louvrages
Miroir des classiques
Frédéric Duval
Editions électroniques de l'école des chartes Éditions en ligne de
l'École des chartes
Biblissima
Infortiatum, Justinianus I
  • Présentation
  • Traduction française anonyme de l’Infortiatum
  • Traduction françaiseanonyme de l’Infortiatum (au plus tard dans les années 1260)

    On ne connaît qu’une seule traduction du second volume du Digeste. Les sous-ensembles Infortiat (D. 24.3-35.2.81) et Tres partes sont à l’évidence le résultat d’une même entreprise, individuelle ou collective, de traduction et doivent donc être considérés comme une seule et même traduction : ils proposent en effet les mêmes équivalences lexicales françaises aux mots techniques latins et affectionnent les mêmes tours syntaxiques comme la locution prépositionnelle a ce que ou l’attaque par et des propositions principales.

    Cette traduction anonyme nous est transmise par deux témoins:

    La tradition directe est complétée par le témoignage indirect et très partiel du Livre de jostice et de plet, qui compile la traduction de l’Infortiat. D’après le ms Paris, Bibl. nat. de Fr., fr. 2844, témoin unique du Livre de jostice et de plet (abrégé LJP), la traduction de l’Infortiat date au plus tard des années 1260.

    La traduction est à la fois précise et compréhensible, voire élégante. La maîtrise des concepts du droit romain apparaît nettement à la pertinence des solutions de traduction adoptées. Tout en évitant les latinismes syntaxiques et lexicaux, la traduction rend au mieux la substance du texte-source. Cette réussite incontestable tend à faire penser que le ou les traducteurs n’en étaient pas à leur coup d’essai et qu’ils possédaient une solide expérience en matière de droit romain énoncé en français.

    Tradition du texte

    NB : Pour une présentation détaillée, on se reportera à Pastore-Duval [à paraître].

    De nombreux accords sémantiques entre le texte-source et R contre B permettent de conclure avec certitude que R n’a pas été copié sur B, en particulier en cas d’omission dans B. Les collations établissent également que R et B sont indépendants et remontent à un ancêtre commun. Enfin, deux erreurs conjonctives communes à BR et au Livre de jostice et de plet prouvent qu’aucun des trois témoins ne remonte à l’original, mais qu’ils descendent tous trois d’un archétype commun.

    Confirmant la critique externe, en particulier la datation des témoins, la critique interne établit nettement que le LJP ne dérive ni de B ni de R, puisqu’il s’accorde tantôt avec R là où B est fautif, tantôt avec B là où R est erroné. Le manuscrit fr. 2844 permet également de mettre en évidence des erreurs conjonctives de BR et donc de leur supposer un ancêtre commun, α, différent de celui dont s’est servi le compilateur du Livre de jostice et de plet. On aboutirait donc, pour les passages transmis par les trois témoins, à un stemma du type :

    Stemma codicum de Infortiatum

    L’une des hésitations du stemma tient au statut du ms fr. 2844, qui peut être soit considéré comme un original rédigé sans grand soin par un compilateur qui s’est fié à des sources parfois défectueuses, soit comme une copie réalisée rapidement par un scribe qui a amplifié les défauts déjà présents dans l’original. En supposant que le compilateur est toujours meilleur que le scribe, G. Pastore penche en faveur de la seconde hypothèse.

    Quel serait le manuscrit à consulter en priorité et à utiliser comme base pour une édition ? Si l’on excepte la partie copiée par l’éphémère et apparemment bien négligent second copiste de B, aucun des témoins directs ne se distingue de l’autre par l’authenticité de ses leçons. Toutefois B, dont le copiste principal a travaillé vite, comme le prouve son écriture, se démarque par la fréquence des sauts du même au même. Une édition gagnerait sans doute à éviter de choisir B comme témoin de base, de peur d’avoir constamment à combler des omissions par des segments de R qui nuiraient trop fortement à la cohérence graphique du texte critique. En outre, rappelons que B est incomplet du premier feuillet.

    La collation de B et de R avec le latin montre qu’il ne saurait être envisageable de se passer d’une méthode reconstructionniste, qui plus est dans une configuration où le latin permet d’identifier aisément les erreurs, tant elles sont partagées entre les deux témoins. R doit donc être corrigé en cas d’accord sémantique de B avec l’original latin. Ainsi, l’établissement du texte permettra d’atteindre un état textuel plus proche de α.

    Etude:

    • G. Pastore et F. Duval, « La tradition française de l’Infortiat et le Livre de jostice et de plet », [à paraître] dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes
    Tradition directe

    Manuscrits

    • Bordeaux, bibl. mun., 354


      205 f.  parchemin ; France, 1300-1325 ; 255 x 170 mm.

      Contenu: traduction française anonyme de l’Infortiatum (= Digestum de Justinien 24.3-38.3) (titre ancien : l’Enforsade en françois, f. 205a) (sigle B).

      I. Infortiat (D. 24.3-35.2.81) (titre ancien : Enforcade f. 10d, 29d, 62b, 147d...)  (f. 1a- f. 147d)  
      [Livre I, incomplet du début]  (f. 1a- f. 10d)   Inc. ge, quar li fruit de tout l’an sont conté ensenble. ¶ Se il est demoré par la feme que ele n’a receu son douere li mari i doit rendre ce qui est perdu par sa tricherie Expl. Cil meismes dit. Aucuns baillii puet avoir meschine de la contree que il amenistre.
      [D. 24.3]  (f. 1a)  [« Soluto matrimonio dos quemadmodum petatur » ; incomplet du début : commence au milieu du paragraphe D. 24.3.9 ; inc. ge, quar li fruit de tout l’an sont conté ensenble. ¶ Se il est demoré par la feme que ele n’a receu son douere li mari i doit rendre ce qui est perdu par sa tricherie]
      [D. 25.1]  (f. 5a)  Des despenses qui sont fetes es choses del douere .ii. (rubr.)
      [D. 25.2]  (f. 6a)  D’action de choses ostees .iii. (rubr.)
      [D. 25.3]  (f. 7a)  De reconoistre les enfanz et de norrir les ou les peres ou les patrons ou ceus qui ont esté franchi .iiii. (rubr.)
      [D. 25.4]  (f. 8d)  De regarder le ventre a la feme qui dit que ele est grosse .v. (rubr.)
      [D. 25.5]  (f. 9d)  De la feme qui est mise em possession el non de son ventre baillié a autre la possession par tricherie .vi. (rubr.)
      [D. 25.6]  (f. 10a)  Se feme est a tort en possession el non de son ventre .vii. (rubr.)
      [D. 25.7]  (f. 10c)  Des meschines .viii. (rubr.)

      Livre II  (f. 10d- f. 29d)   Inc. Ci commence li secons d’Enforcade. Cilz titres est de gardes .i. (rubr.) | Ulpians dit : Garde, si comme Servius dit, est droiture et poesté que aucuns a en franc chief pour desfendre celui qui pour son aage ne puet desfendre par lui... Expl. Ge croi que tu doiz par droit aler contre cest barat si que li filz soit contrainz de recevoir la garde des enfanz.
      [D. 26.1]  (f. 10d)  Cilz titres est de gardes .i. (rubr.)
      [D. 26.2]  (f. 11d)  De garde qui est donee en testament .ii. (rubr.)
      [D. 26.3]  (f. 14a)  De confermer desfendeeur ou procureeur .iii. (rubr.)
      [D. 26.4]  (f. 14c)  De garde qui vient par les lois (rubr.)
      [D. 26.5]  (f. 15c)  De desfendeeurs et de procureeurs qui sont doné par ceus qui ont pooir de donner les et li quel pueent estre especialmenet a qui .iiii. (rubr.)
      [D. 26.6]  (f. 16d)  Qui doit demander desfendeeurs et procureeurs et ou il doivent estre demandé .vi. (rubr.)
      [D. 26.7]  (f. 17c)  De l’aministracion et du peril aus desfendeors et aus procureors et de ceulz qui sont empledent ou sont empledié .vii. (rubr.)
      [D. 26.8]  (f. 26b)  [« De auctoritate et consensu tutorum et curatorum » ; ni réserve, ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Ja soit de que ce est [f. 26c] une ruille du droit citoien que cil qui a .i. orfelin en garde ne puet donner auctorité a l’orfelin de fere nule chose de quoi li preus soit siens.]
      [D. 26.9]  (f. 28a)  Quant cil qui sont dedenz aaige pueent enpledier ou estre emplediez pour le fet as desfendeeurs ou as procureeurs .viii. (rubr.)
      [D. 26.10]  (f. 28b)  De desfendeeurs ou de procureeurs qui sont soupeçonneus .ix. (rubr.)

      Livre III  (f. 29d- f. 41d)   Inc. Ci comence li tierz livres d’Enforcade. Cist tytres est d’escusemenz .i. (rubr.) | Ulpians dit : Modestins envoia a Ignace un livre moult profitable si comme il m’est avis Expl. et por ce se il les done ce ne vaut riens se il ne le fet por grant preu au forsené. | Ci fine li tierz livres et comence li quarz.
      [D. 27.1]  (f. 29d)  Cist tytres est d’escusemenz .i. (rubr.)
      [D. 27.2]  (f. 34c)  Ou li enfant doivent demorer et estre norri et de doner lor norreture .ii. (rubr.)
      [D. 27.3]  (f. 35b)  D’action de garde et de rendre conte .iii. (rubr.)
      [D. 27.4]  (f. 37b)  De contrere jugement de garde .iiii. (rubr.)
      [D. 27.5]  (f. 37d)  De celui qui fet les besoignes en leu del desfendeeur .v. (rubr.)
      [D. 27.6]  (f. 38a)  De ce qui est fet par faus deffendeeur .vi. (rubr.)
      [D. 27.7]  (f. 38d)  Des pleges et des nomineeurs et des hoirs as desfendeeurs et as procureors .vii. (rubr.)
      [D. 27.8]  (f. 39a)  De trere en cause les baillis et lor hoirs .viii. (rubr.)
      [D. 27.9]  (f. 39d)  Que li bien a cels qui sont dedens aaige ne soient estrangié sanz jugemen(rubr.)
      [D. 27.10]  (f. 41b)  Des procureors qui sont doné as forsenez et as autres qui ont plus de .xxv. anz .x. (rubr.)

      Livre IV  (f. 42a- f. 62b)   Inc. Ci commence li quarz livres d’Enforcade. Cist titres est li quel pueent fere testamenet comment testament puet estre fez .i. (rubr.) | Ulpians dit : Testamenz est droite sentence de nostre volenté de ce que aucuns velt que soit fet aprés sa mort. Expl. Labeo dit le controire quar il couvient entendre en cel leu le verai fill. Je lo la sentence Trebraces se il apert que cil qui fist le testament parlast de cel fill.
      [D. 28.1]  (f. 42a)  Cist titres est quel pueent fere testamenet comment testament puet estre fez (rubr.)
      [D. 28.2]  (f. 43b)  De fere hoirs ou de desheriter lé enfanz ou cels qui sont encore el ventre lor mer(rubr.)
      [D. 28.3]  (f. 45c)  De testamenz qui n’est pas loiaus ou qui est roz ou qui est vains .iii. (rubr.)
      [D. 28.4]  (f. 47c)  De choses qui sont effiees ou dantees ou escriptes en testament .iiii. (rubr.)
      [D. 28.5]  (f. 48b)  D’establir hors .v. (rubr.)
      [D. 28.6]  (f. 55d)  De fere hoirs el segont degré .vi. (rubr.)
      [D. 28.7]  (f. 60a)  Des condicions qui sont mises a establir hoirs .vii. (rubr.)
      [D. 28.8]  (f. 61d)  De la droiture de conseillier soi de recevoir heritage .viii. (rubr.)

      Livre V  (f. 62b- f. 77a)   Inc. Ci comence li quinz livres d’Enforcade. Cist tytres est des testamenz a chevaliers .i. (rubr.) | Ulpians dit : Julius Cesar donna premierement a chevaliers pooir de fere testament mes cil droiz est temporels. Expl. Et ge croi mielz que ce soient lés que testament.
      [D. 29.1]  (f. 62b)  Cist tytres est des testamenz a chevaliers .i. (rubr.)
      [D. 29.2]  (f. 65c)  De recevoir heritage ou de refuser le .ii. (rubr.)
      [D. 29.3]  (f. 71a)  Coment les tables del testament doivent estre overtes et regardees et contre-escrites .iii. (rubr.)
      [D. 29.4]  (f. 71d)  Se la cause del testament est lessiee et li heritages est receuz sanz testament .iiii. (rubr.)
      [D. 29.5]  (f. 73d)  Del conseill au senaz qui fu fez de fere enqueste par les sers a cels qui sont ocis .v. (rubr.)
      [D. 29.6]  (f. 76a)  Se aucuns desfent a autre que il ne face testament ou il l’en fet force .vi. (rubr.)
      [D. 29.7]  (f. 76b)  De la droiture des lés .vii. (rubr.)

      Livre VI  (f. 77a- f. 86d)   Inc. Ci comence li sisiemes livres d’Enforcade. Cist tytres est de lés et de choses enjointes (rubr.) | Ulpians dit : les choses enjointes sont egaus en toutes choses. Expl. ... et ce est par droit quar cil meffont qui font mariaiges qui sont deffendu et il en doivent estre puni mes la feme n’en puet pas estre blasmee que ses desfenderres a deceue en tel [f. 86d] maniere.
      [D. 30.0]  (f. 77a)  Cist tytres est de lés et de choses enjointes (rubr.)

      Livre VII  (f. 86d- f. 95b)   Inc. Ci comence li septiemes livres d’Enforcade. Cist tytres est de lés et des choses enjointes segonde foiz (rubr.) | Ulpians dit : Lés puet estre donez en jugement d’autrui autresi comme condicion Expl. ... et li hoir a la feme doivent rendre le pris a ceus a qui li chans devoit estre renduz.
      [D. 31.0]  (f. 86d)  Cist tytres est de lés et des choses enjointes segonde foiz (rubr.)

      Livre VIII  (f. 95b- f. 106a)   Inc. Ci comence li huitiemes livres d’Enforcade. Cist tytres est de lés et de choses enjointes tierce foiz (rubr.) | Ulpians dit : Se aucuns n’est pas certains se il est en chetivoison ou en main de larrons Expl. quar autresin comme la charche est creue a celui a qui sa partie est creue doit ele estre apeticiee a celui a qui sa partie est descreue.
      [D. 32.0]  (f. 95b)  Cist tytres est de lés et de choses enjointes tierce foiz (rubr.)

      Livre IX  (f. 106a- f. 121c)   Inc. Ci comence li nueviemes livres d’Enforcade. Cist titres est de lés et de choses enjointes qui sont deues d’an en an .i. (rubr.) | Ulpians dit : Quant .i. lés est leisiez a paier chascun an ne il n’est pas devisé en quel leu il doit estre paiez Expl. ...quar ce que la feme peust avoir par douere puet avoir la fille par heritaige et ce qui apartenoit a la mere apartient au fill ou a la fille quar li enfant vienent tozjorz en la droiture lor mere.
      [D. 33.1]  (f. 106a)  Cist titres est de lés et de choses enjointes qui sont deues d’an en an .i.  (rubr.)
      [D. 33.2]  (f. 108c)  De usaire et d’abitacion .ii. (rubr.)
      [D. 33.3]  (f. 111a)  De servise lessié .iii. (rubr.)
      [D. 33.4]  (f. 111c)  De douere lessié .iiii. (rubr.)
      [D. 33.5]  (f. 113a)  D’eslite et de chois qui est leissiez .v. (rubr.)
      [D. 33.6]  (f. 114a)  De fromenet de vin et d’uile qui est lessiez .vi. (rubr.)
      [D. 33.7]  (f. 114c)  De chanp qui est lessiez garniz ou o ses outilz .vii. (rubr.)
      [D. 33.8]  (f. 118b)  De chatel a serf qui li est lessiez .viii. (rubr.)
      [D. 33.9]  (f. 119d)  De despense qui est lessiee .ix. (rubr.)
      [D. 33.10]  (f. 120d)  De vesselemente lessié .x. (rubr.)

      Livre X  (f. 121c- f. 134d)   Inc. Ci comence li disiemes livres d’Enforcade. Cist titres est de norreture et de pouture lessiee .i. (rubr.) | Pomponius dit : Se norreture est lessiee l’en puet dire que eve est contenue Expl. Claudius dit que se cil a qui uns lés est lessiez contre droit muert ainz que cil qui fist [f. 134d] le testament li lés n’est pas a la borse l’empereeur mes a celui qui le lessa.
      [D. 34.1]  (f. 121c)  Cist titres est de norreture et de pouture lessiee .i. (rubr.)
      [D. 34.2]  (f. 124a)  D’or et d’argenet de oignemenz et d’aornemenz et de robes lessiees .ii. (rubr.)
      [D. 34.3]  (f. 127a)  Des debtes laissees (rubr.)
      [D.34.4]  (f. 129d)  De souztrere lés ou de remuer lés .iii. (rubr.)
      [D.34.5]  (f. 131c)  De choses douteuses .iiii. (rubr.)
      [D. 34.6]  (f. 132d)  Des choses qui sont lessiees por cause de paine .v. (rubr.)
      [D. 34.7]  (f. 132d)  De la riule Caton .vi. (rubr.)
      [D. 34.8]  (f. 133a)  Des choses qui ne valent plus que se eles n’eussent pas esté escrites .vii. (rubr.)
      [D. 34.9]  (f. 133b)  Des choses qui sont tolues a cels qui n’en sont pas dignes .viii. (rubr.)

      Livre XI  (f. 134d- f. 147d)   Inc. Ci comence li onsiesmes livres d’Enforcade. Cist tytres est des adicions et des demonstrances et des manieres qui sont escrites en testament .i. (rubr.) | Ulpians dit : Es lés qui sont lessié est mis ou jorz qui n’est pas certains ou condicion Expl. Et einssi avendra il que li .c. qui pueent estre paié seront devisé en quatre parties. | Ci fenist Enforcade. Aps vienent .iii. parz de quoi li commencement est de ceste derreniere loi. (rubr.)
      [D. 35.1]  (f. 134d)  Cist tytres est des adicions et des demonstrances et des manieres qui sont escrites en testament .i. (rubr.)
      [D. 35.2]  (f. 142a)  De la loi qui retaille les lés .ii. (rubr.)[s’achève aux 3/4 de D. 35.2.82]



      II. Tres partes (D. 35.2.82-38.3) (titre ancien : trois parz f. 148a, 150d, 163c, 169a)  (f. 148a- f. 205a)  
      Livre I [= D. 35.2.82 (fin)-D. 35.3]  (f. 148a- f. 150d)   Inc. Ci comence li premiers livres de trois parz de quoi li com[encemen]z se joint a la fin d’Enforcade et est tout d’une meismes loi. (rubr.) | Ulpians dit : Cil a qui li lés sont lessié aient les trois parz et li hoirs ait la quarte. Expl. ...quar il n’est mie certaine chose que la proprieté viegne a Tyce quant li usaires sera finez.

      Livre II [= D. 36.1.0-36.1.83]  (f. 150d- f. 163c)   Inc. Ci comence li segonz livres de trois parz. Cist tytres est del conseill au senat qui est apelez tertullians qui dit que les actions de l’eritaige sivent l’eritaige .i. (rubr.) |  Ulpians dit : Aprés ce que nos avons tretié de toutes les choses qui apartienent as lés et as choses enjointes... Expl. ...et il avoit esté enjoint a la mere[f. 163c] Policrape que ele rendist a son fill les lés qui li estoient lessiez.
      [D. 36.1]  (f. 150d)  Cist tytres est del conseill au senat qui est apelez tertullians qui dit que les actions de l’eritaige sivent l’eritaige .i. (rubr.)[incomplet : s’achève à la fin de D. 36.1.83]

      Livre III [= D 36.2-36.4.15]  (f. 163c- f. 169a)   Inc. Ci comence li tierz livres de troiz parz. Cist tytres est quant termes est de paier les lés et les choses enjointes .i. (rubr.) | Ulpians dit : Quant cil est morz qui fist le testament ja soit ce que... Expl. ...ou il a sacré aucune chose par l’otroi l’empereeur ou se il franchist aucun en grevance des creanciers.
      [D. 36.2]  (f. 163c)  Cist tytres est quant termes est de paier les lés et les choses enjointes .i. (rubr.)
      [D. 36.3]  (f. 165d)  Que caucion soit donee de garder les lés et les choses enjointes (rubr.)
      [D. 36.4]  (f. 167c)  Que il loise a estre en possession por cause de lés ou de choses enjointes .iii. (rubr.)[incomplet : s’achève avec le paragraphe D. 36.4.15]

      Livre IV [= D. 37]  (f. 169a- f. 187b)   Inc. Ci comence li quarz livres de trois parz. Cist tytres est de cels qui porsieent les choses .i. (rubr.) |  Ulpians dit : Quant la possession des biens est reoené li preu et li damaage de l’eritaige et la seignorie des choses apartienent a celui qui la reçoit Expl. ...se ele use de son art contre la volanté a sa patronne.
      [D. 37.1]  (f. 169a)  Cist tytres est de cels qui porsieent les choses .i. (rubr.)
      [D. 37.2]  (f. 170a)  Se les tables del testament durent encore .ii. (rubr.)
      [D. 37.3]  (f. 170a)  De la possession des biens qui apartienent au forsené et au mu et au sort et a l’avugle .iii. (rubr.)
      [D. 37.4]  (f. 170b)  De la possession des biens contre les tables .iiii. (rubr.)
      [D. 37.5]  (f. 173b)  De paier les lés quant la possession des biens est demandee contre les tables .v. (rubr.)
      [D. 37.6]  (f. 175c)  D’aporter les biens a partie .vi. (rubr.)
      [D. 37.7]  (f. 177d)  D’aporter douere a partie .vii. (rubr.)
      [D. 37.9]  (f. 178b)  De metre feme grosse en possession des biens .viii. (rubr.)
      [D. 37.8]  (f. 179d)  D’acompaingner les neveuz au mort a ses filz qui sont hors de baillie (rubr.)[la rubrique est placée avant D. 37.9.10, qui précède immédiatement D. 37.8.1]
      [D. 37.10]  (f. 181a)  Del banissement qui est apelez carbonians .x. (rubr.)
      [D. 37.11]  (f. 183c)  De la possession des biens selonc les tables .xi. (rubr.)
      [D. 37.12]  (f. 185a)  De la droiture a ceus qui ont mis hors de lor poesté lor filz .xii. (rubr.)
      [D. 37.13]  (f. 185b)  De la possession des biens du testament aus chevaliers (rubr.)
      [D. 37.14]  (f. 185c)  De la droiture de patronaige .xiii. (rubr.)
      [D. 37.15]  (f. 186d)  Des servises que li enfant et cil qui sont franchi doivent fere a lor peres et a lor patrons .xiiii. (rubr.)

      Livre V [= D. 38]  (f. 187b- f. 205a)   Inc. Ci commence le quint livre de .iii. pars. Cest tytre est des jornees a ceus qui sont franchiz .i. (rubr.) | Ulpians dit : Li prevolz propose cest banissement por refrener ceus qui contralient franchise Expl. ...mes li enfes ne nest pas ou il nest morz ou li filz estoit en chetivoison dont il ne revint pas. | [après un saut de 7 UR, d’une main médiévale postérieure à celle du copiste]Ci fine l’Enforsade en françois (rubr.)
      [D. 38.1]  (f. 187b)  Cest tytre est des jornees a ceus qui sont franchiz .i. (rubr.)
      [D. 38.2]  (f. 189c)  Des biens a cels qui sont franchiz .ii. (rubr.)
      [D. 38.3]  (f. 194c)  De ceus qui sont franchis des universitez (rubr.)
      [D. 38.4]  (f. 194c)  D’assigner cels qui sont franchiz .iii. (rubr.)
      [D. 38.5]  (f. 195b)  Se aucune chose est fete en grevance del patron .iiii. (rubr.)
      [D. 38.6.1-2]  (f. 196d)  De demander la possession des biens sanz testament (rubr.)
      [D. 38.6.3-9]  (f. 197b)  De la possession des biens qui est donnee aus enfans (rubr.)
      [D. 38.7]  (f. 197d)  De la possession des biens qui est donee par les lois (rubr.)
      [D. 38.8]  (f. 198a)  De la possession des biens qui est donee as cousins (rubr.)
      [D. 38.9]  (f. 198c)  Del banissement de recevoir l’eritaige as morz (rubr.)
      [D. 38.10]  (f. 199a)  Des degrez de lignaige et d’affinitez (rubr.)
      [D. 38.11]  (f. 200c)  Coment li mariz et sa feme sont hoir li .i. a l’autre (rubr.)
      [D. 38.12]  (f. 200d)  De l’eritaige as anciens chevaliers (rubr.)
      [D. 38.13]  (f. 200d)  A qui la possession des biens n’apartient mie (rubr.)
      [D. 38.14]  (f. 200d)  Quant possession de biens est donee par les lois ou par le conseill au senat .xiii. (rubr.)
      [D. 38.15]  (f. 201a)  Quele ordre doit estre gardee en la possession des biens .xiiii. (rubr.)
      [D. 38.16]  (f. 201b)  Des propres hoirs et de cels qui sont hoir par les lois .xv. (rubr.)
      [D. 38.17]  (f. 202d)  Del conseill au senat qui est apelez orfician (rubr.)


      Description matérielle

      Parchemin (de qualité très médiocre : nombreux trous, brisets, coutures, préparation imparfaite), 205 f. précédés et suivis d’1. f. de garde papier moderne ; France (Ile-de-France, Orléanais, Champagne occidentale), 1300-1325 (d’après la scripta, les initiales filigranées et l’écriture) ; 255 x 170mm. (justification : 198 x 140 mm.). Réglure à la mine de plomb (1-1-11/0/1-1/J) uniforme pour l’ensemble des cahiers : d’après le f. 99, (20 + 198 + 37 mm. [de haut en bas]) x (10 + 65 + 10 + 65 + 20 mm. [de la reliure vers la gouttière]). Trace de piqûres ayant servi à tracer la linéation dans la marge de gouttière ; piqûres pour le tracé des rectrices verticales en marges de tête et de queue. Copié sur 2 col., le ms compte de 50 (f. 44b) à 52 (f. 201a) lignes par col., soit une UR comprise entre 3,8 et 3,95 mm. pour le corps du texte. – foliotation moderne à l’encre en chiffres arabes, parfois doublée (avec une unité de décalage) d’une autre foliotation moderne en chiffres arabes à la mine de plomb ; titre courant : sur le f. verso, « L » rubriqué ; numéro du livre en capitales romaines bleues et rouges sur le recto. La numérotation des livres est continue de I à XIV avec quelques flottements entre les rubriques et les titres courants : le numéro XI comprend à la fois le livre 11 de l’Infortiat et le premier livre des Tres partes ; le numéro XIII comprend les livres 2 et 4 des Tres partes. Une main plus récente a indiqué au-dessus de la numérotation primitive, le numéro du livre du Digeste.

      Collation: 17 [3+4] (f. 1-7v [réclame à l’encre noire]), 28 (f. 8-15v [réclame à l’encre noire encadrée à l’encre noire]), 38 (f. 16-23v [réclame à l’encre noire]), 44 (f. 24-27v), 58 (f. 28-35v), 66 (f. 36-41v), 78 (f. 42-49v [réclame à l’encre noire]), 88 (f. 50-57v [réclame à l’encre noire]), 98 (f. 58-65v [réclame à l’encre noire]), 108 (f. 66-73v [réclame à l’encre noire]), 118 (f. 74-81v [réclame à l’encre noire]), 128 (f. 82-89v [réclame à l’encre noire]), 138 (f. 90-97v [traces de réclame à l’encre noire]), 148 (f. 98-105v [réclame à l’encre noire]), 158 (f. 106-113v [réclame à l’encre noire]), 166 (f. 114-119v [réclame à l’encre noire]), 174 (f. 120-123v [réclame à l’encre noire]), 188 (f. 124-131v [réclame à l’encre noire]), 198 (f. 132-139v [traces de réclame à l’encre noire]), 208 (f. 140-147v), 218 (f. 148-155v [réclame à l’encre noire]), 228 (f. 156-163v [réclame à l’encre noire]), 238 (f. 164-171v [réclame à l’encre noire]), 248 (f. 172-179v [réclame à l’encre noire]), 258 (f. 180-187v [réclame à l’encre noire]), 268 (f. 188-195v [réclame à l’encre noire]), 276 (f. 196-201v [réclame à l’encre noire]), 284 (f. 202-205). Traces de signatures à la mine de plomb.

      Reliure: demi-reliure moderne de basane (en mauvais état).

      Scription

      Ecriture: main 1, f. 1-7v, f. 28-fin : semitextualis libraria irrégulière et rapide, assez peu soignée, avec une tendance à la cursivité ; main 2, f. 8-27v : semitextualis libraria un peu moins rapide et plus soignée que la main 1. Les changements de main correspondent à des changements d’encre et de cahier. On distingue en outre la main d’un rubricateur postérieur : si chaque copiste semble avoir copié les rubriques des segments textuels dont il s’est chargé, quelques rares rubriques omises, pour lesquelles aucune réserve n’avait été prévue, ont été ajoutées postérieurement en cursiva currens (cf. par ex. f. 197b). – Coefficient d’abréviation de la main 1 :17, 2 %, 15, 3 %, sans et ; main 2 : 6,9 %, 6% sans et.

      Scripta: les aires septentrionales et orientales sont d’emblée exclues (ex. fet, fere, cf. Dees 1980, c. 248 ; meson, cf. ibid., c. 171 ou encore leu, cf. ibid., c. 168), de même que le poitevin-saintongeais (ex. mois, cf. Dees 1987, c. 177) et l’anglo-normand dans l’aire occidentale. Les extraits édités ne livrent aucun des traits suivants, caractéristiques du normand : absence de palatalisation de /ka-/, /ga-/, palatalisation en chuintante de /ki-/ ou /ke-/, absence de l’effet de Bartsch, désinence de la P4 en -on ou -um). L’utilisation exclusive des graphies hoir, oir tend à écarter les autres scriptae occidentales (cf. Dees 1980, c. 158). On peut hésiter entre une localisation en région parisienne, en Orléanais ou même en Champagne occidentale, mais l’on rencontre peu d’influences occidentales qui font l’originalité de la scripta orléanaise par rapport à la scripta parisienne (cf. Simoni-Aurembou, LRL, t. II/2, 1995, p. 352-354 ; Gossen, Skriptastudien, 1967, p. 187-211). Les graphies procuratour et procurator (25.4.1.10) font exception (cf. Goebl, LRL, t. II/2, p. 330-331), de même que la fréquence supérieure des articles contractés el par rapport à ou (cf. Dees 1980, c. 53 : formes de l’article contracté « en + le » : el / ou : 77% Normandie, 32% région parisienne, Orléanais 3%) et as par rapport à aus (cf. Dees 1980, c. 50 : formes de l’article contracté « a + les » : as /aus : 22% Normandie, 64% région parisienne, Orléanais 63%).

      Les deux mains pratiquent une scripta semblable, même si la main 1, largement majoritaire, se distingue par l’utilisation de la forme -aige vs -age (main 2) (cf. Dees 1980, c. 204heritaige, usaiges / heritage, usage : 2% Ile-de-France, 3% Normandie, 4% Sarthe et Mayenne, mais 39% Orléanais, 63% Yonne et forte représentation dans les scriptae de l’Est).

      Structure et décor

      Le passage de l’Infortiat aux Tres partes est peu marqué : le saut de colonne (f. 147d) n’a aucun relief puisqu’il intervient en bas de colonne. L’initiale des Tres partes est une lettre bleue et rouge de 5 UR à filigranes rouges se prolongeant dans la marge par des festons (= bande de I) alternativement bleus et rouges se prolongeant jusqu’au second paragraphe du premier titre. Elle ne se distingue pas des initiales ouvrant un nouveau livre au sein des deux ensembles. En outre, le titre courant du 11e livre de l’Infortiat est conservé tout au long du premier livre des Tres partes.

      Le passage d’un livre à l’autre est signalé : 1. par une initiale rouge et bleue filigranée de 4 UR se prolongeant en marge par une bande de I alternativement bleus et rouges ; 2. par le changement de titre courant (sauf erreurs) ; 3. par une rubrique de début du type Ci commence li tierz livres d’Enforcade, f. 29d ou Ci comence li premiers livres de trois parz, f. 148a.

      Les titres se distinguent par une rubrique disposée en escalier. L’initiale du titre, haute de 2 UR, alternativement bleue à filigrane rouge et rouge à filigrane bleu ne se distingue pas de celle du paragraphe.

      Chaque paragraphe est signalé par un retour à la ligne. Le nom de l’auteur de la loi commence par une initiale filigranée de 2 UR. Le début de la loi proprement dite, après le verbe d’énonciation (le plus souvent dit), s’ouvre par une lettre nue alternativement rouge ou bleue, d’une UR. L’irrégularité de l’écriture, plus ou moins serrée, permet au copiste de ménager un espace blanc afin de rendre visible le saut de ligne entre chaque paragraphe. Les paragraphes sont structurés par des pieds-de-mouche rouges, souvent suivis d’une lettre rehaussée de rouge. A un niveau inférieur, quelques lettres sont rehaussées de rouge.

      Des f. 8 à 27, le décor de couleur n’a pas été réalisé, à l’exception des rubriques copiées par le copiste de ces cahiers. Même le titre courant, réduit au numéro du livre sur les f. rectos, est indiqué à l’encre brune. En revanche, le copiste a dessiné les initiales à l’encre brune des f. 9v-11 avant de s’interrompre. Lettres d’attente à l’encre noire dans les marges de gouttière et de reliure des f. copiés par la première main.

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: Notes marginales en cursiva currens, dues à plusieurs mains postérieures. Dans la marge supérieure, en latin, d’une main du 3e quart du 14e s., incipit de chaque paragraphe, colonne par colonne. Dans le coin supérieur droit de chaque recto, d’une plume plus fine et d’une encre un peu plus foncée, la même main a noté le nom du titre latin à la manière d’un titre courant. Une autre main a indiqué, au-dessus du titre courant, en chiffres arabes le numéro du livre du Digeste correspondant à celui de l’Infortiat. Une main cursive de la 2e moitié du 16e s. a entrepris de revoir et commenter quelques passages du texte (f. 30v, 42-43, 187v-189v). Cette révision s’appuie sur le texte latin.

      Provenance: mentions de possesseurs du 16e s. : « Pichonus » (f. 205) ; « Aemilius S. Ferretus » (f. 205). A appartenu aux Carmes de Bordeaux.

      Bibliographie:

      • J. Delpit, Bibliothèque municipale de Bordeaux. Catalogue des manuscrits, t. I, Bordeaux, 1880, p. 136
      •  — 
      • C. Couderc, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. XXIII, 1894, p. 189-190
      •  — 
      • G. Pastore et F. Duval, « La tradition française de l’Infortiat et le Livre de jostice et de plet », [à paraître] dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes
      •  — 
      • Manuscrits médiévaux d’Aquitaine : http://manuscrits-drac.bnsa.aquitaine.fr/notices-manuscrit/ms0354-infortiat-traduit-en-franais.aspx
      • .

      Extraits

      I. D. 25.4

      [25.4.0]De garder le ventre a la feme qui dit que ele est grosse .v. (rubr.)
      [25.4.1] Ulpians dit. [pr.] il avint ou tans aus S. freres que uns homs disoit que sa feme estoit grosse. et ele le nioit. et quanconseulz leur en fu demandez. il escristrent a priscian. le prevost de la cité en tiex paroles. Il samble que sevoirs requiere aucune nouvele chose que il mete garde a sa feme qui est departie de lui. qui nie que ele n’est pas grosse. et pour ce ne se doit nus merveillier se nous i metons nouvel conseil. se il se tient donques en cele requeste il est bien que l’en eslisse la meson a une tres preudefeme en quoi la feme viengne. et iluecques ait .iii. ventrieres esprouvees et sages et leaus qui la gardent par ton commandement. et se toutes les .iii. ou les .ii. dient que il leur samble qu’ele soit grosse. il convendra amonnester a la feme que ele reçoive la garde autresi comme se ele meismes l’eust requis. et se ele n’a enfant li maris sache que ce apartient a sa male renonmee. quar il samble que il l’a fait pour faire aucun tort a la feme. Et se les .iii. femes ou les .ii. dient que ele n’est pas grosse il n’i a nule cause de garder la [1] par cez letres voit l’en apertement que li conseulz au senat de reconnoistre les enfanz n’i a pas leu se la feme ne veult faire samblant qu’ele soit grosse. ou ele nie que ele ne l’est pas ne ce n’est pas tors. quar ainz que li enfes soit nez ce est une partie des entrailles a la feme. mes quant li enfes est nez li peres le puet demander comme siens. ou requerre que il soit aportez avant / li princes secort donc en cause neccessaires. [2] et selonc cez letres la feme puet estre apelé par devant le prevost. et li puet l’en demander. se ele cuide estre grosse. et ele doit estre de respondre. [3] se ele ne respont donc pas. ou ele ne vient pas par devant le prevost li enjoindrons nous la paine du conseill au senat. C’est assavoir [f. 9a] que il loise au mari a renoier l’enfant mais il puet avenir que li mariz ne se tendra pas a paiez de tant quar il a greignor desirrier d’estre peres que d’estre sanz enfanz il convendra dont que ele soit contrainte par la force au prevost de venir a court. et de respondre. Et se ele n’i veult venir et ele i vient mes ele ne veult respondre. il convendra que si gage soient priet vendu. et que ele soit contrainte par paine de chatel [4] se ele respont donc que ele est grosse. il convendra garder l’ordre qui est dite ou conseill au senat. et se ele le nie. lors doit li prevolz apeler les ventrieres. selonc ce que nous avons dit avant. [5] Et l’en doit savoir que il n’est pas otroié au mari a la feme apeler aucune ventriere. mes li prevolz les i doit toutes mettre. [6] Et si doit eslire la meson a la preudefeme ou ele doit venir pour estre veue. [7] Et se ele ne veult pas estre pas veue. ou ele ne vient pas a la maison a la prudefeme. li prevolz la doit contraindre par s’auctorité. [8] Et se toutes les ventrieres ou les .ii. dient que ele n’est pas grosse. l’em demande se ele puet pour ceste cause plaidier a son mari par action de tort fet. Et je croi que oïl bien. se ainssi est que li mariz la feist veoir pour cause de fere li tort. mais s’il ne le fist pas par cel corage mes pour ce que il cuidoit que ele fust grosse pour aucune droite cause. ou pour le grant desirrer que il avoit d’avoir enfanz. ou pour ce que ele li avoit fait acroire tant comme li mariages duroit. il est droit que l’en le pardoinst au mari. [9] Il convient savoir que certainz tanz n’est pas establiz es lettres que nous avons dites avant. ja soit ce que termes de .xxx. jors est establis a la feme ou conseill au senat qui fu fez de reconnoistre les enfanz. Coment sera il donc. dirons nous que il loira toz jors au mari a apeler sa feme par devant le prevost ou nous establirons terme de .xxx. jors et je croi que quant li prevolz aura conneu la cause. il devra oï le mari aps .xxx. jors [10] Li prevolz dist ainssi de regarder le [f. 9b] ventre a la feme et de garder l’enfant se feme dit puiz que ses mariz est mors que ele est grosse. et ele le denonce a .ii. foiz ou mois a ceulz a qui la chose apartient ou a leur procuratour que il envoient se il veulent pour veor son ventre. franches femes i soient envoiees qui l’esgardent toutes ensamble. si que nule d’eulz ne touche a son ventre maugré sien. Et la feme ait enfant a la meson d’une tres preudefeme que je li establirai. Et .xxx. jors ainz que la feme cuide avoir enfant ele face savoir a ceulz a qui la chose apartient ou a leur procurateurs que il envoient s’i veulent garder son ventre en la chambre en quoi ele devra enfanter n’ait que une entree. et devant cele entree ait .iii. franz homes. et .iii. franches femes qui la gardent loiaument. Toutes les fois que cele feme entre en la chambre. ou que ele se veult baignier les gardes i regardent avant se eles veulent. et metent hors ceus qui i sont entré. Et quant la feme commencera a traveillier. ele face savoir a ceulz a qui la chose apartient ou a leur procurateurs que il envoient qu’il soient la ou ele aura enfant. Cil i envoient franches femes. .v. sanz plus. si que par dessus les .ii. ventrieres il n’ait en la chambre ou ele enfantera que .x. franches femes et toutes les autres en soient mises hors. et en la chambre ou ele devra enfanter n’ait pas mainz de .iii. luminaires. quar teniebres sont convenables a baillier li autrui enfant. et faindre qu’ele enfante li enfes qui sera nez soit mostrez a ceulz a qui la chose apartient ou a leur procurators se il le veulent veoir. et soit bailliez a norrir la ou ses peres commandera : et se cil ne le veult recevoir quant la cause sera conneue. je establirai ou il devra estre norriz. Et cil qui le prendra a norrir le mosterra .ii. fois ou moiz tant que il aura .iii. mois. Et aprés ce une fois ou mois. tant que il ait .vi. mois et aprés ce en .ii. mois. tant que il ait .i. an. Et quant il aura .i. an. il le mosterra. en .vi. mois une fois tant que il puisse parler. se il ne plest a aucune que ses ventres soit gardez ne veuz. ou que [f. 9c] l’en soit a son enfantement. ou se aucune chose est faite pour quoi il ne soit pas fait ainssi. comme nous avons ci dit avant je ne donrai pas a l’enfant qui nestra la possession. ou se li enfes qui est nez n’est moustrez si comme nous avons dit avant. Et je proumet que je donrai cez actions a ceulz a qui la possessions des biens est donnee par mon banissement mais je ne le donrai pas a cez se il me samble que il i ait droite cause [11] Ja soit ce que li banissemenz au prevost est bien aperz nepourquant l’em ne doit pas despire l’exposicion. [12] il convient dont que la feme face savoir que ele est grosse a ceulz qui eussent preu se ele n’eust pas enfant. pour ce qu’il eussent tout l’eritage. ou une partie ou par testament ou sanz testament. [13] Et se uns sers avoit esté fais hoirs. se la feme au mort n’eust enfant. Aristo. escrit que ja soit ce que totes les choses qui sont dites ou banissement au prevost ne doivent pas estre gardees envers lui. nepourquant il convient garder celes qui sont dites de l’enfantemenet je croi que cele sentence soit vraie. quar ce est li communs preus que feme ne tiengne pas autrui enfant pour sien. que la dignitez des ordres et des mesniees ne soit gardees. Et pour ce dont que cilz sers est en l’esperance de l’eritage quiex que il soit il doit estre oïz quar il fait la commune besoigne. et la seue propre. [14] et il convient denoncer a ceus qui sont en esperance de l’eritage aprés le serf sicomme a celui qui est establis a estre hoirs ou premier degré ou a celui qui est li plus prochaim. d’avoir l’eritage sanz testament. se li peres muert sanz fere testament. Et se plusors le devoient avoir ensamble. l’em le doit faire savoir a toz. [15] Ce que li prevolz dit que quant la cause sera conneue. il ne donra pas possession. ou il veera action apartient a ce que se aucunne chose est entrelessiee par rudesce. ou par ignorance des choses que li prevolz voult que l’en gardast. ce ne nuise riens a l’enfant. quar s’aucune des choses que li prevoz commanda. legierement qui fussent gardees est entrelessiee. la possession des biens ne doit pas pour ce estre vaee a l’enfant. mais la coustume de la region[f. 9d] doit estre regardee. et selonc ce convient il garder le ventre et l’enfant quant il nest et puis qu’il est nez.

      [25.4.2] Julians. dit. [pr.]Li banissemenz de garder l’enfant abat celui qui est fez a la maniere du conseill au senat qui est apelez carboniaus. [1] mes li prevolz doit aucune fois quiter cestui : quant il avient par la simplece a la feme. et sanz malice que li ventres n’est pas veuz. ne li enfes gardez.

      [25.4.3]Paulus dit Se cil qui est establis a estre hoirs aprés l’enfant qui est encore a nestre. ou cil qui est fais hoirs simplement veult garder le ventre. il doit estre oïz.

      [25.4.4]Scevola dit. cil a qui il fu commandé que s’il moreust sanz enfanz. il lessast a sa sereur tout ce qui estoit venu a lui des biens au mort. morut et fist son hoir de sa fille qui estoit encore a nestre. et establi que autre fussent hoir aps lui. et pour ce que la feme au mort disoit qu’ele estoit morte l’en demande se l’em doit otroier a la sereur ou a son procurateur a garder le ventre selonc la forme du banissement. Et la response est. que en cest cas il samble que il convient regarder a la forme a celui a qui il fu commandé que li heritages fust renduz. et selonc ce doit l’em establir quant la cause est conneue.

      II. D. 38.11-15

      [D. 38.11]Coment li mariz et sa feme sont hoir li .i. a l’autre .x. (rubr.)
      Ulpians dit. A ce que li mariz et la feme aient li uns la possession des biens a l’autre. il covient que il ait entr’eus leal mariaige. et se li mariaiges ne fu leal la possession des biens ne puet mie estre demandee autresi comme li heritaiges ne porrait estre receuz par testament ne la possession demandee selonc les tables quar nule chose ne puet estre prise par ma[f. 200d]riaige qui n’est mie leauus et a ce que ceste possession de biens ait leu. il covient que li mariaiges durast el tens de la mort. et se departemenz a esté fez. neporquant li mariaiges dure encore par droit la possession des biens ne puet mie estre demandee. Einsi avient il quant cele qui a esté franchie se depart de son patron malgré suen quar la loi que iulius fist veult que ele remaigne el mariaige quar ele li deffent qu’ele ne se marit a autre malgré son patron. autresi est il par la loi que iulius fist des avoltres qui dit que li departemenz ne vaille riens. se il n’est fez en certaine maniere.

      [D. 38.12]De l’eritaige as anciens chevaliers .xi. (rubr.)
      Marceaus dit. Paulus et meandres es escristrent que l’en doit otroier au chevalier qui a desservi a estre puniz par paine capital. que il face testamenet se il est puniz li bien apartienent a ses parenz sanz testament. se einsi est qu’il soit puniz por mesfet de chevalerie. et ne mie por commun.

      Papinians dit. Li bien que li chevaliers qui est morz avoit conquis par chevalerie ne sont mie a la borse l’empereor se il a aucun qui soit ses hoirs selonc les lois trusqu’a la fin del quint degré. Et se aucuns de ses parenz de cel meismes degré reçoit la possession de ses biens dedenz le terme qui est establiz.

      [D. 38.13]A qui la possession des biens n’apartient mie .xii. (rubr.)
      Julians dit. Quant mes sers fu fez hoirs. ge fis par trecherie que li testamenz ne fust mie muez. et puis le franchi. l’en demande se actions li doivent estre vaees. Et la responsse est que cil cas n’est mie contenuz es paroles del banissement mes il est droiz que se li sires fist par ta chevalerie que li testamenz ne fust muez en quoi ses sers estoit fez hoirs. ja soit ce qu’il estoit franchiz quant il reçut l’eritaige. les actions li soient vaees. quar au fill qui seroit hors de baill seroient eles vaees. se ses peres avoit fet par tricherie que li testamenz ne fust muez.

      [D. 38.14]Quant possession de biens est donee par les lois ou par le conseill au senat .xiii. (rubr.)
      Ulpians dit. Li prevolz dit. sicomme il covendra que ge doingne possession de biens par loi ou par le conseill au senat. einsi la dorrai ge. La possession des biens qui est donee par l’autre [f. 201a] partie del banissement n’empeesche nule foiz ceste. Et quant aucuns a heritaige par la loi des .xii. tables il ne le demande pas par ceste partie mes par la ou il puet estre oirs quar la possession des biens n’en apartient pas autrement. se la loi ne li done especialment.

      [D. 38.15]Quele ordre doit estre gardee en la possession des biens .xiiii. (rubr.)
      Modestins dit. Quant aucuns muert sanz fere testament si enfant que il a de leal mariaige sont premierement apelé a son heritaige . et puis cil qui pueent estre hoir par les lois. et puis li plus prouchien parent. et aprés li mariz ou la feme. Se aucuns ne fet point de testament ou il le fet mes ses heritaiges n’est receuz ne selonc les tables ne contre les tables. la possession des biens est donee en ceste maniere. La possession des biens au pere qui muert sanz testament est donee a ses enfanz et non pas a ceus tant seulement qui estoient en sa poesté quant il morut mes a ceus qui en estoient hors.

    • Rouen, bibl. mun., 794 (E 1)


      231 f.  parchemin ; France (Ile-de-France ?), 1270-1300 ; 360 x 250 mm.

      Contenu: traduction française anonyme de l’Infortiatum (= Digestum de Justinien 24.3-38.3) (sigle R).

      I. Infortiat (D. 24.3-35.2.81) (titres anciens : Enforcade f. 2a, 12’a... ; Enforcades f. 123’a, 140c)  (f. 2a- f. 157d)  
      Livre I  (f. 2a- f. 13a)   Inc. Ci comence li premiers livres d’Enforcade. Cist tytres est comment doeres doit estre demandez quant mariages est departy. (rubr.) | Paulus dit : La cause de douere est toz jorz et en touz leus plus favorable que autres, car c’est li comuns preuz que li douere soient gardé as femes. Expl. Paulus dit : Il covient apeler meschine por le seul proposement de son corage. | Cil meismes dit : Aucuns baillis puet avoir meschine de la contree que il amenistre.
      [D. 24.3]  (f. 2a)  Cist tytres est comment doeres doit estre demandez quant mariages est departy (rubr.)
      [D. 25.1]  (f. 7c)  Des despenses qui sont fetes es choses del doere (rubr.)
      [D. 25.2]  (f. 8b)  D’action de choses ostees (rubr.)
      [D. 25.3]  (f. 9d)  De reconoistre les enfanz et de norrir les ou les peres ou les patrons ou cels qui ont esté franchi (rubr.)
      [D. 25.4]  (f. 11b)  De regarder le ventre a la feme qui dit que ele est grosse (rubr.)
      [D. 25.5]  (f. 12b)  Se la feme qui est mise en possession el non de son ventre baille a autre la possession par tricherie (rubr.)
      [D. 25.6]  (f. 12c)  Se feme est a tort en possession el non de son ventre (rubr.)
      [D. 25.7]  (f. 12d)  Des meschines (rubr.)

      Livre II  (f. 12’a- f. 29a)   Inc. Ci commence li segonz livres d’Enforcade. (rubr.) | Cist tytres est de gardes. (rubr.) | [f. 12'b] Ulpians dit : Garde, si come Servius dit, est droiture et poesté que aucuns a en franc chief por desfendre celui qui por son aage ne se puet deffendre par lui... Expl. Je croi que tu doiz par droit aler contre cest barat si que li filz soit contrainz de recevoir la garde des enfanz. | Ci fenist li segonz livres d’Enforcade. Ci commence li tierz. (rubr.)
      [D. 26.1]  (f. 12’a)  Cist tytres est de gardes (rubr.)
      [D. 26.2]  (f. 13b)  De garde qui est donee en testament (rubr.)
      [D. 26.3]  (f. 15b)  De confermer deffendeeur ou procureeur (rubr.)
      [D. 26.4]  (f. 15d)  De garde qui vient par les lois (rubr.)
      [D. 26.5]  (f. 16d)  Des deffendeeurs et des procureeurs qui sont doné par cels qui ont pooir de doner les et li quel pueent estre doné especialment et li que(rubr.)
      [D. 26.6]  (f. 17d)  Qui doit demander deffendeeurs et procureeurs et ou il doivent estre demandé (rubr.)
      [D. 26.7]  (f. 18b)  [« De administratione et periculo tutorum et curatorum qui gesserint vel non et de agentibus vel conveniendis uno vel pluribus » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit li deffenderres seult estre contrainz hors d’ordre de fere les besoignes]
      [D. 26.8]  (f. 26a)  De l’actorité et de l’assentement as deffendeeurs et as procureeurs (rubr.)
      [D. 26.9]  (f. 27b)  Quant cil qui sont dedenz aage pueent empledier ou estre emplediez por le fet as deffendeeurs ou as procureeurs (rubr.)
      [D. 26.10]  (f. 27c)  De deffendeeurs ou de procureeurs qui sont soupeçonneus (rubr.)

      Livre III  (f. 29b- f. 42d)   Inc. Cist tytres est d’escusemenz. (rubr.) | Ulpians dit : Modestius envoia a Ignace .i. livre moult proufitable si come il m’est avis de l’escusement de garde et de cure. Expl. Gaius dit : Li procurerres au forsené ne peut en nule maniere doner franchise car cele chose n’est pas de l’aministracion car quant il baille les choses au forsené il les estrange se ce apartient a l’aministracion des besoignes et por ce, se il les done, ce ne vaut riens s’il ne le fet por grant preu au forsené. | Ci fenist li tierz livres. Ci comence li quarz. (rubr.)
      [D. 27.1]  (f. 29b)  Cist tytres est d’escusemenz (rubr.)
      [D. 27.2]  (f. 34b)  Ou li enfant doivent demorer et estre norri et de doner lor norreture (rubr.)
      [D. 27.3]  (f. 35a)  D’action de garde et de rendre conte (rubr.)
      [D. 27.4]  (f. 37a)  De contrere jugement de garde (rubr.)
      [D. 27.5]  (f. 37c)  De celui qui fet les besoignes en leu del deffendeeur (rubr.)
      [D. 27.6]  (f. 38a)  De ce qui est fet par faus deffendeeur (rubr.)
      [D. 27.7]  (f. 38d)  Des pleges et des nomineeurs et des hoirs as deffendeeurs et as procureeurs (rubr.)
      [D. 27.8]  (f. 39a)  De trere en cause les baillis et les hoirs (rubr.)
      [D. 27.9]  (f. 40a)  Que li bien a cels qui sont dedenz aage ne soient estrangié sanz jugemen(rubr.)
      [D. 27.10]  (f. 41d)  Des procureors qui sont doné au forssenez et as autres qui ont plus de .xxv. anz (rubr.)

      Livre IV  (f. 42d- f. 59d)   Inc. Cist tytres est li quel pueent fere testamenet coment testament puet estre. (rubr.) | Ulpians dit : Testamenz est droite sentence de nostre volenté de ce que aucuns vuelt que soit fet aprés sa mort. Expl. ...se il apert que cil qui fist le testament parlast de cel fil.
      [D. 28.1]  (f. 42d)  Cist tytres est li quel pueent fere testamenet coment testament puet estre (rubr.)
      [D. 28.2]  (f. 44b)  De fere hoirs ou de deseriter les enfanz ou cels qui sont encore el ventre lor mere (rubr.)
      [D. 28.3]  (f. 46c)  De testament qui n’est pas loiaus ou qui est rouz ou qui est vains (rubr.)
      [D. 28.4]  (f. 48c)  De choses qui sont effaciciees ou dantees ou escrites en testament (rubr.)
      [D. 28.5]  (f. 49b)  D’establir hoirs (rubr.)
      [D. 28.6]  (f. 53c)  De fere hoirs el segont degré (rubr.)
      [D. 28.7]  (f. 57c)  [« De condicionibus institutionum » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Il nos plaist que instrucion qui est fete soz condicion qui ne puet avenir ou en aucune autre maniere ne soit pas quassee.]
      [D. 28.8]  (f. 59b)  [De jure deliberandi ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Se serf est fez hoirs nos ne li dirons pas terme de conseillier soi de recevoir l’eritage mes a son seignor car li serf ne sont conté por riens en tel chose.]

      Livre V  (f. 59d- f. 74b)   Inc. Ulpians dit : Julius Cesar dona premierement a chevaliers pooir de fere testament mes cil otroiz est temporels... Expl. Et je croi mielz que ce soient lés que testament.
      [D. 29.1]  (f. 59d)  [« De testamento militis » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Julius Cesar dona premierement a chevaliers pooir de fere testament mes cil otroiz est temporels...]
      [D. 29.2]  (f. 62d)  [« De adquirenda vel omittenda hereditate » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Paulus dit : Cil qui puet aquierre tout .i. heritage ne le puet pas despecier por recevoir en une partie.]
      [D. 29.3]  (f. 68b)  [« Testamenta quemadmodum aperiuntur inspiciantur et describantur » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Gaius dit : Li prevost promet que il donra a toz cels qui voldront veoir et contre escrire les tables del testament por oïr et veoir les et d’escontrescrire.]
      [D. 29.4]  (f. 71a)  [« Si quis omissa causa testamenti ab intestato vel alio modo possideat hereditatem » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Li prevost garantist la volenté as morz et va contre la malevoidie a cels qui lessent la cause del testament.]
      [D. 29.5]  (f. 71a)  [« De senatus consulto Silaniano et Claudiano quorum testamenta ne aperiantur » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Por ce que nule meson ne puet estre seure se li serf ne sont contraint par peril de lor chief de garder lor seignors de privez et d’estanges...]
      [D. 29.6]  (f. 73b)  [« Si quis aliquem testari prohibuerit vel cogerit » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Se aucun est covoiteus d’avoir heritage sanz testament et il deffent que testament n’en soit fez ou il le fet raver malgré a celui qui le fist...]
      [D. 29.7]  (f. 73c)  [« De jure codicillorum » ; ni réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Il a sovent escrit et establi que se aucuns cuide fere testament...]

      [Livre VI]  (f. 74b- f. 83d)   Inc. Ulpians dit : Lés et choses enjointes sont oels en toutes choses. Expl. ... Et ce est par droit car cil meffont qui font mariages qui sont defendu et il en doivent estre puni, mes la feme n’en puet pas estre blasmee que ses deffenderres a deceue en tel maniere.
      [D. 30.0]  (f. 74b)  [« De legatis et fideicommissis » ; réserve prévue, mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Lés et choses enjointes sont oels en toutes choses.]

      Livre VII  (f. 83d- f. 92d)   Inc. Ci comence li septismes livres d’Enforcade. Cist tytres est de lés et de choses enjointes seconde foiz. (rubr.) | Ulpians dit : Lés puet estre donez en jugement d’autrui autresi come condicion. Expl. ...et li hoir a la feme doivent rendre le pris a cels a qui li chans deust estre renduz.
      [D. 31.0]  (f. 83d)  Cist tytres est de lés et de choses enjointes seconde foiz (rubr.)

      [Livre VIII]  (f. 93a- f. 106a)   Inc. Ci comence li septiemes livres d’Enforcade. Cist tytres est de lés et de choses enjointes tierce foiz. (rubr.) | Ulpians dit : Se aucuns n’est pas certains se il est en chetivoison ou en main de larrons il ne puet fere testament Expl. Quar autresi comme la charge est creue a celui a qui sa partie est creue doit ele apeticiee a celui a qui sa partie est descreue.
      [D. 32.0]  (f. 93a)  Cist tytres est de lés et de choses enjointes tierce foiz (rubr.)

      [Livre IX]  (f. 106a- f. 123’a)   Inc. Ci comence li .xx.tiesmes livres d’Enforcades. Cist titres est de lés et de choses enjointes qui sont deues d’an en an. (rubr.) | Ulpians dit : Quant uns lés est lessiez a paier chascun an ne il n’est mie devisez en quel leu il doit estre paiez... Expl. Et ce qui apartenoit a la mere apartient au fill ou a la fille quar li enfant vienent touz jors en la droiture leur mere. | Ci fenist li huitiesmes livres d’Enforcades et aprés commence li nueviesmes livres.
      [D. 33.1]  (f. 106a)  Cist titres est de lés et de choses enjointes qui sont deues d’an en an (rubr.)
      [D. 33.2]  (f. 108a)  [« De usu et de usu fructu et reditu et habitatione et operis per legatum vel fideicommissum datis » ; ni réserve ni rubrique ; inc. Paulus dit : Ne usaiges ne usaires ne puet estre lessiez de voie ne de santier ne de charriere ne de doiz d’eve.]
      [D. 33.3]  (f. 111b)  [« De servitute legata » ; ni réserve ni rubrique ; inc. Paulus dit : Cil qui avoit .ii. fenestres joingnanz les lessa a .ii. homes a chascun la seue.]
      [D. 33.4]  (f. 111c)  [« De dote praelegata » ; ni réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Quant doueres est lessiez a feme il est voirs que ce meisme est elles qui est en l’action de douere.]
      [D. 33.5]  (f. 113c)  [« De optione vel electione legata » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Li empereres Pius escrist a Procle que cil a qui li chois est lessiez des sers en puet eslire trois.]
      [D. 33.6]  (f. 114c)  De froument et de vin et d’uile qui est lessiez (rubr.)
      [D. 33.7]  (f. 115c)  De champ qui est lessiez garniz ou o ses ostilz (rubr.)
      [D. 33.8]  (f. 120a)  De chatel a serf qui li est lessiez (rubr.)
      [D. 33.9]  (f. 122a)  [« De penu legata » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Uns homs commanda a son hoir qu’il donast chascun an a sa feme aucune certaine chose de sa despense.]
      [D. 33.10]  (f. 123a)  De vesselemente lessiee (rubr.)

      [Livre X]  (f. 123’a- f. 140c)   Inc. Cist titres est de norreture et de poture lessiee. (rubr.) | Pomponius dit : Se norreture est lessie l’en puet dire que eve est contenue Expl. Claudius dit que se cil a qui uns lés est lessiés contre droit muert ainz que cil qui fist le testament, li lés n’est mie a la borse l’empereor mes a celui qi le lessa. | Ci fenist li nueviesmes livres d’Enforcades.
      [D. 34.1]  (f. 123’a)  Cist titres est de norreture et de poture lessiee (rubr.)
      [D. 34.2]  (f. 126b)  D’or et d’argenet d’aornemenet d’oingnemenet de robe lessiee (rubr.)
      [D. 34.3]  (f. 130c)  [« De liberatione legata » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Julians dit : L’en puet bien lessier a touz les deteurs ce qu’il doivent. Julius escrist que se li creancier lessent au deteur la chose que il li ont baillee en gages...]
      [D. 34.4]  (f. 134a)  De soustrere lés ou de remuer lés (rubr.)
      [D. 34.5]  (f. 136b)  De choses douteuses (rubr.)
      [D. 34.6]  (f. 138b)  Des choses qui sont lessiees por cause de paine (rubr.)
      [D. 34.7]  (f. 138b)  De la riule Caton (rubr.)
      [D. 34.8]  (f. 138b)  Des choses qui ne valent plus que se eles n’eussent mie esté escrites (rubr.)
      [D. 34.9]  (f. 138d)  Des choses qui sont tolues a cels qui n’en sont mie dignes (rubr.)

      [Livre XI]  (f. 140d- f. 157b)   Inc. Ci commence li .x.siesmes livres. Cist titres est des condicions et desmonstracionet des manieres qui sont escrites en testament. (rubr.) | Ulpians dit : Li lés qui sont lessié sont mis ou jorz qui n’est mie certains ou condicion. Expl. Et einssi avendra il que li .c. denier qui pueent estre paiez seront devisez en .iiii. parties. | Ci fenist Enforcade. Aps vienent .iii. parz.
      [D. 35.1]  (f. 140d)  Cist titres est des condicions et desmonstracionet des manieres qui sont escrites en testamen(rubr.)
      [D. 35.2]  (f. 150a)  De la loi qui retaille les lés (rubr.)[s’achève aux trois quarts de D. 35.2.82]

      (f. 157v)  

      blanc




      II. Tres partes (D. 35.2.82-38.3) (titres anciens : .iii. parz f. 157b ; Trois parz f. 158a, 225c)  (f. 158a- f. 225c)  
      [Livre I = D. 35.2.82 (fin)-D. 35.3]  (f. 158a- f. 161b)   Inc. Ci commencent Trois parz de quoi li commencemenz se joint a la fin d’Enforcade et est tot d’une meisme loi. (rubr.) | Cil a qui li lés est lessié aient les .iii. parz et li hoirs ait la quarte et li detors qui n’a de quoi paier ce que il doit Expl. quar il n’est mie certaine chose que la proprieté viegne a Tyte quant li usaires sera finez.

      [Livre II]  (f. 161b- f. 176a)   Inc. Ci commence tout en ordre li trente deusiesmes livres de Digestes. Cist titres est del conseill au senat qui est apelez tertullians qui dit que les actions de l’eritaige suivent l’eritaige. (rubr.) | Aprés ce que nos avons tretié de toutes les chose qui apartiennent as lés et as choses enjointes... Expl. ...et il avoit esté enjoint a la mere Policrate que ele rendist a son fill les lés qui li estoient lessiez.
      [D. 36.1]  (f. 161b)  Cist titres est del conseill au senat qui est apelez tertullians qui dit que les actions de l’eritaige suivent l’eritaige (rubr.)[incomplet : s’achève à la fin de D. 36.1.83]

      [Livre III]  (f. 176a- f. 183a)   Inc. Ci commence li trente et deusiesme livre de Digestes. Cist tytres est quant termes est de paier les lés et les choses enjointes. (rubr.) | Ulpians dit : Quant cil est morz qui fist le testament... Expl. ...ou il a sacré aucune chose par l’otroi l’empereor ou se il franchist aucun en grevance des creanciers.
      [D. 36.2]  (f. 176a)  Cist tytres est quant termes est de paier les lés et les choses enjointes (rubr.)
      [D. 36.3]  (f. 179a)  Que caucion soit donnee de garder les lés et les choses enjointes (rubr.)
      [D. 36.4]  (f. 181a)  Que il loise a estre en poss estre en posession[sic] por cause de lés ou de choses enjointes (rubr.)[incomplet : s’achève avec le paragraphe D. 36.4.15]

      [Livre IV]  (f. 183a- f. 225c)   Inc. Ci commence li trente sisiesme livre. Cist titres est de cels qui porsient les choses. (rubr.) | Ulpians dit : Quant la posessions des biens est receue et li preu et li damaige de l’eritaige et la seingnorie des choses apartiennent a celui qui la reçoit. Expl. ...mes li enfes ne nest mie ou il est morz ou li filz estoit en chetivoison dont il ne revint mie. | Ci fenissent Trois parz en françois. Deo gracias.
      [D. 37.1]  (f. 183a)  Cist titres est de cels qui porsient les choses. (rubr.)
      [D. 37.2]  (f. 184a)  Se les tables del testament durent encore (rubr.)
      [D. 37.3]  (f. 184a)  De la posession de biens qui apartienent au forsené et au mu et au sort et a l’avugle (rubr.)
      [D. 37.4]  (f. 184b)  De la posession des biens contre les tables (rubr.)
      [D. 37.5]  (f. 187d)  De paier les lés quant la posession des biens est demandee contre les tables
      [D. 37.6]  (f. 190b)  D’aporter les biens a partie (rubr.)
      [D. 37.7]  (f. 193a)  D’aporter douere a partie (rubr.)
      [D. 37.8]  (f. 193d)  De metre feme grosse en posession des biens (rubr.)[« De coniungendis cum emancipato liberis eius » ; erreur dans la rubrique mais les paragraphes qui suivent correspondent bien au titre D. 37.8]
      [D. 37.9]  (f. 195b)  Del banissement qui est apelez carbonians (rubr.)[« De ventre in possessionem mittendo et curatore eius » ; erreur dans la rubrique mais les paragraphes qui suivent correspondent bien au titre D. 37.9]
      [D. 37.10]  (f. 196d)  Del banissement qui est apelez carbonians (rubr.)
      [D. 37.11]  (f. 200a)  De la posession des biens selonc les tables (rubr.)
      [D. 37.12]  (f. 202a)  [« Si a parente quis manumissus sit » ; sans réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Il qui ses peres met hors de sa poesté est autresi envers son percomme cil qui est franchiz envers son patron...]
      [D. 37.13]  (f. 202b)  [« De bonorum possessione ex testamento militis » ; réserve prévue mais pas de rubrique ; inc. Ulpians dit : Il n’est mie doute que les derrenieres volantez a cels qui font leur testament entre leur anemis et qui muerent ne doient estre fermes.]
      [D. 37.14]  (f. 202c)  De la droiture a patronage (rubr.)
      [D. 37.15]  (f. 204a)  Des services que li enfant et cil qui sont franchi doivent fere a leur peres et a leur patron(rubr.)
      [D. 38.1]  (f. 204c)  Des jornees a cels qui sont franchiz (rubr.)
      [D. 38.2]  (f. 207c)  Des biens a cels qui sont franchiz (rubr.)
      [D. 38.3]  (f. 213a)  [« De libertis universitatium » ; ni réserve ni rubrique ; inc. Ulpians dit : Li mestre des garnisons ont pleniere droiture sor cels et sor seles qu’il ont franchi autresi comme li autre patron.]
      [D. 38.4]  (f. 213b)  D’assingner cels qui sont franchiz (rubr.)
      [D. 38.5]  (f. 214a)  Se aucune chose est fete en grevance del patron (rubr.)
      [D. 38.6]  (f. 215d)  De demander la posession des biens sanz testament (rubr.)
      [D. 38.7]  (f. 216d)  De la posession des biens qui est donnee par les lois (rubr.)
      [D. 38.8]  (f. 217b)  De la posession des biens qui est donee as cousins (rubr.)
      [D. 38.9]  (f. 217d)  Del banissement de recevoir l’eritaige as morz (rubr.)
      [D. 38.10]  (f. 218b)  Des degrez de lignaige et d’affinité (rubr.)
      [D. 38.11]  (f. 220b)  Coment li mariz et sa feme sont li hoir l’uns de l’autre (rubr.)
      [D. 38.12]  (f. 220b)  De l’heritage as anciens chevaliers (rubr.)
      [D. 38.13]  (f. 220c)  A qui la posessions des biens n’apartient mie (rubr.)
      [D. 38.14]  (f. 220c)  Quant posession de biens est donnee par les lois ou par le conseill au senat (rubr.)
      [D. 38.15]  (f. 220c)  Quelle ordre doit estre gardee en la possessions des biens (rubr.)
      [D. 38.16]  (f. 221a)  Des propres hoirs et de cels qui sont hoirs par les lois (rubr.)
      [D. 38.17]  (f. 222d)  Del conseill au senat qui est apelez officiaus (rubr.)


      Description matérielle

      Parchemin (bonne qualité, même si grosse couture f. 82 ; trous f. 66, 86 ; brisets f. 63, 195...), 231 f. précédés de 3 f. de garde papier moderne + 1 f. de garde parch. et suivis de 3 f. pap. moderne. F. non folioté après f. 12, 49, 50, 51, 106, 123, si bien que la foliotation moderne s’interrompt au f. 225 ; France (Ile-de-France), 1270-1300 ; 360 x 250mm. (justification : 245 x 145 mm.). Réglure à la mine de plomb (1-1-11/0/1-1/J f. 2-93v ; 1-1-11/0/3-3-3/J f. 94-225v). Malgré la modification du schéma de réglure, la justification reste la même : d’après le f. 49, (26 + 245 + 89 mm. [de haut en bas]) x (36 + 66 + 13 + 66 + 69 mm. [de la reliure vers la gouttière]). Trace de piqûres pour le tracé des lignes verticales ainsi que pour la linéation (f. 195). Copié sur 2 col., le ms compte 50 lignes par col., soit une UR de 4,9 mm. pour le corps du texte. La linéation couvre l’entrecolonne. – Foliotation moderne ; titre courant : sur le f. verso, « L » rubriqué ; numéro du livre en capitales romaines bleues et rouges sur le recto. La numérotation des livres reprend à I avec les Tres partes.

      Collation: 18 (f. 2-9v [réclame à l’encre noire]), 28 (f. 10-16v [réclame à l’encre noire ; f. non folioté après f. 12]), 36 (f. 17-23v [réclame à l’encre noire]), 48 (f. 24-32v [réclame à l’encre noire]), 58 (f. 33-40v [réclame à l’encre noire]), 68 (f. 41-48v [réclame à l’encre noire]), 78 (f. 49-53v [réclame à l’encre noire ; f. non foliotés après f. 49, 50 et 51]) ; 88 (f. 54-61v [réclame à l’encre noire]), 98 (f. 62-69v [réclame à l’encre noire]), 108 (f. 70-77v [réclame à l’encre noire]), 118 (f. 78-85v [réclame à l’encre noire]), 128 (f. 86-93v [réclame à l’encre noire]), 138 (f. 94-101v [pas de réclame à l’encre noire]), 148 (f. 102-108v [réclame à l’encre noire ; f. non folioté après le f. 106]), 1510 (f. 107-116v [réclame à l’encre noire]), 168 (f. 117-123’v [pas de réclame à l’encre noire ; non folioté avec f. 123]), 178 (f. 124-131v [pas de réclame à l’encre noire]), 188 (f. 132-139v [réclame à l’encre noire]), 198 (f. 140-147v [pas de réclame à l’encre noire]), 2010 (f. 148-157v [pas de réclame à l’encre noire]), 218 (f. 158-165v [réclame à l’encre noire]), 228 (f. 166-173v [réclame à l’encre noire]), 238 (f. 174-181v [pas de réclame à l’encre noire]), 248 (f. 182-189v [pas de réclame à l’encre noire]), 258 (f. 190-197v [réclame à l’encre noire]), 266 (f. 198-203v [pas de réclame à l’encre noire]), 278 (f. 204-211v [pas de réclame à l’encre noire]), 288 (f. 212-219v [réclame à l’encre noire]), 296 (f. 220-225v [pas de réclame à l’encre noire]) ; réclame à l’encre noire centrée sous la 2e col. du verso ; traces de signatures à la mine de plomb.

      Reliure: Reliure moderne en veau, restaurée en décembre 1949 (étiquette de relieur avant les gardes papier de la fin), portant au dos estampé à chaud le titre « infortiat en françois » . Etiquette de papier au dos : Mss E 1.

      Scription

      Ecriture: semitextualis libraria ; changement de main à partir du f. 94a (confirmé par l’analyse scriptologique, correspond à un changement de cahier et à un changement de schéma de réglure). Coefficient d’abréviation : main 1 : 9,3% (7,5% en excluant les et) ; main 2 : 12,7% (11% en excluant les et).

      Scripta: les aires septentrionales et orientales sont d’emblée exclues (ex. fet, fere, cf. Dees 1980, c. 248 ; meson, cf. ibid., c. 171), de même que le poitevin-saintongeais et l’anglo-normand dans l’aire occidentale. Les extraits édités ne livrent aucun des traits suivants, caractéristiques du normand : absence de palatalisation de /ka-/, /ga-/, palatalisation en chuintante de /ki-/ ou /ke-/, absence de l’effet de Bartsch, désinence de la P4 en –on ou –um). On peut hésiter entre une localisation en région parisienne ou en Orléanais, mais on ne rencontre pas les influences occidentales qui font l’originalité de la scripta orléanaise par rapport à la scripta parisienne (cf. Simoni-Aurembou, LRL, t. II/2, 1995, p. 352-354 ; Gossen, Skriptastudien, 1967, p. 187-211). Les cartes de Dees 1980 sont également plus favorables à la région parisienne :

      • Dees 1980, c. 53 : formes de l’article contracté « en + le » : el / ou (forme du ms) (77% Normandie, 32% région parisienne, Orléanais 3%)
      • Dees 1980, c. 50 : formes de l’article contracté « a + les » : as / aus (forme du ms) (22% Normandie, 64% région parisienne, Orléanais 63%)
      • Dees 1980, c. 168 : alternance –ieu- / -eu- (forme du ms) dans lieu (63% Normandie, 42 % région parisienne, 6% Orléanais)
      • Dees 1980, c. 158 : alternance heir, air, hers, etc. / hoir (forme du ms), oyrs, hoer, etc. (59% Normandie, 38% région parisienne, 50% Orléanais ; 97% Mayenne, Sarthe ; 99 % Maine-et-Loire)
      D’après les extraits transcrits, on observe quelques différences entre la main 1 et la main 2 : solement (main 1) / seulement (main 2) ; tens (main 1) / tans (main 2) ; coseil (main 1) / conseill (main 2) ; possession (main 1) / posession (main 2) ; uniquement formes en –age (main 1) / utilisation de formes en –aige (main 2) : mariaige, heritaige ; bases du verbe co(n)venir en coven-, covien- (main 1) / 1 occ. du verbe en conv- (main 2). Pour le reste, les deux mains sont scriptologiquement proches et concordantes pour la localisation du manuscrit. L’alternance -age / -aige, attestée uniquement sous la main 2, témoigne peut-être d’une influence orléanaise, mais le fait est ténu. Il semble raisonnable de situer la copie du manuscrit en région parisienne.

      Structure et décor

      Structure

      Le manuscrit s’ouvre par une miniature, introduisant au contenu du ms. Chacun des textes (Infortiat et Tres partes) est distingué par une rubrique et par la numérotation des titres courants, qui recommence à I au début des Tres partes. De même, un saut de page (f. 157v blanc) sépare les deux textes.

      Le passage d’un livre à l’autre est signalé : 1. par des lettres filigranées alternativement rouges à filigrane bleu et bleues à filigrane rouge allongées sur 12 UR formant ULPIANS (f. 12’b, 29b, 42d, 59d, 74b, 83d, 93a, 106a, 123’b, 140d, 158a, 161b, 176a, 183a) ; 2. par le changement de titre courant (Infortiat numéroté de I à XI, Tres partes de I à IV) ; 3. pour la plupart par une rubrique de début et de fin du type Ci comence li premiers livres d’Enforcade, f. 2a ; Ci fenist li segonz livres d’Enforcade, f. 29a, avec confusion dans la numérotation des livres 8 à 11 de l’Infortiat et dans les numéros de livre du Digeste en début de chacun des livres des Tres partes.

      Les titres se distinguent par une rubrique disposée en escalier. L’initiale du nom de l’auteur de la loi est une initiale filigranée de 2 UR, soit bleue à filigrane rouge, soit rouge à filigrane bleu.

      Chaque paragraphe est signalé par un retour à la ligne. Le nom de l’auteur de la loi commence par une initiale filigranée de 2 UR, alternativement bleue à filigrane rouge et rouge à filigrane bleu. Le début de la loi proprement dite, après le verbe d’énonciation (le plus souvent dit), s’ouvre par une lettre nue alternativement rouge ou bleue, d’une UR. Par souci de mise en page, lorsqu’un paragraphe se termine en bout de ligne, le copiste ménage un saut de ligne à la moitié de la première ligne du paragraphe suivant, afin que le découpage des paragraphes structure la page.

      Les paragraphes sont structurés par des pieds-de-mouche alternativement bleus et rouges. Quelques f. des Tres partes présentent des rehauts de rouge : f. 158, 174, 181r-v, 184-185, 187v, 188, 190...).

      Iconographie

      En tête du texte (f. 2a) [miniature de 12 UR], sur la droite, un personnage couronné tenant une épée pointée vers le haut est assis de trois quarts, un personnage debout derrière lui. Devant lui, un groupe de quatre hommes debout, têtes nues, y compris un clerc tonsuré portant une coule. Les deux personnages les plus proches du souverain se tiennent par la main, le visage de l’un d’eux est accidentellement mutilé. Double encadrement : cadre non peint à l’extérieur ; second encadrement bleu et rose avec décors géométriques blancs ; coins dorés.

      Histoire du manuscrit

      Traces de lecture: quelques intitulés de titres en latin dans le coin supérieur droit en cursiva currens, d’une main médiévale différente de celles des copistes (f. 8, 49, 61, 88...) ; de cette même main, sujets de paragraphes notés en marge. Aujourd’hui, ces traces ont été rognées et ont disparu en grande partie. hic est § li, cuius principium hic omittit f. 156a.

      Provenance: cathédrale de Rouen (cf. abbé Saas, Notice des manuscrits de l’église métropolitaine de Rouen, Rouen, 1746, n° 52, p. 23 : Second volume du Digeste, appellé Infortiat, qui commence au Titre III. du vingt-quatrième Livre du Digeste jusqu’au vingt-neuf exclusivement, in-folio en velin)

      Anciennes cotes: E. 87 (correspond au catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Rouen dressé par Th. Licquet et Hyacinthe Langlois (1819-1820) et publié par Haenel, dans Catalogi librorum manuscriptorum qui in bibliothecis Galliae, etc. asservantur, col. 414-437, à la col. 427 : « 89. Le second volume de l’infortiat en français ; saec. XIV. membr. fol. » ) ; cote ancienne « K-148 » f. 2. La cote actuelle « E 1 », collée au dos de la reliure, est utilisée parallèlement au numéro d’ordre du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France (794).

      Bibliographie:

      • Henri Omont, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, départements, t. I, Paris, 1986, p. 213-214
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      • G. Pastore et F. Duval, « La tradition française de l’Infortiat et le Livre de jostice et de plet », [à paraître] dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes
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      Extraits

      I. D. 25.4

      [25.4.0]De regarder le ventre a la feme qui dit que ele est grosse (rubr.)
      [25.4.1]Ulpians dit. [pr.]Il avint el tens as sainz freres que uns hons disoit que sa feme estoit grosse. et ele le nioit. Et quant conseulz leur en fu demandez il escristrent a priscian le prevost de la cité en tiels paroles. Il semble que sevoirs requiere novele chose. que il mete garde a sa feme qui est departie de lui qui nie [f. 11c]que ele n’est pas grosse. Et por ce ne se doit nus merveillier se nos i metons novel conseil. Se il se tient donc en cele requeste il est bien que l’en eslise la meson a une trespreudefeme en quoi la feme viegne et ileques ait .iii. ventrieres esprovees et sages et leaus qui la regardent par ton comandement. Et se toutes les .iii. ou les .ii. dient que il lor semble que ele soit grosse. il covendra amonester a la feme que ele reçoive la garde autresi come se ele meisme l’eust requis Et se ele n’a enfant li mariz sache que ce apartient a sa male renomee. car il semble qu’il l’a fet por fere aucun tort a la feme. Et se les .iii. femes ou les .ii. dient que ele n’est pas grosse il n’i a nule cause de garder la. ¶ [1] Par cez letres voit l’en apertement que li conselz au senat de reconoistre les enfanz n’i a pas leu. se la feme ne velt fere semblant que ele soit grosse. ou ele nie que ele ne l’est pas. Ne ce n’est pas torz. Car ainz que li enfes soit nez ce est une partie des entrailles a la feme. Mes quant li enfez est nez li peres le puet demander come suen ou requerre que il soit aportez avant. li princes secort donc en cause necessaire. [2] Et selonc ces letres la feme puet estre apelee par devant le prevost. et li puet l’en demander se ele cuide estre grosse. et ele doit estre contrainte de respondre. [3] Se ele ne respont dont pas. ou ele ne vient pas par devant le prevost. li enjoindrons nos la peine del conseil au senat. Ce est a savoir que il loise au mari a renoier l’enfant. Mes il puet avenir que li mariz ne se tendra pas a paiez de tant Car il a greignor desirrier d’estre peres que d’estre sanz enfanz. Il covendra donc que ele soit contrainte par la force au prevos de venir a cort et de respondre. Et se ele n’i velt venir. ou ele i vient. mes ele ne velt respondre il covendra que si gage soient pris et vendu. et que ele soit contrainte par peine de chatel. [4] Se ele respont donc que ele est grosse il covendra garder l’ordre qui est dit qui est dite ele conseil au senat. Et se ele le nie lors doit le prevoz apeler les ventrieres selonc ce que nos avons dit avant. [5] Et l’en doit savoir que il n’est pas otroié au mari ou a la feme a apeler aucune ventrriere. mes li prevoz les i doit toutes metre. [6]et si doit eslire la meson a la preude fame ou ele doit venir por estre [f. 11d] veue. [7] Et se ele ne velt pas estre veue. ou ele ne vient pas a la meson a la preude feme li prevoz la doit contraindre par s’actorité [8] Et se toutes les ventrieres ou les .ii. dient que ele n’est pas grosse. l’en demande se ele puet par ceste cause pledier a son mari par action de tort fet. et ge croi que oïl bien. Se einsi est que li mariz la feist veoir por cause de fere li tort. Mes se il ne le fist pas par cel corage. mes por ce que il cuidoit que ele fust grosse por aucune droite cause. ou por le grant desirrier que il avoit d’avoir enfanz. ou por ce que ele li avoit fet acroire tant come li mariages duroit. il est droiz que l’en le pardoint au mari. ¶ [9] Il covient savoir que certains tens n’est pas establiz es letres que nos avons dites avant. Ja soit ce que termes de .xxx. jorz est establiz a la feme el conseil au senat qui fu fez de reconoistre les enfanz. Coment sera il donc : ¶ Dirons nos que il loira toz jorz au mari a apeler sa feme par devant le prevost : ou nos li establirons terme de .xxx. jorz : Et ge croi que quant li prevoz aura coneu la cause. il devra oïr le mari aprés .xxx. jorz. ¶ [10] Li prevost dist einsi de regarder le ventre a la feme. et de regarder l’enfant. ¶ Se feme dit puis que ses mariz est morz que ele est grosse. et ele le denonce .ii foiz el mois a cels a qui la chose apartient ou a leur procurateur que il envoient se il vuelent por veoir son ventre. franches femes i soient envoiees qui l’esgardent toutes ensemble. si que nule d’eles ne touche a son ventre. malgré suen. Et la feme ait enfant en la meson a une trespreude fame que ge li establirai. Et .xxx. jorz ainz que la feme cuit avoir enfant ele face savoir a cels a qui la chose apartient ou a lor procurators que il envoient se il velent qui gardent son ventre en la chambre en quoi ele devra enfanter n’ait que une entree. et devant cele entree ait .iii. franz homes et trois franches femes qui la gardent loiaument. Toutes les foiz que cele feme entre en la chambre. ou que ele se vet baignier. les gardes i regardent avant se eles vuelent . et metent hors cels qui i sont entré. Et quant la feme comencera a traveillier ele face savoir a cels a qui la chose apartient ou a leur procurateurs que il envoient qui soit la ou ele aura enfant. Cil i envoient franches femes .v. sanz plus. si que par desus les .ii. [f. 12a] ventrieres il n’ait en la chambre ou ele enfantera que .ii. franches femes et .vi. serves. et toutes les autres en soient mises hors. Et en la chambre ou ele devra enfanter n’ait pas meins de .iii. lumieres. Car tenebres sont covenables a baillier li autrui enfant. et a feindre que ele a enfanté. Li enfes qui sera nez soit monstrez a cels a qui la chose apartient. ou a leur procurateurs s’il le velent veoir. et soit bailliez a norrir la ou ses peres comanda. Et se cil ne le ne le velt recevoir quant la cause sera coneue ge establirai ou il devra estre norriz. Et cil qui le prendra a norrir le mostrera .ii. foiz ou mois tant que il aura .iii. mois. Et aprés ce en .ii. mois une foiz tant qu’il ait .i. an. Et quant il aura .i. an il le mostrera en .vi. mois une foiz trusqu’a tant que il puisse parler. Se il ne plest a aucune que ses ventres soit gardez ou veuz. ou que l’en soit a son enfantement. ou se aucune chose est fete por quoi il ne soit pas fet einsi come nos avons dit avant. Ge ne donrai pas a l’enfant qui nestra la possession. ou se li enfes qui est nez n’est mostrez si come nos avons dit avant. Et ge pramet que ge donrai cez actions a cels a qui la possession des biens est donee par mon banissement. mes ge ne les donrai pas a cez se il me semble que il i ait droite cause ¶ [11] Ja soit ce que li banissement au prevost est bien aperz. Nepourquant l’en ne doit pas despire l’exposition. [12] Il covient donc que la feme face savoir que ele est grosse a cels qui eussent preu se ele n’eust pas enfant por ce que il eussent tout l’eritage ou une partie. ou par testament ou sanz testament. [13] Et se uns sers avoit esté fez hoirs. se la feme au mort n’eust enfanz. aristo escrist que ja soit ce que toutes les choses qui sont dites el banissement au prevost ne doivent pas estre gardees envers lui. Neporquant il covient garder celes qui sont dites de l’enfantement . et ge croi que cele sentence est veraie. car ce est li comuns preuz que feme ne tiegne pas autrui enfant por suen. que la digneté des ordres et des mesniees soit gardees. Et por ce dont que cist sers est en esperance de l’eritage quielx que il soit il doit estre oïz. car il fet la comune besoigne et la seue propres. [14]et il covient denoncier a cels qui sont en esperance de l’eritage aprés le serf. sicome a celui qui est establiz a estre hoirs el premier degré. ou a celui qui [f. 12b] est li plus prochains d’avoir l’eritage sanz testament. se li peres muert sanz fere testament. Et se plusor le deussent avoir ensemble l’en le doit fere savoir a touz. [15] Ce que li prevoz dit que quant la cause sera coneue. il ne donra pas possession. ou il vaera action apartient a ce que se aucune chose est entrelessiee par rudece ou par ignorance des choses que li prevost volt que l’en gardast. Ce ne nuise pas de riens a l’enfant. Car se aucune des choses que li prevoz comanda legierement que fussent gardees est entrelessiee la possession des biens ne doit pas por ce estre vaee a l’enfant. mes la costume de la region doit estre regardee. et selonc ce covient il garder le ventre et l’enfant quant il nest et puis qu’il est nez.

      [25.4.2]Julians dit. Li banissemenz de garder l’enfant abat celui qui est fez a la maniere del conseil au senat qui est apelez carbonians. Mes li prevoz doit aucune foiz quiter cestui quant il avient par la simplece a la feme. et sanz malice que li ventres n’est pas veuz. ne li enfes gardez.

      [25.4.3]Paulus dit. Se cil qui est establiz a estre hoirs aprés l’enfant qui est encore a nestre. ou cil qui est fez hoirs simplement velt garder le ventre il doit estre oïz.

      [25.4.4]Scevola dit. Cil a qui il fu comandé que se il moreust sanz enfanz il lessast a sa sereur tout ce qui estoit venu a lui des biens au mort morut. et fist son hoir de sa fille qui estoit encore a nestre. et establi que autre fussent hoir aprés lui. Et por ce que la feme au mort disoit que ele estoit morte. l’en demande se l’en doit otroier a la sereur ou a son procurateur a garder le ventre selonc la forme del banissement. Et la response est que en cest cas il semble que il covient regarder a la cure a celui a qui il fu comandé que li heritages fust renduz. et selonc ce doit l’en establir quant la cause est coneue.

      II. D. 28.1

      [1]Ulpians dit Testamenz est droite sentence de nostre volenté. de ce que aucuns vuelt que soit fet aprés sa mort.

      [2]Labeo dit. Il covient regarder en celui qui fet testament non pas a la santé del cors. mes a l’enterineté de la pensee.

      [3]Ulpians dit. Fere testament n’est pas del privé droit. mes del comun.

      [4]Gaius dit. Se nos demandons se testament vaut : nos devons premierement enquierre se cil qui le fist avoit pooir de fere testament. Et aprés se il le fist selonc les rieules del droit citoien.

      [5]Gaius dit. Voions en quel aage li home ou les femes pueent avoir testament. Et il est voirs que l’en doit entendre es homes tant que il aient .xiiii. anz. et es femes tant que eles aient .xv1. anz. Voions donc se il covient [f. 43a]que aucuns aient passé . xiiii. anz a ce que il puissent2 fere testament ou se ce est assez que aucuns3 les ait acompliz. si come se il fu nez es kalendes de genvier. et il fist testament a cel jor meismes au chief de .xiiii. anz. Et ge di que li testamenz vaut. Et encor di ge plus que se il le fist le jor devant les kalendes aprés la siste heure de la nuit li testamenz vaut. Car il semble ja que il ait acompli le .xiiii.sieme an. sicome il plest a marceau.

      [6]Gaius dit. [6.pr.]Cil qui est en la poesté son pere n’a pas pooir de fere testament. Neis se li peres li otroie. [6.1] li sorz et li muz ne pueent fere testament. Mes se aucuns amuist ou asourdist par maladie ou par aucune maladie4 puis que il a fet son testament. por ce n’est pas li testament quassez.

      [7]Marcus dit. Se li muz ou li sorz empetre aucune chose envers l’empereor que il li loise a fere testament li testamenz vaut.

      [8]Gaius dit [8.pr.]Li testamenz que aucuns fet tant come il est en la poesté a ses anemis ne vaut riens. Ja soit ce que il reviegne. [8.1] Se la comune de feu ou d’eve est deffendue a aucun. li testamenz qu’il fist avant. ne cil que il mist5avant6 ne vaut riens. Car li bien que il avoit quant il fu dampnez seront pueploié. ou il seront lessié a ses anemis. [8.2] Cil qui sont envoié en une isle en essil sont de cele meisme cause. [8.3] a qui la terre de lombardie et leur contree est deffendue. retienent la droiture de fere testament. [8.4] Cil qui sont condampné a fer. ou a bestes. ou a metal perdent franchise. Et lor bien sont pueploié. Et parce apert il que il perdent le pooir de fere testament. ¶ [9] Se aucuns a esté acusez et il muert en prison ainz que il soit dampnez ses testamenz valdra.

      [10]Paulus dit Cil qui a perdu les mains puet fere testament. ja soit ce que il ne le puet escrire.

      [11]Ulpians dit. Estaage ne puet fere testament se il ne li7 est otroié.

      [12]Ulpians8 dit. Li testament a cels qui sont mort en la poesté a lor anemis sont confermé par la loi que cornelius fist. autresi come se cil qui les firent ne fussent onques venu en la poesté a lor anemis sont confermé par la loi que cornelius fist. autresi come se cil qui les firent ne fussent onques venuz en la poesté a lor anemis. sont confermez par la loi que cornelius [f. 43b] fist. autresi come se cil qui les firent ne fussent onques venu en la poesté a lor anemis9. Et lor heritages apartient a cels de qui il firent lor hoirs. li sers de qui cil qui morut a10 la poesté a lor11 anemis fist son hoir sera franchiz et hoirs vueille ou ne vueille. Ja soit ce que l’en ne dit pas proprement que il soit hoirs necessaires. Car li filz a celui qui morut en la poesté a ses anemis12 est obligiez a l’eritage malgré suen. Ja soit ce que l’en ne puisse pas dire que il soit propres hoirs dés que il n’estoit en sa poesté quant il morut.

      [13]Marceaus dit [13.pr.]Cil qui sont pris de larrons pueent fere testament por ce que il sont franc. [13.1] Et cil qui muerent loiaument entre estranges genz pueent fere testament. ¶ [13.2] Se aucuns fu dampnez de crime capital. et il apela. et il morut ainz que li apiaus fust examinez. ses testamenz vaut.

      [14]Paulus dit. Se cil qui fu franchi el testament son seignor ne set pas que ses sires soit morz. Et que ses heritages ait esté receuz : il ne puet fere testament. Ja soit ce que il soit franchiz hors d’autrui poesté. Car cil qui n’est pas certains de son estat ne puet fere13 certaine loi en son testament.

      [15]Ulpians dit. cil qui doutent de lor estat ou qui en sont en erreur ne pueent pas fere testament. si come14 li empereres pius escrist.

      [16]Pomponius dit. [16.pr.]Li filz qui est en bail et autrui serf. et cil qui est el ventre sa mere. et li sorz pueent partir en testament. que ja soit ce que il ne pueent fere testament. Neporquant il pueent avoir par testament ou a els ou a autres [16.1] si come marceaus dit. ¶ li forsenez puet partir en testament. Ja soit ce que il ne puet fere testament. Car personielx actions sont aquises a cels qui sont de saine pensee. Ja soit ce que il n’en sevent riens.

      [17]Calistratus dit. Cil qui chiet en frenesie par maladie ne puet pas fere testament en cel tens.

      [18]Ulpians dit. [18.pr.]Cil qui ses choses sont deffendues par la loi ne puet pas fere testament : Et se il le fet il ne vaut riens. mes cil que il fist devant cil vaudra. il ne porra pas estre apelez a estre tesmoinz de testament dés que il ne puet fere testament. ¶ [18.1] Se aucuns est dampnez que il ait fet libelle por diffamer15[f. 43c] il est contenu el conseil au senat que il ne puisse fere testament. Il ne puet donc fere testament. n’estre tesmoinz de testament

      [19]Modestins dit. Se li filz qui est en bail ou uns orfelins ou uns sers fet les tables de son testament et il les seele : la possession de ses biens ne puet pas estre donee selonc cez tables ja soit ce que cil qui estoit en bail en soit hors quant il muert. et li orfelins ait passé .x. iiii. anz. et li sers soit franchiz car les tables del testament ne sont nules que cil a fetes qui n’avoit pas pooir de fere testament.

      [20]Ulpians dit [20.pr.]Cil qui est fez hoirs en testament ne puet16 estre tesmoinz en cest testament. Mes il est autrement en celui a qui .i. lés est lessiez. et en celui qui est fez deffenderres. car cist pueent bien estre tesmoignz se autre chose ne lor tolt. si come s’il sont dedenz l’aage de .xiiii. anz. ou en la poesté a celui qui fist le testament. ¶ [20.1] la parole de testament ne doit pas estre raportee as enfanz tant solement. mes a celui que aucuns a rachaté de ses anemis. ja soit ce que il n’est pas sers. ainz est obligiez tant qu’il rende le pris. [20.2] Encontre ce puet l’en demander se li peres a celui qui fet testament del chatel que il a conquis par chevalerie puet estre tesmoinz en son testament. Et marceaus escrist que oïl bien. donc en puet ses freres estre tesmoinz. ¶ [20.3] Ce que nos avons dit de cels qui sont en bail qui ne pueent porter tesmoign es testamenz doit estre entendu en toz testemoignes de cels par qui aucune chose est aquise. ¶ [20.4] forsenez ne puet estre tesmoinz dés que il n’est ordenerres de sa pensee. mes se la forsenerie l’entrelesse en aucun tens lors puet il estre tesmoinz. Et li testamenz qu’il parfist devant la forsenerie vaudra. et la possession des biens en porra estre demandee. ¶ [20.5] Je croi que cil qui est dampnez a rendre arriere ce que il a pris en sa baillie ne peut estre tesmoinz en testament. Car il est veé que il ne soit tesmoinz en vile cause ¶ [20.6] Feme ne puet porter tesmoign en tes[f. 43d]tament17 mes en autres cas puet feme porter tesmoing. sicome nos poons comprendre par la loi que julius fist des avoltires. qui desfent que feme qui soit dampnee d’avoltire ne puisse porter tesmoing. ¶ [20.7] Serf ne puet porter tesmoing ne estre receuz par droit a nul sollempnel fet. car il n’a nule communité en droit citoien ¶ [20.8] li ancien distrent que cil qui sont apelez a fere testament por acomplir la sollempnité il doivent estre tant que il soit toz parfez. [20.9]Neporquant il ne covient pas que il entendent les paroles. Einsi l’escrist li empereres marc a julian qui ne savoit pas parler en latin. car ce est assez se il reçoit le sens de la chose por quoi il i fu apelez. [20.10] Et se li tesmoign i sont amené ou detenu par force lor tesmoign ne vaut rien.

      [21]Cil meismes dit. [21.pr.]Li hoir doivent estre nommé en apert si que l’en le puisse oïr. Il loist donc a celui qui fet son testament que il les nomme ou que il les escrive. Mes se il les nomme il les doit nommer apertement. apertement n’es18 pas en comun. mes si que il puisse estre oïz. et si ne covient pas que tuit l’oient. mes cil qui i sont amené por estre tesmoing. Et se il i a plusors tesmoinz ce est assez que li sollempnelx nombre l’oie. ¶ [21.1] Se aucuns velt muer aucune chose puis que il a fet son testament il li covient fere tout de rechief. ¶ Se aucuns nomme ou escrit aucune chose en son testament l’en demande se il la puet esclerier aprés ce que la sollempnité del testament est acomplie. Si come se il avoit plusors sers et il en lessa .i. ne il n’esclera pas en son testament19 le quel il lessa. Ou s’il lessa une chose a tyce. et il avoit plusors amis qui avoient non tyce20. Ou se il fu deceuz ou non ou el seurnon. et il ne fu pas deceuz el cors. Et ge croi que il le puet bien esclerier. car il ne done riens. ainz esclere a qui il a doné. ¶ Et se il i met aprés aucune conoissance et il mostre ou par paroles ou par letres la somme des lés. ou le non de celui a qui il le lesse. ou la qualité de la chose que il lesse. l’en demande s’il fet a droit. Et ge croi que il puet bien nommer la qualité de la chose. car s’il ne la nommoit il covendroit regarder ou as autres escritures. ou a la coutumace21 as preudes homes. ou a cele de la re[f. 44a]gion. ¶ [21.2] Es testamenz en quoi tesmoing suelent estre apelé por porter tesmoing il nos plest que cil qui i sont apelé por autre chose ne soient pas soffisant a porter tesmoing . et ce doit estre einsi entendu que ja soit ce que il i soient apelé por autre chose ne porquant se il lor est dit ainz que il facent le testament que il i soient come tesmoing il pueent par droit porter tesmoing. ¶ [21.3] Il covient fere testament tout ensemble si que il ne face el mileu nule autre chose. mes se l’en fet en mi22 aucune chose qui apartiegne au testament li testamenz n’est pas failliz.

      [22]Cil meismes dit. [22.pr.]Ge et mes peres et plusors autres qui sont en une meisme poesté poons estre conté el nombre des tesmoinz qui sont apelé a testament. ¶ [22.1] Nos devons regarder la condicion des tesmoinz quant il seelent et ne mie quant cil muert qui fet le testament. Se il estoient donc receu a tesmoign chose qui puis lor soit avenue ne lor nuist pas. ¶ [22.2] Se ge ai pris de celui qui fist le testament son anel et ge ai fet le testament seeler autretant vaut com23 se ge le seelasse. ¶ [22.4] Se aucuns des tesmoinz n’escrist pas son non el testament et il le seele autretant vaut come se il n’eust pas esté apelez a tesmoing. Et se il met son non si come plusor font il ne le seele pas. encor disons nos ce meismes. ¶ [22.5] L’en demande se l’en doit24 seeler d’un anel tant solement. ou d’aucun autre signe. Et sanz doute li home seelent en diverses manieres. Me [sic] il est mielz que aucuns puisse seeler de son anel tant solement qui ait aucune empriente ¶ [22.6] Il n’est nule doute que testamenz ne puisse estre seelez par tuit. ¶ [22.7] l’en doit dire que les tables sont seelees se li dras est seelez de quoi eles sont covertes. ¶ [23] Se li testamenz que cil qui le fist resnia est seelez de rechief des seaus a .ii. tesmoinz il est parfez. et vaut par le droit citoien. et par cel au prevost.

      Florentins dit. [24]Aucun pueent seeler .i. testament de plusor essamples. Et aucune foiz est ce necessaire chose. Si come quant aucuns velt aler hors del païs et il velt porter o lui son testament. et lessier le en sa meson.

      [f. 44b][25]Jabolenus dit. Se cil qui fesoit son testament nomma ses premiers hoirs. et il amui ainz que il nommast le segont. l’en ne doit pas dire que il ait fet son testament. mes que il l’a comencié. et25 Cil qui furent nommé ne seront pas donc hoir par cel testament. Et labeo dist que ce est voir se il est certaine chose que cil qui fist le testament volsist fere plus d’oirs et ge croi que ce soit li droiz entendemenz.

      [26]Gaius dit. Quant il est comandé en la loi que aucuns n’ait pas pooir de fere testament ce est a dire que ses testamenz ne soit pas receuz. et si come aucun cuident que n’en ne port tesmoign.

      [27]Celsus dit. Labeo saluz a celsus26 Je te demant se cil doit estre contez el nombre des tesmoinz qui fu amenez a escrire le testament. et puis le seela quant il l’ot escrit. Celsus mande a labeo. Ou ge n’entent pas qui cil est de qui tu demandes ou ta demande est fole. de douter se aucuns doit mielz estre tesmoinz. que cil qui escrist les tables del testament.

      [28]Modestins dist. Il n’est pas deveé que autrui serf ne puisse escrire testament par le comandement a celui qui le fet.

      [29]Paulus dit. [29.pr.]Por l’escriture qui estoit apareilliee a fere testament ne puet27 lés estre demandé se li testamenz ne fu parfez.

      [30]Cil meismes dit. Il covient que chascuns des tesmoinz qui sont apelé a testament fere28 escrive en son propre cyrogrefe qui li testamenz est que il a seelé.

      III. D. 38.11-15

      [D. 38.11]Coment li mariz et sa feme sont li hoir l’uns de29 l’autre (rubr.)
      [1]Ulpians dit [1.pr.]A ce que li mariz et la feme aient li uns la posessions des biens a l’autre il couvient que il ait entr’els loial mariage et se li mariages ne fu loiaus : la posession des biens ne puet mie estre demandee. autresi comme li heritaiges ne porroit estre receuz par testament. ne la posessions demandee selon les tables quar nule chose ne peut estre prise par mariage. qui n’est mie loiaus. [1.1] Et a ce que ceste posession de biens ait leu Il couvient que li mariaiges durast el tans de la mort Et se departemenz a esté fez : Neporquant li mariaiges dure encore par droit la posessions des biens ne puet mie estre demandee. Einssi avient il quant cele qui a esté franchie se depart de son patron malgré suen ; quar la loi que julius fist velt que ele remaigne el mariaige. quar ele li desfent qu’ele ne se marit a autre malgré son patron. Autresi est il par la loi que julius fist des avoutires qui dit que li departemenz ne vaille riens. se il n’est fez en certaine maniere.

      [D. 38.12]De l’heritage as anciens chevaliers (rubr.)
      [1]Marceaus dit Paulus et meandres escrivent30que l’en doit otroier au chevalier qui a deservi a estre puniz par paine capital : que il face testament. Et se il est puniz li bien apartiennent a ses parenz sanz testament se einssi est qu’il soit puniz por mesfet de chevalerie et ne mie por commun.

      [2]Papinians dit. Li biens que li chevaliers qui est morz avoit aquis par chevalerie. ne sont mie a la borse l’empereor. se il a aucun qui soit ses hoirs selonc les lois jusqu’a la fin del quint degré. Ou se aucuns de ses parenz de cel meisme degré reçoit la posession de ses biens dedanz le terme qui est establiz.

      [D. 38.13][f. 220c]A qui la posessions des biens n’apartient mie (rubr.)
      [1]Julians dit Quant mes sers fu fez hoirs ge fis par tricherie que li testamenz ne fust mie muez. et puis le franchi. L’en demande se actions li doivent estre vees. Et la responsse est que cil cas n’est mie contenuz es paroles del banissement. Mes il est droiz que se li sires fist par tricherie que li testamenz ne fust muez en quoi ses hoirs est31 fez hoirs Ja soit ce qu’il estoit franchiz quant il reçut l’eritaige : les actions li soient vees Quar au fill qui seroit hors de baill seroient eles vees se ses peres avoit fet par tricherie que li testamenz ne fust muez.

      [D. 38.14]Quant posession de biens est donnee par les lois ou par le conseill au senat (rubr.)
      [1]Ulpians dit. [1.pr.]Li prevoz dit Si comme il convendra que ge doigne posession de biens par loi ou par le conseill au senat. Einssi la donrai ge. [1.1] La posessions des biens qui est donee par l’autre partie del banissement n’enpeesche nule foiz ceste. [1.2] Et quant aucuns a heritaige par la loi des .xii. tables. Il ne la demande mie par iceste32partie mes par la ou il puet estre hoirs. quar la posessions des biens ne li apartient mie autrement se la loi ne li donne especialment.

      [D. 38.15]Quelle ordre doit estre gardee en la possessions des biens (rubr.)
      [1]Modestins dit [1.pr.]Quant aucuns muert sanz fere testament : si enfant que il a de loial mariaige sont premierement apelez a son heritage et puis cil qui pueent estre hoir par les lois. et puis li plus prochain parent. et aprés li mariz ou la feme. [1.1] Se aucuns ne fet point de testament ou il le fet. mes ses heritaiges n’est receuz. ne selonc les tables ne contre les tables la posessions des biens est donnee en ceste maniere. [1.2] la posessions des biens au pere qui muert sanz testament est donee a ses enfanz et non mie a cels tant seulement qui estoient en sa poesté quant il morut mes a ceus qui en estoient hors.

      [2]Ulpians dit. [2.pr.]L’en conte proffita[f. 220d]ble tans a demander la posession des biens. Se cil a qui ele apartient le sorent toz les jorz. et il la porent demander et le jor en quoi il ne le sorent mie ou il ne la porent33 demander ne leur doivent mie estre contés. Si comme se aucuns sot que cil de qui il devoit avoir la posesion de ses biens estoit morz sans fere testament et puis li vient .i. mesaige qui li dist qu’il n’estoit mie morz ou que il avoit fet testament et einsi commença il a douter se la posessions des biens li apartenoit ou non : li termes en quoi il en douta ne li sera mie contez [2.1]et autresi se il ne pot mie34 demander la posession des biens ainz l’en convint aler a plet puis que il sot que cil fu morz sans fere35 testament : [2.2] li jors en quoi il en pleda ne li doivent mie estre conté. Autresi ne li doit mie estre contez li tans en quoi li prevoz ne pot mie entendre a tenir le plet en quoi36 il estoit enbesoigniez des37communes besoingnes ou des38privees[2.3] Et se li prevoz estoit en une autre cité : cil a qui la posession des biens apartient ne doit mie atendre que il viegne la ou il est ainz doit aler a lui. se il est dedenz .xx. lieues prés de lui. ¶ [2.4] Se li enfes qui est encore el ventre sa mere doit estre mie39 en posession des biens l’en li doit donner terme non mie tant seulement .xxx. jorz mes tant qu’il soit nez. Quar se il nest ainz les .xxx. jorz il doit avoir maintenant la posession des biens ¶ [2.5] Pomponius dit que l’en ne doit mie atendre le seu40que cil ont qui ne doutent de riens ; mes celui que aucuns puet avoir ou par lui ou par41 autres par demander conseill a plus sages que il n’est.

      [3]Paulus dit. Se li peres set que la posessions des biens soit eschaete au fill. et li filz ne le set mie li seuz au pere ne nuist mie au fill.

      [4][J]ulians dit. [4.pr.]Se tu estoies sozmis a celui qui fu fez hoirs o toi. et tu receus la posession des biens . et tes compainz [f. 221a] ne la volt demander l’en entent qu’ele t’est toute donnee. et il n’avra mie puis pooir de demander la ¶ [4.1] Li filz a .i. an de terme a demander la posession des biens non mie tant seulement quant il la demande comme filz mes quant il la demande comme parens. Et autresi comme42quant li peres a franchi son fill ja soit ce qu’il demande la posession de ses biens comme patrons. ne porquant il a .i. an de terme a demander la.

      [5]Marceaus dit [5.pr.]Quant posession de biens eschiet au fill qui est en baill Le jor en quoi il ne le puet mie fere savoir a son pere. si qu’il li commant que il la reçoive ne li doit mie43 estre conté mes li .c. jor qui li sont otroiez commencent a corre dés que il li pot fere savoir. Et quant li .c. jor seront passé li peres li otroiera por neant qu’il reçoive la posession des biens. [5.1] Et se li filz pooit demander la possession des biens . et li peres estoit hors del païs si que li peres44 ne li pot mie fere savoir que ele li estoit eschaete ou par aventure il estoit forsenez et li fiz ne la demanda mie. l’en puet demander se il a perdu par ce qu’il ne la puisse puis demander mes ge ne voi mie por quoi ce qu’il ne la demanda mie li doie nuire. quar se il ne45 l’eust demandee. si ne li fust ele mie confermee devant que ses peres l’otroiast. [5.2] Se uns sers fu fez hoirs et ses sires le vent a un autre et46 en demande se tant comme il passa del terme tant comme il fu au premier seingneur doit estre conté au derrenier. et il nos plest que il i soit conté.

    Tradition indirecte

    1 xii B  [lat. duodecim]

    2 puisse B  [lat. possit]

    3 que il les B 

    4 m. ou par aucune aventure p. B  [lat. aut quolibet alio casu]

    5 il mit corr. à date plus récente dans l’interligne en fist B  [lat. nec id quod postea fecerit]

    6 corr. dans l’interligne à date récente en despuis B  [lat. nec id quod postea fecerit]

    7 ne lor est B  [lat. nisi eis permittitur]

    8 Julians d. B  [lat. Julianus]

    9 sont confermé... a lor anemis om. B 

    10 m. en la B  [lat. in hostium potestate]

    11 a ses a. B 

    12 fist son hoir... anemis om. B 

    13 p. pas f. B 

    14 c. se li B  [lat. ut divus Pius rescripsit]

    15 d. autrui il B  [lat. ob carmen famosum]

    16 p. pas e. B 

    17 car il est veé... en testament om. B 

    18 a. est p. B 

    19 en son testament om. B 

    20 et il avoit... tyce om. B 

    21 la costume as B  [lat. ex consuetudine]

    22 f. ennui a. B  [lat. sed si aliquid pertinens ad testamentum faciat]

    23 com om. B  [lat. quasi]

    24 se nos devons s. B 

    25 et om. B 

    26 L. demande saluz a cels B  [lat. Domitius Labeo Celso suo salutem]

    27 p. pas l. B 

    28 a fere testament B 

    29 u. a l’a. B 

    30 m. escristrent B  [lat. scribunt]

    31 ses sers estoit B  [lat. servus eius heres scriptus erat]

    32 par ceste p. B 

    33 p. pas d. B 

    34 ne puet pas plainement d. B 

    35 fere om. B 

    36 plet por ce que il B 

    37 e de c. B 

    38 ou de p. B 

    39 e. mis en B  [lat. missus sit]

    40 le sen que B  [lat. scientia]

    41 ou pas a. B  [lat. per se aut per alios]

    42 comme om. B  [lat. sicuti]

    43 li doivent pas e. B  [lat. non cedunt]

    44 li filz B  [lat. ut certiorare eum non possit]

    45 ne om. B  [lat. si petita esset]

    46 a. l’en B  [lat. quaeritur]

    Dès le 12e siècle, le Digeste est transmis en trois volumes comprenant respectivement le Digestum Vetus (D. 1-24.2), l’Infortiatum (D. 24.3-38) et le Digestum novum (D. 39-50). L’Infortiatum (ou Infortiat en français) est lui-même divisé en deux parties dénommées Infortiatum (D. 24.3-35.2.81) et Tres partes (D. 35.2.82-38.3).

    Bibliographie:

    • H. van de Wouw, « Zur Textgeschichte des Infortiatum und zu seiner Glossierung durch die frühen Bologneser Glossatoren », dans Ius Commune, 1984, t. 11, p. 231-280