1 Thibault de Neuville avait suivi Simon de Montfort et Gui
de Lévis en Albigeois, et se trouva avec eux, en 1211, au siége de Toulouse ; le 8
juin 1215, il était à Montauban avec Gui de Montfort, Bouchard de Marly et autres
chevaliers, lorsque Girault reprit en foi et hommage de Simon de Montfort ses comtés
de Fezenzac et d'Armagnac, etc. (A. Duchesne,
Hist. de Montm.,
p. 667-68.) Dans le
Scriptum feodorum de
Monteforti, publié par Dom Morice dans ses
Preuves de l'histoire
de Bretagne,
t.
I, col. 1101 à 1104, on lit ce paragraphe :
Heredes domini
Theobaldi de Novavilla de Sancto Leodegario sunt homines ligii. Cette pièce
paraît avoir été rédigée sous Amaury de Montfort, et au plus tard sous son fils Jean
I
er, 1218-1248. Dans la liste des hommages rendus à la
comtesse Béatrix, fille de Jean, comte de Montfort, et femme de Robert
IV, comte de Dreux, on lit :
Robin de Neuville, ce qui
nous autorise à penser que le Neuville dont il s'agit ici n'est autre chose que le
lieu où s'élève aujourd'hui le château de Gambais ou Neuville.
2 Cette charte est l'un des plus anciens documents donnant
le nom d'Essarts-le-Roi à ce village, dont une bulle du pape Adrien
IV de
l'an 1159, confirmant les possessions de l'abbaye Saint-Magloire, appelle l'église
ecclesiam SS. Cornelii et Cypriani de Novalibus (
Gall. christ., int. instr., col. 67,
t. VII). Ce nom est
pleinement justifié par les nombreux défrichements que les premiers rois de la
troisième race firent dans cette partie de la forêt Yveline. Hugues Capet et le roi
Robert avaient fait de nombreuses donations à l'abbaye Saint-Magloire dans cette
même forêt, et lui avaient aussi donné la dîme des souches (
stirpetum), du panage (
pasnatici) et de toutes les novales
de cette même forêt (
messium et frugum de novalibus). — Diplom.
Henrici I. Duchesne,
Hist. script.,
t.
XI,
p.
567. Et c'est ce qui motiva, à n'en pas douter, l'origine du village et
son érection en paroisse.
3 La terre des Essarts dépendait de la châtellenie de
Saint-Léger en Yveline, que Philippe-Auguste, en 1204, avait donnée, en retour
d'autres biens, à Amicie de Beaumont, comtesse de Leycester et aïeule d'Amaury,
lequel la possédait à ce titre, et confirme, comme seigneur dominant, la donation
faite par Thibault de Neuville.