Nom: CLOSTRE Prénom: Antoine Date de début d'activité: 20/05/1842 Date de fin d'activité: 22/03/1850 Ville - Département: Thiers (Puy-de-Dôme) Adresse personnelle: Rue du Lac |
Il est né le 1er octobre 1813 à Moulins (Allier) ; son père était employé à l'octroi. Il se fait appeler Antoine Eugène Clostre Riffier. Il a été ouvrier chez Salles à Riom de 1835 à 1840. Il est poète à ses heures et auteur de romances Prières poétiques (1846), "L'Abeille" dans Le jeune conscrit (1858), Donnez !! (1860), Le nez d'Biquot, pochade en vers trop libres (1861), Mon étoile (1861). En 1860, son engagement politique se traduit par sa participation à la Société typographique parisienne comme secrétaire comptable.
Il obtient les brevets d'imprimeur en lettres et de libraire de Chamerlat le 27 octobre 1840. Il se plaint que la clientèle de son prédécesseur l'a abandonné, préférant se tourner vers Cuissac, un nouveau breveté enfant du pays et qu'il pâtit de la diminution des annonces judiciaires dans le Journal de Thiers dont il est l'imprimeur et le rédacteur. Il demande donc en 1844 son transfert pour Moulins qui lui est refusé malgré une lettre de sa femme à Mme Adélaïde. Il demande ensuite le transfert pour Clermont-Ferrand, sans plus de succès. En 1846, il rétrocède son brevet de libraire à la veuve Chamerlat. Le 24 mars 1849, il est condamné à une amende de 2 000 F pour défaut de déclaration et de dépôt du Toast de Félix Pyat aux paysans. Le Préfet s'oppose à son recours en grâce car "il professe les opinions démagogiques les plus avancées ; il a pris une part active à toutes les démonstrations politiques qui ont eu lieu à Thiers depuis la révolution de février ; il a figuré dans tous les clubs et s'y est fait remarquer par la violence de ses discours. On peut le considérer comme l'un des chefs du parti socialiste à Thiers." Nouvelle condamnation le 2 mars 1850 à 2 000 F d'amende pour défaut de déclaration et de dépôt du journal L'Égalité, journal non politique mais qui recueillait "des articles de nature à irriter les passions contre le gouvernement". Le Préfet est formel : "Il montre en toute occasion une ardeur haineuse à attaquer la classe bourgeoise et il insère chaque jour dans son journal tous les faits qui peuvent irriter les classes inférieures contre le gouvernement et contre l'organisation sociale. C'est un homme vaniteux, envieux ; il aime l'aisance et déteste le travail ; il pérore dans tous les conciliabules socialistes et je suis convaincu que, chaque fois qu'il pourra se soustraire à la surveillance de la police, il mettra sa presse à la disposition du parti démagogique." En mai 1849, il imprime encore un Discours prononcé par M. Goutay,... rapporteur de la commission qui avait proposé l'amnistie des transportés mais, à la suite de ces condamnations et de difficultés financières, il semble avoir abandonné Thiers et son imprimerie, pour venir à Paris. À la fin des années 1850, il travaille comme ouvrier typographe chez Paul Dupont auquel il rend hommage en 1868, en tant que délégué des ouvriers.
Archives Nationales F18 2038