École des chartes » ELEC » Les comptes des consuls de Montferrand (1273–1319) » Notes

Notes

: 1.1. On trouvera des renseignements sur la famille de Bornet dans Tardieu, Histoire de la ville de Montferrand, p. 76.

: 1.1. Les Mazoeir étaient une vieille famille montferrandaise qui connut une notoriété assez grande au XIVe siècle, tant à Riom qu'ailleurs. Voir J. Teyssot, « Topographie ... », p. 164-166, et A. Tardieu, Histoire de la ville de Montferrand, p. 86.

: 1.2. Le sens semble être que les consuls rendent à B. Patriarcha une somme de 25 sous que celui-ci avait empruntée auparavant pour une affaire concernant Jo. Forneir.

: 1.4. La charte de 1291 prévoyait qu'il était de la compétence des consuls de choisir le crieur qui devait ensuite leur prêter serment. Les premiers comptes suggèrent que Montferrand n'employait qu'un seul crieur, mais en 1284 nous trouvons que leur nombre était passé à trois (voir 3.167). Sur l'importance du rôle du crieur public, voir A. Rigaudière, Saint-Flour ... , p. 163-165. Durant était crieur à Montferrand depuis au moins 1259 (voir R. A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ... , p. 72). La ville prit à sa charge les frais du mariage de sa fille en 1271, comme ceux de son enterrement en 1286 ( voir 3.470).

: 1.8. Il pourrait s'agir de sommes empruntées à des financiers parisiens lors du passage dans cette ville des consuls chargés d'apporter au roi le marc d'or (voir aussi 1.149). L'expression « bourgeois de Paris » avait un sens technique bien précis, la qualité de « bourgeois » n'étant attribuée qu'à des conditions très strictes (voir B. Bove, Dominer la ville ... , p. 540 sqq.).

: 1.9. On connaît deux personnages portant le nom de P. Albanel à l'époque qui nous intéresse : l'un était un habitant de Montferrand (voir 1.15 etc.), et l'autre un bourgeois de Riom (voir 3.9).

: 1.11. Le « commun » était un impôt direct (un fouage) levé sur les patrimoines en vue de financer les charges communes des habitants de la ville (voir A. Rigaudière, Gouverner ... , p. 39). Dans la première partie des comptes, nous trouvons à côté du terme cumi celui de presta, parfois synonyme, mais pas toujours (voir 2.36). L'impôt dénommé la presta visait à financer un élément particulier du budget municipal - l'hospice de la Charité par exemple (voir 3.229, 3.237, 3.259). Les deux termes cessent d'être employés après 1287-8, et sont remplacés d'abord par leva (voir 4.55, 4.56), puis par geta (voir 6.32, 6.154, 6.193 etc.).

: 1.26. On trouvera des renseignements sur la famille Boissière dans A. Tardieu, Histoire de la ville de Montferrand, p. 75 - 76.

: 1.26. Sur l'expression faire deita on consultera M. Lescuyer, « L'inventaire après décès ... » , p. 165.

10 : 1.32. C'est le turonensis albus, ou « gros tournois », qui avait la valeur de cinq deniers (voir J. Lafaurie, Les Monnaies …, p. 25-26 et Bompaire-Dumas, Numismatique ..., p. 293 et p. 556).

11 : 1.33. Pierre d'Ermenière était un officier du bailli d'Auvergne (voir Fournier-Guébin, Enquêtes administratives ..., p. 155-157). Il disparaît des comptes après 1282.

12 : 1.35. A partir des années 1260, la monnaie clermontoise frappée par l'évêque se vit de plus en plus concurrencée en Basse-Auvergne par les monnaies viennoise et tournois (voir Bompaire-Dumas, Numismatique ... , p. 293 et p, 556, et R.A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ... , p. 15-17).

13 : 1.36. Entre 1256 et 1280, le seigneur de Montferrand était Louis I de Beaujeu.

14 : 1.38. Les consuls réglaient annuellement les affaires de l'hospice municipal au moment de l'Ascension.

15 : 1.40. Sur la famille Sistel, voir J. Teyssot, « Topographie ... », p. 166-167.

16 : 1.62. A la suite de l'annexion de la Terre d'Auvergne par le roi de France, en 1225, les consuls furent astreints à verser tous les ans, à la fête de la Chandeleur, une somme d'argent équivalent à la valeur d'un marc d'or. Pour ce faire, deux des leurs se rendaient en personne à la cour du roi. Cette pratique a perduré jusqu'au XVIIe siècle. Le motif qui a poussé les Montferrandais à payer si consciencieusement le marc d’or pendant plus de cinq cents ans était vraisemblablement d’assurer le maintien de la primauté des marchés et foires de leur ville. L’histoire de cette pratique, unique dans la région, est expliquée dans J. Teyssot, « Le marc d'or ... ».

17 : 1.63. Le seigneur de Montpensier était Humbert de Beaujeu, frère du seigneur de Montferrand.

18 : 1.69. Nous ignorons la raison de ce voyage à Foix. Peut-être pourrait-il s'agir du remboursement d'une mission faite deux ans plus tôt lors de la campagne conduite par le roi Philippe III le Hardi contre le comte de Foix durant l'été 1272 (Charles-Victor Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, Paris, 1887, p. 59-61) ? Des représentants de Montferrand avaient été convoqués par le connétable à Toulouse, l'un des lieux de rassemblement de l'armée royale, et D. Faure était bien consul de Montferrand en 1272 (voir R.A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ... , p.162, M 86-87).

19 : 1.77. Période de douze jours, avant ou autour du 1er janvier, dont les conditions météorologiques sont censées préfigurer celle des douze mois de l'année à venir.

20 : 1.78. Nous ignorons tout de ce personnage, mais il semble revenir plus loin sous les noms d'Arbers (1.160) et Chaluls (1.172).

21 : 1.82. Le sacristain s'occupait des locaux utilisés par les consuls.

22 : 1.87. Le mot pourrait être une forme francisée de l'occitan sas. Le sens du mot menuias est difficile. Il figurait déjà dans les comptes de Montferrand en 1266 sous la forme de manuihas, toujours dans un contexte de remboursement de frais de voyage (voir R.A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ... , p. 105). C'est sans doute une variante du mot menudarias (« choses menues »).

23 : 1.90. Au XIIIe siècle, Montferrand n'avait pas encore de maison consulaire permanente, malgré l'important rôle symbolique de celle-ci, voir A. Rigaudière, Saint-Flour ... , p. 121. En 1286, les comptes mentionnent une maizo dal cosolat (voir 3.396, 3.500), mais il s'agit d'une maison louée de particuliers: S. de Limotjas (3.5, 3.87), P. de Rochafort (2.28, 3.292, 5.325), etc. Les choses changent au XIVe siècle, lorsque la ville acquit une maison qu'on nomma la maizo de Saint Esperit (voir 6.97). Mais même après cette date, il arrive qu'on loue l'ostal de la chanseleria à un particulier (6.415).

24 : 1.101. Leçon impossible à restituer.

25 : 1.111. L'interprétation de pluma est difficile. Prendre ce mot dans un sens littéral (« couverture de la peau des oiseaux ») paraît peu convaincant, vu la relative importance de la somme dépensée (14 sous). Le sens d' « instrument pour écrire » convient mieux, mais le FEW 9, p. 89b en fait remonter la première attestation seulement à 1487. Il en existe, pourtant, qui sont bien plus anciennes, dont on peut citer cet exemple tiré d'Eustache Deschamps, c.1390:


Celle de qui nulz ne saroit Descripre les biens, ne pourroit
Ancre, papier ne plume offrir, Ne langue ne pourroit souffrir De la
louer selon son droit.
(Oeuvres complètes d'Eustache Deschamps, t. IV, p. 46: poème 588, ligne 14)
14 sous reste, néanmoins, un prix bien élevé pour un simple « instrument pour écrire ». Faut-il considérer pluma non comme un substantif, mais comme un infinitif plumar ? Il arrive de temps en temps que nos scribes omettent le [r] final de l'infinitif, par exemple entersa (6.467) < entersar . Tout comme le verbe penar (< pena) (voir FEW 8, p. 533b-534), plumar pourrait alors signifier « emplumer, rédiger (un document) ».

26 : 1.116. Les bailies (ou prévôtés) dépendaient directement du connétable d'Auvergne. Elles étaient mises aux enchères publiques, et le plus offrant obtenait le poste pour une ou plusieurs années. Il y eut en Basse-Auvergne à l'époque d'Alphonse de Poitiers 26 bailies, dont la principale était celle de Riom. Montferrand ne figure pas sur la liste, la ville étant à cette époque du ressort du baile de Cébazat (voir H.-F. Rivière, Histoire des institutions ... , 1, p. 473-475). Après la mort d'Alphonse en 1271, le système fut modifié et le nouveau bailliage royal d'Auvergne fut divisé en dix-huit bailies, dont Montferrand en remplacement de Cébazat (voir H.-F. Rivière,Histoire des institutions... , 1, p. 487). Il semblerait que le changement ne se fût effectué à Montferrand qu'en 1287, car, jusqu'à cette date, dans nos registres, le titre de baile se rapporte toujours à celui de Cébazac (voir 3.48, 3.49, 3.547). Dans des cas comme 1.116, 3.291, 3.325, où le ressort du baile n'est pas spécifié, il est légitime de supposer qu'il s'agit toujours du baile de Cébazat. En 1286 les consuls obtinrent la nomination d'un baile propre (voir 3.482); aussi après cette date les renvois concernent uniquement le baile de Montferrand (voir 3.572, 5.80, 5.98, 5.113, 5.256, 5.270, 6.289, 6.478). A partir de 1307, le titre de baile est concurrencé par celui de preot (= prévôt, 5.89 ) (voir A. Bossuat, Le Bailliage ... , p. 130), ce qui n'empêche, toutefois, qu'en 1309 il n'y eût deux bailes à Montferrand (voir 5.376). Nous allons voir plus loin que le mot chastela connaît dans nos registres une évolution analogue (voir note 2.19).

27 : 1.119. Ce mot n'a pas été relevé par les dictionnaires d'occitan médiéval et l'exiguïté du contexte rend son interprétation difficile, d'autant plus que P. Reis ne figure nulle part ailleurs dans nos comptes. On pourrait le rapprocher de l’ancien français fineur (voir F. Godefroy, Dictionnaire ... , 4, p. 11a): « celui qui fixe, qui mesure » (voir FEW 3, p. 561a), ce qui ferait de notre finador une sorte d'arpenteur, « celui qui établit les limites », les bornes du territoire placé sous la juridiction des consuls ( voir glossaire fis). Sur le métier d'arpenteur voir A. Guerreau, « Remarques sur l'arpentage .. ». Une deuxième solution consisterait à rattacher finador à l’occitan médiéval finar « terminer une affaire en payant » (voir Levy, Provenzalisches ... , 3, p. 493), et dans ce cas il prendrait le sens de « celui qui règle les comptes », « trésorier ».

28 : 1.151. Vraisemblablement Guillaume de Beaujeu, frère puîné de Humbert de Beaujeu. Il fut tué au siège d'Antioche, le 18 mai 1291 (voir J.-B. Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne... 1, p. 178-179 et infra 3.331).

29 : 1.157. En plus de son sens habituel de « honte, mépris », soan peut signifier « monnaie qui n'a pas son poids », et l'expression tornar en soan « refuser » (FEW 12, p. 351b).

30 : 1.160. S’agit-il d’Arbert de Chaslus ? Voir 1.78, note.

31 : 1.163. Sans doute la clef du coffre communal (voir 2.34). Peris lo chapus exerçait visiblement les deux métiers de charpentier et de serrurier.

32 : 1.171. La commanderie des templiers de Montferrand était la résidence du maître de la province d'Aquitaine. L'ordre du Temple fut supprimé en 1312, et ses commanderies transférées aux hospitaliers, mais le titre de « maître du Temple » continua à être utilisé quelques temps après - voir 7.308. Bien que l'église des templiers fût détruite en 1787, d'importants vestiges du couvent subsistent dans l'actuelle rue Parmentier (quartier des Molles).

33 : . Il est impossible de dater ce fragment avec précision.

34 : 2.1. Ce personnage était encore vivant en septembre 1284 (voir 3.177).

35 : 2.2. Il est souvent question de Bérald IV de Mercoeur (1237-1292), seigneur de Gerzat, dans les enquêtes d'Alphonse de Poitiers (voir Fournier-Guébin, Enquêtes administratives ... , index). La famille des Mercoeur est étudiée dans M. Boudet, Les Derniers Mercoeurs. Leur lieu d'origine se trouve sur le canton de Lavoute-Chilhac (Haute-Loire).

36 : 2.5, 2.7. Ce mot n'a pas été relevé ailleurs en occitan médiéval, mais on peut le rapprocher d'ancien français entercier « mettre en main tierce » (FEW 13/1, p. 268a). Il s'agit de la prise à témoin d'une tierce personne. Le mot revient plus loin (6.442) sous la forme entressar. Cf. tresada 7.212.

37 : 2.6. Il se trouvait en Auvergne, à l'époque qui nous intéresse, deux connétables, soit le connétable de France et le connétable d'Auvergne. L'épée de connétable de France fut donnée, en février 1277, à Humbert VI de Beaujeu, qui mourut huit ans plus tard (voir J.-.B. Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne ... , 1, p. 178-179). La charge de connétable d'Auvergne fut remplacée, en principe, par celle de bailli en 1275 (voir H.-F. Rivière, Histoire des institutions ... , 1, p. 472-477), mais le titre de bailli n'apparaît dans nos comptes qu'en 1282 (voir 3.45). Il n'est pas impossible que nos consuls soient restés pendant un certain temps fidèles aux vieilles habitudes dénominatives, car il s'agit ici du connétable d'Auvergne.

38 : 2.15. Dans les années 1260, ce personnage avait été l’un des hommes les plus riches de Montferrand (voir R.A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ... , p. 27-30 et infra 2.38, 3.179, 3.199, 3.545). Il est décédé en 1285 (voir 3.199).

39 : 2.18. Celui-ci meurt en avril-mai 1286 (voir 3.470).

40 : 2.19. Théoriquement, le châtelain avait la garde d'un château et s'occupait surtout d'affaires militaires, mais le châtelain dont il est souvent parlé dans nos registres semble exercer des fonctions de petite police similaires à celles d'un baile. Ses pouvoirs sont définis par les chartes de franchises qu’il jure de respecter à son entrée en charge, et les consuls de leur côté sont tenus de lui prêter serment chaque année (voir A. Bossuat, Le Bailliage ... , p. 130). Après la vente de Montferrand au roi en 1292, le châtelain est un officier seigneurial qui représente le roi en tant que seigneur de Montferrand. Dans la première partie des comptes (2.29, 2.39, 3.14, 3.58, 3.127, 3.136, 3.139, 3.144, 3.151, 3.152, 3.154), on peut se demander si le titre de chastela ne désigne pas, en réalité, le baile de Cébazat. En 1286, lorsque le poste de baile est créé à Montferrand, nous trouvons les premières références non seulement au baile de Montferrand (voir note 1.116, 3.482), mais aussi au chastela de Monferran (voir 3.491, cf. 6.189, 6.195, 7.148). Peronet de Rochafort reçoit tantôt le titre de baile (3.446), tantôt celui de chastela (3.491). Le terme de baile est remplacé par preot en 1307, mais les consuls continuent, après cette date, à utiliser chastela (voir 6.190 et sa note).

41 : 2.25. Il est question de garder les arches communes dans un lieu sûr (cf. 6.421). Voir Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français ..., p. 13. Sur la fonction et l'importance de l'arche voir A. Rigaudière, Saint-Flour ... , p. 121.

42 : 2.30, 2.31. Cet emploi de veil se retrouve à 3.286. L'occitan médiéval permettait de former des adverbes par la simple adjonction d'un s à la forme épithète (voir J. Anglade, Grammaire ..., p. 354). Il s'agit de dettes encourues par les consuls précédents, désignés normalement par l'expression los cosols veils (3.79).

43 : 2.34. Il s'agissait de réparer les serrures du coffre communal où étaient placés, semble-t-il, les deniers produits par le cumi (« impôt communal »).

44 : 2.37. Rien ne permet d'identifier ce personnage. Il s'agit peut-être du provincial des franciscains en Auvergne (cf. 3.552, 4.24).

45 : 3.10. Louis II de Beaujeu avait succédé à la seigneurie de Montferrand en 1280. Midons désigne vraisemblablement sa mère, alors veuve, qui était la dame de Châteaumeillant (Cher, ch.-l. c.).

45 bis : 3.10. La geta était techniquement une « donation » (voir FEW 5, p. 13b), mais l'emploi de destrenhedor (« gens qui opèrent une saisie ») indique que celle-ci n'avait rien de volontaire (voir 3.42). Il s'agit ici d'un impôt exceptionnel exigé par le bailli. Plus tard dans les comptes, geta devient un simple synonyme de cumi (« impôt communal »). Voir plus haut 1.11, note, et plus bas 6.32 et suiv. Quant au mot destrenhedor, il ne semble pas avoir été employé ailleurs en occitan médiéval avec le sens qu'il a dans notre document (voir FEW 3, p. 101a).

46 : 3.29. Sur le sens de cette expression voir C. Brunel, Les Plus Anciennes Chartes ..., p.449.

47 : 3.34. La forme agut correspond à a agut avec élision de a devant un mot commençant par a, dont on trouve de nombreux exemples dans les comptes.

48 : 3.39. Vêtement de dessus, pour les deux sexes, qui, au début du XIVe siècle remplace le surcot et. Il disparaît à la fin du XIVe siècle. Voir F. Boucher, Histoire du costume ..., p. 433.

49 : 3.40. Il faut supposer qu'il s'agit ici de la veuve de Louis II de Beaujeu (3.10). Voir aussi 3.41, 3.50, 3.55.

50 : 3.42. Il s'agit sans doute de la somme faisant l'objet de la geta mentionnée plus haut (3.10). Le roi Philippe le Hardi préparait déjà sa campagne contre le roi d'Aragon. Voir plus bas 3.280.

51 : 3.44. Cette expression se rapporte peut-être à un angle de l'enceinte de Montferrand, en dehors de laquelle se trouvait un champ de blé. Du Cange (t. 1, p. 253a) note un emploi de angulum avec le sens d'« enceinte ». La « grande tour » dans les remparts de la ville s'élevait à l'angle nord-ouest. Voir H. et E. Du Ranquet, Vieilles Pierres ..., p. 34.

52 : 3.44. Il s'agit de meules de blé entassées dans les champs qui avaient pris feu. Sur la forme plomnho (< plumbiare) voir FEW 9, p. 92b et Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français ..., p. 41-42.

53 : 3.45. On peut supposer que les Montferrrandais cherchaient à détourner la requesta de la CCC £ en invoquant les privilèges énoncés dans leur charte communale.

54 : 3.46. La charge de « connétable » d'Auvergne fut remplacée par celle de « bailli » en 1275 (voir H.-F. Rivière , Histoire des institutions ..., 1, p. 472-477). Le connétable en question ici semblerait être le connétable de France, Humbert de Beaujeu (voir notes 2.6 et 3.92).

55 : 3.49. Le mot qui précède dec est effacé, mais nous comprenons que cette expression, qui revient plus tard (3.481) - toujours en rapport avec le Puy de Crouelle - signifie « établir les limites d'un territoire » (voir FEW 3, p. 27a). Ailleurs, le mot dec semble avoir un sens plutôt temporel que spatial (voir 3.697, note).

56 : 3.49. Le Puy de Crouelle se trouve à 2 km au sud-est de Montferrand. Sur les plus anciennes mentions de ce toponyme, voir E. Desforges, Nouvelles Recherches ..., p. 474. Ce petit puy semble avoir été, à l'époque qui nous intéresse, l'objet d'un litige entre le seigneur de Montferrand et le chapitre de Clermont (voir 3.481). La question, d'abord soumise au bailli d'Auvergne, fut finalement réglée en faveur des Montferrandais par un arrêt du Parlement de Paris, en décembre 1312:

Lite dudum mota, coram ballivo Alvernie, inter capitulum Claromontensem, ex una parte, et dominum Montis Ferrandi, ex altera, super saisina omnimode justicie Podii de Croella et pertinenciarum ejusdem; dictoque capitulo proponente se esse et fuisse in saisina exercendi omnimodam justiciam in Podio supradicto; dicto domino Montis Ferrandi e contrario proponente se esse et fuisse in saisina justicie predicte; tandem predictus ballivus, vocatis dictis partibus, et aliis evocandis super hoc, duas inquestas fecit super eisdem articulis ut melius et lacius testes, super hoc, producti, interrogarentur, in secunda inquesta, quam interrogati fuissent in prima; quas inquestas idem ballivus ad curiam nostram remisit, et cum dictus dominus Montis Ferrandi diceret et proponeret, coram nobis, quod illi et iidem testes qui fuerant examinati in prima inquesta, debuerunt examinari in secunda, et non alii, quod forsitan factum non fuerat, ut dicebat, cum eundem defensorem non habuisset, ut asserebat; nos vero certis commissariis, a nobis, super hoc, deputatis, pluribus et pluries mandavimus et commisimus, ut ipsi informarent se si illi et iidem testes qui fuerant examinati, in prima inquesta predicta, fuerunt examinati in secunda et quod, si ipsi invenirent ita factum fuisse, ipsi nobis rescriberent, qui et quot fuerunt illi testes, et cujus condicionis existerent et quibus videretur eis major esse fides adhibenda, qui tam informacionem quam inquestas predictas super hiis factas, ad nostram curiam remiserunt : visis igitur et diligenter inspectis inquestis predictis, quia in eisdem repertum est dominum Montis Ferrandi melius et per plures testes et antiquiores, quibus eciam major fidus est adhibenda, et per plura expleta et meliora suam intencionem probasse quam capitulum antedictum, per curie nostre judicium, saisina omnimode justicie dicti Podii de Croella, cum pertinenciis ejusdem, domino Montis Ferrandi fuit adjudicata, salva dicto capitulo, in predictis, questione proprietatis, prout fuerit racionis. Veneris post Sanctum Nicholaum hyemalem. R. de Sancto Benedicto reportavit(voir A. A. Beugnot. Les Olim ... ,t. 4, p. 717 - 718).

57 : 3.51. Pour les diverses fonctions remplies par les trompettes, voir A. Rigaudière, Saint-Flour ..., p. 165-166. Ici le mot mostra désigne une revue des troupes, un recensement des moyens militaires de la ville qu'il convient de rapprocher de l'expression jor amb armas (3.467).

58 : 3.59. L'exiguïté du contexte nous interdit de trancher entre les différents sens du mot screpsio.

59 : 3.92, 3.96. Il s'agit de Humbert VI de Beaujeu, sire de Montpensier. Il reçut l'épée de connétable de France en février 1277. Voir plus bas 3.129-130 et J.-B. Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne ..., 1, p. 178-179.

60 : 3.96. Ce mot est à peu près illisible. Le chef-lieu du bailliage d'Auvergne ne fut fixé définitivement à Riom qu'en 1345, mais il semble que le bailli s'y serait établi trente ans auparavant (voir H.-F. Rivière, Histoire des institutions ..., t. 1, p. 488). On peut se demander pourquoi les Montferrandais avaient besoin de la permission du connétable pour lever un impôt purement local comme l'était lo cumi.

61 : 3.100. Pour les rapports entre la presta et lo cumi, voir note 1.11.

62 : 3.135. Faut-il corriger par plaidies[mes]?

63 : 3.137. Vraisemblablement Louis II de Beaujeu, seigneur de Montferrand.

64 : 3.138. Faut-il corriger par tramezes[mes]? Cf. remezemes (3.139).

65 : 3.145. A cette époque, le chapon valait entre 3 sous 3 deniers et 4 sous 6 deniers pièce. Un prix de 12 deniers suggère que cras désigne non pas un chapon entier, mais seulement la partie grasse de cette volaille.

66 : 3.150. En 1307, on voit cette personnalité riomoise devenir baile de Montferrand.

67 : 3.159. Suite à la mort de Louis Ier de Beaujeu, en 1282, les consuls rendent hommage à son successeur Louis II. Voir aussi 3.337.

68 : 3.160. Plusieurs localités de la Basse-Auvergne portent ce nom. Peut-être s'agit-il de La Bussière (Puy-de-Dôme, cant. Pionsat)?

69 : 3.164. Il était de tradition de mettre des tentures au-dessus de la rue où passait la procession du 8 septembre (fête de la nativité de la Vierge). À Saint-Flour, on retrouve cette coutume à l’occasion de l’entrée du roi (voir A. Rigaudière, Saint-Flour ..., p. 581). La rue en question à Montferrand était visiblement celle qui mène à la porte de l'Hôpital (l’actuelle rue Jules Guesde), qu'on appelait plus tard le « grand chemin ».

70 : 3.167, 3.174. La ville employait alors trois crieurs publics.

71 : . Allusion à l'action des crieurs qui, secondés par des sergents de ville et des gâtiers, parcouraient les rues au moment de la perception du cumi, pour enlever les portes des maisons de ceux qui tentaient de se soustraire à leur obligation. Voir aussi 3.178, 3.195 et 6.54.

72 : 3.195. Ce mot ne se retrouve que chez les consuls de Montferrand.

73 : 3.204. A. Rigaudière, Saint-Flour ..., p. 235 examine le sens du mot veguda dans les registres consulaires de Saint-Flour et indique qu'il s'agit dans cette ville d'une « vue » de questions litigieuses à propos de l'administration ou de la fiscalité. Appelés par des personnes en litige, les consuls se rendaient dans un premier temps sur les lieux et procédaient à un examen détaillé des faits. Les résultats de leur veguda étaient ensuite communiqués au conseil des consuls qui était appelé à statuer. Dans notre texte, le mot veguda se rapporte sans doute à des « examens in loco » du même ordre, dans le domaine spécifique de la fiscalité. L'emploi du verbe adobar fait néanmoins difficulté : faut-il le prendre dans un sens abstrait (« modifier notre vue des problèmes ») - voir plus bas 3.213 - ou dans un sens concret (« réparer le placard où sont conservés les documents portant sur la veguda »)? Vu la petitesse de la somme dépensée, nous nous penchons pour cette dernière hypothèse dans une section des comptes, où il est question d'aspects matériels de la perception du « commun ».

74 : 3.208. Au XIIIe siècle, la famille Chauchat comptaient trois frères - Jacques, Géraud et Guillaume - dont le deuxième entra dans le monde des grands argentiers au service du roi (voir Dictionnaire de Biographie française, t. 8, col. 829 et M. Lescuyer, « L'inventaire après décès ... » , p. 90-91).

75 : 3.213. Le verbe adobar possède ici le sens abstrait de « modifier (les coutumes) », mais cf. 3.204, note.

76 : 3.215. Il existait deux sortes d'arbalète : l'arbalète à crochet et l'arbalète à tour, monté sur des roues (voir V. Gay, Glossaire ..., t. I, p. 41-47).

77 : 3.215. Plusieurs localités portent ce nom dans la Basse-Auvergne. Peut-être s'agit-il du Montel-de-Gelat (Puy-de-Dôme, arr. de Riom, cant. Pontaumur)?

78 : 3.240. Le terme « escusel » apparaît pour la première fois dans nos comptes en 1271 (voir R. A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ..., p. 123). Il se rattache vraisemblablement à l'ancien français escuciau (voir F. Godefroy, Dictionnaire ..., t. 3, p.448a), mais on ne trouve aucune mention de cette monnaie dans les ouvrages de référence.

79 : 3.242. Ce mot désigne normalement une étoffe de pourpre. Peut-être s’agit-il ici d’une robe d'apparat à l'usage des consuls (voir FEW 9, p. 616), qui vient d'être réparée par un membre de la famille de Biolet ?

80 : 3.244. Pour le voyage à La Bussière, voir supra 3.160, 3.219.

81 : 3.256. Cette section des comptes est reprise grosso modo dans ce qui semble être une version primitive de ces mêmes comptes contenue dans le CC 157 (voir articles 3.337-3.465).

82 : 3.269. Ce mot pourrait se lire également la cenza, la couza etc. Avec beaucoup de réserves, nous lisons acenza « bien qu'on tient à cens ». Nous pourrions supposer que pour payer la réparation du clocher de l'église les consuls se sont servi de 30 sous versés par Jo. Regnot en acquittement de cette redevance.

83 : 3.276. La forme midiar ou midjar est difficile à comprendre. Peut-être avons-nous affaire à un emploi métaphorique de l'occitan médiéval metgar / ancien français megier, « traiter, soigner » (voir FEW 6, p. 596a et J. Anglade, Grammaire ... , p. 165), portant le sens de « assainir, nettoyer la ville » (après les dégats laissés par les festivités du 8 septembre). Le verbe midjar serait ainsi synonyme de curar. Cette hypothèse est quelque peu corroborée par le passage suivant, tiré du registre CC 169 (fol.37):

Primerement le XXVI jour de may per V homez que curerent le Merdansso au grant chami de l'Espital e per IIII que curerent le grant chami du lonc de la grangha de l'Espital a la fin que la prossecions du Cor de Deu y peut passer, que sont per tout IX homez, per chescun XX d. valent ………….. XV s.

84 : 3.280. Philippe III le Hardi engagea la guerre contre l'Aragon en 1285. Il mourut à Perpignan le 5 octobre. Philippe IV le Bel lui succéda, et allant de Perpignan à Paris, il s'arrêta à Montferrand le 5 novembre 1285.

85 : 3.281. Humbert VI de Beaujeu, connétable de France, mourut en 1285 (voir F. La Roche la Carelle, Histoire du Beaujolais, t. 1, p. 94-97, note).

86 : 3.291. Il s'agit sans doute du baile de Sébazac, mais on voit mal ce qu'il pouvait faire avec des pots, utilisés normalement pour transporter l'eau.

87 : 3.317. Nous ignorons tout de ce personnage.

88 : . Cette section des comptes, qui interrompt la séquence du CC 156, semble nous donner une version primitive des comptes d'une partie de l'exercice 1285-1286 contenu dans le CC 157 (articles 3.256-3.336).

89 : 3.340. L'effacement du dernier mot de cet article rend la reconstitution de premta très difficile.

90 : 3.370. Le mot bou (« b œ uf ») se lit difficilement.

91 : 3.394. Des renseignements sur la famille des Albiac à Montferrand sont réunis par J. Teyssot, «Topographie ...», p. 161-164.

92 : . Dans la version primitive, que nous avons sous les yeux ici, le clerc se sert du mot local (voir FEW 3, p. 118-119), qu'il remplace par un mot d'un emploi plus général (pots) dans la version définitive (voir 3.291). Le mot est attesté pour la première fois en 1260 (voir R. A. Lodge, Le Plus Ancien Registre ..., p. 137).

93 : 3.431. Sur le rôle du clerc dans les villes de consulat, voir A. Rigaudière, Saint-Flour ..., p. 158-161.

94 : 3.437. Propriétaires de terrains imposables sur le territoire de Montferrand qui n'avaient pas de domicile dans cette ville.

95 : 3.449. P. Bonome faisait des avances d'argent assez considérables à la ville, voir 3.171.

96 : 3.466. Le nouveau seigneur de Montferrand était Louis II de Beaujeu, fils de Louis Ier.

97 : 3.397, 3.467. Voir aussi 3.489. L'expression anar ambarmas / abbarmas se retrouve dans la charte communale de Montferrand (voir P. Porteau, Quatre Chartes..., p. 82-83). Les consuls sont sommés à passer « trois jours sous les armes » à Clermont dans une revue périodique des moyens militaires de la ville, que les comptes de 1282 dénomment la mostra (voir 3.51).

98 : 3.471. La forme perdait est difficile à interpréter. Il s'agit peut-être du participe passé de perduire « conduire, mener », qui, dans le contexte du cumi prendrait le sens d'« exempter ». Les consuls remboursèrent P. Ruis des 2 sous qu'il avait versés pour le cumi, lorsqu'ils prirent conscience du fait qu'il en était exempt.

99 : 3.473. Avec la mort de Durant, le nombre de crieurs était effectivement descendu à deux (voir 3.167).

100 : 3.474. Voir plus haut 2.150.

101 : 3.479. Il s'agit de la Confrérie Notre-Dame qui organisait les fêtes du 8 septembre. Sur le rôle des confréries dans les villes de consulat, voir G. Duby, Histoire de la France urbaine, t. 2, p. 130-131 et p. 179; et C. Vincent, Les Confréries médiévales.

102 : 3.481. Voir note 3.49.

103 : 3.482. Les consuls réclament ici la nomination d'un baile à Montferrand, pour assumer les fonctions exercées précédemment par celui de Cébazat. Voir 1.116, note.

104 : 3.483. Il s'agit problablement de Philippe, fils de Robert comte d'Artois, cousin de Philippe le Bel et mort en 1302 à la bataille de Courtai. Felip d'Artes décéda avant son père en 1298.

105 : 3.489. Cet article est en lien avec le 3.467. Les consuls sont sommés à Clermont pour une revue des moyens militaires de la ville, au cours de laquelle une arbalète a été perdue. Pour ce qui est du mot cre (« croissance »), il faut comprendre qu'il s'agit d'une revalorisation (vers le haut) des capacités de la ville (voir FEW 2, p. 1325b).

106 : 3.490. Rien ne permet de savoir si lo praders est à prendre ici comme un surnom devenu héréditaire ou comme un nom de profession (« ouvrier chargé du soin d'une prairie communale »). Voir FEW 9, p. 335b.

107 : 3.492. Ce nom était courant dans le sud de la France pour désigner un ruisseau qui servait d'égout ou qui charriait des déchets (de l'industrie etc.). Voir FEW 6, p. 23b. À Montferrand il s'agit d'un bras de la Tiretaine qui alimentait le fossé contournant le côté sud de la ville. Il sera question plus loin (3.721) d'amener cet égout à l'intérieur de la ville.

108 : 3.492. Ce mot est attesté en occitan médiéval avec le sens de « grotte, caverne », mais dans les dialectes modernes de la Limagne il désigne une « grande pierre plate » (FEW 1, p. 223a). Ce sens convient parfaitement au présent contexte, où il est question de pierres taillées que les consuls prenaient habituellement dans les carrières de lave de Volvic (Puy-de-Dôme, cant. Riom-Ouest).

109 : 3.496. Bourg-Dieu ou Déols (Indre, arr. et c. Châteauroux) était autrefois chef-lieu du Bas-Berry.

110 : 3.497. Ce mot n'est attesté nulle part ailleurs. On pourrait le rattacher étymologiquement à strata (voir FEW 12, p. 291) en y voyant une référence aux frais d'entretien de la voirie. Il se rapprocherait alors, par son sens, de pavatjes (3.525 etc.) « redevance pour l'entretien des trottoirs ».

111 : . Le prénom Drac ne se lit pas clairement. Il peut s'agir de Draco de Châteauneuf (Puy-de-Dôme, cant. de S.-Germain-l'Herm) (voir Fournier-Guébin, Enquêtes administratives ... , index p. 392).

112 : 3.501, 3.507, 3.509. Rien n'indique ici de quelle « chaire » il s'agit, mais il sera question plus loin de la réparation de la chadeira Nostra Dona (5.114), qui se rapporte à une chaire utilisée pour transporter la statue de la Vierge dans les rues de la ville lors de la procession du 8 septembre.

113 : 3.511. L'article 3.511 est difficile à déchiffrer. L'expression sal la presta pourrait s'interpréter « indépendamment de l'impôt communal nommé la presta », « sans compter les revenus apportés par cette imposition ».

114 : 3.511. On s'attendrait ici à une expression du type Feimes conte.

115 : 3.511. Le mot jul désigne tantôt le mois de juin (voir 3.742, 5.71, 5.75, 6.182, 6.189), tantôt le mois de juillet (voir 3.511, 3.660, 3.661, 3.675, 5.79, 5.265), tout comme le mot juignet discuté par J. Monfrin, Etudes de philologie romane, p. 197-210.

116 : 3.513. Le surnom Chanonac est très effacé.

117 : 3.515. Il s'agit probablement de deniers tournois « de bons poids ».

118 : 3.518. Ce passage se lit clairement dans le ms., mais la séparation des mots n’est pas évidente. Le « conseigle » est un mélange de seigle et de froment dans des proportions très variables (voir Dodel-Brunello, « Le temporel ... », p. 997 : 442, FEW 2, p. 1060-1061 et Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français ..., p. 23-24). Les consuls en distribuaient habituellement aux personnes logées à l'hospice. Le mot umina est une forme locale d'emina (« hémine », mesure de grains valant la moitié d'un setier - voir P. Charbonnier, Les Anciennes Mesures ... , p. 221 et FEW 4, p. 401-402). Les lettres qui précèdent ce mot sont pourtant difficiles à interpréter. Peut-on supposer que le scribe, cherchant à écrire una umina, ait fait une dittographie umin umina? Pour une hémine de conseigle, un prix de 6 sous aurait été cher à Montferrand à cette époque, mais non excessif: nous savons qu'en 1307 le prix moyen était de 7 sous (voir 5.29, 5.257, 5.387, 7.317).

119 : . Ces deux articles se trouvent sur une page à part, trente feuillets plus loin, mais nous avons cru bon de les replacer là où ils devraient se situer chronologiquement.

120 : 3.525. Vraisemblablement Saint Cyrice (1 juin).

121 : 3.526. Ce mot revient trois fois dans le CC 157 (voir 3.637 et 3.654), toujours en rapport avec des « honoraires » versés à un avocat. L'occitan medieval intrada n'est pas attesté alleurs avec ce sens (voir FEW 4, p. 774b), mais on peut le rapprocher du mot intratge (5.46, 5.51, 5.52 etc.), qui paraît lui être synonyme.

123 : . Clerc de Nonette (Puy-de-Dôme, cant. Saint-Germain-Lembron). Voir Fournier et Guébin, Enquêtes administratives ..., p. 407.

124 : . ll est souvent question de repas offerts aux hommes de loi venant à Montferrand lors des assises; La forme achisa peut donc correspondre à asiza. Faut-il lire avia au lieu d'avei?

125 : 3.539. ll s'agit toujours de cadeaux offerts à Arman Coche, les « hosties » étant une espèce de gâteau (voir E. Levy, Provenzalisches ... , 5, p. 547a). Le mot revient 7.69,7.120.

126 : 3.541. La taille de 1286 mentionne P. lo Merseir lo marits a la Copeira (Vacherie).

127 : 3.542. En occitan médiéval aprest pouvait signifier « préparation culinaire » ou même « tranche de pain » (voir FEW 9, p. 318b). On pourrait lire également aprot, mais cette forme n'aurait pas de sens.

128 : 3.543. Rien ne nous interdit de lire an au lieu de au, et d'interpréter cette expression comme « trois années de services rendus à la ville », mais dans ce cas la somme de 25 deniers paraît bien faible. On pourrait considérer an comme une forme locale de l'occitan médiéval anet (« canard » ), mais les formes de ce mot sans e sont rarissimes : le doute plane sur le franco-provençal ain relevé par le FEW 24, p. 523a. Voir aussi 7.332.

129 : 3.549. Il s'agit peut-être de roseaux (seschas) utilisés pour faire un balai (sescha) (FEW 11, p. 551)

130 : 3.566. Dans ce passage des comptes où il est question de frais de restauration (dinar, peso, beure, grapes), le sens normal d'arest (« arrêts ») convient mal.

131 : 3.567. Ce mot appartient plutôt aux dialectes d'oïl qu'à ceux de la langue d'oc.

132 : 3.570. Il s'agit de l'église (moutier) Saint-Robert.

133 : 3.575. Au XIIIe siècle, la grande foire de Montferrand était celle qui se tenait le vendredi de la mi-carême. Une deuxième s’y serait ajoutée au siècle suivant – la foire dite des « Provisions » – tenue le vendredi qui précédait le carême (voir A. Bossuat, Le Bailliage ... , p. 129), mais celle-ci n'est nulle part mentionnée dans nos comptes.

134 : 3.577. Homme de loi employé souvent par la ville, qui devint plus tard lieutenant du bailli (voir 5.80).

135 : 3.582. Sur l'emploi de corda dans le sens de « mesure pour les planches » voir Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français..., p. 24.

136 : 3.585. Le sens de l'article est assez clair : il est question des frais de logement de W. de Guodabeses, venu à Montferrand pour représenter la ville aux assises tenues par le bailli à Cébazat. La forme aquas fait pourtant difficulté : c'est peut-être une variante fautive d'aquelas, pronom démonstratif désignant les assises de Cébazat.

137 : 3.589. Le mot drageia (« confiserie ») est bien connu (FEW 13/2, 158b-160a), mais dunseir n'est pas attesté ailleurs. Il s'agit dans les deux cas de friandises offertes à un homme de loi (voir 3.539 note). Peut-être faut-il rattacher dunseir à dousor (« sucreries ») (FEW 3, p. 175a).

138 : 3.601. Le sacristain s'occupait des locaux utilisés par les consuls. Nous voyons ici qu'il était tenu d'allumer le feu avant les réunions du conseil. Le verbe atusalar peut également signifier « éteindre (un feu, un incendie) », mais ceci conviendrait moins bien au présent contexte.

139 : 3.603. Vraisemblablement Tomas Toel (voir 5.73 etc.).

140 : 3.679. Vraisemblablement Jacmes Paia.

141 : 3.681. A cet endroit du ms. il y a un trou dans le papier. S'agit-il d'un dîner offert aux cordeliers ?

142 : 3.685. La forme preiro est difficile à comprendre. Peut-être s’agit-il d’une forme locale de preizon («Šprise, captureŠ»), mais le sens de l'article reste obscur.

143 : 3.686. Personnalité de la région d'Issoire.

144 : 3.694. Il s'agit ici des administrateurs de la confrérie Notre-Dame. Voir Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français..., p. 15.

145 : 3.697. Cet article est très sec, mais il concerne une inspection de la maturité des raisins avant l'ouverture officielle des vendanges, autour de la fête de Saint Michel (29 septembre). L'expression serchar las vinhas revient souvent dans les comptes pour désigner une inspection officielle des vignes (voir aussi 3.751 et 5.127). Le mot dec est à prendre ici dans un sens temporel, « limite dans le temps, délai ».

146 : 3.701. Voir 1.116, note.

147 : 4.1. Le texte de cet article est très effacé. Nous supposons que les consuls reconnaissent ici les erreurs (falhas) qui avaient été faites en calculant le montant (paia) que devait Jacme Tiseir pour l'impôt communal.

148 : 4.2. C’est la fête de la Purification de la Vierge (2 février), appelée normalement la Chandeloza.

149 : 4.9. Peut-être faut-il lire quauza (= cauza) comme dans l'article suivant ?

150 : 4.17. Forme abrégée de « 1296 ».

151 : 4.19. Chancelier de France, Pierre de Belleperche fut chargé de nombreuses missions, y compris en Auvergne en 1297. Il meurt en 1308. Sur sa carrière de voir Dictionnaire de biographie française, t. 5, col. 1347 et Pegues, The Lawyers ..., p. 108-109.

152 : 4.23. Gérard Chauchat était banquier et homme d'affaires des évêques, collecteur d'impôts et de dîmes. Receveur du roi en Auvergne presque sans interruption de 1296 à sa mort, il y fut chargé de la levée de divers subsides, notamment pour financer les guerres de Flandre. Il se fixa à Paris, dans le quartier de Saint-Paul, et le roi le nomma panetier en 1297. Il testa en 1310 et mourut l'année suivante. Voir Dictionnaire de biographie française, t. 8, col. 829, J. Teyssot, Riom 1212-1557, p. 317 , et M. Lescuyer, « L'inventaire après décès ... », p. 90-91.

153 : 4.27. Ce mot est attesté deux fois dans le premier registre des comptes de Montferrand (voir R.A. Lodge, Le Plus Ancien Registre... , p. 142), mais on ne le trouve pas ailleurs en occitan médiéval. On peut le rapprocher de l'ancien français causer « intenter un procès à qn ». Voir FEW 2, p. 542b.

154 : 4.29. Le sens « querelle, dispute », que porte normalement le substantif riota, ne convient guère ici. Le mot riote prend une large gamme de sens dans l'ancienne langue. En ancien français, en dehors de son sens normal, il signifie parfois « bavardages » (TL 8, p. 1306). Dans certains contextes il comporte plutôt une idée de consommation: en ancien picard il a le sens d'« heure du goûter » (F. Godefroy, Dictionnaire ... , t. 7, p. 201b), en Suisse romande celui de « débauche de vin » (Bridel-Favrat, Glossaire... , p. 334), et en Poitou celui de « repas joyeux » (FEW 10, p. 397b). C'est vraisemblablement dans ce dernier sens qu'il convient de comprendre riota ici: les consuls offrent au personnel de service un repas - sans doute bien arrosé. L'étymologie du mot est incertaine : le FEW 10, p. 397b et p. 400a le rattache sans trop de conviction à ridere. Le sens de nos reste obscur. Peut-être faut-il y voir un nom propre précédé de l'article : nous trouvons plus haut (3.19) une garde nommée Jo. Nos.

155 : 4.32. Le chauffe-cire était normalement « celui qui cachetait à la cire les pièces de chancellerie » (Godefroy, Dictionnaire ...., t. 9, p. 61c). Il s'agit ici sans doute du clerc des consuls.

156 : 4.46. Ce mot n'est pas attesté ailleurs (voir FEW 17, p. 563-565), mais semble désigner les garanties exigées par G. Chauchat.

157 : 4.50. Sur l'histoire du florin, voir J. Lafaurie, Les Monnaies…, p. 28 et Bompaire-Dumas, Numismatique..., p. 552-553. Blanchet-Dieudonné, Manuel ... , t. 4, p. 52, donnent l'explication suivante: « Philippe le Bel, après l'échec de l'écu de saint Louis, reprenant la frappe de l'or, crée un florin royal en 1290, puis un autre en 1305 et 1307, le Petit royal de 69 ou 70 au marc. Puis ce genre de monnaie d'or est abandonnée par le roi, et le nom de florin s'applique à toutes les monnaies royales d'or, quel que soit le type et le poids. »

158 : 4.51. Il s'agit de réparations effectuées sur le bastimens Nostra Dona qui était, à l'origine, la chapelle du château et qui allait devenir plus tard l'église paroissiale Notre Dame-de-Prospérité.

159 : 5.1. Des renseignements sur la famille des Gascheir à Montferrand ont été réunis par J. Teyssot, Riom 1212-1557, p. 170-171.

160 : 5.2. En 1295, Philippe le Bel avait établi à Montferrand un atelier monétaire qui concurrençait directement celui de l'évêque de Clermont (voir J. Lafaurie, Les Monnaies ..., p. 27). Malgré sa réputation de « roi faux-monnayeur », en 1307, il institua la reprise de la bonne monnaie d'argent traditionnelle, à la place de la « monnaie faible » (voir Bompaire-Dumas, Numismatique ..., p. 598-599).

161 : 5.22. La maison du Saint Esprit à Montferrand (située à l'angle sud-est de la Petite Rue du Languedoc et de la Grande Rue de ce nom) fut malencontreusement démolie en 1909, mais on en conserve la description (voir H. et E. du Ranquet, Les Vieilles Pierres ... , p. 212-214). Construite au XIIIe siècle, elle allait être en 1426, semble-t-il, le siège du premier auditoire du bailliage royal (voir A. Bossuat, Le Bailliage ..., p. 106). Le nom de « maison du Saint Esprit » était assez répandu dans le midi de la France pour désigner des locaux utilisés par les autorités locales.

162 : 5.25. Le haut de la page est très effacé.

163 : 5.28. A. Peghoux, Recherches ..., p. 113 nous donne une description des bâtiments de la léproserie d'Herbet tels qu'il les avait trouvés en 1845. Sur les plus anciennes mentions de ce toponyme, voir E. Desforges et al., Nouvelles Recherches ..., p. 475.

164 : 5.28. Nous verrons plus loin (5.207) que les consuls défendaient avec ténacité leur droit de nomination du commandeur de la léproserie d'Herbet. Nous devons supposer que R. Boni avait été nommé commandeur sans leur consentement et qu'il convenait maintenant de le destituer de ses fonctions.

165 : 5.34. Les affaires de l'hospice municipal étaient administrées, apparemment, par un comité de quatre bourgeois de la ville. Voir aussi 7.41.

166 : 5.42. C'est la seule fois que nous trouvons ce titre dans nos comptes, mais il s'agit sans doute du clerc de la ville. Le titre de « chapelain » désignait toujours un clerc, bien que celui-ci n’était pas automatiquement un prêtre (voir Du Cange, t. 2, p. 120).

167 : 5.45. Sur ce grand bourgeois de Riom, voir J. Teyssot, Riom 1212-1557, p. 74-75.

168 : 5.46. Ce mot désigne normalement en Auvergne le « droit qu'on paye en entrant en possession d'un fief ou d'un bail à cens » (voir Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français ..., p. 30), mais dans notre texte il désigne une somme versée à un homme de loi. Cf. instrada.

169 : 5.78. La Saint Paul tombe le 6 juillet.

170 : 5.80. Sur le rôle des lieutenants du bailli, voir J. Teyssot, Riom 1212-1557, p. 56-57.

171 : 5.89. Si l’on en croit du H. et E. Ranquet, Les Vieilles Pierres ..., p. 53, le roi aurait établi une prévôté à Montferrand en 1307, ce qui ferait de Jo. Belasmas le premier occupant de ce poste. Néanmoins, on aura remarqué que quelques articles plus tôt (5.80) Jo. Belasmas reçoit le titre de « baile ». Preot et baile étaient visiblement synonymes. Bien que le substantif prebost ait été très courant en occitan médiéval, la forme preot a tout air d'être un terme nouvellement importé de Paris. Le prévôt exerçait les fonctions de juge à Montferrand, mais la juridiction prévôtale allait se révéler notoirement insuffisante. D’abord sa compétence ne dépassait pas les causes de 60 sous ou moins. De plus, l’office était donné à ferme et, de l’avis général, de graves abus en résultaient. Les prévôts étaient pour la plupart ignorants et incapables (voir A. Bossuat, Le Bailliage ..., p. 28).

172 : 5.94. Ce mot revient plus bas sous la forme reseansa (5.231). Apparenté à l’occitan médiéval residensa et à l’ancien français reseance (voir FEW 10, p. 297a), il semble avoir pris ici un sens juridique: « le territoire juridique où résident les consuls. »

173 : 5.113. Cette expression revient plus loin (5.272) toujours à propos de la propriété de P. Gardela. Le bailli semble demander aux parties de revenir au statu quo.

174 : 5.114. Voir supra 3.507, 3.509.

175 : 5.126. Sans doute une forme locale de l'occitan médiéval elegit (FEW 5, p. 243b), à côté d'eleit (6.546). Il se rapporte à Aubert Aycelin de Montaigu, évêque de Clermont, 1307-1328 (voir Gallia Christiana, t. 2, col. 284). La consécration de l'évêque élu a dû se produire après septembre 1307.

176 : 5.147. Vraisemblablement une abréviation pour mealha.

177 : 5.162. Il est question ici de deux fonds destinés à l'aide aux pauvres, dont le second (« la miche des pauvres ») est bien connu (voir FEW 6, p. 74b). La concha était destinée à l'habillement, et la micha plutôt au soutien alimentaire. La « conche » a pu être, à l'origine, un bassin sous forme de conche dans lequel on laissait l'aumône, une sorte de tronc pour les pauvres. Dans la région clermontoise il désignait également une « fontaine munie d'un bac circulaire », voir Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français ... , p. 23. On se rappellera que le mot occitan médiéval concha était en même temps une mesure pour le grain (FEW 3, p. 1000b).

178 : 5.174. Puisque nous ne sommes pas encore au 26 mars, on s'attendrait à lire toujours anno VII.

179 : 5.191. Cet endroit n'a pas été identifié. On aurait pu penser à La Sauvetat (Puy-de- Dôme, cant. des Martres-de-Veyre), mais ce village, siège d'une commanderie d'hospitaliers, se trouve assez loin du « droit chemin » menant de Montferrand à Bourges. S'agit-il de La Sauvatte (Allier, cant. du Montet, comm. de Tronget), aujourd'hui un petit hameau situé à 20 km de Saint-Pourçain en direction de Bourges ?

180 : 5.200. Ce toponyme est très répandu et rien dans le contexte ne nous permet de l'identifier avec certitude. Il est probablement question de Le Breuil-sur-Couze (Puy-de-Dôme, cant. Saint-Germain-l'Embron), localité située entre la « bonne ville » de Saint-Germain-l'Embron et le château de Nonette.

181 : 5.207. Les consuls cherchèrent pendant de longues années à faire valoir leur droit de nomination de l'administrateur (le vicaire ou commandeur) de la léproserie d'Herbet. Ils l'obtinrent définitivement en 1337 (voir A. Peghoux, Recherches ..., p. 105-114). En 1308 leur candidat était Oliveir Malneir.

182 : 5.218. Un « quarteron » est un ancien poids qui correspond à la quatrième partie d'une livre (4 onces). L'expression teuletas dauradas (voir aussi toletas doradas 6.189) ne se retrouve pas ailleurs en occitan médiéval, mais elle désigne une pâtisserie (une sorte de petit four) moulée en forme de « tuile » (voir TLF 16, p. 734a). Pour que la cuisson lui donne une teinte « dorée » on enduisait la pâtisserie de jaune d'oeuf. Voir aussi otia, fujasa.

183 : 5.228. Ce mot est normalement féminin, voir Chambon, Michel et Rézeau, Mélanges sur les variétés du français ..., p. 18.

184 : 5.231. On s'attendrait plutôt à la forme coselhier.

185 : 5.231. Cet article reprend 5.94.

186 : 5.231. Emploi inhabituel du participe présent.

187 : 5.233. Le e représente la voyelle initiale du prénom Esteve.

188 : 5.241. Entre le 22 et le 29 mars 1308, Philippe le Bel convoqua à Tours une assemblée générale des prélats, des nobles et des représentants des villes du royaume. Le principal objet de cette assemblée était, pour le roi, d'obtenir l'accord des représentants du royaume pour poursuivre les templiers, arrêtés l'année précédente, mais il profita de l'occasion pour faire avancer sa demande d'aide pour le mariage de sa fille Isabelle avec Edouard, roi d'Angleterre (voir E. Brown, Customary Aids ..., p. 72). Voir aussi la note de l'item 5.271.

189 : 5.255. La lettre de procuration portée à Tours par les députés de la ville est parvenue jusqu'à nous :

Montferrand, 29 avril 1308. Nos Bartholomeus Renos, Durandus Symeon, Johannes de Interaquis, Guillelulus Porterii, Durandus Peyrals, Chotardus de Guozom, Johannes Tonsoris, consules ville Montisferrandi totaque communitas ejusdem ville, notum per presentes facimus universis quod nos facimus et constituimus certos et indubitabiles procuratores nostros, Hugonem Textoris et Johannem de Ruppeforti, burgenses Montisferrandi, et quemlibet eorum in solidum, ad comparendum die Dominica post festum apostolorum Philippi et Jacobi , apud Tors, coram illustrissimo principe domino rege Francorum, vel ejus gentibus, etc. In cujus rei testimonium, presentibus litteris sigillum communitatis predicte duximus apponendum. Datum die Lune ante dictum festum anno Domini M trecentesimo octavo. [Au dos] In ballivia Arvernie, procuratio communitatis ville Montisferrandi, sub sigillo suo. Fragment de sceau de cire verte sur double attache de parchemin (éd. G. Picot, Documents..., p. 677-678).

190 : 5.255. La forme semplicasions a toute l'apparence d'être une déformation de suplicasios (cf. 5.339 etc.). Le verbe feronar n'est pas attesté ailleurs, mais il peut s'expliquer si l'on tient compte du fait qu'on liait habituellement les documents avec des cordons, au bout desquels se trouvaient des ferons ou « ferrets » (voir FEW 3, p. 471b).

191 : 5.256. Ce mot n'est pas attesté ailleurs en occitan médiéval mais il se rapproche visiblement de l'ancien français repentailles (« dédit »). Voir F. Godefroy, DIctionnaire ... , t. 7, p. 55c et FEW 9, p. 119b. Il s'agit d'un forfait versé à J. Ros pour décommander la location d'un cheval.

192 : 5.263. La forme pert correspond sans doute au mot part, mais le sens de l'expression reste obscur. L'occitan médiéval connaît l'expression aveir part a (« participer à ») mais non pas aveir part que (voir FEW 7, p. 672a). Le sens en est pourtant évident: W. de l'Aira se trouve dans l'impossibilité d'accéder à la demande de rémission des frères Gardela.

193 : 5.271. Il est question de la convocation de la ville à l'assemblée générale de Tours (voir E. Brown, Customary Aids ..., p. 77).

194 : 5.279. Le roi venait d'ajouter la ville d'Aurillac à la liste des collectivités convoquées à Tours (voir E. Brown, Customary Aids ... , p. 77).

195 : 5.288. Le sens normal de tels / telh « tilleuls » ne convient pas ici. Il s’agit plutôt d’une forme dérivée de latin tuellum (« cheminée »), que l'on retrouve dans l’ancien français tuel et dans l’occitan médiéval tudel (FEW 17, p. 406b). Il s'agit soit de « cheminées », soit de « gouttières », cassées par les crieurs lorsque ceux-ci enlevaient les tentures installées dans la rue pour la fête du 8 septembre.

196 : 5.289. « et il voulut en avoir une lettre … »

197 : 5.293. La forme teinta correspond à l'occitan médiéval tencha, « encre » (voir FEW 13, p. 339b), mais le sens de claveus (qui se retrouve également en 6.185) n'est pas clair. Le sens normal de ce mot (« clous ») convient mal dans un contexte de chancellerie, où il est question de « cire à sceller », de « papier » et d'« encre ». Peut-être faut-il donner à claveus le sens d'« agrafes » ou bien le rapprocher des ferrets dont il a été question en 5.255 ?

198 : 5.322. Ce mot ne se retrouve pas ailleurs en occitan médiéval et il se peut qu'il soit une traduction de l'ancien français correcteur au sens de « contrôleur de la chambre royale des comptes » (voir FEW 2, p. 1229b et F. Godefroy, Dictionnaire ..., t. 9, p. 205c).

199 : 5.323. Le mauvais état du manuscrit nous interdit de trancher sur le sens du mot frausa. S'agit-il d'une variante phonétique de frauda, avec assibilisation de [d] intervocalique, ou faudrait-il lire grausa (« querelle, dispute »)? La dernière hypothèse est la plus probable. L'expression a chauda (« en hâte ») n'est pas attestée ailleurs en occitan médiéval, mais F. Mistral, Lou Tresor ... , t. 2, p. 500b signale en provençal moderne sus la caudo (« à la chaude, sur l'heure »). FEW 2, p. 89b relève a la chaulde en moyen français (XVe siècle).

200 : 5.538. La lettre m. est l'abréviation de mealha.

201 : 5.343. Vraisemblablement une graphie pour escriore.

202 : 5.388. C'est une forme masculine d'almorna (« aumône ») que l'on ne trouve pas ailleurs. Voir FEW 2, p. 211-212.

203 : 5.389. Il s'agit sans doute de bedeaux qui, bâton à la main, menaient la procession à Ségur le jour de l'Ascension. Cf. cocheta (6.459).

204 : 5.400, 5.401. La ville semble avoir été dispensée de l'aide pour les mariages des filles du roi jusqu'en 1317 (voir E. Brown, Customary Aids ..., p. 77).

205 : 3.599. Les consuls s'occupaient souvent du nettoyage du pont de l'Epital, sous lequel passait l'égout principal, mais cet article désigne un pont situé « à côté de chez maître W. » qui a dû se trouver intra muros.

206 : 6.26. Cet article a fait l'objet d'une note d'E. Teilhard de Chardin, « Du commencement de l'année … », où il indique qu'à Montferrand comme à Clermont on a continué à se servir du style de l'Annonciation jusqu'à la réforme de Charles IX en 1568.

207 : 6.29, 6.30. Il s'agit d'ingrédients utilisés dans la fabrication des sceaux, le sceau de cire verte étant de règle pour le scellement des actes à portée perpétuelle. Voir Archives Nationales: Corpus des sceaux ..., p. 19. Cf. 5.255 et 6.212, notes.

208 : 6.46. Sur la famille Gayte, voir M. Boudet, « Les Gayte ... », F. Pegues, The Lawyers ..., p. 646 et M. Lescuyer, « L'inventaire après décès ... », p. 91.

209 : 6.54. Ce passage est très effacé. Les « condamnés » en question étaient vraisemblablement les défaillants de la presta (impôt levé pour les frais de l'hospice). On note qu'en occitan médiéval le verbe condemnar pouvait signifier « boucher une porte, une fenêtre de manière qu'elle ne puisse être ouverte » (voir FEW t. 19, p.167b), ce qui nous incite à l'associer à la pratique montferrandaise d'enlever les portes des récalcitrants à l'impôt. Voir 3.174 note. On peut supposer qu'ayant vu emporter la porte de leur maison, les « condamnés » auraient été obligés de boucher, d'une façon ou d'une autre, l'ouverture.

210 : 6.60. C'est la première fois que nos comptes mentionnent la présence d'un « chancelier » dans l'administration montferrandaise. Le chancelier est normalement celui qui garde le sceau de la ville. S'agit-il d'un nouveau titre pour le clerc des consuls (cf. chapela 5.42) ?

211 : 6.88. Dans la plupart des villes, on avait coutume de disposer des chaînes de fer au travers des rues, à l'entrée des portes, afin de rendre la défense plus facile et plus efficace (voir A. Rigaudière, Saint-Flour ..., p. 287). En concédant une nouvelle charte aux habitants, en 1291, Philippe le Bel avait donné aux consuls la garde des remparts et des fossés de la ville.

212 : 6.95. Il s’agit d’une forme alternative de justicier (« juge ») qui ne paraît pas être attestée ailleurs (voir FEW 5, p. 86b).

213 : 6.118. La « leyde » était une redevance payée à une ville par les marchands étrangers qui viennent vendre des objets et des denrées à un marché ou lors d’une foire (voir H.-P. Rivière, Institutions ..., t. 2, p. 533 et A. Rigaudière, Gouverner la ville ..., p. 207-208).

214 : 6.138, 6.140. Puisque nous sommes en 1318 (nouveau style), le scribe aurait dû écrire 1317 au lieu de 1316, comme il le fait dans un article biffé (note 108).

215 : 6.142. Ce mot est à rapprocher de l'ancien français eschequeré (FEW 19, p.167b) et de l'anglo-normand eschequeté, (voir AND (Second Edition), p. 992a), terme héraldique signifiant « divisés en cases semblables à celles d'un échiquier ». Il semble désigner des pièces de monnaie portant un dessin « échiqueté ». Ceci ferait d'echaquaitats un surnom de monnaie analogue à « dentillé », « cornu », « heaumé » etc., mais le mot n'a pas été relevé ailleurs dans ce sens, et l'on ne connaît aucune pièce monétaire portant ce motif (voir J. Lafaurie, Les Monnaies …, et Bompaire-Dumas, Numismatique ... ). Il convient de signaler que la forme chaquetat revient plus tard dans les comptes (CC162, fol. 25) pour désigner "un tissu à carreaux" utilisé dans la tunique des crieurs publiques.

216 : 6.155. Philippe V le Long prit la succession de son frère Louis X, en novembre 1316, et fut couronné à Reims, en février 1317. Un an plus tard, une délégation des consuls se rendit à Paris pour faire confirmer les privilèges de la ville. A cause d'une rature, il est impossible de déchiffrer avec certitude le nom du seigneur qui les reçut à Paris. S'agit-il d'Henri de Sully, grand conseiller du roi (voir P. ,Lehugeur, Philippe le Long, p. 355) ?

217 : 6.168. Le mot apantina (ou apartina) n'est pas attesté ailleurs. L’article parlant d'un sceau, on peut supposer qu'il s'agit d'un substantif tiré du verbe apendre (un sceau). Pour d'autres emplois du suffixe –ina, voir E. Adams, Word-Formation ..., p. 237-238. L'expression senhat a V est obscure. Elle pourrait se rapporter aux signatures de cinq notaires, apposées en même temps que le sceau. Voir Archives Nationales: Corpus des sceaux ..., p. 179.

218 : 6.173. Sur le sens technique de mostrar voir FEW 6, t. 95a.

219 : 6.175. Un palho était une petite gerbe mise en bordure d'une terre pour signaler qu'elle était réservée, et pour en interdire l'accès (voir FEW 7, p. 495a). Il s'agit ici de torches de paille plantés dans les champs pour identifier les terrains cultivés par certains individus qui n'étaient pas des habitants de Montferrand. Le verbe palhonar et le substantif palhon reviennent assez souvent dans nos livres de compte (voir Glossaire et CC 168, fol. 20v), et l'on retrouve des emplois analogues par les consuls de Saint-Flour. F. Godefroy, Dictionnaire ..., t. 1, p. 574 et FEW 1, p. 230b notent la même pratique en Belgique, glosant le wallon banon « torche de paille plantée dans un champ pour indiquer que les fruits en sont saisis ou que l'occupation en est interdite ».

220 : 6.189. Ce mot est attesté en latin diacitrinus (voir Du Cange 3, p. 95a), en ancien français diacitonitain (F. Godefroy, Dictonnaire ..., t. 2, p. 207b et TL 2, col. 1906) et en occitan médiéval diacitron (FEW 2, p. 720b). Il désigne une friandise faite d'écorce de citron mélangé avec du miel. Le t final est particulier au scribe du registre CC 160.

221 : 6.190. Robert de Villeneuve enquêta en Auvergne en 1318, voir A. A. Beugnot, Les Olim ..., t. 3, p. 1616.

222 : 6.190. Normalement, le « châtelain » s'occupait des affaires militaires et le « prévôt » de l'administration civile. Cependant, A. Bossuat, Le Bailliage ..., p. 110 note qu'à Montferrand le châtelain « avait remplacé au début du [XVe] siècle, le prévôt fermier dont le recrutement et la compétence laissaient beaucoup à désirer. Il jouait ici le rôle de juge de première instance dont tous les appels étaient portés au bailli ». L'emploi du titre de « châtelain » dans notre texte anticipe d’un siècle ce développement, quoique rien n'indique ici un changement dans le mode de recrutement, tel que décrit par Bossuat. Voir plus haut 2.19, note, et plus bas 6.195 et 7.148.

223 : 6.191. Titre emprunté au français parisien.

224 : 6.194. C'est une forme locale d'occitan médiéval desempeis (« depuis, ensuite ») avec effacement de la nasale. Voir Alibert, Grammatica Occitana, 1, p. 218 et FEW 9, p. 244b.

225 : 6.212. Les consuls avaient acquis la ferme du sceau du roi, disputée ici par le chancelier.

226 : 6.212. E. Tibilonc était un Hospitalier que les frères de la léproserie d'Herbet voulaient placer à la tête de la maison à la place d'Oliveir Malneir soutenu par les consuls de Montferrand.

227 : 6.214. Sauf erreur, aucun autre document n'atteste la présence de marchands anglais dans cette ville au Moyen Âge.

228 : 6.220. En 1316, la Saint Laurent tombait justement un mardi.

229 : 6.234. Le sens de cette forme verbale est évident, mais on ne la retrouve pas ailleurs en occitan médiéval.

230 : 6.260. C'est un francisme isolé, remplaçant l'occitan volia.

231 : 6.323. Une fouace était une sorte de galette fabriquée à partir d'une pâte de qualité supérieure.

232 : 6.323. Il est impossible de dire s'il s'agit de chandelles fabriquées réellement à Bougie, Algérie (voir FEW 20, p. 35a), ou simplement de chandelles du type de celles-ci, mais la mention de « dattes » (3.538) indique l'importance du commerce avec le monde arabe.

233 : 6.334. Le pronom personnel nos n'a pas de sens ici, le scribe ayant sans doute anticipé le complément indirect de se planhont.

234 : 6.353. C'est le garde du sceau, celui qui s'occupe des écritures et de tout le service qui tourne autour du sceau.

235 : 6.366. Ce mot, dérivé de sobreversar, s'emploie normalement dans un sens littéral « débordement » (voir FEW 14, p. 308b). Ici nous avons affaire à un emploi métaphorique (« surplus, excédent »), appliqué à la comptabilité.

236 : 6.385. Sur la carrière de Jean d'Asnières, avocat au parlement de Paris, voir Dictionnaire de biographie française, t. 3, col. 1262 et F. Pegues, The Lawyers ..., p. 199-203.

237 : 6.398. La version primitive (voir 6.539) donne le filh al sen Robert de Clarmont.

238 : 6.399, 6.534. Ce mot désigne à l'origine celui qui fait des « peaux de moutons tannées », mais il prend ensuite le sens de « marchand de petits souliers » ou « vendeur de cuir et de souliers ». Voir FEW 19, p. 29-30. On peut s'étonner que les consuls soient amenés à emprunter de l'argent à Paris à un « marchand de souliers » riomois. Cependant, les tanneries de Riom étaient célèbres et ont certainement fait la fortune de plus d'un bourgeois de cette ville (voir M. Laurent, Tanneries de Riom).

239 : 6.407. L'inscription Civis turonensis qui se trouvait sur les gros tournois blancs comportait parfois un O rond, parfois un O long. Voir J. Lafaurie, Les Monnaies ..., p. 30-32, et Bompaire-Dumas, Numismatique ... , p. 603.

240 : 6.415. S'agit-il de la maizo dal cosolat (3.392, 3.396 etc.)?

241 : . Voici le texte du jugé du Parlement de Paris en date du 7 octobre 1318.

LXXXV. Cum, in causa, coram reformatoribus dudum ad partes Arvernie per carissimum dominum et germanum nostrum Ludovicum, quondam Francie et Navarre regem, destinatis, auctoritate cujusdam commissionis per eumdem dominum specialiter eis facte, super saisina ac jure instituendi preceptorem seu rectorem in domo leprosarie d'Erbes, juxta Montem Ferrandi, mota inter Stephanum Tibilonc, fratrem dicte domus, pro preceptore seu rectore ejusdem domus se gerentem, pro se et dicte domus fratribus, ex una parte, asserentem, suo et fratrum dicte leprosarie nomine, predictos fratres esse et fuisse in saisina eligendi sibi preceptorem, per se et ex se, quociens dicta domus caruit preceptore, a nemine, super hoc, petita licencia, sed propria auctoritate, et sic institutum, quociens eisdem fratribus visum fuit expediens, per se et sine cujuscumque licencia, amovendi, et consules Montis-Ferrandi, ex parte altera, proponentes se, tam super saisina quam super proprietate institucionis et destitucionis preceptoris seu rectoris dicte domus, suo et communitatis dicte ville nomine, jus habere, ac procuratorem nostrum ballivie Arvernie, pro nobis, ex parte altera, proponentem institucionis et destitucionis preceptoris dicte domus, jus proprietatis, ad nos, a longinquis temporibus, pertinere, in tantum processum extiterit quod, de mandato curie nostre, inquesta, super hoc, facta, ad judicandum curie nostre, cum dictis partibus, fuit remissa, ad diem ballivie Arvernie novissime preteriti parlamenti; ad quam diem, dictis partibus in judicio comparentibus et auditis, predicta inquesta recepta fuit et tradita ad videndum : Dicta igitur inquesta et ejus inqueste processibus visis et examinatis ad plenum, attento et considerato quod fratres predicti saisine, si quam habebant, instituendi et destituendi preceptorem in dicta leprosaria, non tantum semel sed pluries renunciaverunt, ac eciam novissime consenserunt in institucione facta, per dictos consules, de Oliverio Malverii in preceptorem domus eiusdem, prout per litteras, sigillo fratrum dicte domus sigillatas, quarum tenor in inquesta predicta continetur, potest liquido apparere: item et quod predicti consules intencionem suam quoad saisinam edictam, melius quam fratres predicti et quam eciam procurator noster Arvernie, probaverunt, per curie nostre judicium, predicti consules, impeticione predicta dictorum Stephani Tibelonc et fratrum dicte domus absoluti fuerunt, et predicta saisina, contra predictos fratres et dictum procuratorem nostrum fuit eisdem consulibus adjudicata. salva, super hoc, questione proprietatis predictis fratribus et Stephano, si, super dicte proprietatis jure, contendere sibi visum fuerit expedire, salvaque procuratori nostro prosecucione per eum inchoata, super proprietate predicta; verum, cum, per inqueste et processuum predictorum inspectionem, appareat dictam inquestam super jure dicte proprietatis, de qua contenditur inter nostrum procuratorem et consules antedictos nondum esse completam, per eiusdem curie judicium, dictum fuit quod certis personis, per nostram curiam deputandis, committetur ut ipsi dictam inquestam, quantum ad hoc, compleant et ad diem ballivie Arvernie futuri proximo parlamenti completam reportent, fine debito terminandam. In cujus rei testimonium, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Actum Parisius, die septima octobris, anno Domini millesimo trecentesimo decimo octavo. - M. P. Mallardi reportavit. Ad complendos defectus qui secuntur, repertos in inquesta domus leprosarie d'Erbes, quantum ad articulum de jure proprietatis institucionis et destitucionis rectoris seu magistri domus ejusdem, super quo pendet lis inter procuratorem regium, ex una parte, et consules Montis Ferrandi, ex altera, restat inquirere de hiis que secuntur. Primo, si fratres dicte domus habent cartas, instrumenta, cirografa, seu alia munimenta de fundacione dicte domus; et idem a consulibus predictis. Item, quia dominus rex tenetur dicte domui in septem et decem sextariis bladi annuatim, inquiratur et sciatur ex qua causa ipse ad hoc tenetur, et querantur littere et carte de hoc. Item, quia dominus rex vel ille qui causam habet ab ipso recipit, a fratribus dicte domus, annuatim sexaginta solidos, inquiratur et sciatur ex qua causa dicti sexaginta solidi solvantur, et querantur similiter de hoc littere et carte. Et, pro scienda et reperienda melius veritate dictarum cartarum et litterarum, ut possint melius inveniri, recipiantur, super hoc, juramenta ad sancta Dei evangelia fratrum et sororum omnium dicte domus, tam sanorum quam infirmorum, et eciam consulum predictorum, et quecumque, super hiis, invenientur, inquisitor recipiat et, sub suo sigillo, asportet ad diem ballivie Arvernie futuri proximo parlamenti, et significet partibus quod ipse, ad dictam diem, veniant visure judicari dictam inquestam, quantum ad articulum pre dictum, si et prout nostre curie videbitur faciendum. Damus autem, etc.(voir A. A. Beugnot, Les Olim ..., t. 4, p. 1314-1316).

242 : 6.453. En 1316, le 1er août tombait un dimanche. Il faut penser qu'il s'agit ici du jeudi suivant (5 août 1316).

243 : 6.455. On retrouve ce personnage dans A. A. Beugnot, Les Olim ... , t. 3, p. 1287.

244 : 6.459, 6.462. Ces mots sont faciles à lire mais difficiles à expliquer. Il s'agit de la comparution en grande pompe de représentants de la ville devant le bailli à Riom. Le mot bana désigne normalement la corne d'un animal, mais ce sens convient mal au présent contexte. Peut-être faut-il le rattacher à l'ancien français banne, « bannière, étendard aux couleurs de la ville » (voir F. Godefroy, Dictionnaire ..., t. 1, p. 570b et FEW 14, p. 47b). Le sens du mot cocheta est moins sûr. En ancien français coche a le sens de « perche, verge » (FEW 2, p. 822). Avons-nous affaire à un diminutif désignant un bâton, l'insigne de service porté par les hérauts d'armes ou par les huissiers ? Dans le cas de cocheta, comme dans celui de bana, il s'agirait d' hommes portant ces instruments: « porte-bannières » et « batonniers ». Cf. batoneir (5.389).

245 : 6.463. On peut se demander si per n'est pas une erreur pour car, les lettres en question n'ayant pas de valeur.

246 : 6.472. La leçon du manuscrit est claire, mais il est difficile de rattacher cette séquence de lettres à une forme connue en occitan médiéval. Faut-il y voir le verbe conortar (« encourager, rassurer ») ?

247 : 6.493. « sans [avoir] recours [au travail] de tout recopier ».

248 : 6.533. La version finale (voir 6.404) donne le filh al sen B. Bodete.

249 : 6.546. Peut-être une forme locale de l'occitan médiéval elegit (FEW 5, p. 243b), à côté d'aleit (5.126) ? Il s'agit ici d'un homme « choisi » (sans doute par la cour du roi) pour remplir la mission d'Herbet.

250 : 7.12. W. Tucarela loue un cheval à l'époux de ce même personnage à 7.360. Faut-il voir dans l'anthoponyme l'Irland(a) le nom du pays, ou faut-il lire Lirland(a) ?

251 : 7.33. Sur ce personnage, voir A. A. Beugnot, Les Olim ... , t. 3, p. 1616 et P. Lehugeur, Philippe le Long, p. 193 et p. 195.

252 : 7.35. Pièce de monnaie d'or à l'empreinte d'un agneau (voir J. Lafaurie, Les Monnaies ..., p. 35 et Bompaire-Dumas, Numismatique ... , p. 551 et 599).

253 : 7.40. L'expression verbale metre sus signifie normalement « imposer » ou « accuser », mais ici il faut comprendre « remplacer, prendre la succession de », car Jacme de Mazeiras et ses collègues étaient les consuls précédents.

254 : 7.43. La mealha est vraisemblablement le demi double tournois émis par Philippe le Bel (voir Lafaurie, Les Monnaies … , p. 27 et Bompaire-Dumas, Numismatique ... , p. 551 et 599). S. de Biolet et S. Guacher avancèrent 140 livres à la ville dans une monnaie qu'ils croyaient « bonne », mais que Jame de Baisac et B. Tondeire dénoncent comme étant « dépréciée ».

255 : 7.44. Montferrand ayant échappé en 1309 à l'aide demandée par le roi Philippe le Bel pour le mariage de sa fille Isabelle, le nouveau roi exige maintenant une contribution de 1000 £ (qu'on peut juger excessive) pour lo fait de Flandres . Naturellement, les consuls se montrèrent réticents et, armés de leurs privilèges (7.245, 7.314), ils se rendirent à Paris et réussirent à faire réduire la somme à payer pour les deux mariages à 600 £ (voir 7.362). Voir E. Brown, Customary Aids ... , p. 210.

256 : 7.44. Probablement Saint Julien de Brioude, 28 août.

257 : 7.47. Il s'agit vraisemblablement des officiers du roi qui se trouvaient à Riom et qui venaient de faire une demande de 1000 £.

258 : 7.56. Ce toponyme revient plus loin sous la graphie Petera (7.96). S'agit-il de Pégoire (Puy-de-Dôme, c. de Saint-Germain-l'Herm) ?

259 : 7.58. Le substantif agaitjament (« engagement ») est rare. Il semblerait que Teinturier avait conclu une entente avec les moines de l'abbaye de Chantoin pour que ceux-ci fournissent des denrées pour l'aumône (galauba) distribuée par les consuls à Ségur le jour de l'Ascension. Le mot qu.os a l'air d'être une forme contractée de que (« car ») + nos (voir J. Anglade, Grammaire, p. 246). L'abbé de Chantoin en 1315 était « frater Bertrandus », et en 1320 Jean III (voir abbé Cohadon, Recherches historiques ...). Aucun de ces personnages ne paraît dans Gallia Christiana, t. II, c. 394-396.

260 : 7.69. Les « hosties dorées » étaient une espèce de gâteau, cf. au glossaire teuleta, fujasa.

261 : 7.82. Après l'article indéfini una, le mot asolvesio (« acquittement ») se voit régulièrement tronqué par aphérèse dans notre texte.

262 : 7.84. « au moment de la dévaluation ».

263 : 7.93. Serviteur de la ville, peut-être le clerc.

264 : 7.119. Le mot maizo est difficilement lisible, mais ce passage est sans doute à rapprocher de 7.122. Les consuls étaient depuis longtemps en litige avec S. de Limotjas (comme avec le clerc du bailli), pour une affaire fiscale. En mars 1317, ils lui avaient déjà infligé la punition habituelle à ceux qui négligeaient de payer l'impôt, soit l'enlèvement des portes de leur maison (voir 6.51, 6.57). L'affaire traîna (voir 7.60, 7.80, 7.81, 7.86, 7.92, 7.95) et ne fut résolue qu'en février 1318 (voir 7.144, 7.145, 7.161, 7.181, 7.313, 7.342). Puisqu'il est question ici d'hommes de main, sommes-nous autorisés à penser que les consuls imposèrent à nouveau cette peine en juillet 1318, et que « découvrir la maison » signifierait « enlever les portes » ?

265 : 7.122. Le texte du manuscrit est tout à fait lisible mais la forme tolhenhas n'est pas attestée ailleurs. Le « clerc » en question semble être celui du bailli (voir 7.74, 7.145), avec qui les consuls étaient en litige pour les mêmes raisons qu'avec S. de Limotjas (7.119). Si l'on donne à decrubir a le sens d'« enlever les portes » (voir la note précédente), il convient de donner à tolhenhas le sens de « résidence », « domicile ». Le mot est à rapprocher de teulanha / toulàgno « couverture de tuiles » (FEW 13/1, p. 156a) avec assimilation [l] > [ʎ] à proximité de [ɲ].

266 : 7.131. Il est difficile d'expliquer le saut que font nos comptes, sur une même page, du 26 septembre 1318 au 25 mars 1319.

267 : 7.165. Sur ce personnage, qui était garde du sceau à Riom et qui revient plus loin (7.253), voir J. Teyssot, Riom 1212-1557, p. 66.

268 : 7.176. Le sens de ce mot « diffamation » est assez clair, mais le mot n'est pas attesté ailleurs en occitan médiéval. Bien qu'un substantif féminin difama « déshonneur » s'y retrouve souvent, notre forme masculine s'apparente plutôt au mot difame de l'ancien français. Voir FEW 3, p. 73a.

269 : 7.191. Sans doute Robert de Saint-Benoît.

270 : 7.191. En 1297, les villes de Flandre se soulevèrent contre le roi de France. La paix ne fut rétablie de façon définitive qu’en 1320.

271 : 7.196. Terroir traversé par la Tiretaine du sud : « l'aigua que hom apella de Rabanessa e mei, e josta l'estrada cuminal per ont hom vai de Mont Ferrant ad Alnac » Terrier Dogue, 1242, cité dans E. Desforges et al., Nouvelles recherches ... , p. 479.

272 : 7.198. Pierre Maillart était le maître du parlement chargé des affaires relevant du baillage d'Auvergne (voir plus haut 6.442, note, et A. A. Beugnot, Les Olim ... , t. 3, p. 1611 et P. Lehugeur, Philippe le Long, p. 173 etc.).

273 : 7.212. La forme tresada est formée par métathèse du verbe tersar « tripler, multiplier par trois ». Voir FEW 13/1, p. 265, F. Godefroy, Dictionnaire…, t. 7, p. 711b et t. 10, p. 765a. Il s'agirait de trois tâches entreprises par J. Sisteus à Paris qui font l'objet des articles 7.210, 7.211 et 7.212.

274 : 7.229. Il s'agit peut-être de litiges provoqués par un projet de faire passer l'égout à l'intérieur des murs (3.721).

275 : 7.231. Il s'agit sans doute de Robert de Saint-Benoît.

276 : 7.253, 7.307. Il s'agit de Durand Grégoire (voir J. Teyssot, Riom 1212-1557, p. 66).

277 : 7.255. Le FEW 3, p. 136a donne à ce mot le sens d'« homme qui s'est donné, lui et ses biens, à un monastère ». E. Levy, Provenzalisches ... , 2, p. 283 le traduit par « frère convers (d'un couvent ou d'un hôpital) », sens qui convient mieux au présent contexte.

278 : 7.256. Il est difficile d'identifier ce personnage. S'agit-il d'Arnaud de Pellegrue (Gironde, ch.-l. c.), neveu du pape bordelais Clément V? Il reçut le chapeau en 1305 et se lança aussitôt dans la politique italienne au service de son mentor. A la mort de celui-ci à Roquemaure (Gard) en 1314, il a dû revenir en Aquitaine où il mourut en 1331. Voir C. Eubel, Hierarchia Catholica, 1, p. 14 et S. Menache, Clement V, surtout p. 188.

279 : 7.286. Sur ce personnage, voir P. Lehugeur, Philippe le Long, p. 174.

280 : 7.298. Un acte passé avec le chapitre de Clermont en 1320 accorda aux consuls le droit de faire sonner les cloches de l'église Notre-Dame quand bon leur semblerait, parce que ces cloches avaient été acquises aux frais de la ville (A. Tardieu, Histoire de la ville de Montferrand, p. 43).

281 : 7.332. Serait-il légitime de rattacher la forme na à anet (« canard »)? Voir FEW, 24, p. 523-524. Cf. 3.534.

282 : 7.352. Probablement Humbert de Beaujeu, chevalier, deuxième fils de Louis II de Beaujeu. Voir A. Tardieu, Histoire de la ville de Montferrand, p. 11.

283 : 7.361. Le premier de ces trois personnages est Giraut Gaita (voir 6.46, note), le deuxième est Guillaume Dubois dont la carrière est bien documentée (voir F. Pegues, The Lawyers ... , p. 82-83), mais le troisième ne semble pas avoir laissé de traces.

284 : 7.362. Il s'agit d'Isabelle, épouse d'Edouard II d'Angleterre (1307-1327) et de Jeanne, fille du roi Philippe V, qui fut mariée en 1318 au duc Eudes IV de Bourgogne.

285 : 7.379. Gallia Christiana, t. II, c. 284-285 indique que le siège épicopal de Clermont était occupé entre 1307 et 1328 par Arbert Aycelin.