Nom: PINOT Prénom: François, Charles Date de début d'activité: 26/11/1860 Date de fin d'activité: 22/02/1875 Ville - Département: Épinal (Vosges) |
Il est né le 9 janvier 1817 à Épinal ; son père était bottier dans l'armée et meurt en 1823 ; sa mère est aubergiste. Après ses études au collège d'Épinal, remarqué pour ses dons en dessin et déjà initié à la lithographie, il part pour Paris grâce à une bourse et entre à l'École des Beaux-arts, dans l'atelier de Delaroche. Il se rêve artiste peintre, expose quelques oeuvres, mais en1850, il revient à Épinal et entre chez Pellerin comme dessinateur.
Il meurt le 1er décembre 1874.
Le passage de relais entre Nicolas Pellerin, son beau frère Pierre-Germain Vadet et leur fils Charles Pellerin et gendre Léon Joseph Letourneur-Dubreuil au sein de la société formée le 30 octobre 1858 Pellerin et cie lui ferme les perspectives d'avenir dans cette imprimerie. Il décide donc de créer sa propre affaire. Il obtient en même temps les brevets de lithographe et d'imprimeur en lettres. Avec son associé Sagaire, il veut d'abord fonder une société au capital de 300 000 F divisé en actions de 500 F qui ne produirait que de l'imagerie, puis se résout à une simple association sous la raison sociale Pinot et Sagaire signée le 3 décembre 1861. Pour cette Nouvelle imagerie d'Épinal (dénomination adoptée en 1863), ils font construire des ateliers et se placent en concurrence directe avec l'Imagerie Pellerin qui s'est, elle aussi, tournée vers la lithographie, et dont Pinot a débauché François Georgin, l'auteur d'innombrables images de la légende napoléonienne, et quelques autres ouvriers. Sa production de lithographies coloriées au pochoir est dominée par les sujets religeux, loin devant les sujets historiques (Rois et reines de France) ou d'actualité (portrait de l'Empereur, guerre du Mexique..), et les planches destinées aux enfants ; dès 1863, il lance une série de planches à monter, après découpage, Le petit constructeur parisien, qui concurrence le Petit architecte (1862) de Pellerin ; cela inaugure toute une série (Constructions, 1868 ; Le petit costumier..) de découpages éducatifs ou plus simplement amusants (pantins, alphabets amusants, jeux..) Le 1er mars 1862, il a obtenu un brevet de libraire pour écouler directement sa production, et notamment ses albums d'images. Les légendes trilingues (français, anglais, espagnol) montrent qu'il exporte une partie de sa production d'imagerie religieuse. Cette production, déclinée en séries différant par leur prix et leur qualité, le distingue peu des autres imagiers de l'Est et notamment de Pellerin qui lui a même intenté à ses débuts un procès en contre-façon. Il cherche donc à s'en démarquer et à élargir son offre, avec de grandes planches pédagogiques (en 1869, Victor Dury lui commande 6 grands tableaux d'Histoire naturelle populaire), ou religieuses et copiées de grands peintres ; la finesse du dessin ou leur ton humoristique distingue aussi certaines planches d'actualité politique (guerre de 1870) ou criminelle (affaire Troppmann). Le préfet des Vosges note en novembre 1871 que "les deux fabriques (Pellerin et Pinot) produisent chaque année 12 millions d'exemplaires" et qu'elles emploient chacune un ouvrier à plein temps pour l'estampillage de leurs images.
Le 1er juin 1872, l'association avec Sagaire est dissoute. Pinot reste seul propriétaire de l'Imprimerie lithographique Charles Pinot, mais il meurt le 1er décembre1874. L'imprimerie, vendue aux enchères le 22 février 1875, est rachetée par l'une de ses soeurs, Justine Olivier-Pinot.
La direction de l'Imprimerie lithographique Olivier-Pinot est assurée par Jean Charles Olivier (1813-1883), beau-frère de Pinot, lui-même peintre et miniaturiste connu, jusqu'en 1877. Puis, Charles Olivier, formé aussi à l'École des Beaux-arts, reçoit de ses parents, en dot , l'entreprise. Comme son père, il continue d'exploiter la veine traditionnelle de l'imprimerie tout en privilégiant le public enfantin avec des albums instructifs et des planches et images amusantes (petits théâtres, poupées à habiller, images-devinettes...) Après la mort de Charles Olivier, le 8 décembre 1886, sa veuve traite avec Georges Pellerin et Pol Payonne, qui acquièrent l'imprimerie de leur concurrent le 6 aôut 1888 pour 142 000 F.
Archives Nationales F18 2111
Bitterly (François), Beretta (Alain), La lithographie et les imageries d'Épinal, Gérard Louis éd., 2020.