Nom: SALLE, épouse FOURNIER Prénom: Catherine, Victoire Date de début d'activité: 04/11/1845 Date de fin d'activité: 12/06/1851 Ville - Département: Elbeuf (Seine-inférieure) |
Elle est né à Blangy (Calvados) le 28 décembre 1804 ; son père était huissier. Elle a épousé l'imprimeur libraire Fournier dont elle a eu trois enfants.
La séparation de biens est prononcée le 12 août 1845 et lui permet de reprendre sa dot ; elle peut sauver ainsi l'imprimerie qui aurait été vendue pour payer les dettes de son mari, et faire une demande de transfert en sa faveur des brevets de lithographe et d'imprimeur en lettres qu'elle obtient ensemble. Elle espère ainsi pouvoir aider son mari à résorber ses dettes. Elle est condamnée le 19 décembre 1850 à un mois de prison et 200 F d'amende pour avoir traité de matières politiques dans L'Industriel elbeuvien, journal sans cautionnement qu'elle publie. Cette condamnation vient s'ajouter à celle du 13 septembre 1850 pour défaut d'adresse sur une pétition politique et une amende de 3 000 F. Le Préfet, consulté sur son recours en grâce, explique qu'elle est accablée de dettes et qu'elle s'est "trouvée souvent obligée de s'adjoindre quelque associé pour la gérance de son imprimerie qui d'ailleurs est tombée dans un état déplorable" ; il veut croire que ces fautes ont été commises à son insu et plaide la pitié pour "l'état maladif de la dame, l'épuisement de ses forces d'autant qu'elle laisserait abandonnés trois enfants". Deux semaines plus tard, il revient sur cet avis car elle vient de reproduire une pétition Pour le rétablissement du suffrage universel, parue dans La Voix du peuple, sans déclaration ni dépôt. Il conseille donc de réduire à 15 jours la peine de prison, mais de maintenir les amendes, ce qui est fait. Elle n'a évidemment pas les moyens de payer toutes ces sommes et doit céder typographie et lithographie à Levasseur tandis que son mari, de son côté, lui abandonne son brevet de libraire.
Archives Nationales F18 2075