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Testaments de guerre de Poilus parisiens (1914-1918) : une édition critique

Introduction > Les spécificités formelles des testaments de Poilus > La lettre de dernières volontés par Christine Nougaret 

La seconde forme adoptée pour tester est celle de la lettre missive énonçant un testament, admise comme acte de dernières volontés par les tribunaux. Écrite le plus souvent au front, dans l’urgence, le danger et la précarité, elle représente 7 % du corpus.

Lieux de rédaction des lettres de dernières volontés
Domicile 3
Garnison 1
Front 4
Hôpital 0
Non spécifié 1

Généralement longues et écrites au crayon sur des papiers de fortune, les lettres testamentaires ont été conservées par les familles pour être produites en cas de besoin. Souvent peu lisibles, elles obligent les notaires à en établir une copie collationnée destinée à en conserver le texte intégral et à suppléer aux originaux eux-mêmes au cas où l’écriture tracée au crayon pourrait venir à s’effacer ou s’altérer (minute Dondain). Ces lettres ne se distinguent des lettres ordinaires de Poilus que par la présence en leur sein de dispositions testamentaires égrenées dans une ou plusieurs lettres, qui seront toutes produites au tribunal (Boutin, testament n° 118 ; Cohendy, testament n° 81 ; Mercier, testament n° 110 ; Roux, testament n° 99 ; Stofft, testament n° 106). Différent est le cas de la dernière lettre, en forme testamentaire, remise au destinataire seulement après la mort du testateur qui peut prendre la forme d’un testament spirituel ou tout au moins d’un bilan d’existence (Burret, testament n° 63 ; Dardonville, testament n° 133).