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1884
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29 février 1884
La séance est ouverte sous la présidence de M. Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, de Baudot, Charton, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, de Mortillet, du Sommerard. M. Castagnary s'excuse par lettre de ne pouvoir assister à la séance.
Le procès-verbal de la séance du 28 décembre 1883 est lu et adopté. L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l':
Église Saint-Maurice à Épinal (Vosges)

Le devis des travaux proposés par l'architecte s'élève à 77 414 Francs y compris les frais de dégagement de l'édifice évalués à 38 000 Francs. La dépense des travaux urgents peut-être(77) estimée à environ 40 000 Francs. Les ressources actuellement réunies par la Commune étant de 12 000 Francs, il resterait à combler un déficit de 28 000 Francs.

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, est d'avis de réserver pour cette entreprise 14 000 Francs, à la charge par la Ville de se procurer le complément des ressources nécessaires.

Église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

M. le préfet signale à l'attention du ministre la situation de l'édifice dont l'architecte M. Durand n'a pas été remplacé. M. [Émile] Boeswillwald fait connaître les noms des architectes qui demandent à être chargés de la direction des travaux : ce sont MM. Naples, Saintier, Louzier, Simil, Selmersheim.

La Commission se prononce en faveur de M. Simil et demande à M. Bruyerre un rapport sur la situation générale de l'édifice.

Arc de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître qu'à la suite d'une demande d'allocation de 10 000 Francs formée par M. Marius Poulet, député, en vue de restaurer l'arc antique de Saint-Rémy, M. Révoil a été invité à visiter cet édifice et à rendre compte de son état de conservation. Il résulte du rapport de cet architecte que la situation du monument ne laisse rien à désirer. Quant à la restauration, aucun document ne permettant d'en constituer un projet sérieux, M. l'Inspecteur général conclut à ce qu'il ne 80/15/012/56 soit pas donné suite à la demande dont il s'agit.

La Commission adopte cette conclusion.

Temple de Diane à Nîmes (Gard)

La Municipalité de Nîmes s'oppose à l'exécution du projet dressé par M. Révoil en vue de la consolidation du temple de Diane estimant que ce projet constitue une réfection de l'édifice.

M. [Émile] Boeswillwald croit qu'il y a lieu pour l'administration de dégager sa responsabilité des suites que peut entraîner la non-exécution des travaux proposés qui sont exclusivement des travaux de consolidation. M. le rapporteur croit devoir protester contre les termes dans lesquels la Municipalité s'est exprimée à l'égard de la Commission et de l'administration, et pense qu'il y a lieu de maintenir le projet, en retirant l'allocation, et de laisser à l'administration nîmoise la responsabilité de ses actes.

Lecture est donnée de la lettre du maire de Nîmes et du préfet du Gard qui l'a transmise.

Sur la proposition de M. le président, la Commission est d'avis que quatre de ses membres se rendent sur place pour examiner l'affaire. MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, de Lasteyrie et Lisch sont désignés pour cette mission.

Palais Granvelle à Besançon (Doubs)

M. Bruyerre, rapporteur, n'ayant pas examiné spécialement le second projet que la Ville soumet à l'examen de la Commission, M. le président l'invite à faire de cette question l'objet d'un prochain rapport.

Arènes de Lutèce à Paris (Seine)

M. Bruyerre donne lecture du rapport de M. Ruprich-Robert. Les conclusions de ce rapport tendent à ce qu'une somme de 10 000 Francs soit accordée sur le crédit des Monuments historiques en vue d'assurer la conservation de ces ruines [barré : si intéressantes au point de vue des origines de notre histoire nationale] pour laquelle le Conseil municipal, qui s'est engagé à consacrer 12 000 Francs à cette entreprise, se trouve dans l'impossibilité de faire un plus grand sacrifice. M. le ministre, sous la réserve de l'avis de la Commission, a promis d'accorder la subvention dont il s'agit.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

M. Antonin Proust se retire. 80/15/012/57

M. du Sommerard prend la présidence. M. [Émile] Boeswillwald lit un rapport sur l'

Église d'Aregno (Corse)

Cet édifice construit par les Pisans, et, à ce titre, présentant un intérêt tout particulier, est dans un état de délabrement qui nécessite des réparations urgentes. Le devis dressé par M. A. Ballu s'élève à 12 264 Francs et les travaux s'appliquent notamment à la réfection de la charpente et des couvertures, à la reprise des lézardes les plus importantes, à la démolition du campanile et à la suppression de baies ouvertes après coup dans le pignon occidental.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'ajouter à ces travaux la restitution à la porte principale de sa disposition première, opération qui aurait pour effet de consolider le portail principal.

Les ressources de la Commune d'Aregno sont à peu près nulles et l'édifice n'étant point paroissial, il n'y a pas de secours à attendre du ministère des Cultes.

M. le rapporteur propose l'allocation de 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, et, pour réduire la dépense, au lieu de démolir le clocher, on se bornerait à déposer les parties qui menacent ruine.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Montsaunès (Haute-Garonne)

M. Lafollye a dressé un devis des travaux qu'il serait encore nécessaire d'exécuter à cet édifice et dont la dépense est évaluée à 27 950 Francs.

Les propositions contenues dans ce devis s'appliquent à des travaux de consolidation dont l'architecte ne peut se rendre un compte exact qu'après le dégagement complet de l'édifice.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, pense qu'il y aurait lieu de rappeler au maire de Montsaunès ses engagements et de l'inviter à opérer le plus tôt possible la démolition des constructions dans lesquelles est enclavé le monument. Ces travaux préalablement exécutés permettraient de donner suite aux projets de continuation de la restauration dont il s'agit.

Les conclusions du rapport sont adoptées. 80/15/012/58

Église de Courcôme (Charente)

Le projet dressé par M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé évalue à 38 187 Francs la dépense des travaux de première urgence, et M. [Émile] Boeswillwald en propose l'exécution sous la réserve de quelques observations relatives à la réfection du comble. M. le rapporteur est en outre d'avis d'allouer pour cette entreprise 26 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de combler le déficit.

La Commission réduit à 20 000 Francs la proposition d'allocation ci-dessus.

Château de Beaucaire (Gard)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'allouer pour les réparations à faire au château de Beaucaire une somme de 393 Francs, égale à la moitié de la dépense, l'autre moitié restant à la charge de la Ville.

Cloître de l'abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

Le propriétaire de cet édifice a fait connaître à l'administration(78) qu'il consentirait à le lui céder moyennant une somme de 10 000 Francs, et M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'accepter cette offre pour sauver le cloître de la destruction. Il pense toutefois qu'il conviendrait, avant de conclure, de demander au propriétaire un plan exact des parties de l'abbaye qui feraient l'objet de l'acquisition.

Adopté.

Église de Léoncel (Drôme)

M. Révoil a dressé, sur l'invitation de l'administration, un devis de 14 620 Francs en vue de la restauration de cet édifice.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'en raison de la situation du crédit certains travaux prévus soient supprimés comme non urgents et qu'ainsi la dépense soit réduite à 12 000 Francs, dont 6 000 Francs seraient mis à la charge du crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune comblerait le déficit.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Moyenmoutier (Vosges)

Une dépense de 5 050 Francs est considérée comme nécessaire pour la restauration de cet édifice et s'appliquerait principalement 80/15/012/59 à des travaux d'entretien qui devraient en conséquence, être mis à la charge de la Commune.

M. [Émile] Boeswillwald estime qu'il n'y a pas lieu pour l'administration des Beaux-arts d'accorder un secours et que même l'église de Moyenmoutier n'a pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste des édifices classés.

La Commission, avant de se prononcer sur cette proposition de déclassement, demande que des photographies(79) de l'édifice soient mises sous ses yeux.

Église de Chambon-sur-Voueize (Creuse)

Sur la demande de la Commission, le devis supplémentaire dressé pour la restauration de l'église de Chambon a été réduit par l'architecte et ne s'élève plus qu'à 18 689 Francs. Les ressources locales s'élèvent à 3 000 Francs.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer 6 000 Francs pour l'entreprise à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires, soit 9 689 Francs, en s'adressant à l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Montbron (Charente)

Le ministre des Cultes, à qui la Commune s'est adressée pour obtenir une subvention en vue de restaurer le clocher de son église, demande dans quelle proposition l'administration des Beaux-arts serait disposée à concourir à la dépense.

M. Lisch, rapporteur, craint, d'après l'examen du clocher, que l'on soit obligé d'en venir à une reprise complète, et il estime en conséquence, qu'avant de prendre un parti dans cette affaire, et en présence de l'insuffisance du projet soumis à la Commission, il faudrait demander à un architecte du service une étude sérieuse des travaux nécessaires pour assurer la conservation de l'édifice.

La Commission désigne M. Warin, architecte à Angoulême, pour étudier le projet en question.

Tour de Hautefage (Lot-et-Garonne)

La Commune a transmis une demande de secours en vue de consolider la tour attenant à son église et de la transformer en clocher. Le classement de cette tour ayant été précisément prononcé afin d'éviter des travaux pouvant dénaturer le caractère de l'édifice.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il y aurait lieu d'examiner d'abord quel serait à ce point de vue le résultat de la 80/15/012/60 demande de la Commune.

La Commission partage cette opinion et désigne M. Paul Gout pour relever le plan de la tour et dresser un projet d'appropriation, si toutefois ce travail peut-être exécuté sans inconvénient.

Église Saint-Hilaire à Poitiers (Vienne)

M. Lisch, rapporteur, soumet à l'examen de la Commission un projet de grille dressé par M. [Jean-Camille] Formigé pour clore le choeur de l'église Saint-Hilaire de Poitiers.

Conformément à l'avis de son rapporteur, la Commission adopte le projet de l'architecte sous la réserve qu'il supprimera la partie du couronnement qui occupe le milieu de chaque travée et qui n'est pas à l'échelle du reste de la grille.

Arc de Sizun (Finistère)

Cet intéressant monument se trouve actuellement menacé par suite de l'adoption du tracé d'une route qui nécessiterait sa démolition ou du moins sa reconstruction sur un autre emplacement. L'administration des Ponts-et-Chaussées se montrant disposée à modifier le tracé primitivement indiqué, M. Lisch, rapporteur, propose d'accepter ces modifications et de classer l'Arc de Sizun au nombre des Monuments historiques.

Ces conclusions sont adoptées.

Ancien Hôtel de ville de Figeac (Lot)

Une dépêche du préfet fait connaître que la Municipalité aurait l'intention d'aliéner l'ancienne mairie de Figeac en vue de l'élargissement d'une voie urbaine. M. l'Inspecteur général Lisch est d'avis que le monument présente un intérêt suffisant pour qu'il y ait lieu de surseoir à toute aliénation et de demander à un des architectes du service une étude de ce monument et un devis des travaux nécessaires à sa conservation.

La Commission adopte cette opinion et désigne pour ce travail M. [Jean-Camille] Formigé.

Verrières nord de l'église de Flètre (Nord)

M. [Émile] Boeswillwald(80) transmet à la Commission les conclusions de M. Steinheil au sujet de cette affaire. La restauration des vitraux de Flètre présente de grandes difficultés. La Commission, conformément à l'avis de son rapporteur 80/15/012/61 et sur la présentation de spécimens de panneaux restaurés par M. Latteux propose de ne confier à ce peintre verrier que la restauration d'une seul verrière.

Ce travail sera soumis à l'examen de la Commission qui à ce moment se prononcera pour le reste(81).

Dons au Musées de Cluny et du Tocadéro à Paris :
Plaques de cheminée du château de Vincennes (Seine)

Le ministre de la Guerre ayant offert à l'administration des Beaux-arts de lui céder 21 plaques de cheminées en fonte du XVIIe siècle provenant de la démolition de bâtiments du château, M. du Sommerard a été invité à se rendre à Vincennes pour apprécier la valeur artistique des objets en question. Il résulte du rapport de M. du Sommerard que ces plaques offrent un véritable intérêt et sont dignes de figurer dans les collections du Musée de Cluny.

M. le chef du Génie à Vincennes a fait connaître que quatre autres plaques de la même époque déposées au bureau de l'Artillerie pourraient être également cédées.

M. du Sommerard propose l'acceptation de cette nouvelle offre et la Commission approuve ses conclusions.

Moulage des figures du Pavillon de l'Horloge au Palais de Justice de Paris (Seine)

M. du Sommerard informe la Commission d'une offre faite au Musée du Trocadéro par le ministre de l'Intérieur du moulage de quatre figures décoratives de Lecomte et Berruer qui ornaient autrefois le Pavillon de l'Horloge au Palais de Justice de Paris.

Conformément à l'avis de M. le rapporteur, la Commission conclut à l'acceptation de l'offre dont il s'agit.

Plans de la crypte de la cathédrale de Nantes (Loire-inférieure)

M. de Lasteyrie expose les plans de la crypte de la cathédrale de Nantes dont on rebâtit le choeur et il demande que l'on veille à ce que cette crypte ne soit pas détruite.

M. de Baudot est invité à s'informer de la situation.

La séance est levée. 80/15/012/62

28 mars 1884
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Kaempfen, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, de Caix de Saint-Aymour, Castagnary, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, Lasteyrie, Liouville, Lisch, de Mortillet, Poulin, du Sommerard, Steinheil, Tétreau, Thomson.
Le procès-verbal de la séance du 29 février est lu et adopté.
Nouveaux membres de la Commission

Le président invite la Commission à faire une liste de présentation de trois candidats pour remplacer M. Henri Martin. Il est donné lecture d'une lettre de M. le directeur des Musées Nationaux qui exprime le voeu qu'un des conservateurs du Louvre soit appelé à faire partie de la Commission des Monuments historiques .

M. Thomson expose l'intérêt qu'il y aurait, particulièrement dans les circonstances actuelles, à remplacer un sénateur par un sénateur, pour défendre les intérêts de la Commission devant l'assemblée du Sénat(82).

La Commission s'étant rattachée à cette proposition, les noms de MM. Hébrard, Corbon et Bardoux sont mis en avant comme étant susceptibles de figurer sur la liste de présentation, sauf à déterminer par un vote l'ordre dans lequel ils seront présentés. Le nombre de votants est de 21.

M. Hébrard, obtient au premier tour de scrutin, 11 voix ; M. Corbon 8, et M. Bardoux 2.

M. Hébrard sera inscrit en tête de la liste.

Au 2e tour du scrutin, M. Corbon obtient 14 voix, et M. Bardoux 7.

M. Corbon sera en conséquence inscrit le deuxième et M. Bardoux le troisième.

Palais Granvelle à Besançon (Doubs)

M. le président fait une question à M. Bruyerre au sujet de l'affaire du Palais Granvelle.

M. Bruyerre fait connaître qu'il a invité l'architecte à refaire son projet dans le sens indiqué par la Commission.

Église et maladrerie d'Allonnes (Oise)

M. Bruyerre propose de charger un architecte du service des Monuments historiques de faire un relevé des parties intéressantes de cet édifice et de dresser un devis des 80/15/012/63 travaux nécessaires. La Commission est d'avis de demander d'abord des photographies.

M. Bruyerre signale dans la Commune d'Allonnes les restes fort intéressants d'une maladrerie, aujourd'hui propriété particulière, dont le département serait dans l'intention de négocier l'acquisition pour y installer un asile d'aliénés.

M. l'Inspecteur général propose de faire faire un relevé des parties anciennes de cet établissement et d'inviter le préfet à soumettre à la Commission les projets le concernant.

Cette proposition est adoptée et M. de La Rocque est désigné pour relever l'édifice.

Église de Rouy (Nièvre)

Conformément à l'avis de M. Bruyerre, rapporteur, le classement de l'édifice est prononcé.

En ce qui concerne les travaux proposés par M. l'architecte Louzier, M. l'Inspecteur général, sur l'avis de la Commission, ira sur place en examiner l'utilité.

Église Saint-Basile d'Étampes (Seine-et-Oise)

M. Petitgrand, architecte, a dressé un devis de 15 835 Francs pour la restauration de cet édifice.

M. Bruyerre considère que le devis est susceptible d'être approuvé, mais qu'en raison de la situation du crédit et de l'intérêt secondaire au point de vue de l'art des parties à restaurer, il n'y a pas lieu de participer à la dépense dont la Fabrique est en mesure de couvrir une grande partie. Elle s'adresserait au ministère des Cultes pour combler le déficit.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Langrune (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Bruyerre, la Commission est d'avis d'allouer pour la restauration de l'église de Langrune une somme de 1 025 Francs 22, montant des travaux de maçonnerie compris dans le devis qui s'élève à 5 324 Francs. L'allocation serait toutefois soumise à la condition que la Commune se procurerait le complément des ressources nécessaires.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

La Commission, faute d'être suffisamment édifiée sur l'urgence 80/15/012/64 et l'importance des travaux projetés, décide qu'elle se transportera ou déléguera quelques uns de ses membres pour étudier la question sur place, un jour qui sera ultérieurement fixé.

Église Saint-Ouen à Rouen (Seine-Inférieure)

Projet de calorifère.

La Fabrique demande un secours de 27 600 Francs pour l'aider dans le paiement de la dépense occasionnée par l'établissement d'un calorifère dans l'édifice.

M. Bruyerre, rapporteur, propose de se borner à approuver le projet de M. l'architecte Sauvageot et de transmettre la demande de secours à l'administration des Cultes, le crédit des Monuments historiques étant réservé pour des travaux de tout autre nature.

Cette proposition est adoptée.

Orgues.

La Fabrique demande en même temps le déplacement d'un orgue d'accompagnement situé dans une des chapelles latérales au nord du choeur.

M. Bruyerre est d'avis de donner satisfaction à la Fabrique, mais de ne l'autoriser à placer son buffet d'orgues que dans la seconde travée du bas-côté nord.

La Commission adopte cet avis.

Église de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)

M. Révoil présente un devis de 28 109 Francs pour les travaux de restauration de cet édifice, dans lequel la restauration du clocher est comprise pour 6 020 francs ; les autres travaux sont en partie ceux qui ont été approuvés en 1874 et que l'architecte n'a pu terminer faute par la Ville d'avoir versé les 10 000 Francs promis par elle ; plus l'achèvement de la restauration de deux absidiales et de la grande nef.

M. Bruyerre, rapporteur, propose de mettre la Ville en demeure d'exécuter ses promesses et d'allouer 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune d'obtenir le complément des ressources, en s'adressant à l'administration des Cultes.

La Commission est d'avis de refuser tout nouveau crédit jusqu'à ce que la Ville ait versé les 10 000 Francs promis.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

La Commission est appelée à donner son opinion sur le projet d'achèvement de la couverture en plomb de la flèche 80/15/012/65 de la chapelle. Le projet indique l'adoption par l'architecte d'un style d'architecture se rapprochant plus du XVe siècle que du XIIIe siècle, époque de la construction de la chapelle.

M. Bruyerre, rapporteur, est d'avis de s'en rapporter au projet de M. Millet étudié dans le style du XIIIe siècle, et de demander une étude dans ce sens à M. Lafollye avec détails à plus grande échelle.

La Commission, sur la présentation des dessins de MM. Millet et Lafollye, propose d'inviter ce dernier à se reporter à l'esquisse en petit de M Millet, qu'il ne devra toutefois considérer que comme un croquis, et à en étudier le détail. Il devrait, en outre, simplifier le projet de crête.

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

La Commission examine le projet de restauration du clocher dressé par M. Selmersheim. Sur les observations de MM. de Baudot et de Lasteyrie qui voient dans les constructions projetées une réfection qui n'est peut-être pas nécessaire, on demandera à l'architecte un état ancien du clocher et l'affaire sera remise à l'une des prochaines séances.

Hôtel de ville de Lorris (Loiret)

M. Dussère, chargé d'étudier un projet de restauration de cet édifice, a dressé un devis de 53 453 Francs qui paraît à M. Lisch susceptible d'être adopté, sous la réserve de quelques simplifications dans les détails des lucarnes.

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission adopte le projet de M. Dussère et propose d'allouer 21 000 Francs pour la dépense, à la charge par la Commune et le département de parfaire le devis.

Église de Langeais (Indre-et-Loire)

La Commission, saisie d'une demande de secours pour la restauration de cet édifice, propose, sur le rapport de M. Lisch, de déclasser l'église en question qui a perdu son intérêt, au point de vue de l'art, par suite de travaux d'agrandissement exécutés par la Commune sans autorisation ministérielle dès 1868.

Hôtel de Pincé à Angers (Maine-et-Loire)

M. l'architecte Lucien Magne présente à l'approbation de la Commission un extrait de 55 457 Francs du devis général, ayant pour objet l'achèvement des façades extérieures, la suppression d'un étage élevé postérieurement sur le bâtiment dit Jean de l'Épine, 80/15/012/66 enfin l'établissement d'une nouvelle charpente avec couverture en ardoise. Le Conseil municipal a voté 20 000 Francs pour cette dépense.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer 30 000 Francs à la charge par le département de combler le déficit.

La Commission réduit à 20 000 Francs le chiffre proposé pour la part contributive du ministère des Beaux-arts.

Église de Parthenay-le-Vieux (Deux-Sèvres)

Le devis dressé par M. Devérin en vue de la restauration de cet édifice s'élève à 73 916 Francs.

M. Lisch, rapporteur, propose de l'approuver et d'allouer une somme de 30 000 Francs qui, jointe aux 40 000 Francs du legs Chastenet, ne laisserait plus subsister qu'un déficit d'environ 40 000 Francs qu'on demanderait au département de combler.

M. le président estime qu'il y a lieu de faire emploi de la somme léguée, afin de ne pas décourager les donateurs mais de s'en tenir là et d'inviter l'architecte à refaire un devis de 40 000 Francs dans lequel il se bornerait aux travaux nécessaires pour prévenir la chute totale de l'édifice.

Cette dernière proposition est adoptée.

Tour Solidor à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine)

L'état de conservation de cet édifice, qui relève actuellement du ministère de la Marine, laisse beaucoup à désirer. La réfection des charpentes et couverture et les travaux de réparation urgents entraîneraient une dépense approximative de 20 000 Francs.

M. Lisch, rapporteur, propose de demander à M. le ministre de la Marine quelles seraient les dispositions à l'égard de cet intéressant édifice et dans quelle proposition il consentirait à prendre part aux frais de la restauration.

Conclusions adoptées.

Construction d'une salle au Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. le directeur de ce Musée a pensé que l'on pourrait utiliser avantageusement l'espace vacant compris entre le bâtiment de l'Hôtel et la grande salle des Thermes en y construisant une salle vitrée avec galerie au premier étage, permettant ainsi d'abriter de nombreux objets et de mettre en communication les bâtiments de l'Hôtel avec les constructions des Thermes. Le projet dressé par M. l'architecte Paul Boeswillwald paraît à M. Lisch, rapporteur, susceptible d'être adopté. La dépense 80/15/012/67 qui est évaluée à 75 552 Francs serait répartie en deux annuités.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur(83).

M. le président appelle à ce sujet l'attention de la Commission sur la situation de l'architecte au Musée de Cluny qui, depuis longtemps déjà, ne dirige plus effectivement les travaux. Il en résulte une situation fausse pour l'administration elle-même et il importerait de la régulariser en demandant à M. le ministre de nommer M. Lenoir architecte honoraire de l'Hôtel de Cluny et de confier la direction des travaux à M. Paul Boeswillwald qui l'exerce de fait depuis 1876.

La Commission, considérant que, particulièrement dans la circonstance, il s'agit d'une entreprise absolument nouvelle et dont M. Paul Boeswillwald a complètement rédigé le projet, appuie la proposition de M. le président.

Classement des lanternes des morts de Journet, Autigny et Moussac (Vienne)

Sur l'examen des dessins de M. [Jean-Camille] Formigé et conformément aux conclusions de M. Lisch, les lanternes des morts de Journet, Autigny et Moussac sont classées parmi les Monuments historiques.

Château de Foix (Ariège)

Un devis de 277 813 Francs a été dressé par M. Paul Boeswillwald en vue de la restauration de cet édifice. Les deux premiers chapitres relatifs à la restauration de la tour centrale et de la tour nord, s'élevant ensemble à 62 310 Francs présentent seuls un caractère d'urgence. Il y aurait lieu d'y ajouter une dépense de 10 000 Francs pour des ouvrages de démolition prévus dans le 3e chapitre.

La Commission, sur les conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'allouer environ la moitié de la somme nécessaire à l'entreprise, soit 36 000 Francs, à la condition que le département fournira l'autre moitié.

Inscriptions tumulaires à Saint-Benoît-sur-Loire.

M. de Lasteyrie transmet à la Commission l'offre d'une brochure de M. Boucher de Molandon sur des inscriptions tumulaires à Saint-Benoît-sur-Loire.

La séance est levée. 80/15/012/68

16 mai 1884
Présidence de M. Proust. Etaient présents : MM. Abadie, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Liouville, de Mortillet, du Sommerard, Steinheil, Thomson. M. Gautier excusé.
Le procès-verbal de la séance du 28 mars 1884 est lu et adopté..
L'architecture normande

Il est donné lecture d'une lettre de M. [Victor] Ruprich-Robert contenant hommage à la Commission de la 1ère livraison de l'ouvrage de cet architecte. L'architecture normande du XIe et XIIe siècles en Normandie et en Angleterre.

M. le président propose de demander au ministre d'accorder un exemplaire de cet ouvrage à chacun des membres de la Commission. Cette proposition est adoptée.

Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

M. le président propose également d'émettre un voeu en faveur de l'affectation du Musée de sculpture comparée de l'aile du Palais du Trocadéro du côté de Passy. Ce serait le moyen d'assurer le développement du Musée de l'art français, le Musée des moulages d'après l'antique trouverait sans doute à s'étendre par suite des agrandissements projetés à l'École des Beaux-arts. Une pétition des artistes se signe en ce moment dans ce sens.

La Commission n'aurait qu'à s'associer à ce voeu.

Adopté.

L'ordre du jour appelle l'affaire de l' :

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, transmet la rectification apportée par M. Lafollye à la rédaction de son devis où la dépose et la repose des appareils de la porte nord doivent s'entendre seulement du fronton.

Dans ces termes, M. [Émile] Boeswillwald accepte les propositions de M. Lafollye et propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques 3 000 Francs pour l'exécution des travaux, à la charge par la Commune de se procurer les 2946 Francs 81 complémentaires du devis.

Adopté. 80/15/012/69

Palais de Constantin à Arles (Bouches-du-Rhône)

La Municipalité signale l'état de ruine de certaines parties de cet édifice et demande qu'il soit procédé soit à la démolition, soit à la consolidation d'un mur dont la chute lui paraît imminente.

La Commission sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de demander à M. Révoil, qui a transmis la requête de la Municipalité, un projet permettant d'apprécier ce que la reprise en sous-oeuvre du mur en question laissera subsister du mur antique et ce qu'elle entraînera de construction nouvelle.

Ancienne cathédrale de Dax (Landes)

Cette église de la fin du XVIIe siècle a conservé de l'ancienne cathédrale du XIIIe un porche très intéressant. La Municipalité projette un agrandissement qui entraînerait la dépose et la repose de ce porche.

Cette opération présente de grands dangers et M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu pour la Commission d'intervenir pour la diriger. Mais il est d'avis de s'informer auparavant si l'agrandissement de l'édifice est nécessaire, auquel cas il demanderait que le porche en question fût remonté pour servir d'entrée principale sur la façade ouest. Il propose en même temps le classement de ce porche. M. Abadie fait observer que l'église pourrait peut-être être agrandie dans le sens de la largeur ce qui éviterait le déplacement.

Les conclusions du rapport sont adoptées.

Église Saint-Victor à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Le conseil de Fabrique s'est engagé à prendre à sa charge, jusqu'à concurrence de 30 000 Francs, les travaux de restauration de l'intérieur de l'édifice figurant dans le devis partiel extrait du devis général de 88 044 Francs approuvé en 1880, et il sollicite de l'administration de poursuivre cette entreprise pour laquelle 30 000 Francs ont déjà été accordés conditionnellement par le ministre des Beaux-arts sur le crédit des Monuments historiques.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser l'emploi des 30 000 Francs votés par la Fabrique et d'allouer définitivement 25 000 Francs à répartir sur deux exercices, sous la réserve que l'exécution du maître-autel, estimée 7 000 Francs, serait à la charge de la Fabrique en dehors des 30 000 Francs votés par elle. La restauration de la façade occidentale serait l'objet d'un devis particulier. 80/15/012/70

M. le président appelle l'attention de la Commission sur la gravité de l'affaire. Le Conseil municipal et le Conseil général ont refusé leur concours. La députation du département des Bouches-du-Rhône est opposée au projet. Il y aurait lieu, avant de conclure, de demander compte de la situation au préfet en le priant de faire connaître les motifs de l'opposition du Conseil général et de la Municipalité.

Sur la proposition de M. le président, la Commission ajourne l'affaire jusqu'à la réponse du préfet.

Arènes de Fréjus (Var)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître qu'un sieur Gérard, propriétaire d'une construction adossée aux restes de l'édifice romain, a l'intention de céder sa propriété à une compagnie industrielle qui la transformerait en usine. Toutefois, le sieur Gérard donnerait la préférence à l'État ou à la Ville si l'un ou l'autre se décidait à faire l'acquisition de sa propriété en vue de dégager les Arènes. Le prix fixé par lui serait de 40 000 Francs pour la construction et de 80 000 Francs si l'on y ajoutait le jardin contigu à l'amphithéâtre.

M. le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu de s'opposer à l'installation de l'usine projetée et d'inviter le préfet à instruire l'affaire et à solliciter le concours de la Ville en vue d'une acquisition.

Adopté.

Monuments de Fréjus (Var)

Le Conseil général du Var sollicite de l'administration des Beaux-arts l'allocation des fonds nécessaires à la conservation de ses monuments antiques.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, constate qu'il y a lieu en effet de se préoccuper de les préserver de la destruction, et propose de charger M. Révoil de présenter un devis des travaux de consolidation les plus urgents à exécuter pour la conservation des restes de l'aqueduc, ainsi qu'un aperçu des dépenses que nécessiterait la consolidation de ce qui subsiste de l'enceinte et des tours.

Conclusions adoptées.

Château de Saint-Honorat

La situation de cet édifice est déplorable et l'on peut évaluer à 35 000 Francs environ la dépense des travaux de consolidation 80/15/012/71 nécessaires.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu de procéder d'urgence à ces travaux et d'approuver le devis de 28 418 Francs précédemment dressé en 1875 par M. Révoil, en considérant la dépense comme devant s'élever à 35 000 Francs par suite des dégradations survenues depuis et en l'imputant sur deux exercices.

Adopté.

Église Saint-André à Grenoble (Isère)

Le préfet s'adresse à l'administration des Beaux-arts pour obtenir un secours pour la restauration de cet édifice qui présente un caractère d'urgence.

M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald en propose le déclassement.

Vérification faîte, l'église Saint-André de Grenoble ne figure pas sur la Liste des Monuments historiques.

Maison romane à Saint-Gilles (Gard)

D'après les renseignements transmis par le préfet, à la demande du ministre, la Municipalité de Saint-Gilles se propose d'installer dans la maison romane le personnel de l'enseignement primaire de la Commune et sollicite à cet effet l'autorisation ministérielle.

M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald est d'avis qu'avant de l'accorder, il y a lieu de demander communication des plans de disposition intérieure du nouvel établissement projeté.

Adopté.

Colonne commémorative de Peyrestortes (Pyrénées-Orientales)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis que le monument ne présentant aucun intérêt au point de vue de l'art ; il n'y a pas à donner suite à la demande de classement.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

Le devis présenté par l'architecte s'élève à 50 496 Francs 12. Les travaux sont urgents et M. l'Inspecteur général Bruyerre propose de les autoriser sous la réserve de la suppression de la sculpture de la corniche, qui pourrait être remplacée par d'autres ouvrages d'une utilité plus grande, et d'allouer 15 000 Francs pour l'entreprise, à la condition que la Fabrique et la Commune qui ont déjà 7 000 Francs réuniraient le complément des ressources.

M. Bruyerre est d'avis, en outre, si ses premières propositions sont adoptées, d'autoriser l'architecte à exécuter de suite, vu l'urgence, les travaux du 1er chapitre évalués à 5 970 Francs en imputant la dépense 80/15/012/72 moitié sur les fonds des Monuments historiques, moitié sur ceux de la Fabrique et de la Commune.

Adopté.

Église Saint-Étienne de Beauvais (Oise)

M. l'architecte Duthoit a présenté un devis général de 114 356 Francs pour la restauration de cet édifice et produit en même temps un extrait de ce devis ne comprenant que les travaux urgents et s'élevant à 65 519 Francs.

M. Bruyerre, rapporteur, estime que ce devis peut-être réduit à 55 000 Francs environ, en supprimant la réfection des sculptures du pignon et de la rose du transept nord, et qu'il y aurait lieu d'allouer 20 000 Francs pour l'entreprise, à la charge par la Ville de se procurer le complément des ressources nécessaires.

La Commission est d'avis d'ajourner l'affaire en raison de la situation du crédit.

Église de Mussy-sur-Seine (Aube)

Le nouveau devis dressé par M. Selmersheim qui s'élève à 37 264 Francs 82, ne comprend que la restauration de la nef, la remise en état des couvertures et la remise en plomb des verrières du choeur.

M. Bruyerre, rapporteur, en propose l'adoption avec une allocation d'une somme de 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, sous la réserve que la Commune et la Fabrique se procureraient le complément des ressources nécessaires.

En raison des mêmes considérations budgétaires, l'affaire est ajournée(84).

Église Saint-Jean à Troyes (Aube)

M. Bruyerre, rapporteur, est d'avis d'approuver le devis de 29 366 Francs dressé par M. Selmersheim pour les travaux les plus urgents à faire à cet édifice, mais, en présence de l'abstention de la Fabrique et de la Ville à concourir à la dépense, et en raison des sacrifices que fait d'un autre côté l'administration pour la restauration de l'église Saint-Urbain, il propose d'attendre l'achèvement de cette restauration pour s'engager dans une nouvelle entreprise et de se borner pour le moment à recommander l'église Saint-Jean à l'administration des Cultes.

État des chantiers en cours

La Commission exprime, à ce sujet, la préoccupation de n'entreprendre d'affaire nouvelle qu'autant que l'urgence en serait extrême et d'en finir d'abord, autant que possible, avec les 80/15/012/73 monuments en cours de restauration. Elle exprime également le désir qu'un état de tous ces monuments fût dressé, indiquant la répartition du crédit de l'année et les sommes qu'il y aurait à dépenser pour terminer les restaurations commencées.

M. le président invite l'administration à dresser cet état, qui serait présenté à la Commission dans la prochaine séance.

Église Saint-Pantaléon à Troyes (Aube)

M. Bruyerre a examiné la situation de cet édifice et constaté qu'elle nécessitera d'importants travaux. Il conclut à demander à M. Selmersheim un devis des réparations les plus urgentes avant de répondre à M. le ministre des Cultes qui demande l'avis de la Commission pour l'allocation d'un secours sur son budget.

Adopté.

Église Saint-Nizier à Troyes (Aube)

L'administration des Beaux-arts a été également saisie par M. le ministre des Cultes d'une demande de secours pour cet édifice dont la façade occidentale serait en très mauvais état.

M. Bruyerre, ayant constaté cet état, propose de charger M. Selmersheim de dresser un devis de la restauration de la partie occidentale de l'église Saint-Nizier.

Adopté.

Église Saint-Pierre de Moissac (Tarn-et-Garonne)

Le maire de cette ville sollicite l'exécution de divers travaux à l'église de cette ville, savoir :

1° l'achèvement de la grille

2° la suppression de la partie de la toiture de l'église faisant saillie sur le cloître et l'établissement de dalles et tuyaux de descente

3° le nivellement des murs de l'église

4° la restauration des murs du cloître sur la face ouest

M. l'Inspecteur général Lisch a visité l'édifice et reconnu que l'achèvement de la grille ne regardait que la Municipalité et que le nivellement des murs n'avait aucun caractère d'urgence. Les autres travaux entraîneraient une dépense de 5 730 Francs et M. le rapporteur est d'avis d'approuver cette dépense comme urgente et de voter 3 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Commune de parfaire le devis. 80/15/012/74

Ces conclusions sont adoptées.

M. le rapporteur rappelle qu'il y a une décision à prendre au sujet de la disposition à adopter pour la restauration du porche et maintient sa proposition d'adopter le trilobe à cause du pilier central.

M. de Lasteyrie aurait désiré que l'on fournît des exemples de cette disposition et objecte que celle des lobes indéfinis est plus fréquente.

La Commission en l'absence de documents suffisants maintient le statu quo.

Tour de Hautefage (Lot-et-Garonne)

Le devis dressé par M. l'architecte Gout prévoit une dépense de 21 927 Francs et peut se diviser en deux chapitres dont le premier, comprenant les travaux urgents, s'élève à 17 189 Francs 72.

M. Lisch estime que cette somme peut-être réduite de 1 000 Francs, en s'abstenant de modifier la charpente. La Commune ayant réuni 10 000 Francs pour l'entreprise, M. le rapporteur propose d'allouer 4 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques et de laisser les 3 000 Francs complémentaires du 1er chapitre à la charge du ministère des Cultes.

La Commission est d'avis de réduire à 3 000 Francs l'allocation proposée.

Église Saint-Barthélémy à Confolens (Charente)

Les travaux exécutés pour l'établissement du chemin de fer de Confolens ont nécessité la modification des abords de l'église de cette Commune. M. le préfet transmet le projet des ingénieurs consistant dans l'abaissement du terrain environnant l'église et dans l'établissement d'une rampe d'accès avec balustrade en fer.

M. Lisch, ayant constaté que le dallage actuel de l'église se trouve en contre bas de trois marches du sol extérieur, pense qu'il serait plus simple d'abaisser le parvis et de racheter la différence entre le seuil de l'église et la rampe d'accès, ce qui aurait l'avantage de dégager et d'assainir le monument.

Conformément aux conclusions de son rapporteur, la Commission est d'avis de renvoyer le projet à M. le préfet en l'invitant à le faire étudier dans le sens indiqué. 80/15/012/75

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

L'architecte présente un devis de 15 462 Francs pour les travaux complémentaires de la restauration de cet édifice. La Fabrique a réuni 2 000 Francs pour cet objet.

Sur l'avis de M. Lisch, la Commission, considérant qu'il ne s'agit plus ici de travaux de première urgence ni de consolidation, propose d'allouer seulement une subvention de 2 000 Francs, à la charge par la Commune de se procurer le complément des ressource, en s'adressant au département et au ministère des Cultes.

Église d'Oiron (Deux-Sèvres)

M. le ministre des Cultes transmet à son collègue des Beaux-arts un projet de réparation au clocher de cette église, en lui demandant son avis sur la convenance et l'utilité des travaux projetés.

M. l'Inspecteur général Lisch propose l'adoption du projet.

Adopté.

Chapelle du Faouët (Morbihan)

M. l'architecte P. Gout évalue à 12 374 Francs les travaux à exécuter à la chapelle du Faouët : 9 175 Francs seraient consacrés à l'assainissement de l'édifice et 1 290 Francs à des réparations au Jubé.

M. Lisch estime que ces travaux sont indispensables et propose d'allouer 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Commune et le département de parfaire le devis.

Adopté.

Croix de Couchey (Côte-d'Or)

La restauration de cet intéressant petit édifice de la Renaissance est évaluée par l'architecte à 7 315 Francs. Mais M. l'Inspecteur général Lisch croit que la dépense peut-être réduite à environ 5 000 Francs, la dépose des parties inférieures prévu par l'architecte n'étant pas indispensable. Les ressources actuellement réunies s'élevant à 2 500 Francs, M. Lisch est d'avis d'accorder 1 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques, en laissant à la Fabrique et à la Commune le soin de compléter le devis.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Saint-Loup de-Naud (Seine-et-Marne)

Le curé de Saint-Loup-de-Naud demande à la Commission de faire réparer la porte à deux vantaux qui ferme le portail 80/15/012/76 principal de son église.

M. de Lasteyrie, rapporteur, est d'avis d'accueillir favorablement cette demande, qui est justifiée, et de charger M. Paul Boeswillwald de présenter un projet à la Commission dans l'une de ses prochaines séances.

Adopté.

Sculpture dans l'église de Coursan (Aube)

Le Christ couronné d'épines, que la Commune propose de céder à l'État, paraît à M. du Sommerard une oeuvre médiocrement intéressante, sur la vue de la photographie.

M. le rapporteur propose en conséquence, d'inviter la Commune à conserver cette sculpture jusqu'à ce que l'original ait pu être examiné sur place par un Inspecteur.

Adopté.

M. du Sommerard, invité à visiter une collection de boiseries, dont un saint Rocques, dont on propose également la cession à l'État, déclare à la Commission que ces objets ne sont dignes de figurer dans aucune collection publique.

La séance est levée. 80/15/012/77

13 juin 1884
Présidence de M. A Proust. Sont présents : MM. le directeur des Beaux-arts, Abadie, de Baudot, Bruyerre, de Caix de Saint-Aymour, Darcy, Dreyfus, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, de Mortillet, du Sommerard, Steinheil, Tétreau.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 16 mai 1884.
Palais de Constantin à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. Lisch demande à faire une observation relativement au procès-verbal. M. l'Inspecteur général a vu le Palais de Constantin à Arles et l'angle dont la restauration était proposée ne lui a paru présenter que peu d'intérêt. Il serait d'avis d'inviter M. Révoil à démolir la partie menaçante qui ne renferme que très peu de construction romaine, en ayant le soin de constater sur un plan l'existence de l'angle dont il s'agit.

Le procès-verbal est adopté.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

M. le président expose la situation de l'affaire des fouilles de Sanxay et donne lecture de la lettre par laquelle le Père de La Croix informe M. le directeur des Beaux-arts des résultats de la souscription qu'il a ouverte pour l'acquisition des ruines et demande une subvention supplémentaire de 8 000 Francs, pour parfaire, avec le chiffre des souscriptions réunies, le montant du prix des acquisitions évaluées à 38 000 Francs.

M. le président propose à la Commission de voter cette somme, qui serait affectée avec les 10 000 Francs précédemment votés, aux frais d'acquisition. Cette proposition mise aux voix est adoptée.

M. de Lasteyrie pose la question de propriété. Si l'État est propriétaire, n'aura-t-il pas à supporter les frais de conservation ?

M. Tétreau estime qu'en effet la propriété appartient à l'État, les promesses de vente ayant été faites à l'État, mais que rien n'empêcherait celui-ci de rétrocéder son droit à une personne morale.

Le Père de La Croix est introduit dans la salle des séances. 80/15/012/78

M. le président lui fait connaître que la Commission se préoccupe pour le moment de la question de propriété. Le Père de La Croix établit que la réalisation des promesses de vente ne peut-être accomplie que par l'État et à son profit. Les prétentions des propriétaires seraient tout autres si des particuliers se substituaient à l'État.

M. Tétreau demande quelle est parmi les personnes morales celle qui pourrait accepter la rétrocession de la propriété.

Le Père de La Croix indique la Société des antiquaires de l'Ouest, ou le département, ces personnes pouvant établir pour la visite du monument des droits d'entrée qui aideraient à couvrir les dépenses d'entretien et de conservation. Le Père de La Croix se retire.

Temple de Diane à Nîmes (Gard)

M. de Baudot a la parole pour rendre compte de la mission de la sous-commission chargée de visiter le temple de Diane à Nîmes.

Il résulte de l'examen de la sous-commission que l'état de cet édifice présente de sérieux dangers, dont la cause est dans le défaut d'écoulement des eaux fluviales. Les infiltrations ont amené la désagrégation de la pierre des deux piliers d'angle de la partie postérieure et amené leur écrasement ; par suite, les sommiers des arcs qu'ils supportent sont menacés de glisser ou de rompre sous le moindre effort nouveau ; de plus les sommiers de la grande voûte sont également dans un état très inquiétant.

La sous-commission a reconnu, en conséquence, la nécessité absolue de capter les eaux pluviales à l'aide de tuyaux placés sur deux des flancs de l'édifice.

En ce qui concerne les piliers d'angle et les sommiers correspondants, il lui a paru possible de lancer sous ces sommiers quelques encorbellements au lieu de reprendre les piédroits dans leur entier, la désagrégation des parties inférieures devant s'arrêter à la suite du détournement des eaux.

La Commission estime d'autre part que le moyen proposé par M. Révoil pour rétablir l'équilibre des sommiers de la grande voûte pourrait être adopté : ce moyen consisterait dans l'établissement d'un sommier supplémentaire formant closoir entre le morceau aujourd'hui cramponné et la pile extrême, qui serait surmontée de deux ou trois assises 80/15/012/79 destinées par leur poids à contrebuter l'ensemble des sommiers.

Enfin pour assurer la conservation de l'arc d'entrée, la sous-commission propose de bloquer en ciment les parties qui ne présentent pas dans les claveaux et les piles la résistance suffisante.

En cas d'opposition définitive de la part de la Municipalité, elle engage l'administration des Beaux-arts à décliner la responsabilité des désordres qui pourraient se produire.

Ces conclusions sont celles de la sous-commission(85) ; mais M. de Baudot exprime une opinion personnelle consistant en un mode de consolidation des claveaux au moyen de crampons, système qui permettrait de maintenir l'aspect actuel de l'édifice.

M. de Lasteyrie se déclare de l'avis de M. de Baudot au sujet du cramponnage et du chaînage appliqués au maintien des claveaux. Il insiste pour que l'on évite l'emploi de la pierre nouvelle qui défigurerait le monument.

M. Lisch croit qu'avant tout il faut sauvegarder la responsabilité de la Commission et propose un moyen mixte consistant dans l'emploi d'une seule assise nouvelle derrière laquelle on placerait un système de crampons en bronze qui relierait le tout ; il y aurait lieu de demander dans ce sens une étude à l'architecte.

La Commission est d'avis d'adopter les conclusions du rapport de la sous-commission, sauf à demander à l'architecte une étude d'armatures conçue de manière à éviter l'adjonction d'assises neuves.

M. le président donne lecture d'une lettre par laquelle M. le préfet de la Seine demande le classement de la

Tour des Ducs de Bourgogne à Paris (Seine)

M. de Baudot objecte le peu d'efficacité de cette mesure, à Paris, et cite comme exemple le cas de la Tour du Vert-Bois.

M. Lisch répond qu'il y aurait lieu de mettre au classement cette condition que la direction des travaux serait réservée à la Commission.

Cette proposition est adoptée ainsi que le classement de la tour.

Église Saint-Martin des-Champs à Paris (Seine)

M. le président fait connaître qu'il a été consulté par M. le ministre du Commerce sur la question du dégagement 80/15/012/80 du conservatoire des Arts et Métiers.

M. Proust a fait, à ce sujet, des réserves, au nom de la Commission en ce qui concerne l'église du Prieuré de Saint-Martin ; il propose de désigner un architecte pour étudier les dispositions à prendre en vue d'assurer la conservation du monument.

La Commission désigne M. de Baudot et décide qu'elle se transportera sur place le lundi suivant 16 juin pour se rendre compte de la situation

Arc à Sizun (Finistère)

Le préfet du Finistère adresse à M. le ministre une lettre(86) dans laquelle il expose que la Commune de Sizun n'a pas les ressources suffisantes pour acquérir les immeubles qui devraient être démolis pour permettre de changer le tracé de la route Nationale et éviter ainsi le déplacement de l'arc récemment classé. Le préfet demande, en conséquence, d'en revenir au projet de déplacement.

M. l'Inspecteur général Lisch ne voit pas d'autre parti à prendre, étant donnée la situation du crédit qui ne permet pas à la Commission de s'engager dans une dépense de cette nature, il serait entendu toutefois que l'opération de la dépose et de la repose du monument, s'effectuerait sous la surveillance d'un architecte de la Commission.

Ces conclusions sont adoptées et M. P. Gout est désigné pour la direction du travail en question.

Église de Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

M. Lisch, rapporteur, a reconnu la gravité des désordres qui avaient été signalés par M. l'architecte Gout dans la partie supérieure de la tour nord de l'ancienne cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, et il a constaté qu'en raison de la disposition du monument, il y aurait lieu d'établir des échafaudages et des étaiements considérables pour exécuter un travail de restauration.

M. l'Inspecteur général conclut qu'à défaut des ressources nécessaires pour une entreprise de ce genre il y a lieu de se borner à des mesures de consolidation provisoire au moyen de chaînage et de ceintures en fer devant permettre au monument de résister aux intempéries pendant de longues années encore.

Adopté.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

La Commune a fait refaire, en dehors de la direction de la Commission des Monuments historiques et dans les plus 80/15/012/81 fâcheuses conditions le dallage de son église, ce qui laisse subsister tous les inconvénients qui avaient été signalés par l'architecte au point de vue des infiltrations des eaux. Les travaux de canalisation restent donc à exécuter et M. Lisch propose d'adopter le devis de l'architecte s'élevant à 12 763 Francs 90 et d'allouer 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour cette entreprise, à la charge par la Commune de parfaire le devis.

La Commune ayant été autorisée par l'administration préfectorale à refaire le dallage en question, M. l'Inspecteur général ajoute qu'il y a lieu de rappeler au préfet qu'aucun travail ne peut-être exécuté dans les Monuments historiques sans autorisation de l'administration supérieure.

Adopté.

Temple de Lanleff (Côtes-du-Nord)

Aucun relevé de cet intéressant édifice n'existant dans les archives de la Commission, M. Lisch propose de charger de ce travail M. l'architecte Devrez qui est appelé pour son service dans le voisinage de cet édifice. La Commune serait invitée en même temps à établir une clôture autour du temple afin qu'il cesse d'être le réceptacle des immondices du village.

Adopté.

Passage de l'Hôpital à Pons (Charente-Inférieure)

Ce passage ayant besoin de réparations urgentes, qui n'entraîneront qu'une dépense peu importante, M. Lisch propose de charger M. Rullier, architecte à Saintes, de dresser un devis de ces réparations.

Adopté.

Église d'Aubazines (Corrèze)

Une somme de 24 915 Francs 22 serait encore nécessaire pour achever les travaux de restauration de cet édifice M. Lisch est d'avis d'allouer 12 000 Francs pour l'achèvement de cette entreprise, à la condition que la Commune se procurerait le complément des ressources nécessaires.

Adopté.

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

M. Bruyerre propose l'adoption du projet de M. Selmersheim avec restauration du clocher.

M. de Baudot pense que l'administration des Cultes ne concourra pas à la dépense pour l'exécution d'un projet conçu dans les données de l'architecte. Il y aurait lieu, à son avis, d'établir 80/15/012/82 une toiture en tuiles creuses.

Cet avis est adopté.

Tour de Philippe-Auguste à Paris

Cette tour est située dans un immeuble acquis par le Mont-de-Piété, rue des Blancs-Manteaux, 22, et le Conseil municipal a été saisi d'une pétition de l'ancien propriétaire de l'immeuble demandant sa conservation et sa restauration.

M. Bruyerre, rapporteur, a vu le directeur du Mont-de-Piété qui serait disposé à faire le possible pour conserver la dite tour avec ses courtines, dans les conditions suivantes.

On procéderait aux reprises avec la plus grande discrétion, on rétablirait l'ancien couronnement si l'on en retrouvait des traces dans la démolition des parties supérieures ; sinon, la tour serait couronnée par une assise simple. Si la base de la tour et des courtines présentent un intérêt suffisant, on établirait en avant un saut de loup. Enfin, la continuation de la tour contenant l'escalier serait exécuté en briques.

La pétition demandait également la conservation d'une intéressante façade d'hôtel du XVIIe siècle adossé à l'ancienne enceinte.

M. le directeur du Mont-de-Piété a déclaré qu'il était dans l'impossibilité de la conserver et qu'il avait offert de la céder à la Ville de Paris.

M. le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'accepter les offres de M. le directeur du Mont-de-Piété et d'écrire dans ce sens à M. le préfet de la Seine.

Adopté.

Pont des Belles Fontaines à Juvisy (Seine-et-Oise)

M. le préfet de Seine-et-Oise a appelé l'attention de M. le ministre sur l'intérêt que présente, au point de vue de l'art, ce monument que le service des Ponts-et-Chaussées projette de réparer.

M. Bruyerre est d'avis de classer le monument et d'allouer 1 200 Francs pour la restauration des fontaines et 800 Francs pour celle du Pont, à la condition que l'ingénieur chargé de la conduite des travaux s'entendrait avec l'Inspecteur général des Monuments historiques pour les réparations du pont et que l'Inspecteur des Monuments historiques conserverait liberté entière pour la restauration des fontaines.

Ces conclusions sont adoptées. 80/15/012/83

Crypte de l'ancien couvent de Saint-Lazare (Paris)

La crypte d'une ancienne église du XIIIe siècle vient d'être découverte par des ouvriers qui exécutent actuellement des travaux dans la Prison Saint-Lazare. Il est assez difficile pour le moment de déterminer la destination de cette construction qui n'est pas encore déblayée.

M. Bruyerre évalue à environ 400 Francs la dépense que nécessiterait ce travail de recherches et propose de les demander à M. le préfet de la Seine. L'opération pourrait facilement s'effectuer en ce moment et la direction pourrait en être confiée à M. Gion, architecte de la prison, qui ne voit aucun inconvénient à ce travail.

Adopté.

Verrières de La Ferté-Bernard (Sarthe)

M. Steinheil a examiné le nouveau projet présenté par M. Hucher, et modifié suivant les indications données par la Commission. M. le rapporteur indique encore quelques observations de détail dont il aurait lieu de demander à M. Hucher de tenir compte en l'autorisant à exécuter son vitrail.

Adopté.

Château de Montélimar (Drôme)

M. de Lasteyrie signale comme très intéressant le château de Montélimar, édifice civil du XIIIe siècle qu'il a vu récemment, et il en demande le classement. La Commission désigne M. Bazin, architecte, pour en faire le relevé.

Sur la proposition de M. du Sommerard, la Commission fixe au mardi 8 juillet sa visite à Eu.

La séance est levée.

16 juin 1884
Visite de l'église Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

Le 16 juin, la Commission a visité l'église de l'ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, elle a porté spécialement son attention sur le côté méridional de l'abside, et a constaté qu'il serait possible de restaurer cette partie du monument.

8 juillet 1884
Visite à Eu (Seine-Inférieure)
Etaient présents : MM. Bruyerre, Darcy, Dreyfus, de Lasteyrie, Lisch, du Sommerard, Sauvageot, architecte, Paté, secrétaire.

La Commission examine l'état de la façade nord dont 80/15/012/84 les cinq contreforts les plus rapprochés du transept ont été restaurés par Viollet-le-Duc. La question est de savoir s'il y a lieu de restaurer les autres contreforts. La Commission constate le surplomb de ces derniers, ainsi que le mauvais état des étaiements dont les bois sont pourris. Elle se rend compte, sur la présentation des cahiers d'attachement, du peu d'épaisseur des parements des contreforts qui ont été démontés et visite [sic] dans les contreforts à restaurer les sondages qui permettent de constater que les parements n'adhèrent même pas au blocage intérieur.

M. de Lasteyrie demande si M. Viollet-le-Duc en faisant rentrer la ligne de la courbe intérieure des arcs-boutants a reproduit la forme primitive.

MM. Bruyerre et Lisch justifient la forme adoptée comme ayant dû paraître à l'architecte un moyen d'augmenter la charge des contreforts et de résister davantage à la poussée.

M. de Lasteyrie exprime le voeu que M. Sauvageot cherche un moyen d'obtenir le même résultat en prolongeant le contrefort jusqu'à l'aplomb de l'intrados du sommier de l'arc.

Les architectes présents ne croient pas que cet arrangement soit possible, attendu qu'une partie de la charge du contrefort serait reportée sur les voûtes.

L'attention de la Commission est également appelée sur le mode de couverture employé qui est le zinc. M. l'architecte explique l'emploi du zinc par l'insuffisance de la pente pour la tuile et l'ardoise et la nécessité de combattre l'humidité dont les traces sont visibles à l'intérieur des voûtes.

La Commission constate dans les parties extérieures du choeur l'envahissement des végétations qui compromet l'édifice et l'absence de soins d'entretien de la part de la Municipalité.

Sur la déclaration de l'architecte que la Ville se croit dégagée de toute responsabilité pour la raison que l'administration des Beaux-arts dirige la restauration de l'édifice, la Commission est d'avis qu'une lettre soit adressée au maire pour l'engager à s'occuper de l'entretien de l'église.

La Commission visite enfin la crypte où sont les 80/15/012/85 tombeaux des comtes d'Eu, et examine s'il y a lieu de mouler quelques unes des statues. Elle est d'avis qu'aucune ne présente un caractère suffisant pour être moulée, presque toutes ayant été d'ailleurs l'objet de restaurations plus ou moins importantes. 80/15/012/86

25 juillet 1884
Présidence de M. du Sommerard. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Charton, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, de Mortillet, Steinheil, Tétreau.
Les procès-verbaux de la séance du 13 juin précédent et des visites faites, le 16 du même mois, au conservatoire des Arts et Métiers et le 8 juillet à l'église d'Eu, sont lus et adoptés.
Décès de M. Ouradou

M. le président prend la parole et se fait l'interprète des regrets unanimes de la Commission à l'occasion de la mort de M. Ouradou.

L'ordre du jour appelle le rapport de M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald sur les :
Fortifications de La Rochelle (Charente-Inférieure)

Parmi les tours de ces anciennes fortifications, remises en 1882 par le ministère de la Guerre au service des Beaux-arts, la plus compromise est la tour Saint-Nicolas, dont l'axe est déplacé de 0 m 40 et qui surplombe de 0 m 70 du côté de la mer. De nombreuses lézardes se sont ouvertes et un affaissement s'est produit dans la partie joignant les courtines. A la suite de sondages, M. Lisch, chargé de la restauration, a reconnu que cette déformation provenait d'une inflexion des pilotis pouvant remonter jusqu'au XVIe siècle et que les lézardes étaient causées par la dislocation des voûtes due à des reprises anciennes et à des percements maladroits. Pour arrêter ces mouvements, M. Lisch propose d'établir des chaînages, de boucher les ouvertures récentes et de reprendre les parties lézardées. Ces travaux sont évalués à 108 712 Francs 08.

Sur la proposition du rapporteur, et à la suite d'explications fournies par M. Lisch qui fait ressortir l'extrême urgence de ces travaux, la Commission vote l'allocation de la somme demandée qui sera répartie sur deux annuités.

Ancien marché de Cordes (Tarn)

Sur l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de ne pas donner suite à la demande de classement formée par la Municipalité de Cordes en faveur de ce monument du XVe siècle qui ne présente que peu d'intérêt. 80/15/012/87

Château de Villers-Cotterêts (Aisne)

Le département de la Seine est en instances auprès de l'administration des Domaines pour obtenir la cession de ce château et des pelouses qui en dépendent, afin d'y élever des constructions nouvelles et de convertir en hospice le dépôt de mendicité qui y est établi. La Municipalité de Villers-Cotterêts et le Conseil général de l'Aisne protestent contre ce projet, et insistent pour qu'il n'y soit pas donné suite.

La Commission considérant que toute addition ferait perdre au château son caractère primitif, est d'avis d'appuyer auprès du ministre compétent la demande de la Ville et du département.

Église de Marnans (Isère)

Deux devis sont présentés : l'un relatif à la construction d'une sacristie montant à 3 946 Francs 02 ; l'autre au complément de la restauration s'élève à 13 477 Francs 27 et comprend, outre la réfection en pierre des pignons, le jointoiement en ciment des faces extérieures des murs et la réfection du dallage en béton et ciment Picat.

La Commission n'admet pas pour les jointoiements l'emploi du ciment qui peut-être avantageusement remplacé par le mortier de chaux hydraulique, non plus que pour le dallage qui doit être réparé selon le mode primitif ; elle ajourne en conséquence toute décision jusqu'au jour où l'architecte aura soumis un nouveau devis modifié dans ce sens.

Église de Saint-Chef (Isère)

Les combles de cet édifice étant en très mauvais état, la Ville a fait dresser un projet d'après lequel la couverture, actuellement unique et commune à la nef et aux bas-côtés, serait remplacée par trois couvertures distinctes, ce projet s'élève à 10 000 Francs.

d'autre part, M. Laisné en a rédigé un second, maintenant la disposition primitive, mais portant la dépense à 31 915 Francs, ce qui constitue un écart de 22 000 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est invité, avant de présenter des conclusions à la Commission, à prendre auprès de l'architecte un complément d'information 80/15/012/88

Église des Aix-d'Angillon (Cher)

M. Georges Darcy soumet pour la restauration de cet édifice un devis divisé en deux chapitres. Le 1er, relatif aux travaux de première urgence, s'élève à 35 430 Francs 42 et comprend la reprise en sous-oeuvre des quatre piliers qui portent la coupole du transept, celle des piliers d'angle du transept nord et du collatéral du choeur et le rétablissement des fenêtres du collatéral sud du choeur.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le premier chapitre et d'accorder une allocation conditionnelle de 25 000 Francs ; mais elle demande que l'architecte produise un complément d'étude avec détails d'exécution, pour la reprise des piliers du transept

Église de Lillers (Pas-de-Calais)

Le préfet du Pas-de-Calais a, sur la demande du maire de Lillers, fait visiter par l'architecte départemental l'église de cette Commune, et il adresse à l'administration des Beaux-arts le rapport qu'il en a reçu.

Les renseignements fournis par cet architecte étant tout à fait insuffisants, un rapport détaillé sera demandé à M. Danjoy, ainsi qu'un devis des réparations urgentes que nécessitera la situation de l'édifice.

Ancienne Abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

Sur la demande de l'administration, M. Charvet, architecte à Lyon, communique :

1° un plan de l'abbaye sur lequel sont indiquées les parties du cloître qui renferment d'anciennes peintures murales et que le propriétaire est disposé à céder à l'État pour le prix de 10 000 Francs

2° un devis des réparations urgentes à exécuter dans ces bâtiments.

M. de Baudot fait ressortir les inconvénients qu'il y aurait à acquérir un monument dont l'entretien sera fort coûteux et la surveillance difficile, et il pense qu'un relevé exact des peintures murales serait suffisant.

MM. Charton et de Mortillet font observer que le département de la Haute-Savoie n'est pas riche en monuments et ils appuient la proposition d'acquisition faite par M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission est, en conséquence, favorable au projet d'acquisition de cet immeuble dont la remise pourrait être faite ensuite au département ou à la Commune, à la charge pour eux de l'entretenir. 80/15/012/89

Le devis des réparations présenté par M. Charvet est ajourné.

Église Saint-Barthélémy à Confolens (Charente)

Des dégâts étant survenus aux voûtes et couvertures de cette église, la Commune demande qu'un architecte des Monuments historiques soit chargé de dresser un projet des réparations urgentes.

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission désigne M. Warin, architecte à Angoulême.

Lanterne des morts de Journet (Vienne) [sic : Charente]

Ce petit monument se trouvant menacé par l'alignement d'un chemin vicinal, M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé propose de le déplacer de quelques mètres, ce qui entraînerait une dépense de 1 407 Francs 21.

La Commission n'adopte pas cette proposition, mais elle est d'avis d'inviter le service vicinal à modifier le tracé de la route aux abords du monument.

Église de Moëze (Charente-Inférieure)

L'administration des Cultes communique un devis de 5 598 Francs dressé par la Fabrique de cette église en vue de sa restauration.

Les travaux projetés consistant en appropriations intérieures, la Commission, sur l'avis de M. Lisch, rapporteur, refuse toute participation à la dépense et pense qu'il convient de rappeler à ce conseil de Fabrique, qui par économie a fait dresser le devis en question par l'un de ses membres, qu'aucun travail ne pourra être exécuté, si ce n'est sous la direction d'un architecte de l'administration.

Église Notre-Dame-du-Puy à Figeac (Lot)

M. le ministre des Cultes communique à son collègue des Beaux-arts un projet dressé en vue de la restauration de cette église et il lui fait connaître que ce projet, trop coûteux et ne respectant pas le caractère de l'édifice, ne lui a pas semblé susceptible d'être adopté.

Pour les mêmes raisons, la Commission lui refuse son approbation et désigne M. [Jean-Camille] Formigé pour la rédaction d'un rapport sur cet édifice et d'un devis des réparations que nécessite son état.

Ancien Hôtel de ville de Figeac (Lot)

M. le directeur des Beaux-arts expose à ce propos à la Commission qu'il a reçu la visite du maire de Figeac et de MM. de Verminac, sénateur, et Rosières, député du Lot, lesquels demandent instamment le déclassement de l'ancien Hôtel de ville de Figeac qui figure parmi les Monuments historiques ; le bâtiment avance 80/15/012/90 de trois mètres dans une rue large de six, et la Municipalité désirerait le faire abattre pour faciliter la circulation. Si sa demande était accueillie, elle ferait transporter dans son Musée les colonnettes de la façade qui, selon elle, présentent seules quelque intérêt.

La Commission n'accepte pas cette proposition et maintient le classement. Il existe au rez-de-chaussée de ce bâtiment une arcature qui pourrait être percée et sous laquelle serait ouvert un passage pour les piétons.

M. [Jean-Camille] Formigé sera invité à étudier un projet dans ce sens.

Bâtiment de la Commutation à Toulouse (Haute-Garonne)

La parole est donnée à M. de Baudot qui fait un rapport verbal sur une demande analogue de déclassement introduite par la Municipalité de Toulouse.

La Ville de Toulouse a, sur un rapport de son architecte, voté la démolition du bâtiment dit de la Commutation, dépendant du Capitole. Selon elle, ce bâtiment serait menacé d'un effondrement et ne se maintiendrait qu'à l'aide de nombreux étais qui nuisent à la circulation de la rue Lafayette. Les finances de la Ville ne lui permettant pas d'exécuter un projet dressé en 1878 par Viollet-le-Duc pour l'appropriation de la Commutation à un musée archéologique, le Conseil municipal ne voit d'autre parti à prendre que de la démolir, mais il demande que les fragments intéressants en soient numérotés pour être remontés ultérieurement au Muséum.

M. de Baudot fait connaître : 1° que la Commutation est dans un état de stabilité qui ne fait courir aucun danger à la sécurité publique, 2° que les étais qui la soutiennent pourraient impunément être retirés, et enfin que le projet de reconstruction est irréalisable. Il rappelle le peu de souci que la Municipalité de Toulouse a toujours montré de ses anciens monuments et le mauvais vouloir qu'elle n'a cessé de témoigner à l'égard du service des Monuments historiques ; il insiste sur le caractère tout particulier que présente l'architecture du bâtiment en question, qu'il importe de ne pas laisser disparaître dans un simple intérêt d'alignement et de voirie municipale.

La Commission, à l'unanimité, vote le maintien du classement, et charge M. de Baudot d'étudier un projet économique pour la conservation sur place du monument. 80/15/012/91

Ancienne chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

Des désordres graves s'étant produits l'hiver dernier sur le côté oriental du grand cloître, et les piles s'étant déversées et lézardées M. l'architecte Gout propose la démolition d'un certain nombre de travées de ce cloître et leur reconstruction à l'aide de matériaux anciens.

L'administration de l'hôpital établie dans ces bâtiments, s'engage à contribuer pour 2 800 Francs à la dépense évaluée à 6 054 Francs 29.

Les travaux projetés étant de la plus grande urgence, la Commission est d'avis, sur la proposition de M. Bruyerre, rapporteur, d'allouer la somme de 3 254 Francs 29 formant le déficit à combler.

Église d'Eu (Seine-Inférieure)

M. l'architecte Sauvageot a présenté, pour terminer la restauration du bas-côté nord de cet édifice, un projet comprenant le complément des étaiements, la reprise des contreforts et arcs-boutants, la restauration des fenêtres de la nef, la réfection des voûtes et des chêneaux, enfin la construction d'une nouvelle toiture en zinc. Ces divers travaux sont évalués à 120 000 Francs.

M. Bruyerre, rapporteur, pense qu'il convient d'ajouter à ce chiffre une somme de 8 à 10 000 Francs pour la substitution de l'ardoise au zinc proposé par l'architecte pour la couverture qui porterait la dépense totale à 130 000 Francs environ.

M. Lisch fait observer que, bien que ces travaux soient tous absolument nécessaires, il existe pourtant entre eux des degrés d'urgence, d'après lesquels le devis pourrait être divisé.

La Commission est en conséquence d'avis de partager le devis, selon l'importance des travaux, en deux chapitres, dont le 1er comprendrait la reprise des contreforts, la réfection des arcs-boutants et la reconstruction des chéneaux des bas-côtés nord.

La Commission se réserve de statuer sur le chiffre de l'allocation qui sera accordée, lorsque le devis ainsi modifié lui sera soumis de nouveau.

Église Saint-Pierre à Caen (Calvados)

Au mois de juin dernier, le curé de cette église ayant vendu à un marchand d'antiquités deux stalles du XVIIe siècle, placées à l'entrée du choeur, le maire de Caen donne ordre de les réintégrer. Ces stalles sont aujourd'hui démontées et exposées à 80/15/012/92 des dégradations.

Sur l'avis de M. Bruyerre, rapporteur, la Commission demande que la Fabrique soit invitée à les rétablir dans leur place primitive.

Église Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

M. le président rappelle qu'à la suite de la visite faite par la Commission à l'église de l'ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, M. de Baudot a été chargé de rédiger un rapport sur la situation de l'abside qu'il s'agit de restaurer et sur les travaux nécessaires à la conservation.

M. le directeur des Bâtiments civils revendique pour l'architecte du Conservatoire des Arts et Métiers l'étude du projet de restauration et il pense que le rôle de la Commission des Monuments historiques doit se borner à fournir un programme que l'architecte sera tenu de suivre.

M. de Baudot estime au contraire, en dehors de toute question personnelle, que la rédaction d'un programme et l'examen par la Commission des plans de l'architecte, ne sauraient être une garantie suffisante de la bonne exécution des travaux. Sur la présentation d'un travail graphique, la Commission ne peut en effet apprécier que le parti général adopté par l'architecte au savoir duquel sont laissés les détails de la mise en oeuvre. Or, la restauration, vu plutôt la réfection de la Tour du Vert-Bois, sur laquelle les styles de plusieurs époques ont été mélangés, donne lieu de supposer que l'architecte est peu familiarisé avec l'architecture du Moyen Âge. Il serait donc à craindre que les mêmes erreurs ne se reproduisent. L'église Saint-Martin-des-Champs étant classée, ne conviendrait il pas de confier la direction des travaux à un architecte qui eût les qualités nécessaires pour mener à bonne fin l'entreprise ?

M. le président demande, avant d'aborder cette question, que M. de Baudot produise le rapport qui lui a été demandé sur la situation du monument.

Château de Châteauneuf (Côte-d'Or)

M. du Sommerard soumet à la Commission des photographies du château de Châteauneuf dont le propriétaire, le comte de Vogüé, demande le classement.

Le classement est prononcé.

La séance est levée à midi. 80/15/012/93


77[barré : ramenée à 35 790 francs]

78[barré : qu'il réduirait de 30 000 à 10 000 Francs les prétentions]

79[barré : soient prises]

80[barré : en l'absence de M. Steinheil]

81[ajout : Le curé demandait 2 000 Francs pour compléter la somme nécessaire à la restauration de trois fenêtres par Latteux n'offrant pas toutes les garanties désirables pour la restauration des fenêtres étant cependant de nécessité absolue, j'avais demandé que les 2000 fussent accordés, mais que cette somme ne fût définitivement accordée qu'après examen de la restauration de la première fenêtre en laissant la faculté de payer suivant la qualité du travail, nous engageons le verrier à faire les plus grands efforts et c'est important].

82[barré : il appuie la candidature de M. Hébrard].

83[barré : et émet le voeu que la direction des travaux qui l'exécuterait à l'Hôtel-Dieu soit confié à M. [Émile] Boeswillwald].

84[barré : la Commission exprime la préoccupation qu'aucune affaire nouvelle ne soit entreprise d'autant que l'urgence en serait extrême d'en finir d'abord autant que possible avec les monuments en Commission de restauration. Elle exprime également le désir qu'un état de tous les monuments soit dressé, indiquant la répartition du crédit de l'année et les sommes qu'il y avait à dépenser pour terminer la restauration commencée. M. le directeur invite l'administration à dresser cet état qui serait présenté à la Commission dans sa prochaine séance].

85[barré : ayant été adoptées par la majorité de ses membres]

86[barré : M. Lisch transmet à la Commission la demande du préfet du Finistère de faire étudier un nouveau tracé de route].