Sentence arbitrale pour la juridiction du prieur d'Espernon.

  • B Double queue de parchemin. Arch. dép. Eure-et-Loir, H 2336 (ancienne cote : n° 71 de la liasse).
  • a Cartulaires de Saint-Thomas d'Epernon et de Notre-Dame de Maintenon, prieurés dépendant de l'abbaye de Marmoutier, éd. Auguste Moutié et Adolphe de Dion, Rambouillet, 1878.
D'après a.

« A touz ceus qui ces leictres verront et orront Nous Estienne Loinctier, prestre, guarde dou seel de la chastellerie de Nogent Lerembert salut. Comme contens et descors fussent meeus pieça pour plusieurs cas de justice entre noble dame et haute madame Yende de Meullenc, contesse d'Aubemalle dame d'Espernon, et Jehan de Pontiu, son fils, d'une part ; et religieus homes l'abbé et le couvent de Melemoustier (sic) pour reson du prieuré d'Epernon et le prieur dudit leu pourtant comme à lui touche pour reson de son prieuré d'autre : Et les devandiz....... se fussent compromis par certains procureurs...... C'est asavoir Jehan Garnier, baillif d'Espernon, pour les diz madame la contesse, Jehan son fils, et ledit prieur d'Espernon pour le dit abbé et couvent si comme il est contenu ès procuracions seellées des seaux de la dite contesse, Jehan son fils, et des diz religieus. Desquelles procuracions les teneurs contiennent la fourme qui ensuit : 1 Hommes discrez Denise de Bernavalle, baillif de Albemalle elleuz de la partie madame la contesse, Jehan son fils, d'une part, et Jehan Elyot, elleu de la partie des diz religieus comme arbitres dessus diz et amiables compositeurs, et, ont promis les dites parties à paine de cinc cenz liures de tenir garder et accomplir ce quil diroient et ordoneroient des contenz et descors de joustice meuz entre eus..... A la parfin, saichent tuit que pardeuant nous Colin Lecordier, clerc tabellion juré de la dicte chatellerie furent presenz les diz Denis et Jehan Eliot, arbitres arbitrateurs et amiables compositeurs, les quiex... presenz les procureurs desus diz, en une sentence concordante didrent et pronuncièrent leur dit et leur sentence arbitrale en la fourme et en la menière qui en suit : C'est assavoir que les lettres lesquelles les diz religieus ont par reson de leur prieuré d'Espernon demuerent en leur force et en leur vertu, et se il est ainsit que les diz contesse, Jehan son fils, ou leur genz ou autres ou temps passé ou non de eus et pour euls ou pour leurs prédécesseurs, aient usé d'aucun cas de joustice en la terre dou prieuré de Saint Thomas d'Espernon contre lesprinz des lettres dudit prieuré, que ce que il avront usé ne leur puet acqueire saisine pour le temps avenir, ne porter préjudice aus diz religieus par reson dudit prieuré ; et ausit se les diz religieus ont usé d'aucun cas de joustice oultre lesprinz de leurs lettres que il ne leur puisse acqueire saisine pour le temps avenir ne porter préjudice aus diz contesse et Jehan son fils ne a leurs heirs, De rechief, quant à la déliurance que les genz madame la royne Marie comme souueraine fist d'un effant qui chay d'une eschielle en la terre du dit prieuré est tenable sanz porter préjudice aus diz madame la contesse et Jehan son fils, ou temps auenir ne au dit prieuré ; Derechief, quant au cas de l'enfant que le baillif d'Espernon prist ou non des diz contesse et Jehan son fils, lequel estoit mort en une fontaine en la terre du dit prieuré que celle prinse ne acquerra point de saisine aus diz contesse et Jehan son fils pour le temps à venir ne portera préjudice au dit prieuré contre lesprinz de la chartre du dit prieuré. Derechief, quant aus cas de Guérin Pinguerel, lequel fu prins en la terre du dit prieuré de Robert Proueire, baillif dEspernon, pour le temps et mis à exécution comme murtrier, si comme il estoit avis au dit baillif et depuis trouvé et rendu par arrest, de madame Marie roygne de France que le feit que le dit Guérin avoit fait estoit occision et que au dit prieur appartenoit conbien que le dit prieur se déporte d'avoir restitution du dit Guérin ou de figure pour lui, que ce ne puet acquerre possession ans diz contesse et Jehan son fils, ne à leurs heirs, pour le temps avenir ne porter préjudice au dit prieuré ne contre lesprinz des lettres au dit prieuré. Derechief, quant au cas de ce que le baillif d'Espernon ala ou dit prieuré et enporta l'enfant de l'eschiele contre la volenté du prieur qui lors estoit pour le temps, conbien que le dit prieur se deporte destre restabli de l'enfant ou de figure, que ce ne li portera préjudice ne aus prinz de ces lettres ne acquierra saisine pour le temps avenir aus diz madame la contesse et Jehan son fils, ne à leurs heirs. Derechief, quant aus corps de lhomme qui fut estaché dou mur à Guey Perreur, en la terre et en la juridicion de la dite contesse et Jehan son fils, combien que le mort fust couchant et levant en la terre du dit prieuré, le dit prieur n'avoit nul droit d'empescher la cognoissance du cas aus diz contesse etJehan son fils, ne cause de congnoistre de la mort dou dit homme ne de feire arester le corps du mort par les genz madame la Roygne. Derechief, quant au disieme marchié que le prieur a par reson de son prieuré en la ville d'Espernon pour ce que débat estoit de l'amande qui y appartient pour reson de la contesse coustume non paiée, le dit prieur aura le jour du disième marchié qui a li appartient pour reson de son prieuré toutes les coustumes et les amandes qui en nesteront pour reson des coustumes tant ausi comme quie madame la contesse et Jehan son fils les ont en touz les autres marchiez ; et pourra celui qui recevra ou non du dit prieur les coustumes pour le jour de son marchié arrester celui qui devra la coustume tant pour la coustume que pour l'amende pour reson de la coustume non paiée sanz autre jurisdicion acquierre au dit prieur en nule autre chouse. Derechief, quant au cas de la joustice de la meson en laquelle Guillement demeure, laquelle est en la censive dou prestre Saint Jehan d'Espernon pour reson de s'église toute la justice de la dite meson demeure aus diz madame la contesse et à Jehan son fils et à leurs heirs, sauve le droit dou presbitoire tel qu'il a li appartient pour la coustume. Auquel dit et pronunciacion les procureurs dessus diz comme procureurs de leurs mestres et le dit prieur pour tant quie à lui appartient obayrent et promistrent par leurs foiz sus la peine dessus dite que il contre le dit et la pronunciacion des diz arbitres ne vendront ne ne feront venir ou temps avenir ; Aincois l'ont et auront ferme et estable à touz jours mès. En tesmoing de ce nous auons scellé ces lectres dou seel de la chastellerie de Nogent desus dit. Donné . »