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1924
1923
1925
15 février 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Boeswillwald, Brutails, Cartault, Chifflot, Defrasse, Enlart, Génuys, Hallays, Haraucourt, Humblot, Krafft, Louzier, Marcou, le Chanoine Muller, Maringer, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
[Eloge de M. Eugène Lefèvre-Pontalis]

M. le directeur des Beaux-arts prononce au début de la séance, l'éloge de M. Eugène Lefèvre-Pontalis, professeur d'archéologie à l'École des Chartes, membre de la Commission, récemment décédé.

"Tous ceux qui gardent au coeur le culte des grands souvenirs et du Passé de la Fance, dit M. Paul Léon, s'uniront à nous pour pleurer Eugène Lefèvre-Pontalis. L'administration des Beaux-arts, qui porte la lourde charge de veiller sur nos monuments, perd en lui le meilleur des guides et le plus sûr des conseillers. En 1911, la Commission des Monuments historiques l'avait appelé à elle à l'unanimité des suffrages. Il en conçut une grande joie. Il n'était pas de ces hommes qui recherchent dans la vie les honneurs faciles et de vaines apothéoses. Les fonctions avaient à ses yeux bien plus de prix que les titres. Etant et se sachant quelqu'un, il ne lui importait guère de paraître quelque chose. Il se plaisait à 80/15/025/373 nos séances où l'on fait peu de bruit et beaucoup d'utile besogne. Il y voyait un moyen de servir encore dans l'action la cause qu'il servait ailleurs par sa parole et, par ses écrits, il nous apportait le concours d'une autorité incontestée. Son infaillible mémoire reflétait la vivante image de la France monumentale. Ayant tout lu, quoique nullement livresque, il aspirait à tout voir. Pas une de nos vieilles pierres dont il ne connût le nom. C'est vers lui que s'élevait du fonds de toutes nos provinces la plainte des églises martyres. Dans notre pays gouverné par la centralisation, où les affaires de tout ordre viennent aboutir à Paris, il était le porte-parole de ceux dont la voix lointaine ne pouvait être entendue. A lui seul, il valait un service public. Toute chose était à sa place dans cet esprit universel. Le nombre infini des détails ne voilait pas les vues d'ensemble et les arbres laissaient voir la majestueuse forêt.

Ardent apôtre des doctrines de conservation intégrale, ennemi des restaurations qui trahissent et qui défigurent, il a exercé la plus heureuse influence sur l'éducation des architectes ; ils ont appris de lui cette religieuse discrétion qu'ils apportent dans leurs travaux, envers les témoins du Passé. Son exemple portait plus haut. A notre époque si troublée par la hâte professionnelle, les concessions de l'à peu près, la dispersion de l'effort, il a donné des leçons de conscience dans les recherches, de perfection dans les oeuvres et d'unité dans la vie. Un homme ne fait bien qu'une chose et l'existence n'a pas deux buts. Celle de Lefèvre-Pontalis offre la noble harmonie de ces antiques nefs de pierre qu'il connaissait et qu'il aimait. Il nous quitte à l'heure difficile où nous sentons peser sur nous les lourdes responsabilités d'après guerre. Nous allions puiser chaque jour aux sources de son expérience. Il nous prodiguait ses conseils. L'âge avait respecté sa forme et vaillante nature qui paraissait sûre d'elle même et confiante en son destin. La mort l'a frappé d'un seul coup. Elle est 80/15/025/374 son premier repos. Parmi nous son souvenir ne risque pas de s'effacer. Comme celui de Quicherat, de Lasteyrie dont il su maintenir les éminentes traditions, il planera sur nos travaux. Que de fois nos hésitations continueront d'invoquer vainement ses certitudes ! Mais combien de fois aussi trouverons-nous à moissonner dans le sillon qu'a tracé en son incessant labeur, ce modeste et bon ouvrier qui voua sa vie tout entière à la grandeur de l'Art français."

Palais du Louvre à Paris (Seine)

La Commission prend connaissance des propositions présentées par M. l'architecte en chef Camille Lefèvre, en vue de la répartition du crédit de 475 000 Francs inscrit au budget de 1924 pour les travaux de construction et de réfection à exécuter aux Palais du Louvre et des Tuileries.

Ces propositions se réfèrent, comme suit, aux différentes parties de l'édifice.

Galerie du XVIIIe siècle, cour Visconti : 90 000 Francs

Faîtages et cheneaux de la Grande Galerie : 50 000 Francs

Galerie de Marsan : 15 000 Francs

Pavillon Denon : 30 000 Francs

Réfection de paratonnerre : 5 000 Francs

Grandes grilles de la Cour Carrée : 25 000 Francs

Grilles d'entrée, Portes Henri II et Henri IV : 15 000 Francs

Fenêtres, Salle des Bronzes : 15 000 Francs

Grilles intérieures remaniées par la direction : 20 000 Francs

Réfection des grandes lucarnes du Pavillon Mollien : 60 000 Francs

Réparation des appareils de chauffage et de la gaine de fumée de la Grande Galerie : 40 000 Francs

Réfection du plafond vitré et modification du lanternon du Salon carré : 50 000 Francs

Réfection des menuiseries des grandes baies du premier étage, du côté du quai : 60 000 Francs.

Total : 475 000 Francs. 80/15/025/375

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nénot, la Commission émet l'avis que cette répartition peut être approuvée.

Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

La Commission, ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Laloux, émet un avis favorable à l'exécution du devis dressé par M. l'architecte en chef Bray, en vue de la réfection du passage de la cour des Adieux au château de Fontainebleau.

Ce devis s'élève à 24 000 Francs. Sa dotation sera assurée à l'aide du reliquat de la somme de 40 000 Francs, prélevée sur les taxes d'entrée et mise à la disposition de l'architecte au mois de février 1923 pour la restauration du château.

Château et domaines de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Chifflot, la Commission adopte la répartition proposée pour le crédit de 550 000 Francs inscrit au budget de 1924 en vue de la continuation des travaux entrepris aux Domaines de Versailles et de Trianon.

Cette répartition est la suivante :

Restauration de la façade ouest - aile du Nord : 110 000 Francs

Restauration de l'attique nord : 80 000 Francs

Restauration des salles du Musée à rez-de-chaussée : 70 000 Francs

Restauration des couvertures et parties hautes de l'aile sud des Ministres : 50 000 Francs

Réfection du grand balcon de la Chambre du Roi et des petits balcons latéraux en retour sur la Cour de marbre : 50 000 Francs

Restauration des façades et toitures du Grand-Trianon : 50 000 Francs

Remise en état des rivières et du jardin du Petit-Trianon : 54 000 Francs

Réfection des charpentes et chaumes des bâtiments du Hameau : 18 000 Francs

Remise en état des murs et sauts de loup de Trianon : 20 000 Francs 80/15/025/376

Réfection des menuiseries des peintures et portes du Petit-Trianon : 10 000 Francs

Restauration de la grille d'entrée de la Cour d'honneur du Petit-Trianon : 18 000 Francs

Remise en état des façades et terrasses du Pavillon de Musique : 15 000 Francs

Patinage des ors, des moulures et des ornements du Pavillon Français : 5 000 Francs.

Total : 550 000 Francs.

Fouilles d'Alésia (Côte-d'Or)

M. Marcou rappelle que sur l'exercice 1923, la Commission avait alloué à la Société des Sciences Historiques et Naturelles de Semur une subvention de 6 000 Francs pour lui permettre de poursuivre, sur le mont Auxois, les fouilles entreprises en 1922 au lieu dit "Le Cimetière Saint-Père", où la découverte d'une construction régulière, au centre de laquelle était un sarcophage à couvercle, avait donné à penser que l'on se trouvait en présence d'un lieu de culte chrétien de l'époque mérovingienne probablement de la primitive chapelle Sainte-Reine.

Les recherches effectuées au cours de l'année 1923 paraissent de nature à justifier pleinement cette hypothèse. Le plan du petit monument, aujourd'hui dégagé sur ses quatre côtés, est désormais lisible. C'est un rectangle régulier mesurant extérieurement 10 m 30 sur 10 m 75. A l'intérieur de l'édicule, dont la partie orientale conserve encore les restes d'un pavement de mosaïque de terre cuite qui indique le niveau du sol primitif ont été reconnus un soubassement de moellons portant une dalle qui correspond à la place normale de l'autel et, à proximité du mur sud, un autre soubassement qui peut avoir supporté les fonts baptismaux. Dans le sol ont été trouvés, outre des squelettes et 80/15/025/377 ossements humains déposés en pleine terre, six sarcophages entiers ou fragmentés dépourvus de couvercles, de même que d'autres sarcophages étaient mis au jour aux abords du monument. La présence de croix latines gravées sur l'un de ces sarcophages comme au pied du grand sarcophage à couvercle déjà dégagé, de même que la découverte d'une croix en pierre fragmentée trouvée dans le sol, attestent bien le caractère chrétien de l'édifice. La forme des sarcophages et la nature de quelques objets retirés à proximité (boucles de ceinture, etc…) dénotent l'époque mérovingienne ou carolingienne.

Or, jusqu'au milieu du IXe siècle, époque à laquelle les reliques de Sainte-Reine furent transportées du Mont-Auxois à Flavigny, on ne trouve mention en ce lieu que de deux églises chrétiennes, l'une celle de Sainte-Reine dont le culte était célébré à Alésia dès le début du VIIe siècle, intra muros oppidi, et depuis la fin de ce même siècle, celle de Saint-Léger qui s'élevait hors de l'oppidum antique. D'après l'emplacement actuel de l'église retrouvée, il est permis de conclure avec toute certitude que c'était bien là le sanctuaire de la sainte locale, abandonné au IXe siècle au profit du monastère bénédictin de Flavigny.

Tels sont, indique M. Marcou, les précieux résultats obtenus par la Société de Semur au cours de la campagne dernière de 1923. Pour la campagne de 1924, la Société se propose de porter ses investigations sur les ruines de l'Alésia antique, principalement sur le théâtre dont la cavea et l'orchestre sont déjà connus et, à cette fin, elle s'est assuré la location du terrain qu'occupait la scène. Elle sollicite pour exécuter ces nouvelles recherches le renouvellement de la subvention de 6 000 Francs qui lui a précédemment été accordée.

La Commission est d'avis que cette demande peut être favorablement accueillie. 80/15/025/378

Elle demande, en outre, que, comme le propose M. Ruprich-Robert, toutes précautions utiles soient prises pour assurer la conservation des vestiges découverts et, notamment, celle des peintures du mur du théâtre et de ce mur lui-même, dont le faîte se désagrège progressivement sous l'action des intempéries.

Château de Versailles (Seine-et-Oise)

Foire des Antiquaires.

M. Paul Léon informe la Commission que M. Poulet, président du Groupe des antiquaires de Versailles, sollicite par l'intermédiaire de M. le préfet de Seine-et-Oise, l'autorisation de disposer encore au mois de juin prochain de l'Orangerie du Château de Versailles pour la tenue de la Foire des antiquaires de France. La Commission est d'avis que cette autorisation peut être accordée, mais à l'expresse condition que nulle publicité ne soit faite dans le parc et dans les bosquets.

Immeuble sis 6 Place du Grand-Marché à Tours (Indre-et-Loire)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission décide de ne pas poursuivre le classement des façades de la vieille maison sise à Tours, 6 Place du Grand-Marché et 3 rue de la Rotisserie.

Église de Mons-en-Montois (Seine-et-Marne)

Devis de 50 811 Francs 12. Ce devis a pour objet la réfection des couvertures du chevet, du clocher et de la nef de l'édifice.

Conformément au rapport de M. Génuys, la Commission est d'avis que son exécution peut être approuvée. La Commune sera invitée à participer pour moitié aux frais prévus. 80/15/025/379

Église Notre-Dame au Havre (Seine-Inférieure)

Devis de 680 351 Francs 18, concernant la restauration générale du monument. La réduction de ce devis n'appelle aucune observation.

La Commission est d'avis que son premier chapitre, s'élevant à 220 561 Francs 24 et relatif à la réfection des couvertures, pourra être immédiatement exécuté avec le concours financier de la Ville et du département.

Église Notre-Dame à Calais (Pas-de-Calais)

Devis de 130 241 Francs 65 concernant la réparation des cheneaux et de la couverture du choeur, du transept et du déambulatoire nord.

La Commission est d'avis que ce devis pourra être approuvé. Les autorités locales devront assumer la moitié de la dépense.

Église d'Auxi-le-Château (Pas-de-Calais)

Devis de 94 686 Francs 01, établi en vue de la réparation des toitures du monument.

M. Génuys signale que ces travaux sont indispensables. Cependant, si la Commune ne pouvait assurer une participation de moitié dans l'entreprise, il proposerait de limiter provisoirement les travaux à la réfection des couvertures du clocher et à quelques ouvrages en sus, dont l'étendue serait à déterminer d'après l'importance des ressources locales. La Commission adopte cette manière de voir.

Ancienne abbaye Saint-Vaast à Arras (Pas-de-Calais)

M. Génuys rappelle que le 8 avril 1914 est intervenu entre le ministre des Finances et la Ville d'Arras, un accord relatif à la cession à cette Commune de l'aile droite de 80/15/025/380 l'ancienne abbaye de Saint-Vaast, la clause principale de cet accord consistait en une redevance annuelle de 3 643 Francs à servir à la Grande Chancellerie, sous réserve de la déclaration d'utilité publique de l'opération projetée.

L'abbaye Saint-Vaast étant classée parmi les Monuments historiques M. le ministre de l'Intérieur a demandé à son collègue M. le ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-arts s'il voyait quelque inconvénient à la réalisation de cet accord.

Sur la proposition de M. Génuys, la Commission donne un avis favorable à la cession envisagée, étant entendu que les parties de l'ancienne abbaye dépourvues de teinte indicatrice sur le plan joint au dossier du rapporteur seront réservées comme dépendance de la cathédrale voisine.

Hôtel de ville de La Rochelle (Charente-Inférieure)

Devis de 41 199 Francs 18, dressé en vue de la révision des couvertures de la partie classée de l'édifice.

La Commission est d'avis que ce devis pourra être exécuté et que la Ville devra participer pour moitié à sa dotation.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

Devis de 27 487 Francs 20, relatif à la restauration des façades nord et sud et à l'achèvement des sculptures des absidioles nord et sud.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier. Cette entreprise pourra être réalisée en deux exercices, et la Commune devra participer pour moitié aux frais qu'elle entraînera.

Hôtel de ville d'Arles (Bouches-du-Rhône)

Devis de 31 952 Francs 26.

La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis qui prévoit la restauration de la Grande salle peut être approuvée. 80/15/025/381

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, elle estime que la moitié de la dépense nécessaire à l'opération pourra être mise à la charge du budget des Beaux-arts, si les circonstances le permettent.

Ancien chapitre aujourd'hui Hôtel de ville de Châteaumeillant (Cher)

Devis de 30 710 Francs 05 prévoyant la restauration de l'angle sud-est de l'abside.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Église Notre-Dame-des-Marais à Villefranche-sur-Saône (Rhône)

Devis de 147 477 Francs 16, envisageant la restauration de la flèche.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald la Commission ne voit pas d'inconvénient à ce qu'une subvention de 30 000 Francs soit allouée, si les disponibilités du budget des Beaux-arts le permettent, à la Commune de Villefranche sur Saône pour l'aider à réaliser cette entreprise.

Tour de Clovis au Lycée Henri IV à Paris

Devis de 28 650 Francs relatif à la réparation des parties hautes de la tourelle de l'escalier.

La Commission approuve le projet transmis à cet effet par M. le préfet de la Seine. Il lui paraît que le budget des Beaux-arts pourrait participer à la dotation de l'entreprise pour une somme de 14 325 Francs.

Pont Saint-Bénézet à Avignon (Vaucluse)

M. l'architecte en chef Nodet fils a présenté un devis de 36 011 Francs 45 où se trouvent décrits divers ouvrages 80/15/025/382 relatifs à la consolidation et à la réparation des parties hors de l'eau du Pont Saint-Benezet à Avignon.

M. l'Inspecteur général Boeswillwald se demande s'il y a vraiment lieu de toucher actuellement à ces maçonneries. Pour sa part, il ne le croit pas. Les travaux préconisés par M. l'architecte Nodet lui semblent pouvoir attendre.

Consultée sur la question, la Commission partage cette manière de voir.

Cathédrale Sainte-Réparate à Nice (Alpes-Maritimes)

La Commission réserve son avis sur la plaque commémorative à apposer sur une des faces du clocher de la cathédrale de Nice jusqu'à ce que M. l'Inspecteur général Nodet ait pu étudier la question sur place, en profitant de l'une de ses tournées dans la région.

Cathédrale de Moulins (Allier)

La Commission réserve son avis sur le projet d'alignement de la rue au sud de la cathédrale de Moulins jusqu'à ce que M. l'architecte en chef Chauliat ait complété les informations qu'elle possède sur cette entreprise.

Églises dites "La Canonica" et "San Perteo" à Lucciana (Corse)

La Commission prend connaissance des délibérations prises le 9 décembre 1923 par le Conseil municipal de Lucciana et le 28 septembre précédent par le Conseil général de la Corse au sujet des églises de La Canonica et de San Perteo à Lucciana.

Elle émet l'avis que la donation de ces édifices à l'État peut en principe être acceptée, mais à la condition que les travaux à y exécuter seront strictement limités aux mesures conservatoires nécessaires pour empêcher leur écroulement. 80/15/025/383

Chapelle Notre-Dame-de-Calma à Lachau (Drôme)

Deux devis ont été établis par M. l'architecte en chef Guéritte en vue de la réfection de la toiture de cette chapelle.

L'un prévoit le maintien de la tuile creuse existant déjà comme couverture de l'édifice, mais améliorée par l'adjonction de crochets en zinc. Ce devis s'élève à 13 458 Francs 98. Le second envisage l'établissement d'une couverture en lauzes posées sur une chape en mortier de chaux lourde. Il monte à 29 843 Francs 61. Bien qu'il présente un excédent de dépense de 16 384 Francs 63 sur le premier devis, M. Nodet estime qu'il serait préférable de l'adopter, en raison des avantages et de la solidité du mode de couverture qu'il décrit.

La Commission est également d'avis que c'est ce dernier devis qui doit être réalisé, quitte à répartir son exécution sur deux exercices.

Église Saint-Pierre à Uzerche (Corrèze)

Devis de 9 441 Francs 68 relatif à la réparation de la porte occidentale. Ce devis fait l'objet d'un avis favorable de la Commission.

Église de Beaulieu (Corrèze)

Devis de 21 070 Francs 53 présenté en vue de la consolidation de la coupole du transept et de la reprise du pilier nord-ouest.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que l''exécution de ce devis peut être approuvée. 80/15/025/384

Vieilles tours du quartier Saint-Louis à Caen (Calvados)

Après avoir pris connaissance du rapport de M. Nicolas en date du 12 décembre 1923, M. l'Inspecteur général Nodet propose de fermer par une maçonnerie grossière, toutes les ouvertures par lesquelles on peut pénétrer dans les vieilles tours du quartier Saint-Louis, de barrer par un mur disposé à une certaine hauteur les enmarchements extérieurs, s'il en existe, et de remplacer par du carton bitumé les tuiles volées à la cage d'escalier de la Tour-ès-morts.

M. Nodet demande également qu'en signalant ces dernières dégradations à la Municipalité, l'administration des Beaux-arts invite la Ville de Caen à porter plainte contre inconnu et à requérir du commissaire central toute surveillance nécessaire. Un constat photographique semble également indispensable au rapporteur. Une épreuve des clichés pris devra être mise à toutes fins utiles à la disposition de la Ville.

Il semble, d'autre part, que pour prévenir le retour des incidents qui se sont produits à la Tour-ès-Morts, il serait bon, en attendant que les terrains qui l'environnent ainsi que la tour voisine, soient construits, d'établir dans cet édifice un poste de gardiens. Quant au lotissement, il importera qu'il fasse l'objet de pourparlers entre le service des Monuments historiques et la société propriétaire des terrains de manière à améliorer le dégagement nécessaire à l'entretien des deux tours.

La Commission, adoptant cette manière de voir, demande qu'il soit donné suite aux propositions de M. Nodet.

Vieux chapitre de Fréjus (Var)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet la Commission émet un avis favorable à l'acquisition par l'État des parties de l'ancien évêché 80/15/025/385 de Fréjus, inscrites au plan cadastral sous le numéro 391.

Cette acquisition devra être faite sous réserve des conditions indiquées dans le rapport de M. Nodet et concernant la clôture du vieux chapitre ainsi que les caves romaines dépendant de l'immeuble à acquérir.

Baptistère de la cathédrale de Fréjus (Var)

Devis de 6 469 Francs 86 prévoyant la restauration de l'édifice.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis ramené à 5 098 Francs 73 par la suppression de l'article 4 envisageant le bouchement de l'oculus central de l'édifice.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

Devis de 50 003 Francs 14 établi en vue de la continuation des travaux de la tour de la Garde-robe et du commencement de la restauration de la grande salle à manger.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission est d'avis que ce devis pourra être réalisé avec un concours de moitié du budget des Beaux-arts.

Château de Brécy (Calvados)

Devis de 55 334 Francs relatif à la remise en état des dispositions architectoniques des jardins à la française.

La Commission estime qu'il y a lieu de demander à M. Ruprich-Robert des précisions sur les propositions qu'il a présentées en vue de cette opération et de l'inviter à ramener à environ six mille francs le montant de son devis.

Dans ces conditions, si les circonstances le permettent, l'État pourra sans doute contribuer pour moitié à la dépense. 80/15/025/386

Ancien dortoir des Bénédictins à à Dijon (Côte-d'Or)

Transfert dans ce local du musée archéologique de Dijon.

Suivant l'avis de M. Ruprich-Robert, la Commission se prononce en faveur de cette opération qui pourra être réalisée à la condition que la Ville s'engage à concourir dans une large mesure aux travaux restant à effectuer à l'édifice.

Vieux Pont de Concarneau (Finistère)

La Commission, examinant le projet dressé par les soins de la Municipalité de Concarneau pour la réfection du Pont de la Ville-Close, constate que l'adoption de ce projet entraînerait une transformation complète de l'aspect actuel du Pont et de ses abords. En effet, les poutres qui supportent l'ouvrage au lieu d'être droites seraient disposées en forme d'arc surbaissé ; l'ancien garde-corps en fer serait remplacé par une balustrade ajourée en ciment ; enfin, la largeur du tablier serait portée de 5 à 6 mètres, ce qui nécessiterait l'élargissement de la porte du Ravelin dans une proportion telle que son caractère se trouverait irrémédiablement dénaturé.

De plus, la Commission remarque que, si le devis des travaux envisagés est conçu économiquement, il ne présente par contre, au point de vue construction, aucune garantie. Le nouveau tablier reposerait en totalité sur les deux piles centrales que les architectes auteurs du projet, déclarent en excellent état, alors que leur consolidation, leur reprise même est indispensable. En outre, la culée du côté de la Ville ne recevrait qu'un simple rehaussement et quelques bouchements de fissures. Or, elle menace ruine et doit, de toute nécessité, être reconstruite. 80/15/025/387

Pour ces différents motifs, la Commission repousse à l'unanimité le projet présenté par la Municipalité. Elle estime que, dans ces conditions, le mieux serait que la Ville prenne, comme base de la nouvelle étude à laquelle il lui appartient de procéder, le projet précédemment approuvé par l'administration des Beaux-arts, étant entendu que la forme et les dimensions du pont actuel devront être absolument respectées, qu'il ne sera prévu aucun élément décoratif nouveau et qu'enfin l'entrée de la Ville-close ne sera pas élargie au delà des 30 centimètres convenus, les pilastres déposés étant remis en place sans modification.

La Commission émet enfin le voeu que M. Génuys fils, architecte en chef des Monuments historiques du Finistère, soit invité à se tenir à la disposition de M. le maire de Concarneau et des architectes de cette ville pour l'étude du nouveau projet, les travaux devant, en tout état de cause, être effectués sous la surveillance du service d'architecture de l'administration des Beaux-arts.

Cathédrale de Reims (Marne)

Sur la proposition de M. Pol Neveux, la Commission décide d'aller au printemps prochain à Reims pour se rendre compte de l'état de la sculpture décorative de la cathédrale et examiner, s'il y a lieu, les moyens d'assurer sa conservation.

Chapelle Barbara à Allan (Drôme

Classement adopté.

Dépendances de l'ancien château abbatial à Vézelay (Yonne)

Classement au besoin d'office adopté avec acquisition du domaine à l ‘amiable ou par voie d'expropriation. 80/15/025/388

16 février 1924
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Albertini, Bonnier, Brutails, Cartault, Enlart, Génuys, Hallays, Krafft, Louzier, le Chanoine Muller, Marcou, Neveux, Nodet, Perdreau, Puthomme, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Cathédrale du Mans (Sarthe)

Statue de Jeanne d'Arc

La Commission ayant examiné la nouvelle maquette de la statue de Jeanne d'Arc destinée à la Cathédrale du Mans émet le voeu que certaines modifications soient apportées à ce projet. Pour éviter toute perte de temps, elle demande que l'administration veuille bien prier le statuaire, M. Philippe Besnard, de se mettre en rapport avec M. Ruprich-Robert, qui lui donnera toutes indications nécessaires pour que, une fois exécuté, le monument s'harmonise complètement avec l'architecture environnante.

Chapelle de Gisy-les-Nobles (Yonne)

Sur le rapport de M. Ruprich-Robert, adjoint à l'Inspection générale, la Commission émet l'avis qu'il y a lieu de poursuivre le classement d'office de la chapelle de l'ancien cimetière désaffecté de Gisy-les-Nobles, achetée récemment par M. Moretti, antiquaire à Saint-Ouen, 80/15/025/389 qui a refusé son adhésion à la mesure envisagée.

M. Perdreau, Inspecteur général des Monuments historiques, est chargé de négocier avec M. Moretti l'acquisition de la dite chapelle par l'État.

Cathédrale de Coutances (Manche)

Devis de 15 372 Francs 50, relatif à la reconstruction du beffroi sud.

La Commission émet l'avis que ce devis ne pourra être approuvé que lorsqu'il aura été remanié par M. Mâlençon conformément aux indications contenues dans le rapport de M. Ruprich-Robert. Si les circonstances le permettent, il pourra alors être doté jusqu'à concurrence de moitié sur les fonds du budget des Beaux-arts. Mais ce sera là l'allocation maxima que l'État sera en mesure d'affecter à l'entreprise.

Château de Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 51 914 Francs 10, présenté pour l'installation du Musée des arts appliqués dans les salles du 1er étage du Palais ducal au château de Nantes.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Paquet. Elle est d'avis que ces travaux devront être approuvés dans le plus court délai possible et exécutés dès que la Ville aura pris l'engagement de contribuer dans la proportion de ¾ à la dépense qu'ils exigent.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

M. Ruprich-Robert informe l'assemblée que Monseigneur Grente, évêque du Mans, a demandé la suppression du dais du trône épiscopal sur lequel il siège aux offices pontificaux dans le choeur de la cathédrale du Mans.

La Commission émet le voeu que l'administration recommande à l'architecte d'élaborer un projet très simple lorsque le dais supprimé devra être remplacé. 80/15/025/390

Croix de Chemin à Villy-en-Auxois (Côte-d'Or)

Classement d'office adopté.

Fontaine de Beurey-Bauguay (Côte-d'Or)

Classement adopté.

Château de Charny (Côte-d'Or)

Classement comme ruine, adopté.

Croix de Cimetière à Neuilly (Yonne)

Classement adopté.

Chapelle du Saulce d'Island à Island-le-Saulçois (Yonne)

Classement adopté.

Maison Combes à Pérouges (Ain)

Classement rejeté.

Maison Baché rue des Rondes à Pérouges (Ain)

La Commission ajourne son avis sur le classement de cet édifice et demande son inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Vieille maison rue des Rondes et rue de la Cure à Pérouges (Ain)

La Commission réserve jusqu'à nouvel ordre son avis sur le classement de cette maison, qui devra figurer sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Maisons Salomon à Pérouges (Ain) n° 162 et 163 du plan cadastral

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission émet un avis favorable au classement de ces deux immeubles.

Maisons Thibaut à Pérouges (Ain) n° 138, 142, 143, 144, 145 du plan cadastral

La Commission est d'avis de n'adopter immédiatement que le classement de l'immeuble figurant au cadastre sous le numéro 145. Les autres immeubles appartenant à M. Thibaut, n° 138, 142, 143, 144, devront, jusqu'à nouvel ordre, être simplement inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/025/391

Maison Nicolas à Pérouges (Ain)

La Maison Nicolas est voisine d'une tour déjà classée de l'enceinte du vieux Pérouges. Elle ne présente pas d'intérêt en elle-même, mais la partie de courtine à laquelle elle est adossée mérite d'être sauvegardée comme dépendant de l'ensemble de la défense de Pérouges.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission adopte le classement de cette courtine.

Château de Montsoreau (Maine-et-Loire)

Devis de 56 143 Francs 67, prévoyant divers travaux à effectuer à l'édifice.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Paquet. Elle émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, dont la dotation devra être assurée jusqu'à concurrence de 30 000 Francs par le département de Maine-et-Loire.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Devis de 31 157 Francs 36 ayant pour objet la restauration des parties supérieures de la tour du Foix et de l'observatoire de Catherine de Médicis.

La Commission émet un avis favorable à la réalisation de ce devis.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, elle demande que le montant de sa dépense soit prélevé sur le produit de la taxe perçue par la ville de Blois à l'entrée du château.

Château du Taureau à Plouézoch (Finistère)

M. Paquet informe la Commission que M. le ministre de la Marine a offert de remettre à l'administration des Beaux-arts le château du Taureau, ancien fort désormais sans utilité militaire et construit à un kilomètre du rivage sur un récif de la baie de Morlaix.

Conformémernt aux conclusions du rapport de M. Paquet 80/15/025/392 la Commission est d'avis que l'offre de M. le ministre de la Marine peut être acceptée par le service des Monuments historiques.

Église Saint-Pierre à Saumur (Maine-et-Loire)

Devis de 76 346 Francs 42, relatif à l'achèvement de la restauration de la façade.

Les travaux prévus étant analogues à ceux déjà exécutés, la Commission se prononce en faveur de leur exécution. Elle est d'avis que l'ensemble du devis peut être, dès maintenant, approuvé et elle fait siennes les conclusions du rapport de M. Paquet qui demande que la mise en oeuvre du 1er chapitre soit autorisée en 1924 et celle du second chapitre en 1925, si la Ville consent à contribuer à la dépense pour 25 000 Francs en deux annuités.

Château des Montgomery à Ducey (Manche)

Devis de 59 307 Francs 75, concernant la restauration partielle du péristyle d'entrée ainsi que celle des fenêtres et volets.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission est d'avis de limiter provisoirement l'entreprise à la réalisation du premier chapitre de ce devis.

Clocher de l'église de Monchy-Lagache (Somme)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet l'avis que le déclassement du clocher de l'église de Monchy Lagache, entièrement détruit pendant les hostilités, doit être poursuivi conformément à la loi par voie de décret au Conseil d'État.

Église de Thiescourt (Oise)

La Commission adopte au sujet de cet édifice les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys. Elle émet en conséquence l'avis que cet édifice devra être maintenu sur la liste des Monuments historiques où il a été inscrit en 1920. 80/15/025/393

Église de Plessis-de-Roye (Oise)

M. Génuys fait connaître que l'administration a été saisie par M. L'architecte en chef Collin d'une proposition tendant au déclassement des parties subsistantes de l'église de Plessis de Roye. Il ne peut appuyer cette proposition. Ce qui subsiste de l'édifice ne peut être abandonné à la destruction ou au risque d'une reconstitution inexpérimentée.

La Commission adopte cette manière de voir. Elle émet l'avis qu'il n'y a nullement lieu de poursuivre le déclassement du monument.

Château du Poët-Laval (Drôme)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet un avis favorable au classement, comme ruines :

1° du château proprement dit, de sa cour et des murs qui l'entourent

2° de la chapelle

3° des murs d'enceinte confrontant d'une face des maisons en ruine, à l'exclusion de ceux qui forment corps avec des immeubles encore habités.

Autel païen à Malpas près d'Ensérune (Hérault)

Classement adopté.

Église de Blars (Lot)

Classement adopté

Église de Chassiers (Ardèche)

Devis de 38 143 Francs 77, établi en vue de divers travaux à effectuer aux parties hautes de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis pourra être exécuté à l'aide d'une subvention de 80/15/025/394 15 000 Francs prélevée sur les crédits du budget des Beaux-arts. Le soin d'assurer le surplus des ressources incombera à la Commune, propriétaire de l'édifice.

Église des Aix-d'Angillon (Cher)

Devis de 36 744 Francs 33, prévoyant diverses réparations à exécuter à l'abside et à l'absidiole. Ce devis peut être approuvé.

La Commission émet le voeu que le service des Monuments historiques participe à sa dotation dans une mesure aussi large que possible.

[Classement]

Chapelle des Ursulines à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)

Classement adopté.

Remparts Romains d'Anse (Rhône)

Classement adopté.

Château et donjon de Rochemaure (Ardèche)

Classement comme ruines, adopté.

Église de Bonnat (Creuse)

Classement adopté.

Ancien prieuré de Sainte-Marie-d'Availles à Nouaillé (Vienne)

Classement du portail, adopté.

Maison de Nicolas Venette à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Maison Betton 15 rue de Bazoges à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Classement adopté.

Maison Renaissance 19 et 21 rue de Bazoges à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Classement adopté. 80/15/025/395

Église du Cambon - Commune de Castelnau-de-Mandailles (Aveyron)

Classement adopté.

Château de Castelnau-Montratier (Lot)

La Commission ajourne l'examen du classement de cet édifice, qui sera, jusqu'à nouvel ordre, inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Église Notre-Dame à Wassy (Haute-Marne)

Devis de 43 843 Francs 87, prévoyant la remise en état de la couverture de la nef.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission émet l'avis que ce devis pourra être exécuté, avec une subvention aussi élevée que possible du budget des Beaux-arts pour assurer sa dotation.

Église Saint-Urbain à Troyes (Aube)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission émet un avis défavorable à la réalisation du projet adopté par la Municipalité de Troyes pour la création d'un square dans le terrain enclos qui entoure l'abside de l'église Saint-Urbain.

Elle demande le renvoi du projet à la ville de Troyes, qui devra être invitée à faire étudier et à présenter une nouvelle disposition dans laquelle les gazons seront maintenus en dehors d'un périmètre circonscrit à l'abside ainsi qu'aux faces latérales et passant à un mètre de distance de la plus grande saillie des contreforts. Les plates-bandes seront totalement supprimées entre ces derniers.

Stations de tourisme

Ambleuteuse (Pas-de-Calais) : classement rejeté

Lisieux (Calvados) : classement adopté

Peira-Cava, par Lucéram (Alpes-Maritimes) : classement rejeté. 80/15/025/396

Loures Barousse (Hautes-Pyrénées) : classement adopté

Lormes (Nièvre) : classement rejeté

Paimpol (Côtes-du-Nord) : classement adopté

Maisons 16, 17 et 18 Place de la Mairie à Auxerre (Yonne)

Ces maisons appartiennent à MM. Mathieu et Haynes, marchands de nouveautés, qui les ont acquises pour les besoins de leur commerce. Les propriétaires se refusent à consentir au classement de ces immeubles, objectant que cette mesure les empêcherait d'y apporter les transformations nécessaires à leurs affaires. Mais il se pourrait que leur opposition témoignée ne soit pas irréductible. Peut-être accepteraient-ils que soient étudiés les moyens d'adopter les intérieurs des immeubles aux conditions du négoce qu'ils exercent, sans modifier les extérieurs. Cette recherche serait effectuée d'accord entre l'architecte des Monuments historiques de l'arrondissement d'Auxerre et celui de MM. Mathieu et Haynes.

La Commission demande que des pourparlers soient engagés dans ce sens par M. l'Inspecteur général Perdreau.

Maisons 23 et 28 rue Fécauderie à Auxerre (Yonne)

La Commission examine de nouveau la question du classement des poteaux corniers en bois sculpté qui décorent les maisons numéros 23 et 28 rue Fécauderie et forment les angles de cette rue et de la rue Joubert. L'Assemblée maintient ses précédents avis au sujet de ces immeubles qui sont menacés d'alignement. Toutefois, adoptant les conclusions des rapports de M. l'Inspecteur général Perdreau et de M. Ruprich-Robert, et dans un esprit de conciliation, la Commission émet le voeu de voir le projet d'alignement modifié de manière à reporter l'élargissement 80/15/025/397 du côté des numéros impairs. Cette modification permettrait de classer immédiatement la façade et les toitures de l'immeuble n° 28, propriété de M. Mérat. Quant à l'immeuble n° 23, propriété municipale, l'État en temps utile, autoriserait la Ville à en reporter la façade au nouvel alignement, cette opération étant naturellement effectuée sous la surveillance du service des Monuments historiques.

La Commission demande que des négociations soient entreprises dans ce sens par l'administration. Le classement de l'immeuble 23 rue Fécauderie ne comprendrait provisoirement que la partie à rez-de-chaussée : poteau cornier, devantures de boutique et encorbellements portant le premier étage.

Le surplus des façades serait jusqu'à nouvel ordre inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. 80/15/025/398

28 mars 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Boeswillwald, Cagnat, Cartault, Defrasse, Laloux, Louzier, Marcou, Maringer, André Michel, le Chanoine Muller, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Puthomme.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

M. Laloux fait connaître que, depuis 1855, date de la dernière restauration, aucun travail sérieux de réfection n'a été entrepris au château de Fontainebleau dans la chapelle de La Trinité. Rien, en particulier, n'a été fait pour l'entretien du sol de cette chapelle. A l'heure actuelle, la solidité du dallage de marbre est gravement compromise. Depuis plusieurs années, les architectes ont dû recourir à des réparations de fortune ; reprise au ciment des parties disparues ; rejointoiement au ciment des parties brisées. Graduellement, les surfaces de ciment ont augmenté, en sorte que le dallage de la chapelle de La Trinité présente un aspect délabré qu'il est urgent de faire disparaître. C'est à cet effet que M. l'architecte en chef Bray a présenté un devis de 29 200 Francs.

M. Laloux est d'avis 80/15/025/399 que ce devis peut être réalisé, sa dotation serait prélevée sur le produit des droits perçus pour la visite du Palais.

La Commission adopte les conclusions de son rapport.

Domaine de Versailles (Seine-et-Oise)

A la demande de l'administration, l'architecte en chef du château de Versailles a établi les devis détaillés des opérations dont l'exécution a été décidée en 1924 dans les jardins et le parc.

Le premier de ces devis prévoit la remise en état des statues disposées en bas du Tapis vert.

Il s'élève à 76 851 Francs 06 et envisage le nettoyage des figures sculptées par le système Roxor (procédé du jet de vapeur) dont les essais ont donné de très bons résuotats. Deux de ces statues, irréparables, seront ultérieurement remplacées par des copies après avoir été transportées dans les galeries du Musée de Versailles.

Le second devis se rapporte à la restauration des piédestaux de statues, vases et sphinx des jardins du Palais.

Son total est de 20 036 Francs 06. Enfin, des propositions spéciales ont trait à la réparation des statues de bronze décorant la façade principale du château sur le Parterre d'eau. Cette dernière opération exigera une dépense de 40 343 Francs 60. L'ensemble des travaux décrits par l'architecte nécessitera donc l'emploi d'une somme de 137 230 Francs72.

Considérant leur caractère d'extrême urgence la Commission adopte les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général 80/15/025/400 Chifflot. Elle émet le voeu que des dispositions soient prises en vue de leur exécution dans le moindre délai.

Domaine de Versailles (Seine-et-Oise)

Restauration du Parc et des Jardins.

M. Chifflot rappelle que le devis dressé par M. l'architecte en chef Chaussemiche en vue de la restauration du parc et des jardins du Domaine de Versailles s'élève à la somme de 181 597 Francs 45. Mais d'après les renseignements parvenus à l'administration des Beaux-arts, les fonds réalisés par le Comité des Fêtes de Versailles et destinés à leur dotation ne s'élèvent qu'à 140 000 Francs environ. Une réduction s'impose de ce fait sur le montant des travaux projetés.

Après avoir examiné le degré d'urgence qui s'attache à l'exécution de chacun des articles du devis, M. Chifflot propose de faire porter sur les objets suivants les économies à réaliser.

En premier lieu, la restauration des bancs en pierre du labyrinthe et du pourtour du Bassin d'Eucalade(149) pourrait être ajournée. Il en résulterait une diminution de dépense de 2 897 Francs. D'autre part, sur le sablage des allées, on peut prévoir une réduction de dépense de 10 000 Francs ; l'article "Taillage et élagage d'arbres", pourrait être ramené pour la première urgence à 10 000 Francs. Enfin en diminuant de 15 000 Francs le jardinage et les plantations et en ajournant les plantations de charmilles (10 600 Francs). Le total des économies atteindra la somme de 40 497 Francs.

La Commission approuvant les suffocations de M. l'Inspecteur général Chifflot demande que des instructions soient données en ce sens à M. l'architecte Chaussemiche pour qu'il fasse cadrer le montant de son devis avec les ressources qui doivent lui être affectées. 80/15/025/401

Musée de Cluny à Paris (Seine)

Devis de 165 637 Francs 59 présenté par M. Pierre Paquet en vue de la restauration de trois lucarnes sur la cour d'entrée.

Toutes les lucarnes du Musée de Cluny sont en très mauvais état. Pendant longtemps, elles ont été soigneusement réparées à l'aide du ciment ou de mortiers spéciaux, mais, aujourd'hui, elles sont tellement endommagées qu'il est indispensable de procéder à leur réfection partielle. Les pinacles, les fleurons, les crêtes, la décoration des gables sont rongés à un tel point que leurs formes ont presque entièrement disparu. Chaque jour, on en trouve des morceaux sur le sol et l'architecte attribue cet état à la désagrégation de la pierre qui se produit, depuis quelques années, avec une rapidité inquiétante dans tous les édifices de Paris. Le devis présenté par M. Paquet prévoit la réparation de trois lucarnes, celle qui se trouve au dessous du portique et les deux premières à la suite dans la façade principale.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée sans observation.

Église de Saint-Thibéry (Hérault)

Devis de 35 500 Francs 64 concernant la remise en état du comble et de la muraude de cet édifice.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise, avec participation de l'État limitée au 1/3 de la dépense prévue.

Église d'Ouzouer-sur-Trézée (Loiret)

Devis de 49 668 Francs 65 ayant pour objet divers travaux à effectuer aux parties hautes du monument, ainsi que la réfection des couvertures des bas-côtés nord et sud. 80/15/025/402

Adoptant les conclusions formulées par M. Boeswillwald, la Commission émet le voeu qu'une subvention de 20 000 Francs soit allouée à la Commune pour lui permettre de réaliser cette entreprise.

Ancien couvent des Jacobins (Musée Dupuytren) à Paris (Seine)

Devis de 237 587 Francs 13 établi par les services d'architecture de la Ville de Paris en vue de la restauration de la toiture et des façades du monument.

La Commission s'oppose à ce qu'une subvention supérieure à 50 000 Francs soit allouée pour la réalisation de l'entreprise qui n'est devenue nécessaire que par suite d'un manque absolu d'entretien imputable aux seuls services d'architecture de la Ville de Paris, propriétaire de l'ancien couvent des Jacobins.

Château d'Aubenas (Ardèche)

Devis de 33 521 Francs 23 présenté par M. Guéritte en vue de la restauration du monument.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission ne voit pas d'objections à formuler contre la réalisation de cette entreprise, dont la majeure partie doit être supportée par la Commune d'Aubenas.

Beffroi de Béthune (Pas-de-Calais)

Sur l'invitation de M. Paul Léon, M. l'Inspecteur général Génuys donne lecture des différents rapports qu'il a présentés à l'Assemblée, au sujet de la reconstruction de l'Hôtel de ville de Béthune aux abords du beffroi classé de la ville.

M. Cordonnier, membre de l'Institut et architecte choisi par le Conseil municipal pour établir le plan de la nouvelle mairie, est présent à la séance. Il rappelle que tout le monde est d'accord sur l'intérêt présenté par l'antique beffroi de Béthune et que, 80/15/025/403 d'autre part, un hôtel de ville, dans les régions du Nord ne peut être conçu sans beffroi. C'est par mesure d'économie qu'il a songé à utiliser celui qui existait déjà à Béthune. Il est décidé à le laisser isolé et souhaiterait que la Commission voulût bien lui indiquer les distances de dégagement à observer.

Il s'engage à s'y conformer et présente les nouveaux plans qu'il a établis à la suite de la séance que la Commission des Monuments historiques a tenue sur place dans le courant de l'été 1923. Il est d'ailleurs à la disposition de l'assemblée pour tout échange de vues et explications que cette dernière pourra désirer. Il se déclare prêt à toute modification nouvelle qui pourrait être exigée.

M. le directeur des Beaux-arts en remercie vivement au nom de la Commission M. Cordonnier.

Ce dernier s'étant retiré, MM. Laloux, Nénot, Maringer font connaître qu'à leur avis le dernier projet présenté leur semble pouvoir être approuvé.

Cette opinion est également soutenue par M. le Chanoine Muller qui estime que le beffroi doit vivre avec l'Hôtel de ville et ne pas en demeurer complètement séparé.

Après une controverse à laquelle prennent part MM. Léon, Génuys, Hallays, Haraucourt et Maringer, la Commission approuve en principe les propositions faites par M. Cordonnier, mais sous réserve que le dégagement à ménager entre le corps des bâtiments de la mairie et le beffroi classé soit déterminé à l'amiable dans une conférence où MM. Génuys, Laloux et Nénot soutiendront le point de vue accepté d'ores et déjà par l'architecte et adopté par le service des Monuments historiques.

Le résultat de cette conférence devra, naturellement, être soumis à la Commission. 80/15/025/404

Trophée d'Auguste à La Turbie (Alpes-Maritimes)

Après avoir entendu lecture des rapports de MM. les Inspecteurs généraux Nodet et Perdreau, la Commission émet l'avis que la récupération des deux fûts de colonne, provenant du Trophée d'Auguste et encastrés comme bornes d'angle de l'Hôtel du Righi d'été, devra être abandonnées, en raison de l'issue douteuse du procès qu'il serait nécessaire d'engager pour l'obtenir, contre le propriétaire de l'immeuble, M. Giraudy.

Quant au devis de 94 509 Francs 91 présenté par M. l'architecte en chef Formigé en vue de l'utilisation des matériaux récupérés du monument, la Commission est unanime à en juger l'exécution impossible dans les circonstances actuelles. Ce devis devra être remanié et réduit, et M. Formigé devra tenir compte du voeu émis par la Commission que soient maintenues au sommet du trophée d'Auguste les adjonctions qui lui ont été apportées à l'époque du Moyen Âge.

Élection de membres de la Commission

La Commission procède à l'élection des candidats qui seront présentés à l'agrément de M. le ministre pour occuper les sièges laissés vacant par le décès de MM. Babelon et Lefèvre-Pontalis et par la nomination à l'École française de Rome de M. Émile Mâle, professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Paris.

Le vote donne les résultats suivants :

En remplacement de M. Babelon : en 1ère ligne, M. Pottier ; en 2e ligne, M. Pichon ; en 3e ligne, M. Toutain.

En remplacement de M. Lefèvre-Pontalis : en 1ère ligne, M. Aubert ; en 2e ligne, M. Durand ; en 3e ligne, M. Bréhier.

En remplacement de M. Émile Mâle : en 1ère ligne, M. Vitry ; en 2e ligne, M. Hourticq ; en 3e ligne, M. Deschamp. 80/15/025/405

29 mars 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Bartholomé, Boeswillwald, Génuys, André Hallays, Haraucourt, Laloux, Louzier, Marcou, Nénot, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, adjoints à l'inspection généraéle des Monuments historiques ainsi que MM. Jean Boucher, sculpteur et Moullé, chef du bureau des Travaux d'art, Musées et Expositions, spécialement convoqués pour la circonstance.
Panthéon à Paris (Seine)

La Commission examine sur place l'effet produit par la maquette du Monument à Condorcet de M. Jean Boucher. Cette maquette a été placée à l'endroit que doit occuper le monument exécuté.

L'Assemblée remarque que, tout au moins à l'état figuré où elle se montre, cette sculpture présente quelque confusion ; elle demande que l'attention de l'artiste soit attirée sur la nécessité qu'il y aurait, dans l'intérêt même de son oeuvre, à ce que le thème dont il s'est inspiré et qui vise à glorifier la pensée de Condorcet, soit plus clairement exprimé, surtout d'une façon plus personnelle à cet illustre penseur. 80/15/025/406

Parcourant ensuite l'intérieur du Panthéon, la Commission, sur la demande de M. Moullé, émet le voeu que les crédits nécessaires soient affectés dans un délai aussi rapide que possible au montage des monuments qui doivent être dressés contre les piliers de la coupole, monuments dont les fragments épars sur le sol rendraient impossible, le cas échéant, la célébration de toute cérémonie nationale dans le Panthéon.

Elle demande également l'enlèvement de la Jeanne d'Arc d'Allouard et du Gaulois de Ségoffin.

Église de Montataire (Oise)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable à la démolition des vestiges du portail de l'église de Montataire, demandée par le Conseil municipal.

M. l'architecte Collin sera invité à présenter un devis estimatif de cette démolition qui devra être effectuée avec le concours financier de la Commune.

Église de Cugny-les-Crouttes (Aisne)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission ne s'oppose pas à la démolition de la première travée de la nef de l'église.

Château de Préseau (Nord)

Sur la proposition de M. Génuys, la Commission émet l'avis qu'il est préférable pour l'administration de renoncer à poursuivre le classement du château de Préseau, en raison des charges financières que cette mesure entraînerait pour le budget des Monuments historiques. 80/15/025/407

Ancien évêché de Noyon (Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission approuve le principe de la restauration de l'ancien évêché de Noyon, projetée par M. l'architecte en chef Collin.

En établissant son projet définitif, M. Collin devra simplifier les baies du pignon moderne gauche et en réduire le nombre.

Cimetière de Riocaud (Gironde)

La Commission partage le sentiment exprimé par M. l'Inspecteur général Louzier. Le vieux cimetière de Riocaud contribue à l'harmonie du site où se dresse l'église et sa disparition nuirait à l'ambiance de cet édifice.

Elle demande, en conséquence, que des démarches soient tentées pour amener la Commune à renoncer au transfert du cimetière à un autre emplacement.

Château de Chemazé (Mayenne)

Devis de 18 737 Francs 30 prévoyant la restauration d'une travée de façade, à gauche de l'escalier.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert. L'État pourra participer pour moitié à la réalisation de l'entreprise, mais avant de mettre celle-ci en train, l'architecte devra s'assurer de la non-gélivité de la pierre de Pons dont il préconise l'emploi. Il devra lui être, en outre, recommandé de fluater les parements et lits des pierres voisines de celles qu'il remplacera, afin d'éviter les infiltrations se produisant à travers les pierres neuves.

Chapelle du Château de La Barge près de Courpière (Puy-de-Dôme)

Devis de 35 643 Francs 19 envisageant la réfection de la terrasse recouvrant la chapelle au moyen d'un dallage en ciment armé. 80/15/025/408

Ainsi que le propose dans son rapport M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet le voeu que l'entreprise, dotée d'une subvention de 26 643 Francs 19 cent, soit exécutée en plusieurs annuités, avec le concours du propriétaire, le marquis de Montmorin.

Église de Thors (Charente-Inférieure)

Devis de 39 000 Francs 28 concernant le redressement du mur de la façade sud et l'achèvement de l'abside.

M. Louzier est d'avis de n'autoriser la réalisation complète de ce devis que si la Commune consent à supporter la moitié de la dépense prévue, dont le montant pourra être réparti au besoin sur deux exercices.

La Commission adopte cette manière de voir.

Église de Couture (Loir-et-Cher)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission émet un avis favorable au classement de cet édifice qui abrite la sépulture du père et de la mère de Pierre de Ronsard.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

M. Ruprich-Robert fait connaître que M. Vorin, architecte en chef des Monuments historiques de la Sarthe, a reçu de Monseigneur l'évêque du Mans la lettre suivante, dont il donne lecture :

"23 février 1924.

A MonsieurVorin, architecte en chef des Monuments historiques,

Monsieur l'architecte,

Le chapitre de l'église cathédrale du Mans s'est réuni sous ma présidence, et, à l'unanimité, a pris les décisions suivantes : 80/15/025/409

1° Refus formel d'accepter dans la cathédrale une plaque mortuaire, qu'un Anglais est venu, de votre part, proposer. La cathédrale n'est pas une nécropole, et si l'on y introduisait un souvenir anglais, pourquoi pas ensuite un souvenir belge, polonais, américain, etc… ?

2° Il y a au Mans, une église consacrée à perpétuer la mémoire des Morts de la Guerre, c'est l'église Saint-Bertrand, l'ancienne fraternité d'armes.

3° Opposition à l'enlèvement du clocheton central de la tour, en raison du rapport ci-joint de l'Ingénieur désigné par le chapitre pour étudier sur place l'état de choses actuel.

4° Invitation renouvelée et pressante de régler la question de la sacristie paroissiale.

Cette lettre qui est un document officiel pourrait être invoquée en tout débat ultérieur (tribune du Parlement, presse, etc.).

Veuillez agréer, Monsieur l'architecte, l'assurance de mes sentiments très distingués.

Georges [Grente], évêque du Mans."

M. Ruprich-Robert examine successivement tous les points envisagés dans cette lettre. Il rappelle que la mise en place de la plaque commémorative anglaise dans la cathédrale a été acceptée par la Commission et que l'opportunité de cette décision n'a pas à être discutée par le clergé. De même, l'évêque n'avait nulle qualité pour inviter le chapitre à faire examiner par un ingénieur la question du clocheton central de la tour, et il n'appartenait pas au chapitre d'émettre un avis sur la consultation de l'ingénieur. Enfin, M. Ruprich-Robert ne sait à quel projet de flèche l'évêque veut faire allusion dans sa lettre. Quant à la sacristie paroissiale il se propose de consacrer un rapport spécial à la demande du clergé, concernant cette question.

Dans ces conditions, il lui semble que la seule attitude à observer vis-à-vis de Monseigneur l'évêque du Mans et du chapitre de la cathédrale est de ne pas donner suite à leurs observations. 80/15/025/410

Tel est également l'avis de la Commission.

Vieux Château d'Antibes (Alpes-Maritimes)

Classement adopté.

Crypte de l'ancien château de Troissy (Marne)

Classement adopté.

Chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Encontre à Saint-Samson (Morbihan)

Devis de 57 452 Francs 35 établi en vue de la restauration de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, pour la dotation duquel une subvention de quarante mille francs environ, pourra être allouée à la Commune.

Église d'Yrouerre (Yonne)

La Commission est d'avis que cet édifice ne présente pas un intérêt suffisant pour justifier son classement. Elle se borne à proposer l'inscription du choeur sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Temple de Silvanus à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

M. Marcou signale l'intérêt de poursuivre méthodiquement les recherches entreprises à Saint-Rémy, au temple de Silvanus, par la fouille des terres avoisinant cet édifice antique. Mais les prétentions exorbitantes des propriétaires de ces parcelles en rendent l'acquisition impossible. Aussi, M. Marcou propose-t-il de recourir à leur expropriation par application de l'article 28, paragraphe 3 de la loi du 31 décembre 1913 qui dispose que "si une découverte a lieu sur le terrain d'un particulier le ministre peut poursuivre l'expropriation du dit terrain, en tout ou en partie, pour cause d'utilité publique, 80/15/025/411 suivant les formes de la loi du 3 mai 1841.

La Commission adopte à l'unanimité les conditions du rapport de M. Marcou.

Maison Serres à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Après avoir entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission délibère de la décision à prendre au sujet de la maison Serres.

Après échange d'observations entre plusieurs de ses membres, elle émet un avis favorable au classement de l'immeuble avec mise à l'alignement.

Porte cochère 115 rue Saint-Gilles à Abbeville (Somme)

On remarque à Abbeville différentes portes d'hôtels richement décorées. L'une des plus remarquables est celle de l'hôtel de Madame Veuve Caron, 115 rue Saint-Gilles. Elle passe pour avoir été exécutée par le baron allemand de Pfaffenhoffen, plus connu sous le nom de Pfaff, qui, exilé à la suite d'un duel, se fixa à Abbeville vers 1750, et se livra à d'importants travaux de menuiserie d'art, dont les plus connus sont les boiseries décorant, à Valloires, les locaux de l'ancienne abbaye d'Argouges.

La porte de la maison de Madame Caron aurait été commandée à Pfaff par le commandant de Gaillon. On voit, en effet, le monogramme de M. de Gaillon sur les panneaux, où sont représentés également, des attributs guerriers et des têtes de lions. Divers motifs de cette porte sont en alliages de plomb et d'étains montés et fixés sur des tiges de fer. Elle coûta, dit-on, mille écus à son premier propriétaire.

Après avoir fourni ces détails à la Commission, M. l'Inspecteur général Marcou remarque que les vantaux dont il s'agit font partie intégrante de la ville d'Abbeville et de sa physionomie générale. Leur disparition serait pour cette dernière une 80/15/025/412 véritable perte, et il y a lieu d'employer tous les moyens possibles pour assurer leur conservation à l'endroit qu'ils occupent. C'est dans ce but que l'administration des Beaux-arts a ouvert, en ce qui concerne la porte de l'Hôtel Caron, une instance de classement. Cette instance a été notifiée à la propriétaire Mme la comtesse de l'Étoille.

La Commission partageant la manière de voir du rapporteur, émet l'avis que la porte de l'hôtel 115 rue Saint-Gilles doit être classée avec son cadre architectural, par voie de décret au Conseil d'État, puisque Mme de l'Étoile, par une lettre dont M. Marcou a donné lecture, se refuse à se conformer aux vues de l'administration et de telle manière qu'il n'est pas possible d'espérer qu'elle reviendra sur sa décision.

Fréjus (Var)

Classement d'un terrain contenant les vestiges du théâtre romain, ledit terrain acquis par la Ville avec une subvention de l'administration des Beaux-arts. Classement adopté. 80/15/025/413

9 mai 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Cartault, Chifflot, Enlart, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Louzier, Marcou, Maringer, Nénot, Nodet, Perdreau, Puthomme, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
[Accueil de nouveaux membres]

En ouvrant la séance, M. Paul Léon adresse ses compliments de bienvenue à MM. Marcel Aubert et Paul Vitry, membres récemment nommés de la Commission, qui participent pour la première fois aux travaux de l'Assemblée. Puis il prie l'Inspecteur général Boeswillwald de donner lecture de ses rapports sur les édifices classés de l'Algérie.

Fouilles exécutées en Algérie en 1923, et travaux relatifs à la conservation des monuments antiques de la coloni

Ces travaux, fait connaître M. Boeswillwald, ont eu pour objets principaux le Mausolée Juba II, dans le département d'Alger, ainsi que la remise à jour des cités antiques de Djemila et de Timgad, dans le département de Constantine.

Divers travaux ont été effectués également à Cherchell et à Tipaza, dans le département d'Alger, à Cran et à Tlemcen, dans 80/15/025/414 le département d'Oran, à Guellma, Khamissa, Madaure et Lambèze, dans celui de Constantine.

Au Mausolée de Juba II, appelé d'autre part, mais improprement "Tombeau de la Chrétienne", les efforts de l'architecte en chef, M. Ballu, ont surtout tendu à reconstituer les assises des gradins supérieurs et à rendre, à l'extérieur du monument, son aspect primitif. C'est ainsi que l'une des portes simulées, qui donnent son aspect à l'édifice, a été rétablie avec son couronnement, ses colonnes, les chapiteaux et l'entablement qui l'encadrent. Au dessus de l'entablement, on a retrouvé le départ des assises en gradins de la pyramide conique qui couronnait le Mausolée. Cette pyramide sera graduellement complétée, au moyen des matériaux qui en proviennent et qui jonchent le sol, aux abords du tombeau.

A Tipaza, les fouilles des grands thermes en contrebas de la route, ont mis à jour de belles mosaïques, à dessins géométriques qui couvraient le sol de la salle centrale. A Djemila, le groupe de bâtiments formés par les basiliques chrétiennes et le baptistère est très intéressant. Le plan du baptistère est tout à fait particulier.

M. Boeswillwald l'a trouvé en pleine restauration c'est-à-dire, en état aujourd'hui de recevoir les couvertures indispensables à sa conservation.

Quant à l'Arc de Caracalla, son équilibre a été rétabli par M. Ballu. Ses parties supérieures ont été rapportées et sa baie a été débouchée.

M. Boeswillwald signale que cette construction présente maintenant un aspect tout à fait satisfaisant. Il n'y manque que les trois figures qui couronnaient l'attique, Caracalla, Septime-Sévère et Julia Domma, dont les piédestaux sont encore en place.Enfin, les travaux exécutés à Timgad sont de deux sortes : les fouilles, d'une part et, d'autre part, le 80/15/025/415 maintien en état, après relevé, des restes réunis au jour. Le nombre de ces derniers s'accroît journellement, du fait de l'extension de la ville. Mais l'intérêt des découvertes a été moins grand en 1923 qu'au cours de certaines des précédentes campagnes de fouilles.

M. Boeswillwald, résumant sa communication, se plaît à rendre hommage aux soins mis par l'architecte à accomplir les travaux dont il est chargé dans la colonie.

Cependant dans sa pensée, cet éloge s'adresse plus particulièrement à la manière dont M. Ballu a effectué le transfert et la reconstitution des mosaïques retrouvées à Timgad.

La Commission s'associe à M. Paul Léon pour remercier M. Boeswillwald des intéressantes indications qu'il vient de lui donner.

Travaux à exécuter aux Monuments historiques d'Algérie

La Commission adopte ensuite le projet de répartition présenté par M. Boeswillwald, en vue des travaux d'entretien et de restauration à effectuer en 1924 aux édifices classés de l'Algérie.

Cette répartition est la suivante :

A Budget ordinaire

1 - département d'Alger

Tombeau de Juba II, ou de la Chrétienne

Traitement du gardien : 150 000 Francs

Cherchell : fouilles en recherche des différents propriétaires et sur la place publique voisine du marché : 10 000 Francs

II département d'Oran

Oran : Mosquée de Mohammed-el-Kébir

Continuation de la réfection des terrasses : 2 000 Francs

Minaret du campement : entretien : 500 Francs

Tlemcen : Musée Sidi-Aboul-Hacen, entretien : 500 Francs 80/15/025/416

Report : 13 150 Francs

Tlemcen : tours et enceinte de Mansourah

Consolidation 1 000 Francs

Réparations aux trois mosquées des Beni-Snouss : 5 000 Francs.

III département de Constantine

Madaure et Thanmissa : fouilles, entretien des ruines, chaperons de murs et voies : 15 000 Francs

Djemila : fouilles dans le quartier du Théâtre et autour de l'Arc de Crescens ; consolidation des voûtes du baptistère ; réparations aux thermes et au baptistère ; réparations aux thermes de ce baptistère ; remontage des colonnes de la Basilique de Cresconius : 45 000 Francs

Timgad : fouilles dans les quartiers sud et sud-ouest ; entretien des chaperons de murs, des voies et des parties non dallées des ruines : 25 000 Francs

Lambèze : entretien des chaperons de murs : 3 000 Francs

service archéologique : photographies, frais d'estampages, etc. : 5 000 Francs

Réserve : 650 Francs

Total : 112 800 Francs.

B - Budget des redevances de la Banque d'Algérie

Remontage d'une partie des pierres déposées du mausolée du Kroubs : 15 000 Francs

Philippeville : entretien du théâtre romain : 1 000 Francs

Khamissa et Madaure : fouilles : 15 000 Francs

Guelma : entretien du Théâtre antique et du musée installé dans ce Théâtre : 5 000 Francs

Djemila : continuation des fouilles des souterrains des grands thermes ; consolidation des voûtes ; repose du dallage de la cour intérieure : 40 000 Francs

Pose après enlèvement de mosaïques dans le musée : 10 000 Francs

Réparations et entretien des chaperons de murs et des couvertures de l'agence du musée 10 000 Francs 80/15/025/417

Djemila : fouilles aux abords des basiliques et du baptistère : 25 000 Francs

Tipaza : fouilles sur la colline des Temples ; enlèvement des remblais, leur transport à la mer ; outillage pour ces travaux : 30 000 Francs

Tombeau de Juba II ou de la Chrétienne : fouilles pour le dégagement de la plate-forme de base ; repose de gradins écroulés ; entretien des ruines : 25 000 Francs

Cherchell : continuation de fouilles ; transport au musée de fragments et de mosaïques : 25 000 Francs

Timgad : fouilles dans la cité, redressement de colonnes, entretien et réparation des égouts antiques ; réparations à la conduite d'eau et aux couvertures de l'agence et du musée : 25 000 Francs

Tébessa : fouilles dans le quartier sud-ouest de la ville antique ; déblais : 10 000 Francs

Bône : fouilles dans les terrains Chevillot et Dufour ; sondages dans la propriété de M. Gottron et au pied de la colline Saint-Augustin : 20 000 Francs

Travaux dans la propriété de la Ville, ancien terrain Chevillot ; aménagement de mosaïques : 10 000 Francs

Constantine : consolidations au palais d'Ahmed-Bey, à la suite de tassements : 2 000 Francs

Fedj-Maala : fouilles : 2 000 Francs

Réparations aux trois mosquées des Beni-Snouss : 5 000 Francs

Frais de mission d'archéologie musulmane : 5 000 Francs

Achat d'objets présentant un intérêt ethnographique en Algérie, le Sahara compris : 15 000 Francs

Imprévus : 5 000 Francs

Total Général : 300 000 Francs. 80/15/025/418

Maison de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission maintient à l'unanimité l'avis qu'elle a émis dans sa séance du 19 janvier 1923, au sujet du groupe sculpté, représentant une scène d'alcoolisme, placé sans autorisation contre le mur de la maison du fabuliste La Fontaine, à Château-Thierry.

Elle demande instamment que la Municipalité de cette ville soit invitée à activer ses recherches pour donner un autre emplacement au monument dont il s'agit.

École Militaire à Paris (Seine)

M. Boeswillwald signale qu'aucune décision n'a pu être prise jusqu'à ce jour, en vue de la nouvelle affectation à donner à la chapelle de l'École Militaire utilisée comme manutention. Seule, une modification des water-closets installés dans la tribune, à proximité de la salle des Maréchaux et réservés à l'usage de M. le maréchal Joffre, a été envisagée par l'architecte.

M. Roy propose, en effet, de reporter ce petit local sur la même tribune, mais du côté opposé, de manière à ce que son accès soit désormais situé sur la galerie extérieure du côté de la cour, et que toute communication avec la chapelle et la salle des maréchaux soit interceptée par une cloison de planches.

La Commission estime que ce changement entraînerait à coup sûr une amélioration de la situation existante, mais qu'il ne constitue pas une solution satisfaisante. Elle émet en conséquence le voeu que les water-closets dont il s'agit soient transférés à un autre emplacement, nettement indépendant de la chapelle. Elle demande en outre que des pourparlers soient engagés avec le ministère de la Guerre pour convenir d'une nouvelle affectation plus conforme au caractère 80/15/025/419 de la chapelle que celle de magasin.

M. André Hallays remarque qu'il serait heureux de profiter de la transformation projetée dans l'utilisation de la chapelle pour y replacer les peintures qui en proviennent et sont actuellement conservées à l'École Militaire de Saint-Cyr.

La Commission adopte la proposition ainsi faite par M. André Hallays.

Château de Versailles (Seine-et-Oise)

Concession d'une partie de la grande Orangerie pour y organiser le salon annuel de la Société des Amis des Arts de Seine-et-Oise.

La Commission est d'avis que cette concession peut être accordée. Elle demande toutefois que le Comité d'organisation prenne l'engagement de ne faire aucune publicité en la circonstance dans les jardins et les bosquets du parc.

Palais-Royal à Paris (Seine)

Concession du jardin, le 15 juin 1924, au Comité de reconstruction du clocher de l'église de Saint-Junien pour l'organisation d'une fête.

En raison du but poursuivi par le Comité, la Commission déclare ne pas s'opposer à cette concession.

Remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Ouverture d'une porte dans les remparts entre le Môle et le Bassin de la Hollande.

La Commission maintient absolument son précédent avis relatif à cette affaire. Elle s'oppose formellement à l'ouverture de la porte projetée. Cette porte, en effet, dénaturerait l'aspect traditionnel d'une des plus belles parties, et des plus intéressantes, de l'enceinte malouine. 80/15/025/420

De plus, elle contribuerait à créer une situation intolérable pour les propriétaires des immeubles voisins de la muraille, car ces maisons seraient perpétuellement envahies par les vagues, pendant les tempêtes d'hiver.

Remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Remise en état de l'escalier de la Tour des Beys(150).

Ayant entendu lecture du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis que la solution proposée par M. l'architecte en chef Marcel pour le nouvel aménagement de l'escalier de la tour des Beys peut être acceptée.

Mais elle s'oppose à l'unanimité à la création de la plate-forme que la Municipalité de Saint-Malo désirerait adosser, du côté de la grève, à la muraille du corps de remparts.

Château de Fougères (Ille-et-Vilaine)

Devis de 67 031 Francs 42, concernant la remise en état de la tourelle d'angle sud ainsi que celle de la courtine à la suite, au-dessus du logis du Seigneur, y comprisla courtine du nord, entre les tours de Coigny et de Quémadeuc.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Reste de l'ancien Prieuré de Saint-Cosme à La Riche (Indre-et-Loire)

Classement adopté, au besoin d'office.

Église Notre-Dame-de-Paradis à Hennebont (Morbihan)

M. Paquet fait connaître qu'un riche habitant d'Hennebont, qui désire conserver l'anonymat, offre la somme de 138 443 Francs pour achever la 80/15/025/421 construction des pinacles et des balustrades autour de la nef de l'église Notre-Dame du Paradis.

Ce projet, rappelle M. Paquet, n'est pas entièrement nouveau. Soumis partiellement à la Commission des Monuments historiques en 1922, il fut rejeté, l'administration, à qui l'on demandait d'en assurer l'exécution ne pouvant consacrer alors la moindre partie de ses crédits à des embellissements qu'aucune nécessité n'imposait. Aujourd'hui, la situation est différente, puisque les ressources sont créées, et le rapporteur estime qu'il n'y a aucun inconvénient à ce que la restauration à laquelle le don est conditionné, reçoive exécution. Rien ne prouve que les balustrades, que l'on propose de construire, aient jamais existé, mais il est certain qu'elles étaient prévues dans le projet de construction, car leurs amorces existent sur tous les pinacles, donnant exactement leur hauteur et leur profil.

La Commission adopte l'avis de M. Paquet, et elle demande que M. l'architecte en chef Marcel lui soumette un projet complet des ouvrages à réaliser. Mais elle demande que l'autorisation d'effectuer ces travaux soit subordonnée au remplacement des verrières historiées placées en 1919 sur l'initiative du précédent recteur de la paroisse, nonobstant le consentement de l'administration.

Monument aux Morts de la Flotte à la Pointe Saint-Mathieu (Finistère)

Le monument projeté pour honorer la mémoire des marins de la Flotte de Guerre, morts pour la France de 1914 à 1918, doit être placé dans les ruines de l'ancienne abbaye de la Pointe Saint-Mathieu. Les auteurs du projet MM. Paul Génuys, architecte en chef des Monuments historiques et Quillivic, statuaire, 80/15/025/422 proposent de l'élever dans l'axe de la nef de l'église abbatiale, entre les quatre piliers qui devaient supporter autrefois le clocher. Ce monument sera composé d'une pierre tombale, placée en contrebas du sol, et portant l'inscription :

"A ceux dont la mer est le tombeau

1914-1918"

Penchées sur cette tombe, deux figures de bretonnes pleurant et priant. Sur les côtés, seront sculptées des couronnes et, dans l'axe, un bas-relief représentera la mer. L'architecte, a en outre, proposé de placer dans le pignon de la face ouest de l'église, suspendu au milieu de la grande baie, face à l'océan, un feu perpétuel.

M. Paquet estime que la sobriété de ce projet et l'harmonie de ses grandes lignes le rendent digne de l'emplacement auquel il est destiné. La seule critique à faire s'adresse, selon lui, à l'une des statues de bretonnes, dont l'attitude douloureuse est un peu exagérée. Mais M. Quillivic a pris l'engagement d'en modifier l'expression.

Dans ces conditions rien ne s'oppose, semble-t-il, à ce que les artistes soient autorisés à donner à leur oeuvre sa forme définitive.

Tel est l'avis de la Commission.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

Devis de 23 752 Francs 63, établi en vue de la continuation des travaux nécessaires à la préservation des murailles du château de Chinon. Ce devis fait l'objet d'un avis favorable de la Commission.

Église Saint-Urbain à Troyes (Aube)

Le maire de la Ville de Troyes a fait récemment connaître que la Municipalité n'acceptait pas les conditions imposées par l'administration des Beaux-arts 80/15/025/423 pour l'exécution du projet d'établissement de tertres gazonnés autour de l'église Saint-Urbain. La principale de ces conditions imposait un périmètre déterminé pour éviter l'entretien à la base des murs d'une humidité dite préjudiciable à l'édifice.

La Commission, adoptant les conclusions du rapport qui lui est fait par M. Sallez, maintient l'avis qu'elle a émis sur la question dans sa séance du 16 février 1924, et elle émet le voeu que la décision prise sur cet avis par M. le ministre des Beaux-arts soit énergiquement confirmée à M. le maire de Troyes.

Ancien cimetière de Dives-sur-Mer (Calvados)

Classement adopté.

Ancien évêché de Verdun (Meuse)

Devis de 798 110 Francs 90, présenté en vue des transformations à effectuer à l'édifice pour l'aménager en bibliothèque municipale.

M. l'Inspecteur général Génuys constate que le nouveau projet auquel ce devis se rapporte donne satisfaction à la plupart des critiques que la Commission avait formulées contre le projet qui l'avait procédé. Cependant M. Ventre a négligé d'assurer, comme il lui était demandé, l'étanchéité de l'étage des combles. Il n'a pas davantage procédé à l'étude de ciment armé que l'administration lui avait demandé de produire. D'autre part, les épures communiquées à M. l'Inspecteur général ne comportent ni l'emplacement du calorifère, ni celle des tuyaux de fumée. Ces dispositifs ne sont même pas sommairement indiqués sur les plans. En toute autre circonstance, M. Génuys demanderait le renvoi du projet à son auteur. Mais la Ville de Verdun est pressée de voir le bâtiment restauré pour y installer sa 80/15/025/424 bibliothèque. Il propose donc d'approuver, dans le devis de 798 110 Francs 90 établi par l'architecte, la partie intéressant la maçonnerie, ce qui permettra d'engager la reconstruction des murs et d'attendre, pour approuver le complément du devis, que M. Ventre ait procédé aux études supplémentaires et fourni les renseignements qui lui étaient demandés.

La Commission adopte cette manière de voir, et elle charge le rapporteur de donner à M. Ventre les instructions nécessaires pour que la solution complète que cette affaire attend depuis déjà longtemps puisse intervenir dans un délai aussi court que possible.

Église Sainte-Catherine à Honfleur (Calvados)

Devis de 2 941 Francs 59, prévoyant les travaux à exécuter en vue de la réfection de la couverture du porche d'ordre dorique, construit au XIXe siècle contre le monument.

M. L'Inspecteur général Nodet se demandant dans son rapport s'il ne serait pas préférable de libérer l'église de cette adjonction fâcheuse, la Commission émet le voeu que soit étudiée la question de savoir si le porche dont il s'agit n'est pas nécessaire à l'ensemble de la façade et s'il ne faudrait pas remanier cette dernière, cet édicule une fois déposé.

Cathédrale de Meaux (Seine-et-Marne)

Statue de Jeanne d'Arc par René de Saint-Marceaux.

La Commission préférerait que cette statue ne soit pas abritée dans la cathédrale de Meaux. Néanmoins, si Monseigneur Gaillard insiste pour l'y voir, elle ne s'opposera pas à son désir, à la condition que l'effigie de Jeanne d'Arc n'occupe dans l'édifice qu'un emplacement discret. 80/15/025/425

Ancienne maison d'Hector Berlioz à Paris, rue du Mont Cenis

Classement abandonné.

Cloître de Saint-Génis-des-Fontaines (Pyrénées-Orientales)

Ainsi que le demande dans son rapport M. Sallez, adjoint à l'Inspection générale des Monuments historiques, la Commission émet le voeu que le classement des vestiges du cloître de Saint-Génis-des-Fontaines contenus dans la propriété de M. et Mme Jougé, née Révillon, soit poursuivi avec activité, et que ce classement soit abandonné en ce qui concerne les portions du même cloître appartenant à M. et Mme Bernadi, née Goneill, à moins que M. Sallez ne puisse trouver des concours locaux pour le paiement de l'indemnité à verser au propriétaire en cas de classement d'office.

Ancienne abbaye de Beaulieu à Ginals (Tarn-et-Garonne)

Devis de 29 315 Francs 55 ayant pour objet la restauration de la couverture de la tour lanterne de la chapelle.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, qui devra, préalablement, être retourné à M. Hulot, en vue de légères rectifications.

Église de Souvigny (Allier)

Devis de 96 877 Francs 19, prévoyant la réfection de divers piliers et de la couverture du bas-côté sud.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Nodet, la Commission adopte le principe de l'ensemble des travaux compris dans ce devis, et elle émet un avis favorable à l'exécution immédiate du chapitre concernant la restauration des couvertures de l'édifice. 80/15/025/426

Église de Turqueville (Manche)

Classement adopté.

La sacristie, moderne, ne sera pas comprise dans ce classement.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

Projet de vitraux pour la chapelle Jeanne d'Arc.

La Commission accepte sans modification le projet qui lui est soumis. Elle demande, avant de donner un avis définitif quant à l'exécution, qu'un panneau soit soumis à son examen.

Elle charge M. Ruprich-Robert de se mettre en rapport à ce sujet avec M. Chappée, donateur des verrières, et le peintre Morin, auteur de la maquette qui vient de lui être présentée.

Halles de Nolay (Côte-d'Or)

De l'avis de M. Ruprich-Robert, il y a lieu de maintenir le devis de 41 000 Francs approuvé pour la remise en état des halles de Nolay, propriété de M. François Carnot, qui s'en désintéresse, d'ailleurs, totalement. En attendant que M. Carnot, mis en garde sur la responsabilité qu'il encourt en refusant de contribuer à la restauration de ces vieilles halles, fournisse à l'administration la contribution qui lui incombe en la circonstance, M. Ruprich-Robert demande que l'accès des parties de l'édifice considérée comme dangereuses soit interdit au public, après entente sur place entre l'architecte ordinaire des Monuments historiques et le maire de la Commune.

La Commission adopte cette manière de voir à l'unanimité et déclare qu'il n'y a nullement lieu de prononcer le déclassement du monument.

Immeuble 48 rue Saint-Laurent à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle)

Ayant pris connaissance des renseignements fournis par M. Guët, architecte en chef des Monuments historiques de Meurthe-et-Moselle, la Commission est d'avis que si 80/15/025/427 l'on n'aboutit pas à une entente amiable avec le propriétaire, le classement de la maison ancienne, 48 rue Saint-Laurent, à Pont-à-Mousson, devra être abandonné.

Ancien Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, rue Vieille-du-Temple, à Paris (Seine)

M. l'Inspecteur général Perdreau expose verbalement l'état de la question du classement de cet immeuble. Les démarches entreprises auprès des propriétaires pour obtenir leur adhésion à cette mesure n'ont donné que des résultats négatifs. Quant à Madame la comtesse de Béhague, qui s'était un moment proposé d'acquérir l'hôtel pour assurer sa conservation, elle a renoncé à son projet, ayant, entre temps, fait l'acquisition d'un autre immeuble. D'après les renseignements recueillis par M. Perdreau, il semble que l'on pourrait intéresser d'autres personnes à la conservation de l'édifice. Néanmoins, l'instance de classement ouverte par l'administration des Beaux-arts expirant le 20 mai, il serait nécessaire de prendre une décision immédiatement, ce qui n'empêcherait pas de négocier ultérieurement avec les personnes susceptibles d'acquérir l'immeuble.

Dans ces conditions, la Commission demande que le classement d'office de l'ancien Hôtel de Hollande soit poursuivi sans nul délai par voie de décret pris en Conseil d'État.

Ancienne abbaye de Vézelay (Yonne)

M. l'Inspecteur général Perdreau fait connaître qu'en raison de l'indemnité élevée qui sera vraisemblablement attribuée à M. Dicquemare par le jury d'expropriation, l'administration des Beaux-arts ne peut songer à acquérir par cette voie les bâtiments et terrains avoisinant l'ancienne abbaye de Vézelay. A son avis, le classement d'office assurerait dans de meilleures conditions une protection aussi efficace des abords de l'édifice. Si, plus tard, l'administration voyait des avantages à devenir propriétaire, la somme 80/15/025/428 qu'elle aurait à verser serait moindre, par suite de la dépréciation que subissent toujours les propriétés grevées d'une servitude de classement.

M. Perdreau penche donc nettement pour le classement d'office que la Commission adopte à l'unanimité, en demandant que le Conseil d'État soit saisi le plus tôt possible de l'affaire, l'instance ouverte le 7 janvier devant expirer le 6 juillet prochain.

Ancienne abbaye de Saint-Wandrille (Seine-Inférieure)

Sur la proposition de M. Enlart, la Commission demande que le moulage des figures du petit portail de Saint-Wandrille soit confié à M. Garnier, sculpteur, qui a toujours apporté un grand soin dans l'exécution des travaux dont il a été chargé par l'administration des Beaux-arts.

Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées)

Classement des murs d'enceinte et des glacis adopté.(151)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission émet le voeu que cette mesure soit également appliquée aux remparts de la ville haute et du faubourg d'Espagne.

Hôtel de ville de Narbonne (Aude)

Devis de 996 951 Francs 10, prévoyant les travaux de toute nature à effectuer au monument.

Conformément aux conclusions du rapport de M. L'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis peut être exécuté et qu'une subvention importante pourra être prélevée sur le budget des Beaux-arts pour assurer sa dotation.

Église de Fanjeaux (Aude)

Devis de 49 869 Francs 56, concernant l'achèvement de la restauration des couvertures de la nef et 80/15/025/429 des chapelles, ainsi que la réfection du clocher.

Suivant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis. 80/15/025/430

27 juin 1924
Présidence de M. Paul Léon, Membre de l'Institut, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Albertini, Bonnier, Boeswillwald, Brutails, Chifflot, Defrasse, Enlart, d'Estournelles de Constant, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Humblot, Koechlin, Krafft, Labussière, Louzier, Marcou, Maringer, Nénot, Pol Neveux, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Pottier, Puthomme, Remaury, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Donation Rockefeller

Sur la proposition de M. le directeur des Beaux-arts, la Commission décide de se rendre à Versailles, le jeudi 10 juillet, à Fontainebleau, le samedi 12 juillet, pour examiner avec MM. Paléologue, Hanoteaux et Aryès, représentants de M. Rockefeller, le programme des restaurations à effectuer dans les deux domaines au moyen des fonds mis à la disposition de la France par ce généreux mécène.

La Commission profite de cette circonstance pour prier l'administration des Beaux-arts d'être son interprète auprès de M. Rockefeller et le remercier de son beau geste. 80/15/025/431

Fouilles d'Ensérune (Hérault)

Sur le rapport verbal de M. Pottier, la Commision émet un avis favorable à la continuation au mois d'août prochain des fouilles précédemment entreprises à la colline d'Ensérune.

Elle demande qu'un crédit de 12 000 Francs soit affecté à ces fouilles qui pourront être confiées comme le propose M. Pottier, à M. Morin-Jean, élève diplômé de l'École du Louvre.

Fouilles de Vaison (Vaucluse)

M. l'Inspecteur général Marcou expose à la Commission le programme des fouilles gallo-romaines à effectuer, cette année, à Vaison. On déblaierait, au cours de la campagne, la partie haute du théâtre ; on poursuivrait l'exploration de la maison de Puymin, ainsi que celle des "Thermes du Nord".

La Commission approuve le programme de ces travaux ainsi que l'affectation d'une somme de 25 000 Francs à leur entretien.

Théâtre romain de Vienne (Isère)

Sur la proposition de M. Marcou, la Commission émet le voeu qu'une somme de 20 000 Francs soit mise en 1924 à la disposition de M. l'architecte en chef Formigé en vue de la continuation des recherches entreprises au théâtre antique de Vienne.

Gymnase romain d'Orange (Vaucluse)

M. Marcou rend compte de l'intérêt exceptionnel des vestiges découverts, à l'heure actuelle, de l'ancien gymnase romain d'Orange. Il y aurait à poursuivre la remise à jour de ce vaste édifice, qui date, selon toutes vraisemblances, de l'époque d'Auguste.

Sur sa demande, la Commission émet le voeu qu'une somme de 25 000 Francs soit affectée à la continuation de l'entreprise. 80/15/025/432

Fouilles du temple de Silvanus à Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet l'avis qu'une somme de quatorze mille francs pourra être mise à la disposition de M. l'architecte en chef Formigé, en vue de la continuation et de l'exploration d'une ancienne carrière comblée à l'époque gallo-romaine.

Théâtre romain de Fréjus (Var)

M. l'Inspecteur général Nodet estime qu'il suffira, à l'heure actuelle, d'une somme de quinze mille francs pour terminer les recherches entreprises au Théâtre romain de Fréjus.

La Commission se prononce, en conséquence, pour que ce crédit soit mis à la disposition de l'architecte.

Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Fouilles de Lugdunum Convenarum.

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet un avis favorable à l'allocation d'une subvention de 5 000 Francs à la Commission des fouilles de Lugdunum Convenarum pour permettre à cette compagnie de poursuivre les recherches qu'elle a entreprises sur le territoire de la Commune de Saint-Bertrand-de-Comminges.

Séquestre Heilbronner

Après lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Marcou, la Commission émet l'avis qu'il n'y a pas lieu de poursuivre le classement, ni la revendication des morceaux d'architecture ou de sculpture provenant de monuments anciens et dépendant du séquestre Heilbronner. 80/15/025/433

La Folie Saint-James à Neuilly-sur-Seine (Seine)

Appelée à se prononcer à nouveau sur la question de la mise à l'alignement de ces immeubles, la Commission des Monuments historiques considérant :

1° que la conservation de la partie classée parmi les Monuments historiques de la propriété dite La Folie-Saint-James, sise 16 avenue de Madrid à Neuilly-sur-Seine, est d'intérêt public,

2° que la mise à l'alignement des constructions formant saillie sur la dite avenue, telle qu'elle est projetée par la ville de Neuilly, entraînerait la destruction de toute une aile de bâtiments, ce qui aurait pour résultat de dénaturer les heureuses dispositions du plan et de mutiler le remarquable ensemble architectural de la cour d'honneur,

3° qu'un premier projet de transformation étudié, à la demande de l'administration des Beaux-arts, par M. Bonnier, Inspecteur général des services d'architecture et d'esthétique de la préfecture de la Seine, ayant été écarté par la Municipalité de Neuilly, M. Bonnier a présenté une deuxième étude qui concilie heureusement le maintien de l'aspect monumental à sauvegarder avec les besoins de la circulation publique

4° qu'en effet ce deuxième projet réduit la saillie actuelle à la largeur d'une arcade destinée à soutenir la portion de la façade intéressante de la cour intérieure, la façade extérieure se trouvant ramenée à la simple épaisseur d'un parement

5° que l'établissement de ce passage élargit notablement le trottoir, assure ainsi la sécurité des piétons et permet de doubler sur la chaussée la voie de tramway existant 80/15/025/434

6° que, par une lettre en date du 7 janvier 1924 adressée à M. le directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'Intérieur, M. Jacques Lebel, propriétaire de La Folie-Saint-James, prend l'engagement, si le projet de M. Bonnier est adopté, d'en supporter seul les frais d'application,

est d'avis, à l'unanimité : que le plan d'alignement de l'avenue de Madrid, proposé par la Ville de Neuilly, soit modifié conformément aux dispositions du deuxième projet de M. Bonnier, déjà approuvé par la Commission dans sa séance du 3 novembre 1922.

Immeuble 27 rue de Valois à Paris (Seine)

Sur le rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission déclare qu'elle ne voit pas d'inconvénient à ce que la Banque de France fasse procéder au ravalement de la façade de la maison qui lui appartient, 27 rue de Valois, et modifier légèrement la toiture de cet immeuble dont les chambres sous comble n'ont pas la hauteur réglementaire.

Comédie Française Place du Théâtre-Français à Paris (Seine)

M. Nénot, saisit la Commission d'une demande présentée par M. l'Administrateur général de la Comédie Française.

Ce dernier signale que le soir, au milieu des éclairages intensifs qui l'entourent, le Théâtre-Français paraît dissimulé et que les étrangers hésitent parfois sur sa situation. Il demande, en conséquence, si l'administration des Beaux-arts verrait quelque inconvénient à ce que des annonces discrètes soient disposées le long de ses balcons.

En ce qui le concerne, M. Nénot ne donnerait, et sous toutes réserves, un avis favorable qu'en ce qui concerne le balcon de l'aile du bâtiment en retour sur la rue Richelieu. 80/15/025/435

Mais la Commission, à l'unanimité, se refuse à accepter la présence d'une publicité, même extrêmement restreinte, sur les façades de la maison de Molière.

Palais-Royal à Paris (Seine)

M. Nénot a examiné le projet présenté par M. de Berraucourt, représentant la Société des films Abel Gance, à l'appui de la demande présentée par cette société, en vue de recevoir l'autorisation d'installer un théâtre cinématographique dans le sous-sol de la cour d'honneur du Palais-Royal, où sont, à l'heure actuelle, classées les archives de la Cour des Comptes.

Ce projet paraît présenter de graves inconvénients à M. l'Inspecteur général. Il en signale les dangers. Étant donné que les services techniques de la préfecture de Police et les architectes du Palais-Royal se sont prononcés contre l'installation envisagée, il ne voit pas, quant à lui, la possibilité d'accorder l'autorisation sollicitée.

La Commission adopte à l'unanimité cette manière de voir.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Chifflot, la Commission n'a pas d'objections à formuler contre les modifications apportées au projet d'installation primitif du monument aux Médaillés Militaires, morts pour la patrie.

Elle demande que les mêmes dispositions soient prises, s'il est donné suite à l'intention d'élever un monument aux membres de la Légion d'Honneur en pendant au monument précédent. Ces dispositions intéressent le déplacement d'une porte, nécessaire au service d'incendie.

Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

L'École américaine installée dans le château de Fontainebleau demande :

1° l'installation de deux rideaux destinés à la division de 80/15/025/436 la grande salle à usage d'ateliers, aménagée dans le bâtiment de l'ancienne comédie, ainsi que l'installation de rideaux aux fenêtres et aux châssis de la toiture

2° la peinture de la partie haute et de la charpente de la salle

3° le rétablissement de deux fenêtres également murées donnant sur le parterre.

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Laloux, la Commission est d'avis que l'autorisation de poser les rideaux et de repeindre la salle peut être donnée sans aucun inconvénient, mais que, par contre, les ateliers installés dans le bâtiment de l'ancienne comédie jouissent d'un éclairage suffisant et que c'est moins que jamais le moment d'entreprendre des travaux coûteux de maçonnerie et de menuiserie pour le rétablissement des deux fenêtres dont il s'agit.

Création d'un musée dans la ville de Reims (Marne)

M. l'Inspecteur général Génuys donne connaissance d'un rapport récemment présenté par M. le maire de Reims au Conseil municipal qui en a approuvé les termes à l'unanimité.

Ce rapport concerne un ensemble de dispositions projetées en vue de la création dans la ville de deux importants musées archéologiques, l'un dans les bâtiments à désaffecter de l'Hôtel-Dieu actuel, dont une partie serait réservée à l'usage de sacristies de l'église Saint-Rémy et à l'exposition des tapisseries appartenant à cet édifice ; l'autre, dans les bâtiments en partie ruinés par la guerre de l'ancien évêché attenant à la cathédrale.

M. Génuys donne connaissance à la Commission des modalités du projet dont il s'agit. La réalisation lui en semble de tout point désirable et il demande que l'administration engage avec la Ville pour conduire l'affaire à bien, au mieux des intérêts particuliers de l'État et de ceux qu'il a le devoir de faire 80/15/025/437 respecter.

Hôtel de ville de Béthune (Pas-de-Calais)

Le nouveau projet présenté par M. Cordonnier pour la reconstruction de l'Hôtel de ville de Béthune prévoit, autour du beffroi classé, des isolements mesurant respectivement huit mètres et sept mètres quarante. La largeur de la façade principale est réduite d'un mètre quatre-vingt. La décoration extérieure de la future mairie a été simplifiée.

Dans ces conditions, la Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, est d'avis que la construction du nouvel Hôtel de ville peut être autorisée aux abords du beffroi, puisque la Municipalité le désire absolument.

Mais elle tient encore à exprimer sa conviction profonde qu'il eût été préférable de laisser, selon une expression employée par certains habitants de Béthune, "le beffroi libre sur la place libre".

Château de Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission émet en principe un avis favorable à l'acquisition, avec le concours de M. Jules Rein, Conseiller général de Seine-et-Oise, de la partie du terrain Ballo, située derrière la façade postérieure du château de Maisons-Laffitte, à droite de ce monument.

d'autre part, elle émet le voeu que le classement d'office des deux terrains communaux boisés, qui se trouvent situés de part et d'autre du pont sur la Seine, dans l'axe de l'édifice, soit poursuivi par voie de décret pris en Conseil d'État, si la Ville de Maisons-Laffitte se refuse à le grever d'une servitude non aedificandi, 80/15/025/438 ces derniers terrains forment en effet, une perspective de verdure, dont le maintien est indispensable pour conserver leur cachet esthétique aux abords du domaine.

Cathédrale de Reims (Marne)

Sur la proposition de M. Pol Neveux, la Commission émet le voeu qu'un crédit spécial soit ouvert à M. Deneux, architecte en chef de la cathédrale de Reims, pour lui permettre de dresser un échafaudage devant la façade principale de l'édifice et de reconnaître l'état de la statuaire qui décore les portails de cette façade.

Elle demande que M. Deneux résune les constations qu'il aura faites en un rapport qui devra lui être soumis dès la rentrée d'octobre. 80/15/025/439

28 juin 1924
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Albertini, Brutails, Cartault, Enlart, Génuys, Hallays, Louzier, Marcou, Nodet, Puthomme, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Fort(152) de La Latte à Plévenon (Côtes-du-Nord)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission décide de reprendre les pourparlers engagés avec M. le Commandant de La Ville Le Roux, propriétaire du Fort de La Latte, à Plévenon pour l'amener à consentir au classement de cet édifice.

Si ces pourparlers ne donnaient pas de résultats, la Commission demande que le classement du très intéressant édifice qu'est le fort de La Latte soit poursuivi d'office, par voie de décret en Conseil d'État.

Porte du XVe siècle 10 rue du Bourg à Thiers (Puy-de-Dôme)

Classement adopté.

Maison de l'Image Saint-Jean à Beauvais (Oise)

Classement de la 80/15/025/440 façade sur la rue Saint-Jean, adopté. Ce classement devra être poursuivi au besoin d'office.

Chapelle impériale à Ajaccio (Corse)

La Commission, revenant sur l'avis qu'elle a exprimé dans sa séance du 29 avril 1921, adopte le classement de cet édifice.

Cloître de la cathédrale de Tulle (Corrèze)

M. L'Inspecteur général Nodet fait connaître que la Municipalité de Tulle demande la reconstruction du second étage du bâtiment occidental du cloître de la cathédrale, pour y installer un musée de peinture, dont le premier fond serait constitué par les tableaux actuellement exposés à la mairie dans de mauvaises conditions. Le cloître de la cathédrale de Tulle appartient à l'État. L'étage dont il s'agit est une construction légère, surajoutée et sans aucun caractère ; de plus, il menace ruine.

La dépense nécessaire pour le remettre en état est estimée à 86 989 Francs 75. La Ville de Tulle subviendrait à cette dépense pour cinquante mille francs. Le surplus des travaux serait supporté par le budget des Beaux-arts. M. Nodet ajoute que la réfection envisagée est prévue en maçonnerie de moellons. Le nouvel étage serait décoré de quatre médaillons représentant des personnalités de Tulle. Ce projet soulève les plus vives critiques.

MM. André Hallays et Boeswillwald font remarquer que le budget des Beaux-arts n'est pas destiné à subvenir à des opérations de ce genre.

M. André Hallays remarque en outre que le projet soumis à l'Assemblée prévoit la continuation de l'étage adventice jusque contre le mur de la cathédrale. Cette modification à l'état de choses existant est inadmissible. Il 80/15/025/441 faut conserver un large espace libre entre la cathédrale et le bâtiment du cloître.

La Commission adopte cette manière de voir ; à l'unanimité, elle repousse le projet dont elle est saisie.

Elle demande que l'architecte procède à une nouvelle étude de la restuaration de la partie occidentale du cloître, en limitant cette entreprise à la simple réparation de l'état actuel, étant bien entendu que le budget des Beaux-arts ne pourra, en la circonstance, fournir de fonds que pour la réfection des toitures.

Ancien château de Guise (Aisne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission émet un avis favorable au déclassement du château de Guise demandé par la direction des Domaines.

Mais elle entend excepter du déclassement à poursuivre l'ancien donjon de cet ouvrage fortifié, qui présente un réel intérêt archéologique et dans lequel des travaux de restauration ont été entrepris en 1923.

Église de Montpezat-de-Quercy (Tarn-et-Garonne)

Devis de 56 900 Francs 92 prévoyant la restauration des toitures et des parties hautes du clocher.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet.

Elle émet l'avis que l'exécution du premier chapitre de ce devis pourra être autorisée, pourvu que la Commune participe à sa dotation pour une somme de 7 à 8 000 Francs payable en deux annuités dans la caisse du Trésor.

Elle demande d'autre part que l'architecte, M. Hulot, révise d'une façon très serrée le chapitre second pour en diminuer le montant dans une proportion aussi forte que possible. Ce second sera ultérieurement autorisé. 80/15/025/442

Mais comme son exécution risque d'être longtemps retardée, on pourra protéger provisoirement les allèges des baies du clocher avec des tuiles rebutées.

Église de Saint-Chamant (Corrèze)

Devis de 10 750 Francs concernant la restauration du porche.

Suivant l'avis de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission se prononce pour l'exécution de ce devis.

Elle émet le voeu que le budget des Beaux-arts participe à sa dotation dans la proportion de 2/3.

Église Saint-Quiriace à Provins (Seine-et-Marne)

Devis de 59 309 Francs 22, concernant la réfection de la couverture du dôme.

Sur la proposition de M. Génuys, la Commission émet le voeu que la brèche de 10 m. de surface qui existe dans ce dôme soit aveuglée définitivement ou provisoirement à l'aide de feuilles de zinc, en mettant au besoin, en vue de cette opération, un crédit de 500 Francs à la disposition de l'architecte ordinaire.

Elle demande, en outre, que le reste de la couverture soit vérifiée et consolidée, en attendant que des circonstances plus favorables et l'assurance d'un concours financier de la Ville permettent d'envisager une solution aussi radicale que celle qui est proposée par l'architecte. Ce dernier devra, en conséquence, modifier son devis.

Église de Simiane (Basses-Alpes)

Devis de 37 522 Francs 12 concernant la remise en état des couvertures, la consolidation du campanile, l'assèchement et la consolidation du mur 80/15/025/443 latéral ouest, l'ouverture de trois fenêtres dans ce même mur. La Commission adopte les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet. Elle émet l'avis que l'exécution de ce devis pourra être répartie sur deux exercices et assurée au moyen des fonds de l'État dans une mesure aussi large que possible.

Église de Ladignac (Haute-Vienne)

Devis de 57 044 Francs 35, prévoyant l'étaiement du clocher, la consolidation et la réparation des maçonneries de ce clocher, la couverture de cet édifice et l'établissement d'un paratonnerre.

La Commission émet l'avis que l'exécution de ce devis ne pourra être réalisée que si la Commune s'engage à concourir à sa dotation, au minimum pour une somme de quinze mille francs.

Tour de la Chaîne à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Devis de 63 280 Francs 95, prévoyant l'achèvement du crénelage de la Tour de la Chaîne.

Après avoir examiné les documents graphiques et le devis relatifs à ce projet, la Commission émet l'avis qu'il n'y a pas lieu d'en autoriser la réalisation.

Église du Chalard (Haute-Vienne)

Devis de 39 452 Francs 02, décrivant les travaux à effectuer pour assurer l'étanchéité des couvertures en pierres plates schisteuses de l'abside, des deux absidioles et des deux transepts, ainsi que l'enlèvement d'un arbre parasite sur le pignon Nord et les réparations à effectuer aux maçonneries.

La Commission, tout en reconnaissant la nécessité d'assurer l'étanchéité de ces couvertures estime exagérées 80/15/025/444 les mesures proposées dans le devis, qui ne fait que reproduire une estimation fournie par un entrepreneur. Elle ajourne sa décision jusqu'à ce que l'architecte ait étudié l'établissement d'une simple chape en ciment et fourni une évaluation personnelle. Le devis devra donc faire l'objet d'une nouvelle étude.

Tour du Prince de Galles à Thouars (Deux-Sèvres)

Devis de 3 985 Francs 02, envisageant la création d'un passage sous l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission repousse le projet présenté à cet effet par M. l'architecte en chef Sardou, comme devant porter une atteinte trop grave à l'aspect extérieur de la Tour.

Église de Saint-Maurin (Lot-et-Garonne)

Devis de 36 776 Francs 85, envisageant la restauration du clocher.

La Commission émet, conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, un avis favorable à l'exécution de ce devis. L'entreprise pourra être dotée, si la situation des crédits le permet, d'une somme de 20 000 Francs prélevée sur le budget des Beaux-arts.

Église de Vertus (Marne)

Devis de 102 491 Francs 71, prévoyant la remise en état de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis qu'il n'y a lieu d'approuver quant à présent que le premier chapitre de ce devis qui, s'élevant à 49 704 Francs 91, comprend la réparation des couvertures de la nef et du bras nord du transept 80/15/025/445 qui est plus urgent. La Commune devra être invitée à participer à cette première dépense.

Ancienne église Saint-Pierre à Doullens (Somme)

La Commission ne saurait accepter ni la démolition de cet édifice, ni la transaction proposée par la Ville, transaction qui, si elle était réalisée, transférerait à l'État dans des conditions onéreuses la propriété de ce monument.

Considérant l'intérêt présenté par l'ancienne église Saint-Pierre, la Commission demande donc que son classement d'office soit poursuivi par voie de décret pris en Conseil d'État. Ainsi que M. l'Inspecteur général Génuys l'indique in fine dans son rapport, ce classement d'office devra porter sur la nef et ses bas-côtés et sur l'amorce de l'abside qui subsiste à l'est de l'édifice.

Ancienne abbaye de Fécamp (Seine-Inférieure)

Devis de 112 198 Francs 07.

Ce devis décrit les travaux à effectuer pour la réparation des couvertures de la tour centrale et du versant sud de la nef.

La Commission se rallie à l'avis de M. Génuys. Les travaux dont il s'agit sont indispensables. Ils pourront être réalisés au moyen de crédits fournis par moitié, d'une part par l'État, d'autre part par la Ville et le département.

Église des Noës (Aube)

Devis de 72 250 Francs 96, concernant la remise en état des couvertures de la nef et des bas-côtés.

Etant donné l'importance de cette dépense, la Commission émet le voeu qu'elle soit répartie sur deux exercices, afin de faciliter la réunion des concours financiers locaux.

Ces concours pourront être fixés au quart du montant de 80/15/025/446 de l'entreprise.

Cathédrale de Troyes (Aube)

Plaque commémorative des morts de la Guerre.

La Commission s'oppose formellement à la réalisation du projet de plaque qui lui est soumis.

Elle demande qu'un nouveau projet soit établi par M. l'architecte en chef Tillet, en vue de ce petit monument funéraire.

Église de Trouan-le-Grand (Aube)

Classement adopté.

Cloître de Saint-Génis-des-Fontaines (Pyrénées-Orientales)

La Commission confirme l'avis qu'elle a émis dans sa séance du 9 mai, au sujet de cette affaire.

Elle renonce à poursuivre le classement de la portion du cloître située dans la propriété de M. Bernadi, en raison des charges financières exagérées que la réalisation de cette mesure entraînerait pour l'administration des Beaux-arts.

Ruines du château de La Hunaudaye à Plédéliac (Côtes-du-Nord)

Devis de 86 472 Francs 53, établi en vue de la consolidation de ces ruines.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission est d'avis que l'architecte devra être invité à modifier ses propositions.

En raison de la mauvaise volonté du propriétaire, il est, en effet, impossible d'approuver un projet d'ensemble, dont la réalisation ne pourrait être effectuée. Il est préférable de présenter chaque année, pendant le temps nécessaire, un programme de travaux correspondant à une dépense de 10 à 12 000 Francs par exercice. 80/15/025/447

Église de Plouguer (Finistère)

Devis de 217 190 Francs 75, prévoyant la restauration de l'édifice après son incendie.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Paquet.

Elle est d'avis que le devis présenté peut être exécuté et elle demande qu'une subvention de 40 000 Francs soit accordée à la Commune pour l'aider à exécuter les travaux qui y sont décrits.

Ossuaire de Lanvellec (Côtes-du-Nord)

Classement adopté.

Chapelle du château de La Bourgonnière à Bouzillé (Maine-et-Loire)

Classement adopté.

Maison de l'arbre de Jessé à Joigny (Yonne)

Classement adopté.

Immeuble Lajoie à Joigny (Yonne)

Classement adopté.

Église abbatiale de Sainte-Marie-aux-Dames à Saintes (Charente-Inférieure)

Devis de 310 038 Francs 41 prévoyant les réparations nécessaires à la reprise du culte dans l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission est d'avis que ce devis peut être approuvé dans son ensemble et que l'exécution des trois premiers chapitres ne souffre dès maintenant aucun inconvénient.

Porte de Fives à Lille (Nord)

Sur la proposition de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission adopte le classement des parties suivantes de la porte de Fives à Lille :

1° vieille tour avec son couloir et ses deux salles

2° descente aux galeries souterraines

3° les souterrains sur une longueur de dix mètres environ, comprenant la pile soutenant le pont-levis. 80/15/025/448

Portes de Gand et de Roubaix à Lille (Nord)

La Commission adopte le classement de ces portes et des parties de fortifications qui les relient conformément aux conclusions du rapport de M. Génuys.

Citadelle de Lille (Nord)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission adopte le classement total de l'ancienne citadelle de Lille. La Ville de Lille pourra aménager les terrains de cet ouvrage pour y organiser ses fêtes et ses expositions, et creuser à l'ouest des murailles un canal de dérivation de la Haute Deule. Enfin elle pourra faire traverser l'esplanade par la route de Dunkerque suivant une ligne allant du Sud Sud-est au Nord Nord-ouest.

Par contre, la Commission réserve son avis sur le dérasement des murs en terre des ouvrages 153 à 155 jusqu'à ce que le projet exact des ouvrages projetés lui ait été communiqué.

Église Saint-Étienne-du-Mont à Paris (Seine)

Statue de Jeanne d'Arc

La Commission déclare ne pas avoir d'objections à formuler contre la mise en place dans l'église Saint-Étienne-du-Mont de la statue de Jeanne d'Arc, dont la maquette lui est présentée.

Stations de tourisme

Ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) : classement rejeté

Commune de Saint-Agrève (Ardèche) : classement adopté.

Commune de Publier (Haute Savoie) : classement rejeté.

Archives de la Commission des Monuments historiques

La Commission 80/15/025/449 décide d'acquérir pour ses archives les relevés que M. Yperman a exécutés d'après les célèbres fresques de Molinet (Elle regrette de ne pouvoir consacrer une somme de plus de mille francs à chacune des feuilles composant ce travail.

Elle regrette de ne pouvoir faire entrer dans ses cartons le dessin que M. Vinson soumet et qui représente la grande cheminée de l'Hôtel de ville de Saint-Quentin (Aisne).

Bibliothèque de la Commission des Monuments historiques

La Commission demande que des remerciements officiels soient adressés à M. Nicq-Doutreligne qui lui a fait hommage de son livre sur L'ancien Cambrai. Cet ouvrage sera déposé dans la bibliothèque.

Château de Lucheux (Somme)

Le propriétaire du château, invité à plusieurs reprises à donner son adhésion au classement, n'ayant fourni que des réponses évasives qui paraissent devoir être considérées comme un refus de consentement, la Commission émet l'avis qu'il y a lieu de poursuivre d'office le classement des restes du château, comprenant les vestiges du donjon, de la grande salle du XIIIe siècle, de la tour du pavillon et de la chapelle. 80/15/025/450

10 juillet 1924 [Jeudi]
Versailles (Seine-et-Oise)
Séance tenue sur place à Versailles le jeudi 10 juillet 1924.
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, Membre de l'Institut. Membres présents : MM. Boeswillwald, Chifflot, d'Estournelles de Constant, Génuys, Hallays, Honnorat, Louzier, Marcou, Maringer, Nodet, Pol Neveux, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, ainsi que MM. Gadave, chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, Pératé, conservateur du Musée de Versailles et de Trianon, Chaussemiche, Guéritte et Japy, architectes en chef et ordinaires du Domaine de Versailles et de Trianon.

Après en avoir délibéré, la Commission, réunie à l'agence des travaux d'architecture du château de Versailles, pour examiner l'emploi qui doit être fait des fonds de la Donation Rockefeller, réservés à la restauration des bâtiments et des jardins du domaine, adopte le programme de répartition suivant :

1° une somme de 1 900 000 Francs pourra être réservée à la réfection des menuiseries et fermetures extérieures du palais de Versailles et de l'Orangerie. L'on comprendra, si possible dans cette dépense la réparation des menuiseries et fermetures des Trianons. 80/15/025/451

2° la remise en état des parcs et des jardins du domaine pourra être dotée d'un crédit de 5 000 000 de francs.

Cette opération comprendrait :

d'une part, la réfection des treillages et l'élagage des arbres dans les jardins de Versailles et de Trianon, estimée 3 000 000 Francs (trois millions)

d'autre part, la réfection des charmilles, plantations et travaux divers de remise en état dans les parcs de Versailles et de Trianon, évaluée 2 000 000 Francs (deux millions de francs).

3° En troisième lieu, la Commission propose de consacrer une somme de 800 000 Francs à l'enlèvement des grandes statues en marbre de la Cour d'Honneur et à la restauration de la Cour d'Honneur et de ses abords. Cette dernière opération consistant dans la réparation des murs de soutènement, des rampes, balustrades, perrons, bornes ainsi que dans la remise en état des petits balcons de la cour de marbre.

4° La restitution des trophées, pots de feu et balustrades en pierre de l'Aile du Midi du château de Versailles, du côté des jardins exigerait une dépense de 700 000 Francs. La Commission est d'avis de l'inscrire également au programme des travaux.

5° Enfin, la restauration du Petit-Théâtre de Marie-Antoinette, à Trianon, demandée par M. Rockefeller, nécessitera une somme de 600 000 Francs.

Ce dernier chiffre porte à 9 000 000 Francs (neuf millions) le total des travaux à effectuer au moyen des fonds américains indépendamment des travaux déjà entrepris ou à entreprendre à l'aide des ressources ordinaires du budget des Beaux-arts et des subventions votées par le Conseil d'administration de la 80/15/025/452 Caisse Nationale des Monuments historiques.

Répondant à une demande de M. Honnorat, MM. Chifflot et Chaussemiche font connaître que les travaux pourront être réalisés dans un délai d'un an jusqu'à concurrence du montant de la somme de cinq millions que le Comité franco-américain a, dés à présent, mis à la disposition de l'administration des Beaux-arts affecte pour la restauration des domaines de Versailles et de Trianon.

M. le directeur des Beaux-arts estime, pour sa part, qu'il y aurait intérêt à ouvrir en même temps le plus grand nombre possible de chantiers, puisque l'éloignement où ces chantiers doivent se trouver les uns des autres exclut tout risque de gêne pour l'exécution des travaux.

Il est également d'avis que le service d'architecture devra rechercher à obtenir des rabais importants sur le montant de chacun des devis présentés. Un appel à la concurrence devra être fait sous forme d'adjudications restreintes, de manière à donner aux fonds généreusement mis à la disposition de la France par M. Rockefeller, un maximum de pouvoir utile.

La Commission adopte la manière de voir de M. Paul Léon.

Elle aborde ensuite l'examen d'un certain nombre de points de détail, relatifs aux mesures projetées. Tout d'abord, l'assemblée, sur la proposition de M. André Hallays, émet le voeu qu'aucun système d'éclairage ne soit installé dans le Petit-Théâtre de Trianon. Ce serait compromettre bien inutilement la conservation de ce Petit-Théâtre, oeuvre de l'architecte Mique, qui va être enfin restauré grâce à la libéralité de M. Rockefeller. Il ne faut pas l'exposer au risque d'un incendie. 80/15/025/453

Puis, la Commission se préoccupe de la nouvelle destination à donner aux statues de la Cour de marbre. Les transportera-t-on sur la Place d'Armes ? Dans un baraquement ? Les dissimulera-t-on dans la cour de la Smalah ?

Les avis sont partagés.

M. Chaussemiche propose, en ce qui le concerne, d'en orner le jardin botanique de Jussieu créé à la pointe de Trianon.

M. Pératé croit que l'on pourrait affecter à l'Institution nationale des Invalides les quatre statues de maréchaux qui en ont été distraites par Louis-Philippe.

Mais M. André Hallays, qui ne saurait trop protester contre l'instrusion des statues dont il s'agit en un point quelconque du parc de Versailles, fut-ce même le Jardin de Jussieu, est d'avis que le meilleur emplacement à leur donner est l'avenue de Paris, en dehors des grilles de l'octroi.

La Commission pense que cette solution mérite d'être étudiée et elle demande que des pourparlers soient engagés dans ce sens avec la Municipalité de Versailles. Si cet emplacement était adopté, les statues, une fois déposées y seraient réédifiées aux frais du budget des Beaux-arts dans l'avenue de Paris.

Subsidiairement, la Commission fait sienne une observation présentée par M. Honnorat. Elle émet le voeu que l'administration des Beaux-arts recherche, d'accord avec le ministère des Travaux-publics, le moyen d'améliorer l'accès du Palais par la Place d'Armes qui est en déplorable état.

En outre, elle demande que soit recherché le texte des actes qui, lors de la concession des terrains situés à proximité des Domaines, ont établi des servitudes sur ces terrains. Ce texte, s'il était retrouvé, pourrait permettre à l'administration des Beaux-arts de faire respecter 80/15/025/454 les servitudes dont il s'agit et, notamment de s'opposer à toute construction nouvelle susceptible de dénaturer la perspective du Palais, surtout aux abords de la Place d'Armes et au débouché des grandes avenues conduisant au château. 80/15/025/455

12 juillet 1924
Domaine de Fontainebleau (Seine-et-Marne)
Procès-verbal de la séance tenue dans le domaine de Fontainebleau, le 12 juillet 1924.
Présidence de M. Boeswillwald, Inspecteur général des Monuments historiques. Membres présents : MM. Chifflot, Génuys, Hallays, Laloux, Louzier, Marcou, Neveux, Nodet, Verdier.

Assistaient également à la séance : Madame la marquise de Ganay, présidente de la Société des amis de Fontainebleau, M. Maurice Paléologue, ambassadeur de France, représentant le Comité français de la Donation Rockefeller ; MM. Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, M. Dumonthier, administrateur du Mobilier national, M. Bray, architecte en chef du Palais et Domaine de Fontainebleau ; M.Georges d'Esparbès, conservateur du Musée national de Fontainebleau ; M. Gadave, chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux.

Dès son arrivée à Fontainebleau, la Commission se rend au château et tient sa séance à l'Agence des travaux d'architecture.

MM. Boeswillwald et Laloux invitent M. l'architecte en chef Bray à faire connaître les propositions qu'il a élaborées en vue de l'emploi du crédit de quatre millions de francs, réservé sur les fonds de la Donation Rockefeller à la remise en état du Domaine de Fontainebleau.

M. Bray répond que les travaux envisagés intéressent le mobilier, la construction même du château et, en dernier lieu, le parc. 80/15/025/456

Si les décorations intérieures ne réclament que quelques travaux de peinture d'une importance très minime (5 000 Francs environ) le mobilier proprement dit nécessitera des dépenses bien plus élevées. La question a été étudiée par M. Georges d'Esparbès et par M. Dumonthier, administrateur du Garde-meuble national.

M. Dumonthier ne peut encore fournir à cet égard des renseignements précis. Toutefois, il estime que pour remettre en bon état les tapisseries affectées à la décoration du château pour garnir les murs d'étoffes de tentures nouvelles et remplacer les rideaux des croisées dont beaucoup, brûlés par le soleil, d'au moins trois cent à trois cent cinquante mille francs.

Ce chiffre paraissant quelque peu élevé à plusieurs des personnes présentes, M. Dumonthier signale que le montant exact de la dépense à réaliser ne peut être fourni à l'avance. C'est ainsi qu'une des premières opérations qu'il envisage est la remise en état de la tenture de Casanova et de celle de Psyché, qui sont des pièces admirables. Or, il lui sera impossible tant que ces réparations très délicates et qui dureront un très long temps ne seront pas terminées de dire combien elles coûteront. D'autre part, il importe de ne jamais choisir pour la confection de tentures ou de rideaux, que des étoffes de première qualité.

Pour ces raisons, l'évaluation de trois cents à trois cent cinquante mille francs est, à son avis, proche de la vérité. Elle est plutôt même inférieure à la vérité.

M. André Hallays se demande si les propositions de M. l'Administrateur sont bien conformes aux intentions de M. Rockefeller. La Donation de ce dernier est limitative. Elle a un but précis. Le donateur se soucie-t-il de voir entreprendre avec l'argent qu'il a mis à la disposition du Gouvernement français, des réparations de mobilier ? 80/15/025/457

M. Gadave remarque que la question a été traitée, au cours de la réunion à la direction des Beaux-arts, dans le cabinet de M. Paul Léon. Il est en effet, mentionné au procès-verbal de cette réunion, à laquelle M. Paléologue assistait, avec MM. Hanoteaux, le colonel Hargès et Bosworth, que, "enfin, il faudrait restaurer les appartements du Palais, refaire certaines peintures, remplacer des étoffes qui tombent en loques, réparer des sièges, mettre en place des boiseries, restaurer des tapisseries. Pour une somme relativement peu élevée (moins de deux cent mille francs), on pourrait remettre en état l'intérieur du Palais qui présente, à l'heure actuelle, des aspects parfois misérables. Il y aurait là des travaux que le public verrait tout de suite et qui donneraient satisfaction à tous ceux qui aiment ce beau Palais".

Il résulte de cette lecture, répond M. André Hallays, qu'il n'a été jusqu'à présent question, en ce qui concerne le mobilier, que d'effectuer des réparations qui s'imposent et de prélever pour leur exécution une somme relativement faible sur la Donation Rockefeller. De là, à procéder à la réparation totale d'un mobilier, dont nombre de pièces ne sont pas attachées à perpétuelle demeure au château, il y a quelque différence. Il ne faut pas oublier que les dispositions qui donnent au chef de l'État le loisir d'adopter Fontainebleau comme résidence d'été ne sont pas abolies, et que des perturbations peuvent être apportées dans l'ameublement. Cet ameublement est un Mobilier national, non mobilier du château.

Comme MM. Bray et Georges d'Esparbès le font remarquer, en dehors des objets du XVIIIe siècle, si rares dans les appartements, et de ceux exécutés sous le Premier Empire, on trouve dans le château, quantité de meubles apportés sous Louis-Philippe et Napoléon III. Or, ces meubles n'ont pas été spécialement destinés à l'emplacement qu'ils occupent. Rien ne s'oppose à ce qu'ils en soient distraits.

M. André 80/15/025/458 Hallays trouverait inadmissible de faire supporter par la Donation Rockefeller la réparation de meubles qui ne seraient pas attachés à perpétuelle demeure au Palais de Fontainebleau.

C'est également l'avis de M. Paléologue.

Madame de Ganay ne voit aucunement la nécessité de renouveler les bois de la tapisserie de Casanova ainsi que M. Dumonthier l'envisage. D'autre part, il n'est nullement nécessaire - et la Commission se range à cet avis- de remplacer les rideaux des fenêtres qui ont été brûlés par le soleil. De simples stores en toile d'avion suffiront.

Enfin, et d'une manière générale, la Commission exprime l'avis que les réparations de mobilier devront être effectuées d'une façon très discrète et dans un esprit de stricte économie. Elle décide de procéder à une visite des appartements et d'indiquer sur place à M. Dumonthier dans quel esprit devra être établi le programme précis et détaillé des restaurations à effectuer, programme qu'il voudra bien soumettre à son examen.

Cette question réglée, la Commission passe à l'examen des autres propositions de l'architecte pour l'emploi du crédit de quatre millions.

M. Bray signale que, de toutes les remises en état à exécuter dans le château, la plus urgente est celle des toitures. Il fait passer des photographies de ces toitures. Les épreuves que les membres de la Commission ont entre les mains permettent de juger combien leurs dispositions sont vicieuses. En forme de V sur une grande longueur, la couverture comporte un chéneau profondément encaissé. Ce chéneau est fréquemment obstrué. Par les gros temps de neige, lorsque le dégel survient brusquement, ou quand un orage violent éclate, les plafonds des grands appartements, ceux de la bibliothèque risquent d'être inondés. Cet accident s'est produit en diverses circonstances. Le seul moyen de le prévenir est de faire monter des hommes sur le toit, pour assurer et 80/15/025/459 régulariser l'écoulement des eaux. Une telle situation ne peut se prolonger, et M. Bray rappelle que la modification des toitures a été admise par le Comité réuni à la direction des Beaux-arts. Cette modification, bien entendu, n'affectera en rien l'aspect extérieur des couvertures.

M. Bray se propose de réduire l'encaissement existant au moyen de terrassons établis en plomb, à ressauts, avec pente minimum de 7 centimètres par mètre et ressauts de 8 centimètres en moyenne.

Questionné sur la structure intime de ces terrassons, M. Bray précise qu'ils seront constitués par une ossature de ciment armé et couverture de plomb.

Différentes observations sont échangées à ce sujet, et sur la proposition de MM. Chifflot et Génuys, il est décidé en principe que les terrassons prévus seront exécutés en ciment armé, partout où ils ne pourront être vus par un observateur placé dans les cours, le parc ou circulant dans les appartements. Une économie importante pourra être ainsi réalisée sur la dépense provisoirement évaluée à près d'un million et demi.

Passant au programme des travaux à effectuer dans le parc et dans les cours, l'architecte fait remarquer le mauvais état du pavage de la Cour des Adieux. Il est à refaire entièrement.

M. Bray profitera de la présence des ouvriers sur le chantier pour régulariser, par rapport aux pelouses, les caniveaux d'écoulement des eaux, et pour supprimer les bandes de démarcation inutiles dans le pavement. Il serait heureux qu'on l'autorisât, par la même occasion, à supprimer les ifs et les allées actuelles établies en 1890, et à rétablir l'aspect primitif, d'après les plans et documents anciens, avec adjonction d'une étroite allée extérieure pour les séparer nettement du pavé. De même, il souhaiterait pouvoir indiquer sur le sol au moyen de bordures de grés plates, le tracé des anciens fossés, tel qu'il existait à la fin de la Monarchie, en arrière des balustrades actuelles qui en 80/15/025/460 sont le dernier vestige. Le remaniement du pavage de la Cour des Fontaines, de la Cour des Mathurins, de la Cour Ovale et de l'avenue Maintenon compléterait, dans la pensée de M. Bray, cette partie du programme, qui nécessitera une dépense d'environ 300 000 Francs et est adoptée par la Commission.

Reprenant son exposé, l'architecte indique les diverses mesures à prendre pour la remise en état des jardins. Ces mesures consistent dans la restauration des perrons du parterre, du bassin des Cascades, de la Fontaine Belle-Eau, du bassin du Romulus, des Fontaines de Diane et d'Ulysse, dans la reconstitution des treillages autour du Boulingrin, enfin dans le nettoyage des statues par le procédé du jet de vapeur, qui a fait ses preuves à Versailles, et leur protection au moyen de blanc de Baleine. L'urgence de ces derniers travaux est indispensable, elle entrainera une dépense inférieure à 250 000 Francs.

La Commission en approuve la réalisation.

M. Bray expose ensuite les réparations dont il envisage l'exécution, à l'Étang des Carpes et qui comportent principalement la réfection partielle des berges dont la maçonnerie est disjointe.

A la suite de quelques observations présentées, il spécifie qu'il entend maintenir à l'étang des Carpes son aspect actuel. Il rétablira fidèlement la disposition des assises, respectera les sinuosités de la berge qu'il ne rompra par aucune ligne droite, et il maintiendra l'apparence d'un étroit contact entre les gazons et la nappe d'eau.

La Commission approuve, sous ces réserves, les propositions de l'architecte dont l'exécution entraînera une dépense d'environ 200 000 Francs.

M. Le président remercie M. Bray de sa communication, et 80/15/025/461 propose à la Commission de procéder à la visite détaillée des appartements, demandée par M. Paléologue.

Cette visite confirme le bien-fondé des remarques précédemment énoncées, au sujet des réparations du mobilier. Elle avère, d'autre part, l'insuffisance du gardiennage chargé de surveiller l'intérieur du Musée de Fontainebleau.

La séance, suspendue, est reprise à deux heures.

Cette deuxième partie de la séance est consacrée à l'examen des cours, des jardins et du parc. Dans le jardin de Diane, la possibilité de supprimer les balustrades autour du bassin est un instant envisagée, puis repoussée.

d'autre part, en accomplissant le trajet du jardin de Diane à la Cour des Fontaines, la Commission déplore l'abondance des graffiti qui couvrent les murailles. Elle insiste auprès de M. d'Esparbès pour que des procès-verbaux plus fréquents soient dréssés aux délinquants.

Pour ce qui est des aménagements de la Cour des Fontaines, ils retiennent longuement l'attention de l'assemblée.

La Commission parcourt le réfectoire et les cuisines du Conservatoire de musique américain. Unanime à déclarer que ces installations autorisées à titre seulement précaire, doivent disparaître le plus tôt possible, elle s'unit à M. André Hallays pour demander la réouverture des arcades closes, qui abritent actuellement le restaurant des étudiants.

M. l'Inspecteur général Laloux indique qu'il est favorable à cette restitution et il suggère que le montant des ouvrages qu'elle comportera pourra être prélevé sur les rabais obtenus des entrepreneurs pour l'exécution des travaux de la Donation Rockefeller. 80/15/025/462

La Commission partage cette manière de voir et elle émet le voeu que, dans une des pièces actuellement affectées aux cuisines et en communication directe avec le vestibule du Fer-à-Cheval, soit installé un petit musée historique, où des gravures et des documents graphiques retraceront pour le public les différentes phases des transformations du château, ainsi que les principaux événements qui s'y sont déroulés. Elle demande qu'un devis soit établi pour la remise en valeur de ces pièces. Examinant ensuite l'aile neuve du château constuite par Ange-Jacques Gabriel, la Commission est d'avis que le fronton de la façade de ce bâtiment donnant sur le jardin anglais pourra être terminé, le cas échéant, comme travail de seconde urgence et s'il existe des documents certains concernant son dessin et sa composition.

De l'aile XVIIIe siècle, la Commission passe au bâtiment de l'ancienne Comédie. Elle émet, en principe, un avis favorable à la restauration dans sa forme primitive de la toiture incendiée de cette construction. Elle réserve sa décision définitive jusqu'à ce que M. Rockefeller ait fait savoir qu'il approuve ou non cette restauration. Cette dernière comporterait la restitution des lucarnes, frontons et combles ainsi que l'arrangement au moyen de chaînages en grés et la réfection des enduits de la façade de l'ancienne Comédie donnant sur le parterre.

Dans la Cour Ovale, la Commission réclame le désherbage, par le service d'architecture, du pavé, ainsi que la suppression de la porte pseudo-gothique du Pavillon de Saint-Louis, qu'il conviendra de remplacer par une porte à petits carreaux, avec volets de défense intérieurs. En outre, les appartements des Chasses, au rez-de-chaussée de la Cour Ovale, réclament une remise en état. 80/15/025/463

La visite se termine par le Parc.

Dans cette partie du domaine, c'est le Bassin des Cascades qui retient principalement l'attention de la Commission. En effet, le Bassin ne produit plus l'effet qu'il devrait produire. Cela tient à ce que la chaussée de l'avenue des Cascades passant entre ce Bassin et le canal a été exhaussée. Il y aurait lieu si la chose est possible de la ramener à son niveau normal et d'abaisser en même temps l'égout qu'elle surmonte.

La Commission prie M. Bray d'étudier la question et de présenter un projet qui pourrait, le cas échéant, être doté sur les fonds de la Donation Rockefeller.

d'autre part, la Commission s'étonne que le parc ne soit pas clos de ce côté. Une telle absence de clôture en rend l'accès libre à toute heure de la nuit. Elle favorise toutes les entreprises.

Ne pourrait-on pas, comme MM. Boeswillwald, André Hallays et Pol Neveux le demandent avec instance, établir une grille le long de l'avenue des Cascades ?

M. Bray répond affirmativement. Malheureusement, une grille serait d'un effet platonique.

M. Boeswillwald le reconnaît aisément, mais il remarque que cette barrière suffirait néanmoins à indiquer qu'il est interdit, à partir d'une certaine heure, de pénétrer dans les parterres. Des sanctions pourraient être prises contre ceux qui s'y hasarderaient au mépris du règlement, alors qu'à l'heure actuelle chaque promeneur nocturne peut arguer de sa bonne foi.

La Commission s'accorde pour reconnaître l'importance de la question.

M. Bray ajoute qu'il est une autre question connexe à cette dernière, celle de la protection du Grand Parc. Celui-ci constitue à l'heure actuelle un domaine public où ne règne aucune discipline. 80/15/025/464

Des jardins populaires s'y étendent sur toute sa longueur ; des forains s'y établissent fréquemment et pour des durées indéterminées.

M. Bray guide la Commission dans les allées du parc et vérifie l'exactitude de ses dires. C'est là, la dernière question examinée au cours de la séance du 12 juillet. 80/15/025/465

25 juillet 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Chifflot, Defrasse, Génuys, Hallays, Koechlin, Krafft, Louzier, Marcou, Maringer, Nénot, Neveux, Nodet, Perdreau, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Église de Reine (Marne)

Devis de 1 184 485 Francs 35, dressé par M. Haubold en vue de la restauration générale de l'édifice atteint par les évènements de guerre. Suivant avis de M. Génuys, la Commission se prononce en faveur de l'exécution de cette entreprise.

Église de Pont-Arcy (Aisne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission demande que le déclassement de l'église de Pont Arcy, complètement détruite au cours de la guerre, soit poursuivi par voie de décret pris en Conseil d'État. 80/15/025/466

Église de Falaise (Ardennes)

L'église de Falaise a été dérasée par les bombardements. Il n'en subsiste que quelques soubassements de murs, et l'un des côtés de l'abside. Ces vestiges ne méritent pas de rester classés et la Commission émet l'avis qu'un décret pris en Conseil d'État devra autoriser l'administration des Beaux-arts à rayer l'édifice de la liste des Monuments historiques.

Église d'Acy-Romance (Ardennes)

Le maintien du classement comme ruines des rares vestiges qui subsistent de l'église d'Acy-Romance fait obstacle à la construction d'une église neuve nécessaire aux besoins de la Commune. Pour cette raison, la Commission admet de voir rapporter, par décret en Conseil d'État, la mesure précédemment prononcée.

Elle émet toutefois le voeu que le déclassement de l'église d'Acy-Romance soit subordonné à la condition que les fragments encore en place ou rangés lors du déblaiement des ruines, fassent l'objet d'un réemploi dans le nouvel édifice, ou soient mis en lieu sûr sous la surveillance de l'architecte en chef des Monuments historiques des Ardennes.

Église de Fontenoy (Aisne)

La Commission ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys sur l'église de Fontenoy, ne s'oppose pas au déclassement de cet édifice. 80/15/025/467

Église d'Ercheu (Somme)

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de poursuivre devant le Conseil d'État le déclassement de l'église d'Ercheu. Toutefois, tous les fragments de sculpture provenant de cet édifice devront faire l'objet d'un tri spécial, et, autant que possible, être conservés à proximité immédiate de leur lieu d'origine.

Fontaine place de l'Hôtel de ville à Noyon (Oise)

Classement adopté.

Église d'Aix-Noulette (Pas-de-Calais)

Devis de 2 192 392 Francs 99, prévoyant la restauration générale de l'édifice.

La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être autorisée, sa dotation étant assurée par l'indemnité de dommages de guerre allouée à cet effet à la Commune d'Aix-Noulette.

Église de Roye (Somme)

La Commission adopte en ce qui concerne cet édifice les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys.

Elle ne s'oppose pas au déclassement demandé par la Commune, de la nef et du transept (première travée au choeur) de l'église, tellement endommagée, qu'on peut la considérer comme détruite.

d'autre part, elle ne voit pas d'inconvénient à ce que la Ville de Roye s'affilie à la Coopérative des Églises des Régions dévastées, ainsi que le désir en a été exprimé par le Conseil municipal. 80/15/025/468

Hôtel de ville de Noyon (Oise)

La Commission, ayant entendu lecture du rapport de M. Génuys, émet le voeu que M. l'architecte Collin la renseigne plus complètement sur les intentions de la Ville de Noyon.

Dès à présent, néanmoins elle émet le voeu que le projet adopté pour la reconstruction de l'Hôtel de ville conserve l'ancienne façade de l'édifice, et elle demande que le maintien de l'aspect traditionnel du monument soit assuré par le classement des deux petites maisons à gauche, qu'on se propose de démonter.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Devis de 105 603 Francs 16 prévoyant la restauration de la balustrade de la terrasse de l'église du Dôme. La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

M. L'Inspecteur général Boeswillwald fait connaître que le service des Monuments historiques a été saisi d'une demande tendant à ce que l'administration des Beaux-arts autorise la mise en place dans la chapelle Saint-Louis d'une plaque à la mémoire de général Malleterre.

Le projet de cette plaque est bien établi et la Commission émet un avis favorable à l'octroi de l'autorisation sollicitée.

Église de Marsac (Puy-de-Dôme)

Devis de 97 309 Francs 51 relatif à la réparation des 80/15/025/469 toitures de cet édifice.

La Commission n'a pas d'objection à formuler contre l'exécution de ce devis.

Cathédrale de Toulouse (Haute-Garonne)

Devis de 200 622 Francs 10 prévoyant l'agrandissement de la cathédrale et la construction d'un transept.

Adoptant les conclusions du rapport de M. L'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission est d'avis que la réalisation de cette entreprise peut être approuvée.

Cathédrale de Strasbourg (Bas-Rhin)

Devis de 229 091 Francs 65 établi en vue de l'achèvement de la reprise en sous-oeuvre du pilier de la tour et du premier pilier de la nef.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Porte de Bretagne à Péronne (Somme)

La Commission est unanime à reconnaître l'intérêt présenté par l'ancienne porte de Bretagne, à Péronne.

Elle fait siennes les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys et demande que le classement de cet édifice soit poursuivi, au besoin d'office, par voie de décret en Conseil d'État.

Église Saint-Vulfran à Abbeville (Somme)

Devis de 59 770 Francs, concernant l'établissement de verrières à personnages dans les fenêtres de l'abside. 80/15/025/470

Ce devis, ainsi que le projet qui l'accompagne, fait l'objet d'un avis favorable de la Commission.

Église de La Rochebeaucourt (Dordogne)

Devis de 70 769 Francs 34, établi en vue de la restauration de la façade nord de l'édifice. La Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, est d'avis que les travaux décrits par ce devis pourront être exécutés en deux annuités et que le budget des Beaux-arts pourra subvenir à sa dotation dans la proportion de 1/3.

Église Saint-Pierre à Caen (Calvados)

Devis de 315 756 Francs 30 supplémentaire au devis de 407 007 Francs 43 approuvé, le 17 juin 1921, en vue de la restauration de la partie haute du clocher.

La Commission, considérant l'importance de ce devis, émet un avis favorable à l'approbation de ses trois premiers chapitres, qui sont les plus urgents, et à la dotation desquels le budget des Beaux-arts pourrait contribuer, si la situation des crédits le permet, jusqu'à concurrence de 30 000 Francs.

Fort du Mont-Alban à Nice (Alpes-Maritimes)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet à l'unanimité l'avis de ne pas accorder à la Société d'études de radiophonie de la Côte d'Azur l'autorisation qu'elle a sollicitée, d'installer un poste d'émissions radiophoniques sur les terrains 80/15/025/471 militaires aux abords du Fort de Mont-Alban, édifice classé.

Cathédrale de Reims (Marne)

Devis de 2 094 341 Francs relatif au rétablissement du comble de la nef de la cathédrale de Reims.

Sur le rapport verbal de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Porte de Valenciennes ou Vacqueresse à Douai (Nord)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission adopte le classement de cet édifice.

Dès à présent, elle s'oppose à ce que le monument aux morts de la guerre projeté par la Ville de Douai soit édifié devant la porte de Valenciennes. En effet, les lignes générales de ce monument ne peuvent se concilier, ni être en harmonie avec celles de la vieille porte de ville, et le voisinage réciproque du groupe sculpté et des lignes architecturales de ce vestige des anciens remparts ne peut être que préjudiciable à l'un et à l'autre.

Hôtel de ville d'Arras (Pas-de-Calais)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Génuys et après avoir examiné les plans présentés par M. l'architecte en chef Paquet, la Commission émet un avis favorable à l'adoption du projet qui lui est présenté, en vue de la reconstruction de l'Hôtel de ville d'Arras, détruit en 1914 par les bombardements de l'armée allemande. 80/15/025/472

Adoption de procès-verbaux

La Commission entend enfin lecture des procès-verbaux des séances tenues sur place à Versailles et à Fontainebleau, les 10 et 12 juillet. La rédaction de ces procès-verbaux ne donnent lieu à aucune observation particulière, ils sont adoptés à l'unanimité. 80/15/025/473

26 juillet 1924
Présidence de M. Paul Boewilwald, Inspecteur général des Monuments historiques, vice président. Membres présents : MM. Aubert, Génuys, Hallays, Louzier, Marcou, Nodet, Perdreau, Verdier.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Classements adoptés :

Temple d'Apollon (Alpes-Maritimes) (Lot n°22 du morcellement de la propriété de Madame Garin de Coconato)

Mas de la Brune, à Eygalières (Bouches-du-Rhône)

château d'If, à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Temple protestant à La Rochelle (Charente-Inférieure)

Maison Laborde, 26 rue Dupaty à La Rochelle (Charente-Inférieure).

Porte de l'ancien évêché de Tréguier (Côtes-du-Nord)

Porte de la Maison, 4 rue de Bourbon-Penthièvre à Vernon (Eure)

Façade à pans de bois de l'immeuble XVe siècle sis à Vernon (Eure), à l'angle des rues Saint-Sauveur et Carnot 80/15/025/474

Vieux château de Montuel et chapelle de ce château, à Montigny-sur-Avre (Eure-et-Loir)

Clocher de l'église communale d'Elliant (Finistère)

Église de Nogaro (Gers), à l'exception du clocher

Fenêtre géminée, XIIe siècle, de l'ancien château des barons de Mercoeur à Blesle (Haute-Loire)$

Église de La Berthenoux (Indre)

Portail d'entrée, cour d'entrée, escalier d'honneur et cloître de l'ancienne abbaye de Toussaint à Angers (Maine-et-Loire)

Façades et toitures du château de Sainte-Suzanne (Mayenne)

Ancienne chapelle de l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois, à Vilcey-sur-Trey (Meurthe-et-Moselle) salle capitulaire, réfectoire et pièces à la suite de ce réfectoire.

Maison du Pape Jules II, place du maréchal Pétain, à Verdun (Meuse)

Maison, place du Martroy à Pontivy (Morbihan)

Clocher de l'église d'Hondschoote (Nord) et première travée de chacune des deux nefs latérales, joignant immédiatement ce clocher.

Maison XVIe siècle à pan-de-bois, sise à l'angle de la rue de Mons et de la rue des Capucins à Valenciennes (Nord).

Fort Lagarde à Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales) et ancienne caponnière reliant cet ouvrage à la ville de Prats

Porte XIIIe siècle de l'immeuble de Madame Ouvrard à Louvres (Seine-et-Oise)

Porte d'entrée du Parc de l'ancien château de Noisy-le-Roi (Seine-et-Oise)

Maison XIIIe siècle appartenant à M. Courtois de Malleville à Caussade (Tarn-et-Garonne). 80/15/025/475

Lucarne de l'immeuble 25 rue de l'Ancienne Comédie à Poitiers (Vienne) portant la date 1547

Église Saint-Pierre à Chablis (Yonne).

Classements comme ruines adoptées :

Tour de Bois Ruffin, commune d'Arrou (Eure-et-Loir)

Choeur de l'église de Cinqueux (Oise).

Château de Bévilliers à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Inférieure)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission est d'avis que le classement de cet édifice devra être poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Château de Raray (Oise)

M. le comte de La Bédoyère, propriétaire du château de Raray, sans se déclarer hostile à cette mesure, préfère d'après sa lettre du 19 mars 1923, ne pas voir, pour le moment, sa propriété classée. Depuis lors, il n'a plus répondu aux communications qui lui ont été adressées par le service des Monuments historiques.

La Commission voit dans ces procédés une manoeuvre dilatoire. Dans ces conditions, elle émet le voeu que le 80/15/025/476 classement des façades du château de Raray et de la cour d'honneur de cet édifice soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Remparts d'Entrevaux (Basses-Alpes)

Après avoir délibéré, la Commission demande que les remparts et l'ancienne citadelle d'Entrevaux soient jusqu'à nouvel ordre, inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Ancien évêché d'Évreux (Eure)

La Commission est d'avis qu'avant d'entreprendre les réparations nécessaires à l'ancien évêché d'Évreux, l'administration fasse procéder d'urgence à une délimitation exacte du classement de cet édifice.

Église d'Aussonce (Ardennes)

Classement rejeté.

Église de Bierges à Chaintrix-Bierges (Marne)

Classement rejeté.

Néanmoins, conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission demande que, lorsque l'église de Bierges sera démolie, l'on transporte dans l'église voisine de Chaintrix l'autel XVIIe siècle avec son retable et les deux chapiteaux romans, qui recouvrent les retombées de l'arc triomphal.

Église d'Irancy (Yonne)

Classement rejeté.

Église de Mastaing (Nord)

Conformément aux conclusions du rapport de M. 80/15/025/477 l'Inspecteur général Génuys, la Commission adopte le déclassement partiel de l'église de Mastaing.

Ne seront maintenus sur la liste de classement que les voûtes de la nef et des bas-côtés, ainsi que les stalles, chaires et lambris, inscrits sur la liste des objets mobiliers.

Église de Neuville-sous-Montreuil (Pas-de-Calais)

Classement abandonné.

Cathédrale de Sées (Orne)

Devis de 7 826 Francs concernant la remise en état de la sculpture ornementale des 3e et 4e travées du bas-côté Nord.

La Commission, adoptant les conclusions du rapport présenté sur ce devis par M. Ruprich-Robert, émet un avis favorable à la réalisation de l'entreprise.

Elle demande que la restauration prévue soit complétée par une fluatation convenablement exécutée des parties de sculpture remise en état.

Château de Torigni-sur-Vire (Manche)

Devis de 61 325 Francs 52, prévoyant diverses restaurations à effectuer au monument.

La Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Cellier de l'ancienne abbaye de Clairveaux à Dijon (Côte-d'Or)

L'administration des Beaux-arts a été saisie par un brasseur de Dijon d'une demande de location du cellier de l'ancienne abbaye de Clairveaux. De l'avis de M. Ruprich-Robert, cette location ne pourrait être consentie à titre précaire qu'aux conditions suivantes :

1° établissement d'une barrière de 2 mètres à une distance de 1 m 50 des contreforts, 80/15/025/478 pour délimiter le terrain loué

2° interdiction absolue d'élever sur ce terrain aucune construction.

La Commission est unanime à adopter cette manière de voir.

Église de Montferrer (Pyrénées-Orientales)

Devis de 49 860 Francs 26, établi en vue de la restauration du clocher et de l'église.

Comme le propose M. Sallez, la Commission demande que jusqu'à nouvel ordre l'exécution de ce devis soit limitée à celle de ses deux premiers chapitres.

Le premier chapitre n'appelle aucune observation. Mais l'architecte devra remplacer la tuile prévue au chapitre deux pour la couverture, par de la lauze. Le clocher est en effet, recouvert en lauzes. Il a dû en exister également sur la nef et sur l'abside, et il importe de restituer cet état ancien.

Le supplément résultant de cette modification aux propositions présentées par M. l'architecte Bonnet se chiffrera par 5 138 Francs 56.

Église de Pirmil (Sarthe)

Devis de 7 745 Francs 37, établi en vue de la réparation des couvertures du clocher et de la nef de l'édifice.

La Commission approuve l'exécution de ce devis, mais elle demande que la réalisation des travaux soit subordonnée à l'adhésion donnée par la Commune à la suppression des lucarnes modernes qui dénaturent l'aspect du clocher. 80/15/025/479

Château de Chenonceaux (Indre-et-Loire)

Devis de 16 071 Francs 95 décrivant les travaux nécessaires à la réfection d'une lucarne et à celle de la tourelle d'escalier.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Devis de 56 550 Francs 27, envisageant l'achèvement de la restauration de la loggia de la tour du Moulin.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission approuve l'exécution de cette entreprise.

Cathédrale de Nantes (Loire-inférieure)

Devis de 70 243 Francs 75 ayant pour objet la reprise du troisième contrefort Nord de la nef.

La Commission est d'avis que le devis présenté peut être approuvé. La dépense sera répartie sur deux exercices, si les ressources disponibles ne permettent pas d'accorder la totalité du crédit de cette année.

Cathédrale de Vannes (Morbihan)

Devis de 30 840 Francs envisageant les travaux à exécuter à la couverture de la chapelle du Saint-Sacrement.

La Commission ne saurait admettre la réalisation de ce devis qui ne prévoit qu'une restauration en simili pierre. Estimant que les travaux à effectuer sont trop coûteux pour l'époque actuelle, elle demande leur ajournement jusqu'à ce que des circonstances plus favorables se produisent.

Cloître de Fréjus (Var)

Devis de 75 735 Francs 62, prévoyant la remise en état 80/15/025/480de la galerie nord de ce cloître.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise, et elle demande que lorsque les travaux seront terminés, M. l'architecte Formigé se préoccupe de la présentation du vieux puits qui se trouve au centre du cloître.

Cathédrale de Mende (Lozère)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission à l'unanimité, se prononce contre le changement du maître-autel placé dans le choeur et elle demande que l'on suggère au clergé de placer la statue couronnée de Notre-Dame de Mende sur un piédestal, dont le projet devra précédemment être communiqué au service des Monuments historiques.

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

Devis de 126 700 Francs 27 dressé en vue de la remise en état des couvertures.

Suivant l'avis émis par M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission émet l'avis que la dépense prévue par ce devis devra être réalisée en deux fois. Au cours d'une première campagne de travaux (1924-1925) les chapitres II, III et V seront réalisés tout d'abord, les chapitres I et IV demeureront réservés pour l'exercice 1926.

La Commission demande en outre que l'attention de l'architecte soit appelée sur la nécessité d'augmenter la saillie de l'égout, d'écoulement des eaux et d'éviter la dégradation des maçonneries à l'aplomb des noues, dans les angles rentrants de la chapelle de la Vierge et du déambulatoire. A cet effet, il pourra utilement employer 80/15/025/481 comme M. l'Inspecteur général Nodet l'indique dans son rapport deux segments de gouttières, munies de forte goularde ou de becquets proportionnés.

Église de Sainte-Madeleine à Rouen (Seine-Inférieure)

Devis de 110 540 Francs 58, envisageant la remise en état de la couverture de l'édifice.

La Commission n'a pas d'objection à formuler contre l'exécution de ce devis.

Cathédrale de Rouen (Seine-Inférieure)

Devis de 79 617 Francs 55 dressé en vue de réparations diverses à effectuer au deuxième étage et à la balustrade du cloître de la cathédrale de Rouen.

L'exécution de ce devis fait également l'objet d'un avis favorable de la Commission.

Cathédrale de Rouen (Seine-Inférieure)

Devis de 13 874 Francs 56, relatif à la réparation de la flèche de l'édifice.

La Commission approuve le projet présenté à cet effet par M. l'architecte en chef Collin et le devis qui l'accompagne.

Église de Lestrem (Pas-de-Calais)

Restauration générale de l'édifice.

La Commission émet un avis favorable à la réalisation de cette entreprise, qui doit être assurée au moyen de l'indemnité allouée à la Commune pour les dommages de guerre subis par le monument. Le devis qui s'y rapporte s'élève à 3 586 080 Francs.

Il y aura lieu d'en déduire une somme de 220 000 Francs pour remploi de matériaux sauvés lors du déblaiement et de ramener, en conséquence, son total à 80/15/025/482 2 939 000 Francs.

Église de Tracy-le-Val (Oise)

Restauration générale de l'édifice.

La Commission donne son approbation au devis de 1 207 523 Francs 50 prévoyant cette entreprise.

Ce devis sera doté à l'aide de l'indemnité allouée à la Commune pour les dommages de guerre subis par l'édifice.

Église Saint-Étienne à Beauvais (Oise)

Devis de 102 563 Francs 05, prévoyant la restauration de l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable à l'exécution immédiate des deux premiers chapitres de ce devis, montant ensemble à 96 259 Francs 42.

La dotation de ces chapitres sera répartie par moitié entre la Ville et le département d'une part, le budget des Beaux-arts, d'autre part.

Cathédrale de Sées (Orne)

Statue tombale de Monseigneur Trégars.

Après en avoir délibéré, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de maintenir à l'emplacement qu'elle occupe dans la cathédrale la statue de Monseigneur Trégaro, ancien évêque de Sées.

Église Saint-Pierre à Moissac (Tarn-et-Garonne)

La Commission réserve jusqu'à nouvel ordre son avis sur l'emplacement définitif à donner au Monument aux Morts de la Guerre que la Municipalité de Moissac désire placer aux abords immédiats de l'église Saint-Pierre. Le maire devra être invité à faire établir une maquette à l'emplacement 80/15/025/483 choisi et une délégation de l'Assemblée se rendra sur place pour juger de l'effet produit.

Immeubles 23 et 28 rue Fécauderie à Auxerre (Yonne)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission émet le voeu que le classement de l'immeuble, 28 rue Fécauderie, à Auxerre, soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Le propriétaire de cet immeuble, M. Mérat, persiste en effet, dans son refus de consentir à cette mesure. Quant au n° 23, la Ville d'Auxerre, à qui il appartient, ne consentirait au classement que si en cas d'exécution du projet d'alignement qu'elle a adoptée, l'État s'obligeait à opérer exclusivement à ses frais la démolition des façades et leur reconstruction en recul.

Il semble à M. Perdreau que l'État pourrait souscrire à cette condition, mais en gardant la faculté de renoncer à l'opération, le ministre conservant toujours le droit de faire prononcer le déclassement, conformément à l'article 13 de la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments historiques.

La Commission adopte cette manière de voir. 80/15/025/484

14 octobre 1924 [Mardi]
Séance spéciale tenue à Versailles (Seine-et-Oise) le mardi 14 octobre 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Chifflot, Defrasse, d'Estournelles de Constant, Génuys, Hallays, Haraucourt, Krafft, Laloux, Louzier, Marcou, Maringer, Nénot, Perdreau, Verdier, Vitry.

Assistaient également à la séance : MM. Paléologue, ambassadeur de France, président de la Société des Amis de Versailles, Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, Forestier, conservateur des Parcs et Promenades de la Ville de Paris, Mangin, conservateur des Eaux et Forêts de Seine-et-Oise, Pératé, conservateur du Musée de Versailles, Gadave, chef du bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, Chaussemiche, Guéritte et Japy, architectes en chef et ordinaires des Domaines de Versailles et de Trianon, Vendling et Lemonnier, jardiniers-chefs de ces Domaines.

M. le directeur des Beaux-arts, en ouvrant la séance, rappelle brièvement l'objet de la réunion de la Commission. Des coupes importantes ont été pratiquées ces dernières semaines dans les parcs de Versailles et de Trianon. Ces travaux ont soulevé les violentes 80/15/025/485 critiques de la presse. Le public s'en est ému et les services des Beaux-arts ont été surpris par l'envergure d'une opération, dont ils n'avaient pas encore autorisé l'entreprise. La Commission des Monuments historiques à laquelle ont bien voulu se joindre M. le président de la Société des amis de Versailles ainsi que le conservateur des Parcs et Promenades de la Ville de Paris et le conservateur des Eaux et Forêts de Versailles, s'est rendue sur place pour procéder à une enquête impartiale.

Monsieur Paul Léon donne immédiatement la parole à M. Chaussemiche. Il le prie d'indiquer pour quelles raisons il a pris l'initiative de semblables mesures, alors qu'il avait seulement reçu l'autorisation verbale de faire débroussailler les allées envahies par la végétation folle et de supprimer les branches mortes ou malades, dangereuses pour les passants ou pour les oeuvres d'art placées substitué un abattage en masse. Pourquoi ces coupes de grande étendue ?

M. Chaussemiche répond que pour faire reprendre les charmilles et rendre au parc un peu de l'aspect qu'il eût au moment de la création de Versailles, il importe de créer dans les massifs des tranchées d'air et de lumière. Les arbres de ces massifs, d'autre part, souffrent de maladies diverses. Leur santé n'est trop souvent qu'apparente. Beaucoup ont des troncs complètement vidés par la vétusté. Certains autres rongés à la base par une carie d'une nature particulière, ou dépourvus, comme les peupliers, de racines adhèrent fortement au sol, cèdent brusquement du pied, sans que l'on puisse prévenir cet accident. Les uns et les autres ont fréquemment brisés par les ouragans. Morts, mourants ou inadaptés au terrain marécageux du parc, ils sont, chacun pour leur part, une source permanente de 80/15/025/486 danger pour ce qui les environne. C'est ce danger - d'autant plus grand que ces arbres atteignent parfois 35 à 40 mètres de hauteur - que M. Chaussemiche a voulu en particulier écarter de l'enceinte précieuse de la Colonnade. En supprimant un certain nombre des plants qui l'entourent il s'est proposé de réduire la densité trop élevée du bosquet et il a surtout désiré prévenir les dégâts peut être irréparables auxquels l'architecture de Mansart et le groupe de L'Enlèvement de Proserpine se trouvaient, à son avis, plus spécialement exposés. Pour ce travail, à son point de vue, urgent et indispensable, il s'est fié aux jadiniers-chefs du Domaine sans les suivre sur le terrain. C'est par les journaux notamment par "Le Journal des Débats" du 7 octobre, qu'il a appris que l'on jugeait l'opération exagérée. Quant au nombre d'arbres abattus, il ne peut donner à cet égard de précisions certaines : de quinze à vingt dans le Bosquet de la Colonnade. Un nombre vraisemblablement plus élevé dans le parc du Grand-Trianon. Il n'a pas, en effet, dressé un état des arbres à abattre, ni délivré d'ordres de service, mais il estime que les coupes pratiquées doivent être considérées comme un "élagage étendu", ce qui soulève les vives protestations de MM. Paléologue et André Hallays.

Ce dernier fait observer que le programme des travaux à effectuer au moyen de la Donation de M. Rockefeller ne prévoit pas de dégagements forestiers et que lorsque la Commission s'est réunie sur place le 10 juillet, elle n'a demandé que des élagages discrets.

M. Verdier ajoute à ce propos que des deux devis élaborés pour la restauration du parc, un seul a été autorisé. C'est un devis de 124 640 Francs 50 qui prévoit, dans son chapitre VI, une dépense de 10 600 Francs en vue "de la taille et de l'élagage des arbres du parc". Les propositions concernant l'abattage n'ont pas encore fait 80/15/025/487 l'aspect d'une décision définitive de l'administration.

M. le directeur regrette que les précautions nécessaires en une conjecture aussi délicate n'aient pas été prises par M. Chaussemiche. Il déplore que l'architecte en chef de Versailles qui est en même temps le conservateur du Domaine, ait laissé à des jardiniers, quelque fussent leurs qualités professionnelles, le soin de désigner seuls les arbres à abattre, et qu'ayant l'intention non pas de procéder à de simples élagages, mais à des coupes importantes devant modifier l'aspect décoratif du parc, il n'ait pas cru devoir consultée la Commission sur l'opportunité d'une entreprise dont, actuellement, on ne conteste pas la nécessité de principe, mais la mise en oeuvre inopinée.

Désirant se rendre compte par elle-même des travaux exécutés dans ces conditions, la Commission gagne le Bosquet de la Colonnade, en traversant le Bosquet du jardin de la Reine. Chemin faisant, elle rencontre de nombreux arbres morts, notamment des peupliers et des résineux, et elle convient la première de l'urgence d'abattre ces bois de haute futaie, vraiment dangereux pour la sécurité publique. Elle parvient ainsi à la Colonnade, du côté opposé à l'entrée sur le Tapis Vert et l'Allée Royale.

De ce côté, il lui semble que le contingent d'arbres abattus dépasse de beaucoup le chiffre indiqué. En effet quantité d'arbres coupés paraissent avoir été enlevés récemment, et l'on remarque au ras du sol, sous les feuilles mortes, l'existence de nombreuses souches toutes fraîches. De plus, la clairière s'étend, sans qu'on en saisisse exactement la raison, jusqu'à deux cents mètres environ de la Colonnade.

Questionné à ce sujet M. Chaussemiche déclare que les jardiniers ont supprimé des arbres dans 80/15/025/488 ce périmètre, parce que leur chute, si elle s'était produite aurait pu "par répercussion" faire tomber d'autres arbres plus rapprochés du monument.

L'effet produit n'en est pas moins fâcheux et c'est avec un vif regret que l'assemblée constate l'excessif appauvrissement de la tenture de feuillage qui forme le fond naturel des arcades de la Colonnade. Sa beauté en est diminuée. Mais c'est vu du Tapis Vert que l'oeuvre de Mansart apparaît surtout transformée. De ce côté, elle accuse une forme squelettique, que M. André Hallays compare à une carcasse d'abat jour ; elle a repris l'aspect désagréable qui lui a été si vivement reproché, au moment de sa construction.

Dans l'allée du Tapis Vert, la Commission observe en passant, le nettoyage d'une statue au moyen du procédé du jet de vapeur.

Plusieurs membres se demandent si la violence de ce jet ne retire pas le calcin du marbre et ne détériore pas les oeuvres d'art.

Ne serait-il pas préférable comme le suggère M. Génuys, d'attendre le résultat des essais tentés l'année dernière avant d'appliquer le procédé sur une grande échelle ?

La Commission remet d'en délibérer à sa prochaine séance, puis se rend dans le parc du Grand-Trianon. Si elle n'a rien à objecter aux nettoyages pratiqués le long de certaines allées que masquait complètement une végétation folle et abondante et qui forment maintenant à travers les hautes futaies du parc de nouvelles et élégantes perspectives, elle se trouve par contre très désagréablement impressionnée par des travaux de déboisement effectués derrière le Buffet. Là aussi, d'immenses éclaircies ont été pratiquées. Quantité d'arbres sains ont été sciés et débités en stères de bois.

Ces éclaircies sont destinées dans l'esprit de M. Chaussemiche à permettre la reconstitution du parc dessiné par Mansart pendant le voyage que 80/15/025/489 Le Nôtre fit en Italie, c'est-à-dire le rétablissement des charmilles, dont il ne subsiste plus actuellement aucune trace.

M. André Hallays se demande si, vraiment, on a le droit de poursuivre une semblable entreprise. Il lui semble que ce serait une dangereuse erreur.

M. Paul Léon est en plein accord avec M. Hallays : Versailles doit être conservé, tel que nous l'ont légué les siècles et l'oeuvre de la nature.

Jamais le service des Monuments historiques n'a eu l'intention d'autoriser une entreprise telle que celle envisagée par M. Chaussemiche. Elle serait contraire au principe qu'il s'est imposé depuis de longues années : conserver, préserver, ne "restaurer" au sens véritable de ce mot que dans des cas exceptionnels. Cette doctrine s'applique autant aux architectures de jardins qu'à celles des monuments. Aussi bien, est-ce dans cet esprit que la Commission a poursuivi, depuis le début de la séance, ses consultations avec les deux techniciens appelés à participer à ses travaux : MM. Forestier et Mangin.

Ces messieurs n'ont pas hésité à appeler l'attention de l'assemblée sur la situation générale du parc de Versailles, dont les boisements parviennent à un âge critique. Effectuées en grande partie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, alors que le goût se détournait des ordonnances régulières des jardins à la française, les plantations actuelles de Versailles et de Trianon n'ont pas toujours été conduites selon les principes. Négligées pendant de longues périodes, elles sont aujourd'hui trop denses. C'est ainsi que même après les abattages qui viennent d'être effectués autour de la 80/15/025/490 Colonnade, la densité des arbres se trouve y être encore supérieure à celle généralement observée dans les massifs forestiers. A peu près partout, l'épaisseur des plantations étouffe les pousses nouvelles qui, normalement, devraient remplacer au fur et à mesure les arbres qui viennent à mourir.

MM. Forestier et Mangin estiment que dans ces conditions, c'est un devoir absolu d'assainir et de décongestionner la futaie. Mais ils préconisent une conduite logique et méthodique de cette opération qui exclut tout abattage en masse, et qui doit avoir pour contrepartie la réalisation d'un plan de reboisement. Il importe, en effet, pour ménager l'avenir et maintenir au parc de Versailles son aspect traditionnel, de transférer dans les espaces libérés de ce parc des essences choisies parmi les plus aptes à se fixer dans un sol en général peu consistant essences possèdant par conséquent, comme l'a indiqué M. Chifflot, un chevelu capable de résister à la pression du vent.

Parmi ses essences, M. Mangin recommande plus particulièrement les tilleuls. Par contre, il déconseille nettement les ormes ainsi que les peupliers et les résineux, arbres dangereux de peu de prise, se brisant facilement sous l'action du vent et déjà trop nombreux dans le domaine.

M. Forestier est également de cet avis, mais il signale qu'en attendant l'essor des plantations nouvelles, des précautions peuvent être prises pour conserver temporairement des arbres en mauvais état. C'est une question d'espèce et d'appréciation. Le cas se présente, par exemple pour le gros peuplier à droite du Buffet. Une bourrasque pourrait le faire tomber sur cette oeuvre décorative.

Si M. Mangin se déclare pour une solution immédiate et radicale, M. Forestier croit qu'on 80/15/025/491 pourrait conserver encore ce très bel arbre pendant quelques années, en le déchargeant à la tête et en le stabilisant avec des tirants.

Cette solution, si elle était possible, agréerait davantage à la Commission qui serait heureuse de voir ces avis et autorisés de ses conseils résumés en un rapport détaillé. Pour elle, ayant parcouru tous les points du Domaine où des travaux d'abattage ont été effectués, elle déplore encore que ces travaux aient été entrepris sans son assentiment, alors qu'elle avait simplement donné son agrément à des travaux d'élagage proprement dits.

Le résultat de la visite qu'elle vient de faire réside à ses yeux dans la nécessité urgente d'établir un programme d'ensemble prévoyant l'amélioration du domaine sylvestre de Versailles. Des spécialistes devront concourir à la préparation de ce programme, puis en suivre l'exécution. Une soumission, choisie parmi les membres de l'assemblée lui paraît également devoir être appelée à l'avenir à déterminer sur place et de façon très précise les opérations à exécuter d'après les propositions détaillées du service d'architecture.

Enfin, il lui semble qu'il serait bon de provoquer une mise en corrélation des crédits d'entretien avec les crédits affectés aux gros travaux, afin que l'entretien du domaine forestier puisse être dorénavant mieux assuré par la taille régulière des arbres et l'élagage constant des branches mortes ou dépérissantes, afin également qu'une exécution plus rapide des menues réparations devenues nécessaires garantissent aux travaux de restauration une efficacité d'appréciable durée. 80/15/025/492

24 octobre 1924
Présidence de M. Paul Léon, Membre de l'Institut, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Albertini, Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Cagnat, Cartault, Chifflot, Defrasse, Enlart, d'Estournelles de Constant, Faure, Génuys, Hallays, Haraucourt, Honnorat, Koechlin, Krafft, Louzier, Marcou, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Pottier, Puthomme, Remaury, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez architectes en chef, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques.
Maison de la Reine de Sicile à Saumur (Maine-et-Loire)

Devis de 41 242 Francs 74, prévoyant divers travaux de charpente, de maçonnerie et de couverture à effectuer à l'édifice.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de l'entreprise.

Église de Ricey-Haute-Rive aux Riceys (Aube)

Devis de 43 617 Francs 81 prévoyant la remise en état de la voûte de la croisée du transept.

La Commission est d'avis que ce devis, dont l'approbation s'impose, pourra être exécuté avec une participation des autorités locales intéressées à la conservation de l'édifice. 80/15/025/493

Ancien hôtel Forstner, dit maison des Princes à Montbéliard (Doubs)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Sallez, la Commission donne son agrément au projet présenté par le service d'architecture de la Banque de France pour l'aménagement de son agence de Montbéliard dans l'ancien hôtel Forstner, édifice classé.

Église Saint-Philibert à Dijon (Côte-d'Or)

Devis de 91 940 Francs 03, concernant cet édifice.

Ce devis prévoit l'exécution de travaux divers, notamment d'ouvrages de terrasse et de maçonnerie.

La Commission, sur le rapport de M. Ruprich-Robert, émet un avis favorable à la réalisation de l'entreprise en cinq annuités, à frais commun entre l'État et la Municipalité.

Église Saint-Michel à Dijon (Côte-d'Or)

Devis de 51 685 Francs 30 envisageant la réfection des couvertures du bas-côté sud et du croisillon sud, ainsi que l'établissement d'une grille de protection aux angles formés par les bas-côtés, la nef et les croisillons.

La Commission est d'avis que les deux premiers chapitres de ce devis pourront être exécutés avecle concours financier de la Ville de Dijon. Quant au chapitre II elle juge préférable de l'ajourner jusqu'à nouvel ordre, en raison du peu d'urgence des travaux qui y sont décrits.

Chapelle de Fixey à Fixin (Côte-d'Or)

Devis de 22 578 Francs 44, envisageant la réfection de la couverture de la nef.

La Commission ne voit rien à objecter aux propositions contenues dans ce devis. 80/15/025/494

Château de Mortier-Crolles (Mayenne)

Devis de 53 513 Francs 16, établi en vue de la restauration de la façade du château, de la protection des ruines de la chapelle et autres travaux.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, qui devra toutefois être remanié conformément aux indications fournies dans son rapport par M. Ruprich-Robert.

Cathédrale du Mans (Sarthe)

Après avoir entendu lecture du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission émet le voeu que M. l'architecte Vorin soit invité à procéder à une étude très approfondie pour l'aménagement d'une nouvelle sacristie à la cathédrale du Mans.

L'assemblée ne veut pas prendre d'engagement de principe, mais elle estime que cette étude pourrait avoir comme base les suggestions présentées par le rapporteur, qui propose d'établir la sacristie projetée dans la cour de La Psalette.

Ancienne cathédrale de Tréguier (Côtes-du-Nord)

Devis de 24 123 Francs présenté en vue du remplacement de l'escalier du cloître et de la restauration de divers parements.

Il semble à la Commission que le projet présenté à l'appui de ce devis est susceptible d'être approuvé. Elle émet le voeu que la plus grande partie de la dépense nécessaire à sa réalisation soit laissée à la charge de la Commune et du département, la participation maxima du budget des Beaux-arts dans l'entreprise ne pouvant pas exécuter 70 000 Francs.

Ancienne chapelle de Notre-Dame-d'Entrevignes à Sigale (Alpes-Maritimes)

M. l'Inspecteur général Marcou signale qu'à deux 80/15/025/495 kilomètres de Sigale, et sur le territoire de cette Commune à laquelle elle appartient, s'élève une ancienne petite chapelle de Pénitents, aujourd'hui désaffectée : Notre-Dame-d'Entrevignes. L'édifice conserve encore de curieux restes de peintures murales remontant au premier tiers du XVIe siècle. Ces peintures se trouvent sur l'arc doubleau séparant la seconde travée de la troisième travée. La voûte de cette dernière travée est également recouverte de fresques, dont on devine l'existence ancienne sur le mur de fond et les murs latéraux.

L'intérêt de ces peintures en justifie l'inscription sur la liste des Monuments historiques. Mais leur classement entraînera forcément celui de la chapelle où elles se trouvent et qui est en fort mauvais état.

Dans ces conditions, M. Marcou propose de limiter cette mesure aux deux travées seules intéressantes, la deuxième et le troisième.

La Commission adopte la manière de voir de son rapporteur et elle demande qu'un devis des réparations à exécuter à l'ancienne chapelle d'Entrevignes soit établi aussitôt que possible par M. l'architecte en chef Formigé.

Église d'Aizy (Aisne)

M. Génuys appelle l'attention de l'assemblée sur l'église d'Aizy. Cet intéressant édifice du XIIIe siècle a été entièrement détruit pendant la guerre, à l'exception du portail de son bas-côté sud.

La Commune demandant instamment que la nouvelle église soit construite à l'emplacement de l'ancienne, le rapporteur est d'avis de laisser à la Commune la charge de cette entreprise, l'édifice détruit devant être déclassé à l'exception du portail subsistant qui devra être restauré 80/15/025/496 par les soins du service des Monuments historiques. La Commission adopte cette manière de voir.

Elle émet le voeu que le déclassement envisagé soit poursuivi, sous l'expresse réserve que le projet de l'église neuve soit soumis à son examen et à celui de la Commission spéciale instituée par l'article 12 de la loi du 17 avril 1919, et que les fragments anciens retrouvés dans les décombres lors du déblaiement, fassent l'objet de mesures de préservation spéciales.

Maison des Musiciens rue du Tambour à Reims (Marne)

Le Conseil municipal de Reims a adopté une proposition tendant à la location de cet immeuble, par bail emphytéotique et moyennant un loyer de un franc par an à la Société de l'Oeuvre du retour à Reims.

La Commission fait siennes les conclusions du rapport présenté sur cette question par M. l'Inspecteur général Génuys.

Elle émet le voeu qu'avant de conclure la location projetée, la Ville de Reims fasse établir un plan de reconstruction de la Maison des Musiciens, basé sur la disposition des façades reconstituées dans leur état ancien suivant les directives précisées sur place, le 10 mai dernier.

Église de Cauroy-lès-Hermonville (Marne)

Devis de 592 139 Francs 69 ayant pour objet la remise en état complète et définitive de l'église endommagée par les faits de guerre.

Suivant avis de M. Génuys, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise qui sera dotée par la Société Coopérative des Églises dévastées de la Marne. 80/15/025/497

Église de Saint-Souplet (Marne)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission approuve le principe de la restauration de l'église de Saint-Soupplet. De plus, elle ne voit qu'avantage à ce que la Commune s'affilie en vue de cette entreprise à la Coopérative des Églises dévastées de l'arrondissement de Reims.

Église de Brétigny (Oise)

Devis de 705 806 Francs 39 concernant la réparation des dommages de guerre subis par l'édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable à sa réalisation et demande que celle-ci soit effectuée àl'aide des crédits de la Société Coopérative des églises dévastées de l'Oise à laquelle la Commune de Brétigny devra s'affilier.

Église de Moulin-sous-Touvent (Oise)

Devis de 435 745 Francs 39, présenté en vue de la restauration de l'édifice endommagé pendant les hostilités.

La Commission adopte les conclusions du rapport de M. Génuys.

Le devis dont il s'agit pourra être approuvé après déduction d'une somme de 27 423 Francs 63 représentant la reprise des piles du clocher, opération urgente, à l'heure actuelle en cours d'exécution et qui fait l'objet des propositions annoncées au chapitre IV.

Dans ces conditions, le montant des travaux restant à faire s'élève donc à 408 321 Francs 76. Pour assurer la réunion de cette dernière somme, la Commission devra s'affilier à la Coopérative de reconstruction des églises dévastées de l'Oise.

Monument aux Morts de Moissac (Tarn-et-Garonne)

M. l'Inspecteur 80/15/025/498 général Nodet rend compte de la visite à Moissac de la délégation de la Commission chargée d'examiner la maquette au Monument aux Morts de la Ville qui devait être mise en place à titre provisoire devant l'église Saint-Pierre pour permettre de juger de l'effet produit. A son arrivée, la délégation s'est trouvée en présence non pas de la maquette mais du monument définitif risée par le préfet. Les délégués ont protesté énergiquement contre cette violation des règlements en vigueur et des instructions transmises au maire par le préfet de la part du ministre des Beaux-arts.

Ils ont d'ailleurs constaté que le Monument aux Morts portait, par son caractère et ses dimensions, une grave atteinte à l'esthétique de la célèbre église et même au caractère de la place publique dont il détruit l'harmonie. Ils ont enfin recueilli sur place l'assurance que la population moissagaise était en majorité hostile à l'érection du monument en cet endroit.

A la suite de cet exposé, la Commission tout entière s'associe aux protestations émises sur place par sa délégation et demande le déplacement du Monument aux Morts, élevé sans autorisation.

Parcs de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

La Commission, ayant entendu lecture du procès-verbal de la séance tenue à Versailles le 14 octobre, on adopte les termes.

Elle demande que pour éviter le retour d'incidents tels que ceux qui viennent de se produire, les travaux à exécuter notant désormais délimités par une sous-commission permanente et que leur réalisation soit placée sous le contrôle de cette sous-commission. 80/15/025/499

Sur l'invitation de M. Paul Léon, elle désigne pour faire partie de cette dernière MM. Chifflot, Génuys, André Hallays et Pol Neveux, auxquels pourraient être adjoints, à titre d'historien d'art, M. Pierre de Nolhac et, à titre de conseillers techniques, MM. Barbet, ingénieur-conseil de l'administration des Beaux-arts, Mangin, Inspecteur des Eaux et Forêts de Seine-et-Oise et Forestier, conservateur des Promenades et plantations de la Ville de Paris.

Enfin, la Commission, adoptant une proposition de M. Honnorat, émet le voeu que des démarches soient entreprises pour améliorer d'accord avec l'administration des Eaux et Forêts les conditions dans lesquelles le parc de Versailles et celui de Trianon sont entretenus et gérée au point de vue forestier.

Puisque la Commission se préoccupe de Versailles, M. Paul Léon croit l'instant favorable pour l'entretenir des modifications que M. Rockefeller a apportées aux intentions qu'il avait primitivement fait connaître au sujet de l'emploi de sa donation.

M. le directeur des Beaux-arts a en effet reçu communication d'une lettre adressée par M. Arthur Woods, représentant de M. Rockefeller, à M. Bosworth.

Le passage de cette lettre concernant Versailles est le suivant :

"J'ai pensé qu'il vous serait peut-être plus facile, ainsi qu'au Comité, de comprendre et d'interpréter le geste de M. Rockefeller en faisant don d'un million de dollars à la France, si je vous envoyais les extraits d'une lettre qu'il m'a adressée juste avant mon départ pour la France, et que j'aurais peut-être dû vous communiquer, ainsi qu'au 80/15/025/500 Comité, avant de quitter Paris. Le reliquat du don (une fois distraites les sommes consacrées à la cathédrale de Reims et au Palais de Fontainebleau) qui s'élèverait probablement à 700 000 Francs, ou certainement pas à moins de 600 000 dollars, serait consacré à la restauration de Versailles, tant en ce qui concerne le bâtiment que le parc. A mon avis cette somme consacrée aux travaux de Versailles devrait être répartie comme suit. Il est entendu évidemment que tout ce qui sera fait devra être entrepris d'accord et en collaboration avec les travaux actuellement faits ou projetés par l'État. Pour mener à bien cette restauration, il me semble préférable de ne pas s'occuper d'un seul bâtiment à la fois, le réparant complètement avant d'envisager autre chose, mais à son avis, la meilleure méthode consisterait à exécuter chaque genre de réparation dans tous les bâtiments et édifices en même temps.

1° Je ferais d'abord faire les réparations les plus urgentes à tous les toits ayant des infiltrations d'eau ou risquant d'en avoir, les mettant en état de résister aux intempéries.

2° Je ferais faire toutes les autres réparations extérieures nécessaires pour empêcher les dégâts causés par les intempéries.

3° Je m'occuperais ensuite de faire repeindre toutes les boiseries extérieures, afin de préserver le bois et d'empêcher sa détérioration.

4° Après cela, j'examinerais toute la ferronnerie exposée à l'air, tant à l'extérieur des bâtiments que dans les jardins et les réparerais entièrement.

5° Il faudrait ensuite rejointoyer la maçonnerie des bâtiments, et dans les jardins, afin que les intempéries 80/15/025/501 n'attaquent pas la pierre en pénétrant entre les joints.

Quand ces diverses réparations seraient terminées, dans tous les bâtiments et le parc, le moment serait venu à mon avis et pas avant, de songer à la restauration intérieure, et à celle de tous les treillis, statues et fontaines. Il est fort probable qu'il serait alors sage de changer de méthode et d'exécuter entièrement une restauration avant d'en commencer une autre. D'une façon générale, cette ligne de conduite me paraît la meilleure à suivre pour arrêter de la manière la plus effective et la plus rapide les détériorations, préserver les édifices pour les temps à venir et restaurer le château et les jardins".

M. Paul Léon remarque que ce programme est très exploité.

La Commission l'adopte et demande que de nouveaux devis soient établis conformément aux précisions qui y sont énoncées.

A ce sujet, il lui semble qu'il serait très heureux qu'une liaison permanente soit établie entre elle et les membres du Comité Rockefeller. Ainsi pourrait-on donner plus de souplesse aux travaux à effectuer et parvenir à une entente plus rapide sur les décisions à prendre. Tel est également l'avis de M. Paul Léon.

Panthéon à Paris (Seine)

Monument de Condorcet.

La Commission se prononce à l'unanimité contre la mise en place du Monument à Condorcet et de tous autres monuments tant dans l'intérieur que dans l'enceinte des grilles du Panthéon.

Sur la proposition d'un de ces membres, elle émet le voeu qu'un rapport soit présenté par M. Laloux, inspecteur général des Bâtiments civils et des Palais nationaux, sur les raisons pour lesquelles l'édifice n'a pas encore été débarrassé des fragments de sculptures non appareillées qui y sont déposés.

Elle demande à cette 80/15/025/502 occasion que le Conseil d'État soit consulté sur le point de savoir jusqu'à quel point un membre du gouvernement peut disposer du domaine ou d'un édifice public pour y faire installer des statues de sa propre autorité. Il y a en effet, là une question de principe qui ne peut être résolue que par un avis motivé de la Haute-Assemblée.

Inventaire supplémentaire des Monuments historiques

Sur la proposition de M. Paul Léon, la Commission décide de désigner un comité restreint dans lequel siègeraient, à tour de rôle et chaque fois que se présenteraient des affaires intéressant leur circonscription, les architectes en chef des Monuments historiques.

Ce comité aurait pour mission d'examiner les listes déjà dressées en vue de l'Inventaire des Monuments historiques et de désigner sur cette liste les édifices à retenir pour le classement.

Église du Chalard (Haute-Vienne)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Louzier, la Commission émet l'avis que la réfection des couvertures de l'église du Chalard ne devra pas être entreprise avant que des mesures d'ordre général aient été prises pour assurer l'hygiène du monument.

Ces mesures devront consister :

1° Dans l'éloignement des eaux pluviales du soubassement de l'église. On pourrait obtenir cet éloignement, soit en modifiant le relief du rocher, soit en construisant des revers en pavés.

2° La suppression des arbres, arbustes et herbes parasites à l'entour du monument.

3° Une aération plus satisfaisante de la construction. 80/15/025/503

4° Le remplacement par un dallage en ciment des parquets d'autels ruinés.

5° La stérilisation des mousses parasites au moyen d'un brossage et d'un nettoyage des parements avec une solution d'eau zinguée et de potasse.

6° Dans le désherbage extérieur, à commencer par un arbre qui a pris naissance sur le pignon Nord.

7° La vérification de l'étanchéité du dessus de la voûte du clocher.

Église de Saint-Julien (Haute-Vienne)

Devis de 125 351 Francs 85 prévoyant la reprise en sous oeuvre de deux piliers de l'abside.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Louzier, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, dont la dotation devra partiellement être assurée par l'Association des Amis de Saint-Junien.

Église Saint-Éloi à Dunkerque (Nord)

Devis de 120 760 Francs 17, concernant la réfection des bas-côtés, celles des glacis et des meneaux des baies nord de la nef, la remise en état de la charpente, la restauration du mur sud de la nef et du clocher.

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys émet un avis favorable à l'exécution de ce devis qui devra être doté sur les fonds de la société coopérative de reconstruction des églises dévastées du nord.

Château des cardinaux de Rohan à Saverne (Bas-Rhin)

Devis de 437 289 Francs présenté en vue de la restauration de la façade principale sur le parc.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis que l'architecte 80/15/025/504 devra modifier son devis et le réduire à 125 600 Francs en se bornant à boucher les ouvertures de la façade principale créée à la place des bas-reliefs qui ne seront rétablis qu'ultérieurement lorsque l'état des crédits le permettra.

Ancien Hôtel de Rohan, rue Vieille du Temple à Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable au classement des parties suivantes de l'ancien hôtel de Rohan à Paris :

Façades du bâtiment principal,

Grand vestibule XVIIIe siècle au rez-de-chaussée,

Voussures du grand escalier de droite,

Escalier de gauche faisant communiquer le rez-de-chaussée et le premier étage,

Façades des bâtiments de la cour d'honneur,

Façades des bâtiments de la Cour des Chevaux d'Apollon,

Façades donnant sur la rue Vieille-du-Temple et sur la rue des Quatre-Fils.

L'Assemblée émet, en outre, le voeu que les tableaux de François Boucher, provenant de l'ancien Hôtel de Rohan, et qui sont aujourd'hui au ministère des Finances, soient remis à leur emplacement primitif. 80/15/025/505

25 octobre 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Aubert, Boeswillwald, Chifflot, Enlart, Hallays, Génuys, Krafft, Louzier, Marcou, Nodet, Perrault-Dabot, Perdreau, Puthomme, Verdier, Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez.
Classements adoptés :

Église de Vauxcéré (Aisne) - Croix "aux héros" à Camelin (Aisne)

Croix de chemin XVIe siècle, à Marcilly-et-Dracy (Côte-d'Or) ; Croix du hameau de Châtellenot, Commune de Terrefondrée (Côte-d'Or)

Croix ancienne édifiée sur le territoire de la Commune de La Chapelle-Balouë Creuse, en bordure de la route de Bazelot

Croix de chemin à l'entrée du village de Ladapeyre (Creuse).

Vieux pont sur l'Eure dit Pont-Saint-Hilaire, à Chartres (Eure-et-Loir)

Clocher de la chapelle Saint-Jean à Tréboul (Finistère).

Tour de la Bridolle, Place aux Grains, à Vitré (Ille-et-Vilaine) 80/15/025/506

Tour de l'ancien château de Blesle (Haute-Loire)

Façade de la maison Picard à Sully-sur-Loire (Loiret)

Église ; Porte d'entrée de la cour du presbytère ; Façade de la maison du Gouverneur ; Ancienne porte fortifiée de Liverdun (Meurthe-et-Moselle)

Porte Sainte-Catherine ; Fontaine de l'Alliance ; Porte Stanislas ; Porte Desilles ; Porte Saint-Nicolas à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Plafond de l'ancien bailliage au besoin d'office de Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre)

Pavillon Louis XVI sur l'Oise, à la pointe de l'Ile de Creil (Oise)

Vestiges de la voie romaine de Clermont-Ferrand à Limoges, dans le Hameau de Villars, à Orcines (Puy-de-Dôme)

Porterie de l'ancienne abbaye de Poissy (Seine-et-Oise)

Église de Curzay (Vienne). Etant entendu que ce classement ne mettra pas obstacle à l'agrandissement de l'édifice par l'adjonction d'une travée du choeur. Pignon occidental de l'église de Salles-en-Toulon (Vienne).

Clocher et façade occidentale de l'église de Gy-l'Évêque (Yonne), y compris la toiture et la charpente surmontant cette façade.

Classements rejetés :

Église de Chéry-Chartreuve (Aisne)

Chapelle Saint-Jean à Grézels (Lot)

Église d'Aydat (Puy-de-Dôme) 80/15/025/507

Inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Façade de l'immeuble sis à l'angle de la place aux Herbes et de la rue Gambetta à Gien (Loiret)

Classement ajourné pour complément d'enquête :

Ancien prieuré de Saint-Jean-de-Côle (Dordogne)

Classement d'office : Immeuble 10 rue du Bourg à Thiers (Puy-de-Dôme)

M. l'Inspecteur général Boeswillwald donne lecture d'une lettre par laquelle les consorts Bastier refusent d'adhérer au classement de la porte XVe siècle de l'immeuble dont ils sont propriétaires indivis, à Thiers, 10 rue du Bourg.

La Commission adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, demande que le classement de cette très intéressante porte soit poursuivi d'office par voie de décret en Conseil d'État. Elle croit, en effet, savoir que des pourparlers ont été engagés par M. et Mademoiselle Bastier pour vendre à l'étranger la porte dont il s'agit.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

M. Boeswillwald informe la Commission que M. Gauquié, statuaire, offre au Musée de l'Armée le modèle en plâtre de la statue du maréchal de Villars, qu'il a exécutée pour la ville de Denain.

d'accord avec le général Mariaux, commandant l'Institution nationale des Invalides, et avec M. Hulot, architecte de l'édifice, le rapporteur propose de placer cette statue dans l'aile droite du large portique qui, au fond de la cour d'honneur, précède la chapelle Saint-Louis. 80/15/025/508

La Commission n'adopte pas cette manière de voir. Elle considère, en effet, qu'il n'est pas possible d'accepter le don de M. Gauquié, dont elle n'entend nullement en la circonstance, critiquer le grand talent.

Dans un cas analogue, l'année dernière, elle a déjà pris une résolution de principes tendant à écarter des monuments anciens toute adjonction de sculpture moderne. Elle peut d'autant moins passer outre à la règle qu'elle s'est imposée qu'il s'agit d'un plâtre fragile et périssable et non d'une oeuvre définitive.

Palais des Thermes et Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission se prononce à l'unanimité contre l'installation d'une bouche d'aération pour le chemin de fer métropolitain dans le jardin du Musée de Cluny.

Église Saint-Aignan à Orléans (Loiret)

Devis de 167 348 Francs 71, prévoyant divers travaux à effectuer au monument.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis que ce devis peut être exécuté.

L'Assemblée demande que l'État assure dans une mesure aussi large que possible la dotation de l'entreprise.

Palais des Archives Nationales, ancien Hôtel Soubise à Paris (Seine)

Devis de 14 638 Francs 81, établi en vue de la restauration du petit cabinet de livres du Prince de Soubise.

La Commission, adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald, émet un avis favorable à l'exécution de ce devis. 80/15/025/509

École Militaire à Paris (Seine)

Ayant entendu lecture du rapport de M. Boeswillwald, la Commission approuve à l'unanimité le projet consistant à libérer la chapelle de l'École Militaire du magasin d'habillement qui l'occupe actuellement et à aménager cette chapelle en salle de conférence pour les élèves de l'École supérieure de Guerre.

Elle insiste encore pour que les commodités créées dans la tribune soient, dans un délai aussi rapide que possible, installées à un autre emplacement.

d'autre part, elle émet le voeu que des démarches soient entreprises vis-à-vis de l'autorité militaire pour que cette dernière interdise aux occupants de l'étage des combles d'encombrer les chéneaux de planchers mobiles et de caisses à fleurs, qui sont un obstacle à l'écoulement normal des eaux.

Église de La Madeleine à Châteaudun (Eure-et-Loir)

Devis de 99 379 Francs 54 pour objet la réparation des combles et arcs-boutants de la façade sud, celle de la tourelle d'escalier à l'angle sud ouest, ainsi que la remise en état du chemin de ronde, de la façade occidentale, et, enfin, de la flèche de la tourelle de l'escalier nord-ouest.

La Commission ne voit pas d'inconvénient à la réalisation de ce devis, qui devra être exécuté en deux annuités, avec la participation de la Ville de Châteaudun.

Église de Cortrat (Loiret)

La Commission émet un avis favorable au transfert au Musée d'Orléans du bas-relief placé au tympan de l'église 80/15/025/510 désaffectée de Cortrat.

Un devis estimatif des frais de cette opération devra être dressé par l'architecte en chef des Monuments historiques du Loiret.

Ancien Evêché d'Orléans (Loiret)

La Ville d'Orléans désirerait faire remplacer par une grille en fer les vantaux en bois de la porte de l'ancien évêché d'Orléans, classés parmi les Monuments historiques.

Ayant examiné le projet présenté à l'appui de cette demande, la Commission admet le principe de cette substitution, en formulant cependant les observations suivantes :

1° La décoration de la porte devra être conçue dans un style plus simple et ne comporter qu'une ornementation très sobre, réalisable par les procédés de la forge. En effet, certains détails du projet présenté ne sont pas constructibles en fer forgé. Ils exigeraient une exécution en fonte, qui déparerait l'ensemble du monument.

2° Il serait à désirer que les grilles dormantes que la ville se propose de substituer au mur plein qui flanque la porte des deux côtés, et qui n'est pas classé, soient diminuées de hauteur. Celles que prévoit le projet sont, en effet, exagérées et manquent de proportion.

La Commission demande que ces différentes observations qui avaient déjà été formulées en 1914 par le Comité des Inspecteurs généraux des Monuments historiques soient portées à la connaissance de M. le maire d'Orléans.

Église Saint-Pierre à Bordeaux (Gironde)

La Commission est d'avis que le nouveau projet de 80/15/025/511 Monument aux Morts destiné à l'église Saint-Pierre, à Bordeaux, pourra être exécuté, lorsqu'il aura été modifié conformément aux indications que M. l'Inspecteur général Louzier donnera à M. l'architecte ordinaire Bontemps.

Église de Saponay (Aisne)

Devis de 1 050 585 Francs 78 prévoyant la restauration complète des dommages de guerre subis par l'édifice. Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Génuys, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis, qui devra être soumis à la Commission instituée par l'article 12 de la loi du 17 avril 19189 pour que la Commune puisse s'affilier à la Coopérative de reconstruction des églises dévastées de l'Aisne, qui assurera les fonds nécessaires à l'opération.

Église de Chivres (Aisne) Arrondissement de Soissons

Devis de 7 575 036 Francs 55 dressé en vue de la remise en été de l'édifice, endommagé par les éléments de guerre.

La Commission approuve le devis présenté et demande que le projet auquel il se rapporte soit soumis à la Commission spéciale instituée par l'article 12 de la loi du 17 avril 1919 pour que la Commune de Chivres puisse s'affilier à la Coopéraitive de reconstruction des églises dévastées de l'Aisne en vue d'obtenir les fonds nécessaires à l'exécution des travaux.

Église de Soupir (Aisne)

Devis de 1 950 228 Francs 44 prévoyant la réparation des dommages de guerre subis par l'édifice. 80/15/025/512

Adoptant les conclusions du rapport de M. Génuys, la Commission ne formule aucune observation au sujet de ce devis. Elle demande que le projet auquel il se rapporte soit soumis à la Commission Spéciale instituée par l'article 12 de la loi du 17 avril 1919 pour que la Commune puisse s'affilier à la Coopérative de reconstruction des églises dévastées de l'Aisne, qui assurera les fonds nécessaires à l'exécution des travaux.

Domaine de Versailles (Seine-et-Oise)

Char d'Apollon. Devis de 110 245 Francs 30 ayant pour objet la restauration de trois des chevaux du motif central du Bassin d'Apollon.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Chifflot, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Aménagement des Jardins

A la suite de la décision prise le 1er février 1922 par le ministre de la Guerre, il a été décidé que les jardinets situés en bordure des fossés est et ouest de l'avant-cour qui prolonge l'esplanade des Invalides seraient supprimés pour faire place à deux allées limitant à l'Est et à l'Ouest les triangles plantés qui décorent cette avant-cour.

M. Chifflot fait connaître que la transformation déjà opérée du côté est a donné lieu de la part du Commandant militaire de l'Hôtel des Invalides et de l'architecte en chef de l'édifice à diverses observations et propositions relatives à l'aménagement définitif des espaces libres ainsi créée. 80/15/025/513

Il est à craindre, en effet, que les plantations d'arbres un moment envisagées n'ajoutent rien à l'effet décoratif de la façade de l'Hôtel des Invalides qui est, d'ailleurs, déjà encadrée à droite et à gauche par les plantations très vigoureuses des deux squares des Invalides et de Latour-Maubourg Il est donc préférable d'y renoncer. Mais, d'autre part, M. le Lieutenant-Colonel Bernard, commandant militaire, suggère de placer sur les nouveaux terre-pleins un certain nombre des canons pris à l'ennemi pendant la dernière guerre. Cette exposition continuerait la ligne de canons anciens disposés sur le front Nord du fossé.

M. l'Inspecteur général Chifflot estime cette proposition acceptable, mais à la condition de consolider le sol par un empierrement ou de créer, comme sur le front nord, des plates formes suffisamment résistantes pour supporter le poids des pièces. Un tel travail entrainerait de grosses dépenses et M. Chifflot estime avec M. Hulot, architecte de l'Hôtel des Invalides, qu'il serait de beaucoup préférable de procéder d'abord à la remise en état et au complément des clôtures métalliques qui protègent les triangles déjà pourvus de plantations la dépense afférente à cette opération peut être évaluée à 45 000 Francs. Les travaux pourraient être exécutés en deux annuités. La Commission ne voit rien à objecter aux conclusions de M. Chifflot et elle donne son agrément de principe à l'entreprise de grillages qui vient de lui être exposée.

Monument aux Morts de La Chaise-Dieu (Haute-Loire)

Consultée de nouveau sur l'emplacement à donner au Monument aux Morts de La Chaise-Dieu, la Commission maintient à 80/15/025/514 l'unanimité l'avis qu'elle a exprimé sur cette question dans sa séance du 22 décembre 1923. L'examen auquel elle se livre du projet de monument présenté la confirme dans la conviction que le cloître célèbre de La Chaise-Dieu ne doit être occupé par aucune construction si minime soit-elle. Pour hâter la solution de cette affaire, elle demande que le soin de chercher un autre emplacement d'accord avec la Municipalité soit confié à M. Nodet, architecte en chef des Monuments historiques de la Haute-Loire.

Monuments destinés à la décoration du Panthéon national à Paris (Seine)

La Commission reconnaît l'impossibilité de placer les monuments de Voltaire et de Condorcet dans l'enceinte extérieure du Panthéon.

Elle émet le voeu que ces monuments, pour lesquels il n'existe pas à Paris l'emplacement disponible, soient, s'il est possible, affectés aux lycées qui portent les noms de ces deux grands français.

Église de Châteaurenard (Loiret)

La Commission émet le voeu que soit poursuivi le déclassement partiel de l'église de Châteaurenard, dont, seuls, le clocher et la porte d'entrée à gauche de la façade principale devront rester inscrite sur la liste des Monuments historiques.

Questions diverses

M. André Hallays signale l'intérêt présenté par plusieurs vieilles maisons de Cahors (Lot) ; il serait désirable que ces immeubles soient classés ou, tout au moins pour certains d'entre eux, inscrits sur l'inventaire des Monuments historiques. 80/15/025/515

M. Enlart demande que l'administration étudie la possibilité de mettre en évidence l'ancienne table du maître autel de Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne), qui présente au point de vue archéologique un intérêt de premier ordre. Cette table est dissimulée dans une chapelle obscure où elle est relevée comme une pierre tombale. M. Enlart croit qu'on pourrait la placer sur quatre pilettes soit dans le bras nord du transept, soit dans une travée de l'un des bas-côtés.

M. Aubert émet le voeu que soit reprise la restauration de l'église de Champeaux (Seine-et-Marne). Il y aurait lieu également de faire enlever le poteau télégraphique récemment dressé contre la façade de l'édifice.

Enfin, au nom de la Ville de Reims (Marne), M. Hugues Krafft demande que la grille de la Porte de Paris, soit restaurée sur place et maintenue à l'emplacement qu'elle occupe actuellement.

M. le président fait connaître que ces différents voeux seront insérés au procès-verbal de la séance et que l'administration donnera à chacun d'eux la suite qu'il comporte. 80/15/025/516

27 novembre 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Albertini, Aubert, Boeswillwald, Chifflot, Defrasse, d'Estournelles de Constant, Faure, Génuys, Hallays, Humblot, Koechlin, Krafft, Laloux, Louzier, Marcou, Maringer, André Michel, Müller, Nénot, Neveux, Perrault-Dabot, Puthomme, Verdier, Vitry.

Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert, Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, ainsi que MM. Hanoteaux de l'Académie Française, président du Comité France Amérique. Paléologue, ambassadeur de France, président de la Société des amis de Versailles. Welles Bosworth, architecte, membre du Comité institué pour l'emploi de la Donation faite par M. Rockefeller.

Ancienne Commanderie des Templiers à Chanonat (Puy-de-Dôme)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable au classement des parties suivantes de l'édifice :

1° façade ouest, avec sa porte d'entrée et son machicoulis,

2° tour carrée sud-ouest, y compris la salle à voûtes d'arête du premier étage, 80/15/025/517

3° tour ronde sud-est,

4° restes de la courtine située entre ces deux tours, le long de la rivière,

5° bâtiment à gauche de l'entrée dans la cour, avec ses fenêtres à croisillons et sa tourelle d'escalier

6° chapelle,

7° tour à la suite de cette chapelle vers l'est avec son machicoulis.

Église de Chabris (Indre)

Devis de 49 333 Francs 90 prévoyant la restauration du porche et des dernières travées de l'église de Chabris.

La Commission est d'avis que cette opération pourra être réalisée en trois annuités avec la participation financière du budget des Beaux-arts.

École Nationale des Beaux-arts à Paris (Seine)

Devis de 18 805 Francs 38, concernant la préservation des fragments de sculpture provenant du Musée des Monuments français et la remise en état du jardin du Vieux Palais.

La Commission émet un avis favorable à l'exécution de cette entreprise et elle décide d'envoyer sur place une délégation chargée d'examiner si parmi les fragments exposés aux intempéries, certains ne pourraient pas être recueillis par les Musées nationaux et remplacés par des moulages. MM. Boeswillwald, Chifflot, Génuys, Koechlin, Pottier, André Hallays et Vitry sont désignés pour procéder à cet examen.

Théâtre-Français à Paris (Seine)

M. l'Inspecteur général Nénot fait connaître que l'Administrateur général du Théâtre-Français a été saisi par M. Bacqué, 80/15/025/518 sculpteur, d'une demande tendant à recevoir l'autorisation de placer un médaillon de Mounet-Sully sur l'une des façades du théâtre. L'emplacement demandé par M. Bacqué est l'arcade pleine faisant pendant à celle où est placé le médaillon de Gustave Larroumet.

M. Nénot estime que cet emplacement ne peut convenir : si le médaillon de Mounet-Sully doit figurer en un emplacement quelconque de notre premier théâtre national, c'est dans le foyer des artistes qu'il convient de le mettre en évidence.

Château de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

M. L'Inspecteur général Laloux fait connaître qu'à la suite de la séance tenue sur place dans le courant de l'été dernier, M. Bray, architecte en chef du château de Fontainebleau, a proposé une solution permettant de remédier aux dispositions défectueuses des toitures de cet édifice.

La solution dont il s'agit consisterait à supprimer les encaissements des toitures et à les remplacer par des terrassons. Dans la partie entre Donjon et Réservoirs, le terrasson serait surélevé avec une double pente amenant les eaux en deux points bas non encaissés près du Donjon et des Réservoirs. Sur la bibliothèque, le terrasson comporterait une seule pente ramenant les eaux du côté du Jardin de Diane, son point culminant étant calculé de telle façon qu'il ne soit pas visible du jardin.

Sur la partie entre les Réservoirs et le Pavillon de Luxembourg, le terrasson, comportant également une seule pente, dirigera les eaux vers la Cour des Princes. Entre le Donjon et les Réservoirs, les terrassons sont constitués d'ossatures et plates formes et ciment armé, de 80/15/025/519 façon à franchir des distances assez fortes entre murs de refonds et à rendre ces plates formes indépendantes des fermes de l'ancienne charpente qui, supportant les plafonds décoratifs des grands appartements, ne peut être soumise à aucun tassement. Sur la bibliothèque, la plate forme serait accrochée en bascule aux refends du bâtiment parallèle à la cour des Princes de façon à rester indépendante de la charpente qui forme, à l'intérieur, une voûte décorée de peintures.

Quant à la couverture de ces terrassons, elle serait effectuée, aux endroits visibles en plomb, aux endroits dissimulés, en ciment armé avec revêtement étanche de callendrite. Exceptionnellement, l'ardoise serait employée entre les Réservoirs et le Pavillon de Luxembourg où la pente très accentuée est absolument invisible. Pour sa part, M. Laloux ne voit pas d'objections à formuler à l'encontre de ce projet qui est adopté après échange d'observations techniques entre plusieurs des membres de la Commission.

A la demande de M. Hanoteaux, il est convenu que d'une façon générale, il ne sera établi et approuvé de devis concernant la remise en état du domaine de Fontainebleau que jusqu'à concurrence de la moitié des crédits affectés aux travaux de ce domaine sur la Donation de M. Rockefeller.

Domaines de Versailles et de Trianon (Seine-et-Oise)

A la suite des instructions reçues de M. Rockefeller, instructions précisant la façon dont doivent être employées les sommes affectées à la restauration des domaines de Versailles et de Trianon, un nouveau programme a été établi par l'architecte, M. Chaussemiche.

M. l'Inspecteur général Chifflot indique que ce nouveau 80/15/025/520 programme a été établi sur les données suivantes :

En premier lieu, exécution des travaux de couverture à Versailles et à Trianon.

Suivraient dans l'ordre :

Les réfections et remises en état des menuiseries et fermetures extérieures

Les restaurations à entreprendre aux façades

Enfin les remises en état des ferronneries.

M. Chifflot signale que l'architecte a cru devoir comprendre dans le détail de ces différents articles un certain nombre d'objets dont l'exécution n'avait pas été primitivement envisagée. Ces adjonctions ont porté le devis à la somme totale de 14 825 607 Francs, que le jeu d'un rabais moyen de 25 % ramènera éventuellement à la somme de 11 415 710 Francs. Il y aura lieu d'introduire ultérieurement certaines compressions dans ce programme si le rabais escompté n'était pas atteint, mais cette mise au point définitive n'empêchera nullement d'entreprendre à court délai une partie des opérations prévues. A cet effet, M. Chifflot s'est entendu avec M. Welles Bosworth pour établir, en vue de ces opérations, des prévisions partielles.

Ces prévisions sont groupées dans le devis ci-dessous :

Chapitre I

Réfection de couvertures, réparation ou réfection partielle de charpentes, réfection ou restauration de souches de cheminées lucarnes, corniches, etc… directement intéressées par les opérations de couverture. 80/15/025/521

Article 1 Galerie des Glaces

La toiture de cette partie du Palais, présente une disposition vicieuse. Elle est divisée, dans sa longueur par une série de chéneaux disposés transversalement et le peu de relief des couvertures en ardoises, à trop faible pente, donne lieu à des infiltrations causées par les pluies violentes ou les amas de neige.

Le devis prévoit une couverture en cuivre. L'emploi de ce métal est plus avantageux que celui du plomb aussi bien en ce qui concerne la dépense qu'au point de vue de la durée

Couverture : 175 254 Francs

Charpente : 16 004 Francs

Total : 191 258 Francs

Article 2 : Attique nord, côté Jardins

Même disposition vicieuse qu'à la galerie des Glaces, il est prévu une couverture en cuivre en remplacement de la couverture ardoises

Couverture : 358 458 Francs

Charpente : 42 845 Francs

Total : 401 303 Francs

Article 3 Ailes Nord et Sud des Ministres

Ce sont des couvertures en ardoises avec terrassons en plomb sur les pavillons d'extrémité, l'un des terrassons a été refait cette année, mais le reste, qui représente une grosse opération, est en très mauvais état

Couverture (ardoises et plomb) : 952 640 Francs

Charpente : 160 300 Francs

Maçonnerie : 40 000 Francs

Total : 1 152 940 Francs.

Article 4 Théâtre de la Reine à Trianon

C'est le mauvais état de la couverture qui a déterminé les dégradations constatées à l'intérieur de l'édifice, notamment la destruction partielle du plafond de Lagrenée. Le projet prévoit la réfection de cette couverture ainsi que les travaux de charpente et de maçonnerie qui s'y rattachent directement. D'autre part, il est opportun de pourvoir de suite à la restauration des façades et à la protection du pied des murs par une remise en état complète de l'étanchéité des maçonneries. Les prévisions du devis s'appliquent à ces divers objets :

Couverture : 83 418 Francs

Charpente : 97 993 Francs

Maçonnerie : 131 984 Francs

Pavage : 28 015 Francs

Assèchement : 48 600 Francs

Total : 390 010 Francs 80/15/025/522

Article 5 Grand commun de Trianon

Ces communs sont situés en bordure d'une des principales avenues qui conduisent au Grand-Trianon et leur aspect actuel impressionne péniblement les visiteurs de cette partie du Domaine. Les travaux entrepris au cours du présent exercice ont mis en évidence le très mauvais état des charpentes et des maçonneries hautes du bâtiment.

Couverture : 196 871 Francs

Charpente : 122 228 Francs

Maçonnerie : 153 400 Francs

Total : 472 499 Francs

Article 6 Trianon-sous-Bois

La couverture est en ardoises avec faîtage et terrassons en plomb. Le tout est en mauvais état et nécessite une réfection.

Couverture : 100 028 Francs

Charpente : 13 865 Francs

Total : 113 893 Francs.

Chapitre II

Restauration de façades

Article 1 Allée Nord et Sud des ministres

Les soubassements sont effrités ou délités. Certaines parties des entablements sont manquantes, les eaux d'infiltration ayant désagrégé la pierre au moment du gel. Les lucarnes doivent être restaurées pour la plupart.

Maçonnerie Aile Sud : 288 000 Francs

Aile Nord : 430 000 Francs

Total : 718 000 Francs

Article 2 Aile Gabriel et Pavillon Dufour

Façade du Palais sur rue Gambetta

Façade sur rue des Réservoirs

Ancien Opéra, Bâtiment des Acteurs

Façade sur la Cour des Princes

Les dégradations sont de même nature que celles signalées aux Ailes Nord et Sud des ministres.

Aile Gabriel et Pavillon Dufour : 44 000 Francs

Façade du Palais rue Gambetta : 231 000 Francs

Façade du Palais sur rue des Réservoirs : 43 000 Francs

Total : 318 000 Francs. 80/15/025/523

Ancien Opéra : 71 500 Francs

Bâtiment des Acteurs : 63 000 Francs

Façade sur la Cour des Princes : 90 500 Francs

Total : 543 000 Francs.

Article 3 Restauration des façades du Grand-Trianon

Il s'agit de la restauration des pilastres en marbre de leur nettoyage, remasticage et encausticage. Les maçonneries de pierre doivent être rejointoyées et calfeutrées au droit des portes et fenêtres. Des pierres sont à remplacer par instrement

Marbrerie : 192 600 Francs

Maçonnerie : 505 000 Francs

Total : 697 600 Francs

Chapitre III

Restauration des menuiseries extérieures comprenant : réparation ou réfection partielles des menuiseries réparations de serrurerie, réfection de peinture et vitrerie.

Corps central du Palais de Versailles sur les parterres : 134 272 Francs

La Grande Orangerie de Versailles : 93 701 Francs

Le Théâtre de Trianon : 61 083 Francs

Les façades du Grand-Trianon (peinture seulement) : 16 518 Francs

Le Petit-Trianon (menuiserie et serrurerie) : 52 780 Francs

Total : 538 354 Francs

Chapitre IV

Restauration de ferronneries

Grilles de l'Orangerie (Versailles) : 410 838 Francs

Grilles Cour d'Honneur du Grand-Trianon : 13 200 Francs

Rampe de l'escalier extérieur de Trianon-sous-Bois : 16 300 Francs

Total : 440 338 Francs

Total intégral : 5 479 195 Francs

Imprévus 1/10° 547 919 Francs

Total : 6 027 114 Francs

Frais de direction 6% 361 628 Francs

Total 6 388 740 Francs 80/15/025/524

A déduire :

Rabais moyen de 20 % (Nota : ce rabais est établi d'après les soumissions d'entrepreneurs recueillies à ce jour) : 1 277 740 Francs

Reste : 5 111 000 Francs

Soit un peu moins de la moitié des ressources du Fonds Rockefeller calculées au cours actuel du change.

M. Chifflot ajoute que les prévisions chiffrées dont il vient de donner connaissance à l'assemblée ont été extraites par M. Bosworth et lui-même des évaluations détaillées établies par le service d'architecture du château de Versailles.

M. Bosworth fait alors reconnaître qu'il est d'accord avec M. Chifflot pour que les chantiers soient ouverts dans un délai aussi court que possible.

MM. Hanoteaux et Paléologue expriment le même avis et ne formulent pas d'objection à l'encontre du programme exposé. De même que leur collègue, ils demandent seulement que les services d'architecture étudient le meilleur procédé à employer pour refaire les toitures et que l'on n'adopte le plomb ou le cuivre qu'après comparaison des avantages que présentent l'un et l'autre de ces matériaux.

Ayant exprimé le désir que les prix leur soient communiqués, M. Paul Léon fait connaître qu'un appel sera adressé à la concurrence et que l'on procèdera au siège même de l'administration à une adjudication restreinte. Il prie M. Chifflot de dresser une série de prix moyens et d'examiner s"il ne conviendrait pas de diviser en lots certaines des opérations à effectuer au château.

Répondant à une question posée par M. André Hallays, il 80/15/025/525 ajoute enfin que toutes mesures utiles ont été prises pour activer et mener à leur conclusion les travaux entrepris à la vieille aile. 80/15/025/526

28 novembre 1924
Présidence de M. Paul Léon, directeur des Beaux-arts, membre de l'Institut. Membres présents : MM. Aubert, Boeswillwald, Bonnier, Brutails, Defrasse, Enlart, Faure, Gadave, Génuys, Hallays, Honnorat, Koechlin, Krafft, Labussière, Louzier, Marcou, Maringer, Michel, Müller, Nodet, Perdreau, Perrault-Dabot, Remaury, Verdier et Vitry.
Assistaient également à la séance : MM. Paquet, Ruprich-Robert et Sallez, adjoints à l'Inspection générale des Monuments historiques, ainsi que M. Gadave, chef de bureau adjoint à la direction des Beaux-arts.
Château des cardinaux de Rohan à Saverne (Bas-Rhin)

Devis de 38 874 Francs 90, prévoyant la remise en état du jardin. Adoptant les conclusions du rapport de M. Boeswillwald la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ce devis.

Château des Cardinaux de Rohan à Saverne (Bas-Rhin)

Devis de 104 677 Francs 85, concernant la remise en état de l'avant-corps central et des avant-corps latéraux.

Ce devis correspond au remaniement des propositions examinées par la Commission dans sa précédente séance et ses prévisions ne soulèvent pas d'objections.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Boeswillwald, la Commission est d'avis que son exécution peut être approuvée. 80/15/025/527

Terrains du Champ de Mars à Paris (Seine)

M. Bonnier fait connaître que le projet présenté par la Ville de Paris pour l'aliénation des terrains restant vacants au Champ de Mars, devant l'École Militaire, ne soulève aucune objection au point de vue domanial et que le plan annexé à ce projet respecte entièrement les dispositions de la loi du 9 décembre 1902. Ce plan ramène même de 110 mètrs à 95 mètres la largeur maximum des bandes de terrain à aliéner, y compris, de chaque côté du parc central, une zone de dix mètres grevée d'une servitude non aedificandi.

La seule observation que ses dispositions puissent provoquer est que l'harmonie que l'on cherche à donner à l'ensemble des constructions du Champ de Mars eût été plus grande si la hauteur des immeubles avait été partout la même. Mais c'est là, de l'avis de M. Bonnier, une observation de détail qui ne doit pas influer sur la décision de la Commission.

Cette dernière donne, en conséquence, son approbation au projet présenté.

Ancien Hôtel de Rohan, rue Vieille du Temple à Paris (Seine)

M. Danis, architecte en chef du monument, a présenté un devis de 158 573 Francs 25 en vue de permettre le commencement de la restauration des façades et des intérieurs de cet édifice classés parmi les Monuments historiques.

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Boeswillwald, la Commission émet un avis favorable à l'exécution de ces travaux.

Statue de Vierge à La Châtre (Indre)

Ayant entendu lecture du rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission 80/15/025/528 émet le voeu que la statue de la Vierge à l'Enfant, datant du XVIe siècle et décorant la façade de l'auberge Notre-Dame, à La Châtre, soit classée d'office, les époux Patureau Gagnerault, propriétaire présumés ayant refusé leur consentement au classement.

La Commission estime qu'il y a lieu de classer en même temps que la statue le socle qui la supporte et le dais qui la surmonte, ces deux accessoires formant en effet avec elle un ensemble indivisible.

Fort Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

Conformément aux conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Perdreau, la Commission demande que les différentes parcelles de terrain dont l'État n'est pas propriétaire aux abords du fort Saint-André à Villeneuve-lès-Avignon soient classées au besoin d'office, conformément à la loi. Plus spécialement, M. Izorce, propriétaire de la parcelle 534, devra, avant le classement, être invité à justifier de ses titres de propriété, dont la réalité est contestée dans le pays.

Ancien domaine de Longueil à Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise)

Sur le rapport de M. Boeswillwald, la Commission adopte le classement des parties suivantes de l'ancien domaine de Longueil à Maisons-Laffitte :

1° portes du Parc, c'est-à-dire l'ensemle des portes et des grands pavillons auxquels ces portes sont reliées par un mur de clôture

2° ancien chenil ou "caves du Nord", y compris la clôture qui séparait autrefois le parc de la Forêt

3° grille du Nord et mur bahut sur le fossé

4° porte des Pétrons

5° fontaine située sur la place de l'église et connue sous le nom de fontaine Boileau. 80/15/025/529

Église de Ponthion-Brusson (Marne)

Classement adopté.

Place Royale à Reims (Marne)

Sur la proposition de MM. Paul Léon et Pol Neveux, la Commission émet le voeu qu'une instance de classement soit ouverte dans le plus court délai au sujet des hôtels constituant le décor architectural de la Place Royale à Reims. Ces immeubles doivent en effet être restaurés dans un délai très rapproché et il importe que cette restauration soit effectuée dans des conditions telles que l'aspect décoratif de la célèbre place ne soit pas altéré.

Ensemble du cimetière entourant l'église de Plounéour-Ménez (Finistère)

Adoptant les conclusions du rapport de M. Paquet, la Commission émet le voeu que le classement du cimetière entourant l'église de Plounnour-Ménez soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État.

Vieux cimetière de Kergrist-Moëlou (Côtes-du-Nord)

Classement adopté, au besoin d'office.

Église de Mézin (Lot-et-Garonne)

Devis de 124 164 Francs 31 prévoyant la restauration du clocher et de deux fenêtres de la nef.

Adoptant les conclusions du rapport de M. Louzier, la Commission est d'avis que l'exécution de ce devis peut être approuvée.

Église de Magescq (Landes)

La Commission émet le voeu de voir prononcer au besoin d'office le classement de cet édifice, latitude étant laissée à la Commune de l'agrandir de la valeur d'une ou de deux travées sur la parcelle vacante du terrain municipal où il est édifié. 80/15/025/530

Église de Bussy-en-Othe (Yonne)

M. Ruprich-Robert rappelle que l'église de Bussy-en-Othe a déjà retenu l'attention de la Commission pour des raisons particulières. La Liste officielle de classement indique le monument comme entièrement classé. Aussi, lorsque l'architecte, M.Haubold proposa de limiter la restauration des couvertures de l'édifice à la remise en état des couvertures du cchoeur du transept et d'une partie de la nef, il fut invité à étendre ses prévisions à l'ensemble de l'édifice. C'est dans ces conditions que le 17 février 1923 fut approuvé un devis de 39 667 Francs, comprenant parmi divers travaux, tous les ouvrages concernant les couvertures.

Mais à peine ce devis reçut-il un commencement de réalisation que l'on s'aperçut que les couvertures, principalement du côté nord, étaient plus endommagées qu'on ne l'avait tout d'abord soupçonné. Il fallut les réparer et cette réparation considérable ne laissa de disponible qu'une somme de 10 000 Francs insuffisante pour achever l'entreprise, ce qui nécessite la production d'un nouveau devis dépassant le total de 90 000 Francs.

Ce supplément de dépense s'applique uniquement à la nef et au clocher. Son montant est apparu d'autant plus élevé à M. Ruprich-Robert que les prévisions auxquelles il correspond ne comportent pas d'articles s'appliquant au choeur et au collatéral nord. Or, en feuilletant les dossiers pour examiner la question, le rapporteur s'est aperçu que, depuis de longues années, on faissait fausse route et que l'inscription totale de l'église de Bussy-en-Othe sur la Liste de classement résultait uniquement d'une erreur matérielle. Seul, intéressant au point de vue de l'histoire et de l'art, le choeur avait été uniquement retenu par la Commission comme digne de figurer parmi les Monuments historiques. 80/15/025/531

Il faut donc que l'administration restreigne ses efforts à l'entretien du choeur et laisse à la Commune le soin de réparer les autres parties de l'église.

En conséquence, M. Ruprich-Robert propose de poursuivre d'urgence le déclassement de l'édifice, à l'exception du choeur.

La Commission adopte cette manière de voir à l'unanimité.

Ancienne abbaye de Saint-Colomban à Quimperlé (Finistère)

Classement comme ruines, adopté.

Château de la Buzardière à Changé (Sarthe)

Conformément aux conclusions du rapport de M. Ruprich-Robert, la Commission adopte le classement des parties suigantes du château de La Buzardière :

1° pavillon carré du jardin et tourelle adjacente

2° chapelle dans la cour du château, y compris le mobilier qui s'y trouve.

Citadelle de Sisteron (Basses-Alpes)

Adoptant les conclusions du rapport de M. l'Inspecteur général Nodet, la Commission adopte le classement de la chapelle, du donjon, du chemin de ronde et de l'échauguette dite "guérite du Diable" de l'ancienne citadelle de Sisteron.

Elle émet le voeu que le classement comme site des autres parties de la citadelle soit poursuivi d'urgence et elle demande que des démarches soient entreprises en outre auprès de l'administration des Domaines pour que cette dernière cède l'ensemble de l'organisation militaire dont il s'agit à la ville de Sisteron.

Cloître de Ganagobie (Basses-Alpes)

Classement adopté, au besoin d'office.

Église de Sisteron (Basses-Alpes)

Devis de 38 801 Francs 12 concernant 80/15/025/532 divers travaux à effectuer au monument.

La Commission est d'avis que les prévisions de ce devis devront faire l'objet d'une nouvelle étude, l'emploi de tuiles creuses du pays, sans épi vernissé, devant être substitué à celui des ardoises d'Angers préconisées par l'architecte.

Aménagement de la succursale de la Banque de France au pied du beffroi classé de Beaune (Côte-d'Or)

La Commission est d'avis qu'il y a lieu de maintenir l'aspect traditionnel de ce beffroi en le laissant entouré de constructions sur trois de ses faces.

En conséquence, le projet présenté par le service d'architecture de la Banque de France devra être remanié et, de nouveau, soumis aux délibérations de la Commission.

Tour de la Chaine à La Rochelle (Charente-Inférieure)

La Ville de La Rochelle tenant essentiellement à rétablir le crénelage de ce monument, la Commission serait disposée à autoriser la réalisation de l'entreprise, si la Municipalité en faisait les frais en totalité ou, tout ou moins, en très grande partie. En effet, la contribution de l'État devrait, semble-t-il, se borner en la circonstance, à la modification des maçonneries existant déjà, afin de leur donner un aspect conforme à la vérité archéologique.

Avant de prendre à ce sujet une décision définitive, la Commission demande que l'architecte, M. Gauthier, lui remette une estimation du montant des travaux.

Château de Puyfol à Cindré (Allier)

En présence des atermoiements mis par le propriétaire de l'édifice à consentir au classement, la Commission émet le voeu que ce classement soit poursuivi d'office par voie de décret pris en Conseil d'État. 80/15/025/533

Statuaire de la cathédrale de Reims (Marne)

Devis de 54 219 Francs.

M. l'Inspecteur général Génuys rend compte à la Commission de la visite qu'il a faite à la cathédrale de Reims, le samedi 22 novembre avec M. l'architecte en chef Deneux. Au cours de cette visite, il a principalement exploré au moyen d'un échafaudage spécial les sculptures du portail occidental du monument. Toutes ces sculptures ont été atteintes par l'incendie de septembre 1914 et par les bombardements qui se sont succédé de 1914 à 1918.

A ce sujet, M. Génuys rappelle qu'il avait, voici quelques années, confié au laboratoire municipal divers échantillons de pierres provenant de la cathédrale. Parmi ces échantillons, les uns étaient en matière saine ; les autres avaient subi les effets du feu et étaient calcinés. L'analyse faite de ces fragments a prouvé que la composition chimique des pierres calcinées et des pierres saines étaient identiquement la même.

Elles peuvent donc résister aux intempéries ; l'expérience de dix années l'a d'ailleurs prouvé que la composition chimique des pierres calcinées et des pierres saines étaient identiquement la même. Elles peuvent donc résister aux intempéries ; l'expérience de dix années l'a d'ailleurs prouvé. Pour sa part, M. Génuys l'a constaté au cours de sa visite et il estime que M. Deneux a raison de ne prévoir pour ce portail que de simples consolidations sans emploi de pierre neuve.

Le devis établi en vue de cette entreprise s'élève à 54 219 Francs. Sont compris dans son détail tous bouchements au ciment métallique des fissures résultant de l'action de l'incendie tous recollages au moyen de la colle au sillicate des fragments prêts à se détacher et de ceux recueillis dans les décombres et dont la provenance a pu être identique.

Ce devis a été établi avec un soin tout particulier, dont M. l'Inspecteur général se plait à faire l'éloge. Sa réalisation permettra de remettre dès maintenant en état le portail 80/15/025/534 gauche de la façade principale qui a le plus souffert, des devis successifs devant être présentés ultérieurement pour la consolidation du portail central et du portail de droite.

La Commission émet, en conséquence, un avis favorable à l'exécution immédiate du devis en question de 54 219 Francs.


149Sic : Encelade.

150Sic : Bées.

151Manuscrit dans le texte.

152Barré : Château de La Roche-Goyon dit.