Orientation archivistique

Le chartrier

Le chartrier confisqué à la Révolution, en dépit de quelques destructions symboliques d’authentiques de reliques et de lettres pontificales, continue à former une masse imposante, encore peu explorée, surtout pour ses riches archives de gestion de la fin du Moyen Âge. Affecté aux Archives nationales, il y a été très ordinairement démembré entre plusieurs séries : « Monuments ecclésiastiques » (L 870-878 et, pour les registres, LL 1351-1418) et « Biens des établissements ecclésiastiques supprimés » (Arch. nat., S 1324-1489), mais aussi comptabilités du XVIIIe siècle (H5 3612-3624), partie des plans (série N, passim), documents judiciaires modernes (Z2 3702-3748).

Les cartulaires

On a compilé à Saint-Martin des cartulaires de tout temps et de toutes sortes, qui attendent encore une étude approfondie.

- Premier en date, un court cartulaire-chronique versifié et enluminé est consacré aux premiers temps de la collégiale (British Library, Add. mss 11662 ; copie du XIIIe siècle, Bibl. nat. de Fr., nouv. acq. lat. 1359 ; Stein —).

- Compilé dans les premières décennies du XIIe siècle, le Liber testamentorum (Bibl . nat. de Fr., lat. 10977 ; Stein 2976 ; microfilm réalisé à l’I.R.H.T. : http://www.irht.cnrs.fr) est le plus ancien cartulaire à proprement parler de Saint-Martin.

Le manuscrit, qui compte aujourd’hui 94 feuillets, est composite. Une première section, ouverte par l’acte royal de rattachement à Cluny en 1079 et par une donation royale de 1062, est ensuite consacrée à la compilation sans ordre apparent de chartes et notices de donation, souvent non datées, jusqu’en 1119 (fol. 1-44, actes numérotés I-C) : seule cette section a été éditée par Joseph Depoin.

Une deuxième section (actes numérotés à partir de CI) offre soixante actes royaux et pontificaux, épiscopaux et princiers, de 1065 à 1136 (fol. 66-94). Enfin, une autre compilation est venue s’intercaler entre ces deux sections, composée de plusieurs strates et comprenant trente-quatre extraits d’actes pontificaux, royaux et épiscopaux.

La première section a été éditée à part par Joseph Depoin en 1905 ; le matériau de ce travail préparatoire a été entièrement réincorporé au Recueil.

- Bien plus tard, comme en d’autres maisons parisiennes, mais apparemment dans le désordre, on a compilé des cartulaires spécialisés d’offices ou de domaines :

Arch. nat., LL 1358 Cartulaire de l’Hôtellerie (1418 ; Stein 2978),

Arch. nat., LL 1374 Cartulaire de la Chambrerie (1350-1461 ; Stein 2977),

Arch. nat., LL 1397-1398 Cartulaires de Gournay-sur-Marne (1109-1570 ; Stein —).

- Mais le cœur du dispositif a été composé d’un ensemble, au juste progressivement formé (XIIIe-XVIe siècles) et tardivement unifié dans son appellation, de quatre cartulaires, dits cartulaires A, B, C, D (Arch. nat., LL 1351-1354 ; Stein 2972-2975 ; microfilms réalisés à l’I.R.H.T. : http://www.irht.cnrs.fr).

Il est enfin délicat de décider si d’autres mentions et extraits de cartulaires (Stein 2979-2981) renvoient toujours à ceux-ci.

Documents nécrologiques

La documentation nécrologique n’est pas moins riche (Lemaitre, Répertoire, t. I, nos 1308-1310), et s’organise autour de deux compilations du XIIe et du XIVe siècle (éd. sélective dans Obituaires de la province de Sens, t. I, p. 418-476). J. Depoin donne au début du t. III de son édition un document complémentaire.