1 Ce même Ébrard nous a déjà appris, par la XXXIIe charte,
qu'il était le parent de Pétronille de Poisvilliers, et par conséquent allié à la
famille de Lévis. La présente charte et celle qui la suit nous donnent sur sa
propre famille de précieux détails, auxquels nous pouvons ajouter ceux qui nous
sont fournis par plusieurs chartes du Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de
Chartres. Malheureusement ces pièces ne sont pas datées, et l'époque qu'on peut
leur assigner flotte dans une latitude assez large, fondée sur les noms des abbés
ou des témoins qui y figurent. Aucune d'elles pourtant n'est antérieure à l'an
1101 ni postérieure à l'an 1150 ; voici les documents que nous en extrayons sur la
famille de Levéville, et que nous nous efforçons de classer autant que possible
dans leur ordre chronologique :
1101-1113. — Après la mort de Paulin, fils d'Ébrard de Levéville, Aalix, sa mère,
et Amaury, son frère, se rendent au chapitre de l'abbaye de Saint-Père, dans
laquelle ledit Paulin avait reçu la sépulture, et là, pour le repos de son âme et
de celle d'Ébrard, ils donnent au monastère deux sous de cens, dont une moitié est
assise sur la vigne du clos d'Engibault, et l'autre sur les cens que les moines de
Saint-Lubin doivent à Mainvilliers. — Après 1113, Amaury de Levéville et Gaufridus, miles ejus, figurent parmi les nombreux témoins d'une
charte de la même abbaye. Vers 1114, Thibault dit Cheron, laïque (plebeius homo), donne, entre autres biens, aux moines de Saint-Père deux
arpents de vigne assis à Séresville, dans le fief du même Amaury. — Dans un autre
titre, à peu près de la même époque, un autre laïque, nommé Hildegaire, fait
également une donation de terres dans le fief d'Amaury, fils d'Ébrard de
Levéville, lequel n'a encore ni fils ni fille, mais qui promet de faire accorder
la donation par sa femme, qu'on ne nomme pas. Deux autres actes de 1101-1129 le
citent encore parmi leurs témoins et en compagnie de Hervé de Gallardon,
chevalier. Une troisième charte de la même période, car elle est de Hugues, abbé
de Saint-Père, nomme Amaury de Levéville et Ébrard, son fils. Enfin, on trouve
encore Amaury au nombre des témoins d'un cyrographe rédigé sous l'abbé Udo, 1130-1150. (Cartul. de Saint-Père de
Chartres, p. 286, 289, 294, 334, 349, 382, 403, 528,
590.)
On voit que pendant la première moitié du douzième siècle, comme au commencement
du treizième, les noms d'Ébrard et d'Amaury alternaient dans la famille. Le nom de
Paulin paraît aussi s'y être perpétué, car nous trouvons en 1168 Poelinus de Livesvilla parmi les témoins d'une charte de Gui d'Auneau. Le
voisinage d'Auneau et la présence d'un grand nombre de personnages des environs
nous avaient fait croire que Livesvilla devait être Levainville ; mais nous reconnaissons ici notre erreur, et nous restituons
ce Poelin à la famille de Levéville. C'est encore lui sans doute, Poolin de Livesville, qui, en 1175, donna à l'abbaye de Saint-Chéron deux
arpents de terre sis à Saint-Chéron du Chemin. (Cartul. des Vaux de
Cernay, t.
I, p.
40.)