École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Saint-Martin-des-Champs » Tome 5 » XVII. — Actes concernant Saint-Martin-des-Champs sous le règne de Philippe le Hardi (1270-1285) » Avril 1277

Sentence de Guy de Metz, garde de la prévôté de Paris, sur un plaid entre Jean d'Arras, Sale sa femme et leur fils Robin, les religieux de Saint-Martin et maître Thomas, clerc du Roi de France.

  • A Original scellé, Arch. nat., S 1394, nº 28.
  • a Recueil des chartes et documents de l’abbaye de Saint-Martin des Champs, monastère parisien, éd. Joseph Depoin, Ligugé, 1913-1921.
D'après a.

A touz ceus qui orront ou verront ces presentes lettres, Guy de Mez, garde de la prevosté de Paris, saluz en Nostre Seigneur. Nous faisons a savoir que pardevant nous vindrent en propre personne et pour ce, Jahan d'Arrat, et Salea sa fame, et Robin lour fuiz, et distrent que, comme entre religious honmes et honestes le priour et le convent de St Martin des Chans de Paris d'une partie, et entre lesd. Jahan, sa fame et lour fuiz de l'autre, contant ou controverse fust esmeu, sur ce que lesd. religious disoient les diz Jahan et sa fame avoir cessié pour cinc ans ou paiement de dis livres par. de cens ou de rente, qui lour sont deuz chascun an sus une meson sise à Paris, ou chief de la rue de Glatigni, laquele led. Jahan é sa fame, audit cens, avoient receue, et par ce tens tenue d'iceus, et eus estre tenus en cinquante liv. de Paris par reson des arrerages de ce cens dessus dit des termes passez. Lesd. Jahan et sa fame disanz que il, a rendre a iceus lesdits cinquante livres, n'estoientb pas tenuz, pour ce que, comme mestre Thomas, clerc le Roy de France, lour eut esmeu plait sur cele meson é lesd. Jahan et sa fame eussent denuncié ausd. Religieus en louc et en tens avenanz, que il lad. meson lour deffendissent contre mestre Thomas dessusdit, lesd. Religieus ce faire refusèrent a tort ; é pour le defaut de la garantie que il lour estoient tenu a faire, esconvint icelui Jahan et sa fame prendre le plait que led. clerc lour esmouvoit, é soi deffendre contre lui ; ouquel plait il orent victoired et firent despens, et domages orent par le defaut desd. Religious, é disanz que compensation devoit estre faite des cinquante liv. desus dites à l'argient qui lour estoit deu par reson de despens é des domages desus diz... Lesdits Religious disanz que il n'estaiente pas tenuz a ces choses et que la besoigne aloit tout autrement. A la parfin — — par le conseil de bones gienz, a bone pais é a bon acort vindrent, — — c'est asavoir que lesd. Jahan, sa fame et lour fuiz quitent lesd. Religious et lour successors de touz despens et domages que il ont soustenu ou encoru par reson ou par occasion du plait dessus dit, et ensour que tout, de toutes les choses que il porraient demander d'iceus religious — — Et les diz priour et le convant — — desd. cinquante livres deues — — vint liv. de Paris de grace especial lour en quitent et lour en relachent. Enpuis ces choses, lesd. Jahan, sa fame et lour fuiz requenurent et confessierent en droit par devant nous que ils ont receu à prest, é eu desdiz Religieus vint liv. de Paris en deniers nombrez, a convertir et a enploier en l'amendement de la meson desus dite — — lesqueles somes d'argent promistrent par lour leal creant que il rendront et paieront ausd. Religious — — a la feste de l'Acension qui sera l'an de grace mil. CC. sexante diz é nef, cent souz de Paris et d'ilec en avant cent souz chascun an — — Et renonzent — — à exception de male tricherie, à action en fait, a benefice de menour aage, et a ce que il puissent dire que il aient esté deceuz ou engigniezf ou que la chose ait esté autre ment faite. Et quant à ce se sont souzmis a justicier par nous — — Ce fut fait et doné .


a Elle est appelée en latin Sara dans un contrat précédent.
b Ces deux passages montrent que l'orthographe conforme à la prononciation, qui, grâce à Voltaire, triompha de la routine, remonte aux origines mêmes de l'écriture officielle en langue française.
c Pour « lou ».
d Formule curieuse et rare.
e Ces deux passages montrent que l'orthographe conforme à la prononciation, qui, grâce à Voltaire, triompha de la routine, remonte aux origines mêmes de l'écriture officielle en langue française.
f L'adage que La Fontaine attribue à Merlin a perpétué ce vieux mot.