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1890
1889
1891
7 février 1890
Présidence de M. le directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim, Renaud, Inspecteur des Beaux-arts de la Ville. Arrivent au cours de la séance MM. Comte et Jules Roche.
Le procès-verbal de la séance du 13 décembre 1889 est lu et adopté.
Nomination de M. Daumet comme architecte à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. Antonin Proust demande à entretenir la Commission de la nomination de M. Daumet comme architecte du Château de Saint-Germain.

M. le directeur des Beaux-arts s'est entretenu de la question avec son collègue des Bâtiments civils qui demande à être entendu.

M. Proust, obligé de quitter la séance, tient à rendre compte, auparavant et en tout état de cause, de la démarche qu'il a faite, avec M. Jules Roche, auprès du ministre. Il apprenait dans cette visite que la nomination avait été faite le jour même de la démission de M. Lafollye et sans que la Commission ait été consultée. Il tient à constater cette manière de procéder à cause des fâcheuses conséquences qu'elle pourrait avoir au point de vue de la conservation bien entendue des Monuments historiques.

M. le directeur s'est d'autant plus préoccupé de la question qu'il n'a pas oublié l'incident qui s'est produit l'année dernière au sujet des fouilles dans la cour du château, mais son collègue M. le directeur des Bâtiments civils 80/15/013/181 croit avoir agi dans la plénitude de son droit et distingue entre la situation des deux châteaux de Saint-Germain et de Pierrefonds.

En l'absence de M. J. Comte, M. le directeur des Beaux-arts propose de remettre la discussion à la prochaine séance.

Ordre du jour.
Charnier de Montivilliers (Seine-Inférieure)

Rapporteur M. Selmersheim. L'architecte a présenté un devis de 6 100 Francs en vue de la consolidation du mur en bordure sur la route, dont le mouvement continu de déversement a été constaté.

M. le rapporteur s'est rendu compte sur place de la situation et propose d'approuver le projet soumis à l'examen de la Commission et d'accorder conditionnellement 3 000 Francs sur le crédit.

Adopté.

Le Gros-Horloge de Rouen (Seine-Inférieure)

Le devis dressé par M. Sauvageot, sur la demande de la Commission, comprend la restauration du bâtiment à cheval sur la rue, celle de la loggia contiguë à l'ouest et les réparations nécessaires à la Tour du Beffroi. Concernant l'Horloge et la sonnerie, l'architecte a pu, à l'aide d'échafauds, étudier à fond la structure et la décoration peinte et sculptée du bâtiment des cadrans, et constater sur les parties enduites et sur la plomberie de nombreuses traces de peinture et de dorure qui ne laissent aucun doute sur l'aspect somptueux que devait avoir ce curieux monument.

M. Selmersheim, rapporteur, fait ressortir le soin et la conscience apportés à ce projet qu'il propose d'adopter en affectant à son exécution, évaluée à 58 226 Francs 27, une somme de 29 113 Francs 13 égale à la moitié de la dépense.

M. Dreyfus demande que l'architecte ne donne pas à ses dorures le brillant du neuf et les adoucisse en les teintant.

M. [Jean-Juste] Lisch répond que, lorsqu'on restaure, on ne doit pas teinter les matériaux neufs : c'est l'oeuvre du temps et l'on n'obtient par ces moyens factices que des 80/15/013/182 résultats déplorables.

M. de Lasteyrie cite à l'appui de cette opinion l'exemple de la cathédrale de Bordeaux.

M. Courajod s'élève contre un procédé qui porterait atteinte à la probité de la restauration.

La Commission s'en remet à M. Sauvageot et adopte les propositions de M. Selmersheim.

M. le directeur des Bâtiments civils étant entré dans la salle des séances, M. le directeur des Beaux-arts lui fait part des observations de M. Proust et lui demande s'il a quelque chose à dire à la Commission.

M. le directeur des Bâtiments civils répond qu'il n'a rien à lui dire, mais qu'il se tient à sa disposition, si elle a des éclaircissements à lui demander.

Cathédrale et église Saint-Maclou de Rouen (Seine-Inférieure)

Le préfet de la Seine-Inférieure a transmis une délibération de la Commission départementale des antiquités signalant les dégradations commises à plusieurs édifices de Rouen et notamment aux portails de la cathédrale et de l'église Saint-Maclou.

La Commission trouve que les mesures de police sont inefficaces et que l'établissement de grilles pourrait seul arrêter les dégâts.

M. Sauvageot, architecte de ces deux monuments, consulté par M. Selmersheim, rapporteur, a fait observer en ce qui concerne la cathédrale que, les dégâts provenant principalement du jet de pierre contre les sculptures, les grilles ne seront d'aucune efficacité. Le monument relevant d'ailleurs de l'administration des Cultes, c'est à elle qu'il y aurait lieu de renvoyer le voeu émis au sujet des mesures protectrices.

En ce qui concerne Saint-Maclou, M. le rapporteur estime qu'il est nécessaire de fermer le porche ouest afin de garantir les portes de la 80/15/013/183 Renaissance et les sculptures ; mais il lui paraît impossible, en raison du resserrement du passage, de placer des grilles au bas des perrons. Il propose en conséquence, de les établir, ouvrantes, au sommet des marches. Un projet dans ce sens, pourrait être demandé à M. Sauvageot.

Adopté.

Église de Formigny (Calvados)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de 9 221 Francs 97 pour la restauration de cet édifice et notamment du clocher qui en est la partie la plus intéressante. Les ressources réunies s'élevant à 5 220 Francs, M. le rapporteur conclut à l'allocation conditionnelle de 2 000 Francs égale à la moitié du déficit.

Adopté.

Église de Dives-sur-Mer (Calvados)

Le projet présenté par M. Simil pour la restauration de cet édifice ne paraît pas à M. le rapporteur Selmersheim pouvoir être adopté, par la raison que l'architecte n'a pas suffisamment tenu compte des anciennes dispositions des couvertures et que rien ne justifie l'arrangement projeté.

M. le rapporteur est d'avis de renvoyer le projet à son auteur en l'invitant à modifier ses propositions dans le sens des besoins réels du monument.

La Commission est d'avis que M. Selmersheim se mette en rapport avec l'architecte pour la remise à l'étude du projet et la réfection du devis.

Église de Ryes (Calvados)

M. le préfet renvoie le dossier en faisant ressortir qu'il est impossible à la Commune de pourvoir au déficit de 891 Francs et il demande en conséquence, soit l'allocation de cette somme, soit une réduction correspondante sur le montant du devis.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis d'adopter ce dernier parti et d'autoriser les travaux jusqu'à concurrence de 5 000 Francs, montant des ressources réunies.

Adopté.

Église de Chelles (Seine-et-Marne)

M. Selmersheim, rapporteur, rend compte 80/15/013/184 des travaux exécutés en 1881 et 1884 par M. Louzier, architecte, et constate qu'ils l'ont été avec soin. Il y aurait lieu à présent de terminer la restauration du choeur et du clocher, de démolir la sacristie moderne qui engage l'abside de la chapelle nord et de la reporter dans cette chapelle elle-même dénaturée par des adjonctions et une voûte du XIIe siècle, qu'on se contenterait d'enduire à l'intérieur et d'isoler du reste de l'église au moyen d'une cloison montant à la hauteur des voûtes.

Le devis présenté par l'architecte s'élève à 12 014 Francs 69 et comprend en outre la restauration du clocher au-dessus des combles, celle de l'extérieur des absides et l'établissement d'un pavage maçonné autour de l'édifice.

La Commission, conformément à l'avis de M. le rapporteur, est d'avis d'allouer conditionnellement 5 000 Francs pour les travaux.

Église de Moutiers-au-Perche (Orne)

Des peintures murales du XIIe et du XVIe siècles ayant été signalées dans cet édifice, M. Selmersheim s'est rendu sur place et a constaté que les peintures de la voûte de l'abside, qui sont les plus anciennes, d'une facture assez grossière, ont été recouvertes de plusieurs couches de badigeon et sont presque entièrement détruites ; que les fresques d'une chapelle du XVe siècle au sud du choeur, remontant à la Renaissance, et composées de cinq panneaux entre les fenêtres sont, à part deux ou trois personnages, effacées ou écaillées, et qu'elles ont été également recouvertes d'un badigeon à une époque où elles étaient déjà bien endommagées. Leur mauvais état ne permet plus d'en deviner les sujets, et M. le rapporteur est d'avis que, dans ces conditions, il n'y a pas lieu de les classer.

La Commission partage cet avis, elle propose toutefois d'inviter le curé à tâcher de préserver ces restes. 80/15/013/185

Temple de Diane et Arc de Campanus à Aix-les-Bains (Savoie)

M. le maire d'Aix proteste contre le classement des restes du temple de Diane, et, s'appuyant sur ce que cette mesure n'a fait l'objet d'aucuns pourparlers avec la Commune, déclare qu'il ne peut le considérer comme régulièrement acquis.

M. Selmersheim, rapporteur, suppose que cette protestation doit avoir son explication dans des projets de reconstruction de l'Hôtel de ville et de l'église qu'aurait la Municipalité et qui entraîneraient la destruction des restes. Il croit que la Ville a tout intérêt à les conserver puisqu'elle s'en sert pour abriter ses collections, qu'elle n'a pas d'autre local pour le Musée, et que le classement lui donne droit aux subventions de l'État.

En ce qui concerne l'Arc de Campanus, M. Selmersheim est d'avis que ce monument mérite le classement et suppose que c'est par oubli qu'il ne figure pas sur la Liste des Monuments historiques, il y aurait lieu, avant de le classer de s'assurer du consentement du ministre de l'Intérieur, de qui cet Arc relève comme appartenant à l'Établissement thermal.

M. le rapporteur signale enfin comme digne d'être classé l'escalier en pierre de l'ancien château, oeuvre d'une disposition remarquable et dont les spécimens sont aujourd'hui fort rares.

M. Jules Roche offre de parler de ces différentes questions à M. le maire d'Aix qu'il doit voir prochainement.

Église Notre-Dame à Saint-Lô (Manche)

Projet d'autel destiné à une chapelle du choeur.

L'architecte M. Louzier, l'a traité dans le style du XVe siècle ; l'autel serait exécuté en pierre, les bas-reliefs en bronze doré, le rétable reproduit deux scènes de la légende de Saint-Lô. Sur l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission approuve ce projet. 80/15/013/186

Fontaine Saint-Lazare à Autun (Saône-et-Loire)

M. l'architecte Magne a présenté un projet très complet de restauration de la fontaine Saint-Lazare élevée en 1543 par les soins du chapitre de la cathédrale d'Autun.

M. Selmersheim, rapporteur, fait connaître les phases par lesquelles a passé cet édifice déplacé en 1784 et dont la partie supérieure fut renversée en 1860. C'est cette partie supérieure que M. Magne propose de lui restituer. La Municipalité d'Autun a voté 10 000 Francs pour ce travail et elle sollicite de l'État le complément du devis soit 9 910 Francs 95.

M. le rapporteur est d'avis d'accorder cette somme et d'approuver le projet établi par l'architecte à l'aide des débris déposés au Musée lapidaire et d'une gravure de Lallemand qui ne laisse aucun doute sur les anciennes dispositions.

Ces conclusions sont adoptées.

M. le directeur des Beaux-arts se retire et invite M. [Émile] Boeswillwald à prendre la présidence.
Fort Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon et des remparts d'Aigues-Mortes (Gard)

Proposition du ministre de la Guerre tendant à faire affecter au service des Monuments historiques divers ouvrages déclassés par la loi du 27 mai 1889. Il s'agit notamment du fort Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon et des remparts d'Aigues-Mortes.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis, quoique cette prise de possession doive peser assez lourdement sur le crédit, de donner suite à la proposition du ministre de la Guerre et de provoquer l'ouverture de conférences en vue de déterminer les conditions auxquelles pourront être prononcées les affectations définitives.

La Commission adopte ces conclusions et désigne les trois inspecteurs généraux pour examiner la question.

Chapelle du lycée de Chaumont (Haute-Marne)

La Ville sollicite le concours de 80/15/013/187 l'État en vue de pourvoir d'urgence aux réparations de cette chapelle dont la dépense est évaluée à la somme de 5 565 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, a constaté sur place que les travaux proposés sont tous urgents, mais que, à part les reprises de la façade principale et les réparations de la couverture en dalles des bas-côtés, estimés ensemble à 4 000 Francs, tous les autres ouvrages consistent en réparations d'entretien ordinaire dont la Commission n'a point à s'occuper.

Il conclut, en conséquence, à l'allocation conditionnelle d'une somme de 2 000 Francs égale à la moitié de la dépense des travaux de restauration.

Adopté.

Église de Chambon (Puy-de-Dôme)

Le Conseil municipal demande que les 2 800 Francs, alloués par l'administration des Beaux-arts pour la restauration de la chapelle sépulcrale à la condition que la Commune parferait le devis de 4 116 Francs 22, soient affectés, dans l'impossibilité où est cette dernière de remplir ses engagements avant 1891, à la restauration du clocher.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'en raison du peu d'intérêt de ce clocher et de son état de conservation satisfaisant, il n'y a pas lieu de donner satisfaction à la demande de la Municipalité de Chambon.

Adopté.

Église de Culhat (Puy-de-Dôme)

M. l'architecte Petitgrand soumet à l'examen de la Commission un devis des travaux les plus urgents à exécuter à l'église de Culhat, qu'il a été chargé de visiter. Ce devis s'élève à 5 976 Francs 28.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de l'approuver et d'allouer conditionnellement 2 500 Francs sur le crédit.

Adopté.

Église de Chauriat (Puy-de-Dôme)

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission adopte l'étude n°3 des trois 80/15/013/188 études de clochers que présente M. Petitgrand, avec évaluation de la dépense à 44 624 Francs 72. Le devis comprend outre la construction du clocher, la démolition du clocher actuel, la restauration des maçonneries des murs élevés sur les quatre arcs de la croisée et de nombreuses reprises aux murs du transept.

La Commune et la Fabrique ayant déjà voté 20 000 Francs, M. le rapporteur estime qu'en raison de ce sacrifice, il y aurait lieu d'allouer un secours de 10 000 Francs qui permette à la Commune de solliciter efficacement de l'administration des Cultes le complément des ressources nécessaires

M. [Jean-Camille] Formigé demande si les piles sont assez fortes pour supporter le surcroît de charge qu'entraînera la construction du clocher. Il demande que l'attention de M. Petitgrand soit attirée sur ce point.

La Commission adopte les conclusions du rapport en tenant compte de l'observation de M. [Jean-Camille] Formigé.

Remparts d'Avignon (Vaucluse)

M. Révoil présente un extrait du devis général approuvé en 1885 et comprenant la restauration de la 7e échauguette depuis la Porte Saint-Michel et de la courtine jusqu'à l'échauguette précédant la Porte Lambert. Cette restauration consisterait dans la reprise des mâchicoulis, du crénelage et des merlons qui forment, sur une longueur de 38 mètres, le couronnement de cette courtine, elle entraînerait la dépose et la repose de ce couronnement avec remplacement des carreaux et appareils reconnus hors d'usage. La dépense est évaluée à 16 070 Francs 49.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis d'approuver les propositions de l'architecte et de participer à la dépense dans les proportions admises entre la Ville et l'État pour les travaux précédemment exécutés.

M. [Jean-Camille] Formigé s'inquiète de l'aspect neuf que vont prendre les remparts. 80/15/013/189

M. [Jean-Juste] Lisch dit qu'on pourrait se borner à une simple consolidation.

M. de Lasteyrie demande l'ajournement de l'affaire.

L'affaire est ajournée.

Boiseries de Gaillon (Eure)

M. Darcel rappelle qu'il a été autorisé à transporter au Musée de Cluny les boiseries de Gaillon qui ont figuré à l'exposition rétrospective du Trocadéro. Il demande à leur réunir celles qui sont restées dans les magasins et les ateliers de l'église de Saint-Denis. Il les installerait dans une petite salle, à droite de celle d'entrée, qui sert aujourd'hui d'atelier de menuiserie et qui, aujourd'hui très obscure, pourrait être éclairée au moyen de deux fenêtres, à ouvrir dans le pignon de construction moderne, sur le jardin. La dépense de ces travaux d'installation s'élèverait à 4 654 Francs 30.

Les propositions de M. Darcel sont approuvées.

La séance est levée. 80/15/013/190
14 février 1890
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Comte, Darcel, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Renaud, Selmersheim.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance du 7 février 1890.
Architecte du château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. Antonin Proust demande qu'on rétablisse au procès-verbal les termes dont il s'est servi au sujet de la nomination de l'architecte du château de Saint-Germain à savoir que M. Jules Roche et lui se sont rendus chez le ministre pour lui rappeler les précédents ; qu'ils ne l'ont pas rencontré, mais qu'au ministère ils ont appris que M. Lafollye, architecte, avait été remplacé le jour même de sa démission.

M. Proust n'a pas entendu discuter la question devant la Commission, il s'est borné à lui faire une communication et il tient à ce qu'elle soit insérée au procès-verbal.

M. le président invite le secrétaire à donner de nouveau lecture du passage du procès-verbal.

Après cette lecture, M. le président croit retrouver au procès-verbal ce que vient d'exposer M. Proust.

M. Proust n'est pas de cet avis.

M. le directeur des Bâtiments civils prend la parole pour établir qu'il n'a agi que conformément aux précédents. Il rappelle que la nomination de M. Lafollye a été faite par le ministre des Travaux publics sans consulter son 80/15/013/191 collègue des Beaux-arts. Il donne lecture de l'arrêté de nomination. La situation n'a pas changé. Le directeur des Bâtiments civils, il n'avait pas à consulter la Commission ; il n'aurait eu, dans tous les cas, qu'à consulter son collègue, il n'a pas cru devoir le faire.

Tout autre, ajoute-t-il, est la situation qui existe au Château de Pierrefonds où M. Ouradou fut nommé par le ministre des Beaux-arts avec l'adhésion du ministre des Travaux publics. Il donne lecture de la lettre d'avis qui montre l'entente intervenue alors entre les deux ministres et rappelle la nomination de M. [Jean-Juste] Lisch qui s'est également faite après entente préalable entre les chefs des deux services. La conclusion est que le successeur de M. Lafollye a été nommé régulièrement et conformément aux précédents.

A la suite de ces explications, M. Darcel et M. de Lasteyrie relèvent la contradiction qui existe dans les manières de procéder pour deux monuments qui se trouvent dans une situation identique.

M. le directeur des Bâtiments civils répond qu'il n'a pas à apprécier les motifs qui ont pu amener cette différence entre les manières de procéder ; il tenait seulement à ce qu'il fût bien constaté qu'il avait agi conformément aux précédents, qu'il n'eût pu même agir autrement qu'il n'a fait.

M. le président considère qu'avant lecture du procès-verbal en séance, extrait devra en être communiqué à M. Antonin Proust et à MM. les directeurs des Bâtiments civils et des Beaux-arts.

Entrée au Musée de Cluny à Paris (Seine)

M. le directeur donne connaissance à la Commission du chiffre de la recette du vestiaire du Musée de Cluny pendant l'année 1889, qui s'élève à 11 415 Francs 80. Il croit que cette communication est à retenir pour le cas où la question de la gratuité ou de la non gratuité des musées serait soulevée d'une manière plus complète par la presse ou l'opinion.

M. Antonin Proust fait remarquer que les sommes perçues par les musées vont à la Caisse Commune et que la quotité n'en est pas connue des Chambres. 80/15/013/192

Il y aurait intérêt à ce qu'il en fût autrement, parce que ces recettes viendraient en déduction de la dépense de ces musées. De plus ces établissements ne sont pas encouragés à augmenter des recettes qui ne leur sont pas affectées. Il rappelle que M. Léon Say avait été d'avis de constituer une Caisse des Musées et il croit que la Commission pourrait émettre un voeu sur cette question.

M. le directeur des Beaux-arts se propose de faire une enquête à ce sujet et de soumettre de nouveau la question à la Commission.

Ordre du jour.

Maison de la Duchesse Anne à Morlaix (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître la situation de cet édifice dont la solidité va se trouver très menacée par suite de la démolition de la maison voisine qui va s'effectuer prochainement. Le propriétaire qui n'a acheté la maison de la Duchesse Anne que pour la sauver de la destruction, demande si l'administration des Beaux-arts ne serait pas disposée à la racheter à prix coûtant, soit 9 000 Francs, et insiste pour la création d'un musée archéologique qui y serait installé.

M. le rapporteur propose d'envoyer d'abord un architecte du service pour guider le propriétaire dans cette affaire et empêcher au moins quant à présent la destruction de la maison.

M. Gout serait désigné pour cette mission.

Cette proposition est adoptée.

Église de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, a constaté que le clocher de cet édifice est dans le plus fâcheux état et que son inclinaison considérable peut entraîner une catastrophe prochaine si l'on diffère les travaux. Il ne croit pas cependant le redressement nécessaire et propose d'adopter les propositions de l'architecte consistant à pratiquer une enrayure à la base de la flèche. Il y aurait également à refaire le terrassons de la plate forme ainsi que les cheneaux. La dépense de ces divers travaux est évaluée à 13 467 Francs 79, et la 80/15/013/193 Commune qui est extrêmement pauvre n'a pu voter que 200 Francs.

M. le rapporteur propose de lui accorder un secours de 7 000 Francs à la charge par elle de se procurer le complément du devis en s'adressant à l'administration des Cultes.

Adopté.

Fontaine de Saint-Jean-du-Doigt (Finistère)

La Commune se trouvant dans l'impossibilité de fournir le complément du devis de restauration de la fontaine, soit 606 Francs, et le département se refusant à lui venir en aide, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de lui accorder un nouveau secours de 400 Francs, qui pourrait être complété par un don particulier, offert il est vrai, à la condition que l'on fasse revenir les eaux à la fontaine.

La Commission est d'avis d'accorder le complément du devis sans préjuger la question du retour des eaux.

Chapelle du Creisker à Saint-Pol-de-Léon (Finistère)

Sur un devis de 16 799 Francs 48 présenté par M. l'architecte Gout, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver le 1er chapitre montant à 10 370 Francs et comprenant la réfection du grand comble qui est urgente, et d'allouer la somme de 8 370 Francs qui serait complétée par celle de 2 000 Francs promise par le principal du collège de Saint-Pol-de-Léon auquel le Creisker sert de chapelle. La somme nécessaire pour l'exécution du 2e chapitre comprenant le dégagement du portail sud pourrait être demandée à la Municipalité.

Cette proposition est adoptée.

Fontaine Louis XII à Blois (Loir-et-Cher)

La Ville de Blois ayant voté 4 000 Francs en vue de la restauration de ce petit édifice, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime qu'il y a lieu de lui accorder la subvention d'égale somme qu'elle sollicite de l'État pour cette entreprise évaluée par M. de Baudot à 4 000 Francs, et qui ne saurait être ajournée sans qu'il devînt impossible de reconstituer ce type d'édicule de la Renaissance 80/15/013/194 d'un intérêt tout particulier.

Adopté.

Lanterne des Morts à Château-Larcher (Vienne)

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, désigne M. [Jean-Camille] Formigé pour dresser un projet de restauration de ce petit édifice dont le mauvais état est signalé par le maire de la Commune.

Temple Saint-Jean à Poitiers (Vienne)

Chargé de faire une dernière tentative auprès de la communauté de Sainte-Croix pour obtenir la cession amiable du terrain à acquérir pour dégager les abords de l'édifice, M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître que la Supérieure s'est enfin décidée à céder son terrain moyennant la somme de 5 000 Francs. En conséquence la Commission est d'avis de donner suite au projet de dégagement.

Église d'Ingrandes (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch expose la situation : les travaux ont été suspendus par ordre du préfet, en attendant l'avis de la Commission.

M. de Lasteyrie croit cette mesure insuffisante, en raison de la ténacité du curé qui a déjà fait beaucoup de mal à son église. Le monument a une importance considérable au point de vue de l'archéologie, et les archéologues de l'Ouest, qui s'intéressent beaucoup à leurs monuments, sont très inquiets. Il demande le classement provisoire.

La Commission adopte l'opinion de M. de Lasteyrie.

Abbaye de Ligugé (Vienne)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis de déclasser les bâtiments de l'abbaye et de ne maintenir sur la Liste de classement que le portail de l'église, qui est la seule partie de l'édifice digne d'être conservée.

Église Notre-Dame de Beaune (Côte-d'Or)

La Fabrique sollicite un secours pour 80/15/013/195 l'exécution des travaux du 2e chapitre du devis approuvé qui s'élève à 22 037 Francs 50. Elle offre une contribution de 8 000 Francs pour cette partie de la dépense.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait ressortir l'intérêt qui s'attache à l'achèvement de la restauration de l'édifice et propose de prendre à la charge du crédit des Monuments historiques la moitié du déficit, soit 7 000 Francs et de solliciter le surplus de l'administration des Cultes.

Église de Léoncel (Drôme)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice restauré dans la limite des propositions du 1er chapitre du devis approuvé en 1888, et propose d'entreprendre les travaux du 2e chapitre s'élevant à 6 377 Francs 89, déduction faite des frais de nettoyage des parements intérieurs des murs des bas-côtés qui peuvent être ajournés sans inconvénient.

Conformément à ses propositions, la Commission est d'avis d'accorder 3 000 Francs pour cette partie de l'entreprise.

Église de Courcôme (Charente)

Rapporteur, M. [Émile] Boeswillwald. Les travaux du 1er chapitre du devis étant terminés, la Commission vote, sur la proposition de son rapporteur, la continuation des travaux évalués, pour le 2e chapitre, à 13 723 Francs 39 et l'allocation conditionnelle de 4 000 Francs pour leur exécution.

Grange de Vauclerc (Aisne)

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, donne communication d'une lettre d'un des propriétaires de cet édifice qui serait disposé à participer aux frais de restauration de la travée lui appartenant pour laquelle il n'a pas été dressé de devis. Ce propriétaire se propose de demander le concours des Sociétés savantes pour aider à combler le déficit résultant du refus du propriétaire de cinq des autres travées, de participer à la restauration qui en était projetée avec le concours de l'État.

M. le rapporteur conclut à la demande 80/15/013/196 d'un devis supplémentaire à l'architecte et au maintien de la promesse de secours jusqu'à la décision à intervenir après production de ce devis.

Adopté.

Triptyque dans l'église de Mognéville (Meuse)

Le Conseil général de la Meuse sollicite une allocation de 1 000 Francs pour la réparation de ce triptyque. Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald l'examen de cette demande est ajourné jusqu'à production par la Commune de renseignements et de modifications au projet qui lui ont été précédemment réclamés.

Sous-commission du Musée de sculpture comparée

M. Antonin Proust demande que la sous-commission du Musée de sculpture comparée se réunisse le vendredi 21.

Adopté.

Élection de M. de Lasteyrie à l'Institut

M. Antonin Proust adresse au nom de la Commission des félicitations à M. de Lasteyrie récemment élu membre de l'Institut.

La séance est levée. 80/15/013/197

28 février 1890
Présidence de M. Larroumet, directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. Antonin Proust, vice-président, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Comte, Courajod, Darcy, Darcel, de Baudot, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Renaud, Sauvageot, Selmersheim.
Lecture et adoption du procès-verbal de la séance du 14 février 1890.
Décès d'Édouard Charton

M. le directeur annonce la mort de M. Édouard Charton, sénateur, membre de la Commission. Il rappelle les services rendus par lui dans le sens de la diffusion des idées artistiques et l'intérêt qu'il portait aux affaires de la Commission ; il associe la Commission à l'expression de tous les regrets provoqués par cette mort.

Maison de la Duchesse Anne à Morlaix (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch a la parole pour la lecture de son rapport sur l'affaire de la maison de la Duchesse Anne à Morlaix.

M. [Jean-Juste] Lisch rend compte de la situation constatée par l'architecte ; déversement considérable du côté de la maison qui doit être démolie et qui, par suite du nouvel alignement, doit reculer de 2 mètres ; mauvais état du mur mitoyen qui surplombe de 0m28, et nécessité de le rebâtir et d'établir à l'angle de la maison un fort éperon en saillie qui viendra empiéter sur la propriété voisine ; dépense considérable devant résulter de ces opérations et procès probable avec le propriétaire voisin à raison de cet empiètement, enfin opposition de la Municipalité à l'exécution des travaux de consolidation tendant à maintenir la maison en dehors du nouvel alignement. A la suite de pourparlers avec M. le maire et M. le sous-préfet de Morlaix, l'architecte est arrivé à 80/15/013/198 une combinaison consistant dans l'acquisition de la maison par la Ville qui y installerait sa bibliothèque à la condition que cette maison serait déposée et replacée au nouvel alignement et que l'État prendrait à sa charge la moitié de la dépense de cette opération.

Cette dépense est évaluée à 21 800 Francs auxquels il convient d'ajouter le prix d'acquisition que le propriétaire réduirait sans doute à 6 000 Francs, si on lui laissait le terrain occupé par le jardin.

M. le rapporteur est d'avis d'accepter ces propositions qui lui paraissent seules pouvoir assurer la conservation du monument classé.

M. Dreyfus se demande si la dépose de l'escalier est possible. Il voudrait qu'il n'y fût pas touché, doit-on pour cela faire un plus grand sacrifice.

M. [Jean-Juste] Lisch croit cette dépose possible ; selon lui, d'ailleurs, la restauration sur place nécessiterait aussi bien la dépose d'une partie de la maison.

M. Darcel fait observer que l'on pourrait peut-être reculer la façade sans toucher au reste de la maison.

M. [Jean-Juste] Lisch objecte que cette mutilation aurait pour effet de restreindre la bibliothèque projetée par la Ville qui peut-être n'accepterait pas cette réduction de local.

M. de Baudot voit dans l'opération projetée une reconstruction complète. Au point de vue de la dépense, il craint que les prévisions ne soient de beaucoup dépassées et il se demande si, dans ces conditions, il ne vaudrait pas mieux acheter, pour un prix à débattre la façade et l'escalier.

M. [Jean-Juste] Lisch craint que les prétentions du propriétaire ne s'élèvent si on ne remonte pas la maison.

M. Proust est d'avis de provoquer une délibération du Conseil municipal en partant du 80/15/013/199 principe que la Commission n'accepterait pas la démolition et en démontrant à la Ville l'impossibilité de déposer la maison sans entraîner la ruine.

M. le président résume la question : la Commission n'accepte pas l'idée d'un déplacement et l'administration invite la Municipalité à étudier un projet de consolidation par la reconstruction d'un mur, avec promesse de participer à la moitié de la dépense.

a délibération est adoptée dans ces termes.

Église de Lamballe (Côtes-du-Nord)

Rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch.

Conformément aux conclusions de M. l'Inspecteur général, la Commission adopte le projet de restauration de la fenêtre nord ouest de la tour, dont la dépense évaluée par M. l'architecte Ballu à 800 Francs, sera supportée par la Fabrique.

Église de Blanzac (Charente)

Demande de classement formée par la Municipalité.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, ne trouve à l'édifice qu'un intérêt secondaire et n'y découvre pas de dispositions spéciales qui puissent justifier son classement. Il craint en outre que cette demande ne soit faite que dans le but d'obtenir une large subvention de l'administration des Beaux-arts.

La Commission néanmoins se prononce en faveur du classement.

Théâtre des Bouchauds à Saint-Cybardeaux (Charente)

Le propriétaire de ces restes gallo-romains ayant offert de les céder gratuitement à l'État, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu pour l'État d'accepter cette offre, mais d'engager le propriétaire à l'adresser soit au département, soit à la Société archéologique de la Charente qui aurait toutes facilités pour faire exécuter des fouilles avec, au besoin, le secours de l'administration des Beaux-arts.

M. Proust est d'avis que l'on fasse un relevé de ces ruines avant de prendre une décision. 80/15/013/200

M. [Jean-Juste] Lisch croit qu'il serait intéressant de faire des fouilles. Celles qui ont été faites ont déjà mis à découvert un carrelage qui a été transporté au Musée d'Angoulême.

M. de Lasteyrie fait observer qu'un relevé entraînera des fouilles considérables. Il rappelle que la Société archéologique d'Angoulême a rendu compte des résultats obtenus par les fouilles faites jusqu'à ce jour. Il demande à la Commission d'ajourner cette affaire à la prochaine séance. Il pense pouvoir d'ici là se procurer quelques documents.

L'affaire est ajournée.

Église de Saint-Junien (Haute-Vienne)

La Fabrique demande l'autorisation de faire installer un beffroi avec quatre cloches dans la tour et présente à l'appui un projet dressé par un conservateur du Mans.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose l'acceptation de ce projet, mais sous la réserve que tous les travaux d'installation seront exécutées sous la direction de l'architecte de l'édifice, qui devra s'assurer, au préalable, que l'état des constructions actuelles et les travaux projetés ne s'opposent pas à l'établissement de ce beffroi.

Adopté.

Ancienne église à L'Île-Bouchard (Indre-et-Loire)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis de classer les ruines d'une ancienne église, situées à L'Île-Bouchard (arrondissement de Chinon) et de charger M. l'architecte Bruneau d'examiner quelles mesures il y aurait à prendre pour assurer leur conservation.

Château de Chambord (Loir-et-Cher)

L'administrateur du Domaine de Chambord informe M. le ministre des Beaux-arts qu'il a l'intention de faire exécuter quelques réparations aux bâtiments du Château et demande l'autorisation de commencer immédiatement 80/15/013/201 les travaux. Ces travaux ayant le caractère d'entretien, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de donner un avis favorable à l'exécution. Toutefois, comme il est fait mention dans le projet de la dépose de deux planchers au 2e étage (salle des Gardes), M. le président expose que l'un de ces planchers a pu constituer la salle dans laquelle a été joué Le Bourgeois Gentilhomme, et pense qu'il y aurait lieu de s'intéresser à sa conservation.

M. [Jean-Juste] Lisch se charge d'entretenir à ce sujet l'architecte du château qui est très soucieux de tout ce qui touche à l'histoire de l'édifice.

Prieuré de Saint-Jean-aux-Bois (Oise)

La Commune, après un nouveau sacrifice de 1 000 Francs se trouvant dans l'impossibilité de se procurer les 3 659 Francs 39 nécessaires pour combler le déficit, demande à l'administration des Beaux-arts, soit de lui accorder un secours complémentaire, soit de l'autoriser à faire emploi des 15 000 Francs montant des ressources réunies.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'autoriser l'exécution des travaux jusqu'à concurrence de cette somme.

Engagement des crédits pour 1891

M. Antonin Proust donne lecture de la liste des engagements fermes sur l'exercice 1891. Le total de ces engagements s'élève à [blanc]. Le directeur des Beaux-arts se demande s'il n'est pas dangereux de prendre des engagements sur des crédits non votés. Il insiste pour qu'il soit apporté beaucoup de mesure et de soin dans ces questions.

Église de Naves (Corrèze)
Demande de classement.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, ne trouve pas à l'église un intérêt suffisant pour être classée, il propose de borner la mesure de classement à l'autel du XVIIe siècle dont la sculpture est sans doute lourde et un peu grossière, mais qu'il serait regrettable de voir disparaître un jour.

M. de Baudot trouve l'église, avec son caractère sauvage, ses voûtes bien tracées, la disposition de 80/15/013/202 son plan, plus intéressante que le retable. Il n'en propose pas le classement, mais il la classerait de préférence au retable.

La Commission consultée se prononce en faveur du classement du retable seul.

Église de Plöermel (Morbihan)

La Commune et la Fabrique s'opposent au classement de cet édifice, par ce motif qu'ils n'auraient pas été appelés à donner leur consentement.

Comme il résulte des pièces du dossier que, dès 1861, ces administrations locales ont sollicité le concours de l'État et l'envoi d'un architecte et que, d'autre part, l'église en question figurait sur l'ancienne Liste, la Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis qu'il n'y a pas lieu de tenir compte de cette protestation.

Pont de Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire)

M. Selmersheim fait connaître la situation de l'affaire, et comme les travaux projetés doivent de toute manière dénaturer le caractère du monument, il est d'avis de le déclasser pour ne pas encourir la responsabilité de ces travaux.

M. de Lasteyrie combat le déclassement et demande que, dans le cas où le classement serait maintenu, des réserves soient faites qui mettraient la responsabilité de la Commission à couvert.

La Commission consultée vote le déclassement.

Echanges entre le Musée de Cluny et le Musée du Louvre

M. Darcel entretient la Commission de la question d'organisation intérieure du Musée. Il se propose de déposer le meuble du XVIIe siècle dit de Nelson, en ébène sculpté, composé de morceaux rapportés ; il serait disposé à céder au Musée du Louvre les tableaux du Musée de Cluny et le fac-similé du Trésor d'Hildesheim en échange d'une collection de tissus que le Louvre n'expose pas. Il propose de compléter l'une par l'autre les deux collections de targettes que possèdent les deux Musées. Il signale enfin comme formant un hors-d'oeuvre 80/15/013/203 dans les collections du Louvre les quatre gaines en faïence de Rouen.

M. le directeur des Musées nationaux fait connaître que le Comité consultatif des Musées serait disposé, de son côté, à céder les étoffes en échange des peintures ; mais il ne désire pas le Trésor gallo-romain qui, n'étant qu'un fac-similé, ne serait pas à sa place au Louvre.

M. le directeur des Beaux-arts fait observer qu'en effet sa place serait plutôt à l'École des Beaux-arts qui peut admettre des reproductions.

M. le directeur des Musées nationaux fait entendre qu'il n'est pas opposé en principe aux échanges, mais il désirerait que les compensations fussent d'abord nettement déterminées.

M. de Lasteyrie demande que la question soit l'objet d'un mûr examen.

M. le directeur des Beaux-arts est d'avis qu'il y a lieu d'attendre que MM. les directeurs du Louvre et de Cluny se soient mis d'accord pour préciser les objets à échanger et que jusqu'à cette entente préalable la question soit réservée.

La séance est levée. 80/15/013/204

9 mai 1890
Présidence de M. Antonin Proust, vice-président, puis de M. [Émile] Boeswillwald. M. Larroumet, directeur des Beaux-arts, s'est fait exécuter. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Darcel, Darcy, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Sauvageot, Selmersheim, Thomson, Renaud, inspecteur des Beaux-arts de la Ville.
Le procès-verbal de la séance du 28 février 1890 est lu et adopté sous la réserve d'une rectification demandée par M. de Lasteyrie.
Tapisseries de Roussac

M. Darcel fait une communication au sujet des tapisseries de Roussac, il a fait sur l'une d'elles un essai de restauration qu'il a invité les membres de la Commission à apprécier. L'épreuve ayant été jugée satisfaisante, M. Darcel est autorisé à continuer. Il en évalue la dépense totale à 2 500 Francs.

Réduction du crédit des Monuments historiques

M. Antonin Proust entretient la Commission de l'intention qu'on prête au ministre de réduire le crédit des Monuments historiques de 100 000 Francs. Nos monuments auraient, d'autre part, à subir les conséquences d'une autre réduction de 150 000 Francs sur le budget des Cultes.

M. le président propose d'exposer, dans une lettre au ministre, les voeux de la Commission en faveur du maintien du crédit actuel qui a déjà subi plusieurs diminutions successives, tandis que ses charges n'ont fait au contraire que s'augmenter.

Cette proposition est adoptée.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l' 80/15/013/205

Ancienne cathédrale de Digne (Basses-Alpes)

La dépense des travaux à exécuter est évaluée à la somme de 18 365 Francs et la Ville ne peut affecter que 2 000 Francs à cette entreprise.

M. le rapporteur propose d'allouer conditionnellement la moitié du déficit, soit 8 200 Francs.

Sur les observations de M. de Baudot qui fait remarquer que cette ancienne cathédrale n'étant plus aujourd'hui qu'une annexe, n'avait rien à attendre de l'administration des Cultes, la Commission est d'avis de scinder le devis et de s'en tenir aux travaux urgents pour lesquels l'État pourrait allouer la moitié de l'allocation proposée, soit 4 100 Francs.

Châteaux de Tournoël et de Murols (Puy-de-Dôme)

Le propriétaire désirerait, avant de demander le classement, en connaître les conditions. En ce qui concerne le château de Tournoël, il fait certaines réserves qu'il y aurait lieu d'examiner avec lui, en ce qui concerne celui de Murols, il serait disposé à en faire l'abandon à l'État ou au département.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, préférerait que l'abandon de ces ruines fût faite au département et il propose de charger M. Petitgrand de négocier à l'amiable avec le propriétaire les conditions du classement des deux édifices.

Adopté.

Fontaine de l'abbaye du Thoronet (Var)

Cette fontaine, à l'usage du concierge de l'abbaye, des voyageurs et des nombreux touristes qui viennent visiter le monument, nécessite des réparations urgentes évaluées à 1 800 Francs. L'abbaye appartenant à l'État et les travaux étant nécessaires pour l'adduction des eaux dans cette propriété, M. [Émile] Boeswillwald pense que, bien qu'il ne s'agisse là d'aucun ouvrage d'art, il n'est pas possible de se soustraire à cette dépense.

Cet avis est adopté.

Église d'Essômes-sur-Marne (Aisne)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'allouer 80/15/013/206 conditionnellement une somme de 6 000 Francs, imputable sur deux exercices pour la dépense des travaux dont l'urgence est déclarée et qui sont évalués à 13 507 Francs 76.

Tombeau de la Chrétienne (Algérie)

M. le préfet d'Alger signale la situation de cet édifice et du terrain qui l'entoure et en forme les dépendances. Ce terrain, d'une contenance de douze hectares, réservé par un décret du 22 novembre 1862, n'a jamais été l'objet d'une décision d'affectation régulière, et M. le préfet en propose la remise au département des Beaux-arts.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, croit qu'il y a lieu d'accepter cette proposition qui doit, suivant lui, nécessiter une dépense de gardiennage et l'établissement d'un abri pour le gardien.

M. Thomson ne croit pas que ces ruines courent de danger par la raison qu'elles sont éloignées de tout centre habité. Peut être y aurait-il la possibilité de faire l'économie d'un gardien.

M. [Émile] Boeswillwald devant se rendre prochainement en Algérie étudiera la question sur place et l'affaire est ajournée à son retour.

Église de Lembeye (Basses-Pyrénées)

La dépense nécessaire pour la restauration de cet édifice est évaluée à 10 763 Francs 25 et M. le rapporteur [Émile] Boeswillwald propose d'y contribuer par une allocation conditionnelle de 3 500 Francs.

La Commission, considérant l'intérêt secondaire de l'édifice, et en raison de la situation du crédit, n'est pas d'avis de contribuer à la dépense.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

L'architecte a présenté un devis d'achèvement des travaux de consolidation et de reconstruction partielle des arcs et des voûtes de la nef, qui s'élève à 28 936 Francs 69. 80/15/013/207

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'approuver ce devis et d'allouer conditionnellement 10 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

M. de Baudot craint que la Ville et la Fabrique ne puissent réunir les ressources complémentaires. Il croit qu'il serait plus pratique de scinder le devis de manière à réunir avec l'aide des Cultes une somme à peu près égale à celle qui est proposée pour la part des Monuments historiques seulement. De cette manière on pourrait tout de suite exécuter les travaux les plus urgents. Cet amendement est adopté et la Commission vote une allocation conditionnelle de 3 000 Francs.

Chapelle de Belloc-Saint-Clamens (Gers)
Demande de classement résultant d'un voeu du Conseil général du Gers.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, estime qu'il y a lieu de classer ce petit édifice dont les dispositions présentent un intérêt particulier et qui renferme deux monuments gallo romains, un sarcophage et un autel.

Cette proposition est adoptée.

Retable et tabernacle de l'église de Sanrupt (Meurthe-et-Moselle)

La Fabrique demande l'autorisation de vendre ces objets, qu'un amateur se proposerait d'acheter, de réparer et d'offrir au musée de Bar-le-Duc.

M. [Émile] Boeswillwald qui les a vus et trouvés intéressants et bien établis est d'avis qu'il y a lieu de refuser l'autorisation demandée, de les réparer sur place et de les maintenir dans l'église.

Cette proposition est adoptée et M. [Émile] Boeswillwald est invité à diriger la réparation.

M. Antonin Proust se retire et prie M. [Émile] Boeswillwald de prendre la présidence.
Tour Magne à Nîmes (Gard)

M. [Émile] Boeswillwald fait connaître qu'à la fin de janvier dernier M. le maire de Nîmes a fait exécuter des fouilles au pied de la Tour Magne afin de reconnaître le sol antique et de dégager les abords 80/15/013/208 du monument.

M. l'Inspecteur général demande que M. le maire de Nîmes soit invité à se conformer à l'avenir à l'article II du décret du 3 janvier 1889, et que M. Révoil soit chargé de visiter les travaux effectués et de donner son avis sur l'intérêt qu'il y aurait à les poursuivre.

Maison à Bayeux (Calvados)

La Municipalité, qui s'est rendu acquéreur de la maison sise à Bayeux, rue des Cuisiniers n°1, proteste contre l'inscription de cet immeuble sur la Liste des Monuments historiques insérée au Journal Officiel à la suite de la loi du 30 mars 1887.

La Commission, conformément au rapport de M. Selmersheim, considérant qu'il n'y a pas eu d'arrêté de classement, est d'avis qu'il y a lieu de tenir compte de la protestation de la Municipalité.

Église du Petit-Andely (Eure)

La Commission, sur la proposition de M. Selmersheim, est d'avis d'allouer conditionnellement 2 500 Francs pour la dépense de réparation des toitures évaluée par l'architecte à 7 502 Francs 27 et à laquelle la Fabrique est dans l'impossibilité de contribuer.

Église Saint-Germain à Argentan (Orne)

M. le curé de Saint-Germain a fait présenter par le député de la 1ère circonscription de Domfront, une demande soit de déclassement de l'édifice, soit d'autorisation de continuer la restauration commencée par lui dès 1873, sur la seule condition de soumettre à l'administration les plans des travaux à exécuter.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que l'église Saint-Germain est beaucoup trop importante et trop intéressante pour que l'une ou l'autre de ces deux propositions puisse être adoptée et propose le maintien pur et simple du classement.

Adopté.

Église de Broglie (Eure)

L'attention de la Commission 80/15/013/209 ayant été appelée sur cet intéressant édifice, M. Selmersheim propose de charger M. Darcy d'étudier sa situation, notamment les moyens d'éclairer la nef, la nature et l'état de conservation des peintures murales, l'état de solidité des piliers de la nef, et de produire, en même temps qu'un devis des travaux, un relevé du monument.

Adopté.

Pierre tombale dans l'église de Mélicourt (Eure)

Cette église du XIIIe siècle possède une remarquable pierre tombale sur laquelle est représenté, gravé en creux, Messire Jehan de Mélicourt, écuyer, avec la date de 1457. Cette pierre, très usée, est actuellement posée dans l'axe de l'église contre la marche du choeur où le passage fréquent achèvera de la détruire.

M. Selmersheim propose, pour sauver cette oeuvre d'art, intéressante surtout au point de vue historique, de la relever et de la dresser sur une plinthe contre le mur sud de la nef. L'opération serait confiée aux soins de M. Darcy et la dépense mise à la charge du crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Rugles (Eure)

M. le préfet de l'Eure a transmis à M. le ministre des Beaux-arts un projet de restauration du clocher de cette église, dressé sur la demande de la Municipalité, par un géomètre de l'endroit, et d'après lequel la dépense est évaluée à près de 20 000 Francs.

M. Selmersheim a examiné ce projet qui ne lui a pas paru répondre aux besoins réels de l'édifice et qui, tel qu'il est conçu, devrait être majoré de moitié au moins pour être convenablement exécuté. Il pense que les consolidations, dont il a constaté la nécessité sur place, demandant une grande habitude des travaux de restauration, devront être confiées à un architecte du service et il propose d'en charger M. Darcy.

Adopté.

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

La Commission, conformément aux conclusions de M. Selmersheim, est d'avis d'allouer 80/15/013/210 conditionnellement 1 000 Francs pour les réparations des dégâts causés aux couvertures de cet édifice par un ouragan et dont la dépense est évaluée à 2 042 Francs 50.

Église de Montréal (Yonne)

Demande de secours formée par la Commune pour des réparations urgentes, évaluées à 1 200 Francs. Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission vote un secours de 600 Francs.

Église de Manéglise (Seine-Inférieure)

M. l'architecte de La Rocque soumet à l'examen un projet de restauration s'élevant à la somme de 24 822 Francs 74 et comprenant la reconstruction des murs latéraux en rétablissant les corniches à leurs anciennes places, la réfection des charpentes et des couvertures des basses nefs, en réduisant leurs pentes pour permettre l'ouverture des fenêtres supérieures, la restauration des corniches hautes de la nef, du tympan de la porte d'entrée, etc..

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'en raison de la situation du crédit, il n'y a pas lieu d'approuver le projet en question qui ne présente aucun caractère d'urgence et dont l'utilité pourrait être contestée.

La Commission partage cet avis.

Église Saint-Pierre à Nevers (Nièvre)

La Fabrique ayant sollicité un secours de l'administration des Beaux-arts pour la réparation des couvertures de son église qui renferme des fresques classées, M. Selmersheim rappelle que, dans sa séance du 10 mai 1889, la Commission a déjà refusé d'intervenir par la raison que, si les peintures sont classées, l'église ne l'est pas et que son entretien incombe à la Fabrique.

M. le rapporteur est d'avis qu'il n'y a pas à revenir sur ce vote, mais à inviter le préfet à intervenir auprès des autorités locales pour les amener à une plus juste appréciation 80/15/013/211 de leur responsabilité.

Cet avis est adopté.

Tour de l'abbaye du Bec-Hellouin (Seine-Inférieure)

L'administration de la Guerre ayant refusé de concourir à la dépense des travaux projetés et ayant demandé, même, que la Tour soit affectée à l'administration des Beaux-arts, l'architecte a dû restreindre son projet et en éliminer tout ce qui n'avait pas un caractère d'urgence. Le devis se trouve réduit de la sorte de 16 600 Francs à 10 056 Francs 44.

M. le rapporteur Selmersheim propose en conséquence d'élever la subvention de 8 000 Francs précédemment accordée au chiffre total de la dépense, à moins que l'on n'espère obtenir ce supplément de la Commune ou du Conseil général.

M. [Émile] Boeswillwald est d'avis de solliciter le concours du Conseil général avant d'autoriser les travaux.

Ce dernier avis est adopté.

Église de Luxeuil (Haute-Saône)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un projet de beffroi en fer présenté par M. Bérard et dont la dépense sera supportée par le curé.

Adopté.

Église de Villenauxe-la-Grande (Aube)

La Commune sollicite un secours de l'État pour la restauration du campanile de son clocher, dont la dépense est évaluée à 2 800 Francs. La lanterne qu'il s'agit de réparer ayant été mal construite, à une date récente, et ne présentant aucun intérêt artistique ou archéologique, M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver le projet sans allouer de secours.

Adopté.

Maison de la Duchesse Anne à Morlaix (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître que, la Municipalité n'ayant pas accepté les propositions de l'administration, le propriétaire de 80/15/013/212 la Maison vient d'adresser à M. le ministre une lettre dans laquelle il demande s'il serait possible de l'admettre au lieu et place de la Ville en lui accordant, comme on était disposé à le faire pour la Municipalité, une subvention égale à la moitié de la dépense, soit 13 302 Francs le devis de M. Gout s'élevant à 26 604 Francs 46.

M. le rapporteur pense que, si la Commission adoptait cette manière de voir, il y aurait lieu de faire dresser un acte par lequel le propriétaire s'engagerait pour lui et les ayants-droit à ne jamais modifier les dispositions de l'édifice.

M. de Baudot rappelle que le point de départ de l'intérêt que la Commission attache à cette affaire c'est le plan de la maison et l'escalier. Il regrette en conséquence que pour arriver à les conserver on dépense une somme considérable pour la façade.

M. [Jean-Camille] Formigé se demande si l'abandon de l'affaire ne serait pas préférable.

M. de Lasteyrie et M. Thomson s'élèvent contre cette solution et demandent l'ajournement.

M. de Baudot déclare que l'affaire est suffisamment étudiée et qu'il faut prendre parti.

M. de Lasteyrie propose une nouvelle réunion immédiate des architectes à laquelle serait convoqué M. Gout et dans laquelle l'affaire serait étudiée en vue du maintien de la façade à l'alignement et de sa consolidation.

Cette proposition est adoptée.

La séance est levée. 80/15/013/213

23 mai 1890
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. Paul Boeswillwald, Courajod, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Lameire, Laisné, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 9 mai est lu et adopté.
L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch sur l'affaire de la :
Maison de la Duchesse Anne à Morlaix (Finistère)

M. l'Inspecteur général fait connaître que, d'après la dernière étude de l'architecte, la dépense à faire pour assurer la conservation de l'édifice s'élèverait à 16 084 Francs. Il propose d'accorder au propriétaire une allocation de 8 000 Francs sous la réserve qu'il prendrait à sa charge le complément de la dépense et qu'il s'engagerait par devant notaire vis-à-vis de l'État, pour lui et ses ayants-droit, à ne jamais modifier les dispositions tant intérieures qu'extérieures de l'édifice classé.

Cette proposition est adoptée.

Église de Saint-Angel (Corrèze)

M. de Baudot présente un devis de 12 583 Francs pour la restauration de l'église et un autre devis de 1 877 pour les réparations des bâtiments du presbytère.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, en propose l'adoption avec allocation conditionnelle de 5 572 Francs somme égale à la moitié du déficit.

Cette proposition est adoptée.

Église Saint-Nicolas-Saint-Lomer à Blois (Loir-et-Cher)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait connaître la situation de l'édifice et l'urgence des mesures à prendre en raison de l'écrasement d'un des piliers du 80/15/013/214 sanctuaire. La dépense devant résulter des travaux proposés est évaluée par l'architecte à 28 744 Francs 84 sur lesquels un secours de 14 000 Francs est sollicité de l'administration des Beaux-arts.

Conformément aux conclusions de M. l'Inspecteur général, la Commission est d'avis d'allouer cette somme à titre conditionnel.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. [Jean-Juste] Lisch donne lecture de son rapport sur le château de Blois, mais, en l'absence de l'architecte, M. le président est d'avis qu'il y a lieu d'ajourner l'affaire.

Tombeaux de Champeaux (Ille-et-Vilaine)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission se prononce en faveur du classement de deux tombeaux qui se trouvent dans cette église et dont des vues photographiques lui sont présentées.

Porte du Doyenné à Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'approuver le projet dressé par M. [Jean-Camille] Formigé pour la restauration du Portail de l'École normale d'Instituteurs de Poitiers dont la dépense est évaluée à 2 987 Francs 52 et d'allouer conditionnellement 1 500 Francs sur le crédit. Accordé.

Église de Fenioux (Deux-Sèvres)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'approuver le 2e chapitre du devis de M. Devérin, relatif à la construction d'une sacristie nouvelle et s'élevant à 6 263 Francs, et d'allouer pour cette entreprise une somme de 2 000 Francs, en motivant cette allocation sur les avantages résultant pour l'édifice de son dégagement.

M. le président est d'avis qu'il n'y a pas lieu de contribuer à la dépense de travaux de cette nature et qu'il serait préférable d'appliquer les ressources à des travaux de restauration proprement dits. Il propose, en conséquence, d'abandonner le projet de sacristie, à l'exécution duquel s'oppose d'ailleurs le Conseil municipal, et d'inviter l'architecte à 80/15/013/215 produire un projet de restauration du clocher.

Cet avis est adopté.

Église de Fontaine-en-Sologne (Loir-et-Cher)

Demande de classement formée par la Commune.

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch la Commission est d'avis qu'en raison des dépenses considérables que nécessite sans doute la situation du monument, dont l'intérêt est d'ailleurs secondaire, il n'y a pas lieu de donner une suite favorable à cette demande.

Église de Cercles (Dordogne)

Un projet de chaire à prêcher a été présenté par la Fabrique.

La Commission l'ayant jugé insuffisant, propose, sur le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch de charger M. Rapine, architecte du monument de l'étude d'un autre projet.

Église de Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire)

La Commune sollicite un secours pour la restauration des toitures de son église, mais le devis qu'elle produit à l'appui de sa demande étant des plus sommaires et ne témoignant pas de garanties suffisantes de la part de son auteur, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose de demander à M. l'architecte Devérin un rapport et un devis des travaux indispensables à la conservation de l'édifice.

Adopté.

Église Sainte-Croix à Bordeaux (Gironde)

La Commission, conformément aux propositions de M. [Jean-Juste] Lisch, est d'avis qu'il y a intérêt à dégager l'église des vieilles constructions affectées à l'usage de sacristie qui l'encombrent actuellement et à utiliser pour l'installation des sacristies nouvelles, les restes du cloître, mais d'inviter l'auteur du projet à conserver aux bâtiments du cloître, qui datent du XVIIe siècle, leur caractère primitif de l'abbaye au lieu de prétendre les raccorder avec l'architecture de la façade de l'église.

Église Notre-Dame de Cléry (Loiret)

Projet de réfection des fenestrages de la chapelle Saint-Jean présenté par la Fabrique qui a 80/15/013/216 les fonds nécessaires pour couvrir la dépense.

Sur l'avis de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission propose d'approuver le projet.

Château de Moulins (Allier)

M. Selmersheim propose d'approuver le devis dressé par l'architecte du département de l'Allier pour les travaux de réparation et consolidation du crénelage de la tour du château de Moulins, aujourd'hui prison, et l'établissement d'un dallage en ciment ; il propose également d'allouer 310 Francs, somme égale à la moitié de la dépense.

Adopté.

Maison de l'Élection à Troyes (Aube)

Demande de déclassement formée par le propriétaire.

Cette demande étant régulièrement faite, bien que contrairement à une précédente adhésion au classement, M. Selmersheim, rapporteur, qui a vu le propriétaire et n'a pu le faire revenir sur sa décision estime qu'il y a lieu de lui donner satisfaction.

Adopté.

Salle synodale à Sens (Yonne)

La Municipalité a demandé à plusieurs reprises que le Palais synodal fût mis à sa disposition pour en faire un lieu de réunion publique qui resterait néanmoins affecté au service diocésain.

M. Selmersheim, rapporteur, redoute, en admettant que l'administration des Cultes consente à ce partage, les conflits qui en résulteraient et les dégradations qu'aurait à subir l'édifice, si la foule était admise à y pénétrer. Il pense que le moyen de couper court aux prétentions périodiquement exprimées par la Municipalité serait de reprendre l'idée d'y former un musée lapidaire, mais en ayant soin de n'installer dans la Salle haute que des morceaux dont le poids ne pourrait causer aucun préjudice aux voûtes et aux piliers. Ce musée resterait d'ailleurs dans les attributions du service. 80/15/013/217 diocésain.

M. le directeur des Cultes s'oppose à une désaffectation ; il ne veut pas engager cette question de principe ; beaucoup d'autres salles en effet sont dans la même situation que celle de Sens.

M. Dumay établit la situation qui est celle-ci : l'archevêque tient la clef à la disposition de quiconque veut faire de la Salle un usage jugé convenable par l'autorité diocésaine.

M. le président revient à la proposition de M. Selmersheim d'installer un musée.

M. le directeur des Cultes pourrait examiner l'affaire avec l'archevêque et les deux administrations pourraient se concerter pour une entente.

La question sera étudiée dans ce sens.

Chapelle du Collège d'Eu (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis que le projet présenté par la Municipalité pour la réparation de la flèche peut être approuvé, mais que, en raison de la destination toute municipale de l'édifice, de l'intérêt secondaire de la flèche et de la nature des travaux qui ne sont devenus nécessaire que par le défaut d'entretien, il n'y a pas lieu d'allouer de secours.

Adopté.

Église de Bagneux (Seine)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis de 19 108 Francs 87 dressé par M. Chaine et d'allouer pour les travaux projetés une somme de 6 000 Francs à la condition que la Commune et la Fabrique qui ont voté une pareille somme se procureront le complément des ressources nécessaires à leur exécution.

Ancienne cathédrale de Senlis (Oise)

Demande de secours pour travaux de réparations aux couvertures, évalués à 3 115 Francs 06. La dépense étant couverte jusqu'à concurrence de 2 500 Francs.

La Commission, sur la proposition de 80/15/013/218 M. Selmersheim, vote un secours de 300 Francs égal à la moitié du déficit.

Église de Chambly (Oise)

Devis supplémentaire de 1 453 Francs 36 présenté par M. Louzier pour l'achèvement des travaux.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver le devis et d'allouer conditionnellement la moitié de la somme nécessaire pour couvrir la dépense.

Église de Champeaux (Seine-et-Marne)

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver un devis de travaux d'extrême urgence qui sont évalués à 15 331 Francs et d'allouer conditionnellement un secours de 6 000 Francs.

Adopté.

Église de Tannay (Nièvre)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver un devis de 5 612 Francs pour la restauration de cet édifice et d'allouer conditionnellement 500 Francs qui viendraient s'ajouter à la somme de 5 000 Francs provenant d'un legs fait à la Fabrique.

Église de Maizières (Calvados)

Les travaux du 1er chapitre d'un devis général approuvé le 24 février 1888 étant terminés, l'architecte demande à passer à l'exécution des travaux du 2e chapitre évalués à 11 717 Francs 50 et pour lesquels la Fabrique et la Commune ont réuni 4 000 Francs.

M. Selmersheim propose d'allouer conditionnellement 3 500 Francs pour cette entreprise.

Adopté.

Portes de Ville de Saint-Mihiel (Meuse)

Demande de classement.

Il est donné lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald qui fait connaître que la restauration de ces 80/15/013/219 anciennes portes entraînerait une dépense de beaucoup supérieure à l'évaluation de 3 000 Francs dressée par l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussés et hors de proportion avec la valeur artistique de ces restes de fortifications du Moyen Âge.

La Commission est d'avis d'écarter cette demande ; d'autant plus que, suivant le rapport de M. l'Ingénieur en chef, les dispositions de ces portes devraient être modifiées en raison de l'obstacle qu'elles apportent à la circulation.

La séance est levée. 80/15/013/220

4 juillet 1890
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim. M. le directeur des Beaux-arts se fait excuser de ne pouvoir assister à la séance.
Le procès-verbal de la séance du 23 mai précédent est lu et adopté.
Monuments du Cambodge

M. de Baudot entretient la Commission du travail présenté au salon dernier par M. Fournereau, sur les monuments du Cambodge. Ce travail, qui a fait connaître un certain nombre de ces monuments, trouverait un complément très utile dans une étude méthodique et analytique de l'architecture khmer. Il pense qu'il appartient à la Commission des Monuments historiques, dont la loi a étendu l'action sur les colonies et pays de Protectorat, d'encourager les études de ce genre, et d'examiner dans quelle mesure elle pourrait faciliter à M. Fournereau l'accomplissement de la seconde partie du travail qu'il a entrepris.

M. le président fait connaître que la précédente mission de M. Fournereau a été payée partiellement sur le budget des Beaux-arts à savoir, 3 000 Francs pour les frais de voyage et 2 000 Francs pour les moulages.

Sur sa proposition, la Commission est d'avis de signaler à M. le ministre les heureux résultats obtenus par cette première mission et l'intérêt qu'il y aurait à ce qu'une nouvelle 80/15/013/221 mission fut confiée au même architecte pour lui permettre de poursuivre et compléter l'oeuvre commencée.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

M. de Baudot fournit à la Commission des renseignements sur cette affaire qui avait été ajournée lors de la dernière séance.

Les travaux dont il s'agit sont relatifs à la tourelle d'escalier de la Tour du Moulin. Cet escalier est nécessaire, pour établir la communication, aujourd'hui interrompue, avec les étages supérieurs ; sa cage dont il ne reste plus qu'un tiers, mord sur l'épaisseur du mur de la Tour ; si on ne refaisait pas l'escalier, il faudrait donc reprendre en entier le parement de ce mur, au point de vue économique, cette solution serait peu avantageuse, elle aurait avant tout l'inconvénient de supprimer une disposition intéressante. Il y a enfin urgence à ne pas laisser les choses dans l'état actuel, afin de ne pas prolonger plus longtemps la location des échafaudages existants.

A la suite de ces explications, la Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver la dépense de 26 716 Francs 13 prévue pour la réfection de la tourelle d'escalier et de la répartir sur trois exercices.

Château de Montrichard (Loir-et-Cher)

M. le président demande où en est l'affaire du château de Montrichard, au sujet de laquelle il a été plusieurs fois sollicité.

Le projet de M. de Baudot est actuellement entre les mains de M. [Jean-Juste] Lisch, qui en fera l'objet d'un rapport à la prochaine séance.

Cloître d'Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales)

M. le président signale d'autre part l'intérêt qu'il y aurait d'intervenir promptement pour la conservation du cloître d'Arles. La Municipalité s'est mise d'accord avec le propriétaire, elle a obtenu du département 500 Francs et M. Bartissol, député, est disposé à donner 1 800 Francs, si l'État fournit de son côté une somme de 500 Francs.

En attendant le rapport de M. l'Inspecteur général sur le projet de M. Rapine, architecte, 80/15/013/222 la Commission est d'avis d'allouer dès à présent cette somme de 500 Francs à titre conditionnel.

Église de Champeaux (Ille-et-Vilaine)

M. [Jean-Juste] Lisch rappelle que la Commission a dans sa dernière séance, classé les tombeaux de l'église de Champeaux. Il propose de faire faire le relevé de l'un d'eux et le moulage de l'autre.

Sur les observations de MM. de Baudot et de Lasteyrie, la Commission est d'avis qu'il y a dans les archives des lacunes plus importantes à combler et qu'il n'y a pas lieu de donner suite à cette proposition, quant à présent.

Dépôt des figures du Pavillon de Flore par Madame Carpeaux

M. le président a reçu de Madame Carpeaux l'offre de déposer, à titre gratuit, au Musée du Trocadéro les deux grandes figures du fronton du Pavillon de Flore.

M. Geoffroy-Dechaume est prié de négocier avec Madame Carpeaux les conditions de ce prêt.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l' :

Église d'Avioth (Meuse)

Le mauvais état des couvertures et de diverses parties de maçonneries de cet édifice nécessite des réparations urgentes dont le chiffre, aussi réduit que possible, s'élève à 24 558 Francs. La Ville n'a pu réunir que 300 Francs. Le Conseil général qui, en mai 1889, avait promis le concours du département, le refuse en avril 1890, en arguant que le chiffre de sa subvention serait trop faible par rapport à celui de la dépense, qu'elle considère comme trop élevé.

La Commission est d'avis d'accorder une allocation de 10 000 Francs à la condition que le Conseil général reviendra à sa délibération première, et que le complément des ressources sera fourni à l'aide de l'administration des Cultes.

Église d'Orbais (Marne)

Les travaux que nécessite encore 80/15/013/223 l'achèvement de sa restauration soient évalués à 35 515 Francs. En raison de l'intérêt de l'édifice, M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une allocation de 20 000 Francs.

La Commission est d'avis de réduire ce chiffre à 1 200 Francs et d'inviter la Commune à solliciter un secours de l'administration des Cultes.

Château de Foix (Ariège)

Les ouvrages les plus urgents extraits d'un devis de 89 724 Francs, dressé par M. Paul Boeswillwald pour la continuation de la restauration de cet édifice, aujourd'hui prison départementale, sont évalués à 40 644 Francs 13. Le Conseil général de l'Ariège est disposé à concourir à la dépense pour 8 000 Francs, soit pour 1/5.

La Commission estime que cette proposition est trop faible, et est d'avis de mettre à la charge des Monuments historiques, trois quarts de la dépense, à la condition que le département prendra à la sienne le quatrième quart.

Église de La Canonica (Corse)

M. l'abbé Leca, desservant d'Olmo, a adressé à M. le Président de la République une demande tendant à la restauration de l'église de La Canonica, ancienne cathédrale de Mariana. Cet édifice, situé dans un terrain très malsain, a, pour cette raison, été abandonné depuis plusieurs siècles déjà : il est aujourd'hui à l'état de ruine.

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'elle ne saurait consacrer une part de ses ressources fort insuffisantes, à une opération coûteuse dont la nécessité ne s'impose pas. Elle pense qu'il conviendrait seulement de faire disparaître les végétations qui encombrent cette ruine, et d'en clore l'entrée par une porte.

Église de Corneilla-de-Conflent (Pyrénées-Orientales)

En 1889, sur l'avis de la Commission, le ministre a approuvé un devis de 2 909 Francs pour la 80/15/013/224 consolidation de l'abside et accordé une allocation conditionnelle de 1 150 Francs, en laissant le surplus à la charge de la Commune. Aucun vote du Conseil municipal n'étant intervenu depuis cette époque, le projet n'a pas été exécuté. Les dégâts allant s'aggravant, M. l'architecte Rapine demande l'autorisation de faire emploi des 1 150 Francs précédemment alloués.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder cette autorisation et de rappeler à la Commune qu'elle devra fournir le complément des fonds nécessaires.

Publication sur les ruines de Timgad (département de Constantine)

M. René Cagnat, professeur d'épigraphie au Collège de France, soumet à M. le directeur des Beaux-arts le plan d'un travail qui aurait pour objet de faire connaître le résultat des fouilles exécutées à Timgad sous la direction du service des Monuments historiques. Cette publication, dont les frais seraient supportés par le service des Souscriptions, comprendrait deux parties, l'une historique et archéologique, l'autre descriptive et architecturale. M. Cagnat se chargerait de la première, il demande, pour la seconde, la collaboration d'un architecte des Monuments historiques, et l'autorisation de faire usage des dessins et autres documents réunis dans les archives du service.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, insiste sur l'utilité de cette publication et sur l'intérêt qu'il y a à ne pas laisser la France être devancée par les étrangers, et en particulier par les Allemands, dans la mise en lumière des résultats obtenus à Timgad.

Sur sa proposition, la Commission approuve le projet présenté, elle prie en outre M. [Émile] Boeswillwald de diriger la partie technique de l'ouvrage en question. 80/15/013/225

Église de Seyne (Basses-Alpes)

L'exécution d'un devis de 9 040 Francs approuvé en novembre 1887, a été arrêtée, la Commune n'ayant pu, jusqu'à ce jour, subvenir aux frais de la précédente entreprise, lesquels viennent seulement d'être payés par la direction des Cultes.

La Commission estime que l'intérêt du monument est insuffisant pour justifier de nouveaux sacrifices de sa part, et est d'avis d'insister auprès de la direction des Cultes pour en obtenir un secours égal à la totalité de la dépense prévue.

Arènes de Fréjus (Var)

La Municipalité sollicite un secours des Monuments historiques pour l'établissement d'un parapet surmonté d'une grille en fer autour des Arènes. Le travail est évalué à 2 200 Francs. Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission tout en approuvant le principe de l'isolement de ces ruines, ne juge pas acceptable le projet proposé, ce projet devra être simplifié suivant les indications de M. l'Inspecteur général.

La Commission se réserve de fixer le chiffre de sa subvention quand elle connaîtra celui du devis modifié.

Église Saint-Étienne à Bar-le-Duc (Meuse)

Le Conseil de Fabrique demande le concours de l'État pour exécuter quelques travaux intérieurs, tel que l'établissement d'une grille autour du Mausolée de René de Chalons, la suppression d'un autel, la reprise de diverses parties des maçonneries.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission estime que ces travaux, concernant l'entretien de l'édifice, doivent rester à la charge de la Fabrique qui sera invitée à s'adresser pour leur direction à l'architecte diocésain.

Église Notre-Dame de Chauvigny (Vienne)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission approuve un devis de 80/15/013/226 13 618 Francs 80, dressé par M. [Jean-Camille] Formigé pour la réparation des charpentes et couvertures de cet édifice, et elle est d'avis d'accorder à cet effet une allocation de 4 500 Francs à charge pour la Commune de pourvoir au surplus. En raison de l'urgence l'architecte sera autorisé à faire immédiatement emploi de ses ressources, pour le complément desquelles le concours des Cultes devra être demandé.

Église de Pujols (Gironde)

Cet édifice nécessitant des travaux de réparation, la Commune demande qu'il soit rayé de la Liste des Monuments historiques afin de faire exécuter elle-même ces réparations, en dehors du contrôle de l'État qu'elle considère comme onéreux.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission, considérant l'intérêt de l'édifice en question, est d'avis d'en maintenir le classement et de charger M. Rapine de dresser un devis des travaux les plus urgents, le projet envoyé par le préfet et présenté par un architecte de Bordeaux ne lui paraissant pas établi dans des conditions satisfaisantes.

Église de Souillac (Lot)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission approuve un devis de 17 816 Francs, dressé par M. l'architecte Gout, pour la restauration de cet édifice, et est d'avis d'accorder une allocation conditionnelle de 6 000 Francs, à la charge pour la Commune, qui a réuni 5 300 Francs, de se procurer le complément.

Tour Saint-Antoine à Loches (Indre-et-Loire)

En 1887, la partie supérieure du campanile de cette tour, qui menaçait ruine, doit être démolie d'urgence. Ce travail a nécessité une dépense de 3 181 Francs 97 M. l'architecte Bruneau présente aujourd'hui un devis de 23 938 Francs 93 pour le rétablissement des dispositions anciennes. Il s'agit donc d'une dépense totale de 27 118 Francs 90.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, 80/15/013/227 la Commission est d'avis d'affecter conditionnellement à l'entreprise une somme de 15 000 Francs et d'inviter la Ville, qui n'a encore réuni que 4 000 Francs, à pourvoir au surplus, en s'adressant, s'il y a lieu, au département.

Chaire de l'église de Beaulieu-lès-Loches (Indre-et-Loire)

M. de Lasteyrie signale l'existence dans l'église de Beaulieu d'une chaire abbatiale en bois, de la fin du XVe siècle, qui a figuré à l'exposition rétrospective de Tours, et que le curé désirerait faire restaurer à l'aide d'une somme de 500 Francs dont il dispose.

La Commission est d'avis de classer cette chaire et d'inviter M. Bruneau à diriger le travail de restauration.

Autorisation ministérielle pour les expositions d'objets

M. [Jean-Camille] Formigé signale, à ce propos, le danger qu'il y a à faire voyager les objets mobiliers, et à les laisser, sans autorisation, figurer dans les expositions locales.

Sur sa proposition, la Commission est d'avis d'inviter les préfets à ne pas donner aux Fabriques l'autorisation de se dessaisir, même momentanément, de leurs objets, sans en avoir référé au ministre des Beaux-arts.

Église Saint-Ours à Loches (Indre-et-Loire)

La couverture en bitume de la sacristie, adossée à la façade latérale de l'édifice, laissant pénétrer les eaux pluviales qui entretiennent dans les murs une humidité constante, M. l'architecte Bruneau présente un devis de 3 088 Francs pour remédier à cette disposition défectueuse.

La Commission considérant le peu d'intérêt de la partie de l'édifice contre laquelle est adossée la sacristie, est d'avis d'ajourner cette affaire dont l'urgence ne lui paraît pas démontrée.

La séance est levée. 80/15/013/228

1er août 1890
Présidence de M. Antonin Proust. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, [Jean-Camille] Formigé, Kaempfen, Geoffroy-Dechaume, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Renaud, Selmersheim. M. le directeur des Beaux-arts, MM. Dreyfus et Gautier s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.
Le procès-verbal de la séance du 4 juillet précédent est lu et adopté.
Dépôt des figures du Pavillon de Flore par Madame Carpeaux

En réponse à une question de M. le président, M. Geoffroy-Dechaume fait connaître qu'il a examiné les figures du fronton du Pavillon de Flore que Madame Carpeaux offre de déposer au musée du Trocadéro. Le poids de ces figures est considérable, il nécessitera l'établissement d'un échafaudage coûteux ; un devis de la dépense a été demandé à M. Bouzadoux.

M. [Jean-Camille] Formigé fait observer que la place qu'occuperaient ces figures de Carpeaux est celle dont il avait été question pour le groupe de Rude de l'Arc de Triomphe. Le projet de mouler ce dernier groupe est-il abandonné ?

M. Geoffroy-Dechaume pense que la dépense de moulage et d'échafaudage serait-il est vrai, assez élevé, mais il croit qu'il serait possible de trouver un musée étranger disposé à la partager en retour d'une épreuve.

M. Geoffroy-Dechaume est invité à étudier cette question.

Destructions de deux portes à Belfort

M. le président a été saisi par M. Eugène Guillaume d'une réclamation émanant de plusieurs habitants de Belfort, relative à 80/15/013/229 la destruction projetée par le Génie militaire, de deux portes des anciennes fortifications de cette Ville, datant du règne de Louis XIV. Si ces portes ne peuvent être sauvées, ne conviendrait-il pas au moins d'en mouler la décoration ?

M. Selmersheim, qui a vu le monument, pense que l'intérêt secondaire de cette sculpture ne justifierait peut être pas le moulage.

M. [Émile] Boeswillwald est invité à prendre des renseignements sur cette affaire ; une lettre officielle sera, d'autre part, adressée au maire de Belfort, pour demander quel est l'état de la question.

L'ordre du jour appelle le rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur l' :

Église Saint-Pierre à Vienne (Isère)

Les dégagements opérés récemment par la Ville ont fait reconnaître les dispositions de l'ancien porche.

M. l'architecte Daumet soumet un projet en vue de sa restauration.

Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, qui a récemment visité le monument avec M. de Lasteyrie, la Commission est d'avis d'approuver les travaux proposés, pour l'exécution desquels les ressources sont entièrement réunies.

Église de Saint-Gaudens (Haute-Garonne)

Sur l'avis de la Commission M. l'architecte Lafollye a scindé en deux chapitres le devis des travaux urgents. Le 1er, qu'il s'agit d'exécuter, s'élève à 15 587 Francs 50. La Fabrique pouvant fournir 2 000 Francs, la Commission, conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'accorder une allocation de 6 300 Francs, égale à la moitié du déficit.

Église de Trucy (Aisne)

M. le préfet de l'Aisne signale le mauvais état de ses couvertures. Sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, la Commission est d'avis de charger M. Gautier, architecte à Laon, de visiter l'édifice et 80/15/013/230 de dresser un devis des travaux urgents.

Ancienne cathédrale de Digne (Basses-Alpes)

La Commune n'ayant pu encore réunir que 2 000 Francs sur une dépense prévue de 18 465 Francs, la Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur est d'avis de pourvoir à l'exécution des travaux les plus urgents, c'est-à-dire, à la réfection des couvertures, évaluée à 9 139 Francs 61, et d'accorder une allocation conditionnelle de 6 000 Francs à la charge pour la Commune de se procurer le surplus en s'adressant à la direction des Cultes.

Église de Die (Drôme)

La Commission, sur la proposition de M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, ne voit pas d'inconvénient à autoriser la Municipalité à faire établir une clôture pour fermer l'accès d'une des portes du porche.

Château d'Hyères (Var)

Le propriétaire des restes de ce château consent au maintien de son classement, mais demande que des travaux soient exécutés pour prévenir la chute d'un rocher qui en menace l'entrée.

M. l'architecte Révoil sera chargé de présenter un rapport sur le degré d'urgence et sur l'évaluation des travaux dont il s'agit.

Crypte d'Hagetmau (Landes)

Cette construction du XIe siècle remaniée au XIVe est dans un fort mauvais état. Les travaux urgents sont évalués par M. l'architecte Lafollye à 7 772 Francs, que M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, propose d'allouer sur le crédit des Monuments historiques, la Commune se désintéressant du monument et ne pouvant rien espérer des Cultes.

La Commission est d'avis d'ajourner cette affaire jusqu'à ce que des ressources locales aient été réunies.

Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

Le président expose que la 80/15/013/231 Commission du budget a été saisie d'une proposition émanant d'un certain nombre de députés et tendant à ce qu'un droit d'entrée fût établi dans les musées et les monuments de l'État. Rejetée pour les premiers, cette proposition a été acceptée pour les seconds.

M. le président pense que la Commission des Monuments historiques ne peut qu'y adhérer en principe, et mettre à l'étude l'application de cette perception. Il estime, qu'une proposition pourrait être adressée à M. le ministre en vue d'établir dès maintenant un tarif d'un franc par personne pour la visite de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

La Commission se range à cet avis.

M. Selmersheim, rapporteur, expose à la Commission le projet de M. l'architecte Petitgrand relatif à la restauration des bâtiments annexes de La Merveille, en conservant un petit étage qui y a été accolé au XIVe siècle.

M. de Baudot conteste l'intérêt de cet étage annexe qui vient masquer la partie inférieure de La Merveille, sa conservation nécessite d'autre part l'établissement d'un comble à deux pentes et d'un chéneau le long du mur du dortoir, ce qui est une disposition fâcheuse. La suppression radicale de l'étage en question éviterait ce double inconvénient.

MM. [Jean-Juste] Lisch et Selmersheim ne pensent pas que l'on soit en droit de raser une construction existante, bien que postérieure au reste de l'édifice.

La Commission se range à cet avis, elle demande toutefois que l'architecte soit invité à donner au chéneau une largeur supérieure à celle qui a été prévue.

Église Notre-Dame à Mantes (Seine-et-Oise)

M. l'architecte Simil soumet le projet d'un vitrail présenté par M. Gsell, peintre verrier, pour une fenêtre du choeur. 80/15/013/232

La Fabrique ayant les fonds nécessaires pour vitrer six autres fenêtres situées autour de celle là, et la disposition adoptée pour la première devant influer sur celle des suivantes, la Commission demande que l'architecte lui soumette un projet d'ensemble.

M. Selmersheim est prié de donner des instructions à ce sujet à M. Simil. D'autre part, l'architecte présente un projet de calorifère qui serait établi sous la sacristie, et dont la cheminée monterait le long d'une cage d'escalier donnant accès à la plate-forme du triforium.

La Commission accepte en principe l'exécution de ce calorifère dont la Fabrique fait tous les frais, elle demande toutefois que l'architecte étudie différemment le raccordement de la souche de la cheminée avec la tourelle d'escalier et qu'il soit invité à lui présenter un nouveau projet à cet égard.

Enfin un projet est présenté pour la restauration de deux travées de la face nord du même monument, le devis s'élève à 33 090 Francs, sur lesquels la Fabrique fournit 16 000 Francs.

Avant de statuer sur le chiffre de l'allocation des Monuments historiques, M. Selmersheim, rapporteur, pense qu'il y a lieu d'inviter l'architecte à remanier son devis par la suppression des articles relatifs aux objets mobiliers, l'adjonction des reprises à faire d'un arc boutant, en très mauvais état, et enfin par la réduction à une simple restauration de la réfection prévue des grilles des fenêtres.

Ces conclusions sont adoptées.

Église Saint-Maclou à Rouen (Seine-Inférieure)

Le conseil de Fabrique demande l'autorisation de remplacer par une grille en fer cinq stalles en bois existant de chaque côté de l'entrée du choeur, afin d'en dégager les abords. Ces stalles du XVIIIe siècle étant 80/15/013/233 sans intérêt, la Commission est d'avis d'accorder l'autorisation demandée et d'étendre en outre la mesure de suppression aux lambris laissés contre les deux premières piles, de manière à en rendre les bases visibles.

La Commission approuve en outre l'exécution du projet de calorifère qui se rattache à la construction future d'une nouvelle sacristie derrière le chevet de l'église.

Église Saint-Didier à Langres (Haute-Marne)

La Municipalité, autorisée en février 1890, à démolir le bras nord du transept, fit arrêter le travail dont elle reconnut le danger, et sollicite le secours de l'État pour la consolidation de l'édifice.

L'agent-voyer de l'arrondissement, faisant fonction d'architecte départemental, propose, comme solution, la démolition de l'église et sa reconstruction en un autre emplacement à l'aide d'un numérotage.

M. Selmersheim, rapporteur, estime cette solution inacceptable et présente un projet tendant à la construction d'un mur de clôture à l'alignement du trottoir de la rue, donnant ainsi satisfaction à la Municipalité.

Ce projet est approuvé, et la Commission est d'avis d'accorder 5 000 Francs pour son exécution évaluée à 9 980 Francs, le complément restant à la charge de la Commune.

Église de Nanteuil-Vichel (Aisne)

Cette église possède d'intéressants vitraux du XIIe siècle qu'elle a fait démonter et dont elle a proposé l'acquisition à M. le directeur de l'École des Arts décoratifs, lequel a transmis l'affaire au service des Monuments historiques.

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission est d'avis de classer ces vitraux et de les réintégrer dans leur place primitive, après une remise en plombs neufs, évaluée à 400 Francs, par M. Gaudin, peintre verrier, M. Selmersheim est prié 80/15/013/234 de surveiller ce travail dont la dépense sera imputable sur le crédit des Monuments historiques.

Église Saint-Michel à Gaillac (Tarn)

Le curé de cette église ayant fait exécuter une chaire à prêcher sans autorisation, ordre fut donné, en 1889, de suspendre les travaux, une enquête ouverte par M. l'architecte P. Gout a démontré que le curé n'ignorait pas le classement de l'édifice.

Sur la proposition de M. Selmersheim, la Commission est d'avis de faire dresser un devis de la dépense nécessaire au rétablissement de l'état ancien, laquelle restera à la charge de la Commune ainsi qu'une évaluation des travaux répondant aux besoins réels de l'édifice.

Église de Mortain (Manche)

Un devis, dressé par l'architecte de la Ville pour sa restauration, s'élève à 6 600 Francs, sur lesquels la Fabrique offre de fournir la moitié. La Commune, sans ressources, demande le secours de l'État.

La Commission considérant que ces travaux ont un caractère exclusif d'entretien, est d'avis d'inviter la Commune à s'adresser à la Direction des Cultes.

Église de Taverny (Seine-et-Oise)

Sur l'avis de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission approuve un projet de tribune d'orgues dont la dépense totale est payée par la Fabrique.

Église de Cairon (Calvados)

La Fabrique demande l'autorisation d'aliéner deux vases en porcelaine et bronze de l'époque de Louis XVI.

La Commission est d'avis de l'accorder.

Église de La Trinité à Falaise

Sur la proposition de M. Selmersheim, rapporteur, la Commission approuve un projet dressé 80/15/013/235 par M. l'architecte Pualonge en vue de la reprise des quatre piliers du clocher, et pour l'exécution duquel il n'est demandé aucune subvention. L'architecte devra toutefois être formellement invité à supprimer les articles relatifs à la retaille des parements anciens et à prendre les précautions prescrites dans les travaux des Monuments historiques pour les débadigeonnages qu'il y aura lieu d'exécuter.

La Commission approuve d'autre part un projet de trois verrières destinées aux fenêtres hautes du choeur et présenté par M. Didron, peintre verrier.

Église Saint-Urbain de Troyes (Aube)

Des sommes importantes ont été affectées, de 1877 à 1886, à la restauration et au dégagement de cet édifice. Les travaux urgents qu'il convient d'exécuter aujourd'hui comprenant l'achèvement du transept et des parties existantes de la nef et des bas-côtés et s'élèvent à 288 000 Francs. La Fabrique a voté 96 000 Francs, soit un tiers de la dépense.

En raison de l'intérêt exceptionnel de l'édifice, la Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'accorder pour l'entreprise une allocation d'un autre tiers, imputable sur trois exercices, et de demander le concours de la direction des Cultes pour parfaire le chiffre du devis.

La Commission décide en outre le moulage, pour le musée du Trocadéro, d'un tympan du XIVe siècle que la suppression d'auvents placés en avant des portes à fait découvrir.

Église d'Oiron (Deux-Sèvres)

Un ouragan a, en janvier 1890, fait subir au clocher et aux toitures de l'édifice des dégâts assez considérables dont la réparation est évaluée à 17 109 Francs.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'accorder une allocation de 5 000 Francs, égale au tiers de la dépense. 80/15/013/236

Église de Saint-Léonard (Haute-Vienne)

Les travaux, dont l'exécution est devenue indispensable pour assurer la conservation de l'édifice, s'élèvent à 20 885 Francs 48. La Commune et la Fabrique qui doivent encore 15 000 Francs sur la précédente entreprise et qui ont perdu 70 000 Francs dans la faillite du trésorier de la Fabrique, sont dans l'impossibilité de concourir à la dépense.

En considération de l'urgence, la Commission est d'avis d'allouer une subvention de 10 500 Francs, et d'inviter la Commune à s'adresser pour le complément à l'administration des Cultes.

Église Sainte-Croix de Quimperlé (Finistère)

Cette édifice étant dépourvu de clocher, et la Commission s'étant toujours opposée à l'établissement d'un beffroi sur la coupole, la Fabrique a fait dresser par un architecte local un projet de campanile à construire en dehors de l'édifice.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, fait remarquer que l'emplacement choisi est trop rapproché de l'église, et, d'autre part, que le style et la disposition du projet laissent beaucoup à désirer. Après examen des lieux, M. le rapporteur a reconnu que l'emplacement le plus favorable serait à dix mètres du monument, dans l'axe de l'abside.

La Commission approuve cette solution, elle pense d'autre part que l'insuffisance du projet présenté ne peut pas donner de garantie pour l'étude d'un projet nouveau par le même architecte, elle est en conséquence d'avis d'engager la Fabrique à s'adresser à l'architecte du service des Monuments historiques pour cette région, à M. Paul Gout.

Église de Talmont (Charente-Inférieure)

Sur la demande du Conseil municipal de cette Commune, et sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis de 80/15/013/237 classer cette église, et de charger M. Ballu de dresser un devis des ouvrages nécessaires à sa conservation.

Église Notre-Dame de Nanteuil à Montrichard (Loir-et-Cher)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission approuve un devis de 45 079 Francs dressé par M. de Baudot pour la restauration des couvertures et du clocher de cet édifice, et est d'avis de contribuer à l'entreprise pour un tiers de la dépense, soit 15 000 Francs, en laissant à la Commune le soin de se procurer le surplus, avec le secours des Cultes.

Église de Châtillon-sur-Indre (Indre)

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver trois devis, le 1er relatif à la réparation de malfaçons restera à la charge de l'entrepreneur, le 2e s'élevant à 2 484 Francs 35, et comprenant des travaux urgents de consolidation du clocher, sera exécuté immédiatement aux frais des Monuments historiques, pour le 3e, montant à 18 883 Francs et concernant la réparation des voûtes, une somme de 6 261 Francs sera allouée sur le crédit des Monuments historiques, à la condition que la Commune pourvoira au complément des ressources avec le concours des Cultes.

La Commission demande en outre que M. l'architecte Georges Darcy fournisse une estimation des travaux de sculpture laissés inachevés par son prédécesseur.

Église Saint-Bruno à Bordeaux (Gironde)

Des désordres qui se sont manifestés en 1886 dans la voûte de la nef rendent indispensable la réfection partielle de cette voûte, laquelle est couverte de peintures murales. Les travaux de maçonnerie, évalués à 15 000 Francs, seront soldés par la Ville, mais aucune somme n'a été prévue au devis pour les peintures.

La Commission est d'avis d'autoriser les travaux reconnus urgents, mais d'inviter la Ville à pourvoir au rétablissement immédiat des 80/15/013/238 peintures, M. Lameire est désigné pour l'exécution de ce travail.

Maison d'Agnès Sorel à Orléans (Loiret)

La Ville a fait dresser par M. l'architecte Dussère un projet de restauration dont la dépense, évaluée à 25 000 Francs, reste entièrement à sa charge.

Sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, la Commission est d'avis d'approuver les travaux qui ont pour but l'appropriation du bâtiment à sa destination nouvelle, et d'inviter la Ville à les faire mettre à exécution sans tarder, afin de pouvoir toucher la deuxième annuité de 20 000 Francs qui lui a été promise, sous cette condition, sur le crédit des Monuments historiques.

La séance est levée. 80/15/013/239

7 novembre 1890
Présidence de M. le directeur des Beaux-arts. Sont présents : MM. de Baudot, [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Comte, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Dumay, [Jean-Camille] Formigé, Gautier, Geoffroy-Dechaume, Kaempfen, Laisné, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Selmersheim.
Le procès-verbal de la séance du 1er août est lu et adopté.
Droit d'entrée dans les monuments

M. le directeur fait connaître qu'il a soumis au ministre le voeu de la Commission relativement à la perception d'un droit d'entrée dans les monuments. Le ministre doit faire aux Chambres une proposition de principe à ce sujet, qui viserait en même temps les monuments et les musées. En cas d'adoption du principe, la Commission serait consultée sur les procédés d'application.

M. Darcel a la parole pour diverses communications.

Construction du métro sous le Musée de Cluny à Paris (Seine)

Il croit devoir informer la Commission de la visite qu'il a reçue de l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées attaché au Chemin de fer d'Orléans pour l'étude du raccordement du chemin de fer de Sceaux avec le futur Métropolitain, qui entraînerait le passage d'une voie souterraine sous le Musée de Cluny.

M. l'Ingénieur en chef a visité les sous-sols et M. le directeur du musée lui a fait prévoir l'opposition qu'il rencontrerait de la part de la Commission.

Dons au Musée de Cluny

M. Darcel fait connaître qu'il a reçu les objets du culte hébraïque composant la collection Strauss donnée par Madame la baronne Nathaniel de Rothschild, une branche de lilas en bois sculpté, legs de Madame Veuve Daudet, une tasse en argent de la fin du XVe siècle allemand, don de M. de Rosny. 80/15/013/240

Il informe enfin la Commission qu'elle peut visiter les tapisseries de Langres récemment restaurées et exposées actuellement dans la Grande salle des Thermes.

M. Selmersheim adresse à ce sujet des remerciements à M. le directeur des Cultes, qui a pris à la charge de son administration les frais de cette restauration.

L'ordre du jour appelle la lecture du rapport de M. [Émile] Boeswillwald sur les :
Arènes de Fréjus (Var)

La Commission, conformément aux conclusions du rapporteur, est d'avis d'approuver le nouveau projet de clôture et d'isolement des arènes, modifié suivant les indications de la Commission et d'accorder à cet effet un secours de 1 250 Francs applicable à ces travaux évalués à 2 744 Francs 27, et d'autre part une somme de 322 Francs 68 pour le dégagement du podium qui serait confié à M. Révoil.

Beffroi de Comines (Nord)

Une somme de 1 000 Francs est demandée à l'État pour compléter le montant de la dépense nécessaire à l'achèvement de la restauration du beffroi de la Commune évaluée à 2 000 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, en propose l'allocation.

Église de Billom (Puy-de-Dôme)

Conformément aux conclusions de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission est d'avis d'approuver les propositions de M. Petitgrand, architecte, en vue de divers travaux de conservation du monument dont la Fabrique prend à sa charge la dépense s'élevant à 3 042F 45.

Église de Mont-Notre-Dame (Aisne)

M. Bavet, architecte, ayant soumis à l'examen de la Commission un relevé de l'État ancien de la nef de cet édifice accompagné 80/15/013/241 d'un devis montant à 14 159 Francs, M. [Émile] Boeswillwald, après s'être rendu compte sur place de la situation, établit d'une part que les diverses propositions de l'architecte ne répondent pas aux nécessités de cette situation, et que, d'autre part, les estimations du devis sont faites d'une façon trop sommaire et laissent une trop grande place à l'imprévu.

Dans ces conditions, M. l'Inspecteur général estime qu'il n'y a pas lieu d'approuver ce projet, mais que, en raison des efforts de l'architecte, il conviendrait, à l'occasion, de lui confier l'étude de la restauration d'un monument de moindre importance.

Ces conclusions sont adoptées.

Abbaye du Thoronet (Var)

M. Révoil soumet à l'approbation de la Commission un devis des travaux de diverses natures à exécuter pour la remise en état des toitures de l'ancienne abbaye. La dépense serait de 770 Francs 70. Il propose en même temps de modifier le projet de restauration de l'aqueduc présenté par la Municipalité du Thoronet, dont la réfection des parties des voûtes en ruine est prévue avec de la brique et du ciment.

M. Révoil a cru devoir prescrire à l'entrepreneur de se conformer au mode de construction primitif de la canalisation qui est en maçonnerie de moellons.

Conformément à l'avis de M. [Émile] Boeswillwald, la Commission conclut à l'adoption de ces propositions et à l'approbation de ces mesures.

Église de Six-Fours (Var)

La Commune signale le délabrement de son église et demande des réparations à la dépense desquelles elle s'engage à contribuer pour un tiers.

M. [Émile] Boeswillwald propose de charger l'architecte diocésain, M. Sabatier, d'établir un devis des travaux urgents visés par la délibération du Conseil municipal.

Adopté. 80/15/013/242

Église de Carbini (Corse)

Le conseil de Fabrique sollicite le concours de l'État pour restaurer le campanile de son église et la permission d'exécuter certains travaux urgents.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis, avant de donner suite à cette demande, de charger M. Albert Ballu d'étudier un projet de restauration du campanile, dans lequel il devrait se borner à la reconstruction des deux premiers étages, le 3e ayant été détruit par la foudre. Il devrait de plus dresser un devis des travaux les plus urgents en vue de la conservation de l'église.

Adopté.

Église d'Ibos (Hautes-Pyrénées)

Le Conseil municipal signale le mauvais état des toitures de son église dans une délibération accompagnée d'un devis de 2 130 Francs rédigé par l'Inspecteur des édifices diocésains.

M. [Émile] Boeswillwald, qui a reconnu sur place l'exactitude de la situation signalée, propose d'approuver le devis et d'allouer à la Commune un secours de 710 Francs, égal à la somme votée par elle, à la charge de compléter la dépense en s'adressant à l'administration des Cultes.

Adopté.

Chapelle du lycée de Chaumont (Haute-Marne)

L'architecte chargé de la restauration fait connaître qu'après avoir repris la façade, il a constaté, en faisant déposer quelques unes des dalles de la couverture, que la surface totale de la toiture repose très imparfaitement, en partie sur des bois pourris, et pour le surplus sur des murets insuffisants et tombant en ruines. En face de cet imprévu, il a cru devoir suspendre l'entreprise en même temps qu'informer l'administration.

M. l'Inspecteur général qui s'est 80/15/013/243 rendu compte de la situation sur place, estime que l'architecte a sagement fait d'ordonner la suspension des travaux et propose de l'inviter à établir immédiatement un projet de consolidation des parties en souffrance de la construction.

Adopté.

Ruines du château de La Tour-d'Aigues (Vaucluse)

Les propriétaires de ces restes ont fait connaître qu'ils consentiraient à vendre la totalité de leur immeuble au prix de 25 000 Francs et la partie classée seulement au prix de 15 000 Francs.

M. [Émile] Boeswillwald, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a lieu en aucun cas de s'arrêter à la première proposition ; quant à la seconde, il propose, avant d'opposer un refus, de s'enquérir des dispositions du département au sujet d'une contribution à la dépense d'acquisition.

Église Saint-Hilaire à Melle (Deux-Sèvres)

Conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'adopter la proposition d'établir une chape en ciment dans le clocher pour assurer l'écoulement des eaux et de prendre cette dépense (424 Francs) à la charge du crédit.

Église de Loctudy (Finistère)

Au cours de la restauration, l'architecte ayant découvert une fenêtre de l'époque primitive, croit devoir la respecter et la restaurer suivant les traces qui lui étaient données. Il eût, par suite, à se demander s'il devait rétablir les autres fenêtres de la nef, qui avaient été refaites au XVIe siècle suivant le document ancien qu'il avait découvert, ou les restaurer suivant les propositions du projet approuvé.

La Municipalité proteste contre l'adoption de la disposition ancienne qui aurait l'inconvénient de ne laisser pénétrer qu'une lumière insuffisante dans l'édifice.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis 80/15/013/244 qu'il y a lieu d'écarter l'idée de rétablissement des baies primitives et d'opter entre la conservation des dispositions actuelles avec restauration des vieux fenestrages ou le maintien du projet approuvé.

La Commission adopte cette dernière opinion.

Peintures murales de Poncé-sur-le-Loir (Sarthe)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître dans quelles circonstances ont été découvertes ces peintures qui doivent remonter à la fin du XIe siècle, et place sous les yeux de la Commission les relevés que M. Lafillée a été chargé d'exécuter d'après ces peintures. Il propose de classer l'édifice qui les contient et de chercher les moyens d'en assurer la conservation. Il expose comment il sera nécessaire de les dégager en enlevant une tribune, opération qui nécessitera le rétablissement d'une chapelle servant actuellement de sacristie et la construction d'une sacristie nouvelle. On procéderait ensuite au dépouillement des murs, puis l'artiste chargé de la restauration aurait à refaire les parties d'enduit qui sont tombées, à compléter les parties manquantes des différents sujets au moyen d'un simple trait et à raviver les parties éteintes par l'application d'un lait de cire.

MM. Kaempfen, de Baudot et de Lasteyrie s'élèvent contre la proposition de restaurer.

La Commission consultée écarte le projet de restauration. Par suite, le projet de M. Lafillée serait réduit de 25 000 à 18 000 Francs.

La Commission propose une allocation conditionnelle de 6 000 Francs.

Église de Saint-Jacques-des-Guérets (Loire-et-Cher) [sic : Sarthe]

M. l'Inspecteur général, appelé à constater également l'existence de fresques dans cette église, a reconnu que les peintures des XIIIe et XVe siècle, d'un intérêt secondaire, qu'il avait sous les 80/15/013/245 yeux avaient été appliquées sur une première décoration du XIIe siècle, qui, autant qu'il a pu s'en rendre compte, lui a paru bien conservée. Il propose, en conséquence, de classer l'église et de charger M. Lafillée de faire un relevé des peintures les plus intéressantes en l'invitant à poursuivre les recherches nécessaires à cet effet.

Adopté.

Pont de Montauban (Tarn-et-Garonne)

Conformément à la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis de classer le Pont de Montauban parmi les Monuments historiques.

Église d'Auvillar (Tarn-et-Garonne)

La Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, désigne M. Paul Gout pour rédiger un devis des travaux dont l'urgence est signalée dans cet édifice.

Église de Carennac (Lot)

Le Conseil général a émis un voeu en faveur du classement de cette église qui faisait partie d'une abbaye de Bénédictins au XIIe siècle.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur est d'avis qu'elle mérite d'être classée, mais qu'il y a lieu de classer également les restes de l'abbaye qui sont aujourd'hui propriété particulière.

La Commission adopte cet avis, sous réserve des consentements exigés par la Loi.

Arènes de Périgueux (Dordogne)

M. l'Inspecteur général a constaté dans sa dernière visite que des dégradations considérables s'étaient manifestées dans ces ruines, et il propose à la Commission l'adoption d'un projet de consolidation dressé par M. l'architecte Rapine, d'après lequel la dépense à faire est évaluée à 6 997 Francs, plus l'allocation de la moitié de cette somme sur le crédit.

La Commission est d'avis d'approuver le projet, mais de réduire à 2 000 Francs 80/15/013/246 le chiffre de l'allocation proposée.

Maison, rue Limogeanne à Périgueux (Dordogne)

Le propriétaire de cet immeuble sollicite le concours de l'État pour les frais d'exécution d'un projet de restauration dressé par M. Rapine et s'élevant à 9 007 Francs 16.

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, estime qu'il y a lieu d'allouer à ce propriétaire une somme de 4 500 Francs, moyennant engagement pris par lui de compléter le montant du devis.

Adopté.

Chapelle de Chancelade (Dordogne)

M. l'Inspecteur général signale l'existence à Chancelade, près Périgueux, d'une chapelle abandonnée qui mériterait, suivant lui, d'être sauvée de la destruction, et propose comme moyen d'en assurer la conservation, de la réunir au cimetière dont elle est séparée par un sentier.

M. [Jean-Juste] Lisch pense que cette affaire pourrait être traitée par M. Rapine et qu'il y aurait lieu d'inviter à cet effet cet architecte à entrer en pourparlers avec le maire de la Commune et le propriétaire de la chapelle.

Adopté.

La séance est levée. 80/15/013/247

5 décembre 1890

Présidence de M. le directeur des Beaux-arts. Sont présents : M. Antonin Proust, vice-président, MM. [Émile] Boeswillwald, Paul Boeswillwald, Courajod, Darcel, Darcy, Dreyfus, Gautier, Geoffroy-Dechaume, [Jean-Camille] Formigé, Kaempfen, Lameire, Laisné, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Sauvageot, Selmersheim.

Lecture du procès-verbal de la séance du 7 novembre.
Droit d'entrée dans les monuments

M. le directeur expose que la question de perception d'un droit d'entrée dans les Monuments historiques a été soulevée à propos de la demande de M. Riotteau, député, d'élever de 50 000 Francs le crédit des Monuments historiques en vue de l'achèvement de la restauration du Mont-Saint-Michel.

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître comment les choses se passent à Blois où la Municipalité afferme l'entrée du château.

M. Darcel demande si la mesure ne pourrait pas être étendue aux Musées.

M. Larroumet indique qu'il y a lieu dans cette question de procéder avec beaucoup de prudence et cite l'exemple du Musée Guimet où le ministre des Finances est intervenu pour affirmer la nécessité d'un projet de loi pour étudier la question de perception.

M. de Mortillet fait connaître que la question du projet de loi a été également invoquée lorsqu'il s'est agi de faire payer les visiteurs qui désirent monter sur les terrasses du château de Saint-Germain.

Mont-Saint-Michel (Manche)

En ce qui concerne le Mont-Saint-Michel, M. Proust dit que M. Riotteau évalue à 45 000 le nombre des visiteurs et estime que de ce chef 80/15/013/248 on pourrait obtenir 40 000 Francs. M. Riotteau vise la reconstruction de la Tour centrale pour laquelle il y a un devis de 400 000 Francs.

M. Selmersheim fait observer que cette somme permettrait seulement de reprendre les piles de la tour, et pense que, dès 1891, on pourra affecter le crédit à cette restauration.

M. Proust s'en réfère à la délibération prise par la Commission sous la présidence de M. Goblet, et pense que les 400 000 Francs devraient faire l'objet d'un crédit spécial. M. Proust entretient ensuite la Commission du classement des objets mobiliers. Il lui paraîtrait utile de réunir la sous-commission une fois par semaine. Il sait que le ministre des Beaux-arts doit être interpellé sur cette question.

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître que M. de Lasteyrie a déjà réuni des documents concernant plusieurs départements ; mais il fait part des difficultés rencontrées. Néanmoins on peut dès à présent établir que le classement est commencé.

M. le directeur des Beaux-arts conclut à l'utilité d'une réunion prochaine de la sous-commission de classement.

L'ordre du jour appelle l'affaire de l'

Église Saint-Martin d'Ainay à Lyon (Rhône)

L'administration des Cultes a communiqué un projet de restauration de la chapelle dite de sainte Blandine au sud du choeur. L'examen du projet a permis de constater que l'architecte se proposait de refaire la voûte, les parements du mur sud, d'ouvrir de nouvelles fenêtres et de pratiquer dans le mur séparatif de l'église quatre arcades à jour formant communication, lesquelles seraient supportées par des colonnes doubles en granit avec bases et chapiteaux en marbre blanc.

La Commission suivant les conclusions de M. Selmersheim est d'avis qu'il 80/15/013/249 n'est pas possible d'approuver le projet, et de n'autoriser comme modification à l'état actuel, si toutefois la Fabrique l'a imposé dans son programme, que l'ouverture des arcades aveugles sans rien changer aux colonnes. Le reste du projet devrait être l'objet d'une nouvelle étude conçue dans l'esprit de respecter toutes les anciennes dispositions de la chapelle.

Verrières de l'église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne)

L'architecte évalue à 10 385 Francs la somme nécessaire pour achever la restauration de ces verrières.

M. Selmersheim, rapporteur, estime que cet excédent est justifié et propose d'allouer la moitié de la somme nécessaire pour couvrir la dépense.

M. de Mortillet croit savoir que la Fabrique peut concourir pour 2 000 Francs et M. Paul Boeswillwald, architecte, rappelle que sur les 1 000 Francs qu'il a précédemment votés, le département n'a encore versé que 500 Francs.

La Commission est d'avis d'approuver les propositions de l'architecte et d'allouer conditionnellement 4 000 Francs.

Église Saint-Pierre à Bar-sur-Aube (Aube)

La Fabrique sollicite de l'État une subvention pour l'aider dans la dépense de travaux de restauration qu'elle a fait exécuter dans cet édifice.

M. Selmersheim, rapporteur, a constaté que ces travaux ont été exécutés sans urgence et dans un but d'embellissement de l'aspect intérieur de l'église. Le but n'aurait d'ailleurs pas été atteint. Les arcatures du triforium du rond point du choeur ont été remplies par des panneaux de toile montée sur châssis où sont peints des personnages avec des écussons.

M. le rapporteur propose la suppression de cette décoration, laquelle est du plus mauvais style et mal dessinée, et le refus de toute subvention.

M. Paul Boeswillwald fait 80/15/013/250 connaître que, de plus, il avait fait, en temps utile, à la Fabrique des observations qui auraient du l'arrêter.

La Commission adopte les conclusions du rapport.

Église Saint-Maclou à Pontoise (Seine-et-Oise)

Projet d'installation d'un calorifère.

L'architecte a prévu, pour l'établissement de l'appareil, la construction d'un caveau dans le bras sud du transept, avec passage d'accès sous le perron de l'édifice, et tuyau de fumée adossé au mur gouttereau est du transept et prolongé au-dessus de la corniche.

M. Selmersheim, rapporteur, fait ressortir les inconvénients de ce projet et propose d'installer l'appareil en dehors de l'église sous la sacristie du XVIe siècle, contiguë au transept.

Adopté.

Église d'Auzon (Haute-Loire)

Proposition de classement.

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission se prononce en faveur du classement.

Église Saint-Laurent au Puy (Haute-Loire)

M. le curé de Saint-Laurent a demandé l'autorisation de poser une verrière, après en avoir déjà posé une première sans autorisation.

M. Selmersheim estime que les verrières sont de qualité médiocre, mais que l'église n'offre pas un intérêt suffisant pour qu'on exige l'enlèvement du vitrail posé et qu'on interdise la pose du second vitrail exécuté. Il conclut au maintien du classement avec lettre de blâme au curé.

La Commission vote le déclassement de l'édifice sous la réserve du maintien sur la Liste de classement du tombeau de du Guesclin renfermé dans l'église. 80/15/013/251

Église de La Ferté-Alais (Seine-et-Oise)

La Commission, sur la proposition de M. Selmersheim, vote l'approbation d'un devis de 27 089 Francs 20, avec allocation conditionnelle de 12 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Porte Guillaume à Chartres (Eure-et-Loir)

La Société archéologique d'Eure et Loir préoccupée de l'État de dégradation où se trouve cet édifice par suite de l'infiltration des eaux pluviales et désireuse de reconstituer le premier étage incendié en 1856, a provoqué la réaction d'un projet par l'architecte de la Ville, répondant à ce programme.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis que l'architecte n'a pas donné à la façade projetée un aspect, sinon conforme à l'ancien, du moins suffisamment en rapport avec les parties voisines. Il pense qu'il est possible de donner au toit une pente suffisante pour le couvrir en tuiles ou en ardoises à l'exclusion du zinc. Enfin il lui paraît inutile de prévoir la réfection de la voûte centrale, qui présentera toute garantie de solidité quand elle sera abritée. Il conclut, en conséquence, à demander à l'architecte une nouvelle étude dans le sens de ces observations.

La Commission adopte cette conclusion et propose de plus d'inviter l'architecte à se mettre en rapport avec M. l'Inspecteur général [Émile] Boeswillwald qui le dirigerait dans son travail.

Église de Saint-Rambert (Loire)

Conformément aux conclusions de M. Selmersheim, la Commission est d'avis de classer cette église au nombre des Monuments historiques.

Château de Couzan (Loire)

M. Selmersheim propose également le classement des restes de cet édifice 80/15/013/252 dont le Conseil général de la Loire serait désireux par cette mesure d'assurer la conservation.

Adopté.

Ancienne Chartreuse de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

L'architecte présente un devis de 7 448 Francs 51 pour la réfection de la toiture de la nef de la chapelle de l'ancienne chartreuse.

Conformément à l'avis de M. Selmersheim, la Commission est d'avis d'approuver ce devis et d'allouer sur le crédit la moitié de la somme nécessaire à la dépense, soit 3 724 Francs, à la condition que l'administration hospitalière prenne à sa charge l'autre moitié.

Église de Fournival (Oise)

Demande d'avis adressée par l'administration des Cultes au sujet de l'aliénation d'un rétable.

La Commission, sur le rapport de M. Selmersheim, est d'avis que l'objet ne présente pas un intérêt suffisant pour être classé.

Église d'Authon (Eure)

Cet édifice possède des boiseries du XVIe siècle formant la clôture du choeur dont la disposition ancienne serait difficile à rétablir, mais qu'il est intéressant de conserver.

M. Selmersheim, rapporteur, propose en conséquence, le classement de ces boiseries.

Adopté.

Tour de l'horloge à Auxerre (Yonne)

M. l'architecte Paul Boeswillwald présente un devis de 70 341 Francs 55 en vue de la consolidation de l'édifice d'une part et d'autre part de la reconstruction de la flèche en bois, recouverte d'ardoises et de plomb et de la réfection du 80/15/013/253 comble au-dessus de la porte, y compris son pignon et ses grilles. Le Conseil municipal d'Auxerre a voté 40 000 Francs, en cinq annuités, pour l'exécution de ce projet.

M. Selmersheim, rapporteur, est d'avis qu'il y a lieu de l'approuver, en raison de la précision des documents graphiques qui permettent le rétablissement exact de l'oeuvre du XVe siècle, et de la coopération importante de la Ville. Il propose en outre, d'allouer 30 000 Francs pour cette entreprise, à répartir également sur cinq exercices.

M. le directeur des Beaux-arts fait observer que cette somme est bien considérable, dans la situation du crédit.

M. [Jean-Juste] Lisch propose un amendement, qui consisterait à n'accorder à la Ville, à titre conditionnel, que les 14 677 Francs 27, correspondant, dans le devis, à l'évaluation des travaux de consolidation proprement dits. Cet amendement est adopté.

Église d'Oiron (Deux-Sèvres)

En présence de l'impossibilité, signalée par M. le préfet, où se trouvent les autorités locales de réunir les ressources complémentaires de la dépense prévue par l'architecte, la Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'accorder sur le crédit des Monuments historiques, une allocation supplémentaire de 3 000 Francs pour la restauration de l'église d'Oyron.

Château d'Oiron (Deux-Sèvres)

M. Antonin Proust signale le grand intérêt du Château d'Oyron qui ne figure pas sur la Liste de classement et exprime l'avis qu'une lettre soit adressée à la propriétaire pour lui demander 80/15/013/254 si elle consentirait au classement de cet édifice.

Église d'Airvault (Deux-Sèvres)

Le préfet des Deux-Sèvres ayant également fait connaître que la Commune se trouve dans l'impossibilité de parfaire le devis des travaux projetés, M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose d'allouer la somme de 8 770 Francs 81, égale au déficit.

Cette proposition est adoptée.

Palais de Jean XXII à Cahors (Lot)

Conformément aux propositions de M. [Jean-Juste] Lisch, la Commission est d'avis d'approuver le projet dressé par l'architecte du département en vue de la restauration du mur de façade de l'ancien Palais du Pape Jean XXII, et de prendre à la charge du crédit le montant de la dépense (1430 Francs) en l'absence de tout intérêt de la part du propriétaire à la conservation de la partie haute du mur qu'il s'agit de restaurer.

Église de Moncontour (Côtes-du-Nord)

L'architecte a présenté, en vue de la restauration des verrières, un devis divisé en deux chapitres, comprenant, l'un, la remise en état de tous les sujets existants, s'élevant à 5 000 Francs ; l'autre la réfection de toutes les parties manquantes, s'élevant à 2 804 Francs 40.

La Commission, conformément aux conclusions de M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis d'approuver ce devis dans son ensemble et d'allouer 5 000 Francs pour l'entreprise à la charge par la Commune de réunir les ressources nécessaires pour 80/15/013/255 assurer la complète exécution des travaux.

La séance est levée. 80/15/013/256