por le mesfet au serf. ne il ne porra pas pledier par action de partir choses communes por le mesfet que li sers fist ainz que il i eust part. et des que il ne lepuet fere il i avra damage apertement. mes il est mielz que l’en die que l’action de partir choses communes li apartient.

    Tradition indirecte

    Le Livre de la roine (ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 5245 [1270-1300]) présente une compilation de droit romain mêlant Institutes et Digeste vieux. Les extraits du Digeste sont repris de la traduction 3.

    Bibliographie:

    • L. Mainini, « Autour du Livre la Roine (Paris, BnF, fr. 5425) : tradition et constitution d’un livre juridique aux XIIIe-XIVe siècles » [à paraître]

    Manuscrit

    • Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 5245


      194 f. parchemin ; France (Ile-de-France, Nord ?), 1270-1300 ; 285 x 200 mm.

      Contenu: Livre la Roine (= Livre I, Pierre de Fontaines, Conseil à un ami; Livre II, compilation juridique d'après la traduction anonyme en prose des Institutiones en français et des extraits du Digeste vieux en français; Livre III, Grand coutumier de Normandie; Livre IV, suite de la compilation des Institutes et du Digeste vieux). Il est à noter que deux manuscrits du Conseil de Pierre des Fontaines, interpolés entre les chapitres 2 et 3 par des extraits français du Corpus juris civilis et du droit canonique, sont intitulés per leurs rédacteurs Livre la Roine Blanche et Livre la Reigne : il s'agit respectivement du ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 1279 et du ms Cité du Vatican, BAV, Reg. lat. 1451. Un troisième manuscrit du Conseil (ms Honfleur, bibl. mun., 1), dont la rubrique initiale est aujourd'hui peu lisible, porte en tête du premier feuillet une enluminure représentant une reine qui reçoit un livre. (sigle R, éd. Marnier)

      Livre I, Pierre de Fontaines, Conseil à un ami (titres anciens : Ci commence li livres des usages et des coutumes de France et de Vermendois selonc court laie... et por ce est il apelez le livre la roine f. 1; Ci commence li consuelz que messires Pierres de Fonteinnes donne a son ami f. 1v)  (f. 1- f. 51)   Inc. Ci commence li livres des usages et des coutumes de France et de Vermendois selonc court laie, et fu fez por une roine de France tres gentil et tres noble, et le fist a sa requeste li plus sages hons qui a son tans vesquist selonc les lois, et por ce est il apelez le livre la roine. (rubr.) | A l’enprendre de ce ce que vos m’avez tantes foiz proié et requis en apel ge joingtes mains... [f. 1] | Ci commence li conseulz que messires Pierres de Fonteinnes donne a son ami (rubr.) | Tu qui te veuls entremetre de droit fere et de terre tenir… [f. 1v]. Expl. ...les enfanz aus chamberieres. et les faons. aus bestes. | Ci fine li premiers livres la roine. [f. 51]
      (f. 1)  Ci commence li livres des usages et des coutumes de France et de Vermendois selonc court laie, et fu fez por une roine de France tres gentil et tres noble, et le fist a sa requeste li plus sages hons qui a son tans vesquist selonc les lois, et por ce est il apelez le livre la roine (rubr.)
      (f. 1v)  Ci commence li conseulz que messires Pierres de Fonteinnes donne a son ami (rubr.)
      (f. 1v)  Ci commence des semonsses qu'en fet as frans et as vileins (rubr.)
      (f. 2)  Ci parole des contremanz qu'en puet contreindre et quiex non et por quel cas l'en puet contremander et quant vilains puet contremander (rubr.)
      (f. 4v)  Ci parole de la forme des seremenz que l'en fet por les contremanz (rubr.)
      (f. 5)  Ci parole de ceuls qui ne vont a leur jor ne ne contremandent (rubr.)
      (f. 5v)  Ci parole de ceus qui repleigent autrui de fere droit et sunt souffisant pleigé (rubr.)
      (f. 6)  Ci parole se aucuns est replegiez d'estre a droit por mesfet en quel point l'en le doit remetre (rubr.)
      (f. 6v)  Ci parole quele amende franc et vilans doivent qui defaillent des semonsses qu'en lor fet por plaidier (rubr.)
      (f. 7v)  Ci parole del maldit a son parlier (rubr.)
      (f. 8)  Ci parole de fere sa demande et demostrer par quel reson l'en demande (rubr.)
        (f. 8v)  Ci parole d'eritage et d'assigner jor de conseil (rubr.)
        (f. 9v)  Ci parole de ceus qui sont soz aage (rubr.)
      (f. 10v)  Ci parole del marchié aus enfanz qui n'ont pas aage (rubr.)
      (f. 11)  Ci parole de la plevine a celui qui est de soz aage (rubr.)
      (f. 11)  Ci parole de celui qui est dedenz aage (rubr.)
      (f. 11)  Ci parole de celui qui est souz aage qui vient a l'eritage son pere par l'auctorité de son baill (rubr.)
      (f. 11v)  Ci parole de ceus qui ne puent avoir restitucion (rubr.)
      (f. 11v)  Ci parole de ceus qui sont soz aage qui vendent lor choses (rubr.)
      (f. 17)  Cist tytres parole pour gent de commun (rubr.)
      (f. 17v)  Ci parole de tricherie (rubr.)
      (f. 17v)  Ci parole des despaises comment il sont restablis (rubr.)
      (f. 19v)  Ci parole de chose mise en autrui main por rouver jugemen(rubr.)
      (f. 20)  Ci parole des arbytres qui reçoivent mises seur euls (rubr.)
      (f. 24)  Ci parole des taverniers et des hostelier(rubr.)
      (f. 24v)  Ci parole des jugemen(rubr.)
      (f. 31v)  Ci parole des mesagiers (rubr.)
      (f. 32v)  Ci devise comment l'en doit fauxer jugement par devant juge (rubr.)
      (f. 36)  Aus quiex poostez et franchise soit donnee (rubr.)
      (f. 41)  Comment li crisme doivent estre amendé (rubr.)
      (f. 41)  En quel leu l'en doit jugier les crimes (rubr.)

      Table des matières relative aux Livres II et IV  (f. 53- f. 53v)   Inc. Por ce que l'en puist tost trover ce que l'enquerra en cest livre, ceste page enseingne en lisant des quiex choses cil qui fist cest livre traita, et met et enseingne en ordre toutes les rebriches de chascun livre. | Ci commencent li tytre del ii. livre la roine Expl. ... Des convenanz | Des trenssactions

      Livre II, Compilation juridique d’après la traduction anonyme en prose des Institutes en français et des extraits de la traduction 3 du Digeste vieux en français(titre ancien : Ci commence li seconz livres la roine f. 53v)  (f. 53v- f. 94v)   Inc. Ci commence li seconz livres la roine. (rubr.) | Cist tytres parole des heritages a ceuls qui muerent sanz fere testament. (rubr.) | Cil muert sanz testament. qui ne fet point de testament. ou qui ne le fet pas a droit... [f. 53v] Expl. ...en cez marchiez qui sont fet par consentement si comme il a esté dit avant. | C'est la fin du secont livre. [f. 94v]

      Le texte des extraits des Institutes présente parfois des différences par rapport à l'édition donnée par F. Olivier-Martin. Le texte des extraits du Digeste vieux se rapproche le plus souvent du texte transmis par la traduction 3 du Digeste vieux.


      [Inst. 3.1]137  (f. 53v)  Cist tytres parole des heritages a ceuls qui muerent sanz fere testament (rubr.)
      [Inst. 3.2]  (f. 54)  De la leal. succesion ce est de l’escheoite aus parenz aus morz de par le pere (rubr.)
      [Inst. 3.3]  (f. 54)  Cist tytres parole du conseil au senat tertulian qui apele les enfanz a la mere a l'eritage a ses enfan(rubr.)
      [Inst. 3.4]  (f. 54)  Du conseil au senat orphitian qui apele les enfanz de par la mere a l'eritage leur mere (rubr.)
      [Inst. 3.5]  (f. 54)  Cist tytres est de la sucession ce est de l'escheoite as parenz de par la mer(rubr.)
      [Inst. 3.6]  (f. 54v)  Cist tytres parole comment l'en doit conter lingnage (rubr.)
      [Inst. 3.13]  (f. 54v)  Cist tytres parole des obligemenz (rubr.)
      [Inst. 3.14]  (f. 54v)  Cist tytres parole des obligemenz qui sont fez par chose et de choses creues et de certainne chose et demandee (rubr.)
      [D. 12.1.1-12.1.42]  (f. 54v- f. 57v)  Celsus dist. Li nons de croire est generaux. et s'estent a chose prestee...[sans rubr.] ...tant comme sey me paiera sera Tyces quites
      [Inst. 3.14]  (f. 58)  Cil a qui aucune chose est bailliee por user en ce est a dire prestee por user a son profit...[sans rubr.]
      [Inst. 3.15]  (f. 58v)  Cyst tytres parole des obligemenz qui sunt fez par paroles (rubr.)
      [Inst. 3.16]  (f. 59)  Des .ii. as quiex une chose puet estre promise et convenanciee (rubr.)
      [Inst. 3.17]  (f. 59)  Cist tytres parole des convenances as sers (rubr.)
      [Inst. 3.18]  (f. 59v)  Cist tytres parole de la division des convenances (rubr.)
      [Inst. 3.19]  (f. 59v)  De convenances qui riens ne vallent (rubr.)
      [Inst. 3.20]  (f. 61)  Cist tytres parole des pleges (rubr.)
      [Inst. 3.21]  (f. 61v)  Des obligemenz qui sont fez par escrit (rubr.)
      [Inst. 3.22]  (f. 61v)  Cist tytres parole des obligemenz qui sont fez par consentement (rubr.)
      [Inst. 3.23]  (f. 62)  D'achat et de ventes et des convenances fetes contre l'acheteor. et contre le vendeor et quiex choses pueent estre vendues (rubr.)
      [D. 18.1.1.2-18.1.2]  (f. 62)  achaz et ventes vindrent du droit as genz. et por ce est il fez par consentement... [sans rubr.] ...que li fiulz a acquises par chevalerie
      [D. 18.1.6]  (f. 62)  se uns champs est venduz a paier a .iii. termes... [sans rubr.]
      [Inst. 3.23]  (f. 62)  Li achaz et les ventes qui sont fez par escripture. ne sont pas estable devant que li instrument... [sans rubr.]
      [D. 18.1.7.2-18.1.8]  (f. 62v)  Se aucuns achate ainsi je achat ce champ... [sans rubr.] ...car l'en achate l'esperance
      [Inst. 3.23]  (f. 62v)  Achaz puet estre fez purement. ou soz condition[sans rubr.]
      [D. 18.1.10-18.1.81]  (f. 62v- f. 67)  Se aucuns achate aucune chose et ele est pire qu'il ne cuida... [sans rubr.] ...et la reponsse est qu'il n'i est pas obligiez selonc les choses qui sonproposees
      [Inst. 3.23]  (f. 67)  Se aucun font tel convenant que aucune chose soit achetee tant comme Tyces... [sans rubr.]
      [D. 18.2.1-18.2.20]  (f. 67v- f. 69)  Paulus dist. Vente fete a terme est fete en ceste maniere... [sans rubr.] Il n'en puet pas pleder contre le secont acheteor. se li vendierres ne li atorne
      [D. 18.3]  (f. 69)  Cist tytres parole de chose vendue a terme (rubr.)
      [D. 18.4]  (f. 70)  De ceus qui vendent heritages et achatent (rubr.)
      [D. 18.5]  (f. 72)  Pomponius dit. Celsus quidoit que se li filz qui est en baill... [sans rubr.]
      [D. 18.6]  (f. 73)  Cist tytres parole de convenances de vins (rubr.)
      [D. 18.7]  (f. 75)  Ulpians dit. Se uns sers est venduz par convenant... [sans rubr., mais réserve]
      [Inst. 3.24]  (f. 76)  Loages et conductions est prouchiens a achat. Et a vente... [sans rubr. mais réserve]
      [D. 19.2]  (f. 76v)  Uaulus [sic] dit. por ce que marchiez de loage fu trovez par engin naturel... [sans rubr.]
      [Inst. 3.25]  (f. 84)  Des compaignie [titre d'attente et titre ajouté]
      [D. 17.2]  (f. 84v)  Paulus dit. Aucun pueent assembler compagnie... [sans rubr.]
      [Inst. 3.26]  (f. 92)  De mandemen(rubr.)
      [Inst. 3.27]  (f. 92v)  Des obligemenz qui nessent ansint comme de marchié (rubr.)
      [Inst. 3.28]  (f. 93v)  Cist tytres parole par quiex personnes obligemenz nos est acquis (rubr.)
      [Inst. 3.29]  (f. 93v)  Cist tytres parole en quel maniere obligement faut (rubr.)

      Livre III, Grand coutumier de Normandie en prose française  (f. 95- f. 140)   Inc. Por ce que nostre entencion est a esclairier en ceste oeuvre au mielz que nous porrons les droiz et les establissemenz de Normendie... [sans rubr.] | De droit | De juridicion... [table de matières] | Por ce que la malice de la covoitise avoit enlacié si ardantment l'umain lingnage... [f. 96]. Expl. ...cil qui firent cele devant doivent estre present. [f. 140]

      Le texte du Grand coutumier de Normandie pourrait remonter à la deuxième classe de la rédaction latine identifiée par Tardif.


      Livre IV, Suite de la compilation juridique d'après les Institutes et le Digeste vieux  (f. 141- f. 194)   Inc. Cist tytres parole de ce qui est fet o celui qui est en autrui poosté (rubr.) | Por ce que nos avons devant fet mencion de l'action par coi l'en plede seur le chatel as sers... [f. 141] Expl. ...ceus qui les commandemenz de cest chapistre despisent | Explicit le livre la roine. [f. 194]
      [Inst. 4.7]  (f. 141)  Cist tytres parole de ce qui est fet o celui qui est en autrui poosté (rubr.)
      [D. 14.5]  (f. 142)  Cist tytres parole de ce qui est fet a celui qui est en autrui poosté (rubr.)
      [D. 14.6]  (f. 143)  Cist tytres parole du conseil au senat. qui desfent que deniers ne soient prestez au fil qui est em baill (rubr.)
      [Inst. 4.8]  (f. 145)  Cist tytres parole d'action nuisable (rubr.)
      [D. 9.4]  (f. 146)  Cist tytres parole d'actions qui sont meues por les meffez aus sers (rubr.)
      [Inst. 4.9]  (f. 150v)  Cist tytres parole se beste fet poverté (rubr.)
      [D. 9.1.4-9.1.5]  (f. 150v- f. 151v)  Mes se beste fet domage par la felonnie... [sans rubr.] ...il porroit pleidier a celui qui la mule estoit por ce qu'ele li avoit fet domage. Et la reponsse est que oïl
      [Inst. 4.10]  (f. 151v)  Cist tytres parole de ceus par lesquiex nos poons pledier (rubr.)
      [D. 1.19 -1.20.1]  (f. 151v- f. 152)  Cist tytres parole de l'office au procureeur l'empereeur (rubr.) ...Quar les actions de loi li sont octroiees
      [D. 3.3]  (f. 152)  Cist tytres parole des procureers (rubr.)
      [D. 3.4]  (f. 158)  De ce qui est fet por la cause de chascune université (rubr.)
      [D. 3.5]  (f. 159)  Cist tytres parole de besoingnes fetes (rubr.)
      [Inst. 4.11]  (f. 165)  Cist tytres parole de capcions (rubr.)
      [Inst. 4.12]  (f. 165v)  Des perpetuels et des temporiex et lesqueles trespassent aus hoirs et contre les hoirs (rubr.)
      [Inst. 4.13]  (f. 166)  Des excepcions (rubr.)
      [D. 21.3]  (f. 167)  Cist tytres parole d'excepcion de chose vendue et livree (rubr.)
      [Inst. 4.14]  (f. 167)  Il avient aucune foiz que excepcion qui a commencement droiturel... [sans rubr.]
      [Inst. 4.15]  (f. 167v)  Des antredit (rubr.)
      [D. 3.6.pr.-3.6.4]  (f. 169)  De ceus qui acusent faussement (rubr.) ...ne a l'aversaire es communes causes, ne es privees ne es celles a la borsse l'empereor
      [Inst. 4.16]  (f. 169)  De la paine a ceus qui pledent folement (rubr.)
      [Inst. 4.17]  (f. 169v)  De l'office au juge (rubr.)
      [D. 1.21-22.1]  (f. 170v- f. 171)  Ulpians dist. Il est octroié par les establissemenz a l'emperere Marc... [sans rubr.] ...en avocacions, en libelles, en bannissement, en jugement, en epistres [sans rubr.]
      [D. 1.22.2-1.22.6]  (f. 171)  Des acesseeurs (rubr.) ...quar il ne prent commun salaire [sans rubr.]
      [D. 2.1]  (f. 171)  De la jurisdicion a touz les juges (rubr.)
      [D. 2.2]  (f. 172v)  Comment chascun doit user en soi du droit qu'il establist a un autre (rubr.)
      [D. 2.3]  (f. 173)  Cist tytres parole comment chascun doit obeir a son juge (rubr.)
      [D. 2.4]  (f. 173)  Paulus dit. Apeler en droit est... [sans rubr.]
      [D. 2.5]  (f. 175)  Se aucuns est apelez en droit et il n’i va pas ou se aucuns apele celi qu’i ne doit pas apeler (rubr.)
      [D. 2.6]  (f. 175)  De ceus qui sont apelé en droit qu'il i alillent ou il doignent caupcion (rubr.)
      [D. 2.7]  (f. 175)  Cist tytres desfent que nus ne retiegne par force celi qui est apelez en droit (rubr.)
      [D. 2.8]  (f. 176)  Li quel doivent estre contraint de donner caupcion (rubr.)
      [D. 2.9]  (f. 177v)  Comment caupcion doit estre donnee quant l'en plede pour meffet au serf (rubr.)
      [D. 2.10]  (f. 178v)  De celi par qui il remaint que aucuns ne viengne a jugement (rubr.)
      [D. 2.11]  (f. 179)  De celui a qui caupcion doit estre donnee (rubr.)
      [D. 2.12]  (f. 181)  Cist tytres parole des fetes et des delaiemenz (rubr.)
      [D. 2.13]  (f. 181v)  De fere sa demande et par quele action l’en veult pledier (rubr.)
      [D. 2.14.1-2.14.4]  (f. 183v- f. 184)  Des convenances (rubr.)...autresi comme se ele i fust mise expressement
      [D. 2.14.5-2.14.62]  (f. 184- f. 190v)  De convenances fetes (rubr.)...ele ne li puet plus estre tolus maugré sien
      [D. 2.15]  (f. 190v)  Ulpians dit. Trensaction est une chose... [sans rubr.]
      [Inst. 4.18]  (f. 193)  Et li commun jugement n'est ordené par actions... [sans rubr.]


      Description matérielle

      Parchemin consolidé avant copie par coutures (f. 105, f. 106, f. 107, f. 174, f. 177, f. 193) et collages (f. 27, f. 99)., 194 f. Réglure à la mine à plomb (1-1-11/0/0/J) (20 + 210 + 55 x 15 + 145 + 40mm). Le texte est disposé sur deux colonnes comptant généralement 40 lignes, sauf exceptions (ex. dernières colonnes de chaque livre, f. 51, f. 94v, f. 140).

      Collation: 26 cahiers de 8 feuillets (sauf exceptions). ¶ 1 : 18 (f. 1-8v), 28-1 (f. 9-15v), 38-1 (f. 16-22v), 48 (f. 23-30v), 58 (f. 31-38v), 68 (f. 39-46v), 76 (f. 47-52v), ¶ 2 : 88 (f. 53-60v), 98 (f. 61-68v), 108 (f. 69-76v), 118 (f. 77-84v), 128 (f. 85-92v), 132 (f. 93-94v), ¶ 3 : 148 (f. 95-102v), 158 (f. 103-110v), 168 (f. 111-118v), 176 (f. 119-124v), 188 (f. 125-132v), 198 (f. 133-140v), ¶ 4 : 208 (f. 141-148v), 218 (f. 149-156v), 228 (f. 157-164v), 238 (f. 165-172v), 248 (f. 173-180v), 258 (f. 181-188v), 268-2 (f. 189-194v). Le feuillet manquant entre les f. 15 et f. 16 est signalé par une note marginale du 19e ou 20e s. Signatures de cahier à l’encre (14e siècle) selon un ordre alphabétique, de « a » (f. 1) à « z » (f. 173) et de « aa » (f. 181) à « bb » (f. 189), qui se superposent aux signatures par bifeuillets à la mine (13e s.) sous formes de lettres, lignes et figures dans un ordre croissant (ex.: I/II/III/III); ces séquences de signatures reflètent la division en livrets: elles apparaissent au deuxième livret (f. 53) et on observe une nouvelle séquence cohérente (de « a » à « f » ) le long du troisième (f. 95-140). Une seule réclame, avant l’unique bifeuillet du volume (f. 92v).

      Scription

      Ecriture: textualis libraria ; un copiste pour les f. 1-51 (Livre I), 53-94v (table des matières et Livre II), 141-194 (Livre IV). En ce qui concerne les f. 95-140 (Livre III, Grand coutumier de Normandie), on remarque des changements graphiques redevables à une autre main. Il s'agit d'un changement dans le ductus de l'écriture qui comporte des traits plus brisés et plus larges; ces changements deviennent particulièrement visibles dans les cas de certaines lettres, telles que, par exemple, h, g, m, s ou a majuscule et après le pied-de-mouche. Deux mains plus tardives pour les ajouts et les essais de plume f. 194-194v.

      Scripta: la scripta est conforme à la scripta standardisée exportée depuis Paris. Parfois on peut remarquer quelques formes plus normandes (ex. sunt, f. 5. f., 58v ou la fréquence du pronom personnel de la 3e personne du pluriel il), mais, étant donné l'irrégularité des occurrences et l'alternance avec des formes standardisées, il est possible qu'elles soient redevables au modèle textuel plutôt qu’aux habitudes graphiques du copiste: dans les extraits français du droit romain la plupart des formes normandes sont attestées dans les passages tirés des Institutes, dont le texte, édité par F. Oliver-Martin, se caractérise par quelques traits graphiques normands.

      Structure et décor

      Structure

      La division entre les livres est irrégulière : f. 51v-52v blancs entre le livre I et le livre II, aucun feuillet blanc entre le livre II et le livre III (f. 94v-95), f. 140v blanc entre le livre III et le livre IV. Dans le dernier cas, toutefois, manquent les premiers quinze titres du livre IV, mentionnés dans la table des matières (f. 53): ceci laisse supposer la perte de quelques feuillets. Numéros de livre en titre courant bleus et rouges. Manicules (f. 97, f. 109v), festons (f. 106, f. 128), nota (f. 98).

      Livre I, Pierre de Fontaines, Conseil à un ami

      Une enluminure en tête du livre. Initiale ornée (bleue, rouge et or) haute de 5 UR. Les chapitres sont séparés par des rubriques. Des unités textuelles mineures sont séparées par des lignes rouges horizontales entre un paragraphe et le paragraphe suivant. Initiales alternativement bleues à filigrane rouge et rouges à filigrane bleu au début de chaque paragraphe. Pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges.

      Table des matières relative aux Livres II et IV

      Initiale filigranée haute de 7 UR (f. 53). Petite initiale filigranée de 2 UR (f. 53). Initiales des titres alternativement bleues et rouges.

      Livre II, Compilation juridique en français des Institutes et du Digeste vieux

      Initiale filigranée de 7 UR (f. 53v). Les différents titres sont séparés par des rubriques. Des unités textuelles mineures sont séparées par des lignes rouges horizontales. Initiales alternativement bleues à filigrane rouge et rouges à filigrane bleu au début de chaque paragraphe. Pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Des rubriques n'ont pas été réalisées; réserves prévues (f. 75, f. 76).

      Livre III, Grand coutumier de Normandie

      Une enluminure en tête du livre. Initiale ornée (bleue, rouge et or) haute de 11 UR, avec développements marginaux de 14 UR (f. 95). Lettrine encadrée de 2 UR (f. 95). Initiales des titres alternativement bleues et rouges pour la table des matières (f. 95-96). Initiales alternativement bleues à filigrane rouge et rouges à filigrane bleu au début de chaque paragraphe. Pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Les rubriques n'ont pas été réalisées; titres d'attente (ex. f. 121. f. 121v); réserves prévues.

      Livre IV, Suite de la compilation juridique en français des Institutes et du Digeste vieux

      Les différents titres sont séparés par des rubriques. Des unités textuelles mineures sont séparées par des lignes rouges horizontales. Initiales alternativement bleues à filigrane rouge et rouges à filigrane bleu au début de chaque paragraphe. Pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Titre d'attente (f. 175).

      Iconographie

      Deux miniatures en tête des livre I et III : style français (peut-être parisien), largeur d'une colonne. À la suite de F. Avril, la notice codicologique élaborée par O. Julien et M.-H. Tesnière avance l'hypothèse d'une proximité stylistique entre les enluminures de ce manuscrit et le Maître du censier de Sainte-Geneviève. Nous suggérons, pour notre part, une proximité stylistique avec l'un des enlumineurs du manuscrit Rouen, bibl. mun. 185 (A 211) (f. 2, f.142, f. 165, f. 192, f. 212v, f. 227, f. 233). Cette attribution est suivie par Akiko Komada.

      F. 1 un personnage agenouillé offrant un livre à une reine assise. Le personnage qui offre le livre est accompagné de quatre personnages (peut-être une représentation des quatre livres dont se compose le manuscrit?); l'un de ces personnages est représenté avec un chapeau. Derrière la reine un chevalier.

      F. 95 la notice élaborée par O. Julien et M.H. Tesnière suggère de reconnaître dans cette enluminure le roi rendant la justice. Nous suggérons, quant à nous, d'y voir un homme de loi qui juge une cause face à six personnages qui disputent entre eux. Le personnage principal, le juge assis, est représenté avec le chapeau du personnage de l'enluminure précédente et, d'ailleurs, il revient aussi, avec le même chapeau, dans les enluminures de certains manuscrits du Digeste vieux en français, parfois en lien avec des titres et des rubriques portant sur les juges, les jugements et la juridiction (cf. mss Paris, Bibl. nat. de Fr. fr. 495, f. 14 et Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 20118, f. 71v).

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: Prières, notes et essais de plume f. 194-194v: En l'oneur de la divine fleur qui pourta le Roy (répété trois fois, f. 194); Je tez rent …a la gloire souveraine amen (f. 194); En l’oneur de la divine fleyr qui pourta le roy des lois ...je luy dit doulsement je party dy ave maria (f. 194v); Alpibus ille perit qui plus se diligit ullum (recopié trois fois, dont une fois en partie), Salve Regina misericordie vitta dulcedo (f. 194v). Quelques traces de lectures anciennes: manicules, festons, nota.

      Provenance et anciennes cotes: plusieurs cotes anciennes apparaissent au f. 1: 1520 (catalogue de Nicolas Rigault, 1622), 605 (catalogue des frères Dupuy, 1645) et 9822 (Inventaire Regius, 1682). Ce manuscrit faisait partie de la collection d’Aimar de Ranconnet, président auprès du parlement de Paris, dont la main se reconnaît dans le titre à l’encre rouge f. 1. En 1560 le manuscrit rejoignit la bibliothèque de Fontainebleau. Il porte la cote 2401 dans le catalogue de la basse librairie du Roi à Paris.

      Bibliographie:

      • Cette notice a été élaborée sur la base de la notice Bibl. nat. de Fr. rédigée par O. Julien et M.-H. Tesnière (http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ead.html?id=FRBNFEAD000090869). Bien qu'elles aient fait l'objet de nouvelles vérifications, les informations concernant la «Description matérielle» sont particulièrement redevables à cette notice.
      •  — 
      • A. J. Marnier, Le conseil de Pierre de Fontaines ou Traité de l’ancienne jurisprudence française, Paris, 1846
      •  — 
      • F. Olivier-Martin, Les Institutes de Justinien en français: traduction anonyme du XIIIe siècle, Paris, 1935
      •  — 
      • E. J. Tardif, Coutumiers de Normandie: Textes critiques, vol. II, La Summa de legibus Normannie in curia laicali, Rouen-Paris, 1896
      •  — 
      • W. L. de Gruchy, L’ancienne coutume de Normandie. Réimpression éditée avec de légères annotations, Jersey, 1881
      •  — 
      • H. Klimrath, Mémoire sur les monuments inédits de l'histoire du droit français au moyen âge, Paris, 1835
      •  — 
      • Histoire littéraire de la France, vol. XIX, Paris, 1838, p. 131-138
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      Extraits

      I. Pierre des Fontaines, Conseil à un ami

      Ci commence des semonsses qu'en fet as frans et as vileins. (rubr.)
      [f. 1v]Tu puez semondre ton vilain qui est tes couchanz. et tes levanz del matin au vespre. et del vespre au matin. s'il n'est garniz en contre toi d'autre loi privee. Li ajornemenz de tes frans homes doit estre de .xv. jorz soit qu'il soient couchant et levant souz toi ou souz autrui. Tu me demandes une chose dont aucunes genz doutent. savoir mon se semonsse est jostice. et certes tu puez semondre ton vilain. ou ton franc home. en quel leu que tu le truisses. mes se il s'en desfent. tu ne puez fere destraingnement fors la ou la justice est tenue ne plet tenir et par ce puez tu entendre. que pure semonsse n'est pas. justice. Ge voi bien que tu ne veus de riens demorer en doutance dont tu puisses estre certeins. et se tu vas einsi enquerant . comme tu as encommencié. tu me feras ma penssee eslever en tel leu. et en tel chose. dont ele n'eust pas mestrier. pour ce se tes vilains a acheté .i. fie qu'il tient de toi franchement. et il couche et il lieve en ton vilenage. ne lera il mie. qu'il ne voist a ta semonsse que tu le feis del matin au vespre. ou tele comme tu li feras se l'en dit riens seur son franc fie. il ne te requerra neis jor de conseill s'il ne vient par la semonsse qui ne fu pas resnable. mes si chatel et ses convenances sont justisables par la loi vilaine et se il n'est mie gentix hom de lignaje et il couche et lieve seur le franc fie qu'il tient de toi. il doit avoir semonsse de .xv. iorz. et se clains est fez del vilenage. il doit le claim recevoir. et se jorz li est assis. il doit avoir quinzainne. et en cel cas repaire la loi vilenage. quar se il n'avoit nule franchise si seroit il menez de heritage par quinzainne aps le claim. Et se gentix hom de lignage qui tienge franc fie de toi est couchanz et levanz en ton vilenage avec tes autres vilains. encore deust il avoir aventage por la franchisce naturel. nequedent il soufferra la loi ou il s'est acompaingniez fors de son franc. mes autre chose seroit se il tenoit de toi une meson a cens. et hors de la communauté de tes vilains. quar lors seroit il menez de ses chatiex et des convenances comme frans hom et du conseil feroit vers toi ce qu'il devroit. et s'il iert autrui franc hon et il est couchanz et levanz en ton vilenage qu'il tenist de toi. lors convendroit il que tu le menasses par la loi vilaine. quar l'en dit que li hons est justisables de cors. et de chatel. la ou il couche et lieve. et meesmement quant il n'est gentix hom de lignage. et il est aucun frans hom . et il est couchanz et levanz en ton vilenage. de ton vilenage face vers toi ce que il doit. et ses cors et si chatel seront mené par la lei franche. et la reson en est bonne. quar se li vilains qui ne s'aert a franchise fors par le franc fie qu'il a acheté moult mieulz le doit celui estre qui a naturel franchise de par peret de par mere. encore maigne il en vilenage. se einsi n'est qu'il s’i soit mis del tout pour son fie en loi vilainne. et la parole que l'en dit que li hons doit estre justisiez. la ou il couche et lieve c'est voirs selonc l'estat ou il est. et se il est gentix hom de lingnage et ne tenist point de franc fie de nului. et il prent ta vilaine. et lieve et couche en ta justise. lors sera menez par la loi vilaine la ou il se met du tout fors de son cors. Se baillis le roi ou autres sires de coi tu tiengnes. semont ton vilain. il n’i doit pas aler par nostre usage. mes se il mandent que tu aies ton vilain par devant euls. avoir li doiz. se ensi n'est qu'il tiengne del seingnor. selonc le leu. ou li vilains maint. Mes encore ne tiengnes tu du roi. si li doiz tu avoir par devant son baillif en la chastelerie dont tu es. Mes quant li bailliz fet ajorner franc home par devant lui aler i doit encore ne tiengne il riens del roi et ileques puet la cort son seignor avoier se il veult. se li clams qui est fez seur lui le sueffre.

      II. Compilation juridique en français des Institutes et du Digeste vieux

      Des convenances qui riens ne vallent (rubr.)
      [f. 59v][= Inst. 3.19, De inutilibus stipulationibus]Toutes les choses qui sont soz mises a notre seingneur pueent estre amenees a convenances queles queles soient ou mouvables ou non movables. se aucuns met en convenant que une chose li soit donnee. qui n'est pas ne ne puet estre. cele convenance ne vaut riens. si comme se aucuns promet a aucun qu'il li donroit .i. serf. qu'il cuidoit qu'il fust vis. et il est morz. Autresi est il se aucuns met en convenant que la chose sainte et religieuse qu'il cuidoit qui ne fust d'umaine. nature li est donnee. ou la chose commune qui est establie communement. a l’usage del païs est du pueple. si comme li marchiez ou li theatres ou .i. frans hom qui cuidoit qu'il fust sers ou chose de quoi marchiez ne puet estre fez. ou que la chose qui est a celi qui fist la convenance li soit donnee. Ne la convenance ne porloingnera pas porce que la chose qui est commune puet en autrui tens estre a .i. home. ou que li frans homs porra devenir sers. et que la chose de quoi marchiez ne puet estre fez porra venir en tel point que marchiez en porra estre fez. Et que la chose a celui qui fet la convenance porra lessier a estre seue. mes tantost tieus convenances ne vallent riens. ¶ Et en contre ce se la chose de quoi convenance porroit estre fete au commencement. vient aps ce en l'estat a celes de quoi nous avons parlé sanz le fet a celui qui la promist. La convenance ne vaut riens se aucuns dist ainsi. Tu me promez que tu me donras tyce. quant il sera sers. tel convenance ne vaut riens au commencement. Et se cil qui a promis a donner la chose falt tele convenance ne vaut riens au commencement. et les autres samblables choses qui par la nature de lés sont exceptés ce est delivrés de nostre seingnorie. ¶ Ne pueent en nule maniere estre ramenees en convenant. ¶ Se aucuns promet que aucuns donra ou fera aucune chose. Il n’i est pas obligiez. mes se martins te promet qu'il fera tant que tyces te donra .v. deniers. martins i est obligiez. ¶ Se aucuns fet fere convenance a aucun autre. que a celi a cui droiture. Il est soz mis. il ne li fet riens. ¶ Neporquant la paie puet estre fete a .i. estrange par convenant. ¶ Si comme se aucuns fet ceste convenance. ¶ Tu me promez que tu me donras a moi et a tyce .v. deniers. li obligemenz en est aquis a celui a cui l'en fet le convenanet la chose qui est promise puet estre paiee a l'autre maugré celui qui fist le convenant et cil qui a promis en est delivrés par droit. mes cil qui fist le convenant. se la chose est paiee a l'autre maugré sien. a actions de mandement contre celui qui la chose a reçue. Se aucuns met en convenant que aucune chose sera paiee a lui et a .i. autre a cui droiture il n'est pas soz mis. la convenance vault. mes l'en doute. Se toute la convenance ou la moitié li est deue. mes il nous plest que cil qui fist la convenance n'ait riens plus aquis de ceste convenance. que la moitié. Se aucuns fet convenance a celui qui est soz mis a sa droiture Il aquiert a li quar sa voiz est autresi comme la voiz de son filz. et la voiz de son fil autresi comme la seue es choses qui pueent estre aquises a li. La convenance ne vaut riens se cil ne respont a ce que l'en li demande si comme se aucuns t'a demandé. Se tu li veulz donner .x. livres . et tu l'en promez .iiii. livres. Ou se il velt que tu li prometes purement. et tu li pramez soz condicion. ou se aucuns veult que tu li prometes aucune chose a terme ou soz condition . et tu li promez a paier en cest jor. la convenance ne valt riens . et se tu respons. Je promet que je li paieré. Il apert que tu li promez a paier au terme. ou soz condition quar il ne convient pas que toutes les choses que li demandierres dit soient recordees. ou resitees a la semonsse a la responsse. La convenance ne vaut riens. se tu fez covenant que cil qui est soz mis a ta droiture. te pait aucune chose ou tu a li. et ce veons nos en serf. porce qu'il ne puet estre obligiez par convenance a son seignor ne a autre. mes li enfant qui sont en baill. pueent estre bien obligiez a autres que a leur peres Il est certaine chose que li muz et li sorz ne pueent prometre convenance. ¶ Car cil qui fet la convenance doit oïr les paroles a celui qui promet a rendre la chose. et cil doit oïr les paroles a celui qui fet la convenance. et ce n'est pas entendu el sort qui ot a tart. mes de celi qui ne parole point.

      Li forsenez ne pueent par droit fere nule besoingne. car il n'entendent pas ce qu'il font. ¶ Cil qui est de denz aage fet par droit toutes besoingnes si que cil qui l'a en garde soit apelez. la ou l'auctorité a celui qui l'a en garde est nescesaire. Car cil qui l'a en garde est obligiez autresi comme li desaagiez meimes. mes li desaagiez puet bien autrui obligier a li. sanz l'auctorité a celui qui l'a ne garde. Ce que nos avons dit desaagiez est voirs au mainz de ceus qui ont aucun entendement. Car li enfes. et cil qui sont prouchien a tel aage. n'ont nul entendement. ne il n'a pas moult grant differance entre les forsenez. et les enfanz. benigne aide de droit est fete a ceus qui sont prouchien d'aage. a enfant por leur proffit. et en ce meisme droit. que cil qui sunt prouchien en aage. en quoi barbe seult venir. mes porce que cil a cui barbe selt venir. sunt en la poosté leur peres Il n'est pas obligié. par l'auctorité leur peres. se condition qui ne puet avenir est mise en obligement la convenance ne vault riens. la condicion ne puet avenir. que nature empeesche. que ele n'aviengne. si comme se aucuns dit ainsi. tu me promez que tu me paieras .x. livres. se je atouche le ciel a mon doi. ou se je ne li atouche. L'en entent que li obligemenz est fez purement. et por ce pueent les .x. livres estre maintenant demandez. Li obligemez de paroles qui est conseuz entre ceus qui ne sont pas present vault. se cil qui le refuse. et qui met avant ses obligemenz ne mostre par apertes prueves. ou par escriptures. ou par souffisanz tesmoinz que il ou ses aversaires furent en autre leu tout le jor que li instrumenz fu fez. ¶ Nus ne puet fere convenance que aucune chose li soit donee aprés sa mort neant plus que aps la mort a celui qui promet la chose. ¶ Cil qui est en autrui poosté. ne puet fere convenant que aucune chose li soit donnee aprés la mort a celui en qui poosté il est. se aucuns fet ce convenant. tu me donras ce .i. jor devant ta mort. ou devant la moie. ceste convenance. vaut. Il a esté dit que les convenances valent par le consentement de ceus qui les font et porce est il establi que se convenance est fete d'aucune chose paier aprés la mort de celi a cui la chose est promise ou .i. jor ¶ devant sa mort. ou de celi qui la promet. la convenance vaut. ¶ Se aucuns fet convenance en cete maniere. Se mei nes vient d'ase. tu me paieras hui cest jor. x. livres. tele convenance est apelee trestornee. porce que ainçois est la promesse rendue que la condition soit acomplie. Tel maniere de convenance vaut a doaire. et a toutes autres choses. Convenance qui est fete en ceste maniere. tu me promez a donner .x. livres . quant je morrai ou quant tu morras. tel convenance si vaut. ¶ Convenance puet estre fete aps la mort d'autrui. se il est escrit en .i. instrument. que aucuns ait promis aucune chose a aucun. Il vaut autant comme se l'en li eust demandé. et il eust respondu. ¶ Toutes les foiz que pluseurs. choses soncomprises en une convenance se cil qui promet respont simplement Je le te promet. Il est tenuz por le tot. et se il promet qu'il donra. une ou .ii. des choses Il n'est tenuz ne obligiez fors por ce qu'il promet qu'il n'apere. que de pluseurs covenances. unes ou autres soient parfetes. ¶ Car nos devons metre en convenant chascune des choses. et respondre a chascune. ¶ Nus ne puet fere convenance por autre. si comme il a esté devant dit. tel obligemenz ou tel promesses sont trové por ce que chascuns aquiere ce qui apartient a li. ¶ Et porce se il donne a autre de ce n'apartient riens a celi qui fist le convenant. et se aucuns veult ce fere Il devra metre paine en la convenance. si que se il n'est ainsint fet comme il est compris en la convenance. l'en ne resgarde pas a ce qui apartient a lui. mes quele la quantitez est qui est en la covenance contenue. Se aucuns met donc en covenant que aucune chose soit donnee a tyce. Il ne fet riens. mes se il i ajoste paine en tel maniere tu promez a rendre moi .x. livres. en non de paine. se tu ne paies a tyce. ce que tu li as promis lors vault la convenance.

      Se aucuns met en convenant en non d'autrui ce qui apartient a lui. La convenance vault. Car se cil qui avoit convenance a amenistrer la garde d'un orphelin lesse a son compaingnon toute l'aministration. et il li met en convenant que toute la chose a l'orfelin soit sauve. porce que ce est li preuz. a celi qui fet la covenance. que ce qu'il met en convenant soit fet porce qu'il seroit obligiez. se les choses estoient mauvesement aministrees ou gardees. li obligemenz est tenables. se aucuns met en convenant que aucune chose soit donnee a son procurator. la convenance aura force. ¶ Et se il met en convenant. que ce qui apartient a lui soit donnee a son creancier. qu'il ne soit par aventure tenuz a la paine ou que li champ ne soient vendu. qui estoient baillié en gages la convenance vaut. Et encontre ce. Se aucuns promet que uns autres fera une chose ou donra Il n'i est pas tenuz se il n’i promet paine Nus ne fet profitable convenance que la chose qu'il atent a estre seue soit seue. se cil qui promet entent d'une chose et cil a cui l'en promet entent d'autre. li obligemez n'est nus autresi comme se l'en ne respondist pas a ce qui est demandé. si comme se aucuns met en convenant que tu li doingnes stic ton serf. et tu entenz d'un autre. Ce qui est promis par lede cause. si comme se aucuns promet qu'il fera omicide. ou sacriliege. tele convenance ne vaut riens. Se aucuns fet convenant soz condition. ja soit ce qu'il muire avant que la condition soit acomplie. se la condition avient puis ses oirs en puet pledier. autresi est il par devers celui qui promet. Cil qui promet aucune chose a donner en cest an ou en cest mois. la chose ne puet estre demandee devant que li anz ou li mois soit passez. se tu as mis en convenant qu'uns champs te soit donnez. tu ne porras pas meintenant pledier. se tant de tans n'est establiz. que la chose peust estre bailliee.

      III. Grand coutumier de Normandie

      [De justiciatione ; De iustisement (la rubrique est absente, mais le titre est mentionné dans la table des matières, f. 97v)]

      Iustisement est destrece qui est fete seur aucun por fere li fere droit de sa dete ou de son mesfet. et porce apert il que nus ne doit estre justiciez se il n'a avant fet cel mesfet de quoi il soit tenuz a fere satifacion ¶ Trois choses sont par quoi home doit estre justisiez. quant il passe le terme qui li est mis a fare ce que il doit. qant il despit justice. qant il fet tort a autrui. ¶ Por terme passé est home justiciez qant terme li est assis a aucun paier. sa rente et il ne la paie au terme ne ne l'offre il doit estre justiciez tant que il ait fet gré avenanment. ou que il ait doné pleges d'estre a droit, et cel trespassement de fine sont apelez defaute. ¶ Tele maniere de justice doit estre fete par prendre ses nanz ou ses muebles. et se l'en ne trueve el fie point de mueble. la justice doit estre par le fie. et par ce doit l'en savoir que justice doit estre fete en .iii. manieres. ce est par mueble et par le fie et par le cors. et nous monstrerrons emprés en quel cas chascune de ces justices doit estre fete. ¶ Nus ne puet fere justice hors de son fie. ¶ Por despit de droit fere doit home estre justiciez quar il ne veult obeir a droit. et ce est fet en .iiii. manieres qant aucuns esforce ce qui est determiné. par jugement. si come se il dessesist son aversaire de ce dont il est saisiz. par jugement. ¶ La segonde maniere est quant aucuns met la main en chose qui a esté prise en la main le roi. et en sainsi come terres qui par jugement sont prises en la main au prince. ¶ La tierce maniere est qant aucuns refuse a atendre jugemenet lors doit il estre justisiez par la chose de quoi li plez est. et par ses nanz. ¶ Par tort fet doit estre aucuns justiciez qant il a fet aucun tel tort fet. de quoi cil a qui il l'a fet muert, ou mehaingne ou bleceure. vilaine ou perilleuse. de quoi il puet venir mort o mehaing. ¶ Parce que nous avons dit devant apert il que es simples complaintes de tort fet et en celes de terme passé doit justice estre fete premierement par le mueble. ¶ Et se aucuns est justiciez par le mueble. et il ne veult par tant obeir a droit. il doit estre justiciez par le fie. ¶ Et si doit l'en savoir que nus ne doit estre justciez par le cors fors por causes criminals. ou par le plet de l'espee. ¶ Et por ce li nobles. rois looïs qui fu li segonz emprés le roi phelipe, fist cels establissemenz en normandie que tuit li ballif jurerent qu'il garderoient feelment que nus ne soit de ci en avent mis en prison fors por cause qui apartient au plet de l'espee. ou por chose qui apartient au peril de ses mambres. et se aucuns est pris a aventure por autre cause. soit renduz quitement sanz prandre de lui denier ne autre gaaing. par pleges soufisanz trus que a avenant terme qui li doit estre mis por l'achoison del cri que l'en apele haiheu communement ne sont nul en paine ne ne l'en traie a achaison se l'en ne voit apertement resnable achaison. par quoi le haheu doie estre criez. ¶ Pardesus si doit l'en savoir que por la dete au prince de quoi termes est trespassez seult justice estre fete. par le cors au deteurs. ja soit ce que par nul autre ne doie cors d'ome estre justiciez. ¶ Toute la justice de cors d'ome apartient en normendie au duc por la feeulté que tuit le doivent garder et por ce est usé comunement en normendie. que nus ne puet avoir homage d'autre fors salve la feuté au duc. de normendie. et si li doit l'en dire quant l'en reçoit l'omage. d'aucun et porce nus qui soit en normendie ne puet mestre en prison le cors de son home, se il n'est retez de larrecin pardevant lui ou l'en le trueve saisi, se il n'est son serjant si come son prevost ou son monnoier. ou son receveor de ses rentes. mes cels puet il areter trusqu'a tent que il aient rendu conte ou que il aient trové pleiges de conter. ¶ Por forfet de bois ou de garenne ou d'eves qui sont desfendues. ou de costume retenue ou de blez ou de prez et por cele maniere de forfet pueent li maufeteur estre retenu et areté par les saingnieurs en qui fie il font cez forfez. portant qu'il soient pris a presant forfet. et se il pueent estre tenuz tant que il aient doné nanz ou pleiges. de restorer le domage ou de paier l'amende. la ou ele doit estre levee. ¶ Se aucuns est pris por aucun autre forfeit. il doit estre renduz au baillif sanz delai. ¶ Se li sires fet tort a son home por la reson de son fie. la cort en aprtient au duc. se il n'a aucun saingnieur moian entre lui. et le duc. qui en doie avoir la cort. par la reson de son fie.

      IV. Suite de la compilation juridique tirée des Institutes et du Digeste vieux

      Comment chascun doit user en soi du droit qu'il establist a un autre [f. 172v] (rubr.)
      [D 2.2, Quod quisque iuris in alterum statuerit, ut ipse eodem iure utatur]

      Ulpians dist. Cist bannissemenz continet. tres grant leauté. et nus ne s'en corrouce par droit. qui groucera se l'en li fet le jugement qu'il a fet a autres. ou qu'il leur fet fere. ¶ Se cil qui a baillie o poesté seur aucun establist .i. nouvau droit. il devra aucune foiz user de ce meisme droit contre soi meismes. se ses aversaires le requiert. ¶ Se aucuns a porchacié aucune chose de nouvau droit sus aucuns par devant bailli ou par devant autre qui ait poostez. l'en jugera puis aucune foiz contre lui par ce meisme droit. se ses aversaires le requiert. Car il doit bien sofferir que ce vaille en sa personne qu'il tint par droit en personne d'autrui. ¶ Nous devons garder l'entendement de cez paroles. que cil establira qui a juridicion quar se il volt estrablir .i. droit nouvel et il i fu desfendu. si que ses juegemenz n'ot pas force. li bannissemenz cesse. qar cist moz establiz senefie chose parfete et tort fet parfet. et non pas commencié. Et pource se aucuns fet jugement entre ceus seur cui il n'a point de jurisdicion. pource que cele sentence n'est nule par droit. Nous creons que cist bennissemenz n'a pas leu en tes cas. quar que vaut li efforcemenz de malfere se li meffez ne vient juques a fin.

      Paulus dit. Par cest bennissement est espeneié la tricherie au juge. quar se jugemenz est fez. par l'office a l'acesseeur. autrement qu'il ne deust. ce ne doit pas nuire au juge mas a l'acesseur.

      Ulpians dit. Se aucuns a en poesté contre aucun desleal jugement. il en doit user contre soi meesmes s'il fu enpestré par sa requeste. mes se ne fut pas par sa requeste. ce ne li doit riens nuire. mes se il enpestra. ou il en usa. ou il enpestra pour user en ja soit ce qu'il n'en usa pas. il n'est pas pource puniz par cest bannisement Et se mes procurrierres le porchaça l'en demande a cui ce doit nuire. o a moi ou a lui. et pomponius dit que ce doit nuire a moi seul. se je li commandai especiaument. qu'il l'enpruntast ou se je loi estable quant je le soi. Nepourquant se li deffendierres. ou li procurierres a un forsené. ou a un orphelin. le pourchaça. il est tenuz par cest bennissement. ce meismes droit estre gardé. en procureor qui est donnez en sa chose. ¶ Cete painne est establie. contre chascun qui enchiet en cest bannissement. Non pas tant seulement par la requeste a celui qui en est grevez. mes par chascun qui veult plaidier a li. ¶ Se cil por cui tu es pleiges n'a de quoi paier. mes se tu qui es pleges i es encheoiz. el banissement. pour ce que tu empetras ce. exceptcion porra valoir au deteur. Et si ne vaudra riens a toi. Et porce n'avras tu pas contre li action de mandement. ¶ Se mes fiuz enchiet en cest bennissement. l'en demande se cist bennissement a leu contre moi. es actions que je vueill mouvoir pour li. et je croi que nenil. que ma condition n'en soit empiriee. ¶ Dés ce que li prevolz dit qu' il doit user de ce meesme droit. puet l'en demander se cete paine s'estent jusques a son oir. Et juliens escrit que action est devaee tant seulement a li. mes a ses oirs et il n'escrit pas sanz reson qu'il doit soffrir la peinne du bennisement. non pas tant seulement es actions qu'il avoit quant il enchei. mes en celes que il a puis aquises. ¶ Juliens dit que ce qui est paié pour cete cause. ne puet estre demandé arrieres. quar toujorz remeint la naturel cause qui deffent qu'il soit demandez arrieres.

      Gaius dit. Li prevolz excepta .i. cas. Ce est quant aucuns veult user de nouvel droit contre celi qui en usa premierement. et ce est a bon droit que li juges qui veult desfendre le bennissement. Ou aucuns qui veult avoir en le benefice n'enchiee en peinne.

      Cist tytres parole comment chascun doit obeir a son juge (rubr.)
      [D 2.3, Si quis ius dicenti non obtemperavit]

      Ulpians dit. il est octroié a touz les bailliz selonc la droiture de leur poosté. fors sanz plus au desfendeors des citez que il desfendent leur juridicion. par peinne de chatel. Cil n'obeist pas au juge qui fet la derreniere chose qui est en la juridicion. ja soit ce qu'il en fet le commencement. si comme se il ne souffri pas qu'une chose mouvable fust chalangiee envers lui. et il souffri qu'ele en fu menee ou portee et se il refuse a fere le seurplus. lors semblerai il. qu'il n'obeist pas au juge. ¶ Se li procurrierres a aucun ou cil qui a .i. orfelin en garde. n'obeist au juge. il sera puniz. et non pas ses sires ou li orfelins. ¶ Labeo dit que cist bennissmenz comprent non pas tant seulement le desfendeeur qui veut obeir au juge. mes le demandeur. Cist jugememz ne comprent pas touz les deperz. mes tancomme la chose vault. et pource que la painne en doit estre paiee a la borsse l'empereeur. l'action n'en est pas donee aprés l'an. ne contre contre l'oir.

    Troisième tradition traductive
    Traduction 4 (seconde moitié du 13e s. au plus tard)

    La traduction 4, anonyme comme les deux précédentes, date au plus tard de la seconde moitié du 13e s. (date de son unique témoin). D’après plusieurs régionalismes lexicaux, elle pourrait être originaire de l’ouest du domaine d’oïl et peut-être même de l’Orléanais (cf. besaine f. 118c, pechoi f. 214c).

    Les solutions de traduction, tant lexicales que syntaxiques, montrent que cette version est indépendante des précédentes. Grâce à une syntaxe libérée de son modèle, elle est adaptée à une lecture indépendante du latin (contrairement à la trad. 2). Elle se démarque par son lexique latinisant, notamment lorsqu’il s’agit de rendre en français les institutions romaines. Son point de vue sur l’Antiquité est distancié et elle ne cherche pas à assimiler le droit romain à la situation contemporaine de la traduction. L’utilisation des gloses perce dans cette traduction, qui est précise et fidèle à sa source.

    Manuscrits

    • Montpellier, bibl. interuniversitaire, section Médecine, H 47


      302 f. parchemin ; France (Beauvaisis, Vermandois ?), 1250-1300 (1260-1285 ?) ; 360 x 260 mm.

      Contenu: traduction française 4 anonyme du Digestum vetus (titre ancien : Explicit Digeste vieille f. 302b) (sigle C)

      Livre I [incomplet du début et de la fin]  (f. 3a- f. 13d)   Inc. Et aprés ce puis que aucuns ans furent passés et les .xii. tables furent fetes, li pueples contendoit as majeurs de la cité car li pueples voloit qu’il i eust consuls d’aus ausi com des majeurs, et li majeur ne s’i acordoient mie. Dom il fu ensi fet qu’il firent tribuns de chevaliers une partie deu pueple... [D. 1.2.25] Expl. ...porce qu’il est noiseus ou mesfaisant il convient qu’il s’en gart... [D. 1.19.3.1]
      [D. 1.1-2.24] [Lacune. Figurait sur les f. 1 et 2, aujourd’hui perdus]
      [D. 1.2.25-53]  (f. 3a)  [ inc. Et aprés ce puis que aucuns ans furent passés et les .xii. tables furent fetes]
      [D. 1.3]  (f. 4c)  Ci parole des lois et mostre queles vertus eles ont en plés et des consels des senas et des coustumes de lonc tens (rubr.)
      [D. 1.4]  (f. 5b)  Des costumes que font li prince (rubr.)
      [D. 1.5]  (f. 5c)  Ci parole des manieres des homes (rubr.)
      [D. 1.6]  (f. 6b)  Ci parole de cels qui sont franc qui ne sont de poesté (rubr.)[s’interrompt en D. 1.6.8, au bas du f. 6d : ...li enfes sera en la poesté son pere car il i a ausi come remanant de volenté...]
      [D. 1.7] [« De adoptionibus et emancipationibus et aliis modis quibus potestas solvitur » manque, du fait de l’absence des f. 7 et 8]
      [D. 1.8.5-fin]  (f. 9a)  [« De divisione rerum et qualitate » ; début de D. 1.8 perdu, du fait de l’absence des f. 7 et 8 ; inc. Gaius dit : Li usajes des rivires est communel par droit de gens...]
      [D. 1.9]  (f. 9b)  Ci parole des senators (rubr.)
      [D. 1.10]  (f. 10a)  Ci dit quel office a li conses (rubr.)
      [D. 1.11]  (f. 10a)  Ci parole de l’office au prefet precordien (rubr.)
      [D. 1.12]  (f. 10b)  Ci parole de ofice au prefet de la cité de Rome
      [D. 1.13]  (f. 10d)  C’est li ofice au questors (rubr.)[manque la fin de D. 1.13.1, du fait de l’absence du f. 11]
      [D. 1.14] [« De officio praetorum » manque du fait de l’absence du f. 11]
      [D. 1.15] [« De officio praefecti vigilum » manque du fait de l’absence du f. 11]
      [D. 1.16]  (f. 12a)  [« De officio proconsulis et legati » ; commence en D. 1.16.6.1 :Ainsi com il est en la volenté deu proconsul se il veut mander sa juredicion ou non...]
      [D. 1.17]  (f. 12c)  Ci parole del pooir au prefet de Egipte [= « De officio praefecti augustalis »]
      [D. 1.18]  (f. 12c)  Ce dit de preses (rubr.)
      [D. 1.19]  (f. 13d)  Ci parole de l’office au procureor l’empereor (rubr.)[S’interrompt, du fait de l’absence du f. 14, en D. 1.19.3.1 : ...porce qu’il est noiseus ou mesfaisant il convient qu’il s’en gart...]
      [D. 1.20] [« De officio juridici » manque du fait de l’absence du f. 14]
      [D. 1.21] [« De officio ejus, cui mandata est jurisdictio » manque du fait de l’absence du f. 14]
      [D. 1.22] [« De officio adsessorum » manque du fait de l’absence du f. 14]

      Livre II [incomplet du début]  (f. 15a- f. 30d)   Inc. ...prent l’en vengance de ce qu’il despisent la hautece au preteur... [D. 2.1.9] Expl. ...se li oirs qui li devoit rendre fist transaccion au deteur de l’iretaje qui riens n’en savoit.
      [D. 2.1]  (f. 15a)  [« De jurisdictione » ; manque le début, du fait de l’absence du f. 14 ; inc. ...prent l’en vengance de ce qu’il despisent la hautece au preteur...[D. 2.1.9]]
      [D. 2.2]  (f. 15c)  Ci dit que tel droit comme en porchace a fere vers autre tel doit recevoir (rubr.)
      [D. 2.3]  (f. 15d)  Ci mostre coment li juges doit fere garder les commmandemens por leur amende (rubr.)
      [D. 2.4]  (f. 16a)  Ci mostre coment en doit semonre autre en plet (rubr.)
      [D. 2.5]  (f. 17b)  Ci mostre que doit estre de cellui qui est semons ne il ne ment au juge ou se aucuns semont tel personne que ne venne encore a semondre (rubr.)
      [D. 2.6]  (f. 17b)  Ci comande que cil qui est semons a plet vont au juge ou qu’il demant seurté d’estre a dr[o]it (rubr.)
      [D. 2.7]  (f. 17c)  Ci deffent que nus ne destort par force celui qui semons qu’il ne vingne au juge (rubr.)
      [D. 2.8]  (f. 17d)  Ci parole de cels qui doivent baillier plege ou gage d’estre a droit et de ceus qu’en croit par lor parole ou par serement (rubr.)
      [D. 2.9]  (f. 19a)  Ci devise quele seurté doit baillier cil qui enpledoie de ce que ses sers a meffet (rubr.)
      [D. 2.10]  (f. 19c)  C’est de celui qui destorne celui qu’il ne vengne a son jor (rubr.)
      [D. 2.11]  (f. 20a)  C’est coment doit amender cil qui a baillié seurté d’estre a droit s’il ne ment (rubr.)
      [D. 2.12]  (f. 21b)  Ci dit des ferries et des tens que n’est tenus de venier a plet et des cause dont l’en ne peut avoir essoingne por ferries (rubr.)
      [D. 2.13]  (f. 22a)  Ci demostre coment l’en doit metre avant sa demande en plet (rubr.)
      [D. 2.14]  (f. 23c)  Ci dit des convenances (rubr.)
      [D. 2.15]  (f. 29a)  Ci parole des plés que font li pledeor qu’en apele transaccions (rubr.)

      Livre III  (f. 30d- f. 44d)   Inc. Ci commence li tiers livres qui devise de cels qui ne pueent estre avcat [sic](rubr.) | [f. 31a] Ulpians dit : li preteurs fist ce titre porce que l’en eust regart vers les avocas et por garder sa dignité... Expl. ...mes l’en demande de sa chalange estre le pris del serf car li crimes de la chalange est departis deu damaje qu’il a fet au signeur porce qu’il fist metre son serf a jehin.
      [D. 3.1]  (f. 31a)  De cels qui ne pueent estre avcat [sic] (rubr.)
      [D. 3.2]  (f. 32a)  Ci dit de ces qui sont diffamé d’aucune male renomee (rubr.)
      [D. 3.3]  (f. 33d)  Ci parole de cels qui sont procurator en plet par commandement ou qui defendent autrui sans commandemen(rubr.)
      [D. 3.4]  (f. 38b)  Ci parole des comunes de ce que l’en fé par non de cumune (rubr.)
      [D. 3.5]  (f. 39a)  Ci parole de ceus qui font les besoignes de lor amis com il n’est el païs (rubr.)
      [D. 3.6]  (f. 44a)  Ci parole de cels qui baillent ou prenent loier por fere desloiaument autrui besoignes (rubr.)

      Livre IV  (f. 44d- f. 77d)   Inc. Ci commence li quars livres qui parole de restorer les besoignes qui sont mal fetes par aucun essoigne. (rubr.) | Ulpians dit : [I]l n’est mie grant mestier que l’en loe proufit de cest titrez car il meimes se mostre car en cest titre et es autres qui viennent aprés... Expl. je cuit que li peres ou li sires seront tenus deu tot ausi com il eussent receu enterinement tot ce que illucques avient.
      [D. 4.1]  (f. 44d)  De restorer les besoignes qui sont mal fetes par aucun essoigne (rubr.)
      [D. 4.2]  (f. 45a)  Ci devise coment doit estre restoree ce qu’en fet par peor (rubr.)
      [D. 4.3]  (f. 47d)  Ci parole de ce qui est fet par mal engin (rubr.)
      [D. 4.4]  (f. 50c)  Ci parole de cels qui sont de meins de .xxv. ans (rubr.)
      [D. 4.5]  (f. 56d)  Ci parole de muance d’estat et ce est apelé apetisement de chief (rubr.)
      [D. 4.6]  (f. 57c)  Ci devise des raisons par qui cil qui ont passé .xxv. ans puent estre restorés en leur besoignes (rubr.)
      [D. 4.7]  (f. 60d)  Ci dit de cels qui metent fors de lor [f. 61a] main les choses dont aucuns les velt pledoier por eschier le plet par barat (rubr.)
      [D. 4.8]  (f. 61d)  Ci parole de ceus sor qui en fet mise d’aucune querele qui sont apelé arbitre (rubr.)
      [D. 4.9]  (f. 66c)  Ci dit comment li maronnier et li cavernier et li ostelier sont tenu a rendre ce qu’il ont en garde (rubr.)

      Livre V  (f. 67d- f. 84b)   Inc. Ci comence li cuncquimes livres qui parole des jugemens et devise en quiex leus l’en doit fere droit et prendre droit. (rubr.) | Ulpians dit : se aucun se sozmetent en la jurisdiction d’aucun juge qui n’avoit pooir en aus... Expl. ...et des actions sont donees as oirs et contre les oirs.
      [D. 5.1]  (f. 67d)  Des jugemens et[...]en quiex leus l’en doit fere droit et prendre droit (rubr.)
      [D. 5.2]  (f. 72b)  Ci parole del testament qui est apelés inofficiens (rubr.)
      [D. 5.3]  (f. 76a)  Ci devise comment l’en doit demander iretage (rubr.)
      [D. 5.4]  (f. 83a)  Ci devise coment l’en demande aucune partie d’iretaje (rubr.)
      [D. 5.5]  (f. 84a)  Ci devise coment l’en demande iretaje qui vient par escheoite (rubr.)
      [D. 5.6]  (f. 84b)  Ci demostre coment l’en demande iretaje qui li mors a comandé a rendre (rubr.)

      Livre VI  (f. 84b- f. 90d)   Inc. Ci comence li sistes livres qui devise coment l’en doit demander sa chose que uns autres tient. (rubr.) | Ulpians dit : apré [sic] les accions [accicions dans le ms] qui sont proposees a demander pluiseurs choses ensamble vient l’accion par que l’en demande chascune chose par soi Expl. ...car dedens le tens que li loajes dure porra demander la chose comme sienen [sic] se il en est desaisis.
      [D.6.1]  (f. 84b)  coment l’en doit demander sa chose que uns autres tien(rubr.)
      [D.6.2]  (f. 89b)  [« De publiciana in rem actione » ; réserve mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : li preteurs escrist. Se aucuns demande chose qui li fu bailliee par aucune droite raison dom il perdi puis la saisine...]
      [D.6.3]  (f. 90d)  Ci devise coment cil qui tient autrui terre a cels la puet demander se l’en fet force (rubr.)

      Livre VII  (f. 90d- f. 104b)   Inc. Ci comence li setime livres qui parole d’use fruit, ce est coment en doit user les choses ou l’en a droiture de recevoir en les oissues (rubr.) | [f. 91a] Ulpians dit : Use fruit est droiture que l’en a d’user d’autrui chose sauve la sustance de la chose. Expl. ...que cil li doinst ses hanas que nus ne puist demander sa chose par condition fors a laron.
      [D. 7.1]  (f. 91a)  coment en doit user les choses ou l’en a droiture de recevoir en les oissues (rubr.)
      [D. 7.2]  (f. 97a)  Ci dit comen use fruis doit acroistre d’un en autre (rubr.)
      [D. 7.3]  (f. 98a)  Ci parole deu cens quant li use fruis qui est laissiés en testament comence a estre deus (rubr.)
      [D. 7.4]  (f. 98b)  Ci devise en ques manieres l’en pert use fruit (rubr.)
      [D. 7.5]  (f. 100a)  Ci parole de l’use fruit des choses qui se degastent par user (rubr.)
      [D. 7.6]  (f. 100d)  Ci devise les accions par qui l’en demande use fruit et par que cil se deffent qui en le demande a tort (rubr.)
      [D. 7.7]  (f. 101c)  Ci dit des oevres des sers qui son en coupes de rentes (rubr.)
      [D. 7.8]  (f. 101d)  Ci dit de l’usuaire qu’en a en autrui choses (rubr.)
      [D. 7.9]  (f. 103b)  Ci devise coment cil qui a use fruit seur autrui chose doit fere seurté (rubr.)

      Livre VIII  (f. 104b- f. 115b)   Inc. Chi commence li uitimes livres qui parole des servitutes que l’en a sor les autrui tenures. (rubr.) | [f. 104c] Ulpians dit : Ses servitutes sont des persones ausint come est use fruis ou usu aprés ou des choses si come sont les servitutes des terres ou des maisons Expl. et por ce, se aucuns use de voie par l’autrui tenure quant il quide user de voie commune ou qu’il quide user d’autrui servitute, il ne li afiert ne ne entredi ne accion par non de cele servitute.
      [D. 8.1]  (f. 104c)  Des servitutes que l’en a sor les autrui tenures (rubr.)
      [D. 8.2]  (f. 105c)  Ci parole des servic des maisons (rubr.)
      [D. 8.3]  (f. 107d)  Ci parole des servitutes des tenures forainnes (rubr.)
      [D. 8.4]  (f. 110b)  Ci devise des droitures qui sont communes as maisons et as tenures foraines (rubr.)
      [D. 8.5]  (f. 111d)  C’est des actions par qui l’en demande servitutes a celui qui demande et a celui qui se deffent quant il ne la doit (rubr.)
      [D. 8.6]  (f. 113d)  Ci devise comment l’en pert servitute (rubr.)

      Livre IX  (f. 115b- f. 127a)   Inc. Ci comence li neuvimes livres qui devise quex droit doit estre fés quant une beste fet damage a autre. (rubr.) | Ulpians dit : Se une beste de .iiii. piés a fait damage, accions descent de la loi des .xii. tables laquele loi vault ou que l’en bailliast la beste Expl. Donques li sires doit mostrer ses sers en plait la ou l’en dit que il meffirent et il puet perdre la signorie de tos ensamble se il ne les deffent.
      [D. 9.1]  (f. 115b)  quex droit doit estre fés quant une beste fet damage a autre (rubr.)
      [D. 9.2]  (f. 116a)  Ci parole de la loi et qui li asne [sic] del damage que uns hom fet a autre (rubr.)
      [D. 9.3]  (f. 122b)  Ci dit de ceus qui nuisent por ce qu’il jetent aucune chose en mi la voie de haut qui fet damaje a aucun trespassant (rubr.)
      [D. 9.4]  (f. 123c)  [« De noxalibus actionibus » ; réserve et rubrique effacée ; inc. Gais dit : nos accions noxcelles sont apelees cele qui ne vienent de nul marchié qui soit fés...]

      Livre X  (f. 127a- f. 138d)   Inc. Ci commence li disimes livres qui parole comment en requiert adrecier bonnes. (rubr.) | Ulpians dit : accion d’adrecier bones est encontre persones, ja soit ce que ele soit por demander ses choses Expl. Papinians dit : l’en puet requerre que li serf soient mostré hors por metre a gehine de leur meffés et por descouvrir lor compaignons.
      [D. 10.1]  (f. 127a)  comment en requiert adrecier bonnes (rubr.)
      [D. 10.2]  (f. 127d)  Ci d[e]vise par quel raison en requiert a departier iretaje (rubr.)
      [D. 10.3]  (f. 133b)  Ci devise par quele accion en depart choses communes (rubr.)
      [D. 10.4]  (f. 136b)  Ci devise comment en doit requerre a metre avant la chose que l’en velt demander en plet (rubr.)

      Livre XI  (f. 138d- f. 147a)   Inc. Ci commence li onzimes livres qui devise coment li juges doit enqurre [sic] as parties por trover la verité et des commandemens que li plaideor font entre els ou li avocat. (rubr.) | [f. 139a] Ulpians dit : totes les fois que l’en viaut demander de ce a l’oir... Expl. ...mais se lieus est ja fés relieus [sic] l’en doit requerre a l’evesque coment en puisse refere le leu sauve le religion.
      [D. 11.1]  (f. 138d)  coment li juges doit enqurre [sic] as parties por trover la verité et des commandemens que li plaideor font entre els ou li avocat (rubr.)
      [D. 11.2]  (f. 140c)  Ci devise de quex quereles l’en doit plaidier par .i. memes juge (rubr.)
      [D. 11.3]  (f. 140d)  Ci dit de cels qui corrompent autrui serf (rubr.)
      [D. 11.4]  (f. 142a)  Ci parole des sers furtis (rubr.)
      [D. 11.5]  (f. 142c)  Ci dit del jeu des dés et des jeors (rubr.)
      [D. 11.6]  (f. 142d)  Ci devise quele accion l’en done contre le bonneur des terres quant il renonce fausse mesure (rubr.)
      [D. 11.7]  (f. 143b)  Ci dit des sepoutures as mors et des despens que l’en fet a ensevelir els et que chascuns puisse franchement enterrer ses mors (rubr.)
      [D. 11.8]  (f. 146d)  Ci parole d’ensevelir les mors et de fere sepoulture (rubr.)

      Table des livres XII à XXIV avec renvoi aux f.  (f. 150a- f. 150d)   Inc. Chi commenche li .xii.isme livres. Ou .c. et .li.isme foillier parole des choses acreues en quele accion affiert quant le demande chertaine chose de che. ¶ Ou .c. et .liiii.isme foillet parole des sairemens que l’en fait en plait par defaute de preuves. ¶ Ou .c. et .lviii.isme foilliet parole del sairement qu’en fait en plait pour prisier sa chose

      Le f. 150 constitue une unité codicologique indépendante (cf. la collation infra), copiée postérieurement à la copie de la traduction, réalisée sans doute simultanément à la foliotation, puisqu’il est lui-même folioté sans solution de continuité avec la traduction proprement dite. Il est possible que le folioteur et l’auteur/copiste de la table soit une seule et même personne. La table a sans doute été réalisée très vite après l’achèvement de la copie, d’autant qu’elle emploie le même schéma de réglure que le texte proprement dit. Il est hautement probable qu’une table du même type précédait les 11 premiers livres.


      Livre XII  (f. 151a- f. 167a)   Inc. Ci parole des choses acreues en quele accion afiert quant l’en demande certaine chose de ce. Cist tytres. Ci commence li .xii. livres. (rubr.) | Ci commence li doziemmes liveres qui parole des choses acreues, ce est des coses que l’en baille a autre ou par prest ou en garde ou en autre maniere Expl. ...mes porce que en ce quas n’a nule cause de baillier doaire cil argens porra estre demandés par condition.
      [D. 12.1]  (f. 151a)  Ci parole des choses acreues en quele accion afiert quant l’en demande certaine chose de ce (rubr.)
      [D. 12.2]  (f. 154a)  Ci parole des sairemens que l’en fait en plait par defaute de preuves (rubr.)
      [D. 12.3]  (f. 158d)  Ci dit del serrement qu’en fet en plet por prisier sa chose (rubr.)
      [D. 12.4]  (f. 159c)  Ci dit de ce qu’en baille a autre por aucune cause et ele n’est acomplie (rubr.)
      [D. 12.5]  (f. 161b)  Ci parrole de ce que l’en baille por laide cause ou por non de droituriere (rubr.)
      [D. 12.6]  (f. 162a)  Ci mostre en quel maniere l’en rapele ce qu’en paie que l’en ne deveroit pas pair (rubr.)
      [D. 12.7]  (f. 165d)  Ci dit de ce qu’en tient de l’autrui sans cause (rubr.)

      Livre XIII  (f. 167a- f. 177b)   Inc. Ci comence li tresimes livres qui dit comment l’en puet demander choses emblees. (rubr.) | Ulpians dit : Li sires seulement a condition por la chose emblee. Expl. ...ou li creanciers ne respondi que selonc les paroles qui sont dites li creanciers n’est mie tenus d’amender le damage des sas [sic].
      [D. 13.1]  (f. 167a)  comment l’en puet demander choses emblees (rubr.)
      [D. 13.2]  (f. 168a)  C’est d’une condiccion de loi (rubr.)
      [D. 13.3]  (f. 168b)  Ci dit de la condiccion qui est apelee triticaire (rubr.)
      [D. 13.4]  (f. 168c)  Ci parole de ce qu’en promet a paier en leu nommé (rubr.)
      [D. 13.5]  (f. 169c)  Ci dit de cels qui preinrent a paier por autrui (rubr.)
      [D. 13.6]  (f. 171b)  Ci demostre coment en demande chose prestee (rubr.)
      [D. 13.7]  (f. 173d)  Ci dit par quele accion en rapele son gage et de l’accion que li creanciers a encontre le deteur (rubr.)

      Livre XIV  (f. 177b- f. 185c)   Inc. Ci commence li .xiiii. livres qui parole d’une accion que l’en apele excercitoire. (rubr.) | Ulpians dit : Il n’est nus qui ne puisse bien savoir le profit de cest titre car... Expl. ...se l’en li demande par cele promesse qu’il fist il se deff[e]ndra par exception en fet.
      [D. 14.1]  (f. 177b)  d’une accion que l’en apele excercitoire (rubr.)
      [D. 14.2]  (f. 178d)  Ci parole d’une loi qui a non rodie por quoi ele fu fete en une ille qui avoit non rodie et parole del giet des nés qu’en fet par tempeste (rubr.)
      [D. 14.3]  (f. 180b)  Ci parole d’une accion qu’a non institoire (rubr.)
      [D. 14.4]  (f. 181d)  Ci dit de cele accion qu’en apele tributoire (rubr.)
      [D. 14.5]  (f. 183b)  Ci parole de besoignes qu’en fet a ceus qui ont pooir d’autrui (rubr.)
      [D. 14.6]  (f. 184a)  Ci dit del consel au senat macedonien (rubr.)

      Livre XV  (f. 185c- f. 195c)   Inc. Ci commence li quinsimmes livres qui parole des pecules as sers et as fils qui sont en la poesté as peres. (rubr.)[f. 185d] Ulpians dit : Li preteurs or garde que ce estoit chose ordenee qu’il traitast avant des marchiés que font ceus qui sont en autrui pooir Expl. ...mes se li dui signeur li demandent, chascuns sera tenus por tout car il sont samblant as mandeeurs.
      [D. 15.1]  (f. 185c)  des pecules as sers et as fils qui sont en la poesté as peres (rubr.)
      [D. 15.2]  (f. 192a)  Ci mostre coment accion de pecule ne dure que un an (rubr.)
      [D. 15.3]  (f. 192c)  Ci parole de çaus qui sont d’autrui poesté qui metent es besoignes a çaus en qui poesté il sont (rubr.)
      [D. 15.4]  (f. 195a)  Ci dit des marchiés qu’en fet a ceus a ceus qui sont de poesté par le commandement a ces en qui poesté il sont (rubr.)

      Livre XVI  (f. 195c- f. 204a)   Inc. Ci commence li sesimes livres et parole del consel a senat valerien. (rubr.) | Gais dit : Il est bien plenierement contenu en consel deu senat vellerien que femmes ne doivent obligier por autrui. Expl. ...se tu ne li bailles argent, ja soit ce qu’il la rende sans demoree et sans empirier.
      [D. 16.1]  (f. 195c)  del consel a senat valerien (rubr.)
      [D. 16.2]  (f. 199a)  Ci parole des compensations (rubr.)
      [D. 16.3]  (f. 200a)  Ci parole de accions qui sordent de commande (rubr.)

      Livre XVII  (f. 204a- f. 218b)   Inc. Ci commance li disestimes livres qui parole des accions qui sordent de comandement. (rubr.) | Pous dit : Li obligemens qui naist de commanment si est en consentement a çaus qui le font Expl. ...l’en puet pledier droitement contre celui par qui comandement la compaignie fu fete.
      [D. 17.1]  (f. 204a)  des accions qui sordent de comandement (rubr.)
      [D. 17.2]  (f. 212b)  Ci dit de l’accion qe compaignon ont entre els (rubr.)

      Livre XVIII  (f. 218b- f. 230c)   Inc. Ci commence li .xviii.ismes livres qui parole des achas et des ventes et des couvenances et de ceus qui vendent et achatent font entr’aus (rubr.) | Pous dit : Li commencemens de vendre et d’achater furent d’eschangier choses, car anchiennement n’estoit nule monnoie Expl. ...ja soit ce qu’il ne fuissent franchi et ja soit ce que li venderes laist la franchise jusq’a la mort de l’achateur.
      [D. 18.1]  (f. 218b)  des achas et des ventes et des couvenances et de ceus qui vendenet achatent font entr’aus (rubr.)
      [D. 18.2]  (f. 223c)  Ci dit des ventes qu’en fet a jor nommé (rubr.)
      [D. 18.3]  (f. 225a)  Ci dit des ventes que l’en fet par loi commisoire (rubr.)
      [D. 18.4]  (f. 225c)  Ci dit de ceus qui vendent iretaje qui lor eschiet (rubr.)
      [D. 18.5]  (f. 227c)  Ci dit par quele raison en despiece la vente et comment l’en se puet partier del marchié qui est fés (rubr.)
      [D. 18.6]  (f. 228b)  Ci mostre qui doit avoir le preu ou le damage de la chose vendue (rubr.)
      [D. 18.7]  (f. 229d)  Ci dit des sers que l’en vent par si qu’il ne demorent el païs et de cels qu’en vent par covent qu’il soient franchi ou qu’i ne le soient mie (rubr.)

      Livre XIX  (f. 230c- f. 246b)   Inc. Ci commence li xseneufimmes livres qui parole des accions qui sordent de ventes et d’achas. (rubr.) | Ulpians dit : Se li venderes ne baille ja chose qu’il a vendue li achateres puet demander ses despers... Expl. ...mes se tu me deus rendre ou les hanas ou autant d’argent a pois com il avoit es hanas, ce meimes dirons.
      [D. 19.1]  (f. 230c)  des accions qui sordent de ventes et d’achas (rubr.)
      [D. 19.2]  (f. 237b)  Ci dit des loages et de ceus qui loent les choses et de cels qui les redomnent a loier (rubr.)
      [D. 19.3]  (f. 243c)  Ci dit d’une accion qui est apelee estimatoire (rubr.)
      [D. 19.4]  (f. 243c)  Ci parole del prisement des choses (rubr.)
      [D. 19.5]  (f. 243d)  C’est de .ii. accions dont l’une a non des paroles escrites et l’autre accion en fet (rubr.)

      Livre XX  (f. 246b- f. 255c)   Inc. Ci commence li .xx.tismes livres qui parole des gaigieres et des encontre gages. (rubr.) | Papinians dit : la couvenance general que l’en fet a engagier ses biens qu’en a ou ce qu’il avra aprés est receu en en droit Expl. ...ce que l’en li ofre sauve sa droiture del gage qu’il prist avant.
      [D. 20.1]  (f. 246b)  des gaigieres et des encontre gages (rubr.)
      [D. 20.2]  (f. 248c)  Ci mostre comment anciennnes choses sont engagiees sans couvenance (rubr.)
      [D. 20.3]  (f. 250a)  Ci parole des choses qu’en ne puet engagier (rubr.)
      [D. 20.4]  (f. 250b)  Ci dit de cels qui ont gregnor droit el gage et de cles [sic] qui entrent en leu d’autrui (rubr.)
      [D. 20.5]  (f. 252d)  Ci parole de la vente de gage (rubr.)
      [D. 20.6]  (f. 253c)  Ci dit coment gages doit estre delivrés (rubr.)

      Livre XXI  (f. 255c- f. 270a)   Inc. Ci comence li .xxi.iesme livres qi parole des baillis qui avoient pooir sos les ventes des choses dont il fesoient lor lois sor ce et dit ci des accions qi nessoient de ces lois quant aucuns estoit engingniés. (rubr.) | Ulpians dit : Labeons escrist qe le dit de ces baillis est des ventes des choses ausi bien de tenures com de choses muebles Expl. ...ceste excepcion as oirs au vendeur soit oirs de tout l’iretaje ou chose menues seulement.
      [D. 21.1]  (f. 255c)  des baillis qui avoient pooir sos les ventes des choses dont il fesoient lor lois sor ce et dit ci des accions qi nessoient de ces lois quant aucuns estoit engingniés (rubr.)
      [D. 21.2]  (f. 263d)  Ci dit coment cil qui vent la chose qu’il doit prometre garantise a l’achateor et quele maniere (rubr.)
      [D. 21.3]  (f. 269d)  Ci mostre coment cil qui a achatee la chose qu’il a devers lui se puet desfendre contre celui qui la demande (rubr.)

      Livre XXII  (f. 270a- f. 278c)   Inc. C’est li vintedeusimes livres qui parole des usures et des issues des iretajes et del delaiement qu’en fet em paiement. (rubr.) |  Ulpians dit : Quant l’en plede par accion de bone foi, li juges establist les usures a son avis selonc l’usaje deu païs Expl. de çaus n’entent l’en qu’il puissent noient savoir.
      [D. 22.1]  (f. 270a)  des usures et des issues des iretajes et del delaiement qu’en fet em paiement (rubr.)
      [D. 22.2]  (f. 273d)  Ci dit des usures qui corent de ce qu’en emprunte por passer mer (rubr.)
      [D. 22.3]  (f. 274b)  Ci parole des preuves et des persones (rubr.)
      [D. 22.4]  (f. 276a)  Ci parole des preuves qu’en fet par erremens et de la perte des erremens (rubr.)
      [D. 22.5]  (f. 276b)  Ci parole des tesmoins (rubr.)
      [D. 22.6]  (f. 277d)  Ci parole des meserances que l’en fet por ce que l’en ne set le droit ou por ce qu’en ne set le fet (rubr.)

      Livre XXIII  (f. 278c- f. 293d)   Inc. Ci comence li .xxiii.iesmes livres qui parole des espousailles. (rubr.) |  Ulpians dit : es espousailles sont recordement et prometement des noces qui doivent estre Expl. ...de tant com montent ses [f. 293d]despenet que il doit rendre les autres a la femme et de cest droit usons.
      [D. 23.1]  (f. 278c)  des espousailles (rubr.)
      [D. 23.2]  (f. 279a)  Ci dit de la maniere des maria[f. 279b]jes (rubr.)
      [D. 23.3]  (f. 283a)  Ci parole del droit doaires (rubr.)
      [D. 23.4]  (f. 290a)  Ci parole des couvenances qu’en fet en doaires (rubr.)
      [D. 23.5]  (f. 292c)  Ci dit de la tenure qui est bailliee en doaire (rubr.)

      Livre XXIV (D. 24.1-D. 24.2.11)  (f. 293d- f. 302b)   Inc. Ci comence li .xxiiii. livres qui dit des dons qi sont deffendus entre le mari et la femme tant com il soient ensamble. (rubr.) | Ulpians dit : Il est acoustumee chose entre nos que donations entre le mari et la femme ne vaillent Expl. ...nos disons que ele a pooir de marier soi maintenant a autre et por ce se li franchissieres en fiancha une autre ou il fet samblant qu’il en vueille avoir une autre ou il desirete autre mariaje, l’en puet croire qu’il ne viaut plus cele. Et ce meimes dirons s’il prent une sognant. | Explicit Digeste vieille [d’une encre brune, proche de celle utilisée pour la foliotation ou pour la copie de la table intermédiaire, et d’une main différente de celle du copiste, mais sans doute peu éloignée chronologiquement] | Explicit, expliceat Ludere scriptor eat[de la main du copiste].
      [D. 24.1]  (f. 293d)  des dons qi sont deffendus entre le mari et la femme tant com il soient ensamble (rubr.)
      [D. 24.2]  (f. 301c)  Ci parole del departement des mariajes (rubr.)


      Description matérielle

      Parchemin de très belle qualité (coutures f. 44), 302 f. précédés d’1 f. de garde parch. (sur lequel a été peint en rouge le titre alors que le ms appartenait à Bouhier) et suivi d’1. f. de garde parchemin ; manquent les f. 1, 2, 7, 8, 11, 14, 148 et 149. Les f. 148 et 149 étaient probablement blancs. Ces lacunes sont antérieures à la foliotation ancienne. Le f. 147v est blanc. France (Beauvaisis, Vermandois ?), 1250-1300 (1260-1285 ?) ; 360 x 260mm (justification : 245/249 x 147/151 mm). Réglure à l’encre et à la mine de plomb (111-21-22/0/2-2-2/J). D’après le f. 83, (30 + 249 + 81 mm. [de haut en bas]) x (53 + 68 + 14 + 65 + 60 mm. [de la reliure vers la gouttière]). Copie de la première ligne sous le premier trait de la linéation. Trace de piqûres pour le tracé des lignes verticales comme pour celle de la linéation. Copié sur 2 colonnes, le ms compte 53 lignes par col., soit une UR d’environ 4,5 mm. – foliotation ancienne en chiffres arabes dans le coin supérieur droit des f. rectos avec changement de main ou d’écriture aux f. 157 et 245 ; titre courant : « L » en rouge sur les versos ; numéro du livre en chiffres romains alternativement rouges et bleus sur les rectos.

      Collation: 18 (f. 1-8v [manquent les f. 1, 2, 7 et 8]), 28 (f. 9-16v [manquent les f. 11 et 14]), 38 (f. 17-24v [.iii. en marge de queue du f. 24v]), 48 (f. 25-32v [.iiii. en marge de queue du f. 32v]), 58 (f. 33-40v [v9 en marge de queue du f. 40v]), 68 (f. 41-48v [.vi9. en marge de queue du f. 48v]), 78 (f. 49-56v [.vii9. en marge de queue du f. 56v]), 88 (f. 57-64v [.viii9. en marge de queue du f. 64v]), 98 (f. 65-72v [.ix9. en marge de queue du f. 72v]), 106 (f. 73-78v [.x. en marge de queue du f. 78v]), 118 (f. 79-86v [.xi9. en marge de queue du f. 86v]), 128 (f. 87-94v [.xii9. en marge de queue du f. 94v]), 138 (f. 95-102v [.xiii9. en marge de queue du f. 102v]), 148 (f. 103-110v [.xiiii9. en marge de queue du f. 110v]), 158 (f. 111-118v [.xv9. en marge de queue du f. 118v]), 168 (f. 119-126v [.xvi9. en marge de queue du f. 126v]), 178 (f. 127-134v [.xvii9. en marge de queue du f. 134v]), 188 (f. 135-142v [.xviii9. en marge de queue du f. 142v]), 198 (f. 143-150v [manquent les f. 148 et 149, probablement blanc, dont il reste les talons]), 1 f. (f. 150), 208 (f. 151-158v), 218 (f. 159-166v), 228 (f. 167-174v [.xxii9. en marge de queue du f. 174v]), 238 (f. 175-182v [.xxiii9. en marge de queue du f. 182v]), 248 (f. 183-190v [.xxiv9. en marge de queue du f. 94v]), 258 (f. 191-198v [.xxv9. en marge de queue du f. 198v]), 268 (f. 199-206v [.xxvi9. en marge de queue du f. 206v]), 278 (f. 207-214v [.xxvii9. en marge de queue du f. 214v]), 288 (f. 215-222v [.xxviii9. en marge de queue du f. 222v]), 298 (f. 223-230v [.xxix9. en marge de queue du f. 230v]), 308 (f. 231-238v [.xxx9. en marge de queue du f. 238v]), 318 (f. 239-246v [.xxxi9. en marge de queue du f. 246v]), 328 (f. 247-254v [.xxxii9. en marge de queue du f. 254v]), 338 (f. 255-262v [.xxxiii9. en marge de queue du f. 262v]), 348 (f. 263-270v [.xxxiiii9. en marge de queue du f. 270v]), 358 (f. 271-278v [.xxxv9. en marge de queue du f. 278v]), 368 (f. 279-286v [.xxxvi9. en marge de queue du f. 286v]), 378 (f. 287-294v [.xxxvii9. en marge de queue du f. 94v]), 388 (f. 295-302v [.xxxviii9. en marge de queue du f. 302]). La numération des cahiers a été faite par la main qui a copié le texte.

      Reliure: velours noir sur carton, caractéristique de la bibliothèque de Bouhier. Au dos, 6 nervures ; dans la 2e case, pièce de titre estampée à chaud sur maroquin bordeaux : « livres xxiv du digeste en francois. m.s. » . Traces de rubans ayant servi de fermoirs.

      Scription

      Ecriture: semitextualis libraria ; main 1 (f. 3a-147a = livres I à XI) ; main 2 (f. 150a-d = table des livres XII à XXIV) ; main 3 (f. 151a-302b = livres XII à XXIV). Coefficient d’abréviation : main 1 : 5,7% (3,6% en excluant les et) ; main 3 : 8,1% (6% en excluant les et).

      Scripta: la scripta de l’ensemble des mains situe la réalisation et la première réception du ms dans l’aire de le la Picardie linguistique. La scripta de la main qui a copié la table (= main 2) présente une densité de traits picards bien supérieure aux deux autres. La première main, nettement moins marquée, l’est toutefois davantage que la troisième. Cette dernière ne se distingue que sporadiquement de la scripta de l’Ile-de-France. On ne traitera ici que des mains 1 et 3, dont l’ancrage géolinguistique est identique.
      Leur scripta permet d’exclure d’emblée l’Ouest et le Centre de l’aire d’oïl (cf. graphies maisonDees 1980, c. 171 et signeurDees 1980, c. 189). Elle présente des traits caractéristiques du picard comme un moindre degré de palatalisation : defacha (f. 120d), escapast (f. 121b), cambres (f. 122d) à côté de chambres, cose (f. 123a), comencha (f. 124b-c), menchoigne (f. 125d) | convenanche (f. 160c), fianchie à côté de fiancé (f. 160d) ou bien l’absence de consonne épenthétique dans certaines formes de futur : apartenra (f. 124d), vaura (f. 125b), voura (f. 125c), avenra (f. 126a). La 3e main recourt d’ordinaire au d épenthétique : remandra (f. 160d).
      Plusieurs graphies orientent vers les parties méridionales de l’aire picarde :

      • çaus < *ecce illos et aus < illos : Champagne, Hainaut, Lorraine (Gossen, Grammaire de l’ancien picard, § 74) : plus commun en Artois et dans les parties occidentales et méridionales de l’aire picarde. (mains 1 et 3 aus)
      • emploi de tuit au cas sujet masc. plur (cf. Dees 1980, c. 91)
      • subj. présent vigne (f. 17c), tigne (f. 126a) (cf. Nouveau corpus d’Amsterdam)
      • emploi de leu et non de liu ou lieu (cf. Gossen, Grammaire..., § 25 et Dees 1980, c. 168) : la carte de Dees oriente vers le Vermandois et, plus encore, vers le Beauvaisis.
      En somme, la scripta du ms est caractéristique du sud du domaine picard. On notera que les mains 1 et 3 utilisent des infinitifs en –ier pour –ir : main 1 repentier (f. 123d), partier (f. 124a, 125a), avenier (f. 125b), tenier (f. 126b) | main 3 repentier (f. 160a).

      Corrections: insérendes marginaux assez nombreux (ex. f. 45a, 88a, f. 95b, 105b, 123c, 218b) contemporains de la copie, dans une textualis libraria de petit module, assez semblable à l’écriture du corps du texte. Ces interventions semblent être de la même main sur l’ensemble du manuscrit, qui a donc fait l’objet d’une relecture attentive entraînant des corrections réparties sur l’ensemble du texte.

      Structure et décor

      Structure

      Le début du texte manque.

      La division en livres est marquée par : 1. une rubrique du type Ci commence li N livres qui parole/devise de + teneur du premier titre ; 2. une lettre puzzle à filigrane rouge et bleu de 8 à 11 UR, à prolongement marginal d’antennes, rinceaux et de festons rouges et bleus ; 3. un titre courant dans la marge supérieure.

      Les titres sont indiqués par 1. une rubrique parfois disposée en escalier ; 2. les éléments qui distinguent chaque loi.

      Chaque loi commence, après un retour à la ligne, par une initiale marginale le plus souvent de 3 UR, mais de 4 pour les P et jusqu’à 6 pour I, alternativement bleue à filigrane rouge ou rouge à filigrane bleu. Les filigranes, à « oeufs de grenouille », se prolongent en marge sous forme de longues antennes. Après l’énoncé de l’auteur de la loi (du type Ulpians dit), la teneur est signalée par une lettre nue, alternativement rouge ou bleue, d’une UR.

      Lorsqu’elle est longue, la loi est fréquemment divisée en paragraphes, signalés par des pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Aucune lettre rehaussée.

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: une main cursive du 14e ou 15e s. a noté en marge du début de chaque loi son incipit latin. Il est possible que la foliotation soit contemporaine de cette annotation marginale. F. 3, note d’un bibliothécaire du 19e s., indiquant qu’en septembre 1845 manquaient déjà les f. numérotés 1, 2, 7, 8, 11 et 14. Les f. 148 et 149, manquaient aussi.

      Provenance: mention f. 302v : en haut de page, en cursive du 15e s. de très petit module, dont il ne reste que la fin suite à la rognure : a Nicolaus Oreesnus, Nicolao Oresmo, comme l’en cro..gue le rapportent [fin illisible]. A appartenu à Philibert de Lugny (Saône-et-Loire, arrdt Mâcon), seigneur de Ruffey, qui a épousé en 1513 Catherine de Saint-Trivier : mention f. 302v d’une main cursive du début du 16e s. : Ce livre appartient a noble seigneur Philibert de Lugny, seigneur de Mencohet et de Branges. Mention suivie de la signature : A.... amans Lugny.. A fait partie de la bibliothèque de Jean Bouhier, président à mortier du Parlement de Bourgogne : au recto du f. de garde de début, titre en grandes capitales rouges : « Les XXIIII livres dv vieil digeste mis en françois du temps de s. Louis, roy de France » . Au-dessous, de la main du président : « Ms. de la Bibliothèque de Mr le P. Bouhier | B.5 | MDCCXXI. » . Cf. le catalogue de la bibliothèque de Bouhier (ms Montpellier, bibl. interuniversitaire, section Médecine, H 19 : « Digestum vetus, sive Pandectarum Libri XXIV priores, cum quibusdam glossis marginalibus aut interlinearibus Codex bonae notae, in pergameno scriptus circiter saeculo XII » ).

      Bibliographie:

      • G. Libri (collab. Hase et Reynaud), « Montpellier, Bibl. interuniv. (CGM in-4° 1) : Manuscrits 1-542 », dans Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements, Tome I (série in-4°), 1849, p. 281-477, à la p. 304
      •  — 
      • L. Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis (XIII-XIV secolo) : il caso della Digeste vielle : manoscritti e primi appunti », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154, aux p. 112-113, 127, 139, 149
      •  — 
      • notice IRHT (1965)
      •  — 
      • CALAMES
      •  — 
      • BVMM (décor)
      • .

      Extraits

      I. D. 9.2.40

      [9.2.40]Pous dit En la loi aquile. se je sai que aucuns m’a defacié ma chartre ou estoit escrite dete. que aucuns me devoit par condition: et je puis prover ma dete par [f. 120d] tesmoins: et il porra estre que cil tesmoing ne seront vis quant la condition sera demandé et ma dete: et je puis mener le juge a croire ce que je di: par mostrer le sommement le fet. je doi vaintre. Mes lors porrai je demander ma dete quant la conditions sera venue

      [9.2.41]Ulpians dit [pr.]Ore veons se aucuns desfet ce testament se ceste accion avra leu contre lui. et marciaus en doute: et si noie que ceste accion n’i afiert car comment porra ele prisier le testament: mais je escris en autre maniere que ce est voirs ce qu’il disoit en testateur. car l’en ne puet aesmer ce que a lui en apertient deu testament qui est defaciés: Mes d’autre maniere est en l’oir: et en çaus qui doivent avoir lais de ces testamens car a çaus est li testamenz ausi come li cyrografes: et illuecques dit marciaus que se li cyrografes est effaciés qu’il i afiert accion de la loi aquile. Mes se aucuns deface les tables: ou li testamens estoit escris qu’il avoit en garde. ou il les lut en audience: il vaut miex que l’en plaide contre lui par accion en fet: ou d’injure se il eut en entencion de fere injure. le secré deu testateur [1] dont pompoinnes dit qu’il puet avenier a l’efiee que l’en deface des tables autrui escrit: et il ne soit tenus de larrecin mé seulement des damages qu’il a fés a tort ausi come quant il ne le fait a entention de faire larrecin: mes de fere damage: car il ne sera tenus de larrecin: car larrecins requiert la volenté deu laron. avec le fet.

      [9.2.42]Ulpians dit Cil qui defacha testament qui li estoit bailliés a garder. ou autre chartre. en tel maniere. que l’en ne la puet lire. il sera tenus par accion de comande: et par accion de mostrer choses em plait par devant le juge: car il rent corrompue la chose qui li fu commandee. ou s’il la mostra corompuee. ausint afiert accion de la loi aquile par cele meimes raison: car l’en puet par droit dire que cil corront les tables: qui les desface

      [9.2.43]Pompomnes dit. Tu as accion de loi aquile por le damage qui fu fés es choses de l’iretaje. avant que tu receusses l’iretage. porce qu’il avient aprés la mort de celui qui es oirs: car la loi aquile apele son signeur ne mie celui qui estoit quant li damages fu fés: car en ceste maniere cele accion ne porroit [f. 121a] passer a loi de celui qui oirs il est. ne porce qu’il leur fu fet quant tu estoies pris el pooir des annemis ne pues tu plaidier. quant tu i es retornés: et ce ne puet estre establi en autre maniere. sans grant damage. des enfans qui naissent puis la mort leur pere. qui sont oirs de leur peres: et ce meimes dirons des arbres qui sont coupés en larrecin: des ce meimes tens: et je quit que ce meimes puet l’en dire de l’accion qui est donee. de ce qui est fet par force. ou en repost. ¶ Se aucuns fet oevre seur desfense. ou s’il apert qu’il deust entendre que cil a qui la chose apertenoit. li deffendissent si le seussent.

      [9.2.44]Ulpians dit. En la loi aquile est contren corpe moult legiere. ¶ Toutes les fois que li sers navre ou ocist au seu son signeur. il n’est mie doute que li sires ne soit tenus par la loi aquile.

      [9.2.45]Pous dit. [pr.]Nos prenons ci savoir por souffrir. que cil qui pot desfendre soit tenus s’il ne desfent. ¶ [1] Bien puet plaidier. par loi aquile. neis puis que li sers est garis. qui fu navrés. ¶ [2] Se tu ocis mon serf que tu quidoies que fust frans hom. tu me seras tenus par la loi aquile. ¶ [3]Quant dui home sailloient outre .i. feu et il s’entravindrent ensamble. et li uns fu ars. l’en ne puet plaidier de ceste chose: se l’en n’entent li quex bouta l’autre. ¶ [4] Se aucuns qui ne se pooit autrement desfendre. fist damaje por soi desfendre. il est sans corpe. car toutes les lois: et tuit li droit dient. que l’en puet oster force par force. Mais se ge giet .i. pere contre mon aversaire qui m’assailloit. et je me desfendoie. et je ne feri mie lui: mais .i. autre trespasant. je serai tenus par ceste loi. car cil seulement m’est otrié a ferir qui me faisoit force. et ce est voirs: quant l’en le fait por soi desfendre. non mie por soi vengier. cil qui abat une bone paroit est tenus au signeur de la paroit par ceste accion.

      [9.2.46]Ulpians dit. Se l’en plaide par loi aquile deu serf qui est navrés. se il muert de la plaie: l’en puet encore plaidier de la plaiee par cele meimes loi.

      [9.2.47]Julians dit. Mes se en premier jugement fu prisiés li damages de tout le serf: et puis quant li sers fu mors: li sers i vaut plaidier deu mort: l’en le contraindra par [f. 121b]par exception de mal engin qui li sera contre possee qu’il ne consive plus noient en ambes.ii. jugemens qu’il devroit aconsivre s’il l’eust au commencement plaidié del serf ocis.

      [9.2.48]Pous dit. Se li sers de l’hiretage fet damage en aucune chose de l’iretaje avant que li oirs i soit entrés. et puis que li oirs a receu l’iretaje. et li sers est frans. par le commandement au testateur: et il fet autre fois damaje en cele chose. il sera tenus. .ii. fois par ceste accion: car la chose est de .ii. fois

      [9.2.49]Ulpians dit [pr.]Se aucuns chace autrui besaines par fumees qu’i leur fet. ou il les tue: il samble miex qu’il leur ait doné achoison de mort qu’il les ait ocisses: et porce il sera tenus par accion en fait. [1] se que l’en dit que la loi aquile porsuit damage qui est fés a tort: est ensi entendu. que cil damages soit jugiés qui est fés a tort. qui amainne tort avec le damage. s’il n’est fet par grant force qui le fist fere. si come celses escrist endroit de celui qui abati la maison son voisin. por ce que la seue escapast deu feu: car il dit que ci cesse l’accion de la loi aquile. car il ot poor que li feus ne venist jusq’a la. et porce abati la maison son voisin. et se li feus vint q’a lui il fu avant estains il esme que ceste accions cesse.

      II. D. 9.3.5

      [9.3.5]Ulpians dit. [pr.]Mais se pluiseur habitent en une maison qu’il ont departie par cambres l’accion sera donee contre celui seulement qui habite en cele partie dom en a geté ou espandu chose qui a fet damaje. ¶ [1] Se aucuns preste sa maison a ester sans loier. a ses framchis ou a ses homes. ou a sa femme. trebates dit qu’il sera tenus por aus. et ce est voirs: et ce meimes couvient dire. se aucuns depart a ses amis une maison par chambres: Mais se aucuns demeure en son ostel: et loe aucune cambre dedens: si qu’il tient la gregneur partie de l’ostel. il seus sera tenus: ou s’il a dedens osteliers ausint sera tenus: Mais se aucuns loe chambres en son ostel: et il en detient .i. poi por soi: et leue le remenant a pluiseurs gens tuit seront tenu come cil qui habitent. en la maison dom damages est fés: [2] a la fiee couvient que li juges selonc ce que raison le movera. doinst accion contre celui de qui chambre. ou de qui fenestre en a gieté. ja soit ce que pluiseur habitent en la maison: mais se de la chambre maienne est gitee aucune chose. il est voirs que tuit sont tenu. ¶ [3] Se aucuns qui demeure en un grenier gete aucune chose ou espant. ou cil qui a loé un ovroir. ou une loge. por fere. se oevre. ou la ou il [f. 123a] ou il ensaint son mester. il sera tenus par accion en fait. neis se aucuns de ces qui ceurent illuec gete aucune chose espant. ou dedans qui aprendent. ¶ [4] Mais quant aucuns est condampnés par accion en fait. porce que aucuns de çaus qui habitent en l’ostel a gieté ou espandu. il est droit que accions en fet. soit ausin donee. encontre l’oste qui jeta ou espandi: cose par qu’il fu comdampnés. et ce est voirs: Mais s’il avoit leé la chambre a celui qui jeta. il avra accion de loaje. ¶ Ceste accions qui vient de ce qui est jeté ou espandu: est perpetuelle. et est donee a l’oir a celui qui ele aferoit. mes n’est mie donee contre l’oir. [5] Mais cele accion: qui est doné de ce que aucuns frans hom est ocis de ce qui fu jeté. ne dure que un an seulement. ne n’est donee a l’oir. car ele est penible: et afiert a chascun del pueple. mais que nos saçons que se pluiseur i vuellent plaidier par ceste accion. ele sera donee a celui especiaument qui la chose apartient. ou qui apartient au mort par aucun parenté. mes se damajes est fais. a aucun franc homs en sa persone. l’accions li sera perpetueus: Mais se uns autres en viaut plaidier. ceste accions ne dura que un an. car ele n’afiert as oirs par droit d’iretaje: et ce est raisons que li damages qui est donés en franche persone ne trespasse as oirs: par droit d’iretaje. car ce n’est mie damage d’argent ains vient ceste accion de bieet de droit. ¶ [6] Li preteurs dit. je desfent que nus n’ait pendu ne mis en son apentis. ne en son pignon. chose qui puisse nuire au cheoir. en tel leu par ou gent passent communaument ne la ou gent demeurent. et se aucuns fet contre ce. je donrai contre lui accion de .x. besans. Se uns sers fait contre ce. sans le seu son signeur. ses sires sera tenus en .x. besans ou il donra le serf por le mesfet. [7] cist edis est partiee de celui desus: car il fust raisons que li preteeurs proveist ensi en cest qas. qe nule chose ne fust mise en leu qui poist nuire. ¶ [8] Li preteurs dit. nus ne mete en pignon. ne an apentiz: Ces paroles. qu’il dit. nus. apartiennent. a tous soient osté ou signeur de maisons. habitent es maison ou non. mes qu’il aient mis aucune chose. en cel leu de la maison. [9] seur la voie. par ou gent trespassent. ou la [f. 123b] ou gens se fieent: et ce que li preteurs dit qu’il n’ait riens mis. nos entendons mis. soit en maison ou en chambre. en grenier. ou en autres partiees de la maison. [10] Encore dit l’en. que cil amis qui n’i mist mie par soi. mais il sueffre que ce que uns autres ja mis i soit. et porce se li sers le mist. et li sires le maintient. il ne sera tenus par accion noxcelle par non del serf. mais par son non meimes. ¶ [11] Li preteurs dit. chose qui puisse nuire se chiet. de ces paroles poons entendre que li preteeurs ne desfent mie qu’en n’ait riens mis en tel leu: mais que ce ne soit tel chose qui puisse nuire si chiet. ne nos ne gardons mie comment. mais s’en aucune maniere puet nuire. a leu li edis. car li preteurs chastie celui qui a tel chose mise. ait veu ce qui est mis ou non. ¶ [12] Se ce qui estoit mis chiet. et fet damage. l’accion afiert vers celui qui mist la chose. ne mie contre celui qui esta en la maison. qu’euisses que cest accion ne souffise. quar il ne samble mie q’ait mis: cil qui i mist. se il n’est sires de la maison. ou habitieres: car quant li paintres met un escu. ou une table painte en son ovroir en haut. et ele chiet. et fait damage a .i. trespassant. servius respondi que accion doit estre donee contre lui au samblant. de ceste. car il est aperte chose. que ceste sentance n’i afiert. car. cele table n’estoit mise. ne en apentis ne en pignon: et ce meimes dit il que couvient garder Se uns seaus qui estoit liés a une reorte chaï. et fist damage. car accion de loi. et cele qui vient deu preteur defaut. ¶ [13] Ceste accion est commune a tout le pueple. et afiert a oir. et a ses samblables. mais ele n’est donee contre oir. car ele porsuit painne.

      [9.3.6]Pous dit Cist edis n’apartient seulement a cités. et a rues: mais encore as voies par ou gens trespassent. labeons dit que cist edis: a leu. se aucune chose est jetee de jors: ne mie de nuis. mes en aucuns leus vont gens de nuis. ¶ Cil qui habitent en la maison doit amander ce qui avient par sa corpe ou par les siens. ¶ Se d’une nef est gietee aucune chose qui face damage. accion sera donee contre le mestre de la nef

      [9.3.7]Gais dit. Quant la persone d’aucun franc home. est blechie de ce qui est jeté ou espandu[f. 123c] li juges contera ce qu’il a doné en mires. et se autres despens qu’il a fés en son garir et de s’uevre qu’il a perdue: et qu’il perdra por ce qu’il n’est preus a fere d’evre. mes l’en ne puet fere nul pris desor sen cures ne ne de ce qu’il est fés plus lés. car franche personne ne puet estre prisie.

      [9.4.1]Gais dit Nos accions noxcelles sont apelees. cele qui ne vienent de nul marchié. qui soit fés. mes de meffés de nos sers. Et sont establiees contre nos: et la force. et li pooirs de ces accions. si est que se nos somes comdampné que nos nos puisons delivrer de l’amende deu meffet par baillier le serf qui fist le meffet.

      [9.4.2]Ulpians dit. [pr.]Se li serf meffet au seu son signeur. il oblige son g. [sic] signeur deu tot car il samble que li sires mefface. mais se li sires neu set l’accion sera nxele138 car se li sires ne doit estre tenus del meffet de son serf. fors en tant qu’il le baut por l’amende ¶ [1] cil qui ne desfent a son serf qu’il ne mefface. sera tenus deu tout par ceste action. ou il demeurt sires deu serf ou non: car il souffit. s’il estoit lors sires quant il meffeit et il ne li deffendoit et c’est ensi voirs que celes quide que neis se li sers est vendus deu signeur. ou tous ou en partie. ou il est franchis: que li mesfet ne suivent le serf. car li sers ne pecha de riens. s’il obei as commandemens son signeur. mais sans faille se li sires le comanda lors poons ce dire. mais s’il ne le comanda. mais il ne li deffendi mie. coment escuserons nos le fet au serf. mais celses fait diferance entre la loi aquile et la loi des .xii. tables car en la loi ancianne de .xii. tables se li sers fait larecin. ou autre meffet au seu son signeur. accion noxccelle est encontre le signeur par non del serf. ne li sires n’est mie tenus par son non. mais en la loi aquile li sires est tenus par son non. ne mie par le serf. et il rent raison d’ambes.ii. lois. de la loi.des .xii. tables: et la raisons que ele volt que li serf n’obeissent a leur seigneurs en tex choses. la raison de la loi aquile si est. que ele pardone au serf qui obeist a son signeur. car se il ne l’eust fait il l’oceist. Mais ce que Julians dit. me plest. que se li sers fait larrecin. ou autre meffet. ce porra apartenir neis as darainnes lois. Encore dit il que l’en puet [f. 123d] plaidier au signeur par non deu serf. par accion noxcele porce que l’accion de la loi aquile qui est donee contre le signeur. n’escuse mie le serf. mais encharge le signeur. mais nos proverons selonc le dit Julian. la qui sentence a raison: et marcians la loe.

      [9.4.3]Cist meimes dit. En totes les accions noxceles. ou l’en requiert le savoir au signor. nos entendons ensint. se il le pooit deffendre. et il ne le defendi. car autre chose est quant li sires est commanderes au serf qu’il mefface. et autre chose est quant il suefre a meffere.

      [9.4.4] Pous dit. [pr.] L’en demande coment li savoirs au signeur doit estre entendus es meffés au sigigneur [sic]. se nos entendons qu’il li doinst consel. ou seulement qu’il le voie. ja soit ce que ne li puisse deffendre car que sera se li sers s’apele a franchise: et il meffet au seu son signeur ou s’il despite son signeur. ou quant il est outre une eve. li sers meffet voiant son signeur. mal son gré donques par droit dirons que li savoirs au signeur doit estre entendus. S’il li pooit deffendre: et il ne li deffent. ce doit estre ensint entendu en tout l’edit quant au savoir deu signeur. ¶ [1] Se uns sers estranges meffet a mon seu. et je l’achat. accion noxcale sera donee contre moi. car il ne samble mie qu’il meffeist. au seu son signeur car je n’estoie mie encore ses sires. [2] Puisque li sires est tenus quant il sot que li sers mefist. il convient veoir se accion sera donee par non deu serf. se par aventure li preteurs. ne vaut que une seule painne fust demandee au signeur. donques li engins deu serf ne sera n’engins: et ce n’est mie raisons. ains sera li sires tenus en .II. manieres. mais quant il avra paiee l’une painne. La quele li demanderes eslira. l’autre sera ostee. ¶ [3] Se aucuns plaide contre le signeur deu meffé deu serf ausint s’il le seust. et qu’il ne puisse baillier le serf por l’amende. et fu quites porce qu’il ne l’avoit seu. et li plés en est fenis et cil viaut plaidier plus. ausint come. se li sires n’en eust riens seu: il sera ostés de sa demande par exception de chose jugiee. car tote la chose fu amenee el premier jugement et fenie. mes tant com li plés droit premiers cil qui demandoit. avoit pooir de repentier[f. 124a] soi. se il voloit de ce qu’il avoit comencié le plet. ausint com se li sires fu sachans deu meffet del serf et retorner a l’accion noxale. Mes de l’autre part. se l’en plaide contre le signeur qui sot le meffet deu serf par accion noxcelle. ne sera plus donee accion contre celui meimes ausint com se il seust le meffet. et qu’il n’avoit pooir de baillier le serf por l’amende. Mes en ce meimes jugement avant que sentance soit donee porra il retorner a dire que li sires sot le meffet deu serf.

      [9.4.5]Ulpians dit. Se uns sers de pluiseurs: meffet sans le seu de ses signeurs. accion noxele sera donee contre chascun d’aus: Mais se il meffet au seu de tous: chascuns d’aus sera tenus d’amender le meffet. sans baillier le serf por l’amende ausint com se pluiseur mefeissent. Ne li uns ne sera delivres por que l’en plede contre l’autre. Mes se li uns set quant li sers meffet. et li autres non. cil qi le set sera plaidoiés a amender le meffait. s’il n’a pooir de baillier le serf. et cil qui ne le set se delivra baillians le serf. ¶ La differance de ces accions est non seulement. cele que cil qui set quant li sers meffet. est tenus de tout le meffet. et cil qui ne set se delivrer. par baillier le serf. ains est encore une autre differance. que se cil qui vent le sef ou il le franchist. ou li sers muert. li sires sera tenus. mais se li sires muert. li oirs n’en sera tenus. [9.4.6] mais li sers en sera tenus. neis puis qu’il est franchis.

      [9.4.7]Cist meimes dit. [pr.]Accion noxale n’est donee contre moi se li sers n’est avec moi. mais s’il est devers moi. ja soit ce que quant il meffist n’estoit miens: ge en sui tenus: et mes oirs ausint se li sers vait devers lui. ¶ [1] Pompoinnes dit se l’en a plaidié contre le meffet deu serf. par accion noxale. li venderes qui sot quant li sers ne puet plus estre enplaidiés.

      [9.4.8]Cist meimes dit. Se uns tiens sers fet larrecin. chascuns des signeurs est tenus enterinement par accion noxele: et de ce droit usons nos. ne ne porra autrement eschaper cil qui est semons que il n’ament le meffet. se il ne baille tout le serf. por l’amende ne riens ne li vaut. se il est prés de baillier sa partie deu serf. Mais se il est comdampnés en tote l’amende por ce que si compaignon ne voloient baillier leur partie. deu serf por l’amende. il plaidera contr’aus. de partier par accion de partier [f. 124b] choses communes ou de partier iretaje. Mes avant que li plés soit commenciés contre lui: il porra estre seurs se il baille sa partie deu serf. ne il nel convenra entrer en plet. ja soit ce que aucuns puisse dire qu’il avenra que se cil baille sa partie deu serf au demandeur. il perdra sa demande contre les autres que puis qu’il est fés sires deu serf em partie. ne puet plaidier contre ses compaignons per accion noxale. espoir il ne porra plaidier par action de partier chose commune. por ce meffet qui fu fait avant qu’il eust part el serf. et se ce ne puet estre. donques soufera il tort a perdre. mais il est miex que l’en die que il porra plaidier par accion de partier choses communes.

      [9.4.9]Pous dit. Se une maisnie. si com maisnie commune. ou uns sers communs fet larrecin. au seu d’un des ses signeurs. cil qui le set sera tenus por tous: et s’il est emplaidiees. li autres sires est delivres. ne il ne consuivra riens de son compaignon car il sueffre la painne de son meimes fet. mais se cil qui nel sot a paié le doble del damage. il consuivra la moitié de son compaignon.

      [9.4.10]Cist meimes dit. Et encore porra cil qi ne set le meffet plaidier contre son compaignon porce qu’il a empirié le serf commun: ausi com il porroit plaidier contre chascun autre qui eust enpiriee la chose commune. mais s’il n’unt nule communauté. puis que li sers est bailliés por l’amende por l’amende deu mefet. li uns porra plaidier contre l’autre par accion de compaignie. ou s’il ne furent compaignon par accion en fait.

      [9.4.11]Ulpians dit. Cil qui tient autrui serf a bone foi sera tenus por lui par accion de larrecin se li sers le fet. mes li sires n’en sera tenus. Mes se cil qui tenoit le serf le baille por l’amende. il ne fet mie por ce de celui qui il le baille. mes se li sires le comencha a demander. sa demande sera ostee par exception d’engin. ou il consuira par le juge qu’il n’i ait damage.

      [9.4.12]Pous dit. Se cil qui tenoit autrui serf a bone foi laisse aller. porce qu’en ne puisse plaidier contre lui par acion noxale. il est obligiés par cele accion qui est donee encontre çaus qui ont le serf en leur poesté. ou qui font par barat qu’il ne [f. 124c] l’aient car porce qu'il l'a mis hors de sa main par barat samble il qu'i lle tiengne. encore avec lui

      [9.4.13]Gais dit Axion noxale est donee non seulement contre celui qui tient autrui serf a bone foi. mes encore encontre celui qui le tient a male foi: car ce ne seroit mie raisons que cil qui tient le serf a bone foi. fust tenus por lui et cil qui le tient par roberie en fust quites.

      [9.4.14]Ulpians dit. [pr.] Se aucuns est plaidoiees de pluiseurs. por le meffet d’un serf meimes ou s’il est emplaidiés de pluiseurs meffés. il n’est mie tenus d’amender toute l’amende. porce qu’il ne puet baillier a chascun tout le serf por le meffet. que sera donques se pluiseur le plaidoient. se li uns commence. avant le plait. avra il porce avantage. qe il tous seus doie avoir le serf. por l’amende. ou cil doit baillier a tos seurté. que il deffendra celui qui a baillié. le serf encontre les autres. et il est voirs: que cil qui premierement commence le plait en ait melleur. Donques li sers sera bailliés: non mie a celui. qui commencha premiers le plet. mes a celui qi premiers vient a la sentance: et porce se uns autres vaint aprés la querele. il n’ara mie accion de chose. jugiee. [1]et se franchise estoit laissiee. a ce serf par condition: et la condition vient avant qu’il soit bailliés a nului. ou il est franchis avant par le commandement son signeur. qi l’avoit comandé en son testament. ou il estoit laissiees a aucun par condition: et la conditions est venue dom il est fés: a celui qui il estoit laissiees: cil contre qui li plés estoit commenciés doit estre quites par le juge. et li juges commandera q’il face seurté de garrantisse de lui meimes a celui qui ele le baille por amende deu meffet

      [9.4.15]Gais dit. Li preteurs doit jugier. que puis que li sers: est frans. qu’il responde de son meffet meimes: mes se la franchise est encore empendant au tens de doner sentance. Babins: et cases quiderent: que se cil baille le serf tel com il est qu’il ne soit delivres: car il baille toute sa droiture. et ce est voirs.

      [9.4.16]Julians escrist. Se li oirs fet per mal engin: qu’il n’ait en sa poesté le sers qui franchise estoit laissiee: et porce l’en li demande l’amende deu meffet sans avoir pooir [f. 124d] baillier le serf. et neis se la condition de la franchise. est acomplie. il devra estre comdampnés. ausi com il seroit se li sers fust mors.

      [9.4.17]Pous dit [pr.]Se uns sers qui est de .II. signeurs meffet au seu d’un de ses signeurs: et li autre n’en set riens: se l’en plaide avant a celui qui le savoit: et il baille le serf por le meffet. il seroit tort que li autres qui sot le meffet fust delivres. por le baillier d’un vill serf. Donques cil a qui li damages fu fais plaidera a l’autre: et consuivra tant com li damages estoit graindres que li sers ne valut. mais li pris deu serf sera contés. ¶ Mais li dui signeur doivent ensi atirier entr’aus: quant departirunt de leur communauté. que se cil qui sot le meffet deu serf paia l’amende. il n’enportera la moitié de tout ce qu’il paia. mais sa partie de ce que li sers valoit. ausint est se li autres baille. aucune chose por le serf. et li autres l’en rendra la moitié. Mais ce seroit tort que cil qui commanda au serf a meffere. deust rien avoir de son compaignon. car il sueffre damage de son meffet. ¶ [1] Se pluisor vellent plaidier contre moi par accion noxale par non d’un meimes serf. ou se uns plaide par pluiseurs actions par non d’un serf meimes: ou tu avoies usefruit. et li demainnes estoit miens: ce apartenra a l’ofice deu juge que se je baille le serf por l’amende que ge face. neis l’uisefruis sera de celui qui ge le baill. Mes je qi sui sires deu serf a consuire ce par le preteur. que il te contraigne que tu bailles aucune chose selon le pris de l’usefruit. que tu i as a l’amender deu meffet. ou que tu laisses l’use fruit se tu quides bien fere. et se ge qui sui sires deu demainne ne vouche a deffendre le serf en plait. tu avras pooir del deffendre et se tu iés comdampnés: et bailles le serf tu seras deffendus de moi.

      [9.4.18]Pompoinnes dit Cil qui a usefruit en un serf puet ensi plaidier contre le signeur deu serf. par accion de larrecin deu serf come feroit uns autres. mes li fructuaires n’est tenus de larrecin deu serf. ja soit ce qu’il le serve: et porce se li sires est comdampnés et il baille le serf au fructuaire por le meffet il sera delivres.

      [9.4.19]Pous dit [pr.]Se li sers tices fet damage a la chose qui est commune entre moi et toi se nos plaidons contre lui: accion de loi [f. 125a] noxale a malen [?] que se il est comdampnés il ne soit contrains de baillier tout le serf enterrinement a chascun dans. mes l’en puet dire que avint come d’un mesfet d’une obligation que li sires nos doit a ambes .II. baillier l’amende del meffet. ou qu’il baut le serf a ambes .II. Mes se il baille le serf a l’un de nos enterinement: et porce soit quites d’ambes .II. par jugement. l’en dira par droit que cil qui li sers est bailliés est tenus a l’autre par accion de partier chose commune qu’il face commun le serf qui li est bailliés porce que il l’a eu por la chose qui estoit communes ¶ [1] Se li sires deu serf. en quel uns autres a usefruit. loe les oevres d’un serf. les paroles de l’edit font que se il est comdampnés par meffet de ce serf. qu’il le puisse baillier por l’amende. ¶ [2] Se tes sers a une nef et li vicaires de ce serf qui est maroniers en la nef fet damage en la nef. ausint sera donee accion contre toi come se li sers qui avoit la nef fust frans hom: et ses vicaires fust ses sers si que tu seras comdampnés de pecule. ton serf a baillier le vicaire. ou le meffet. en tel maniere qe se li vicaires fist damage par commandement d’autre serf. ou qu’il li ofri a fere action noxale. sera contre toi par non de ton serf. et ce meimes. sera se neis tes sers comanda a autre maronier a fere damage

      [9.4.20]Pous dit Cil qui plaide de pluisors meffés en divers tens. se il a eu la signorie deu serf. qui li est bailliés por .i. meffet. il n’a puis nule autre accion contre celui qui li sers estoit. car accion noxale suit le chief deu serf. mes se li sires volt miex paier l’amende del meffet en premier jugement. il sera tenus a celui meimes ou a un autre. se il plaide contre lui d’un autre meffet.

      [9.4.21]Ulpians dit. [pr.]Totes les fois que li sires est emplaidiés por le meffet de son serf. se il ne volt recevoir la demande. il convient qu’il baut le serf por le meffet. puis qu’il ne le viaut defendre en plait. ou se il ne le baille il li convient respondre por lui en toutes manieres: Mes il ne sera comdampnés en autre maniere se il n’a le serf en son pooir. ou il n’a fet per mal engin que il ne l’ait. [1] il plot a sages homes que l’en puisse deffendre en plet. ces sers par qui non aucuns plaide par accion noxale: ja soit ce q’il ne seoient present. mes c’est ensi voirs se li serf son propre. car se il sert autrui: je les vuell. deffendre: il couvient qu’il soient present. ou s’il sont propre ou autrui [f. 125b]et ce puet avenier se ce est chose provee qu’il servent a celui cui les volt deffendre. ou au mains a bone foii. l’en les porra deffendre. neis se il n’i sont. ¶ [2] Li preteurs dit. se cil de qui l’en dit qui a le serf en sa poesté. noie qu’il ne l’a mie: je comanderé selonc ce que cil qui demande vaura. ou qu’il jurt qu’il n’a le serf en sa poesté. ne i n’a fet par son mal engin chose par qu’il ne l’ait: ou je donrai accion contre lui. ou il n’avra pooir de baillier le serf pour le meffet. ¶ [3] Nos entendons ensint avoir le en sa poesté. c’est qu’il ait pooir de mostrer le par devant le juge: mais s’il est en fuie. ou il est fors deu païs. il ne samble mie qu’il soit en sa poesté. [4] mais se cil qui l’en demande ne veut jurer. il est samblant. a celui qui deffent celui qui n’i est. ne il ne le baille. qui le condampne: ausi com desobediant. ¶ [5] Se c’est tuteurs ou curateurs a qui l’en viaut demander. il doivent jurer que li sers n’est ou pooir son signeur. mais se ce est procureres il convient que li sires jurt. ¶ [6] Se cil qui demande reçoit le serement. et cil qui deffent jure que li sers n’est en sa poesté et puis veut li plaidieres plaidier par accion noxale. il convient veoir. se exception de de serement doit estre donee encontre le demandeur. et Sabins quide que l’exception ne doit estre donee. que jusses [?] que d’autre chose a juré. ce est que n’estoit en sa poesté. lors qu’il jura: Mes ore quant l’en le trueve en sa poesté l’en puet plaidier de son fait. Mes neraces disoit que puis que li seremens estoit fés: porra li demander demander sa demande deu meffet por baillier le serf. se il dit que puis que li seremens fu fés vint li sires en la poesté son signeur

      [9.4.22]Pous dit [pr.]Se uns sers est commandés. ou prestés a aucun. et il meffet. l’en puet pledier contre le signeur par action noxale. car l’en entent qu’il le sert et de quant apartent a l’edit. il est en sa poesté meesmement s’il le puet raravoir quant il velt. ¶ [1] Cil a le serf en gajes ou qui li est prestés par priere n’est tenus par accion noxale. car ja soit ce qu’il le tingne adroit. Il ne tient mie parce qu’il n’en puisse estre sires: mais cel serf entent en que il soit en pooir son signeur. se li sires a pooir de rapeler le. [2] Mais que est ce avoir pooir de rapeler ce est s’il a argent dom il le puisse [f. 125c] rapeler. car il ne doit estre contrains de vendre ses choses por paier l’argent. et por recouvrer son serf ¶ [3] Li sires qui reconnoit que li sers est en sa poesté. ou il le doit mostrer et defendre se il n’i est: et se il ce ne fet il sera condampnés: ensi com se li sers fust presens: et il ne le vausist baillier por le meffet. ¶ [4] Se li sires noie que li sers n’est en sa poesté. li preteeurs done pooir au demandeur. se il viaut depeschier l’afaire par serement. ou s’il viaut proposer ses accions: sans ce que ses aversaires n’a pooir de baillier le serf por le meffet. par la quele accion il demant le serf. se il preve qu’il soit en la poesté son signeur. ou qu’il a fet par son engin. que li sers ne soit en la poesté son signeur. il perdra la querele.

      [9.4.23]Gais dit Mes se ses aversaires commence a avoir le serf depuis en sa poesté. il est tenus par nouvele saisine. ne n’avra excepcion de chose jugiee.

      [9.4.24]Pous dit De ce convient veoir. se accion noxale a leu seulement envers celui qui a fet par engin qu’il n’ait le serf en sa poesté. se par son engin avient accion noxale cesse. se par aventure il commande a son serf qu’il s’enfoïst. ou encore se l’en puet plaidier envers un autre. si comme il avient quant li serf est vendus ou franchis: et ce est voirs que en ces qas meesmes a leu ceste accion: et en cest qas cil qui demande avra l’eslite contre qui il voura plaidier: Mais julians dit de celui qui est franchis que se il est presens de soi desfendre. tous franchis que cil qui le franchi avra exception contre celui qui le plaidoie. et ce dit labeons.

      [9.4.25]Gais dit. Ce meimes est se li nouviaus sires deu serf viaut respondre por lui.

      [9.4.26]Pous dit [pr.]Mais se cil qui demande eslit l’un a qui il plaidoit. li autres sera delivres et ce meimes establi li preteurs por ce que cil demandoit ne fust des jugles ne mie por ce qu’il gaignast riens: et por ce quant il a comencié a plaidier envers lui. li autre se deffendron par exception: [1]et a ce s’acorde que se pluiseur font par leur engin: qu’il n’aient en leur pooir le serf. par qui l’en plaide: li demanderes doit eslire lequel il voura plaidoier. [2] ausint se aucuns de pluiseurs signeurs laissent a avoir lor par[f. 125d]ties par mal engin lessera a celui qui demande se il viaut plaidier droitement vers celui qui tient le serf. ou par accion de preteur ou contre ceus qui ont guerpis leur parties par mal engin. ¶ [3] Se aucuns respondi en plet d’autrui serf qu’il estoit siens: se li uns de ces paie le meffet li autres sera delivres. ¶ [4] Se cil sers que tu guerpis par mal engin muert avant que tu soies enplaidiés par ceste accion. tu ies delivres. car ceste accion est en leu de la droite accion. mes autre chose dirons. se tu delaices au comencier le plet. ¶ [5] De ce que li mors noia par menchoigne que li sers n’estoit en sa poesté. ne sera donee accion a l’oir a celui qui le plaideoit. ne contre lui meimes. car il est franche chose a celui qui deffent le serf. qi n’i est mie. d’eschaper de la painne de cest edit et ce est que l’en ne puisse plaidier sans ce qu’il n’ait pooir de bailler le serf por le meffet. et por ce se tu noies qu’il n’est en ta poesté. tu porras aprés reconnoistre se li plés n’est ja entamés. car lors tu ne seras oïs se tu viaus reconoistre. si come labeons dit. Mes octavians dit que par bone raison te puet ensecorre. neis puis que li plés est commenciés. ce est se tu ies de tel aaje que l’en te doie pardoner. ¶ [6] Se li sers est menés por ce que nus ne le defendoit. ses sires n’i estoit. ou il iert. mais il estoit en tel estat. que il pooit avoir restitution enterine. l’en suef que aucuns soit por celui qui en est menés: car li preteurs doit oïr çau qui requierent que li sers soit remenés: car il le vellent deffendre: et ce meimes otriera l’en a celui qui a usefruit en serf. ou a celui qi l’a engaagés se ses sires est presens et il nes viaut deffendre. porce que autrui barat. ou autrui mauvaistié ne nuise as autres: et ce meimes est otrié en serf commun quant li uns des signeurs est presens: et ne le viaut deffendre. mais encorre en cest qas doit l’en secore au demandeur. car il plest a sages homes. que se cil qui en amene le sef. en est fais sires. l’accion noxale est estainte car puis qu’il en est menés par le commandement au preteur. il est a celi qi l’en mena.

      [9.4.27]Gais dit. [pr.]Se l’en plaide par accion noxale del serf qui est engagiés. ou de celui [f. 126a] qui li usesfruis est autrui. nos disons que se li creanciers. ou li fructuaires est presens: et ne le viaut defendre li preteurs s’en doit entremetre: et doit defendre au creancier. qu’il ne demant son gage. ou a l’usefructuaire son usefruit: et en cest qas puet en dire que li gages est delivres par droit car ce n’est nul gage ce que l’en ne puet demander mais li usesfruis dure. ja soit ce que l’en le puisse demander. jusq’a a tant qu’il soit perdus par non user dedens le tems qui est establis a perdre. ¶ [1] Et de ce que nos avons dit deu serf qui est engagiés a aucun: et de celui qui franchise est laissiee par condition: et de celui en que aucuns: a usefruit et apert que cil qui respondi em plet d’autrui serf. qui estoit siens. ja soit ce qu’il soit tenus par accion noxale. ne por quant il ne se puet delivrer par baillier le serf por le meffet. car il ne puet doner la signorie del serf. a celui qui plaidera contre lui. por ce que il n’en estoit sires. mes ne por quant se li sires viaut demander le serf come le sien. qui est bailliés a autre por tel achoison: et il n’offre a baillier l’amende del meffet. il sera ostés de sa demande par exception de mal engin.

      [9.4.28]Aufriquans dit Ce est generaumant voirs: que se je plaide contre toi par accion noxale par non deu serf. autrui qui te servoit loiaument ausint com s’il fust tiens: et tu le me baillas por le meffet. soit que je le tingne. et li sires le me demande je osterai sa demande par exception de mal engin: s’il ne mostre l’amende deu meffet. ou se li sires en est saisis: je ai contre lui accion publitiane: et se il se deffent par exception que li sers est siens: replicaton de mal engin ne profitera contre lui: et selonc ce ge gaignerai le demainne deu serf. par tenure de tens. ja soit ce que je face qu’il est autrui. car se l’en establist autrement. il avenra que cil qui tient autrui serf a bone foi. recevra grant tort. quant accion noxale afiert contre lui par droit: et il li covient par force qu’il pait l’amende deu meffet et ce meimes doit l’en dire. se li sers en est menés par le commandement au preteur. por ce que cil qui le tenoit ne le deffendoit. car en cest qas a bone raison de [f. 126b] tenier le cil qui l’en amene

      [9.4.29]Gais dit Non seulement cil qui n’a le serf en sa poesté. puet refuser a recevoir jugment por lui: mais encore cil qui le tient a pooir d’eschieur le jugement se il guerpist le serf sans deffense. mais il convient. que cil baut tot son droit as demandeurs ausint com s’il fust condampnés

      [9.4.30]Cist meimes dit. Ces accions noxales. n’empire la droiture de çaus qui par autrui loial essoine sont hors deu païs. Mais quant il sont retorné l’en leur done pooir de deffendre leur droit par droit: et par raisson: soient signeur de la chose. Cil i aient aucune droiture. si come li creanciers et li fructuaires

      [9.4.31]Pous dit. Ce que li preteurs dit que se la mainie a autrui fait larrecin. qu’il donra accion en cele maniere que li demanderes aconsuie tant com il consuiroit se uns frans hom eust fet le larrecin: l’en demande se ce apartient a paier argent por l’amende. ou se apartient encore a baillier. celui qui avra meffet por l’amende. ausint com se cil qui li larrecins fut fés puet avoir. le double deu pris. des sers qui li sont bailliés por l’amende. si que les autres accions li soient vaees: sabins. et casses quident. que li pris de çaus qui sont baillié por l’amende. doit estre contés el double. que li demanderes doit avoir. et ce prenne pompoinnes : et il est voirs. car ce li sers en est menés: por ce qu’il ne le deffendoit. li pris qu’il vaut sera contés en l’amende deu double. por le larrecin: et en pris de la chose. ¶ Julians dit. que l’en doit garder se li serf qui firent le larrecin. estoient d’une maisnie au jor qu’il firent le larrecin ou non. car se il estoient lors de pluiseurs signeurs: et puis devindrent d’un signeur. li edis n’avra leu.

      [9.4.32]Calistrat dit. Le serf qui est en autrui poesté. s’il meffet: et l’en ne le deffent. cil qui il meffist l’enmainne: et se li sires est presens: il couvient qu’il le baut. et qu’il promete qu’il n’a riens fet par mal engin.

      [9.4.33]Pompoines dit. Nus n’est tenus de defendre autre mal son gré en accion noxale. mais il doit perdre celui qui il ne deffent. se il est sers. mais s’il est frans hom qui est en autrui avoerie. il a pooir. de soi deffendre.

      [9.4.34][f. 126c]Julians dit Car toutes les fois que nus ne deffent. le fil qui est en avoerie en cause de meffet accions sera donee encontre le fil.

      [9.4.35]Ulpians dit. Et se li fils est comdampnés. il convient que li peres pait ce qui est jugié. car la sentance vaut. Mes encore poons ce dire. que puisque li fils est comdampnés li peres sera emplaidiés deu pecule son fil.

      [9.4.36]Cist meimes dit. Se aucuns achate .i. serf. qui estoit engagiés: et li deteurs qui l’avoit engagié. l’avoit emblé. et le vendi. il sera tenus. au creancier par accion de larrecin. puisqu’il est fais sires del serf. ne ce ne nuist que li sers qui puet estre tenus par non de gage. ce meimes est se aucuns achate aucune chose d’un meneur. de .xxv. ans. ou s’il achate de celui de qui set bien qu’il vent pour damagier ses creanciers. car cist ja soit ce que l’en ne puise rapeler ce qu’il ont achaté neporquant entretant il puent estre emplaidié par non de ces choses.

      [9.4.37]Trifoines. Se uns sers d’autrui me fet larrecin: qui puis devient de ma signorie. l’accion de larrecin que je avoie par non de lui. est estainte. porce que ele n’estoit meue em plet. ne se je vent aprés le serf. que je avoie achaté. avant que je euse commencié a plaidier. l’accion de larrecin ne me sera restoree. mais se je l’achatai puis que je avoie commenchié le plet. li venderes ne doit estre comdempnés

      [9.4.38]Ulpians dit. [pr.]Ausint com s’il l’eust vendu. a un autre. car il ne chaut gaires se il l’a vendu a l’aversaire ou a autre: et par sa corpe li convenra a paier l’amende del meffet. car il se toli le pooir de bailler le serf por son meffet. quant il le vendi.

      [1]Julians dit. Se ge guerpis le serf qui t’avoit fet larrecin. je suis delivres car li sers commença maintenant a estre miens. ne accions de larrecin ne doit estre par non de celui qui est sans signeur. ¶ [2] Se mes sers embla ta chose. et la vendi: et tu li ostas les deniers de la main. deu pris de la chose. accion de larrecin avra leu. d’une part. et d’autre. car tu porras contre moi plaider[f. 126d] par accion noxale de larrecin pour mon serf. et je contre toi des deniers que tu li tollis: [3]et se je paia deniers au serf de mon creancier. porce qu’il les baut. son signor. ausi avra l’en accion de larrecin. se li sers emble l’argent qu’il a recheu.

      [9.4.39]Julians dit. [pr.]Se uns sers de pluiseurs fet larrecin: et tuit li signeur le metent hors de leur main: par mal engin. li preteurs doit suivre l’accion de loi: et doit en ces qas doner accion qui descent de lui. contre celui que cil qui li larecins fu fais eslira car l’en n’en doit plus fere celui qui demande. mais qu’il puissse demander le double deu larrecin. sans baillier le serf por l’amende. a celui envers qui il li convenist plaidier par accion noxale. se li sers fust mostrés en jugement. ¶ [1] Cil l’on oïst em plet d’autrui serf qu’il est siens. ja soit ce qu’il soit obligiés par accion noxale. ne por quant se li juges les garde par droit. il doit baillier seurté d’estre a droit. Mes cil qui est plaidoiés d’estre a droit por son serf. Ne doit estre chargiés de baillier seurté. car il ne suefre a deffense d’autrui serf. ¶ [2] Se aucuns dit que li sers a fait par mal engin que ses sers ne soit en sa poesté. et c’il concent que autres deffendra le serf: et baudra seurté. Exception de mal engin avra leu: [3]et se puis que li plés est commenciés encontre le signeur. li serf vient avant. et por ce que nus ne le deffent li sers en est menés. li sires sera delivres: par exception de mal engin. qu’il metra avant. [4]et se li sers muert avant que li plés en soit commencis. li sires ne sera tenus en nule maniere par cest accion.

      [9.4.40]Cist meimes dit. Se li sers qui est laissiés a aucun emble aucune chose a l’oir avant que li oirs ait receu l’iretaje. li oirs porra plaidier contre celui qui li sers fu laissiés quant il a receu son lais. Mais se li sers embla aucune chose de l’iretaje. accion de larrecin cessera: et accion par que l’on requiert a metre hors la chose dom l’en viaut plaidier avra leu.

      [9.4.41]Cist meimes dit. Quant li sers communs fet damage. a tort a l’un de ses signeurs. por ce n’i a point d’accion de loi aquile. car s’il eust fet damage a un estrange. il porroit plaidier [f. 127a] contre l’un des signeurs de tout son damage por la loi aquile. ausint come quant uns sers communs fet larrecin a l’un des signeurs. li autres ne puet plaidier contre son compaignon . par accion de larrecin. mes il puet plaidier par accion de partier chose commune.

      [9.4.42]Ulpians dit. [pr.]Se cil s’apele a franchise. par qui non estoit meüs li plés. par accion noxale. cil plés doit estre delaiés: tant que li jugemens soit fés de son estat. et se il est jugiés a franc home. accion noxale faudra. ¶ [1] Se aucuns reçoit accion noxale por le serf qui est mors que il ne savoit qu’il fust mors: il doit estre quites: car il n’est mie voirs. qu’il doie riens fere por lui. ¶ [2] Ces accions sont perpetueus: et auront leu. Tantdis com l’en a pooir de baillier le serf por le meffet: et aferront non seulement a nos. mais encore a nos successeurs. ausint avient encontre les successeurs. mais ne mie. ausint come encontre successeur. mais par droit de signeurie: et por ce se li sers devient a autre par droit de signorie li nouviaus sires en sera emplaidiés.

      [9.4.43]Pompoinnes dit Li serf qui leur meffet suivent leur chief. doievent estre deffendu la u l’en leur met sus qu’il firent le meffet. Donques li sires doit mostrer ses sers en plait. la ou l’en dit que il meffirent. et il puet perdre la signorie de tos ensamble. se il ne les deffent.

      III. D. 12.4

      Ci dit de ce qu’en baille a autre por aucune cause et ele n’est acomplie (rubr.)
      Cist titres parole Quant aucuns baille aucune chose a autre porce qu’il li face aucune autre chose. et cil ne fet ce qu’il li ot enconvent coment cil puet demander ce qu’il bailla. [12.4.1] de ce dit ulpians. [pr.] se aucuns done argent por aucune raison qui n’est mie des avenant ausi com porce qu’il traiee fors son fil de mainbornie ou porce qu’il francisse son serf ou qu’il se parte de plet. [1] Se il fet ce qu’il a en convent l’en ne li puet demander l’argent qui li fu bailliés. Se je te baill .X. livres de l’iretage qui m’estoit laissiés por ce que je voloie fere le commandement au testateur et Je refuse l’iretaje et je te puis demander ce que je te baillie

      [12.4.3]Ulpians dit. [pr.]Je te baillie argent que tu ne me semonssisses par devant le juge. et ensi fis pés a toi. se tu n[e] me veus aseurer que tu ne me semondres. la questions est se je te puis demander l’argent. que je te baillie. et la verités est qu’il i a grant differance se je te baillie l’argent por ce seulement que tu ne me semonssisses ou porce avec qu[e] tu ne m’aseurasses que tu ne me semondroies et se por ce le te baillie que tu m’aseurasses. se tu ne m’aseures je le te puis demander. Mes se por ce seulement je te baillie que tu ne me semonsisses. tantdis com tu ne me semons je ne te puis riens demander [1] autretel. sera se je te baill argent porce que tu franchisses ton serf car selonc la stuitition [sic]par desus porrai je demander l’argent ou non [2] Mes se je te baill argent por ce que tu franchisses le serf. se ne le franchis: tu. je le te puis demander. ou se je me repent avant que tu le franchisses je le te puis demander [3] Mes se je le te doing par si que tu le franchisses au jor nomé se li jors n’est passés. ou je ne me repent. Je ne puis [f. 159d] demander l’argent. Mes se li jors est passés je puis demander l’argent Mes se li serf se li sers muert je demant se je puis demander ce que je baillie. et Procles respont. se il muert aprés ce qu’il dut estre franchis je puis demander. Mes se il muert avant la demande faut. [4] mes se je ne te done riens porce que tu franchississes ton serf. mes j’oi convent a doner toi. se tu le franchis tu pues demander ce que je t’oi en convent . par l’accion qui nest. de ce marchié ce est par condition. Ja soit ce que li sers soit mors. ¶ [5] Se aucuns frans hom qui quidoit estre mes sers me baille argent que je le franchisse. et je le franchis: aprés il preuve qu’il est frans hom la demande est se il me puet demander ce qu’il me bailla. et julians respont qu’il le puet bien demander. et neraces raconte en un livre que paris rapela .x. livres qu’il avoit baillies a domice fille Neron. porce qu’ele le franchist qu’il quidoit estre sers. Ne il ne fu enquis se domice savoit qu’il fust frans hom ou non. ¶ [6] Se aucuns me bailla .x. livres porce qu’il quidoit que li testateurs qui m’avoit prié que je li franchisse li eust commandé qu’il me baillast cel argent . et ce n’estoit mie voirs. Il puet demander ce que il me bailla. ¶ [7] Se li sers a qui en avoit comandé en testament qu’il baillast .x. livres a l’oir. et qu’il fust frans reçut aprés franchisse en codicilles purement . et il ne savoit mie qu’il deust estre purement frans. se il balla les .x. livres a l’oir la questions est se il les puet demander. et ceauses li fils raconte que sis peres ceauses disoit qu’il nes pooit demander. Mes li fils dit que par bone droiture il les puet demander. et ceste sentence est plus vraie. ja soit ce que se cil bailla les .x. livres porce qu’il en atendoit a avoir guerredon ou que li oirs a qui il les bailloit deust estre ses amis et il i est enguigniés. ne les puet demander. ¶ [8] Encore traite ceausses plus soutilement ceste chose. se cil qui cuidoit que li oirs le deust franchir par le comandement au testateur et il bailla l’argent par faus cuidier a l’oir qui li argens devoit estre. Non mie comme sien. Mes qu’il quidoit qu’il fust [f. 160a] a l’oir. et il estoit siens por ce qu’il avoit gaignié puis qu’il estoit frans par le testament ou il estoit franchis purement. et je quit que se il le bailla. porce qu’il quidoit qu’il fust a l’oir. il ne puet faire que cil argens fust a l’oir. car se je te baill mon argent por quidir qu’il soit tien. il ne sera mie tien. Mes que sera il s’il ne baille argent a l’oir. mes a autre qu’il quidoit qu’il li fust comandé a baillier Se il baille les deniers de son pecule il ne seront a celui qui il les baille. Mes se autres les baille por lui ou il meimes dou sien. puis qu’il est frans: lors seront a celui qui les baille. [9] Ja soit ce qu’il soit otroyé a celui qui doit estre franchis. qu’il puisse doner de l’argent de son pecule por acomplir ce que li est commandé. Mes se li oirs veaut fere cel argent sauf. il li puet deffendre. qu’il ne le baut. et lors sera ensi que li sers avra sa franchise. ausi com s’il eust fet ce que li estoit comandé. et li argens ne sera perdus. mes cil a qui il devoit baillier l’argent. avra accion contre le serf. qui est franchi por acomplir ce que li testateurs li comanda

      [12.4.4]Cist meimes dit Se aucuns clama quite son deteur porce qu’il li promist qu’il le torneroit a .i. autre qui li paieroit. se cil ne li veaut fere. cil puet plaidier contre lui qu’il se remete ou premier obligement dont il l’avoit quité

      [12.4.5]Cist meimes dit en livre des disputitisons. [pr.] Se ge te baillie argent por ce que tu alas a quapes et tu estoies aparilliés d’aller .i. Mes maladie ou mauvais tens te destorba que tu n’i pues aler. veons se je le puis demander. et puis qu’il ne demeure por toi. Je nes puis demander mes porce que je me puis repentier avant qu[e] tu i ailles Je puis demander ce que je te baillie. se je m’en repent. ¶ Se tu ne dois avoir damage en ce que tu receus l’argent par ceste raison. car se la chose est einsi que ja soit ce que tu ne soies meus a aler Ne por quant tu as fet despens en aparillier toi si que tu as espoir plus despendu que tu n’avoies receu. Je [f. 160b] ne te puis rien demander. Mes se tu as mains despendu Je porai demander le sorplus Ne por quant en tel maniere que tu n’i aies damaje. ¶ [1] Se aucuns baille son serf. a autre porce qu’il le franchisse dedens certain jor. se cil qui le bailla se repent . et il le fait savoir a l’autre. et cil le franchist aps ce que cil li a deffu cil qui bailla le serf. a accion contre lui por ce qu’il le franchi seur son defens. Mes se il ne francit et li jors passe. Il sera frans par la constitution l’empereeur: Se cil qui l’avoit baillié ne s’estoit avant repentis. ¶ [2] Se aucuns baille .x. livres a un autre por ce qu’il li cate un serf. et qu’il le franchisse. et il se repent aprés. se li sers n’est encore achatés il pora demander cel argent se il fait savoir a l’autre qu’il s’est repentis. porce que se il l’achate aprés qu’il n’i ait damaje. Mes se cil a ja achaté le serf. et il se repent. cil n’avra mie demande por son repentier. Ne cil qui l’achata n’i avra nul damaje. mes il rendra le serf. por les .x. livres qu’il reçut. ou se li sers est mors. il n’en rendra riens se il n’est mors par sa coupe. Mes se li sers s’en est fuiois et ce n’est mie par la coupe a celi qui l’achata. il ne paiera riens. mes il li convera prometre que si li sers vient on son poor il le rendra. ¶ [3] Mes se aucuns prist argent por franchir un sien serf. et li sers s’enfuit avant qu’il soit franchis. Il conviet veoir se l’en li puet demander l’argent qu’il reçut. et se il vouloit vendre cel serf. mes il le laissa a vendre porce qu’il en avoit receu argent por franchir le. l’en ne li puet riens demander: Mes il donra seurté que se li sers revient en son pooir qu’il rendra ce qu’il reçut. fors tant qu’il en receu en rendra ce qu’il vaudra. mains por la fuiite. Mes se cil qui le bailla viaut encore qu’il soit franchis et cil qui le reçut ne li veut franchir porce qu’il est coreciés de ce qu’il s’en fui. il convient qu’il rende ce qu’il reçut por lui franchir. Mes se cil qui avoit baillié l’argent viaut mieus avoir le serf il convient qu’il soit baillies ou qu’il li rende son argent mes se cil. qui li sers estoit n’avoit corage dou vendre et il reçut argent por franchir le. Il convient qu’il rende l’argent se li sers [f. 160c] s’en fuit. se il ne le deust mieus garder se il n’eust receu l’argent por franchir le. car lors n’est mie drois qu’il perde son serf et l’argent. [4] Mes quant il reçut l’argent por franchir son serf et li sers muert. se il avoit trop demoré a franchir le. Nous disons qu’il doit rendre ce qu’il reçut. Mes se il n’avoit targié a franchir le. Mes quant il menoit le serf au juge par devant qui il le devoit franchir li sers morut en la voie. lors dirons que se il avoit corage dou vendre ou il en devoit user. Il ne sera tenus de rendre l’argent. Mes se il ne devoit fere nule de ces choses li damajes de la mort au serf sera siens. car ausi fust il mors se il n’eust pris argent por franchir le. se par aventure li alers que li sers fist por estre franchis. ne fu achoison de sa mort. ce est que larron le tuaissent en la voie. ou que la maison li chaï sus lui la ou il estoit herbergiés ou que li chevaus sor quoi il aloit chaï et le tua. ou il morut en aucune autre maniere. qu’il ne fust mors. s’il ne fust alés pour estre franchis

      [12.4.6]Cist meimes dit en livre des desputisons. Se aucuns hom estranges done doaire por aucune femme et il fet couvenanche que en quelque maniere li mariages soit desfés que cil doaires li soit rendus. et li mariages n’est mie fés. porce que la convenanche fu fete en ces quas es ques li mariajes seroit departis puis qu’il seroit fés. et li mariajes ne fu mie fés: l’en puet demander se la femme puet demander cel doaire ou cil qui le bailla por lui et il samble miex en cest quas que cil qui bailla le doaire. i esgarda son preu en ce qu’il le peust demander. car la cause por qu’il le dona ne samble mie estre acompli. car il le dona. por mariaje. li mariajes ne fu mie fés: se par aventure la femme ne mostre par bones prueves que porce avoit cil doné le doaire que ele l’eust en toutes manieres. Mes se li peres done doaire por sa fille et il fet tel covenenche com nous avons de sus dit. li peres li pora demander se li mariajes n’est fés: se il ne fist expresse convenenche que sa fille le peust demander

      [12.4.7]Julians dit en livre des digestes. [pr.]Cil qui quidoit devoir argent a une femme . et ne li devoit mie. promist a pair par comandement a la femme par non de douaire. [f. 160d] a celui qui l’avoit franchie et le paia li mariages ne fu mie fés La questions si est se il puet demander cel argent qu’il paia. ou se se la femme por qui il le bailla le puet demander. Nerves et atilicidins respondirent. que porce qu’il quidoit qu’il deust cel argent qu’il ne devoit mie. ains se pooit deffendre par exeption sen li demandast. Il peut demander ce que il bailla. Mes se il savoit bien qu’il ne devoit riens a la femme. et il le promist a pair a pair por lui la femme le pora demander. car cel argent li apartient Mes se cil deust vraiement l’argent. et il le paiast avant le mariage. et li mariajes ne fust fés: il puet demander ce qu’il paia. Mes sa dete remandra toute entire a le femme a ce seulement que ses deteurs ne soit contrains a autre chose Mes qu’il baut a la feme qu’il a contre celui qui il bailla argent.

      [12.4.8]Dejaces dit Ce que servius raconte en livre des doaires. ce est que se mariajes est fés entre tex persones qu’il n’ont encore age d’aus marier. ce que est doné en doaire puet estre rapelé. doit estre ensi entendu se li mariages est defés avant que li maris et la femme soient venu a age de marier. ce que est doné en doaire puet estre rapelé. Mes tant com il sont ensamble ne puet estre rapelés li doaires. plus que ce que cele femme qui est franchie a baillié a celui qui son mari doit estre. tant come fiançailles durent. quar ce qui est doné par achoison de mariaje avant que li mariajes soit fés: porce qu’il est baillié a ce qu’il est en doaire tandis com il puet venir a ce qu’il soit doaire ne puet estre rapelé

      [12.4.9]Pous escrist a plauce [pr.]Se je voloie doner argent a une femme. et le paie a celui qui l’avoit fiancé et li mariajes n’est fés la femme le puet demander Mes se je baillie l’argent a l’ome qui l’avoit fianchie par tel covent que se il se mariassent ensamble que li doaires fust a la femme et se il ne se mariassent que li argens me fust rendus. ce fu baillié por cause. et se la cause ne s’ensieut Je rapelerai l’argent de celui qui avoit la femme fiancie. [1] Se aucuns promet argent par messerance qu’il ne devoit mie qu’il quidoit devoir a une femme. et il le [f. 161a] promist a celui qui l’avoit fiancié par le comandement a la femme et aprés fu fés li mariages il ne puet user de exeption d’engin. contre le mari a la femme. s’en li demande ce qu’il promist car li maris fet sa besogne en demander li. nil n’i fait point d’engin ne il n’i doit estre deceus: ce qu’il seroit se il li couvenist a avoir la femme sans doaire c’onques cil a demandé contre le femme ou que ele li rende ce qu’il paia a son mari ou que ele le face delivrer de la promesse. Mes se li mariages est defés et li maris demande a celui ce qu’il li promist il se deffendra par exeption en tant com la femme devoit avoir de cel argent

      [12.4.10]Sabins dit en son livre Se la femme quita l’argent que cil li devoit a qui ele se voloit marier. por ce que ele li voloit doner en doaire et li mariajes ne fu mie fés: ele li pora demander cel argent que ele li avoit quité car il n’est nule diferance se li argens li estoit bailliés ou se ce qu’il devoit li estoit clamé quite

      [12.4.11]Julians dit en livre des digestes Se li oirs qui il estoit comandé fere sarqeu a celui qui il estoit oirs por certain pris selonc la devise a un des francis au mort bailla l’argent a cel franchi porce que il feist le sarqai et il ne le fet mie l’en li pue demander cel argent

      [12.4.12]Pous dit Quant aucuns rapele la donation qu’il avoit fete porce qu’il pensoi morir et il est escapés. il puet demander les fruis avec. et totes les issues qui sont receues des choses donees

      [12.4.13]Marcel dit. Se li uns freres raporta en partie ce qu’il avoit porce qu’il pensoit a avoir partie de l’iretaje son pere. et il ne l’ot: il le puet rapeler ce qu’il aporta

      [12.4.14]Pous escrist a sabin. Se aucuns paie a faus procureur ce qu’il ne devoit mie l’en ne puet demander au procureur ce qu’il reçut. se cil qui procureres il se faisoit a estable ce qu’il fist. mes li sires est tenus a rendre si com julians dist. Mes se li sires n’a estable ce qu’il fist. neis se li argens fu deus au signeur [f. 161b] qui fu paiés au procureur L’en se poroit demander au procureeur car l’en nel demanderoit mie come cil qui estoit deus mes come ce qui estoit baillié por cause et la cause n’estoit acomplie porce que li sires ne vault avoir estable ce qu’il fist. ou porce que cil faus procureres. fist larrecin de son argent dont li puet estre demandé par larrecin ou por condition.

      [12.4.15]Pompoines dist a sabin Quant tes sers fu en soupeçon de larrecin a tices tu li baillas por metre le a jehine. par tel convent que se il n’estoit prouvé de larrecin: qu’il le te rendist. et cil le bailla au mestre des guetes. ausi com s’il l’eust pris a larrecin cil mestres le mist au gibet. tu porras demander ton serf. a tices. car avant qu’il fust mors t’estoit il tenus dou rendre. Labions dit que tu pues plaidir contre lui. qu’il amaint ton serf par devant le juge porce qu’il a fait tel chose qu’il ne li puet amaner. Mes procles dit qu’il est tenus dou rendre. en tel maniere. se tu li baillas par si qu’il fust siens. et en cest quas tu ne pues demander qu’il le maint devant le juge. Mes se tu retenis la signorie dou serf. tu li pues demander neis par larrecin car il fist larrecin qu’il usa de ta chose contre ta volenté. en tel maniere que ne li eusses otroié se tu le seusses.

      [12.4.16]Celses dist en livre des digestes Je te baillie argent par si que tu me bailliasses .i. serf qui avoit non stique. Je demant se ceste maniere de marchié est achat et vente. ou se ce n’est nul autre marchié fors que je te baillie l’argent por cause. et la cause ne se porsuit mie. et a ce m’acort le plus. et porce se stic est mors. Je te puis demander l’argent que je te baillie porce que tu me baillasses. stic. Mes ore poson que. stic. estoit autrui. Mes ne por quant tu le me baillas: Je te puis demander l’argent que je te baillie porce que tu ne le feis mien. et se. stic. est tiens et tu me le bailles. et ne m’aseures de garandir le. tu n’es mie delivres que je ne te puisse demander l’argent

    • Bruxelles, Bibl. royale de Belgique, 9234 (de D. 3.1 à D. 4.6)
    Quatrième tradition traductive
    Traduction 5 (ca 1310-1325)

    La traduction 5 est partielle (D. 2.8-2.15). On ne sait s’il s’agit d’une traduction plus ample dont la tradition ne nous a conservé qu’une partie ou s’il s’agit d’une traduction qui n’a jamais concerné que la partie finale de D. 2. Quoi qu’il en soit, cette traduction ne s’inscrit dans aucune des traditions traductives précédentes, dont elle se distingue à la fois par le lexique et la syntaxe. Anonyme comme les précédentes, sa date est difficile à fixer puisque le seul terminus ad quem dont on dispose est la date assez tardive (ca 1310-1325) de son témoin unique, le ms Bruxelles, Bibl. royale, 9234.


    1 Les observations et les décomptes qui suivent se réfèrent à l’ensemble du Livre de jostice (le texte édité par Rapetti et la partie inédite), excepté les textes préliminaires qui ouvrent le manuscrit. Pour une étude fondée sur les formes relevées dans l’édition Rapetti, voir Adam Stoll, Ueber die Sprache des Livre de Jostice et de Plet, (Inaugural-dissertation verfasst und der hohen philosophischen Fakultät der vereinigten Friedrichs-Universität Halle-Wittenberg zur Erlangung der philosophischen Doktorwürde), Halle, 1889, 50 p.

    2 fet suivi par un mot supprimé

    3  [lat. haec actio cessabit]

    4  [lat. per eum locum]

    5 aucion fera dans le ms., fera supprimé

    6  [lat. noxalis actio]

    7  [lat. ut noxae dedat]

    8 sic

    9  [lat. Si quis aliquem evitans]

    10 le suivi par un mot supprimé

    11 domage delivre et de ceste loi dans le ms., delivre et de ceste loi supprimé

    12 sevoirs BR  [lat. Rutilius Severus videtur]

    13 cez letres BR  [lat. Ex hoc rescripto]

    14 ele BR 

    15 il lesse dans le ms., lesse supprimé

    16 t. de .xxx. jorz BR  [lat. triginta dies praestituantur]

    17 entree ait BR 

    18 c. une fois ou mois tant que il ait .vi. mois et aprés ce B 

    19 .ii. mois BR 

    20 gardez BR 

    21 enfantement BR  [lat. circa partum custodiendum]

    22 mesniees BR  [lat. ut ordinum dignitas familiarumque salva sit]

    23 si BR 

    24 Ce BR  [lat. Quod autem praetor ait causa cognita]

    25 apartient BR  [lat. eo pertinet]

    26 region BR  [lat. mos regionis]

    27 confusion de tracée donc/done le ms. ; donc receu BR  [lat. si igitur cum signarent, tales fuerint, ut adhiberi possint, nihil nocet, si quid postea eis contigerit]

    28 avenue BR  [lat. si igitur cum signarent, tales fuerint, ut adhiberi possint, nihil nocet, si quid postea eis contigerit]

    29 anel BR  [lat. anulum accepero]

    30 s. se li dras est seelez de quoi eles sont covertes. Se li testamanz q. BR  [lat. Signatas tabulas accipi oportet et si linteo, quo tabulae involutae sunt, signa impressa fuerint. 28.1.23 Si testamentum...]

    31 condempner suivi par o supprimé

    32 de sodre écrit sur correction (par une autre main ?)

    33 Confusion de tracé pour ajote

    34  [lat. Et ait Labeo debuisse hoc quoque adici "Neque eo nomine satisfaciat"]

    35 sentence ne vaut rien dans le ms., ne vaut rien supprimé

    36 Confusion de tracé pour uns [lat. Si quis promiserit]

    37 sic

    38  [lat. Acta apud se habita, si partes consentiant et iudex hoc permiserit, potest iubere ea die circumduci]

    39 au deteur de l’eritaige qui riens n’en savoit : passage répété par erreur.

    40 La préposition se trouve sans doute dans la marge de reliure.

    41 en cause répété par erreur.

    42 en cause répété par erreur.

    43 r corrigé en x.

    44  E | l’oste om. AF 

    45  ABE | souz quoi F 

    46  A (rendra) BE  | paier moi rien F 

    47 domaiges i a l. E | damages a l. ABF 

    48 buens ABE | legiers F 

    49 l’esface ABE | l’effaça F 

    50 est voirs que ABE | il est droiz que F 

    51 degrez E | segrez AFB 

    52 desface par E | esface pas par ABF 

    53 de larrecin fere E | de fere larrecin ABF 

    54 en cest cas ABE | en cel cas F 

    55 chose venir avant cil qui rent la chose F | om. venir avant cil qui rent la chose  ABE [saut du même au même]

    56 qui estoit c. E | qui est c. ABF 

    57 apartiennent E | apartient ABF 

    58 corrompu BFE | corpu A 

    59 larrecin ABE | l’action F 

    60 a. le d. E | a. li d. ABF 

    61 son seigneur par le seu E | par le seu son seignor ABF 

    62 n’en soit E | ne soit ABF 

    63 que sers E | que ses sers ABF 

    64 sers navrez E | sers qui fu navrez ABF 

    65 qu’il f. AEF | que f. B 

    66 furent domaigié ABE | firent damage F 

    67 demander quar BFE | demander par ceste loi se l’en ne set li quiex boute l’autre car A 

    68 m’estuet BE | m’estoit AF 

    69 feisoit et se ABE | et om. F 

    70 qui est navrez E | qui a esté navrez ABF 

    71 s. el p. ABE | del F 

    72 v. puis p. BFE | v. plus p. A 

    73 t. te n. ABE | t. li n. F 

    74 li sers f. ABE | li heritages f. F 

    75 fet aprés d. ABE | fet encore d. F 

    76 enchace E | chace ABF 

    77 autrui és F | és om. ABE 

    78 il semble mielz qu’il lor ait doné cause de mort que il les ait ocis répété B |  AEF 

    79 domaiges est ABE | damages qui est fez F 

    80  BFE | est espeney par ceste loy doit estre einssi entendu que l’en die que domaiges est fez par tort fet om. A 

    81 fet tort fet et domaige ABE | damage et tort fet F 

    82 e. et il E | e. se il ABF 

    83 n’arde sa meson ABE | n’arde la seue F 

    84 cesse qant ABE | cesse quar F 

    85 il la son AEF | il a son B 

    86 ou se il EF | ou il B 

    87  BFE | et por ce abati il la son voisin et que que li feus feist ou se il ala. jusqu’a sa meson om. A [saut du même au même]

    88 estainz ABE | estrainz F 

    89 par quoi la BAF | par ou la E 

    90 par ce qui a BAF | par ce qui i a E 

    91 qui i ont BAF | qui ont E 

    92 celes qui ne sont EBA | celes que sont F  [lat. quae non ex contractu]

    93 li sires EB | li sers F | il sers A 

    94 li sers BFA | li sires E 

    95 franchiz puis qu’il f. BFA | franchiz por ce que il f. E 

    96 li sers f. A | li sires EB | om. F 

    97 om. el tens que li sires. fist le mesfet. Cil qui lors estoit ses sires  F [saut du même dans F ou répétition dans EB]

    98 coment escuserons nos le s. BFA | comment escuserons le s. E 

    99 l’autre loi F | om. loi EBA 

    100 choses mes la loi BFA | mes en la loy E 

    101 obeist a son s. BFA | obeist au commandement son seingnor E 

    102 fist AF | fet EB 

    103 l’en doit einsi B | l'en le doit einssi EFA 

    104 qu’il ne deffent pas B | que il ne le desfent pas EFA 

    105 ne puet pas d. B | ne doit pas EFA 

    106 eve om. F |  EBA 

    107 il ne pooit B | il ne le pooit EFA 

    108 set BEA | fet F 

    109 einsi doit l’en BFA | einssi puet l’en E 

    110 par cest banissement tout B | par tout cest banissement EFA 

    111 por son meffet BFA | pour mesfet E 

    112 et ci n’est B | et se n’est EF | et ce n’est A 

    113 tenuz et en son FA | tenuz en son BE 

    114 mes tant comme li premiers plet om.(saut du même au même) A |  EBF 

    115 ou d’amender le m. BFA | ou demander le m. E 

    116 ou d’abandoner le s. BFA | ou d’abandonnement de s. E 

    117 d’a. le serf. autressi est il se il pleda premierement el nom del serf. et. il v. ABF | d’a. le serf et il v.  E [saut du même au même]

    118 p. quanque la F | p. avant que la BEA 

    119 Se li s. BAF | Et li s. E 

    120 est soumis a B | est communs a EAF 

    121 sera donnee el non al serf om. A |  EBF 

    122 mesfist F | mesfet BEA 

    123 l'un li autre F | l'un et li autre BEA 

    124 mes se li uns F | mes li uns BE | a l'un et a l'autre. et li autre ne s. A 

    125 pas i sera F | pas sera BEA 

    126 trez el non au s. BFA | trez en cause au serf E 

    127 li sers i s. ABF | li sires i s. E 

    128 dit mes action B | dit action EAF 

    129 el nom au serf ABF | el nom om. E 

    130 ge sui AB | ge i sui t. EF 

    131 li sires v. A | li sers v. EBF 

    132 qui a achaté F | qui achate EBA 

    133 se il abandone tout B | se il n'abandonne EFA 

    134 ne doit pas BF | ne veult pas EA 

    135 a amender t. F | a abandoner t. EA | om. B 

    136 Entre crochets sont données les sources de la compilation

    137 se li sires neu set l’accion sera nxele copié en marge par le scribe pour remédier à un saut du même au même. Lecture de nxele incertaine.

  • Traduction liée au Digestum vetus
  • Traduction liée au Digestum vetus
    Traduction anonyme de Azo et alii, Summulae Digestorum

    Bibliographie:

    • P. Weimar, « Zur Entstehung der Azoschen Disgestensumme », dans J. A. Ankum, J. E. Spruit et F. B. J. Wubbe (éd.), Satura Roberto Feenstra, Fribourg, 1985, p. 371-392

    Le Digeste (Digesta ou Codex juris en latin ; Pandectae en latin et Pandectes en français d’après le grec) est la partie la plus ambitieuse de la codification justinienne, car ses auteurs ne purent s’appuyer, comme pour le Codex, sur des précédents. Par la constitution Deo auctore (15 décembre 530), Justinien chargeait Tribonien et ses collaborateurs de préparer une grande anthologie de la jurisprudence, autrement dit du jus (alors que le Code avait compilé les leges).

    Il s’agissait de «  fournir aux juges et aux plaideurs des solutions fermes et uniformes, présentées selon un plan méthodique » (Humbert 2007, p. 480) en partant d’une documentation énorme, allant du 2e s. av. J.-C. au 3e s. après J.-C. D’après Justinien, les fragments de jurisprudence classique sélectionnés et classés dans le Digeste ne représentent qu’un vingtième de la masse que les compilateurs ont eu à dépouiller au départ, mais ils correspondent en volume à une fois et demie la Bible. Si la commission chargée du projet fut autorisée à procéder aux modifications nécessaires pour que l’ouvrage achevé exprime le droit byzantin du 6e s., notamment au moyen d’interpolations, on s’accorde aujourd’hui pour reconnaître que le Digeste illustre surtout le droit privé des 2e et 3e siècles. S’il rend caduque la loi des citations (426) en citant 38 juristes en une section autonome et close de la codification justinienne, il fait la part belle aux cinq principaux juristes de cette Loi (Papinien, Paul, Ulpien, Modestin et Gaius), qui fournissent les 2/3 des extraits, avec un tiers emprunté au seul Ulpien et 1/6e à Paul.

    La réalisation du projet, publié le 16 décembre 533 par la constitution Tanta, seulement 3 ans après le début officiel des travaux, fut étonnamment rapide. Le plan s’inspire des commentaires à l’Edit du préteur. Le Digeste compte 7 parties réparties en 50 livres : notions générales et préliminaires (D. 1-4) ; actions in rem et autres matières (D. 5-11) ; droit des contrats à l’exception des stipulations (D. 12-19) ; gages, hypothèques, intérêts, preuves, noces, dot, tutelle (D. 20-27) ; testaments, legs et fidéicommis (D. 28-36) ; possession des biens, legs, hérédités, donations, affranchissements, interdits et exceptions (D. 37-44) ; stipulations, extinction des obligations, droit criminel, appels, suivis de deux titres généraux (De verborum significatione et De regulis juris) (D. 45-50).

    Les 50 livres, précédés de 3 constitutions qui ont ordonné la compilation et en ont fixé la méthode, sont subdivisés en 432 titres regroupant environ 9150 fragments. Chaque titre, consacré à un sujet, comprend des fragments s’y rapportant, sans effort d’agencement dans un ordre particulier. Chaque fragment débute par une « inscription » mentionnant l’auteur du fragment et l’ouvrage d’où il est tiré. Il est possible que la numérotation des titres et fragments soit originale, mais la question reste en suspens. Pour faciliter les références, les commentateurs médiévaux ont subdivisé certains longs fragments en paragraphes.

    Oeuvre anachronique au moment de sa confection, le Digeste est plus adapté à l’école qu’à la pratique. Introduit en Occident à la suite de la reconquête de l’Italie sur les Goths (554), il sombra très vite dans l’oubli, si bien que notre connaissance du Digeste repose essentiellement sur un seul manuscrit, le Codex Florentinus ou littera Florentina (6e ou 7e s.), d’où proviennent indirectement tous les témoins connus.

    C’est surtout cinq siècles après sa parution, à partir de la renaissance juridique italienne du 11e siècle, que le Digeste allait commencer à servir de source de règles et d’arguments juridiques à l’Europe occidentale. La redécouverte de cette compilation entre 1076 et 1125 (mort d’Irnerius) est un événement majeur dans l’histoire du droit européen, parce que le Digeste a transmis une bonne part du droit romain classique dans un degré élevé d’élaboration et a ainsi contribué à la reconnaissance de la supériorité de ce système juridique. L’édition du Digeste la plus connue au Moyen Age, qui commença à être étudié dès le 12e s. dans les écoles de droit, la littera Bononiensis ou littera vulgata, a peut-être été établie grâce à une copie modifiée du Codex Florentinus, datant du XIe s., perdue depuis, et dénommée Codex secundus. A la suite du Digestum Vetus (D. 1-24.2) viennent l’Infortiatum (D. 24.3-38.3) et le Digestum novum (D. 39-50). L’Infortiatum (ou Infortiat en français) est lui-même divisé en deux parties dénommées Infortiatum (D. 24.3-35.2.81) et Tres partes (D. 35.2.82-38.3). L’origine de cette tripartition, qui remonte au moins à la période d’activité des quatre docteurs (Martinus, Hugo, Bulgarus, Jacobus), soit vers 1130-1140, est encore mystérieuse, même si elle pourrait refléter l’ordre dans lequel les différentes parties du Digeste ont été exhumées. Le texte et les divisions de la vulgate médiévale se fixent définitivement à la fin du 13e s. Par ailleurs, la littera vulgata ne donne pas les citations grecques, qu’elle remplace parfois par des traductions latines de Burgundio de Pise. Dans le Corpus juris civilis diffusé à partir du 12e s. en cinq volumes, le Digeste occupe les trois premiers volumes.

    Editions:

    • Corpus iuris civilis Iustinianei, t. I Digestum Vetus, Prost, Lyon, 1627
    • Digesta Iustiniani Augusti, recognovit T. Mommsen, retractavit P. Krüger, Berlin 1870, réimpr. 1973
    • Iustiniani Augusti Digesta seu Pandectae / Digesti o Pandette del’Imperatore Giustiniano, éd. E. Spagnesi, Milan, 2004

    Etudes:

    • P. Collinet, La genèse du Digeste, du Code et des Institutes de Justinien, Paris, 1952
    • F. Wieacker, « Mommsens digestorum editio maior. Aspekte und Aporien », dans E. Spagnesi (éd.), Le Pandette di Giustiniano. Storia e fortuna di un codice illustre, Florence, 1986, p. 199-214
    • E. Ricart Martí, « La tradición manuscrita del Digesto en el Occidente medieval, a través del estudio de las variantes textuales », dans Anuario de Historia del derecho español, t. 57, 1987, p. 5-206
    • W. P. Müller, « The Recovery of Justinian's Digest in the Middle Ages », dans Bulletin of Medieval Canon Law, t. 20, 1990, p. 1-29
    • J. Q. Whitman, « A Note on the Medieval Division of the Digest », dans Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis, t. 59, 1991, p. 269-284
    • Fr. Wieacker, « Zur Herstellung der Digesten », dans Ars boni et aequi, Fest. Waldstein, Stuttgart, 1993, p. 417-442
    • C. M. Radding et A. Ciaralli, The corpus iuris civilis in the Middle Ages: Manuscripts and Transmission from the Sixth Century to the Juristic Revival, Leidon-Boston, 2007, p. 169-210

    Digestum vetus

    Le Digestum vetus est la première partie du Digeste médiéval sous sa forme vulgate. Il commence au début du premier livre pour s’interrompre en D. 24.2. Dans les plus anciens manuscrits, le Digestum vetus s’interrompt de façon encore plus déconcertante au milieu de D.24.3.2. Il semble que cette partie du Digeste fut la première à être redécouverte : les juristes de Pavie et les canonistes de la fin du 11e s. connaissaient principalement le Digestum vetus.