ARDANT Antoine, *Eugène

Nom: 
ARDANT
Prénom: 
Antoine, *Eugène
Date de début d'activité: 
16/06/1840
Adresses professionnelles: 

Rue des Taules

Ville - Département: 
Limoges (Haute-Vienne)
Informations personnelles: 

Il est né à Limoges le 22 décembre 1810. Il est le deuxième des quatre fils de l'imprimeur Martial Ardant (1784-1861), spécialisé dans la littérature pour la jeunesse. Martial Ardant était installé à Limoges depuis 1807, héritier par sa femme des imprimeurs locaux Chapoulaud.
"Eugène Ardant a fait de bonnes études, a beaucoup voyagé et il a épousé une demoiselle de la famille la plus riche de Limoges", note le rapport du Préfet en 1840.
Il meurt en 1885.

Informations professionnelles: 

Son père lui a transmis ses brevets de typographe et de libraire le 14 décembre 1837. Il demande un brevet de lithographe "pour apporter de notables améliorations aux nombreux ouvrages [qu'ils éditent], pour la plupart, destinés à la classe de la société la plus nombreuse et la moins fortunée." Ces brevets, au nom d'Eugène Ardant permettent en effet à la société Ardant frères, créée en septembre, de continuer à se développer. Il souhaite bientôt pouvoir transporter ses presses  et notamment une presse hydraulique sur les bords de la Vienne à L'Isle, village distant de 3 km du centre de Limoges. La discussion avec l'autorité administrative dure longtemps car les succursales sont interdites, la seule solution étant  d'accorder un brevet à Louis Ardant, le frère ainé d'Eugène, pour L'Isle.
Eugène et son frère Louis (1808-1863) se sont associés en 1837. Leurs frères Ferdinand et Firmin (1822-1908) rejoignent l'association entre 1850 et 1858 ; l'imprimerie  entretient alors 2 presses mécaniques et 11 ou 12 presses à bras, selon l'annuaire d'Eugène Gauthier. La socité Martial Ardant possède aussi une fabrique de cartons, une autre de papier, une fonderie, un atelier de stéréotypie et fait travailler plus de 20 relieurs indépendants à Limoges. Les deux frères cadets décident ensuite de créer leur propre maison,  F. F. Ardant frères. Les deux entreprises finissent par se réunir en 1882, sous l'appellation Eugène Ardant et Cie, sous la direction d'Eugène et de son fils Georges.
Martial Ardant frères impriment principalement des livres religieux, des livres de prix et des ouvrages de colportage, pour son propre compte, mais aussi pour d'autres comme Anner André à Troyes ou Gauthier à Lyon. À partir du milieu des années 1850, face à la concurrence, l'entreprise fait le choix  d'une production industrialisée d'ouvrages à bas prix, donc de moindre qualité : en 1844, ils imprimaient déjà "800 000 volumes au moins". Selon le genre et le prix, ces ouvrages sont reliés  en basane ou reçoivent des cartonnages de percaline ou de papier, ornés de plaques dorées. Si la reliure est exécutée à Limoges, la réalisation des papiers et médaillons de couverture est sous-traitée à des imprimeurs lithographes parisiens.
 

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 2109

Marcoin (Francis), Librairie de jeunesse et littérature industrielle au XIXe siècle, Paris, Honoré Champion, 2006.
Malavieille (Sophie), Reliures et cartonnages d'éditeurs en France au XIXe siècle, Paris, Promodis, 1985.
Malavieille (Sophie), "Ardant frères, Martial" Dictionnaire encyclopédique du livre, volume 1, Paris, Cercle de la Librairie, 2002, p. 143
Verdure (Elisabeth), Cartonnages romantiques (1840-1870).Un âge d'or de la reliure du livre d'enfant, Lyon, Stéphane Bachès, 2008.