Miroir des classiques
Miroir des classiques
Frédéric Duval
Editions électroniques de l'école des chartes Éditions en ligne de
l'École des chartes
Biblissima
genese
Le Miroir des classiques 2 [2016]

L’Equipement d’excellence Biblissima (financé par le programme des Investissements d’avenir) a permis d’ouvrir une nouvelle phase du Miroir des classiques. Plutôt que de poursuivre l’enrichissement du corpus général, il a été décidé de décrire de façon très détaillée les traductions gallo-romanes du Corpus juris civilis. Gustav Gröber en avait commencé l’inventaire (Grundriss der romanischen Philologie, t. 2/1, Strasbourg, 1902, c. 1033-1036), mais elles restaient méconnues. Jacques Monfrin, qui les avait traitées très sommairement dans l’Inventaire critique, y soulignait pourtant que la plus ancienne traduction d’un texte classique était sans doute celle des Institutes de Justinien.

Depuis, la recherche n’a que peu progressé. Malgré quelques articles et travaux universitaires, aucun panorama général n’était à ce jour disponible et l’utile répertoire Translations médiévales1 ne liste pas le tiers des traductions qui nous sont parvenues. C’est peu dire que le domaine était en friche. Parmi les quelques contributions à la connaissance de ces traductions, mentionnons :

  • Robert Feenstra, « La glose d’Accurse dans les Pays-Bas », dans Atti del Convegno internazionale di studi Accursiani, Bologna, 1963, éd. Guido Rossi, Milan, t. III, 1968, p. 1083-1106, aux p. 1089-1091.
  • Alfons Houben, Répertoire des textes juridiques en français antérieurs à 1250, Louvain, Université catholique, Faculté des lettres et de philosophie, licence de philologie romane, 1982, III-245 p.
  • Hans van de Wouw, « Quelques remarques sur les versions françaises médiévales des textes de droit romain », dans El Dret Comú i Catalunya: actes del IIIer Simposi Internacional, Barcelona, 5-7 de novembre de 1992, éd. Aquilino José Iglesia Ferreirós, Barcelone, 1993, p. 139-150.
  • Claire-Hélène Lavigne, La traduction juridique au Moyen Âge: moyen d'appropriation et de réinvention culturelle des Institutiones de Justinien 1er, thèse Université de Montréal 2002, 594 p.
  • Hélène Biu, « La Somme Acé. Prolégomènes à une étude de la traduction française de la Summa Azonis d’après le manuscrit Bibl. Vat., Reg. lat. 1063 », dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes, t. 167/2, 2010, p. 417-464.
  • Hélène Biu, « Dire le droit en français : la traduction française de la Summa Azonis », dans Sciences et langues au Moyen Âge, éd. Joëlle Ducos, Heidelberg, 2012, p. 377-390.
  • Lorenzo Mainini, « Le versioni d’oïl del Corpus iuris civilis. Il caso della Digeste vielle : manoscritti e prime analisi », dans Studj Romanzi, t. 9, 2013, p. 93-154.
  • Hélène Biu, « La langue d’oïl est-elle apte à dire le droit ? Réflexions sur l'élaboration du lexique juridique français », dans Latinum cedens: le français et le latin langues de spécialité au Moyen Âge, éd. Stéphane Marcotte et Christine Silvi, Paris, 2014, p. 187-240.

A ces travaux, il convient d’ajouter une liste de manuscrits inédite, confectionnée à l’Ecole des chartes par Gérard Giordanengo et enrichie par Patrick Arabeyre et Hélène Biu, qui a servi de base au présent répertoire.

Les enjeux d’un répertoire des traductions françaises du Corpus juris civilis ne sont pas négligeables : la masse textuelle (le Digeste ne représente-t-il pas en volume une fois et demie la Vulgate ?), la date des traductions (à situer pour beaucoup vers le milieu du XIIIe siècle), de même que leur nombre laissaient présager d’emblée l’intérêt de ces textes pour l’histoire de la traduction, l’histoire du droit, l’histoire des idées politiques, l’histoire de la réception de l’Antiquité romaine au Moyen Âge, mais aussi l’histoire de la langue française.

Sauf mention contraire, toutes les notices ont été rédigées par Frédéric Duval. Hélène Rochette-Castel a participé à la transcription de rubriques de manuscrits, à la conception des fichiers XML ; Hélène Gautier a préparé la publication numérique en révisant le schéma, en élaborant les fichiers XSLT et en supervisant l’encodage des données. Le balisage en XML-TEI des traductions juridiques a été effectué par Hélène Gautier et Lucie Viénot. Au plan technique, le projet est également redevable à Mathilde Henriquet et à Pascal Campeotto (Ecole des chartes) ainsi qu’au pool Biblissima.


1Translations médiévales. Six siècles de traductions en français (Xe-XVe siècles), Etude et répertoire, dir. Claudio Galderisi, Turnhout, 2011, t. II, p. 634-640.