Nom: CHAIX Prénom: Alban, *Napoléon Date de début d'activité: 05/09/1845 Date de fin d'activité: 04/12/1865 Adresses professionnelles: 7, rue des Bons-Enfants (1846) Ville - Département: Paris Adresse personnelle: 34, rue Montmartre (1836) |
Il est né le 30 avril 1807 à Châteauroux (Indre). Son père, Pierre Louis Chaix, fut prote chez Bayvet dans sa ville natale, de 1798 à 1827. Il fait son apprentissage aux côtés de son père, puis il part travailler chez un imprimeur de Bourges. En 1827, il revient chez Bayvet remplacer son père qui vient de mourir. Il assume pendant sept ans les fonctions de prote. Il vient ensuite à Paris et travaille chez Paul Dupont qui témoigne : "Depuis 25 ans que je suis imprimeur à Paris, je n'ai jamais rencontré un prote qui ait rempli son emploi avec plus de zèle et de dévouement. [Quoique l'imprimerie Dupont emploie 2 000 ouvriers et compte 5 presses à vapeur et 20 presses à bras, non pas pour des travaux de labeur mais pour la production de feuilles de comptabilité principalement] M. Chaix par son habileté est parvenu à suffire à tout, tant est grande son activité. Il se multiplie face des travaux au point d’y consacrer une partie de ses veilles » et il conclut : "Les hommes d’un pareil dévouement sont rares ".
Il a combattu dans les rangs de la Garde nationale en juin 1848 ; il est connu pour sa modération et, "en s'imposant de nombreux sacrifices", il a réussi à "contenir ses nombreux ouvriers pendant les longues crises commerciales traversées", ce qui lui vaudra longtemps l'indulgence de l'administration. Il fait partie de ces patrons menant une politique sociale interne qui est à la fois garantie de l'ordre et expression d'une réelle philanthropie, par la mise en place de caisses de secours ; particulièrement sensible à la condition des apprentis, il crée à leur intention, en 1862, des cours professionnels.
Il décède le 30 août 1865 à Paris.
Ouvrier chez Paul Dupont depuis 1834, il demande un brevet d'imprimeur en lettres par création pour Chateauroux en 1836, mais se heurte à l'hostilité des imprimeurs locaux et à l'opposition du Préfet qui craint qu'il ne se mette au service d'un journal d'opposition. Sa demande est donc écartée et il continue à travailler pour Dupont chez qui il devient prote. Il réitère sa demande en 1845, mais il s'agit désormais de s'installer à Paris comme imprimeur en lettres, en reprenant le brevet de typographe d'Alexandre de Berny, et d'y ajouter la lithographie et la librairie par voie de création. Il explique dans sa demande son intention de consacrer son Imprimerie centrale des chemins de fer "à l'impression et à la publication des imprimés et des ouvrages nécessaires à leur comptabilité et à leur exploitation" ; la recommandation très élogieuse de Dupont, l'originalité et la solidité du projet (il est soutenu financièrement par le directeur du Chemin de fer d'Orléans avec qui il est associé depuis 4 ans pour publier Le Moniteur des prudhommes ) emportent la décision : il obtient ses trois brevets.
Son imprimerie administrative, inspirée de celle de Dupont, se développe rapidement avec l'impression de formulaires, registres divers, feuilles d'horaires... Dès novembre 1846, il demande à pouvoir utiliser un local contigu au 11, rue des Bons-Enfants (il déménage ensuite rue Bergère dans un ancien hôtel d'un fermier-général) pour y installer une presse destinée aux affiches. D'autre part, pour se retrouver dans les horaires et l'imbrication des différentes compagnies en pleine expansion, il invente le Livret Chaix, "guide officiel des voyageurs sur tous les chemins de fer français et les principaux chemins de fer étrangers", pour lequel il sollicite en 1847 l'autorisation d'une vente dans les gares. Son succès initie une série de publications liées aux voyages : L'Indicateur (1849), Le Recueil général des tarifs (1858), les cartes des réseaux de toute l'Europe, des guides-itinéraires et publications diverses (Livret des environs de Paris, Livret des rues de Paris, Bibliothèque du voyageur pour les principales destinations touristiques, Manuel de l'expéditeur...). Le 29 novembre 1852, Chaix proteste publiquement auprès du ministre de la Police contre la création par Hachette d'un réseau de bibliothèques de gare qui lui semble contrevenir à la législation sur les brevets de libraire et créer une concurrence dangereuse pour les libraires de province surtout. Il n'est pas entendu. Le développement de la Bibliothèque des chemins de fer, collection de Louis Hachette qui comprend notamment des guides touristiques directement concurrents de ses propres guides, pousse Chaix à reprendre la lutte six ans plus tard, au sein du Cercle de la Librairie. Il obtient que les bibliothèques de gare ne soient plus uniquement dédiées à la vente des ouvrages Hachette, mais sa proposition de confier la gestion de ces points de vente à un syndicat de la Librairie ne trouve d'appui ni auprès du Cercle de la Librairie ni auprès du ministre de l'Intérieur. La querelle publique avec Hachette aura duré dix ans, sans que Chaix parvienne à priver Hachette de l'atout considérable du réseau de bibliothèques de gare ni freiner sa rapide diversification hors du domaine scolaire. S'il continue d'être éditeur, l'essentiel de son activité reste donc l'imprimerie : avec 400 ouvriers en 1865, il est l'un des plus gros imprimeurs français. Il est avant tout un imprimeur typographique. En sus de l'impression de livres et de périodiques, les années 1848-1850 lui fournissent des centaines de déclarations d'intention et adresses électorales, proclamations et affichettes à imprimer ; ce sont ensuite les factums, rapports et notes administratives diverses qu'il produit en quantité. La lithographie lui sert à illustrer son abondante production de guides des voyageurs auxquels il joint plans et cartes ; elle est utilisée aussi pour l'impression des titres boursiers et des affiches. Toutefois, cette dernière production ne prendra un grand essor que sous la direction de son fils Albans.
Il est condamné à plusieurs reprises pour non déclaration ou non dépôt d'impressions ; le commissaire de la Librairie le tient pour "l'un des plus inexacts de ses administrés" malgré des avertissements répétés, et il plaide toujours l'indulgence en considération de son importance commerciale, de sa modération politique et du manque de gravité des affaires (absence d'adresse sur l'un des tirages d'une carte d'invitation à des soldes de librairie en 1850, non dépôt d'un numéro du Journal de l'éclairage au gaz en 1858). Ces bonnes relations avec l'administration de la Librairie lui valent d'obtenir, le 28 juillet 1858, contre l'avis du Préfet de police, l'autorisation 'd'installer dans un local place de la Bourse la presse destinée à imprimer le Cours général de la Bourse quotidien. Il obtient aussi un brevet d'imprimeur en taille-douce en février 1860.
À sa mort, son fils Albans, qui travaillait déjà à ses côtés, le remplace.
Archives Nationales F18 1744
INPI, 1 BA 9417 Procédé propre à nettoyer les caractères d'imprimerie, sans l'emploi des brosses, et susceptible d'autres applications, 1844.
1 BA 12428 Machine propre à composer et distribuer les caractères typographiques, 1844.
1 BB 9937 Caractères et machines cylindriques pour l'impression des journaux, labeurs, etc.,1850.
1 BB 63987 Application de la scie à ruban et de la machine à percer aux perçage et façonnage du papier dans la reliure et la papeterie, 1864. http://bases-brevets19e.inpi.fr
Nombreux catalogues dans BnF, Q10B.
Mollier (Jean-Yves), Louis Hachette, Paris, Fayard, 1999, p. 312-318.
Messe solennelle de Rossini. Affiche.
Annonces publicitaires par quartiers
Nouvelle carte des chemins de fer de l'Europe
Royal Mail Steam Packet C°
Nouveau plan de Paris
Carte des chemins de fer de l'Ouest
L'Industrie illustrée. Calendrier.
Papier à en-tête. [A. N.]
Almanach du Tintamarre