Nom: MONROCQ Prénom: Jean, Noël Date de début d'activité: 11/01/1860 Adresses professionnelles: 3, rue Suger (1859) Ville - Département: Paris Adresse personnelle: 6, rue Gît-le-Cœur (1859) |
Il est né le 25 décembre 1819 à Trelly dans la Manche ; son père était cultivateur. Il a reçu "une petite instruction". Venu à Paris en 1839, il commence par travailler chez un libraire parisien Delarue avant d'ouvrir, en 1848, un commerce d'estampes. Il est marié et père de famille. Il meurt le 18 février 1913.
En 1853, il demande un brevet de libraire pour pouvoir vendre des ouvrages classiques et des albums auxquels il veut ajouter des textes ; il essuie un refus. Il se déclarera libraire le 13 août 1877. En 1859, il demande un brevet de lithographe pour imprimer des estampes artistiques et industrielles, ainsi que les modèles de dessin pour l'enseignement qu'il éditera, en reprenant l'imprimerie de Stanislas Petit et ses 8 presses. Le 26 juin 1865, il obtient une autorisation pour la taille-douce qui sera régulièrement renouvelée. À cette époque, il est équipé de presses à vapeur (il semble qu'il ait été le premier à les adopter).
En mars 1874, il établit une succursale de son imprimerie lithographique à Ivry, route de Vitry où il déménage une partie de son matériel. Il développe (mais il n'invente pas comme son papier à en-tête le prétend) le procédé remplaçant la pierre lithographique par le zinc, qui est exposé dans le Manuel de lithographie sur zinc, qu'il publie en 1878. L'idée avait déjà été développée au début du siècle, mais l'industrialisation de la production et sa recherche d'économies ainsi que la multiplication des rotatives utilisant des supports souples donne à l'utilisation du zinc une nouvelle actualité. En revanche, c'est bien dans son atelier que fonctionne en 1865 la première presse La Diligente de Marinoni pour l'impression lithographique sur zinc. Les brevets pris dans les années suivantes témoignent de la recherche de perfectionnements qui ne sont pas sans rapport avec le développement rapide de l'entreprise. Léon Monrocq donnera une seconde édition plus détaillée du Manuel de son père en 1885, alors que l'entreprise vend feuilles de zinc, préparations et papiers autographiques nécessaires à la zincographie.
Imprimerie lithographique rapidement convertie à la couleur, sa production présente deux spécialités. La plus importante numériquement est celle des cartes : géographiques, historiques, géologiques, archéologiques, routières, militaires (guerre de 1870, redéfinition des frontières en Europe), linguistiques, commerciales... Elles se signalent par une grande inventivité dans les sujets cartographiés, la visualisation des données et l'adaptation aux besoins du public concerné. Ses cartes les plus courantes accompagnent notamment la multiplication des projets industriels et la création (ou la modification) de nouveaux tronçons de chemins de fer. Nombreuses sont les cartes qui, outre les planisphères, sortent des limites de l'Europe : l'Afrique et l'Extrême-Orient sont bien représentés, en lien notamment avec la colonisation française ; l'Amérique centrale et du Sud sont longtemps un marché propre à l'entreprise. Se rattache à cette production de cartes celle de plans, itinéraires (collection Le Touriste), relevés d'architecture en couleurs... L'imprimerie Monrocq a participé au mouvement de centralisation de la production de cartes, éclatée juqu'à la fin du second Empire entre des imprimeurs de taille moyenne, souvent provinciaux ; elle travaille, entre autres, pour Hachette et, jusque dans les années 1960, pour Taride. Sa seconde spécialité est celle des manuels de dessin illustrés : aux enfants sont destinées des publications périodiques comme l'Album de l'École de dessin (1851-1861) et L'École de dessin, journal des jeunes artistes et amateurs (1864-1879), Le Petit Artiste, journal universel de la pratique du dessin artistique et industriel (1865-1871), mais aussi beaucoup de cahiers leur offrant des lithographies en noir ou en couleurs à copier ; aux plus grands sont offerts des cours de dessin technique comme ceux de Delafosse (charpente, menuiserie, ébénisterie, maçonnerie), les Dessins de machines et les Cours de dessin géométrique d'Ambroise Bougueret, enfin des modèles pour arts décoratifs comme les Compositions décoratives de Chevry. Intermédaire entre ces deux productions, celle de tableaux muraux pédagogiques (pour Deyrolle, Armand Colin...) destinés à l'accrochage dans les salles de classe, connut un très grand développement dans les école de la IIIe République.
L'imprimerie Monrocq est aussi présente, grâce à la zincographie dans le domaine de l'impression d'affiches, dues notamment à Georges Redon. Dans un genre différent, elle imprime des lithographies artistiques d'Odilon Redon, de Fantin-Latour (https://www.vangoghmuseum.nl/en/prints/person/39958/imprimerie-monrocq#p...), de Vallotton ou d'artistes moins connus, pour des portraits, paysages ou modèles d'éventails à décor floral, enseignes, décors muraux...
Léon Monrocq (1857-1902) travaille longtemps avec son père avec qui il est associé pendant une vingtaine d'années pour l'impression des cartes. L'entreprise passe ensuite à son gendre et prend le nom de Gaillac-Monrocq. La partie édition est cédée à Lucien Monrocq, petit-fils du fondateur.
Archives Nationales F18 1804 ; F18 2238
BnF, fonds Q10B, catalogues de 1868 et 1896.
INPI, 1 BB 14536 Papier-spectre propre à copier les dessins à teintes graduées, 1852. http://bases-brevets19e.inpi.fr
1 BB 93515 Presse lithographique à vapeur, 1871. (en association avec l'ingénieur Goubet)
1 BB 100349 Système de presse continue pour lithographie, gravure et typographie, 1873. (en assocaition avec Goubet)
1 BB 100741 Système de remorquage des bateaux, 1873. (en association avec Goubet)
1 BB 107660 Système de transmission métallique de la force motrice applicable à toutes les machines, 1875. ( avec Goubet)
1 BB 112301 Procédé préservant de l'humidité les cartes de géographie, dessins, tableaux, tentures..., 1876.
Musée de l'imprimerie et de la communication graphique, Ex Machina, base de données des presses à imprimer http://exmachina.lyon.fr/letterpress/208.htm
Une vie de Bohême, lettres du peintre Armand Seguin à Roderi O'Connor (1895-1903), éd. Musée de Pont-Aven, 1989. Lettre 14, mercredi 9 février 1897, p.43-44.
Itinéraires vélocipédiques des environs de Paris, 1894.
Odilon Redon, [Hantise], 1894.
Palais des arts libéraux. Blanc et noir. 1892.
J. Forest, Globe terrestre, 1891.
Les Pyrénées vues de Pau, 1890.
G. Gaulard, Grand alphabet militaire, 1889.
Carte des usines à papier de la France, 1886.
Marine marchande et commerce maritime des principaux pays, 1885.
Dépenses de premier établissement des chemins de fer du monde, 1885.
Plan de Paris avec le tracé du métropolitain (projet), 1882.
Carte des emplacements et des effectifs de paix de l'Empire allemand, 1882.
Teintes conventionnelles (topographie). 1880.
Almanach illustré de la jeune mère..., 1878.
Carte géologique et agronomique de la Moselle, 1878.
La France rouge, Immoralité. Criminalité.Radicalisme.1877.
Projet de Lesseps : chemin de fer central-asiatique, 1875.
Plano de Santiago, 1875.
Planisphère Grégoire, 1875.
Presqu'île Ducos, Nouvelle-Calédonie, 1874.
Concours pour la reconstruction du Temple neuf à Strasbourg, 1872.
Carte de la Confédération Argentine, avec statistiques..., 1871.
Théâtre de la guerre, 1870.
Direction de la marche de l'armée de Châlons vers Metz, 1870.
Carte pour l'intelligence [...] des voyages de Nordenskjöld, Wallace, Lejean...1870.
Carte routière du département du Nord, 1870.
Carte générale du réseau des Chemins de fer de l'Est, 1870.
Carte des opérations militaires..., 1870.
Souvenir du nouveau Paris,...plan simplifié pour se guider seul dans Paris, 1866.
L'Ecole de dessin, journal des jeunes artistes et des amateurs, 1864.
Panorama de la France à vol d'oiseau, 1861.
Album de L'Ecole de dessin, 1851.
Carte géologique de la France et des pays voisins.