Nom: VAUCHEY, veuve BRUGNOT Prénom: Lazarine, Charlotte Date de début d'activité: 27/05/1833 Date de fin d'activité: 13/07/1844 Adresses professionnelles: 10, place d'Armes (1844) Ville - Département: Dijon (Côte-d'or) |
Elle est née à Besançon le 31 août 1800. Elle a épousé Jean-Baptiste Charles Brugnot qui, après avoir concouru pour une chaire de littérature à Besançon, a obtenu le 24 février 1830 un brevet d'impirmeur en lettres et le 9 septembre 1831 un brevet de libraire. Malheureusement il vient de mourir d'une longue maladie quand arrive ce dernier brevet. Elle a 5 jeunes enfants.
Remariée, ayant cédé l'imprimerie, elle cherche à devenir institutrice.
Elle obtient les deux brevets de son mari le 28 octobre 1831, puis fait la demande d'un brevet de lithographe. Elle imprime pour un libraire de Paris les couvertures et les illustrations d'ouvrages comme l'Histoire des bandits célèbres des 4 parties du monde qui lui vaut les premières poursuites, classées sans suite. En revanche, elle est condamnée à 5 000 F d'amende pour un écrit saisi en 1834 à la Société des droits de l'Homme, publié sans nom d'imprimeur, mais que la police lui attribue ; l'amende est ensuite ramenée à 1 000 F. Dès lors le Préfet ne cesse de chercher des motifs de condamnation. "Cette femme n'a cessé d'imprimer les plus odieux pamphlets contre le Roi et le gouvernement ; elle est liée de plus en plus à la cause républicaine et c'est à elle que M. Demay confie la publication de tous les écrits anarchiques qu'il reçoit de Paris", écrit-il au ministre. Il doit néanmoins reconnaître que c'était "seulement la réimpression de pamphlets dégoûtants, il est vrai, mais non condamnés à Paris". Il va jusqu'à réclamer que ses brevets lui soient retirés. Le ministre refuse, d'autant qu'elle prétend ne pas avoir lu les textes en cause. "Cette assertion est d'autant plus facile à croire, écrit Lamartine venu à son secours dans une lettre du 29 août 1835, que ce n'est pas chez une femme qu'il faut aller chercher des idées politiques, encore moins chez une mère de famille dont l'unique désir est d'élever ses enfants en leur donnant du pain". En novembre 1839, elle est encore condamnée pour défaut de déclaration à une amende de 1 300 F, mais elle est grâciée.
Elle a une production régulière de livres et brochures d'intérêt local. En 1833, elle publie les oeuvres poétiques de son mari, rééditées en 1839 et poursuit la publication du Spectateur, journal politique, littéraire et industriel qu'il avait fondé en 1830. Elle imprime aussi pendant quelques années le Courrier de la Côte-d'or, ce qui explique peut-être la surveillance exercée par le Préfet.
Elle s'est remariée et, à partir de 1842, la raison sociale de l'imprimerie est Duvollet-Brugnot.
Archives Nationales F18 1891
Charles Brugnot (Charles), Poésies, avec une notice biographique de T. Foisset, Dijon, impr. de Mme Vve Brugnot, 1833.