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Les travaux entrepris à Saint-Germain-des-Prés au cours du XIXe siècle témoignent, de façon particulièrement significative, de l’évolution en matière de doctrine et de techniques de restauration. L’affectation au culte paroissial, en 1801, de l’ancienne abbatiale, qui avait été transformée en usine de salpêtre sous la Révolution, nécessita de recomposer un décor disparu et de recouvrer un ensemble mobilier. On réclama des œuvres à l’État, notamment celles prélevées durant la période révolutionnaire, pour un réaménagement qui oscilla entre retour à un état historique et créations nouvelles.

Entre 1820 et 1827, l’architecte Hippolyte Godde dirigea une importante campagne de restauration. Cette intervention constitue l’une des toutes premières opérations de ce type pour un édifice médiéval, notamment par la reprise en sous-œuvre de la nef romane, la réfection de l’ensemble des piliers et le remplacement de plusieurs chapiteaux par des copies. De son côté, la paroisse demanda à Godde la construction de parties nouvelles, cette fois dans le goût néo-classique : la chapelle des fonts-baptismaux et celle de la Vierge. La réalisation par Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy de la grandiose chaire à prêcher marque l’achèvement de l’entreprise.

Sous la Monarchie de Juillet puis sous le Second Empire, la Ville de Paris confia à Victor Baltard une nouvelle série de restaurations (tour-porche et croisée du transept). Ce dernier renouvela également le mobilier et commanda des décors peints à Hippolyte Flandrin et Alexandre Denuelle. Quant à la fabrique, pour les travaux d’architecture et de mobilier qui lui revenaient, elle appointa l’un des plus célèbres architectes du moment, Jean-Baptiste Lassus.

Sans prétendre à l’exhaustivité, ce site rassemble l’essentiel des sources concernant la restauration et la commande de grands décors de l’église au XIXe siècle. Les recherches se sont concentrées sur les fonds archivistiques des trois maîtrises d’ouvrages : l’État, principalement par le biais du Conseil des bâtiments civils ;  la Ville de Paris ;  la fabrique de la paroisse. L’ensemble du fonds Lenoir concernant Saint-Germain-des-Prés, qui est, pour le XIXe siècle, le plus important corpus de documents graphiques sur le monument, a été numérisé.