Nom: DESROCHERS Prénom: Louis, François Date de début d'activité: 02/12/1843 Date de fin d'activité: 20/12/1850 Adresses professionnelles: 6 et 8, rue du Caire Ville - Département: Paris |
Il est né le 15 octobre 1795 à Grès (Orne). Son père était journalier. Il a commencé par être domestique chez le comte de Broglie, puis valet de chambre du receveur général de la Seine.
Vers 1830," il a commencé à monter pour les autres et pour lui-même des écrans à main et des garde-vues qui remplacèrent à cette époque les globes dont on se servait pour les lampes. C'était le moment où vint à la mode une espèce de peinture qu'on appela peinture orientale, qui s'exécutait au moyen de petits chassis en carton dans lesquels étaient découpés les objets, le plus généralement des fleurs, que l'on coloriait ensuite avec un large pinceau en teintes plates animées au moyen d'une certaine dégradation. Le sieur Desrochers, ayant été initié à ce genre de coloriage qui était peu connu, s'était mis en relation avec le sieur Giroux de la rue du Coq qui vendait ses produits, en fit une industrie qui obtint la vogue du jour et le mit à même de faire des journées productives. Il forma un établissement pour la fabrication de ces appareils et fit annoncer qu'il montrait à peindre en quelques heures sans qu'on eût besoin de savoir dessiner [...] Une autre mode étant venue pour les garde-vues et les écrans, il appliqua il y a cinq ans aux feuilles d'éventails son nouveau genre de peinture dont il fut obligé de modifier l'emploi plus tard. Aujourd'hui il continue de fabriquer des feuilles d'éventail et il occupe deux ouvrières à ce travail. Il veut en outre se remettre à confectionner des écrans suivant les procédés nouveaux d'impression et de gauffrage. Il imprimerait aussi au besoin des cadres et des étiquettes. Ainsi donc premièrement il demande l'autorisation de posséder une presse typographique pour imprimer des garde-vues et écrans. Cette presse serait exactement du modèle de celle que le sieur Bauerkeller a fait confectionner pour son établissement. Secondement il sollicite un brevet d'imprimeur lithographe afin d'imprimer des feuilles d'écrans. Il fait exécuter jusqu'à présent des impressions chez les sieurs Kaeppelin et chez Engellemanse [sic] fils." Ayant vérifié auprès de ces imprimeurs l'importance des commandes de Desrochers, le commissaire inspecteur Bailleul conclut que leur modestie (300 F par an en moyenne) prouve que le demandeur n'a pas intérêt à faire lui-même ces impressions et qu'il renoncera vite, d'autant qu'il n'a pas de connaissances en lithographie." Cet avis de Bailleul, le commissaire inspecteur, ne sera pas suivi. Cavé, le directeur de la Librairie, note qu'il est parvenu "par ses seules ressources à se faire une clientèle et une maison assez considérables", et qu'il faut lui faire confiance pour s'entourer d'ouvriers capables de pallier sa méconnaissance de la lithographie.
En effet, succédant à l'éventailliste Émile Blondeau, il est considéré comme le "rénovateur de l'éventail", s'inspirant de la grande tradition des éventails du XVIIIe siècle pour la richesse de l'ornementation comme pour le style du décor. S'il propose une belle collection d'éventails anciens ou dans le goût du XVIIIe siècle, il n'en adoptera pas moins la lithographie pour le décor de certaines feuilles. Il obtient aussi l'autorisation de posséder une presse typographique à levier pour la fabrication des papiers gauffrés et guillochés
Archives nationales F18 1755B
Letourmy-Bordier (Georgina), L'éventail de Joséphine à Eugénie,[catalog. expo.], Boulogne-Billancourt, Ville de Boulogne-Billancourt, 2018.