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1883
1882
1884
19 janvier 1883
Présidence de M. A. Proust. Sont présents : M. Kaempfen, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau, Thomson.

Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 8 décembre 1883.

M. le président fait observer qu'il a appuyé l'opinion exprimée par M. [Émile] Boeswillwald que la surveillance de l'emploi des fonds alloués par les Monuments historiques appartenait à la Commission ; mais qu'il a ajouté qu'il ne fallait voir dans le cas de la Porte Saint-Georges à Nancy qu'une dérogation à la règle.

Le procès-verbal est adopté.

Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

M. le président rend compte ensuite de la réunion de la sous-commission du Musée de sculpture comparée.

Le Musée a déjà coûté 400 000 Francs. Il y a lieu d'appeler l'attention du ministère sur l'insuffisance du crédit. L'oeuvre du Musée ne peut-être abandonnée.

Réunions de la Commission

M. le président émet l'idée de réunions régulières de la Commission le 1er et le 3e vendredi de chaque mois.

Publication des procès-verbaux

Il propose la rédaction d'un résumé des séances qui serait envoyé aux journaux pour tenir le public au courant des travaux de la Commission. Il pourrait ainsi y avoir lieu de faire une publication annuelle relative à ces travaux.

Une sous-commission, composée de MM. [Émile] Boeswillwald, du Sommerard et de Lasteyrie, est nommée pour étudier les conditions de la publication et examiner ce qu'il y aurait à proposer.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport à M. [Émile] Boeswillwald sur les
Ruines romaines de Sour-Djouab (Alger)

Ces ruines qui sont celles de l'ancienne Rapidi consistent dans l'enceinte des trois divisions de l'ancienne cité enfouie environ 2 m 50 dans le sol actuel. Des fouilles dirigées par M. Choisnet, directeur des Affaires civiles à Aumale, ont mis à découvert le rez-de-chaussée de plusieurs maisons, des restes de monuments, de tombeaux, des inscriptions et font désirer qu'il soit procédé au déblai de la totalité de l'enceinte dont la contenance approximative est de 10 hectares 40 ares.

La commission du Centre de colonisation projeté à Sour-Djouab a émis le voeu que les crédits suffisants soient [re]mis à l'administration locale pour faire procéder à des fouilles générales embrassant tout le périmètre de l'ancienne cité et son cimetière. 80/15/011/358

Le rapporteur est d'avis que ce voeu soit pris en sérieuse considération et propose le classement des ruines. M. Duthoit, architecte en chef des Monuments historiques de l'Algérie, aurait la direction des fouilles dont la dépense pourrait être imputée sur la partie des Monuments historiques affectée à la conservation des Monuments algériens, M. Duthoit serait en outre chargé de relever les plans.

Ces propositions sont adoptées.

Mosaïques à Saint-Leu (Algérie)

M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald fait connaître que MM. les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées du département d'Oran sollicitent l'allocation d'un crédit de 203 Francs destiné à solder la dépense faite en 1881 pour l'entretien des mosaïques de Saint-Leu. Ces mosaïques ne figurant pas sur la Liste de classement, la dépense dont il s'agit ne saurait être imputés sur le crédit des Monuments historiques. Mais en raison de l'intérêt artistique qu'elles présentent, il y aurait lieu, suivant M. le rapporteur, de les classer et aussi de vérifier quel en est le propriétaire. Si c'est un particulier, comme semble l'indiquer le mémoire des ingénieurs qui porte à 60 Francs par an la location du terrain occupé par les mosaïques, l'État devrait se préoccuper d'en faire l'acquisition.

La Commission adopte la proposition du classement ainsi que la proposition d'enquête après laquelle il sera examiné s'il y a lieu de les transporter ou de prendre les mesures nécessaires pour en assurer sur place la conservation.

M. [Émile] Boeswillwald indique, comme documents susceptibles d'éclairer la Commission sur la valeur des mosaïques de Saint-Leu, les dessins de M. Viala du Sorbier

Ancienne cathédrale de Marseille (Bouches-du-Rhône)

Rapport verbal de M. [Émile] Boeswillwald.

M. Darcel signale l'existence dans La Major de monuments très intéressants et se préoccupe de ce qu'ils deviendront quand on démolira cette ancienne cathédrale. Ne pourrait-on les installer dans la nouvelle ?

M. [Émile] Boeswillwald constate que c'est au ministre des Cultes qu'il appartient de prendre une détermination sur ce sujet.

Sur les observations de MM. de Baudot, Steinheil et Lisch, la Commission émet le voeu que les fragments signalés soient préservés et déposés, s'il y a lieu, au Musée de Marseille et que l'administration des Beaux-arts insiste auprès du ministre des Cultes pour assurer la conservation de La Major, qui est un Monument classé, ce qui rendrait inutile le déplacement des objets.

Église d'Isômes (Haute-Marne)

M. [Émile] Boeswillwald propose d'approuver le projet de sacristie qui a été modifié suivant les indications de la Commission 80/15/011/359 sous la réserve de quelques observations de détail qui devront être communiquées à l'architecte. La dépense étant évaluée à 1 922 Francs 35 et les ressources réunies s'élevant à 1 236 Francs, il reste à combler un déficit de 680 Francs 35.

Conformément à l'avis de M. le rapporteur, la Commission propose d'inviter la Municipalité à recourir à l'administration des Cultes pour combler le déficit.

Visite au château de Blois (Loir-et-Cher)

M. le président donne lecture du procès-verbal de la séance de la Commission à Blois. Il développe les résultats de la visite et pose la question de savoir s'il n'y aurait pas lieu de demander un crédit spécial pour les travaux à exécuter à cet édifice.

M. Lisch est d'avis de demander une augmentation générale sur laquelle il serait prélevé une subvention annuelle.

M. Liouville croit qu'il faut intéresser la Ville ou se servir de l'intérêt qu'elle peut avoir à la restauration de son château. Il rappelle, en même temps, la visite de la Commission aux Bains de Diane, dont il n'a pas été fait mention au procès-verbal, et propose de demander au ministre de la Guerre, qui le détient, l'abandon de ce monument.

M. de Lasteyrie, sur la demande du crédit spécial, objecte qu'elle pourrait être repoussée par le Parlement comme s'appliquant pour la plus grande part à des travaux neufs. M. de Lasteyrie serait d'avis de s'en tenir à une demande de crédit de 180 000 Francs s'appliquant uniquement à l'achèvement de la restauration des bâtiments de François Ier.

M. de Baudot ajoute que l'urgence de ces travaux d'achèvement exige qu'ils soient terminés promptement, d'où il suit que ces allocations annuelles de 50 000 Francs ne répondraient pas aux nécessités de la situation.

M. le président divise la question. Il s'agit d'une part des travaux de restauration des bâtiments de François Ier évalués à 180 000 Francs, l'urgence en est adoptée ; d'autre part, il s'agit de la restauration des autres parties du château évaluée à 430 000 Francs, qui n'a pas le même degré d'urgence.

Cette restauration est ajournée.

Crédits pour l'Algérie

M. [Émile] Boeswillwald demande à introduire une question nouvelle : le crédit de 50 000 Francs pour l'Algérie est insuffisant ; non seulement tout y est à faire, mais le résultat des travaux sera nul, si on ne garantit pas ce qu'on a fait. Il y a donc de ce côté nécessité d'augmenter le crédit. Ne serait-ce pas un motif de plus pour demander une augmentation générale ?

M. le président s'informe si l'on ne pourrait provoquer en Algérie des subventions départementales.

M. Thomson déclare qu'il n'y a rien à attendre des départements 80/15/011/360 qui sont très pauvres. Il lui semblerait meilleur de ne pas mettre à part l'Algérie dans la répartition du crédit. Les monuments de ce pays sont très nombreux et tous ne sont pas connus. Il y faudra joindre ceux de la Tunisie. Il y a là encore des considérations qui peuvent appuyer une demande d'augmentation générale.

La Commission adhère à cette opinion et son président s'adresse à M. le directeur des Beaux-arts pour que ses voeux soient reportés au ministre.

Église de Saint-Sever (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture de son rapport sur l'église de Saint-Sever. Les travaux urgents sont évalués à 17 023 Francs 15 et 4 400 Francs ont été réunis par la Commune.

Conformément à l'avis de son rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge pour la Commune de combler le déficit qui est de 6 623 Francs 15 en s'adressant au besoin au département et au ministère des Cultes.

Église de Plaimpied (Cher)

Cet édifice exige des réparations dont la dépense est évaluée, d'après le devis général, à 32 362 Francs 50. La Commune ne possède que 5 000 Francs de ressources en sorte que le déficit est de 27 362 Francs 50.

Comme il s'agit principalement dans cette entreprise de travaux de couvertures, M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime que la majeure partie de la dépense doit incomber au ministère des Cultes et propose d'accorder sur le crédit des Monuments historiques la somme de 8 000 Francs, à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires en s'adressant à cette administration.

Ces propositions sont adoptées.

Ancienne abbaye de Bonneval (Eure-et-Loir)

Pendant l'exécution des travaux de restauration de ce monument, il s'est produit deux excédents dans la dépense ; l'un de 26 270 Francs relatif à l'installation des services administratifs de l'asile d'aliénés auquel sont affectés les bâtiments et qui sera couvert par le département, l'autre de 2 000 Francs s'appliquant à la restauration de la façade extérieure, qui, suivant les conclusions de M. le rapporteur Ruprich-Robert, pourrait être mis à la charge du crédit des Monuments historiques.

M. Lisch fait observer que l'asile d'aliénés de Bonneval servant à plusieurs départements, il serait possible de les appeler à concourir à la dépense.

La Commission est d'avis de limiter l'allocation à 13 000 Francs accordée conditionnellement.

Église de Montmorency (Seine-et-Oise)

Le devis dressé par M. L. Magne pour la continuation des travaux 80/15/011/361 s'élève à 29 987 Francs. La Fabrique a réuni 10 000 Francs et demande aux administration des Cultes et des Beaux-arts de compléter, en contribuant chacune par moitié les ressources nécessaires.

M. le rapporteur [Victor] Ruprich-Robert est d'avis d'approuver les propositions dont il s'agit, en invitant toutefois l'architecte à réduire autant que possible les reprises très largement indiquées dans le devis.

Sur les observations de M. Liouville qui incline à croire que la Commune et le département pourraient être utilement appelés à contribuer, la subvention proposée par M. le rapporteur est ajournée.

Hôtel de ville de Compiègne (Oise)

M. [Victor] Ruprich-Robert propose d'approuver le projet de la façade sur la cour modifié par l'architecte suivant les indications de la Commission.

Le projet est approuvé.

Église de Nesles (Seine-et-Oise)

La dépense de la restauration du clocher de l'église de Nesles est évaluée par M. Danjoy à 16 046 Francs.

Conformément à l'avis de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission approuve le projet de l'architecte et propose d'allouer pour l'entreprise le tiers de la dépense, soit 5 000 Francs, à la condition que la Commune se procurera les ressources complémentaires.

Église de Caudebec (Seine-Inférieure)

Une somme de 95 000 Francs, dans laquelle est comprise une subvention de 20 000 Francs du ministère des Beaux-arts, a été réunie pour la restauration de cet édifice dont le devis s'élève à 155 000 Francs. Pour combler le déficit qui est de 60 000 Francs, la Commune de Caudebec demande 40 000 Francs au ministère des Cultes et une nouvelle subvention de 20 000 Francs à l'administration des Beaux-arts.

M. le rapporteur Ruprich-Robert, en raison de l'intérêt particulier que présente au point de vue de l'art le clocher de cet édifice, est d'avis d'accorder une subvention de 10 000 Francs, à la charge par la Ville de combler le déficit.

La Commission adopte ces propositions.

Église de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

La Commune de Villeneuve-sur-Yonne sollicite un secours de l'État pour la restauration de son église. Le devis, divisé en 3 chapitres, s'élève à la somme totale de 26 500 Francs dont il est possible de déduire 9 300 Francs, montant du chapitre du dallage qui présente une urgence moindre et n'incombe pas nécessairement à la charge du crédit des Monuments historiques. La dépense ainsi réduite pour le moment à 17 200 Francs et la Commune ayant à sa disposition une somme de 10 000 Francs, le déficit est de 7 200 Francs dont M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose l'allocation sur le crédit des Monuments historiques.

Cette proposition est adoptée. 80/15/011/362

Église de Surgères (Charente-Inférieure)

M. [Victor] Ruprich-Robert fait connaître qu'il existe, pour la façade occidentale de cet édifice en cours de restauration, une fenêtre du XIVe siècle dont la démolition est devenue nécessaire en raison de son mauvais état de conservation. La question est de savoir s'il convient de rétablir la fenêtre du XIVe siècle ou s'il n'y a pas lieu de chercher une nouvelle disposition dans le style de l'édifice.

La Commission, dans un précédent examen, n'a pas été favorable à cette dernière solution. L'affaire revient aujourd'hui par le fait de l'insistance de M. le maire de Surgères à restituer au monument son caractère primitif.

M. [Victor] Ruprich-Robert estime, d'une part, que la fenêtre du XIVe siècle présente un intérêt médiocre et qu'il n'y a pas lieu de tenir à sa reproduction, et d'autre part, que l'architecte devrait rechercher une disposition en harmonie avec les données primitives, tout en adoptant les moyens les plus simples.

M. [Émile] Boeswillwald demande s'il existe un projet dans ce sens.

La Commission est d'avis de réserver son opinion jusqu'à ce que l'architecte, M. Lisch, lui ait présenté une étude. Le vote de la dépense est ajourné jusqu'au même moment.

Château de Falaise (Calvados)

Certaines parties du château, notamment la salle située à la suite du donjon normand et la Tour Talbot, sont dans un tel état de dégradation qu'il est indispensable de prendre des mesures pour empêcher de se produire des écroulements qui atteindraient des maisons sises au bas du rocher.

Dans le devis dressé en 1863 par M. Ruprich-Robert, la dépense prévue pour cette partie du château s'élevait à 89 150 Francs. Par suite de l'aggravation dans l'état des constructions et de l'augmentation du prix de la main d'oeuvre et des matériaux, M. [Victor] Ruprich-Robert évalue la dépense aujourd'hui nécessaire à 130 989 Francs 13 savoir 21 657 Francs 70 pour les travaux de la deuxième salle du donjon et 109 281 Francs 43 pour la restauration de la Tour Talbot.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver le nouveau devis présenté par l'architecte et de l'autoriser à exécuter les travaux compris au chapitre 1er pour la somme de 21 657 Francs, en essayant d'obtenir le concours du département et de la Ville.

La Commission est d'avis de limiter à 15 000 Francs la subvention du ministère des Beaux-arts et de ne l'accorder qu'à la condition que la Commune et le département combleront le déficit.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

M. le directeur des Beaux-arts entretient la Commission de la question des fouilles de Sanxay. Il y aurait lieu de délimiter le périmètre des terrains à acheter.

Une sous-commission est désignée pour se rendre sur place ; elle est composée de MM. les trois Inspecteurs généraux, de Lasteyrie, du Sommerard, de Mortillet, Liouville et Dreyfus.

Augmentation du crédit annuel

M. Thomson demande qu'un tableau de la répartition du budget soit mis entre les mains de tous les membres de la Commission. 80/15/011/363

Il désirerait que la Commission joignît des efforts à ceux de l'administration pour exposer au ministre la nécessité de l'augmentation du crédit.

M. Proust répond que cette démarche a été faite le 31 décembre dernier, et que le ministre a fait à la demande un accueil favorable. M. le directeur des Beaux-arts croit qu'une démarche dans le même sens serait à faire officieusement auprès du ministre des Finances.

Album de cent dessins de Viollet-le-Duc,

M. le président informe la Commission qu'une vente de dessins, dans laquelle figure un album de cent dessins de Viollet-le-Duc doit avoir lieu demain 20 janvier. Il en propose l'acquisition pour les archives.

M. le directeur des Beaux-arts se charge d'envoyer à la vente un représentant de l'administration.

La séance est levée à midi. 80/15/011/364

2 février 1883
La séance est ouverte sous la présidence de M. le ministre. Sont présents : MM. Proust, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil.
Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. le ministre fait part à la Commission d'une communication qui lui a été récemment adressée par le préfet au sujet de l'ancien Palais des Papes et d'où il résulte que l'occupation de cet édifice par la troupe est une oeuvre permanente de dégradation pour le monument lui-même et pour les belles peintures à fresque qu'il renferme.

M. le ministre estime qu'il est temps d'agir auprès de son collègue de la Guerre pour obtenir que la Ville d'Avignon ait un casernement régulier. Mais avant d'entamer les négociations à ce sujet, il désirerait que la Commission prît une délibération dans laquelle elle formulerait énergiquement le voeu de voir le Palais des Papes dégagé de la servitude militaire qui cause un si grave préjudice à sa situation.

La Commission est unanime pour demander au ministre de poursuivre la solution qu'il propose et en faveur de laquelle elle s'est déjà prononcée énergiquement à plusieurs reprises, et elle rappelle qu'un rapport très développé et très concluant a été rédigé dans ce devis par Viollet-le-Duc en 1879.

Le ministre se retire. M. Proust prend la présidence.

M. le président comme complément de la discussion de l'affaire du Palais des Papes donne lecture de la correspondance échangée au mois de juin dernier entre les deux administrations. Il en résulte que les mesures de préservation proposées par le ministre des Beaux-arts ont été très défavorablement accueillies par le ministre de la Guerre. La Commission considère que les lettres dont il s'agit (18 et 26 juin 1882) doivent être versées dans la délibération.

La parole est au secrétaire pour la lecture du procès-verbal de la séance du 19 janvier.

Maison antique à Saint-Leu (Algérie)

M. [Émile] Boeswillwald fait observer qu'il n'a pas été fait mention au procès-verbal des ruines d'une maison antique qu'il a signalées à Saint-Leu, en demandant qu'elles soient classées et qu'un relevé en soit fait par M. Duthoit.

Le procès-verbal est adopté.

Fenêtre de Surgères (Charente-Inférieure)

M. [Émile] Boeswillwald s'informe si M. Lisch a terminé son étude de la fenêtre. Sur la réponse négative qui lui est donnée, il exprime le désir de ne pas voir modifier la disposition actuelle à cette fenêtre. Il est d'avis de respecter autant que possible les modifications apportées aux édifices par les devanciers. Il combat en principe l'utilité de faire une étude nouvelle. 80/15/011/365

M. de Lasteyrie appuie cette opinion, il croit que la Commission s'expose à des critiques en suivant la méthode opposée, comme cela est arrivé pour certains travaux des cathédrales de Reims et d'Évreux.

M. de Baudot dit que ces critiques ont été très contestables et que les travaux qu'elles visaient ont été approuvés et défendus très énergiquement par Viollet-le-Duc. Il estime avec M. [Victor] Ruprich-Robert qu'il y a lieu pour se prononcer, d'attendre que M. Lisch ait produit son étude.

La question mise aux voix est votée dans ce sens.

M. le président donne connaissance à la Commission du projet de

Répartition du crédit

dressée par l'administration. Il résulte de cet état que le crédit est engagé pour deux ans et demi environ. Le travail présenté à la Commission sera autographié.

Sur la demande de M. le président, M. de Lasteyrie fait connaître que la sous-commission chargée de faire un :

Choix de photographie pour le Musée du Trocadéro

a presque terminé son travail.

Hôtel de Cluny à Paris (Seine)

M. du Sommerard présente des observations relativement à l'insuffisance des banquettes du Musée. M. le président a déjà entretenu de la question M. Williamson.

M. le directeur des bâtiments civils se préoccupera de faire le nécessaire pour que le Musée soit pourvu de banquettes convenables.

Palais Granvelle à Besançon (Doubs)

M. le président demande à M. [Victor] Ruprich-Robert s'il n'a pas eu de nouvelles au sujet du projet de restauration du Palais.

M. Lisch fait connaître qu'il a vu l'architecte, qu'il a invité à rédiger son devis par chapitres, en raison du chiffre considérable de la dépense proposée.

M. du Sommerard remplace M. Antonin Proust à la présidence.

Abreuvoir de Marly (Seine-et-Oise)

M. [Victor] Ruprich-Robert a la parole pour lire un rapport sur un projet de restauration de l'Abreuvoir de Marly. Les réparations proposées par l'architecte consisteraient dans quelques travaux aux murs des côtés, dans la dépose et la reconstruction du mur de soutènement du bassin supérieur et dans son ornementation en meulière, sites et coquillages au plan des parements. La dépense est évaluée à 50 000 Francs. M. l'Inspecteur général croit reconnaître les restes d'une décoration provisoire où l'architecte a vu l'appareil de la construction primitive. Il serait d'avis en conséquence de proscrire tout ornement en meulière et coquillage ; il estime d'ailleurs que la dépense pourrait être ramenée à un chiffre moindre et qu'il y aurait lieu de demander à l'architecte un devis plus étudié. Il reconnaît la nécessité de réparations sérieuses au monument, mais il ne pense pas que, dans la situation du crédit, le devis des Monuments historiques puisse être appelé à participer à la dépense.

M. le directeur des Bâtiments civils expose la situation. Aucune 80/15/011/366 subvention n'est demandée au service des Monuments historiques, mais le monument étant classé, le service des Bâtiments civils a voulu prendre l'avis de la Commission avant de rien commencer. L'exécution de certains travaux est nécessaire pour empêcher de nouvelles dégradations.

M. le directeur des Bâtiments civils demande en conséquence que le devis de M. Lafollye soit renvoyé à cet architecte pour être remanié dans le sens des observations exprimées par M. le rapporteur et adopté par la Commission.

Château de Dijon (Côte-d'Or)

La Ville de Dijon, qui projette la création d'un boulevard et de diverses rues pour l'aménagement du quartier compris entre les places Darcy et Saint-Bernard, demande le déclassement des restes de l'ancien château dont la destruction serait la conséquence de l'exécution des travaux projetés. La Municipalité invoque, en outre, à l'appui de sa demande, des raisons de sécurité et de salubrité publiques.

M. Lisch, rapporteur, considère que les restes du château présentent encore un intérêt artistique assez considérable pour en maintenir le classement. La Municipalité devrait être, en conséquence, invitée à modifier le tracé des voies projetées, ce qui pourrait s'opérer en prolongeant le boulevard de Brosses à travers l'enceinte du château conservé dans un aspect pittoresque et dégagé des bâtiments sans intérêt qui s'y rattachent et en transformant les fossés en jardin, de manière à assurer l'assainissement du quartier.

M. [Émile] Boeswillwald fait prévoir d'autres objections qui pourront parvenir au projet de construction d'un lycée sur une partie de l'emplacement du château.

M. Lisch répond qu'il ne pouvait se préoccuper de la question du lycée qui n'a pas été soulevée officiellement devant lui et qu'il ne s'est placé qu'en présence du projet de percement du boulevard sur lequel la Ville a appuyé sa demande de déclassement.

Les conclusions de son rapport sont adoptées.

Église de Solignac (Haute-Vienne)

L'Inspecteur général Lisch fait connaître la situation des travaux de restauration de cet édifice. Des dommages causés par des ouragans et des désordres mis à découvert par la démolition de hangars adossés à l'église ont occasionné un excédent de dépenses de 18 722 Francs sur le devis. L'architecte signale en outre divers travaux urgents, tels que la reprise de colonnes ou de piliers, la réfection de la charpente de la nef et du clocher, la pose de vitraux blancs dans toutes les baies qui entraîneraient une dépense supplémentaire s'élevant, en y comprenant l'excédent ci dessus mentionné, à 61 129 Francs 24.

M. le rapporteur, en raison de l'intérêt tout particulier de l'église de Solignac et de l'impossibilité absolue de la 80/15/011/367 Commune de contribuer à la dépense, propose de mettre à la charge du crédit des Monuments historiques 40 000 Francs payable en deux annuités. Cette subvention serait soumise à la condition que la Municipalité se procurerait le complément des ressources nécessaires en s'adressant à l'administration des Cultes.

Ces propositions sont adoptées.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

Un devis supplémentaire de 4 608 Francs 50 est présenté par l'architecte pour l'exécution de certaines modifications au sens primitif [sic] motivées par la découverte de dispositions anciennes de la façade que l'architecte a cru devoir rétablir.

M. l'Inspecteur général Lisch, en l'absence de tout dessin à l'appui de la demande, s'est transporté sur place et a constaté que c'étaient bien les dispositions primitives qu'avait reconnues l'architecte, mais que celui ci avait eu le tort de procéder à leur rétablissement avant d'avoir pris l'avis de la Commission et sans que l'urgence des travaux fût démontrée. En l'état de l'entreprise, il croit devoir néanmoins proposer l'allocation des 4 608 Francs nécessaires pour la solder.

La Commission approuve les conclusions du rapport.

Église Saint-Aubin de Guérande (Loire-inférieure)

Un devis de 29 785 Francs 80 est présenté pour la restauration de cet édifice ; sur cette somme 18 200 Francs sont consacrés à la construction de voûtes devant remplacer la charpente en bois existant dans une partie de l'église.

Cette substitution ayant été une première fois repoussée par la Commission, M. Lisch, rapporteur, estime que l'architecte doit se conformer aux instructions qui lui ont été données sur ce point et propose de n'accepter de son devis que le projet de reconstruction de la tourelle de l'escalier évaluée à 11 585 Francs 80, dont 6 000 Francs pourraient être mis à la charge du crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune se procurerait le complément des ressources nécessaires.

La Commission, considérant que l'architecte ne s'est nullement conformé aux instructions données, conclut au renvoi du projet et au refus de toute allocation.

Église de Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)

L'Inspecteur général Lisch donne lecture d'une lettre de M. de Baudot par laquelle cet architecte fait connaître que la Fabrique de l'église de Selles sur Cher renonce pour le moment à la reconstruction de la partie haute de la flèche et qu'au lieu de 110 574 Francs prévus pour les chapitres 1 2 et 5, il suffira en conséquence de 90 849 Francs pour l'entreprise. Dans ces conditions, la part contributive du crédit des Monuments historiques serait réduite de 50 000 Francs à 30 249 Francs.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission propose d'allouer conditionnellement 3 000 Francs sur le crédit mis à la disposition 80/15/011/368

Église de Saint-Léonard (Haute-Vienne)

L'architecte a présenté un devis supplémentaire devant occasionner un excédent de dépense de 78 177 Francs. Cet excédent a paru à M. l'Inspecteur général Lisch justifié par la nécessité où s'est trouvé l'architecte d'établir un échafaudage plus considérable, de reprendre presque entièrement les piles du soubassement, de reconstruire le mur attenant à l'église et de remplacer un grand nombre de matériaux dont l'état de décomposition n'apparaissait pas au premier aspect. Ces 78 177 Francs joints aux 161 25 Francs auxquels il restait encore à pourvoir sur le devis primitif, portent à 94 302 Francs la dépense des travaux actuellement proposés.

En raison de l'intérêt du monument, M. Lisch est d'avis de porter à 14 000 Francs pendant cinq ans le chiffre des annuités précédemment accordées, soit une allocation de 70 000 Francs et d'insister auprès du ministre des Cultes pour obtenir le complément des ressources nécessaires soit 24 302 Francs.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Celles (Deux-Sèvres)

Un devis de 14 221 Francs a été dressé par l'architecte en vue de la restauration de l'église de Celles, mais M. l'Inspecteur général Lisch estime que les travaux vraiment nécessaires à la conservation de l'édifice peuvent se limiter quant à présent à la réfection de la partie haute de l'escalier du clocher, à la restauration des voûtes et à la remise en état des toitures, soit une dépense de 10 000 Francs.

Le Conseil général et la Commune ayant réuni 1 400 Francs, M. le rapporteur propose d'allouer 5 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de s'adresser au ministère des Cultes pour combler le déficit.

La Commission ne se jugeant pas suffisamment éclairée sur le degré d'intérêt que présente le monument ajourne l'affaire jusqu'à production de dessins et de photographies.

Église de Saint-Amant-de-Boixe (Charente)

Un devis rectificatif et supplémentaire des travaux urgents à exécuter à l'église Saint-Amant-de-Boixe, présenté par l'architecte, évalue la dépense à 51 353 Francs.

M. Lisch, qui a visité les chantiers, a constaté l'extrême urgence de ces travaux et il propose d'allouer 30 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques pour les exécuter. Mille francs ayant été votés pour cette entreprise par le département, il resterait à demander à l'administration des Cultes les 20 000 Francs complémentaires de la dépense. L'allocation du ministère des Beaux-arts serait accordée à cette condition et imputée sur deux exercices.

M. Liouville propose de mettre en demeure le département de contribuer pour une somme plus forte.

M. Lisch répond qu'il n'y a pas à espérer davantage et qu'il faut retarder le moins possible l'entreprise si l'on veut éviter un désastre.

La Commission adopte les conclusions du rapport. 80/15/011/369

Porte du Palais à Bordeaux (Gironde)

M. le maire de Bordeaux sollicite un secours de l'administration des Beaux-arts pour la restauration de la porte dite du Palais que la Ville se propose de dégager. La dépense de la restauration seulement est évaluée à 50 896 Francs 52 et le plan de l'architecte, malgré la modification qu'il apporte à l'état primitif du monument en surélevant les cintres des arcs de l'ogive qu'il restitue, a paru à M. l'Inspecteur général Lisch susceptible d'être adopté.

Le monument ne figurant pas sur la Liste de classement, M. le rapporteur croit que cette absence doit être considérée comme une omission qu'il est d'avis de réparer, et propose, en raison de l'intérêt que la Ville de Bordeaux apporte à la conservation de ses monuments et des sacrifices considérables qu'occasionnera le dégagement de la Porte, de lui accorder sur le crédit des Monuments historiques un secours de 17 000 Francs.

MM. du Sommerard, [Émile] Boeswillwald et Liouville objectent que la Ville est très riche et n'a besoin que d'un appui moral.

M. de Lasteyrie proteste contre la modification à la disposition primitive de la porte proposée par l'architecte.

M. de Baudot craint que la Commission ne se trouve engagée par suite d'une première allocation.

M. Lisch propose d'en réduire le chiffre à 2 000 Francs pour ne pas désintéresser l'administration d'une entreprise intéressante.

M. [Émile] Boeswillwald insiste pour qu'aucune allocation ne soit accordée.

M. le président divise le vote.

La Commission vote le classement de la Porte du Palais et, considérant que la restauration du monument ne présente pas de caractère d'urgence et que quelques-uns des travaux prévus ne sont pas susceptibles d'être approuvés, est d'avis qu'il n'y a pas lieu, pour le moment, de donner suite à la proposition d'allocation.

Église de Lamballe (Côtes-du-Nord)

M. Lisch, rapporteur, écartant un projet de restauration complète de l'église de Lamballe qui s'élève à 279 500 Francs, propose à la Commission d'adopter le projet de construction d'une sacristie évalué à 25 000 Francs et pour lequel aucun secours n'est demandé par la Fabrique à l'État. Il y aurait lieu seulement d'inviter l'architecte à établir des gargouilles et des tuyaux de descente pour les eaux pluviales qui ne sont point indiqués au projet et à adopter un couloir franc pour communiquer avec l'église.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Maclou de Pontoise (Seine-et-Oise)

Sur le devis de 156 411 Francs présenté en vue de la restauration de cet édifice, M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert est d'avis de ne retenir pour le moment que les articles 1, 2, 6 et 7 du 1er chapitre dont le montant est d'environ 20 000 Francs. Les travaux compris dans ces articles sont urgents, notamment la mise en plomb de deux belles verrières 80/15/011/370 du XVIe siècle. La Fabrique pouvant disposer de la somme nécessaire à la moitié de la dépense.

M. le rapporteur est d'avis d'allouer 5 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires en s'adressant au ministère des Cultes.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Maison carrée à Nîmes (Gard)

L'administration des Beaux-arts (bureau des Travaux d'art) demande l'avis de la Commission sur la question de savoir s'il y a lieu ou non d'entreprendre la décoration de la Maison carrée.

M. [Émile] Boeswillwald rappelle dans quelles circonstances naquit le projet en question et comment en 1878 il fut abandonné. Il considère d'une part que la destination actuelle du monument, qui est approprié à un Musée lapidaire, ne permettrait pas d'adopter une décoration murale et, d'autre part, il ne conçoit pas cette décoration appliquée à un temple romain, dans lequel on n'a jamais découvert une trace de peinture. Dans ces conditions, il est d'avis que le mieux serait de renoncer au projet dont il s'agit.

La Commission se prononce en faveur de cette opinion.

Église de Braine (Aisne)

M. de Baudot, rapporteur, fait connaître qu'une somme de 7123 Francs 25 est nécessaire à l'architecte pour terminer les travaux prévus au devis, parmi lesquels figure l'achèvement d'une sacristie. Une somme de 5 000 Francs est demandée pour cette entreprise à l'administration des Beaux-arts.

M. de Baudot estime que la moitié de cette somme pourrait être accordée, bien qu'il s'agisse d'une dépense qui n'est point mise d'ordinaire à la charge du crédit des Monuments historiques, et que cette allocation se justifie suffisamment par l'utilité de la construction de la sacristie qui a pour effet d'épauler des parties de l'église qui ont eu à souffrir de la démolition d'anciens bâtiments de l'abbaye contre lesquels elle était adossée. Cette allocation serait accordée, à la charge par la Commune de se procurer les ressources complémentaires.

Ces conclusions sont adoptées.

Vierge du Breuil (Marne)

M. le président expose la situation de l'affaire de la statue de la Vierge et donne lecture du rapport qu'il a rédigé à ce sujet. La Commune, qui a obtenu la restitution de cet objet d'art distrait de son église, demande aujourd'hui l'autorisation de l'aliéner.

M. du Sommerard estime qu'il pourrait être donné place à cette statue dans les collections du Musée de Cluny et qu'une allocation de 4 000 Francs représenterait largement 80/15/011/371 la valeur de l'objet. M. Liouville exprime la crainte que cette acquisition par l'État n'entraîne un procès de la part de M. de Salverte. M. du Sommerard ne le pense pas.

La Commission adopte les conclusions de M. le rapporteur et le charge des négociations que comporte la situation vis-à-vis de M. de Salverte.

La séance est levée. 80/15/011/372

10 février 1883
Présidence de M. Proust, puis de M. le directeur des Beaux-arts. Sont présents : M. Kaempfen, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Castagnary, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 2 février est lu et adopté.
Église Saint-Restitut

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture de son rapport sur le projet de dallage de l'église présenté par M. Révoil et évalué par cet architecte à 4095 Francs.

Conformément à l'avis du rapporteur, la Commission propose d'inviter l'architecte à simplifier son projet trop compliqué et fait dans un esprit trop moderne en réduisant la dépense au strict nécessaire et à présenter en même temps un devis des simples réparations qui pourraient permettre d'ajourner la réfection du dallage.

Église de Saint-Aventin

M. l'architecte Lafollye propose de dégager cet édifice des débris des cendres de la montagne à laquelle il est adossé, et d'étudier un projet en vue de sa restauration, en même temps qu'il ferait un relevé des peintures du XIIe siècle situées derrière les boiseries du maître-autel.

La Commission, conformément à l'opinion de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis de ne donner suite à ces dernières propositions qu'après l'opération du dégagement qui nécessite [sic] à la charge de la Commune.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Un devis de 6 400 Francs a été dressé en vue de travaux de restauration parmi lesquels figure la dépose et la repose du portail.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, ne saurait admettre cette partie du projet et demande que l'architecte révise son devis dans le sens du maintien du portail sans démontage. Il demande en outre la production de photographies permettant de se rendre compte de l'état actuel et d'une situation des travaux exécutés à l'édifice et notamment à la sacristie, ancienne salle du chapitre.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Villars-Saint-Marcellin (Haute-Marne)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission propose d'allouer pour les travaux de restauration de cet édifice évalués à 6 209 Francs et dont l'urgence est déclarée, la somme de 2 754 Francs montant de la moitié du déficit, à la charge pour la Commune qui a déjà réuni 700 Francs de se procurer le complément des ressources, en s'adressant au ministère des Cultes.

Église d'Aubune (Vaucluse)

Demande de classement ajournée à la prochaine séance qui doit être consacrée à cette nature d'affaires.

Fontaine Louis XIII à Blois (Loir-et-Cher)

Le devis dressé en vue de la restauration de cet édifice s'élève à 5400 Francs et le Conseil municipal serait disposé à contribuer à la dépense pour moitié.

M. Lisch, rapporteur, qui a visité le monument avec plusieurs de ces collègues de la Commission estime, que le monument est en trop mauvais état pour être restauré et que 80/15/011/373 les réparations devraient être limitées à un rejointoiement et à l'établissement d'une chape destinée à protéger la porte supérieure. Ces réparations constituant de véritables travaux d'entretien seraient laissées à la charge de la Municipalité.

Chapelle du Champdé à Châteaudun (Eure-et-Loir)

Un devis de 25 337 Francs a été dressé par M. l'architecte Devrez en vue de transformer en un dépôt mortuaire les restes de ce monument.

M. Lisch, rapporteur, pense que la Commission ne peut se prêter à une appropriation qui entraînerait la modification des dispositions anciennes et une véritable reconstruction du monument. Il suffirait, selon lui, de conserver la façade, qui pourrait être consolidée et annexée au cimetière au moyen de murs et de grilles d'isolement. Les 14 000 Francs, reçus autrefois par la Ville à titre d'indemnité pour l'incendie de la Chapelle, couvriraient largement la dépense.

Ces propositions sont adoptées.

Répartition des crédits

M. le président donne lecture d'un projet de résolution qu'il a rédigé au sujet de la répartition actuelle du crédit.

Ce projet, dont la copie est annexée au présent procès-verbal, est adopté et sera transmis au ministre pour être ensuite inséré à l'Officiel.

Église d'Esnandes (Charente-Inférieure)

Les travaux urgents exécutés jusqu'à ce jour dans cet édifice ont donné lieu à une dépense de 75 771 Francs 40. M. l'architecte Albert Ballu présente un devis de 57 197 Francs pour terminer entièrement la restauration. Ce devis comprend la consolidation du clocher, la réparation de la toiture de la nef et la reprise de deux façades nord et ouest.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder conditionnellement une allocation égale à la moitié de la dépense prévue, soit 30 000 Francs, qui seront répartis sur deux exercices, à la charge pour la Commune de se procurer le complément des ressources.

Église d'Oiron (Deux-Sèvres)

Des ouvrages de réparation comprenant le remaniement de la toiture qui laisse pénétrer des infiltrations, la réfection de la voûte du choeur, la consolidation des clefs de voûte, de la rose du transept nord et de plusieurs fenestrages occasionneraient une dépense de 11 341 Francs 50. La Fabrique pouvant disposer de 1 500 Francs et le département fournissant 1 175 Francs, il resterait à pourvoir à 8 566 Francs 50.

M. Lisch, rapporteur, propose de contribuer à la dépense pour une somme de 4 566 Francs 50 et d'inviter la Commune à demander le surplus à l'administration des Cultes.

Conclusions adoptées.

Château d'Oiron (Deux-Sèvres)

M. le président appelle l'attention de la Commission sur le château d'Oiron qui n'est pas classé parmi les Monuments historiques. Elle est d'avis d'en faire exécuter des relevés. Les plans, coupes, etc. seront demandés à M. Loué et M. Lameire sera invité à faire le relevé des peintures.

Église de Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

La Fabrique de cette église adresse une nouvelle demande de subvention pour en terminer les travaux de restauration évalués à 43 000 Francs ; sur cette somme 34 000 Francs seulement ont été réunis, ce qui constitue un déficit de 9 000 Francs.

En considération des sacrifices considérables 80/15/011/374 déjà faits par la Commune et le département et de l'économie qu'on réaliserait par l'emploi des échafaudages existants, la Commission n'ayant, d'autre part, alloué que 2 000 Francs pour la dépense de 4 300 Francs, M. Lisch, rapporteur, propose d'accorder pour l'achèvement de l'entreprise une somme supplémentaire de 5 000 Francs et de laisser les 4 000 Francs de déficit à la charge de l'administration des Cultes.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

L'avis rédigé par M. [Jean-Camille] Formigé en vue de la restauration de cet édifice s'élève à 103 707 Francs ; mais le 1er chapitre, qui comprend les travaux de restauration de l'abside évalués à 30 021 Francs, présente seul un caractère d'urgence. M. le rapporteur Lisch en propose l'adoption avec allocation d'un crédit de 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge par la Commune de se procurer les 10 000 Francs complémentaires, la Fabrique ayant de son côté réservé 10 000 Francs.

M. de Lasteyrie proteste contre la proposition contenue dans le projet de remplacer la couverture actuellement en tuiles plates par des dalles en pierre, dont l'emploi est sans exemple dans la région.

M. Lisch déclare qu'on trouve sur les murs les dispositions de l'ancien comble et établit qu'en l'examinant le projet de l'architecte ne paraît pas si injustifiable. Il y aurait lieu peut-être seulement de l'inviter à modifier les aspects. Mais si l'on repousse son projet, il serait nécessaire de lui indiquer dans quel sens il devra le modifier.

M. Bruyerre suppose qu'on a peut-être dans le principe couvert avec de la lave, mais que, comme il l'a constaté dans les édifices de cette époque, on a varié les pentes à cause des conditions d'aération qu'exige ce genre de couverture.

M. de Baudot croit que ce monument n'a jamais été couvert en dalles. Les pentes seraient suffisantes pour permettre d'employer les laves ou des tuiles fabriquées sur un modèle spécial et qui pourraient porter sur des murettes de manière à laisser l'air circuler.

M. Lisch a fait l'expérience de ce système et n'en a pas été satisfait ; il demande à la Commission d'accepter le principe de construction présenté par M. [Jean-Camille] Formigé, mais en l'invitant à modifier l'aspect de façon à rentrer dans le caractère des constructions des monuments du pays.

La Commission se prononce dans ce sens.

Église de Rosnay-l'Hôpital (Aube)

Les chapelles du choeur de cette église possèdent des vitraux du XVIe siècle qui sont en fort mauvais état et demanderaient des réparations et une remise en plombs complète. La Fabrique, qui évalue cette restauration à 4 000 Francs, offre d'y contribuer pour la moitié et sollicite l'autre de l'administration des Beaux-arts.

Avant d'inviter la Commission à prendre une décision sur cette demande, M. Ruprich-Robert, rapporteur, croit qu'il serait utile de faire dresser un devis régulier de la dépense et il estime dès à présent que les Monuments historiques ne devront pas faire d'importants sacrifices pour ces verrières dont l'intérêt est médiocre et l'exécution défectueuse.

Conclusions adoptées.

Église de Norrey-en-Auge (Calvados)

Les deux premiers chapitres approuvés du devis général dressé 80/15/011/375 pour la restauration de cet édifice comprenaient la restauration de la tour centrale et des couvertures placées au-dessous, et s'élevaient à 13 960 Francs 80. Pendant le cours des travaux, l'architecte a constaté que les pierres formant parement de la tour étaient décomposées à une plus grande profondeur qu'il n'avait pu le prévoir. La face sud la plus endommagée a donc été entièrement rétablie ; mais les fonds alloués n'ayant pas permis de terminer les autres, l'architecte présente un devis supplémentaire de 3 923 Francs 75.

En présence de l'urgence des travaux, sur la proposition de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer pour l'entreprise 1 923 Francs 75 et de laisser le déficit de 2 000 f à la charge du département et du ministère des Cultes.

Église de Villetertre (Oise)

M. Simil soumet un devis de 35 599 Francs 85 pour l'exécution de travaux urgents.

La Commission ajourne cette affaire jusqu'au jour où des photographies de l'édifice pourront lui être présentées.

Église d'Ineuil (Cher)

Sur l'invitation de la Commission, M. Georges Darcy a dressé pour des réparations que réclame cet édifice un devis dressé en deux chapitres. Le 1er comprenant les travaux urgents, c'est-à-dire la reprise des fondations, s'élève à 5 768 Francs 34. Le second s'applique à des travaux de deuxième urgence, c'est-à-dire le débadigeonnage et le rejointoiement.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'autoriser l'exécution du 1er chapitre pour lequel la Commune se procurera les 2 268 Francs 34 auxquels il reste à pourvoir.

Église de Maule (Seine-et-Oise)

Demande de classement.

Cet édifice, commencé en 1076 par un seigneur de Maule, se compose d'une nef couverte en charpente et dont les dispositions rappellent celles des églises normandes. Le choeur et l'abside voûtés en maçonnerie datant du XIIe siècle sont d'un style plus français, ainsi que les deux portails ouest et nord. Une crypte, également du XIIe siècle, communique avec le choeur, une tour datant de 1547 domine l'édifice. L'église est entourée presque de tous côtés de constructions parasites que le maire, dans sa demande de classement, s'engage à faire disparaître.

En présence de l'intérêt qui s'attache à ce monument, M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'en prononcer le classement et d'envoyer auparavant un architecte pour en dresser les plans.

La Commission adopte les conclusions du rapport, M. Louzier sera chargé de faire un relevé et de présenter un devis.

Fontaine de Mantes (Seine-et-Oise)

Le conseil d'arrondissement se préoccupe de la conservation de ce joli monument de la Renaissance dont il sollicite la restauration. M. [Victor] Ruprich-Robert pense que le mieux serait de faire faire une reproduction de la fontaine et de mettre la copie à la place de l'original, dont on conserverait avec soin les débris.

La Commission, considérant que cette opération pourrait l'engager au point de vue de la dépense et sur l'avis de M. le rapporteur que l'édifice ne serait pas transportable et qu'il y aurait en conséquence impossibilité de l'amener au Musée de Cluny, propose d'engager la Ville à laisser en l'état la fontaine et à s'efforcer d'en conserver les débris. On demanderait à l'inspecteur de feu M. Durand les dessins que cet architecte à dû faire de la fontaine. 80/15/011/376 Église Saint-Basile à Étampes (Seine-et-Oise)

La Fabrique sollicite l'approbation d'un devis de 10 050 Francs pour divers travaux de réparations à son église dont la dépense serait entièrement à sa charge.

La Commission, considérant que le devis proposé n'était pas susceptible d'être adopté, et conformément à l'avis de son rapporteur, M. Ruprich-Robert, désigne M. Petitgrand pour étudier un projet qui permette de faire un emploi convenable des ressources mises à sa disponibilité.

Église de Lillebonne (Seine-Inférieure)

La flèche du clocher est, sur une hauteur d'environ 7 mètres, dans un état de dégradation qui nécessite des réparations urgentes évaluées par l'architecte à 11 678 Francs.

M. [Victor] Ruprich-Robert croit le projet susceptible d'être approuvé, sauf en ce qui concerne la croix à laquelle il a été donné trop d'importance et qui devrait être diminuée et simplifiée.

Sur sa proposition, la Commission exprime l'avis d'allouer 3 000 Francs à la Commune, à la charge pour celle-ci, qui a déjà réuni 1 500 Francs, de se procurer le complément des ressources en s'adressant au ministère des Cultes.

Église de Chablis (Loiret)

Parmi les travaux proposés pour la restauration de cet édifice et dont la dépense totale est évaluée à 31 021 Francs M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert croit qu'il y a lieu de se borner pour le moment à la réparation des couvertures de la nef qui est la plus urgente et qui occasionnera une dépense de 13 629 Francs.

La Commune ayant à sa disposition une somme de 3 000 Francs, le déficit est de 10 629 Francs, dont la Commission est d'avis de prendre à sa charge la moitié soit 5 300 Francs, à la condition que la Commune se procurera l'autre moitié en s'adressant à l'administration des Cultes.

Église de Ryes (Calvados)

M. l'architecte Simil, dans le devis qu'il a dressé en vue de la restauration de cet édifice et qui s'élève à 32 388 Francs, a prévu divers travaux auxquels l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert ne saurait donner son approbation ; tels sont le rétablissement de la voûte de la nef en bois de pichepin, la reconstruction de la charpente, l'ouverture de fenêtres dans le mur du bas-côté nord, l'établissement de vitraux en mosaïques style du XIe siècle dans sept fenêtres des bas-côtés, l'emploi de pierre geline pour des parties extérieures, enfin, le grattage des murs et piliers et la restauration des beaux chapiteaux de la nef du XIIe siècle.

M. [Victor] Ruprich-Robert blâme l'architecte d'avoir, en proposant ces travaux, voulu donner satisfaction au curé qui l'a chargé de la rédaction du projet, sans se préoccuper s'il devait répondre aux données habituellement réclamées par la Commission, et il propose de demander un devis à M. de La Roque, architecte, qui, antérieurement à M. Simil, a fait un relevé du monument.

La Commission est d'avis qu'un blâme doit en effet être adressé à M. Simil, mais qu'il n'y a pas lieu de lui retirer le projet. On lui demanderait un autre travail, étudié conformément aux observations de la Commission.

Meuble dans l'église de Marseille-en-Beauvaisis (Oise)

M. du Sommerard donne lecture d'un rapport sur la demande d'autorisation formée par le conseil de Fabrique en vue d'aliéner un meuble du XVIe siècle dont on aurait offert un prix considérable. M. du Sommerard pense qu'il y aurait avantage à ce que le meuble qui n'exige que des 80/15/011/377 réparations peu coûteuses, restât dans l'église où il est sainement placé, mais il estime que, dans le cas où le conseil de Fabrique persisterait à vouloir l'aliéner, sa place serait au Musée de Cluny et qu'une somme de 2 500 Francs serait une indemnité proportionnée à la valeur de l'objet.

La Commission adopte cet avis.

Vente du Jubé de la chapelle de Pagny (Côte-d'Or)

M. Dreyfus signale l'acquisition faite par un particulier du jubé de la chapelle de Pagny et invite la Commission à examiner sur la présentation des photographies s'il n'y a pas là quelques détails de sculpture à faire mouler pour le Musée du Trocadéro, avec le consentement du propriétaire.

Verrières de l'église de Flètre (Nord)

La Commune sollicite un secours de 2 000 Francs pour restaurer quatre verrières du XVIe siècle. Un projet joint à la demande évalue la demande de 5 à 6 000 Francs et le Conseil général en a voté 1 500 Francs.

M. Steinheil considère que le projet est rédigé d'une manière trop incomplète pour qu'il soit possible de se rendre compte des restaurations proposées. Il est d'avis de n'accorder l'allocation demandée qu'après avoir fait procéder à un examen sérieux de l'état des verrières et des moyens d'en assurer la conservation.

La Commission adopte ces conclusions et désigne M. Leprévost pour cette étude.

La séance est levée à 11 h 45. 80/15/011/378

2 mars 1883
La séance est ouverte sous la présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Kaempfen, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, Geoffroy-Dechaume, Lameire, Lisch, Henri Martin, Ouradou, Oustry, Ruprich-Robert, du Sommerard, Tétreau. M. de Lasteyrie s'est fait excuser.
Le procès-verbal de la séance du 16 février est lu et adopté. Le voyage de la sous-commission à Sanxay est fixé au 11 mars.
La Commission décide de demander à MM les ministres des Beaux-arts et des Travaux publics de fixer le jour ou la commission spéciale qui a été récemment nommée devra se rendre au Mont-Saint-Michel.
Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

La Commission accepte la proposition de M. le président de se réunir le mercredi 7 au Trocadéro et, à l'issue de cette séance, de se rendre auprès de M. le ministre des Beaux-arts pour l'entretenir des intérêts du Musée.

Statue de la Vierge du Breuil (Marne)

M. du Sommerard appelle l'attention de la Commission sur la situation de l'affaire de la statue de la Vierge du Breuil. M. de Salverte est absent et le préfet demande une solution prompte. M. du Sommerard propose d'attendre le retour de M. de Salverte, en raison des dispositions dont il le croit animé.

M. Tétreau considère la question de principe qui est très délicate sur la demande formée par la Commune contre la Fabrique ; l'autorité judiciaire s'est prononcée en ce sens que la statue doit être réintégrée dans l'église. Quand l'autorité judiciaire a consacré ce principe, appartient-il à la Commission de le méconnaître et de proposer l'acquisition de l'objet sans tenir compte de la chose jugée ?

M. Tétreau fait ressortir, d'autre part, que ce jugement est favorable aux intérêts que la Commission a mission de sauvegarder. Il conclut à ce qu'il soit donné au préfet les instructions nécessaires pour poursuivre l'exécution du jugement. On avisera ensuite aux moyens d'assurer la conservation de la statue.

M. Dreyfus objecte que la statue, qui est de petite dimension, n'a pas été faite pour l'église. Il craint qu'elle soit vendue à un étranger et que la trace en soit ainsi perdue. M. le préfet de la Seine fait observer que le tribunal a tranché une question de propriété et ne s'est pas préoccupé de la question d'art.

M. du Sommerard établit la situation de la Commission qui n'a été consultée que sur la valeur vénale de l'objet. L'église ni la statue ne sont classées.

M. le président pense qu'il pourrait y avoir intérêt à classer cette dernière.

Les conclusions de M. Tétreau, mises aux voix, sont adoptées par la Commission. Le classement de la statue est prononcé.

Hôtel de Sens à Paris (Seine)

M. le président consulte M. le préfet de la Seine sur la question de savoir si la Ville a acheté l'Hôtel de Sens. M. le préfet n'a pas de renseignements à ce sujet.

L'ordre du jour appelle la discussion sur les demandes de classement dont a été saisie la Commission.
Refus de classement d'édifices (Seine et Marne)

Conformément aux conclusions de M. Ruprich-Robert, rapporteur, les églises de Thiais (Seine), de Tollevast, de Martinvast, d'Omonville 80/15/011/379 La Hague (Manche) ne sont pas considérées par la Commission comme présentant un intérêt suffisant pour être classées. Toutefois, on demanderait à M. Louzier de relever les parties de sculptures intéressantes de ce dernier édifice.

Classement d'édifices (Oise)

La Commission propose ensuite les classements

de l'église Saint-Vaast-de-Longmont (Oise), qui possède un remarquable clocher du XIIe siècle (M. Louzier serait également chargé de dresser les plans en élévation de cet édifice)

de la chapelle de Breteuil (Oise), monument du XIIIe siècle appartenant à un particulier,

et le déclassement de l'église de Pouilly (Calvados) propositions conformes aux rapports de M. Ruprich-Robert.

Théâtre de Moingt (Loire)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture d'un rapport sur des fouilles pratiquées au lieu dit du Théâtre du Moingt. La Société de La Diana qui a fait faire ces fouilles au moyen de ressources votées par elle et par la Société française d'archéologie et d'un secours de 400 Francs du ministère des Beaux-arts, demande s'il n'y aurait pas lieu de prescrire un supplément d'investigations.

M. le rapporteur croit qu'en présence du peu de résultats obtenus, le mieux est de s'en tenir à ce qui a été fait et propose d'adresser à la Société de La Diana des remerciements pour le zèle qu'elle a déployé dans ses recherches.

Fouilles de Cessieux-la-Ville à Saint-Romain (Loire)

M. [Victor] Ruprich-Robert entretient également la Commission de la découverte faite aux environs de Montbrison d'un ancien établissement romain situé dans la Commune de Saint-Romain, au lieu dit Cessieux-la-Ville ; mais l'intérêt qu'elle présente ne lui paraît pas suffisant pour que l'administration des Beaux-arts ait à intervenir.

La Commission adopte cet avis.

Refus de classement

Les trois demandes de classement ayant pour objet les édifices suivants : Halles de Mirecourt (Vosges), l'église d'Aubune (Vaucluse) et l'église de Saint-Dalmas-Valdeblore (Alpes-Maritimes), sont rejetées par la Commission.

Classement de l'oratoire de la Bellecroix à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

Sur le rapport de M. [Émile] Boeswillwald. M. [Émile] Boeswillwald propose le classement de l'oratoire de la Bellecroix. Cet élégant édicule du XIVe siècle est très mutilé, mais ce qui en subsiste présente un grand intérêt au point de vue des dispositions et du plan, malheureusement la propriété n'en est pas établie. Il y aurait lieu d'inviter le préfet à faire les recherches nécessaires à l'établissement des titres de propriété.

La Commission adopte ces propositions.

Château de La Tour-d'Aigues (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald propose de s'en tenir au classement de la façade du pavillon central.

La Commission se prononce en outre pour le classement de la tour du château de Saint-Rémy.

Classement adopté sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald.

Classement divers

Les demandes de classement du pont de Saint-Germain-sur-Pienne (Charente), de la chapelle de la Cassine (Mayenne), du château du Rocher à Mezangers (Mayenne) sont écartées, conformément à l'avis de M. Lisch, rapporteur.

Sur sa proposition, la Commission adopte le classement de la façade de l'église de Cognac (Charente), bel exemple de l'architecture du XIIe siècle

des peintures de l'église de Birac (Gironde) de la fin du XVe siècle ; 80/15/011/380

du château de Mortier-Crolle, construit à la fin du XVe siècle, propriété particulière

de la maison Renaissance, dite du Grand-Perreux à Laval, dont on ferait faire une photographie avec un montage de la fenêtre

du château du Kerouzéré (Finistère) construction très intéressante de la première moitié du XVe siècle, propriété particulière.

Tour d'Hautefage (Lot-et-Garonne)

Le ministre des Cultes a transmis une demande formée par la Commune d'Hautefage à l'effet d'obtenir un secours pour la restauration d'une tour située près de l'église et qu'elle voudrait affecter à l'usage de clocher.

M. l'Inspecteur général Lisch ne pense pas qu'il y ait lieu de classer l'édifice qui ne lui paraît pas susceptible d'ailleurs de subir la transformation demandée. M. le directeur des Beaux-arts estime que la tour dont il s'agit donne à la ville une physionomie qu'il y aurait intérêt à lui conserver. Il appuie en conséquence, la demande de classement.

M. de Baudot expose la situation de l'affaire auprès de l'administration des Cultes et fait observer que, si on classe la tour, il sera possible d'empêcher sa transformation en clocher.

Le classement mis aux voix est adopté.

Maison de la Reine Anne à Morlaix (Finistère)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître les propositions du propriétaire actuel de cette intéressante demeure historique, qui s'en est rendu acquéreur au prix de 10 000 Francs et qui offre de la céder au prix coûtant soit au ministère, soit à la Ville, en vue, dans ce dernier cas, d'une affectation à un service public.

M. le rapporteur propose de classer la maison de la Reine Anne et d'entrer en pourparlers avec la Ville pour faire de cette maison un Musée.

Le classement est adopté et M. Lisch sera chargé des négociations.

Croix dans le cimetière de Couchey (Côte-d'Or)

La Commission a voté une somme de 1 000 Francs pour la consolidation de cette croix du XVIe siècle qui se distingue par sa disposition et son élégante sculpture, et elle a chargé M. l'architecte Suisse d'un projet de restauration.

Conformément aux conclusions de M. Lisch, la Commission propose le classement de la croix du cimetière de Couchey et est d'avis d'inviter l'architecte à lui soumettre le plus tôt possible des plans et devis.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

M. Lisch expose dans quelles circonstances a été déclassé cet édifice ; malgré les mutilations dont il a été l'objet, il présente encore beaucoup d'intérêt et possède une très belle crypte dont les peintures ont une réelle valeur ; enfin le reclassement aurait pour conséquence de faire bénéficier la Commune de générosités particulières qui ne lui seront accordées qu'à cette condition.

M. de Baudot appuie les conclusions de M. Lisch qui sont adoptées.

Répartition des crédits : omission d'édifices

M. Darcy demande à faire une observation au sujet du tableau de la répartition du crédit des Monuments historiques : il a constaté que trois monuments dont il dirige la restauration n'y figurent pas, à savoir l'église Notre-Dame de Saint-Omer, la basilique de Saint-Denis et le château de Vitré. Il proteste contre cette omission et pense qu'il sera fait droit à sa réclamation. 80/15/011/381

M. [Émile] Boeswillwald répond que les travaux restant à faire à Saint-Denis ne sont pas urgents et que la situation du crédit justifie leur ajournement.

M. [Victor] Ruprich-Robert a visité Saint-Denis et se propose de lire un rapport sur la situation de cet édifice dans la prochaine séance.

Églises de Vatan et Lourdoueix (Indre), Toulon et Montet-aux-Moines (Allier)

M. Darcy donne ensuite lecture de ses rapports sur les églises de Vatan et de Lourdoueix (Indre), qui concluent au refus de classement, et de l'église de Toulon (Allier) portée sur la Liste des Monuments historiques, dont il propose le déclassement.

Ces conclusions sont adoptées.

M. Darcy propose en outre le classement et la restauration de l'église du Montet-aux-Moines (Allier) ; la décision est ajournée jusqu'à production d'un dessin de la coupe de l'édifice.

La séance est levée à 12 heures. 80/15/011/382

16 mars 1883
Sont présents : MM [Émile] Boeswillwald, de Baudot, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Tétreau.

Le procès-verbal de la séance du 2 mars est lu et adopté.

Musée de sculpture comparée à Paris (Seine)

M. le président rend compte de la visite qu'il a faite au ministre après la dernière séance du Musée de sculpture comparée. Un reliquat de 500 000 Francs provenant de la loterie de l'Exposition Universelle sera attribué à titre de crédit extraordinaire aux Musées nationaux.

Parmi ces musées, le ministère des Arts avait compris celui du Trocadéro qui n'a pas été maintenu. M. le ministre a donné néanmoins l'assurance à M. Proust que ce Musée figurerait pour 50 000 Francs dans la répartition du crédit en question.

Fusion des deux services des Monuments historiques et des édifices diocésains.

M. le président traite ensuite de l'avantage qu'offrirait la fusion des deux services des Monuments historiques et des édifices diocésains. Il a entretenu de la question M. le ministre qui a promis de l'étudier.

Percement d'une rue sur les Arènes de Lutèce à Paris (Seine)

M. le président fait part d'une communication qui a été adressée à M. Henri Martin par M. Charles Read au sujet des travaux qu'on exécute actuellement à Paris pour le percement d'une rue, sur l'emplacement d'une partie des anciennes Arènes de Lutèce et à l'occasion desquels se sont renouvelées les protestations qui se sont produites, il y a douze ans, en faveur de la conservation de ces ruines.

M. Henri Martin développe les considérations à l'appui de ces protestations et fait ressortir l'intérêt national, historique et archéologique des arènes. Il fait observer que la partie découverte en 1870 n'est pas actuellement en péril, et qu'il s'agit aujourd'hui de la partie de l'enceinte qui n'a pas encore été fouillée et se trouve dans les terrains du couvent.

M. [Victor] Ruprich-Robert rappelle qu'à l'époque où on a percé la rue Monge, il s'est occupé de cette affaire : une partie des anciens murs qui ont été découverts en 1870 est déjà détruite ; il croit probable qu'il existe une partie du podium sous le couvent, mais il ne suppose pas qu'on trouve beaucoup de choses. La rue Monge passe tout entière sur la partie qui était occupée par les gradins, lesquels ont donc complètement disparu. Un tiers des ruines environ n'a pas été fouillé, mais il y a fait pratiquer des puits à l'époque indiquée.

M. le président donne lecture des comptes-rendu des séances de la Commission des 2 mai et 7 mai 1870. La Commission s'est presque alors désintéressée de la question. Cette question toutefois se pose autrement aujourd'hui, puisqu'en 1870 on demandait à l'État un concours pécuniaire considérable que les ressources au crédit des Monuments historiques ne permettaient pas d'affecter aux travaux dont il s'agit. Aujourd'hui l'on ne demande plus à la Commission que d'émettre un voeu pour la conservation des restes des Arènes qu'elle a toujours désirée.

M. de Lasteyrie, sur l'invitation de M. le président, propose à la Commission une délibération dans ce sens dont le texte est joint au présent procès-verbal et qui est adoptée à l'unanimité. Cette délibération figurera au Journal officiel dans le compte rendu de la séance (V..Officiel du 31 mars 1883)

Musée du Puy

M. le président entretient la Commission d'une communication qu'il 80/15/011/383 a reçue de M. Aymard, avec l'offre d'une brochure sur le Musée du Puy.

Classement de monuments mégalithiques
Alignements dits de Camaret, dolmen de Port-Blanc à Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan)

M. Henri Martin propose au nom de la sous-commission des monuments mégalithiques de prononcer le classement d'un groupe de monuments situés dans le Finistère.

Les Alignements dits de Camaret, qui s'élèvent sur des terrains appartenant à la Commune de ce nom dans la presqu'île de Crozon.

Il propose ensuite le classement d'un autre monument situé dans le Morbihan il s'agit du dolmen récemment découvert au lieu dit le Port-Blanc, dépendant de la Commune de Saint-Pierre-de-Quiberon.

Ces deux propositions sont adoptées.

Ruines du Palais Gallien à Bordeaux (Gironde)

Le ministre de l'Intérieur demande l'avis de son collègue des Beaux-arts sur la proposition de déclaration d'utilité publique qui lui est adressée par le préfet de la Gironde, pour le dégagement des ruines de ce palais.

Sur la proposition de M. Lisch, rapporteur, qui fait ressortir l'intérêt de ce monument, la Commission émet un voeu favorable à l'isolement de l'édifice.

Église Saint-Bruno de Bordeaux (Gironde)

La Fabrique de cette église, trouvant l'édifice insuffisant pour les besoins du culte, propose certaines modifications dans la disposition du plan. M. Lisch considère que, sans conduire au résultat qu'on a en vue, ces modifications sont de nature à compromettre le caractère primitif de l'édifice et à dénaturer l'aspect des décorations intérieures qui en constituent le principal intérêt. Il conclut en conséquence, à demander à la Fabrique une nouvelle étude dans laquelle on s'attacherait à respecter les dispositions anciennes. Quant au projet de construction du clocher, M. le rapporteur ne le juge pas susceptible d'être adopté et il est d'avis d'établir la sacristie dans une construction annexe en harmonie avec l'église, au lieu de lui donner place dans la partie inférieure de la tour.

Ces conclusions sont adoptées.

Château de Loches (Indre-et-Loire)

L'exécution des travaux de restauration compris au 1er chapitre du devis général approuvé en 1880 a donné lieu à un excédent de dépense de 9 975 57. Cet excédent paraît à M. Lisch, rapporteur, suffisamment justifié par la nécessité où s'est trouvé l'architecte de remplacer le bois de la charpente après la dépose et d'élever un échafaudage en encorbellement à une grande hauteur pour le service du chantier.

Conformément à ces conclusions, la Commission est d'avis d'allouer la somme nécessaire pour solder les travaux dont il s'agit, et de saisir le Conseil général de la proposition faite par l'architecte de commencer les travaux compris au chapitre 2.

Église de Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire)

Des désordres sérieux s'étant manifestés dernièrement dans cet édifice, M. l'architecte Bruneau a dressé un devis qui évalue la dépense totale à 26 799 Francs 57. Mais les ouvrages consistant principalement en travaux d'entretien, et en raison de l'intérêt secondaire qui s'attache aux parties menacées, la Commission, sur la proposition de son rapporteur M. Lisch, émet l'avis de ne point participer pour le moment à l'entreprise et d'appeler sur le monument en question l'attention de l'administration des Cultes à qui le dossier serait transmis. 80/15/011/384

Église Saint-Cyprien

La Commune sollicite un secours de 10 556 Francs montant du déficit pour solder les travaux de restauration de son église dont la dépense s'élève à 74 000 Francs.

M. Lisch rapporteur, a constaté que les travaux dont il s'agit ont été exécutés d'une manière défectueuse et d'ailleurs en dehors du contrôle de l'administration. L'intérêt déjà secondaire de l'édifice a été ainsi sensiblement diminué et ne suffit plus à le maintenir sur la Liste de classement.

L'église de Saint-Cyprien est déclassée.

Église d'Essômes-sur-Marne (Aisne)

Une étude complète de la restauration de l'église d'Essômes a été rédigée par l'architecte chargé des travaux. La dépense prévue s'élèverait à plus de 300 000 Francs, mais il n'est pas possible de se rendre un compte exact de cette dépense, tant que le monument n'aura pas été dégagé des constructions particulières qui l'entourent. 40 000 Francs sont estimés nécessaires pour procéder à ce dégagement qui est à la charge de la Commune.

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'inviter la Commune à réunir les fonds nécessaires en sollicitant au besoin un secours sur le budget des Cultes, l'architecte devant se borner à entretenir le monument jusqu'au complet dégagement.

Église de Javarzay (Deux-Sèvres)

M. le préfet, qui avait été invité à faire modifier le devis dressé pour la restauration de cet édifice, en le réduisant de 10 000 à 7 000 chiffre des travaux urgents, a renvoyé le devis primitif et sollicite un nouveau secours de l'administration qui a déjà accordé 3 000 Francs.

M. Lisch rapporteur, est d'avis, et la Commission adopte son opinion, de maintenir le chiffre de la subvention précédemment fixé et d'inviter une seconde fois le préfet à faire modifier le devis dans le sens primitivement indiqué.

Église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Camille] Formigé a présenté un projet de restauration de cet édifice qui évalue la dépense à 162 579 Francs 17.

M. Lisch estime qu'il y aurait lieu de limiter les travaux à 86 376 Francs 35 dont 30 000 Francs seraient mis à la charge du crédit des Monuments historiques. Les dessins placés sous les yeux de la Commission donnent lieu à diverses observations, notamment à la critique de la terrasse élevée sur le porche.

M. le président propose à la Commission de s'arrêter à Poitiers quand elle se rendra à Sanxay. On déciderait sur place en ayant sous les yeux le projet, et l'on préviendrait l'architecte.

La proposition est adoptée.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

M. Lisch fait connaître la situation de ce monument qui est très compromise par suite des infiltrations et de l'envahissement des eaux pendant les orages. M. l'architecte Gout a présenté un projet d'assainissement qui comprend l'exécution d'un aqueduc pour détourner les eaux et dont la dépense s'élèverait à 30 263 Francs 28. Le crédit des Monuments historiques serait appelé à contribuer pour 20 000 Francs à cette dépense.

La Commission voit un danger dans l'exécution de ces travaux 80/15/011/385 qui peuvent avoir pour effet de rejeter les eaux sur des propriétés particulières ; elle est d'avis qu'il y a là une question de service vicinal et qu'il y a lieu d'inviter le préfet à renvoyer l'affaire devant cette administration, en l'invitant à mettre en demeure le service vicinal de protéger l'édifice.

Église d'Épinal (Vosges)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, qui expose la situation de l'édifice, la Commission propose d'autoriser dès à présent la Commune à employer une partie des ressources dont elle dispose à la reprise de l'étage supérieur du clocher qui menace ruine, et de rappeler au préfet que l'architecte n'a pas encore dressé le projet qui est nécessaire pour statuer sur l'ensemble de la restauration.

Ancienne abbaye de Saint-Denis (Seine)

M. Darcy a dressé, en vue de la continuation de la restauration de l'ancienne église abbatiale de Saint-Denis, un devis de 925 163 Francs. M. Ruprich-Robert, rapporteur, a examiné ce projet et estime qu'il y a lieu de faire pour le moment un extrait du devis général qui contiendrait uniquement les parties indiquées dans les chapitres 2 et 4 par articles nombreux et bien séparés et par nature d'ouvrages. En attendant la production de cette pièce, l'administration aurait à prévoir un chiffre de 296 422 Francs pour l'exécution du chapitre 2, sauf lors d'un examen du devis à répartir la dépense sur plusieurs exercices.

M. le rapporteur considère, en résumé, qu'il faut d'abord faire les restaurations extérieures, ajourner la question d'isolement et conserver jusqu'à nouvel ordre la sacristie actuelle.

Sur la proposition de M. du Sommerard, la Commission décide qu'avant de prendre une décision elle se rendra à Saint-Denis pour examiner l'édifice.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

Cette église avait besoin de réparations immédiates qui sont évaluées par l'architecte à 77 229 Francs 30. M. le rapporteur [Victor] Ruprich-Robert est d'avis d'approuver le devis présenté et d'accorder en trois annuités la somme de 19 307 Francs 32 qui seraient demandés à l'administration des Cultes.

M. du Sommerard rappelle qu'il a signalé, il y a deux ans, l'existence à côté de l'église d'une annexe du plus déplorable effet dont la démolition a été demandée.

Sur sa proposition, la Commission est d'avis de refuser toute subvention jusqu'à ce que la Fabrique ait fait disparaître l'annexe dont il s'agit.

Château de Mehun-sur-Yèvre (Cher)

La Municipalité adresse une demande de secours pour restaurer cet intéressant édifice dans lequel elle aurait l'intention d'établir un musée. Elle fait valoir à l'appui de sa demande, les opérations coûteuses de dégagement du château qu'elle vient d'achever, mais qui malheureusement en ont un peu altéré l'aspect primitif.

Néanmoins, M. le rapporteur [Victor] Ruprich-Robert considère que l'édifice mérite d'être maintenu sur la Liste de classement, il proposerait même d'y adjoindre une porte d'entrée de la ville qui date du XIIIe siècle, et qui se reliait jadis au château. Quant au projet 80/15/011/386 présenté par la Municipalité, il n'y a pas lieu de s'y arrêter, et il serait nécessaire de demander une étude à l'un des architectes de la Commission.

Ces conclusions sont adoptées et M. Georges Darcy est désigné pour la rédaction du projet dont il s'agit.

Église Notre-Dame à Saint-Omer (Pas-de-Calais)

M. [Victor] Ruprich-Robert expose la situation de l'édifice et serait d'avis d'autoriser promptement la reprise des travaux.

La Commission est d'avis d'ajourner l'affaire jusqu'à la production des comptes. Une irrégularité relative aux frais de voyage de l'architecte qui sont supportés par la Ville est signalée par le rapporteur. L'administration écrira au maire à ce sujet.

Église de Jailly (Nièvre)

La Commune demande le classement de son église ainsi qu'un secours pour exécuter divers travaux dont la dépense n'est encore établie par aucun devis.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime que ce monument, qui date du XIIe siècle et qui présente quelques particularités intéressantes, mérite d'être classé et qu'il y aurait lieu d'attribuer à la Commune une somme de 2 000 Francs pour les travaux, à la condition qu'elle se procurerait s'il y avait lieu le surplus de la dépense, en s'adressant au ministère des Cultes.

La Commission est d'avis d'ajourner le classement jusqu'à production de photographies qui seraient demandées à M. Mieusement.

Église de Lescure (Tarn)

Cette église qui est un bel exemple de l'architecture du XIIe siècle dans la contrée ne figure point sur la Liste des Monuments historiques. Un devis de 14 516 Francs 58 a été dressé par M. Lafollye en vue de la restauration.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose le classement de l'édifice, l'approbation du chapitre 1er du devis s'élevant à 5 082 Francs et l'allocation conditionnelle de 2 500 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

La Commission adopte la proposition de classement et ajourne la dépense.

Église Saint-Pierre à Vienne (Isère)

M. [Émile] Boeswillwald fait part à la Commission d'observations de M. Daumet relatives à deux piliers se rattachant à la deuxième époque du monument, qu'il propose de supprimer. Ces deux piliers avaient été maintenus dans le projet adopté.

M. l'Inspecteur général croit qu'il n'y a pas à revenir sur cette décision et qu'il importe de conserver la trace du point où les arcs viennent buter contre le mur, laquelle indique que la division en trois nefs a été faite après coup. Cette affaire peut d'ailleurs être réservée jusqu'à la visite que M. [Émile] Boeswillwald doit faire sur place.

Adopté.

Ancienne abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

M. Charvet, inspecteur de l'Enseignement du dessin à Lyon, rappelle qu'il fit faire il y a vingt ans, quelques moulages d'une porte très intéressante de cet édifice qui furent déposés dans les combles du presbytère. Il se met à la disposition de l'administration pour rechercher ces moulages qui pourraient être déposés soit au Musée du Trocadéro, soit au Musée d'Annecy, et pour lui rendre compte de l'état du monument et notamment des peintures du cloître.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission adopte ces propositions.

Mosaïques de Lescar (Landes)

L'affaire est ajournée jusqu'à production des dessins

Église d'Herment (Puy-de-Dôme)

M. Bruyerre présente à la Commission deux devis, l'un de 26 885 Francs 82 l'autre de 33 003 Francs comprenant en plus du 1er la construction d'un égout d'assainissement.

Les propositions de M. Bruyerre relativement au mode de couverture qu'il a adopté pour l'abside donnent lieu à diverses observations à la suite desquelles l'affaire est remise à la prochaine réunion de la Commission.

La séance est levée à midi et quart. 80/15/012/1

13 avril 1883
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Abadie, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Dreyfus, Gautier, Lisch, Lameire, de Mortillet, Ouradou, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Thomson.
Le directeur des Beaux-arts arrive au cours de la séance. M. Darcy, retenu par un deuil de famille, s'excuse par lettre de ne pouvoir assister à la séance et demande la fixation du jour de la visite à l'église de Saint-Denis. Cette date sera ultérieurement fixée.

Le baron de Verneilh a fait hommage à la Commission de deux exemplaires d'une brochure intitulée La date de Saint-Front de Périgueux.

Statue de Bacchus découverte rue Saint-Jacques à Paris (Seine)

M. le président a reçu la visite de l'abbé Bernard, doyen de l'église de Sainte-Geneviève, qui l'a informé de la découverte d'une statue de Bacchus [barré : faite chez un libraire] dans un terrain de la rue des Fossés-Saint-Jacques. M. le président lui a conseillé de la faire affecter au Musée de Cluny par le propriétaire.

La Commission qui a sous les yeux une gravure [barré : la photographie] de l'objet, est d'avis de charger M. du Sommerard de négocier l'affaire et de remercier l'abbé Bernard de sa communication.

L'architecture normande aux XIe et XIIe siècles en France et en Angleterre

M. le président communique à la Commission un ouvrage de M. [Victor] Ruprich-Robert sur L'architecture normande en France et en Angleterre, dont les planches et l'introduction sont terminées. Il en fait ressortir l'intérêt, et il pense qu'il y aurait lieu de la part de la Commission à examiner si l'administration ne pourrait pas faire un traité avec un éditeur comme le ministère des affaires étrangères l'a fait pour diverses publications.

M. du Sommerard est d'avis que le mieux est de laisser faire un éditeur à qui le patronage de la Commission serait accordé et que l'administration aiderait par des souscriptions.

La Commission émet un avis favorable à l'ouvrage, et elle confie à la sous-commission des publications le soin d'étudier les propositions qu'il conviendrait de présenter au ministre à ce sujet.

Mission archéologique en Tunisie

Sur la proposition du président, la Commission émet 80/15/012/2 le voeu d'être associée à la Mission archéologique en Tunisie que le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts doit envoyer en Tunisie.

M. le président espère que M. Thomson lui prêtera son concours dans la circonstance.

Château de Chambéry (Savoie)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture de son rapport sur le projet de restauration du château de Chambéry. Ce projet est divisé en trois parties, comprenant :

1er la chapelle pour une dépense de 304 885 Francs

2e la partie du château comprise entre la chapelle et le grand donjon des archives pour 185 895 Francs

3e la tour de la Trésorerie, le donjon des Archives, la Grosse tour au couchant, les salles basses dans les terrasses etc., pour 75 000 Francs. La dépense concernant la partie historique du château seulement serait à la charge Commune de l'État et du département.

Les travaux s'exécuteraient dans l'ordre du devis, mais M. le rapporteur estime que la dépense prévue pour la chapelle pourrait être ramenée de 304 885 Francs à moins de 100 000 Francs en ajournant la construction proposée d'un étage au clocher et d'une flèche qui ont disparu depuis longtemps.

Conformément à ses conclusions et sur les observations de M. de Mortillet qui donne quelques explications sur la situation de la chapelle et du chemin de ronde, la Commission considère que, avant de statuer sur les travaux projetés, il y a lieu d'inviter l'architecte à présenter un projet définitif de la restauration de la chapelle, qui est la partie de l'édifice la plus intéressante et où l'on constate les réparations les plus urgentes.

Église de Louveciennes (Seine-et-Oise)

M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert a visité cet édifice sur l'invitation de M. le ministre des Beaux-arts, et constaté que, si les travaux exécutés sont de bonne qualité, l'architecte n'en a pas moins outrepassé sa mission, en ne se conformant pas aux dispositions du devis approuvé, qu'il n'a fait qu'une partie des travaux prévus au 1er chapitre et qu'il a cependant dépensé la totalité de la somme prévue pour ce même chapitre, soit 77 283 Francs ; qu'enfin il fait observer que, d'après M. l'architecte lui-même, il ne faudra pas moins de 99 338 Francs pour terminer l'ensemble de la restauration.

M. le rapporteur est d'avis en conséquence de demander à M. Naples, architecte du monument, de fournir le plus tôt possible les décomptes des entrepreneurs, 80/15/012/3 de lui réclamer les plans de la sacristie qui n'ont pas été produits, et, enfin, de lui retirer la direction des travaux.

M. de Baudot présente des observations sur cette dernière mesure dont il fait ressortir la gravité.

La Commission se réserve d'examiner les comptes avant de prendre une décision.

Église Sainte-Catherine à Honfleur (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert retrace la situation de l'édifice et rend compte de la visite qui en a été faite par MM. les Inspecteurs généraux, sur l'invitation du ministre. Il a été constaté sur place que certains travaux, notamment ceux de charpente, laissaient beaucoup à désirer, et il résulte d'autre part des déclarations même de l'architecte qu'il a dépassé de 59 549 Francs le chiffre de son devis.

Dans ces conditions M. le rapporteur propose à la Commission :

1ère de mettre d'urgence en disponibilité l'architecte avant de se prononcer sur le degré de responsabilité qu'il devra encourir

2e de le remplacer afin de refaire conformément aux règles de l'art certains travaux de charpente, aux frais de l'entrepreneur

3e de charger le contrôle de l'administration de réviser les comptes de l'entreprise

enfin, 4e de clore l'édifice de façon à le rendre propre au service du culte.

MM. de Baudot et Lisch proposent qu'avant de prendre une décision en ce qui concerne l'architecte, on procède à la liquidation de ses comptes jusqu'à ce jour, pour se faire une idée bien exacte de la situation. En attendant il devra mettre lui-même son entrepreneur en demeure de remplacer les pièces de bois et la charpente qui ne sont pas acceptables.

Église de Meulan (Seine-et-Oise)

Une demande de classement de cet édifice est présentée à la Commission.

Conformément à l'avis de M. Ruprich-Robert, l'église de Meulan est considérée comme présentant trop peu d'intérêt au point de vue de l'art pour être classée.

Église de Juziers (Seine-et-Oise)

Les travaux à exécuter à cet édifice sont évalués à 4 412 Francs. Ils consistent dans le remaniement et la réfection d'une partie des couvertures et dans l'établissement d'un pavage autour des murs.

M. [Victor] Ruprich-Robert propose d'autoriser ces travaux et, en raison de leur nature, d'inviter la Commission à se procurer les fonds nécessaires. 80/15/012/4

Porte de Villeneuve-sur-Yonne (Yonne)

M. [Victor] Ruprich-Robert a visité les portes et restes de l'enceinte de cette ville sur lesquels avait été appelée l'attention de la Commission. La porte méridionale n'a besoin que de réparations peu importantes ; la porte dite de Sens réclame également quelques travaux. Les ouvrages les plus urgents seraient applicables à la tour dite de Louis le Gros, qui est l'une des parties les plus intéressantes de l'enceinte.

M. le rapporteur conclut à ce qu'un devis soit demandé à M. Roblot, architecte à Sens, on réglerait ensuite la part contributive de la Ville et de l'État.

Conclusions adoptées.

Église Saint-Pierre à Coutances (Manche)

La Fabrique et la Commune ont fait procéder sans autorisation à des travaux qui ont eu pour résultat de dénaturer le caractère de l'édifice et qui le rendent désormais indigne de figurer sur la Liste de classement.

M. le rapporteur [Victor] Ruprich-Robert est d'avis qu'il y a lieu d'adresser un blâme aux autorités locales et de déclasser l'église Saint-Pierre.

La Commission adopte cette opinion.

Église Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados)

M. [Émile] Boeswillwald expose les griefs du Conseil municipal et du conseil de Fabrique contre l'architecte. Il a reconnu avec MM. les Inspecteurs généraux, des collègues, la justesse des réclamations de ces deux administrations.

M. le rapporteur a constaté que M. Naples avait eu le tort d'exécuter des travaux sans urgence et non prévus dans le devis, de négliger d'autres parties absolument indispensables, en ne tenant d'ailleurs aucun compte du chiffre des crédits, il conclut, en conséquence, au remplacement de M. Naples par un autre architecte attaché à la Commission.

La Commission, considérant l'impossibilité de maintenir M. Naples à la tête de l'entreprise, désigne M. Louzier pour le remplacer.

Mosaïques de Lescar (Pyrénées-Atlantiques)

Ces restes intéressants sont menacés sérieusement dans leur conservation, et la dépense à laquelle est évaluée leur restauration serait de 3 140 Francs, encore cette restauration ne s'appliquerait-elle qu'aux deux segments existants à droite et à gauche de l'abside.

M. le rapporteur [Émile] Boeswillwald propose d'allouer cette somme, à la réserve que le surplus du sol du choeur et de l'abside serait pavé ou dallé aux frais de la Fabrique.

Adopté. 80/15/012/5

Église de Saint-Gildas de Rhuys (Oise)

L'enlèvement du retable, qui cachait une partie des murs du sanctuaire, a mis à découvert des maçonneries dont le fâcheux état nécessite une consolidation immédiate évaluée à 12 178 Francs 38.

M. Lisch, qui s'est rendu sur place, a constaté l'urgence des travaux, et il propose d'approuver le devis et d'accorder 8 000 Francs pour ces travaux en laissant à la Commune le soin de combler ce déficit avec l'aide du ministère des Cultes.

La Commission approuve les propositions de M. Lisch mais réduit à 6 000 Francs la part contributive de l'administration des Beaux-arts.

Beffroi de Bergues (Nord)

M. l'architecte Danjoy présente un devis de 2 687 Francs 94 pour la réfection des couvertures du beffroi de Bergues. Le Conseil municipal, dans la pensée que les dépenses d'entretien d'un monument historique sont à la charge de l'État, propose de faire l'avance de cette somme que l'État aurait ensuite à lui rembourser.

M. l'Inspecteur général Lisch est d'avis d'approuver le projet de M. Danjoy et d'inviter la Municipalité de Bergues à prendre à sa charge la dépense dont il s'agit.

Adopté.

Église de Ver-sur-Mer (Calvados)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission approuve un devis complémentaire de 2 936 Francs 35 dressé par l'architecte pour l'achèvement des travaux, et elle propose d'accorder cette somme sur le crédit des Monuments historiques.

Hôtel de ville de Vendôme (Loir-et-Cher)

Un devis de 10 000 Francs a été dressé par l'architecte de la Ville en vue des travaux de restauration à exécuter à cet édifice. La Ville a voté la moitié de cette somme et elle sollicite de l'administration des Beaux-arts un secours égal à l'autre moitié.

M. Lisch, rapporteur, établit que les travaux dont il s'agit sont des ouvrages d'entretien et il conclut à les laisser entièrement à la charge de la Municipalité.

M. de Baudot fait observer l'intérêt qu'il y aurait à exercer sur ces travaux une surveillance, et il pense qu'on assurerait mieux l'exercice de ce droit en accordant une allocation. 80/15/012/6

M. Lisch adopte cette idée et modifie ses conclusions dans ce sens, et pense que dans ces conditions il vaudrait mieux confier complètement les travaux à un architecte de la Commission qui dresserait un nouveau devis à la place de celui qui est présenté.

Ces nouvelles conclusions sont adoptées.

Église de Levroux (Indre)

Le préfet de l'Indre a transmis un devis de 21 000 Francs dressé pour la restauration de cet édifice en même temps qu'une demande de secours de 19 000 Francs que sollicite la Commune pour parfaire le devis.

M. Lisch, rapporteur, fait remarquer que la conservation de l'église de Levroux a été assurée par les travaux importants qui y ont été faits dans ces dernières années. Ceux qui sont proposés aujourd'hui n'ont aucun caractère d'urgence et constituent plutôt des ouvrages d'embellissement.

M. le rapporteur est d'avis en conséquence de refuser le secours demandé et d'autoriser la Commune à exécuter les travaux prévus au devis suivant l'étendue de ses ressources.

Cet avis est adopté.

Église de Moirax (Lot-et-Garonne)

La Municipalité de Moirax demande une nouvelle subvention pour continuer la restauration de son église, et elle signale à l'appui de la demande certains travaux de couvertures et de charpente qui sont prévus dans le devis des travaux précédemment autorisés.

M. l'Inspecteur général Lisch est d'avis qu'il n'y a pas lieu pour le moment à donner suite à cette demande et qu'il faut inviter l'architecte à se borner aux réparations indispensables, en se maintenant dans le chiffre des dépenses précédemment autorisées.

Conclusions adoptées.

Retable de l'église d'Arques (Seine-Inférieure)

M. du Sommerard fait part d'une communication relative au retable pour lequel une demande de secours a été demandée à l'administration en vue de la restauration et demande où en est l'affaire. Il est répondu à M. du Sommerard que les pièces ont été remises à l'Inspecteur général chargé du rapport M. Ruprich-Robert.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

M. le président entretient la Commission de la prochaine 80/15/012/7 visite qui doit être faite aux fouilles de Sanxay. Le jour de cette visite reste fixé aux dimanche 15 et lundi 16 avril.

M. Liouville s'est fait excuser par lettre.

M. le président exprime le regret d'être également empêché.

MM. [Émile] Boeswillwald, du Sommerard et Dreyfus déclarent se trouver dans l'impossibilité de disposer des jours indiqués.

La sous-commission reste composée de MM. Ruprich-Robert, Lisch, de Mortillet, de Lasteyrie qui se rendront à Sanxay, où M. [Jean-Camille] Formigé, que la Commission désigne pour faire un relevé des fouilles, sera invité à se rendre le 16 avril.

La séance est levée à midi.

15 avril 1883 [Dimanche à 3 heures]
Visite des églises Notre-Dame-la-Grande et Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)
La sous-commission composée de MM. Ruprich-Robert, Lisch, de Lasteyrie, de Mortillet, Lucien Paté, secrétaire, et accompagnée de M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé se rendit à l'église Notre-Dame-la-Grande.

La sous-commission procéda d'abord à l'examen de la question soulevée à la séance du 16 mars dernier au sujet du projet de terrasse sur le porche latéral sud. Elle constata la difficulté de trancher cette question dans l'état actuel et la nécessité de démolir les constructions postérieures à la construction primitive pour retrouver les traces de l'état ancien. Elle étudia ensuite les propositions de l'architecte relativement à la réfection des couvertures.

S'étant transportée de là à l'église Sainte-Radegonde, la sous-commission se fit rendre compte des différents travaux de restauration proposés.

Église de Jazeneuil (Vienne)

Le lundi 16 avril, la sous-commission prit la route de Sanxay et s'arrêta à Jazeneuil dont l'église lui avait été signalée comme intéressante. Ce monument de l'époque romane, dont la nef vient d'être reconstruite, mais dont l'abside est intacte ainsi que le porche latéral nord, lui parut devoir faire l'objet d'une proposition de classement.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

A Sanxay, le Père de La Croix conduisit la sous-commission sur le terrain des fouilles. Elle visita successivement les restes du monument que l'auteur des fouilles qualifie de temple, mais 80/15/012/8 dont l'attribution lui parut très douteuse et difficile à établir avec certitude, quoique le monument présentât plutôt à ses yeux l'aspect d'un forum que d'un temple, les restes du balnéaire et ceux du Théâtre. Les deux premiers monuments sont complètement mis à jour ; les fouilles du Théâtre sont à peu près terminées.

La sous-commission rend hommage au zèle et à l'intelligence avec lesquels le Père de La Croix a conduit les fouilles. Elle réserve ses conclusions. Les indications sont données sur place à M. l'agent-voyer du canton afin de déterminer l'étendue des terrains à acquérir dans le cas où l'on procéderait à l'acquisition [barré : la décision ministérielle serait prise en ce sens].

Avant de quitter Sanxay, la sous-commission visite la collection d'objets et de débris recueillis par le Père de La Croix dans les fouilles. 80/15/012/9

23 mai 1883
La séance est ouverte sous la présidence de M. le ministre. Sont présents : MM. Antonin Proust vice-président, Bruyerre, Darcy, Geoffroy-Dechaume, Laisné, de Lasteyrie, Lisch, Liouville, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, Steinheil, du Sommerard, Tétreau.
Fouilles de Sanxay (Vienne)

M. Lisch donne lecture de son rapport sur les fouilles de Sanxay. Il établit l'intérêt qu'il y aurait à conserver ces ruines et à poursuivre les recherches. Il détermine ensuite le nombre de mètres de terrain qu'il serait nécessaire d'acquérir pour arriver à ce but, et l'évalue à 40 329 Francs, ce qui entraînerait d'après les prétentions des propriétaires une dépense de 37 Francs 329. Quelque exagérés que soient les prix, il résulte des renseignements que par voie d'expropriation on n'arriverait pas à un résultat fort différent. M. le rapporteur évalue, d'autre part, à un minimum de 40 000 Francs la dépense à faire pour couvrir et protéger le balnéaire ; enfin la demande de remboursement formulée par le Père de La Croix s'élève à plus de 30 000 Francs, ce qui donne un total de 107 329 Francs.

M. l'Inspecteur général, au nom de la sous-commission, estime qu'en raison de la situation du crédit des Monuments historiques, malgré tout l'intérêt des découvertes dont il s'agit il n'est pas possible de poursuivre l'acquisition des ruines de Sanxay, et que la Commission ne peut, dans ces circonstances, que se borner à donner un appui moral au Père de La Croix et à le recommander à la bienveillance de M. le ministre.

M. de Mortillet, membre de la sous-commission, fait observer que les monuments de Sanxay ont été construits avec de très mauvais mortier et que, depuis un an qu'ils sont mis au jour, ils ont déjà subi d'assez grandes détériorations. Il en conclut qu'il sera nécessaire, non seulement de couvrir le balnéaire, mais de le fermer, ce qui entraînerait une augmentation de la dépense.

M. Lisch croit que le Théâtre pourra se conserver et cite, à l'appui de son opinion, les Arènes de Saintes qui sont à découvert depuis longtemps et qui ont été construites dans les mêmes conditions que les monuments de Sanxay.

M. du Sommerard transmet l'opinion de M. [Émile] Boeswillwald qui l'en a prié. Cette opinion est contraire à l'acquisition des ruines. 80/15/012/10

M. du Sommerard demande si l'on ne pourrait en adresser un plan en relief, comme on a déjà fait pour certains monuments.

M. Bruyerre émet l'idée de les conserver en les remblayant.

M. le ministre s'informe des dispositions du département.

M. Lisch répond que le concours du département lui paraît peu probable.

Sur l'invitation du ministre, le Père de La Croix est introduit dans la salle des séances. Le ministre résume la situation et déclare qu'aucun crédit n'est disponible pour l'acquisition des ruines. Il demande à l'intéressé s'il n'a en vue aucune autre combinaison, si le département par exemple ne saurait contribuer.

Le Père de La Croix croit à la bonne volonté de la préfecture, mais le Conseil général n'a pas été favorable, parce que la question aurait pris une tournure politique. M. Tétreau pose la question de savoir si l'on ne pourrait obtenir le concours de la Société des antiquaires de l'Ouest. Le Père de La Croix fait connaître la situation de cette société et elle est de nature à ne rien laisser espérer. M. Tétreau parle d'une combinaison qui consisterait à acheter les ruines et à les rétrocéder à des sociétés syndiquées qui seraient formées à cet effet.

M. Poulin objecte que cette combinaison nécessite toujours pour l'administration la demande d'un crédit. Le ministre répond que cela ne serait pas nécessaire si les sociétés étaient formées. Le Père de La Croix expose qu'il serait nécessaire pour cela d'avoir de nouveaux délais et qu'il ne les obtiendra pas. La seule solution pour lui, est une demande de crédit au Parlement.

M. Tétreau estime que si l'on rencontre de trop grandes difficultés de la part des propriétaires, on pourra recourir à l'expropriation. Il compare la situation avec celle de Carnac.

M. du Sommerard fait une objection résultant de l'opinion exprimée par le préfet au sujet de cette manière de procéder : ne pourrait-on faire agir l'autorité pour obtenir une prorogation du bail ?

M. Tétreau adopterait volontiers cette opinion. On agirait au nom de la Commission en s'adressant au notaire de Niort qui a déjà négocié avec les propriétaires et obtenu des 80/15/012/11 conditions plus favorables qu'à l'origine.

M. Tétreau est invité à se mettre en rapport avec ce notaire qui se trouve actuellement de passage à Paris(59).

M. le ministre remercie de ses communications le Père de La Croix, qui sort de la salle des séances.

M. le ministre se retire.

Présidence de M. Antonin Proust.
Lecture du procès-verbal de la séance du 13 avril.
Statue de Bacchus au Musée de Cluny à Paris (Seine)

A propos de la mention qui en est faite au procès-verbal, M. du Sommerard fait connaître que la statue de Bacchus de la rue Saint-Jacques a été remise au Musée de Cluny.

Église de Jazeneuil (Vienne)

M. Lisch propose le classement de l'église de Jazeneuil mentionnée dans la partie du procès-verbal relative aux fouilles de Sanxay.

La Commission approuve cette proposition.

Le procès-verbal est adopté.

Grande mosaïque romaine à Grand (Vosges)

M. Henri Martin donne communication de la découverte d'une grande mosaïque romaine à Grand pour laquelle il est demandé une subvention de mille francs.

M. de Lasteyrie connaît cette mosaïque qui est d'un grand intérêt. Il dit que la lettre adressée à M. Henri Martin l'a été également au Comité des Travaux historiques, qui a déjà voté les mille francs demandés. Il conclut à attribuer une somme égale à M. Voulot qui a dirigé l'affaire jusqu'à ce jour et qui se chargerait de l'enlèvement de la mosaïque.

M. Tétreau croit que, avant de voter un crédit, il faut classer sur un rapport qui serait fait par un des membres de la Commission.

M. le président propose à M. du Sommerard de se charger de cette mission.

Il est décidé qu'avant toute démarche l'administration des Monuments historiques se mettra en rapport avec celle des Travaux historiques.

Mosaïque à Saint-Sulpice (Haute-Saône)

M. le président donne communication d'une autre découverte de mosaïque à Saint-Sulpice.

M. Tétreau indique comme pouvant la visiter sur place M. Danjoy, architecte, qui construit un château dans le voisinage.

Église d'Hambye (Manche)

Autre communication de M. Henri Martin relative à l'église d'Hambye dont il signale l'état de ruine. 80/15/012/12

M. [Victor] Ruprich-Robert fait observer que c'est une propriété particulière ; le monument est intéressant, mais la situation est sans remède.

M. le président invite M. Henri Martin à s'informer des dispositions du propriétaire.

Château de Breteuil (Oise)

M. le président met sous les yeux de la Commission quelques fragments d'un carrelage nouvellement découvert par M. Levavasseur (60) dans son château de Breteuil.

M. du Sommerard est prié de vouloir bien se rendre à Breteuil pour se rendre compte de la valeur de cette découverte.

Église Notre-Dame d'Avesnières à Laval (Mayenne)

M. Lisch donne lecture de son rapport sur l'église d'Avesnières, dont l'agrandissement est demandé par la Commune(61). L'architecte départemental propose la construction de deux travées nouvelles, et de deux chapelles absidiales dans les collatéraux. La construction de ces deux chapelles donne à l'ensemble un aspect extrêmement ramassé et M. le rapporteur, ne jugeant pas leur utilité absolument démontrée, en demande la suppression. Il croit en outre qu'il y aurait lieu d'adopter le projet de façade dressé en 1872 par feu M. Lambert qu'il considère comme bien supérieur au projet dressé par l'architecte du département.

Conclusions adoptées.

Église de Secqueville-en-Bessin (Calvados)

Des travaux urgents à exécuter à cet édifice et comprenant la reprise en sous-oeuvre des contreforts de la tour, les parements de murs entre les contreforts, la consolidation de la flèche, sont évalués par l'architecte à 35 105 Francs 46.

M. Lisch, rapporteur, considère qu'il est indispensable de terminer la restauration de cet intéressant édifice et propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques, en deux annuités, 20 000 Francs, à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires.

Ces conclusions sont adoptées.

Ancien château de Dijon (Côte-d'Or)

Le Conseil général de la Côte-d'Or a adressé au ministre une nouvelle délibération tendant au déclassement de ces restes en vue de les faire disparaître et de les remplacer par un lycée. M. Lisch, rapporteur, pense que, dans ces circonstances, il y a 80/15/012/13 lieu de modifier les conclusions précédemment prises, et il propose d'accepter le déclassement du château de Dijon en faveur de la création d'un lycée, en maintenant les conclusions du précédent rapport dans le cas où il ne serait pas donné suite à ce projet et où il s'agirait simplement de la création de voies nouvelles.

Adopté.

Ancienne abbaye de Bonneval (Eure-et-Loir)

M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert donne une seconde lecture du rapport qu'il avait lu une première fois à la séance du 8 juin dernier et sur lequel la Commission ne s'était pas prononcée, faute de documents photographiques. Ces documents sont aujourd'hui sous les yeux de la Commission.

M. [Victor] Ruprich-Robert qui s'est rendu compte sur place de la situation de l'édifice a constaté le danger sérieux qu'elle présente. Il a constaté, d'autre part, que cette situation était due aux dispositions vicieuses adoptées par l'architecte, que l'édifice tout en présentant un certain intérêt n'était pas un type indispensable à conserver, et il maintient la proposition qu'il a faite de le déclasser.

Cette proposition est adoptée.

Église de l'ancienne abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

Conformément aux conclusions de M. [Victor] Ruprich-Robert rapporteur, la Commission approuve un devis de 33 890 Francs 70, dressé par M. Laisné pour des réparations urgentes à la chapelle de l'école de Cluny. Les travaux ont été exécutés sur les fonds du Ministère de l'Instruction publique (affaire terminée) (62).

Château de Prémery (Nièvre)

Il reste de cet édifice du XVe siècle, ancienne résidence des évêques de Nevers, une porte entre deux tours, deux corps de logis dont l'un terminé par une tour plus importante et auquel est adossé un avant-corps en tourelle percée d'une porte en accolade. La Commune qui a établi une école dans ces anciens bâtiments aurait l'intention de les démolir et d'en vendre les matériaux pour construire une école nouvelle. La Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts demande l'inscription de ce château parmi les Monuments historiques afin d'en assurer la conservation.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime que l'intérêt du monument justifierait pleinement cette mesure, 80/15/012/14 mais il croit nécessaire de demander préalablement au préfet quelles sont les intentions de la Commune relativement à l'établissement de l'école projetée.

Conclusions adoptées.

Crypte de Jouarre (Seine-et-Marne)

M. l'architecte Selmersheim présente un devis de 13 211 Francs 84 pour l'établissement d'un fossé d'assainissement destiné à faire cesser l'humidité de la paroi est de la crypte de Jouarre ; l'autorisation a été obtenue de creuser ce fossé sur des terrains appartenant à une congrégation de Bénédictines.

M. Ruprich-Robert, rapporteur, estime que ce devis pourrait être approuvé en principe, mais il croit que l'architecte pourrait chercher à en réduire le montant d'une dizaine de mille francs qui seraient à la charge des Monuments historiques.

Ces conclusions sont adoptées.

Ancien palais épiscopal de Noyon (Oise)

Le Conseil municipal de Noyon sollicite le concours de l'État en vue de l'acquisition de l'ancien palais épiscopal de cette ville, aujourd'hui propriété particulière qui doit être prochainement mis en vente. La Ville a déjà voté 8 000 Francs à cet effet. L'acquisition de cet immeuble permettrait d'isoler la façade sud de la cathédrale, de percer une rue sur une partie des terrains et d'établir un musée dans les bâtiments subsistant.

Le prix de l'immeuble étant évalué à 30 000 Francs environ, M. Ruprich-Robert, rapporteur, pense qu'une somme de 10 000 Francs pourrait être réservée à titre de secours sur le crédit des Monuments historiques, mais qu'il suffit pour le moment de promettre un encouragement futur, le chiffre de l'allocation ne deviendrait définitif qu'après l'approbation par la Commission des dispositions que la Ville se proposerait de prendre.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Gourdon (Saône-et-Loire)

Une partie du clocher de cette église s'étant effondrée le 6 septembre 1881 et le reste ayant dû être démoli, M. l'architecte Selmersheim présente pour la restauration de cet édifice un devis divisé en deux chapitres.

Le 1er s'élève à 28 043 Francs 53 et comprend la réfection de la tour ; l'établissement d'une terrasse en pierre portant sur fers et 80/15/012/15 voûtains en briques, la réparation des combles et des couvertures des bas-côtés de la nef.

Le 2e chapitre comprend des travaux moins urgents de rejointoiements, pavages etc. pour une somme de 7 702 Francs 80.

Conformément aux conclusions de M. Ruprich-Robert, rapporteur, qui pense que le dallage projeté pourrait être remplacé par des tuiles creuses, la Commission est d'avis d'inviter l'architecte à présenter sur ce sujet une nouvelle étude.

Église de La Ferté-Bernard (Sarthe)

M. Hucher soumet un projet de verrière destinée à remplacer dans la fenêtre de la chapelle absidiale les restes d'un vitrail du XVIe siècle.

La Commission estime que ni le style, ni la couleur, ni le dessin du projet ne peuvent être approuvés et, conformément à l'avis de M. Steinheil, rapporteur, pense qu'il n'y a pas lieu d'autoriser l'exécution du vitrail en question.

M. Proust se retire.
Fortifications de Provins (Seine-et-Marne)

L'administration ayant appris que la Municipalité de Provins faisait démolir une partie des anciens remparts de cette ville, classés parmi les Monuments historiques, M. l'Inspecteur général [Victor] Ruprich-Robert s'est rendu sur les lieux afin de s'assurer de l'état des travaux exécutés. Il résulte de cet examen que la partie la plus intéressante des anciennes fortifications, c'est-à-dire celle qui entoure la ville haute, a été respectée et qu'on ne songe nullement à la détruire. La seule partie qui ait été démolie est un mur d'enceinte relativement récent, établi après coup sur les fondations des fortifications de la ville basse ; ce mur d'une hauteur moyenne de 2 mètres environ et ne présentant pas d'intérêt, divisait dans sa longueur une promenade et obstruait la circulation. Les restes d'une ancienne tour et un petit pont reliant les deux rives d'un ruisseau se sont trouvés également endommagés par la suppression de ce mur.

M. [Victor] Ruprich-Robert estime en conséquence que, s'il convient de blâmer la Municipalité pour n'avoir pas soumis ses projets à l'approbation ministérielle, les dommages sont en réalité peu considérables, et il pense que, si les projets avaient été proposés préalablement à l'examen de la Commission, celle-ci n'aurait pas trouvé de motifs suffisants pour interdire leur exécution. 80/15/012/16

6 juin 1883
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Geoffroy-Dechaume, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, de Mortillet, Poulin, Ruprich-Robert, Steinheil, du Sommerard, Tétreau.
Lecture du procès-verbal de la séance du 23 mai précédent.

M. [Victor] Ruprich-Robert fait une rectification au sujet des travaux de restauration de l'ancienne abbaye de Cluny ; ces travaux sont aujourd'hui terminés et ils ont été soldés par le ministère de l'Instruction publique.

Le procès-verbal est adopté.

L'ordre du jour appelle la question des

Fouilles de Sanxay (Vienne)

Une nouvelle lecture est faite du rapport de M. Lisch.

M. Tétreau expose la situation de l'affaire : par suite de ses engagements, le Père de La Croix est tenu de remettre, au 29 septembre prochain, les terrains qu'il a loués, dans leur état primitif, et libres de tous matériaux. L'État se trouverait donc aujourd'hui dans l'alternative ou d'acquérir ou de laisser détruire. Toutefois, M. Tétreau qui a vu le notaire chargé de négocier la cession des terrains à l'État, a reconnu après examen des pièces, que la situation n'est pas aussi alarmante : en effet, au mois de décembre dernier, est intervenu un acte portant promesse de vente à l'État par tous les propriétaires, sauf un, des immeubles actuellement loués au Père de La Croix ; par suite, les propriétaires ne peuvent exiger la destruction des ruines au 29 septembre 1883, et se trouvent à leur tour tenus vis-à-vis de l'État. Il importe pourtant de prendre une prompte décision, car à partir de cette date les propriétaires ne toucheront plus de loyers du Père de La Croix et l'État ne pourra non plus leur payer les intérêts du prix de vente, sans s'engager à faire acquisition. On pourrait donc, si la Commission ne se prononçait pas pour l'abandon, inviter le préfet à obtenir la substitution de l'État au Père de La Croix, à dater du 29 septembre 1883, en qualité de locataire.

M. de Mortillet pense que cette mesure ne ferait que reculer la destruction des ruines ; il a appris qu'un des murs du Théâtre s'est écroulé, et il craint que ce fait ne se reproduise d'une manière générale et dans un avenir prochain. 80/15/012/17

M. Proust fait observer que l'État s'est engagé dans une certaine mesure ; en effet, dans sa séance du 13 octobre dernier, la Commission a voté une somme de 10 000 Francs pour l'acquisition des ruines de Sanxay ; dans la séance suivante, elle a nommé une sous-commission pour aller en faire un examen sur place, et elle a en même temps invité le préfet de la Vienne à négocier leur acquisition.

M. le président craint donc qu'aux yeux du public la Commission n'ait à porter la responsabilité de la destruction de ces ruines et ne semble se déjuger [barré : en la laissant démolir] en refusant toute allocation pour leur conservation, alors qu'elle en a reconnu et signalé l'intérêt en les classant au nombre des Monuments historiques.

M. [Émile] Boeswillwald estime que la responsabilité de la Commission ne serait pas moindre, si elle se décidait à les conserver, et il s'élève contre tout projet d'acquisition qui entraînerait des dépenses d'entretien renouvelables chaque année.

M. Dreyfus propose, si l'acquisition est écartée, d'attribuer les 10 000 Francs votés précédemment, au Père de La Croix en échange de ses plans.

M. le président pense que la question ne peut se poser ainsi que le présentent MM. [Émile] Boeswillwald et Dreyfus. En effet, après avoir émis un vote favorable et empêché, par ses négociations auprès des propriétaires, l'intervention de sociétés qui auraient pu se former, la Commission ne peut aujourd'hui se désintéresser de la conservation de ces ruines.

M. Tétreau insiste sur les engagements moraux qui ont été pris du jour où la Commission a voté les 10 000 Francs, si aujourd'hui des raisons financières ne permettent pas l'acquisition, elle peut toujours maintenir la délibération du 23 octobre et déclarer que, reconnaissant l'intérêt des ruines, elle est disposée à allouer une somme de 10 000 Francs au département ou à la Commune s'ils s'engagent à en assurer la conservation.

M. [Émile] Boeswillwald fait observer que, quand les 10 000 Francs ont été votés, la question était encore à l'étude ; si donc, après l'examen plus approfondi de la sous-commission, la Commission a reconnu qu'il n'y avait pas lieu à acquisition, elle est libre de ne pas maintenir son vote.

M. Proust dit qu'il y a trois questions distinctes portant sur l'intérêt des ruines, l'impossibilité de les conserver et l'impossibilité de les acquérir, et il insiste de nouveau sur le maintien du vote du 13 octobre, afin qu'il n'y ait pas de 80/15/012/18 contradiction entre une délibération nouvelle et un vote antérieur.

M. du Sommerard ne considère pas que cette contradiction puisse exister puisque ce nouveau vote serait motivé par un complément d'examen et d'informations fourni par la sous-commission.

M. Tétreau présente le projet suivant de délibération. La Commission considérant qu'il résulte du rapport de la sous-commission déléguée à l'effet de visiter les ruines de Sanxay que les dépenses à faire pour l'acquisition des terrains, les diverses indemnités réclamées et les sommes nécessaires pour assurer la conservation de ces ruines s'élèveraient à un total de 110 000 Francs.

Qu'en l'état du crédit des Monuments historiques il est absolument impossible de grever le budget, déjà si restreint, d'une pareille dépense

Que d'ailleurs la conservation et l'entretien de ces ruines incombent en premier lieu, comme toutes les dépenses de cette nature, au département et aux Communes sur le territoire desquelles les monuments sont situés ; que si le département de la Vienne a refusé de contribuer à l'acquisition des terrains, ce refus ne saurait être considéré comme définitif, en présence du concours qu'il faut encore provoquer de la part de l'État, de la Commune et des sociétés archéologiques de la contrée et aussi de la subvention allouée par la Commission.

Est d'avis :

Tout en accordant aux ruines de Sanxay l'intérêt qu'elles méritent et en renouvelant le voeu que leur conservation soit assurée dans les conditions ci-dessus indiquées.

1er de maintenir le crédit de 10 000 Francs qu'elle a voté précédemment en vue de la conservation des ruines

2e de limiter rigoureusement à cette somme le montant total de ses engagements.

Cette délibération est adoptée à l'unanimité.

Pont Saint-Bénézet à Avignon (Vaucluse)

M. le président a été saisi par les sénateurs et députés du Vaucluse d'un projet concernant le Pont Saint-Bénézet et il appelle l'attention de M. [Émile] Boeswillwald sur cette affaire. 80/15/012/19

Église de Surgères (Charente-Inférieure)

Un devis supplémentaire de 18 624 Francs 40 a été dressé en vue de la continuation de la restauration de cet édifice pour laquelle 10 000 Francs sont déjà réunis, et d'autre part M. Lisch présente un projet tendant à remplacer par une fenêtre en plein cintre la grande fenêtre ogivale établie au XIVe siècle sur la façade occidentale, en désaccord avec le style du monument, et dont la reconstruction totale est aujourd'hui nécessaire.

M. [Victor] Ruprich-Robert fait remarquer la construction vicieuse de cette ouverture du XIVe siècle qui perce le pignon sans éclairer la nef et l'économie qu'il y aurait à exécuter une nouvelle fenêtre en harmonie avec les parties existantes et telle que la sollicitent la Fabrique et la Commune.

La Commission est cependant d'avis de maintenir la fenêtre du XIVe siècle et vote sur le devis présenté une allocation de 6 000 Francs en laissant le déficit de 2 604 Francs à la charge de la Commune.

Fouilles de Sanxay (Vienne)

Le Père de La Croix est introduit. M. le président lui fait connaître la délibération de la Commission dont il lui sera donné copie ; il lui exprime les regrets de la Commission de ne pouvoir faire de plus grands sacrifices, et l'invite à s'adresser à M. le ministre.

Église de Langrune (Calvados)

La Fabrique de cette église demande l'autorisation d'établir une horloge dans le clocher et de reconstruire le beffroi. La tour et la flèche de cet édifice devant être reprises prochainement, la Commission est d'avis, conformément à l'opinion de M. Ruprich-Robert, rapporteur, de suspendre l'autorisation demandée et d'inviter l'architecte à fournir un rapport sur cette question.

M. le directeur des Beaux-arts entre en séance.

Compte-rendu de la Commission au Journal officiel

M. le président rappelle que la Commission avait décidé l'insertion des comptes-rendus de ses séances dans le Journal Officiel.

M. le ministre a remarqué que la Commission des Monuments historiques est la seule dans ce cas et il a pensé qu'il y aurait inconvénient à maintenir cette exception.

MM. du Sommerard et de Lasteyrie font observer que 80/15/012/20 les travaux de la Commission intéressent particulièrement les départements et les Communes appelées à des contributions financières, l'insertion à l'Officiel est un moyen gratuit de leur faire connaître les décisions prises, moyen dont n'ont pas à user les autres Commissions qui pour la plupart ont un organe périodique.

M. le directeur fera part de ces observations à M. le ministre.

Église de Vire (Calvados)

M. l'architecte Trolonge présente pour la restauration de cet édifice un devis de 30 120 Francs 61, divisé en 4 chapitres d'égale urgence. Les trois premiers comprennent la réfection des chéneaux, d'une partie de la couverture et des voûtes des bas-côtés, le quatrième s'applique au rétablissement dans son état primitif d'un ancien porche mutilé par la Fabrique et converti en chapelle.

La Commission conformément à l'avis du rapporteur, laisse entièrement à la charge de la Fabrique le 4e chapitre montant à 4 065 Francs 86 dont les travaux seront exécutés par l'architecte, et est d'avis d'accorder, pour les trois premiers, une allocation conditionnelle de 10 000 Francs, la Commune devant se procurer le surplus.

Église de Chadenac (Charente-Inférieure)

M. l'abbé Laferière a transmis plusieurs planches en héliogravure représentant diverses parties de l'église de Chadenac dont il demande le classement parmi les Monuments historiques.

Tout en contestant les interprétations de M. Laferière relativement aux sculptures du portail, M. de Lasteyrie, rapporteur, insiste sur l'intérêt du monument et conformément à ses conclusions.

La Commission est d'avis de l'inscrire sur la Liste des édifices classés.

La Sarrasinière à Andance (Ardèche)

Il existe entre Andance et Sarras un monument en ruine, composé d'un massif rectangulaire en petit appareil, dont le revêtement a disparu, connu sous le nom de la Sarrasinière, et qui passe, selon certains archéologues, pour être un monument commémoratif élevé en 21 avant J.-C. par le consul Q. Fabius Maximus, vainqueur des Allobroges et des Arvernes. 80/15/012/21

Sans se prononcer sur cette opinion qui ne s'accorde pas à certaines données archéologiques et topographiques, la Commission est d'avis de classer cette ruine qui peut-être considérée comme celle d'un des plus anciens monuments romains élevés en Gaule.

L'architecture normande aux XIe et XIIe siècles en France et en Angleterre

M. [Victor] Ruprich-Robert a soumis à l'examen de la Commission le manuscrit et les dessins d'un important ouvrage qu'il se propose de publier sur L'architecture normande aux XIe et XIIe siècles en France et en Angleterre.

Malgré le mérite exceptionnel de cette oeuvre à la fois artistique, scientifique et historique, la sous-commission chargée d'examiner les moyens de venir en aide à sa publication n'a pas cru qu'il fût possible de distraire à son profit une partie des fonds destinés à la conservation des Monuments historiques.

M. du Sommerard, rapporteur, propose en conséquence, au nom de cette sous-commission, d'appeler tout particulièrement l'attention de M. le ministre sur l'intérêt qui s'attache à ce travail pour l'étude de l'art national et d'insister pour qu'il veuille bien en faciliter la publication au moyen d'une souscription aussi importante que possible tant sur le budget des Beaux-arts que sur celui de l'Instruction publique.

La Commission s'associe tout entière à cette proposition, pour laquelle M. [Victor] Ruprich-Robert lui adresse des remerciements.

Tapisseries de l'église Saint-Rémi et de la cathédrale de Reims (Marne)

M. du Sommerard a été invité à examiner l'état de conservation de ces tapisseries : celles de Saint-Rémi formant une suite d'épisodes de la vie et du martyre du Saint, ont été données à l'église en 1531 et étaient destinées à orner les bas-côtés ; elles sont aujourd'hui reléguées dans la galerie du côté gauche, traînent à terre et se détériorent. M. le rapporteur estime à 2 000 Francs la dépense nécessaire à leur aménagement.

Les tapisseries de la cathédrale des XVe et XVIe siècles sont tendues sur les parvis du bas-côtés et dans un assez bon état de conservation ; il suffirait pour les préserver d'exiger de la Fabrique des soins d'entretien plus fréquents.

M. le rapporteur appelle également l'attention de la Commission sur la négligence avec laquelle sont aménagés les plus précieux 80/15/012/22 objets du trésor de la cathédrale, et demande que l'administration des Cultes soit invitée à faire établir des vitrines où ils puissent être classés et exposés au public.

M. [Victor] Ruprich-Robert architecte du monument, fait connaître que les sacristies ont été récemment reconstruites et contiennent des vitrines à cette destination.

Afin d'assurer la conservation des tapisseries de Saint-Rémi, la Commission est d'avis de les inscrire sur la Liste de classement.

Tapisseries de l'église de La Chaise-Dieu (Haute-Loire)

M. [Émile] Boeswillwald signale à ce propos les tapisseries de l'église de La Chaise-Dieu qui s'altèrent par l'humidité.

M. Bruyerre est invité à veiller à leur conservation.

M. du Sommerard pense qu'il serait utile d'appeler l'attention des architectes sur le mobilier des églises dont ils ont la direction.

Chapelle du château de Breteuil (Oise)

M. Levavasseur, député et propriétaire de ce château, ayant désiré être fixé sur la valeur d'un carrelage ancien mis à jour dans sa propriété, M. du Sommerard s'est rendu sur les lieux et a constaté l'intérêt des carreaux découverts qui sont du même caractère que ceux de la chapelle ; il a en conséquence invité M. Levavasseur à les réserver pour réparer le dallage de ce petit édifice du XVIe siècle, classé parmi les Monuments historiques.

Église de Beaugency (Loiret)

M. Lobin présente un projet de décoration de la chapelle absidiale de ce monument.

Bien que ce projet puisse être acceptable dans son ensemble, M. Lameire, rapporteur, estime qu'il doit y être apporté de nombreuses modifications de détail, qui seront indiquées à l'auteur, et ce nouveau travail sera soumis à l'examen de la Commission.

La séance est levée. 80/15/012/23

8 juin 1883
Abbaye de Saint-Denis (Seine)
Procès-verbal de la visite de la Commission des Monuments historiques à l'ancienne abbaye de Saint-Denis le 8 juin 1883.
Etaient présents MM. Antonin Proust, président, Abadie, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, du Sommerard, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, [Victor] Ruprich-Robert et Thomson.

La Commission examine d'abord le portail du transept sud que M. Darcy propose de dégager et de restaurer. MM. [Victor] Ruprich-Robert et [Émile] Boeswillwald sont d'avis de ne pas engager, quant à présent, cette entreprise et de se borner à étayer plus solidement les parties menacées.

M. Darcy appelle l'attention de la Commission sur les inconvénients que présenterait le maintien à l'état de ruine de l'une des plus belles parties de l'édifice. En renforçant l'étaiement actuel on augmenterait encore les difficultés qu'on éprouve pour circuler devant ce portail.

La Commission se transporte ensuite sur les bas-côtés pour reconnaître mieux l'état des vitraux que M. Darcy considère comme n'étant pas réparables.

M. [Émile] Boeswillwald croit qu'il sera possible de les maintenir longtemps encore en consolidant à l'aide de fer feuillard les parties qui ont le plus souffert.

M. [Victor] Ruprich-Robert signale le mauvais état des larmiers et des balustrades, qui devront être restaurés sur certains points, notamment sur la façade méridionale de la nef vers le transept sud. Mais cette restauration peut-être faite successivement, travée par travée, à l'aide de crédits annuels de peu d'importance.

La Commission se rend de là dans l'église et demande que deux des statues en bronze du tombeau de Henri II par Germain Pilon soient moulées pour le Musée du Trocadéro. On ferait mouler également la Vierge en bois qui est placée à droite du tombeau de Dagobert.

La Commission relève de fausses attributions de date sur les étiquettes placées sur les tombeaux et demande que ces inscriptions soient révisées par une sous-commission composée des trois Inspecteurs généraux et de MM. du Sommerard et de Lasteyrie. 80/15/012/24

M. le président est d'avis, en outre, que l'administration des Beaux-arts devrait intervenir dans la réglementation des entrées. Actuellement les visiteurs sont obligés de payer 1 Franc, ce qui est contraire aux usages établis en France pour la visite des monuments, et de plus ils attendent quelquefois longtemps à la porte avant de pouvoir entrer(63).

Avant de se séparer, la Commission se rend dans la sacristie que l'architecte propose de démolir pour dégager la façade méridionale de l'église. Ce projet ne lui paraît pas présenter un caractère d'utilité bien démontré ; d'ailleurs le bâtiment qu'on propose de faire disparaître est en bon état et ses dispositions correspondent bien à sa destination.

A côté de la grande sacristie s'en trouve une plus petite dans laquelle est placé un très beau retable en cuivre doré qui provient du Musée des Petits-Augustins. C'est aux yeux de la Commission une très belle oeuvre qui serait mieux à sa place dans un musée que dans la sacristie de Saint-Denis, où elle est mal éclairée et où le petit nombre de ceux qui la voient la voient mal. 80/15/012/25

6 juillet 1883
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents Kaempfen, Abadie, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Darcy, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau.
Le procès-verbal de la séance du 6 juin précédent est lu et adopté.
Église Saint-Rémi de Reims (Marne)

M. du Sommerard signale à la Commission une lettre écrite par le curé de Saint-Rémi de Reims, contestant l'exactitude du rapport qu'il a adressé sur l'état des tapisseries de cette église, il maintient intégralement les termes de ce rapport et insiste pour que la Fabrique soit invitée à veiller à la conservation de ces tentures.

Résumé des comptes-rendus de la Commission

M. le directeur des Beaux-arts a fait part à M. le ministre des observations de la Commission au sujet de l'insertion au Journal Officiel du compte rendu de ses séances.

M. le ministre ne voit pas d'inconvénient à ce qu'un résumé succinct continue à être publié.

Don au Musée de Cluny d'un objet trouvé à Watten (Nord)

M. Lisch offre pour le Musée de Cluny, de la part de M. Groussard, un objet en plomb trouvé à Watten.

Cet objet est reconnu être de fabrication moderne et ne présenter aucun intérêt archéologique.

Monument à la mémoire d'Auguste Caristie à Orange (Vaucluse)

M. le président donne lecture d'une lettre de M. Révoil relative à l'érection à Orange d'un monument à la mémoire d'Auguste Caristie.

La Commission(64) sur la proposition de M. du Sommerard, est d'avis de contribuer à cette entreprise par une souscription individuelle.(65)

Église de Parthenay-le-Vieux (Deux-Sévres)

M. le président rappelle qu'un legs de 35 000 Francs a été fait par le comte de Chastenet à l'église de Parthenay-le-Vieux. Cette somme n'ayant pas été encore employée pour la restauration de cet édifice qui a cessé d'être livré au culte, la Commune propose d'y installer un musée ; mais la Fabrique prétend que le legs ne saurait être affecté à cette destination sans 80/15/012/26 contrevenir aux intentions du testateur, MM. Tétreau et Lisch sont priés d'examiner la question de droit et celle de la restauration.

Abbaye de Saint-Denis (Seine)

Lecture est donnée du procès-verbal de la visite faite par la Commission à l'église abbatiale de Saint-Denis et d'une lettre de l'archevêque de Lépante, primatier du chapitre, qui demande la continuation des travaux de restauration commencés.

A ce propos, M. le président insiste de nouveau pour que la gratuité des visites soit exigée du Chapitre. M. Darcy fait observer qu'il n'est perçu de rétribution qu'autant que les visiteurs pénètrent dans la sacristie et la crypte. M. le président croit pouvoir affirmer que l'entrée du choeur est également interdite au public.

MM. du Sommerard et [Émile] Boeswillwald demandent que les cinq gardiens qui conduisent par escouades les visiteurs(66) soient réduits au rôle de surveillants et qu'ils n'aient droit à aucune rétribution. M. le président rappelle qu'une somme de 2 500 Francs est inscrite au budget des Cultes pour le gardiennage de l'église ; les gardiens ne doivent donc pas percevoir de deux côtés. En outre, la Commission a fait des sacrifices considérables pour l'église de Saint-Denis qui est aujourd'hui un véritable musée national ; il convient donc d'y laisser pénétrer le public comme dans un musée.

M. Darcy considère qu'à ce point de vue, les frais de gardiennage incomberaient à la Commission. M. le président n'admet pas cette manière de voir ; il appartient à l'administration des Cultes de pourvoir au traitement des surveillants, et l'administration des Beaux-arts a, de son côté, le droit d'exiger la gratuité des visites.

M. [Victor] Ruprich-Robert est prié de comprendre cette question dans un rapport sur l'état de la Basilique de Saint-Denis. M. Darcy est invité à faire faire le relevé des étiquettes placées sur les tombeaux, pour être mises sous les yeux de la sous-commission chargée d'en rectifier la rédaction.

Digue du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le président expose le résultat des délibérations qui ont eu lieu dans le sein de la Commission extraparlementaire nommée pour examiner la question de la digue du Mont- 80/15/012/27 Saint-Michel. A la suite de longues discussions, il a été décidé, malgré l'avis de MM. Proust, Lisch et Henri Martin, que la digue serait maintenue insubmersible et que sa tête serait reportée sur les rochers de l'orphelinat. M. le président ne désespère pas que cette question, quand elle sera présentée aux Chambres par le ministre des Travaux publics, ne reçoive une solution conforme au voeu de la Commission des Monuments historiques .

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture d'un rapport sur une protestation adressée par M. Sagot, architecte du Mont-Saint-Michel, au sujet des restaurations entreprises dans l'ancienne abbaye et portant principalement sur l'établissement de créneaux au haut du bâtiment de la Merveille. M. le rapporteur a examiné sur place ces critiques, n'en a pas reconnu le fondement et pense en conséquence qu'il n'y a pas lieu de tenir compte des observations présentées.

Dans un second rapport, M. [Victor] Ruprich-Robert appelle l'attention de la Commission sur les travaux exécutés au cloître, l'architecte a substitué, pour la couverture, aux ardoises à crochets, prévues au devis approuvé en 1876, des tuiles vernissées dont il dit avoir retrouvé des fragments et il les a en outre disposées suivant un dessin d'une échelle beaucoup trop grande et en disproportion avec l'architecture du monument

en second lieu, il a établi, pour fermer trois anciennes baies construites au XIIIe siècle à l'entrée de la salle capitulaire, restée à l'état de projet, un système de riches grisailles dont l'adjonction n'est nullement justifiée.

En conséquence la Commission est d'avis :

1er d'adresser un blâme à l'architecte pour avoir exécuté des travaux sans autorisation

2e de l'inviter à présenter deux devis dont l'un comprendra la suppression de la couverture actuelle et son remplacement par de l'ardoise, et l'autre le remaniement de cette couverture et la réduction du dessin des chevrons ; ce dernier devis devra être accompagné d'un dessin

3e l'architecte devra faire déposer les vitraux des arcatures du cloître, et présenter un projet de clôture beaucoup plus simple et portant le caractère d'une adjonction moderne.

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture d'un 3e rapport sur le même monument : des lézardes s'étant produites le long du mur 80/15/012/28 sud de la partie supérieure de la tour centrale de l'église, l'architecte crut devoir procéder d'urgence au cintrage des arcs doubleaux sud et ouest ; à la suite de recherches pratiquées dans les maçonneries, il a constaté que le pilier sud-ouest est écrasé, et les arcs doubleaux broyés, et, dans la crainte d'un effondrement il n'hésite pas à proposer, afin d'assurer la conservation de la partie romane, de démolir les maçonneries qui s'élèvent au dessus, et de couvrir par une charpente provisoire ce qui pourra subsister de la tour.

Conformément à l'avis du rapporteur, la Commission n'adopte pas cette proposition, et elle nomme une sous-commission composée de MM. les Inspecteurs généraux et de M. de Baudot pour étudier, de concert avec l'architecte, les moyens de conserver intégralement la tour en question.

Anciennes fortifications de Carcassonne (Aude)

M. Paul Boeswillwald présente pour la continuation de la restauration un devis de 158 313 Francs comprenant la restauration de la tour de Philippe le Hardi, de la partie comprise entre la tour 48 et la Porte narbonnaise et de la tour du Donjon.

Sur la proposition du rapporteur, la Commission approuve le devis et est d'avis d'accorder, comme par le passé, à partir de 1884, trois annuités de 40 000 Francs ; le surplus de 38 183 Francs sera demandé à la Ville et au département.

Église de Saint-Contest (Calvados)

Le pilier monolithe qui supporte la voûte d'une chapelle située sur le côté nord s'étant écrasé, un devis de 5 167 Francs 63 a été dressé pour sa restauration.

La Commission approuve cette dépense, mais la laisse à la charge de la Commune et de l'administration des Cultes.

Église de La Ferté-Alais (Seine-et-Oise)

Sur la proposition de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission adopte un projet de sacristie pour l'église La Ferté-Alais.

Déclassement des églises d'Acy-en-Multien et de La Villetertre (Oise)

[Sur la proposition de M. Ruprich-Robert, rapporteur, la Commission] prononce le déclassement des églises d'Acy-en-Multien et La Villetertre qui ne présentent plus assez d'intérêt pour être maintenues sur la Liste des Monuments historiques.

Église Saint-Germain-des-Prés à Paris (Seine)

M. [Victor] Ruprich-Robert signale un acte de mutilation dont a été l'objet l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris. Le porche occidental qui possède encore une frise et des 80/15/012/29 chapiteaux du XIIe siècle vient d'être enduit d'une couche de peinture.

Une protestation de la Commission sera adressée au préfet de la Seine, avec invitation à faire procéder à un débadigeonnage immédiat.

Église Saint-Georges-de-Boscherville (Seine-Inférieure)

Une mutilation analogue a été accomplie dans l'église Saint-Georges de Boscherville. Cet édifice a été entièrement badigeonné, à l'exception d'une chapelle du transept sud, et défiguré par le tracé d'un appareil grossier sans rapport avec le système de la construction.

Un blâme énergique sera adressé pour ce fait à la Fabrique.

d'autre part, la réfection d'une partie des couvertures étant jugée indispensable, la Commission est d'avis de participer pour une somme de 2 000 Francs à la dépense évaluée à 3 073 Francs 35 ; mais cette allocation ne sera rendue définitive qu'après le débadigeonnage intégral aux frais de l'administration locale.

Église de Mouzon (Ardennes)

Sur le montant d'un devis de 235 342 Francs approuvé en 1875 pour l'achèvement de la restauration de cet édifice, il reste encore à pourvoir à une somme de 90 342 Francs destinée à l'exécution de travaux urgents, concernant principalement les maçonneries du choeur et des chapelles, et la réfection partielle des charpentes et couvertures du transept, du choeur et de l'abside.

Le département et la Commune étant dans l'impossibilité de contribuer à l'entreprise, la Commission est d'avis d'accorder pour son achèvement une allocation de 70 000 Francs payable sur l'exercice 1885 et, afin de maintenir d'ici là le chantier en activité, de demander aux Cultes l'allocation du déficit, soit 20 342 Francs.

Bain maure du XIIIe siècle à Tlemcen (Algérie)

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de classer un bain maure du XIIIe siècle à Tlemcen, aujourd'hui propriété particulière et dépendant autrefois de la mosquée de Sidi-bel-Hacen et actuellement école franco-arabe, et d'inviter M. Duthoit à en faire un relevé qu'il devra accompagner d'un devis des travaux indispensables de conservation.

Mission en Tunisie

A ce propos, M. le secrétaire fait connaître que M. le ministre a ajourné la mission en Tunisie à laquelle la Commission avait demandé à être associée. 80/15/012/30

Église de Margerie-Hancourt (Marne)

La Commission approuve le 1er chapitre montant à 7 127 Francs d'un devis dressé pour la restauration de l'église de Margerie-Hancourt ; mais l'état du crédit ne lui permettant pas de s'engager dans une entreprise nouvelle, la dépense sera laissée à la charge de l'administration des Cultes.

Classement divers

Sur l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission rejette une demande de classement de l'église de Dun (Meuse) et propose celui de l'église d'Aregno (Corse), dont M. A. Ballu sera invité à faire un relevé accompagné d'un devis des travaux urgents, de la Zaouïa d'Abd er Rhaman et Tcalbi à Alger de la Porte dite de Mansourah, sur la route de Tlemcen à Mansourah, et des fortifications en pisé de Tlemcen

Palais de Justice de Dijon (Côte-d'Or)

La Commission approuve le projet présenté par M Lisch pour la restauration du plafond du Palais de Justice de Dijon et est d'avis de participer à la dépense pour une somme de 50 000F.

Église de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers (Vienne)

A la suite de la visite faite à ce monument par la sous-commission, M. [Jean-Camille] Formigé présente pour sa restauration un devis modifié s'élevant à 76 905 Francs 89.

La Commission suspend toute proposition d'allocation jusqu'à la production d'un nouveau projet pour l'étude duquel l'architecte devra se concerter avec M. Lisch et faire des recherches préalables pour déterminer la disposition primitive du porche latéral actuellement englobé dans des constructions postérieures.

Crypte de Saint-Léger à Saint-Maixent (Deux-Sèvres)

Sur la proposition de M. Lisch, la Commission approuve avec quelques modifications de détail un projet présenté par M. Loué pour la restauration de la crypte de Saint-Léger à Saint-Maixent.

Anciennes cathédrales de Dol (Ille-et-Vilaine) et de Tréguier (Côtes-du-Nord)

Conformément aux conclusions du même rapporteur, elle est d'avis d'accorder une allocation de 2 000 Francs pour la restauration des couvertures de l'ancienne cathédrale de Dol et une allocation de 7 500 Francs pour celle de l'ancienne cathédrale de Tréguier ; le complément des ressources nécessaires pour ces deux entreprises restera à la charge des Communes et de l'administration des Cultes. 80/15/012/31

Église de Cléry (Loiret)

M. Dussère, architecte à Orléans, est chargé de la restauration de l'église de Cléry en remplacement et sur la proposition de M. Lisch.

Église Saint-Martin d'Aime (Savoie)

Des fouilles pratiquées de 1869 à 1871 ont fait découvrir au dessous de cet édifice du XIIe siècle les fondations d'une basilique chrétienne pouvant remonter au Ve ou VIe siècle et, plus bas encore les restes d'une construction romaine des IIe au IIIe siècle qui semble avoir été un temple.

Afin de sauvegarder ce monument, propriété particulière classée dès 1869, l'Académie de la Val d'Isère en fit l'acquisition en 1875 à l'aide d'un emprunt et d'un secours de 2 500 Francs accordé par la Commission des Monuments historiques . Cet achat ayant absorbé toutes ses ressources, la société se trouve aujourd'hui dans l'impossibilité de se libérer de cet emprunt, et propose à l'État de lui revendre l'église d'Aime au pris de ses déboursés soit, en défalquant les 2 500 Francs alloués en 1876, pour une somme de 4 000 Francs.

M. de Lasteyrie, rapporteur, appuie cette demande en insistant sur l'intérêt exceptionnel que présente l'église Saint-Martin par la superposition de trois édifices de dates diverses et la rareté des monuments de cette région. D'autre part, son état réclamant des réparations urgentes, consistant dans la reprise de diverses maçonneries et la fermeture des fenêtres, il propose d'accorder à cet effet une allocation de 4 000 Francs.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église de Surgères (Charente-Inférieure)

M. Lisch, qui était absent à la séance du 6 juin dans laquelle la restauration de la fenêtre de la façade occidentale de cet édifice a été discutée, demande que la décision de la Commission soit notifiée officiellement au maire de Surgères ; il insiste sur le vice de construction de la fenêtre du XIVe siècle, sur la nécessité où l'on est de la refaire entièrement, et vue l'anomalie qu'il y aurait à reproduire une disposition reconnue vicieuse, alors surtout qu'aucun fragment ne pourrait subsister pour témoigner de son ancienneté.

Cette affaire est de nouveau discutée. M. de Lasteyrie pose la question de principe et craint que la suppression d'une disposition ancienne, même en désaccord avec le reste du monument, ne puisse être 80/15/012/32 d'un pernicieux exemple pour les jeunes architectes trop disposés à des restaurations quelquefois arbitraires ; M. le directeur des Beaux-arts ne pense pas que ce danger soit à craindre, car il appartient à la Commission de réprimer des abus de ce genre s'ils se produisent.

M. de Baudot estime que, s'il fallait respecter tant que le fenêtre restait solide ce qu'il considère comme une maladresse du XIVe siècle, la Commission ne peut la reproduire consciemment, aujourd'hui qu'une reconstruction totale est jugée nécessaire.

La question est mise au voix, la Commission [revient] sur son vote du 6 juin et approuve la construction d'une fenêtre en harmonie avec le reste de l'édifice.

La séance est ensuite levée. 80/15/012/33

16 novembre 1883
Présidence de M. Antonin Proust. Etaient présents : MM. Kaempfen, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, Darcy, Dreyfus, Gautier, Laisné, Lameire, Liouville, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Poulin, Ruprich-Robert, du Sommerard, Steinheil, Tétreau, Thomson.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 6 juillet dernier.
Sur une observation de M. Steinheil, M. [Victor] Ruprich-Robert précise le procès-verbal en ce qui concerne la demande de deux devis faite à l'architecte en vue de remplacer la couverture du cloître du Mont-Saint-Michel. La Commission sera appelée à choisir entre les deux devis demandés.
Abbaye de Saint-Denis (Seine)

M. Darcy donne communication d'une affiche émanant du chapitre de Saint-Denis et réglant le droit de perception dans l'intérieur de la basilique.

M. le président estime que la Commission n'a pas à se préoccuper de cette affiche qui devra être renvoyée à l'administration des Beaux-arts et rappelle que la Commission du Budget s'est prononcée dans le sens de la gratuité absolue. Il s'informe, à cette occasion, où en est le relevé des inscriptions demandé à l'architecte. M. Darcy vient de le remettre à l'administration.

Digue du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le président expose ensuite la situation de l'affaire du Mont-Saint-Michel. Il fait connaître les conclusions de la Commission extraparlementaire qui tendent à faire aboutir la digue à l'endroit visé par le décret de déclaration d'utilité publique. Depuis, une Commission spéciale a été nommée par le ministre des Travaux publics en vue de diriger l'exécution des travaux, et l'administration des Beaux-arts a été invitée à s'y faire représenter. M. Lisch a été désigné à cet effet. Or, M. l'Inspecteur général n'a encore reçu aucune convocation et, d'après des renseignements fournis par l'architecte, il semblerait que les travaux fussent sur le point de commencer. Dans ces conditions, M. le président se demande s'il n'y a pas lieu pour M. Lisch de s'adresser au ministre des Travaux publics lui-même pour l'informer de l'état de la question. M. Lisch fait connaître comment il a rempli sa mission 80/15/012/34 dans la Commission extraparlementaire. Ce n'est que sur l'invitation formelle de M. le sous-secrétaire d'État qu'il a accepté de se rendre à la Commission spéciale d'exécution où il aurait à s'entendre avec les ingénieurs pour l'établissement de la digue dans la direction nouvelle.

M. le président avait pensé qu'après la décision de la Commission extraparlementaire viendrait devant le Parlement la demande d'un crédit pour l'exécution des travaux. Or, cette ressource fait défaut, attendu que ces travaux seront exécutés au moyen de crédits d'entretien.

M. Thomson estime que M. Proust peut néanmoins évoquer la question devant le Parlement et ne pense pas qu'il y ait lieu de faire intervenir de nouveau la Commission des Monuments historiques .

M. Tétreau estime que le rôle de la Commission n'est pas terminé. Il ne resterait aucune trace d'une démarche de M. Lisch auprès du ministre des Travaux publics. Il faut faire constater que M. Lisch n'a pas été convoqué et que d'autre part l'architecte a été avisé de dispositions préparatoires pour l'exécution. Un extrait du procès-verbal de la séance serait transmis, à cet effet, à M. le ministre des Travaux publics sans préjudice de l'action parlementaire.

M. le président met aux voix cette proposition qui est adoptée.

Vente de photographies de M. Mieusement au Musée du Trocadéro à Paris (Seine)

M. le président annonce à la Commission qu'un traité est intervenu entre le ministre de l'Instruction publique et M. Mieusement pour la vente, au Musée du Trocadéro, des photographies des Monuments historiques. Il s'informe des travaux de la sous-commission de classement.

M. du Sommerard répond qu'elle se réunira tous les lundis jusqu'à complet achèvement de son travail.

Église Saint-Martin-des-Champs à Paris (Seine)

M. Proust entretient la Commission de travaux de reconstruction du conservatoire des Arts et Métiers qui entraîneraient la restauration de la chapelle de Saint-Martin-des-Champs.

M. le directeur des Bâtiments civils répond que le projet dressé par l'architecte du conservatoire sera soumis à l'examen de la Commission. 80/15/012/35

Jubé de l'église d'Arques (Seine-Inférieure)

M. Lisch présente un projet de restauration du jubé de l'église d'Arques dressé par M. Sauvageot. La dépense est évaluée à 38 000 Francs. M. le rapporteur estime qu'il y a lieu de supprimer du projet la décoration des niches et le couronnement qui est très important et qui n'a jamais existé. L'architecte propose également une restauration du retable, qui serait d'une exécution très difficile et à laquelle il serait plus prudent de renoncer. On obtiendra ainsi une réduction considérable de la dépense, que, dans ce cas, la Fabrique serait à même de supporter seule.

M. Bruyerre fait connaître que ces observations ont été faites à M. Sauvageot qui a réduit son devis à 11 600 Francs. Ce dernier projet est adopté.

Abbaye de Saint-Denis (Seine)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture de son rapport sur l'église abbatiale de Saint-Denis, que la Commission a visitée le 8 juin dernier. Il rappelle que la Commission a été d'avis d'ajourner les travaux proposés et de se borner pour le moment à des travaux d'entretien dont l'architecte devra produire annuellement un devis, et à la consolidation des vitraux. Elle a proposé, d'autre part, le moulage de deux des quatre statues de bronze du tombeau d'Henri II, par Germain Pilon, ainsi que de la statue de la Vierge, en bois, placée à droite du tombeau de Dagobert. Elle a demandé la révision des inscriptions placées sur les monuments, et exprimé le voeu que le retable en cuivre doré, provenant du Musée des Petits Augustins et déposé dans la petite sacristie, soit placé dans un Musée ; elle s'est prononcée enfin en faveur de l'admission du public à visiter gratuitement l'édifice.

M. le rapporteur fait connaître que, depuis cette époque, M. le Primatier a adressé au président de la Commission une note d'un caractère très absolu qu'il ne croit devoir que mentionner.

Sur la demande de la Commission, il est donné lecture de quelques passages de la note en question, puis il est passé outre, et les conclusions du rapport sont adoptées.

Église de Louveciennes (Seine-et-Oise)

M. [Victor] Ruprich-Robert expose que les dépenses effectuées par l'architecte sont en excédent de 6 113 Francs 74 sur le devis approuvé, bien que les restaurations comprises dans ce devis ne soient 80/15/012/36 terminées sur aucun point et bien que certains ouvrages prévus ne soient pas même commencés. Pour terminer ces restaurations, il faudrait encore(67), dépenser 7 400 Francs environ. M. le rapporteur estime que dans les conditions particulières où l'architecte s'est placé(68) vis-à-vis de la Commune et de la Fabrique, il est difficile de le maintenir à la tête du chantier de Louveciennes. Dans le cas où la Commission serait de cet avis, il y aurait lieu de demander à un nouvel architecte un devis des dépenses strictement nécessaires et de mettre l'édifice à l'abri des intempéries. On aviserait ensuite à créer des ressources pour sortir de la situation.

Une discussion s'engage sur le point de savoir comment doit être établie la responsabilité.

M. Tétreau serait d'avis que la Commune, ayant entrepris les travaux avec un secours demandé par elle à l'État qui le lui a accordé sous certaines conditions, doit avoir à supporter les pertes.

M. [Victor] Ruprich-Robert objecte que, dans l'espèce, la Commune ainsi que la Fabrique n'ont cessé de protester contre la manière dont l'architecte a conduit les travaux.

M. Thomson soutient l'opinion que la Commission, ayant désigné l'architecte et dirigé par son intermédiaire la restauration de l'édifice, encourt la responsabilité, sauf recours contre l'architecte.

M. le président met aux voix la révocation de l'architecte qui est votée, et engage les Membres de la Commission à s'entendre sur le choix de celui qui pourrait le remplacer.

Église Sainte-Catherine d'Honfleur (Calvados)

Il résulte de l'examen des comptes produits par l'architecte que l'excédent sur le devis est de 107 870 Francs 28 et que dans cet excédent ne sont pas compris des travaux, qu'il est impossible d'ajourner, évalués à 63 268 Francs 81, ce qui par le fait élèvera la dépense imprévue à 171 139 Francs 09.

M. le rapporteur [Victor] Ruprich-Robert fait observer que, même en admettant que l'architecte ait rencontré pendant la restauration des dégradations dont il ne pouvait constater l'importance avant de commencer les travaux, il avait toujours le devoir de prévenir l'administration et de provoquer un examen des lieux avant de s'engager dans une dépense aussi 80/15/012/37 considérable. De plus, la question de responsabilité se pose encore avec plus de gravité que dans l'affaire précédente par suite de malfaçons signalées dans les travaux. En conséquence, M. le rapporteur, renouvelant les conclusions de son premier rapport sur cette affaire, propose le changement de l'architecte et la nomination immédiate de son successeur qui devra faire procéder à la réfection, aux frais des entrepreneurs, des travaux mal exécutés.

M. Gautier, exprime, au sujet de cette affaire, le regret que les chantiers des architectes ne soient pas régulièrement inspectés tous les ans. La Commission appuie cette opinion.

M. le président résume et met aux voix les propositions de M. Ruprich-Robert, qui sont adoptées.

Sur la proposition de plusieurs de ses membres, la Commission est d'avis de remplacer M. Naples dans les différents chantiers qu'il dirige.

Église Saint-Jacques de Dieppe (Seine-Inférieure)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne une seconde lecture de son rapport du 16 mars dernier dont les conclusions avaient été adoptées en principe, à la condition que la Fabrique ferait disparaître une annexe de la sacristie. La Fabrique ayant donné satisfaction au désir exprimé par la Commission les conclusions du dit rapport sont adoptées définitivement.

M. Bruyerre fait connaître d'autre part que la Fabrique désire installer l'éclairage au gaz dans son église et que deux systèmes sont en présence pour cette installation, l'une par l'établissement des conduites dans les parties inférieures de l'édifice, l'autre par l'établissement des tuyaux dans le sol.

La Commission, tout en regrettant l'adoption de ce mode d'éclairage, se prononce en faveur de ce dernier système, avec cette condition que l'installation des appareils n'entraînera aucun percement pour les tuyaux de conduite.

Église de Saint-Menoux (Allier)

Le devis dressé par M. Selmersheim pour la restauration de cet édifice s'élève à 37 121 Francs 34. La Commune et la Fabrique ont réuni 12 249 Francs 10. En raison de l'urgence des travaux, M. [Victor] Ruprich-Robert propose d'adopter les deux premiers chapitres du devis s'élevant à 27 377 Francs 83 ; on attendrait toutefois pour exécuter les travaux 80/15/012/38 que l'architecte ait produit des plans et coupes indiquant la forme des éperons qu'il propose d'ajouter au narthex.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de La Sainte-Trinité de Caen (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert donne lecture d'une lettre qu'il a adressée au ministre pour lui signaler l'établissement, dans la nef, d'armoire et de confessionnaux en bois sculpté, dont les dispositions et le caractère ne sont pas en rapport avec le style de l'édifice.

Ces objets ayant été établis sans autorisation ministérielle, M. le rapporteur en demande la suppression immédiate.

Cette demande est appuyée.

Église de Lavilletertre (Oise)

M. Ruprich-Robert, rapporteur, propose d'approuver les deux premiers chapitres du devis dressé par l'architecte s'élevant ensemble à 18 946 Francs 80. La Commune ayant voté 3 500 Francs pour l'entreprise, il reste à combler un déficit de 15 446 Francs 80.

Conformément aux conclusions de M. le rapporteur, la Commission est d'avis d'allouer 5 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, à la charge pour la Commune de se procurer le complément des ressources nécessaires en s'adressant au besoin à l'administration des Cultes.

Chapelle de Volx (Basses-Alpes)

Une demande de classement a été adressée à M. le ministre pour ce petit édifice roman dont l'état de ruine(69) nécessiterait presque une reconstruction et qui ne présente que peu d'intérêt au point de vue de l'art.

Sur la présentation des photographies et conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis de ne pas classer la chapelle de Volx.

Tour de Saint-Amand (Nord)

M. [Émile] Boeswillwald, invité à visiter cet édifice, en fait connaître la situation et estime qu'une restauration complète entraînerait une dépense de 350 000 à 400 000 Francs. En présence de l'état du crédit, il écarte l'idée d'entreprendre un travail de cette importance, et propose de s'en tenir à la consolidation du clocher, qui est urgente et dont la dépense serait de 40 000 Francs à 50 000 Francs environ. M. [Émile] Boeswillwald présentera ultérieurement un devis de ces travaux(70) 80/15/012/39

Une photographie de l'Hôtel de ville de Saint-Amand est mise sous les yeux de la Commission qui en prononce le classement.

Chapelle de Saint-Aventin (Haute-Garonne)

L'examen de cette affaire est ajourné jusqu'à ce que l'architecte ait produit un supplément d'étude. M. Lameire rappelle que des moulages de détails de cet édifice ont dû être demandés(71). On se reportera au devis pour donner suite à cette affaire.

Église de Saint-Restitut (Drôme)

Conformément aux observations de la Commission, M. l'architecte Révoil a simplifié le projet de dallage qu'il avait dressé pour cet édifice, et, par suite de cette simplification, la dépense se trouve réduite de 4 095 Francs à 2 010 Francs 45. M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver ce nouveau projet et d'allouer à la Commune, qui n'a pu réunir que 300 Francs, la somme complémentaire du devis, soit 1 710 Francs.

Conclusions adoptées.

Crypte de Saint-Geosmes (Haute-Marne)

Le comité des Travaux historiques a transmis à la Commission une étude sur ce monument par M. Brocard, architecte. L'auteur du travail, qui place au IIe siècle l'époque de la fondation de la crypte, qui ne semble pas à M. [Émile] Boeswillwald, à beaucoup près, aussi ancienne, appelle l'attention de l'administration des Beaux-arts sur la situation de l'édifice en question que la Commune ne peut réparer, faute de ressources.

M. le rapporteur propose de remercier M. Brocard de sa communication, en attendant qu'il ait pu par lui-même se rendre compte de la situation dans un prochain voyage.

Conclusions adoptées.

Église d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, et sur la production de photographies, la Commission se prononce en faveur d'une demande de classement de l'église d'Écrouves, intéressant édifice de la fin du XIIe siècle.

Église d'Herment (Puy-de-Dôme)

M. Bruyerre a modifié son devis conformément aux observations de la Commission et l'a réduit aux travaux urgents dont il évalue la dépense à 25 183 Francs. 80/15/012/40

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver le nouveau projet de M. Bruyerre et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques un secours de 7 183 Francs pour cette entreprise. Sous la réserve que la Commune qui a déjà réuni 10 000 Francs se procurera le complément des ressources nécessaires, en s'adressant à l'administration des Cultes.

Cette proposition est approuvée.

Église de Celles (Deux-Sèvres)

M. Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de cet édifice dont les parties supérieures ont été fortement endommagées par un ouragan. L'architecte a dressé, en vue des réparations à faire pour assurer la sécurité publique, un devis de 14 221 Francs 34, mais M. le rapporteur estime que la dépense pourrait être réduite à environ 10 000 Francs.

La Commune et la Fabrique ayant réuni 400 Francs et le Conseil général ayant alloué 1 000 Francs pour l'entreprise, la Commission, conformément aux conclusions de M. Lisch, est d'avis d'accorder 5 000 Francs, sur le crédit des Monuments historiques, à la charge pour la Commune de parfaire le montant du devis en s'adressant à l'administration des Cultes.

Église de Marennes (Charente-Inférieure)

La dépense, nécessaire aux réparations à effectuer au clocher de cette église qui sont très urgentes, est évaluée à 9 500 Francs. Les administrations locales ont réuni 2 500 Francs. Le déficit est en conséquence de 7 000 Francs. M. Lisch, rapporteur, propose d'accorder 4 000 Francs, en raison de l'urgence des travaux, à la condition que la Commune se chargera de parfaire le montant du devis.

La Commission est d'avis de réduire la part de l'administration des Beaux-arts à 3 000 Francs, sous la réserve du concours du département.

L'architecture normande : demande de congé de M. [Victor] Ruprich-Robert et son remplacement

M. [Victor] Ruprich-Robert fait part de la nécessité où il s'est trouvé de demander au ministre un congé de six mois qu'il doit consacrer à l'achèvement de son ouvrage sur L'architecture normande.

La Commission propose pour remplacer M. Naples dans ses divers chantiers MM. Sauvageot, à Honfleur, Petitgrand à Louveciennes, Louzier à Lisieux.

La séance est levée à midi. 80/15/012/41

7 décembre 1883

La séance est ouverte sous la présidence de M. du Sommerard. Sont présents : MM. Abadie, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, de Caix de Saint-Aymour, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, Henri Martin, de Mortillet, Ouradou, Thomson. MM. Proust, [Victor] Ruprich-Robert et Darcy se sont fait excuser.

Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 16 novembre dernier.
Tour de Saint-Amand (Nord)

M. [Émile] Boeswillwald, désigné comme devant produire un devis des réparations à faire à la Tour de Saint-Amand, fait observer qu'il n'a pas été chargé de ce travail et qu'il y a lieu de le demander à M. Danjoy, architecte de la région.

Le procès-verbal est adopté.

Palais de Justice de Rennes (Ille-et-Vilaine)

M. Lisch donne lecture d'un rapport sur le Palais de Justice de Rennes, édifice du XVIIe siècle offrant un grand intérêt au point de vue de l'art et de l'histoire. Malheureusement des restaurations mal entendues ont déjà porté atteinte au caractère de diverses parties du monument. Pour prévenir de nouvelles atteintes de ce genre, au moment où le Palais de Justice de Rennes va être l'objet d'importants travaux, M. le rapporteur en propose le classement. Les deux administrations de l'Intérieur et des Beaux-arts auraient ensuite à s'entendre sur le choix d'un architecte expérimenté, capable de mener à bonne fin les travaux.

M. Thomson fait connaître que la Commission du Budget a inscrit pour cette entreprise 70 000 Francs sur chacun des deux prochains exercices. Il se demande si le classement n'aura pas pour effet de réduire à néant cette allocation. La Commission du Budget n'inscrit en effet une somme que sur la production d'un devis. La conséquence du changement de devis ne sera-t-elle pas de faire tomber l'inscription ?

M. Lisch répond que le devis pourra très bien n'être pas changé, que son chiffre aurait plutôt des chances d'être diminué par la suppression de travaux qui seraient jugés inutiles par la Commission, que celle-ci d'ailleurs n'exercerait qu'un droit de contrôle. L'affaire restant entre les mains de 80/15/012/42 l'administration de l'Intérieur.

Après quelques observations de MM. Dreyfus, de Mortillet, Thomson, de Baudot, le classement mis aux voix est adopté.

M. le directeur prend la présidence.

Église Saint-Pierre de Moissac (Tarn-et-Garonne)

L'architecte a adressé au ministre un rapport relativement à la découverte qu'il a faite pendant les travaux de restauration du porche des traces d'une arcature indiquant une disposition originale consistant soit dans une grande arcature composée d'une série de lobes se raccordant avec l'amorce découverte, soit en deux arcatures à trois lobes supportées par un pilier central dont les traces ont été retrouvées dans le sol.

M. l'Inspecteur général Lisch propose d'adopter cette solution.

La Commission ne jugeant pas suffisants les documents placés sous ses yeux ajourne la décision et propose d'inviter M. Lafollye à se mettre en rapport avec M. Lisch au sujet de cette affaire et de lui demander une étude plus complète à l'appui de ses propositions(72).

Église de Mézin (Lot-et-Garonne)

Un devis de 14 000 Francs a été dressé en vue des réparations à faire à cet édifice, et l'administration des Cultes, qui a accordé une subvention de 6 200 Francs pour cette entreprise, demande dans quelle mesure il conviendrait à l'administration des Beaux-arts de concourir.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis d'allouer sur le crédit des Monuments historiques 4 000 Francs, montant de la dépense des travaux de consolidation proprement dits, à la charge par la Commune de parfaire le devis.

La Commission ne considère pas l'intérêt du monument suffisant pour justifier l'allocation de cette somme, en raison de la situation du crédit.

Église de Bassac (Charente)

L'architecte a présenté un devis de 20 300 Francs pour la restauration du clocher et de la façade. M. Lisch, rapporteur, fait observer que le projet demandé était limité à la restauration du clocher qui présente un caractère d'urgence et qui est évaluée à 13 870 Francs.

La Commune ayant voté 1 500 Francs et le département 1 000 Francs, 80/15/012/43 la Commission, sur la proposition de M. le rapporteur, est d'avis d'allouer 6 000 Francs sur le budget des Beaux-arts à la condition que la Commune se procurera le complément des ressources nécessaires.

Sur une observation de M. de Baudot, l'architecte serait invité à conserver les pinacles actuels qu'il avait modifiés dans son projet.

Église de Saint-Avit-Sénieur (Dordogne)

M. Lisch, rapporteur, expose la situation de cet édifice dont il fait ressortir l'intérêt(73).

Sur sa proposition, la Commission désigne M. Rapine, auteur des études et dessins de l'état actuel, pour rédiger un projet de consolidation de la tour et des parties de l'édifice qui sont menacées.

Église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé a modifié dans le sens des observations de la Commission son projet de restauration de l'église Sainte-Radegonde, et par suite de ces modifications, le 1er chapitre du devis a été réduit de 30 000 Francs à 27 979 Francs ; la Fabrique a réuni 10 000 Francs. M. Lisch, rapporteur, propose une allocation de pareille somme sur le crédit des Monuments historiques soumise à la condition que la Commune comblera le déficit.

M. de Lasteyrie fait observer que l'architecte a maintenu dans son projet la couverture en dalles des absides du choeur et qu'il a surmonté la toiture d'une crête que rien ne justifie.

M. de Baudot s'élève également contre l'emploi des dalles et préférerait une couverture tout à fait moderne.

M. Lisch est d'avis de maintenir la couverture en dalles et de supprimer la crête.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Chambon-sur-Voueize (Creuse)

Un devis supplémentaire a été présenté par l'architecte en vue de l'achèvement des travaux de restauration de cet édifice. La dépense à laquelle il s'agit de faire face s'élève à 22 058 Francs. La Fabrique et la Commune ayant réuni 3 000 Francs, il reste à se procurer 19 058 Francs.

M. Lisch, rapporteur, propose d'allouer 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques à la charge par la Commune de se procurer le complément des ressources nécessaires en s'adressant au ministère des Cultes. 80/15/012/44

La question du mode de couverture est de nouveau soulevée à propos de ce monument.

M. de Baudot est d'avis d'employer la tuile et non pas les dalles qui ne conviennent pas au caractère du monument.

La Commission adopte cette opinion et propose d'ajourner l'affaire jusqu'à ce que l'architecte ait modifié son devis dans le sens indiqué.

Église de Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver le 1er chapitre du devis dressé par M. l'architecte Révoil s'élevant à 13 932 Francs, et ne comprenant que les travaux de première urgence, et d'accorder sur le crédit des Monuments historiques 10 000 Francs pour cette entreprise, à la charge par la Commune de combler le déficit.

La Commission, considérant l'état actuel du crédit, propose de s'abstenir de concourir et de laisser à la Municipalité le soin de se procurer les ressources nécessaires en s'adressant à l'administration des Cultes.

Amphithéâtre de Nîmes (Gard)

Un devis complémentaire des travaux qui viennent d'être exécutés à l'amphithéâtre de Nîmes, s'élevant à 149 646 Francs 13 a été présenté par l'architecte.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose à la Commission d'approuver ce devis et d'accorder 80 000 Francs en vue de cette dépense à la condition que la Ville fournira le surplus, soit 69 646 Francs.

Sur les observations de M. Thomson, M. [Émile] Boeswillwald modifie ses conclusions en inscrivant à la charge de la Ville la portion la plus forte, et en réservant la plus faible à l'administration des Beaux-arts.

La Commission adopte les conclusions ainsi modifiées.

Église de Saint-Gilles (Gard)

La Municipalité demande la démolition d'une sacristie élevée en 1872 sans autorisation ministérielle et par laquelle se trouve engagé le choeur de cette église qui, en 1846, avait été dégagé à grands frais par les soins de la Commission. La construction dont il s'agit forme une saillie de 2 m 40 sur un passage qui avait été réservé pour les piétons derrière le choeur de l'église moderne. 80/15/012/45

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de faire démolir la sacristie construite sans autorisation, dont l'effet est de gêner la circulation et de faciliter des dépôts d'immondices aux abords de l'édifice classé, et d'insister auprès de la Municipalité pour que les grilles placées aux extrémités du passage fussent fermées pendant la nuit.

Maison romane à Saint-Gilles (Gard)

D'après des renseignements fournis par M. Révoil, cette maison affectée au presbytère va changer de destination. M. [Émile] Boeswillwald signale le fait à l'attention de la Commission et estime qu'il y a lieu de prévenir le préfet afin qu'il ne soit apporté aucune modification aux dispositions de cette construction sans autorisation ministérielle.

Adopté.

Aqueduc de la Haute Borne à Fontaine-sur-Marne (Haute-Marne)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission se prononce en faveur du classement des restes de l'aqueduc romain situés sur la montagne du Châtelet près de Fontaine-sur-Marne, ainsi que du monolithe dit la Haute-Borne, situé au même lieu près de la tête de l'aqueduc.

Hôpital de Tonnerre (Yonne)

M. l'architecte Paul Boeswillwald a présenté un devis en vue de la restauration de la grande salle de l'Hôtel-Dieu de Tonnerre. Ce devis est divisé en trois chapitres dont les deux premiers consacrés à des travaux de maçonnerie et de charpentes présentent un caractère d'urgence. Ils s'élèvent ensemble à 48 898 Francs. Le 3e chapitre est consacré au rétablissement de la couverture en tuiles vernissées dont la dépense est évaluée à 49 783 Francs.

M. Bruyerre, rapporteur, propose de n'adopter ce dernier chapitre qu'autant que l'administration de l'Hôtel-Dieu prendrait la dépense à sa charge.

L'affaire est ajournée à une séance à laquelle assisterait M. [Victor] Ruprich-Robert qui aurait peut-être à fournir quelques renseignements.

Église Saint-Maclou à Rouen (Seine-Inférieure)

Le projet présenté par M. Sauvageot a pour objet : 1° l'achèvement de travaux de consolidation entrepris par la Fabrique ; 2° l'établissement d'une grille d'isolement devant le porche. 80/15/012/46

M. Bruyerre, rapporteur, regrette que la grille soit placée en haut des marches et ne protège pas les perrons, mais, l'architecte ayant adopté cette disposition en raison du plan d'alignement qui lui était imposé par la Ville, il propose l'approbation du projet dont la dépense évaluée à 19 786 Francs serait entièrement supportée par la Fabrique.

MM. du Sommerard et Dreyfus se prononcent contre l'établissement de la grille qui sera sans efficacité au point de vue de la protection du monument.

M. Lisch est d'un avis contraire et croit que la solution proposée par l'architecte est la meilleure. Il l'inviterait toutefois à simplifier son projet.

La Commission est d'avis d'ajourner l'établissement des grilles et d'autoriser les autres travaux.

Église d'Angerville-l'Orcher (Seine-Inférieure)

Conformément aux conclusions de M. Bruyerre, rapporteur, la Commission propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une somme de 2 500 Francs pour la restauration de cet édifice dont la dépense est évaluée par l'architecte à 12 133 Francs. Cette allocation serait soumise à la condition que la Commune, qui a déjà réuni 6 500 Francs pour cette entreprise, se procurerait le complément des ressources nécessaires, en s'adressant à l'administration des Cultes.

Mont-Saint-Michel (Manche)

M. Bruyerre, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice dont les couvertures exigent des réparations urgentes. La dépense à faire est évaluée par M. l'architecte Corroyer à 45 506 Francs. Mais, d'après l'avis de M. le rapporteur, ce chiffre serait probablement porté à 50 000 Francs par suite de l'emploi d'ardoises neuves posées sur crochets, qu'il conviendrait d'adopter pour les couvertures des parties restaurées de l'édifice. Pour faire face à cette dépense, M. Bruyerre propose, en conséquence, de reporter sur la réparation des couvertures la plus grande part possible de la subvention annuelle, soit 20 000 Francs par an pendant deux années, et 10 000 Francs la troisième année, de façon à ne pas suspendre les travaux de restauration de La Merveille.

La Commission adopte ces conclusions et propose d'inviter M. Corroyer à diviser son devis en trois chapitres par ordre d'urgence. 80/15/012/47

Château de Dinan (Côtes-du-Nord)

Sur la proposition de M. Lisch, l'affaire est ajournée. Il y aurait lieu de s'entendre préalablement au sujet de cette affaire avec le ministre de l'Intérieur.

Peintures murales de l'abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître que les peintures de l'ancienne abbaye d'Abondance sont menacées de destruction. Il propose de charger M. Brune d'en faire le relevé.

Adopté.

Église de Beaugency (Loiret)

M. Lameire met sous les yeux de la Commission le projet de peintures murales par M. Lobin, de Tours, pour l'église de Beaugency.

La Commission est d'avis de ne pas en autoriser l'exécution.

La séance est levée. 80/15/012/48

22 décembre 1883
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Lisch, de Mortillet, Ouradou, du Sommerard, Tétreau.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 7 décembre.
Arènes de Nîmes (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald fait observer au sujet du procès-verbal que la Ville de Nîmes n'applique pas à la restauration des Arènes le montant de la ferme des jeux, contrairement aux conventions intervenues entre la Ville et l'État. Il y aurait lieu de les rappeler à la Municipalité.

Le procès-verbal est adopté.
Décès d'Henri Martin, bustes des membres décédés de la Commission au Musée du Trocadéro.

M. le président prend la parole et rappelle les services rendus aux Beaux-arts par M. Henri Martin comme historien et comme membre de la Commission des Monuments historiques . Il espère que le buste d'Henri Martin prendra place au Trocadéro parmi ceux des hommes qui, au cours de ce siècle, se sont voués à la cause de l'art français. Sur la proposition de M. du Sommerard, la Commission vote l'impression du discours de son président.

M. Proust entretient la Commission de la question des bustes de Mérimée, Vitet et Quicherat qui ont été commandés à MM. Iselin, Delorme et Vilain. Il regrette que la Commission n'ait pas été consultée.

M. du Sommerard expose comment les choses se sont passées avec les artistes dont un seul, M. Iselin(74), s'est mis en rapport avec lui jusqu'à ce jour. Il dit que d'ailleurs les modèles ne seront acceptés que si la Commission les approuve.

M. de Baudot, chargé d'aménager la salle Viollet-le-Duc expose ses craintes au sujet des susceptibilités qui peuvent naître de la situation, vis-à-vis de celle de M. Bourdais, architecte du Trocadéro.

M. le président estime que tout travail relatif au mobilier peut-être dirigé par l'administration du Musée, et qu'un projet d'ensemble et de détail pour la décoration de la salle peut-être présenté par M. de Baudot(75), 80/15/012/49 l'administration des Bâtiments civils restant chargée de l'exécution du projet.

Digue du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le président expose la situation de l'affaire de la digue. Il désire savoir, avant que l'affaire vienne à la Chambre, si, au lieu d'accepter la proposition de changer la direction de la digue, il ne serait pas préférable de demander le maintien de la direction actuelle en rendant la digue submersible à 500 m du Mont.

M. Lisch rend compte de la visite qu'il a faite au ministre. Il fixe un point essentiel établi par la commission extraparlementaire d'après lequel le colmatage devrait être arrêté à 1 000 mètres du Mont. Il en conclut à la nécessité de couper la digue afin d'établir un courant. Ce courant, en empêchant le colmatage, aurait pour effet d'empêcher la navigation du Couesnon et peut-être d'emporter une partie de la digue qui contient ce cours d'eau. Il établit d'autre part, que la Commission n'a jamais considéré que le déplacement de la digue fût suffisant, et qu'elle a toujours demandé le rétablissement de la situation insulaire.

Sur la proposition du président, la Commission adopte la résolution suivante : il ne serait pas apporté de changement à la direction de la digue à la condition que celle-ci serait rendue submersible à une distance de 1 000 à 500 m et que le colmatage serait maintenu à 1 000 mètres.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. le président informe la Commission de la nouvelle que lui a apportée M. Révoil au sujet du Palais des Papes. La Ville a voté 600 000 Francs pour la construction d'une caserne destinée à permettre l'évacuation du Palais par les troupes.

M. le président pense qu'il y aurait lieu d'écrire à ce sujet à M. le ministre de la Guerre pour en obtenir une réponse établissant les dispositions bienveillantes qu'on croit devoir attendre de lui. Un rapport, qui serait rédigé par M. [Émile] Boeswillwald, serait joint à la lettre.

La Commission s'ajourne au vendredi suivant pour suivre cette affaire.

M. le directeur entre dans la salle des séances. 80/15/012/50
Bustes des membres de la Commission

M. Proust lui expose les observations faites au commencement de la séance relativement aux artistes chargés d'exécuter les bustes du Trocadéro.

M. le directeur déclare que l'administration sera toujours heureuse d'agir d'accord avec la Commission, mais elle se trouve quelquefois en présence de certaines nécessités ou opportunités dont il lui faut tenir compte.

Après discussion, les commandes seraient réparties comme il suit : M. Iselin exécuterait le buste de Mérimée, M. Delorme celui de Quicherat, le buste de Vitet serait confié à l'un des élèves de M. Chapu qui reproduirait le buste déjà exécuté par cet artiste.

La séance est levée. 80/15/012/51

28 décembre 1883
Présidence de M. Proust. Sont présents : MM. Abadie, [Émile] Boeswillwald, Bruyerre, de Caix de Saint-Aymour, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Lameire, de Lasteyrie, Liouville, Lisch, Ouradou, Poulin, Steinheil.
Lecture du procès-verbal de la séance du 22 décembre.
Aménagement de la salle Viollet-le-Duc au Musée du Trocadero à Paris (Seine)

M. Poulin fait observer au sujet de l'aménagement de la salle Viollet-le-Duc, qu'il y aurait inconvénient à procéder comme il a été dit et qu'on risquerait d'éveiller des susceptibilités. Il estime que la Commission devrait rédiger un programme qui serait communiqué à l'architecte du Trocadéro et que celui-ci ferait d'après ce programme un projet qui serait soumis à l'examen de la Commission pour être exécuté par lui.

Sous le bénéfice de ces observations, le procès-verbal est adopté.
Digue du Mont-Saint-Michel (Manche)

M. le président fait part à la Commission d'un entretien qu'il a eu avec M. Corbon au sujet de la digue du Mont-Saint-Michel. M. Corbon est convaincu que même en rendant la digue submersible à 500 mètres on n'empêchera pas le colmatage. Il faudrait, suivant lui, faire un pont pour rejoindre au Mont l'extrémité de la digue.

M. Lisch explique comment l'établissement de ce pont n'est pas réalisable à cause de la nature des sables qui sont mouvants. Une estacade même ne serait peut-être pas exécutable. Il est nécessaire de faire une coupure dans la digue pour empêcher le colmatage et cette coupure devrait être faite à 1 000 m du Mont.

Nouveaux membres de la Commission

M. le président donne communication d'une lettre de M. le directeur des Musées nationaux demandant que le Musée du Louvre soit représenté à la Commission des Monuments historiques par l'un de MM. les conservateurs et proposant la candidature soit de M. Saglio, soit de M. Courajod à la place laissée vacante par M. Henri Martin.

M. le président fait connaître que M. le ministre lui a exprimé l'intention de remplacer M. Henri Martin par un autre sénateur M. Hébrard.

Candidatures d'architectes

MM. Leroy, de Bonneville et Bondoy, architectes, ont adressé des demandes au ministre en vue d'être attachés au service des Monuments historiques. 80/15/012/52

La Commission fait ressortir la nécessité pour les architectes de présenter un travail graphique d'après lequel il lui soit possible d'établir son jugement avant de leur confier une restauration.

Palais des Papes à Avignon (Vaucluse)

M. [Émile] Boeswillwald donne lecture d'un rapport sur le Palais des Papes. Il résulte de renseignements transmis par le préfet que la Ville d'Avignon serait prête à faire des sacrifices pour arriver à l'évacuation du Palais des Papes par les troupes qui l'occupent, en contribuant à la dépense qu'entraînerait la construction d'une nouvelle caserne par le Génie militaire.

L'intention de la Municipalité serait d'installer dans ces anciens bâtiments divers établissements, tels que musées, écoles, archives, et d'en assurer ainsi la conservation.

M. le rapporteur propose d'appeler l'attention du ministre sur la nouvelle phase dans laquelle paraît devoir entrer l'affaire et de le prier d'insister auprès de son collègue de la Guerre pour que les propositions de la Municipalité d'Avignon soient prises en sérieuse considération.

Ces conclusions sont adoptées.

Église de Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

M. l'architecte Révoil présente un devis de 5 363 Francs en vue de faire disparaître de cette église des peintures modernes exécutées il y a quelques années dans les chapelles, une tribune à l'entrée de la nef et l'orgue placé devant les verrières. Cette dépense serait supportée par l'État.

La Commission conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis que, les travaux proposés n'intéressant en rien la conservation de l'édifice, il y a lieu de les laisser à la charge de l'administration municipale ou fabricienne, qui les a fait exécuter sans autorisation.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

L'architecte soumet à l'examen de la Commission deux plans d'un projet de grille destinée à préserver la façade méridionale de l'église de Saint-Gaudens.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'adopter le tracé indiqué en bleu sur le plan, comme étant le plus rapproché de l'église et laissant le plus de place au marché de la ville. Cette proposition serait soumise à l'approbation de la Municipalité et l'on demanderait à 80/15/012/53 l'architecte une étude de la grille en élévation.

Adopté.

Hôtel de ville de Vendôme (Loir-et-Cher)

Conformément aux conclusions de M. Lisch, rapporteur, la Commission propose d'adopter le devis de 10 723 Francs dressé par M. Paul Boeswillwald en vue de la restauration de cet édifice et d'accorder 3 000 Francs pour l'entreprise, à la condition que la Ville comblera le déficit.

Église de Lusignan (Vienne)

M. Lisch fait ressortir l'intérêt de cet édifice dont la situation exige des réparations urgentes. D'après le devis de M. [Jean-Camille] Formigé les réparations entraîneraient une dépense de 11 750 Francs. En présence du défaut absolu de ressources de la Fabrique et de la Commune, M. le rapporteur est d'avis d'allouer 6 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques et de demander le surplus au ministre des Cultes et au département.

La Commission propose de réduire l'allocation à 4 000 Francs.

Église Notre-Dame de Poitiers (Vienne)

M. Lisch fait connaître que l'architecte a modifié son projet suivant les indications de la Commission. M. de Lasteyrie exprime l'avis d'ajourner la restauration de l'abside dont la nécessité ne lui est pas démontrée, mais il admet la nécessité de construire une nouvelle sacristie pour dégager le monument.

La Commission adopte cette dernière proposition et sur la demande de M. Lisch autorise le dégagement des parties de couverture de l'abside et les sondages nécessaires pour établir un projet de restauration. On ouvrirait à cet effet à l'architecte un crédit de 5 à 600 Francs.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

Le préfet du Finistère transmet un rapport de l'ingénieur en chef du département dont les conclusions tendent à dégager la responsabilité du service vicinal en ce qui concerne les désordres signalés dans le monument et à refuser toute participation soit à l'exécution soit au paiement des travaux.

M. Lisch, rapporteur, est d'avis qu'en présence de ce refus, et en raison de l'urgence, il y a lieu à l'administration des Beaux-arts de prendre des mesures conservatrices dont l'exécution sera en partie à sa charge : pour le surplus on solliciterait un secours de l'administration des Cultes(76). 80/15/012/54

La Commission adopte ces propositions et est d'avis qu'il soit demandé à l'architecte une nouvelle étude de protection pour le monument, en lui ouvrant un crédit pour faire les sondages nécessaires à l'établissement de son projet.

Hôtel de Jacques Coeur à Bourges (Cher)

Le ministre de l'Intérieur a demandé l'avis de la Commission des Monuments historiques au sujet de la découverte d'assises appartenant à l'époque romaine mises à jour lors de la démolition du revêtement de la base de l'une des tours de la maison de Jacques Coeur.

La Commission, sur le rapport de M. Bruyerre, a été d'avis de laisser subsister ces assises et d'achever la reprise de la tour en continuant le revêtement du talus, de manière à ce qu'on pût au besoin les retrouver sous le parement.

Verrières de l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris (Seine)

La Fabrique a demandé un secours au ministère des Beaux-arts pour la restauration de ces verrières qui sont en très mauvais état.

La Commission, sur le rapport de M. Steinheil, estime qu'il n'y a pas lieu, en l'état du crédit, de venir en aide à la Fabrique, mais seulement de signaler l'intérêt de l'affaire à l'attention du préfet ; M. Steinheil s'entretiendrait de son côté, à ce sujet, avec M. le directeur du service des Beaux-arts de la Ville.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. Devrez a transmis un projet de verrières pour lequel il n'est demandé aucune subvention.

M. Steinheil met ce projet sous les yeux de la Commission qui, conformément à l'avis de son rapporteur, ne le juge pas susceptible d'être adopté. M. Steinheil se met à la disposition de la Commission pour fournir au peintre verrier des indications et des conseils.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/012/55


59[barré : le notaire étant de passage à Paris, M. Tétreau propose de l'inviter à se rendre immédiatement à la séance].

60[barré : qui demande un architecte pour visiter]

61[barré : le plan de]

62[barré : une moitié de la dépense sera imputée sur le crédit des Monuments historiques, l'école devra se procurer l'autre moitié en s'adressant au ministère de l'Instruction publique].

63Ce paragraphe manque dans les minutes

64[barré : tout en rendant hommage au talent de cet architecte, estime qu'elle ne peut s'associer officiellement à une manifestation qui constituerait pour l'avenir un fâcheux précédent]

65[barré : dont le montant pourrait être fixé à 10 francs par personne].

66[barré : et les forcent à subir leur explication sur les tombeaux]

67[barré : d'après les prévisions de l'architecte]

68[barré : on ne saurait compter sur lui, ni sur l'exactitude de ses évaluations]

69[barré : rend la restauration bien difficile]

70[ajout : observation du procès-verbal de la séance suivante. M. Danjoy chargé du devis]

71[à un Sieur Bernard]

72[barré : M. le directeur fait part à la Commission d'une visite que lui a faite M. Naples pour se recommander à l'indulgence]

73[barré : et dont l'une des tours menace ruine]

74[barré : a répondu à l'appel de l'administration],

75[barré : pour que l'exécution soit laissée aux soins de l'administration],

76[en marge au crayon dans la minute p.193 : en parler à M. Lisch. L'administration ne peut donner des instructions sans être…L'architecte prétend qu'il n'y a rien à dégager pour se rendre compte des constructions. d'après M. [Jean-Camille] Formigé, il n'y a pas de sondages à faire. Il est à craindre que devant ces hésitations, il fasse ce qui lui convient]