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1888
1887
1889
20 janvier 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, Gautier, Geoffroy-Dechaume, [Jean-Camille] Formigé, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Jules Roche, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 18 novembre 1887 est lu et adopté.
Exposition de 1889

M. le président fait part d'une communication de M. le directeur des Beaux-arts qui invite la Commission des Monuments historiques à assister l'administration des Beaux-arts dans la désignation des moulages qui devront figurer à l'exposition rétrospective de 1889, quand les pièces originales ne pourront pas être déplacées. Ces moulages seraient acquis sur un crédit spécial et pourraient, après l'exposition, revenir au Musée du Trocadéro. M. le directeur a d'ailleurs proposé de faire cette exposition au palais du Trocadéro.

M. Dreyfus fait une objection fondée sur ce que l'entrée de l'Exposition Universelle sera payante, tandis que l'entrée du Musée est gratuite.

M. Lisch appelle d'autre part l'attention sur l'inconvénient qu'il y aurait pour les architectes à exposer avec le service dans des conditions qui les priveraient de l'avantage de concourir pour les diverses branches de l'exposition.

M. le président estime qu'il sera facile d'obvier à cet inconvénient et de distinguer l'oeuvre de l'architecte, de l'oeuvre du service et propose de renvoyer l'étude de ces diverses questions à la sous-commission du Musée de sculpture comparée, 80/15/012/333 à laquelle il propose d'adjoindre M. [Jean-Camille] Formigé.

M. de Baudot émet l'opinion qu'il y aurait un moyen de renouveler l'intérêt qui s'attache aux expositions rétrospectives des Monuments historiques en comblant une lacune regrettable pour le service qui ne possède aucun document graphique relatif aux cathédrales : ce serait de faire faire un relevé du plan et de certaines parties déterminées de chacun des principaux types, qui permettrait d'établir un parallèle entre les plus intéressants de ces édifices.

M. le président pense que cette question est de celles qui pourraient être utilement examinées par la sous-commission et propose l'adjonction de M. le directeur des Cultes aux membres qui la composent.

MM. Dumay et [Jean-Camille] Formigé seront en conséquence convoqués pour la prochaine séance qui est fixée au vendredi 27 janvier.

Destruction de dolmens en Algérie

M. de Mortillet fait connaître que les entrepreneurs des travaux publics en Algérie ont détruit récemment un grand nombre de dolmens qu'ils ont employés comme matériaux pour la construction d'une ligne de chemin de fer dans le département d'Oran, et il demande que l'État oblige les compagnies à interdire dans les cahiers de charge ces actes de vandalisme.

Classement d'un missel à Saint-Victor-sur-Rhins (Loire)

M. Darcel donne lecture de son rapport sur un missel du XIVe siècle appartenant à la Fabrique de Saint-Victor-sur-Rhins et déposé dans la cure de l'église.

Ses conclusions, tendant au classement de cet intéressant objet dont il importe de prévenir l'aliénation, sont adoptées par la Commission.

Église de Forcalquier (Basses-Alpes)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître la situation de cette ancienne cathédrale qui lui paraît présenter un grand intérêt tant au point de vue de l'art 80/15/012/334 qu'à celui de l'histoire de l'architecture. Le classement en est sollicité par la Commune et la Fabrique. M. le rapporteur propose de donner satisfaction à cette demande et de charger M. Jacob, architecte diocésain de Digne, de faire un relevé du monument accompagné d'un devis des travaux d'entretien les plus urgents.

Cette proposition est adoptée.

Église de Montsaunès (Haute-Garonne)

L'architecte ayant présenté un devis de travaux complémentaires évalués à 9 137 Francs 50, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver ce devis et d'accorder conditionnellement, pour l'achèvement de cette entreprise, 4 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques. Il estime que l'architecte devra, en outre, dégager le soubassement de l'église au pourtour de la face sud et de l'abside, en enlevant les terres sur une largeur de 1 m 50. Cette opération serait à la charge de la Fabrique.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Béraute à L'Hôpital-Saint-Blaise (Basses-Pyrénées)

Le classement de ces deux édifices a été demandé par M. Abbadie, sénateur, membre de l'Institut.

L'église de Béraute, qui date du XVe siècle, présente un intérêt relatif, mais située à 400 mètres de Mauléon, elle a cessé d'être la paroisse de cette Commune au centre de laquelle une autre église a été construite. Elle est, en conséquence, abandonnée et menacée de destruction.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, hésite toutefois à en proposer le classement, en raison de la responsabilité qui incomberait à la Commission au sujet de la conservation de cet édifice, qui n'aurait à attendre aucun secours de la Commune ou de l'administration des Cultes.

La Commission ne juge pas l'édifice assez intéressant pour encourir cette responsabilité. 80/15/012/335

M. [Émile] Boeswillwald donne ensuite lecture d'une note détaillée de M. Abbadie au sujet de l'église de L'Hôpital-Saint-Blaise, intéressant spécimen du style de transition du XIe au XIIe siècle, dont il propose le classement qui est adopté.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

La remise en état des trois verrières de l'abside a donné lieu de la part de l'architecte à une évaluation de 16 125 Francs qui n'avait pu figurer dans la rédaction du devis général, avant l'établissement des échafauds et la dépose des panneaux.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver en principe le devis et d'autoriser la réparation immédiate de la fenêtre centrale évaluée à 4 791 Francs, au moyen du prélèvement de cette somme sur les imprévus du devis de 77 294 Francs approuvé en 1887, qui s'élèvent à 6 557 Francs 40. Il resterait à pourvoir à une dépense complémentaire d'environ 10 000 Francs pour la restauration des deux autres verrières.

Ces propositions sont adoptées.

Église Saint-Jean à Châlons-sur-Marne (Marne)

M. [Émile] Boeswillwald propose l'adoption du projet de M. Génuys modifié suivant les observations de la Commission et comportant une dépense de 28 678 Francs 54. Ce projet est adopté.

En ce qui concerne l'exécution, M. le rapporteur fait connaître que la Fabrique demande à faire emploi des 20 000 Francs qu'elle a réunis et sollicite de l'État et de la Ville le complément du devis ; mais que le Conseil municipal se refuse à voter une subvention tant que la Fabrique n'aura pas produit ses comptes avec pièces justificatives à l'appui. Le préfet, en présence de l'insistance de la Fabrique pour transmettre le dossier à la Commission, propose, en vue de sauvegarder les divers intérêts en présence, 80/15/012/336 d'autoriser la Fabrique à exécuter les travaux, mais seulement après le versement par elle du montant du devis à la Caisse des Dépôts et Consignations.

La Commission, estimant que l'intérêt du monument doit primer toute autre considération a été d'avis qu'il y avait lieu d'autoriser la Fabrique à faire emploi des 20 000 Francs dont elle dispose, et de faire connaître ce vote au préfet, qui serait laissé juge des autres questions.

Église de Saint-Chef (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald établit la nécessité de pourvoir à l'exécution des travaux proposés par M. Laisné en 1885 et pour lesquels le ministre des Beaux-arts a alloué conditionnellement dans cette même année 6 500 Francs sur un chiffre de dépense totale de 31 915 Francs 67. La Commune et la Fabrique avaient réuni à cette époque 6 420 Francs 15. Or, il ressort de renseignements fournis depuis par l'Inspecteur des travaux que ces ressources locales se seraient élevées dès 1883 à 12 500 Francs, ce qui constituerait un total de ressources d'environ 19 000 Francs.

M. le rapporteur est d'avis que, avant de prendre une décision, il soit demandé à M. Laisné une situation exacte du monument et des ressources disponibles.

L'affaire est ajournée jusqu'à production de ces renseignements.

Église Saint-Pierre à Vienne (Isère)

M. de Lasteyrie fait connaître qu'il a visité récemment l'église Saint-Pierre et qu'il a été effrayé de la manière dont l'architecte semblait entendre la restauration : la disposition des arcades à l'intérieur de la nef n'a pas été respectée ; les diamètres des colonnes n'ont pas été conservés.

M. de Lasteyrie s'inquiète de l'usage qui sera fait des 60 000 Francs restant à dépenser et émet le voeu que la restauration ne devienne pas une reconstruction et particulièrement 80/15/012/337 qu'il ne soit pas touché aux murs latéraux.

M. [Émile] Boeswillwald s'engage à inspecter prochainement les travaux en cours d'exécution à l'église Saint-Pierre.

Église d'Abondance (Haute-Savoie)

Le Conseil municipal sollicite la désignation d'un architecte pour étudier les réparations que nécessite le monument.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de confier cette mission à M. Revel, architecte à Chambéry, et de charger M. Rouillard de relever les peintures du cloître, cet artiste se recommandant pour ce travail par des travaux analogues précédemment exécutés.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

M. le maire d'Avignon expose dans une lettre du 23 mai dernier que, depuis 1870, la Ville aurait dépensé pour le dégagement des remparts, une somme de 24 700 Francs ; que l'État depuis la même époque n'ayant ordonnancé que 16 000 Francs, pour la restauration des dits remparts, une différence de 8 700 Francs ressortirait en faveur de l'administration municipale. Il demande, en conséquence, que l'État, qui s'est engagé à concourir avec elle pour moitié dans la dépense, lui tienne compte de cette avance et vote sur l'exercice 1888 la somme de 3 665 Francs représentant les 25% de la dépense portée au devis de 14 619 Francs 14. La part à imputer sur le crédit des Monuments historiques serait par suite de 10 954 Francs 14 comprenant les 8 700 Francs avancés par la Municipalité et 2 254 Francs 14 restant à allouer pour parfaire le montant du devis de 14 619 Francs 14.

M. [Émile] Boeswillwald propose d'accorder cette somme de 10 954 Francs 14, sous la réserve que la Municipalité d'Avignon justifiera, par la production d'un détail des acquisitions 80/15/012/338 de terrains etc., la dépense de 24 700 Francs qu'elle déclare avoir faite de 1870 à 1887.

Cette proposition est adoptée.

Mosaïques découvertes à Orléansville (Algérie)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission, considérant que, avant de statuer sur la demande de secours formée par la Municipalité pour assurer la conservation de la mosaïque découverte sur la place principale d'Orléansville, il serait nécessaire d'être renseigné sur le chiffre de la dépense qu'exigeraient les réparations et sur la part contributive de la Ville dans cette dépense, est d'avis d'ajourner la solution de l'affaire jusqu'à la production de ces renseignements.

Porte de la Craffe à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. le ministre de la Guerre, prenant acte de l'arrêté ministériel du 12 juillet 1886 et de la loi du 30 mars 1887, à la préparation desquels son département, dit-il, n'est pas intervenu, et qui ont classé la Porte de la Craffe, prie son collègue des Beaux-arts de lui faire connaître s'il serait disposé à accepter la remise en état de cet immeuble que les charges du budget de la Guerre ne lui permettent pas d'entretenir en raison de son inutilité.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait ressortir les inconvénients de l'affectation de cet édifice au service des Monuments historiques, qui en aura l'entretien à sa charge. Il estime que le crédit dont il dispose serait considérablement réduit, s'il devait servir à l'entretien de tous les édifices dont le département de la Guerre ne demande qu'à se décharger par le motif qu'ils sont classés parmi les Monuments historiques.

La Commission, désireuse avant tout d'assurer la conservation de cet intéressant édifice, se prononce en faveur de l'acceptation de l'offre du ministre 80/15/012/339 de la Guerre, sauf à examiner quelle affectation pourra recevoir plus tard la Porte dont il s'agit.

Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Selmersheim donne lecture de son rapport sur le projet de canalisation présenté par M. Paul Boeswillwald en vue de protéger le Musée contre l'incendie.

La Commission après avoir voté en principe le projet de l'architecte dont M. l'Inspecteur général propose toutefois de réduire la dépense de 33 075 à 30 000 Francs décide de se rendre sur place pour étudier le meilleur système à adopter et s'ajourne à cet effet au lundi suivant, 3 heures.

La séance est levée. 80/15/012/340
3 février 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 20 janvier 1888 est lu et adopté.
Vente d'objets mobiliers de l'église de Mézières (Seine-et-Oise) : collection du Musée de Cluny à Paris (Seine) :

M. Darcel rend compte de la visite à l'église de Mézières, qui a été désaffectée par suite de la réunion de la Commune de Mézières à celle de Vallangoujard. Il y a relevé l'existence de divers objets d'art présentant un certain intérêt, à savoir :

une Vierge debout, en pierre, du XIIIe au XIVe siècle, d'une bonne exécution, mutilée

un Christ sans sa croix, en bois, du XIVe au XVe siècle

six statues en bois peint, du XVIIe siècle

deux statuettes d'anges en bois et d'objets mobiliers, savoir :

une cuve baptismale en pierre de la fin du XIIIe siècle,

un retable de la fin de la Renaissance, en bois peint. Le fond et les volets d'un triptyque rectangulaire de la même époque.

un pupitre, des stalles et des bancs sans valeur artistique.

La Commune et la Fabrique de Vallangoujard demandent l'autorisation d'aliéner ces objets.

M. Darcel regretterait particulièrement de voir disparaître la cuve baptismale, la Vierge et deux des statues en bois, celle de saint Jean-Baptiste et celle de saint Nicolas. Il serait d'avis que ces objets fussent transférés de l'église de Mézières dans celle de Vallangoujard, dont la nef du XIIIe siècle 80/15/012/341 présente un certain intérêt et où ils seraient conservés. Il demande enfin que l'on fasse photographier ou relever les parties intéressantes des deux églises.

Église de Balmane (Aude)

M. Darcel signale l'existence d'un lustre en bronze de l'époque Louis XIV dans l'église de Balmane. La restauration en est évaluée à 9 000 Francs. M. Darcel attribue une grande valeur à cet objet que la Commune et la Fabrique seraient disposé à vendre.

Sur la proposition de M. le président, on en ferait venir une branche qui serait placée sous les yeux de la Commission avant de prendre un parti.

Legs Lassalle au Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Darcel fait connaître ensuite les divers objets dont se compose le legs fait l'année dernière au Musée de Cluny par M. Charles de Lassalle et qu'il vient de recevoir ; ce sont : un bureau d'origine française du XVIIe siècle, une commode en marqueterie de l'époque Louis XIV ; un miroir du XVIIe siècle ; deux statuettes en poirier du commencement du XVIIe siècle ; deux bas reliefs en bois.

Vente d'objets de l'église d'Aubazines (Corrèze)

M. de Baudot expose que le Conseil municipal et le conseil de Fabrique d'Aubazines ont pris des délibérations tendant à l'aliénation de divers objets mobiliers, stalles et boiseries, appartenant à la Fabrique, en vue de créer des ressources pour la restauration de l'église.

Le préfet et l'évêque ont émis un avis défavorable en ce qui concerne la vente des objets mobiliers dont trois sont compris sur la Liste de classement ; mais ils ne voient pas d'inconvénient à l'aliénation des stalles et des boiseries.

M. de Baudot pense que l'on pourrait autoriser la vente de quelques unes des stalles. M. le président y voit un précédent fâcheux.

Conformément à cet avis, la Commission décide qu'aucun des objets ne sera vendu, 80/15/012/342 et que parmi les stalles et boiseries, celles qui ne pourront trouver place dans l'église seront conservées dans la sacristie.

Mesures contre l'incendie au Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Selmersheim donne lecture de son rapport sur les mesures à prendre contre l'incendie au Musée de Cluny et propose l'approbation du devis de 22 742 Francs 17, dressé par M. Paul Boeswillwald. La dépense serait imputée sur les exercices 1888 et 1889.

La Commission qui s'est rendu compte sur place de l'opportunité des propositions qui lui sont soumises, adopte les conclusions du rapport.

Église de Saint-Leu-d'Esserent (Oise)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice qui est maintenant complètement dégagé. La Commune ayant épuisé ses ressources aux opérations de ce dégagement est hors d'état de concourir à la dépense des travaux restant à exécuter qui est évaluée à 38 338 Francs 15.

M. le rapporteur propose d'allouer sur le crédit 20 000F pour cette dépense qui est nécessaire, à la condition que la Commune sollicitera de l'administration des Cultes le complément du devis.

Adopté.

Église Notre-Dame-du-Bon-Secours à Guingamp (Côtes-du-Nord)

Le Conseil général des Côtes-du-Nord sollicite le classement de cet édifice dont la construction date du XIIIe siècle, avec additions aux XIVe, XVe, et XVIe siècles.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de l'inscrire sur la Liste des Monuments historiques.

Tour de l'Église de Redon (Ille-et-Vilaine)

En adressant au ministre des Beaux-arts un projet de grille destiné à protéger la base de la tour de cet édifice, le maire de Redon sollicite un secours pour l'exécution de ce travail évalué à 2 083 Francs 35. 80/15/012/343

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer pour 500 Francs l'établissement de cette grille dont l'utilité est incontestable.

La Commission est d'avis de demander à l'architecte plus de simplicité dans son projet et d'attendre une nouvelle étude avant de prendre une décision sur la question de subvention.

Église de Loctudy (Finistère)

Le Conseil municipal vient de voter 10 000 Francs pour la continuation des travaux compris dans le 2e chapitre du devis, s'élevant à 19 329 Francs 61 et sollicite un secours de l'État pour parfaire ce chapitre.

M. Lisch, rapporteur, estime qu'il n'y a pas lieu pour l'administration des Beaux-arts de concourir à cette dépense qui s'applique à des travaux de seconde urgence et que la demande de la Commune devra être renvoyée à l'administration des Cultes.

M. de Baudot fait observer que le refus de concourir de la part du service des Monuments historiques constitue une condition défavorable pour obtenir un secours de l'administration des Cultes.

M. Lisch répond que les travaux ayant été entrepris contrairement aux instructions de la Commission, il est difficile à l'administration des Beaux-arts de venir en aide à la Commune. On pourrait d'ailleurs autoriser l'emploi des 10 000 Francs votés par celle-ci. Cette proposition est adoptée.

M. Lisch fait connaître en outre qu'une somme de 1 500 Francs vient d'être mise à la disposition de la Fabrique pour l'établissement de verrières dans les fenêtres du choeur ; qu'un devis de 2 567 Francs a été dressé en vue de ce travail et que les 1 067 Francs complémentaires de la dépense sont demandés à la Commission.

Conformément aux conclusions de son 80/15/012/344 rapporteur, la Commission est d'avis que cette demande de subvention doit être renvoyée à l'administration des Cultes.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

M. l'architecte Ballu présente un devis de 47 818 Francs pour la restauration de cet édifice. La restauration du clocher figure dans ce devis pour 29 545 Francs. M. Lisch, rapporteur, en raison du grand intérêt qui s'attache à ce clocher, de l'urgence des réparations, et du défaut de ressources de la Commune propose d'allouer pour cette partie de l'entreprise un secours de 1 500 Francs à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires en s'adressant à l'administration des Cultes.

M. de Baudot est d'avis de s'en tenir à la consolidation pure et simple de la flèche.

M. de Lasteyrie estime que les dessins de l'architecte ne justifient pas suffisamment ses propositions. Il demande une étude à plus grande échelle accompagnée d'un rapport motivé.

Cette demande est approuvée.

Église Saint-Jean à Château-Gontier (Mayenne)

Appelée à examiner un projet de restauration transmis par la Fabrique, la Commission a constaté que le monument, en raison de travaux mal entendus dont il a été l'objet précédemment, a perdu beaucoup de son intérêt. Elle en propose en conséquence le déclassement.

Château de Vitré (Ille-et-Vilaine)

Les travaux exécutés jusqu'à ce jour au château de Vitré ont consisté dans la restauration du châtelet où sont installés la bibliothèque et le musée de la Ville. Il s'agit aujourd'hui de terminer la restauration de la tour Saint-Laurent qui est la partie la plus intéressante du château au point de vue de la défense, et d'exécuter les travaux de terrassement nécessaires pour dégager complètement le soubassement de l'édifice. Ces travaux sont 80/15/012/345 évalués à 96 827 Francs 70, mais, comme il existe en caisse un reliquat de 7 125 Francs sur les derniers travaux, le montant des ressources à créer est seulement de 89 702 Francs 70.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de prendre à la charge du crédit des Monuments historiques les deux tiers de cette somme, soit 59 801 Francs 80, qui représentent une part proportionnelle à celle que le département des Beaux-arts a prise à l'exécution des travaux déjà exécutés.

Château de Turenne (Corrèze)

M. de Baudot communique une demande formée par le propriétaire du château de Turenne à l'effet d'obtenir : 1er une allocation pour des réparations à faire à la Tour de César, 2e l'envoi d'un architecte pour dresser un devis et en même temps examiner s'il n'y aurait pas lieu de classer la Tour dite du Trésor.

La Commission est d'avis de classer dès à présent cette seconde tour, de charger M. de Baudot de faire un rapport sur la situation de la Tour de César et d'attendre ses propositions pour statuer sur la question d'allocation.

M. Antonin Proust se retire. Présidence de M. [Émile] Boeswillwald.
Beffroi de Besse (Puy-de-Dôme)

La Commune manquant des ressources nécessaires pour exécuter à son beffroi des réparations évaluées à 3 045 Francs, s'est adressée au ministère des Beaux-arts pour obtenir un secours. La Commission est appelée en conséquence, à examiner préalablement s'il y a lieu de classer l'édifice. 80/15/012/346

Conformément au rapport de M. Selmersheim, qui s'est rendu sur place, la Commission est d'avis que le beffroi de Beesse ne présente pas un intérêt suffisant pour figurer sur la Liste de classement.

Église de Montfermy (Puy-de-Dôme)

La demande de classement formée par la Municipalité de Montfermy pour son église est également écartée par la Commission, en raison du peu d'intérêt que présente l'édifice.

Église Saint-Ouen à Rouen (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim, rapporteur, propose l'adoption du projet de maître-autel tracé par M. Sauvageot pour la Fabrique de Saint-Ouen.

Ce projet est adopté.

Maison des Gens d'Armes à Caen (Calvados)

M. Selmersheim fait connaître que la surface de terrain à acquérir d'après le lotissement qu'il a dressé sur les indications de la Commission est de quatre cent trente deux mètres, dont quatre vingt environ sont occupés par les constructions. Le prix d'acquisition ne saurait être inférieur à 15 000 Francs et les travaux de consolidation peuvent être évalués à une somme égale.

M. le rapporteur propose de fixer le prix d'acquisition de la portion du domaine dont il s'agit et de déterminer la proportion dans laquelle le concours de l'État serait assuré à la Ville pour l'acquisition et les réparations.

La Commission est d'avis que la somme de 15 000 Francs peut-être fixée comme le prix maximum de l'acquisition et qu'il y a lieu pour l'État de s'assurer le concours de la Ville dans la proportion de la moitié de la dépense.

La séance est levée. 80/15/012/347
2 mars 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, de Caix de Saint-Aymour, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 3 février est lu et adopté.
Aide des Sociétés savantes pour le classement des objets

M. le président donne communication d'une lettre du préfet de la Haute-Garonne transmettant la proposition faite par la Société Archéologique du Midi de la France de venir en aide à la Commission des Monuments historiques pour l'exécution de la loi du 30 mars 1887, notamment pour le classement des objets mobiliers.

M. de Lasteyrie, rapporteur de cette proposition, conclut à la nécessité, pour obtenir un résultat effectif, d'aller en province, de se mettre en rapport avec les archéologues, les architectes, les membres du clergé, les archivistes, et même les sociétés, mais pour celles-ci, directement, c'est-à-dire avec leurs membres les plus actifs, de manière à pouvoir discuter leurs propositions et contrôler leurs appréciations. Il souhaite, en outre, qu'un ou deux membres de la Commission soient chargés de centraliser les indications et de les présenter à la sous-commission de classement. C'est dans ces conditions qu'il propose d'accepter le concours de la Société archéologique du Midi.

M. Lisch rappelle que l'on avait pensé d'abord envoyer une circulaire aux Sociétés, non pour les instituer correspondants, mais pour en obtenir des renseignements. Leur mandat serait limité.

Cette proposition est adoptée, ainsi que les conclusions de M. de Lasteyrie qui est invité à se charger de faire cette année une tournée dans 80/15/012/348 une partie de la France.

Pilier d'un hôtel à Beauvais (Oise)

M. le président donne lecture d'une lettre du directeur de la Manufacture de Beauvais qui appelle l'attention de l'administration sur un pilier du XVIe siècle, appartenant à l'Hôtel du pilier royal à Beauvais et faisant partie d'une habitation particulière menacée de transformation. M. Selmersheim est prié de se rendre à Beauvais pour s'entendre avec le propriétaire et assurer la conservation du pilier.

M. le président fait connaître que le directeur des Beaux-arts se propose de demander 40 000 Francs pour l'exposition des moulages de sculptures du XIXe siècle.

M. [Émile] Boeswillwald a la parole pour la lecture de son rapport sur l'
Église Notre-Dame à Châlons-sur-Marne (Marne)

M. l'Inspecteur général propose d'adopter le projet de M. Génuys modifié par cet architecte dans le sens des observations présentées par la Commission dans sa séance du 1er juillet 1887. La dépense devant s'élever d'après le devis à 48 840 Francs 34, il propose d'allouer conditionnellement sur le crédit 25 000 Francs, laissant à la Ville et à la Fabrique le soin de combler le déficit.

L'examen du projet donne lieu aux observations de MM. de Lasteyrie et Courajod, qui demandent l'ajournement de l'affaire pour se rendre compte si la réfection des contreforts proposée par l'architecte et défendue par M. le rapporteur, M. Lisch, au nom des architectes de la Commission, est d'une nécessité absolue.

L'ajournement est voté. Une sous-commission composée de MM. de Lasteyrie, Courajod et des trois Inspecteurs généraux se rendra sur place d'ici à la prochaine séance. 80/15/012/349

Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'allouer une allocation supplémentaire de 8 104 Francs 07, qui, jointe à l'allocation de 11 895 Francs 93 précédemment accordée sur le crédit des Monuments historiques, porterait à 20 000 Francs la part contributive de l'administration des Beaux-arts dans une dépense évaluée à 30 709 Francs 50.

Cette allocation supplémentaire devant permettre d'achever la restauration de l'édifice et restant d'ailleurs soumise à la condition que la Commune parferait le devis, la Commission adopte les conclusions du rapport.

Mosaïques de Tébessa et de Oued-Athménia (Algérie)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître que M. Chabassière, géomètre à El-Guerrah, a photographié et établi à l'aquarelle les mosaïques découvertes dans le terrain du quartier de Cavalerie de Tébessa, ainsi que ce qui subsiste des mosaïques de Pompeianus à Oued-Athménia, et qu'il propose d'en exécuter une reproduction, au tiers de la grandeur, pour l'Exposition de 1889. M. Chabassière sollicite un secours de 5 à 6 000 Francs pour mener à bonne fin ce travail.

M. le rapporteur exprime l'avis qu'au point de vue de l'histoire et de l'art, cette reproduction présenterait un grand intérêt et que l'auteur mérite d'être encouragé par l'administration ; mais il estime que le chiffre de la subvention demandée est trop considérable en raison des ressources du crédit et qu'il y aurait lieu de la réduire à 2 500 Francs, à la charge par le Conseil général de Constantine, qui s'intéresse à la reproduction de ces mosaïques, de compléter la somme nécessaire à M. Chabassière pour exécuter son travail.

M. le président fait observer que l'Algérie ayant un crédit spécial pour l'Exposition de 1889, le Gouvernement général pourrait peut-être prendre 80/15/012/350 à sa charge le travail en question. Il lui paraît difficile que la Commission accorde 2 500 Francs sans compensation d'aucune sorte. Il serait à désirer que des renseignements fussent fournis sur cette affaire.

M. le président en propose, en conséquence, l'ajournement à la prochaine séance à laquelle M. Thomson serait prié de vouloir bien assister.

Cette proposition est adoptée.

Église de Donnemarie (Seine-et-Marne)

M. Selmersheim, chargé d'examiner le projet de restauration transmis par le préfet, a constaté que ce projet dénote de la part de son auteur une grande incompétence en matière d'art architectural au Moyen Âge, et il conclut à l'impossibilité de confier à cet architecte la restauration d'un monument aussi important que l'église de Donnemarie.

Sur sa proposition, la Commission est d'avis de demander à M. Louzier un devis des travaux à exécuter à cet édifice.

Prieuré de Champdieu (Loire)

En 1883, le propriétaire a sollicité du préfet le concours de l'administration pour sauver de la ruine les bâtiments du prieuré, qui n'étaient pas classés à cette époque. Sur l'invitation du préfet, le maire fit exécuter d'urgence des travaux évalués à 538 Francs.

Les entrepreneurs, pour obtenir le paiement de cette somme, s'adressèrent à la Municipalité qui refusa ; puis aux héritiers du maire décédé, qui soldèrent la dépense. Ces héritiers s'adressent à leur tour à l'État pour obtenir le remboursement de la somme indiquée ci-dessus à laquelle ils ajoutent les frais résultant de la réclamation des entrepreneurs.

M. Selmersheim, rapporteur, propose le remboursement de la dépense des travaux, en raison de leur utilité reconnue, à la condition qu'un contrat interviendrait avec le propriétaire, aux termes duquel celui-ci s'engagerait, lui et ses ayants-droits, à ne jamais démolir, en 80/15/012/351 échange de la subvention.

Cette proposition est adoptée.

Tour de Pannesac (Haute-Loire)

Cette tour, qui est la propriété d'un particulier, réclame des réparations que le préfet, pour sauvegarder la sécurité publique, a dû mettre en demeure le propriétaire d'exécuter.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'assurer la conservation de ces restes intéressants des anciennes portes de la ville, en les classant et en allouant au propriétaire pour les réparations une somme de 600 Francs égale à la moitié de la dépense, suivant l'évaluation de M. Petitgrand, architecte du service.

Cette proposition est adoptée.

Manoir du Piroux à Thiers (Puy-de-Dôme)

Le propriétaire a déclaré, par lettre du 3 avril dernier, accepter les charges résultant du classement à la condition que l'État procéderait à la réparation des parties extérieures du monument dans le délai de deux mois.

L'administration n'ayant pu répondre dans ce délai, le propriétaire a fait procéder lui-même aux réparations, sans aucune préoccupation du caractère artistique de l'édifice et il sollicite aujourd'hui la participation de l'État à la dépense qui s'élève à environ 15 000 Francs.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis de déclasser le monument.

Église de Gaillac (Tarn)

Un projet de chaire à prêcher a été soumis à l'examen de la Commission qui ne le juge pas susceptible d'être adopté, en raison de son caractère prétentieux et de son ornementation surchargée peu en rapport avec la sévérité de l'édifice. D'autre part, la construction de cette chaire doit entraîner le percement d'un pilier pour livrer passage à l'escalier. 80/15/012/352

M. Selmersheim, rapporteur, propose, en conséquence, d'inviter la Fabrique à produire un projet plus modeste, qui devrait donner à la chaire le caractère de meuble et non de construction faisant corps avec l'édifice.

M. de Lasteyrie fait connaître qu'il a lieu de croire que les travaux sont commencés.

La Commission adopte les conclusions du rapport et demande que, s'il y a lieu, l'édifice soit remis en état.

Église de Dives ; Halles de Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission propose le classement de cet édifice, qui est demandé par le Conseil général, et qui aura pour effet de permettre de diriger les travaux de restauration qui y sont commencés.

Le Conseil général sollicite également le classement des Halles de Dives, construction en bois, composée de quinze travées dont les dernières datent de la fin du XVIe siècle. M. le rapporteur n'en propose pas le classement, cet édifice lui paraissant de moindre valeur que les Halles de Saint-Pierre-sur-Dives, qui n'ont pas été jugées dignes de figurer sur la Liste des Monuments historiques.

Sur la demande de M. de Lasteyrie qui trouve aux deux édifices un grand intérêt, l'examen de l'affaire est ajourné à la prochaine séance et la Commission sera appelée à examiner s'il n'y a pas lieu de classer les Halles de Dives et celles de Saint-Pierre.

Église Saint-Eustache à Paris (Seine)

M. Selmersheim, rapporteur, rend compte de la situation du monument pour la restauration duquel un devis général de 714 413 Francs est présenté par l'architecte. Il estime que cette dépense pourrait être réduite à 660 544 Francs 83 et que, cette réduction faite suivant les indications du rapport, 80/15/012/353 le devis pourrait être approuvé.

Quant aux moyens d'exécution, M. le préfet de la Seine demande à l'administration des Beaux-arts de prendre à sa charge le tiers de la dépense, soit 220 000 Francs, dans la supposition que la Fabrique et le Conseil municipal se chargeront des deux autres tiers.

M. le rapporteur ne pense pas que, dans l'état du crédit, il soit possible d'intervenir dans une si large mesure, mais il propose d'allouer 50 000 Francs pour assurer à la Commission la direction des travaux.

La Commission n'est pas d'avis qu'il y ait lieu de s'engager pour le moment à contribuer à la dépense. Elle désigne MM. Selmersheim et [Jean-Camille] Formigé pour s'informer auprès de l'administration municipale de ses intentions à ce sujet, et lui exposer la manière dont la Commission entendrait que les travaux fussent dirigés sous sa surveillance.

Stalles dans l'église Saint-Pierre de Lisieux (Calvados)

Conformément à l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission approuve le projet présenté par M. l'architecte Louzier, pour la construction de deux stalles à l'entrée du choeur, dont la dépense doit être payée au moyen de souscriptions particulières.

Église Saint-Martin à Argentan (Orne)

M. Selmersheim fait connaître la situation de cet édifice dans lequel il serait nécessaire d'exécuter des réparations et propose de charger M. Chaine, architecte, de dresser un devis des travaux accompagné d'un relevé de l'édifice.

M. le rapporteur fait connaître en même temps que M. le curé de l'église Saint-Germain, dans la même ville, fait exécuter des travaux sans autorisation et propose de charger également M. Chaine de s'entendre 80/15/012/354 avec la Fabrique pour l'emploi des ressources dont elle dispose.

Ces propositions sont adoptées.

Église Notre-Dame à Saint-Lô (Manche)

Le devis estimatif des travaux demandés à M. Louzier s'élève à 19 214 Francs 10 sur lesquels 9 000 Francs seront fournis par la Commune et la Fabrique.

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer 3 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la condition que la Commune procurera le complément des ressources en s'adressant à l'administration des Cultes.

Église d'Aubrac et Pont-d'Espalion (Aveyron)

Le Conseil général ayant appelé l'attention de la Commission sur ces deux monuments pour en obtenir le classement, M. l'Inspecteur général Selmersheim s'est rendu sur place pour en apprécier la valeur. L'église, qui appartient à l'architecture de la fin du XIIe siècle, mais qui a subi des altérations, lui a paru ne présenter qu'un faible intérêt. Le pont, qui remonte à la première moitié du XIIIe siècle, lui a semblé au contraire digne de figurer sur la Liste de classement.

Conformément à ces conclusions, la Commission adopte la proposition de classer le pont et non l'église.

Église Notre-Dame d'Avesnières à Laval (Mayenne)

La Commission approuve, sur la proposition de M. Lisch, un projet de clôture et d'appropriation des abords de l'église d'Avesnières présenté par la Ville et pour lequel aucun secours n'est demandé à l'État. 80/15/012/355

Pont du Pernay (Deux-Sèvres)

Le préfet, avant de soumettre l'affaire au Conseil général, désire savoir à quelle somme s'élèvera la subvention de l'État et déclare que le département refuserait sans doute tout concours si l'État ne prend pas une part considérable à la dépense. Cette dépense s'élève à 24 273 Francs.

M. Lisch, rapporteur, propose d'en prendre les deux tiers, soit 18 000 Francs, à la charge du crédit, à la condition que le département s'engagera pour le surplus, payable au besoin sur plusieurs exercices.

Adopté.

Église de Fenioux (Charente-Inférieure)

Conformément à l'avis de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 47 818 Francs dressé par M. Albert Ballu pour la restauration de l'église de Fenioux, mais de n'autoriser pour le moment que l'exécution du 1er chapitre s'élevant à 29 545 Francs pour lequel une somme de 10 000 Francs pourrait être accordée conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques.

Église de Fenioux (Deux-Sèvres)

Cet édifice dont le classement est demandé par le Conseil général n'offre de remarquable que son clocher et un pilier renaissance situé à l'angle extérieur du transept nord et qui a dû faire partie d'une construction luxueuse dont il est impossible actuellement de concevoir les dispositions.

M. Lisch, rapporteur, propose de classer ce reste précieux et de faire exécuter des fouilles au pied du pilier en longeant le mur du transept par un architecte des Monuments historiques.

La Commission est d'avis de classer le monument dans son entier et de charger 80/15/012/356

M. Devérin de faire les fouilles au pied du pilier.

La séance est levée. 80/15/012/357
23 mars 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot, Selmersheim, Thomson.
Le procès-verbal de la séance du 2 mars est lu et adopté.
Mosaïques de Tébessa et d'Oued-Athménia (Algérie)

M. le président expose la situation de l'affaire relative à la demande de subvention formée par M. Chabassière pour la reproduction des mosaïques de Tébessa et d'Oued-Athménia. Il rappelle que la Commission, dans sa dernière séance, s'était préoccupée d'obtenir du pétitionnaire un relevé pour ses archives, en échange de la subvention qui lui serait accordée, et dont le chiffre était évalué à 2 500 Francs, cette subvention devant d'ailleurs être soumise à la condition que le département accorderait une somme égale.

M. de Lasteyrie fait observer que, en procédant ainsi, la Commission lui semblerait s'écarter de sa règle ordinaire qui consiste à demander aux architectes les relevés dont elle a besoin. Or, le relevé dont il s'agit est fait en vue de l'Exposition de 1889 et dans des dimensions qui le rendrait très embarrassant pour les archives. Son exécution dans ces conditions ne lui semble donc pas répondre à un besoin et, de plus, serait très onéreuse. Il estime qu'une photographie faite d'après les mosaïques elles-mêmes suffirait aux archives.

M. Thomson expose dans quelles conditions la subvention était demandée. Il s'agissait de faire connaître en France des mosaïques destinées à rester en Afrique. Il lui semblait qu'il y avait là un intérêt général à soutenir et qu'en 80/15/012/358 accordant une subvention sur le crédit des Monuments historiques, on ne s'écartait pas de la destination de ce crédit. Mais il déclare que si l'on se place au point de vue de la valeur des dessins, ces dessins ne représenteront certainement pas une valeur de 2 500 Francs. Ce dernier point de vue étant celui de la Commission, M. Thomson est d'avis qu'elle ne doit pas voter de subvention.

M. Dreyfus estime que l'affaire a quelque analogie avec celle des ruines de Sanxay, qu'il y a là un travail intéressant à favoriser, et conclut à l'allocation de 1 000 Francs à M. Chabassière, à qui il ne serait rien demandé en échange.

M. le président pense que l'on pourrait ajourner l'affaire à la prochaine séance, et, en attendant, reprendre auprès du ministre la demande de crédit pour la participation de la Commission à l'Exposition de 1889. L'allocation de la subvention sur ce crédit, s'il était obtenu, serait tout indiquée. Il invite M. Thomson à s'associer à lui pour faire cette démarche auprès du ministre.

M. Thomson n'ayant pas accepté ces diverses propositions, l'affaire est définitivement écartée.

L'ordre du jour appelle l'affaire de l'
Église Notre-Dame à Châlons-sur-Marne (Marne)

M. de Lasteyrie fait connaître le résultat de la visite du monument faite avec lui par MM. [Émile] Boeswillwald, Courajod et Selmersheim. La conservation de la disposition actuelle pour les contreforts modernes lui a paru sans intérêt. Mais il n'en est pas de même des contreforts anciens. Toutefois, il a pensé, avec M. Courajod, pouvoir prendre un moyen terme, à savoir : laisser l'architecte modifier tous les contreforts, à l'exception d'un seul, celui qui est voisin du clocher et qui est dans le meilleur état de conservation. Mais pour celui-là même, il se présente une question : celle de savoir si l'on remplacera ou non par un linteau les claveaux en arc qui réunissent 80/15/012/359 la colonne et le mur.

M. [Émile] Boeswillwald démontre que l'arc-boutant est vieux en ce qu'il tend à renverser la pile. Il demande, en conséquence, que la culée soit reportée un peu en arrière, qu'on lui donne cinq centimètres de plus à droite et à gauche pour offrir une résistance à la poussée de l'arc et qu'enfin on place horizontalement les assises jusqu'au point central de l'arc.

M. Selmersheim considère qu'on ne pourra conserver cet arc-boutant sans le remonter. Or, il ne peut admettre qu'on rétablisse une disposition vicieuse. Il ne se rallierait à la conservation du contrefort qu'autant qu'on le maintiendrait sans y toucher.

Les conclusions de M. de Lasteyrie sont adoptées, à savoir : maintien du contrefort près du clocher, sauf à le consolider, en lui conservant sa disposition primitive.

Église de Chambon (Puy-de-Dôme)

La Fabrique ayant voté un emprunt de 5 000 Francs pour la restauration de cet édifice, sollicite un secours de l'État pour l'exécution des travaux dont le projet est soumis à l'examen de la Commission.

Ce projet ayant été jugé insuffisant, la Commission, conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de charger M. Petitgrand de la rédaction d'un devis, sous la réserve d'examiner, lors de la production de cette pièce, dans quelle mesure il y aura lieu de participer à la dépense.

Clocher de l'église de Grasse (Alpes-Maritimes)

La Commission, sur la production de documents photographiques et conformément à l'avis de son rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald, se prononce contre la demande formée par la Commune pour obtenir le classement de cet édifice.

Cloître de Saint-Papoul (Aude)

Le préfet de l'Aude, ayant fait suspendre, 80/15/012/360 en exécution de la loi du 30 mars 1887, des travaux de fouilles et de restauration entrepris par le maire de la Commune, ce magistrat demande l'autorisation de les continuer.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder cette autorisation, sous la réserve que le maire prendra pour continuer l'opération, les conseils de l'architecte de la Commission chargé des travaux de la cité de Carcassonne.

Adopté.

Église d'Épinal (Vosges)

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, propose d'approuver le devis de 27 033 Francs, dressé par l'architecte pour la restauration du portail des Bourgeois et d'allouer une subvention de 2 000 Francs qui, jointe aux 20 000 Francs de souscriptions particulières et à un reliquat de 2 810 Francs, porterait à 24 810 Francs le montant des ressources. Cette allocation serait toutefois soumise à la condition que la Ville compléterait le devis.

Grange de Vauclerc (Aisne)

Cet édifice est une propriété particulière. La charpente et la couverture nécessiteraient des réparations qui, suivant un devis de M. Gautier, architecte à Laon, pourrait être évaluées à 10 512 Francs 39.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que l'administration signale la situation de l'édifice au propriétaire en l'invitant à faire connaître ses intentions au sujet de la dépense à faire, et en lui faisant entendre que l'État pourrait lui venir en aide dans une certaine mesure.

Ces conclusions sont adoptées.

Abbaye de la Haute-Veille à Cirey-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle)

Cet édifice en ruines et qui appartient à un particulier est signalé à l'attention de l'administration par un membre correspondant du Comité des Beaux-arts des départements, qui a omis de faire connaître le nom du propriétaire et de produire des photographies.

La Commission ajourne l'examen de cette affaire 80/15/012/361 jusqu'à production de ces renseignements.

Église de Bayons (Basses-Alpes)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'ajourner cette affaire qui consiste dans une demande de classement et de secours, jusqu'à son retour de sa prochaine tournée d'inspection dans le Midi, les travaux pour lesquels un secours est demandé ne présentant d'ailleurs aucun caractère d'urgence.

Adopté.

Palais de Justice de Grenoble (Isère)

Le projet de reconstruction du Palais de Justice de Grenoble ayant été conçu par l'architecte de manière à respecter les diverses parties de la construction actuelle qui présentent un intérêt artistique ou historique, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, en propose l'adoption, sous la réserve que rien ne sera changé à la façade principale, dont l'ordonnance est reproduite dans la partie nouvelle.

Ces conclusions sont adoptées.

Portail de l'ancienne Cathédrale de Dax (Landes)

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission, considérant que le déplacement du portail constitue une opération très regrettable et que cette opération résulte uniquement du parti adopté par l'administration des Cultes pour la reconstruction de la cathédrale, propose de laisser la dépense à la charge du budget des Cultes.

Hôtel de ville de Cordes (Tarn)

M. l'architecte Paul Gout a produit, conformément aux instructions de la Commission, quatre devis pour la restauration des arcades de l'Hôtel de ville de Cordes.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver ces devis dans lesquels la dépense est réduite au strict nécessaire, et d'envoyer, avant de commencer les travaux, à chacun des propriétaires intéressés, le devis qui le concerne 80/15/012/362 en lui demandant un engagement écrit d'en prendre à sa charge la dépense tout entière ; il propose d'autre part d'allouer à la Ville un secours de 1 270 Francs, soit la somme à laquelle est évaluée la consolidation des quatre arcades qui lui appartiennent, montant à 2 539 Francs 72.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Lagny (Seine-et-Marne)

Les travaux dont le devis s'élève à 2 392 Francs 71 consistant uniquement en réparations à la couverture du clocher, la Commission, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, est d'avis de renvoyer la demande de secours de la Commune à l'administration des Cultes.

Église de Montivilliers (Seine-Inférieure)

La Commission départementale, qui a alloué un secours de 1 000 Francs à la Commune pour les travaux de réparation des dégâts causés par la foudre au clocher de son église dont la dépense s'est élevée à 9 235 Francs 97, sollicite de l'État un secours de 2 000 Francs qui, avec l'indemnité accordée par la compagnie d'assurances, doit couvrir la dépense.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis de partager avec l'administration des Cultes le paiement de ce déficit et d'allouer 1 000 Francs à la Commune de Montivilliers sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de La Trinité à Caen (Calvados)

Sur le rapport de M. Selmersheim, la Commission propose d'approuver le devis de 8 010 Francs dressé par M. de La Rocque pour la restauration de l'édifice, et d'allouer conditionnellement sur le crédit une somme de 2 670 Francs égale au tiers de la dépense.

Église de Mouen (Calvados)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 15 478 Francs 47 dressé par M. de La Rocque 80/15/012/363 et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques un secours de 5 000 Francs à la condition que la Ville se procurera le complément des ressources nécessaires, pour parfaire le devis.

Adopté.

Église de Tillières (Eure)

Sur le rapport de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver la partie du devis dressé par M. Darcy, relative à la restauration du choeur et de la chapelle de la Vierge dans cette église, c.a.d. des deux seules parties de l'édifice qui soient classées parmi les Monuments historiques, et d'accorder conditionnellement une somme de 3 000 Francs pour cette entreprise évaluée à 6 257 Francs 19.

Église de Boisney (Eure)

Le devis dressé par M. Gabriel Ruprich-Robert pour la restauration de cette église s'élève à 23 150 Francs 27. M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis de l'approuver et d'allouer conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques 7 500 Francs pour cette entreprise.

Cet avis est adopté.

Cuve baptismale dans l'église de Saint-Évroult de Montfort (Orne)

Le Conseil municipal de cette Commune expose qu'il est dans l'impossibilité de faire face à la dépense de la restauration de son église, s'il n'est autorisé à vendre la cuve baptismale qu'elle possède, et il demande, en conséquence, à l'administration de vouloir bien l'acquérir pour un musée de l'État.

M. Selmersheim, rapporteur, qui s'est rendu à Saint-Évroult, a constaté l'urgence des réparations à faire à l'église, qui, sans être classée, est encore fort intéressante ; il a constaté également que l'éloignement de cette Commune de toute grande voie de communication rendrait presque impossible au public la visite de la cuve baptismale en question. Ces considérations l'ont déterminé à proposer à la Commission 80/15/012/364 l'acquisition de cet objet pour le Musée de Cluny moyennant une somme de 5 000 Francs dont la moitié serait imputée sur le crédit des Monuments historiques et dont l'autre moitié pourrait être allouée par l'administration des Cultes à titre de secours pour les réparations à faire à l'église.

M. de Baudot fait observer qu'il serait nécessaire à l'administration des Cultes d'avoir un projet des travaux pour accorder un secours.

La Commission est d'avis de demander ce projet à la Commune et d'en attendre la production pour statuer sur la proposition d'acquisition de la cuve.

Église de Dun-sur-Auron (Cher)

M. Georges Darcy présente, suivant les indications qui lui ont été données par la Commission, un double projet, avec ou sans établissement de nouvelle sacristie, s'élevant, dans le 1er cas à 24 390 Francs 54, dans le second à 22 198 Francs 39.

M. Selmersheim propose l'adoption de cette dernière solution, en raison de l'économie qu'elle présente, et l'allocation conditionnelle de 7 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour cette entreprise.

La Commission est d'avis d'ajourner l'affaire et de demander à l'architecte de borner son devis aux travaux de première urgence.

Maison des Gens d'Armes à Caen (Calvados)

M. Lisch fait connaître que le propriétaire vient de faire mettre en vente son immeuble.

La Commission est d'avis qu'il y a lieu d'inviter l'administration municipale à se prononcer d'urgence sur la question de participation à la dépense d'acquisition de l'immeuble, et, pour la déterminer, propose de lui en attribuer la propriété en cas d'acquisition par elle et par l'État.

Église de Belvianes (Aude)

La Fabrique sollicite l'autorisation d'aliéner un lustre de l'époque de Louis XIV, en vue d'employer le produit de cette aliénation, soit 2 500 Francs à la 80/15/012/365 restauration de l'église qui menace ruine.

M. Darcel propose d'accorder cette autorisation si l'objet en question doit entrer dans un établissement public, le Musée des Arts décoratifs par exemple. Dans le cas contraire, il conclut au refus de l'autorisation demandée. M. Darcel se désintéresse d'ailleurs en ce qui concerne le Musée de Cluny.

La Commission, qui a sous les yeux une branche du lustre, adopte les conclusions de M. Darcel.

Hôpital de Bazas (Gironde)

La Commission administrative sollicite l'autorisation d'aliéner cent douze vases de faïence provenant de l'ancienne pharmacie de l'hospice. Quelques spécimens sont placés sous les yeux de la Commission.

M. Darcel n'accorde à ces vases qu'une valeur peu considérable et propose d'autoriser l'aliénation, sauf à conserver un spécimen de chacune des séries, soit quatorze pièces.

La Commission considérant que la valeur de cette collection résulte de son état complet, se prononce contre l'autorisation.

Ruines de l'église Saint-Denis à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire)

M. de Lasteyrie, rapporteur, fait connaître la situation de cette propriété particulière, pour la conservation de laquelle la Commission avait voté l'allocation d'un secours dont le chiffre serait établi d'après le devis d'un architecte de la Commission. Ce devis, dressé par M. Magne, s'élève à 1 200 Francs.

Mais M. le rapporteur fait prévoir qu'on ne devra pas s'en tenir là et que la situation pourra présenter dans l'avenir des difficultés qu'on n'a pas à craindre du propriétaire actuel. Il conclut au déclassement du monument dont on ferait faire un relevé pour les archives, en demandant au propriétaire d'abandonner, en cas de démolition, quelques uns des plus beaux chapiteaux, pour un Musée, celui d'Angers par exemple.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée. 80/15/013/1
27 avril 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcy, Darcel, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Laisné, Lisch, Sauvageot, Selmersheim, Tétreau.
Avant la lecture du procès-verbal, M. le président donne la parole à M. Tétreau qui est obligé de se retirer de bonne heure.
Préparation du décret en application de la loi de 1887

M. Tétreau s'excuse de ne pouvoir assister régulièrement aux séances de la Commission en raison des occupations que ses fonctions lui créent au Conseil d'État. M. Tétreau a examiné le projet de règlement d'administration publique préparé par le service des Monuments historiques. Avant de donner connaissance des modifications qu'il propose d'y apporter, il fait observer que, si l'article 18 de la loi établit qu'un règlement d'administration publique en déterminera les détails d'application, cela ne signifie pas que ce règlement soit indispensable ; c'est simplement une précaution prise par le législateur pour le cas où les dispositions de la loi ne seraient pas suffisamment explicites. D'autre part, aucun délai n'est imposé pour la production de ce règlement qui peut même toujours être complété ou modifié si l'application de la loi démontre la nécessité de rectifications ou de dispositions complémentaires.

M. Tétreau fait observer ensuite que, dans le texte voté par le Sénat, des modifications regrettables ont été apportées aux dispositions préparées par le Conseil d'État et admises par la Chambre des Députés : c'est ainsi que les articles 12 et 15 dont les dispositions sont générales se trouvent placées 80/15/013/2 dans des chapitres spéciaux. En effet, le projet du Conseil d'État ne comportait pas de divisions, le Sénat a introduit une division par chapitres, sans considérer que cette modification semblait faire disparaître le caractère général que certains articles empruntaient à la place qu'ils occupaient dans le premier projet.

M. Tétreau s'est appliqué à leur restituer leur portée réelle. Son projet comporte trois titres : le 1er relatif aux immeubles, le 2e aux objets mobiliers, le 3e comprenant les dispositions générales.

C'est ainsi que M. Tétreau est amené à modifier l'article 1er du projet de l'administration, qui visait à la fois les immeubles et les meubles, en ne visant que les immeubles seulement. Il stipule, en même temps, la nécessité d'un arrêté spécial pour le classement. Cette dernière disposition fait l'objet de l'article 1er.

Les articles 2, 3, 4 et 5 sont consacrés au règlement des conditions du classement suivant que les immeubles appartiennent à l'État "article 2", aux départements, Communes, Fabriques et établissements publics "art. 3 et 4" ou aux particuliers "art. 5" et établissant la procédure à suivre en cas de désaccord "art. 2 alinéa 2 et 4". L'article 6 est relatif aux documents à produire à l'appui des demandes de classement.

L'article 7 fixe le délai pour prendre l'arrêté de classement en cas d'accord avec les propriétaires.

Les articles 8 et 9 établissent les règles générales à suivre dans le cas de concours de l'État et la non obligation pour l'État de concourir aux frais d'entretien.

Les articles 10, 11 et 12 s'appliquent à la procédure à suivre pour les demandes de subvention, la rédaction des projets, leur approbation, les pièces à fournir à l'appui, les travaux auxquels ils se rapportent, les conditions qui peuvent être imposées aux propriétaires. 80/15/013/3

L'article 13 a pour but de déterminer ce que la Loi, dans son article 7 a entendu par monuments régulièrement classés. L'article 14 établit le point de départ du délai accordé aux propriétaires des immeubles pour obtenir le déclassement.

Le titre II se divise en trois articles, l'un (article 15) relatif aux objets mobiliers classés, l'autre (article 16) aux objets mobiliers non classés et aux travaux dans les monuments ; le troisième (article 17) aux responsabilités.

A ce sujet M. Tétreau fait remarquer que le paragraphe 2 de l'article 12 de la loi établit que les actions seront intentées et suivies devant les tribunaux civils ou correctionnels. Or, aucune des infractions prévues par la loi ne constituant un délit, ne saurait motiver contre les auteurs une poursuite correctionnelle. Aussi le Conseil d'État n'aurait-il dans son projet, visé que l'action civile.

Pour que l'article de la loi, tel que le Sénat l'a rédigé, ait un sens, il faut supposer qu'en dehors des infractions à la loi de 1887, un délit de droit commun prévu par le Code pénal aura été commis, et c'est en vue de cette interprétation que M. Tétreau a rédigé l'article 17 du projet de règlement qui explique ce qu'a voulu dire l'article 12.

La loi ne faisant mention de la Commission pour ainsi dire qu'incidemment dans son article 15, M. Tétreau a pensé qu'il était bon d'établir dans le règlement le mode de nomination des membres, ainsi que sa compétence, ses attributions et la nécessité de ses avis.

Cette disposition fait l'objet de l'article 18 qui avec l'article 19, relatif à l'exécution du décret, forme le titre III du projet de règlement.

La Commission adopte le projet de règlement rédigé par M. Tétreau ; elle demande que ce projet soit autographie et distribué avant la prochaine 80/15/013/4 séance, afin d'y être lu à nouveau, avant d'être présenté au Conseil d'État.

Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 23 mars au sujet de l'affaire de l'
Église Saint-Évroult de Montfort (Orne)

pour laquelle on attendait la production d'un devis avant de prendre une décision, M. Selmersheim fait connaître qu'un devis de 21 500 Francs, dont il n'avait pas eu communication au moment de la rédaction de son rapport, avait été présenté par la Commune dès 1882 en vue de la restauration de l'église. Rien ne s'opposerait donc à ce qu'une solution intervînt immédiatement.

M. le président est d'avis qu'en votant l'autorisation d'aliéner la cuve baptismale, même au profit d'un musée de l'État, la Commission entrerait dans une voie regrettable et contraire aux principes qu'elle a jusqu'à ce jour observés. M. Dreyfus allègue l'exemple du coffret de la cathédrale de Moutiers.

M. Dumay fait observer qu'en accordant une autorisation, l'administration ne peut spécifier au profit de quel acquéreur aura lieu l'aliénation. L'autorisation ne peut-être accordée que purement et simplement ou refusée absolument.

La Commission consultée vote le maintien au statu quo.

Musée Celto-normand au Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le président entretient la Commission des critiques dont l'administration a été l'objet au sujet du Mont-Saint-Michel de la part du desservant de la paroisse.

Il entend ne pas répondre aux attaques personnelles qui ont été également dirigées contre lui, mais il désire connaître la situation du monument en ce qui concerne le luxe d'échafaudage qui est reproché à l'administration et l'interruption des travaux. M. Selmersheim fait connaître que l'architecte 80/15/013/5 s'est borné aux échafaudages nécessaires, et que les travaux, qui d'ailleurs n'auraient pu être repris plus tôt à cause de la saison, ont été récemment autorisés et doivent être en ce moment en cours d'exécution.

M. Dumay établit que la situation du desservant de la paroisse qui n'est pas un prêtre séculier mais un des religieux du Mont, n'était pas régulière. Le traitement de ce desservant a été supprimé et l'évêque invité à nommer à sa place un prêtre du clergé séculier.

M. Selmersheim donne ensuite lecture de son rapport sur un projet de Musée Celto-normand à établir au Mont-Saint-Michel, projet dû à l'initiative de MM. Sébillot et Deloncle et appuyé par MM. Renan, Michel Bréal, Yves Guyot et Riotteau. Les auteurs du projet font ressortir l'intérêt qu'il y aurait à réunir au Mont-Saint-Michel des collections se rattachant à l'histoire des anciennes provinces de Normandie et de Bretagne. Ce Musée présenterait les grandes divisions suivantes :

1° un musée de l'art chrétien du Moyen Âge et de la Renaissance qui comprendrait spécialement les objets relatifs au culte de saint Michel et aux pèlerinages.

2° Les objets relatifs à la vie civile et militaire du Moyen Âge.

3° L'ethnographie de la Normandie, de la Bretagne et des Pays celtiques.

4° Les prisons, les supplices et l'Inquisition.

5° L'histoire du Mont, de la Baie et de leurs transformations géographiques.

M. Selmersheim estime que la Commission ne pourrait que se féliciter de voir donner une affectation bien définie à ces grands locaux abandonnés du Mont-Saint-Michel, il pense que l'on pourrait, dès maintenant et sans frais, livrer au Musée projeté le Cloître et la Salle des Chevaliers sous le Cloître ; il est d'avis que la Commission doit se réserver 80/15/013/6 le droit de contrôle sur la manière dont les installations seraient faites, tout en déclarant expressément qu'elle ne participerait point aux frais d'installation ni d'entretien.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Gisors (Eure)

M. Darcy soumet à l'examen de la Commission un projet de restauration de la chapelle de la Vierge de l'église de Gisors, dans laquelle on a découvert récemment, en déplaçant un retable en bois, un tympan sculpté du XVIe siècle représentant la Trinité et l'Assomption accompagnées d'attributs figurant les Litanies de la Vierge. Le projet comprend la restauration de ce tympan et la restitution d'un bas-relief détruit, dont la place est marquée par des arrachements à droite de la chapelle et devant représenter l'Institution de la Confrérie royale de l'Assomption par Charles V. Une maquette de cette composition est mise sous les yeux de la Commission.

M. Selmersheim, rapporteur, propose l'adoption du projet de M. Darcy, à la condition que la restauration sera faite en pierre de même nature que celle de la construction et confiée à un artiste compétent, et qu'un moulage de l'état actuel du tympan sera fait pour le Trocadéro. M. le rapporteur se prononce contre la partie du projet relative à la peinture des figures proposée par l'architecte. M. Courajod regarde comme fâcheuse l'opération projetée. Il ne lui semble pas possible que l'on puisse restaurer et conserver leur caractère ancien à ces sculptures où le neuf va dominer.

M. Dreyfus ne voit pas d'inconvénient à ce que l'on fasse un bas-relief neuf dans la partie de la chapelle où il n'existe plus rien ; mais il ne croit pas que l'on doive réparer les sculptures dégradées. M. le président craint que l'on n'entre dans une voie dangereuse en restaurant des morceaux de 80/15/013/7 sculpture et rappelle celles de la Porte Saint-Denis dont on a blâmé la restauration.

M. Lisch insiste sur la proposition de faire un moulage des sculptures et d'en autoriser la restauration ensuite. Cette mesure sauvegarderait la situation.

M. de Baudot partage cette opinion. Il ne croit pas à la possibilité de laisser les choses en l'état, principalement dans un intérieur d'édifice. Il expose la manière dont il entend la restauration des parties sculptées suivant qu'il s'agit de parties extérieures ou de parties protégées. Il déclare que des restaurations de sculptures se font dans des conditions analogues, et que, dans la circonstance, le sculpteur auteur de la maquette présentant toutes les garanties de conscience et de capacité, il y aurait lieu, suivant lui, d'adopter les conclusions du rapport.

Ces conclusions mises aux voix sont adoptées par sept voix contre trois.

Ancienne cathédrale de Die (Drôme)
Conformément aux conclusions de M. Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer à la Ville de Die 2 500 Francs pour l'aider au paiement de la dépense devant résulter de l'acquisition de deux maisons contiguës au porche de son église. Cette allocation ne serait toutefois définitive que lorsque la somme de 10 000 Francs à laquelle est évaluée la dépense entière serait réunie par la Municipalité.
Porte de ville et église de Druyes (Yonne)

La Commune demande le classement d'une porte ayant fait partie de l'ancienne enceinte. M. Paul Boeswillwald, qui s'est rendu sur place, est d'avis de prononcer le classement demandé et d'adopter également cette mesure à l'égard de l'église du XIIe siècle qui présente de l'intérêt.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

M. le président fait connaître que le projet de construction d'une flèche sur le clocher de l'église de Saint-Maixent donne lieu à une protestation 80/15/013/8 de toute la région. Il se demande si la Commission ne doit pas tenir compte de ce mouvement.

M. Lisch rappelle que la Commission a adopté le projet et que le legs du curé de Béchillon s'appliquait à la construction de cette flèche.

M. le directeur des Cultes fera vérifier la situation de l'affaire au point de vue de l'acceptation du legs.

La séance est levée. 80/15/013/9
11 mai 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Laisné, Lisch, de Lasteyrie, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim, Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 27 avril est lu et adopté.
Pont Saint-Bénézet à Avignon (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture d'une lettre de M. Révoil qu'il a prié de le renseigner au sujet des travaux entrepris par la Municipalité d'Avignon aux abords du Pont Saint-Bénézet sans le contrôle de l'administration. Ces travaux, qui consistent dans la construction d'une maison à deux étages adossée contre le mur de rampe de l'escalier du pont, ont pour effet de dénaturer l'aspect de la porte de la chapelle Saint-Nicolas d'obliger les visiteurs à traverser la cuisine du concierge installée dans la maison pour arriver à l'escalier du pont.

M. Révoil signale également dans sa lettre des travaux de restauration exécutés sans contrôle dans l'église de Villeneuve-lès-Avignon par l'ancien curé de cette église.

La Commission est d'avis d'inviter le maire d'Avignon à faire remettre dans l'état primitif les abords du Pont Saint-Bernard et d'aviser le préfet du Gard des faits signalés dans l'église de Villeneuve-lès-Avignon.

M. de Lasteyrie voudrait que l'on pût prévenir les faits de cette nature au lieu d'avoir à constater et à réparer un fait accompli. Il conclut à la nécessité de placer dans le chef-lieu de chaque département un correspondant responsable qui serait chargé d'aviser l'administration des 80/15/013/10 faits intéressant la conservation des Monuments historiques.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

M. le directeur des Cultes fait connaître que les recherches faites dans son administration au sujet du legs en faveur de l'église de Saint-Maixent n'ont pas fait découvrir de décret d'autorisation.

M. de Lasteyrie se demande, en présence du tracé, quel motif on peut invoquer contre le projet d'achèvement de la flèche qui est amorcée.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis que, appelée à se prononcer sur le projet au point de vue technique, la Commission n'avait pas d'objection à élever contre lui.

M. le président croit que, dans la situation en présence des protestations locales, il est au moins nécessaire de rappeler au procès-verbal que la Commission ne saurait en aucun cas être appelée à participer à la dépense.

L'ordre du jour appelle un deuxième examen du
Projet de règlement d'administration publique à annexer à la loi du 30 mars 1887

M. Tétreau donne successivement lecture des articles.

Les articles 1 et 2 sont adoptés sans modification.

L'article 3 alinéa 2 donne lieu à une observation de M. le président, qui souhaiterait que le ministre des Beaux-arts pût prononcer le classement sans attendre le consentement du département, de la Commune, de la Fabrique ou de l'établissement propriétaire, par ce motif que, dans l'intervalle de la proposition de classement à la décision à intervenir, les édifices pourraient être l'objet de travaux regrettables.

M. Tétreau est d'avis que la loi s'oppose à ce que le classement puisse avoir lieu avant le consentement donné par le propriétaire, mais il croit possible en effet d'intervenir, au moyen d'un article de règlement d'administration publique, 80/15/013/11 pour sauvegarder l'édifice qui se trouverait dans la situation prévue par M. le président. Il propose, en conséquence, la rédaction d'un article qui prendrait place à la suite des articles réglant les conditions du classement et serait inscrit sous le numéro 14.

En voici le texte proposé par M. Tétreau :

"Les immeubles qui seraient l'objet d'une proposition de classement en cours d'instruction, ne pourront être détruits, restaurés ou réparés sans le consentement du ministre des Beaux-arts jusqu'à ce que la décision sur le classement soit intervenue. En cas de classement, la situation de ces immeubles est déterminée conformément aux dispositions de l'article 4 de la loi du 30 mars 1887."

Les articles 4 et 5 sont adoptés sans modification.

L'article 6 prévoyait la production de photographie, à l'appui des demandes de classement. La Commission croit qu'il y a lieu de viser également les dessins. Il sera fait mention, en conséquence, de tous les documents graphiques.

Les articles 7, 8 et 9 sont adoptés sans modification.

L'article 10, disposant que les demandes de subvention et les projets de travaux à exécuter concernant un monument classé doivent être adressées au ministre des Beaux-arts, M. le directeur des Cultes croit devoir protester contre le caractère trop général de cet article.

M. Dumay expose la situation des édifices qui relèvent de son administration. Parmi ceux-ci se trouvent les édifices diocésains au nombre desquels sont les cathédrales, dont quarante et une classées parmi les Monuments historiques. Il y a là un service organisé auquel l'article 10 porterait atteinte en exigeant que les projets de ses architectes fussent soumis au contrôle de la Commission des Monuments historiques .

M. le président fait observer que l'article 10 ne va pas plus loin que la loi, qui est générale 80/15/013/12 et qui donne un droit au ministre des Beaux-arts sur tous les édifices classés.

M. de Baudot s'élève contre cette disposition qui ne peut, suivant lui, manquer de provoquer des conflits. Il ne peut admettre que le service des travaux diocésains soit obligé de soumettre tous ses projets au contrôle de la Commission. D'autres services sont dans le même cas. La Commission pourra-t-elle intervenir et s'opposer à l'exécution de tout projet qu'elle n'aurait pas approuvé ? Il ne croit pas possible l'application de la loi, si on veut lui donner cette portée.

M. Tétreau répond que la portée de la loi est générale vis-à-vis de tous les services de l'État : il prie la Commission de se reporter à l'article 4 lequel est formel et s'applique à tous les travaux concernant les monuments classés quels que soient les services publics qui les entreprennent. Cet article a été inspiré, suivant l'opinion de M. Tétreau, précisément pour mettre fin aux conflits soulevés par plusieurs ministères affectataires de bâtiments classés et désormais ces ministères ne pourront exécuter des travaux dans les monuments qu'en se conformant aux dispositions de l'article 4 ou en en violant ouvertement le texte, ce qui ne peut se supposer.

M. le directeur des Cultes explique son intervention. Il est de son devoir de sauvegarder l'autonomie de son service. Il propose d'ajouter au texte de l'article 10 ces mots destinés à lui enlever son caractère général : à l'exclusion des travaux aux édifices diocésains dont l'exécution est réglementée d'autre part.

M. Tétreau fait observer que cette réserve va contre le texte même de la loi et qu'un règlement d'administration publique n'a pas le droit de le faire.

M. Dumay insiste pour que du moins sa protestation figure au procès-verbal. 80/15/013/13

Les articles de 11 à 20 sont lus et adoptés sans modification. Le règlement est approuvé.

Décès de M. Castagnary, directeur des Beaux-arts

M. le président fait part à la Commission d'une douloureuse nouvelle qui vient de lui être communiquée à l'instant : M. Castagnary, directeur des Beaux-arts vient de mourir subitement.

M. le président propose de lever la séance en signe de deuil.

La séance est levée. 80/15/013/14
18 mai 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. le directeur des Bâtiments civils, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcy, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Laisné, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 11 mai est lu et adopté.
Porte Saint-Georges à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

L'administration ayant été informée par dépêche du 11 mai que la Municipalité de Nancy faisait démolir une tourelle située à l'angle nord de la Porte Saint-Georges, M. [Émile] Boeswillwald donne lecture d'un rapport qui lui a été demandé sur cette affaire. Il résulte de ce rapport que la tourelle en question fait partie intégrante de la porte, qu'elle a été comprise dans le classement de cette dernière, que M. le maire de Nancy ne l'ignorait pas, M. [Émile] Boeswillwald ayant lui-même appelé l'attention de ce magistrat sur l'état de cette partie du monument, quinze jours auparavant.

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître en même temps que la Municipalité a mis en vente le terrain devenu libre du côté nord de la Porte par suite de la démolition de l'Hôtel de la Chartreuse, opération faite en vue du dégagement de la porte, au moyen d'une partie de la subvention de 140 000 Francs accordée à cet effet par l'État à la Ville.

M. le rapporteur conclut à ce que la Municipalité nancéienne soit invitée sans retard à arrêter les travaux de démolition de la tourelle et à maintenir le dégagement du côté nord de la porte.

La Commission adopte ces conclusions. Une dépêche sera envoyée dans ce sens au préfet de Meurthe-et-Moselle. 80/15/013/15

Tour de l'Horloge à Barcelonnette (Basses-Alpes)

M. [Émile] Boeswillwald signale l'état alarmant de cet édifice et propose de charger M. Révoil d'étudier sur place et de présenter un projet de consolidation des parties compromises.

Cette proposition est adoptée.

Théâtre antique d'Orange (Vaucluse)

Ce Théâtre, servant chaque année à l'occasion des fêtes locales à des représentations scéniques, l'architecte serait d'avis de pourvoir à la sûreté des nombreux et intéressants fragments de marbres déposés dans le pulpitum en les transférant dans l'emplacement de l'ancien escalier qui confine à la salle des mimes.

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, adopte cet avis et vote l'allocation d'une somme de 606 Francs 48 montant du devis présenté par l'architecte pour l'exécution des travaux de préservation projetés.
Église des Cordeliers et chapelle ducale à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Le Gouvernement autrichien allouant chaque année une somme de 2 800 Francs à la Fabrique de la paroisse de Saint-Épire pour l'entretien de la chapelle funéraire qui renferme les tombeaux de plusieurs membres de la famille de Lorraine, M. l'ambassadeur d'Autriche demande au Gouvernement français que des mesures soient prises pour assurer la bonne administration de ces fonds, que le conseil de Fabrique n'aurait pas entièrement appliqués à l'entretien de la chapelle, dont l'état laisse beaucoup à désirer.

L'architecte du département évalue à 9 000 Francs la dépense nécessaire pour la remise en état de cette chapelle et la Fabrique a voté 500 Francs pour y contribuer.

D'autre part, la chapelle n'est pourvue d'aucun titre légal pour bénéficier des crédits mis à la disposition du ministère des Cultes. La dépense serait donc à la charge du crédit des Monuments 80/15/013/16 historiques, si la chapelle ducale est considérée comme faisant partie de l'église des Cordeliers qui est classée.

La Commission est d'avis que la chapelle ducale ne peut-être distraite du classement de l'église des Cordeliers et demande, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, que l'architecte du département soit invité à dresser un devis aussi exact que possible des travaux nécessaires afin que la Commission soit mise à même de se rendre compte de leur importance, avant de statuer sur la demande d'allocation.

Chapelle du lycée de Chaumont (Haute-Marne)

Des dégradations s'étant produites, à la suite des gelées de l'hiver, au fronton du portail de cette chapelle, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de charger l'architecte départemental de dresser un devis de la dépense à laquelle donneraient lieu les réparations.

Adopté.

Monuments à Oran (Algérie)

Le Comité des sociétés des Beaux-arts de cette ville sollicite le transport dans le musée d'Oran d'un certain nombre d'objets antiques et de documents épigraphiques se trouvant sur plusieurs points du département et qui seraient actuellement menacés de destruction.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de prononcer le classement de ces objets, dont l'énumération figure dans la lettre du Comité, avant de statuer sur le transport dans le musée et sur l'allocation qui serait nécessaire à cet effet.

Adopté.

Église de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme)

L'architecte soumet à l'approbation de la Commission un devis de 9 196 Francs 70 pour la réfection de la fenêtre centrale de l'abside et l'établissement d'une verrière peinte dont le carton sera soumis ultérieurement à la Commission. 80/15/013/17

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission approuve le devis et est d'avis d'autoriser la mise à exécution des travaux de reconstruction de la fenêtre, en attendant l'examen du vitrail. La dépense serait couverte par un reliquat de la précédente entreprise et des souscriptions particulières.

Église d'Abondance (Haute-Savoie)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 15 000 Francs présenté par M. Revel, architecte à Chambéry, et d'allouer conditionnellement à la Commune 7 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Église de Saint-Chef (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître la situation de cette affaire dont la solution avait été ajournée faute de renseignements suffisants sur la situation financière de la Commune et de la Fabrique. Il résulte des renseignements récemment fournis qu'aucun secours ne doit être attendu du Conseil municipal, ni du Conseil général, mais que le conseil de Fabrique a voté 3 000 Francs qui, joints aux 6 500 Francs alloués en 1885 sur le crédit des Monuments historiques, portent à 9 500 Francs le montant des ressources réunies.

M. le rapporteur propose de porter à 14 500 Francs la subvention de l'administration des Beaux-arts et d'inviter la Fabrique à solliciter de l'administration des Cultes le secours nécessaire pour combler le déficit.

La Commission est d'avis de suspendre son allocation jusqu'à ce que l'administration des Cultes ait pris sa décision sur la demande qui lui sera adressée.

Tour Blanche à Issoudun (Indre)

M. l'architecte Georges Darcy ayant proposé un nouveau devis réduit à 19 863 Francs 89, M. l'Inspecteur général Lisch en propose l'adoption avec allocation conditionnelle des deux-tiers de la dépense 80/15/013/18

sur le crédit des Monuments historiques. M. de Baudot est d'avis que la couverture projetée par l'architecte dénature le caractère de l'édifice. Il propose de se borner à une réparation sommaire, consistant dans un comble économique qui n'entraînerait pas la modification du caractère actuel du monument.

Cet avis est adopté.

Église d'Esnandes (Charente-Inférieure)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission approuve les propositions de l'architecte relatives à l'achèvement des sacristies et au nettoyage et débadigeonnage des voûtes de la partie antérieure de l'église, la dépense devant d'ailleurs être supportée par l'administration des Cultes.

Église Saint-Hilaire à Melle (Deux-Sèvres)

M. l'architecte Devérin, à la suite d'un nouvel examen des lieux, ayant proposé une combinaison nouvelle qui aurait l'avantage de réduire le chiffre de la dépense d'une somme à peu près égale au montant du déficit, et consistant à remplacer le dallage en pierre indiqué au projet par une couverture en tuiles, M. Lisch, rapporteur, propose de demander à l'architecte le tracé de la charpente et de la couverture qu'il compte établir ainsi qu'une nouvelle évaluation de la dépense, afin de permettre à la Commission de se prononcer en connaissance de cause.

Adopté.

Beffroi de Loches (Indre-et-Loire)

Sur la proposition de M. Lisch, la Commission reconnaissant l'extrême urgence des travaux de dépose dont la dépense est évaluée à 2 747 Francs, est d'avis d'autoriser l'architecte à les exécuter immédiatement, en l'invitant à présenter le plus tôt possible un projet de restauration.

Monument dans l'église de Dol (Ille-et-Vilaine)

La Commission, conformément à l'avis de M. Lisch, écarte un projet de monument funèbre à élever dans 80/15/013/19

l'ancienne cathédrale, transmis par l'administration préfectorale qui en demande l'approbation.

Tour d'Hautefage (Lot-et-Garonne)

L'architecte propose de modifier son projet de manière à diminuer la dépense, en se bornant quant à présent à recouvrir le dessus des murs par un couronnement disposé de manière à faciliter l'écoulement des eaux pluviales. M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'accepter en principe, sauf à ne prendre de décision qu'après production du tracé des nouvelles dispositions projetées.

Adopté.

Chapelle du Saint-Esprit à Rue (Somme)

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le projet de réparations urgentes à faire à cet édifice présenté par M. Duthoit et dont la dépense s'élevant à 5 032 Francs doit être couverte par les subventions de l'État et du département.

Église Notre-Dame à Ham (Somme)

La Commune et le Conseil général demandent que cette église, dont la crypte seule a été maintenue sur la Liste de classement, reste classée tout entière.

La commission ne voit pas d'inconvénient à ce qu'il soit donné satisfaction à cette demande, l'église comprenant encore, en dehors de la crypte, quelques parties intéressantes.

Église de Champigny (Seine-et-Marne)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer 4 000 Francs pour la restauration de la crypte de cette église à la charge par la Commune de parfaire le montant du devis qui est de 8 477 Francs 45.

Église de Saint-Riquier (Somme)

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 29 697 Francs 39 présenté par M. Duthoit pour des travaux urgents dont la dépense est entièrement couverte par les fonds de la Commune et du département.

Adopté. 80/15/013/20

Lampadaire de Ciron (Indre)

M. l'architecte Georges Darcy a présenté un devis de 1 433 Francs 74 pour la réfection de l'emmarchement et la consolidation du massif qui sert de base au monument.

La Commune ne pouvant contribuer à la dépense que pour 200 Francs environ, la Commission, sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, vote une allocation de 1 200 Francs pour ce travail d'une extrême urgence.

Hôtel Cujas à Bourges (Cher)

M. Selmersheim donne lecture de son rapport dans lequel il résume la situation de l'affaire et fait connaître l'état des négociations. La prétention actuelle de la Ville est d'obtenir de l'État une subvention de 150 000 Francs, équivalente au prix d'acquisition de l'immeuble, soit 85 000 Francs, et à l'emprunt de 65 000 Francs contracté en vue de la restauration du monument. Le devis de M. Paul Boeswillwald dressé en vue de la remise en état du bâtiment menacé de ruine s'élève à 15 020 Francs 25, mais pourrait être réduit, suivant l'opinion de M. l'Inspecteur général, à 125 000 Francs.

M. Selmersheim propose de l'approuver sous la réserve de cette réduction et de fixer la part contributive de l'État à la moitié de la dépense, soit 62 500 Francs, à la charge par la Ville de faire l'autre moitié.

M. Paul Boeswillwald regarde comme certain le refus de la Ville d'accepter cette condition.

M. [Louis] Viollet-le-Duc exprime l'avis que, si l'on veut terminer cette affaire en se préoccupant avant tout de l'intérêt du monument, le seul moyen, c'est, pour l'administration, de prendre à sa charge la dépense de la restauration tout entière, soit 125 000 Francs.

M. le président appuie cette proposition, qui, en présence de la mauvaise volonté de la Municipalité de Bourges, ne peut que mettre l'opinion du côté de la Commission. 80/15/013/21

Mise aux voix, la proposition de M. [Louis] Viollet-le-Duc est adoptée.

Église de Champagne (Ardèche)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le 1er chapitre s'élevant à 36 437 Francs 03 du devis dressé par M. Petitgrand pour la restauration de cet édifice, et, en raison des faibles ressources de la Fabrique et de la Commune, d'allouer conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques, un secours de 18 000 Francs.

Ces conclusions sont adoptées.

La séance est levée. 80/15/013/22
1er juin 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Darcel, Dreyfus, de Baudot, Courajod, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 18 mai qui est adopté sous la réserve d'une observation de M. de Baudot relative à l'exposé de l'affaire de la Tour Blanche d'Issoudun.
Nouvelle salle du Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. le président propose d'adresser des remerciements et des félicitations à M. Darcel et à son collaborateur, M. Paul Boeswillwald, au sujet de l'organisation des deux salles nouvellement installées au Musée de Cluny.

Démission du ministre, liste de candidats, participation à la Commission

M. le président fait part du désir de M. le ministre de donner sa démission de membre de la Commission, il invite la Commission à se préoccuper d'établir une liste de présentation de trois candidats qui seraient choisis parmi les membres du Parlement.

MM Lefèvre-Pontalis et Montaud ont exprimé le désir de faire partie de la Commission M. le président prononce également les noms de MM. Casimir-Périer et de Clercq. M. Lisch croit que la candidature de M. Casimir-Périer réunirait des suffrages à la Commission.

M de Lasteyrie estime qu'il serait avantageux pour la Commission, qui ne fait pas de politique, d'avoir un représentant de la droite au Parlement, et à ce titre entre autres, recommande M. Lefèvre-Pontalis qui serait exact aux séances.

M le président rappelle qu'il y aura lieu également de remplacer M. Castagnary comme conseiller d'État. M. Bousquet, qui a fait partie de la Commission comme directeur des Cultes, aurait le désir d'y rentrer. M. le président désigne 80/15/013/23 aussi M. Laferrière, vice-président du Conseil d'État.

MM. Lisch et de Baudot appuient la candidature de M. Bousquet.

M. le président regrette que M. le préfet de la Seine n'assiste jamais aux séances et propose de demander au ministre de faire autoriser le préfet à se faire représenter.

M Lisch est d'avis que M. Renaud, inspecteur des Beaux-arts à la Ville, serait indiqué dans ce cas.

La Commission ayant approuvé cette proposition, M. le président en fera part au ministre.

Photographies du service

M le président croit qu'il serait intéressant de pouvoir montrer en 1889 un ensemble des photographies réunies par le service des Monuments historiques.

M de Lasteyrie fait observer qu'il y a des lacunes. Il ajoute qu'il y a des clichés anciens qu'il serait très intéressant de reproduire pour avoir l'état des monuments à diverses époques. Il pense qu'en vue de l'exposition il serait bon de posséder toute la collection Mieusement.

M de Baudot offre de fournir la liste des lacunes qu'il a été à même de constater en préparant son cours.

M. le président propose de désigner une sous-commission qui serait chargée d'établir une liste des photographies à faire pour compléter les archives. Cette sous-commission pourrait être composée de MM. de Lasteyrie, de Baudot, Courajod et Viollet-le-Duc.

La proposition est adoptée.

Inventaire des objets mobiliers

M le président demande où en est l'inventaire des objets mobiliers. M. de Lasteyrie fait connaître le degré d'avancement de son travail. Il a déjà fait l'inventaire de la Haute-Vienne, du Cher, de la Corrèze et de la Somme. Il espère, au retour des vacances, avoir terminé vingt-cinq à trente départements.

Catalogue du Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. le président demande à M. Darcel si le catalogue du Musée de Cluny sera fait en 1889. 80/15/013/24

M Darcel expose comment il entend faire ce travail. Il croit nécessaire d'établir un catalogue scientifique, divisé par séries d'objets et d'avoir pour le public un catalogue à bon marché.

M. le président invite M. Darcel à faire des propositions à ce sujet dans la prochaine séance.

L'ordre du jour appelle la lecture d'un rapport de M. Selmersheim sur un :
Projet de vitrail pour l'église de Falaise (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission adopte ce projet dont une maquette est placée sous ses yeux.

Église de Gallardon (Eure-et-Loir)

La Commune sollicite un secours de 5000 Francs pour l'aider à reconstruire le campanile élevé au XVe siècle sur le choeur de son église.

M. Selmersheim, rapporteur, tout en regrettant la démolition du campanile du XVe siècle qui aurait pu être conservé, propose de rejeter le projet présenté, qui n'en est pas la restitution exacte, et de se contenter de couvrir l'emplacement qu'il occupait. Il est d'avis de confier la surveillance du monument à M. Petitgrand, qui en a déjà fait des relevés, et qui ferait en temps utile les propositions nécessaires à sa conservation.

Adopté.

Église de Saint-Martin-aux-Bois (Oise)

Le nouveau devis présenté par M. Duthoit montant à 100 837 Francs, divisé en deux chapitres sans distinction d'urgence, ne paraît pas à M. Selmersheim, rapporteur, pouvoir être adopté. La réparation, qui s'impose dans le plus bref délai, est la couverture de la tour nord ; et M. le rapporteur, après avoir recherché dans le devis les articles disséminés se rapportant à cette partie de l'édifice, propose de s'en tenir pour le moment à ce travail, dont la dépense est évaluée à 9 600 Francs.

La Commission accorde cette proposition et vote conditionnellement 4 000 Francs pour cette 80/15/013/25 entreprise, en vue de laquelle M. Duthoit serait invité à rédiger un devis spécial.

Église de Thiverval (Seine-et-Oise)

La Commune sollicite un secours de 3 249 Francs 48 pour l'aider dans la dépense de la restauration de son église évaluée à 13 837 Francs et pour laquelle elle a voté elle-même 1 587 Francs 76.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis et d'allouer conditionnellement la somme demandée.

Chapelle du château de Vincennes (Seine)

M Selmersheim, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice et conclut à l'allocation de la somme de 33 500 Francs, montant du devis dressé par M. de Baudot pour l'achèvement des travaux.

M. de Baudot rappelle qu'il y a un devis spécial qu'il ne demande pas à reprendre, mais dont il a dû extraire certains travaux urgents qu'il importe d'exécuter pendant que les échafaudages déjà très détériorés existent encore.

M le président s'informe s'il n'y aurait pas lieu de demander au département de la Guerre de participer à la dépense, puisque la chapelle est affectée à son service.

M. de Baudot répond que l'on pourrait tenter d'obtenir qu'il prenne à sa charge les ouvrages ayant un caractère d'entretien évalués à 8 500 Francs.

La Commission adopte cette opinion et vote l'allocation de 25 000 Francs sur le crédit, applicable aux travaux ayant un caractère d'art.

M. Selmersheim propose le moulage du deuxième cul de lampe, à gauche en entrant, avec l'amorce des arcs et de la frise. Ce moulage comblerait une lacune au Musée du Trocadéro où la sculpture du XIVe siècle de la chapelle de Vincennes n'est pas représentée. 80/15/013/26

Ancienne cathédrale de Senlis (Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'allouer 4 000 Francs pour l'exécution des travaux évalués par l'architecte à 8 140 Francs 79, à la charge par la Fabrique de réaliser le surplus.

Domaine de Piédefer à Viry-Chatillon (Seine-et-Oise)

Le propriétaire de ce domaine a sollicité le classement d'une salle revêtue de coquillages aménagée dans une des ailes du bâtiment d'habitation et paraissant dater du commencement du règne de Louis XV.

La Commission, sur la présentation d'un croquis et de photographies et conformément à l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, exprime l'opinion que la salle en question, ne présente pas un intérêt suffisant pour être classée.

Peintures dans l'église de Panilleuse (Eure)

La Commune sollicite l'autorisation de restaurer des peintures qui décorent le choeur de son église. L'édifice n'étant point classé parmi les Monuments historiques, il y aurait lieu d'abord de se prononcer sur la question de classement.

Sur le rapport de M. Selmersheim et conformément à ses conclusions, la Commission est d'avis que les peintures dont il s'agit ne présentent pas un intérêt suffisant pour motiver le classement.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

La Fabrique demande l'autorisation de reconstruire le portail ouest du monument au moyen des ressources dont elle dispose, soit 40 000 Francs.

M. Selmersheim propose d'adopter le projet dressé par M. Lucien Magne à cet effet.

Cette proposition est adoptée.

Église de Bagneux (Seine)

M. Selmersheim fait connaître la situation de l'édifice qui a besoin de réparations urgentes, mais qui a perdu beaucoup de son intérêt par suite de restaurations mal entendues. 80/15/013/27

M. le rapporteur inclinerait pour le déclassement, mais dans le cas où la Commission maintiendrait le classement, il serait d'avis de demander un devis à un architecte du service des Monuments historiques, l'architecte de la Fabrique ne lui paraissant pas présenter les garanties d'expérience nécessaires.

La Commission est d'avis d'autoriser seulement l'exécution d'un devis de 1 355 Francs pour les travaux de couverture sans allocation, et de passer à l'ordre du jour.

Église Saint-Étienne de Caen (Calvados)

L'architecte a dressé pour la restauration d'une des chapelles absidiales un devis de 12 238 Francs 40 dont la dépense est couverte personnellement par le curé de la paroisse jusqu'à concurrence de 8 000 Francs.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le devis et d'allouer une somme égale à la moitié du déficit, soit 2 119 Francs 20 à la charge par la Fabrique de se procurer l'autre moitié.

La Commission est d'avis d'approuver le projet, mais en raison de l'état du crédit, de ne pas prendre part à la dépense.

Château de Turenne (Corrèze)

M. de Baudot estime à 6 000 Francs la reprise des parements de la tour du XIIe siècle, dite tour de César, appartenant à l'État. Il se demande ensuite s'il y a lieu de classer le donjon du XIVe siècle, qui présente à ses yeux un intérêt suffisant, mais qui est une propriété privée.

M. de Lasteyrie est d'avis de classer ce donjon qui est un type rare, et même le seul dans la Corrèze. Le classement est adopté.

La Commission, en ce qui concerne la tour de César, est d'avis d'ajourner les travaux du devis, mais d'autoriser M. de Baudot à exécuter les travaux essentiels.

Église de La Bénisson-Dieu (Loire)

Conformément aux conclusions de M. de Baudot, rapporteur, la Commission approuve les propositions 80/15/013/28 de M. Selmersheim dont le devis s'élève à 14 147 Francs et vote une allocation conditionnelle de 4 000 Francs sur le crédit, qui, joints au 3 500 Francs réunis par la Fabrique et la Commune, laisse subsister un déficit de 6 647 Francs.

Église Saint-Nicolas à Troyes (Aube)

M. Selmersheim présente deux devis pour l'exécution des travaux, l'un prévoyant la couverture en dalles des collatéraux s'élevant à 68 819 Francs 44, l'autre prévoyant une couverture en zinc, s'élevant seulement à 46 813 Francs 16.

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver le premier de ces devis, et d'allouer un secours de 16 900 Francs représentant la moitié du déficit, pour cette entreprise à laquelle la Fabrique est disposée à consacrer 25 000 Francs.

M. de Lasteyrie s'élève contre le mode de couverture proposé pour les bas-côtés. Il demande le maintien du système actuel, avec adaptation de chéneaux suffisants pour assurer l'écoulement des eaux.

M. Selmersheim répond que la disposition actuelle ayant causé la ruine de l'édifice, la Commission ne doit pas en voter la reconstitution.

M. Lisch appuie cette opinion. Il croit qu'avec un collatéral plus large, on pourrait donner satisfaction au désir de M. de Lasteyrie. Mais il ne croit pas que dans un intérêt archéologique on puisse rétablir une disposition mauvaise. Il se rallierait toutefois à un amendement qui consisterait à adopter le système de couverture en plomb.

La Commission adopte les conclusions de M. Lisch avec amendement relatif à la couverture des bas-côtés qui sera faite en plomb.

La séance est levée. 80/15/013/29
29 juin 1888
Présidence de M. [Émile] Boeswillwald, puis de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts, puis de M. Antonin Proust. Membres présents : MM. le directeur des Cultes, l'inspecteur des Beaux-arts et des travaux historiques de Paris, de Baudot, Paul Boeswillwald, Darcel, Darcy, Dreyfus, Courajod, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Laisné, de Lasteyrie, Lisch, Jules Roche, Sauvageot, Selmersheim, de Mortillet.
M. [Émile] Boeswillwald ouvre la séance et donne la parole au secrétaire pour la lecture du procès-verbal de la séance du 1er juin.
Accueil du directeur des Beaux-arts
M. Larroumet, directeur des Beaux-arts, et M. Antonin Proust entrent dans la salle des séances.

M. le directeur des Beaux-arts, rend hommage à l'importance et à l'utilité des services rendus par la Commission sous la direction de son vice-président, M. Antonin Proust. Il lui fait part de son désir d'assister à ses séances, tout en déclarant que, de toutes les commissions, elle est celle qui peut le mieux se passer de sa présence. Il l'assure de l'intérêt qu'il porte à ses travaux et lui promet tout son concours.

M. Antonin Proust adresse à M. le directeur des Beaux-arts tous les remerciements de la Commission.

M. le directeur s'excuse de ne pouvoir assister plus longtemps à la réunion et se retire. M. Antonin Proust prend la présidence.
Liste de candidats

Il fait connaître que M. le ministre est préoccupé de son remplacement à la Commission et qu'il aurait désiré être remplacé par M. Henry Maret. Les autres candidats sont MM. Antonin Lefèvre-Pontalis, Casimir-Périer, Montaud, plus M. Bernard, député de l'Ain, qui a posé sa candidature depuis la dernière séance. 80/15/013/30

M. le président invite MM. les Inspecteurs généraux et MM. de Mortillet, de Baudot et de Lasteyrie à se réunir en sous-commission pour établir la liste des candidats.

Reprise de la lecture du procès-verbal qui est adopté.
Église de Saint-Yrieix (Haute-Vienne)

M. le président donne communication d'une lettre du maire de Saint-Yrieix, qui signale le mauvais état du clocher de l'église et demande l'envoi d'un architecte.

M. Lisch, qui a visité récemment l'édifice, appuie sur la nécessité des réparations et propose de demander à M. Warin, architecte d'Angoulême, un rapport et un devis.

Cette proposition est adoptée.

M. de Lasteyrie signale des reliquaires qui existaient dans l'église de Saint-Yrieix et que le curé aurait emportés chez lui. Il y aurait lieu de s'informer s'ils existent encore et M. Warin pourrait être chargé de prendre cette information.

Adopté.

Château de Chenonceaux (Indre-et-Loire)

M. le président appelle l'attention de la Commission sur les bruits de mise en vente du Château de Chenonceaux pour lequel l'administration a dépensé 28 000 Francs en 1856. Il pense qu'il y aurait lieu de signifier à qui de droit la servitude qui pèse sur cet immeuble, de manière à éviter toute contestation avec l'acquéreur après la vente.

Adopté.

Maison carrée à Nîmes (Gard)

M. de Mortillet signale le mauvais état des toitures de la Maison carrée à Nîmes.

M. [Émile] Boeswillwald en écrira à M. Révoil.

Legs Beaumont au Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. Darcel fait part de l'avis favorable émis par le Conseil d'État au sujet de l'acceptation du legs de Beaumont. Bien qu'il n'ait été informé qu'officieusement, il demande s'il ne peut dès à présent exposer les épées pour donner satisfaction au désir des visiteurs. 80/15/013/31

La Commission est d'avis qu'il le peut sans inconvénient.

Moulages pour le musée du Trocadéro à Paris (Seine)

M. le président adresse une question à M. Geoffroy-Dechaume au sujet des moulages commandés pour la nouvelle galerie du Trocadéro. M. Geoffroy-Dechaume a déjà un certain nombre de moulages ; il attendait l'envoi de ceux de l'abbaye de Charlieu pour demander la convocation de la Commission. Ces moulages arriveront dans une quinzaine de jours.

M. le président estime qu'il y a intérêt à ne pas attendre jusque là. On réserverait la place de ces moulages, et l'on ferait immédiatement de nouvelles commandes pour jalonner la galerie. La réunion est fixée au vendredi suivant 6 juillet.

L'ordre du jour appelle l'examen de l'affaire de la
chapelle Sainte-Marthe à Périgueux (Dordogne)

Le Conseil général de la Dordogne a émis un voeu en faveur du classement de cet édifice situé dans l'enceinte du couvent des soeurs de Sainte-Marthe du Périgord.

La Commission, conformément au rapport de M. Lisch, est d'avis que la chapelle en question présente assez d'intérêt pour être classée.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 3 697 Francs 61 comprenant la réfection d'une partie de la charpente et le remaniement de la couverture. Ces travaux étant urgents et la Commune ne pouvant contribuer à la dépense que par une somme de 300 Francs, M. le rapporteur propose d'accorder une allocation de 2 000 Francs dont le complément pourrait être demandé à l'administration des Cultes et d'autoriser l'exécution immédiate des travaux.

Ces conclusions sont adoptées.

M. Lisch propose en même temps, d'inviter l'architecte à rédiger un projet de restauration de l'édifice, en maintenant les dispositions actuelles, et à en dresser un relevé très exact pour reconnaître s'il y aura lieu de 80/15/013/32 faire disparaître plus tard les constructions du XIVe siècle qui l'entourent.

M. le président fait ressortir le grand intérêt de l'église de Saint-Jouin-de-Marnes, et l'urgence d'avoir un projet qui puisse être présenté au Conseil général dans sa session d'août. L'urgence de cette proposition est adoptée.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé a présenté un projet de restauration du porche latéral du XIIe siècle et de consolidation de la façade, d'après lequel la dépense est évaluée à 16 221 Francs 67.

M. Lisch en propose l'adoption avec allocation conditionnelle de 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

M. de Baudot n'approuve pas la disposition proposée pour la restauration du porche, il ne la croit pas conforme à la disposition ancienne et propose de conserver les traces anciennes à titre de preuves, mais en se contentant d'établir sur le porche un toit en appentis.

M. [Jean-Camille] Formigé défend son projet par la nécessité dans laquelle il s'est trouvé de conserver les parties anciennes ; il croit, qu'étant données ces traces, il ne pouvait proposer autre chose que le projet mis sous les yeux de la Commission.

M. de Lasteyrie se rallie à l'opinion de M. de Baudot, il est d'avis de respecter le témoin existant, mais de s'en tenir à un toit simple à double rampant, sans cheneau.

La Commission adopte cette opinion et les conclusions du rapport relatives à l'allocation.

Église d'Aubazines (Corrèze)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission est d'avis d'accorder 2 200 Francs qui sont demandés par le Conseil général pour terminer la restauration de cet édifice et parfaire un devis de 8 444 Francs sur lesquels l'administration 80/15/013/33 des Cultes a pris à sa charge 6 200 Francs.

Église de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver un devis de 60 097 Francs dressé par l'architecte et d'allouer 22 000 Francs, soit la moitié du déficit, la Fabrique ayant voté 15 000 Francs et le Conseil municipal 500 Francs pour leur participation aux travaux. Cette allocation serait conditionnelle et la somme nécessaire pour parfaire le devis serait demandée aux Cultes.

Adopté.

Chapelle Saint-Fiacre du Faouët (Finistère)

La Commune n'ayant pu concourir à la dépense de 12 374 Francs à laquelle l'architecte avait évalué les travaux de conservation du monument, et le Conseil général ayant subordonné son concours à celui de la Commune, M. Lisch propose de rendre définitive l'allocation conditionnelle de 8 000 Francs accordée précédemment sur le crédit des Monuments historiques, et qui serait consacré à l'assainissement de l'édifice.

M. le président s'élève contre l'affectation de cette somme à des travaux qui, en raison de leur nature, devraient être à la charge de la Commune, les Communes doivent pourvoir à l'entretien de leurs édifices, et il s'agit d'entretien dans l'espèce.

M. Lisch fait ressortir le grand intérêt du monument et l'impossibilité où se trouve la Commune, faute de ressources, de faire un sacrifice quelconque.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis que le cas est exceptionnel, et croit que le refus de secours devant entraîner la perte du monument, il y a lieu de maintenir l'allocation.

Les conclusions sont adoptées.

Ancien prieuré du Folgoët (Finistère)

M. Lisch propose le classement de ce petit édifice du XVe siècle qui va être acheté par la Fabrique pour en faire un presbytère et demande la désignation d'un architecte pour établir un devis de l'appropriation après l'acquisition. 80/15/013/34

La proposition de classement est adoptée et M. Gout est désigné pour la rédaction du devis.

Tour Blanche à Issoudun (Indre)

M. Georges Darcy ayant, conformément à l'avis de la Commission, modifié son projet de restauration, dont la dépense se trouve ainsi réduite à 11 900 Francs 56 M. Lisch en propose l'adoption avec allocation conditionnelle de 8 000 Francs, le surplus restant à la charge de la Ville.

Adopté.

Lanterne des morts de Comel (Oise) [Four de la tuilerie de l'abbaye de Chaalis, connu localement comme la "lanterne des morts" à Coye-la-Forêt]

M. de Lasteyrie fait passer sous les yeux de la Commission un dessin, représentant cet édifice dont il demande le classement. Le classement est adopté.

Église de Saint-Sever (Landes)

M. de Lasteyrie s'étonne que l'église de Saint-Sever, dont les orgues sont classées, ne soit pas classée elle-même malgré tout l'intérêt qu'elle présente. Il en demande le classement.

La décision est ajournée jusqu'à la prochaine visite de M. [Émile] Boeswillwald.

Église de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'allouer une somme de 720 Francs à laquelle est évalué le prix d'acquisition d'une boutique établie entre les deux contreforts d'angle du clocher et le passage couvert conduisant à la porte d'entrée du bas-côté sud, ainsi que les frais de démolition et d'appropriation des parties réservées par le propriétaire.

Ancienne église des Jacobins à Toulouse (Haute-Garonne)

L'architecte ayant signalé à la Commission l'état d'abandon dans lequel la Municipalité laisse cet édifice, M. [Émile] Boeswillwald propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques la somme de 3 609 Francs 42, à laquelle est évaluée la dépense, aux travaux urgents, dans l'impossibilité d'obtenir le concours de la Ville.

Adopté. 80/15/013/35

M. de Lasteyrie propose de faire relever les peintures qui existent aux Jacobins et dont il signale l'intérêt exceptionnel. M. Rouillard est désigné à cet effet.

Mosaïque de Grand (Vosges)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder la somme de 760 Francs complémentaire du devis de 3 225 Francs dressé en vue de l'assainissement et de la conservation des mosaïques pour lesquels 2 500 Francs ont déjà été alloués sur le crédit des Monuments historiques. Cette allocation supplémentaire est motivée par le défaut des ressources locales et l'urgence des travaux.

Église de Chambon (Puy-de-Dôme)

M. Petitgrand, chargé d'étudier un projet de restauration de cet édifice, ayant constaté sur place que le monument avait été mutilé par suite de travaux exécutés sans autorisation par la Fabrique et sous la direction de M. Mallay, architecte écarté du service des Monuments historiques à la suite de travaux pareillement exécutés sans autorisation à l'église de Thuret, M. [Émile] Boeswillwald est d'avis d'introduire une action contre la Fabrique et l'architecte pour avoir exécuté sans autorisation dans un édifice classé des travaux qui ont mutilé le monument et les voir condamnés à le remettre en état à leurs frais.

M. le directeur des Cultes fait connaître la procédure à suivre vis-à-vis du conseil de Fabrique qui peut-être révoqué par le ministre. Sur son avis, le préfet sera invité à réunir le conseil de Fabrique pour lui demander des explications. D'après sa réponse, on avisera.

Peintures murales de l'église de Chaource (Aube)

M. Selmersheim fait connaître que des peintures du XVIe siècle ont été découvertes dans l'église de Chaource (Aube) et propose de charger M. Lameire de voir comment on pourrait les conserver.

Adopté.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. [Jean-Camille] Formigé propose le classement de l'église de Saint-Maurice à Vienne. 80/15/013/36

Ce classement est adopté.

Arc de Triomphe du Carrousel à Paris (Seine)

La Commission se prononce en faveur du classement de l'Arc de Triomphe du Carrousel.

La séance est levée. 80/15/013/37
11 juillet 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Renaud, Roche, Selmersheim, Thomson.
Liste de candidats

M. le président invite la sous-commission chargée d'établir une liste de candidats en remplacement de MM. Lockroy et Castagnary à faire connaître le résultat de ses délibérations.

M. Lisch expose que la sous-commission s'est arrêtée aux noms de MM. Casimir-Périer, Bénazet et Montaud pour remplacer M. Lockroy et de MM. Bousquet, Salmon et Liouville pour remplacer M. Castagnary.

M. le président fait observer que, sur les trois candidats présentés pour remplacer M. Castagnary, conseiller d'État, un seul appartient au Conseil d'État. Il rappelle que le nom de M. Laferrière avait été prononcé à la dernière séance.

M. Lisch explique comment le nom de M. Laferrière s'est trouvé écarté : M. Bousquet ayant été présenté en première ligne, la sous-commission n'a pas voulu inscrire en deuxième ligne le nom du vice-président du Conseil. Elle s'est attachée, en conséquence, à choisir avant tout des candidats compétents en matière de contentieux, et son choix s'est porté sur M. Salmon, vice-président de la sous-commission des Monuments mégalithiques, qui a rendu des services à l'administration en matière contentieuse et sur M. Liouville, avocat.

M. le président est d'avis qu'en ce cas, il y a lieu de motiver dans un rapport la présentation de ces deux candidats étrangers au Conseil d'État.

En ce qui concerne la liste d'établissement des candidats, à la place de M. Lockroy, M. le président fait connaître que M. Casimir-Périer se désiste formellement et que, d'autre part, le ministre insiste pour la 80/15/013/38 la nomination de M. Henry Maret dont la situation comme rapporteur du budget des Beaux-arts est de nature à peser sur sa détermination.

M. Antonin Lefèvre-Pontalis ayant maintenu sa candidature, quatre candidats seraient en présence M. le président propose de les présenter ex aequo au ministre.

M. Thomson appuie cette proposition. La Commission lui semble devoir éviter ainsi de froisser les candidats qui seraient exclus. Il croit qu'il serait utile de ne pas indisposer les membres de la droite par une exclusion, et il ne serait pas éloigné, pour affirmer que la Commission est étrangère à la politique, d'appuyer la nomination d'un membre de la droite, s'il y avait lieu d'élire deux députés.

M. de Lasteyrie croit que la présentation d'une seule liste de six noms établis par ordre alphabétique aurait cet avantage d'éviter que la Commission parût imposer ses préférences au ministre.

M. le président propose à la Commission de résumer au ministre sa délibération et de faire lui-même les présentations.

La Commission accepte cette proposition.

Crédit du Trocadéro à Paris (Seine)

M. le président rend compte de ce qui a été fait par la sous-commission du Trocadéro. La demande de crédit de 150 000 Francs a été retirée du projet de budget pour 1889. La sous-commission a décidé de placer les moulages quand même. Le ministre consulté a été d'avis d'agir avec la plus grande célérité possible et a autorisé les dépenses à faire à cet effet.

Le procès-verbal de la séance du 29 juin est lu et adopté. L'ordre du jour appelle l'affaire de l'
Église Saint-Maurice d'Épinal (Vosges)

Conformément à la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, 80/15/013/39 la Commission est d'avis d'autoriser la Fabrique à faire emploi des 20 000 Francs qu'elle a votés pour la restauration de l'édifice et dont elle peut disposer dès à présent, sans attendre que la Ville ait réuni les 2 223 Francs complémentaires du devis

Palais de Juba à Cherchell (Algérie)

Une partie des ruines appartenant à un particulier, le propriétaire en demande le déclassement, vu la prise de possession par l'État sous la réserve d'une indemnité.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis, avant de statuer sur cette affaire, d'inviter le propriétaire à produire un plan de la propriété dont il s'agit.

Adopté.

Cloître de Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône)

Le propriétaire ayant fait savoir qu'il entendait bénéficier de la disposition de l'article 7 de la loi du 30 mars 1887, si l'État ne consentait à prendre à sa charge une partie des réparations d'entretien du monument, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de charger M. Révoil de visiter l'édifice et d'établir une estimation des réparations que nécessiterait la conservation du monument.

Adopté.

Ancienne abbaye de Sylvacane (Bouches-du-Rhône)

Avant de répondre à une demande de secours formée par le propriétaire, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose également de demander à M. Révoil une estimation de la dépense nécessaire pour assurer la conservation de ces bâtiments.

Adopté.

Restes du château de La Tour-d'Aigues (Vaucluse)

Les propriétaires font savoir qu'ils consentiraient à céder ces ruines à l'État, mais qu'ils se refuseraient au maintien du classement, si l'État ne s'engageait à faire cesser cette servitude lorsqu'ils en feront la demande.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que l'État 80/15/013/40 ne peut songer à faire une acquisition aussi importante et propose de déclasser les ruines du château.

La Commission est d'avis, avant de statuer d'entrer en négociations avec les propriétaires.

Hôtel de Felzin à Toulouse (Haute-Garonne)

L'administration est saisie d'une demande d'allocation de la part du propriétaire pour la restauration du portail de l'Hôtel.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de demander un devis à M. de Baudot et de n'entreprendre les travaux qu'autant que le propriétaire s'engagerait à prendre à sa charge la moitié de la dépense.

Adopté.

Beffroi de Billom (Puy-de-Dôme)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de classer cet édifice du XVIe siècle, en raison de sa rareté dans la contrée, et de demander à M. Petitgrand, architecte, un devis de la dépense que nécessiterait sa restauration.

Crypte de l'église d'Hagetmau (Landes)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'inviter M. Lafollye à s'occuper du projet de restauration de cet édifice, projet qui avait dû être ajourné jusqu'à l'achèvement de la nouvelle église aujourd'hui terminée.

Adopté.

M. de Lasteyrie demande que plusieurs des chapiteaux de cette crypte soient moulés pour le Trocadéro.

Tour de Barcelonnette (Basses-Alpes)

Le devis présenté pour la consolidation de la Tour s'élève à 10 073 Francs 47 et M. [Émile] Boeswillwald en propose l'approbation avec allocation conditionnelle de 6 000 Francs sur le crédit.

M. de Lasteyrie objecte l'intérêt secondaire du monument, 80/15/013/41 la Tour de Barcelonnette ayant été déconsolidée par un tremblement de terre, M. le président ouvre [sic] l'avis de s'adresser au ministre de l'Intérieur pour obtenir un secours sur les fonds spéciaux dont il dispose à cet effet.

Cet avis est adopté et une allocation conditionnelle de 4 000 Francs sera proposée sur le crédit des Monuments historiques.

Palais de Justice de Grenoble (Isère)

Le ministre de l'Intérieur prie son collègue des Beaux-arts de lui faire savoir quelle part il entendrait prendre à sa charge dans la dépense des travaux du Palais de Justice de Grenoble évaluée à 996 854 Francs 53.

En l'absence du projet et de devis accompagnant la demande et sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission ajourne sa décision.

Tour Saint-Bertin à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

Cet édifice ainsi que les restes de l'ancienne église ayant besoin de travaux urgents pour assurer leur conservation, M. [Émile] Boeswillwald propose d'inviter M. Darcy à présenter un devis.

Adopté.

Église Saint-Nazaire à Béziers (Hérault)

L'attention de l'administration ayant été appelée sur la situation de cet édifice, qui aurait un caractère d'urgence, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de rappeler l'affaire à M. Laisné qui en a été précédemment chargé.

Adopté.

M. Antonin Proust se retire ; M. [Émile] Boeswillwald prend la présidence.
Église de Sémelay (Nièvre)

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'approuver un devis de 8 865 Francs 24 dressé par M. de La Rocque pour la restauration de la première travée de la nef actuelle et d'allouer conditionnellement 2 000 Francs pour cette entreprise en faveur de laquelle la Commune a déjà reçu un don de 28 000 Francs.

Adopté. 80/15/013/42

Église de Gisors (Eure)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 10 962 Francs 38 dressé par M. Darcy pour la restauration des couvertures et d'allouer pour cette entreprise 2 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Fabrique, qui dispose d'un legs de 3 000 Francs et qui a voté 2 400 Francs, de combler le déficit, de concert avec la Municipalité.

Église de Vernon (Eure)

M. Selmersheim fait connaître la situation de l'édifice pour lequel deux devis sont présentés par l'architecte, l'un de 7 247 Francs 84, ayant pour objet la restauration des chéneaux et balustrades de la Chapelle de la Vierge, l'autre de 5 215 Francs 27, comprenant des travaux d'embellissement intérieur.

M. le rapporteur propose d'allouer conditionnellement 2 500 Francs pour les travaux du 1er devis et d'ajourner ceux du second.

Cette proposition est adoptée.

M. Selmersheim signale en même temps divers travaux urgents dont l'architecte serait invité à produire le devis. Sur la proposition de M. de Lasteyrie, la Commission émet l'avis de remplacer par une simple barre le mur bahut qui sépare le choeur de la nef, au lieu d'une grille proposée par l'architecte.

Château de Nantouillet (Seine-et-Marne)

Le propriétaire ayant exprimé l'intention d'accepter le classement, si l'État lui accordait la direction d'un des architectes avec une subvention, M. Selmersheim propose de donner satisfaction à cette demande en fixant la part contributive de l'État au tiers de la dépense qui serait ultérieurement établie.

La Commission adopte cette proposition et désigne M. Selmersheim pour dresser le devis. 80/15/013/43

Donjon de Conches (Eure)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis de demander à l'architecte un devis des travaux de consolidation, en même temps qu'un relevé de l'état actuel du monument.

Église de Champagne (Seine-et-Oise)

Le devis dressé par M. Louzier s'élève à 35 208 Francs 26. Mais un reliquat de 6 447 Francs 85 provenant des précédentes entreprises, réduit à 28 760 Francs 41 le chiffre de la dépense.

M. Selmersheim propose d'approuver le devis et d'allouer conditionnellement 12 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église Saint-Aignan à Chartres (Eure-et-Loir)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission vote conditionnellement un secours de 1 000 Francs afin d'assurer le contrôle de l'administration sur les travaux projetés dont la dépense est évaluée par l'architecte à 9 086 Francs 64 et pour laquelle la Commune et la Fabrique disposent déjà de 6 000 Francs.

Maison du médecin à Chartres (Eure-et-Loir)

Le propriétaire accepterait le classement à la condition que l'État prît une part à la dépense des réparations nécessaires. M. Selmersheim estime que ces réparations ne peuvent excéder 4 ou 500 Francs et propose d'y participer pour la moitié, à la condition que le propriétaire en confierait l'exécution à un architecte du service, qui pourrait être M. Mouton, architecte à Chartres.

Adopté.

Église Saint-Nicolas-des-Champs à Paris (Seine)

La direction des Travaux de Paris ayant communiqué à l'administration des Beaux-arts un projet de restauration du portail sud dont la dépense est évaluée à 4 353 Francs 13, M. Selmersheim propose d'approuver ce projet sous réserve d'interdiction du grattage du ravalement des parements et sculptures 80/15/013/44 actuelles et de l'emploi du ciment métallique, et d'allouer 1 000 Francs pour assurer le contrôle de la Commission. Il demande également le déblaiement des abords du portail et l'exécution d'une clôture définitive au long de la face sud et du chevet.

Adopté.

Église Saint-Vincent à Rouen (Seine-Inférieure)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le projet de portes en bois sculpté présenté par M. Sauvageot pour le portail nord de l'édifice.

Église Saint-Taurin à Évreux (Eure)

La Fabrique ayant demandé à l'administration de déterminer les parties classées de l'édifice et le secours de l'État pour leur restauration, M. Selmersheim, rapporteur, exprime l'avis que l'église tout entière mérite le classement, qu'elle peut sans danger se passer de restauration pendant longtemps encore.

Adopté.

Église Saint-Pierre à Touques (Calvados)

La Commission est d'avis, sur la proposition de M. Selmersheim, d'allouer 1 000 Francs à titre conditionnel pour les réparations à exécuter à cet édifice et dont la dépense est évaluée à 1 999 Francs 50.

Verrières dans l'église de Limours (Seine-et-Oise)

La Fabrique sollicite le classement de quatre verrières décorant les fenêtres du choeur et un secours de 4 000 Francs pour l'aider dans leur restauration évaluée à 12 187 Francs 36.

M. Selmersheim, rapporteur, ne croit pas cette évaluation suffisante et craint que la restauration n'enlève beaucoup d'intérêt à ces fragments dont il ne conteste pas la valeur. Il conclut, en conséquence, au rejet de la demande formée par la Fabrique qui pourrait à l'aide des fonds dont elle dispose se contenter d'une remise en plomb. 80/15/013/45

La Commission est d'avis de demander à l'architecte un devis dans ce sens, mais de classer les verrières.

Château de Nantes (Loire-inférieure)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de l'affaire : le devis dressé par M. Sauvageot pour la restauration de l'escalier s'élève à 39 607 Francs 94, soit environ 12 000 Francs de plus que le projet présenté par le ministère de la Guerre. Il convient d'ajouter à cette dépense une somme de 3 163 Francs pour la restauration de deux logis, ce qui donne un excédent de 15 163 Francs sur la dépense précédemment prévue.

M. le rapporteur propose d'approuver le devis de M. Sauvageot et de prendre à la charge de l'administration des Beaux-arts une somme de 15 000 Francs à peu près égale à cet excédent.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/013/46
27 juillet 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcy, Gautier, Geoffroy-Dechaume, [Jean-Camille] Formigé, Lameire, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 11 juillet est lu et adopté.
Exposition des dessins des cathédrales au Trocadero à Paris (Seine)

M. le président entretient la Commission du projet d'exposer les dessins des cathédrales simultanément avec ceux des Monuments historiques.

Il est souhaité la présence de M. le directeur des Cultes pour traiter la question du crédit, pour la participation de cette administration à l'exposition. M. le président propose d'installer dans les galeries du Trocadéro l'orfèvrerie et l'émaillerie des trésors d'églises et de cathédrales, et de demander un crédit supplémentaire pour l'établissement des vitrines et le gardiennage de jour et de nuit.

Une sous-commission, composée de MM. les Inspecteurs généraux, de MM. Courajod, Darcel, de Lasteyrie, de M. le directeur des Cultes et de M. [Louis] Viollet-le-Duc, est chargée d'étudier cette organisation.

Hôtel Lallemand à Bourges (Cher)

M. Courajod fait savoir que M. Tarlier, architecte, inspecteur de M. [Émile] Boeswillwald à Bourges, se propose d'enlever des bandes d'étoffes qui ont été placées sur les figures d'enfants du plafond de l'oratoire de l'Hôtel Lallemand, et il signale l'intérêt qu'il y aurait à ce que cet enlèvement se fît pendant que les mouleurs de l'Union Centrale travaillent dans cet édifice.

Moulage de la porte de la sacristie de la cathédrale de Bourges (Cher)

M. Courajod signale également comme intéressante à mouler la porte de la sacristie 80/15/013/47 de la cathédrale de Bourges. La dépense serait de 2 500 Francs.

M. le président prie M. Paul Boeswillwald d'examiner la question sur place et de prendre au besoin une décision.

Palais de Justice de Grenoble (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que le devis dressé par M. Daumet pour la restauration des parties anciennes du Palais de Justice s'élève à 45 000 Francs. Il propose d'allouer sur le crédit le tiers de la dépense.

Adopté.

L'ordre du jour appelle l'examen de l'affaire de la
Tour de Luxembourg à Ligny-en-Barrois (Meuse)

En l'absence de toute participation de la Commune et du Conseil général, l'architecte a, sur l'avis de la Commission, réduit son devis à une somme à peu près égale au montant de l'allocation sur le crédit des Monuments historiques, soit 6 966 Francs 19.

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver ce nouveau devis et d'autoriser l'exécution immédiate des travaux.

Adopté.

Église de Fenioux (Deux-Sèvres)

Les fouilles de M. Devérin dans la partie voisine du pilier n'ayant amené la découverte d'aucune construction intéressante, M. Lisch est d'avis que cet emplacement projeté pour la construction d'une sacristie peut-être adopté ; mais le projet transmis par le préfet lui semble insuffisant. Il propose en conséquence, de charger M. Devérin d'en rédiger un nouveau en même temps qu'une étude de restauration de l'édifice.

Adopté.

Église Saint-Hilaire à Melle (Deux-Sèvres)

Les modifications apportées par M. Devérin à son devis ont amené la réduction de la dépense à 7 745 Francs.

Sur la proposition de M. Lisch, la Commission 80/15/013/48 adopte le projet ainsi réduit que l'architecte serait invité à exécuter immédiatement.

Église Saint-Pierre à Melle (Deux-Sèvres)

Le conseil de Fabrique sollicite l'envoi d'un architecte pour dresser un projet des réparations urgentes à exécuter à cette église. M. Loué, invité plusieurs fois à visiter l'édifice, n'ayant pas répondu à ces demandes réitérées, le préfet prie M. le ministre de charger M. Devérin de la rédaction d'un devis afin de pouvoir soumettre l'affaire au Conseil général dans sa session d'août.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, cette mesure est adoptée.

Église de Saint-Gemme (Charente-Inférieure)

Le propriétaire d'un terrain voisin de cette église ayant adossé une cuisine au mur de la nef qu'il a percé de trous pour y installer la charpente, M. Lisch, rapporteur, fait connaître que cette cuisine a été bâtie à la place d'anciens cloîtres que la Commune a détruits, sans payer d'indemnité au propriétaire, lorsqu'elle a reconstruit le mur de l'église qui menaçait ruine. Dans ces conditions, il estime qu'aucune action ne peut-être intentée contre le propriétaire du moment que la construction élevée par lui ne dépasse pas la hauteur des anciens cloîtres.

La Commission pense qu'il y aurait lieu de transmettre l'affaire à M. Tétreau en raison de la question de droit qu'elle soulève relativement à l'application de la loi sur les Monuments historiques.

Château de Loches (Indre-et-Loire)

Un devis de M. Bruneau évalue à 24 766 Francs 50 des travaux de reconstruction des remparts qu'il serait impossible d'ajourner sans compromettre la sûreté publique. En raison de cette urgence, M. Lisch propose d'allouer 12 000 Francs à titre conditionnel pour l'exécution de ces travaux.

Adopté. 80/15/013/49

Église Notre-Dame-de-la-Couture au Mans (Sarthe)

La Fabrique ayant demandé l'autorisation de faire débadigeonner les murs de cette église, M. Lisch est d'avis de l'y autoriser à la condition que le travail soit dirigé par M. Darcy et que la dépense soit supportée par la Fabrique.

Adopté.

Arc de Sizun (Finistère)

M. Lisch fait connaître que la Commune a voté 1 200 Francs pour le déplacement de l'Arc, somme que l'Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées estime suffisante pour en couvrir les frais. M. l'Inspecteur général, ne partageant pas cet avis, estime qu'un devis de la dépose, de la remise en place et de la consolidation doit être préalablement à l'opération demandé à M. Gout, le crédit des Monuments historiques ne devant dans aucun cas être appelé à participer à la dépense.

Adopté.

Tour d'Hautefage (Lot-et-Garonne)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission autorise l'architecte à poursuivre l'exécution des travaux suivant le projet modifié qui ne devra entraîner à aucun supplément de dépense.

Tour Saint-Nicolas à La Rochelle (Charente-Inférieure)

M. Lisch, après avoir terminé les travaux autorisés pour la somme de 108 712 Francs, présente un projet modifié du couronnement de la tour d'après lequel ses premières prévisions se trouvent réduites des ¾. L'architecte, dans ce projet, se borne à protéger l'édifice au moyen d'une charpente basse et d'une toiture en tuiles, et évite ainsi la surcharge que le couronnement primitivement adopté aurait occasionnée à la tour déjà très fatiguée.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver les modifications présentées par l'architecte et d'allouer les 25 609 Francs 45 auxquels est réduite la dépense.

Adopté. 80/15/013/50

Chapelle des ducs de Lorraine à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald propose à la Commission d'approuver le devis de 13 500 Francs dressé par l'architecte du département, sous la réserve de l'observation suivante : l'architecte n'a fait dans son rapport aucune mention de l'état actuel de la couverture ancienne de la coupole qu'il propose de remplacer par des ardoises d'Angers.

La couverture actuelle étant composée d'ardoises en forme d'écailles datant de la construction de la chapelle, M. le rapporteur est d'avis de conserver ce mode de couverture d'un cachet particulier en harmonie avec le monument, il prévoit qu'il en résultera une économie et propose, en conséquence, d'allouer dès à présent 10 000 Francs, pour ne pas retarder les travaux, et le complément lorsque l'architecte aura modifié le projet de couverture.

Adopté.

Église des Cordeliers à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Un autre devis de 4 000 Francs a été présenté par l'architecte pour les réparations à faire à l'église des Cordeliers. M. [Émile] Boeswillwald propose d'ajourner son rapport jusqu'à ce qu'il ait pu se rendre compte sur place de l'utilité des travaux projetés.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 14 512 Francs 50 dressé par M. Lafollye pour la restauration des voûtes et d'allouer à titre conditionnel 3 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Bains arabes à Tlemcen (Algérie)

Le propriétaire offre de céder à l'État ces bains que ses ressources ne lui permettent pas d'entretenir, moyennant un prix de 40 000 Francs, sous la réserve, à son profit, de plusieurs servitudes consistant dans le maintien d'une construction établie sur l'un des côtés de la voûte de la grande salle, de vues de bâtiments élevés à l'angle 80/15/013/51 nord-est de la salle, enfin du déversement des eaux pluviales de ces bâtiments dans deux des salles de bains.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime que la somme demandée est beaucoup trop importante eu égard à la valeur réelle des constructions, et que l'État ne saurait accepter les servitudes que le propriétaire veut lui imposer. Il conclut, en conséquence, au rejet des propositions du propriétaire.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Gisors (Eure)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le devis de 18 092 Francs 31 dressé par M. Gabriel Ruprich-Robert en vue de la restauration de ce monument et d'allouer 6 031 Francs, à la condition que la Ville parfera le montant du devis et aussi qu'elle arrêtera le remblai du fossé qu'elle a commencé pour agrandir la place dite du marché aux veaux, à la cote marquée sur le plan joint au devis, lequel serait transmis à la Municipalité avec prière de prendre un engagement dans ce sens.

Adopté.

Église de Feucherolles (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le 1er chapitre s'élevant à 8 370 Francs 44 d'un devis de 10 569 Francs 55 dressé par M. Petitgrand et d'allouer à titre conditionnel le tiers de la dépense, soit 2 800 Francs pour l'entreprise. Le 2e chapitre relatif au débadigeonnage serait ajourné.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur, propose à la Commission d'adopter les conclusions suivantes.

1° autorisation d'ouvrir une impasse au chevet de l'église, à la condition que le sol de ce passage soit nivelé en raccord avec la place et abaissé en contre bas du dallage du choeur, que les deux éperons du chevet soient protégés par de fortes bornes en roche, qu'une barrière en bois soit établie pour empêcher l'accès du couloir au nord, enfin 80/15/013/52 qu'un grillage soit établi pour protéger la fenêtre du chevet.

2° approbation du devis de réparation s'élevant à 9 007 Francs 42 et allocation conditionnelle de 4 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

M. le rapporteur conclut en outre à ce qu'il soit demandé à l'architecte un tracé graphique du fossé d'assainissement de la face sud de l'édifice.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Donnemarie (Seine-et-Marne)

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 21 849 Francs 06 dressé par M. l'architecte Louzier, et d'allouer à titre conditionnel, le tiers de la dépense soit 7 616 Francs 35.

Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Corroyer ayant adressé ses propositions pour l'emploi du crédit de 60 000 Francs alloué annuellement pour la restauration du Mont-Saint-Michel, M. Selmersheim est d'avis de les approuver sous les réserves suivantes. L'architecte aurait à comprendre dans ses travaux la réfection de la toiture ruinée de l'échauguette nord-ouest et à dégager le pied des murailles entre la tour du Nord et la tour Claudine des arbustes qui entretiennent une humidité nuisible. En ce qui concerne les déblaiements proposés pour arriver à la reprise du parement intérieur de la couverture, M. l'Inspecteur général propose de demander à l'architecte des détails précis et un tracé graphique qui mettent l'administration à même d'apprécier l'opportunité de travaux qui pourraient porter atteinte à des propriétés particulières. L'ensemble de ces travaux s'élevant à 39 235 Francs 34 s'applique à la réparation des remparts. Le reliquat du crédit, soit 20 764 Francs 66 serait employé à la 80/15/013/53 continuation de la restauration du dortoir.

Ces diverses propositions sont approuvées.

M. Selmersheim expose ensuite les difficultés survenues avec l'hôtelier Ridel au sujet d'une meurtrière dans les remparts dont il se sert comme de caveau. L'architecte, considérant cette occupation comme un empiètement, a fait évacuer ce local au sieur Ridel pour supprimer la meurtrière établie postérieurement à la construction des remparts. Absent au moment du travail, le sieur Ridel, arguant de ses titres de propriété, a fait signifier au préfet d'avoir à faire rétablir les lieux dans leur état primitif. L'administration des Domaines consultée émet l'avis de ne pas s'engager dans un procès dont l'issue lui paraît douteuse et de traiter l'affaire à l'amiable.

La demande d'indemnité du sieur Ridel ne s'élevant pas à moins de 10 000 Francs ne paraît pas à M. l'Inspecteur général pouvoir être acceptée en raison de son exagération. Il propose en conséquence, d'offrir à M. Ridel une somme ferme pour les 2 m 50 de terrain, surface du caveau, calculée suivant le prix du mètre dans les récentes ventes avec la jouissance des deux niches pratiquées dans la muraille en face de son hôtel.

La Commission est d'avis de donner à M. l'Inspecteur général la mission de traiter à l'amiable cette affaire, elle évalue à 1 500 Francs le chiffre de l'indemnité qui pourrait être offerte au sieur Ridel.

Tour de Bec-Hellouin (Seine-Inférieure) [sic : Eure]

L'administration militaire ayant signalé le mauvais état de la Tour de l'ancienne abbaye située à l'entrée du Dépôt de remonte de la Place d'Évreux, la Commission sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis de charger M. l'architecte Gabriel Ruprich-Robert de dresser sans retard un devis des réparations nécessaires et, en attendant l'exécution des travaux, d'inviter 80/15/013/54 l'administration militaire à placer sur les faces sud et est de la Tour une barrière provisoire, destinée à parer à tout accident.

Église de Dun-sur-Auron (Cher)

M. Georges Darcy présente à la Commission un devis modifié suivant ses instructions et réduit à 9 774 Francs 75. M. Selmersheim en propose l'approbation avec allocation, à titre conditionnel, d'une somme de 3 258 Francs égale au tiers de la dépense.

Adopté.

Église de Souvigny (Allier)

La Commission sur l'avis de M. Selmersheim écarte un projet de verrières dressé par M. Cromback, fabricant à Moulins, pour garnir la fenêtre de la Chapelle des Bourbons et propose d'inviter M. le curé de Souvigny, qui présente ce projet, à faire étudier par un artiste compétent un nouveau projet dans le style de l'édifice en lui conseillant de préférence l'emploi du verre blanc ou de la grisaille avec bordure légèrement teintée en raison du faible éclairage de la chapelle.

Église de Condé à La Celle-Condé (Cher)

L'église de Condé, dépendant de la Commune de La Celle-Condé, a été l'objet, l'année dernière, d'une allocation conditionnelle de 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques. N'ayant pu réaliser les conditions de l'allocation, c'est-à-dire parfaire le devis de 11 411 Francs 29, ni avec leurs propres ressources, ni avec l'aide de l'administration des Cultes, l'édifice n'étant ni paroisse ni succursale, la Commune et la Fabrique sollicitent l'autorisation de faire emploi des 6 000 Francs conditionnellement accordés.

M. Selmersheim estime que le devis pourrait être réduit à peu de chose près à cette somme au moyen de diverses suppressions qu'il indique et propose de demander à l'architecte un 80/15/013/55 nouveau projet dans le sens indiqué.

Vitraux de l'église Saint-Ouen à Pont-Audemer (Eure)

Conformément aux propositions de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le 1er paragraphe du devis présenté par M. Darcy s'élevant à 14 868 Francs 45, de réduire le second paragraphe en supprimant la restauration de la fenêtre derrière l'autel et d'ajourner le 3e paragraphe comprenant la réfection des parties manquantes. Le devis ainsi modifié ne s'élèverait plus qu'à 8 565 Francs 74.

La Commission suivant les conclusions du rapport, propose une allocation conditionnelle de 3 000 Francs, et demande pour les archives la reproduction photographique de l'ensemble et des détails des verrières dont il s'agit.

Fontaine de l'Alliance à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission vote l'inscription de ce monument sur la Liste des Monuments historiques.

La séance est levée. 80/15/013/56
16 novembre 1888
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Jules Roche, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 27 juillet est lu et adopté.
Lanterne des morts à La Peyratte (Deux-Sèvres)

M. le président fait part à la Commission d'une communication qu'il a reçue au sujet de la lanterne des morts à La Peyratte, laquelle serait menacée de destruction.

La Commission est d'avis d'intervenir d'urgence au moyen du classement.

Création de vitraux à Gisors (Eure) et Mantes (Seine-et-Oise)

Communication de M. le président relative à des vitraux projetés à Gisors et à Mantes, dont l'urgence est signalée par M. de Chatenay, député.

Les deux affaires seront soumises à la Commission dans sa prochaine séance.
Monument de Philippe Pot à Dijon (Côte-d'Or)

Communication de M. Darcel au sujet du monument de Philippe Pot.

Le propriétaire en demanderait 25 000 Francs ; M. Manheim, chargé de négocier l'affaire officieusement, en a offert 10 000, mais il penserait l'obtenir à 15 000. La Commission est consultée sur la question de savoir si le monument vaut cette somme.

M. Courajod fait l'historique de l'affaire avant le procès en revendication intenté par l'État. Il expose qu'il avait commencé dès cette époque des négociations au nom du Louvre et fait ressortir tout l'intérêt qu'il y aurait à assurer à la France la conservation de ce monument. Il estime que, pour obtenir ce résultat, l'État ne doit pas reculer devant un sacrifice. 80/15/013/57

M. de Lasteyrie serait d'avis que la négociation de M. Manheim fût reprise au nom du Louvre, l'estimation de 15 000 Francs lui paraissant trop élevée et le monument pouvant figurer dans les collections du Louvre aussi bien que dans celles de Cluny.

M. Courajod appuie sur l'urgence de terminer l'affaire. L'essentiel est que l'État devienne propriétaire, sauf à s'entendre ensuite sur l'attribution soit au Musée de Cluny, soit au Musée du Louvre, dont il résume les droits.

M. le président ramène la question à ses termes, qui sont les suivants : M. Manheim peut-il poursuivre l'acquisition jusqu'au chiffre de 15 000 Francs ?

La Commission ayant émis cet avis, M. le président propose d'en donner communication au ministre et de le prier d'en saisir le conservation du Louvre pour qu'il en fasse la dépense.

Cette proposition est adoptée.

Jardin du Musée de Cluny à Paris (Seine)

Communication de M. Darcel au sujet des travaux de canalisation que la Ville de Paris voudrait faire exécuter pour l'arrosage du jardin de Cluny qu'elle juge insuffisant et des conditions qu'elle met à leur exécution.

Sur la proposition de M. le président, l'affaire est renvoyée à l'étude de M. Paul Boeswillwald qui aurait à s'entendre avec M. [Jean-Camille] Formigé.

Exposition rétrospective

M. Darcel demande que la Commission des Monuments historiques et la Commission d'exposition rétrospective des objets d'art se réunissent prochainement pour délibérer sur la question des surfaces.

M. de Lasteyrie demande que la Commission des Monuments historiques délibère seule sur certaines questions, notamment sur celle-ci.

M. Lisch fait observer que la Commission des Monuments historiques doit d'abord être fixée sur l'espace qui lui est nécessaire pour l'exposition de ses dessins. Il pense également qu'il faut d'abord arrêter les surfaces avant d'en régler la répartition.

M. de Lasteyrie estime que l'on a été, peut-être, 80/15/013/58 un peu vite, si l'on n'est pas certain de pouvoir donner la place qui leur est nécessaire aux amateurs que l'on a invités.

M. le président proteste contre cette appréciation. Il expose comment il entend l'exposition des dessins et celle des objets. La place existe, il ne s'agit que de savoir comment on la disposera. La sous-commission a été réunie précisément pour étudier dans quelles conditions l'exposition des objets sera présentée. Il est urgent d'être fixé sur ce point, en raison du chiffre de la dépense qui doit en résulter. Il propose, en conséquence, de convoquer la Commission pour le vendredi suivant, 23 novembre.

La Commission adopte cette date et M. le président se retire laissant la présidence à M. [Émile] Boeswillwald.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Selmersheim sur :
Église abbatiale de Saint-Denis (Seine)

Dans le devis dressé par M. Darcy, M. le rapporteur a relevé comme présentant seul un caractère d'extrême urgence le chapitre relatif à la consolidation de la Tour sud s'élevant à 6 676 Francs 14. Il propose en conséquence l'ouverture de ce crédit destiné à l'exécution des travaux de blindage et à la construction d'un échafaud qui permettra d'étudier un projet de consolidation de l'angle sud-ouest de la Tour. L'architecte serait invité à étudier ce devis en même temps que celui des travaux à effectuer à la nef pour empêcher les infiltrations qui se produisent à la rencontre du chêneau supérieur et des caniveaux des arcs boutants qui en reçoivent les eaux.

Ces propositions sont adoptées.

Église de La Chaise-Dieu (Haute-Loire)

M. Selmersheim fait connaître la situation de cet édifice dans lequel de graves désordres se sont produits par suite de l'état d'abandon 80/15/013/59 dans lequel il est resté depuis la suppression de l'abbaye. Le devis dressé par M. Petitgrand s'élève à 70 397 Francs 36.

M. le rapporteur, en raison du grand intérêt de l'édifice et des dispositions de la Commune très soucieuse de la conservation de son monument, propose, malgré l'importance de ce chiffre d'allouer conditionnellement le tiers de la dépense, soit 23 000 Francs et d'approuver le devis.

Adopté.

Logis des Caradas à Rouen (Seine-Inférieure)

Le propriétaire de cet immeuble ayant demandé l'autorisation d'y faire exécuter des travaux pour la dépense desquels il sollicite un secours de l'État, M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'accorder cette autorisation et d'allouer le tiers de la dépense, soit 700 Francs, à la condition que le propriétaire s'engagera à reconnaître par un traité, vis-à-vis de l'État, pour lui et ses ayants droit, la servitude du classement dont est grevé son immeuble. Le montant de la subvention ne serait versé, d'autre part, que sur la production des mémoires dûment réglés et légalisés.

Adopté.

Hôtel Lallemand à Bourges (Cher)

La Ville, propriétaire de cet édifice, qu'elle est décidée à mettre en vente, demande si l'État serait disposé à en faire l'acquisition.

La Commission consultée à ce sujet, exprime l'avis, conformément aux conclusions de son rapporteur, qu'il n'y a pas lieu de donner suite à cette demande, mais que si le département ou un particulier se rend acquéreur de l'immeuble, il sera nécessaire de faire spécifier dans l'acte de vente que l'édifice est classé et que les effets du classement le suivront dans les mains du nouvel acquéreur.

Église de Cognat-Lyonne (Allier)

La Fabrique demande l'autorisation de faire emploi d'un legs de 8 000 Francs pour l'agrandissement de cet édifice.

Conformément aux conclusions du rapport de 80/15/013/60 M. Selmersheim, la Commission est d'avis de refuser l'autorisation demandée, l'agrandissement en question ne pouvant avoir pour effet que d'enlever tout son caractère à cet intéressant petit monument du XIIe siècle.

Église de Néris-les-Bains (Allier)

Sur le rapport de M. Selmersheim, la Commission, considérant que cet édifice dont la Fabrique demande le déclassement, ne présente qu'un médiocre intérêt et tôt ou tard exigera pour sa remise en état des dépenses hors de proportion avec sa valeur artistique, est d'avis d'en prononcer le déclassement.

Église de Saint-Rémy (Calvados)

La Commission propose, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, d'approuver le devis de 894 Francs 35 présenté par M. l'architecte de La Rocque en vue des réparations à exécuter à cette église et d'en laisser la charge à la Commune.

Église de Maizières (Calvados)

L'architecte ayant constaté au cours des travaux, de graves désordres dans la charpente, présente un devis supplémentaire de 3 157 Francs 27 pour cette dépense qu'il n'avait pu prévoir lors de la rédaction de son devis.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'approuver ce devis supplémentaire et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs pour l'exécution des travaux.

Adopté.

Église de Ryes (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 5 891 Francs 54 présenté par M. Simil et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs pour cette entreprise.

Église de Louvières (Calvados)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le devis de 2 021 Francs 09 dressé par M. Simil, sans contribuer toutefois à la dépense en partie couverte par un don particulier.

Cette proposition est adoptée. 80/15/013/61

Église de Manglieu (Puy-de-Dôme)

Un devis de 25 807 Francs 55 est présenté par M. Petitgrand pour la restauration de cet édifice. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose de l'approuver et d'allouer conditionnellement pour cette entreprise 5 800 Francs.

Adopté.

Église Saint-Maurice à Vienne (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald expose la situation de l'entreprise pour laquelle il relève un déficit de 10 381 Francs 66, duquel il y aurait à déduire les 2 500 Francs alloués conditionnellement sur le crédit des Monuments historiques et 5 173 Francs promis par la Fabrique, mais qu'elle se refuse à payer tant que l'entrepreneur n'aura pas procédé à la réfection des toitures dont les travaux n'ont pas été acceptés en raison de la mauvaise qualité des tuiles.

M. l'Inspecteur général estime que, dans la situation, il y a lieu d'ajourner l'affaire jusqu'à la décision des experts, et d'inviter l'architecte à prendre telles mesures qu'il jugera nécessaires pour obtenir satisfaction.

M. [Émile] Boeswillwald signale en même temps l'établissement sans autorisation de calorifères dans l'édifice, lesquels, étant munis de tuyaux qui, traversant les voûtes et les charpentes, présentent un danger permanent d'incendie. Il en demande la suppression.

Ces conclusions sont adoptées.

Ancienne cathédrale de Dax (Landes)

Une proposition nouvelle concernant l'emplacement à attribuer à l'ancien portail dans la reconstruction de l'église a été adressée à l'administration. Cet emplacement serait dans l'intérieur contre le transept nord.

Comme il donne toute garantie pour la conservation de ce reste intéressant du XIIIe siècle, M. [Émile] Boeswillwald estime qu'il y a lieu de l'adopter, en réservant la question de participation à la dépense jusqu'à ce que les administrations locales aient fait connaître leurs intentions.

Adopté. 80/15/013/62

Église d'Abondance (Haute-Savoie)

La Municipalité ayant fait exécuter les réparations provisoires nécessaires pour permettre d'attendre au printemps pour commencer les travaux de restauration de son église, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'autoriser l'architecte à remettre à cette époque son voyage à Abondance.

Adopté.

Église de Saint-Marcel-lès-Sauzet (Drôme)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 6 541 Francs 75 dressé par M. l'architecte Petitgrand et d'allouer conditionnellement 1 000 Francs pour la restauration de l'édifice.

Ancienne abbaye de Montmajour à Arles (Bouches-du-Rhône)

Demande de faire des fouilles dans l'ancienne abbaye de Montmajour.

Les pétitionnaires prétendent qu'un de leurs ancêtres a enfoui sa fortune dans ce monument à l'époque de la Révolution ; mais, comme ils ne présentent aucun document à l'appui de leur prétention, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, conclut à ce qu'ils soient invités à en produire et à préciser d'une manière très exacte le point sur lequel ils entendraient effectuer les fouilles. Les fouilles ne pourraient être d'ailleurs exécutées qu'à leurs frais, sous la surveillance d'un agent de l'administration et à la charge de réparer tout dégât qui serait commis.

Adopté.

Palais de Constantin à Arles (Bouches-du-Rhône)

Un devis de 10 750 Francs a été présenté par M. Révoil en vue du rétablissement dans son épaisseur primitive de l'angle nord-est du mur, lequel menace ruine, et pour le dégagement et la construction d'un mur de soutènement. M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver la première partie de ce devis montant à 6 359 Francs 73 et d'accorder conditionnellement la moitié de cette somme. Le dégagement lui semble pouvoir 80/15/013/63 être ajourné.

La Commission adopte ces conclusions et demande en outre à l'architecte de compléter son plan au fur et à mesure de l'avancement des recherches auxquelles pourront donner lieu les travaux.

Église d'Essômes-sur-Marne (Aisne)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis de demander à l'architecte un devis des travaux dont il signale l'urgence à l'administration.

Pavillon d'Anne de Bretagne à Blois (Loir-et-Cher)

M. Lisch fait connaître que la Ville de Blois est en instance auprès de l'administration militaire pour obtenir la désaffectation et la restitution à la Ville de la partie de la Manutention formant le Pavillon d'Anne de Bretagne et qu'elle sollicite d'autre part la participation de l'administration des Beaux-arts à la dépense de la restauration.

M. le rapporteur estime qu'il y a lieu, dans la situation, d'appuyer auprès du ministère de la Guerre la demande de la Ville et, dans le cas où cette demande ne pourrait être accueillie, de veiller à ce qu'aucun travail de restauration ne soit exécuté sans l'examen préalable des projets par la Commission des Monuments historiques .

Adopté.

Église Saint-Michel à Bordeaux (Gironde)

Deux projets ayant été présentés, l'un par la Fabrique, l'autre par la Municipalité pour la restauration de l'église Saint-Michel, la Commission, sur l'avis de son rapporteur, M. Lisch, se prononce en faveur de l'adoption du projet municipal qui respecte toutes les dispositions primitives du monument, tandis que le projet de la Fabrique aurait pour effet non seulement d'en modifier l'aspect, mais d'en faire disparaître des parties très intéressantes.

Porte du Palais à Bordeaux (Gironde)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission, en présence des désordres qui se sont produits 80/15/013/64 dans les voussures de la Porte dont la réfection suivant les dispositions primitives avait été écartée du projet adopté, est d'avis d'autoriser ces travaux de réfection, à la condition de rétablir l'arc dans sa disposition primitive dont tous les éléments subsistent sous les maçonneries modernes.

Église Saint-Eutrope à Saintes (Charente-Inférieure)

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver le devis de 6 800 Francs dressé par M. Rullier pour la conservation du clocher et d'allouer conditionnellement 2 400 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

L'administration des Beaux-arts a été récemment saisie d'un projet de dégagement de cet édifice qui est déjà isolé, mais dont l'accès est encore réservé par les propriétés avoisinantes. Pour arriver au dégagement complet, l'administration a demandé à la Ville de Poitiers la cession d'une bande de terrain d'une surface de 47 m2 20 en compensation d'une parcelle de 80 m2 superficiels appartenant à l'État, mais déjà réunis à la voie publique, sans qu'aucune indemnité n'ait jamais été payée.

Le Conseil municipal ayant accepté cette proposition, à la condition que les frais des travaux à exécuter seraient à la charge de l'État, M. [Jean-Camille] Formigé présente une évaluation de cette dépense qui s'élève à 3 000 Francs. D'autre part, les travaux d'assainissement et de restauration de l'entrée du Temple sont évalués par cet architecte à 7 000 Francs.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver ces propositions et d'ouvrir un crédit de 10 000 Francs à l'architecte pour l'exécution des travaux.

Église de Lusignan (Vienne)

M. Lisch, rapporteur, propose d'approuver le devis de 2 123 Francs 77 dressé par M. [Jean-Camille] Formigé pour 80/15/013/65 différents travaux de restauration indispensables à la conservation de cette église et d'allouer conditionnellement pour leur exécution 1 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Nouaillé (Vienne)

Un ouragan ayant causé des dégâts considérables à cette église, M. [Jean-Camille] Formigé a dressé un devis des réparations qu'il serait nécessaire d'y faire exécuter. Ce devis s'élève à 1 519 Francs 52. Sur cette somme, M. Lisch, rapporteur, propose de mettre 800 Francs à la charge du crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Saint-Yrieix (Haute-Vienne)

Pour faire face à la dépense de 8 671 Francs 96 jugée nécessaire pour assurer la conservation de l'édifice, la Commune possède un reliquat de 4 782 Francs 88 et demande à l'État de pourvoir au surplus.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission est d'avis d'allouer 1 500 Francs et d'inviter l'architecte à commencer immédiatement les travaux en faisant usage des ressources disponibles.

Église de Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire)

M. de Baudot évalue à 60 000 Francs la dépense des travaux à exécuter à cet édifice et croit devoir dégager sa responsabilité en en signalant l'extrême urgence.

M. Lisch, rapporteur, considérant comme indispensable la prompte exécution des travaux dont il s'agit, propose l'approbation du devis de M. de Baudot et l'allocation conditionnelle de 20 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Cléry (Loiret)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, sur la demande de M. le ministre des Cultes et en raison de l'impossibilité d'interrompre les travaux commencés, 80/15/013/66 la Commission est d'avis d'allouer un secours supplémentaire de 2 000 Francs sur 5 000 qui seraient nécessaires pour achever les travaux, l'administration des Cultes étant, de son côté, disposée à accorder une nouvelle subvention de 3 000 Francs.

La séance est levée. 80/15/013/67
30 novembre 1888
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Sauvageot, Selmersheim.
Édition des Archives de la Commission par Baudry

M. le directeur des Beaux-arts soumet à la Commission la question d'une nouvelle édition des Archives que l'éditeur Baudry se proposerait de publier et pour laquelle il sollicite de l'État une souscription à 200 exemplaires de l'ouvrage, à 100 Francs l'un, ce qui donne un total de 20 000 Francs.

M. Lisch est d'avis que 200 exemplaires ne seraient pas nécessaires pour les besoins du service.

M. Antonin Proust émet l'opinion que le crédit des souscriptions pourrait peut-être venir en aide à l'éditeur.

M. [Émile] Boeswillwald fait observer que l'éditeur ne tient pas suffisamment compte de la concession qu'on lui fait des planches.

M. de Lasteyrie regarde la proposition de M. Baudry comme inadmissible. Suivant lui, les Archives, qui sont un livre recherché, seront dépréciées par une deuxième édition. Il ne voit pas de raison pour que l'administration fasse une dépense pour une publication à laquelle elle n'a aucun intérêt. S'il y avait lieu pour la Commission de faire une dépense, ce serait pour une nouvelle série. Quant aux prétentions de M. Baudry, il les considère comme exorbitantes et son opinion est que loin d'y souscrire, il y a lieu d'obtenir en échange d'une autorisation, un certain nombre d'exemplaires 80/15/013/68 à titre gratuit. Il résulte de ses calculs qu'en tout état de cause, l'éditeur aurait un bénéfice élevé.

M. Proust n'est pas très touché de l'argument tiré de la dépréciation de l'édition première. Il croit qu'il faut avant tout répandre l'ouvrage. L'éditeur réalisera sans doute des bénéfices mais la charge ne sera pas très lourde, si elle est répartie sur trois exercices, par exemple.

M. le directeur est également d'avis qu'il ne faut pas se préoccuper de la dépréciation d'un ouvrage par de nouvelles éditions. Il s'agit de s'assurer si la divulgation de cette publication peut s'associer avec les intérêts de l'administration.

M. Lisch développe les considérations pour lesquelles il y a lieu de mettre entre les mains des jeunes gens cette publication des archives.

M. de Baudot reconnaît la valeur de la publication mais il ne la croit pas pratique. Les documents suivant lui, ne sont pas suffisants. Il croit que la Commission possède dans ses archives un trésor qui n'est pas présenté sous la forme qui conviendrait. La question a déjà été étudiée et l'administration possède déjà des documents. Tous les travaux de la Commission sont peu connus et ne sont pas mis entre les mains des jeunes gens. Il demande s'il ne faudrait pas profiter de la circonstance pour étudier la préparation d'une nouvelle série.

M. Proust croit qu'on pourrait en effet pressentir l'éditeur à ce sujet.

M. le directeur des Beaux-arts fait observer que c'est toujours un inconvénient de modifier un plan adopté dans les publications d'érudition. Il croit que le plus sage est d'ajouter des documents à ceux que l'on possède. Le plan défectueux arrive à se corriger par lui-même. Il pose la question de savoir s'il y a lieu de 80/15/013/69 refondre l'ouvrage ou de le continuer.

M. de Baudot expose les avantages qu'il y aurait à marier les deux questions. Il souhaiterait que la première publication fût considérée comme terminée et qu'une autre fût commencée, qui serait le complément de la première.

La Commission consultée se prononce en faveur du principe de la réédition des Archives. Elle vote ensuite le renvoi à une sous-commission de l'étude des deux questions de la réédition et de la publication d'une nouvelle série. Cette sous-commission sera composée de MM. le directeur des Beaux-arts, Antonin Proust, [Émile] Boeswillwald, Lisch, Selmersheim, de Baudot, de Lasteyrie, Viollet-le-Duc.

Attribution du tombeau de Philippe Pot au Musée du Louvre à Paris (Seine)

M. le directeur des Beaux-arts entretient la Commission d'une deuxième question relative à l'attribution du mausolée de Philippe Pot qui vient d'être acquis par l'État.

M. Courajod fait l'historique des négociations et des tentatives qui ont précédé l'acquisition. Le directeur des Musées nationaux y songeait depuis 1883. M. Courajod a reconstitué au Louvre tout un musée qui n'attend pour être développé que la mise à sa disposition d'une salle et dans lequel le mausolée de Philippe Pot occuperait la place principale. Il revendique en conséquence pour le Louvre l'attribution de ce monument.

La Commission, consultée, se prononce dans ce sens.

M. le directeur des Beaux-arts se retire. Présidence de M. Antonin Proust.
Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. le président donne lecture d'une lettre de M. Lafollye dans laquelle cet architecte fait connaître qu'il a mis à découvert dans la cour du château de Saint-Germain les premières marches extérieures de l'escalier des caves de Charles V et les fondations du mur de la grande salle du côté opposé à la cheminée. Il se met à la disposition de la Commission pour lui montrer ces restes du XIVe siècle avant de les recouvrir. 80/15/013/70

La Commission fixe sa visite au mercredi suivant 5 décembre.

L'ordre du jour appelle l'examen de l'affaire du
Beffroi de Billom (Puy-de-Dôme)

L'architecte ayant réduit le projet aux réparations indispensables, la Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'allouer conditionnellement une somme égale à la moitié de la dépense évaluée à 2 004 Francs 98.

Église de Seyne (Basses-Alpes)

La Commune ayant refusé de payer le solde du compte des ouvrages qu'elle s'était engagée à prendre à sa charge, M. [Émile] Boeswillwald, propose d'inviter le préfet à l'imposer d'office dans la limite de cette somme et d'ajourner toute allocation nouvelle en vue des ouvrages complémentaires projetés.

M. Antonin Proust se retire. Présidence de M. [Émile] Boeswillwald.
Église de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)

Sur une dépense de 10 750 Francs M. [Émile] Boeswillwald propose d'allouer 3 500 Francs à titre conditionnel, les travaux étant jugés indispensables et le devis susceptible d'être approuvé.

Cette proposition est adoptée.

Église de Saint-Pargoire (Hérault)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis de rejeter comme inacceptable au point de vue du style et de la construction, un projet de reconstruction de la tribune de cette église présenté par la Commune.

Église Notre-Dame à Embrun (Hautes-Alpes)

La Municipalité et la Fabrique sollicitent un secours pour la restauration des vitraux évaluée à 6 332 Francs mais sans présentation d'aucun devis. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose en raison 80/15/013/71 de l'intérêt et du mauvais état de ces verrières d'approuver en principe la restauration projetée, mais d'attendre, pour statuer, la production d'un devis détaillé des travaux.

Adopté.

Grange de Vauclerc (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître qu'un seul des propriétaires consentirait à contribuer à la dépense pour la restauration des toitures et des charpentes ; dans ces conditions il estime qu'il y aurait lieu de demander à l'architecte un extrait du devis ne comprenant que les réparations de la partie du bâtiment appartenant au propriétaire consentant, après quoi la Commission déterminerait la part contributive à lui proposer.

Adopté.

Fontaine de l'Abbaye du Thoronet (Var)

Bien que cette fontaine ne présente en elle-même aucun intérêt au point de vue de l'art, M. [Émile] Boeswillwald pense qu'il appartient à l'État, qui en est propriétaire, de la réparer, et propose de demander à M. Révoil un devis des travaux nécessaires pour assurer son fonctionnement.

Adopté.

Croix de Montaut à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

Le propriétaire de cette croix en sollicite le déclassement, mais se déclare prêt à la céder à l'État moyennant une somme de 30 000 Francs. Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission considérant qu'aux termes de la loi elle ne peut refuser satisfaction au propriétaire et que, d'autre part, elle ne saurait disposer d'une somme aussi considérable sur son crédit, est d'avis de déclasser.

Porte de la Craffe à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture d'une lettre du ministre des Finances et d'un rapport du directeur général des Domaines dans lequel ce fonctionnaire soulève la question de savoir si un immeuble domanial classé peut-être vendu sans déclassement 80/15/013/72 préalable. Ce rapport fait également connaître que la Ville, qui d'abord avait refusé d'acquérir la Porte de la Craffe, y serait aujourd'hui disposée.

Dans ces circonstances, la Commission est d'avis de répondre que le classement est maintenu et suivra le monument en quelques mains qu'il passe.

Chapelle de Kermaria (Côtes-du-Nord)

La Commission départementale ayant signalé comme urgentes des réparations à faire à cet édifice, M. Lisch, rapporteur, qui l'a récemment visité, déclare que le travail de restauration tant de la chapelle que des peintures qu'elle renferme, serait trop considérable pour être entrepris avec les seules ressources de la Commission et conclut à la nécessité de s'assurer la participation du Conseil général.

La Commission est d'avis de demander d'abord un projet non de restauration, mais de consolidation à M. l'architecte Perrez, avec estimation de la dépense.

Tour de Coëtquen à Dinan (Côtes-du-Nord)

M. Lisch a constaté, dans sa dernière visite aux remparts de Dinan, l'état de dégradation de la Tour de Coëtquen, pour le dégagement et l'assainissement de laquelle M. l'architecte Albert Ballu a rédigé un devis s'élevant à 2 180 Francs 09.

M. l'Inspecteur général, en raison de l'urgence des travaux, propose d'allouer cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Cour-sur-Loire (Loir-et-Cher)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 14 045 Francs dressé par M. de Baudot pour les travaux de réparations à exécuter à cet édifice et d'allouer conditionnellement 5 000 Francs pour cette entreprise. 80/15/013/73

Bâtiment de Gaston, au château de Blois (Loir-et-Cher)

M. de Baudot a dressé, pour la restauration des charpentes et des couvertures du bâtiment de Gaston, un devis s'élevant à 7 000 Francs dont la dépense serait couverte au moyen du produit de la location de la conciergerie du château, suivant engagement pris par la Ville.

Sur la proposition de M. Lisch, la Commission est d'avis d'approuver ce projet.

Chapelle de l'abbaye d'Aigues-Vives (Loir-et-Cher)

Le propriétaire demande le déclassement de cette chapelle qui menace ruine et M. le préfet de Loir-et-Cher recommande à l'intérêt du ministre la réclamation du propriétaire en déclarant qu'entre ses mains il n'y a pas à craindre de voir dépérir le monument.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu de tenir compte de cette considération, attendu que l'État a fait des dépenses pour la conservation de la chapelle d'Aigues-Vives et que, aux termes de la loi, le propriétaire, dans ces conditions, n'a pas le droit d'en exiger le déclassement

M. de Baudot fait connaître qu'il a été appelé par ce propriétaire à lui donner son avis sur le degré de solidité de la chapelle. Il y a lieu de croire que la crainte de s'engager dans une dépense trop considérable l'aura déterminé à demander le déclassement.

La Commission est d'avis de lui proposer de s'associer à des travaux de consolidation.

Église d'Ydes (Cantal)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 25 845 Francs 40 dressé par M. de Baudot et d'allouer conditionnellement 10 000 Francs pour la restauration de cet édifice.

Chapelle du Liget (Indre-et-Loire)

Les peintures qui décorent cette chapelle ayant été signalées comme se détériorant sous l'influence de 80/15/013/74 l'humidité et faute d'une aération suffisante, M. Lisch, rapporteur, propose d'inviter M. l'architecte Bruneau à rechercher les moyens d'assurer leur conservation, en s'entendant au besoin avec la Commune pour constituer un gardien chargé d'ouvrir et de ventiler l'édifice chaque fois que la température le permettrait.

Adopté.

Église Saint-Vincent à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Sur le rapport de M. de Baudot, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 68 800 Francs dressé par M. Selmersheim pour la restauration de cet édifice et d'allouer 17 000 Francs, à la condition que la Ville et la Fabrique, qui ont déjà voté chacune 17 500 Francs se procureront le complément des ressources nécessaires pour assurer la complète exécution des travaux projetés.

La séance est levée. 80/15/013/75
10 décembre 1888

Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : M. Antonin Proust, vice-président, MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, de Baudot, Comte, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Selmersheim, Thomson.

Le procès-verbal de la séance du 30 novembre est lu et adopté.
Présentation d'un architecte du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le directeur des Beaux-arts soumet aux délibérations de la Commission le choix du successeur de M. Corroyer, relevé de ses fonctions d'architecte du Mont-Saint-Michel par arrêté du 6 décembre 1888. Il entretiendra ensuite de la question des travaux.

M. [Émile] Boeswillwald propose de remplacer M. Corroyer par M. Petitgrand.

M. le directeur se demande s'il n'y a lieu de ne présenter qu'un seul candidat.

M. Darcel fait observer que le Mont-Saint-Michel étant un monument très important, il serait peut-être nécessaire de nommer un architecte en vue.

M. Lisch répond que l'architecte proposé réunit toutes les conditions de caractère et de talent exigées par la situation. Il fait en outre ressortir que, dans cette situation, la nomination d'un architecte, membre de la Commission, n'est pas possible.

M. de Lasteyrie est d'avis qu'il y a une question qui prime celle-là. Sans vouloir entrer dans l'examen des motifs qui ont déterminé M. le ministre à se séparer de M. Corroyer, il s'étonne que, puisque on consulte la Commission pour la nomination d'un architecte, on ne l'ait pas consultée pour une révocation. Il rappelle qu'en d'autres circonstances 80/15/013/76 le ministre, ayant cru devoir frapper un architecte, ne l'a fait qu'après avoir pris l'avis de la Commission.

M. le directeur des Beaux-arts ne peut laisser M. de Lasteyrie s'engager dans la discussion d'une mesure prise par le ministre dans la plénitude de son autorité. Le ministre est seul juge de l'opportunité de cette mesure et la Commission n'est nullement engagée, par elle.

M. de Lasteyrie voit là une diminution, il estime qu'il est du devoir et de la dignité de la Commission d'exprimer le regret que le ministre ait agi avant de la consulter.

M. le directeur des Beaux-arts ne permet pas que cette motion soit mise aux voix. D'ailleurs, il ne voit pas en quoi la Commission peut se trouver atteinte par la mesure dont il s'agit. La Commission est consultative, mais le ministre peut ne pas la consulter. Son droit ne saurait être discuté ; le devoir et la dignité de la Commission ne sauraient donc être intéressés dans la question.

M. Proust est d'avis qu'en effet les motifs qui ont fait agir le ministre échappent à la discussion de la Commission. Mais il rappelle que depuis plusieurs années le service des Monuments historiques a eu des difficultés sans nombre avec M. Corroyer. Il énumère les différentes missions qui ont été chargées de statuer sur l'état de ses travaux. Le ministre s'est demandé même un instant si, dans l'intérêt du Mont-Saint-Michel, il ne conviendrait pas d'en détacher M. Corroyer. La question est aujourd'hui de savoir si, avant de désigner un successeur à cet architecte, il n'y aurait pas lieu de demander à M. l'Inspecteur général de faire un compte-rendu des travaux exécutés ; il pourra surgir au jour de nouvelles difficultés si on ne s'est pas enquis d'abord de la manière dont le nouvel architecte désigné comprend la restauration. Il ne s'attache qu'à la valeur 80/15/013/77 professionnelle de l'architecte, mais il croit nécessaire de connaître ses intentions.

M. de Baudot répond que les embarras ne sont venus que de la façon dont M. Corroyer entendait conduire les travaux et non de la difficulté des travaux eux-mêmes. Leur marche était tout indiquée, très déterminée. L'architecte n'avait et n'aura qu'à se conformer aux indications des Inspecteurs généraux. M. Petitgrand saura remplir sa mission. M. de Baudot croit pouvoir dire qu'au fond la Commission approuve la mesure prise par le ministre, mais il pense qu'elle peut regretter qu'aux yeux du public et des architectes du dehors, cette mesure paraisse avoir un caractère politique et n'être pas seulement administrative.

M. le directeur des Beaux-arts répète, en précisant, ce qu'il a dit des attributions de la Commission. Elle n'a point à s'inquiéter ni à se formaliser que, dans un cas urgent, le ministre ne l'ait pas consultée. Le ministre a usé de son droit et prend la responsabilité de l'acte.

M. Proust rappelle, au sujet de la direction des travaux, que dans la séance du 19 novembre 1886, la Commission n'a pas été unanime à se prononcer sur la manière d'entendre la restauration. Elle a été divisée, elle a changé d'opinion. C'est pourquoi il demande que l'Inspecteur général soit délégué d'une façon spéciale pour éclairer l'administration sur l'état des travaux et pour dresser un programme très net et très précis de la suite qu'il conviendra de leur donner. La Commission serait ensuite appelée à donner un avis que le gouvernement pourrait produire à l'occasion. Il appuie sur la nécessité d'être fixé, pour éviter de nouvelles difficultés.

M. de Baudot expose comment procède un Inspecteur général et croit que le travail demandé ne saurait être fait que par l'architecte.

M. Selmersheim est tout disposé à présenter des propositions, mais il ne croit pas pouvoir le faire 80/15/013/78 sans l'architecte : il est, en effet, suivant lui, nécessaire avant tout de liquider la situation, et cette opération ne peut-être faite que par l'architecte qui remplacera M. Corroyer.

M. Paul Boeswillwald rappelle que le programme, qu'il croit aussi nécessaire, a été établi à la suite de la séance de la Commission du 19 novembre 1886. Il n'y avait, en effet, et il n'y a encore qu'à s'en tenir à ses indications.

M. Lisch est d'avis qu'il est absolument indispensable pour l'administration que l'architecte soit désigné aujourd'hui même. Il considère la situation comme délicate, elle ne pourrait que se compliquer par des remises. L'architecte proposé lui paraît réunir les conditions désirables pour mener à bien l'entreprise. Il est d'avis de le nommer et de l'inviter à liquider la situation sans délai.

M. le directeur des Beaux-arts demande si la Commission a d'autres noms à mettre en ligne à côté de celui de M. Petitgrand.

La Commission consultée vote la présentation de M. Petitgrand, seul.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. Lisch sur le
Cloître de Moissac (Tarn-et-Garonne)

pour l'assainissement duquel un devis de 4 000 Francs a été présenté par M. l'architecte Lafollye.

Sur la proposition de son rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer une allocation de 2 000 Francs à la condition que la Commune aidée de l'administration des Cultes, ferait l'autre moitié de la dépense qui intéresse également le presbytère dont les eaux ont leur écoulement dans le cloître.

M. le directeur des Beaux-arts se retire. Présidence de M. Antonin Proust. 80/15/013/79
Tombeaux dans l'église d'Oiron (Deux-Sèvres)

Le département, la Commune et la Fabrique s'étant refusés à participer à la dépense prévue pour l'établissement de grilles autour de ces tombeaux, l'État, qui a alloué conditionnellement 2 500 Francs, se trouve encore en présence d'un déficit de 2 026 Francs.

M. Lisch, rapporteur, en raison de la nécessité de protéger les tombeaux est d'avis d'accepter cette charge.

M. de Lasteyrie propose de renoncer au projet de grilles en fer et de s'en tenir à des barrières en bois dont l'établissement serait infiniment moins coûteux.

La Commission adopte cet amendement et propose de mettre 500 Francs à la disposition de l'architecte pour l'exécution de ce travail.

Verrières dans l'église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver la maquette du vitrail en mosaïque coloriée tracée par M. Latteux-Bazin et présentée par M. Simil, architecte, pour la chapelle de la troisième travée nord de la nef, et de laisser à la charge de la Fabrique la dépense de ce travail qui présente un caractère d'embellissement.

Verrières dans l'église de Gisors (Eure)

La Commission, sur l'avis de M. Selmersheim, en présence des cartons insuffisants qui sont soumis à son examen, estime qu'il y a lieu d'engager la Fabrique à s'entendre avec l'architecte du monument pour faire étudier un autre projet.

Verrières dans l'église de Étréham (Calvados)

M. Selmersheim propose l'adoption d'un projet de verrière à quatre médaillons légendaires dont les éléments proviennent de documents anciens, sur un fond de mosaïque pour la fenêtre centrale du chevet.

La Commission adopte le projet, sous la réserve qu'il sera recommandé à l'architecte de tenir à ce que le verrier donne plus de caractère à ses figures. 80/15/013/80

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver les propositions de M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé pour les travaux de restauration des couvertures et d'allouer 6 000 Francs conditionnellement sur les 22 972 Francs 45 du devis.

Église de Gonesse (Seine-et-Oise)

La Commission, sur le rapport de M. Selmersheim, écarte le projet de calorifère présenté par la Fabrique, mais en admet le principe et propose d'en confier l'étude et l'établissement à M. Louzier, architecte du service.

Église de Villeneuve-l'Archevêque (Yonne)

M. Selmersheim propose l'approbation du projet de restauration dressé par M. Paul Boeswillwald s'élevant à 16 260 Francs 60 sous la réserve de certaines réductions qu'il indique et dont il évalue le montant à 4 000 Francs environ, lesquels pourraient être affectés à la réfection de la couverture de la flèche.

M. l'Inspecteur général propose en même temps une allocation conditionnelle de 5 500 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Église de Ricey-Bas (Aube)

La Commission est appelée à examiner un projet tendant à la suppression des gargouilles par lesquelles les eaux pluviales de cet édifice sont déversées sur un chemin d'intérêt commun qu'elles dégradent et à leur remplacement par des tuyaux de descente.

M. Selmersheim fait ressortir dans son rapport les inconvénients de ce projet et propose d'adopter un système de pavage établi en mortier de chaux hydraulique et jointoyé en ciment, dont une étude serait demandée à la Commune pour être ensuite examinée par la Commission.

Cette proposition est adoptée. 80/15/013/81

Église de Saint-André et de Rosières-près-Troyes (Aube)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'allouer à titre conditionnel 700 Francs pour la restauration de l'église, indivise entre les deux Communes de Saint-André[-les-Vergers] et de Rosières, dont la dépense totale est évaluée à 2 857 Francs 25. Les ressources locales s'élevant à 1 338 Francs 99, le déficit est réduit, en conséquence à 818 Francs 26.

Église de Plaimpied (Cher)

Un devis de 12 256 Francs 98 est présenté par M. Georges Darcy pour l'achèvement de la restauration de cette église. M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver ce devis et d'allouer conditionnellement 4 000 Francs pour ces travaux dont l'exécution permettra de fermer le chantier.

Adopté.

Église de Bernières-sur-Mer (Calvados)

La Commission, sur l'avis de M. Selmersheim, vote l'allocation d'un crédit de 218 Francs 67 pour combler le déficit d'une dépense de 1 153 Francs 67 occasionnée par des travaux exécutés d'urgence aux toitures de l'édifice à la suite d'une tempête, en 1886. Le Conseil général, la Commune et la Fabrique ont assuré le reste des ressources.

Maison des Gens d'Armes à Caen (Calvados)

M. Selmersheim expose en quoi consisteraient les travaux. Il évalue la dépense à 23 732 Francs 78 et propose de transmettre le devis à la Ville qui le demande pour prendre une décision. Il croit utile d'indiquer au maire que le local pourrait se prêter à l'installation d'un bureau d'octroi, sans qu'il fût possible toutefois d'y établir le logement du préposé.

Ces propositions sont adoptées.

Vente du triptyque en ivoire dans l'église de Saint-Sulpice (Tarn)

M. de Lasteyrie, rapporteur, est d'avis de refuser l'autorisation d'aliéner ce triptyque d'ivoire 80/15/013/82 du XVe siècle, quelle que soit sa valeur artistique, la Fabrique et la Commune ne justifiant point de la nécessité absolue où elles sont d'aliéner cet objet et ne proposant point d'ailleurs de s'en défaire au profit d'une collection publique qui en assurerait la conservation à la France. M. de Lasteyrie est d'avis en outre de classer l'objet.

Adopté.

Église d'Aubune (Vaucluse)

M. de Lasteyrie rappelle que cet édifice fit l'objet d'une demande de classement par M. [Jean-Camille] Formigé et d'un projet de restauration par M. Révoil ; mais que ni le projet de restauration ni la demande de classement ne furent adoptés par la Commune. M. le rapporteur croit qu'il en eût été autrement si ces propositions, au lieu de s'étendre à l'édifice entier qui est d'une médiocre valeur, avaient été restreintes au clocher qui est d'une forme intéressante et dont les analogues sont extrêmement rares. Il propose en conséquence le classement du clocher.

Adopté.

Classement en Algérie

M. Thomson transmet à la Commission plusieurs demandes de classement relatives :

1° à une maison mauresque à Alger actuellement affectée au service de la Cour d'appel

2° à l'église romaine d'Orléansville ainsi que la mosaïque de Tiparatus

3° à des fouilles que l'on vient de faire près de Deyli et qui ont mis à découvert les restes d'une ville romaine.

La Commission vote le classement.

Moulages du XIXe siècle au Musée du Trocadéro à Paris (Seine)

M. le président entretient la Commission des moulages du XIXe siècle. M. de Lasteyrie est d'avis de laisser aux générations du XXe siècle le soin 80/15/013/83 de représenter le XIXe au Trocadéro. M. le président s'élève contre cette opinion, les productions de notre siècle forment en effet le couronnement naturel de celles des siècles passés, et, parmi elles, le bas-relief de Rude marque le sommet atteint par cet art dont le Musée du Trocadéro nous montre le développement.

La Commission ayant admis le principe des oeuvres du XIXe siècle au Trocadéro, M. le président fait connaître que,

en ce qui concerne le bas-relief de Rude, la question de dépense serait écartée, puisque les frais du moulage seraient supportés par le crédit de l'exposition des oeuvres d'art du XIXe siècle.

M. Thomson fait observer qu'il serait intéressant de montrer autant que possible des moulages d'oeuvres dont les originaux ne sont pas à Paris. M. Lisch craint pour Le Départ de Rude que l'effet, dans un musée où il sera vu de près, soit écrasant et disproportionné.

M. [Jean-Camille] Formigé ne partage pas cet avis et croit pouvoir l'assimiler à l'effet que produirait une étude dans un atelier.

La Commission est d'avis que, la question de dépense écartée, il y a lieu de réserver une place au bas-relief de Rude dans le Musée du Trocadéro.

La séance est levée. 80/15/013/84