Nom: PELLERIN Prénom: *Charles, Nicolas Date de début d'activité: 01/12/1853 Adresses professionnelles: 14, rue Léopold Bourg Ville - Département: Épinal (Vosges) |
Il est né à Épinal le 17 décembre 1827. Il est le fils de l'imprimeur Nicolas Pellerin qui, associé avec son beau-frère Pierre-Germain Vadet, a repris les brevets d'imprimeur et libraire de son père en 1828. Il a fait ses études au collège d'Épinal et s'est ensuite formé dans l'entreprise famililale. Il épouse en juillet 1855 la fille de l'imprimeur Nicolas Gley, Élisabeth ; ils auront trois enfants. Il meurt le 29 décembre 1887.
Sous la direction de ses père et oncle, l'Imagerie a pris une grande extension, employant 66 ouvriers en 1853 pour une production d'images gravées sur bois et coloriées au pochoir, destinées à un public populaire. En 1850, les imprimeurs décident d'utiliser pour une partie de leurs impressions la lithographie. C'est Charles qui fait la demande d'un brevet. Il est déjà associé à son père et promet de ne pas utiliser son brevet en dehors de la société et, par conséquent, de ne pas faire de concurrence nouvelle à ses confrères. Bien que l'administration soit réticente, dans cette période, à la création de brevets, Charles Pellerin finit par l'obtenir. Il s'appuie sur François Charles Pinot pour les dessins et sur des ouvriers débauchés d'imprimeries de la région comme Chaste qui travaillait chez Gangel, ou Pauline venu de chez Dembour. Le 30 octobre 1858, Nicolas Pellerin et Pierre-Germain Vadet transmettent l'imprimerie au fils de l'un, Charles Pellerin, et au gendre de l'autre, Léon-Joseph Letourneur-Dubreuil, en les associant dans une société Pellerin et cie. Le 20 avril 1860, il obtient ses brevets de libraire et d'imprimeur en lettres que lui cède son père. Ce passage de relais est aussi l'occasion de la construction de nouveaux bâtiments dont un atelier consacré à la lithographie et l'installation d'une machine à vapeur.
Malgré le départ en 1858 de Pinot, décidé à créer une imprimerie concurrente, l'imprimerie Pellerin continue de se développer employant 112 ouvriers en 1856, 140 en 1861. Elle produit des images religieuses, des sujets militaires (uniformes et scènes d'actualité comme la guerre de Crimée), des images pour enfants, renvoyant souvent aux contes, des sujets à découper, des découpages pour construire des jeux, des modèles d'écriture, des couvertures de cahiers...
En 1880, Letourneur-Dubreuil se retire et Charles Pellerin, resté seul à la tête de l'imprimerie, entame une collaboration avec Gaston Lucq qui à Paris, pilote une "publicité spéciale par l'image populaire" : planches clairement publicitaires ou de la Série encyclopédique de leçons de choses illustrées qui glissent discrètement le nom d'une marque dans un discours pédagogique ; il sert aussi d'intermédaire pour la première des planches illustrées du supplément du Figaro en 1884 , qui sera suivie d'autres. À sa mort, en 1887, son fils Georges et son gendre Pol Payonne, qui déjà travaillaient dans l'entreprise, lui succèdent alors que la chromolithographie et la zincographie viennent de faire leur entrée dans l'imprimerie. Après l'incendie de l'imprimerie le 18 juin 1888, le rachat de l'imprimerie Olivier-Pinot, ancienne imprimerie de Charles Pinot sans repreneur familial, devient plus nécessaire ; il est signé le 6 août 1888 et, après fusion des deux entreprises, l'imprimerie Pellerin n'a désormais plus de rivale à Épinal. Sa production évolue avec l'appel à des illustrateurs parisiens, renouvelant la mise en page, le choix des couleurs, le style des dessins pour des Histoires et scènes humoristiques, pour ses Gloires nationales ou pour des Fables de La Fontaine.
Archives Nationales F18 2111
Bitterly (François), Beretta (Alain), La lithographie et les imageries d'Épinal, Gérard Louis éd., 2020.