Nom: SAURIN Prénom: Fidèle, Adolphe Date de début d'activité: 03/07/1829 Date de fin d'activité: 11/04/1846 Adresses professionnelles: 10, rue de la Mairie (1835) Ville - Département: Poitiers (Vienne) |
Il est né le 17 juillet 1801 à Fontenay-le-Comte (Vendée) ; son père était propriétaire. Il est le petit-fils de Lemercier, secrétaire de la Librairie jusqu'à la suppression du poste à la Révolution. Il a été employé pendant cinq ans par l'administration des contributions indirectes. Il gère depuis 18 mois à Poitiers l'imprimerie de Catineau qui la lui cède.
Il demande le transfert des brevets de libraire et d'imprimeur en lettres de Catineau mais l'administration le soupçonne de n'être qu'un prête-nom et d'être "encore plus dangereux que son prédécesseur". En effet, Catineau a souvent été poursuivi, entre 1820 et 1825, pour des affaires de presse. Saurin a conclu une association avec des opposants qui auraient le projet d'un journal ; l'un est "un libéral très prononcé" et l'autre "un médecin professant de très mauvais principes" qui serait le rédacteur du journal ; le transfert des brevets lui est donc refusé. L'association est rompue et Saurin fait une nouvelle demande ; son frère et lui ont vendu une propriété ; il n'a plus besoin de chercher d'autres associés que son frère (il fera figurer sur les livres qu'il imprime les mentions Imprimerie F.-A. Saurin ou Saurin frères sur les livres pour la jeunesse). Il obtient les deux brevets le 28 mars 1828, mais l'administration se montre encore méfiante au moment de lui accorder son brevet de lithographe. En 1836, quand des réfugiés polonais lui proposent d'imprimer une revue en langue polonaise, il suggère prudemment que chaque numéro soit lu préalablement par l'administration ; le Préfet lui répond que c'est à lui de prendre ses responsabilités. Il a cédé en février 1835 son brevet de libraire, se concentrant sur son activité d'imprimeur. En 1837, il s'insurge contre l'attribution d'un nouveau brevet d'imprimeur en lettres à Poitiers. Il dit employer 20 ouvriers et 5 ou 6 apprentis, mais tirer son activité, pour les trois quarts, de commandes parisiennes. De plus, il doit encore payer 69 000 F sur son installation et son matériel. Tout cela prouve, pense-t-il, qu'il n'y a pas place pour un imprimeur supplémentaire à Poitiers.
Il est le grand imprimeur de la ville : brochures et ouvrages historiques, en lien avec la Société des antiquaires de l'Ouest, oeuvres de membres de la Société d'agriculture, belles-lettres, sciences, et arts de la Vienne, publications juridiques et arrêts de la Cour royale, contributions médicales, petits livres pour enfants, publications des exilés polonais... À partir de 1840, il imprime le Journal de la Vienne.
Archives Nationales F18 2107
BnF, fonds Q10B, 1 catalogue.