Nom: SOHIER Prénom: Charlotte, Joséphine Date de début d'activité: 12/11/1823 Date de fin d'activité: 17/03/1852 Adresses professionnelles: 35, rue Bourbon Villeneuve (1831) Ville - Département: Paris Adresse personnelle: 30, passage du Saumon (1823) |
Elle est née vers 1785. Son père était procureur au Parlement. Ayant étudié la peinture et la gravure, elle a exposé au Salon et certains de ses dessins figurent dans les albums de la duchesse de Berry. La première enquête du commissaire Genaudet rapporte que "tout fait dire au public que [Richard qui tient les livres et dirige les ouvriers] est l'amant de cette demoiselle et toutes les circonstances peuvent faire présumer qu'il ne se trompe point". En 1823, une autre enquête de la préfecture de Police établit que, contrairement à ces informations malveillantes, "des personnes de moeurs sévères consultées sur la liaison qui règnerait entre la demoiselle Sohier et le sieur Richard, son associé, ont répondu que l'une et l'autre pensaient trop bien et étaient connus par des antécédents trop avantageux pour devoir être souçonnés d'entretenir un commerce qui blesserait les moeurs et que le rapprochement qui existait entre eux et qui avait pu donner lieu au doute élevé sur leur conduite, n'avait d'autre but et d'autre motif que leur intérêt commun. [...] L'âge avancé de la demoiselle Sohier contribue encore à rendre invraisemblables les soupçons qui tendraient à attaquer sa réputation". De plus, elle n'a jamais vendu d'estampes repésentant "les faits d'armes de l'Usurpateur" : elle est la première femme brevetée imprimeur lithographe.
En 1829, elle est mariée à Richard.
Elle est associée depuis mai 1822 avec Prieur dans la société en commandite Sohier et cie, destinée à faire le commerce des peintures, dessins et estampes, et installée à côté de l'atelier. Prieur a transféré son brevet à la société dont il garde la responsabilité administrative, laissant à Charlotte Sohier la responsabilité financière. Les lithographies imprimées portent la double mention "Établissement lithographique de Sohier et cie. Imprimerie lith. de Prieur" et elle signe les dépôts en tant que fondée de procuration. En juillet 1823, Prieur souhaite laisser à son associée toute la responsabilité de l'entreprise et mettre à son nom le brevet. Elle serait désormais associée avec Prieur et Richard.
"On dessine et imprime tous les genres ; leçons de lithographie, dessin, gravure et peinture ; pierres préparées à vendre et à louer, grand assortiments de lithographies, crayons etc." annonce l'Almanach du commerce de Paris pour 1829. Elle imprime des lithographies de Delacroix. En 1830, elle obtient l'autorisation de transporter une de ses presses au domicile de Perrot pour l'impression des vignettes de la Galerie des Saints qu'il a dessinée.
Archives Nationales F18 1826
Almanach du Commerce, 1839