Nom: MELLINET-MALASSIS Prénom: François, Camille Date de début d'activité: 21/05/1823 Date de fin d'activité: 08/08/1843 Adresses professionnelles: 4, place Bourbon (1823) Ville - Département: Nantes (Loire-inférieure) |
Il est né le 28 janvier 1795 à Nantes dans une famille d'imprimeurs libraires du côté maternel ; après avoir divorcé, son père est parti pour mener une carrière militaire aventureuse et sa mère a pris la direction de l'imprimerie qu'elle avait héritée de sa mère ; pour marquer la continuité, son nom de jeune fille, Malassis, a été joint à celui de son mari. Après ses études au collège impérial de Nantes, Camille Mellinet entre dans l'imprimerie pour seconder sa mère qui emploie huit ouvriers sur quatre presses. En 1820, elle lui cède l'entreprise en échange d'une rente pour elle et son fils cadet. Sous la monarchie de Juillet, il est capitaine de la Garde nationale et membre du conseil municipal. Il est aussi membre de plusieurs sociétés savantes et notamment président de la Société académique de Nantes. Il écrit plusieurs ouvrages sur divers sujets dont le plus important est La Commune et la milice de Nantes, étude en 12 volumes publiés de 1839 à 1843. Il participe aussi activement à la rédaction des journaux qu'il imprime : le Journal de Nantes et de la Loire-inférieure, héritier du Journal du département fondé par son grand-père en 1797, et qui absorbera Le Breton (1826-1828), mais s'arrêtera en 1830 ; une revue d'informations culturelles qui se donne pour mission de valoriser le patrimoine breton, Le Lycée armoricain (1823-1830), La Lyre armoricaine (1826-1827), La Revue de l'Ouest (1829-1830) qui se fondra dans Le Lycée. Il meurt le 8 août 1843.
Bien que sa mère soit à ses côtés dans l'imprimerie, c'est à son nom qu'ont été faites les demandes de brevet. Il reçoit donc un brevet d'imprimeur en lettres le 8 août 1816 et un brevet de libraire le 18 juillet 1818. Depuis 1813, l'imprimerie Mellinet-Malassis possède une presse pour la taille douce et acquiert dès 1819 une presse lithographique ; il demande alors à l'administration s'il doit obtenir un brevet ; n'en faisant pas un usage commercial, il sursoit, jusqu'à ce qu'on lui enjoigne, en 1823, de le faire à l'occasion du dépôt d'un "Lancier et son cheval" d'après Vernet, même si l'estampe n'est pas destinée à la vente. Le rapport du Préfet signale que "le pétitionnaire possède le plus bel établissement d'imprimerie qui existe à Nantes. Il en sort chaque année des travaux importants sur la littérature, les arts et les antiquités. Sous ce rapport, il mérite d'être encouragé. Comme éditeur du Journal du département, on n'a qu'à se louer de la sagesse de ses principes et de la direction qu'il cherche à donner à l'esprit public. Il est le seul de cette ville qui se soit livré au travail de la lithographie ; après des essais longs et dispendieux, il a atteint le but qu'il s'était proposé." Il obtient donc son brevet et il est le seul jusqu'en 1829 à pratiquer la lithographie à Nantes. Imprimeur attitré de l'évêché et de la préfecture, il a les faveurs de l'administration d'autant qu'il "neutralise avec son journal du département les funestes effets de la feuille révolutionnaire du sieur Mangin qui a pour titre L'Ami de la Charte". Il semble surtout qu'il ait choisi la modération, indépendamment de ses convictions personnelles. L'imprimerie a pris un très grand développement puisqu'elle compte au début de la monarchie de Juillet 69 ouvriers. De ses presses sortent des ouvrages religieux mais aussi littéraires pour une part importante, des travaux d'histoire et de géographie, des almanachs... Outre les revues qu'il anime, Camille Mellinet imprime aussi les revues de sociétés savantes locales. Enfin, sa librairie à laquelle est jointe un cabinet de lecture est l'une des rares en Bretagne à offrir un choix d'éditions parisiennes récentes. La lithographie est mise à contribution pour les illustrations des livres et des revues qu'il imprime, notamment Le Lycée armoricain.
Après la mort de Camille Mellinet, la direction de l'entreprise est assumée par sa veuve puis, à partir de 1884, par sa fille Lucie, secondée à partir de 1900 par son beau-frère Jules Biroché. La raison sociale devint "Imprimerie veuve Mellinet", puis "L. Mellinet et cie, successeurs", enfin "Imprimerie Jules Biroché et Pierre Dautais". Devenue "Ancienne imprimerie Mellinet", elle ferme ses portes en 1982.
Archives Nationales F18 1963
Chantreau (Alain), "Une famille d'imprimeurs nantais : les Mellinet" dans Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. 112, 1985, p. 179-190.
Sorel (Patricia), La révolution du livre et de la presse en Bretagne (1780-1830), Presses universitaires de Rennes, 2004.