Etat du monastère et des propriétés de l'abbaye à la fin du XIVe siècle.
- B Copie d'un extrait fait en 1585 sur un registre de la Chambre des comptes.
- a Recueil des chartes de l'abbaye royale de Montmartre, éd. Édouard de Barthélémy, Paris, 1883.
A tous ceux qui ces presentes lettres verront, sœur Isabeau de Rieux, abbesse de l'église de Montmartre lez Paris, salut. Savoir faisons que nous tenons de la fondation de notre Eglise, et tout en temporel et pour le gouvernement de nous et de notre couvent tout ce que cy-après s'ensuit :
Premièrement, à Montmartre : Notre Eglise et tout le lieu, si comme il se comporte ; duquel lieu nous et notre couvent sommes ordonnées pour Dieu servir ; lequel lieu est en petit et il y fault moult de réparations, mais nous n'avons pas d'aisement, pour ce que nous avons moult perdu de notre revenu pour le fait des guerres.
Item au terroir de la ville de Montmartre, avons environ six vingts arpents de terres, desquelles terres nous faisons labourer une partie, et l'autre est en friche, où il y a plusieurs terriers de connils et est la garenne du Roy nostre seigneur.
Item environ cinq arpents et demi de vignes, lesquelles terres et vignes sont assises en plusieurs censives, et en devons chacun an environ cinquante-huit sols six deniers parisis de cens.
Item en ladite ville de Montmartre, et au terroir d'environ, et aux marests de Paris, où nous soulions avoir jadis environ [cent] soixante dix livres de rente et huit livres de menus cens, nous n'avons à présent par tout qu'environ cent livres de rente et quatre livres de menus cens.
Item aux marests de Paris, avons un petit hôtel et jardin devant le moulin à vent, assis en la censive de sainte Opportune, duquel hôtel et jardin nous devons chacun an trente six sols six deniers parisis, lequel hôtel et jardin nous rend à présent treize livres de ferme.
Item nous prenons sur le moulin à vent six livres de rente.
Item en la ville de Paris, où nous soulions avoir treize vingts livres de rente, nous n'avons à présent qu'environ deux cens livres de rente assise en plusieurs censives, et si avons en ladite ville environ quatre livres deux sols de terre.
Item en la ville de Boulogne la Petite lez Saint-Cloud, avons un hôtel qui est en petit état ; mais nous ne le pouvons amander, dont il nous poise ; et en icelui hôtel a plusieurs terres, environ cent arpents appartenans audit hôtel, dont la graigneur partie en friche ; et si y avons seize arpents de prés, et si avons cens, rentes, avoines, chapons, lequel hôtel et appartenances nous souloit rendre par chacun an quarante livres parisis, que Jehan Xibout demeurant audit lieu tient à présent de nous a vingt quatre livres parisis de ferme chacun an.
Item au bourg la Royne, avons cens, finaiges, qui nous souloient valoir chacun an vingt huit livres parisis, que Pierre Lefebvre notre maire, demeurant audit lieu, tient à présent de nous à vingt livres parisis de ferme.
Item en ladite ville soulions avoir six vingts chapons et cinq muids d'avoine, où nous n'avons à présent qu'environ quatre vingts chapons et trois muids et demi d'avoine, et trois queues de vin de pressoir, receus en la grange aux Merciers.
Lès le pont de Charenton, avons deux muids de seigle de rente.
Item à Tourfou en la châtellenie de Montlhéry les Bonnes, où nous soulions avoir cent solz parisis de menus cens, neuf vingts septiers d'avoine, neuf vingts gelines, cinq muids quatre septiers de bled de moisson, et cinq muids quatre septiers d'avoine, que Jean Hardo notre maire, demeurant à Lardy, tient à présent de nous à treize livres de ferme chacun an.
Item en Gatinois lès Boissy le Repous, au lieu que l'on dit Herbauvilliers, où sembloit avoir une ville, où nous soulions avoir bon hôtel ; mais en ladite ville n'avons ne borde ne maison, et fust tout ars par le fait des guerres. Et en un autre lieu que lon dit Mainbervilliers, bien près du lieu dessus dit, est un moulin à eau emprès le bois Mallesherbes, auquel pays et appartenances des lieux dessus dits, dont on nous souloit rendre chacun an neuf vingt dix livres et cent chapons, que Adam Bois-Dehaire et Adam Ledoulx, demeurans à Boissy le Repous, tiennent à présent de nous à vingt quatre livres de ferme chacun an.
Item en la ville de Victry et au terroir d'environ, avons environ huit sols de menus cens, que Mathurin de Fresnes, demeurant audit lieu, tient à présent de nous à seize solz parisis de ferme chacun an.
Item en la ville de Monstereul et au terroir d'environ lès le bois de Vincennes, environ vingt solz de menus cens que Raoul Moreau, demeurant audit lieu, tient à présent de nous à trente deux solz parisis de ferme chacun an.
Item en la ville du Bourget et ou terroir d'environ, avons cens, rentes, champarts qui nous souloient valoir seize livres chacun an, que Jean Dole, bourgeois dudit lieu, notre maire, tient à présent de nous à huit livres parisis de ferme chacun an.
Item en la prairie de Chelles-Saint-Vaultour, avons dix arpents de prés que Perrin Cartois, demeurant à Chelles, nous rend à présent huit livres chacun an.
Item emprès Luserches, avons un hôtel que l'on dit chasteau Moustel-les-Nonnains, dont il y a la graigneur partie cheue, et l'autre partie ne vault guères mieux, où il y a environ soixante dix arpents de terres que bonnes que males, et six arpents de prés, trois de pastis et environ seize deniers de cens, dont tout nous souloit valoir trente livres parisis par an, que René Regnier, demeurant à Lusarches, tient à présent de nous à quinze livres parisis de ferme par an, par telle condition qu'il doit mettre lesdites quinze livres en réparations audit hostel chacun an jusqu'à certain temps.
Item en la ville d'Auvers lès Ponthoise, avons une dixme qui nous souloit valoir chacun an trente muids de bled et cinq muids d'avoine, que Estienne Manetier, demeurant audit lieu, tient à présent de nous à quatre muids de bled et deux muids d'avoine.
Item aux près Saint-Gervais et à Pontrouville avons environ soixante solz parisis de rente.
Et en tesmoing de ce, nous avons mis notre seel duquel nous usons.
Ce fut fait le