Nom: LASNIER, épouse BISSON Prénom: Sophie, *Hortense Date de début d'activité: 28/08/1851 Adresses professionnelles: 135, rue Saint-Martin (1852) Ville - Département: Paris Adresse personnelle: 79, rue Saint-Martin (1850) |
Elle est née le 12 juin 1818 à Saint-Martin-des-Vignes (Aube) ; son père était bonnetier. Elle a épousé l'ouvrier lithographe Bisson et elle est mère d'un enfant. Elle a été poudreuse chez Gerval et Bardon.
Bisson, installé graveur en taille-douce, avait obtenu, en 1847, l'autorisation de posséder une presse lithographique et demande en décembre 1849 un brevet d'imprimeur lithographe qui lui est refusé. La raison en est que son orthographe est phonétique : deux spécimens joints au dossier en témoignent. Sa femme, "qui dirigeait depuis longtemps l'imprimerie conjointement avec son mari", reprend à son compte la demande d'un brevet par création en mars 1850 ; même refus, fondé sur une "instruction qui laisse à désirer", le 27 mars 1850. Elle revient à la charge en 1851, pour obtenir le transfert à son profit du brevet de Sauvé. L'inspecteur Gaillard maintient que son instruction est limitée, mais, sachant "son esprit d'ordre" et et le caractère irréprochable de sa vie privée et publique, il laisse le ministre trancher. Le brevet lui est accordé. Le 8 juillet 1852, elle reçoit un brevet pour la taille-douce. Le rapport du préfet de Police est élogieux : "Associée avec son mari qui dirige uniquement l'atelier, elle s'occupe de la gestion de la maison dans laquelle elle montre une grande intelligence pour les affaires [...] Leur atelier est renommé pour l'impression des étiquettes de parfumerie et cette industrie donne à la dame Bisson un bénéfice annuel d'environ 9 000 F." Le dossier montre qu'Hortense Bisson a une orthographe meilleure que celle de son mari, mais non exempte de fautes ; recevant son brevet pour la taille-douce, n'écrit-elle pas : "j'ai retirai le brevet qu'il m'aété acordé" ? Toutefois, le véritable motif du refus essuyé en 1850 est la décision administrative de ne plus créer de nouveaux brevets à Paris ; Hortense Bisson l'a bien compris puisqu'elle demande ensuite à reprendre un brevet déjà existant, celui de Sauvé.
L'imprimerie Bisson, qui possède, en 1852, deux presses en taille-douce et 1 presse lithographique, fait des travaux de ville, étiquettes de luxe, feuilles d'éventails, papiers fantaisie...selon l'Annuaire du commerce de 1856. Elle imprime des étiquettes pour la parfumerie (Savon à la sève de vigne, Savonnerie du Croissant, 1870 ; À l'amour des fleurs, Leudière-Duflou, 1874)
Archives nationales, F/18/1786