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18 janvier 1875
Présidence de M. de Soubeyran. Membres présents : M. Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, Denuelle, Gautier, Laisné, de Lasteyrie, de Longpérier, Millet, Questel, Ruprich-Robert, du Sommerard, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 9 octobre 1874 est lu et adopté.
Décés de M. Massoubre, dernier Inspecteur-correspondant

Au sujet de la décision prise par la Commission dans sa dernière séance de ne plus faire nommer d'Inspecteur-correspondant, M. de Longpérier demande qu'il soit fait mention au procès-verbal de la mort du dernier Inspecteur-correspondant nommé dans la Dordogne, M. Massoubre.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport sur :
Église Notre-Dame-du-Pré au Mans (Sarthe)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une subvention de 17 200 Francs pour l'achèvement de la restauration. Le surplus de la dépense qui est de 76 700 s'applique à l'exécution de travaux neufs et notamment à la construction d'un clocher. C'est à la Ville du Mans qu'il appartient d'y pourvoir, avec l'aide au besoin de l'administration des Cultes.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

M. le préfet de Seine-et-Oise fait connaître que, par suite du mauvais état de ses finances, la Commune de Gonesse ne peut compléter les ressources nécessaires à l'exécution des travaux pour lesquels une subvention de 12 000 Francs a été promise en 1871 sur le crédit des Monuments historiques. Il exprime le désir que cette impossibilité ne soit pas un obstacle à l'allocation définitive des 12000 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que les réparations précédemment exécutées laissent beaucoup à désirer et propose de charger M. Naples de préparer un projet des travaux restant à faire.

Adopté.

Clochers de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une nouvelle subvention de 5 500 Francs pour couvrir l'excédent de dépense de 1 973 Francs 60 sur les travaux précédemment exécutés et pour terminer la réparation des dégâts causés par le bombardement ; il reste à rendre aux pignons élevés sur les porches leur caractère primitif par la restitution des gables ornés de crochets qui en décoraient les remparts et à rétablir les fleurons de la pointe. L'ensemble des ressources nécessaires est évalué à 6 000F. 80/15/10/188

La Ville de Soissons qui a fait de grands sacrifices pour la conservation des précieux restes de l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes n'a pu voter que 500 Francs et demande le surplus à l'administration des Monuments historiques.

Sur l'avis de M. le président, la Commission estimant que la Ville est assez riche pour contribuer dans une plus forte proportion à l'achèvement des travaux propose d'accorder 4 500 Francs à la condition que le Conseil municipal de Soissons votera le surplus, soit 1 500 Francs. Cette proposition est adoptée.

Église de Conches (Eure)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que M. Darcy a découvert à Conches même une description très complète des vitraux faite autrefois par les frères Laumonnier, ce qui lui a permis de rédiger avec le soin le plus minutieux le devis demandé par la Commission pour la restauration des verrières du choeur et de l'abside. La dépense est évaluée à 22 391 Francs 56. La Fabrique s'est engagée à y contribuer pour le quart soit 5 598 Francs. En raison de l'intérêt exceptionnel de ces vitraux on pourrait offrir une subvention de 15 000 Francs égale aux deux tiers de la dépense, à la condition que la Fabrique prendrait à sa charge le surplus, soit 7 500 Francs.

Adopté.

Église de Vassincourt (Meuse)

Le projet de restauration soumis de nouveau à l'examen de la Commission n'a pas été modifié dans sa partie essentielle, la Commune persistant à demander l'établissement de voûtes en pierres et briques en remplacement du lambris en menuiserie, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose donc de rejeter la demande de secours et même de déclasser le monument qui ne présente que fort peu d'intérêt.

Le déclassement est prononcé.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Le projet d'achèvement de la restauration du bâtiment de Gaston présente une dépense de 130 000 Francs dont 76 000 Francs pour la construction de l'escalier. La réparation de la charpente et de la couverture sont comprises dans le devis pour 16 600 Francs, l'achèvement de la restauration des façades pour 4 000 Francs et le remplacement des 122 fenêtres en ruine pour 33 000 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'une subvention de 20 600 Francs soit accordée sur le crédit pour la mise en état de la charpente et de la couverture et pour les réparations de la façade. Ces travaux sont les seuls que l'administration puisse prendre à sa charge.

M. le président est d'avis que la Ville de Blois doit supporter tous les frais d'aménagement du bâtiment de Gaston et que la restauration complète de l'escalier doit lui être imposée. Des cités bien moins importantes ont fait de grandes dépenses pour construire l'Hôtel de ville, il ne s'agit ici que de mettre en état un monument déjà restauré en partie 80/15/10/189 par le service des Monuments historiques ; la Ville de Blois peut se donner à peu de frais un Hôtel de ville superbe qui lui coûterait au moins 800 000 Francs si elle avait à le faire construire. Les députés et le préfet du département, ne pouvant opposer aucun argument sérieux à cette manière de traiter la question, ont réduit le chiffre du secours demandé de 129 000 Francs à 76 000 Francs déclarant qu'il leur paraissait exorbitant d'imposer à la Ville de Blois la reconstruction de l'escalier monumental qui figure au premier rang des travaux d'art restant à faire.

M. Viollet-le-Duc pense que les intérêts de la Ville devront être satisfaits si les bâtiments sont livrés en bon état au point de vue de la clôture et qu'il convient, ainsi que le propose le rapporteur, de donner 20 000 Francs pour terminer les travaux de la couverture et de la charpente. Une fois la remise faite, la Municipalité sera laissée libre pour l'exécution des travaux d'aménagement intérieur et il n'y aurait lieu d'intervenir que pour exercer le droit résultant du classement dans le cas, où des ouvrages de nature à détruire le caractère de Monuments historiques seraient entrepris.

M. le président est d'avis qu'en accordant 20 000 Francs on sera très généreux et qu'on devra imposer la reconstruction de l'escalier sous la direction de la Commission.

M. Questel partage cet avis et demande qu'en outre on oblige la Ville à restituer les fenêtres en ruine dans leur disposition primitive en conservant les espagnolettes.

La Commission vote une subvention de 20 600 Francs pour l'exécution des travaux de la couverture et de la charpente et pour l'achèvement de la restauration extérieure, à la condition que la Ville fera reconstruire l'escalier monumental dont le projet devra être approuvé par la Commission, remplacera les fenêtres en ruine sans en modifier la disposition et ne fera aucuns travaux qui auraient pour effet de changer l'aspect du monument.

Église de Til-Châtel (Côte-d'Or)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une nouvelle subvention de 16 000 Francs pour les réparations du chevet des chapelles absidiales et des bras du transept, travaux évalués à 23 650 Francs non moins urgents que ceux exécutés pour la restauration de la nef. Cette allocation devra être subordonnée à la prise en charge par la Commune et la Fabrique du surplus de la dépense, soit 18 350 Francs.

Adopté.

Église de Saint-Maximin (Var)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le devis de 7 900 Francs présenté par M. Révoil, mais de limiter quant à présent l'entreprise à l'exécution des travaux urgents dont la dépense est estimée 48 000 Francs Le tiers de cette somme pourrait 80/15/10/190 être accordé sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Ville et la Fabrique qui possédait déjà 16 000 Francs de fournir le surplus des ressources nécessaires.

Église Saint-Étienne de Beaugency (Loiret)

M. Dussère, architecte, soumet à l'examen de la Commission des Monuments historiques le projet d'une sacristie qu'il est chargé de construire.

M. Millet, rapporteur, est d'avis que la construction de cette sacristie doit être empêchée, s'il en est temps encore ; car elle aurait pour effet d'engager le monument du seul côté qui soit resté libre jusqu'à présent ; il serait de beaucoup préférable que la Fabrique achetât la maison qui sert actuellement de sacristie.

La Commission demande qu'on écrive dans ce sens.

Église Saint-Jean à Troyes (Aube)

La Fabrique demande un secours qui l'aide à solder le prix d'une maison acquise en vue du dégagement de l'édifice.

M. Millet, rapporteur, est d'avis qu'en principe les questions de dégagement ne doivent pas être résolues par des allocations sur le crédit des Monuments historiques et que, l'église Saint-Jean n'offrant d'ailleurs qu'un intérêt secondaire, il n'y a pas lieu dans l'espèce de déroger à ce principe. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Aspais à Melun (Seine-et-Marne)

M. Millet, rapporteur, déclare que les travaux exécutés sous autorisation sont médiocres mais ne déshonorent pas l'édifice qui n'a du reste que peu de valeur au point de vue de l'art et qui, si on ne le déclasse pas, doit être relégué parmi les monuments de 3e ou 4e ordre. Quant au secours demandé, il n'y a pas lieu de l'accorder car les quelques parties de verrières du XVIe siècle ne méritent pas plus que l'église elle-même une subvention sur le crédit des Monuments historiques. Les conclusions du rapport sont approuvées.

Église Notre-Dame à Melun (Seine-et-Marne)

A la suite du dégagement de l'édifice effectué par la Ville, les éperons et les croisées des faces latérales de la nef ont été réparées sans autorisation et d'une manière peu satisfaisante. Deux petites chapelles sacristies sans caractère ont en outre été accolées aux parties de l'église qui ont été restaurées autrefois par les soins de la Commission. Il est à regretter que ces travaux aient été exécutés ; il y a lieu de blâmer l'administration municipale et de mettre l'église Notre-Dame au rang des monuments de 3e ou 4e ordre.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église d'Auvers (Seine-et-Oise)

M. Millet donne lecture de la réponse faite par l'administration des Cultes à la demande de révocation du Conseil d'Auvers proposée par la Commission des Monuments historiques, sur la proposition de M. le préfet de Seine-et-Oise et motivée par l'exécution de travaux qui déshonorent le monument. Monseigneur de Versailles a exprimé le voeu que le déclassement de l'église d'Auvers ne fût pas prononcé et qu'il ne fût pas 80/15/10/191 donné suite à la demande de révocation, le Conseil de Fabrique ayant agi avec la plus entière bonne foi. Afin d'éviter de nouvelles infractions aux règlements, une note ayant pour objet de rappeler aux Fabriques les obligations qu'elles ont à remplir lorsqu'il s'agit de réparations aux églises classées parmi les Monuments historiques sera insérée dans l'Ordo diocésain. L'administration des Cultes espère que la Commission tiendra compte des explications et de la demande du prélat.

M. le rapporteur est d'avis que, tout en remerciant Monseigneur de Versailles de son intervention, la Commission doit maintenir le déclassement prononcé.

Église de Saint-Genou (Indre)

M. Millet, rapporteur, pense d'après l'examen du devis que les travaux projetés laisseraient beaucoup à désirer, mais le refus de production des dessins ou des photographies ne permet pas de juger suffisamment de la valeur du projet. M. l'Inspecteur général déclare que tous les travaux exécutés à l'église de Saint-Genou par M. Dauvergne sont mauvais et propose de confier la restauration du monument à un autre architecte.

Adopté.

Hôtel de ville de Compiègne (Oise)

M. Lafollye présente un devis supplémentaire de 6 300 Francs relatif à la restauration de la tour du beffroi. Ce surcroît de dépense provient de lézardes profondes découvertes depuis que l'escalier de bois a été enlevé. M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver ce devis supplémentaire et d'accorder une nouvelle subvention. La Commission est d'avis qu'une allocation égale à la moitié de la dépense soit accordée à la condition que la Ville prendrait l'autre moitié à sa charge.

Château de Coucy (Aisne)

M. Viollet-le-Duc vient d'apprendre qu'il était question d'installer dans l'enceinte du château un dépôt de munitions de guerre, il demande qu'on s'oppose absolument à l'établissement de ce dépôt, que l'autorité militaire paraît vouloir créer sans même consulter le service des Monuments historiques.

Église d'Appoigny (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, demande que la restauration soit confiée à un architecte capable de diriger les travaux extrêmement délicats que réclame ce monument. M. Piéplu fils ne semble pas offrir les garanties nécessaires, car les méthodes, que cet architecte se propose d'adopter pour les reprises en sous-oeuvre indiquées dans son devis, paraissent complètement insuffisantes. La Commission propose de charger M. Paul Boeswillwald de préparer un nouveau projet. 80/15/10/192

Église de La Ferté-Bernard (Sarthe)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver le devis de 107 277 Francs présenté par M. Darcy et d'accorder une subvention de 53 500 Francs, à la condition que la Ville fournira le surplus des ressources nécessaires. La Commission réduit à 35 000 Francs le chiffre de la subvention qui pourra être accordée si la Commune s'engage à supporter les 2 autres tiers de la dépense.

Château de Falaise (Calvados)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, déclare que l'interruption des travaux pourrait causer un grand préjudice au monument si elle se prolongeait. La Ville et le département n'ont pu réunir que 10 054 Francs 94 sur les 13 514 Francs 81 qui leur étaient demandés. Il conviendrait pour combler le déficit de 3 459 Francs 87 d'augmenter le chiffre de la subvention de 13 514 Francs 81 accordée sur le crédit des Monuments historiques. Cette proposition est adoptée.

Église d'Ainay (Rhône)

M. Questel fait connaître que le projet de sacristie préparé par lui en 1861 ne donnerait pas complète satisfaction aux nouveaux besoins et que le terrain est un peu diminué aujourd'hui. Il était donc nécessaire d'établir un nouveau projet.

M. Questel présente aujourd'hui un avant-projet préparé par M. Daumet. D'après cette nouvelle étude qui sera complétée si la Commission lui donne son approbation, la chapelle sainte Blandine se trouverait isolée ; elle ne serait plus éclairée par des soupiraux, mais par des fossés ; enfin un escalier monumental conduirait à la crypte.

La Commission approuve le projet de M. Daumet.

Église de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne)

M. Denuelle fait connaître que le relevé des peintures a été exécuté par M. Lameire qu'il a chargé de le suppléer dans ce travail, et demande que cet artiste soit autorisé à faire les dessins demandés par la Commission.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/10/193

4 mars 1875 [Jeudi]
Présidence de M. de Soubeyran. Sont présents : MM. Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, Denuelle, Gautier, de Guilhermy, de Laisné, de Lasteyrie, de Longpérier, Millet, Questel, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 18 janvier 1875 est lu et adopté.
L'ordre du jour appelle la lecture du rapport sur :
Église de La Chaise-Dieu (Haute-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'ajouter aux 26 800 Francs précédemment accordés une provision de 15 000 Francs qui permettra de continuer sans interruption les travaux les plus urgents. D'un autre côté, M. le rapporteur demande que l'architecte, M. Bruyerre, soit invité à proposer un projet d'écoulement des eaux pluviales afin d'arrêter les infiltrations qui, si elles continuaient à se produire, compromettraient les résultats obtenus pour la restauration des murs et des contreforts. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, déclare que les travaux de restauration des chapelles autour du choeur, ainsi que les reprises des colonnes du choeur et des piliers du transept, ont été très bien exécutés par M. Lisch et propose d'accorder une nouvelle subvention de 25 000 Francs pour la reprise des piles du clocher. La Commune est pauvre, le département a beaucoup de charges, il est donc nécessaire de pourvoir à la totalité de la dépense qui pourrait être répartie sur 2 exercices.

Adopté.

Église Saint-Siffrein à Carpentras (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le devis présenté par M. Révoil.

Ce devis comprend :

1° la démolition du clocher dont la conservation n'est pas possible et la restauration de la coupole et des maçonneries qui en forment la base

2° la réparation des contreforts de la nef.

Sur les observations de M. Viollet-le-Duc, la Commission est d'avis que 16 412 Francs soient alloués pour la restauration de base du clocher qui est la seule partie du monument vraiment intéressante au point de vue de l'histoire de l'art et de laisser à la charge de la Ville l'exécution des autres travaux.

Église de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une subvention de 22 418 Francs 05 pour les réparations urgentes, en laissant à la charge de la Ville le surplus de la dépense qui s'applique à l'agrandissement de l'église, à la surélévation du clocher et au dégagement des abords. 80/15/10/194

L'édifice présente assez d'intérêt, surtout si l'on considère que les monuments ne sont pas nombreux dans cette contrée, pour qu'à l'aide d'un sacrifice de peu d'importance, la Commission puisse prendre la direction des travaux. M. Questel appelle l'attention sur le projet d'agrandissement d'après lequel la nef serait avancée d'une travée sur les bas-côtés. Cette disposition ne serait pas d'un heureux effet et il serait préférable de prolonger les bas-côtés d'une travée ou de reculer la nef de manière à ce que le pignon soit arrêté à l'alignement des bas-côtés. La Commission décide que M. de Baudot sera invité à étudier le projet à nouveau et propose d'accorder une subvention de 22 000 Francs pour les travaux de consolidation, à la condition que la Commune prendra l'engagement de pourvoir au surplus de la dépense alors même que les prévisions seraient dépassées.

Église Saint-Sauveur de Figeac (Lot)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission ajourne l'examen de la demande de secours, à raison de l'insuffisance des pièces produites à l'appui. L'architecte devra joindre à son devis un tracé graphique de la restauration proposée et, d'autre part, la Fabrique sera invitée à s'occuper de la question du dégagement de l'abside du transept nord, ce dégagement étant nécessaire pour permettre d'entreprendre utilement la restauration extérieure.

Église du Dorat (Haute-Vienne)

M. [Émile] Boeswillwald demande que la Fabrique soit invitée à renoncer à l'établissement d'une tribune d'orgues dans le transept sud et à se contenter d'un petit orgue qui serait placé dans le choeur derrière l'autel.

Quant aux réparations, M. le rapporteur propose à la Commission de désigner l'architecte qui pourrait être chargé de leur exécution. M. [Victor] Ruprich-Robert accepte l'offre qui lui est faite de diriger les travaux.

Église Saint-Thomas à Crépy-en-Valois (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime que le devis de 14 257 Francs 79 peut-être réduit à 13 036 Francs 79 et que la moitié de cette dépense qui est relative à des travaux urgents de consolidation peut-être allouée sur le crédit des Monuments historiques.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que les travaux précédemment exécutés par M. Durand sont peu satisfaisants et demande que, avant de statuer sur le nouveau projet, la Commission délègue plusieurs de ses membres pour constater les fâcheux résultats de cette restauration.

Une sous-commission composée de MM. Bailly, de Guilhermy et Millet est chargée de se rendre sur place, accompagnée de M. l'Inspecteur général.

Fouilles Puy-de-Dôme (Puy-de-Dôme)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, expose que les fouilles commencées par la Société archéologique de Clermont ont mis à découvert les restes d'un temple antique et que les résultats obtenus jusqu'à ce jour par suite de travaux assez mal conduits pourront devenir très importants si la Commission prend en mains la continuation de l'entreprise en désignant un de ses architectes, M. Bayeux par exemple, pour la diriger et en allouant les fonds nécessaires.

MM. de Longpérier et de Guilhermy appuient cette proposition à raison du grand intérêt de la demande de ce Temple, consacré sans doute à Mercure, si l'on s'en rapporte à la tradition qui a conservé le souvenir d'une statue colossale de ce dieu placée sur le sommet du Puy-de-Dôme.

Conformément aux conclusions du rapport, la Commission propose de remercier la Société archéologique de Clermont, décide le classement des ruines et désigne M. Bruyerre pour établir un devis des travaux restant à entreprendre. Une provision de 1 000 Francs pourra être mise à la disposition de cet architecte qui devra faire le relèvement de tous les fragments découverts au fur et à mesure des fouilles.

Église Saint-Nicolas-Saint-Laumer à Blois (Loir-et-Cher)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une subvention égale aux 2/3 du montant du premier chapitre du devis qui s'élève à 36 000 Francs et qui est relatif aux parties les plus dégradées de cet important édifice, c'est-à-dire, aux arcs-boutants de la nef et à la tour sud. Cette proposition est adoptée.

Église Notre-Dame-du-Marthuret à Riom (Puy-de-Dôme)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que, lors de son passage à Riom, il a visité l'église Notre-Dame-du-Marthuret dont la tour a besoin d'être reprise en sous-oeuvre. En revêtant cette partie du monument d'une cheminée en pierre et en moellons, M. Mallay ne s'est pas inquiété des fondations qui n'existaient pas et dès qu'on a sonné les cloches, des fissures se sont produites. La Commune et la Fabrique prétendent qu'elles ne peuvent agir utilement contre cet architecte parce qu'il n'est pas solvable. Mais avant qu'il puisse être statué sur la demande relative à la consolidation, il faut que les ayant-droits exercent leur recours contre l'architecte et l'entrepreneur solidairement responsables et que la question de droit soit notée.

Chapelle du Pont Saint-Bénézet à Avignon (Vaucluse)

Par suite de la baisse des eaux du Rhône, M. Révoil a trouvé les traces d'un ancien pont qui, s'il ne traversait pas le fleuve d'une rive à l'autre, conduisait au moins à la chapelle que l'on a dû plus tard, du temps de saint Bénezet, exhausser d'un étage lorsqu'on a construit le pont actuel.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis qu'il est intéressant dans la restauration de ce petit monument de conserver et de laisser paraître avec soin les différents appareils et de ne pas rechercher l'unité d'aspect. Dans ces conditions, la dépense nécessaire est évaluée à 9 750 Francs. On pourrait affecter à l'entreprise une subvention de 5 000 Francs en laissant le surplus de la dépense à la charge de Monseigneur l'Archevêque d'Avignon qui s'intéresse à la restauration de la chapelle.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'allouer 3 900 Francs pour l'exécution des travaux urgents portés au 1er chapitre du devis et estimés à 10 737 Francs 29. La Commune possède 3 000 Francs. Il ne resterait plus qu'à obtenir un secours de l'administration des Cultes pour combler le déficit de 3 837 Francs.

Adopté.

Chapelle du château de Thouars (Deux-Sèvres)

Le duc de La Trémoille, devenu propriétaire de cette chapelle par suite de l'acquisition qu'il en a faite en vue du rétablissement des tombeaux de ses ancêtres, a chargé M. Lisch de préparer un projet de restauration du monument. Cet architecte évalue la dépense à 110 320 Francs 94.

M. Millet, rapporteur, propose d'accorder une subvention de 30 000 Francs qui, jointe aux 80 000 Francs offerts par M. le duc de La Trémoille, ornerait les ressources nécessaires. Les conditions dans lesquelles la vente a été faite permettent de concourir à l'entreprise, car bien qu'elle soit devenue propriété particulière, la chapelle a gardé un caractère public par suite de la libre jouissance que la Commune s'est réservée pour la célébration du Culte. Le caveau est à vrai dire la seule partie dont la famille de La Tremoïlle ait acquis la jouissance propre et exclusive. M. le président est d'avis que les 30 000 Francs ne doivent être accordés qu'à la charge pour M. le duc de La Trémoille de faire exécuter tous les travaux et de prendre l'engagement de pourvoir à la dépense alors même que le chiffre du devis serait dépassé. Cette proposition est adoptée sous la réserve des observations faites par M. [Émile] Boeswillwald sur quelques détails du projet (clocheton et cadran d'horloge) au sujet desquels l'architecte sera invité à s'entendre avec M. l'Inspecteur général.

Château de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) [sic : Loiret]

M. de Guilhermy fait connaître que la vente du château de Chaumont-sur-Loire vient d'être annoncée et demande que l'administration intervienne pour faire respecter l'engagement de ne rien modifier sans autorisation qui a dû être pris par le propriétaire lorsque l'État a concouru à la restauration de ce château en 1872.

Église de Cléry (Loiret)

M. Lisch, rendant compte de la situation de l'entreprise, évalue à 59 230 Francs les travaux restant à faire.

M. [Émile] Boeswillwald fait observer qu'il a été dépensé beaucoup d'argent pour des vitraux ; il est vrai que cet argent provenant de devis particuliers ne pouvait être détourné de cette destination spéciale, mais il serait possible pour l'avenir, ainsi que l'expose M. le président, d'engager 80/15/10/197 les donateurs qui tiennent à voir leur nom sur un vitrail, à contribuer aux travaux de consolidation sans lesquels l'existence même de ces vitraux serait compromise.

MM. Quicherat et de Longpérier sont d'avis qu'il serait bien rigoureux d'abandonner ce monument qui est intéressant sinon au point de vue de la construction, du moins comme étant la dernière pensée de Louis XI.

La Commission considérant que le monument n'offre pas assez d'intérêt pour motiver de nouveaux sacrifices de la part de l'État, propose le rejet de la demande de secours.

Église de Saint-Hildevert de Gournay (Seine-Inférieure)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'accorder 9, 550 Francs pour l'exécution des travaux de 1ère urgence prévus aux 1er chapitre du devis à la condition que la Ville fournira une somme égale.

Adopté.

Église Saint-Just à Narbonne (Aude)

M. Laisné, rapporteur, demande qu'un Inspecteur général soit envoyé à Narbonne pour apprécier les faits qui ont amené le conflit entre la Fabrique et l'inspecteur des travaux, le rapport adressé au ministre par M. le Vicaire général de l'évêché étant établi d'après des renseignements inexactes.

M. le rapporteur, fait connaître que, depuis l'envoi de ce rapport, un nouvel incident s'est produit. Une porte en bois sculpté d'un très bon travail vient d'être vendue à un brocanteur de Paris. Fort heureusement, l'administration avertie par l'inspecteur des travaux a pu former opposition en temps utile à la livraison de la porte. C'est ainsi qu'ont été vendus autrefois, comme le rappelle M. de Guilhermy, les tombeaux placés actuellement au Musée de Toulouse.

Église de Solliès-Ville (Var)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Questel. La Commission considérant que le monument offre peu d'intérêt et que les travaux projetés consistent dans la reprise de l'arcade d'une chapelle du XVIIe siècle sans caractère et dans l'établissement d'un paratonnerre ne sont pas de nature à être exécutés à l'aide d'une subvention sur le crédit des Monuments historiques, propose le renvoi de la demande au préfet qui pourra la faire présenter par le Conseil général à l'administration des Cultes.

Maison de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis que la Commission ne peut que maintenir la réponse qu'elle a faite précédemment à une demande de classement de cette maison qui n'est qu'une construction insignifiante. Les efforts de la Société historique et archéologique de Château-Thierry qui veut y fonder un musée méritent sans doute d'être encouragés, mais le crédit des Monuments historiques ne peut évidemment servir à donner cet encouragement. 80/15/10/198

Église d'Avon (Seine-et-Marne)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis qu'il convient de laisser en place les dalles funéraires qui recouvrent les restes d'artistes qui ont travaillé au château de Fontainebleau et d'autres personnages parmi lesquels se trouve le cuisinier de Philippe le Bel et qu'il y a lieu bien plus encore de s'opposer à leur restauration qui serait dangereuse et sans intérêt.

Exposition de Londres

M. du Sommerard au nom de M. le ministre du Commerce remercie la Commission de l'envoi à l'exposition de Londres d'une partie des archives. Les dessins ont pu cette fois être présentés dans leur ensemble réunis dans un salon spécial où les sociétés d'architectes anglais ont tenu plusieurs réunions. En souvenir de cette exposition une médaille sera remise prochainement à tous les membres de la Commission.

[barré minute : M. le président prie M. du Sommerard de transmettre à M. le ministre de l'Agriculture et du Commerce les remerciements de la Commission.]

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

M. Daumet, architecte, soumet à la Commission un projet relatif au Temple d'Auguste et de Livie et demande si, pour un édifice de cette importance, il serait convenable de faire une porte en bois. Il lui semblerait préférable, au lieu d'une porte entière, d'établir une porte en bronze qui formerait une clôture suffisante et permettrait de voir du dehors la décoration.

M. de Longpérier est d'avis qu'une grille moderne à mi-hauteur dans une construction antique produirait un singulier effet.

L'affaire est ajournée et renvoyée à l'examen de M. [Émile] Boeswillwald.

Procès-verbaux de la Commission (publication au Journal officiel)

M. Viollet-le-Duc propose de publier à l'avenir au Journal officiel un extrait du procès-verbal des séances de la Commission dont les travaux sont assez intéressants pour être portés à la connaissance du public ainsi que cela a lieu pour d'autres comités.

M. le président approuve la proposition : à chaque réunion la lecture du procès-verbal serait suivie de celle de l'extrait destiné à la publicité. Il est bon en effet que la Commission tout entière en ait connaissance, d'autant plus, comme le fait remarquer M. de Longpérier, que cette publicité pourra provoquer la discussion et donner lieu à des récriminations. Les avantages et les inconvénients de cette innovation pourront d'ailleurs être jugés d'après l'essai qui sera fait dès la prochaine séance. 80/15/10/199

31 mars 1875 [Mercredi]
Présidence de M. de Soubeyran. Sont présents : MM. Abadie, Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, de Cardaillac, Denuelle, de Guilhermy, de Lasteyrie, Laisné, de Longpérier, Millet, Questel et du Sommerard.
Le procès-verbal de la séance du 4 mars est lu et adopté.
Église Saint-Just de Narbonne (Aude)

M. du Sommerard fait connaître que les caisses contenant la porte vendue illégalement par la Fabrique de l'église Saint-Just à Narbonne ne sont pas encore parvenues au Musée de Cluny où elles doivent rester déposées, en vertu d'une ordonnance de référé, jusqu'à ce qu'il ait été statué sur la demande en réintégration de la porte dans l'église.

Château de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) [sic : Loiret]

Sur l'observation faite par M. du Sommerard que le propriétaire de ce château n'a pas bénéficié de l'allocation accordée en 1872 et qu'on ne peut exiger d'un concours, arrêté par l'État à la restauration du monument, pour imposer au nouveau propriétaire l'obligation de n'en modifier aucune disposition sans autorisation du ministre, M. le président demande que vérification soit faite de l'emploi des sommes ordonnancées sur les exercices 1872 et 1873 pour la restauration du Château de Chaumont.

Château de Thouars (Deux-Sèvres)

La Commission approuve ensuite les termes de la lettre qui doit être adressée au duc de la Tremoïlle au sujet de la restauration de la chapelle du château de Thouars.

Palais des Thermes à Paris (Seine)

Sur la demande de M. du Sommerard, M. [Émile] Boeswillwald est chargé de se rendre au Palais des Thermes pour visiter la salle romaine et faire un rapport, dans lequel il indiquera les mesures à prendre pour assurer la conservation de cette salle qui paraît exiger de promptes réparations.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une nouvelle subvention de 10 000 Francs pour l'exécution de travaux non moins urgents que ceux précédemment autorisés. La dépense prévue est de 26 300 Francs la Commune et le département contribueront pour 7 800 Francs. Il reste donc à combler un déficit de 8 500 Francs pour lequel un secours pourra être demandé à l'administration des Cultes. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Donjon de Provins (Seine-et-Marne)

M. Ferdinand de Lasteyrie appelle l'attention de la Commission sur le Donjon de Provins. Le Conseil municipal se dispose à faire emploi d'une somme de 200 000 Francs qui lui a été léguée pour l'établissement de conduites d'eau dans la ville. La Ville a approuvé un projet, d'après lequel le réservoir devrait être établi dans le Donjon. 80/15/10/200

Il est possible qu'on ait trouvé des combinaisons pour faire cet aménagement sans détériorer le monument, mais il est à craindre aussi que cette conversion du Donjon en château d'eau ne soit très dangereuse.

La Commission remercie M. de Lasteyrie de cette communication et demande que M. Mimey soit chargé de se rendre à Provins pour examiner la question, en même temps que le préfet sera prévenu et invité à faire surseoir à l'exécution de toute modification dans l'état actuel du Donjon.

Église de Saint-Chef (Isère)

M. Laisné, rapporteur, propose d'accorder une subvention de 3 626 Francs 84 pour parfaire le montant des ressources nécessaires à l'achèvement de la restauration. La Commission approuve les conclusions du rapport, ainsi qu'une proposition de M. Denuelle relative à la fixation par le silicate des précieuses peintures que renferme l'église de Saint-Chef.

Église de Marnans (Isère)

M. Laisné, rapporteur, propose d'approuver un devis établi par l'architecte diocésain. Ce devis dont le montant est de 11 000 Francs est relatif à des travaux d'assainissement intérieurs et extérieurs, à des reprises dans les soubassements et les contreforts et à la réparation des fenêtres. Les ressources disponibles s'élèvent à 4 600 Francs dont 3 500 donnés par les Cultes ; il resterait donc à pourvoir au surplus de la dépense à l'aide d'une allocation sur le crédit des Monuments historiques. La Commission demande que le déficit soit partagé entre l'État et le département et que les travaux soient dirigés par M. Laisné.

Église de Gargilesse (Indre)

M. Laisné, rapporteur, propose d'approuver le devis de 7 343 Francs 56 dressé par M. Darcy pour l'exécution des travaux d'assainissement de la crypte et d'accorder 3 600 Francs en laissant à la Commune la charge de pourvoir au surplus de la dépense avec l'aide au besoin de l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Fleurance (Gers)

M. Laisné, rapporteur, propose de confier à M. Hirsch la réparation des belles verrières de cette église et de contribuer à la dépense estimée à 8 000 Francs par une allocation de 3 000 Francs.

La Commission demande que des renseignements précis avec photographies à l'appui lui soient donnés sur l'état actuel des vitraux.

Nomination d'un membre en remplacement de M. Beulé

M. le président expose que la Commission a été convoquée spécialement pour s'occuper de la nomination d'un nouveau membre en remplacement de M. Beulé.

Aux termes d'un arrêté en date du 27 mars 1873, toute nomination nouvelle doit être faite sur la présentation 80/15/10/201 par la Commission d'une liste de trois noms. En provoquant cette décision, M. Vitet a voulu affirmer le droit pour la Commission de se recruter parmi les hommes qui, par leurs études et leurs travaux, paraîtraient capables de lui prêter un concours utile et éclairé. Ce droit consacré par l'usage, antérieurement à l'arrêté du 27 mars 1873, n'a cessé d'être respecté depuis cette époque, ainsi qu'il résulte notamment d'un arrêté en date du 3 juillet 1873 dans les considérants duquel les termes de la décision de principe sont rappelés.

Au mois de juillet dernier, par une lettre adressée à M. le président de la Commission, et sur la demande de M. le Président de l'Assemblée nationale, M. de Cumont, ministre de l'Instruction publique, a posé officiellement la candidature de M. Ferdinand Moreau, député. Aujourd'hui, M. le directeur des Beaux-arts par une communication verbale, donne avis du désir exprimé par M. le ministre de voir agréer par la Commission M. Antonin Lefèvre-Pontalis. D'autres noms ont encore été prononcés depuis la mort de M. Beulé, sans qu'il ait été adressé de demandes directes à la Commission, par exemple ceux de M. Waddington, Charton, de Laborde.

Plusieurs membres demandent que, suivant l'usage adopté en pareille circonstance, la Commission renvoie à une prochaine séance l'examen et la discussion des diverses candidatures qui, d'ailleurs, n'ont pas été présentées de manière à permettre de statuer en parfaite connaissance de cause. Il conviendrait en effet que des demandes d'admission contenant l'exposé des titres que les candidats peuvent faire valoir fussent adressées directement par ceux-ci à la Commission.

M. le ministre désirant avoir le plus tôt possible l'avis de la Commission, on pourrait fixer à bref délai la prochaine réunion et prévenir dès à présent les membres qui n'ont pu assister à la séance.

La Commission demande le renvoi de la question au 15 avril, accepte l'offre que fait M. le président d'exposer verbalement à M. le ministre les raisons qui ont motivé l'ajournement et exprime le voeu qu'à l'avenir les nominations soient faites par décrets, ainsi que cela avait lieu avant le 4 septembre 1870.

Porte de Gisors à Trye-Château (Oise)

La séance est terminée par la lecture d'un rapport de M. Millet sur la Porte de Gisors à Trye-Château (Oise) qui a été condamnée à la démolition dans un projet d'alignement approuvé par ordonnance royale 80/15/10/202 en 1834. M. le rapporteur est d'avis qu'il y a intérêt au point de vue de l'histoire locale à ce que cette construction datant du XVIIe siècle soit conservée. Il serait facile d'obtenir ce résultat au moyen d'une déviation du tracé de la route ainsi qu'on l'a fait à Moret et à Dinan. M. le préfet de l'Oise propose de demander à M. le ministre l'autorisation de modifier le plan d'alignement et la Commission pourrait appuyer cette demande.

Les conclusions du rapport sont adoptées. 80/15/10/203

9 avril 1875 [Vendredi]
Présidence de M. de Soubeyran. Membres présents : MM. Abadie, Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, de Cardaillac, de Chennevières, Denuelle, de Guilhermy, Labrouste, Laisné, de Lasteyrie, de Longpérier, Questel, Quicherat, du Sommerard, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 31 mars est lu et adopté.
Venue du ministre

M. le ministre a exprimé le désir que le jour de la convocation, fixé d'abord au 15 avril, fut avancé afin qu'il fût statué le plus tôt possible sur la demande formée pour M. Antonin Lefèvre-Pontalis au sujet du remplacement de M. Beulé. M. le ministre a fait connaître en même temps qu'il viendrait présider la séance.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Abadie sur l'église du Mas-d'Agenais. Cette église est très intéressante, elle l'est d'autant plus que les monuments sont rares dans la contrée et il conviendrait de contribuer à l'exécution des travaux nécessaires, dont la dépense est évaluée à 39 600 Francs. Les ressources locales s'élèvent à 7 500 Francs, le déficit est donc de 22 300 Francs M. le rapporteur propose d'accorder 20 000 Francs en deux annuités.

La Commission sur l'avis de M. de Cardaillac propose d'attendre pour fixer le montant de la subvention que le Conseil général ait voté l'allocation qu'il paraît disposé à accorder pour la restauration de l'église du Mas et qu'il ait adressé une demande de secours sur le budget des Cultes.

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

La Commission est d'avis qu'il y a tout avantage à fermer l'entrée du monument par une porte pleine en bois, car la porte basse dont le projet lui a été soumis par l'architecte aurait l'inconvénient de laisser l'intérieur de la Cella exposé à la neige, à la pluie et à la poussière ; en adoptant ce parti, on obtiendra d'ailleurs une économie de 4 000 Francs qui pourra être employée utilement.

Théâtre antique d'Orange (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser l'exécution des travaux de conservation et notamment la reconstruction d'un mur déversé, travaux dont la dépense est évaluée à 4 661 Francs. Une partie des fonds nécessaires serait prise sur la subvention de 4 000 Francs allouée en 1874 sur laquelle 2 250 restent disponibles. Le surplus pourrait être alloué sur l'exercice 1875.

Les conclusions du rapport sont adoptées. 80/15/10/204

Palais des Thermes à Paris (Seine)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser M. du Sommerard à faire réparer d'urgence la voûte de la petite salle romaine et à faire établir une chape avec couverture en tuile de manière à garantir cette partie de l'édifice. La dépense peut-être évaluée de 3 000 Francs à 10 000 Francs.

Conclusions adoptées.

Église Saint-Serge d'Angers (Maine-et-Loire)

Sur le rapport de M. Viollet-le-Duc, la Commission propose d'accorder une subvention de 20 000 Francs pour les travaux de restauration proprement dits à la condition que le surplus de la dépense du premier chapitre, dans lequel sont compris ces travaux sera payé par la Fabrique. Celle-ci devra donc fournir 7 213 Francs 75 elle devra en outre s'engager à faire exécuter à ses frais la surélévation de la tour et la construction de la flèche, travaux neufs dont la dépense est évaluée à 55 012 Francs.

Carte des Écoles d'art françaises pendant la première moitié du XIIe siècle

M. Viollet-le-Duc soumet à la Commission le projet d'une carte des Monuments historiques par écoles d'art. L'Allemagne a fait établir, il y a quelques années déjà, une carte de l'Europe occidentale sur laquelle sont indiquées les écoles d'architecture ; cette carte est essentiellement fausse, spécialement en ce qui concerne la France, et il serait utile que la Commission lui opposât une carte établie sérieusement.

M.Viollet-le-Duc donne lecture d'une note explicative d'après laquelle le territoire français actuel pourrait être divisé en douze régions représentant les écoles d'art pendant la première moitié du XIIe siècle. Ces douze divisions seraient indiquées par des teintes différentes et l'influence réciproque de chaque école sur les écoles voisines serait marquée par des demi-teintes.

M. du Sommerard offre de placer cette carte à la suite des rapports publiés à l'occasion de l'Exposition des Monuments historiques à Vienne, en 1873. De cette manière la dépense relative à l'impression et à la publication serait supportée par le crédit spécial de l'Exposition internationale de Vienne.

La notice lue par M. Viollet-le-Duc pourrait être imprimée immédiatement.

La Commission accepte les offres de M. du Sommerard [minute barré : et nomme une sous-commission composée de MM. Quicherat, [Émile] Boeswillwald, de Guilhermy pour examiner la carte et réunir les observations] et demande que le projet de M. Viollet-le-Duc, avec la notice imprimée, soit mis à la disposition de tous les membres, afin que la question puisse être étudiée à fond, pour être discutée et résolue dans la prochaine séance.

Musée du Puy (Haute-Loire)

La Société académique du Puy sollicite un secours de 400 Francs pour aider aux dépenses de classement des importantes collections réunies dans le musée.

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis qu'en 80/15/10/205 présence des sacrifices que cette Société s'est imposés jusqu'à ce jour et de l'intérêt de l'oeuvre dont elle poursuit l'accomplissement, il conviendrait d'appuyer la demande auprès du ministre. M. le directeur des Beaux-arts pourrait invoquer cet avis favorable pour faire accorder la subvention demandée sur l'un des crédits destinés aux encouragements de cette nature.

La proposition est adoptée.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

La Fabrique de cette église demande l'autorisation de céder à l'église de Vitry-le-François un maître-autel de la fin du XVIIIe siècle qui provient d'une église de Reims aujourd'hui démolie et qui ne se rattache en rien à l'histoire ni au style du monument.

M. de Guilhermy, rapporteur, propose d'autoriser la cession, à la condition que le produit de la vente (10 000 Francs) destiné en partie au rétablissement de l'autel, sera employé sous la surveillance de l'architecte qui restaure le monument M. Ouradou.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Établissement d'une liste des trois candidats pour la nomination d'un nouveau membre

L'ordre du jour étant épuisé, M. le président consulte la Commission sur le point de savoir si, en l'absence de M. le ministre qui avait annoncé son intention d'assister à la séance, il y a lieu de s'occuper de la formation de la liste des trois candidats parmi lesquels un nouveau membre devra être choisi en remplacement de M. Beulé.

La Commission croit répondre au désir de M. le ministre en ne votant pas un nouvel ajournement et M. le président rappelle que deux candidats ont été présentés officiellement l'un par M. le ministre, l'autre par son prédécesseur.

Lecture est donnée de la lettre par laquelle M. Antonin Lefèvre-Pontalis a posé sa candidature. Les considérations présentées ensuite par plusieurs membres peuvent se résumer ainsi qu'il suit. Il est assurément très flatteur que des membres de l'Assemblée nationale demandent à faire partie de la Commission ; mais il ne faut pas pourtant oublier qu'il s'agit de remplacer M. Beulé, moins comme député que comme savant. C'est pourquoi la Commission n'a jamais cessé de se recruter parmi les hommes dont les connaissances étaient en rapport avec les affaires qu'elle est chargée d'examiner, que son autorité n'a jamais été discutée ni contestée. Aussi, doit elle attacher une grande importance au maintien de la prérogative dont elle jouit, ainsi d'ailleurs que d'autres institutions 80/15/10/206 telles que le Collège de France et l'Institut, de soumettre à chaque vacance une liste de présentation.

La Commission a toujours été composée de deux éléments : d'une part, les architectes qui se sont placés au premier rang dans les travaux de restauration des Monuments historiques et de l'autre les personnes qui, par leurs études archéologiques, artistiques ou autres peuvent lui apporter un concours affectif d'un caractère déterminé : or il ne faut pas oublier que M. Beulé a été appelé à faire partie de la Commission parce que ses travaux d'archéologie l'avaient désigné comme doué d'une compétence incontestable sur certaines questions relatives à la conservation des monuments, car, à l'époque où il fût nommé, il n'était pas encore député. Il serait donc naturel de le remplacer par un homme qui se serait livré à des études analogues et il ne serait pas difficile de désigner plusieurs savants d'un grand mérite dont les travaux sont en rapport avec les questions traitées par la Commission.

M. Léopold Delisle, par exemple, se recommande par un savoir très étendu. Les connaissances qu'il a acquises par de nombreuses recherches sur l'histoire monumentale seraient très précieuses dans certains cas pour la restauration de nos monuments. MM. Léon Rénier et Heuzey pourraient être également présentés. Il est vrai qu'ils se sont occupés plus spécialement de l'Antiquité ; mais cette considération ne saurait être un motif d'exclusion, car la Commission est appelée souvent à traiter de questions concernant les monuments antiques. M. Beulé d'ailleurs était dans le même cas, ce qui n'avait pas été un obstacle à sa nomination. A ces noms, vient s'ajouter celui de M. Waddington, déjà présenté antérieurement et favorablement accueilli. Puis, sur l'observation que l'art de la sculpture n'est pas représenté dans la Commission, une proposition est faite en faveur de M. Guillaume, directeur de l'école des Beaux-arts. Enfin, l'attention de la Commission est appelée sur M. Darcel, collaborateur et légataire de Lassus, connu par des publications importantes et par son expérience consommée en tout ce qui concerne le mobilier des églises et les collections de province.

Avant de procéder au vote, M. le président rappelle les noms des divers candidats d'après l'ordre de présentation : ce sont MM. Ferdinand Moreau, Antonin Lefèvre-Pontalis, Léopold Delisle, Léon Rénier, Heuzey, Waddington, Guillaume et Darcel. 80/15/10/207

Au premier tour de scrutin, sur 18 suffrages exprimés M. Darcel obtient 13 voix, M. Léopold Delisle 12, MM. Léon Rénier et Heuzey, chacun, 8 ; M. Lefèvre-Pontalis 6 ; M. Waddington 4 et M. Guillaume 3.

M. Darcel et Léopold Delisle ayant obtenu plus de la majorité des voix, leur inscription sur la liste de présentation est prononcée. Il est procédé à un second tour de scrutin pour la désignation des trois candidats à présenter. MM. Léon Rénier et Heuzey obtiennent chacun 6 voix ; M. Lefèvre-Pontalis 5 et M. Ferdinand Moreau 1

Au troisième tour de scrutin M. Léon Rénier obtient 11 voix et M. Heuzey 7.

En conséquence la liste adoptée par la Commission pour être soumise à M. le ministre est arrêtée dans l'ordre suivant :

1 : M. Darcel

2 : M. Léopold Delisle

3 : M. Léon Rénier

La séance est levée à 12 h 30. 80/15/10/208

8 juin 1875 [Mardi à 9 h 30]
Président M. de Soubeyran. Membres présents : MM. Abadie, Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, Gautier, de Guilhermy, Laisné, de Longpérier, Millet, Quicherat, du Sommerard, des Vallières et Viollet-le-Duc. MM. Denuelle et de Lasteyrie s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la séance.
Le procès-verbal de la séance du 9 avril est lu et adopté.
Aménagement de l'Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur des travaux d'aménagement à l'Hôtel de Cluny. Ces travaux rendus nécessaires par l'accroissement des collections, consisteraient dans l'appropriation d'une grande salle et dans l'établissement d'une galerie de communication qui partirait de la salle des faïences actuellement sans issue.

M. Viollet-le-Duc fait observer que le projet présenté a l'inconvénient de trop multiplier les scellements, il suffirait de quatre consoles bien établies dans les quatre angles de la salle. Il y aurait donc lieu d'inviter M. Lenoir à faire un nouveau projet d'après les indications qui lui seraient données.

La Commission, reconnaissant que l'agrandissement demandé par M. du Sommerard est utile et faisant droit aux observations présentées par M. Viollet-le-Duc sur les inconvénients du projet, prie M. [Émile] Boeswillwald de faire subir à ce projet des modifications auxquelles M. Lenoir devra se conformer pour l'exécution des travaux.

Église de La Trinité de Vendôme (Loir-et-Cher)

La Fabrique demande que l'État lui vienne en aide pour réparer les dégâts causés à l'édifice par l'explosion d'une usine en 1870 ; elle dispose déjà d'une somme de 10 000 Francs allouée comme indemnité de guerre, mais cette somme est insuffisante, car les réparations des verrières ne sont pas les seuls travaux nécessaires, il s'agit d'entreprendre une restauration d'ensemble.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de charger M. Mimey de la préparation d'un devis général, dans le cas où cet architecte se montrerait disposé à s'occuper sérieusement des affaires qu'il avait momentanément abandonnées et au sujet desquelles une lettre de rappel lui a été adressée récemment.

Adopté.

Église de Sauveterre (Basses-Pyrénées)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que les travaux de décoration dont le projet n'a pas été présenté, viennent d'être exécutés sans qu'il ait été d'abord procédé aux travaux de consolidation nécessaires. Il y aurait lieu de blâmer la Fabrique de cette manière de procéder, tout en autorisant les ouvrages de conservation qu'il reste à faire et pour lesquels il n'est pas demandé de subvention 80/15/10/209 sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Chapelle d'Agos (Hautes-Pyrénées)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, déclare que les travaux exécutés sous la direction de M. Durand laissent beaucoup à désirer, et propose de rendre l'entrepreneur responsable des malfaçons en l'obligeant à les réparer à ses frais. Pour ce qui reste à faire M. Lafollye pourrait être chargé d'établir un devis.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Loc-Maria à Quimper (Finistère)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder la subvention de 1 500 Francs demandée par le préfet du Finistère pour liquider l'entreprise. Le déficit est de 3 000 Francs mais l'administration des Cultes a de son côté donné un secours de 1 200 Francs à 1 500 Francs.

La proposition est adoptée.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis que toute subvention nouvelle doit être refusée parce que les travaux entrepris sont contraires à la destination du crédit. A l'intérieur, du reste, ce qui a été fait laisse à désirer, au dehors les ouvrages commencés sont inutiles et n'ont pas été approuvés par la Commission qui n'a pu autoriser la restauration de la façade sud dans les conditions où elle s'exécute, c'est-à-dire en brique et pierre.

M. Viollet-le-Duc fait observer que la nef n'a pas d'intérêt par elle-même mais seulement par les fragments qu'elle renferme, la Commission n'a donc pas entendu la restaurer ; les subventions accordées sur sa proposition devaient être affectées à la restauration de l'abside et du pignon sud, les seules parties du monument réellement intéressantes. Comment se fait-il que ces fonds aient été changés de destination pour servir à la construction d'une façade principale et à la restauration des faces latérales ?

M. Abadie déclare que les trois absides ont été restaurées et que, en ce qui concerne la nef, la Commission lui a reconnu de la valeur à raison des fragments qu'elle contient.

M. le président propose de renvoyer l'examen de cette affaire à la prochaine séance afin que le dossier soit étudié et que la Commission puisse être éclairée et renseignée exactement tant sur les travaux déjà faits que sur ceux restant à faire.

Église de Morienval (Oise)

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission propose de borner la restauration à une consolidation. Il ne faut pas faire une église neuve mais se borner à soutenir celle qui existe, en conservant les voûtes. L'architecte devra donc être invité à revoir son devis et à ne pas modifier la disposition du mur du bas côté nord.

Église de Luxeuil (Haute-Saône)

Le préfet demande que M. Colard, architecte départemental, soit chargé de préparer un projet de 80/15/10/210 de restauration en remplacement de M. Durand, démissionnaire.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis qu'il serait préférable de confier cette mission à un architecte déjà connu par des travaux de restauration et propose de charger M. Naples de la rédaction du projet.

Adopté.

Église de Thuret et d'Aigueperse (Puy-de-Dôme)

M. [Émile] Boeswillwald a visité tout récemment ces deux édifices, dans lesquels des travaux viennent d'être exécutés, sans que la Commission ait été consultée. Ces travaux sont très mauvais ; il y aurait donc lieu de blâmer le préfet de les avoir autorisés et de lui signifier en même temps qu'à l'avenir aucun travail de restauration ne devra être confié aux auteurs de ces travaux MM. Mallay.

La Commission, adoptant cette proposition décide que M. Bruyerre remplacera MM. Mallay père et fils dans tous les travaux concernant les Monuments historiques de la région.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald signale encore l'exécution de travaux qui n'ont pas été autorisés et conclut à la nécessité d'insister auprès des autorités locales pour que les règlements sur les Monuments historiques soient respectés.

Église abbatiale de Conques (Aveyron)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que le projet de M. [Jean-Camille] Formigé peut-être approuvé, sauf la partie relative à l'achèvement des clochers qui ne paraît pas en harmonie avec le reste de la construction et qui devra être revu. En ce qui concerne la répartition de la dépense, il serait nécessaire de connaître le montant des ressources que la communauté de l'abbaye et le département peuvent affecter à l'entreprise.

M. le président annonce que M. le ministre est disposé à présenter à la Chambre le projet de loi portant ouverture de la seconde moitié du crédit supplémentaire de 600 000 Francs.

Église Saint-Vincent à Rouen (Seine-Inférieure)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis qu'avant de statuer sur la demande de secours formé par le Conseil de Fabrique pour la restauration du portail méridional, il conviendrait d'inviter l'architecte à faire un devis pour la réparation des parties latérales du chevet qui présentent des dégradations très sérieuses, ce qui n'empêcherait pas d'autoriser dès à présent l'exécution des travaux proposés et l'emploi des ressources disponibles.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Murailles de Vézelay (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'accueillir la demande de classement formée par le Conseil municipal. Ces remparts qui sont comme une enveloppe de l'abbaye restaurée par l'État ont encore un certain intérêt et le classement aura pour effet de les préserver de la destruction.

Les conclusions du rapport sont adoptées. 80/15/10/211

Tour de César à Provins (Seine-et-Marne)

M. Millet, rapporteur, est d'avis que le réservoir destiné à la distribution des eaux dans la ville peut-être installé dans la Tour, mais qu'il conviendrait d'en modifier la disposition de telle façon qu'il ne fût pas une gêne pour l'étude du monument. L'administration devrait donc exiger :

1° que les dimensions du réservoir n'excèdent pas 4 m 80 de diamètre sur 4 m 30 de hauteur et que l'élévation des piliers sur lesquels il sera posé ne dépasse pas 2 M.

2° que le sol de la salle basse soit dallé en cuvette avec écoulement au dehors, afin d'éviter toute infiltration,

3° que le réservoir soit établi au centre de la salle et non dans un angle

4° enfin que toutes facilités d'accès dans cette ville soient laissées aux savants et aux artistes qui s'occupent de l'étude de nos vieux monuments.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Eutrope de Saintes (Charente-Inférieure)

M. Abadie, rapporteur, est d'avis que les travaux projetés sont opportuns en ce qu'ils auront pour effet de rendre à l'édifice sa forme première inutilement altérée ; une subvention de 2 500 Francs qui complèterait les ressources nécessaires pourrait donc être accordée sur le crédit des Monuments historiques, mais à la condition que les travaux seront exécutés sous la surveillance de M. Abadie.

Carte des Écoles d'art françaises pendant la 1ère moitié du XIIe siècle

Plusieurs des membres, auxquels la notice rédigée par M. Viollet-le-Duc a été communiquée, l'ont renvoyée avec des annotations tendant à quelques additions et à quelques modifications de détail.

M. Abadie propose de compléter la notice concernant les limites de l'école de Saintonge au sud où l'influence de cette école se fait sentir jusqu'à Agen.

M. Viollet-le-Duc est d'avis que cette adjonction est justifiée, mais, en ce qui concerne la reconnaissance d'une école de l'Angoumois, il fait observer que la fusion des écoles de Saintonge et de Périgord ne forme pas une école spéciale : il s'agit d'une famille et non pas d'une race. C'est ainsi que l'on voit certaines localités, Sens par exemple, qui ont des rapports avec trois écoles différentes et partout où se produit cette influence d'école les unes sur les autres la notice le signale.

M. de Lasteyrie trouve que l'expression limites franches est trop absolue.

M. Viollet-le-Duc répond que cette expression a été employée à dessein pour délimiter la région où chaque école s'est affirmée complètement et pour la distinguer de la circonscription où son influence est contrebalancée par celle des écoles voisines.

En ce qui concerne l'école alsacienne, c'est-à-dire l'école rhénane, on l'a marquée sur la carte par une teinte mais on n'a pas cru devoir en faire mention dans la notice au milieu des écoles françaises. 80/15/10/212

M. Quicherat est d'avis qu'il convient d'ajouter un article concernant l'école rhénane, avec indication de ses limites et de son influence du côté français.

M. Bailly demande qu'on indique l'influence de l'école auvergnate jusqu'à Valence où elle se fait sentir dans la décoration de la cathédrale de cette ville.

M. Quicherat fait observer que la région pyrénéenne présente assez de caractères qui ne sont pas ceux des produits de l'école languedocienne. Cette école exerce son influence jusqu'au coeur de l'Espagne ; mais elle reçoit aussi de ce côté une influence qu'il serait bon de mentionner.

M. des Vallières émet le voeu que la carte soit accompagnée d'un résumé succinct des caractères généraux qui distinguent chacune des écoles d'art.

M. Viollet-le-Duc annonce qu'il complètera son premier travail d'après les observations qui viennent d'être présentées.

M. le président propose à la Commission de se réunir à la fin du mois ou dans les premiers jours du mois suivant. A cette époque, si le crédit supplémentaire est voté, des fonds pourraient être alloués pour les travaux d'aménagement proposés à l'Hôtel de Cluny.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/10/213

8 juillet 1875
Présidence de M. de Soubeyran. Sont présents : MM. Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, Gautier, de Guilhermy, Laisné, de Longpérier, Millet, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard, des Vallières et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 8 juin 1875 est lu et adopté.
Décès de M. Labrouste

La Commission s'associe à l'unanimité aux regrets exprimés par M. le président sur la mort de M. Labrouste, l'un de ses plus anciens membres, qui par ses travaux et par l'honorabilité de son caractère s'était concilié l'estime et la sympathie générales.

M. Denuelle s'excuse par lettre de ne pouvoir assister à la séance.

Crédit demandé en sus du budget

M. le président fait connaître que M. le ministre des Finances, tout en acceptant la demande de crédit supplémentaire, a fait observer qu'il n'était pas possible de présenter cette demande avant le vote du budget régulier. Quant à la Commission du Budget, elle était disposée à porter le crédit des Monuments historiques de 1 100 000 Francs à 1 400 000 Francs pour l'exercice 1876 ; mais sur les observations du ministre des Finances, il a été décidé que le crédit ordinaire serait maintenu au chiffre de 1 100 000 Francs et que le supplément ferait l'objet d'une proposition distincte qui serait présentée immédiatement après le vote du budget.

Église de Saint-Savin (Vienne)

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald : des désordres se sont produits dans diverses parties du monument et même dans celles qui ont été déjà reprises par M. Joly-Leterme. Il y a lieu de signaler, tout particulièrement dans les trois premières travées de la nef, la rupture des arcs doubleaux dont il est urgent de prévenir la chute.

En raison de la mauvaise exécution des précédents travaux dirigés par M. Joly-Leterme, M le rapporteur propose de demander à un autre architecte le devis des réparations nécessaires.

La Commission désigne M. [Jean-Camille] Formigé.

Église de Cruas (Ardèche)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le devis présenté par M. Révoil pour la restauration de l'extérieur et d'accorder les ¾ de la dépense, soit 30 000 Francs, en invitant la Commune qui est sans ressource à s'adresser pour le reste à l'administration des Cultes. 80/15/10/214

Cette église est excessivement intéressante et mérite que l'État s'impose des sacrifices pour sa conservation. Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Nouaillé (Vienne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que les dégâts causés par l'ouragan du mois de novembre ne modifierait pas sensiblement le devis. L'administration des Cultes doit accorder le secours qui lui est demandé ; on peut donc rendre définitive l'allocation de 15 000 Francs promise l'année dernière conditionnellement.

La Commission adopte les conclusions du rapport et désigne M. [Jean-Camille] Formigé pour diriger l'entreprise en remplacement de M. Joly-Leterme.

Église de Vivoin (Sarthe)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le projet de sacristie pour l'exécution duquel la Fabrique demande un secours sur le budget des Cultes.

Adopté.

Église de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, demande qu'il soit fait emploi des matériaux préparés pour la réfection des contreforts des corniches et des terrains. Il serait fâcheux de laisser s'aggraver les dégradations des maçonneries en souffrance et de laisser perdre le fruit des dépenses occasionnées par les préparatifs faits en vue de la restauration de cet intéressant édifice.

M. le rapporteur propose en conséquence de désigner un architecte qui ferait l'inventaire des matériaux pouvant être employés et de préparer un devis de la dépense pour l'achèvement de la restauration des faces du transept et des contreforts les plus compromis.

La Commission désigne M. Laisné.

Pont de Vernay à Airvault (Deux-Sèvres)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser l'architecte à faire emploi des 4 200 Francs mis à sa disposition par le département et la Commune. A l'aide de ces fonds il pourra consolider l'une des six piles du pont et se rendre un compte plus exact de la dépense nécessaire pour la consolidation du pont dans son ensemble, entreprise que le Conseil général pourrait prendre à sa charge en votant annuellement 2 000 Francs.

Église de Gaillardon (Eure-et-Loir)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que, par suite de l'état de délabrement de cet édifice, il s'agirait plutôt d'une reconstruction que d'une restauration ; c'est un monument dont on a d'ailleurs de nombreux exemplaires et dont il vaudrait mieux ne plus s'occuper.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture d'une note résumant ce qui a été fait pour l'église du Mas-d'Agenais depuis 1844. En l'absence de M. Abadie, la Commission 80/15/10/215 renvoie à une autre séance l'examen de cette affaire.

Église de Blécourt (Haute-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald évalue à 87 691 Francs les travaux nécessaires pour assurer la conservation de cet intéressant monument du XIIIe siècle et propose d'attendre pour statuer sur l'allocation qui pourrait être accordée que le montant des ressources locales soit connu.

Église Notre-Dame de Dijon (Côte-d'Or)

Les travaux terminés aujourd'hui ont produit une dépense de 647 331 Francs sur laquelle il reste à payer 64 853 Francs. Pour compléter la restauration il reste à entreprendre la reprise du porche et de la façade occidentale, travail difficile qui exigera beaucoup de soin et une dépense considérable.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis qu'au lieu d'élever sur cette façade deux clochers en forme de tours carrés, il serait plus prudent si la Fabrique a besoin de cloches, de bâtir un campanile à côté de l'église. Sous cette réserve on peut approuver le projet dont la dépense serait de 275 000 Francs. En considération de l'intérêt du monument dont le porche et la façade présentent une conception des plus heureuses et des plus hardies de l'art bourguignon au XIIIe siècle, et en raison du danger qu'il y aurait à ajourner plus longtemps les travaux proposés, M. Viollet-le-Duc propose d'allouer 225 000 Francs. Il faut employer les moyens d'exécution les plus rapides, car les désordres vont toujours en augmentant et la dépense suivra la même progression.

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que l'adjoint au maire de la Ville lui a paru bien disposé en faveur de l'achèvement de la restauration et a promis d'agir auprès du Conseil municipal pour obtenir que la restauration de l'Église Notre-Dame soit comprise parmi les travaux auxquels doit s'appliquer l'emprunt projeté par la Ville.

Par suite de cette déclaration, la Commission est d'avis qu'il suffirait d'allouer 150 000 Francs en quatre annuités, si, surtout, comme le fait espérer M. de Boissieu, un secours de 20 à 25 000 Francs peut-être alloué sur le budget des Cultes. La Ville, la Fabrique et le curé devraient alors réunir le surplus des ressources nécessaires.

Église de Chitry (Yonne)

Le préfet demande un secours de 9 000 Francs : 4 500 Francs sur le budget des Cultes et 4 500 Francs sur celui des Beaux-arts pour la restauration de la tour de cette église.

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que la subvention demandée sur le crédit des Monuments historiques peut-être accordée si l'administration des Cultes alloue de son côté le secours de 4 500 Francs qui lui est demandé.

Conclusions adoptées. 80/15/10/216

Église de Saint-Laurent-en-Brionnais (Saône-et-Loire)

M. Viollet-le-Duc propose d'approuver le devis de 61 155 Francs 48 et d'allouer 30 000 Francs dès que les ressources du crédit le permettront pour que les travaux puissent être exécutés d'ensemble. La Commune qui possède déjà 1 800 Francs aurait à pourvoir avec l'aide de l'administration des Cultes aux 13 155 Francs 48 Francs formant le surplus de la dépense.

Conformément aux conclusions du rapport, la Commission est d'avis que, sur la nécessité d'entreprendre tous les travaux portés au devis, il convient d'attendre que les ressources du crédit permettent d'allouer une subvention proportionnée à la dépense.

Église de Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver le devis de 1 250 Francs soumis à l'examen de la Commission. Ce devis ne comprend que du travail d'entretien.

Adopté.

Église du Dorat (Haute-Vienne)

M. [Victor] Ruprich-Robert fait connaître que la Fabrique ayant égard aux observations faîtes par la Commission sur le projet d'établissement d'une tribune d'orgue dans le transept sud, doit se borner à faire installer un petit orgue dans une arcade du choeur. Quant aux travaux à exécuter pour la conservation de l'église, le devis s'élève à 81 410 Francs.

La Commission, considérant l'importance du monument, propose une allocation de 40 000 Francs sur plusieurs exercices, à la charge pour la Commune de parfaire le montant de la dépense.

Église de Sassy (Calvados)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, est d'avis qu'en raison du peu d'intérêt que présente ce monument on peut laisser exécuter les travaux projetés. Seulement, après l'exécution de ces travaux qui comprennent la reconstruction de plusieurs parties de l'édifice, il n'y aura plus de raison pour maintenir l'église de Sassy sur la Liste des Monuments historiques.

Église de Fleurance (Gers)

M. Laisné, rapporteur, présente à la Commission les photographies des verrières pour la restauration desquelles un secours est demandé. Ces verrières sont très remarquables et sont supérieures à celles d'Auch. La Commune possède déjà 5 000 Francs : il conviendrait d'accorder 3 000 Francs pour compléter les ressources nécessaires. La Commission est d'avis qu'une subvention de 1 000 Francs peut-être accordée sur le crédit des Monuments historiques et qu'une allocation de 2 000 Francs pourrait être demandée sur le crédit des ouvrages d'art et décoration des édifices publics.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis qu'il convient de s'opposer à la vente ou même au 80/15/10/217 déplacement du retable élevé au XVIe siècle en arrière du maître-autel et de protester une fois de plus contre cette tendance à dépouiller les églises de leurs objets de décoration.

La Commission, adoptant les conclusions du rapport, demande que les démarches faites par le curé à l'effet de provoquer des acquéreurs, soient signalées officiellement à l'évêque et au préfet et que ce dernier soit invité à s'opposer à tout déplacement du retable, qui pourra être réparé et dégagé du badigeon dont il est recouvert.

Église du Breuil (Marne)

M. de Longpérier signale la vente d'une statue de la Vierge faite récemment par le curé et la Fabrique : il demande que l'administration intervienne pour provoquer l'annulation de cette vente. Si les Fabriques ont le droit d'aliéner les objets qui font partie du mobilier de l'église, cela doit s'entendre des meubles servant à la célébration du culte et non des objets d'art. C'est ainsi d'ailleurs que la loi a été expliquée par la jurisprudence dans plusieurs cas du même genre, notamment à propos de la vente du retable de Carrières-Saint-Denis et de celle du tableau d'Eugène Delacroix à Nantua. Une loi protectrice des oeuvres d'art paraît de plus en plus nécessaire.

La Commission est d'avis qu'il serait utile de faire paraître une note au Journal officiel, avec l'autorisation de M. le ministre pour appeler l'attention sur cette question et faire connaître que la vente d'un objet d'art consentie par un Conseil de Fabrique peut-être annulée. MM. [Émile] Boeswillwald, de Longpérier, du Sommerard et Viollet-le-Duc sont priés de préparer cette note.

Cité de Carcassonne (Aude)

M. de Guilhermy, rapporteur, expose que M. Cros-Mayrevieille, correspondant du ministère, renouvelant des critiques auxquelles il a déjà été répondu, demande aujourd'hui la reconstruction de la Barbacanne et la démolition de l'église Saint-Gimer.

Conformément aux conclusions du rapport [sic] …..

La Commission passe à l'ordre du jour.

Porte de Bordeaux à Saint-Yon (Seine-et-Oise)

M. de Guilhermy, rapporteur, déclare que cette porte n'offre aucun intérêt au point de vue de l'art, il n'y a donc pas lieu d'accorder le secours demandé pour consolider cette porte.

Adopté.

Tapisserie de la cathédrale d'Angers (Maine-et-Loire)

M. de Guilhermy est d'avis qu'en raison de l'importance de cette collection de tapisseries qui est unique en son genre la Commission pourrait demander à M. le directeur des Beaux-arts de les faire examiner par des artistes attachés à la Manufacture des Gobelins. Sans se préoccuper de remplacer les sujets qui n'existent plus, on pourrait prendre les précautions nécessaires pour 80/15/10/218 assurer la conservation de ceux qui restent et peut-être aussi réparer les fragments les moins détériorés.

Cette proposition est approuvée.

Amphithéâtre de Périgueux (Dordogne)

Une subvention est demandée pour aider au déblai de l'intérieur de l'amphithéâtre, travail dont la dépense est évaluée de 12 000 Francs à 15 000 Francs. Il convient de se conformer à l'usage d'après lequel des subventions ne sont accordées que pour des fouilles déjà commencées et lorsque des découvertes intéressantes ont été déjà faites.

Alignement de Carnac (Morbihan)

M. Viollet-le-Duc présente à la Commission les dessins exécutés par M. du Cleuziou qui s'étant conformé aux instructions de M. Quicherat, a exécuté son relevé des alignements de Carnac dans de bonnes conditions.

Carte des écoles d'architecture au XIIe siècle

M. Viollet-le-Duc donne lecture de la notice relative aux écoles d'art en France pendant la 1ère moitié du XIIe siècle, notice qu'il a revue en tenant compte des observations présentées par plusieurs membres de la Commission.

S'il n'a pas été parlé de la Corse, c'est que, dans cette contrée, il n'y a rien d'antérieur au XVe siècle.

Quant à la Bretagne au XIIe siècle, on n'y trouve pas de trace d'une école d'art ; on peut tout au plus noter une influence de l'école du Poitou dans la partie voisine de cette province.

La Commission est d'avis que l'Exposition internationale de géographie offrant une occasion de prendre rang, il serait bon d'exposer un fac-similé à la main de la carte des écoles d'art au XIIe siècle et d'envoyer à Philadelphie un exemplaire de cette même carte.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

L'architecte, M. Durand, demande que la sous-commission chargée d'examiner les réparations exécutées sous sa direction visite le monument aussitôt que possible.

Dessins des pierres tombales de Bruges (Belgique)

M. Hügelin, architecte, soumet à l'examen de la Commission une série de dessins des pierres tombales de la cathédrale de Bruges et de l'église Saint-Jacques de la même ville.

La Commission est d'avis que ces dessins seraient très bien placés au Musée de Cluny et propose d'offrir à M. Hügelin de les céder pour le prix de 2 000 Francs.

Exposition de géographie : envoi des plans de Carnac (Morbihan)

M. Quicherat propose d'envoyer à l'Exposition de géographie les grands plans des alignements de Carnac.

Adopté. 80/15/10/219

Église Saint-Parize-le-Châtel (Nièvre)

M. [Victor] Ruprich-Robert fait connaître qu'une partie de la nef de l'église de Saint-Parize-le-Châtel vient d'être démolie. Cette église possédant une ancienne crypte très curieuse, il y aurait lieu de faire ralentir les travaux.

La Commission est d'avis que M. [Victor] Ruprich-Robert soit accrédité officiellement pour surveiller l'entreprise.

La séance est levée à 11 h 30. 80/15/10/220

27 décembre 1875 [Lundi]
Présidence de M. de Soubeyran. Membres présents : MM. Bailly, [Émile] Boeswillwald, de Boissieu, de Chennevières, Denuelle, Gautier, de Guilhermy, Laisné, de Longpérier, de Lasteyrie, Millet, Quicherat, Ruprich-Robert, du Sommerard et Viollet-le-Duc.
Le procès-verbal de la séance du 8 juillet 1875 est lu et adopté.
Vote d'un crédit supplémentaire de 300 000 Francs sur l'exercice 1876

Le président annonce le vote par l'assemblée nationale d'un crédit supplémentaire de 300 000 Francs sur l'exercice 1876 et fait connaître que les engagements pris jusqu'à ce jour s'élèvent

pour l'exercice 1875 à 1 381 759 Francs

pour 1876 à 1 124 480 Francs,

pour 1877 à 902 948 Francs

et pour 1878 à 713 300 Francs.

Statue de la Vierge vendu par la Fabrique du Breuil (Marne)

M. le président demande si l'on a préparé pour le publier au Journal officiel la note dont il est question à propos de la vente d'une statue de la Vierge par la Fabrique de l'église du Breuil.

M. de Boissieu expose qu'il est souvent difficile de poursuivre utilement la résiliation des aliénations de ce genre, car il arrive fréquemment que l'objet caché par l'acheteur, ne peut-être saisi entre les mains de ce dernier, ainsi que cela vient d'avoir lieu dans une poursuite intentée récemment par l'administration des Cultes.

M. du Sommerard répond que la saisie de la porte vendue par la Fabrique de l'église Saint-Just à Narbonne a produit une vive impression sur les brocanteurs parisiens et que la publication d'une note au Journal officiel ne pourrait être faite dans un moment plus favorable.

L'ordre du jour rappelle la lecture du rapport sur :

Beffroi de Bergues (Nord)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que le devis de 19 000 Francs présenté par M. Danjoy peut-être approuvé et que l'exécution des travaux projetés peut en conséquence être autorisée, la Ville possédant les ressources nécessaires.

Église Saint-Éloi à Dunkerque (Nord)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver les conclusions du mémoire, présenté par M. Darcy qui, chargé au mois de novembre dernier d'examiner si la façade principale de l'église Saint-Éloi pourrait être restaurée, déclare qu'une restauration serait une reconstruction déguisée des plus dispendieuses, n'ayant aucune chance de réussite. Il s'agit d'une oeuvre mal conçue, mal construite et ruinée ; l'abandonner est 80/15/10/221 le plus sage parti qu'il y ait à prendre. La Commission approuve les conclusions du rapport.

Ancienne [sic] cathédrale de Laon (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald propose d'autoriser l'acceptation d'un legs de 50 000 Francs fait à la Fabrique à la charge de faire élever au centre du transept, un autel monumental dont le projet serait soumis à l'examen de la Commission. Approuvé.

Temple d'Auguste et de Livie à Vienne (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que, d'après les évaluations de l'architecte, la dépense relative à l'établissement d'une porte pleine en bois avec claustra d'imposte, fermeture et armature en bronze, s'élèverait à 11 526 Francs, tandis que la barrière en bronze du 1er projet ne devait coûter seulement que 8 800 Francs environ.

M. le rapporteur, est d'avis qu'en raison des travaux restant à faire, l'un et l'autre projet doivent être abandonnés comme trop dispendieux ; il suffirait d'une simple barrière en bois ou d'une grille en fer n'ayant pas la prétention d'imiter une clôture antique.

M. de Longpérier fait observer que la Cella contient un certain nombre de petits objets très précieux qui pourraient être facilement enlevés si l'on renonçait à l'établissement d'une porte fermant complètement. Sans chercher à imiter l'antique, il serait bon par mesure de sûreté d'établir une porte pleine en bois.

M. Viollet-le-Duc dit que la Cella ne recevant la lumière que par l'entrée, il faudrait au moins une porte vitrée ou à claire-voie.

M. [Émile] Boeswillwald répond que l'accès du monument est déjà défendu par un fossé et une grille, que d'ailleurs la question est de savoir si les objets dont parle M. de Longpérier ne seront pas transportés ailleurs, car il est très difficile de les examiner à la place qu'ils occupent.

Après une observation de M. Viollet-le-Duc demandant que la porte pleine, si elle est adoptée par la Commission, soit au moins vitrée dans sa partie supérieure, puisque la Cella ne reçoit la lumière que par l'entrée, M. le président résume la question. M. de Longpérier n'insistant pas sur l'adoption de sa proposition, du moment que la Cella ne renfermerait aucun objet pouvant être soustrait facilement, la Commission approuve les conclusions du rapport.

Église de Gassicourt (Oise)

Il est donné lecture du rapport de la sous-commission qui, sur la demande de M. [Émile] Boeswillwald, 80/15/10/222 a été chargée d'examiner les travaux exécutés par M. Alphonse Durand.

La sous-commission partageant l'avis de l'Inspecteur général sur la mauvaise exécution des travaux, propose d'inviter l'architecte à les suspendre jusqu'à nouvel ordre.

Adopté.

Église Saint-Salvy à Albi (Tarn)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître qu'avant de s'adresser au service des Monuments historiques pour obtenir une subvention, la Fabrique a fait remettre à neuf une partie de la nef sans que le projet ait été soumis à l'examen de la Commission. Les procédés employés dans cette opération témoignent de l'incapacité de l'architecte qui l'a rédigée ; il en résulte que l'église Saint-Salvy, défigurée par la construction d'un couloir contournant l'abside a perdu une grande partie de son intérêt.

M. le rapporteur propose en conséquence le rejet de la demande de secours et le déclassement de l'édifice, demandant que sa proposition soit débattue devant la Commission, par celui de ses collègues qui, ne partageant pas son avis, a donné son approbation aux travaux en question.

La Commission témoigne de toute sa confiance en M. l'Inspecteur général et adopte les conclusions de son rapport.

Retable de la chapelle de Saint-Germer (Oise)

La Commission approuve la proposition faite par M. [Émile] Boeswillwald de remplir la promesse faite à la Commune de Saint-Germer lors du transport du retable au Musée de Cluny, elle émet en conséquence l'avis qu'une copie en pierre soit exécutée aux frais de l'État pour être placée dans la chapelle de Saint-Germer.

Église de Levroux (Indre)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que le projet présenté par M. Dauvergne en 1869 a subi les modifications demandées par la Commission et propose d'autoriser l'exécution des travaux extérieurs qui sont les plus urgents. Une subvention de 15 000 Francs pourrait être accordée, à la charge pour la Commune qui possède déjà 11 000 Francs de se procurer le complément des ressources nécessaires.

Adopté.

Église d'Aubazines (Corrèze)

En l'absence de M. Abadie, rapporteur, l'examen de cette affaire est ajourné.

Église de Tour (Calvados)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, expose que des travaux dont la dépense s'élève à 7 142 Francs ont été exécutés, sans que le projet ait été soumis à l'examen de la Commission. Ces travaux qui consistent dans l'établissement d'un pavage, d'une grille de communion, d'un dallage en pavés de couleur et dans la construction 80/15/10/223 d'un beffroi laissent beaucoup à désirer. Il s'agit aujourd'hui de faire aux murs du choeur des réparations par lesquelles on eût dû commencer, pour procéder rationnellement.

Vu l'emploi peu intelligent des fonds dépensés et vu la valeur d'art de l'édifice, M. le rapporteur propose de demander à M. de Baudot, qui connaît le monument pour l'avoir étudié tout particulièrement, un rapport détaillé sur les travaux faits et sur ceux restant à faire.

Cette proposition est adoptée.

Palais de justice à Rouen (Seine-Inférieure)

M. [Victor] Ruprich-Robert expose que le Conseil général de la Seine-Inférieure a voté 255 00 Francs pour la restauration de la grande Salle des pas-perdus et que déjà les travaux de couverture sont en cours d'exécution. L'architecte proposant d'ajouter quelques décorations aux ouvertures qui existent du côté des assises et des services du tribunal civil, il est nécessaire, pour qu'on puisse rendre compte des changements d'aspect qui en résulteront d'obtenir la communication des plans et élévations du projet.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

M. le baron de Soubeyran est remplacé au fauteuil de la présidence par M. le directeur des Beaux-arts.
Église d'Ouistreham (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert fait ressortir l'intérêt de ce monument qui présente un spécimen unique en France de voûtes en bois datant du XIIIe siècle. Les piliers déversés s'écrasant et menaçant de s'écrouler, il conviendrait d'exécuter immédiatement les travaux de consolidation les plus urgents dont la dépense est évaluée à 12 965 Francs 59 dans le devis de restauration générale. Les seules ressources dont la Commune puisse disposer s'élèvent à 19 000 Francs. Il serait donc nécessaire que le surplus fût accordé par l'État.

La proposition faite dans ce sens par M. le rapporteur est adoptée.

Église de Nesles (Seine-et-Oise)

M. Millet, rapporteur, propose d'accorder une subvention de 40 000 Francs pour l'exécution des travaux prévus au devis de 61 468 Francs présenté par M. Boileau, travaux qui ont pour objet de remédier aux désordres gaves qui sont signalés dans toutes les parties de l'édifice. Quant au petit édicule placé en avant de la façade ouest, M. le rapporteur demande que M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald soit chargé de l'examiner et de donner son avis sur la démolition projetée par l'architecte.

M. Viollet-le-Duc pense que la somme de 61 000 Francs portée au devis ne suffit pas car l'état du monument 80/15/10/224 est tel qu'il s'agit presque d'une construction. L'église de Nesles n'est d'ailleurs qu'un édifice dérivé et peut- être vaudrait-il mieux ne pas s'engager dans une entreprise qui pourrait conduire loin, surtout si l'on considère combien les crédits sont engagés et combien il importe de ménager les ressources.

La Commission prie l'Inspecteur général de visiter le monument et renvoie l'examen de l'affaire à une prochaine séance.

Chapelle circulaire dite Baptistère à Riez (Basses-Alpes)

M. Millet, rapporteur, propose d'allouer une somme de 1 700 Francs pour la réfection de la couverture et d'autoriser M. Révoil à faire les recherches nécessaires pour étudier la disposition primitive du monument.

M. Viollet-le-Duc demande que l'emploi des 1 700 Francs soit indiqué d'une manière précise. Il s'agit simplement quant à présent de nettoyer l'édifice à l'intérieur, de le couvrir et de le fermer ; mais il importe que les recherches faites par M. Révoil comme savant ne changent rien à l'aspect du monument tel qu'il est aujourd'hui et ne tendent pas au rétablissement de l'ancienne configuration. On pourrait cependant demander un devis plus complet que celui qui a été transmis par le préfet.

Adopté.

Église de Caussade (Tarn-et-Garonne)

Rapporteur : M. Viollet-le-Duc.

La Commission n'a pas à intervenir dans la reconstruction de cette église du moment que le projet laisse intact le clocher, la seule partie classée de l'église actuelle. Il y aurait lieu seulement de bien recommander que toutes les précautions soient prises pour garantir de tout dommage cette ancienne et intéressante construction.

Église de Saint-Jean-aux-Bois (Oise)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, propose d'approuver le devis de 75 405 Francs 65 extrait du devis général, en déduisant la dépense de 6 498 Francs relative à la flèche et d'accorder les fonds nécessaires en trois annuités. Il importe en effet de continuer l'entreprise qui a subi une fâcheuse interruption et d'assurer ainsi la conservation d'un monument très intéressant. L'administration des Cultes pourra sans doute, vu la pauvreté de la Commune, concourir à cette restauration.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Tapisseries de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers (Maine-et-Loire)

M. de Guilhermy, rapporteur, expose que, dans un rapport très remarquable sur cette importante collection de tapisseries, M. Darcel, évaluant à 90 000 Francs la dépense nécessaire pour une restauration complète, propose de commencer par la pièce la mieux conservée qui pourrait être remise complètement en état avec une somme de 13 000 Francs.

M. Viollet-le-Duc fait observer que les tapisseries sont mobilier de cathédrale et qu'elles échappent 80/15/10/225 ainsi, comme les cathédrales elles-mêmes, à la surveillance de la Commission ; il n'y aurait donc pas de raison pour qu'à l'aide du crédit des Monuments historiques on fasse en faveur de la cathédrale d'Angers ce qu'on ne ferait pas pour d'autres édifices diocésains. Il y a d'ailleurs au budget des Cultes, pour ces édifices, un crédit spécial s'appliquant aux objets mobiliers aussi bien qu'aux monuments qui les renferment.

M. du Sommerard est d'avis qu'on ne peut restaurer une tapisserie sans lui faire perdre de sa valeur, le seul parti à prendre serait de fixer les tapisseries sur des toiles en les repiquant.

Sur l'observation de M. le rapporteur, qu'il serait fâcheux de laisser au dossier le rapport de M. Darcel qui contient d'utiles conseils sur la conservation des tapisseries, la Commission propose de transmettre ce rapport à la Fabrique de Saint-Maurice d'Angers en l'invitant toutefois à ne pas tenter une restauration dont l'effet serait d'enlever une grande partie de leur valeur aux tapisseries et en lui recommandant de se borner à les faire appliquer sur des toiles ainsi que le conseille M. du Sommerard.

Église de Saint-Florentin (Yonne)

M. de Guilhermy, rapporteur, fait connaître que la Ville pensant que l'escalier qui conduit à l'église faisait partie de la voie publique a fait construire cet escalier, sans tenir compte des observations du préfet. Ainsi que l'a demandé l'administration, ordre a été donné de rétablir sur les socles qui terminent les rampes, les statues de Moïse et d'Aaron qui se trouvaient au sommet de l'ancien escalier et qui ont été transférées dans les niches d'une porte voisine. Quant à l'escalier dont on ne s'est pas appliqué à conserver la forme et l'ornementation primitives, il n'est pas possible aujourd'hui de revenir sur ce qui a été fait, on ne peut que maintenir le blâme infligé déjà à la Municipalité.

M. le rapporteur propose de remercier M. le préfet des soins qu'il a donnés à cette affaire.

Crypte de l'église d'Hagetmau (Landes)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis qu'il n'est pas possible de statuer sur la demande de secours sans connaître l'état actuel de la crypte et la nature des travaux nécessaires à sa conservation.

La Commission, approuvant les conclusions du rapport, prie M. [Émile] Boeswillwald de visiter le monument.

Église de Saint-Dizier-l'Évêque (Territoire-de-Belfort)

M. de Guilhermy, rapporteur, est d'avis qu'il ne convient pas de s'occuper de cette église qui n'est pas classée et qui ne mérite pas de l'être, si l'on en juge par le croquis communiqué. Il y aurait lieu seulement de faire des recommandations au sujet de la conservation des tombeaux 80/15/10/226 carolingiens signalés et décrits par M. de Barthélémy.

Église Saint-Martin d'Aime (Savoie)

Rapporteur, M. de Guilhermy.

L'Académie de la Val d'Isère demande que l'État lui vienne en aide pour acquitter le prix d'acquisition de ce monument qu'elle a dû acheter pour en empêcher la destruction. Très curieuse par son architecture la petite église Saint-Martin, dont la Commission s'est occupée déjà il y a quelques années pour y faire exécuter des fouilles, renferme un certain nombre d'inscriptions romaines ; l'autel de la crypte est formé par le piédestal d'une statue de Trajan qui ornait l'une des places de la ville, le forum Claudii, ainsi qu'il résulte de l'inscription gravée sur ce piédestal. On y remarque en outre des peintures du XIIe siècle ou du XIIIe siècle. L'Académie de la Val d'Isère est très pauvre : elle a du pour ne point laisser échapper l'occasion qui s'offrait à elle, émettre 50 obligations de 100 Francs et sa demande de secours est digne d'intérêt.

La Commission, considérant que l'exemple donné par cette Société mérite d'être encouragé, propose de lui accorder une subvention de 2 500 Francs à la condition que, suivant le voeu émis par M. Quicherat, tous ses efforts tendront à réunir dans l'église Saint-Martin les inscriptions et fragments antiques disséminés dans la Ville d'Aime.

Colonne creuse d'Estrées à Saint-Genou (Indre)

M. de Guilhermy, rapporteur, pense que l'architecte qui s'occupe de la restauration de l'église de Saint-Genou pourrait être chargé de préférence à M. le docteur Fauconneau-Dufresne, de faire emploi des fonds votés par la Société française d'archéologie (150 Francs) pour les réparations nécessaires à la colonne d'Estrées. On pourrait en outre demander à cet architecte un relevé du monument pour les archives de la Commission.

Adopté.

Église Saint-Martin de Brive-la-Gaillarde (Corrèze)

M. Viollet-le-Duc, rapporteur, est d'avis que les travaux projetés tendent plutôt à altérer le caractère de l'édifice qu'à en conserver les dispositions intéressantes. Sur sa proposition, la Commission désigne M. de Baudot pour étudier le monument, faire un rapport, produire une esquisse et préparer un devis sommaire : ce qui n'empêcherait point de promettre à la Ville de Brives le concours de l'État à la condition que les avis de la Commission seraient suivis.

Bas-relief antique de l'église Saint-Julien de Martigues (Bouches-du-Rhône)

M. de Guilhermy, rapporteur, pense que le bas-relief signalé par M. Révoil a fait partie d'un monument funéraire. Si ce bas-relief est à sa place primitive, ce qu'il sera possible sans doute de déterminer par des fouilles, il conviendrait de l'y laisser en l'abritant pour empêcher qu'il ne se dégrade davantage. Si au contraire il a fait partie d'un monument après la destruction duquel il aurait été appliqué au mur de l'église, on pourrait le 80/15/10/227 faire transporter au musée d'Aix.

Peintures découvertes dans le château de Capestang Hérault)

M. Denuelle présente à la Commission deux feuilles de dessins des peintures du château de Capestang. Ce travail est consciencieux et d'une exécution assez satisfaisante pour être acquis et prendre place dans les archives des Monuments historiques. Il est à regretter seulement que l'auteur, M. Feuchère, n'ait pas présenté un ensemble perspectif au trait à une échelle réduite qui eût fait comprendre la disposition générale. On pourrait lui demander de combler cette lacune.

Adopté.

Église Saint-Jacques à Compiègne (Oise)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que des restaurations importantes ont été entreprises sans autorisation par la Fabrique et dans des conditions d'exécution déplorables.

Sur l'avis de M. Viollet-le-Duc, la Commission propose le déclassement de l'édifice, déclassement motivé par les travaux qui ont altéré le caractère du monument et lui ont fait perdre son intérêt.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. 80/15/10/228