Nom: DESROSIERS Prénom: Pierre, Antoine Date de début d'activité: 05/06/1828 Date de fin d'activité: 26/10/1858 Adresses professionnelles: Rue Saint-Pierre, Hôtel de Veauce (1837) Ville - Département: Moulins (Allier) |
Il est né le 26 avril 1799 à Moulins. Son père est imprimeur et libraire, breveté en 1816 et 1818. Il a le titre d'Imprimeur du Roi. Pierre Desrosiers travaille depuis deux ans avec son père quand celui-ci lui cède ses brevets.
Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 7 novembre 1849. Il meurt le 1er août 1873.
En prenant la succession de son père, il se trouve, en 1824, à la tête d'un établissement important. Aux brevets d'imprimeur en lettres et libraire, il ajoute rapidement celui de lithographe. Imprimeur de la Préfecture, il imprime des documents administratifs et l'Annuaire de l'Allier. Toutefois sa production la plus remarquable est celle d'ouvrages illustrés. Pour une grande part, ils sont consacrés à l'histoire locale, dans la lignée des voyages pittoresques, sous l'impulsion d'abord d'Achille Allier avec ses Esquisses bourbonnaises (1832), puis L'Ancien Bourbonnais (1833), rassemblant textes historiques, cartes, vues d'architecture et scènes pittoresques, comme plus tard L'ancienne Auvergne et le Velay d'Adolphe Michel (1843-1847), et, plus tourné vers le folklore, l'Album auvergnat. Bourrées, montagnardes...(1848) Adolphe Michel salue en lui un "éditeur hardi et intelligent qui met sa gloire à attacher son nom à des publications sérieuses et monumentales, dont les presses, l'industrie et l'activité sont depuis longtemps déjà au service des grandes idées de progrès et de décentralisation intellectuelle et auquel aucun sacrifice ne coûte lorsqu'il s'agit de venir en aide à la cause de l'émancipation artistique et littéraire de nos provinces."
Il est en effet, depuis 1835, l'imprimeur de L'Art en province, une revue dirigée par Achille Allier et une société d'érudits et artistes, qui se propose de publier les oeuvres des auteurs, critiques, historiens, mais aussi compositeurs de musique et dessinateurs provinciaux. "À l'Art en province, il fallait un éditeur intelligent et zélé ; la ville de Moulins nous a offert M. Desrosiers, l'éditeur de l'Ancien Bourbonnais. Cette première application des principes que l'Art en province doit propager, M. Desrosiers, associé à notre pensée, saura la seconder et la compléter par le luxe de l'impression typographique et le tirage tout artistique des planches. Et pour conserver en tout à notre commune entreprise son caractère d'utilité générale et de progrès, il a voulu que l'Art en province fût une exposition ouverte aux imprimeurs lithographes dont la difficile industrie est un art aussi ; les pierres tirées dans les provinces les plus éloignées seront reçues à ce concours permanent." (L'Art en province, vol. 1). Cette ambitieuse publication, très illustrée, diffusée en Grande-Bretagne et en Russie, paraîtra par livraisons à 20 centimes jusqu'en 1859. L'idée en est reprise, à partir de 1841, par des Keepsake de l'Art en province dédié aux jeunes personnes, recourant aussi à des auteurs provinciaux. Toutefois, ce principe est abandonné pour les deux volumes suivants publiés en 1842 et 1843, qui s'ouvrent à des auteurs connus comme Louise Colet, Amable Tastu, Anaïs Segalas ou Marceline Valmore. Bien qu'ils ne se réclament plus du genre du keepsake, Lis et violette (1843), Les Marguerites (1845), La Corbeille (1846) ou Les Bleuets (1847) sont composés de la même façon, alors que les encadrement se font plus floraux que gothiques. À la diférence des ouvrages précédents illustrés de lithographies et/ou de gravures sur bois debout, les illustrations de cette production sont des gravures sur acier anglaises.
Il est aussi l'imprimeur du clergé et donne L'Ange du Fidèle (1838), livre de prières et d'éducation chrétienne, puis Le nouveau Mois de Marie (1840). L'évêque ne manque pas de souligner "le charme extérieur du luxe typographique qui accompagne ce livre de prières sorti des presses du sieur Desrosiers, imprimeur du Clergé, à Moulins, dont le discernement, le goût des arts et la pureté d'intention méritent le tribut de louanges que nous nous plaisons à lui décerner". Ce luxe tient aux quelques gravures, mais aussi aux encadrements de couleurs bistre, vert pâle ou bleu qui entourent le texte dans le goût néo-gothique de l'époque romantique et que l'on retrouve dans les keepsakes et dans les Douze dames de rhétorique (1838).
Désireux de promouvoir les artistes de province, Pierre Antoine Desrosiers a aussi démontré par sa production qu'il y avait en province des imprimeurs capables d'égaler les Parisiens dans leurs impressions les plus ambitieuses.
Il reçoit une médaille d'argent à l'exposition de 1827, rappelée à celles de 1834, 1839 et 1844 ; un médaille de second ordre à Londres en 1851, en typographie.
Il cède ses trois brevets et son établissement à son fils.
Archives Nationales F18 1847
Rapport du jury central sur les produits de l'agriculture et de l'industrie exposés en 1849, t. 3, p. 496.
Annales de l'imprimerie, 1851, p.92.
Blachon (Remi), La gravure sur bois au XIXe siècle. L'âge du bois debout, Paris, Éditions de l'Amateur, 2001. p. 132.
L'Art en province, 1835 : château d'Epinac
L'Art en province, 1835 : Gannat.
L'Art en province, 1835 : Le signal du rendez-vous
L'Art en province, 1836 : Louis Maresse
L'Art en province, 1849 : Charles XI
L'Art en province, 1851 : château de Benhard
L'Art en province, 1858 : Alexandre Dauvergne
L'Art en province, 1858 : cathédrale de Clermont-Ferrand
Fragments d'un voyage autour du monde : Rio-de-Janeiro
Fragments d'un voyage autour du monde : Manille
Esquisses bourbonnaises, couverture
Esquisses bourbonnaises : Souvigny
Douze dames de rhétorique, couverture
Keepsake de l'Art de Province, 1841.
Keepsake de l'Art en province, 1841
Les Marguerites
L'Ange du fidèle
Nouveau mois de Marie