Nom: LACURIE Prénom: François, Annibal Date de début d'activité: 24/05/1845 Date de fin d'activité: 28/07/1860 Ville - Département: Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) Adresse personnelle: Rue Royale |
Il est né à Pons (Charente-Inférieure) le 3 mai 1795 ; son père était imprimeur. Il est marié et père de quatre fils. Depuis les années 1810, il dirige l'imprimerie de sa mère à Saint-Jean-d'Angély (Charente-inférieure).
La veuve Lacurie, qui exerce comme imprimeur libraire à Saint-Jean d'Angély, demande en janvier 1823 un brevet de libraire pour Pons où son mari avait été imprimeur. Cela lui est refusé car il est impossible d'avoir deux brevets de libraire pour deux villes ; à cette occasion, l'administration s'aperçoit qu'elle exerce la libraire sans brevet à Saint-Jean d'Angély et lui demande de régulariser cette situation. En août 1823, c'est son fils qui reprend à son compte la demande de brevet pour Pons et, sans réponse, il la renouvelle l'année suivante. Le rapport de police le crédite d'un "esprit faux, un amour-propre très vif, des idées politiques réellement incohérentes" et "il ne peut se déterminer à cacher sa haine de la noblesse". C'est donc un refus. En 1825, il fait la demande d'un brevet de lithographe pour compléter son travail dans l'imprimerie maternelle, mais, poursuivi pour défaut de déclaration d'un écrit, il aggrave son cas en mettant en cause un magistrat ; il est condamné à trois mois de prison. En 1828, il demande des brevets de libraire et de lithographe pour La Rochelle qui lui sont d'abord refusés, puis attribués le 19 juin 1829. En 1833, il veut céder brevets et commerce à son beau-frère Salviat pour partir s'installer à Jonzac. Salviat, qui serait boucher et professe des idées républicaines, est récusé par l'administration, d'autant que les affaires de Lacurie à La Rochelle sont "dans le plus grand désordre" et il n'a pas terminé des travaux pour lesquels il a touché des souscriptions. En 1838, il demande un brevet d'imprimeur en lettres qui lui est refusé, mais il réussit à produire une lettre de recommandation de la comtesse Duchâtel ainsi que le témoignage de Rochelais qui affirment l'avoir vu, lors d'une émeute le 2 janvier 1839, tenter de calmer les émeutiers et protéger une de leurs victimes. Il obtient son brevet d'imprimeur en lettres pour La Rochelle le 24 septembre 1839. En 1844, il demande le transfert de ses trois brevets pour Castelsarrasin où il veut prendre la succession de Mézamat dont il reprend l'imprimerie pour 4 000 F dont 1 000 comptant. L'administration refuse d'abord car il laisse des dettes importantes à La Rochelle et le brevet de typographe ne répondait pas à unbesoin : il avait été créé à la demande d'Émile de Girardin, au moment de sa candidature à Castelsarrasin, pour imprimer le journal La Propriété, mais il n'exerce plus depuis deux ans. Finalement, Lacurie obtient le transfert de ses brevets le 24 mai 1845. En 1847, il demande à partir s'installer à Moissac : sa femme, née Salviat, y tient un établissement de reliure, mais n'a pas obtenu les brevets de libraire et de lithographe qu'elle avait demandés l'année précédente. Lacurie a donc décidé de se substituer à sa femme, mais l'administration ne veut pas d'un typographe supplémentaire à Moissac ; dans ces conditions, il renonce à sa demande. En 1852, il abandonne son brevet d'imprimeur en lettres à son gendre Mézamat qui demandera bientôt son transfert pour Saint-Girons, puis Pamiers. Lacurie est à cette date "dans un état de déconfiture complète" et il doit vendre en 1856 tout son matériel. Ses autres brevets sont annulés en 1860 car on ne sait où il est parti.
Archives Nationales F18 2097