Sentence arbitrale délimitant les droits de justice et autres du chapitre et des comtes de Blois à Nouan-sur-Loire, acceptée par la comtesse de Blois.

  • A Original sur parchemin. Arch. dép. Loiret, G 356.
  • a Cartulaire de Sainte-Croix d'Orléans (814-1300), éd. Eugène Jarry et Joseph Thillier, Paris, 1906.
D'après a.

Universis presentes litteras inspecturis Johanna, comitissa Alenconis et Blezis, salutem in Domino. Noveritis quod cum inter nos, ex una parte, et venerabiles viros decanum et capitulum Aurelianensis ecclesie, ex altera, esset et fuisset diu orta materia questionis super justicia et dominio ville de Noemyo super Ligerim et super territorio et apertinenciis ejusdem loci et parrochie ejusdem, tam in aquis quam in terris, et specialiter super jure quod nuncupatur espaves et super aluvionibus et acrementis aque Ligeris et super justicia raptus, murtri, incendii, latrocinii, sanguinis, bastardorum et super alio omni genere justicie et super pluribus aliis rebus et articulis, expresse et specialiter super hoc quod nos dicebamus quod nos poteramus et eramus in possessione vel quasi tenendi per nos vel per alium de mandato nostro assizias seu placita nostra in dicta villa de Noemyo et ejus pertinenciis, dictis decano et capitulo dicentibus et asserentibus contrarium esse verum. Tandem, deliberato bonorum consilio, per procuratorem nostrum ad hoc specialiter destinatum et super hiis habentem mandatum speciale, in curia serenissimi principis regis Francorum et coram magistris ejusdem curie, in pallamento quod fuit , presente procuratore dictorum decani et capituli in omnibus et per omnia simile mandatum habente et super hiis consenciente, super omnibus et singulis premissorum compromisimus alte et basse in venerabilem virum magistrum Johannem dictum Barat, clericum et consiliarium nostrum, promittentes nos tenere et inviolabiliter observare quicquid super premissis ordinatum fuerit per suum dictum seu ordinationem seu disposicionem arbitralem. Post hoc vero dictus venerabilis vir magister Johannes, nobis et consilio nostro presentibus, etiam venerabilibus viris Radulpho de Cheneveriis, legum professore, et Guillelmo de Mauduno, dicte ecclesie canonicis, ac ipsorum decani et capituli procuratoribus ad hoc ab ipsis specialiter constitutis et destinatis, in domo seu manerio nostro quod vocatur Bouloigne juxta Blezis apostoli, prononciavit dictum suum seu ordinacionem sive disposicionem arbitralem in hac forma verborum :

A touz ceus qui verront cesa présentes lettres, Je, Jehanb dit Barat, clerc, salut. Sachent tuit que comme plait, contens et descort fust entre tres haute dame et puissantc ma chiere dame Jehanned, jadis fame de noble homme le conte d'Alencon et contesse de Bloys, d'une part, et honorables hommese et sagesf le deeng et le chapistre d'Orliens en non de l'eglise d'Orliens, d'autre, seur la justiceh et seignorie de la ville de Noyen sur Leire ou terreoiri et aus apertenances dou dit chapistre tant en evesj comme en terres et especialment seur les espaves et escreues de l'eve de Leire en tant comme la terre du chapistre se estent, le raptk, le murtre, l'arsin, larrecin, le sanc, la force, les bastars et toute autre maniere de justice, et seur plusieurs autres choses et especialment et expressement seur ce que ladite contesse disoit que elle povoit et devoit et bien l'avoit usél de tenir et de fairem tenir ses assises et ses plaiz en ladite ville de Noyen et aus apertenances, lesdiz deen et chapistre disans et affremanz le contrairen. A la parfin les dites parties par souffisans procureurso establiz a ce establies en jugement en plain pallement, devant les mestres ou pallement de la qui fu en , de touz lesdiz plaiz et contens, descort et debat et de touz autres qui peussent mouvoir entre les dites parties ou tempsp avenir pour raison on achoisonq de la dite ville de Noyen, justice, seignorie et apertenances d'icele, se mistrentr et compromistrent en moi, Jehan Barat dessus dit, haut et bas a m'ordenance et a ma volenté, prometans les dites parties a tenir fermement, garder et acomplir en bone foyes mon dit et m'ordenance haut et bas a ma volenté seur le contens, descort et debat et toutes les choses dessus diz, et jet, a la priere, de l'assentement et a la requeste des dites parties receu en moy le tes et la chargede l'ordenance et mise dessus dizu, oiéesv les parties diligeaumentx et les raisons d'icelles, seue la verité et enquise, euéey deliberacion seur les choses devant dites, di et pronunce mon dit et m'ordenance en Bouloigne, mennair de la dite contesse, de l'assentement des dites parties en la maniere qui s'en suitz, sauve aus dites parties et a chascune d'icelles les demainesaa, rentes et redevances que elles ont et poursuientbb et ont acoustumé a avoir et pourseoircc en la dite ville de Noyen et aus apertenances : — Premierement que la dite contesse, ses hoirsdd et ses successeurs auront et pourserrontee des ores mes en avant et touz jours la justice du raptff, du murtre, arsin, larrecin, sanc et force et homicide et toutes les apertenances d'icele segontgg l'us et la coustume du pais. Item toute la justice haute et basse dont l'amende monte plus de sept soulshh et demi. Item l'espave par eve et par terre. Item les bastarz de leur fames de cors, la connoissance de leurs hommes de cors, de muebles et de chatiexii. Item les diz deen et chapistre, en non de leur dite eglise d'Orliens, auront et pourserront eus et leur successeurs a touz mes la connoissance, justice et execucion des censis, champars et possessions de la dite ville de Noyen et des apartenances tenuz d'aus o toutes les apartenances, amendes et emolumenz segont l'us et la coustume du pais et toute la justice des mueubles et de chatiex et de touz les cas dont l'amende ne monte plus haut de sept souz et demi. Item la justice et la connoissance de muebles et de chatiex de leur hommes et fames de cors en la terre a la dite contesse de Noyen et des apartenances et de Blesaisjj. Item les bastars de leur fames en la dite ville de Noien et aus apartenances. Item les escreues de Leire en tant comme leur terre se estent, c'est assavoir les illeskk, les saulaies, les terres et tele maniere de choses. Item les fros et les esances de la dite ville. Item que le ressort et la garde d'aus et de touz leur biens et possessions que il ont et poursiéent par le dit et ordenance dessus diz et par autre cause, raison et maniere en la dite ville de Noyen et aus apartenances seront et demorront au roy a touz jours sanz ce que la dite contesse ne ses hoirs i puissent jamais riens demander. Item que ladite contesse ne ses gens ne porront tenir des ore en avant assise ne plaiz en ladite ville de Noyen, c'est assavoir ou censit dudit chapistre ne allieurs en leur terreoir ne es apartenances, ainsint toutes voies que se cas de crime ou autre aviennent en la dite ville ou aus apartenances d'icelle ou il convieigne ou doie ou puisse estre faite enqueste, aprise ou enformement, la dite contesse ou son commandement les porra faire en ladite ville de Noyen et aus apartenances tant par la connoissance des parties ou des accusez ou soupeconnez seur ce comme par autres preuves, et ce fait la dite contesse ou ses justiciers qui seront pour le temps ou dit lieu seront tenuz amener hors de la dite ville et des apartenances pour jugier et justicier celui seur qui l'enqueste, aprise ou enformement auront esté faiz. Item se il avient forsfaiture ou eschoetell a la dite contesse pour cas de crime ou par autre cas qui apartieigne a la dite contesse ou devant dit terreoir du dit chapistre segont l'us et la coustume du pais et dont ladite forsfaiture et eschoete sont tenuzmm dou dit chapistre, ladite contesse et ses hoirs seront tenuz a la meitre hors de leur main et en autelnn main coustumière comme celui dont elle avint dedenz l'an et le jour que elles seront eschoietes ou avenues a la dite contesse ou a ses hoirs ; et se il ne le font les diz deen et chapistre i porront assener comme a leur propre heritage et en faire leur volenté d'ileucen avantoo. Item di et ordeinepp que l'une partie des dites parties contre l'autre contre le dit et ordenance dessusdiz en tout ou en partie ou en aucune chose d'iceus ne puisse gaaignier ou acquierre en saisineqq ne em propriete par tenue, prescription, saisine ou usage quel querr il soient granz ou petiz. Et quanqui sera fait encore je la pronunce pour nul et que les dites parties i renuncentss des ja. Item pour les fraudes et malices oster et eschivertt et pour ce que ledit et ordenance dessus diz puissent durer et tenir sanz corrumpre, je di et ordeine que le prevostuu ou la justice de ladite contesse ou de ses hoirs qui seront pour le temps ou dit lieu, quant il vendront nouvelement en l'office, seront tenuz des ore en avant a jurer par devant ladite contesse, ses hoirs ou leur commandement, present et appelé le prevost ou la justice des diz deen et chapistre qui sera pour le temps ou dit lieu pour les diz deen et chapistre, que il gardera et tendra le dit et ordenance dessus diz bien et loieaumentvv et que il n'empeecheraxx ne ne soustrerayy le droit des diz deen et chapistre ne encontre ne vendra. Et se il le fesoit par aucune aventure, que si tost comme il le apercevra il le restorera, adrecera et amendera, et aussint sera tenuz a jurer le prevostzz ou la justice des diz deen et chapistre devant aus ou leur commandement, present et appelé le prevost ou justice de la dite contesse ou de ses hoirs en la forme et maniere dessus diz. Item par mon dit et ordenance je retiensaaa a corrigier, a ajouster, a menuisierbbb , a esclarcirccc et interpreter en mon dit et ordenance dessus diz toutes fois que mestiersddd sera et il sera a faire. Et se il avenoit que je morusse avant que ce fust fait, il seroit fait par la court le roy. Et di enquore et ordeineque du dit et ordenance dessus diz l'une partie donneeee a l'autre ses lettres pendanz et que il soit enregistré en la court le roy ou confermé du roy. Lequel dit et ordenance si comme il est dessus dit et deviséfff voudrent, louerentggg, aprouverent et emologuerent expressement lesdites parties. Et promistrent que il les garderoient, tendroient et acompliroient et que encontre ne vendroient par aucune cause ou raison1. Ou tesmoing de laquele chose j'ai seelé cestes presentes lettres de mon propre seel. Ce fut fait et donné de l'assentement des dites parties .

Nos vero de omnibus et singulis premissis diligenter auditis et intellectis, deliberacione prehabita diligenti, omnia et singula premissa volumus, laudamus ac etiam approbamus, promittentes omnia tenere et servare inviolabiliter et contra non venire, et ad hoc nos, heredes et successores nostros et omnia bona nostra, heredum et successorum nostrorum obligamus. In cujus rei testimonium presentes litteras dictis decano et capitulo sigillo nostro dedimus sigillatas. .