NISSOU Jean, *Gustave, Barthélémy

Nom: 
NISSOU
Prénom: 
Jean, *Gustave, Barthélémy
Date de début d'activité: 
28/02/1845
Date de fin d'activité: 
01/01/1872
Adresses professionnelles: 

18-20, rue de Chabrol (1856)
7, rue de Bondy (1855)
212, quai de Jemmapes (1870)
72, quai de Jemmapes (1872)

Ville - Département: 
Paris
Adresse personnelle: 

57, rue Saint-Honoré
18-20, rue de Chabrol (1856)

Parrains: 
Informations personnelles: 

Il est né le 10 septembre 1823 à Angoulême (Charente) ; son père était marchand. Il a une expérience d'écrivain lithographe et d'imprimeur. Il paie un loyer de 500 F.

Informations professionnelles: 

Il a fait son apprentissage chez Chatenet qui témoigne qu'à Angoulême, on n'en fait que des éloges. Pourtant, "Les premiers renseignements recueillis sur le postulant  le représentaient comme adonné au plaisir, courant les bals, fréquentant les cafés et comme recevant chez lui des individus inspirant si peu confiance que son propriétaire était disposé à lui donner congé" ; le directeur de la Librairie juge nécessaire de reprendre l'enquête. Les meilleures indications sont recueillies sur ses capacités professionnelles ; il est sur le point de se marier et son père lui prêtera l'argent nécessaire à son établissement. Il n'y a pas de raison pour lui refuser  son brevet.
Il éprouve très vite des difficultés commerciales et évite de peu la faillite en trouvant un arrangement avec ses créanciers. L'inspecteur Gaillard qui reprend, dans un rapport de 1865, la rumeur de faillite, doit reconnaître : "Depuis [sa faillite],  le sieur Nissou a singulièrement agrandi le cercle de ses opérations puisque son atelier est l’un des plus considérables de Paris". Une note, d'une autre main, précise que Nissou avait remboursé tous ses créanciers dans le délai d'un an. Il semble avoir trouvé des associés dont un nommé Huet avec qui il est mêlé dans une affaire confuse en 1846 : il aurait vendu ses trois presses et son brevet à un certain Hamel qui ne peut présenter son brevet et ex^ploite ses trois presses avec le concours d'Auguet.
À l'automne 1865, il demande l'autorisation de posséder une presse typographique pour faire des essais. Gaillard, qui ajoute aux déboires passés "deux ou trois grèves chez lui qui l'ont forcé à composer avec" ses ouvriers, préconise de se limiter à une autorisation pour six mois. Il n'est pas suivi et Nissou obtient le 3 janvier 1866, une autorisation d'un an. À son expiration, il demande un brevet d'imprimeur en lettres. Comme "le pétitionnaire  est l'inventeur d’un système pour imprimer des étiquettes en plusieurs couleurs et [qu'] il se propose d’exploiter le brevet qu’il sollicite, dans ses ateliers qui sont peut-être les plus considérables de Paris -cet établissement  se compose en effet  d’une cinquantaine de presses dont plusieurs mécaniques- il obtient son brevet le 9 mars 1867. Le 24 mai 1870, il demande un brevet pour la taille-douce car il veut  fabriquer des étiquettes de luxe pour les verres et les cristaux.
L'expansion de l'imprimerie nécessite la construction d'un nouveau local au 212, quai de Jemmapes où il est autorisé de déménager une partie de son matériel dès mai 1869.
Travaillant beaucoup pour les produits publicitaires, il fabrique du papier porcelaine et pratique la chromolithographie dès les années 1860. Il a une importante production d'étiquettes et d'emballages illustrés : Chocolat Trebucien (1861), Pommade fine à la vanille de la Parfumerie centrale (1861), Vermouth de Turin, Rhum de la Jamaïque... Il concurrence même les imprimeurs du Bordelais, de Bourgogne et de Champagne, pourtant très actifs, pour les étiquettes des vins de la région : Château Claret (1859), Vins Chaigneau et cie (1861), Grand Mousseux Boinette (1864), Vins Jules Vignerte (1864), Vins Rolland fils (1866), Château Brane-Cantenac (1868), Bouzy Grand mousseux Lambert (1859), Grand vin Royal De Venoge (1861)... Il a reçu une médaille à l'Exposition de 1867 où il était à l'honneur à l'entrée du pavillon des Arts libéraux pour ses chromolithographies.
En 1872, il s'associe avec Pichot. L'imprimerie devient G. Nissou et Pichot jusqu'en 1875, quand elle passe à Eugène Pichot seul, qui poursuit cette fabrication d'étiquettes et emballages (Conserves alimentaires Teyssonneau, 1874 ; Conserves alimentaires Beyle et fils à Bordeaux, 1875 ; Terrines de foies gras de Strasbourg, 1875 ; Terrines de foies gras Louis à Strasbourg, 1876 ; Vinaigre, eau dentifrice, poudre dentifrice Dusaule, 1876 ; Terrines de foies gras Doyen, 1882...).
En février 1874, un conflit avec les correcteurs, imputable, semble-t-il, à la politique sociale de Pichot, qui , rompant avec les habitudes de Nissou, n'hésitait pas à mettre au chomage les ouvrier à la morte-saison,dégénéra en une grève suivie par 160 ouvriers et ouvrières sur 200 réclamant une augmentation de salaire ; l'année suivante, une nouvelle grève éclata en réponse à un durcissement des règles concernant les retards au travail.

Associés: 
Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 1806 ; F/18/2126.

INPI, 1 BB 20995, Application des étiquettes de luxe, médailles, titres, etc., et leur collage régulier à l'aide de dispositions mécaniques, 1854.   http://bases-brevets19e.inpi.fr

Chauvet (Paul), Les ouvriers du livre en France, Paris, Presses Universitaires de France, 1956, p. 429-430.