L’édition

L'éditeur : éléments biographiques

Joseph Depoin (1855-1924) était le fils d’un avocat de Pontoise. Membre fondateur puis secrétaire général de la Société historique du Vexin pendant quarante-sept ans, il fut aussi membre de la Commission des Antiquités et des arts de Seine-et-Oise et président de l’institut sténographique de France. Il donna de nombreuses éditions de chartriers et de cartulaires, souvent complétées de sources hagiographiques et de foisonnantes reconstitutions généalogiques, en particulier pour l’abbaye Saint-Martin (1895-1904) et l’Hôtel-Dieu (1886) de Pontoise, l’abbaye Notre-Dame la Royale de Maubuisson (1882-1884), le prieuré clunisien de Saint-Martin-des-Champs à Paris… Parmi une riche production, se remarquent aussi de nombreuses études toponymiques et généalogiques centrées sur la période du IXe au XIIe siècle (comtes de Paris, vicomtes de Corbeil, comtes de Beaumont…).

Bibliographie : notices dans Dictionnaire de biographie française, t. X (1965), col. 1102, et dans Mémoires de la société historique et archéologique de Pontoise, du Val d’Oise et du Vexin, t. 83, 2000, p. 260.

Conception et contenu de l’édition

Il est assez difficile de se prononcer sur le projet exact de l’éditeur et sur la liste précise des sources dépouillées en l’absence d’introduction au recueil : une rapide consultation montre que, en harmonie avec les évolutions de la diplomatique dans les décennies précédentes, l’éditeur a visé l’exhaustivité. Selon une doctrine qui s’imposait alors, il n’a pas hésité à traiter par des regestes les actes jugés trop longs du XIIIe siècle, ni même à en abréger les formules.

Le tout a été organisé par périodes et par règnes, avec, au fil des tomes, quelques additions, dont voici le détail (chaque volume s’achève par une table détaillée des actes) :

L’édition s’étant arrêtée à 1285, le projet fut bientôt formé, et plus vite encore abandonné, de le poursuivre en différentes livraisons de la Revue Mabillon. Ne furent imprimés que les éditions ou regestes de 54 actes pour le début du règne de Philippe IV, de 1285 au début de 1301 (« Chartes et documents de l’abbaye Saint-Martin des Champs », dans Revue Mabillon, 1925, p. 168-196 et 318-323, actes numérotés 1301 à 1354).

Joseph Depoin n’avait pas composé d’index. Ceux-ci ont été préparés par dom Jean BECQUET, Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, par Joseph Depoin, Index, Ligugé : Abbaye Saint-Martin, 1989, 70 p. (Archives de la France monastique, 51), non intégré à la présente numérisation.

L’édition compte 1298 pièces, ainsi réparties (on tient compte de quelques pièces déclassées, remises à leur place chronologique) :

Tableau de répartition chronologique des actes
 
VIIIe siècle 1
 
IXe siècle 1
 
Xe siècle 1
 
XIe siècle 85
Première moitié XIe siècle 2
1001-1010 2
Seconde moitié XIe siècle 83
1051-1060 3
1061-1070 7
1071-1080 5
1081-1090 19
1091-1100 49
 
XIIe siècle 489
Première moitié XIIe siècle 238
1101-1110 50
1111-1120 19
1121-1130 45
1131-1140 53
1141-1150 71
Seconde moitié XIIe siècle 250
1151-1160 48
1161-1170 36
1171-1180 48
1181-1190 57
1191-1200 61
S.d. XIIe siècle 1
 
XIIIe siècle 721
Première moitié XIIIe siècle 499
1201-1210 116
1211-1220 75
1221-1230 115
1231-1240 114
1241-1250 79
Seconde moitié XIIIe siècle 219
1251-1260 85
1261-1270 67
1271-1280 49
1281-1290 18
S.d. XIIIe siècle 3

Qualité de l’édition

Malgré l’absence d’explication et d’introduction, on observe une grande régularité dans les normes d’édition. La tradition des actes est précisément décrite, à la suite de chaque texte. Les notes de bas de page sont utilisées pour identifier les noms de lieux, décrire une généalogie, signaler des variantes ou des difficultés de lecture. Le style chronologique n’est pas systématiquement précisé. Pour ce qui est des conventions typographiques, on trouve systématiquement en italique les noms de fonctions de personnes (roi, prieur), mais pas les noms personnels ni les patronymes. En outre, sont en italique les noms de lieu la première fois où ils apparaissent dans un acte. Les abréviations sont développées, sauf dans deux cas : « Scti » pour « Sancti » et « S » pour « Signum », qui sont maintenus sous leur forme abrégée. La ponctuation est uniformisée et modernisée dans l’ensemble, sauf dans les cas où elle semblait significative. Les identifications des noms de lieu sont systématiques, avec le canton et l’arrondissement. Les identifications de noms de personne sont faites par renvoi à des ouvrages antérieurs, et par des renvois internes lorsqu’il y a lieu.