BRY Jean, François, Léonor

Nom: 
BRY
Prénom: 
Jean, François, Léonor
Date de début d'activité: 
09/08/1844
Date de fin d'activité: 
08/02/1859
Adresses professionnelles: 

81, boulevard du Montparnasse (1857)
129, rue Saint-Antoine (1844)

Ville - Département: 
Paris
Adresse personnelle: 

58, rue Mazarine (1841)
122, rue Saint-Antoine (1856)

Successeurs: 
Informations personnelles: 

Il est né le 27 mai 1803 à Paris ; son père Pierre Louis François Joseph est charbonnier. Il est mis très jeune au travail comme manœuvre chez un cordier chez qui il tourne la roue, puis travaille 5 ans à la Manufacture royale des tabacs, six ans chez le fabricant de crayons Conté et neuf ans dans un magasin où il reprend le travail paternel de porteur de charbon. Il s'est marié à 18 ans et il est père de 5 enfants. En 1840, il touche pour lui-même et ses deux fils un salaire journalier de 12,50 F et paie un loyer annuel de 220 F.

Informations professionnelles: 

En 1831, chez les frères Gihaut, il revient à la lithographie qu'il avait rapidement abordée chez Langlumé en 1820, puis travaille entre 1834 et 1841 chez Durier et Marin, comme ouvrier puis contremaître. Quand Marin se trouve en difficultés financières, il lui cède sa clientèle et une des presses lithographiques  qu'il avait rachetées aux enchères lors de la faillite de Chavin, en paiement de son travail ; Bry songe à cumuler ses fonctions de contremaître avec l'exploitation pour son propre compte de cette presse, ce que ne peut tolérer l'administration. Il lui faut un brevet  mais sa première demande, en octobre 1840, est refusée parce qu'il n'est pas suffisamment instruit. Il s'entend donc avec Rosenfeld, un écrivain lithographe qui avait obtenu un brevet mais "dont l'établissement n'avait pas prospéré" ; il lui servira de prête-nom en même temps qu'il réalisera les écritures. Toutefois, Bry souhaite régulariser sa situation et fait une nouvelle demandet en 1844. L'inspecteur de la Librairie note avec satisfaction qu'il "s'est occupé à suppléer un peu à son manque d'éducation et, s'il commet encore quelques fautes d'orthographe, sa rédaction comme son langage, indique un homme de sens" ; de plus, "il a fait ses preuves en créant un établissement qu'il dirige bien et qui prospère". Il possède, en effet, à cette date 5 presses. Le brevet lui est donc accordé. Il travaille avec ses deux fils, qui ont reçu une instruction sommaire, mais s'efforcent de la compléter, le plus jeune, Alfred, suivant avec succès des cours du soir à l'École des frères.
Il obtient un brevet d'imprimeur en lettres le 10 janvier 1857. Il veut l'exploiter en association avec ses deux fils, notamment son fils Pierre. Celui-ci, après avoir été commis en librairie, s'est fait éditeur, sous la marque Bry aîné, avec une innovation remarquable  : les romans en publications à 20 centimes ou 4 sous. En 1853, il  a reçu un brevet de libraire, remplaçant la simple autorisation de juin 1852 dont il jouissait jusque-là. Il a fallu pour cela une pétition signée du Bibliophile Jacob, de Gustave Doré, Virginie Ancelot...,  accompagnée d'un numéro des Veillées populaires publiant opportunément Napoléon 1er, conquérant du monde par Geoffroy-Chateau car l'administration voyait en lui un opposant politique à l'Empire, ami de Nadar et de Blanqui, éditeur de l'Evangile du Peuple d'Esquiros dans ses Veillées littéraires illustrées, membre du Club du Peuple d'Esquiros... Le Bibliophile Jacob a même écrit une longue lettre peignant  Pierre Bry comme rallié à l'Empire et bienfaiteur de sa commune de Meudon. Il finit donc par obtenir un brevet de libraire le 28 avril 1853. Toutefois, il fait faillite en 1855 et l'administration s'empare de cette raison pour lui refuser un brevet de typographe pour Vaugirard en août 1856, face à la très forte opposition de l'inspecteur Gaillard et malgré l'avis du préfet de Police. C'est donc  François Bry qui en fait la demande. Avec succès. Le commissaire de la Librairie n'est pas dupe : il doute même que Bry père, "peu versé dans la typographie", finance lui-même cette nouvelle installation et pense plutôt que les fonds sont fournis par Riberolles et Pelvey pour réimprimer les fonds de Bry fils et des deux autres libraires. L' "excellente réputation" du père fait oublier ces réserves et "certains antécédents [du fils] qui n'étaient pas irréprochables du point de vue politique". Le 2 juin 1858, Pierre Bry est condamné à 15 jours de prison et 100 F d'amende pour complicité d'outrage à la morale publique et religieuse, pour un écrit intitulé Pétition au Sénat  de Proudhon ; son recours en grâce est rejeté. Le commissaire inspecteur de la Librairie ne manque pas de remarquer que Pierre Bry n'est que libraire  et que le véritable imprimeur est son père ; "le postulant avait donc un moyen bien simple pour se faire mettre hors de cause et je ne pense pas que dans une circonstance de ce genre on puisse lui faire un mérite de s'être laissé condamné en lieu et place de son père."
En juin 1858, il a voulu céder son brevet de lithographe à l'abbé Moyan, procureur général de la congrégation du Saint-Esprit, mais le ministère a jugé que celui-ci n'avait besoin que d'une simple autorisation. Il traite donc avec Chameroy pour la lithographie ; il est remplacé comme imprimeur en lettres le 7 décembre 1863 par Alfred Seringe.

Bibliographie Sources: 

Archives Nationales F18 1741