Nom: DUPONT Prénom: *Paul, François Date de début d'activité: 16/05/1829 Adresses professionnelles: 55, rue de Grenelle Saint-Honoré Ville - Département: Paris Adresse personnelle: 55, rue de Grenelle Saint-Honoré (1839) |
Il est né à Périgueux (Dordogne) le 24 février 1796. Son père, François Dupont, était imprimeur et fut maire de Périgueux. Alors que son frère Jean-Baptiste Auguste reste à Périgueux dans l'imprimerie familiale, il part faire son apprentissage chez les Didot et s'installe définitivement à Paris. Il ne rompt par autant ses liens avec sa famille et son pays natal où il achètera des terres et un château.
Il est élu député, bonapartiste, de la Dordogne, de 1852 à 1870, puis en 1876, avant de devenir sénateur jusqu'à sa mort le le 11 décembre 1879. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1852.
Breveté imprimeur en lettres le 25 novembre 1818, il attire à diverses reprises l'attention de l'administration, et tout particulièrement quand il imprime un Abrégé de l'origine de tous les cultes pour lequel il a utilisé le nom d'un de ses confrères. Cette publication retient d'autant plus l'attention qu'elle est considérée comme "dangereuse pour la morale publique". Après un premier acquittement, une procédure d'appel et un pourvoi en cassation, l'imprimeur est condamné à 1 000 F d'amende et son brevet lui est retiré le 12 mars 1823. Il s'associe alors avec l'imprimeur breveté Gaultier-Laguionie et continue ainsi à faire tourner son entreprise qui compte 160 ouvriers ; l'administration tolère cet arrangement et lui délivre même son brevet de lithographe qu'il a réclamé au début de 1828 "en faible dédommagement de celui d'imprimeur en lettres qui lui a été retiré". À la faveur du changement de régime, il récupère son brevet d'imprimeur en lettres en 1831 après avoir mis fin à son association avec Gaultier-Laguionie et racheté tout le matériel de l'imprimerie, et, le 29 janvier 1835, dépose les statuts de la société en commandite par actions Paul Dupont et cie. L'entreprise continue son expansion pour devenir l'une des plus importantes imprimeries sous le second Empire, avec plus de 600 employés dès les années 1850 .
Spécialisé dans les impressions destinées aux ministères, aux administrations publiques et aux grandes sociétés comme les compagnies de chemins de fer, il utilise la lithographie pour tous les formulaires et registres pré-imprimés avec des textes et cadres tracés à l'avance. Il a aussi une production plus classique d'étiquettes (Encre La Syrène, 1874). Il s'est associé avec son frère Auguste et ils exploitent ensemble une carrière de pierres lithographiques à Châteauroux. Ils prennent ensemble un brevet pour un procédé de "lithotypographie" en 1839 pour la reproduction par la lithographie des livres anciens, et, par la suite, Paul Dupont prend plusieurs brevets tendant à la mécanisation des presses lithographiques : cherchant à appliquer la vapeur à ses presses, il limite son action au mouvement du chariot et des rouleaux distributeurs, laissant l'encrage à l'habileté de l'ouvrier, puis, pour les impressions courantes, il met au point une presse mécanique effectuant toutes les opérations, qui lui permet avec 1 ouvrier et 2 apprentis de faire rouler 2 presses tirant chacune 4 000 exemplaires par jour. Il prend aussi un brevet d'impression infalsifiable qui lui permettra d'imprimer des imprimés administratifs sensibles, bancaires et boursiers. Ils obtiennent plusieurs récompenses (médaille d'or à l'Exposition de 1849).
Depuis la fin des années 1840, un dixième des bénéfices est distribué aux ouvriers sur un livret portant 6 % d'intérêts. En 1860, s'étant porté acquéreur du site abandonné par les Verreries impériales à Clichy, il obtient de l'administration de la Libraire une autorisation pour exploiter cette seconde imprimerie de 2 ha où il voulait utiliser en majorité une main d'oeuvre féminine, ce qui entraina une grève dans l'atelier parisien.
En juillet 1871, la société Paul Dupont et cie devient une société anonyme. Son fils Paul, né de son second mariage, lui succède en 1879.
Archives Nationales F18 1759 [important dossier]
INPI, 1 BA 7431 Nouveau procédé de réimpression nommé litho-typographique par les auteurs,1839-1840.
1 BB 8716 Impression en lithographie au moyen d'une force motrice appliquée aux presses et à la distribution de l'encre, 1849.
1 BB 14765 Mécanismes composant des presses lithographiques, 1852.
1 BB 15767 Système d'impression ayant pour but de rendre infalsifiable toute espèce d'imprimés, 1853-1855.
1 BB 17184 Presse lithographique et lithochromique.1853.
1 BB 18136 Système de presse typographique,1854-1855. http://bases-brevets19e.inpi.fr/
1 BB 44439 Mouilleur capillaire et dispositions appropriées aux presses mécaniques lithographiques, 1860. (en association avec Henri Voirin, constructeur de presses)
BnF, fonds Q10B, catalogues 1846-1867.
Gauthier (Victor-Eugène), Annuaire de l'imprimerie et de la presse pour 1854, p. 28.
Mollier (Jean-Yves), L'argent et les lettres. Histoire du capitalisme d'édition (1880-1920). Paris, Fayard, 1988, p. 121-149.
Boscq (Marie-Claire), Imprimeurs et libraires parisiens sous surveillance (1814-1848). Paris, Garnier, 2018.
Petites Affiches [A. N., F/18/1785]
Petites Affiches [A. N., F/18/1785]
Papier à en-tête [A. N. F/18/1759]