École des chartes » ELEC » Le sanctoral du lectionnaire de l'office dominicain (1254-1256) » [DE BEATA VIRGINE IN SABBATIS] » *35- Officium quotidianum, BMV.

*35- Officium quotidianum, BMV.

In Officio cotidiano beate Virginisa.

*35.1 Lectio prima.

Sancta Maria, virgo virginum ' mater et filia regis regum omnium * tuum nobis impende solatium + ut celestis regni per te mereamur habere premium * et cum electis Dei regnare in perpetuum.

*35.2 Lectio secunda.

Sancta Maria, piarum piissima * intercede pro nobis, sanctarum sanctissima. Per te, virgo, sumat nostra precamina ' qui, pro nobis ex te natus, regnat super ethera * ut sua caritate nostra deleantur peccamina.

*35.3 Lectio tercia.

Sancta Dei genitrix ' que digne meruisti concipere ' quem totus orbis nequivit comprehendere * tuo pio interventu cu[l]pas nostras ablue + ut perennis sedem glorie per te redempti valeamus scandere * ubi regnas cum eodem filio tuo sine tempore.

  • Istae lectiones, sive potius orationes, non originales suntb.

a L'édition de l'Ordinarium traite de l'office de beata aux n° 468-472. Cet office quotidien de la Vierge était célébré toute l'année, sauf de la Veille de Noël à l'Octave de l'Epiphanie, du mercredi des Cendres au dimanche de Quasimodo et de la vigile de la Pentecôte au dimanche de la Trinité ; sauf également en cas de fêtes mariales ou de fêtes de degré double et plus. Selon A.G. Martimort, c'est au cours des XIe et XIIe siècles que les grandes familles religieuses (Clunisiens, Chartreux, Cisterciens, plus tard Dominicains) adoptent l'office marial quotidien, office qui s'ajoute aux différentes heures liturgiques. « Comme il ne comportait qu'un nocturne, on l'appela le Petit office de la Sainte Vierge Marie. » (L'Eglise en prière, t. 4, p. 158). Chez les Dominicains, les matines du Petit office de la Vierge n'étaient pas célébrées au chœur. Les frères s'en acquittaient de mémoire au dortoir, après le premier coup de cloche, et ne gagnaient le chœur qu'au second.
b Déjà éditées, à quelques variantes près, au tome 151 de la PL, c. 970D-971A, parmi les Saeculi XI monumenta liturgica, d'après le bréviaire de Sainte-Croix d'Avellana (Nord-Est de l'Italie, dans les Marches), ces « leçons » figurent aussi dans un recueil d'homélies du Xe siècle, le ms. Paris BN lat. 12405, au f. 117. C'est d'après ce dernier ms. que J. Leclerq les a éditées comme témoin de l'office marial à Saint-Germain-des-Prés (EL 72 (1958), p. 296-297 ; édition reprise par H. Barré dans Prières anciennes de l'Occident..., p. 176, n. 15). Avellana, Saint-Germain-des-Prés, à présent le Lectionnaire dominicain : nul doute que l'on pourrait trouver d'autres attestations de ce texte. Quant à la forme euchologique de ces lectiones, elle favorisait certainement leur mémorisation : les Heures de la Vierge font partie des premières choses qu'un novice doit savoir par cœur, selon le De instructione novitiorum de Jean de Montlhéry (chap. 4, dans Opera, t. II p. 529-530).