Accueil « »
1887
1886
1888
4 février 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Bousquet, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Selmersheim, Thomson.
Décès de M. Bruyerre

M. le président se fait l'interprète, en ouvrant la séance, des regrets de la Commission au sujet de la mort de M. Bruyerre dont il rappelle les talents, le zèle et les services rendus.

M. le président fait observer que le cours d'archéologie fait par M. Courajod à l'École du Louvre ayant lieu le mercredi, la sous-commission du Trocadéro devra adopter un autre jour pour ses séances. Ce jour est fixé au mardi.
Projet de loi sur les Monuments historiques

M. le président fait connaître que la Chambre a nommé une Commission pour l'examen du projet de loi sur les Monuments historiques. M. Proust, rapporteur du projet, a fait l'historique du service et présenté la Liste des monuments. Aucune modification n'a été apportée au texte du Sénat afin d'éviter tout nouveau retard ; une omission regrettable doit pourtant être signalée au sujet de la distinction entre le classement définitif et le classement préalable qui n'a pas été mentionnée et qui eût dû prendre place dans l'article 3.

Hôtel Cujas à Bourges (Cher)

M. Lisch signale la situation dans laquelle se trouve l'Hôtel Cujas. M. de Lasteyrie est d'avis qu'il y a lieu de sauvegarder le monument d'office. Cette opinion est adoptée.

Fouilles dans l'église Saint-Étienne de Dijon (Côte-d'Or)

M. Lisch fait connaître que les fouilles de l'église Saint-Étienne ont fait découvrir une crosse abbatiale et des bagues du XIIIe siècle qui ont été déposées dans les archives départementales. 80/15/012/248

La Commission est d'avis qu'il y aurait lieu que ces objets lui fussent présentés avant de leur donner une destination définitive. M. Lisch les examinera lui-même lors de son prochain voyage à Dijon et sera invité à les rapporter pour les mettre sous les yeux de la Commission.

Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le président expose la situation de l'affaire du Mont-Saint-Michel, que M. le ministre, acceptant les engagements de son prédécesseur, se propose de soutenir devant la chambre. Il y aurait lieu de savoir s'il est absolument nécessaire de demander un crédit spécial de un million pour la restauration de la Tour centrale de l'église, qui de tous les travaux projetés est celui qui présente le plus d'urgence.

Sur l'observation de M. Thomson que, sur le crédit général des Monuments historiques, le Mont-Saint-Michel est déjà porté chaque année pour 60 000 Francs, ce qui représenterait 600 000 Francs en dix années, la Commission est d'avis, dans la crainte que la demande d'un million ne soit difficilement accueillie par la Chambre, qu'il suffirait de demander pour la restauration de la tour un crédit spécial de 400 000 Francs seulement, à répartir également sur dix années.

Le procès-verbal de la séance du 3 décembre 1886 est lu et adopté.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur les :

Monuments de Tlemcen (Algérie)

Un ouragan a rendu nécessaires des réparations à divers monuments classés de cette Ville, et l'architecte demande pour exécuter ces travaux 3 000 Francs que M. l'Inspecteur général propose d'accorder. Il signale toutefois la situation particulière de ces monuments dont l'entretien est à la charge du service des Ponts-et-Chaussées qui a cessé de les entretenir depuis le classement, par ce motif que l'administration des Beaux-arts dispose d'un crédit de 50 000 Francs pour 80/15/012/249 les monuments de l'Algérie. Il est vrai que l'ingénieur en Chef a demandé que les édifices en question fussent affectés au service des Monuments historiques.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis que cette proposition ne saurait être acceptée qu'autant que l'affectation comporterait la mise à la disposition du service affectataire des crédits nécessaires à l'entretien des monuments dont il s'agit.

M. Thomson se met à la disposition de la Commission pour entretenir M. le Gouverneur Général de l'Algérie de cette question.

Mosaïques de Tébessa (Algérie)

Le Conseil municipal de Tébessa a voté une somme de 3 000 Francs, et sollicite une subvention de 2 000 Francs pour la conservation de ces mosaïques qui présentent un grand intérêt. Il en demande en même temps le classement et le maintien à Tébessa.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu de se prononcer affirmativement sur ces deux derniers points ; mais qu'il convient de demander à M. Duthoit un projet de conservation, attendu qu'il est à prévoir que la dépense dépassera les prévisions de la Municipalité.

Église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

M. l'Inspecteur général n'ayant pas entre les mains le devis de l'architecte demande l'ajournement de l'affaire jusqu'à production de cette pièce.

Oratoire de Murato (Corse)

Suivant le devis dressé par M. l'architecte Ballu, la dépense à faire à cet édifice s'élèverait à 15 804 Francs 55. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'approuver le devis en principe, mais de ne statuer sur le crédit à allouer que lorsque la Commune aura fait connaitre la part de la dépense qu'elle compte prendre à sa charge.

Adopté.

Église de Valle-di-Campoloro (Corse)

Le projet de restauration de l'église Sainte-Christine, à Valle-di-Campoloro ne comprend que des 80/15/012/250 travaux urgents dont la dépense est évaluée par M. Albert Ballu à 10 536 Francs 30.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver ce devis et d'allouer conditionnellement à la Commune 5 661 Francs pour cette entreprise.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver le devis de 77 294 Francs 65 dressé par M. Mathuzinski pour la continuation des travaux.

Les ressources nécessaires pour couvrir cette dépense étant assurées, la Commission adopte les propositions de M. le rapporteur.

Église Saint-Maurice à Épinal (Vosges)

La Commission adopte également la proposition de M. [Émile] Boeswillwald d'approuver le devis de 33 110 Francs dressé par M. Schuler pour l'achèvement des travaux de restauration de cet édifice ; les ressources nécessaires sont assurées.

Liste de candidats à la Commission

M. le président, obligé de quitter la séance, invite la Commission à préparer une liste des candidats à la place laissée vacante par le décès de M. Bruyerre. Il pense qu'il y a lieu de s'assurer si M. Lockroy, étant devenu ministre, est dans l'intention de se retirer de la Commission. Dans le cas de l'affirmative, il proposerait pour le remplacer M. Jules Roche, député, qui a déjà rendu des services à la cause des Monuments historiques et serait appelé à en rendre encore.

Les membres désignés pour faire partie de la sous-commission chargée de présenter la liste des candidats à la succession de M. Bruyerre sont MM. de Lasteyrie, Darcel, Thomson, Lisch et [Émile] Boeswillwald.

Église Saint-Eustache à Paris

M. le préfet de la Seine a communiqué un devis de 714 413 Francs dressé par l'architecte du 1er et 2e arrondissement de Paris pour la restauration de l'église Saint-Eustache 80/15/012/251 et demande l'avis de la Commission des Monuments historiques sur ce projet.

M. Lisch, invité à visiter l'édifice, est d'avis que les travaux projetés ne sont pas tous également urgents et qu'il suffirait d'ouvrir pendant quelques années un crédit de 40 à 50 000 Francs pour arriver à une solution, ; mais il estime qu'il y a lieu de les commencer immédiatement si l'on veut prévenir des accidents qui pourraient se produire en raison du mauvais état de la partie haute des façades. Il signale enfin diverses modifications qu'il serait nécessaire d'apporter au mode de restauration proposé par l'architecte.

La Commission est d'avis d'inviter l'architecte à se mettre en rapport avec M. l'Inspecteur général pour prendre ses conseils à ce sujet.

Églises d'Aubazines (Corrèze)

La Commune sollicite un secours de 5 000 Francs pour réparer le dallage de son église. M. Lisch, rapporteur, est d'avis qu'en raison des sacrifices considérables déjà faits par la Commune pour la restauration de ce monument un secours de 2 000 Francs lui soit accordé conditionnellement.

Sur les observations de M. de Baudot, qui estime que la Commission n'a pas à pourvoir aux frais de réfection d'un dallage et de M. de Lasteyrie qui signale dans la même contrée, entre autres édifices dont la restauration est plus urgente, l'église de Saint-Robert, la Commission est d'avis d'ajourner l'affaire.

Église de Saint-Robert (Corrèze)

L'affaire de l'église de Saint-Robert signalée par M. de Lasteyrie, est examinée. La dépense à faire est évaluée par l'architecte à 23 166 Francs 62. La Commune a réuni 4 000 Francs.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer 10 000 Francs à la charge par la Commune d'obtenir le complément des ressources nécessaires et il insiste pour que le département s'engage à participer 80/15/012/252 aux frais de l'entreprise.

M. de Lasteyrie fait connaître que le Conseil général dans sa dernière session, a inscrit l'église de Saint-Robert pour un secours de 1 000 ou 500 Francs.

Les conclusions du rapport de M. Lisch sont adoptées.

Ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission approuve un devis de 915 Francs pour la consolidation d'un clocheton de la tour nord et l'isolement du beffroi dont l'adhérence constitue une disposition vicieuse qu'il est nécessaire de modifier. Elle propose en même temps d'allouer la somme sur le crédit des Monuments historiques.

Église de Saint-Avit-Sénieur (Dordogne)

M. l'architecte Rapine a sur la demande de la Commission réduit à 46 124 Francs les propositions de son devis. La Commune a voté une somme de 2 000 Francs ; la Fabrique 1 000 Francs ; le département est saisi d'une demande de 3 000 Francs et un reliquat de 179 Francs subsiste dans la caisse municipale.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques, 20 000 Francs payables en deux annuités.

Cette proposition est adoptée.

Église de Montbron (Charente)

L'architecte présente un devis supplémentaire de 6 950 Francs.

M. l'Inspecteur général qui a reconnu dans sa visite d'inspection l'urgence des travaux proposés, conclut à l'approbation de ce nouveau devis ; la somme ne serait payée qu'à la liquidation de l'entreprise.

Adopté. 80/15/012/253

Château de Pons (Charente-Inférieure)

Le Conseil municipal sollicite l'autorisation de démolir la salle annexe qui se trouve dans la grande salle du donjon, afin d'agrandir cette dernière.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis que, si ces travaux étaient autorisés, ils devraient être exécutés sous la direction d'un architecte du service et qu'il y aurait lieu, avant toute décision, de présenter un projet de restauration dans lequel on ferait disparaître l'escalier extérieur construit sans autorisation.

Sur les observations de M. de Lasteyrie, la Commission conclut au maintien de l'état actuel à l'intérieur.

Pont de Vernay (Rhône)

M. Devérin a présenté un devis de 24 273 Francs, en vue de l'achèvement des travaux. Ce devis comprend des modifications au projet de l'architecte précédent, M. Loué.

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de demander à M. Devérin un tracé des dispositions nouvelles qu'il projette, à l'appui de son devis.

Maison rue Ortobadial à Figeac (Lot)

Le propriétaire sollicite un secours de 1 200 Francs pour sauver de la destruction cette construction des plus intéressantes. M. Lisch, rapporteur, rappelle que la Ville avait pris l'engagement d'acheter cette maison pour y établir une bibliothèque et y installer les débris de l'ancien Hôtel de Ville. Il propose de rappeler à la Municipalité cet engagement et de promettre le concours de l'État pour la restauration de l'édifice, si la Ville en fait l'acquisition.

Adopté. 80/15/012/254

Église de Waren (Tarn-et-Garonne)

Conformément à l'avis de M. Lisch, la Commission ne croit pas devoir accepter les propositions de M. Gout relativement à la restauration du clocher et invite cet architecte à s'en tenir aux travaux autorisés par la décision de juillet 1886.

Grille de l'Hôtel-Dieu de Troyes (Aube)

M. Selmersheim a dressé un devis de 9 041 Francs pour la restauration de cette grille.

M. de Baudot, rapporteur, fait observer que la Ville semble n'avoir pas été saisie du projet et qu'il serait bon, avant de prendre une décision, de lui demander de coopérer pour moitié au moins à la dépense du premier chapitre comprenant la restauration proprement dite et s'élevant à 6 486 Francs, le deuxième chapitre, comprenant des travaux de peinture et de dorure, pouvant être ajourné.

Adopté.

Désaffectation de la collégiale Saint-Raymond de Toulouse (Haute-Garonne)

Le Conseil municipal propose de replacer le presbytère de l'église Saint-Sernin dans la maison qu'il occupait avant 1871 et d'installer dans la collégiale, actuellement presbytère, l'Académie des Jeux floraux, et diverses sociétés savantes.

M. le directeur des Cultes a demandé à M. le directeur des Beaux-arts son avis sur cette proposition.

M. de Baudot, rapporteur, est d'avis en ce qui concerne le changement d'affectation de la collégiale, que les travaux à y exécuter ne seraient pas de nature à altérer le caractère architectonique de l'édifice.

En ce qui concerne la réinstallation dans 80/15/012/255 l'ancien presbytère, il fait observer que la dépense prévue ne l'a pas été d'après des données suffisamment sérieuses et qu'il y aurait lieu de renvoyer le dossier à la Municipalité en s'engageant à faire étudier à nouveau ce projet d'installation et à faire dresser, à l'appui, un devis plus étudié et plus en rapport avec l'importance des besoins à satisfaire.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée à midi. 80/15/012/256

4 mars 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, Lisch, de Mortillet, Selmersheim, Tétreau.
Fouilles de l'église Saint-Étienne de Dijon (Côte-d'Or)

M. le président fait inviter M. Ch. Suisse, architecte des Monuments historiques à Dijon, à entrer dans la salle des séances pour présenter à la Commission les objets provenant des fouilles de l'ancienne église Saint-Étienne et consistant en une bague, une crosse et une hache. M. Suisse indique, sur un plan de l'édifice, la marche qu'ont suivi les fouilles et la place des objets trouvés.

M. Lisch demande que M. Suisse soit invité à dessiner les peintures également découvertes dans les fouilles, et il propose de conserver sur place les morceaux de sculpture mis à jour.

La Commission adopte cet avis. M. le président remercie M. Suisse qui se retire en laissant les objets en dépôt entre les mains de la Commission.

Sur la proposition de M. de Mortillet, la Commission est d'avis d'attribuer les objets en question au Musée de Dijon.

Le procès-verbal de la séance du 4 février 1887 est lu et adopté.
Chapelle de l'ancien Prieuré de Saint-Martin à Paris (Seine)

M. le président fait connaître que M. Bardoux a appelé l'attention du Sénat sur l'état de la chapelle de l'ancien Prieuré de Saint-Martin. Il fait observer qu'il ne dépend pas de la Commission de prendre l'initiative de la restauration d'un 80/15/012/257 édifice qui relève de la Ville de Paris et de la direction des Bâtiments civils et que d'ailleurs la Commission s'est transportée au Prieuré dès qu'elle a été priée de s'y rendre.

Correction demandée pour le Traité d'administration des Beaux-arts

M. le président appelle l'attention de la Commission sur un Traité d'administration des Beaux-arts publié sous la direction de MM. Paul Dupré et G. Ollendorff, dans lequel un article est consacré au Musée de sculpture comparée. Dans l'historique de cet établissement, il n'est fait mention ni de Viollet-le-Duc, ni de la Commission des Monuments historiques .

M. le président propose d'adresser aux auteurs une note rectificative, que M. [Émile] Boeswillwald est chargé de préparer.

Liste de candidats

M. [Émile] Boeswillwald rend compte du travail de la sous-commission chargée de proposer une liste de candidats à la place laissée vacante par M. Bruyerre.

La sous-commission présente, sans établir d'ordre entre eux, MM. [Jean-Camille] Formigé, Sauvageot et Müntz

En l'absence de deux des membres de la sous-commission, et en raison du petit nombre des membres présents de la Commission elle-même, M. le président propose de remettre l'élection à la séance suivante.

Cette proposition est adoptée.

Sous-commission du Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

M. le président rappelle qu'à la dernière séance de la sous-commission du Musée de sculpture comparée, la question des cours à y établir a été examinée.

La Commission se prononce en faveur du principe de la création d'un ou de plusieurs cours.

Chaire d'architecture française

M. Lisch met en avant le nom de M. de Baudot pour occuper la chaire d'architecture française.

M. de Baudot demande, avant d'accepter, 80/15/012/258 comment il aurait à comprendre ce cours et tient à s'assurer des libertés de son enseignement.

La Commission lui propose d'élaborer un programme d'après lequel on organiserait l'enseignement de l'Art français au Trocadéro.

M. de Baudot accepte de se charger de la rédaction de ce programme qu'il soumettra à la Commission.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l'
Église de Mantes (Seine-et-Oise)

L'architecte a dressé un devis de 78 817 Francs 24 pour la consolidation des deux étages supérieurs du clocher sud et des grandes galeries qui en forment le pourtour. Les ressources en ce moment disponibles consistent en une somme de 10 000 Francs votée par la Fabrique et répartie sur cinq exercices. Un legs a été fait par M. Durand au profit de l'église ; mais un procès est pendant à ce sujet entre la Ville et la Fabrique, de telle sorte qu'il est impossible de compter pour le moment sur la participation des sommes léguées aux frais de l'entreprise.

Dans ces conditions et vu l'urgence, M. le rapporteur propose d'allouer conditionnellement 30 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

M. de Baudot croit devoir faire remarquer à ce sujet, et d'une manière d'ailleurs générale, qu'en raison des diminutions que son budget vient de subir, l'administration des Cultes se verrait désormais dans la nécessité de restreindre sa participation aux dépenses de restauration des édifices religieux des grandes villes, pour se réserver en faveur de ceux des 80/15/012/259 communes pauvres.

Église Notre-Dame à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

Les travaux urgents à exécuter à cet édifice sont évalués par M. Darcy à 85 013 Francs.

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour cette entreprise une somme de 40 000 Francs à répartir sur plusieurs exercices et à la condition que la Ville se procurerait le complément des ressources nécessaires en s'adressant au besoin à l'administration des Cultes.

Église Saint-André à Grenoble (Isère)

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la demande de classement formée par le Conseil général du département, est écartée, l'édifice ne présentant aucun intérêt au point de vue de l'art.

Château d'Arques (Aube)

Cette construction du XIVe siècle, sorte de manoir fortifié, paraît à M. [Émile] Boeswillwald présenter un intérêt suffisant pour justifier le classement. Il y aurait lieu, dans ce cas, de rétablir la toiture de l'édifice pour en assurer la conservation.

Le classement est adopté.

Palais Gallien à Bordeaux (Gironde)

M. Lisch, rapporteur, rend compte de l'état de ces ruines que la Ville de Bordeaux a l'intention de conserver et de dégager. Aux instructions, demandées par le préfet de la Gironde sur le mode de préservation et de restauration à employer, il propose de répondre en invitant ce fonctionnaire à ne faire entreprendre que les travaux indispensables à la conservation des 80/15/012/260 arènes ; à ne pas changer les aspects des ruines actuelles, à dégager toutes les parties existantes et à rétablir, autant que possible, les anciens niveaux.

Adopté.

Tour de Luxembourg à Ligny-en-Barrois (Meuse)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'adopter le devis de 10 413 Francs 17, présenté par M. Paul Boeswillwald et d'allouer conditionnellement 6 413 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

Le devis dressé par M. Gout pour assurer la conservation de cet édifice s'élève à 1 806 Francs. M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit les deux tiers de la dépense, soit 1 200 Francs en raison de la pauvreté de la Commune qui aurait à combler le déficit.

Adopté.

M. Antonin Proust se retire. M. le directeur des Beaux-arts, qui vient d'entrer dans la salle des séances, prend la présidence. Continuation de l'ordre du jour.
Église de Montivilliers (Seine-Inférieure)

La foudre ayant causé des dégâts considérables à la flèche de cette église, un devis de 6 800 Francs a été dressé en vue des réparations. M. Lisch, rapporteur, propose d'inviter le préfet à faire exécuter d'urgence par l'architecte du département la dépose de la partie haute de la flèche, après avoir fait les constats nécessaires devant les compagnies d'assurances qui semblent devoir être tenues à la réparation des dégâts causés ; les mesures nécessaires pour une prompte remise en état devraient être prises ensuite, sauf 80/15/012/261 à faire supporter par qui de droit la dépense des travaux.

Ces propositions sont adoptées.

Église Saint-Eutrope à Saintes (Charente-Inférieure)

En réponse à une demande formée par M. l'abbé Laferrière en vue d'être autorisé à exécuter des fouilles dans la crypte de Saint-Eutrope, M. Lisch estime qu'il y a lieu d'adjoindre au pétitionnaire l'architecte, inspecteur des travaux des Monuments historiques de la Ville de Saintes, et de stipuler dans un cahier des charges que tous les travaux de déblaiement seront à la charge de l'abbé Laferrière et que tous les objets trouvés dans les fouilles seront la propriété de l'État.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire)

Conformément à la proposition de M. Lisch, la Commission est d'avis d'allouer 500 Francs pour une reprise très urgente à exécuter au clocher de cette église. Cette somme équivaut au tiers de la dépense.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

Une donation de 27 172 Francs a été faite par un ancien curé de Saint-Maixent en vue de l'achèvement de la flèche de cet édifice, conformément à l'évaluation de cette opération par l'architecte.

M. Lisch propose l'adoption du devis et des plans présentés par ce dernier, sous la réserve toutefois que la dépense ne dépassera pas la somme prévue ou que du moins dans aucun cas la Commission n'aura à parfaire le devis.

Adopté. 80/15/012/262

Église de Montataire (Oise)

Les travaux ont entraîné une dépense de 57 063 Francs 35 supérieure de 7 427 Francs 51 aux ressources réunies.

Pour combler ce déficit, M. Selmersheim, rapporteur, propose d'allouer 4 000 Francs sur le crédit à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires.

Cette proposition est adoptée.

Église Saint-Maclou à Pontoise (Seine-et-Oise)

A la suite d'un incendie, qui éclata au mois de janvier dernier dans une maison adossée au collatéral nord du choeur, les soubassements de deux travées furent calcinés par le feu, et les dégâts évalués à 9 233 Francs 90. Cette somme ne serait toutefois pas suffisante pour remettre cette partie du monument dans son état primitif : un supplément de 6 515 Francs 99 serait nécessaire à cet effet.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer conditionnellement une somme égale à la moitié du déficit, soit 3 258 Francs.

Église de Villeneuve-le-Comte (Seine-et-Marne)

M. Selmersheim, rapporteur, propose l'adoption d'un devis de 13 798 Francs 35 dressé par M. Georges Darcy en vue de la restauration du clocher de cette église, et l'allocation conditionnelle d'un secours de 5 000 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Église de Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise)

Une demande de classement a été formulée par le Conseil municipal de Neuilly-sur-Marne pour cet édifice.

Sur l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, que ce monument ne présente pas un intérêt suffisant 80/15/012/263 pour justifier le classement, la Commission rejette la demande dont il s'agit.

Église de Vieux-Pont (Calvados)

Les travaux, formant l'objet de la demande de secours de la Commune de Vieux-Pont, sont terminés. Ils ont donné lieu à une dépense de 5 902 Francs 36, soit, étant donné le chiffre des ressources, un déficit de 600 Francs.

En présence de la justification de ce supplément de dépense, M. Selmersheim, rapporteur, propose de répondre favorablement à la demande dont il s'agit et d'accorder les 600 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Maizières (Calvados)

Le devis de 21 122 Francs présenté par M. Louzier, architecte, pour la restauration de cette église se divise en deux chapitres, dont le 1er, montant à 9 404 Francs, présente seul un caractère d'urgence.

M. Selmersheim, rapporteur, propose de s'en tenir pour le moment à l'approbation de ce chapitre et d'allouer sur le crédit 2 600 Francs à la charge par la Commune qui a déjà 4 200 Francs de ressources, de combler le déficit.

Adopté.

Église de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

M. Louzier a présenté un devis de 35 045 Francs pour la continuation des travaux. En dehors des 14 858 Francs 45 qui sont actuellement à la disposition de la Commune, il y aurait possibilité de réaliser dès cette année au moyen d'un emprunt, 8 000 Francs votés par la Commune et la Fabrique pour les années 1888 et 1889, ce qui réduirait le déficit à 80/15/012/264 12 186 Francs 55.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'allouer 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune se procurera le surplus en s'adressant au besoin à l'administration des Cultes. M. le rapporteur fait toutefois observer qu'il y aurait lieu de renoncer à rouvrir les deux fenêtres hautes du transept et d'employer les économies réalisées de ce chef à la reprise de l'arcade brûlée du XIIe siècle, et à la consolidation des deux piles orientales sous la tour centrale.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée. 80/15/012/265

1er avril 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcy, Darcel, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Laisné, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Selmersheim, Thomson.
M. Tétreau fait connaître l'impossibilité dans laquelle il se trouve, par suite de ses fonctions, d'assister aux séances de la Commission d'ici au mois d'août prochain.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 4 mars. M. de Baudot fait une observation pour établir que le programme qu'il a été chargé de rédiger est seulement relatif à la chaire d'architecture au Trocadéro.
Le procès-verbal est adopté.
Diplôme de la Municipalité de Limoges (Haute-Vienne)

Communication d'un diplôme offert par la Municipalité de Limoges à la Commission pour sa participation à l'exposition des sciences et arts de cette ville.

Transfert d'objets du Musée de Cluny au Musée de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

Communication d'une note du chef du bureau de l'Enseignement et des Musées rappelant que M. le directeur des Musées nationaux a demandé qu'un certain nombre de bijoux en or, de l'époque préhistorique, fussent compris au nombre des objets cédés par le Musée de Cluny au Musée de Saint-Germain, et a expliqué les mesures prises pour mettre ces bijoux à l'abri de toute tentative de vol.

M. de Mortillet tient à s'expliquer au sujet de la question de sécurité des objets qu'il croit plus grande à Cluny qu'à Saint-Germain.

M. Darcel objecte d'ailleurs qu'en dehors de toute question de sécurité, les objets dont il 80/15/012/266 s'agit marquent une époque dans l'histoire de l'orfèvrerie et ont, à ce titre, leur place au Musée de Cluny.

Loi pour la conservation des Monuments historiques

M. le président annonce que la loi pour la conservation des Monuments historiques vient d'être promulguée : le texte en a été suivi de la Liste des monuments qui a été publiée à tort comme annexe, puisqu'elle n'avait que le caractère d'un document. Une rectification dans ce sens paraîtra au Journal Officiel.

M. le président appelle l'attention de la Commission sur le chapitre II relatif aux objets mobiliers dont la Liste n'a jamais été dressée. Il se préoccupe de savoir comment on pourra procéder à leur classement et par quels moyens ils pourront être sauvegardés.

M. de Mortillet croit que le bureau qui a dans ses attributions l'Inventaire des richesses d'art est désigné pour prendre et fournir les renseignements nécessaires d'après lesquels la Commission aurait à se prononcer sur le classement.

M. de Lasteyrie ne partage pas cette opinion. Il estime que la Commission doit agir par elle-même et qu'il y a lieu de réunir la sous-commission de classement et de l'inviter à faire immédiatement un premier travail pour le classement des objets mobiliers.

M. de Mortillet pense que dans tous les cas, il faut adresser sans retard une circulaire aux préfets pour leur demander de prévenir le ministre de toute demande d'aliénation qui leur serait adressée. Cet avis est adopté.

MM. Darcel et Lisch émettent l'avis que l'on pourrait s'aider des Commissions départementales d'antiquités, des conservateurs de Musées, des archéologues correspondants du ministère en province et des architectes.

M. [Émile] Boeswillwald rappelle que le système des correspondants avait été adopté autrefois et qu'on 80/15/012/267 y a renoncé depuis.

La Commission est d'avis que la sous-commission de classement soit réunie immédiatement et établisse les bases de son action dont elle rendra compte à la Commission elle-même dans la prochaine séance, fixée au mercredi suivant.

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, vote des remerciements à son président pour le dévouement avec lequel il a poursuivi la réalisation d'un voeu depuis longtemps exprimé par elle pour la sauvegarde des monuments et auquel la loi vient de donner satisfaction.

Liste de candidats

Il est procédé au vote pour l'établissement d'une liste des candidats à la place laissée vacante par M. Bruyerre. Le nombre des votants est de 17.

M. Sauvageot ayant obtenu la majorité absolue au 2e tour de scrutin est porté le 1er sur la liste. Viennent après lui MM. [Jean-Camille] Formigé et Müntz.

La Commission vote sur le deuxième nom. M. [Jean-Camille] Formigé ayant obtenu la majorité absolue figurera le second sur la liste et M. Müntz le troisième.

Hôtel Cujas à Bourges (Cher)

M. Paul Boeswillwald rappelle à la Commission qu'elle a demandé que, en attendant des mesures définitives pour assurer la conservation de l'Hôtel Cujas, l'architecte fût autorisé à prendre des mesures provisoires. Il demande à l'administration une lettre l'autorisant à couvrir d'urgence l'Hôtel.

Autorisation de publication dans une revue

M. de Lasteyrie demande l'autorisation de publier dans une revue archéologique les inscriptions trouvées par M. Duthoit en Algérie.

Accordé.

Chaire d'architecture française

M. de Baudot est invité à donner lecture du programme qu'il a rédigé pour la chaire 80/15/012/268 d'architecture au Trocadéro.

La Commission approuve le programme de M. de Baudot (dont copie est annexée au procès-verbal), sous la réserve d'une observation que la mention de l'intervention du conseil supérieur de l'École des Beaux-arts soit supprimée dans l'intérêt de la proposition nouvelle.

M. de Baudot n'insiste pas pour le maintien de la mention dont il s'agit.

L'ordre du jour appelle l'affaire du
Château de Dijon (Côte-d'Or)

M. Lisch rend compte de la visite qu'il a faite le matin même au ministre. La Municipalité renoncerait pour le moment à démolir le château, mais le château se trouverait atteint par les constructions qui seraient appuyées sur ces murs.

M. Lisch devant aller à Dijon mercredi, sur la demande du ministre, l'affaire est ajournée à son retour.

M. Lisch se rendra compte également sur place s'il y a lieu de continuer ou d'arrêter les fouilles dans le sanctuaire de l'église Saint-Étienne.

Église de Saint-Maixent (Sarthe)

M. Lisch fait connaître qu'un legs de 80 000 Francs a été fait à la Ville de Saint-Maixent à la charge par elle d'ouvrir une large voie dont le résultat serait le dégagement du côté nord de l'église. Mais, d'autre part, cette opération nécessitera l'enlèvement d'un contre-fort qui fait saillie et qui devra être remplacé par un pilier confortatif. La Ville sollicite un secours de l'administration pour ce travail que M. Lisch évalue à 20 000 Francs ou plus.

En présence de l'avantage du dégagement et de ses conséquences, M. le rapporteur propose d'accéder à la demande de la Ville et d'inviter l'architecte chargé de la restauration de l'édifice à présenter un devis.

Les propositions sont adoptées. 80/15/012/269

Église Saint-Eutrope à Saintes (Charente-Inférieure)

M. Lisch signale l'état de dégradation de la flèche octogonale de cet édifice. En raison de l'urgence des travaux et de l'intérêt tout particulier de l'église, il est d'avis qu'un devis des travaux de consolidation au clocher soit demandé d'urgence à M. Rullier, architecte à Saintes, et que la Municipalité soit invitée à faire connaître dans quelle mesure elle peut contribuer à la dépense que nécessitera cette entreprise.

Adopté.

Arènes de Saintes (Charente-Inférieure)

M. de Lasteyrie pose à M. Lisch une question relativement à l'état dans lequel se trouvent les arènes de Saintes envahies par les eaux stagnantes.

M. Lisch expose la situation : la Municipalité a décidé qu'on enlèverait les terres et l'opération est commencée. Mais la route établie entre les arènes et la Charente est un obstacle à l'écoulement des eaux. Il y a là une étude à faire. M. Lisch se rendra prochainement sur place et verra, de concert avec la Municipalité, quelle proposition il y aurait à faire à ce sujet.

M. l'Inspecteur général fait connaître qu'on vient de découvrir à Saintes, auprès de l'hôpital, un mur de 4 mètres de haut composé de fragments antiques provenant vraisemblablement des arènes. Peut-être y aura-t-il lieu de faire des fouilles : c'est ce qu'il verra dans son prochain voyage.

Passage de l'hôpital à Pons (Charente-Inférieure)

La circulation devenant dangereuse dans ce passage, le service des Ponts-et-Chaussées demande la démolition ou la consolidation immédiate de la voûte.

M. Lisch considérant qu'il n'y a à attendre aucune participation à la dépense 80/15/012/270 de la part de la Municipalité, est d'avis d'allouer 1 500 Francs pour exécuter les travaux nécessaires dont il y aurait à charger d'urgence M. Rullier qui en a donné cette évaluation.

Adopté.

Église de Redon (Ille-et-Vilaine)

La Municipalité se propose de faire entourer d'une grille la base de la tour de son église, et demande une autorisation à cet effet.

Aucun plan n'étant joint à cette demande, la Commission, sur l'avis de M. Lisch, propose d'inviter le maire à fournir ces pièces complémentaires en indiquant la part que la Ville prendrait à la dépense.

Ruines de Sanxay (Vienne)

M. le préfet transmet un rapport du conservateur de ces ruines appelant l'attention sur l'urgence d'exécuter des travaux pour assurer leur conservation.

M. Lisch, rapporteur, rappelle que la Commission a écarté autrefois l'idée d'établir une couverture sur cet ensemble de constructions ; il propose, comme mesures préservatrices, de couvrir simplement les murs d'une chape de ciment, en faisant quelques reprises dans les parties qui menacent de s'écrouler. On demanderait à M. [Jean-Camille] Formigé une évaluation de la dépense.

Adopté.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. Lisch expose que, chargé au dernier moment de rapporter cette affaire, il n'a pu établir ses conclusions. Il donne lecture de la lettre par laquelle M. de Baudot fait connaître la situation de la partie du château dite la tour du Moulin. De nouveaux désordres s'y sont produits ; une gargouille est tombée sur la voie publique ainsi qu'une 80/15/012/271 partie de la balustrade, et le reste menace ruine. Cette restauration fait partie du projet d'ensemble approuvé par la Commission, mais l'exécution en a été ajournée. Il s'agit d'une dépense d'environ 200 000 Francs qu'il serait possible de répartir sur quatre exercices.

M. de Baudot considère ce travail comme la conséquence et le complément obligatoire des travaux précédents. Il signale l'intérêt qu'il y aurait à se servir des échafaudages actuellement existants, et à utiliser pour la restauration les traces d'architecture qui sont sur le point de s'effacer totalement.

M. Thomson exprime la crainte que les crédits dont la Commission dispose soient encore diminués. Il croit qu'elle doit se pénétrer davantage de cette situation et restreindre ses efforts sur un plus petit nombre d'édifices. Il pense qu'il y aurait à se livrer à un travail de révision à cet effet.

M. de Baudot fait ressortir l'intérêt considérable du monument dont il s'agit, l'urgence des travaux et la nécessité de prendre un parti.

Une visite de la Commission au château de Blois est proposée et adoptée, le jour en sera ultérieurement fixé.

Église de Cruas (Ardèche)

Le Comité des travaux diocésains ayant émis l'avis qu'il n'y avait pas lieu d'accorder les 6 469 Francs 21 complémentaires du devis dressé par M. Révoil pour la restauration de cet édifice, par ce motif que les 10 000 Francs alloués sur le crédit des Monuments historiques devaient suffire à l'exécution des travaux nécessaires, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, contrairement à cette opinion, conclut à l'allocation de ce secours complémentaire et propose à la 80/15/012/272 Commission de prendre à sa charge le montant total du devis, soit 16 469 Francs 21, sauf à répartir la dépense sur plusieurs exercices.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée. 80/15/012/273
6 avril 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, Bousquet, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Darcel, Darcy, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 1er avril est lu et adopté.
Chaire d'architecture française

M. de Baudot demande, au sujet du procès-verbal, si c'est la Commission ou l'administration qui prendra l'initiative pour l'établissement de la chaire d'Architecture au Trocadéro.

M. le président fait pressentir que l'on rencontrera de la part de M. le ministre les mêmes scrupules qui lui ont fait demander l'autorisation de la Chambre pour la création de la chaire de M. Courajod à l'École du Louvre. Il s'agit en effet non seulement de créer une chaire, mais d'affecter un crédit à cette chaire. Il y aurait donc lieu, suivant M. le président, de saisir le ministre de la délibération de la Commission, afin qu'il puisse à son tour en saisir la Chambre.

M. de Baudot demande si l'on ne pourrait, en attendant la solution à intervenir, commencer par faire des conférences qui n'entraîneraient pas d'autres frais que ceux d'un matériel d'accessoires nécessaires à la démonstration des théories. Il se met à la disposition de la Commission en écartant toute question d'indemnité.

M. le président remercie M. de Baudot de sa proposition désintéressée, au nom de la Commission qui l'accepte.

L'ordre du jour appelle l'établissement de la
Liste de classement des objets mobiliers et Inventaire des Richesses d'Art de la France

M. le président fait ressortir la nécessité d'un 80/15/012/274 résultat rapide, et demande à la sous-commission de faire des propositions dans le plus bref élai possible.

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que la sous-commission, dans sa première séance, s'est arrêtée à proposer d'abord une Liste des objets se trouvant dans les monuments classés. Chacun de ses membres s'est attribué un certain nombre de départements pour opérer ses recherches et doit se mettre, à cet effet, en rapport officieux avec toutes les personnes en situation de lui fournir des renseignements.

M. le président estime qu'il y aurait grand inconvénient à attendre les tournées des architectes pour classer. On risquerait de voir d'ici là beaucoup d'objets disparaître. Il rappelle comment on a procédé pour l'Inventaire des Richesses d'Art de la France. On s'est adressé d'abord et officiellement aux présidents de Sociétés savantes, aux directeurs et conservateurs de musées, bibliothèques, palais, aux archivistes. On a obtenu ainsi des documents considérables ; on a ensuite vérifié sur place. L'action officielle lui paraît donc devoir être employée, sans préjudice d'ailleurs de l'action individuelle.

M. de Mortillet fait observer que la Commission de l'Inventaire a rencontré des dispositions favorables dans certains départements, et défavorables dans d'autres, d'où il est résulté un premier travail facile qui s'est arrêté tout à coup. Il croit à la nécessité de faire l'inventaire partout et que chacun des membres de la Commission prête son concours à cette oeuvre. Il ne croit pas à l'efficacité des circulaires pour faire déclarer les objets par ceux qui n'y seraient pas disposés. Une circulaire a déjà d'ailleurs été lancée aux préfets pour les inviter à signaler les demandes d'aliénation qui leur seraient adressées par les établissements placés sous leur tutelle. 80/15/012/275

M. le président donne lecture de cette circulaire [du 5 avril], qui est approuvée.

M. de Lasteyrie voit un inconvénient à ce qu'il soit procédé par voie officielle et verrait un avantage à ce qu'il fût procédé officieusement et sans bruit. Il a constaté plus d'une fois de l'hostilité contre la Commission. On serait plus sûr, en agissant personnellement, d'obtenir un résultat.

M. de Baudot appuie l'opinion de M. de Lasteyrie, mais craint que l'action par les relations personnelles ne soit à la portée que d'un petit nombre de membres de la Commission.

M. le président estime qu'il y a lieu de se placer nettement en face de la situation : la loi existe, comment va-t-on l'appliquer ? L'administration et la Commission doivent agir toutes deux simultanément. Le ministre est chargé d'appliquer la loi, son action ne peut-être dédaignée.

M. Darcel insiste pour que la Commission de l'Inventaire soit sollicitée de mettre à la disposition de celle des Monuments historiques les documents qu'elle a rassemblés.

Cette proposition, mise aux voix, est adoptée.

Elle ferait l'objet d'une demande adressée par le bureau des Monuments historiques au bureau de l'Inventaire.

La Commission adopte également la proposition d'adresser des circulaires aux Sociétés, conservateurs de Musées et archivistes. Elle serait autorisée à agir elle-même.

M. Dreyfus signale le danger de voir disparaître des objets de grande valeur artistique parmi ceux qui sont mis en vente par les Palais nationaux. Il y aurait lieu de classer dès à présent les objets mobiliers qu'ils contiennent et que l'on jugerait dignes d'être conservés.

M. Bousquet indique comme mesure de sauvegarde l'assistance d'un Inspecteur des Monuments historiques aux ventes dans les 80/15/012/276 Palais Nationaux faites en ce moment par un agent des Domaines assisté d'un Inspecteur des Beaux-arts.

M. Dreyfus est invité à proposer une Liste de classement des objets d'art se trouvant à Paris.
Chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. de Mortillet fait part à la Commission du désir qu'aurait la Ville de Saint-Germain de voir la chapelle du château terminée en 1889.

M. le président lui répond qu'il est nécessaire de connaître au préalable le chiffre de la dépense pour l'achèvement de la restauration, afin de faire au besoin une demande de crédit.

Fouilles de Périgueux (Dordogne)

M. le président demande des renseignements à M. Lisch au sujet des fouilles de Périgueux.

M. Lisch fait connaître que ces fouilles n'ont qu'un intérêt médiocre. Elles ont mis à découvert les restes d'une ancienne villa ; mais il n'en subsiste que la trace du plan. M. Paul Boeswillwald ajoute que de ces fouilles mêmes il ne reste presque plus rien.

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Les ouvrages restant à faire pour terminer l'entreprise font l'objet d'un devis de 30 709 Francs 50.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'on ne peut différer leur exécution et propose d'adopter le devis et d'accorder 25 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Ville de compléter les ressources.

La Commission est d'avis de suspendre toute allocation jusqu'à ce que le département ait fait connaître dans quelle mesure il peut concourir.

L'attention de la Commission est appelée sur la manière dont l'architecte a conduit la restauration du clocher. L'abandon de la 80/15/012/277 reprise en sous-oeuvre, qui lui avait été conseillée par M. l'Inspecteur général, l'ayant entraîné dans une opération très coûteuse où l'administration ne l'avait laissé s'engager d'ailleurs que sous sa responsabilité, la Commission vote un blâme à l'architecte.

Église de Saint-André-de-Bâgé (Ain)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer conditionnellement 860 Francs soit une somme égale au tiers de la dépense, pour la restauration de l'église de Bagé dont le devis s'élève à 2 580 Francs.

Château de Saint-Honorat à Cannes (Alpes-Maritimes)

La tempête de novembre et le tremblement de terre de février ont notamment ébranlé les colonnes et les galeries du cloître et même entraîné la chute de l'escalier qui donne accès au donjon. La dépense est évaluée par l'architecte à 8 702 Francs 50 qu'on pourrait réduire de 1 500 Francs en ajournant la reconstruction de l'escalier remplacé provisoirement par une passerelle.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques les 7 202 Francs nécessaires pour faire face à la dépense urgente.

Ces conclusions sont adoptées.

Arènes de Fréjus (Var)

Le préfet du Var ayant fait connaître l'impossibilité dans laquelle se trouvait la Municipalité de Fréjus de prendre à sa charge les 12 500 Francs formant la moitié du prix demandé par le Sieur Gérard pour la cession de sa maison, et, par suite, la nécessité de renoncer au projet, la Commission, sur les propositions de M. [Émile] Boeswillwald, 80/15/012/278 est d'avis d'accorder en principe les 20 000 Francs, promis lorsque la demande du propriétaire s'élevait à 40 000 Francs, mais d'inviter le préfet à traiter cette question d'acquisition au mieux des intérêts de l'État, en demandant à la Ville de Fréjus de voter la plus forte somme dont elle pourra disposer, les frais devant être supportés par elle et par l'État dans la proportion de leur contribution respective.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Le conseil de Fabrique soumet à la Commission un devis de travaux de couverture s'élevant à 2 885 Francs, dont il prend la dépense à sa charge.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, en propose l'approbation qui est votée.

Église de Montsaunès (Haute-Garonne)

Le projet de reconstruction de la sacristie ayant été modifié et simplifié conformément aux observations de la Commission, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, en propose l'adoption. La dépense a été réduite à 3 870 Francs mais, en raison de la nature des travaux, M. le rapporteur estime que cette dépense ne saurait être mise à la charge des Monuments historiques et doit incomber à la Fabrique.

Adopté.

Église de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne)

Conformément à l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 21 425 Francs 78 dressé par M. Danjoy, pour la restauration de cet édifice, et d'allouer conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques 8 500 Francs pour cette entreprise.

M. Proust se retire, M. [Émile] Boeswillwald prend la Présidence. 80/15/012/279
Église de Châteaumeillant (Cher)

M. Selmersheim, rapporteur, écartant un devis général de 143 228 Francs comme prévoyant des restitutions dont la réalisation serait pour le moment peu praticable, propose d'approuver un devis partiel de 23 813 Francs 10 applicable à des travaux d'extrême urgence.

Pour faire face à cette dépense la Commune a à sa disposition un legs de 20 000 Francs grossi des intérêts de cette somme depuis 1871.

M. le rapporteur propose en même temps d'abattre une rangée d'arbres plantée à 2 m 50 du collatéral sud et d'établir une gouttière avec tuyaux de descente le long du bas-côté nord.

Adopté.

Église de Mehun-sur-Yèvre (Cher)

Le projet de restauration a pour objet d'arrêter de graves désordres qui se sont produits dans la partie occidentale de cet édifice. L'architecte prévoit à cet effet la démolition de l'étage supérieur du clocher, la suppression de l'étage en charpente et la couverture par un comble à quatre pans, avec demi-pignons apparents entre la nef et le porche.

M. Selmersheim, rapporteur, propose de remplacer ces dispositions par les suivantes : l'étage en charpente et la flèche seraient conservés ; le beffroi serait reconstruit et de moindre importance ; les maçonneries seraient reprises, les fondations vérifiées et les baies murées rouvertes ; un chaînage serait établi au sommet de l'étage en pierre, ainsi qu'à la naissance des arcs de la tribune. Le chiffre du devis, soit 22 793 Francs, resterait à peu près le même.

M. le rapporteur propose d'allouer 6 000 Francs conditionnellement pour cette entreprise ainsi modifiée, et d'inviter l'architecte à étayer d'urgence l'angle nord-ouest du porche.

Adopté. 80/15/012/280

Église de Sancergues (Cher)

La Commune sollicite le classement de son église et a accompagné sa demande d'un devis de 97 210 Francs pour l'exécution duquel elle dispose d'un legs de 2 500 Francs.

L'édifice a paru à M. Selmersheim dans un état de délabrement qui nécessitera des travaux considérables ; de plus, des réparations mal entendues ont enlevé tout caractère à certaines de ses parties.

Dans ces conditions, M. le rapporteur est d'avis de rejeter la demande de la Commune, qui pourrait toujours, avec ses ressources, faire exécuter les parties les plus urgentes du devis.

Ces conclusions sont adoptées.

Église du Belloy (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver, sous les réserves de détail faites par M. le rapporteur, le devis de 1 356 Francs 30 présenté par la Commune et d'allouer 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Église de Tracy-le-Val (Oise)

Le devis des travaux de réparations à faire à cet édifice s'élève à 7 632 Francs 50. Il s'applique particulièrement à la couverture dont il est indispensable de changer les matériaux et présente un caractère d'urgence.

M. de Baudot, rapporteur, en propose l'approbation avec allocation conditionnelle de 4 132 Francs 50 sur le crédit des Monuments historiques.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/012/281
27 avril 1887
Château de Blois (Loir-et-Cher)
Visite de la Commission des Monuments historiques au château de Blois, le 27 avril 1887.
Conformément à la décision prise dans la séance du 1er avril 1887, la Commission des Monuments historiques s'est rendue à Blois le 27 du même mois, pour examiner l'état de la tour dite du moulin, située sur la face nord du château, et se rendre compte de l'opportunité des travaux proposés en vue de sa restauration.
Etaient présents : MM. de Baudot, Paul Boeswillwald, Darcy, Dreyfus, Laisné, Lisch, de Lasteyrie, Sauvageot, Selmersheim.

La Commission examine tout d'abord l'état extérieur de la tour en question, du côté de la place Saint-Vincent. Elle constate que la croisée de la fenêtre ouverte au dernier étage de cette tour, la corniche et la toiture qui la couronnent menacent ruine ; que de nombreux fragments en sont déjà tombés, que d'autres sont sur le point de se détacher, et, en conséquence, que cette situation présente de sérieux dangers pour la sécurité publique en raison de la proximité de la route qui longe le pied de ces constructions.

La Commission pénètre ensuite dans le château : en entrant dans la cour elle est tout d'abord frappée par le mauvais effet que produit un petit portique moderne établi par Duban, qui en aurait trouvé l'indication dans des gravures anciennes, entre le bâtiment de Gaston, et l'escalier de François Ier. Elle est d'avis que cette petite construction qui n'a aucune raison d'être devra disparaître dans un avenir prochain. 80/15/012/282

La Commission pénètre dans l'intérieur du monument en traversant les salles aménagées pour l'installation de la bibliothèque municipale, puis elle descend dans la petite cour qui sépare le bâtiment de Gaston, de celui de François Ier. Elle reconnaît qu'il y aurait danger à laisser subsister plus longtemps dans leur état actuel les restes de la tourelle qui flanque la tour du moulin, et dont l'amorce existe seule. Il y aura lieu également d'assainir cette cour et de la déblayer des matériaux qui y tombent journellement.

La Commission parcourt ensuite les diverses salles du château. M. de Baudot fait remarquer dans la salle dite des Gardes de la Reine, que l'un des piliers du grand escalier a subi des désordres et que des mouches posées sur une fissure constatée déjà par la Commission dans sa dernière visite, se sont écartées. Les recherches pratiquées dans les fondations de l'escalier ayant permis de reconnaître qu'elles étaient en parfait état, M. l'architecte croit pouvoir attribuer le désordre signalé à l'application, lors de la restauration, d'un collage de matériaux sur un noyau trop peu résistant ; il ne pense pas que ce mouvement ait, pour le moment, rien d'inquiétant, s'il venait à s'accentuer, il conviendrait de pratiquer quelques reprises dans la pile dont il s'agit.

En passant sous la galerie contiguë à la tour du moulin, la Commission constate le mauvais état des balustrades et du dallage qui laisse pénétrer les eaux pluviales et a occasionné des infiltrations dans la petite voûte située au-dessous. Elle arrive ensuite dans la petite salle située au dernier étage de la tour du moulin, constate que ses voûtes quoique dégradées par les infiltrations 80/15/012/283 des toitures pourront être conservées et n'exigeront pas actuellement de restauration ; puis elle monte sous les combles de la dite tour et reconnaît la nécessité d'une restauration complète.

M. de Baudot expose de quelle manière il conçoit cette restauration : les restes d'une balustrade que l'on retrouve encore à l'extérieur au-dessus de la corniche que surmonte le comble actuel, prouve qu'une plate-forme qui couronnait primitivement la tour du moulin ; la toiture en ardoise actuellement existante ne paraît pas antérieure au XVIIe siècle, son établissement nécessita à cette époque l'exhaussement des deux souches de cheminées qui reçurent un allongement de briques et pierres. L'intention de M. l'architecte serait de supprimer la toiture, de rétablir la plate-forme, de la couvrir d'un dallage, de faire disparaître les rallonges de brique et pierre montées sur les cheminées, et enfin de reconstruire la tourelle d'escalier aboutissant à la plate-forme et dont l'amorce existe seule encore.

M. de Baudot expose en outre de quelle manière se ferait le raccordement de la tour avec les combles avoisinants, et il fait remarquer qu'il a dû attendre la restauration de cette tour, pour terminer celle des couvertures de la façade de François Ier qui lui est contiguë. Les derniers travaux autorisés par la Commission touchant à leur fin, les échafaudages existants pourront être utilisés et transportés de cette façade le long de la tour du moulin.

A la suite de l'examen des lieux et des explications qui lui sont fournies, la Commission reconnaît qu'il est impossible de laisser plus longtemps les choses dans leur état actuel, et elle est d'avis d'approuver dans leur ensemble les propositions de M. de Baudot, en commençant par les travaux de première urgence. 80/15/012/284

6 mai 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, Bousquet, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 6 avril est lu et adopté.
Chaire d'architecture française

Relativement au projet de création d'une chaire d'architecture, M. le directeur des Cultes déclare que son administration, qui a pris l'initiative de cet enseignement sous une autre forme, serait disposée à prélever sur un des chapitres de son budget une somme qui lui permettrait de s'associer à cette oeuvre d'enseignement. Il demande si l'administration des Beaux-arts ne pourrait prélever sur le crédit des Monuments historiques une somme égale ?

M. le président répond que le retour du ministre va permettre de donner une suite à cette affaire. Il remercie le directeur des Cultes et le prie de se joindre à lui pour faire une démarche auprès du ministre.

Vente d'un salon Louis XV par le ministère de la Guerre à Paris (Seine)

M. le président fait connaître que, depuis la promulgation de la loi, l'administration de la Guerre a vendu tout un salon Louis XIV au prix de 69 Francs, et que le même meuble était revendu le soir même au prix de 6 000 Francs.

Il demande, en conséquence, qu'une circulaire soit adressée par le ministre des Beaux-arts à ses collègues, aux termes de laquelle ils seraient priés de ne procéder à aucune vente avant d'avoir pris l'avis de la Commission.

Fouilles de Périgueux (Dordogne)

M. Lisch fait connaître que les fouilles de Périgueux ont été poursuivies et pense qu'en présence des résultats obtenus il y a lieu de procéder à un examen plus sérieux avant de 80/15/012/285 trancher la question.

M. Paul Boeswillwald est invité à se rendre compte sur place lors de son prochain voyage.

Visite au château de Blois (Loir-et-Cher)

Il est donné lecture du procès-verbal de la visite de la Commission au château de Blois.

M. Lisch rend compte ensuite du résultat de l'examen auquel il a été procédé. Toute la partie haute de la tour se délite et il est indispensable et urgent d'y faire des travaux. Il faut ou démolir ou restaurer. Or on ne peut s'arrêter au premier parti. Comment alors pourrait s'effectuer la restauration ? Les parties hautes de la tour lui semblent devoir être reprises les premières ; peut-être pourrait-on ajourner les soubassements et la tourelle d'escalier.

En résumé, M. le rapporteur pense que l'ensemble du projet pourrait être approuvé et qu'il y aurait lieu d'autoriser l'exécution immédiate des travaux urgents.

M. de Baudot expose les difficultés que présente la scission du devis et objecte que s'il ne reprend pas l'escalier il lui sera difficile de reprendre les parties hautes.

M. Dreyfus demande si l'on ne pourrait maintenir l'état actuel et s'en tenir à de simples réparations.

M. de Lasteyrie constate que l'état de choses est des plus fâcheux, et qu'une restauration s'imposerait, si l'on n'était en présence d'une situation budgétaire des plus difficiles. Dans cette situation, il est d'avis de restaurer seulement la corniche et d'ajourner la restauration de la tourelle de l'escalier. Il combat l'idée de couvrir par une terrasse, les dispositions proposées par M. de Baudot n'étant pas, suivant lui, conformes à l'état primitif tel qu'il est établi par une gravure ancienne. Il conclut à la réparation de ce qui existe.

M. Lisch objecte que cette réparation coûtera 80/15/012/286 fort cher pour un travail provisoire. Il trouverait préférable de faire des travaux définitifs qui auraient pour effet de rendre à l'édifice son véritable caractère. En ce qui concerne la terrasse, il en retrouve la trace dans Androuet du Cerceau qui la montre surmontée d'un édicule à jour. Il n'est pas question de rétablir l'édicule, mais la plate-forme ne saurait être condamnée. Le moyen de faire des travaux définitifs, c'est d'exécuter le devis, en le scindant suivant l'urgence des travaux.

M. Darcy dit que, sur place, la majorité de la Commission a été d'avis que les travaux ne pourraient être scindés.

M. de Lasteyrie répond qu'aucune décision n'a été prise.

M. Dreyfus demande si l'on ne saurait faire un devis des travaux provisoires.

M. de Baudot répond qu'il ne saurait s'en charger. Il estime que le château de Blois présente assez d'intérêt pour que la restauration en soit poursuivie au moyen d'annuités réparties sur plusieurs exercices mais s'appliquant à des travaux définitifs.

M. le président pose la question de savoir si l'on ne pourrait s'en tenir à des mesures de conservation qui auraient sans doute un caractère provisoire, mais permettraient d'attendre qu'on reprenne la restauration proprement dite. M. le directeur des Cultes demande ce qu'on entend par travaux provisoires et s'il en resterait uelque chose, en cas d'une reprise des travaux de restauration définitive.

M. de Lasteyrie déclare que les travaux qu'il demande que l'on substitue aux travaux proposés n'ont nullement le caractère provisoire mais devraient être absolument définitifs. Ils consisteraient dans la réparation de la corniche et le maintien de la toiture et des 80/15/012/287 dispositions actuelles.

M. de Baudot objecte que, si l'on conserve la charpente, il faudra remonter le campanile.

M. le président demande à M. de Baudot s'il ne pourrait faire un devis dans le sens de la proposition de M. de Lasteyrie.

M. de Baudot déclare qu'il y a pour lui une question d'honnêteté à ne point se charger d'un travail qui n'est nullement conforme à sa manière de voir et qu'il ne peut accepter de dresser un devis dans ces conditions.

L'affaire est ajournée.

Hôtel des Ducs de Bourgogne à Paris (Seine)

M. Lisch est d'avis d'accepter en principe le projet soumis à l'examen de la Commission sauf à prier M. le préfet de la Seine d'inviter l'architecte à se mettre en rapport avec M. l'Inspecteur général, lors de l'exécution des travaux, pour modifier un certain nombre de détails énumérés par le rapport, et pour rechercher sur place, lorsque les échafaudages seront établis, s'il ne reste pas quelque indice de fenestrage dans la grande baie latérale, dont on propose le rétablissement.

Adopté.

Église Saint-Hilaire de Melle (Deux-Sèvres)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer conditionnellement 5 000 Francs pour la restauration de cet édifice, dont le devis s'élève à 10 287 Francs 75 et pour laquelle le Conseil général a déjà voté une subvention de 1 000 Francs.

Église de Parthenay-le-Vieux (Deux-Sèvres)

Les travaux autorisés pour une somme de 40 000 Francs n'ayant produit qu'une dépense de 31 823 Francs 39, l'architecte a encore à sa disposition un 80/15/012/288 reliquat de 8 175 Francs 61. La Ville l'a, de plus, informé que, du fait de la vente des rentes sur l'État du legs Chastenet, provenait une nouvelle somme de 11 244 Francs 20, qui jointe au reliquat donne au total 19 419 Francs 81, restant à dépenser. M. l'architecte Devérin en sollicite l'emploi pour poursuivre la restauration de l'édifice.

M. Lisch, rapporteur, propose de l'inviter à produire d'abord un devis complémentaire des travaux qu'il compte faire pour employer cette somme.

Adopté.

Porte Saint-Jacques à Parthenay (Deux-Sèvres)

L'architecte a sur la demande de la Commission réduit son devis à la dépense strictement nécessaire, soit 13 383 Francs 02.

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour cette entreprise les deux tiers environ de cette somme, soit 9 000 Francs à la charge par la Commune de parfaire le devis.

Tombeaux dans l'église à Oiron (Deux-Sèvres)

La Commission approuve le projet de grille, simplifié d'après ses observations, par M. Devérin qui a réduit la dépense à 4 045 Francs et elle propose, conformément à l'avis de M. Lisch, rapporteur, d'allouer conditionnellement 2 500 Francs pour l'exécution de ce travail.

Fouilles dans l'église Saint-Eutrope à Saintes (Charente-Inférieure)

M. l'abbé Laferrière ayant adressé au ministre un plan d'après lequel la partie qu'il projette de fouiller se trouve en dehors de l'église, M. Lisch, rapporteur, est d'avis de lui accorder l'autorisation qu'il sollicite, les fouilles devant d'ailleurs être à ses frais et les objets découverts devenir la propriété de l'État.

Adopté.

Église de Montbron (Charente)

L'architecte a fait connaître que les 80/15/012/289 ressources nécessaires pour faire face à la dépense de son devis, soit 15 750 Francs avaient été réunies au moyen de souscriptions particulières et d'un vote de la Fabrique.

M. Lisch, rapporteur, propose en conséquence d'autoriser l'exécution des travaux après s'être assuré du versement des fonds dans la caisse municipale.

Adopté.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

Un devis de 9 352 Francs 66 a été présenté pour terminer la restauration de l'édifice. Il représente les plus-values résultant en partie de l'augmentation des prix de la pierre et de la taille des moulures, en partie de l'augmentation de la dépense prévue pour l'absidiole de droite qui est en plus mauvais état qu'on ne le pouvait supposer.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer conditionnellement 6 000 Francs pour cette dépense qui doit assurer l'achèvement de l'entreprise.

Adopté.

Église de Montrésor (Indre-et-Loire)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder 180 Francs à la Commune, qui est dénuée de ressources, pour l'aider à réparer la toiture de son église, opération évaluée à 231 Francs et pour laquelle la Commune a pu voter 50 Francs seulement.

Église Saint-Maclou à Pontoise (Seine-et-Oise)

M. l'architecte Simil a demandé l'autorisation de déposer des boiseries et un retable de l'époque Louis XIII garnissant le fond du choeur de l'église Saint-Maclou, afin de constater l'état des colonnes, et propose de les replacer dans une chapelle de la nef.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'il 80/15/012/290 n'y a pas lieu de modifier la décoration actuelle de l'édifice, mais qu'au contraire il serait nécessaire d'inviter l'architecte à reposer les boiseries de la 1ère travée qui ont dû être déposés précédemment pour la reprise des piliers à l'entrée du choeur.

Adopté.

Une autre question se présente au sujet du même édifice.

Le maire de Pontoise a fait savoir qu'il avait reçu une proposition de vente de la maison contiguë à l'église du côté nord, dans laquelle a eu lieu l'incendie au commencement de l'année. Le prix de l'acquisition s'élèverait à 16 000 Francs. M. le maire déclare qu'il ne pourrait donner suite à la proposition de vente qu'autant qu'une subvention lui serait accordée sur le crédit des Monuments historiques, le reste des ressources consistant en 7 886 Francs versés par la compagnie d'assurances, et 2 000 Francs votés par le conseil de Fabrique ; la Ville s'engage d'autre part à consacrer aux travaux de restauration une somme égale au montant de l'indemnité d'assurances, qu'elle avait d'abord affecté à cet emploi.

Dans ces conditions, et conformément à l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer les 5 000 Francs demandés.

Église et charnier de Montivilliers (Seine-Inférieure)

Le devis dressé par M. l'architecte Lefort en vue de la réparation du dégât causé par la foudre au clocher de Montivilliers s'élève à 6 825 Francs dont 4 200 pour l'échafaud et 2 625 pour la restauration proprement dite.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis de compléter ce devis en y ajoutant des travaux reconfortatifs dont la dépense serait d'ailleurs supportée par les compagnies d'assurances, 80/15/012/291 et la Commune qui serait à même de se créer des ressources à cet effet.

Adopté.

M. l'Inspecteur général qui a visité, en même temps que l'église, le charnier du seizième siècle récemment classé, propose de demander au même architecte un devis des travaux de consolidation à exécuter à cet édifice.

Cette proposition est également adoptée.

Monument de La Fierté Saint-Romain à Rouen (Seine-Inférieure)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 27 584 Francs 55 dressé par M. Sauvageot et d'allouer pour cette entreprise une somme de 13 798 Francs 27 égale à la moitié de la dépense, en ajoutant aux prévisions de l'architecte l'établissement de trottoirs en granit, sous le passage à voitures pour garantir le soubassement de l'édifice à l'intérieur.

Église Saint-Pierre à Caen (Calvados)

Le devis soumis à l'examen de la Commission s'élève à 216 847 Francs 51 et comprend toute la restauration du choeur, des cinq chapelles et des quatre arcs-boutants du chevet. M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'approuver l'ensemble de ce devis, dont tous les chapitres présentent un caractère d'urgence ; mais de commencer toutefois la restauration par le côté sud qui est plus en vue : l'architecte devrait préalablement donner une preuve concluante de l'excellence des matériaux proposés dans le devis.

M. le rapporteur propose d'allouer pour cette entreprise une somme de 72 282 Francs 50, égale au tiers de la dépense prévue, à la condition que la Ville, qui a déjà manifesté l'intention de consacrer 100 000 Francs à cette entreprise, prendrait le surplus à sa charge, en sollicitant au besoin le concours de l'administration 80/15/012/292 des Cultes, et dans le cas où les travaux entraîneraient un excédent de dépense, participerait à son paiement dans la même proportion.

M. Dreyfus fait observer qu'il y aurait peut-être lieu de réserver cette affaire jusqu'à ce qu'une décision ait été prise au sujet du château de Blois.

M. de Lasteyrie présente également des observations au sujet de l'opportunité d'un travail dont l'effet sera de remplacer les sculptures de la Renaissance par des sculptures neuves.

L'affaire est ajournée.

Église de Saint-Martin-aux-Bois (Oise)

M. le rapporteur Selmersheim rend compte de l'examen auquel il s'est livré du second projet présenté par M. Duthoit. Il s'élève contre la préoccupation de l'architecte de donner un caractère architectonique à la façade occidentale qui n'a été élevée que pour clore l'église inachevée, et il estime que les travaux confortatifs prévus par le devis ne répondent pas aux véritables besoins de l'édifice.

M. le rapporteur indique quels sont, à son avis, les travaux à exécuter pour conjurer la ruine de l'église de Saint-Martin-aux-Bois et demande que l'évaluation de la dépense soit totalisée par paragraphe.

Conformément à ses conclusions, la Commission est d'avis de communiquer à M. Duthoit les observations de M. le rapporteur en lui demandant de rédiger son devis dans le sens de ces observations.

La séance est levée. 80/15/012/293
3 juin 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Bousquet, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 6 mai est lu et adopté.
Fouilles de Périgueux (Dordogne)

M. Paul Boeswillwald rend compte de la visite qu'il a faite aux fouilles de Périgueux. Le propriétaire sollicite une subvention pour élever un hangar et continuer les recherches. M. [Émile] Boeswillwald pense que, en allouant 1 000 Francs à la Ville, elle ferait le nécessaire pour conserver.

Cette proposition est adoptée.

Hôtel Cujas à Bourges (Cher)

M. Paul Boeswillwald fait connaître en outre qu'invité à poser des bâches pour préserver l'Hôtel Cujas, il s'est rendu à Bourges, mais que le maire s'est refusé catégoriquement à lui donner les clefs de l'édifice.

M. le président estime que, dans ces conditions il y a lieu de saisir M. le ministre de l'Intérieur que l'on prierait d'agir directement sur le maire.

Adopté.

Liste de classement

M. le président croit également utile de notifier officiellement la Liste de classement au ministre de l'Intérieur et aux préfets et de faire imprimer et afficher la loi dans les bureaux des préfectures.

Adopté.

Liste de candidats à la succession de M. Ruprich-Robert, insertion des discours d'hommage dans les procés-verbaux

M. le président propose la nomination d'une sous-commission pour désigner les candidats à la succession de M. Ruprich-Robert.

Sont nommés : MM. [Émile] Boeswillwald, Lisch, Selmersheim, de Baudot, Courajod, de Lasteyrie, Darcel 80/15/012/294

M. le président propose d'insérer dans le recueil des procès-verbaux de la Commission les trois discours prononcés sur la tombe de M. [Victor] Ruprich-Robert par MM. Kaempfen, directeur des Beaux-arts, Antonin Proust, vice-président de la Commission et Lisch.

Adopté.

Vente d'objet de la cathédrale de Moûtiers-en-Tarentaise

M. Darcel fait connaître que le conseil de Fabrique de la cathédrale de Moûtiers-en-Tarentaise demande l'autorisation d'aliéner un coffret à bijoux du XIIe siècle d'une grande valeur et une châsse. Comme membre de la Commission, M. Darcel conclut à ne pas autoriser la vente ; mais, comme directeur de Cluny, si la vente était autorisée, il demande à en faire bénéficier son Musée.

M. Dreyfus émet l'avis de voter un crédit et de charger M. Darcel de négocier l'acquisition du coffret.

M. le directeur des Cultes offre de venir en aide à la Commission au moyen d'un secours à la cathédrale qui viendrait en déduction du prix offert pour l'acquisition de l'objet. Il sera donné suite à cette affaire.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Selmersheim sur l' :
Église de La Celle-Condé (Cher)

Conformément à l'avis de son rapporteur, la Commission propose d'approuver le devis de l'architecte s'élevant à 11 411 Francs 29 et à allouer conditionnellement 6 000 Francs pour la restauration de l'édifice.

Église de Saint-Révérien (Nièvre)

L'administration des Cultes a transmis un projet de réparations aux soubassements de la nef, d'après lequel la dépense est évaluée à 968 Francs 06.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que cette partie de l'édifice est sans intérêt et que le choeur seul mérite de rester classé. Il conclut, en conséquence au renvoi de l'affaire à 80/15/012/295 l'administration des Cultes avec notification du déclassement de la nef.

Adopté.

Église Saint-Étienne de Nevers (Nièvre)

L'administration ayant été prévenue que de graves désordres s'étaient produits dans les voûtes, M. l'Inspecteur général Selmersheim s'est rendu sur place pour constater l'état du monument. Les craintes formulées lui ont paru fort exagérées. Néanmoins il propose de poser témoin au droit de la crevasse de la 4e travée et de signaler à l'administration locale le mauvais état des couvertures et la nécessité de refaire les solins supérieurs des toitures.

Adopté.

Église de Sémelay (Nièvre)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître que l'édifice est en parfait état, à l'exception de la première travée dont la restauration a été ajournée en vue d'arriver à réaliser un projet d'agrandissement de l'église, et qu'une somme de 7 000 Francs aurait été promise par un particulier pour payer les travaux quand ils seraient achevés.

M. le rapporteur est d'avis de rejeter le projet d'agrandissement comme inutile, mais d'achever la restauration. Il y aurait lieu de s'informer si le don de 7 000 Francs est assuré et dans quelles conditions, et de se borner, en attendant, à mettre l'église à l'abri de la pluie et à faire le dallage de la première travée.

Adopté.

Remparts du Mont-Saint-Michel (Manche)

Une réclamation est adressée à l'administration pour obtenir la suppression d'étrésillons destinés à arrêter l'écroulement du rempart près la tour du guet dans la rue du Mont-Saint-Michel. M. Corroyer propose, pour arriver à ce résultat, de reconstruire le parement intérieur sur une 80/15/012/296 épaisseur de 1 m 10.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis que cette reprise serait inutile si l'on ne reprenait en même temps le parement extérieur. Il demande en conséquence à l'architecte de produire un devis comprenant cette double réfection ; et, en attendant, il propose l'établissement d'étais reposant sur le sol qui seront nécessaires pour les travaux subséquents et qui sont évalués dans le devis à 2 420 Francs 17. Cette somme serait à valoir sur la subvention annuelle.

Adopté.

Église Saint-Évroult de Montfort (Orne)

La Commune ayant formé une demande de classement de son église, M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste des Monuments historiques et qu'il y a lieu de s'en tenir au classement de la cuve baptismale, dont il y a lieu d'empêcher l'aliénation.

Adopté.

Château de Gisors (Eure)

Un éboulement s'étant produit dans une partie du mur de soutènement de la place du marché limitant le château de Gisors, le Conseil général de l'Eure demande à l'administration d'établir à qui incombe la responsabilité. D'après les renseignements recueillis sur place, cette responsabilité incomberait à la Ville qui est propriétaire du château et qui n'a pas pris à temps les mesures conservatrices.

Toutefois, en considération de ce que la Ville a assuré l'intégrité de ce monument en l'affectant à une promenade publique, M. Selmersheim, rapporteur, pense que l'État pourrait participer pour moitié aux frais de la réparation qui ne dépasseront pas cinq ou six mille francs et propose d'envoyer un architecte pour rédiger un devis et faire en même temps un relevé 80/15/012/297 du château. L'architecte désigné est M. [Gabriel] Ruprich-Robert fils.

Église de Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)

Le projet dressé par M. Sauvageot réduit la dépense à 83 882 Francs 05, c'est-à-dire à peu de chose près au montant des ressources réunies, soit 80 000 Francs. M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver ce projet et de rendre définitive l'allocation de 50 000 Francs précédemment accordée, la Fabrique étant prête à compléter le montant du devis.

Adopté.

Grille de l'Hôtel-Dieu de Troyes (Aube)

M. Selmersheim fait connaître que, d'après une pièce qui n'avait pas été communiquée à M. de Baudot lors de la rédaction de son rapport, la Commission administrative des hospices dispose de 4 000 francs pour la restauration de la grille.

Dans ces conditions, M. le rapporteur propose d'allouer une somme égale à la moitié du 1er chapitre du devis soit 3 243 Francs 48 en laissant le surplus de la dépense totale soit 5 797 Francs 68 à la charge des administrations locales.

Adopté.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

[blanc]

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. Lisch rapporteur, propose d'approuver les modifications apportées par M. de Baudot à son devis dont le total est ramené de 203 000 à 179 424 Francs. Ce devis est, en outre, divisé en trois parties ; le 1er chapitre, comprenant la réfection de la partie supérieure de la tour, s'élève à 108 000 Francs. M. le rapporteur propose d'autoriser l'exécution immédiate des travaux de ce chapitre dont la dépense serait répartie sur deux exercices. 80/15/012/298

M. Darcel fait connaître qu'il s'est rendu sur place pour se rendre compte de la situation. Il pense que la reconstruction de l'escalier doit être laissée de côté, mais qu'il y a lieu de restaurer la corniche sans rétablir la balustrade. Quant à la partie supérieure ; il proposerait de rétablir l'état présenté dans Androuet du Cerceau, si le crédit était suffisant ; faute de ressources, il est d'avis de conserver l'état actuel.

M. Lisch fait observer que ses propositions ne s'éloignent pas beaucoup de celles de M. Darcel puisque la reconstruction de l'escalier serait ajournée. Mais il insiste pour qu'on rétablisse la balustrade dont l'absence laisserait une lacune regrettable dans la restauration, et il croit qu'il y aurait lieu de tenir compte autant que possible des dispositions primitives et de les indiquer par des amorces.

M. le président met aux voix l'allocation des [blanc] nécessaires pour les travaux du 1er chapitre et qui seraient répartis sur deux annuités.

La Commission vote cette allocation. M. de Baudot présentera un dessin pour compléter son projet.

Église de Boiscommun (Loiret)

La Fabrique ayant exprimé le voeu qu'un architecte fût désigné pour dresser un projet et un devis des réparations nécessaires,

M. Lisch, rapporteur, propose de confier ce travail à M. Dussère, architecte du département du Loiret.

Adopté.

Hôtel de ville de Beaugency (Loiret)

L'architecte a présenté, en vue de la restauration de cet édifice, un devis de 51 575 Francs pour la rédaction duquel il a suivi le projet de M. Vaudoyer publié dans les Archives de la Commission.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis de demander 80/15/012/299 à l'architecte un projet plus développé en l'invitant à réduire le chiffre de la dépense dont la Ville et le département ne peuvent pas couvrir la moitié.

Adopté.

Château de Ligny-en-Barrois (Meuse)

M. le préfet de la Meuse ayant fait connaître que la Ville de Ligny ne pouvait concourir à la dépense de la restauration de la tour de Luxembourg, demande que les travaux soient limités au montant du secours alloué par l'État, c'est-à-dire à 6 413 Francs sur un devis de 10 413 Francs.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'inviter le département à concourir avant d'autoriser l'exécution des travaux.

Palais de Jean XXII à Cahors (Lot)

Le préfet du Lot transmet une pétition d'un habitant de Cahors qui demande l'autorisation de restaurer ou de démolir un mur dépendant de ce Palais qui menace ruine et présente un danger sérieux pour sa propriété.

M. Lisch est d'avis d'autoriser les travaux de consolidation nécessaires qui seraient exécutés sous la surveillance de l'architecte du département.

Adopté.

Église de Saint-Yrieix (Haute-Vienne)

L'état du clocher est tel que M. Lisch, rapporteur, croit que le seul parti à prendre est de déposer la flèche, de la remplacer par une couverture provisoire et de faire les réparations nécessaires pour assurer l'écoulement des eaux. Ces dépenses seraient couvertes au moyen d'un reliquat de 4 782 Francs qui est déposé dans la caisse municipale.

M. le rapporteur propose de demander à l'architecte un devis dans ce sens en l'invitant à rester dans la limite de la somme disponible.

Adopté. 80/15/012/300

Église de Solignac (Haute-Vienne)

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission désigne M. Warin, architecte à Angoulême pour succéder à M. Bruyerre dans la direction des travaux de restauration de cet édifice, travaux pour lesquels une somme de 10 000 Francs a été précédemment allouée. M. Warin, avant de prendre la suite de l'entreprise, devra établir le compte des travaux exécutés sous la direction du précédent architecte.

Église de Vivoin (Sarthe)

La Commission, conformément à l'avis de M. Lisch, propose d'approuver le devis de 5 226 Francs, 40 dressé par M. Darcy et d'allouer 2 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Fabrique et la Commune qui ont déjà voté 1 000 Francs de se procurer le complément des ressources nécessaires.

La séance est levée. 80/15/012/301
1er juillet 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lisch, Lameire, Sauvageot, Selmersheim, puis Hébrard.
Le procès-verbal de la séance du 3 juin est lu et adopté.
Décès de M. Liouville, liste de candidats

M. le président rappelle que la Commission vient de faire une nouvelle perte.

M. Liouville connaissait et aimait les monuments de la France. La maladie l'empêcha de suivre, comme il l'eût désiré, les travaux qui les concernaient. M. le président sera l'interprète auprès de la famille des regrets de la Commission.

M. le président propose d'inscrire sur une plaque, qui serait placée dans le Musée du Trocadéro, les noms des membres de la Commission des Monuments historiques décédés depuis sa fondation. Cette proposition est adoptée.

M. le président met en avant, pour remplacer M. Liouville, la candidature de M. J. Roche, qui, par sa situation de membre de la Commission du budget, serait à même de rendre des services à la Commission des Monuments historiques .

M. Lisch demande s'il ne serait pas à propos de se réunir en sous-commission pour s'occuper de cette question.

M. le président fait observer que la Chambre va se séparer le 14 juillet et que la Commission du budget devant continuer à se réunir, il serait utile de procéder sans retard à l'élection.

En conséquence, une sous-commission composée de MM. Antonin Proust, Thomson, Hébrard, Charton, et des trois Inspecteurs généraux est désignée et sera convoquée pour le lundi 4 juillet à 10 heures. 80/15/012/302

Il est procédé au vote pour l'élection du successeur de M. Bruyerre.

La sous-commission présente dans l'ordre suivant : MM. [Jean-Camille] Formigé, de La Rocque, Magne. Le nombre des votants est de quatorze. Au premier tour de scrutin, M. [Jean-Camille] Formigé est désigné à l'unanimité pour être porté en première ligne sur la liste de présentation.

M. de La Rocque est désigné par douze voix pour figurer en deuxième ligne. Et M. Magne par huit voix pour être placé troisième.

M. Antonin Proust obligé de se retirer prie M. [Émile] Boeswillwald de le remplacer au fauteuil de la présidence. L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur :
Église de Dormans (Marne)

Les travaux exécutés ont donné lieu à un excédent de 7 303 Francs sur le montant du devis. La Fabrique ayant épuisé ses ressources pour la restauration de ce monument, M. le rapporteur propose d'accorder 3 600 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Fabrique de se procurer le complément en s'adressant au département et à l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Margerie-Hancourt (Marne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître qu'un devis de 19 350 Francs a été dressé par M. Louzier pour cette entreprise et que la Commune a déjà voté 3 000 Francs. Il propose d'approuver le devis et d'allouer 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Commune de combler le déficit.

Adopté.

Mosaïques de Grand (Vosges)

Le nouveau projet présenté réduisant la dépense de 5 470 Francs 78 à 3 225 Francs, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, en propose l'adoption avec allocation conditionnelle de 2 500 Francs.

Adopté. 80/15/012/303

Pont Flavien à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de modifier les dispositions anciennes de ce pont et de donner une suite favorable à la Municipalité de Saint-Chamas qui demande l'établissement d'une grille sur les parapets.

Tour de l'église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald expose la situation de l'affaire et propose d'autoriser l'achèvement immédiat de l'entreprise de maçonnerie, de prescrire d'urgence l'exposition des travaux de conservation du cloître et d'inviter l'architecte à présenter une étude complète et détaillée du rétablissement du hourd, de la charpente du comble et celle du beffroi, en même temps qu'un devis exact de la dépense à prévoir en supposant le réemploi des bois provenant des échafauds.

Adopté.

Église Saint-Pierre à Vienne (Isère)

L'architecte demande à l'administration d'inviter le maire de Vienne à donner suite aux engagements pris par la Ville d'acquérir l'immeuble situé à droite du porche de l'église et de faire disparaître les hangars et évacuer la cave au nord du monument.

Il demande également que la Fabrique de l'église Saint-Maurice soit invitée à établir à ses frais, suivant les conventions intervenues entre elle et la Ville, un chemin d'isolement de l'abside de l'église Saint-Pierre pris sur la propriété de la Fabrique et à clore celle-ci par un mur de séparation surmonté d'une grille en fer.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald ces deux propositions sont adoptées. 80/15/012/304

Citernes d'Hippône (Algérie)

Le ministère des Finances a communiqué à son collègue des Beaux-arts, en demandant l'avis de la Commission des Monuments historiques, un projet de décret portant concession gratuite à la Commune du Bône, en vue de l'établissement d'un réservoir, d'un terrain d'une superficie de vingt-trois ares avec les constructions qui y sont édifiées, lesquelles sont les anciennes citernes d'Hippône.

Ce projet reproduisant les dispositions primitives, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'il y a tout avantage à rendre les citernes à leur ancienne destination, et par suite à approuver le projet, en stipulant toutefois que M. Duthoit serait chargé de surveiller le travail.

Adopté.

Église de Lillers (Pas-de-Calais)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 18 519 Francs présenté par M. Danjoy et dont la dépense sera entièrement supportée par la Fabrique. Il serait toutefois demandé à l'architecte un projet de carrelage du choeur

Église de Châlons-sur-Marne (Marne)

Les travaux projetés s'élèvent à 45 555 Francs, mais peuvent se réduire à 35 226 Francs 60, le surplus étant applicable à l'établissement d'une grille autour de l'édifice.

M. [Émile] Boeswillwald examine le projet de M. Génuys. Il conclut à la nécessité de faire disparaître le calorifère actuel avant d'entreprendre les travaux. L'architecte sera invité à s'entendre avec M. l'Inspecteur général pour les modifications à apporter à son devis.

Église de Moyenmoutiers (Vosges)

Le Conseil municipal de cette Commune demande que l'arrêté de déclassement de l'église soit rapporté.

La Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de revenir sur la décision 80/15/012/305 prise à l'égard de cet édifice.

Le déclassement sera maintenu.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. Lisch expose les résultats de l'examen de la sous-commission qui est tombée d'accord avec l'architecte sur ses propositions : le chiffre de la dépense sera de 116 000 Francs.

La Commission propose en conséquence d'approuver le devis dont la dépense sera reportée sur deux exercices.

Tour Solidor à Saint-Sevran (Ille-et-Vilaine)

L'architecte a remanié son projet et réduit la dépense des travaux urgents à 24 000 Francs dont M. l'Inspecteur général Lisch propose l'allocation. Le projet soumis à l'examen de la Commission donne lieu à des observations au sujet de la couverture.

La Commission demande un plan à la hauteur de la charpente et un détail du comble. L'architecte sera en outre invité à s'entendre avec M. l'Inspecteur général.

Église du Grand-Brassac (Dordogne)

L'ensemble des travaux proposés s'élève à 34 333 Francs. Un legs de 10 000 Francs a été fait à la Commune pour la restauration de l'édifice. M. Lisch propose d'allouer conditionnellement 12 000 Francs.

La Commission approuve cette proposition mais écarte du devis le projet d'agrandissement demandé par la Commune et la Fabrique.

Église de Gamaches (Somme)

La Commission sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'allouer 7 000 Francs pour cette entreprise évaluée à 37 115 Francs, à la charge par la Commune et la Fabrique qui ont déjà réuni 19 700 Francs de se procurer le montant des ressources complémentaires.

Église d'Arnac-Pompadour (Corrèze)

Le devis dressé en vue de l'achèvement de cette restauration s'élève à 14 933 Francs sur lesquels 80/15/012/306 la Commune ne s'est engagée que pour 1 000 Francs.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission propose d'allouer conditionnellement 7 000 Francs pour cette entreprise.

Église de Franchesse (Allier)

Conformément aux conclusions de M. de Baudot, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 28 819 Francs 28 dressé par M. Selmersheim et d'allouer 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour l'exécution des travaux urgents évalués à 22 707 Francs 54 à la condition que la Commune et la Fabrique, qui ont déjà réuni 7 000 Francs, combleront le déficit.

Église de Mussy-sur-Seine (Aube)

Le devis modifié suivant les indications de la Commission s'élève à 15 613 Francs 50. La Commune et la Fabrique ayant réuni 3 600 Francs pour cette entreprise, M. de Baudot, rapporteur, propose d'accorder 6 000 Francs à la charge par elles de parfaire le devis.

Clocher de Sorèze (Tarn)

Des travaux de couverture absolument indispensables sont évalués à 8 475 Francs 04, et la Commune a réuni 3 500 Francs pour ces travaux. M. de Baudot, rapporteur, propose d'allouer les 4 975 Francs 04 complémentaires du devis.

Adopté.

Église de Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission propose d'approuver le 1er chapitre du devis dressé par M. Paul Boeswillwald et s'élevant à 70 650 Francs et d'allouer 50 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour cette entreprise à la charge par la Commune de combler le déficit en s'adressant à l'administration des Cultes. 80/15/012/307

Église de Vézelay (Yonne)

M. Selmersheim est d'avis de consacrer tous les ans à l'entretien de cet édifice une somme de 1 000 Francs dont 900 à la charge des Monuments historiques et 100 à la charge de la Commune. C'est le seul moyen, suivant M. le rapporteur, d'éviter de grandes dépenses dans un temps donné.

M. de Baudot appuie la proposition de M. Selmersheim en ce qui concerne le principe d'entretien, mais il n'est pas d'avis de voter une somme fixe.

Cet amendement est adopté. L'architecte proposerait chaque année un devis pour l'entretien et le dixième de la dépense serait mis à la charge de la Commune.

Église Saint-Pierre à Caen (Calvados)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le devis de 216 000 Francs dressé par M. de La Rocque et d'allouer une somme de 72 000 Francs égale au tiers de la dépense, en laissant le surplus à la charge de la Ville, du département et de l'administration des Cultes.

Sur la proposition de M. de Baudot on demanderait à l'architecte de restaurer d'abord une chapelle pour être fixé sur le mode de restauration à adopter. La Commission est en outre d'avis que l'État contribue à la dépense pour une part égale à celle de la Ville.

Église Sainte-Trinité à Falaise (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission rejette le projet de vitrail destiné à garnir la fenêtre d'une des chapelles par ce motif que la composition a été traitée sans aucune préoccupation de l'ensemble décoratif de l'édifice et des traditions de la peinture sur verre. 80/15/012/308

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

M. Louzier a présenté un projet de décoration de dix neuf fenêtres, dont onze baies des chapelles et huit des collatéraux du choeur. M. Selmersheim, rapporteur, fait observer que les fonds ne sauraient être du même dessin ni présenter la même disposition pour les lancettes du XIIIe siècle du choeur que pour les fenêtres à meneaux du XIVe et du XVe siècle des chapelles. Il demande que l'architecte présente un projet plus complet et mieux étudié.

La Commission adopte cet avis et propose d'inviter l'architecte à faire lui-même une maquette qui servira de modèle et de point de départ au verrier.

Maison des Dîmes à Bourges (Cher)

La Fabrique de la cathédrale sollicite le classement de cet édifice qui appartient aux dernières années du XIIIe siècle.

Sur le rapport de M. Selmersheim, la Commission est d'avis que la maison des Dîmes ne présente pas un intérêt suffisant pour être classée.

Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Darcel fait connaître l'urgence de la restauration de l'escalier de la chapelle du Musée de Cluny dont le mauvais état a donné lieu à quelques accidents. Un devis de 3 097 Francs 93 a été dressé en vue de ce travail par M. Paul Boeswillwald.

La Commission en propose l'adoption.

La séance est levée. 80/15/012/309
8 juillet 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, Bousquet, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Laisné, Lisch, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 1er juillet est lu et adopté.
Nomination d'Anatole de Baudot à la chaire d'Architecture française

M. le président fait connaître que le ministre a signé l'arrêté portant création d'une chaire d'Architecture française au Trocadéro et nomination de M. de Baudot comme professeur titulaire de cette chaire.

Nomination d'un nouveau membre de la Commission

M. le président fait connaître également que la sous-commission nommée pour dresser une liste de candidats à proposer au ministre pour le remplacement de M. Liouville s'est réunie sous sa présidence, mais que les membres du Parlement qui en faisaient partie ne se sont point rendus à cette réunion.

MM. les Inspecteurs généraux, seuls présents, ont exprimé l'avis qu'il y avait lieu de ne pas faire intervenir la Commission dans le choix du candidat qui leur paraît devoir être, en cette circonstance, laissé exclusivement au ministre.

Vente d'un objet de la cathédrale de Moûtiers-en-Tarentaise

M. le directeur des Cultes place sous les yeux de la Commission un coffret du XIIIe siècle, appartenant à la cathédrale de Moûtiers-en-Tarentaise, qui trouve acheteur pour 6 000 Francs. Il propose à la Commission de lui venir en aide au moyen d'un secours de 3 000 Francs qui serait alloué à la cathédrale.

La Commission est d'avis d'accepter cette proposition et d'allouer 3 000 Francs de son côté sur le crédit des Monuments historiques.

Vente d'un objet de l'église de Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

M. Courajod informe la Commission de l'existence d'une Vierge en ivoire dans l'église de Villeneuve-lès-Avignon. Le curé serait dans l'intention de la vendre. M. Courajod en produira des photographies.

En attendant il en demande le classement qui 80/15/012/310 est adopté et qui serait notifié à M. le directeur des Cultes.

Sainte-Chapelle de Paris (Seine)

M. [Émile] Boeswillwald présente un devis de 210 000 Francs pour la continuation des travaux de la Sainte-Chapelle et fait ressortir l'urgence de cette restauration.

Ce projet est adopté.

Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald donne ensuite lecture d'un rapport sur la continuation de la restauration de l'Amphithéâtre. Le projet de M. Révoil évalue la dépense à 59 810 Francs.

M. le rapporteur en propose l'adoption avec allocation de 42 000 Francs en trois annuités, à la condition que la Ville maintiendra ses allocations annuelles de 6 000 Francs pendant trois années, de manière à former les 18 000 Francs complémentaires du devis.

Adopté.

M. le président et M. [Émile] Boeswillwald se retirent. Présidence de M. Lisch.
Palais de Justice à Rouen (Seine-Inférieure)

Le ministre de l'Intérieur appelle l'attention du ministre des Beaux-arts sur un projet de dégagement de cet édifice en lui demandant de concourir aux frais de l'entreprise.

En l'absence de documents graphiques, la Commission se déclare dans l'impossibilité d'apprécier l'opportunité du projet à l'exécution duquel le département des Beaux-arts ne pourrait d'ailleurs concourir dans aucun cas.
Mont-Saint-Michel (Manche)

M. l'architecte Corroyer a adressé au ministre des propositions pour l'emploi du crédit de 60 000 Francs alloué annuellement pour la restauration du Mont-Saint-Michel. Une somme de 49 486 Francs serait consacrée à la restauration des remparts, et le surplus, soit 10 514 Francs, à l'achèvement du pignon est du bâtiment du dortoir.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver ces propositions et d'allouer en outre, comme 80/15/012/311 les années précédentes 2 000 Francs pour l'entretien des bâtiments.

Mont-Saint-Michel (Manche)

Affaire Poulard et Ridel

Porte de ville à Grancey-le-Château (Côte-d'Or)

La Commission, sur le rapport de M. Selmersheim, a été d'avis que ces restes d'un ancien système de défense étaient trop incomplets et que les réparations qui y ont été faites leur avaient trop fait perdre de leur caractère, pour qu'il fût possible de donner suite à la demande de classement.

Ancien Prieuré d'Épailly (Côte-d'Or)

La Commission des antiquités de la Côte-d'Or a émis un voeu en faveur du classement de la chapelle de l'ancien prieuré d'Épailly.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission des Monuments historiques est d'avis qu'il n'y a pas lieu de classer cet édifice, qui est d'ailleurs une propriété particulière, en raison de l'intérêt secondaire qu'il présente et de l'état de délabrement dans lequel il se trouve.

Église Saint-Maclou à Pontoise (Seine-et-Oise)

Une maquette de vitrail, composée par M. Gsell (Laurent), et représentant diverses scènes de la vie de Sainte-Geneviève, est soumise à l'examen de la Commission.

La composition ayant paru sans style et banale, la Commission a adopté l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, consistant à inviter le peintre verrier à produire une nouvelle esquisse, accompagnée d'un carton grandeur d'exécution, indiquant le tracé et la coloration.

Église Saint-Hilaire à Poitiers (Vienne)

Le même peintre verrier a composé pour cette 80/15/012/312 église un projet de vitrail représentant Saint-Louis.

La Commission, sur le rapport de M. Selmersheim, est d'avis de l'inviter, comme pour le projet précédent, à produire un carton grandeur d'exécution, dans lequel l'artiste aurait soin de ne pas couper la bordure par le dais qui surmonte la figure de Saint-Louis.

Salle synodale à Sens (Yonne)

M. le directeur des Cultes fait connaître que la Municipalité de Sens est en instance afin d'obtenir la désaffectation de la salle synodale et la permission d'y tenir des réunions publiques. Il lui semble que cette affectation nouvelle présenterait des dangers et il consulte à ce sujet la Commission.

M. Laisné rappelle qu'il a rédigé autrefois un rapport sur cette question et conclu dans ce sens : l'escalier est étroit et des sculptures intéressantes sont à la portée de la main.

M. Courajod croit qu'on trouverait un appui auprès de M. le directeur du secrétariat qui serait disposé à favoriser l'établissement d'un musée d'Archéologie dans la Salle synodale.

La Commission émet un voeu en faveur de cette affectation.

Église de Lassay (Loir-et-Cher)

M. de Baudot a dressé un devis de 8 913 Francs en vue de la restauration de cette église.

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce devis et d'allouer 3 000 Francs sur le crédit à la condition que la Commune, qui s'est déjà imposée pour une somme de 1 000 Francs, se procure le complément des ressources nécessaires.

Adopté.

Église de Charras (Charente)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de classer cet édifice. 80/15/012/313

Église de Trois-Palis (Charente)

Le préfet ayant transmis des délibérations du Conseil général et du Conseil municipal tendant à obtenir que des réparations fussent faites à cette église, M. Lisch, rapporteur, propose d'inviter M. Warin, architecte à Angoulême, à visiter l'édifice et à dresser un devis des travaux urgents.

Adopté.

Tour Solidor à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine)

M. Albert Ballu a apporté à son projet les modifications demandées par la Commission. Son devis se trouve réduit par suite à 24 000 Francs.

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer cette somme qui pourrait être payée en deux annuités.

La séance est levée. 80/15/012/314
4 novembre 1887
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Dumay, directeur des Cultes, de Caix de Saint-Aymour, Courajod, Paul Boeswillwald, Darcel, Darcy, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, [Jean-Camille] Formigé, Laisné, Lisch, Lameire, de Lasteyrie, Jules Roche, Sauvageot, Selmersheim, Thomson.
Le procès-verbal de la séance du 8 juillet 1887 est lu et adopté.
Cours d'architecture française

M. le président souhaite la bienvenue au nouveau directeur des Cultes et à M. Jules Roche. Il exprime le regret de n'avoir pu assister à l'ouverture du cours d'architecture française et regrette que M. de Baudot ne soit pas là pour recevoir les félicitations de la Commission.

Agrandissement du Musée de sculpture comparée

M. le président entretient la Commission des démarches faites par M. Ravaisson auprès du ministre pour obtenir l'affectation de l'aile droite du Trocadéro au Musée des moulages d'après l'antique. Il croit nécessaire de saisir immédiatement le ministre d'une demande d'affectation de cette partie du Palais au Musée de sculpture comparée pour le développement duquel elle est indispensable. Il a rédigé à cet effet un projet de lettre au ministre dont il donne lecture à la Commission.

La Commission approuve la rédaction de cette lettre.

Révision de la Liste et état des crédits des Monuments historiques

M. Thomson fait connaître qu'il a été soulevé à la Commission du budget deux questions intéressant la Commission des Monuments historiques : la première, par M. Sadi-Carnot qui estime que la Commission maintient sur la Liste de classement des monuments sans valeur ; la deuxième par M. Edmond Turquet qui a affirmé qu'il était impossible d'obtenir 80/15/012/315 du service des Monuments historiques une situation de son crédit. C'est principalement sur cette seconde question que M. Thomson appelle l'attention de la Commission. M. le chef de bureau suppose que M. Turquet a en vue une circulaire adressée par lui aux architectes en vue de connaître le chiffre des excédents de dépense des diverses entreprises sur les allocations accordées ; mais il établit par la production du dossier que la liste de ces excédents a été dressée et soumise à M. le sous-secrétaire d'État. Il fait observer en outre que ces excédents sont pour la plupart aujourd'hui couverts, mais qu'il peut s'en être produits d'autres dont la liste pourrait être fournie.

M. le président propose d'en dresser un tableau autographié qui serait distribué aux membres de la Commission du budget.

Flèche de l'Église de Saint-Maixent (Sarthe)

M. le président expose la situation de l'affaire de la flèche, pour l'achèvement de laquelle la Municipalité se refuse à prendre aucun engagement. Il croit nécessaire de consigner à nouveau les réserves de la Commission au sujet de cette affaire.

Fouilles dans l'église Saint-Étienne de Dijon (Côte-d'Or)

M. Lisch fait connaître que la Ville de Dijon se désintéresse complètement du résultat des fouilles faites dans l'église Saint-Étienne. Il demande l'autorisation de déposer entre les mains de M. Darcel les objets provenant de ces fouilles qui lui avaient été confiés en attendant l'issue des négociations entamées avec la Municipalité à ce sujet.

M. Darcel, en conséquence, prend possession provisoire des objets au nom du Musée de Cluny.

Démolition du château de Dijon (Côte-d'Or)

M. Dreyfus est d'avis que la Commission proteste contre la démolition du château de Dijon dont elle avait demandé la conservation après s'être transportée sur place pour étudier la situation. 80/15/012/316

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Lisch sur le :
Château de Loches (Indre-et-Loire)

M. l'Inspecteur général propose l'adoption d'un devis supplémentaire de 10 397 Francs 90 pour l'exécution des travaux urgents destinés à compléter la restauration de l'édifice ; il propose en même temps l'allocation de 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par le département de parfaire le devis.

Adopté.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Un devis de 40 761 Francs 29 a été dressé en vue de construire un clocher au dessus de la tour du porche et de restaurer la partie inférieure dans laquelle sont aujourd'hui les cloches. La Commune a réuni 17 000 Francs pour cette entreprise et M. Lisch, rapporteur, propose de lui venir en aide au moyen d'une allocation de 12 000 Francs.

M. de Lasteyrie estime que cette dépense n'a pas d'autre effet que de permettre d'élever une construction neuve dont la Commission n'a pas à se préoccuper. Il croit en conséquence qu'il n'y a pas lieu de concourir aux frais de cette entreprise, d'autant plus que le classement de cet édifice n'a été maintenu qu'à la condition qu'il n'entraînerait aucune dépense sur le crédit des Monuments historiques.

L'allocation est ajournée.

Cloître de Buisson-de-Cadouin (Dordogne)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de mettre 300 Francs à la disposition de l'architecte pour faire à l'édifice quelques réparations urgentes destinées à le préserver de l'humidité pendant l'hiver.

Fouilles de Saintes (Charente-Inférieure)

M. Lisch fait connaître qu'appelé à Saintes où le maire de cette ville avait signalé la 80/15/012/317 découverte d'une colonne romaine, il a constaté une découverte beaucoup plus importante, à savoir celle d'un mur de grande étendue longeant l'hôpital et composé, sur une largeur de 4 mètres, de fragments sculptés provenant d'édifices romains. Une partie de ces fragments proviennent d'un édifice circulaire d'un diamètre de dix mètres composé de plusieurs ordres superposés et surmonté d'un cône recouvert d'écailles.

M. Lisch estime qu'un grand intérêt s'attache à ces fragments dont la Ville de Saintes se préoccupe d'ailleurs d'assurer la conservation, et il pense que, si l'on poursuivait la démolition du mur, on retrouverait les éléments nécessaires pour reconstruire plusieurs édifices entiers.

Des photographies communiquées par M. l'architecte Laferrière qui dirige les fouilles sont placées sous les yeux de la Commission.

Église de Varen (Tarn-et-Garonne)

L'architecte, en procédant à la démolition des dallages surchargeant les bas-côtés de l'édifice, a mis à découvert une série d'arcs se reliant aux arcs-boutants extérieurs, et il demande s'il n'y aurait pas lieu de supprimer ce mode de construction et de reprendre en sous-oeuvre les fondations de l'édifice qui ne serait pas assis, selon lui, sur un sol suffisamment résistant.

M. Lisch, rapporteur, ne partage pas cette manière de voir et croit que la démolition du dallage doit suffire à décharger l'édifice et qu'il est inutile, en conséquence, de s'engager dans des dépenses autres que celles prévues au devis.

Adopté.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de renvoyer au préfet, comme absolument 80/15/012/318 insuffisant, le projet qu'il a transmis et de charger de la rédaction d'un autre projet.

M. Albert Ballu précédemment [sic] invité par la Commission à présenter une étude sur le monument.
Église et porte de ville de Pont-l'Abbé (Charente-Inférieure)

La Municipalité demande le classement de ces deux édifices. M. Lisch, rapporteur, qui les a visités, est d'avis que les deux tours tronquées qui restent de la porte ne présentent pas suffisamment d'intérêt pour motiver le classement ; mais que l'église qui date du XIIe et XIIIe siècles pourrait figurer sur la Liste des Monuments historiques.

Cet avis est adopté.

Ruines de Sanxay (Vienne)

M. Lisch, rapporteur, expose la nécessité, si l'on veut conserver ces ruines, d'ouvrir un crédit qui permette de prendre, avant l'hiver, des mesures préservatrices dont on demanderait à l'architecte de dresser une estimation.

M. [Jean-Camille] Formigé rappelle qu'il a fourni un devis en vue de la conservation des ruines et qu'il n'aurait guère à changer à ses prévisions. Il expose la situation de l'affaire au point de vue de l'étude qu'il en a faite et évalue à 15 000 Francs environ les travaux de préservation qu'il y aurait à exécuter.

La Commission estime qu'il y aurait lieu pour le moment de s'en tenir au balnéaire [sic] pour lequel la dépense s'élèverait à 11 000 Francs. Cette somme en conséquence, serait réservée sur le crédit.

Vitraux et Vierge de l'église à Pont-Rémy (Somme)

Une protestation ayant été adressée au ministre contre le déclassement de ces vitraux, M. Lisch s'est rendu sur place et a constaté que l'église ancienne, dans laquelle figuraient 80/15/012/319 ces verrières, avait été démolie et par suite rayée de la Liste des Monuments historiques, mais que les vitraux avaient été replacés dans l'église neuve. M. le rapporteur propose, en conséquence, de classer ces derniers parmi les objets mobiliers.

Adopté.

M. Lisch fait en outre connaître qu'il a découvert à Pont-Rémy une Vierge en argent du XVIe siècle appartenant à la Fabrique, mais déposée chez un particulier. Cet objet lui ayant paru d'un très grand intérêt, il en propose également le classement.

M. le directeur des Cultes propose de son côté de convoquer le conseil de Fabrique qui serait mis en demeure de revendiquer cet objet.

Ces propositions sont adoptées.

Moulage d'une figure à Orléans (Loiret)

M. Lisch fait passer sous les yeux de la Commission les photographies d'une figure en pierre du XVe siècle qui appartient à la Ville d'Orléans et dont il lui paraîtrait intéressant que le moulage figurât au Trocadéro.

La Commission adopte cet avis.

Manoir des Gens d'Armes à Caen (Calvados)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître que le propriétaire du domaine des Gens d'Armes a fait dernièrement une proposition officieuse tendant à l'acquisition par l'État ou par la Ville de Caen de la partie artistique de cette propriété, dont la valeur peut-être évaluée à 15 ou 20 000 Francs. La Municipalité ne serait pas hostile à ce projet, si l'État voulait participer à la dépense d'acquisition et aux réparations que l'on peut évaluer à 14 ou 15 000 Francs. Le propriétaire met, de son côté, comme condition au maintien du classement le concours de l'État au moins pour moitié dans les réparations.

M. le rapporteur est d'avis que l'État ne 80/15/012/320 peut se désintéresser de la conservation de cet édifice et propose de décider son concours en principe pour la moitié de la dépense dans les deux cas d'acquisition par la Ville ou de réparation par le propriétaire.

M. le président est d'avis de profiter des bonnes dispositions du propriétaire et propose à la Commission de se rendre sur place.

La Commission adopte cette proposition et fixe son voyage au vendredi suivant 11 novembre.

Église d'Orgeval (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission vote l'approbation d'un devis de 9 632 Francs dressé par M. Petitgrand pour la restauration du clocher et l'allocation conditionnelle de 3 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

L'architecte ayant évalué à 3 212 Francs 25 les réparations urgentes à faire à l'édifice, M. Selmersheim, rapporteur, propose une allocation de 1 500 Francs à la charge par la Ville et la Fabrique de se procurer le surplus.

La Commission est d'avis de transmettre l'affaire à l'administration des Cultes.

Église Saint-Vincent à Mâcon (Saône-et-Loire)

Un ouragan ayant enlevé la toiture en zinc qui couvrait la tour sud de cet édifice, la Municipalité a pourvu d'office à la réfection de cette couverture. Le travail ayant été convenablement exécuté pour une somme de 692 Francs 21, M. Selmersheim, rapporteur, propose de participer à la dépense pour environ moitié de cette somme soit 350 Francs.

Adopté.

Église de Saint-Pierre-les-Étieux (Cher)

M. Selmersheim, rapporteur, expose la situation de cette église qui ne présente plus qu'un médiocre intérêt par suite des remaniements qu'elle a subis à diverses époques et dont l'état 80/15/012/321 actuel nécessite des réparations qui peuvent être évaluées dès à présent approximativement à 25 000 Francs.

Dans ces conditions, M. le rapporteur serait d'avis de déclasser l'église de Saint-Pierre les Etieux.

La Commission attendra pour se prononcer la production de photographies.

Église de Dun-sur-Auron (Cher)

M. Georges Darcy a présenté pour la restauration de cet édifice un devis dont le premier chapitre s'élevant à 19 068 Francs pourrait être approuvé d'après les conclusions de M. Selmersheim. Un deuxième chapitre prévoit la démolition de deux appentis et d'une sacristie et la reconstruction de la sacristie à la même place.

M. le rapporteur propose de supprimer purement et simplement ces constructions parasites sans les remplacer et d'affecter une ou deux chapelles, à droite du porche sud, à l'usage de sacristie.

Adopté.

Église de Plaimpied (Cher)

L'architecte a signalé le mauvais état des arcs et de la coupole sous le clocher et proposé la réfection de ces parties ainsi que l'abaissement des trois combles entourant le clocher et leur reconstruction suivant la pente du XIIe siècle.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que la plupart de ces travaux n'ont pas un caractère d'urgence et que l'abaissement des toitures aurait le grave inconvénient de rétablir un état de choses condamné par l'expérience. Ces réserves faites, il conclut à l'achèvement de la restauration de l'église de Plaimpied par l'exécution de divers travaux détaillés dans son rapport et dont le devis estimatif pourrait être demandé à l'architecte.

Adopté.

Ancienne chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'adopter le projet présenté par M. Gout et s'élevant à 6 190 Francs 64 80/15/012/322 pour la reconstruction d'une cellule. Cette opération constituant une sérieuse consolidation de l'édifice et la part afférente à la consolidation proprement dite pouvant s'évaluer à 2 000 Francs, M. le rapporteur propose d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Ancienne cathédrale de Senlis (Oise)

La Fabrique demande l'autorisation d'installer le gaz dans l'édifice. Le projet présenté par elle ne pourrait être exécuté sans causer de nombreuses dégradations.

Pour cette raison, M. Selmersheim, rapporteur, établit des restrictions nécessaires avec stipulation qu'un architecte des Monuments historiques dirigerait les travaux. Mais il serait bien plutôt d'avis, en raison des dangers que présente l'éclairage au gaz et des dégâts nécessités par son installation d'inviter la Fabrique à renoncer à son projet et à se contenter d'améliorer l'éclairage à l'huile actuel, lequel est mal installé.

La Commission se range à ce dernier avis.

Église de Louveciennes (Seine-et-Oise)

Un devis de 77 283 Francs 17 a été dressé par M. Petitgrand pour terminer la restauration de cet édifice.

M. Selmersheim est d'avis d'approuver ce devis, mais, en raison de la nature des travaux projetés qui sont des travaux de reconstruction, la Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur est d'avis qu'il n'y a pas lieu pour l'administration des Beaux-arts de participer à la dépense.

La séance est levée. 80/15/012/323
11 novembre 1887
Caen (Calvados)
Procès-verbal de la visite à Caen le 11 novembre 1887. La Commission des Monuments historiques s'est rendue à Caen le 11 novembre 1887.
Etaient présents : MM. Courajod, Darcy, Dreyfus, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot et Selmersheim.
Église Saint-Pierre à Caen (Calvados)

L'examen de la Commission a porté d'abord sur l'église Saint-Pierre, pour la restauration de laquelle M. de La Rocque a présenté un projet. Les membres de la Commission constatent que la pierre des parties hautes de l'abside et notamment des couronnements, tels que les balustrades, les pinacles, les gargouilles, est, sur certains points, tellement dégradée qu'il faudra procéder à la réfection d'une partie des motifs de sculpture. L'architecte, qui est présent à cette visite, est invité à ne déposer aucune de ces parties, avant d'en avoir fait prendre un moulage, afin de pouvoir obtenir une reproduction très fidèle du caractère de ces motifs. Le choix de la pierre à employer pour la réfection des parties à remplacer ne pourra être arrêté qu'après une étude très attentive, à laquelle l'architecte devra se livrer sur la nature et le degré de résistance des matériaux en usage dans la région.

M. Lisch croit que la pierre de Crézanne, qui vient de la Charente, et dont il connaît ces applications dans le département, pourrait être employée.

Moulage de sculpture de l'Hôtel d'Escoville à Caen (Calvados

La Commission visite ensuite l'Hôtel d'Escoville pour examiner les parties de sculptures qui seraient à mouler pour le Musée du Trocadéro. Elle se prononce pour l'exécution d'un bon creux des deux grandes figures de la cour dudit Hôtel ; 80/15/012/324 on moulerait également, dans toute sa hauteur, l'un des trumeaux qui servent de cadre à ces figures.

Ancienne Abbaye-aux-Dames à Caen (Calvados)

La Commission se rend de là à l'ancienne Abbaye-aux-Dames, où elle rencontre le maire de Caen, qui la fait pénétrer dans toutes les parties de l'édifice y compris celles à l'usage de l'Hôtel-Dieu. Elle constate qu'il existe sur les voûtes de nombreuses traces d'humidité qui accusent le mauvais état des couvertures.

M. de La Rocque sera chargé de dresser un devis des réparations à faire pour mettre fin à cet état de choses.

Maison des Gens d'Armes à Caen (Calvados)

Enfin, la Commission visite la Maison des Gens d'Armes, qui est située à l'une des extrémités de la ville, et s'entretient avec le propriétaire actuel des conditions dans lesquelles on pourrait négocier avec lui l'acquisition des deux tours qui constituent la partie intéressante à conserver. Il résulte de cet entretien et de l'examen des lieux qu'on pourrait séparer ces deux tours du reste de la propriété par un mur, sans entraver en rien la jouissance des autres bâtiments et du terrain y attenant. Cette division permettrait d'acquérir les deux tours à des conditions beaucoup moins onéreuses que celles dont il avait été question d'abord. D'autre part, ayant reçu d'un particulier des ouvertures qui semblent accuser l'intention d'acquérir les dites tours, mais dont il ne connaîtra toute la portée qu'à la fin de ce mois, le propriétaire se réserve d'ajourner jusque là toute négociation. 80/15/012/325

18 novembre 1887
En l'absence de M. Antonin Proust qui s'est fait excuser, M. Darcel préside la séance. Sont présents : MM. de Baudot, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lisch, Lameire, de Mortillet, Selmersheim.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 4 novembre 1887.
M. de Baudot a la parole sur le procès-verbal ; il remercie la Commission de la marque de sympathique bienveillance qu'il a reçue de sa part.
Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

M. de Baudot croit ensuite devoir donner des explications au sujet de l'affaire de l'église de Saint-Aignan, explications qu'il n'a pu fournir à la dernière séance et qui lui paraissent de nature à modifier le vote de la Commission. Il ne s'agit pas de donner un secours pour édifier une construction neuve. Il s'agit de marier deux projets, celui de la construction du clocher pour lequel la Commune a réuni 17 000 Francs, et celui de la restauration de la tour qui présente un très grand intérêt architectural et se trouve dans un état déplorable. Il ne faut pas, suivant M. de Baudot, perdre cette occasion de restaurer un monument aussi intéressant sans qu'il en coûte beaucoup à la Commission. Il demande en conséquence que l'on accorde un secours d'au moins 8 000 Francs qui permettrait de restaurer la partie basse de la tour.

M. Lisch fait observer que les conclusions de son rapport étaient dans le sens de celles de M. de Baudot ce qui devait permettre de restaurer l'intérieur du 80/15/012/326 premier étage du clocher. M. Courajod demande si l'aspect du monument ne sera pas changé et sur quelles données l'architecte s'appuie pour établir son projet.

M. de Baudot répond que l'étage du beffroi qu'il ajoute est analogue à celui de l'autre tour. M. Darcy voudrait que le couronnement projeté fût traité plus simplement.

La Commission consultée adopte le projet de M. de Baudot et la proposition d'allocation de 12 000 Francs.

Le procès-verbal de la visite de la Commission à Caen le 11 novembre est lu et adopté. La Commission est d'avis d'attendre les nouvelles propositions que le propriétaire de la Maison des Gens d'Armes doit lui adresser.
Expropriation de terrains à Carnac (Morbihan)

M. de Mortillet fait une communication au sujet des acquisitions de Carnac. L'État a acheté à l'amiable tout ce qu'il a été possible d'acquérir de cette manière. C'est par l'expropriation que l'on complétera l'acquisition de l'ensemble.

Terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. de Mortillet fait ensuite connaître que la Terrasse de Saint-Germain est menacée d'être attristée par l'agrandissement du cimetière. Il fait appel à l'action individuelle des membres de la Commission pour former un courant d'opinion contre cette mesure.

Agrandissement du Musée de sculpture comparée

M. Darcel donne lecture d'un rapport adressé par M. le directeur des Beaux-arts au ministre pour lui demander d'affecter l'aile occidentale du Palais du Trocadéro à l'agrandissement du Musée des moulages.

La Commission décide de se rendre auprès du directeur pour lui adresser ses remerciements. 80/15/012/327

L'ordre du jour appelle l'affaire de l'
Église Notre-Dame à Saint-Lô (Manche)

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice où la Ville et la Fabrique ont commencé des travaux sans autorisation. D'autre part, un rapport d'experts dressé à la suite d'un accident survenu à la flèche évalue à 8 000 Francs la somme à dépenser pour réparer le couronnement de la tour sud.

M. Selmersheim croit cette dépense exagérée et pense qu'il y a lieu de porter son attention sur d'autres parties de l'édifice. Il propose de charger M. Louzier, architecte diocésain de Coutances, de dresser un devis des travaux nécessaires et de s'entendre avec la Fabrique au sujet de divers objets mobiliers qu'elle a l'intention de faire exécuter.

Cette proposition est adoptée.

Château de Caen (Calvados)

M. le ministre de la Guerre ayant fait quelques réserves sur l'arrêté de classement du Château de Caen, M. Selmersheim, rapporteur, propose de limiter ce classement :

1er à la Porte de secours, à l'est ;

2e au bâtiment dit de l'Echiquier ;

3e à la chapelle Saint-Georges ;

4e à la tour sise à l'angle sud-est de la muraille,

ces parties seules ayant conservé un véritable intérêt.

Cette proposition est adoptée.

Église Saint-Nicolas à Caen (Calvados)

M. le ministre de la Guerre signale également le mauvais état de la flèche de cette église qui est affectée au service de son département. M. Selmersheim estime que la dépense pourrait s'élever à 5 ou 6 000 Francs, dont il a lieu de croire que l'administration de la Guerre prendrait une partie à sa charge, et il propose de charger M. de La Rocque de dresser un devis dans lequel serait comprise la restauration du comble en pierre du choeur. 80/15/012/328

La Commission est d'avis qu'il y a lieu d'être fixé d'abord sur la question de propriété et de demander à la Guerre si elle est disposée à prendre à sa charge la moitié de la dépense évaluée ci-dessus.

Église d'Étréham (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission propose d'approuver un devis de 7 638 Francs 54 dressé par M. Simil et d'allouer 1 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune et la Fabrique, qui ont déjà réuni 4 800 Francs, de combler le déficit.

Église de Louvières (Calvados)

M. Simil a dressé un devis de 5 913 Francs 23 pour la restauration de cette église et la Commune a réuni 3 013 Francs 23 en vue de cette dépense. M. Selmersheim conclut à l'approbation du devis et à l'allocation conditionnelle de 1 000 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Église de Rucqueville (Calvados)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission vote l'allocation d'un secours complémentaire de 1 665 Francs 53 pour parfaire le devis de la restauration de cet édifice qui ne se trouve pas dans les conditions nécessaires pour obtenir un secours de l'administration des Cultes. Cette subvention s'ajoute à un premier secours de 4 000 Francs accordé par l'administration des Beaux-arts en vue de cette dépense dont le total est de 7 665 Francs 53.

Hôtel Cujas à Bourges (Cher)

M. Selmersheim expose la situation de l'affaire jusqu'au 19 août dernier et fait connaître qu'à cette date le Conseil municipal décida la vente par voie d'adjudication de l'Hôtel Cujas ; qu'à la suite de ce vote le Conseil général émit le voeu qu'un nouveau projet 80/15/012/329 fût présenté à l'administration supérieure, mais que la Ville ne consentit pas à ratifier ce voeu.

M. le rapporteur fait également connaître que le préfet croit à l'existence de malentendus et demande des instructions sur l'accueil qu'il devra faire au projet d'aliénation lorsqu'il lui sera remis par la Ville. M. le rapporteur conclut en proposant de charger M. Paul Boeswillwald de la rédaction d'un projet et de s'entendre avec la Municipalité au sujet de son exécution et de la participation des diverses administrations à la dépense.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Mehun-sur-Yèvre (Cher)

La Commune ayant demandé l'établissement d'une terrasse sur la plate-forme de la grosse tour en cours de restauration, l'architecte a modifié son projet dans ce sens, d'où il résulte une augmentation de dépense de 1 775 Francs 50, le résultat de cette modification devant être la suppression de l'entretien, M. Selmersheim, rapporteur, propose de l'adopter et d'allouer à la Commune un secours de 1 000 Francs pour l'exécution de ces travaux.

Cette proposition est adoptée.

Église de Carentan (Manche)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis dressé par M. Ruprich-Robert, sous la réserve toutefois du chapitre 5e qui serait ajourné, et d'allouer un secours égal au tiers de la dépense, soit environ 6 000 Francs, le total de la dépense des chapitres approuvés s'élevant à 16 199 Francs 80. La Commission désigne en outre M. [Gabriel] Ruprich-Robert fils pour diriger les travaux. 80/15/012/330

Ancienne cathédrale de Senlis (Oise)

La Fabrique a soumis à l'approbation ministérielle un devis pour la restauration de la chapelle située au nord de la nef, et M. l'Inspecteur général a constaté que le travail était commencé. Il a constaté de plus que ce fait de travaux exécutés sans autorisation n'était pas isolé et il conclut à inviter l'architecte, M. Duthoit, à exercer une surveillance plus active sur le monument.

Le projet présenté par la Fabrique étant d'ailleurs insuffisant, M. Selmersheim propose d'en demander un autre à M. Duthoit.

Église Saint-Pierre à Senlis (Oise)

Il est fait observer qu'un devis a déjà été demandé à M. Duthoit par la Fabrique et que c'est, faute par lui de l'avoir produit, que celle-ci s'est adressée à un autre architecte.

La Commission considérant qu'il est à craindre que M. Duthoit, détourné de cette affaire par ses autres travaux, ne puisse assez activement s'en occuper, est d'avis d'appeler un jeune architecte à rédiger le devis. M. Potdevin est proposé et désigné à cet effet par la Commission.

Église Saint-Pierre à Senlis (Oise)

Le Conseil municipal sollicite le classement de cet édifice, affecté présentement au service de marché.

M. Selmersheim a constaté que, malgré quelques mutilations et dégradations subies antérieurement à son affectation actuelle, l'ancienne église Saint-Pierre n'était pas atteinte dans ses parties essentielles, que la Municipalité l'avait débarrassée des constructions parasites qui l'obstruaient, et pourvoyait convenablement à son entretien. M. le rapporteur en propose en conséquence le classement.

Adopté.

Église Sainte-Croix à Saint-Lô (Manche)

M. Selmersheim fait en outre observer qu'il y a lieu de faire disparaître de la Liste de 80/15/012/331 classement l'église Sainte-Croix qui a été, il y a plusieurs années, l'objet d'une reconstruction presque complète et que l'on pourrait y faire figurer la Maison Dieu, intéressant édifice du [blanc] siècle, située dans la même ville.

Cette proposition est adoptée.

Vierge du Pont-Rémy (Somme)

M. Lisch met sous les yeux de la Commission la photographie de la Vierge de Pont Rémy dont il a entretenu la Commission dans la dernière séance, en vue de la classer parmi les objets mobiliers.

Cette proposition est également adoptée.

La séance est levée. 80/15/012/332