DANNBACH Philippe, Albert

Il reprend, le 19 octobre 1840, le brevet d'imprimeur en lettres de son père qui vient de mourir. Il obtient par création son brevet de lithographe et sera breveté libraire le 20 octobre 1853.
Sa clientèle semble s'être restreinte autour des loges maçonniques et des facultés de Strasbourg, dont il imprime beaucoup de thèses. Il continue d'imprimer L'Indicateur de la ville de Strasbourg et du département du Bas-Rhin. Il paraît faire peu d'usage de la lithographie. Condamné le 15 juin 1849 à 2 000 F d'amende pour avoir omis de déclarer et de déposer un Appel aux patriotes allemands rédigé en allemand, le Préfet souligne qu'il est, depuis 1848, l'imprimeur du Démocrate du Rhin (qui cessera de paraître en 1851  et qui, dirigé par Ferdinand Flocon, est qualifié de "démagogique" ) et que la plupart des ouvriers qu'il emploie dans ses ateliers appartiennent à des opinions fort avancées. Le préfet suivant est plus sévère : " Le sieur Dannbach a constamment prêté son imprimerie aux écrivains et pamphlétaires anarchistes des deux bords du Rhin et, sous ce rapport, l'indulgence du gouvernement serait mal placée. Je ne pense pas que la situation pécuniaire du sieur Dannbach soit très bonne ; il était du moins gêné dans ses affaires il y a quelques années ; peut-être s'est-il relevé par la publication du Démocrate du Rhin..."  Sa demande de grâce est rejetée le 15 juillet 1850. Toutefois,  quand il demande en 1853 un brevet de libraire pour se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation qui oblige les imprimeurs à être brevetés libraires pour pouvoir écouler directement leur production, le Préfet écrit le 4 octobre 1853 au ministre : « Je ne dois point cacher à Votre Excellence que c’est des presses de cet imprimeur que sortait le journal démagogique ayant pour titre Le Démocrate du Rhin qui n’a cessé de paraître qu’en décembre 1851. Il est vrai de dire aussi que, depuis l’époque ci-dessus mentionnée, la conduite politique du dénommé n’a donné lieu à aucune remarque défavorable, qu’il est dans une position de fortune gênée et qu’il éprouverait  un notable préjudice s’il lui était interdit de vendre les almanachs qu’il publie chaque année et qui non seulement ne contiennent rien de contraire à l’ordre public ni aux mœurs, mais encore offrent de l’utilité ». Le 20 octobre 1853, il obtient son brevet de libraire.
À sa mort, il est remplacé par sa mère.