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1946
1945
1947
11 février 1946
Assistaient à la séance :

Marcel Aubert, conservateur du Musée du Louvre, Bitterlin, adjoint à l'inspection générale des Bâtiments civils, Bray, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Julien Cain, administrateur de la Bibliothèque nationale, Monseigneur Chevrot, curé de Saint-François-Xavier, Chauvel, adjoint à l'inspection des Monuments historiques, Collin, inspecteur général honoraire, Danis, directeur général de l'Architecture, Debidour, inspecteur général des services de protection historique et esthétique de Paris, Dupont, inspecteur principal des Monuments historiques, Faure, Inspecteur général honoraire, Formigé membre de l'Institut, inspecteur général, Gasquet, président du Touring-Club de France, Gélis, adjoint à l'inspection des Monuments historiques, Herpe, idem, Huignard, idem, Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, Lestel, Inspecteur général des Monuments historiques et des sites, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art Français, Mathey, Inspecteur des Monuments historiques, Parent, idem, Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques, Perchet, directeur des Monuments historiques, Planchenault, Inspecteur général des Monuments historiques, Pontremoli, architecte en chef des Bâtiments civils, Raval, président du comité directeur de la Ligue urbaine et rurale, Sallez, Inspecteur général honoraire, Sorlin, chef du bureau et classement, de Saint-Jean contrôleur général des travaux d'architecture, Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Vallery, conservateur du cabinet des Estampes, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté, Verdier, Inspecteur général des Monuments historiques, Vitry, représentant le directeur général de l'Urbanisme, Le représentant du ministère de l'Intérieur

La séance était présidée par M. le directeur général de l'Architecture. 80/15/030/237

Rouen - Seine Inférieure

Rapporteur : M. Paquet.

M. Paquet, après avoir rappelé la visite que la délégation de la Commission a faite sur place à Rouen au mois de juillet dernier, expose à l'assemblée le problème posé par les divers édifices suivants, et l'informe que les décisions à prendre sont urgentes, en raison de l'affectation imminente par la Reconstruction, de certains îlots sinistrés.

Les monuments sur le sort desquels il y a lieu de statuer sont :

- l'ancienne église des Augustins et le cloître

- l'ancienne église Saint-Pierre-du-Châtel

- l'ancienne église des Tonneliers

- l'église Saint-Vincent

- le Palais des Consuls

- l'hôtel des Sociétés Savantes

M. le maire de Rouen a fait connaître les voeux de la Commission extra-municipale d'esthétique et d'archéologie, qui désirerait que soient conservés l'église et le cloître des Augustins, ainsi que l'hôtel des Sociétés Savantes et déclarait abandonner l'église Saint-Étienne des Tonneliers, et les ruines de Saint-Vincent.

Ancienne église des Augustins

M. Paquet expose qu'il est impossible de conserver cet édifice comme ruine et pendant ces 20 années, il serait presque impossible d'y pénétrer en raison de la désagrégation des murs et de la chute des pierres.

La question est donc posée de savoir si la direction générale de l'Architecture doit faire procéder à la restauration de cet édifice. La dépense serait de l'ordre de 20 à 40 millions.

M. le directeur général estime que l'édifice mérite une restauration. Cette restauration est possible, déclare M. Paquet, car rien n'est à changer, ni dans l'ensemble ni dans les détails : on peut faire une fidèle reconstitution de ce qui existait. C'est exactement le travail que les services d'Architecture sont obligés d'exécuter sans relâche dans nos plus beaux édifices, par suite de la désagrégation des pierres. La seule différence avec les travaux de Notre-Dame de Paris, de la cathédrale de Tours etc., c'est qu'aux Augustins le travail serait exécuté en une seule fois. 80/15/030/238

Cependant M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État et M. de Ségogne, commissaire au Tourisme estiment que, étant données les restrictions budgétaires, et les efforts considérables qu'a à consentir l'administration en faveur de la cathédrale et du Palais de Justice, la restauration de cette église peut être abandonnée.

M. Bray intervient dans la discussion, fait ressortir tout l'intérêt de l'édifice, qui présente des particularités uniques dans l'ordonnance et dans les fenestrages et regrette de le voir sacrifier.

La question de l'affectation est alors soulevée.

M. Paquet propose, la Ville demandant sa conservation, d'en faire un musée lapidaire, la nef répondant admirablement à ce projet.

La Commission juge que la décision concernant l'ancienne église des Augustins doit être prise en considération de celles qui sont relatives aux autres édifices de Rouen. La restauration des Augustins devant coûter de 30 à 40 millions, celle de Saint-Pierre-du-Châtel de 8 à 10 millions, celle des Sociétés Savantes 50 millions environ, l'État pourra-t-il, dans les circonstances difficiles que nous traversons, assurer ces charges ?

M. Vigier, représentant M. le ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, insistant pour qu'une décision intervienne dans le plus bref délai, eu égard aux travaux urgents à exécuter à Rouen pour le relogement des sinistrés.

M. le président au nom de la Commission déplore de se voir dans l'obligation d'abandonner l'ancienne église et le cloître des Augustins, qui devront être déclassés.

Ancienne église Saint-Pierre-du-Châtel

La conservation de cette église était en principe retenue, cet édifice étant seulement inscrit à l'Inventaire supplémentaire.

La Commission est consultée aujourd'hui sur la proposition de classement qui est faite en sa faveur. Toutefois, le principe même de sa conservation est remis en question par M. le commissaire au Tourisme, qui demande à la Commission si la dépense de 10 à 12 millions, nécessités par la restauration de ce monument, ne lui paraît pas hors de proportion avec l'intérêt de l'édifice, dont l'affectation ne lui paraît pas définie.

M. Chauvel fait ressortir à la Commission tout l'intérêt de la charpente, relativement peu abîmée, et rappelle qu'il a proposé de convertir cette ancienne chapelle en dépôts de fragments, pour remplacer l'église Saint-Étienne-des-Tonneliers, qui ne pourra être relevée de ses ruines.

M. Paul Léon estime, avec MM. Paquet et Chauvel, qu'en effet ce monument lui paraît très restaurable et que ces travaux sont souhaitables.

Après un échange de vues, la Commission donne un avis favorable à la conservation et à la restauration de ce monument, et à son acquisition par l'État. 80/15/030/239

Ancienne église Saint-Étienne-des-Tonneliers

La Commission, à l'unanimité estime qu'il y a lieu de déclasser l'édifice, et d'autoriser sa démolition.

Église Saint-Vincent

La Commission des Monuments historiques, après le voyage de sa délégation à Rouen, a émis l'avis que l'église Saint-Vincent était trop endommagée pour être restaurée, mais qu'elle pourrait être conservés comme ruine.

Or, les façades nord-ouest et sud de l'église présentant à l'heure actuelle un danger grave pour la circulation et M. le maire de Rouen vient de demander à M. Chauvel d'établir des barrages de protection. Il convient donc de prendre d'urgence une décision concernant le sort de cette église.

M. Danis, directeur général, présente le projet de M. Chauvel, étudié en vue de conserver le souvenir de l'église Saint-Vincent, par l'aménagement d'un jardin autour de certains éléments en ruines, qui seraient gardés. La restauration complète, en effet, paraît difficilement réalisable, en raison de la dépense élevée qu'elle nécessiterait.

Des objections ayant été soulevées par la Commission, relativement aux frais que causerait la conservation même de ces ruines, M. Chauvel propose qu'il serait sans doute dommage, à bien des points de vue, de voir s'élever un "building" à la place de l'ancienne église Saint-Vincent.

M. Danis estime qu'il y a un intérêt national à conserver les vestiges en question "Nous avons l'occasion unique, dit-il, de faire un jardin conservant le plan d'une église du Moyen Âge, certains éléments d'architecture y seront exposés, ce sera une présentation analogue à celle de l'église d'Ourscamps : la circulation passera à travers le transept, dans l'église conservée à son emplacement, dans un espace planté, propre au recueillement.

M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État partage l'avis de M. le directeur général de l'Architecture et souhaite vivement qu'un espace vert soit créé autour des vestiges de Saint-Vincent.

M. Danis refuse énergiquement de faire le jeu des constructeurs de "building" en abandonnant l'église Saint-Vincent.

Cependant, M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État estime que cette présentation des ruines ne devrait pas causer des frais excessifs.

"Si l'édifice n'est pas déclassé, les frais de déblaiement sont à la charge de la direction générale de l'Architecture", fait observer M. Perchet.

M. le commissaire au Tourisme propose d'abandonner, pour le moment, ce monument, de laisser les services des Ponts-et-Chaussées procéder aux déblaiements, puis de classer les ruines restant : de cette façon, les dépenses de déblaiement seront supportées par les services de la Reconstruction, et non par le budget, déjà fortement obéré, de la direction générale de l'Architecture.

M. Bitterlin estime que cette solution serait extrêmement dangereuse, car, dit-il "il faut nous méfier de la dynamite, chère aux Ponts-et-Chaussées, et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir arrêter la démolition avant qu'elle ne soit complète.".

M. Chauvel suggère de se mettre en rapports au préalable, avec les Ponts-et-Chaussées, pour obtenir un accord à ce sujet.

M. Danis juge qu'il y a lieu d'abattre sur la chaussée les 80/15/030/240 parties dangereuses les services de la voierie procèdent au déblaiement, et d'attendre, sans déclasser les ruines qui pourront subsister sans danger, et sans grands travaux. L'aménagement du jardin pourra ensuite être envisagé, avec la participation de la ville.

La proposition de M. le directeur général est adoptée à l'unanimité par la Commission.

Palais des Consuls

Complètement incendié en 1944. Seules deux façades entièrement calcinées sont debout. Sa construction date de 1734 : il appartenait à la Chambre de Commerce dont il abritait les services. Ses façades et certaines parties intérieures étaient inscrites à l'Inventaire supplémentaire. Les services des Ponts-et-Chaussées, inquiets sur la solidité des murs, exigent leur démolition en vue d'assurer la sécurité publique. Par contre, le Président de la Chambre de Commerce demande le bénéfice de la loi du 12 juillet 1941. L'exhaussement des ponts sur la Seine ayant été décidé, une restauration est impossible : il faudrait déposer l'immeuble pierre par pierre.

La Commission adopte les conclusions de M. Paquet, rapporteur, et estime que dans ces conditions, l'édifice doit être rayé de l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Hôtel des Sociétés Savantes

Le 22 juin dernier, la Commission des Monuments historiques a donné son avis sur la conservation de cet hôtel : elle a jugé qu'étant donné son intérêt architectural, il y avait lieu de restaurer les façades et les toitures, en respectant les dispositions anciennes. Le soin de restaurer l'intérieur serait laissé au département propriétaire, à qui il appartient de déposer un dossier de dommages de guerre auprès des services de la Reconstruction.

La Commission, confirme l'avis émis le 22 juin dernier, et propose d'accorder le bénéfice de la loi du 12 juillet 1941en ce qui concerne les façades et les toitures. 80/15/030/241

Isère - Vienne - église Saint-Maurice

Rapporteur : M. Herpe.

M. Herpe expose les problèmes que pose l'achèvement des travaux de restauration de l'église Saint-Maurice de Vienne interrompus pendant les cinq années de guerre. Le programme des travaux comprendrait la remise en état de la partie supérieure de la tour sud avec le couronnement de la tourelle de l'escalier, la balustrade supérieure. Les contreforts et les arcs-boutants qui épaulent la tourelle.

M. Herpe pose la question de savoir d'une part si le monument est opportun pour entreprendre ces travaux, d'autre part s'il convient de reconstruire à la base de la pyramide les arcatures en accolades comme elles existaient auparavant c'est-à-dire avec leurs imperfections de composition et d'exécution ou au contraire s'il ne faut pas profiter de l'occasion pour faire une oeuvre conforme aux traditions du XVe siècle.

Le comité, lors de séances précédentes, avait estimé qu'il y avait lieu de ne procéder qu'à la restauration de la façade, les questions relatives à la reconstruction des tourelles devant faire l'objet d'un examen ultérieur.

M. Danis pense que, dans les circonstances actuelles, il y a lieu de réserver l'avenir et de ne prendre que des solutions d'attente.

La Commission, après une courte délibération estime qu'il ne convient pour le moment que d'assurer la mise hors d'eau de l'édifice et décide de réserver la question de la restauration des tourelles. 80/15/030/242

Seine - Paris - abords du Palais-Royal Place de Valois, rue des Bons-Enfants

Rapporteur : M. Paquet.

En vue de procéder à la mise en valeur du Palais-Royal le service d'Architecture des Monuments historiques envisage la protection des immeubles sis rue de Valois, place de Valois, rue Saint-Honoré et rue des Bons-Enfants.

M. Paquet souligne l'intérêt que présentent la place et la rue de Valois qui sont essentiellement liées à l'histoire du Palais-Royal.

La disposition de la rue de Valois en effet a été dictée par celle du Palais-Royal et certaines parties n'en sont que des dépendances, notamment la place de Valois qui au XVIIe siècle était la cour des cuisines et qui est devenue plus tard la cour des réservoirs.

M. Paquet fait remarquer également l'architecture très particulière des premières maisons de la rue. Celles-ci forment un ensemble architectural très intéressant d'un joli caractère, dont il reste encore la plus grande partie malgré les mutilations qu'il a subies il y a quelques années.

Les membres de la Commission, après examen des photographies présentées estiment qu'il est indispensable d'agir le plus rapidement possible en vue d'une meilleure présentation des immeubles sis rue et place de Valois et en particulier de la suppression des enseignes et des réclames qui couvrent certains murs.

M. Paquet demande l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de l'ensemble de ces maisons.

M. Debidour préférerait que ces maisons soient classées. 80/15/030/243

M. Paquet fait observer que les propriétaires refuseront certainement le classement et que l'administration aura à verser une très forte indemnité.

M. Perchet estime qu'on pourrait classer préjudice le Pavillon central de la place de Valois.

M. Danis demande au service des Sites de veiller immédiatement à ce que les lois sur l'affichage soient respectées.

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de classer le pavillon central de la place de Valois et le balcon avec ferronnerie et consoles de l'immeuble 6 rue de Valois déjà inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Les façades et les toitures des immeubles sis 2-4-6-8 rue de Valois, 102 rue Saint-Honoré, 1-2-3-4-5-6-7 place de Valois, 7-9-11-13-15-17 rue des Bons Enfants sont inscrites sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Des négociations doivent être entamées avec les propriétaires en vue du classement de ces édifices. 80/15/030/244

Seine - Paris - Hôtel - 5 rue de Montmorency

Rapporteur : M. Paquet.

Lors d'une précédente séance, la Commission avait examiné le cas de l'hôtel sis 5 rue de Montmorency, inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, à Paris, qui se trouve dans un état d'abandon total et de plus, menacé de démolition par son propriétaire. L'assemblée, après une longue délibération, avait donné un avis de principe favorable au maintien de l'hôtel mais avant de prendre une décision définitive avait estimé qu'il convenait d'attendre que le propriétaire se manifeste officiellement.

Or, la préfecture de Police fait connaître à l'administration qu'il venait d'être saisie par la Société Foncière Lyonnaise d'une demande d'autorisation de démolir l'hôtel de Montmorency.

La question se pose donc de savoir si l'on doit abandonner l'édifice ou si l'on doit en empêcher la démolition par une mesure de classement et envisager dans l'hôtel l'installation d'un service public.

M. Debidour signale que les services de protection esthétique et historique de Paris établissent actuellement un programme en vue d'assurer la conservation des vieux hôtels parisiens.

M. de Ségogne fait connaître que la Commission pour le regroupement des services administratifs a l'intention de réquisitionner des grands hôtels de voyageurs pour y installer des ministères. Le commissaire au Tourisme demande que pour éviter la réalisation d'un tel projet, on procède à l'élaboration d'un plan d'affectation des locaux disponibles dans le quartier du Marais par exemple ce qui aurait le double but de répondre aux besoins des services publics et de sauver les vieux hôtels de Paris. Il serait d'ailleurs moins coûteux pour l'État de remettre en état ces édifices que de laisser condamner une série d'aménagement de luxe. 80/15/030/245

M. Debidour fait remarquer que cette opération ne peut apporter aucun remède à la dispersion trop grande des services administratifs, les vieux hôtels du Marais étant trop petits.

M. de Ségogne pense que l'on pourrait plusieurs hôtels voisins à un même département.

M. Perchet estime qu'il y a lieu de tenir un catalogue de tous les immeubles que nous pouvons offrir en vue du regroupement des services publics et soumettre cette liste à la Commission intéressée.

M. Danis propose de maintenir l'hôtel Montmorency tout au moins en attendant que l'étude faite par le service des Beaux-arts de la Ville de Paris en vue de la conservation des vieux hôtels soit terminée et que de plus amples informations nous soient communiquées au sujet de l'affectation des hôtels du Marais à des services publics. Il n'est possible, en effet, de sauver cet hôtel qu'en lui donnant une affectation.

La Commission, conformément à l'avis émis par M. le directeur général de l'Architecture estime qu'il y a lieu d'ouvrir une instance de classement au sujet de l'hôtel Montmorency. 80/15/030/246

Seine - Paris - Hôtel d'Aumont

Rapporteur : M. Paquet.

L'hôtel d'Aumont situé à Paris, rue de Jouy 5 et 7 a été construit sur les plans de Le Vau en 1648 par Michel Antoine Scarron, oncle du poète. Quelques années plus tard en 1656, son gendre, le maréchal duc d'Aumont le faisait agrandir par François Mansart et décorer à l'intérieur par Vouet et Le Brun.

Au cours de ces trois siècles d'existence il a subi de nombreuses transformations qui en ont modifié l'intérieur. Heureusement les murs extérieurs sont relativement bien conservés.

La Commission estime qu'il y a lieu de procéder au classement de cet hôtel. 80/15/030/247

Vosges - Domrémy-la-Pucelle - église

Rapporteur : M. Danis

M. Danis fait connaître que M.W.Bullitt, ancien ambassadeur des États-Unis en France aurait pris l'initiative d'ouvrir une souscription parmi les enfants des écoles américaines pour offrir un autel à l'église de Domrémy. Cette souscription aurait rapporté un million de francs qui aurait été employé à l'achat de l'autel en question lequel serait entreposé à Saint-Jean-de-Luz.

Tout ceci a été fait en dehors des autorités civiles et religieuses du département. La cérémonie sera fixée au mois de mai 1946 avec le concours d'un cardinal américain.

M. Danis exprime la crainte que de telles initiatives tout en partant d'excellentes intentions ne choquent fâcheusement le goût français, voire le caractère archéologique du monument.

L'église de Domrémy n'est ni inscrite, ni classée. M. Danis expose la situation de l'édifice qui ne présente plus qu'un intérêt d'ordre historique par suite des nombreuses modifications qu'il a subies. Toutefois l'administration faisant actuellement un effort pour assurer une meilleure présentation du monument, l'inscription sur les Sites des abords de l'église ayant été prononcée, il serait souhaitable que l'aménagement intérieur ne soit pas compromis par l'installation d'un autel qui jurerait avec le caractère très simple de l'édifice.

La Commission estime qu'étant donné les souvenirs historiques attachés à l'édifice, il y a lieu de classer l'église de Domrémy.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/248

Côtes-du-Nord - Boqueho - Rouerg (sic) - chapelle Notre-Dame-de-Pitié

Rapporteur : M. Huignard.

Cet édifice présente au point de vue architectural ou archéologique qu'une valeur assez secondaire et le comité des Monuments historiques dans sa séance du 1er février 1943, avait décidé de maintenir la chapelle sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques et charge M. l'Inspecteur général Verrier d'entrer en relation avec le propriétaire en vue d'obtenir son adhésion au classement des objets mobiliers et des vitraux intéressants mais qui se trouvent en fort mauvais état.

Le refus de ce dernier d'accorder son adhésion si le classement total de l'édifice n'était pas prononcé a fait reconsidérer la question.

Dans une nouvelle séance le 8 mai 1944, le Comité consultatif des Monuments historiques sur le rapport de M. l'Inspecteur général Verrier signalant le grand intérêt des fragments de vitraux et des objets de la chapelle, a été d'avis de donner satisfaction au propriétaire.

M. Huignard dans son rapport, donne un avis favorable à la proposition de M. Verrier.

M. Verrier demande si dans le cas du classement le service des Monuments historiques s'engage à restaurer l'édifice.

M. Danis répond que le service d'Architecture est chargé de veiller à la conservation des édifices classés. Dans le cas présent, les travaux d'entretien à entreprendre sont très peu importants.

La Commission donne un avis favorable au classement de cette chapelle. 80/15/030/249

Ardèche - Viviers - Hôtel de Roqueplane

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

L'hôtel de Roqueplane fut édifié de 1734 à 1738 par Jean-Baptiste Franque, architecte d'Avignon. La pureté de son architecture, de sa sculpture, de sa décoration en font un exemple typique du style Louis XV.

Or, cet hôtel est à vendre et par suite exposé à tous les imprévus. Comme il présente un grand intérêt, il serait urgent de le protéger par un classement rapide.

La Municipalité de Viviers aurait l'intention de l'acquérir et d'y installer un hôtel des Postes dont l'effet serait bien fâcheux.

M. de Ségogne souligne la nécessité de procéder au classement sans tarder en vue d'assurer la sauvegarde de l'édifice.

M. Perchet signale que l'immeuble étant en instance de vente, il est possible que le propriétaire refuse de donner son adhésion au classement, mesure qui restreint le droit de propriété.

M. de Ségogne fait remarquer que dans la plupart des cas, les propriétaires de châteaux sont obligés de vendre leur domaine faute de moyens pour les entretenir. Or, il vient d'être décidé très récemment que ces propriétaires jouiraient d'un dégrèvement fiscal important. Le classement parmi les Monuments historiques accordent d'autre part une participation financière de l'État dans l'entretien de l'édifice, il est possible que le propriétaire de l'hôtel de Roqueplane soit en mesure de conserver sa propriété et renonce à la vendre.

La Commission donne un avis favorable au classement de l'hôtel de Roqueplane. Il y a lieu de se mettre en rapports le plus rapidement possible avec le propriétaire de l'hôtel en vue de connaître ses intentions.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/250

Var - Toulon - église Saint-Louis

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

L'église Saint-Louis de Toulon, construite de 1772 à 1789 a été en partie démolie lors du bombardement aérien sur la ville et les faubourgs en mars 1944. Les dégâts sont sérieux mais n'interdisent pas la remise en état. Les Toulonnais, le clergé et le monde maritime très attachés à ce sanctuaire très préféré des marins, souhaitent que le service de l'Architecture prenne la direction de sa restauration. La Ville, propriétaire, est favorable au classement.

M. Paquet souligne l'intérêt qu'il y aurait à classer l'église dans cette ville où il y a très peu d'édifices classés et qui a beaucoup souffert des bombardements.

M. de Ségogne, à propos de l'examen de ce cas précis, exprime le voeu que soit établi un ordre d'urgence afin que l'on puisse procéder à la restauration des édifices les plus intéressants et que le sacrifice que le service fera pour l'église Saint-Louis, par exemple, ne nuira pas à la remise en état de monuments présentant un intérêt de 1er ordre.

M. Paul Léon approuve la proposition de M. de Ségogne et insiste pour que soit établie une liste des édifices détruits.

M. Verdier rappelle que l'État doit payer 80% du montant des dépenses de reconstruction. Doit-on engager 20% de plus pour que les travaux soient faits sous la direction du service des Monuments historiques.

M. [Jules] Formigé estime que l'église présente un intérêt suffisant pour que cet effort soit consenti. Il convient tout au moins de procéder à la mise hors d'eau.

M. le président de la section de l'Intérieur du Conseil d'État demande si la Ville ne pourrait pas prendre en charge les travaux de restauration.

La Ville ayant été très éprouvée, il est à craindre qu'elle n'en ait pas les moyens.

M. Paquet demande quelle solution est préférable : Inventaire supplémentaire et bénéfice de la loi du 12 juillet 1941, ou classement 80/15/030/251

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de classer l'église Saint-Louis de Toulon. Des négociations devront être entamées avec la Ville en vue d'obtenir les fonds de concours.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/252

Bas-Rhin - Strasbourg - Monument de Kléber

Rapporteur : M. Gélis.

Le monument de Kléber sis place Kléber à Strasbourg a été partiellement détruit par les Allemands et déposé pendant l'occupation de 1940-1944.

La Municipalité de Strasbourg a entrepris la restauration du monument et le piédestal a été refait.

La Commission donne un avis favorable au classement de ce monument.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/253

Bas-Rhin - Strasbourg - Hôtel de l'Épine

Rapporteur : M. Gélis.

L'hôtel de l'Épine, inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques est un des plus intéressants exemples de l'architecture civile du début du XVIIIe siècle de la ville de Strasbourg.

L'édifice construit entre trois murs mitoyens se compose d'un corps de logis principal en façade sur rue et dans le fond du terrain, d'un bâtiment de communs. Ces deux bâtiments sont reliés par une galerie.

Les bombardements ont fortement endommagé l'immeuble : la galerie reliant les deux bâtiments a été détruits, la cape de l'escalier fortement touchée et il ne reste plus que la volée de départ de l'escalier et la rampe à balustres de l'étage supérieur.

L'hôtel appartient à l'administration des Finances et avant la guerre avait été affectée à la direction des Contributions directes, qui actuellement en raison des dommages causés à cet édifice s'est installée dans un autre immeuble.

Devant l'impossibilité actuelle de réinstaller le service des Monuments historiques dans le Palais du Rhin, M. Gélis estime que cet hôtel semblerait parfaitement convenir pour recevoir les services des Monuments historiques, des sites et du mobilier. Situé dans le centre de la vieille ville dans un quartier ancien, il serait un cadre digne de la direction générale de l'Architecture.

Des pourparlers ont été engagés avec le département des Finances pour obtenir la cession de cet hôtel.

Pour permettre la restauration des bâtiments sur les crédits affectés à la réparation des dommages de guerre et en raison de l'intérêt que présente l'édifice, M. Gélis propose le classement.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, donne un avis favorable au classement de l'hôtel de l'Épine.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/254

Haut-Rhin - Colmar - cloître de l'ancien couvent des Dominicains

Rapporteur : M. Gélis.

Le cloître de l'ancien couvent des Dominicains de Colmar, avait été inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 14 septembre 1937.

Pendant la guerre, les recherches entreprises par les Allemands ont mis à jour un très bel escalier à vis et des peintures murales remarquables dans le porche reliant le cloître à l'église.

Les travaux de restauration de ce porche sont restés inachevés, le dallage en grès débité seulement à la scie présente un aspect désagréable et son parement devrait être taillé : les restaurations qui ont été entreprises aux peintures murales devraient être examinées avec le plus grand soin et peut-être atténuées. Ces travaux ne sont pas de 1ère urgence.

La ville, propriétaire, serait très désireuse de voir terminer cette mise en valeur et prendrait une part importante à la dépense.

La Commission donne un avis favorable au classement de l'édifice.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/255

Landes - Dax - cathédrale

Rapporteur : M. Bray.

La cathédrale de Dax est un intéressant édifice du XVIIe siècle commencé vers 1650 et à la construction duquel aurait, après 1680, contribué Vauban au moment où il se trouvait dans la région du Sud-Ouest pour la construction des fortifications de Bayonne.

Cette église est actuellement la cathédrale du diocèse d'Aire et de Dax depuis que l'évêché s'est transporté à Dax.

Seuls des travaux d'entretien sont à envisager.

La Commission donne un avis favorable au classement de cet édifice.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/256

Dordogne - Sarlat - maison 2 Côte de Toulouse

Rapporteur : M. Chauvel.

La maison, sise 2 côte de Toulouse à Sarlat, a été inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 13 mars 1944.

Le 6 mars 1945 une instance de classement fut ouverte en ce qui concerne les façades et les toitures.

Le propriétaire, M. Delmas, proteste contre cette mesure. La Municipalité, de son côté, donne un avis défavorable au classement de cet immeuble. L'immeuble voisin situé 4 côte de Toulouse, appartient à la Commune. Il est en ruines. Le mur latéral à droite s'est écroulé et les déblais sont amoncelés contre la maison de M. Delmas.

Le classement de la maison 2 Côte de Toulouse entraînera certainement en raison du refus du propriétaire et de l'avis défavorable de l'assemblée municipale, une demande d'indemnité.

d'autre part, des travaux importants devront être envisagés non seulement pour la conservation des maçonneries mais aussi pour la remise en état de la couverture.

Cet immeuble tire son principal intérêt de sa situation dans une rue fortement déclive, formant un ensemble pittoresque.

M. Paquet souligne l'intérêt que présente la ville tout entière et qu'il est indispensable de conserver son caractère. En nous intéressant à la maison sise au n°2, peut-être déciderions-nous la ville à faire un effort particulier pour les maisons voisines.

M. Chauvel signale qu'un plan d'urbanisme va être établi par M. Laprade. Le classement de la maison de M. Delmas aiderait M. Laprade dans l'établissement de ce plan.

D'autre part le classement servirait d'exemple aux habitants de Sarlat qui sinon, seraient tentés de procéder à la démolition de certaines vieilles maisons. 80/15/030/257

M. de Ségogne fait connaître qu'une intervention urgente s'impose, la maison se dégradant de plus en plus et se trouvant actuellement en très mauvais état.

La Commission donne un avis favorable au classement des façades et toitures sur rue de la maison, sise 2 Côte de Toulouse. Des mesures de sauvegarde doivent être prises le plus rapidement possible.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/258

Indre - Le Blanc - ancienne chapelle des Augustins

Rapporteur : M. Chauvel.

La Ville de Blanc a exprimé le voeu d'aménager en salle de réunion et de cinéma, l'ancienne chapelle des Augustins inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, faisant partie de l'Hôtel de ville et servant actuellement de dépôt municipal.

Cet édifice, nef unique de 34 m 50 sur 10 m 25 est couvert par une charpente du XVe siècle. Les murs sont enduits et badigeonnés à la chaux, mais sur le parement du chevet apparaissent des traces de peintures murales. On peut présumer qu'il en reste d'autres.

Tel qu'il se présente, le vaisseau a un bon volume. Remis en état, l'édifice pourrait avoir une certaine allure et présenterait un réel intérêt pour la Ville dont l'attraction monumentale est réduite.

Or, la Municipalité désirerait faire établir sous les entraits de la charpente, un plafond incombustible. Au-dessus de l'entrée régnerait une tribune. Sur la face opposée une scène avec portants serait construite. Les murs vraisemblablement seraient enduits.

M. Bitterlin signale que d'après la législation cette salle pouvait contenir plus de 500 personnes et devait être faite en matière incombustible et l'édifice par suite sera complètement dénaturé.

M. Paquet estime que le principe même de laisser défigurer un édifice intéressant ne peut être admis et qu'il est indispensable de classer pour réserver l'avenir. La chapelle d'ailleurs ne menace pas ruines et ne nécessite pas de travaux urgents. 80/15/030/259

La Commission donne un avis favorable au classement de cette chapelle.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/260

Loir-et-Cher - Vendôme - logis du Gouverneur

Rapporteur : M. Paquet.

Le logis du Gouverneur a été incendié par faits de guerre en 1940 : la couverture, la charpente, les planchers et toutes les dispositions intérieures ont été détruites. Seules subsistent les maçonneries qui ont subi cependant quelques dommages.

La Municipalité de Vendôme demande si le service des Monuments historiques envisage la reconstruction de l'édifice.

M. Paquet dans son rapport estime que les dégâts subis étant très importants, leur réparation équivaudrait à une reconstruction presque complète qui ne présenterait plus aucun intérêt du point de vue archéologique ou historique. La majeure partie des murs est en effet en très mauvais état et pour rendre à cet hôtel son véritable aspect, on serait obligé de refaire ou de modifier toutes les baies, à l'exception de deux ou trois ont subi des transformations qu'il faudrait faire disparaître.

M. le représentant du ministère de la Reconstruction signale que les services du Remembrement désireraient disposer du terrain et que d'autre part les restes de l'immeuble menaçant ruine, une décision devrait être prise très rapidement.

M. Perchet fait remarquer que la sécurité publique n'est pas menacée.

M. le Président de la section de l'Intérieur du Conseil d'État demande le montant des dépenses qu'il faudrait engager pour la reconstruction de l'hôtel.

M. Paquet évalue à 10 millions le montant de ces dépenses.

La plupart des membres de la Commission estiment que cette charge est trop lourde dans les circonstances actuelles pour le service des Monuments historiques.

M. Verrier signale qu'il a reçu de M. Désiré un projet d'affectation de l'hôtel du Gouverneur qui pourrait, le cas échéant, abriter le musée de Vendôme. 80/15/030/261

M. Danis propose de se mettre en rapport avec la direction des Musées de France.

M. le président de la section de l'Intérieur du Conseil d'État demande si les collections du musée sont suffisamment importantes pour justifier les dépenses qu'entraînerait la remise en état du logis du Gouverneur.

M. Verrier fait connaître que les collections concernent surtout les arts et traditions populaires.

Etant donné les lourdes charges qui incombent au service des Monuments historiques dans la restauration des édifices présentant un intérêt de 1er ordre, il ne paraît pas possible aux membres de la Commission d'engager des crédits d'une telle importance à la réfection d'une construction dont le caractère pittoresque peut seul être considéré.

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de rayer l'hôtel du Gouverneur de la liste des monuments inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/262

Calvados - Caen - Logis du Gouverneur

Rapporteur : M. Huignard.

Le logis du Gouverneur situé dans la cour du château de Caen a été assez sérieusement endommagé par faits de guerre.

L'édifice ne présentant pas un intérêt de 1er ordre, devons-nous le restaurer ou l'abandonner ?

M. Paul Léon estime qu'il n'est pas possible d'abandonner un édifice dans une ville à peu près rasée.

M. Paquet demande s'il ne serait pas possible d'y installer des sinistrés.

M. Danis fait remarquer que d'autres parties du château n'étant pas encore protégées, il convient d'attendre d'avoir un plan d'ensemble avant de prendre une décision.

La Commission donne un avis favorable à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire du logis du Gouverneur.

La question reste à nouveau examinée lorsque le plan général sera présenté.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/263

Classement

La Commission donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Ardennes - Le Mont-Dieu - ancienne Chartreuse : corps de logis pavillons Saint-Étienne et Saint-Brune y compris les douves, bâtiment des écuries, maréchalerie, pavillon d'entrée, maison du jardinier

Isère - Vienne - Aqueduc romain

Meurthe-et-Moselle - Nancy - Puits, 5 place Malval

Calvados - Bretteville-sur-Laize - Manoir de Quilly

Calvados - Villers-Canivet - église et cimetière

Charente-Maritime - Les Nouillers - église

Ille-et-Vilaine - Champeaux - château d'Epinay

Manche - Coutances - église Saint-Nicolas

Seine-Maritime - Auffay - façades et toitures du château de Bosmelet

Ardèche - Bourg-Saint-Andéol - ancien palais des Évêques

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/264

25 mars 1946

La séance est ouverte à 15 h par M. Danis, directeur général de l'architecture, président.

Etaient présents :

MM. le directeur des Monuments historiques, des Bâtiments civils Palais et ordonnances urbaines, Laffont, sous-directeur de l'administration départementale et communale au ministère de l'intérieur, de Crety, représentant le Commissaire au tourisme, Renaud, inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, Paquet, inspecteur général des Monuments historiques, Herpe, idem, Huignard, idem, Verdier, idem, Verrier, idem, Formigé, idem, Gélis, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, Trouvelot, idem, Bray, idem, Chauvel, idem, Camille Lefèvre, inspecteur général des Bâtiments civils, Bitterlin, adjoint à l'inspection générale des Bâtiments civils, Dupont, inspecteur principal des Monuments historiques, Sallez, inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Brunet, idem, Parent, inspecteur des Monuments historiques, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la Sculpture au Musée du Louvre, Debidour, inspecteur général des services de protection historique et esthétique de Paris, Gasquet, président du Touring-club de France, Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, MM. Pontremoli, inspecteur général honoraire des Bâtiments civils et Palais nationaux, Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes, à la Bibliothèque nationale, Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Raval, président du comité directeur de la Ligue urbaine et rurale, de Saint-Jean, contrôleur général des travaux d'architecture, Mademoiselle Bromberger, chef du bureau de la documentation, des fouilles et antiquités, Dalloz, inspecteur des Sites, de Ségogne, maître des requêtes au Conseil d État, M. le syndic du conseil municipal de Paris. MM. Gregh, directeur du budget au ministère des Finances, Watteau, directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, Deroy, gouverneur du Crédit Foncier, 80/15/030/265 Prothin, directeur général de l'Urbanisme, Boissard, directeur général des Domaines s'étaient fait représentés.

Absents excusés : Monseigneur Chevrot, Jaujard, directeur général des Arts et Lettres, Georges Salles, directeur des musées de France, Gotterand, directeur général de l'enseignement. 80/15/030/266

[Classements]

[Rapports de M. Paquet]

Seine : Paris ; hôtel Gouffier de Thoix, 56 rue de Varenne, intérieur et extérieur

Seine-et-Oise : Autouillet ; église

Seine-et-Oise : Fourqueux ; église (totalité)

Seine-et-Oise : Louveciennes ; Fontaine

Seine-et-Oise : Saint-Cyr ; porte de l'ancienne abbaye

Cher : Jussy-Champagne ; château de Jussy

Loir-et-Cher : Mesland ; portail de l'église

Seine-Maritime : Bolbec ; immeubles n° 16 et 18 rue de la République ; classement des façades et toitures

Seine-Maritime : Oissel ; puits de l'ancien manoir de la Chapelle

Seine-Maritime : Rouen, Porte Guillaume-Lion

[Rapport de M. Herpe]

Somme : Béhen ; église ; choeur et charpente (le bénéfice de la loi du 12 juillet 1941 est accordé)

[Rapport de M. Formigé ]

Aude : Ouveillan ; abbaye de Fontcalvy

[Rapport de M. Gélis]

Creuse : Saint-Germain-Beaupré ; château (extérieurs, douves et portique du XVIIe siècle)

[Rapports de M. Trouvelot]

Charente-Maritime : Haimps ; église

Cher ; Bourges : ancien hôtel-Dieu (bâtiments du XVIe et XVIIIe siècle ; extérieurs et intérieurs)

Indre-et-Loire : Tours ; Maison du XVIe siècle (façade nord, 2 escaliers extérieurs ; cheminées anciennes au rez-de-chaussée et au 1er)

Indre-et-Loire : Civray-sur-Cher ; église Saint-Germain ; (nef transept, choeur)

Vendée : Fontenay-le-Comte ; Maison du XVIe siècle (travée de 3 étages)

Haute-Garonne : Toulouse ; Ancien couvent des Jacobins (église, salle capitulaire, et annexe, réfectoire)

[Rapport de M. Chauvel]

Creuse :

Saint-Pardoux-les-Cards

Château de Villemonteix (façades et toitures)

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/267

Paris : Esplanade des Invalides

Rapporteur : M. Paquet.

Le comité consultatif des Monuments historiques avait donné un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques du sol de l'esplanade des Invalides qui est actuellement l'objet d'un projet d'utilisation comme point de départ et d'arrivée des cars reliant l'aéroport d'Orly au centre de Paris.

M. Paquet estime que ce classement est nécessaire. En effet, la gare ferroviaire avait déjà été une construction malheureuse. La réalisation d'une gare routière serait un véritable injure à l'ensemble magnifique que forment les bâtiments des Invalides un des plus beaux ensembles architecturaux de la capitale.

M. Formigé fait remarquer que le classement permettrait de contrôler sévèrement les travaux, et qu'il serait souhaitable que tous ces travaux fassent l'objet d'un projet d'ensemble, afin d'éviter des constructions successives qui risqueraient de produire un effet désastreux.

M. de Ségogne estime que ce projet devrait être réalisé, non pas à la gare des Invalides mais à celle d'Orsay qui n'est plus utilisée. Cette contre-proposition, dit-il, serait plus convaincante qu'un refus.

M. Formigé propose le classement du sol de l'esplanade et aussi du terreplein situé dans l'avenue de la Tour-Maubourg.

L'assemblée donne un avis favorable à cette proposition de classement et estime qu'un contre-projet devrait être présenté en vue d'affecter la gare d'Orsay au nouvel aménagement prévu

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/268

Seine-et-Marne ; Vulaines ; Maison de Mallarmé.

Rapporteur : M. Paquet.

M. Paquet propose d'accueillir favorablement la demander de M. le directeur des Arts plastiques et de classer la Maison de Mallarmé en hommage au grand poète.

M. Danis fait remarquer que la maison ayant subi des dommages de guerre assez graves, le classement obligerait l'administration à la réparer à ses frais.

La Commission, après délibération, décide d'inscrire la maison de Mallarmé sur l'Inventaire supplémentaire et d'accorder au propriétaire le bénéfice des dispositions de la loi du 12 juillet 1941, ce qui n'exclut pas pour l'avenir la possibilité d'un classement.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/269

Ardèche ; Bourg-Saint-Andéol ; hôtel de Bonnot de Villeurain

Rapporteur : M. Formigé

M. Formigé propose le classement de l'escalier d'honneur, de la façade sur cour et d'une cheminée.

La Commission, après délibération, en raison du grand intérêt architectural que présente l'hôtel, décide de la classer en totalité.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/270

Tarn-et-Garonne : Auvillar ; ancienne halle aux grains.

Rapporteur : M. Formigé

M. Formigé demande le classement de cette curieuse halle circulaire. Pour éviter sa ruine, il est indispensable de remanier sa couverture en tuiles creuses et de réparer sa charpente.

M. l'architecte en chef Pillet évalue la dépense à 50 000 Francs environ.

M. Bray fait remarquer qu'une proposition d'Inscription à l'Inventaire supplémentaire de tout le pourtour de la place a été faite par M. l'architecte en chef Pillet et que cette inscription pourrait protéger le caractère de la place.

La Commission donne un avis favorable au classement de la halle parmi les Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/271

Dordogne ; Villars ; abbaye de Boschaud

Rapporteur : M. Gélis.

Deux travées seulement subsistent de cette église du XIIe siècle, construite par l'abbaye cistercienne.

M. Gélis fait remarquer que ces vestiges sont un exemple très intéressant d'église à coupole et présentent des proportions et des lignes très pures.

M. Danis estime qu'il serait imprudent de classer cette abbaye qui tombe en ruines, car sa conservation nécessiterait de gros travaux.

La Commission, après délibération, décide classer l'ancienne abbaye de Boschaud comme ruines.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/272

Indre ; Palluau, église

Rapporteur : M. Gélis.

L'église de Palluau, inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, est un édifice deu XIIe siècle très profondément remanié au début du XVe siècle.

La tour du clocher a été fortement modifiée, surélevée et des fissures inquiétantes se manifestent à la base du clocher et proximité.

M. Gélis estime qu'un classement est nécessaire pour permettre d'assurer le sauvetage de cet édifice intéressant et qui a une place importante dans le site de Palluau dont le classement est à l'étude.

M. Danis juge que la dépense qu'entrainerait la remise en état serait trop lourde pour l'intérêt aussi limité que l'église présente actuellement.

La Commission, après délibération, décide de maintenir l'église de Palluau à l'Inventaire supplémentaire.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/273

Nièvre ; Chevenon ; ancienne chapelle de Jaugenay

Rapporteur : M. Gélis.

L'ancienne chapelle de Jaugenay est un type intéressant des églises rurales du XIIe siècle de la Nièvre. Elle possède sur le coté sud un portail dont les voussures sont décorées de bâtons rompus.

Mais cet édifice, qui sert de grande, est dans un état déplorable : la couverture laisse passer l'eau de toutes parts et une partie de la voute de l'abside s'est effondrée.

M. Danis estime que malgré son intérêt, il n'est pas possible de classer cet édifice dont la direction générale de l'Architecture ne pourrait assurer la sauvegarde.

L'assemblée décide d'inscrire la chapelle sur l'Inventaire supplémentaire et de classer le portail sud parmi les Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/274

Indre-et-Loire ; Cheillé ; château d'Islette

Rapporteur : M. Trouvelot.

Cette très belle demeure presque intacte est un des beaux châteaux de la Renaissance française du début du XVIe siècle.

Intérieurement, il reste quelques salles peu restaurées avec leurs cheminées, leurs plafonds à solives teintées et même des lambris peints ornés de fleurs et de paysages.

Les propriétaires actuels veulent le louer à des "amis" et à cette fin, veulent y faire des installations modernes.

Le service des Monuments historiques doit intervenir afin que l'initiative du propriétaire ne porte pas préjudice à l'aspect intérieur et extérieur du château.

M. Danis estime que l'Inscription à l'Inventaire supplémentaire est une mesure de protection suffisante si les travaux sont efficacement surveillés.

MM. Perchet et Verdier pensent au contraire qu'il est préférable de classer le château tant que le propriétaire y consent. Si la direction des Monuments historiques voulait intervenir par la suite, elle serait peut-être obligée e recourir au classement d'office, ce qui entrainerait le versement d'une forte indemnité.

La Commission, après en avoir délibéré, décide de classer le château parmi les Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/275

Vienne ; Loudun ; Porte du Martray

Rapporteur : M. Trouvelot.

La porte du Martray, entrée de ville toute proche de l'église Saint-Hilaire du Martray, compte beaucoup dans les abords de cet édifice classé, encore entouré de vieilles demeures. Cette porte a subi Quelques altérations des la part du temps et quelques modifications pour rendre les tours habitable, le couronnement a disparu.

Des travaux de restauration sont nécessaires.

Bien que l'édifice n'offre plus actuellement qu'un intérêt secondaire, M. Verrier signale les efforts que la Ville de Loudun a toujours faits pour sauvegarder ses monuments et propose d'accepter la proposition de classement.

L'assemblée donne un avis favorable au classement de la porte du Martray.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/276

24 juin 1946
La séance fut ouverte à 15 heures par M. Danis, directeur général de l'Architecture, président.

Etaient présents : M. Danis, directeur général de l'Architecture, président, M. le président de la section de l'Intérieur du Conseil d'État, le représentant de M. le directeur de l'administration départementale et communale du ministère de l'Intérieur, le représentant de M. le directeur général de l'Urbanisme au ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, M. le directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines, M. Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques, M. Herpe, idem, M. Huignard, idem, M. Verdier, idem, M. Verrier, idem, M. [Jules] Formigé, idem, M. Gélis, adjoint à l'Inspecteur générale des Monuments historiques, M. Bray, idem, M. Chauvel, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, M. Bitterlin, adjoint à l'inspection générale des Bâtiments civils, M. Planchenault, Inspecteur général de la documentation et de la conservation, M. Lestel, Inspecteur général des Sites, perspectives et paysages, M. Dupont, Inspecteur principal des Monuments historiques, M. Brunet, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, M. Auzas, Inspecteur des Monuments historiques, M. Debidour, Inspecteur général des services de protection historique et esthétique de Paris, M. Lavedan, professeur à la Faculté des lettres de Paris, M. Paul Léon, directeur général honoraire des Beaux-arts, membre de l'Institut, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, M. Vallery-Radot, conservateur du département des Estampes à la Bibliothèque nationale, M. Vendryes, doyen honoraire à la Faculté des lettres de Paris, M. Raval, président du comité, directeur de la Ligue urbaine et rurale, M. de Saint-Jean, contrôleur général des travaux d'Architecture,

Excusés : MM. Renaud, Bollaert, Gasquet, G. Faure.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/277

Seine - Vincennes - château, tour du Bois

Rapporteur : M. Paquet.

La Porte du Bois située sur le front sud du château de Vincennes, entre la tour du Roi et la tour de la Reine, fut aménagée au XVIIe siècle par l'architecte Le Vau et profondément remaniée vers 1840 par le Génie. Les arcades des portiques furent aveuglées, la courtine doublée par de vastes casemates, l'arc de triomphe situé côté cour, enrobé de maçonneries et le couronnement de la Tour surmonté de maçonneries disgracieuses.

La direction générale de l'Architecture, ayant obtenu la remise de tout le front sud, la démolition des casemates en partie détruites en 1944 et le dégagement de l'ensemble architectural furent entrepris.

La porte du Bois, ainsi dégagée, constitue une entrée importante du château et pourrait, après remise en état, être utilisée à nouveau pour l'accès aux grands bâtiments historiques. On pourrait y loger un concierge et y aménager une agence d'Architecture pour permettre la surveillance et l'exécution des importants travaux de réparation des dommages causés par la guerre.

M. Trouvelot a présenté un devis de 3 577 626 Francs pour la remise en état de cet édifice.

La Commission, après examen des documents qui lui sont présentés estime que la restauration de la tour du Bois est nécessaire et propose, à l'unanimité, que le programme des travaux prévus soit mis à exécution.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/278

Seine-maritime - Le Havre - église Notre-Dame-de-Grâce

Rapporteur : M. Huignard.

M. Huignard soumet à la Commission un rapport sur les travaux de restauration de l'église Notre-Dame de Grâce située dans la partie la plus sinistrée de la ville du Havre et qui a été gravement endommagée par les bombardements de 1944.

Le montant du devis des travaux nécessaires s'élève à environ 40 millions.

M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État demande si l'intérêt de l'édifice justifie une dépense aussi importante, alors que tant d'édifices utilitaires sont à reconstruire, et propose qu'afin d'obtenir une participation de la Ville, les restaurations soient effectués au titre des dommages de guerre.

M. Perchet fait remarquer que si les travaux sont effectués par les services des Monuments historiques, l'État aura à sa charge la totalité des travaux au lieu des 80% qui lui incomberaient si ceux-ci étaient effectués au titre des dommages de guerre, mais que dans ce cas, les travaux présenteront plus de garantie pour l'intérêt artistique de l'édifice.

MM. Lavedan et Verrier ajoutent qu'il importe de sauvegarder cet édifice de grande valeur artistique et historique.

La Commission, après délibération, donne un avis favorable à l'exécution du devis présenté, les travaux étant échelonnés sur plusieurs exercices.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/279

Seine-et-Oise - Compiègne - Palais

Rapporteur : M. Danis

M.Danis propose à la Commission, le classement parmi les Monuments historiques des petites écuries, des grandes écuries et de l'emplacement du petit château du Palais de Compiègne. Ces édifices, encore en bon état de conservation, présentent un réel intérêt historique. Leur classement permettrait de conserver un exemple précieux de l'Architecture du XVIIIe siècle et donnerait à la direction des Monuments historiques la possibilité d'avoir un droit de regard sur les restaurations qui pourraient être envisagées.

M. le président de la section de l'Intérieur au Conseil d'État demande que la mesure de classement n'entraîne pas pour l'État l'obligation de procéder à la reconstruction des édifices protégés.

M. Danis précise qu'il n'y a pas de travaux à envisager pour l'instant sur ces édifices en question et fait remarquer que le classement aurait pour but immédiat d'éviter que l'administration des Eaux-et-Forêts réalise les constructions qu'elle envisage près du petit château.

La Commission, après délibération estime qu'il conviendrait de classer parmi les Monuments historiques les grandes et les petites écuries du Palais de Compiègne ainsi que le terrain du petit château.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse 80/15/030/280

Seine-et-Marne - Fontainebleau - hôtel Pompadour

Rapporteur : M. Paquet.

L'hôtel, situé 3 boulevard Magenta à Fontainebleau, fut construit au XVIIIe siècle pour Madame de Pompadour selon les projets d'Ange Gabriel.

Il comprend un bâtiment carré à un étage sur rez-de-chaussée et deux ailes plus basses construites un peu plus tard. Les intérieurs richement décorés de belles boiseries sont dus à Verberckt et à Magnonais. Ce petit pavillon aux lignes élégantes, sobres et admirablement proportionnées a été construit dans un cadre charmant et entouré de jardins dessinés à son échelle qui donnent à l'ensemble un caractère séduisant.

M. Paquet propose que cet hôtel soit classé parmi les Monuments historiques et signale que M. le vicomte de Noailles, propriétaire, est tout disposé à donner son consentement.

La Commission, après examen des documents qui lui sont présentés, propose le classement parmi les Monuments historiques des bâtiments (façades et toitures) de la porte cochère, cour d'entrée, cour de services et des jardins. Cette mesure de protection devrait s'étendre à l'intérieur à toutes les pièces comportant une décoration du XVIIIe siècle.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/281

Cher - Les Aix-d'Angillon - ancienne Halles

Rapporteur : M. Paquet.

Les anciennes Halles d'Aix-d'Angilon, classées parmi les Monuments historiques en vertu d'un décret pris en Conseil d'État le 6 janvier 1945, ont été gravement endommagés par un ouragan et sont dans un tel état de ruine qu'il faudrait plusieurs millions pour procéder à leur restauration.

M. Paquet estime que ces Halles, intéressantes surtout par leur caractère pittoresque, n'ont pas une valeur artistique suffisante pour justifier une telle dépense, et propose leur déclassement.

M. Danis fait part au comité de ses inquiétudes au sujet des intentions de la Ville lorsque les Halles cesseront d'être protégées au titre des Monuments historiques. Une construction moderne telle qu'un building ou une halle métallique pourrait être édifiée à l'emplacement devenu libre.

M. Paquet ne pense pas qu'un projet soit conçu dans ce sens par la Municipalité. Celle-ci n'envisagerait pour l'instant que le dégagement de la place. D'ailleurs, les abords de l'ancienne Halle n'offrent aucun caractère artistique particulier et leur protection ne mérite pas d'être envisagée.

M. Brunet signale qu'un relevé graphique et des reproductions photographiques de l'édifice à déclasser pourraient utilement enrichir les archives du service des Monuments historiques.

La Commission, après délibération, propose que le déclassement des Halles d'Aix-d'Angilon soit prononcé en Conseil d'État et qu'un relevé soit effectué.

Pour extrait conforme - le secrétaire. 80/15/030/282

Seine - Paris 3ème - rue de Montmorency n°5

Rapporteurs - MM. Paquet et Verdier

L'immeuble, sis rue de Montmorency n°5, est un ancien hôtel d'un intérêt artistique certain, mais dont l'état a été rendu si lamentable par suite du défaut d'entretien que plusieurs de ses parties les plus importantes menacent de s'écrouler. Une instance de classement a été ouverte en faveur de cet édifice. Elle n'a pu être poursuivie par suite du refus du propriétaire de donner son adhésion au classement.

M. Verdier signale qu'il serait prématuré de procéder à un classement d'office. Etant données les dispositions conciliantes dont fait preuve la Société Foncière Lyonnaise propriétaire de l'hôtel, c'est un classement amiable qu'il faudrait chercher à réaliser. Cette Société, disposée, semble-t-il, à s'intéresser aux restaurations nécessaires, souhaiterait obtenir des précisions sur l'étendue du classement éventuel ainsi que sur les servitudes que pourrait entraîner pour celle cette mesure de protection. Il conviendrait donc d'entrer en rapport avec ses représentants afin de trouver un terrain d'entente ; M. Verdier se déclare prêt à entamer des négociations dans ce sens et demande à la Commission de fixer l'étendue du classement.

A la suite de l'intervention de M. Chauvel qui signale qu'un projet d'installation d'une imprimerie dans l'hôtel a été envisagé, M. Danis souligne l'intérêt qu'il y aurait à avoir un programme précis des constructions futures avant de prendre une décision.

M. Raval remarque qu'il serait en tous cas nécessaire de conserver intacte la cour de l'hôtel qui constitue le seul espace vert du quartier.

M. Debidour fait part à la Commission des projets de la Ville de Paris en vue d'acquérir l'hôtel pour y installer soit une école d'assistantes sociales, soit une école de Métiers. La Municipalité souhaiterait le classement de l'hôtel afin de n'être pas astreinte à supporter les lourdes charges de l'acquisition et de la restauration de l'édifice.

M. Danis estime que des propositions plus précises doivent être faites à l'administration, et demande pour cela que MM. Verdier et Chauvel soient chargés d'entrer en rapports directs avec la Société propriétaire de l'hôtel. M. Chauvel serait, en outre, chargé de délimiter sur le plan de l'édifice les parties intéressantes pour le classement. 80/15/030/283

La Commission, après délibération, se range à l'avis de M. le directeur général et demande qu'à la suite de la mission dont MM. Verdier et Chauvel pourraient être chargés, un rapport lui soit fourni sur les intentions de la Société Foncière Lyonnaise concernant l'utilisation de l'hôtel ainsi que sur les parties de l'édifice qui devront être comprises dans le classement. 80/15/030/284

Yonne - Island-le-Saulçois - chapelle de Saulce

Rapporteur : M. Herpe.

La chapelle de Saulce à Island est le seul vestige qui subsiste de l'important établissement fondé par les Templiers de la Commanderie de Pontaubert. D'une construction très simple et très pure cet édifice présente de belles qualités architecturales et mériterait d'être protégée au titre des Monuments historiques. Actuellement la chapelle sert de hangar à matériel.

M. Herpe estime qu'il faut classer ce bâtiment, qui avait déjà fait l'objet d'une proposition de classement en 1944, afin d'éviter sa destruction progressive.

La Commission, après délibération, se range à l'avis de son rapporteur, et propose que la chapelle de Saulce à Island-le-Saulçois soit classée parmi les Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/285

Pas-de-Calais - Frévent - ancienne abbaye de Cercamps

Rapporteur : M. Herpe.

L'administration de l'Assistance Publique, propriétaire de l'ancienne abbaye de Cercamps, a refusé de donner son consentement au classement parmi les Monuments historiques de cet édifice. Les travaux malencontreux entrepris pour la restauration des toitures et l'aménagement des intérieurs du 1er étage en dortoirs et réfectoires en vue de l'installation d'une colonie de vacances peuvent faire craindre d'autres modifications de nature à nuire à l'apparence ou à la conservation des bâtiments anciens.

M. Herpe, après avoir souligné que seul le 1er étage ne présente pas un intérêt de 1er ordre, propose le classement d'office de la porterie et du bâtiment des Étrangers.

La Commission, après délibération, propose le classement d'office des façades, des toitures et des salles du rez-de-chaussée avec leurs riches boiseries, du bâtiment des Étrangers ainsi que les façades et toitures de la porterie d'entrée. La remise en état des toitures pourrait être envisagée dès que les circonstances le permettront.

L'assemblée émet en outre le voeu que l'allée centrale du parc de l'abbaye soit inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/286

Eure - Le Tremblay - château d'Omonville

Rapporteur : M. Huignard.

Situé sur le territoire de la commune du Tremblay à 5 kms au sud de Neubourg-le-Château d'Ormonville est une élégante construction du XVIIIe siècle composée d'un bâtiment rectangulaire à un étage sur rez-de-chaussée et agrémenté dans l'axe des deux façades principales d'un avant-corps à pans coupés. Aux extrémités, deux ailes construites dans le prolongement du grand bâtiment, mais ne s'élevant qu'à une hauteur du rez-de-chaussée dissimulant d'un côté une petite chapelle moderne et de l'autre des locaux de service. L'architecture du château est sobre et élégante.

A l'intérieur la décoration, les cheminées, les parquets, des dalles et l'ameublement forment un tout homogène d'époque Louis XV.

La propriété complétée par un ensemble de jardins fort bien composés est un des meilleurs exemples de maison de campagne appartenant à la noblesse de robe du XVIIIe siècle.

M. Huignard propose le classement de cet édifice parmi les Monuments historiques.

M. Dupont signale que le propriétaire demande en particulier le classement de quatre objets mobiliers :

- une tapisserie

- un lustre en bois doré

- deux statues.

La Commission, après avoir délibéré estime qu'il convient d'attendre le rapport que M. Verrier a été chargé de fournir sur les intérieurs du château d'Ormonville, et propose de renvoyer l'examen de la proposition de classement à une date ultérieure.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/287

Côtes-du-Nord - Ploubezre - château de Kergrist

Rapporteur : M. Huignard.

Le château de Kergrist à Ploubezre présente un intérêt archéologique et artistique certain. C'est un édifice du XVIe siècle peu modifié semble-t-il ; la façade sur cour a été conservée dans son état primitif.

M. Huignard propose le classement de ce château, mais M. Verrier estime que la documentation sur l'architecture et les restaurations possibles de cet édifice n'étant pas suffisamment précises, il conviendrait d'attendre les résultats d'une étude plus complète avant de prendre une décision.

La Commission, après délibération, et conformément à l'avis de M. l'Inspecteur général Verrier, demande qu'une documentation complémentaire lui soit fournie portant en particulier sur l'époque et la valeur des restaurations dont le château de Kergrist a été l'objet.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/288

Alpes-Maritimes - Menton - église Saint-Michel et chapelle de la Conception

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

L'ensemble formé par l'église Saint-Michel, sa place et le clocher de la chapelle de la Conception ainsi que leur accès constitue un des plus beaux décors de la Côte d'Azur.

M. [Jules] Formigé propose le classement de cet ensemble afin d'éviter qu'une note discordente puisse s'y produire.

M. Lestel signale que le cadre dans lequel s'élèvent ces édifices est classé comme Site.

La Commission est unanime à proposer le classement parmi les Monuments historiques du sol de la place, de l'église Saint-Michel et de la chapelle de la Conception.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/289

Cantal - Saint-Flour - ancienne église Notre-Dame

Rapporteur : M. Chauvel.

L'église Notre-Dame de Saint-Flour est un bel édifice du XVe siècle d'architecture très simple et très caractéristique du style local, curieusement entouré de maisons incrustées entre ces contreforts.

Après la Révolution, elle fut désaffectée et transformée en une halle utilisée depuis par la Municipalité comme dépôt de matériel. Il fut même envisagé de la démolir et de la remplacer par un hôtel des Postes.

M. Lestel signale que cet édifice tient une place importante dans le site de la ville de Saint-Flour et qu'il faudrait éviter sa destruction.

La Commune, propriétaire, a déjà refusé de donner son consentement au classement parmi les Monuments historiques de cette église.

La Commission après délibération estimant qu'il est impossible de laisser disparaître ce monument donne un avis favorable au classement d'office. Les maisons accolées à l'édifice seront inscrites sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/290

Bas Rhin - Strasbourg - Immeuble Kohler

Rapporteur : M. Gélis.

L'immeuble sis 15 Grandes-Arcades à Strasbourg situé sur le côté est de la place Kléber, à l'angle de la rue de l'Outre est un édifice du XVIIIe siècle qui occupe une place importante dans l'ensemble de la place. Bien que très ébranlée par les explosions, sa façade pourrait être restaurée et conservée au titre des Monuments historiques.

Une instance de classement a été ouverte au sujet de cet immeuble.

M. Perchet donne lecture à la Commission d'un télégramme de Maître Bauret, avocat à Strasbourg, confirmant les termes d'un recours gracieux formé par les propriétaires contre l'instance de classement. Ce recours invoque surtout le peu d'intérêt architectural de l'immeuble à classer et le statut légal de la Ville de Strasbourg relatif à la protection de l'aspect et de l'esthétique des locaux. Le propriétaire intéressé souhaiterait remplacer plus tard par une seule construction l'immeuble actuel et les deux immeubles voisins.

M. Gélis fait remarquer que la présence de cette construction risquerait de nuire à l'intérêt de la place Kléber.

Le représentant de M. le directeur général de l'Urbanisme au ministère de la Reconstruction signale que, la législation sur l'urbanisme étant introduite en Alsace, il y aurait possibilité de demander aux services de la Reconstruction une étude spéciale concernant la place de la Maison Kohler dans le plan d'aménagement de la ville de Strasbourg.

La Commission, après délibération estime qu'il conviendrait de prier le préfet du Bas-Rhin de demander à la Municipalité de Strasbourg quelles sont les dispositions qui commandent au plan d'aménagement de la ville. Une révision éventuelle de ce plan pourrait être demandée à la Reconstruction. Il ne sera possible de prendre une décision que lorsque tous apaisements auront été donnés au sujet de la reconstruction future de l'immeuble Kohler.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/291

Seine-et-Oise - Magny-les-Hameaux - les Granges de Port-Royal

Rapporteur : M. Paquet.

La propriété dite des Granges, sise à Magny les Hameaux, est composée d'un magnifique parc boisé et de deux bâtiments d'intérêt architectural secondaire, l'un datant du XVIIe siècle, l'autre plus moderne, mais auxquels se rattache le souvenir historique des solitaires de Port-Royal et de l'enfance de Racine.

Dans sa séance du 17 juin 1946, le Comité consultatif des Monuments historiques s'est prononcé en faveur du classement parmi les Monuments historiques des façades et toitures de ces bâtiments.

M. Danis estime qu'avant de prendre une décision, il conviendrait de poursuivre plus en détail l'étude générale des édifices à l'aide de documents authentiques. Cependant des mesures immédiates s'imposent.

M. Lestel signale que l'ensemble du château et du parc est déjà classé comme site, et propose que, dans la mesure où cela serait jugé nécessaire, le classement parmi les Monuments historiques de certaines parties de la propriété se superpose à ce classement parmi les sites. Les intérieurs du château du XVIIe siècle pourraient, en particulier, bénéficier d'une mesure semblable.

M. Paquet pense qu'il serait regrettable de classer tous les intérieurs sans distinctions, car il y a dans le château beaucoup d'objets sans valeur qui ne méritent pas d'être protégés.

La Commission, après délibération, donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques de la maison des Solitaires, intérieurs et extérieurs et des restes de l'abbaye de Port-Royal. Elle émet le voeu que M. Camelot soit chargé d'une étude générale de la propriété des Granges. Les propositions de classement qui pourraient être présentées après cette étude, seraient examinées ultérieurement.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/292

Seine-et-Oise - Champlâtreux - château

Rapporteur : M. Paquet.

Le magnifique château de Champlatreux n'a pas encore été classé par suite de l'opposition des propriétaires. Le propriétaire actuel, revenant sur la position de ses prédécesseurs, donnerait son adhésion au classement qui est demandé par M. Paquet.

M. Lestel signale que l'élargissement de la route Nationale envisagé par le service des Ponts-et-Chaussées risque de couper malencontreusement l'avant-parc du château.

M. [Jules] Formigé estime qu'il faut envisager d'urgence des mesures de protection en faveur du château et du parc.

M. Lestel fait remarquer que si le classement de l'ensemble au titre des Sites n'est pas possible, il serait aisé d'établir tout autour du château une zone de protection.

La Commission après examen des documents qui lui sont présentés, propose le classement parmi les Monuments historiques des façades, des toitures et du rez-de-chaussée du château. La même mesure de protection devrait englober le parc qui entoure l'édifice.

La Commission émet en outre le voeu que l'étude d'une zone de protection soit confiée à l'architecte en chef des Monuments historiques Camelot et soit soumise à l'administration dans le plus court délai possible.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/293

Manche - Lessay - abbaye

Rapporteur : M. Huignard.

M. Huignard propose de classer, au même titre que la très belle église de Lessay, les bâtiments de l'abbaye qui se développent autour de la cour du cloître et se prolongent au Nord suivant l'axe du transept.

Ces bâtiments de construction simple mais d'agréables proportions forment avec l'église un ensemble architectural des plus intéressants et la mesure de classement proposée permettrait de réparer convenablement les dommages qu'ils ont subis pendant la guerre.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur, propose le classement parmi les Monuments historiques des façades et des toitures de tous les bâtiments conventuels.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/294

Ardennes - Grivy-Loisy - église

Rapporteur : M. Herpe.

La Commission des Monuments historiques décide qu'il sera procédé au classement parmi les Monuments historiques de l'église Grivy-Loisy lorsque le clergé de cette localité aura fait enlever la grotte de Lourdes en rochers et ciment qui a été adossée au mur occidental du bas-côté sud de l'église.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/295

Manche - Saint-Germain-sur-Ay - église

Rapporteur : M. Huignard.

Après examen des documents qui lui est présenté, la Commission des Monuments historiques se prononce pour l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de l'église paroissiale de Saint-Germain-sur-Ay.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/296

Ille-et-Vilaine - Broualan - croix du cimetière

Rapporteur : M. Huignard.

M. Huignard propose le classement parmi les Monuments historiques de l'ancien calvaire aux armes des de Montsorel qui se trouve à l'ouest de l'église de Broualan, classée parmi les Monuments historiques.

La Commission, demande que des documents photographiques lui soient présentés et décide de réserver cette question pour un examen ultérieur.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/297

Var - Toulon - Fort de la Grosse-Tour

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

Le Fort de la Grosse-Tour, situé à l'extrémité du cap de la Croupe de Lamalgue est l'ouvrage le plus ancien et le plus important que les rois de France firent construire au XVIe siècle sur les côtes de Provence.

La Commission, après examen des documents qui lui sont présentés propose d'ouvrir une instance de classement en demandant l'adhésion des propriétaires.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/298

Drôme - Saint-Donat - clocher de l'église

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

M. [Jules] Formigé propose le classement parmi les Monuments historiques du clocher de l'église de Saint-Donat, datant du XIIe siècle, et surmonté d'une corniche à balustrade moderne.

La Commission, après examen des documents qui lui sont présentés, demande un supplément d'enquête avant de prendre une décision.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/299

Classement

La Commission donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants

Seine - Vincennes - Pyramide du Bois de Vincennes

Seine-et-Oise - Cergy - Église

Loir-et-Cher - Areines - Église (peintures murales)

Bouches-du-Rhône - Arles - Porte, 26 rue du 4 septembre (façade du bâtiment central)

Somme - Saint-Valery - Remparts

Yonne - Appoigny - Pont de pierre

Orne - Argentan - Tour Marguerite

Eure - Acquigny - Château (façades et toitures)

Loire - Saint-Bonnet-le-Château - Maison du XVIe siècle

Var - Tourves - Ruines de la chapelle Saint-Estève

Bouches-du-Rhône - Martigues - Église Sainte-Madeleine de l'Ile

Dordogne - Sarlat - 2 Côte de Toulouse

Haut Rhin - Kaysersberg - Chapelle de l'Oberhoff

Cantal - Chastel-sur-Murat - Chapelle Saint-Antoine

Charente - Ruelle - Fontaine de François Ier

Vendée - Belleville-sur-Vie - Portail de l'ancienne église

Haute-Garonne - Cintegabelle - Pigeonnier du Bouyssou

Calvados - Caen - Château (sol situé et les rampes donnant accès aux bonnets de prêtres précédant les portes sud et est).

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/300

22 juillet 1946

La séance est ouverte à 15h par M. Danis, directeur général de l'Architecture, président.

Etaient présents :

Perchet, directeur des Bâtiments, palais et ordonnances urbaines, Lestel, Inspecteur général des sites, perspectives et paysages, Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques, Herpe, idem, Huignard, idem, Verdier, idem, Formigé idem, Gélis, adjoint à Inspection générale des Monuments historiques

Bray, idem, Chauvel, idem, Bitterlin adjoint à l'Inspection générale des Bâtiments civils, Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts, Paul Léon, idem, membre de l'Institut, Collin, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, Marcel Aubert, conservateur en chef du département de la sculpture au Musée du Louvre, Debidour Inspecteur général des services de protection historique et esthétique de Paris, Gasquet, président du Touring-Club de France, Honnorat, ancien ministre président du conseil d'administration de la Cité Universitaire, Madame de Maillé, vice présidente de La Sauvegarde de l'art français, Vendryes doyen honoraire de la Faculté des lettres de Paris, Raval, président du comité directeur de la Ligue urbaine et rurale

Auzas, inspecteur des Monuments historiques, Mademoiselle Bromberger, chef du bureau de la documentation générale, fouilles et antiquités, Sorlin, chef du bureau des travaux et classements.

Absent excusé : Monseigneur Chevrot. 80/15/030/301

Saône-et-Loire - Chalon-sur-Saône - Pont Saint-Laurent

Rapporteur : M. Paquet.

Le pont Saint-Laurent, à Châlon sur Saône a été démoli en partie en 1944. Les deux arches les plus proches de la rive droite ont été détruites. Le plan de reconstruction et d'aménagement de la ville prévoit la reconstruction de cet ouvrage mais, en raison de la nécessité impérieuse de permettre le passage de grandes péniches de 500 tonnes venant du Rhône et même de bateaux de 1 500 tonnes pendant la transformation complète du canal du Rhône au Rhin, le nouveau projet prévoit une augmentation du tirant d'air du pont. Par ailleurs le vaste programme d'aménagement des voies fluviales dans cette région en liaison avec une nouvelle organisation de la navigation européenne (canal de la Mer Noire à la Méditerranée, par l'Europe centrale) entraînerait une modification considérable du pont Saint-Laurent ou le creusement de la "Genise" ; 2ème bras de la rivière à Châlon.

M. Paquet estime que si la reconstruction intégrale du pont ne peut pas être obtenue, pour des raisons d'intérêt national, il serait possible d'admettre l'exhaussement des arches sous la surveillance des services techniques de la direction des Monuments historiques.

M. Bollaert fait remarquer que les projets qui sont présentés à la Commission ne sont pas confirmés par le ministère des Travaux publics, et souligne l'intérêt qu'il y aurait à demander une confirmation écrite des aménagements prévus. L'augmentation du trafic et l'extension du port fluvial de Châlon semblent être, pour l'instant, assez chimériques.

M. Paquet signale que le ministère des Travaux-publics a été saisi de cette question, mais qu'aucune réponse n'a été faite.

M. Lestel estime que, dans le cas de l'installation d'un grand port fluvial à Châlon, la dépense nécessaire au creusement de la Génise et à la restauration du pont Saint-Laurent serait minime par rapport à la dépense totale. 80/15/030/302

M. Paul Léon estime que le rôle de la Commission est de donner un avis sur la question de la conservation de ce pont. Il y a lieu de maintenir le classement du pont et de s'en tenir fermement à cette décision.

Madame de Maillé lit une lettre de M. Violot, président de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Châlon, en faveur de la conservation du pont Saint-Laurent.

M. Perchet propose qu'une motion rendue publique fasse connaître le point de vue de la Commission des Monuments historiques et l'émotion ressentie par cette assemblée devant les projets dont elle a eu connaissance. Cette motion affirmerait le maintien du classement du Pont Saint-Laurent et le désir de la Commission de n'être pas placée devant le fait accompli.

M. Honnorat appuie la proposition de M. Perchet.

La Commission, après délibération, propose que le classement du Pont Saint-Laurent soit maintenu et qu'une motion soit publiée pour confirmer ce classement.

L'assemblée émet le voeu que la direction générale de l'Architecture reste en liaison avec le service des Ponts-et-Chaussées afin d'être informée des intentions de cette administration.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/303

Rhône - Lyon - Ensemble gallo-romain

Rapporteur : M. [Jules] Formigé.

Le projet de présentation de l'ensemble gallo-romain à Lyon, qui a été étudié par M. Gélis comprend l'aménagement des deux théâtres antiques de Lyon et la construction d'un musée sur l'emplacement même des fouilles qui se poursuivent actuellement.

La disposition adoptée pour ces aménagements permettrait de prévoir l'agrandissement futur du musée qui est largement ouvert sur le lieu des fouilles.

M. Bollaert, directeur général honoraire des Beaux-arts et préfet honoraire du Rhône, souhaiterait que la réalisation de ces travaux soit achevée dans le plus bref délai. Il serait en effet désirable que lors de la célébration du 2ème millénaire de la ville de Lyon, les aménagements prévus soient exécutés. M. Bollaert souligne l'intérêt qu'il y aurait à organiser des cérémonies remarquables afin de consacrer le rôle de la Ville de Lyon depuis sa fondation. La remise en état du quartier Saint-Jean devrait être mise à l'étude. Il conviendrait pour cela de prendre contact avec les autorités locales, de demander au besoin des crédits spéciaux au Parlement et de créer un comité du 2ème millénaire de la ville de Lyon, chargé d'organiser les fêtes et de représenter la ville auprès de l'administration.

M. [Jules] Formigé signale que l'exemple du musée de Lyon pourrait être suivi dans d'autres régions et estime que de telles initiatives doivent être encouragées de façon à ce que nos richesses archéologiques soient mieux connues et mises en valeur.

La Commission, après délibération, après s'être assuré que les projets qui lui sont soumis ont été agréés par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, donne un avis favorable à l'exécution du plan d'ensemble pour l'aménagement des fouilles de Lyon.

L'assemblée émet le voeu que, d'ores et déjà, la préparation des fêtes du 2è millénaire de Lyon soit envisagée.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/304

Calvados - Audrieu - église

Rapporteur : M. Huignard.

La flèche du clocher de l'église d'Audrieu a été en grande partie détruite pendant la guerre. M. Huignard pose la question de savoir si on doit la reconstituer dans son état primitif où s'il conviendrait de le terminer en ajoutant à sa hauteur de 10 m 70. Les 18 m qui lui manquent.

M. Danis estime que les bases du clocher semblent insuffisantes pour supporter le poids d'une flèche aussi élevée.

M. Paquet suggère que l'emploi du ciment armé pour l'ossature de la flèche permettrait de résoudre ce problème.

M. Huignard signale qu'on pourrait modifier la pente du clocher au départ de façon à assurer de meilleures assises à la construction.

M. Lestel fait remarquer que des travaux plus urgents sont à exécuter et qu'il vaudrait mieux abandonner le projet présenté par M. Huignard.

La Commission, après délibération, demande que la flèche du clocher de l'église d'Audrieu soit restaurée dans son état ancien.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/305

Seine - Paris - Hôtel de Beaumont

Rapporteur : M. Paquet.

L'hôtel Masséran, actuellement de Beaumont, situé 11 rue Masseran, fut construit vers 1790 par l'architecte Brongnard.

C'est une jolie demeure bâtie entre cour et jardin dont le caractère architectural extérieur très sobre est encore très XVIIIe siècle. Les jardins qui s'étendent jusqu'au boulevard des Invalides sont clôturés par un mur très intéressant. Les intérieurs de l'hôtel sont particulièrement riches de décorations et de sculptures.

M. Paquet, sur la demande de M. le comte de Beaumont propriétaire, propose le classement de cet hôtel parmi les Monuments historiques.

M. Debidour demande que les jardins soient inclus dans le classement.

La Commission, à l'unanimité, propose le classement parmi les Monuments historiques de l'hôtel (intérieurs et extérieurs), des bâtiments entourant la cour d'entrée, et du jardin tout entier.

Pour extrait conforme, le secrétaire. 80/15/030/306

Aube - La Motte-Tilly - château

Rapporteur : M. Herpe.

Le château de La Motte-Tilly, inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, est un très bel édifice du XVIIIe siècle. C'est une oeuvre homogène, conçue avec goût et conservée avec beaucoup de soin.

M. le comte de Rohan-Chabot, propriétaire, a demandé le classement du château parmi les Monuments historiques.

La Commission, à l'unanimité, donne un avis favorable au classement du château (façades et couvertures), de la chapelle, des petits pavillons sur la cour d'Honneur, des communs, de la cour d'Honneur, et du saut du loup, de la grille d'entrée en fer forgé et du parc avec ses terrasses et son canal.

Sur la proposition de M. Lestel, l'assemblée émet le voeu que les terrains situés de l'autre côté de la Seine, face au château, soient inscrits sur l'inventaire des Sites.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/307

Nord - Maubeuge - remparts

Rapporteur : M. Herpe.

Les nombreux ouvrages défensifs de Vauban qui entourent la ville de Maubeuge constituent dans les environs de la ville un cadre qu'il serait intéressant de conserver.

M. Herpe propose que le classement de ces ouvrages soit étendu jusqu'à la route qui passe au Nord de la ville, afin que les bastions disséminés dans cet espace soient protégés.

M. Paquet signale que le 2è plan d'aménagement de la Ville de Maubeuge prévu par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, prévoit l'agrandissement de la ville vers la partie sud et ne s'oppose pas à cette mesure.

M. Perchet estime qu'il faut prévoir le classement d'office au cas où la Ville ne donnerait pas son adhésion.

La Commission, après délibération, propose de classer parmi les Monuments historiques, au besoin d'office toute la partie des remparts situés au nord de la Sambre.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/308

Pas-de-Calais - Calais - Porte de Guise

Rapporteur : M. Herpe.

La porte de Guise, à Calais, a été complètement détruite par les bombardements. Les vestiges informes qui subsistent ne présentent plus aucun intérêt.

La Commission, à l'unanimité estime qu'il faut rayer cet édifice de la liste des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/309

Calvados - Caen - église Sainte-Paix

Rapporteur : M. Huignard.

L'église Sainte-Paix à Caen est une construction du Moyen Âge, très dévastée, mais dont les ruines présentent un intérêt certain. L'abside semi-circulaire comporte à l'intérieur une arcature avec chapiteaux stylisés. Une instance de classement a été ouverte le 5 novembre 1945 en faveur de cet édifice.

La Compagnie Européenne du Gaz, propriétaire de l'édifice et des terrains qui l'environnent, aurait l'intention de faire procéder au déplacement de l'église afin de permettre un aménagement futur de l'usine à gaz.

M. Huignard signale les inconvénients d'une telle entreprise qui enlèverait à l'église tout son caractère. Il serait cependant possible pour sauvegarder ces vestiges de les isoler du reste de l'usine à gaz par une grille assez éloignée du monument. Il serait facile de les rendre accessibles au public en modifiant légèrement l'une des entrées de l'usine.

La Commission, après délibération estime que le déplacement de l'église Sainte-Paix ne peut être envisagé et propose que le monument soit entouré à 5 ou 6 m de son pourtour d'une grille protectrice. M. l'architecte en chef Poutaraud pourrait être en outre chargé d'étudier la possibilité de modifier une des entrées de l'usine pour rendre l'église directement accessible aux visiteurs.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/310

Calvados - Juaye-Mondaye - abbaye

Rapporteur : M. Huignard.

L'abbaye de Juaye-Mondaye est inscrite sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Bien que sérieusement endommagée pendant la guerre, elle conserve cependant un grand intérêt architectural. Les décorations intérieures sont riches et précieuses.

M. Huignard estime qu'il convient de classer parmi les Monuments historiques l'église, en totalité, l'aile est du monastère et le bâtiment de l'ancienne entrée de l'abbaye, situé aujourd'hui à environ 150 M. du monastère, qui se compose d'un pavillon central couvert en carène, accosté de deux ailes.

La Commission, d'accord avec son rapporteur, émet un avis favorable au classement de ces bâtiments.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/311

Calvados - Les Iffs - église

Rapporteur : M. Huignard.

L'église d'Iffs n'est classée qu'en partie : clocher, mur nord de la nef et portail sud, d'après la liste établie en 1942.

M. Huignard signale que le mur nord de la nef ne présente aucun intérêt.

La Commission estime à l'unanimité qu'il y a lieu de rectifier l'arrêté de classement comme suit : "clocher et façade sud de la nef, y compris le portail".

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/312

Calvados - Caen - Maison, 94 rue Saint-Jean

Rapporteur : M. Huignard.

La maison, sise 94 rue Saint-Jean à Caen, a été complètement détruite au cours de la guerre.

La Commission donne un avis favorable au déclassement de cet immeuble.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/313

Calvados - Caen - Hôtel des Monnaies

Rapporteur : M. Huignard.

L'hôtel des Monnaies, à Caen, a été entièrement détruit par les bombardements et les combats de 1944.

M. Huignard propose le déclassement de cet édifice.

La Commission, conformément aux conclusions de son rapporteur donne un avis favorable au déclassement de cet édifice.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/314

Calvados - Caen - hôtel des Quatrans

Rapporteur : M. Huignard.

L'instance de classement ouverte en faveur de l'hôtel des Quatrans est expirée depuis le 3 juin. Les travaux de consolidation de l'édifice sont en cours d'exécution.

M. Huignard propose le classement parmi les Monuments historiques de cet hôtel dans lequel pourrait être installée l'agence des Monuments historiques du Calvados. La procédure d'acquisition de cet immeuble par l'État devrait être poursuivie.

La Commission, après délibération, approuve les propositions de M. Huignard.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/315

Calvados - Coupesarte - Manoir

Rapporteur : M. Huignard.

Le Manoir de Coupesarte avec ses dépendances et ses douves est un ensemble très pittoresque, actuellement en très bon état et qui a conservé ses dispositions intérieures primitives parmi lesquelles une pièce entièrement carrelée en carreaux du Bré d'Auge.

M. Huignard en propose le classement parmi les Monuments historiques.

M. Verdier signale que le numéro des parcelles du plan cadastral devra être mentionné dans l'arrêté de classement.

La Commission, à l'unanimité, propose le classement, en besoin d'office du manoir, de ses dépendances (grange, écuries, étables) et des douves. M. l'architecte en chef Poutaraud pourrait être chargé de relever le numéro des parcelles cadastrales intéressées par le classement.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/316

Loire - Bourg-Argental - église

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

L'église de Bourg-Argental, classée parmi les Monuments historiques en 1840, ne semble pas mériter une telle mesure de protection. Sa construction moderne ne présente aucun intérêt. Seul le portail du XIIe siècle qui orne la façade de l'église, bien que maladroitement restauré, pourrait être protégé au titre des Monuments historiques.

La Commission, d'accord avec son rapporteur, propose le déclassement de l'église à l'exception du "portail y compris les colonnes latérales" dont le classement parmi les Monuments historiques pourrait être conservé.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/317

Vaucluse - Mazan - cimetière

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

Le cimetière de Mazan possède une riche collection de plus de 60 grands sarcophages ornés présentant un intérêt archéologique de 1er ordre, une croix en fer forgé sur un piédestal en bulbe et une petite chapelle enterrée datant des XIIe et XIIIe siècles.

M. [Jules] Formigé propose le classement parmi les Monuments historiques de cet ensemble unique.

M. Lestel signale que les archives du Touring-Club de France seules font mention de ces vestiges qui semblent peu connus.

La Commission, après délibération, propose que le cimetière de Mazan, les sarcophages, la croix et la petite chapelle soient classés parmi les Monuments historiques et demande que les terrains situés autour du cimetière soient inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques afin de constituer une zone de protection.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/318

Cantal - Lanobre - château de Val

Rapporteur : M. Trouvelot.

Le château de Vals, déjà inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, va se trouver baigné par le lac artificiel créé par le barrage de Bort. Le niveau des eaux n'étant pas constant, le château sera en période de basses eaux entouré d'une région vaseuse qui le rendra inhabitable. Un projet de chaussée insubmersible pourrait être envisagé afin de rendre le château indépendant des fluctuations du lac.

M. Lestel signale que les travaux de construction du barrage, effectués par le ministère des Travaux publics pour le compte de la S.N.C.F., sont suspendus jusqu'à ce que le détournement de la voie ferrée soit réalisé.

La Commission, après délibération, considérant que le château de Vals a une silhouette extérieure remarquable qu'il importe de protéger, propose le classement de cet édifice parmi les Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/319

Charente-Maritime - Saint-Porchaire - château de la Rochecourbon

Rapporteur : M. Trouvelot.

Le château de la Rochecourbon, à Saint-Porchaire, forme un ensemble de bâtiments très intéressants et conservant une partie de leur décoration ancienne. Les troupes d'occupation ont mis le feu à la couverture du pavillon d'entrée. La restauration de cette partie de l'édifice est à l'étude.

La Commission, à l'unanimité estime que le château, mis en valeur avec beaucoup de goût par le gérant du domaine, mérite d'être protégé et propose, à l'unanimité, son classement parmi les Monuments historiques. Cette mesure de protection devrait englober la totalité des bâtiments anciens, les terrasses, les douves et les jardins.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/320

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Loiret - Boësse - Église

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/321

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Seine-et-Oise - Maule - ancien prieuré (salle souterraine)

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse 80/15/030/322

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Seine-et-Oise - Wy - Croix de cimetière

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/323

Aisne - Soissons - abbaye Saint-Jean-des-Vignes

Rapporteur : M. Herpe.

La Commission donne un avis favorable au classement des parties suivantes de l'abbaye Saint-Jean des Vignes, à Soissons :

-vestiges anciens des murs d'enceinte (contre l'ancien réservoir)

-logis de l'abbé (en face de la façade occidentale de l'église)

-château d'eau du XVIIe siècle y compris la clôture sur laquelle il est établi.

L'assemblée émet en outre un voeu en faveur de la libération de l'abbaye dont le ministère des Armées a la jouissance.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/324

[Classement]

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Oise - Fontaine-Chaalis - ferme du Fourcheret

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/325

Pas-de-Calais - Arras - Maison 7 rue Gambetta

Rapporteur : M. Herpe.

L'ancien hôtel de Lur-Saluces, sis 7 rue Gambetta, à Arras, est un bel édifice très simple et bien proportionné que les bombardements de la ville d'Arras n'ont pas atteint.

M. Herpe propose le classement de cet édifice.

La Commission, à l'unanimité estime que l'intérêt de cet immeuble ne justifie pas une telle mesure et donne un avis favorable à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques des façades et toitures de l'hôtel.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/326

Yonne - Coulanges-la-Vineuse - église

Rapporteur : M. Herpe.

L'église de Coulanges-la-Vineuse a subi d'importants dommages par suite d'un défaut d'entretien. C'est un édifice du XVIIIe siècle qui mériterait cependant d'être conservé au titre des Monuments historiques.

La Commission donne un avis favorable à son inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques et émet le voeu qu'il soit demandé à la commune l'importance de la participation qu'elle pourrait envisager pour l'exécution des travaux de restauration. Le classement de l'église parmi les Monuments historiques pourra être étudié lorsque ces renseignements seront connus.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/327

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Calvados - Caen - 52 et 54 rue Saint-Pierre

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse 80/15/030/328

Côtes-du-Nord - Tréguier - Maison à pans de bois

Rapporteur : M. Huignard.

La Commission estime que la documentation qui lui est fournie est insuffisante et renvoie l'examen de cette question à une prochaine séance.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/329

Ardèche - Bourg-Saint-Andéol - hôtel Doyse

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

L'hôtel Doyse, à Bourg-Saint-Andéol, est formé de deux habitations distinctes : l'une pour l'été, l'autre pour l'hiver. La résidence d'hiver, appelée aujourd'hui hôtel Doyse, est un édifice très intéressant et très richement décoré.

M. [Jules] Formigé propose le classement parmi les Monuments historiques des façades sur rue, cour et jardins, des toitures, du vestibule, de l'escalier avec sa rampe et des pièces 3, 4 et 5 figurées sur le plan de l'ancienne résidence d'hiver, y compris leurs boiseries, cheminées et plafonds. L'ensemble de l'hôtel devrait être inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

La Commission, après délibération, approuve les propositions de M. [Jules] Formigé.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/330

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Loire - Montbrison - chapelle des Pénitents (façade-clocheton)

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/331

Vaucluse - Lourmarin - château

Rapporteur : M. [Jules] Formigé

La Commission, à l'unanimité, propose que le château de Lourmarin soit classé parmi les Monuments historiques et que le parc et les terrasses y attenant soient inscrites sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/332

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Charente-maritime - Médis - église

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/333

La Commission des Monuments historiques donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques des édifices suivants :

Dordogne - Sarlat - Maison, 7 rue des Consuls

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse 80/15/030/334

Gers - Bernède - église

Rapporteur : M. Bray.

L'église de Bernede est un édifice d'architecture courante du XVe siècle. Son clocher à rez-de-chaussée formant porche ouvert sur trois côtés, très élevé est une très belle et hardie construction qui compte considérablement dans le site.

La Commission, après délibération, propose que le clocher de l'église soit classé parmi les Monuments historiques, le reste de l'édifice et le cimetière étant inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

L'assemblée émet le voeu que l'église de Bernède soit signalée au service des sites, perspectives et paysages.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/335

Manche - Mont-Saint-Michel - Immeuble de l'Épée de Saint-Michel

Rapporteur : M. Paquet.

Le docteur Vannier, propriétaire de l'immeuble connu sous le nom d'immeuble de l'Epée de Saint-Michel se propose de modifier la boutique du rez-de-chaussée de l'édifice dans le style du XVe siècle. Cette modification, si elle était réalisée serait profondément regrettable.

M. Herpe signale qu'au Mont-Saint-Michel la moindre parcelle de terrain ou la plus petite construction peut avoir une grande importance dans le site et propose que l'immeuble de M. Vannier soit classé parmi les Monuments historiques afin que la construction de la devanture puisse être empêchée.

M. Lestel remarque que de nombreuses parties du Mont-Saint-Michel sont inscrites sur l'inventaire des Sites et estime qu'il y aurait intérêt à transférer ces inscriptions sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

La Commission, après délibération, donne un avis favorable au classement des deux façades (sur grande rue et sur ruelle) et à la toiture de l'immeuble de l'Epée de Saint-Michel, au Mont-Saint-Michel.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/336

Station de tourisme

La Commission des Monuments historiques est saisie d'une demande formulée par la commune de Lourdes en vue de l'érection de cette ville en station de tourisme.

L'assemblée donne un avis favorable à la demande présentée.

Pour extrait conforme, le secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/337

9 décembre 1946
Assistaient à la séance :

M. Danis, directeur général de l'architecture, M. Perchet, directeur des Monuments historiques, Madame de Maillé, vice-présidente de La Sauvegarde de l'art français, M. Paul Léon, membre de l'Institut, directeur général honoraire des Beaux-arts, M. Émile Bollaert, M. Vendryes, doyen honoraire de la Faculté des lettres, M. Marcel Aubert, conservateur en chef du musée du Louvre, M. Lavedan, professeur à la Faculté des lettres, M. Lapeyre, sous-directeur des Monuments historiques, M. Paquet, Inspecteur général des Monuments historiques, M. Verdier, idem, M. Verrier, idem, M. Herpe, idem, M. Huignard, idem, M. [Jules] Formigé, idem, M. Trouvelot, adjoint à l'inspection générale des Monuments historiques, M. Gélis, idem, M. Bray, idem, M. Chauvel, idem, M. Lestel, Inspecteur général des Sites, M. Dalloz, idem, M. Planchenault, Inspecteur général des Monuments historiques, M. Debidour, Inspecteur général des services de protection historique et esthétique de la Ville de Paris, M. Renaud, Inspecteur général des Ponts-et-Chaussées, M. Raval, président du comité, directeur de La Ligue urbaine et rurale, M. Pontremoli, Inspecteur général des Bâtiments civils, M. Sallez, Inspecteur général honoraire des Monuments historiques, M. Brunet, idem, M. le représentant général au Tourisme, M. Dupont, Inspecteur principal des Monuments historiques, M. Sorlin, chef du bureau des travaux et classements, Mademoiselle Clausse, sous-chef du bureau des travaux et classements, Mme Guillemin, idem, M. Houlet, idem.

Excusés : M. le président de la section de l'Intérieur du Conseil d'État, Monseigneur Chevrot, M. Gasquet.

Pour extrait conforme, la secrétaire. 80/15/030/338

Seine - Saint-Denis - fouilles entreprises aux abords de la basilique

Rapporteur : M. Paquet.

M. [Jules] Formigé donne lecture d'un long rapport où il expose l'intérêt qu'il y aurait à poursuivre les fouilles entreprises au début du siècle sur l'emplacement de l'ancienne église des Trois-Patrons située à proximité de la basilique Saint-Denis.

Ces fouilles ont permis de mettre à jour de nombreux restes romains, mérovingiens et médiévaux.

Il semble qu'il y ait là des vestiges de construction forts intéressants pour l'histoire de Saint-Denis et un cimetière des plus précieux. Les sarcophages de plâtre y ont été rencontrés au même niveau que ceux que l'on est en train de dégager le long de la nef de l'abbatiale.

M. [Jules] Formigé souligne combien il est regrettable que ces fouilles n'aient pas été poursuivies et que l'on ait même comblé les parties basses dégagées de l'église des Trois Patrons.

M. Paquet estime qu'il y aurait lieu de se mettre en rapports avec le service de l'Urbanisme chargé du plan d'aménagement de Saint-Denis afin qu'il ne soit prévu aucune construction sur les terrains en question qui devraient être expropriés et acquis par l'administration.

En réponse à une objection de M. Lavedan concernant l'expropriation de ces terrains, M. [Jules] Formigé précise qu'il n'existe sur ces derniers, aucune maison d'habitation mais seulement des hangars. Leur expropriation n'entrainerait donc aucune difficulté avec les services du Logement. 80/15/030/339

La Commission, à l'unanimité, donne un avis favorable à la poursuite des fouilles entreprises à cet endroit au début du siècle et à l'acquisition par expropriation des terrains susceptibles de renfermer des vestiges intéressants. Pour permettre de procéder à cette dernière opération, M. [Jules] Formigé devra préalablement établir après sondages un plan précis de ces terrains et un programme de fouilles, d'accord avec le service municipal d'architecture.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/340

Manche - Saint-Sauveur-le-Vicomte - construction des bâtiments abbatiaux

Rapporteur : M. Huignard.

M. Jullien a été chargé, à titre privé, des travaux de reconstruction d'une partie des bâtiments conventuels endommagés par la guerre et de la modification d'un cloître dans l'abbaye Sainte-Madeleine-Postel à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

M. Huignard, dans son rapport estime que la construction d'un cloître, au même emplacement qu'autrefois, pourrait contribuer à donner à l'abbaye un caractère monastique qu'elle a perdu du fait des constructions modernes édifiées un peu au hasard.

La Commission, après examen des documents photographiques, approuve le principe de cette reconstruction. L'architecte en chef est invité à poursuivre ses études et à soumettre à l'administration plusieurs esquisses indiquant plusieurs solutions parmi lesquelles la Commission pourra choisir celle qui correspond le mieux au caractère des bâtiments anciens subsistants de l'abbaye.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/341

Hérault - Brissac - Pont Saint-Étienne d'Issenssac

Rapporteur : M. [Jules] Formigé.

Dans sa séance du 10 décembre 1945, la Commission a donné un avis favorable au classement du Pont Saint-Étienne d'Issenssac à Brissac.

Le Conseil général de l'Hérault, propriétaire, de ce pont, conditionne son adhésion au classement "à la construction d'un second pont mis en circulation à bref délai".

D'après les renseignements que vient de fournir M. l'architecte en chef Jullien, ce nouveau pont serait établi à 60 ou 80 mètres de distance du pont ancien et il ajoute que "la proximité des deux ponts sera d'un effet désastreux".

La question se pose de savoir si la réserve du Conseil général peut être admise dans ces conditions.

De nombreux membres de la Commission et particulièrement Madame de Maillé, MM. [Jules] Formigé et Lestel soulignent l'intérêt que présente la conservation de ce pont.

M. Renaud fait remarquer que si l'administration s'oppose à l'élargissement du vieux pont, les Ponts-et-Chaussées, en raison même de cette opposition, risquent de demander une participation à l'Architecture pour la construction du nouveau pont qui entrainera une dépense beaucoup plus importante que les modifications envisagées à l'ouvrage ancien.

M. Perchet estime que la mission de la direction générale de l'Architecture consistant uniquement dans la protection des Monuments historiques, il n'y a lieu, en aucun cas, de lui imputer les frais supplémentaires occasionnés par l'obligation de respecter dans leur état ancien les édifices protégés. 80/15/030/342

La Commission, après délibération, demande qu'une nouvelle intervention soit faite auprès des Ponts-et-Chaussées en vue d'obtenir une adhésion inconditionnelle au classement du pont.

En cas de refus, il y aura lieu d'envisager le classement d'office de cet ouvrage d'art.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/343

Château de Bayard à Pontcharra (Isère)

M. Escarpail, propriétaire du château de Bayard à Pontcharra avait demandé l'autorisation de faire construire une maison aux abords du château de Bayard à Pontcharra en vue de libérer de toute occupation le château proprement dit et de procéder à sa mise en valeur.

Le propriétaire avait également demandé que l'État participe dans une certaine mesure au supplément de dépense qu'entraîne l'édification de cette construction dont la dépense vient d'être estimée à 3 millions et demi.

M. [Jules] Formigé, dans un long rapport, souligne l'intérêt que présente le château de Bayard et la nécessité de rendre à cet édifice son caractère ancien.

On ne peut admettre que ce château soit défiguré par une construction neuve et ne devienne qu'une petite propriété particulière. Il serait tout à fait souhaitable que l'État puisse acquérir ce château et procéder lui-même à sa restauration.

M. Bollaert fait remarquer qu'en raison des compressions budgétaires actuelles, il ne semble pas opportun d'acheter ce château qui, de plus, a été si longtemps laissé à l'abandon par l'administration.

M. Paquet suggère de remettre à plus tard l'acquisition du château mais de procéder dès maintenant à l'aménagement du château et de s'opposer à la construction des bâtiments envisagés par le propriétaire. Un programme de restauration pourrait être demandé à l'architecte en chef.

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de revenir sur les décisions prises antérieurement et d'aviser le propriétaire que l'importance des souvenirs historiques qui se rattachent au château de Bayard justifie le respect intégral des ruines de l'édifice. L'administration ne peut réserver une suite favorable à sa demande concernant son projet de construction aux abords du château.

En raison des difficultés financières actuelles, la question de l'acquisition du château par l'État est ajournée.

L'architecte en chef est invité à adresser toutes propositions utiles, en vue de la sauvegarde immédiate et de l'entretien des ruines. Un programme de restauration générale devra également être mis à l'étude dont la réalisation pourra s'échelonner sur plusieurs exercices.

Pour extrait conforme, la secrétaire. 80/15/030/344

Seine - Paris - Place des Vosges

Rapporteur : M. Paquet.

En vue de la restauration des façades de la Place des Vosges et notamment de la réfection des enduits simulant la brique, qui existent sur un grand nombre d'entre elles, le laboratoire des Arts et Métiers a été prié de bien vouloir examiner les enduits qui se trouvent à la bibliothèque municipale de Versailles et d'en faire l'analyse, ces enduits ayant donné des résultats excellents tant comme aspect que comme solidité.

M. l'architecte en chef a fait exécuter un échantillon selon la formule qui lui a paru se rapprocher le mieux de l'ancienne et demande s'il peut en faire l'application immédiatement sur la façade en cours de restauration.

M. Paquet soumet cet échantillon à l'examen du comité et fait remarquer que celui-ci, exécuté depuis quelques semaines seulement, a considérablement blanchi dans sa partie exposée à la lumière. Il est à craindre que dans plusieurs années le rouge aura entièrement disparu.

Dans ces conditions, selon l'avis de M. Paquet, il serait préférable de faire un revêtement en briquettes de 0, 04 d'épaisseur qui serait d'un aspect meilleur et plus conforme à l'ancien, d'une solidité certaine et peut-être pas beaucoup plus coûteux.

La Commission adopte la proposition de M. Paquet. M. Halley sera invité à terminer la restauration entreprise en faisant exécuter un revêtement en briquettes de 0, 04 d'épaisseur.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/345

Meurthe-et-Moselle - Nancy - Place Stanislas - Fontaine d'Amphitrite

Rapporteur : M. Herpe.

Le comité, dans sa séance du 4 juin 1945, après avoir entendu le rapport de M. Herpe sur les expériences qui avaient été faites au Conservatoire national des Arts-et-Métiers sur des échantillons de métal traités de manière différente en vue de la protection des ferronneries de la Fontaine d'Amphitrite à Nancy avait décidé de soumettre cet important problème à la Recherche Scientifique.

Le rapport que vient d'adresser M. le professeur Chaudron de la Faculté des Sciences ne donne aucun renseignement nouveau.

M. Herpe estime que dans ces conditions il y a lieu de reprendre les conclusions de son précédent rapport et propose le programme de travaux suivant :

- Toutes les tôles neuves qui seront employées dans les socles, les pilastres, les corniches et tous les éléments forgés devront être exécutés en métal "Armco" qui est en fer pur dont les teneus en carbone et manganèse sont très faibles.

- Tous les éléments forgés également en fer "Armco" pourront être, soit et peints à deux couches soit tout simplement passés au minium et peints soigneusement à deux couches comme précédemment.

- Tous les vieux ornements et même les vieilles tôles qui seront déposés pour être réparés et remis en place devront subir le même traitement avant leur remise en place.

M. Paquet fait remarquer qu'il faudra éviter de mettre une trop grande épaisseur de peinture qui pourrait 80/15/030/346 couvrir le travail des ferronneries.

La Commission adopte les propositions de M. Herpe ci-dessus énumérées.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/347

Calvados - Thury-Harcourt - restauration du château

Rapporteur : M. Huignard.

Le château de Thury-Harcourt a été très gravement endommagé pendant la guerre. Des bâtiments principaux, il ne reste plus que les murs calcinés. Seuls ont été épargnés les pavillons d'entrée et celui renfermant la bibliothèque.

La reconstruction de cet édifice entraînerait une dépense de plus de 20 millions.

Madame de Maillé estime qu'il est difficile de grever le budget des Monuments historiques d'une telle somme pour une restauration qui ne pourrait être, dans l'état actuel du domaine, qu'une reconstruction.

M. Huignard signale qu'en réponse à une demande qui lui avait été faite par l'administration, M. le duc d'Harcourt a fait connaître qu'il ne pourrait verser au service des Monuments historiques les 30% qu'il percevrait de la Reconstruction pour les bâtiments qu'il ne reconstruirait pas.

La Commission, après délibération estime qu'étant donné les difficultés actuelles et l'importance des destructions, il n'est pas possible de prendre à notre charge les travaux de restauration de ce château. L'édifice cependant est maintenu à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques et les projets de remise en état devront être soumis à l'administration pour approbation.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/348

Finistère - Plougastel-Daoulas - Calvaire

Rapporteur : M. Huignard.

M. Rouxel, architecte urbaniste, soumet à l'administration un projet d'aménagement des abords de l'église de Plougastel-Daoulas.

Pour créer au centre de la ville un plus grand espace libre, M. Rouxel envisage d'inverser l'orientation de l'église en reportant son entrée principale de l'ouest à l'est.

d'autre part, une réduction du volume de l'église, obtenue par l'abaissement des toitures et par l'exhaussement de la Place au sud, contribuerait à la mise en valeur du calvaire.

Enfin, l'exhaussement du sol de la Place, prévu nécessiterait le démontage et le remontage du calvaire.

Aucune observation n'est soulevée concernant les deux premières parties du programme de M. Rouxel.

Mais la Commission émet un avis nettement défavorable au déplacement du calvaire en raison de l'état dans lequel se trouve celui-ci et du danger que présenterait cette opération.

Pour extrait conforme - la secrétaire. 80/15/030/349

Seine - Paris - Place de l'Odéon - Salle du Luxembourg

Rapporteur : M. Paquet.

L'ancien Théâtre de l'Odéon a été inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 9 janvier 1926.

Cet édifice, le seul théâtre monumental classé à Paris avant le XIXe siècle, a été construit par Peyre et Wailly en 1779 sur les jardins de l'ancien hôtel Condé pour remplacer la salle des Fossés-Saint-Germain. Il fut incendié en 1799 et reconstruit par Chalgrin en 1807.

Ce monument présente un intérêt certain non seulement par son architecture mais aussi par les souvenirs de la vie parisienne qui s'y rattachent. D'autre part, par son caractère monumental, il joue un rôle important dans l'aspect de la petite place qui porte son nom, l'une des plus jolies et des mieux composées de Paris, dont il conviendrait d'assurer la conservation.

M. Pontremoli fait observer que la surélévation du théâtre est d'un effet désastreux et qu'il serait souhaitable de reconsidérer cette partie de l'édifice.

La Commission, à l'unanimité, donne un avis favorable au classement du théâtre et du sol de la Place.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/350

Calvados - Caen - église Sainte-Paix

Rapporteur : M. Huignard.

L'instance de classement ouverte au sujet de l'église Sainte-Paix à Caen est expirée depuis le 5 novembre. Les travaux de restauration qu'exige la remise en état de l'édifice ne peuvent être exécutés sans qu'une mesure de classement intervienne.

Or, cette église se trouve à l'intérieur d'une propriété appartenant à la Compagnie Européenne du Gaz qui en avait demandé le déplacement afin de permettre un aménagement futur de l'usine à gaz toute proche.

Dans sa séance du 22 juillet dernier, la Commission s'étant opposée au déplacement de l'église avait demandé que le monument soit entouré d'une grille et qu'une des entrées de l'usine soit modifiée pour rendre l'église directement accessible aux visiteurs.

Un projet de dégagement est présenté par M. Huignard et reçoit l'approbation des membres de la Commission.

M. Huignard fait remarquer que ce projet soulèvera certainement l'opposition du directeur de la Compagnie Européenne du Gaz qui désire agrandir son usine.

La Commission, après délibération estime qu'il y a lieu de classer cet édifice. En cas de refus d'adhésion au classement, il conviendra de procéder à un classement d'office.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/351

Corse - Porto - Tour Génoise

Rapporteurs - [Jules] Formigé et Dalloz

M. [Jules] Formigé propose le classement de la tour Génoise de Porto en vue d'assurer la conservation de cet édifice.

M. Dalloz souligne l'intérêt que présente cette tour, élément essentiel de ce paysage exceptionnel dont l'attrait pour le touriste est considérable.

La Commission donne un avis favorable au classement de la Tour de Porto.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/352

Seine - Paris - Immeuble, 5 rue Hautefeuille

Rapporteur : M. Paquet.

La Commission donne un avis favorable au classement de la tourelle d'angle de l'immeuble sis 5 rue Hautefeuille à Paris et à l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des façades et toitures de l'immeuble.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/353

Seine - Saint-Maur-des-Fossés - église Saint-Nicolas

Rapporteur : M. Paquet.

La Commission donne un avis favorable au classement de l'église Saint-Nicolas.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/354

Seine-maritime - Rouen - 74 rue Saint-Romain

Rapporteur : M. Paquet.

La Commission donne un avis favorable au classement parmi les Monuments historiques de l'immeuble sis 74 rue Saint-Romain à Rouen.

Pour extrait conforme, la secrétaire, L. Clausse. 80/15/030/355