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1896
1895
1897

80/15/014/296

17 janvier 1896
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, Saglio, André Michel, [Jean-Camille] Formigé, de Mortillet, de Baudot, Lameire, de Lasteyrie, Paul Boeswillwald, Selmersheim, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, Gonse, Courajod, Moyaux, Pascal, Daumet, Haraucourt.
Départ de M. [Émile] Boeswillwald de la Commission

M. le directeur des Beaux-arts en ouvrant la séance, exprime ses regrets du départ de M. Émile Boeswillwald. Il a du moins la satisfaction de penser que M. [Paul] Boeswillwald continuera à prêter à la Commission l'appui de sa grande autorité et il se félicite d'avoir pu proposer au ministre de lui donner comme successeur M. Paul Boeswillwald.

Emploi du cuivre dans les combles de l'abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)

Lecture est faite du procès-verbal qui donne lieu à une observation de M. de Baudot au sujet de l'emploi du cuivre dans les travaux du comble de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

Château de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)

M. Daumet demande également à la Commission de revenir sur sa décision de murer la porte du XIIIe siècle enclavée dans la tourelle Renaissance au Château de Saint-Germain.

Après une observation de M. [Jean-Juste] Lisch qui pense aussi qu'il serait peut-être plus intéressant de laisser la porte dans son ensemble que de la murer, la Commission est d'avis qu'il convient de laisser M. Daumet examiner à nouveau la question.

Moulage du groupe de Rude à l'Arc de Triomphe à Paris (Seine)

M. le directeur des Beaux-arts donne lecture d'une lettre du secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-arts qui demande, au nom de l'Académie, que le groupe de Rude soit moulé.

M. le directeur tient tout d'abord à établir que la Commission avait devancé 80/15/014/297 le voeu de l'Académie et s'était préoccupée de la question. Il ajoute que, pour sa part, la crainte de changer la patine de la pierre, l'avait arrêté jusqu'à présent. Aujourd'hui, avant d'examiner s'il y a lieu de faire le moulage dont il s'agit, il importe de classer le monument.

La Commission ayant voté à l'unanimité le classement, M. le directeur ajoute que la question qui se pose maintenant est de savoir s'il convient de mouler une partie d'un monument classé, et, à cet effet, M. Pascal, inspecteur général des Bâtiments civils et membre de la Commission, est prié de rapporter devant elle les propositions de l'architecte.

Quant au point de savoir s'il convient de mouler le bas-relief de Rude, il estime qu'une sous-commission devrait être chargée de cette étude et il prie MM. Selmersheim, Pascal, Courajod, [Jean-Camille] Formigé et de Baudot d'en faire partie.

M. Proust rappelle qu'il y a un précédent à cette affaire, celui de l'Hôtel du Bourgtheroulde, à Rouen, et il estime que le bas-relief de Rude se dégradant, il y a intérêt à le mouler.

M. Pascal, lui, ne croit pas que ce bas-relief se dégrade et M. [Jean-Camille] Formigé ajoute que le moulage lui enlèvera sa patine ou tout au moins une couche de poussière.

M. Gonse dit que les bas-reliefs de la Fontaine de Bouchardon ont été moulés et qu'après cette opération, ils ont conservé une teinte grise. Il y a pour les oeuvres de sculpture, après qu'elles ont été moulées, une période de transition dangereuse. Il faut éviter les critiques qui ne manqueront pas de se produire. M. Gonse n'est pas opposé au principe du moulage, mais il croit, qu'avant de procéder à cette opération, il faut se livrer à une étude très attentive des conditions dans lesquelles elle pourrait être faite.

M. le directeur des Beaux-arts est de cet avis. Il reconnaît qu'il y a un aléa dans l'opération et il désire qu'on s'entoure de toutes les 80/15/014/298 garanties possibles.

M. de Baudot combat l'adjonction de M. Pouzadoux à la sous-commission. Il rappelle aussi que Geoffroy-Dechaume prétendait qu'à Notre-Dame bien des parties se sont trouvées abîmées par l'estampage. Aux Cultes, dit-il, on se montre même d'une excessive sévérité pour les estampages à la cathédrale de Rouen.

M. Proust répond que Geoffroy-Dechaume était hostile aux surmoulages mais non pas aux moulages. Quant à lui, il déclare trouver tout à fait fâcheux de laisser périr une oeuvre d'art, faute d'en avoir fait un moulage et c'est dans cette pensée qu'il a rappelé tout à l'heure l'exemple de l'Hôtel Bourgthéroulde.

Après une observation de M. de Baudot qui se défend d'être opposé au moulage du bas-relief de Rude, mais qui tient seulement à ce qu'on se renseigne avant d'entreprendre le travail, M. Pascal fait connaître à la Commission que le bas-relief est en ce moment couvert et qu'il faudra attendre pour l'examiner.

M. le directeur des Beaux-arts voudrait savoir comment se comporte la pierre quand elle a passé dans le moule un certain temps.

M. [Jean-Camille] Formigé répond que c'est une question de nature de pierre. Il est probable qu'il se produira une teinte grise.

A la suite d'une observation de M. Haraucourt qui ne croit pas qu'il y ait autant d'intérêt à faire le moulage du bas-relief de Rude qu'il y en avait à faire ceux de l'Hôtel Bourgthéroulde, M. de Lasteyrie cite l'exemple du "Camp du Drap d'Or" et il est amené à se demander si ce ne sont pas les moulages mêmes qui ont abîmé les bas-reliefs, étant donné que ceux de la tourelle qui n'ont jamais été moulés, sont encore 80/15/014/299 en bon état.

M. [Jean-Juste] Lisch est de l'avis de M. de Lasteyrie et la Commission estime qu'il y a lieu de prendre en considération cette observation.

M. Marcou fait alors observer que si, comme l'a indiqué M. le directeur des Beaux-arts, certains pays doivent participer à la dépense, il sera nécessaire pour avoir plusieurs exemplaires, d'obtenir un moule à bon creux et cette opération semble infiniment plus dangereuse.

M. Proust demande que M. Frémiet soit convoqué.

M. le directeur des Beaux-arts résume la discussion.

La Commission, dit-il, doit exposer dans quelles conditions peut être fait le moulage, s'il y a des inconvénients à cette opération et enfin si la somme de ces inconvénients est supérieure ou inférieure aux avantages qu'on doit en retirer.

Église Saint-Léger à Soissons (Aisne)

Conformément aux instructions de la Commission, M. Paul Gout, architecte, a revu et complété le devis des travaux de restauration de l'église Saint-Léger à Soissons. Le nouveau devis s'élève pour les travaux de première urgence à 46 862 Francs 41.

M. [Paul] Boeswillwald propose d'approuver ce devis et d'accorder une somme de 31 862 Francs 41, l'évêque de Soissons s'étant engagé de son côté à contribuer à la dépense pour une somme de 15 000 Francs.

Adopté.

Église Saint-Étienne à Agde (Hérault)

M. Révoil a dressé un projet de restauration de l'église Saint-Étienne (ancienne cathédrale) à Agde. La dépense évaluée à 30 000 Francs doit être payée par le conseil de Fabrique au moyen d'un emprunt. Après une observation de M. Gonse et l'assurance donnée par M. Paul Boeswillwald qu'il suivra de près les travaux, la Commission autorise 80/15/014/300 leur exécution.

Église Saint-Maurice à Épinal (Vosges)

M. Schuler, architecte, a dressé un devis de 31 440 Francs 73 des travaux à exécuter à la chapelle dite du Rosaire, à l'église Saint-Maurice.

M. [Paul] Boeswillwald propose d'approuver ce devis et d'accorder 6 640 Francs 73, la Commune ayant voté pour cette entreprise une somme de 18 000 Francs et le curé s'étant engagé à verser 7 000 Francs.

M. de Lasteyrie fait observer qu'il s'agit ici presque uniquement de constructions neuves à faire et qui ne présentent pas le caractère des restaurations pour lesquelles le service des Monuments historiques doit accorder des subventions.

La Commission se range à l'avis de M. de Lasteyrie et émet l'avis qu'il y a lieu à se borner à autoriser les travaux.

Musée des Augustins à Toulouse (Haute-Garonne)

M. l'architecte Petitgrand a dressé un devis de 38 977 Francs 67 pour la continuation des travaux de restauration du Musée des Augustins à Toulouse.

M. [Paul] Boeswillwald propose d'approuver le devis et d'accorder une subvention de 10 000 Francs, le complément de la dépense restant à la charge de la Municipalité.

M. Paul Boeswillwald ajoute que si le rapporteur a proposé cette subvention c'est, en outre de l'intérêt que présente le monument, pour engager la Ville de Toulouse à rentrer dans la voie de conciliation où elle semble vouloir s'engager. Après avis conforme de M. de Baudot, les conclusions du rapport à M. [Paul] Boeswillwald sont adoptées.

Église Saint-Sernin de Toulouse (Haute-Garonne)

M. l'architecte Petitgrand 80/15/014/301 a dressé un devis de 14 203 Francs 94 pour la restauration de l'Église Saint-Sernin, à Toulouse.

Le conseil de Fabrique s'étant engagé à participer à la dépense pour une somme de 7 000 Francs.

M. [Paul] Boeswillwald propose à la Commission d'allouer une subvention de 4 000 Francs, en laissant à la charge de la Ville ou de la Fabrique le complément de la somme nécessaire pour assurer la complète exécution des travaux projetés.

Adopté.

Église Saint-Victor à Marseille (Bouches-du-Rhône)

M. l'architecte Révoil a dressé un devis complémentaire de 11 889 Francs 86 pour l'achèvement des travaux de restauration de l'église Saint-Victor, à Marseille. Le curé s'est engagé à prendre à sa charge le montant d'une partie de ce devis, si l'administration ne pouvait allouer la somme entière.

Dans ces conditions, M. [Paul] Boeswillwald propose d'approuver le devis et d'accorder une subvention égale au tiers de la dépense, soit 4 000 Francs à répartir sur deux exercices.

Après une observation de M. de Lasteyrie qui a pu constater l'exécution satisfaisante des travaux déjà exécutés par l'architecte dans le monument, la Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Église de Coucy-la-Ville (Aisne)

Le préfet de l'Aisne a transmis à l'administration un devis dressé par M. Gauvin, architecte, en vue de la réparation de la couverture du clocher de l'église de Coucy la Ville, et dont la dépense est évaluée à 771 Francs 75.

Etant donné que le mauvais état des couvertures provient de la négligence que la Commune et la Fabrique ont apporté à leur entretien, M. [Paul] Boeswillwald propose à la Commission de se borner à autoriser l'exécution des travaux.

Adopté. 80/15/014/302

Église Saint-Just à Narbonne (Aude)

La Société méridionale d'électricité dont le siège est à Carcassonne demande à fixer des fils câbles conducteurs d'électricité sur les piliers de l'église Saint-Just à Narbonne.

M. [Paul] Boeswillwald estime que cette autorisation peut être accordée, à titre révocable. Les fils devront être placés au-dessus de ceux déjà établis par la direction des postes et télégraphes et les travaux seront exécutés sous la surveillance de l'architecte du monument ou de celle de son délégué, l'architecte municipal de Narbonne.

Adopté.

Porte d'Orange à Carpentras (Vaucluse)

La Municipalité de Carpentras a demandé le classement de la tour appelée Porte d'Orange, qui fait partie des remparts de la Ville.

M. [Paul] Boeswillwald propose en raison des belles proportions de cette tour et de son état de conservation d'en prononcer le classement.

Conclusion adoptée par la Commission qui émet l'avis qu'il y a lieu de classer, avec la tour, les remparts dont elle fait partie.

Fontaine de Chas (Puy-de-Dôme)

M. Petitgrand, architecte, a dressé un devis de 1 460 Francs 38 en vue de la restauration de la fontaine de Chas, récemment classé par la Commission.

M. [Paul] Boeswillwald propose d'allouer pour cette entreprise une somme de 1 060 Francs, à la charge pour la Commune de se procurer les 400 Francs nécessaires pour assurer la complète exécution des travaux projetés.

Adopté.

Théâtre d'Orange (Vaucluse)

Le devis de 53 362 Francs 50, dressé par 80/15/014/303 M. [Jean-Camille] Formigé en vue des travaux de restauration du Théâtre d'Orange a été approuvé en principe par la Commission au mois de juillet 1895 et une allocation égale au montant du chapitre 1er de ce devis a été accordée pour l'entreprise sous la condition pour la Municipalité de voter de son côté une somme au moins égale aux bénéfices réalisés sur les représentations de 1894.

M. Paul Boeswillwald propose aujourd'hui, vu l'urgence des travaux d'approuver définitivement le devis dans son entrée et d'allouer une nouvelle somme de 28 000 Francs. L'administration aurait à inviter la Municipalité d'Orange à compléter le paiement de la dépense sur les bénéfices qui seront réalisés par les représentations de 1896.

Adopté.

Église Saint-Christophe à Suèvres (Loire-et-Cher) [sic : Indre-et-Loire]

Le devis dressé par l'architecte en vue de la restauration de l'église Saint-Christophe à Suèvres se monte à 15 584 Francs dans son ensemble et pour le 1er chapitre comprenant les travaux les plus urgents à 9 699 Francs 37. Ce sont ces derniers qu'il convient seulement d'autoriser pour l'instant. La Commune et la Fabrique n'ayant pu réunir que 3 700 Francs c'est donc un déficit de 5 999 Francs 37 qu'il resterait à combler.

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'accorder 1 000 Francs, somme égale à la dépense prévue au devis pour la restauration de la façade qui est la seule partie classée du monument. Pour le surplus la Commune aurait à s'adresser à l'administration des Cultes. Conclusions adoptées.

Lanterne des morts à Pers (Deux-Sèvres)

M. Devérin, architecte, a dressé un devis de 2 172 Francs 32, en vue de la restauration de la Lanterne des Morts dans le cimetière de Pers, monument 80/15/014/304 qui remonte au XIIIe siècle. Les travaux consisteraient dans le rétablissement du dallage, de la plate forme et des marches qui l'entouraient. De plus, il y aurait lieu de remplacer la croix de forme assez grossière qui la couronne aujourd'hui.

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'approuver le devis et d'allouer 1 800 Francs pour l'entreprise, à la charge pour le département, à défaut de la Commune, de compléter la somme nécessaire.

d'autre part, M. Marcou, qui s'est rendu à Pers, fait connaître à la Commission que les tombes du cimetière, dont quelques unes remontent à l'époque mérovingienne, présentant un intérêt suffisant pour que leur classement soit prononcé et il estime qu'il conviendrait de profiter des travaux qu'on projette à la Lanterne des morts, pour aplanir le terrain à cet endroit et faire un bétonnage sur lequel pourraient reposer d'aplomb les tombes retrouvées.

M. le directeur, après avoir consulté la Commission sur la question du classement de ces tombes, classement qui est adopté unanimement, exprime ses craintes au sujet de la restauration de l'édifice. Il voudrait, si la Lanterne des morts ne menace pas ruine qu'on n'y toucha pas, sauf en ce qui concerne le dégagement de la base.

M. de Baudot croit au contraire qu'une restauration est nécessaire, afin de ne pas s'exposer à laisser disparaître l'édifice.

M. [Jean-Juste] Lisch ajoute que le caractère du monument ne sera pas altéré par le travail qu'on doit y faire, et il insiste pour pouvoir remettre au couronnement, le morceau de pierre qui s'y trouvait autrefois et qui est par terre.

M. Proust souhaiterait comme M. le directeur des Beaux-arts, qu'on se bornât à dégager la base et à demander au Conseil général de participer à la dépense pour ce dégagement et l'installation des tombes.

M. [Jean-Camille] Formigé pense que le 80/15/014/305 rejointoiement est indispensable, et M. Paul Boeswillwald est d'avis qu'il conviendrait de faire un rejointoiement qui, en ne laissant pas de traces visibles, donnerait satisfaction aux archéologues.

M. le directeur des Beaux-arts, demande alors à la Commission si, sauf les travaux de dégagement de la base reconnus nécessaires, il y a lieu pour l'instant de laisser l'édifice en l'état ou de procéder à un rejointoiement.

La Commission est d'avis de faire un rejointoiement qui ne laisserait pas de traces visibles. 80/15/014/306

14 février 1896
Présidence de M. Henry Roujon,directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, de Mortillet, Guadet, Vaudremer, Lameire, Paul Boeswillwald, Selmersheim, [Jean-Juste] Lisch, [Paul] Boeswillwald, Marcou, Courajod, Gonse, Moyaux, Daumet, Dreyfus, Saglio, [Jean-Camille] Formigé, Haraucourt, Michel, Kaempfen.
Le procès-verbal de la séance du 17 janvier est lu et adopté.
Mission de M. Yperman en Grèce

M. [Jean-Juste] Lisch donne lecture de son rapport relatif à une mission qui pourrait être confiée à M. Yperman.

M. Magne, au cours de ses recherches sur les monuments construits en Grèce au XIIIe et au XVe siècle, a été amené à penser que ces édifices avaient été élevés sous une influence occidentale. Quant aux peintures qui les décorent, il estime qu'elles ont aussi subi la même influence et il est d'avis qu'il serait utile d'étudier, non seulement à Mistra, mais encore au Mont-Athos et à Trébizonde les peintures qui du XIIIe au XVIe siècle ont remplacé la mosaïque pour la décoration des édifices religieux. D'autre part, M. Homolle qui a chargé M. Millet, élève de l'École d'Athènes de compléter l'étude qu'il a précédemment faite à Mistra de ces monuments, a sollicité de l'administration des Beaux-arts l'envoi d'un artiste attaché à la Commission des Monuments historiques pour l'adjoindre à M. Millet.

M. [Jean-Juste] Lisch, quoique ne pensant pas qu'il faille s'exagérer l'influence que l'art français peut avoir en Grèce à cette époque et étant plutôt porté à croire qu'on y retrouve l'influence byzantine et latine, reconnaît tout l'intérêt que peut offrir l'étude des édifices de Mistra et il 80/15/014/307 propose de profiter des circonstances qui la favorisent pour mettre en lumière les peintures d'Athos et de Mistra. Il demande donc de limiter la mission qui serait confiée à M. Yperman au choix des oeuvres les plus typiques, non en vue d'illustrer une monographie, mais simplement au point de vue des rapports qui peuvent exister entre ces productions et notre art français. Selon lui, l'indemnité à fixer pour l'artiste, devant être de 8 000 Francs, y compris les frais de voyage.

Après une observation de M. Gonse qui déclare se rallier complètement aux conclusions du rapporteur, M. Daumet, qui a visité deux couvents de l'Athos, estime avec M. [Jean-Juste] Lisch qu'il n'y a pas dans ces peintures trace d'influence française, mais plutôt byzantine et M. Proust ajoute que selon lui, ce n'est même pas une influence latine, mais bien une sorte d'adaptation de l'antique.

M. le directeur demande s'il est impossible de dire qu'il y ait dans ces peintures une influence franque.

M. [Jean-Juste] Lisch répond que c'est une influence, sinon franque, du moins occidentale, mais seulement dans les dispositions architecturales, la traduction en est byzantine.

M. Courajod voudrait qu'on ne limitât pas à ces peintures l'effort qu'on va faire en Orient. Il y a dit-il, des monuments du plus haut intérêt dans les musées d'Athènes et sur lesquels nous n'avons aucun renseignement.

M. le directeur est d'un avis conforme et d'accord avec la Commission prie M. Courajod de rédiger une note dans laquelle il formulera ses desiderata. Cette note sera transmise à M. Homolle.

M. Haraucourt exprime l'opinion qu'il convient, étant donné l'intérêt que présentent ces monuments, au point de vue de l'art, de les relever sans s'inquiéter outre mesure de savoir si c'est l'influence française qui les a inspirés.

M. le directeur et M. Daumet 80/15/014/308 répondent qu'il serait dangereux d'aller trop loin dans cette voie. Ils pensent au contraire qu'il y a lieu de s'en tenir à la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch.

M. Daumet ne voudrait même pas qu'on laissât à M. Yperman le choix de ses relevés.

De toute façon, ajoute M. le directeur des Beaux-arts, il y aura lieu de signaler à l'artiste que les fonds votés par la Commission doivent être principalement affectés à ce qui peut se rapporter à l'art de l'occident.

M. [Jean-Camille] Formigé est d'avis, les fonds des Monuments historiques étant déjà très obérés de réduire la dépense à son strict minimum et M. Daumet serait même disposé, sinon à se contenter de photographies, du moins à limiter le champ d'investigation à l'influence française.

M. Proust se contenterait de formuler le vote de cette façon.

La Commission considérant qu'il est du plus haut intérêt pour la Commission des Monuments historiques de se joindre à M. Homolle, confie à cet effet à M. Yperman une somme de 8 000 Francs.

Après une observation de M. de Mortillet qui craint qu'une allocation de ce genre ne soit dangereuse au point de vue des réductions de crédit toujours à prévoir de la part des chambres, M. le directeur des Beaux-arts demande si la Commission n'est pas d'avis qu'il y ait lieu de restreindre à Mistra la mission confiée à M. Yperman.

La Commission est de cet avis.

M. Courajod estime que, vu le petit nombre de relevés qui pourront être fournis par M. Yperman, les renseignements recueillis seront insuffisants.

M. Proust est d'un avis contraire. On vit, dit-il, au Louvre, sur des documents faux : c'est là l'occasion d'en avoir de vrais. 80/15/014/309

M. Daumet ajoute qu'il convient de regarder les documents dont il s'agit, à titre de renseignement plutôt qu'à titre d'enseignement.

Après une observation de M. Gonse qui, tout en approuvant la prudence des conclusions du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch, se demande s'il n'y a pas une sorte d'inconséquence à allouer des fonds pour la mission dont il s'agit, alors que tant de monuments en France n'ont pas été relevés.

M. le directeur des Beaux-arts demande à la Commission de voter sur les propositions de M. [Jean-Juste] Lisch.

La Commission adopte les conclusions du rapport en limitant la mission à Mistra.

Église de Saint-Philibert à Grand-Lieu (Loire-inférieure)

M. Léon Maître, architecte de la Loire-Inférieure, a demandé le classement de l'église Saint-Philibert de Grandlieu. Les restes de cet édifice paraissent indiquer une construction carolingienne.

M. Maître, dans son rapport au Comité des Travaux historiques, dit que le choeur et la crypte de l'église ont été bâtis par Hubold de 836 à 857. D'ailleurs dans une des arcatures du transept, une colonne en jaspe vert surmontée d'un chapiteau en marbre blanc reproduit les dispositions, formes et ornementation que l'on retrouve dans l'église de Germigny-des-Prés, qui porte la date de 804.

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission de classer le monument. Mais il est d'avis de réserver la somme de 1 000 Francs qui est demandée en vue de procéder aux réparations les plus urgentes, jusqu'à ce que la Municipalité ait donné son consentement au classement.

Après une observation de M. Courajod qui s'étonne que cet édifice des plus intéressants, ne figure pas encore sur la Liste des Monuments historiques, et qui croit savoir que la Commune ne fera aucune difficulté pour consentir à son classement, la 80/15/014/310 Commission adopte les conclusions du rapporteur.

Tour Saint-Martin à Tours (Indre-et-Loire)

M. l'architecte Bruneau avait dressé un devis de 3 227 Francs 03 des travaux à exécuter à la toiture de la tour Saint-Martin, la Municipalité devant prendre la moitié de la dépense à sa charge. Depuis, la Municipalité a déclaré que les réparations ne sauraient être limitées à la couverture, et qu'il y avait lieu de faire établir d'urgence un échafaudage en vue d'enlever certains morceaux de pierre qui ne présentaient aucune solidité.

M. Bruneau, consulté sur cette réclamation estime que cet échafaudage est inutile, une somme de 200 Francs ayant été portée à son devis pour cet objet, somme largement suffisante prétend-il.

Dans ces conditions, M. [Jean-Juste] Lisch propose de ne pas admettre la réclamation de la Municipalité, d'approuver le devis de l'architecte et de se borner à accorder une subvention égale à la moitié de la dépense, soit 1 637 Francs 57, en laissant à la charge de la Municipalité, l'établissement de l'échafaudage élevé sans autorisation.

Hôtel de ville d'Amboise (Indre-et-Loire)

La Municipalité d'Amboise, afin de réduire la dépense d'un projet de raccourcissement de la rampe donnant accès au pont établi sur la Loire et qui nécessitait la construction d'un aqueduc, a fait établir un contre-projet qui comporte l'emprunt d'une canalisation exécutée par l'administration des Beaux-arts, lors de la restauration de l'Hôtel d'Amboise.

La section de l'égout de l'Hôtel de ville, qui n'a que 0m50 et qui est destiné uniquement à recevoir les eaux pluviales, serait beaucoup trop restreinte pour recevoir celles du pont et de la rampe qui entraîneraient avec elles des sables et des immondices.

En conséquence, M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission de s'opposer à ce qu'il soit 80/15/014/311 utilisé, pareil refus ayant déjà été fait en 1889, et d'inviter la Ville à adopter son premier projet, quoique plus coûteux.

Adopté.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

M. Bruneau, architecte, a dressé un projet des travaux nécessaires au château de Chinon dont la grosse tour dite du Drapeau est en fort mauvais état, et il propose d'employer pour cette restauration un ciment volcanique de Haensler.

Ce ciment exigerait, d'après les renseignements recueillis par le rapporteur, un grand soin d'exécution et aurait l'inconvénient de se gercer et de se fissurer. De plus, en même temps que le ciment volcanique, l'architecte propose l'emploi du zinc pour bordures, chéneaux, etc.

Dans ces conditions, M. [Jean-Juste] Lisch pense qu'il serait préférable de refaire une toiture complète avec chéneau en ciment armé et de renvoyer le projet à son auteur en vue d'une nouvelle étude dans le sens qu'il indique.

Adopté.

Église de Mézin (Lot-et-Garonne)

M. le directeur des Cultes a demandé à l'administration des Beaux-arts dans quelle mesure elle serait disposée à concourir à la dépense nécessitée pour l'achèvement de la restauration de l'église de Mézin et qui se monte à 12 900 Francs.

M. [Jean-Juste] Lisch, quoique n'ayant pas vu le monument, est d'avis qu'il n'y a pas lieu de se désintéresser d'un édifice classé pour lequel la direction des Cultes a fait des sacrifices qui s'élèvent déjà à 35 000 Francs et il propose à la Commission d'accorder une subvention de 4 000 Francs.

M. le directeur des Beaux-arts est de l'avis de M. [Jean-Juste] Lisch. Il faut, dit-il, ou voter la subvention ou déclasser le monument. 80/15/014/312

Après une observation de M. Selmersheim qui pense qu'il convient auparavant de se renseigner, la Commission ajourne son vote jusqu'à ce que M. [Jean-Juste] Lisch ait pu voir le monument.

Église de Marcilhac-sur-Célé (Lot)

La Commune de Marcillac réclame le classement de son église qui ne figure plus sur la Liste des Monuments historiques.

M. [Jean-Juste] Lisch ayant déjà lui-même proposé le déclassement de cet édifice qui n'offre aucun intérêt, la Commission est d'avis qu'il y a lieu de maintenir le déclassement.

Église de Chadenac (Charente-Inférieure)

M. l'architecte Ballu a dû faire étayer d'urgence toute la façade de l'église de Chadenac et il a présenté un devis supplémentaire des travaux qui se monte à 9 645 Francs 32.

M. [Jean-Juste] Lisch propose de l'approuver et d'accorder une subvention de 5 000 Francs en invitant la Commune à pourvoir au complément de la dépense, quitte à solliciter l'aide de l'administration des Cultes.

Adopté.

Château de Nantouillet (Seine-et-Marne)

M. l'architecte Roy a dressé un devis de 20 385 Francs 90 des travaux qu'il serait nécessaire d'exécuter au château de Nantouillet.

Malgré le caractère privé de cet édifice, en raison de son importance au point de vue de l'art et de l'intérêt qu'il y a à profiter des dispositions du propriétaire actuel qui offre de prendre à sa charge la moitié de la dépense, M. Selmersheim propose de fixer le concours de l'État dans la même proportion et d'accorder une subvention de 10 200 Francs.

Adopté. 80/15/014/313

Église de Dannemarie (Seine-et-Marne)

Le devis dressé par M. Louzier, architecte, pour l'achèvement des travaux de consolidation de l'église de Donmarie s'élève à 14 376 Francs 63.

M. Selmersheim propose d'approuver ce devis et d'allouer pour l'entreprise une subvention de 6 000 Francs, M. le curé de Donmarie s'engageant de son côté à fournir 3 000 Francs. Les autorités locales auraient à parfaire le déficit, quitte à s'adresser à l'administration des Cultes.

Adopté.

Église d'Appeville-Annebault (Eure)

M. l'architecte Darcy a dressé un devis de 9 915 Francs des travaux de réparations nécessaires à exécuter à l'église d'Appeville. Ces travaux insuffisants pour remettre l'édifice en parfait état de conservation suffiront néanmoins pour le sauvegarder assez longtemps.

Vu l'intérêt que présente le monument et l'urgence de ces travaux pour lesquels la Commune a voté 500 Francs, M. Selmersheim propose d'approuver le devis et d'accorder une subvention conditionnelle de 5 000 Francs.

Adopté.

Église de Cerisy-la-Forêt (Manche)

M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 7 781 Francs, en vue des travaux de réparation à exécuter à l'église de Cerisy-la-Forêt où des dégradations se sont produites par suite du mauvais état des toitures.

M. Selmersheim propose d'approuver ce devis et d'accorder pour cette entreprise une allocation conditionnelle de 3 000 Francs.

Adopté.

Église Saint-Gervais à Falaise (Calvados)

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 7 417 Francs 50 en vue de la réparation des couvertures et charpentes des combles du choeur et du clocher 80/15/014/314 de l'église Saint-Gervais à Falaise.

La Fabrique s'étant engagé à participer à la dépense pour 2 500 Francs, M. [Jean-Juste] Lisch, propose d'allouer 2 500 Francs à la charge pour la Ville d'assurer le surplus, soit 2 417 Francs 50, en sollicitant au besoin un secours des Cultes.

Adopté.

Église de La Trinité à Falaise (Calvados)

Au cours des travaux de restauration de l'église de La Trinité à Falaise, un supplément de reprises aux piles du choeur a été jugé nécessaire et M. Louzier, architecte, a dû, à cet effet, dresser un devis supplémentaire de 17 178 Francs 24.

La Commission avait voté en 1892, sur le premier devis évalué à 46 117 Francs 50, un crédit de 10 000 Francs.

M. Selmersheim propose aujourd'hui vu l'intérêt qui s'attache à la restauration de cet édifice, d'accorder conditionnellement une nouvelle allocation de 5 000 Francs, les autorités locales ayant d'autre part réuni une somme de 9 500 Francs.

Adopté.

Église de Secqueville-en-Bessin (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert, architecte, a dressé un devis des travaux à exécuter à l'église de Secqueville-en-Bessin dont le clocher seul a été restauré. Les travaux à l'intérieur de l'édifice, compris au 2e chapitre de ce devis pourraient être ajournés.

M. Selmersheim est d'avis d'approuver ceux qui se trouvent compris au 1er chapitre, dont la dépense est évaluée à 16 139 Francs 35 et il propose, vu les faibles ressources de la Commune d'accorder une allocation conditionnelle de 8 000 Francs.

Adopté.

Hôtel Jacques Coeur à Bourges (Cher)

M. le ministre de l'Intérieur en transmettant à l'administration un 80/15/014/315 devis de 11 185 Francs 23 dressé par M. Paul Boeswillwald en vue de la restauration de la salle des pas-perdus au Palais de Justice de Bourges, a demandé dans quelles proportions la Commission des Monuments historiques contribuerait à cette restauration. Il a fait connaître en même temps que le Conseil général avait voté le quart de la dépense, soit 2 796 Francs 30.

Estimant qu'il y a lieu de croire que le ministère de l'Intérieur et la Ville de Bourges participeront chacun à la dépense dans des proportions équivalentes, M. Selmersheim propose de réserver 3 000 f sur le crédit des Monuments historiques pour cette entreprise.

Adopté.

Église de Poissy (Seine-et-Oise)

Au cours des travaux de restauration de l'église de Poissy, pour lesquels la Commission a déjà voté une somme de 6 000 Francs, M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé a dû réparer la flèche en pierre de la tour ouest de l'édifice. La liquidation de cette entreprise s'élève à 9 501 Francs 86 dont 5 001 Francs 86 payés par la Commune et la Fabrique.

d'autre part, M. [Jean-Camille] Formigé signale d'autres travaux à exécuter dans l'intérieur du clocher, qui se montent à 9 583 Francs 84 et dont la Ville prendrait la moitié à sa charge.

M. Selmersheim propose à la Commission d'accorder, tant pour le solde des travaux déjà exécutés que pour ceux qu'on doit faire, une nouvelle allocation de 6 000 Francs, l'administration des Cultes serait sollicitée d'allouer les 3 292 Francs qu'il reste à réunir.

Adopté.

Pont de Saint-Affrique (Aveyron)

M. [Jean-Camille] Formigé a dressé un devis de 9 207 Francs 35, en vue des réparations à exécuter au pont de Saint-Affrique.

M. Selmersheim estime que 80/15/014/316 ce monument, pour n'être pas de premier ordre, présente néanmoins un intérêt suffisant pour que la restauration en soit justifiée et il propose à la Commission d'allouer pour cette entreprise une allocation conditionnelle de 4 600 Francs soit moitié de la dépense.

Adopté.

Pont de Saint-Savin (Vienne)
Porte Coudon à Valenciennes (Nord)

Sur le vu des photographies, la Commission décide également de prononcer le classement du pont Saint-Savin, dans la Vienne et de ne pas donner suite à la demande de classement de la Porte Coudon à Valenciennes.

Procès entre l'administration des Beaux-arts et le Sieur Noceto. Timgad (Algérie)

Au sujet de l'instance introduite par le sieur Noceto pour le règlement des travaux exécutés par lui aux ruines de Timgad, le Conseil de préfecture de Constantine demande qu'il soit procédé à une expertise, soit par un expert unique, soit par trois experts, dont un choisi par le Conseil et les deux autres par chacune des parties.

M. Paul Boeswillwald, d'accord avec M. Gautier, contrôleur général, pense que ce dernier moyen est le seul qui puisse assurer un résultat et, en ce qui concerne la nomination de l'expert devant défendre les intérêts de l'État, il propose au choix de la Commission, M. Petit, architecte des écoles à Alger.

Adopté. 80/15/014/317

6 mars 1896
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, Kaempfen, Saglio, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Michel, Haraucourt, Courajod, de Caix de Saint-Aymour, Guadet, Vaudremer, de Baudot, Moyaux, Lameire, Paul Boeswillwald, Selmersheim, [Jean-Juste] Lisch, [Paul] Boeswillwald, Marcou, Pascal, Gonse, de Lasteyrie.
Lecture est faite du procès-verbal de la séance précédente qui donne lieu à une observation de M. [Jean-Juste] Lisch au sujet de l'intérêt qu'il y aurait pour l'administration à posséder les plans ou photographies d'édifices dont M. Yperman doit relever les peintures.
Mission de M. Yperman en Grèce

M. [Jean-Juste] Lisch a reçu à ce sujet la visite de M. Eustache, pensionnaire de l'École d'Athènes, qui a déjà commencé à faire ce travail pour lequel il demande une indemnité.

d'autre part, M. Pascal croit savoir qu'un élève de l'École normale a exprimé le désir d'être secondé dans un travail de ce genre qu'il désire entreprendre.

M. le directeur des Beaux-arts fait observer que la mission confiée à M. Yperman constitue déjà une forte dépense et pour examiner cette nouvelle affaire, il est d'avis d'attendre qu'on en soit saisi officiellement.

Tentures de l'Hôtel de ville de Beaugency (Loiret)

Les tentures au nombre de huit, qui décoraient la grande salle de l'Hôtel de ville et qui doivent y reprendre place après que la restauration du monument, actuellement en cours d'exécution, sera terminée, présentent un intérêt de premier ordre, tant en raison de leur valeur propre que de leur 80/15/014/318 rareté. Ce ne sont pas, contrairement à l'opinion courante, des tapisseries, mais bien des broderies.

M. Marcou propose en conséquence à la Commission de prononcer leur classement et d'allouer une provision de 600 Francs à l'effet de faire procéder par la Manufacture des Gobelins à un essai de réparation de l'une des pièces.

Adopté.

Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris (Seine)

M. Pascal donne lecture des rapports précédemment lus par lui au Conseil général des Bâtiments civils sur le projet de restauration du monument dressé par M. Esquié. Ce projet, adopté par le Conseil, comportait la fourniture et le remplacement des parties détériorées, de façon à supprimer le plus promptement possible le grand échafaudage, les travaux de ravalement, de sculpture, de jointoiement qui pourraient être exécutés à l'aide d'un échafaudage roulant, la restauration de la plate forme, et comme dernière opération la couverture en plomb de toute la partie supérieure du monument.

M. Pascal ajoute qu'après l'approbation des procédés appliqués et justifiés par le bon emploi d'une première annuité de crédit, il propose de s'en rapporter à la prudence et au soin de l'architecte. Quant à la présence de l'échafaudage, elle risquera d'être prolongée, par le projet à l'étude du moulage du bas-relief de Rude.

M. de Baudot demande à relever deux points dans le rapport de M. Pascal :

1° On sera toujours en face de désastres, à moins de recouvrir l'édifice par une matière qui ne laisse pas pénétrer les eaux, et il y a lieu, selon lui, de commencer par recouvrir les parties supérieures du monument de matières étanches.

2° A-t-on pris un parti au sujet des petites détériorations qui se produisent dans les assises ? 80/15/014/319

Dans les désordres qui ne sont qu'apparents pourquoi refaire de grandes salles ? M. Pascal répond que sur le premier point, c'est la dépense qui l'a arrêté jusqu'alors ; sur le second point, il tombait des denticules qui pouvaient amener de graves dangers. On a remplacé les morceaux importants là où ils étaient indispensables, mais en ne faisant que strictement l'indispensable.

M. de Baudot, malgré la dépense qu'elle entraînerait, insiste sur la nécessité de faire une couverture. C'est dit-il, la seule façon d'empêcher les dégâts et de sauver l'édifice dans son ensemble.

M. Vaudremer est de l'avis de M. de Baudot.

M. Selmersheim fait observer qu'on se trouve en présence d'un système de couverture formé de dalles. Il lui semble difficile de faire établir une couverture en plomb qui ne résisterait pas, étant donné qu'un nombreux public monte sur le monument.

C'est aussi l'avis de M. Guadet qui ajoute que cette question a déjà été portée au Conseil des Bâtiments civils.

M. Pascal répond que c'est justement pour celà qu'il a été d'avis de restaurer à mesure. En fait, on a paré à l'indispensable, et la question de la couverture est encore à l'étude.

M. de Baudot fait alors observer qu'il n'a pas préconisé plus spécialement la couverture en plomb : il y a d'autres procédés qu'on peut appliquer pour couvrir le monument. Ce qu'il a voulu indiquer, c'est qu'il convenait avant tout de protéger les parties supérieures.

M. Pascal ayant fait connaître ensuite à la Commission que l'échafaudage actuel n'est maintenu en place que pour le moulage du bas-relief de Rude, M. de Lasteyrie propose de renoncer à ce moulage.

M. [Jean-Juste] Lisch appuie cette proposition et M. Haraucourt fait connaître à la 80/15/014/320 Commission les craintes exprimées par M. Pouzadoux au sujet de cette opération dont il hésiterait même à se charger.

M. Dreyfus persiste néanmoins à penser que le moulage n'abîmera pas le bas-relief et MM. Courajod et Proust insistent pour que la sous-commission désignée, soit appelée à fonctionner.

M. Michel ajoute qu'il aurait désiré que le moulage fût fait, que s'il est démontré que le moulage est impossible, on y renoncera, mais encore faut-il que la Commission fasse son rapport.

M. le directeur prie en conséquence MM. les membres de la sous-commission de vouloir bien se réunir au plus tôt, et la Commission adopte les conclusions du rapport de M. Pascal.

Château de Pau (Basses-Pyrénées)

Cette affaire n'est pas encore en état d'être soumise à la Commission. Il convient en effet, avant de pouvoir demander un projet de restauration, de trancher différentes questions d'expropriation au sujet de constructions privées dont est entourée la Tour de la Monnaie, au bas du château : il ne s'agit pour l'instant que d'un crédit d'une quinzaine de mille francs auquel les Bâtiments civils feront face, à l'aide de leurs propres ressources.

Palais de Fontainebleau (Seine-et-Marne)

M. Boitte, architecte, avait présenté un devis comportant la réfection des couvertures et chéneaux du bâtiment du Théâtre, du pavage de la Cour du Cheval Blanc, des calorifères 30 et 33 et des canaux du Jardin anglais.

Ce devis avait été approuvé par M. Charles Garnier et M. Guadet ne peut que demander à la Commission d'y donner également un avis favorable.

Adopté. 80/15/014/321

Palais des Archives à Paris (Seine)

M. Albert Thomas, architecte, a présenté un devis comportant :

1° l'achèvement de la restauration de la partie gauche de la Cour d'honneur et réparations du pavage de ladite Cour,

2° réfection partielle de la couverture du bâtiment de la rue des Quatre-fils.

M. Guadet conclut, comme l'avait fait M. Charles Garnier, à la nécessité de ces travaux. En ce qui concerne la restauration des colonnes ainsi que de certaines parties de l'entablement et de la balustrade pour laquelle M. Thomas avait proposé la reprise en ciment des parements dégradés.

M. Guadet est d'avis qu'il convient de demander à l'architecte un nouveau devis en vue d'une restauration qui, n'employant que la pierre, laisserait à cette partie du monument l'aspect qu'il est désirable de lui conserver.

En ce qui concerne les couvertures des bâtiments de la rue des Quatre-fils, M. Guadet propose d'employer l'ardoise à crochet. Moyennant le crédit proposé de 5 000 Francs, on ferait une première partie du versant nord. Le reste se continuerait par annuité.

Adopté.

Domaine de Saint-Cloud (Seine)

M. Moyaux fait connaître à la Commission que d'après le devis de l'architecte une somme de 250 000 Francs environ sera nécessaire pour la restauration complète des bassins. Les sculptures sont généralement en très mauvais état et il conviendra sans doute d'en faire des copies. Pour l'instant il y a lieu de mettre sans retard à la disposition de l'architecte une somme de 20 000 Francs, les travaux, à cause des grandes eaux, ne pouvant se faire qu'avant mai et après octobre.

M. Moyaux demande en outre à la Commission de prononcer le classement de la Grande cascade du Bassin du grand jet et du Bassin du fer à cheval. 80/15/014/322

La Commission prononce dès maintenant le classement de la Grande cascade et du Fer à cheval et décide de se rendre à Saint-Cloud le jeudi 12 mars.

Château de Rambouillet (Seine-et-Oise)

M. Moyaux, après avoir fait l'historique de cette résidence conclut au classement parmi les Monuments historiques de l'ensemble des boiseries, de la salle de bain en porcelaine de Delft, de l'Ermitage, de la Laiterie et du Pavillon des coquillages.

Adopté.

Hôtel des Invalides à Paris (Seine)

Les travaux à faire pour l'achèvement de la restauration du dallage à l'Hôtel des Invalides consistent surtout dans le remplacement des bandes d'encadrement, le remplacement des parties de mosaïque en marbre de couleur - façon florentine - disparues ou usées.

Ces travaux qui peuvent être faits par annuités, doivent s'élever d'après le devis à 26 000 Francs.

M. Moyaux demande à ce qu'ils soient autorisés.

Adopté. 80/15/014/323

12 mars 1896

Réunion de la Commission à Saint-Cloud et Versailles.

Domaine de Saint-Cloud (Seine)
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Gonse, Dreyfus, Daumet, Moyaux, Courajod, [Jean-Camille] Formigé.

La Commission qui s'est rendue à Saint-Cloud le 12 mars approuve les travaux exécutés et en cours d'exécution et adopte les propositions formulées à cet égard par M. Moyaux.

Elle appelle en outre l'attention de l'administration sur l'intérêt qu'il y aurait à faire faire une copie du groupe monumental qui domine la Grande cascade. 80/15/014/324

Palais de Versailles (Seine-et-Oise)
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, Kaempfen, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Marcou, Courajod, Michel, Dreyfus, Gonse, Moyaux, Guadet, Vaudremer, [Jean-Camille] Formigé, Lameire.

La Commission, qui s'est transportée à Versailles le 17 mars et qui a visité le château, les dépendances, les bassins et Trianon, adopte les propositions de M. Moyaux relativement aux travaux à exécuter.

La Commission émet en outre les voeux suivants :

- Cour d'entrée : suppression de la petite tourelle à gauche
- Escalier des Ambassadeurs : mettre en lumière la petite salle qui est à gauche de l'escalier et dont la fenêtre se trouve masquée par un tableau de Parrocel
- Salle de la Musique : enlèvement des candélabres appliqués au mur et qui ne sont pas dans le style de la pièce
- Salon de l'Abondance : consolidation de la voûte
- Salon de Diane : ne pas dorer la porte qui donne à l'extérieur, sur l'escalier des ambassadeurs mais la laisser voir.
- Chambre à coucher de Louis XV : donner à cette pièce le caractère d'un musée d'art décoratif

- ne pas toucher à la petite chambre Louis XVI

- enlever toutes les peintures de la Salle du Méridien, et d'une manière générale, rendre à l'art décoratif les pièces qui offrent un style déterminé.

- refaire les corniches du Cabinet Louis XV

- en ce qui concerne la Salle de l'ancien Théâtre dans laquelle est projetée l'installation d'un 80/15/014/325 musée d'histoire contemporaine, la Commission émet le voeu qu'on rétablisse les voussures et le plafond avec vitres. On utiliserait les entre-colonnements pour le placement d'un certain nombre de tableaux. Les autres seraient placés sur des épines.

La Commission est également d'avis de replacer sur les toits une alternance de trophées et de vases d'après les modèles existants. Quant aux mascarons, on referait ceux qui n'existent plus d'après des moulages.

- Colonnade : après une discussion sur la question de savoir s'il convient de placer sur son piédestal, l'original de la Proserpine de Girardon ou la copie qu'en a faite M. Suchetet, la Commission, sur la proposition de M. Kaempfen, à laquelle s'est rallié M. Proust, émet l'avis qu'il y a lieu de prier M. Marcel Lambert de s'entendre avec M. Manguin pour un essai de nettoyage des parties basses du groupe. Si l'expérience donne le résultat espéré, c'est l'original même qu'on replacera sur le piédestal, en le garantissant pendant les fortes gelées.

Quant aux colonnes, il y aura lieu de les consolider, soit au moyen de bracelets en fer, soit de petits goujons en cuivre.

Pour le bassin des Dômes : il y a lieu de dorer les balustres.
Petite salle de la musique à Trianon : ne pas toucher aux peintures, se borner à réparer le dallage. 80/15/014/326
27 mars 1896
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, Kaempfen, Dreyfus, Saglio, Michel, [Jean-Camille] Formigé, de Baudot, Haraucourt, Bardoux, de Caix de Saint-Aymour, de Mortillet, Guadet, Lameire, Vaudremer, [Paul] Boeswillwald, Selmersheim, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, Gonse, Moyaux, Pascal, Daumet.
Lecture est faite du procès-verbal de la séance précédente qui est adopté.
M. le directeur des Beaux-arts lit une lettre de M. Homolle qui remercie la Commission de la mission confiée à M. Yperman.
Château de Versailles (Seine-et-Oise)

M. Moyaux donne le détail des travaux qu'il propose d'exécuter à Versailles, aux Bassins et à Trianon, sur les crédits de l'exercice 1896 et demande à la Commission de les approuver dans leur ensemble. Il fait connaître aussi ceux dont l'exécution doit être ajournée et, parmi ceux-là, la dorure du faite de la Chapelle. Il prie en outre la Commission de prendre une décision relativement aux trophées et aux vases qu'il est question de replacer sur la balustrade du couronnement de la grande façade du Palais.

Après une observation de M. Proust qui voudrait connaître la dépense qu'occasionnerait la dorure du faîte de la chapelle, M. le directeur demande à la Commission de se prononcer sur la question des vases et des trophées.

M. Dreyfus craint que cette restauration, si elle était faite en pierre, ne soit trop coûteuse et demande si l'on ne pourrait pas employer une autre matière.

M. Gonse demande si l'on 80/15/014/327 copiera indéfiniment les motifs qui subsistent ou si l'on en fera de nouveaux, en s'inspirant bien entendu du style Louis XIV. C'est ce second système qu'il préconise.

M. le directeur ajoute que l'architecte serait tenu de donner au préalable les dessins des motifs.

M. de Baudot exprime ses craintes au sujet de cette restauration. C'est, dit-il, entrer dans une voie dangereuse que de demander des conceptions nouvelles à des artistes chargés d'une restauration.

M. Gonse répond que ces trophées ont existé et n'ont été enlevés que sous l'Empire. Ce n'est donc là qu'une restitution.

M. [Jean-Camille] Formigé est de l'avis de M. Gonse.

M. Guadet voudrait que par la crainte où l'on serait de créer du nouveau, on ne mît pas trop d'uniformité dans cette restauration. Il y avait autrefois, dit-il, variété dans les motifs des vases et des trophées.

M. de Baudot fait observer qu'il ne combat pas le principe du projet. Il a tenu seulement à mettre la Commission en garde contre le danger de laisser une trop grande part à l'invention dans cette restauration.

M. Michel estime que l'opération qu'il s'agit d'entreprendre est dangereuse. Il craint que l'opinion ne soit sévère pour elle.

Après une observation de M. Proust qui demande que M. Marcel Lambert soit invité à réunir tous les éléments dont il pourrait disposer comme dessins et croquis de vases et trophées, M. Vaudremer propose à la Commission de ne s'occuper pour l'instant que des avant-corps.

La Commission adopte à l'unanimité cette proposition et décide qu'il y a lieu seulement pour l'instant de couronner par une alternance de trophées et de vases les avant corps en se servant des modèles existants. 80/15/014/328

Moulage de bas-relief de Rude [Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris (Seine)]

M. Pascal rend compte de la visite de la sous-commission chargée d'examiner la possibilité du moulage du bas-relief de Rude et il expose que ce moulage nécessiterait une dépense d'au moins 80 à 90 mille francs. Dans ces conditions, étant donné que l'oeuvre est encore en excellent état, la sous-commission a été d'avis qu'il y avait lieu de se borner à faire des moulages de la tête, de la poitrine, des bas de la figure ailée et de l'éphèbe du 1er plan.

M. le directeur demande alors si l'estampage abîmera la couleur de la pierre. MM. Pascal et Haraucourt répondent qu'il y aura simplement enlèvement de poussière. M. Proust, tout en approuvant les conclusions du rapport, estime que la solution proposée démontre que le moulage total devait être fait.

M. Guadet voudrait que l'on mît au-dessus des quatre bas-reliefs une petite housse de protection.

M. Selmersheim croit cette mesure inutile, les eaux étant renvoyées ; d'ailleurs, ajoute t-il, il y a une étude à faire de tout le système de couverture.

M. le directeur met alors aux voix l'adoption des conclusions du rapport de M. Pascal.

Adopté.

Grange de Vauclerc (Aisne)

M. Gautier, architecte, avait dressé en 1888 un devis de 10 512 Francs 39 en vue de la restauration de la grange de Vauclerc et la Commission avait alloué pour cette entreprise une subvention égale à la moitié de la dépense, à condition pour les trois propriétaires de la construction de prendre à leur charge l'autre moitié. Par suite du refus de l'un d'eux, l'affaire doit être abandonnée.

Il s'agit aujourd'hui de se préoccuper de la sauvegarde du monument dont les détériorations s'accentuent et M. Paul Boeswillwald propose afin de décider les propriétaires à un sacrifice, de réduire 80/15/014/329 leur contribution totale à un tiers, l'État accordant une subvention de 7 012 Francs 35. Après une observation de M. Daumet qui ne croit pas qu'il y ait chance que les propriétaires fassent une dépense à laquelle ils ne sont pas contraints,

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'approuver les propositions du rapporteur, l'administration étant dès maintenant autorisée à prendre toute la dépense à sa charge, si l'on n'obtient rien des propriétaires.

Adopté.

Église d'Étival (Vosges)
Le devis dressé par M. Schuler en vue de la restauration de l'église d'Étival s'élève à 24 940 Francs.

M. [Paul] Boeswillwald propose, étant donné que le monument n'est pas d'un intérêt de premier ordre, de se borner à accorder une allocation de 2 000 Francs, à la charge pour la Commune de solliciter l'aide des Cultes pour parfaire la différence.

Adopté.

Église de Royaucourt (Aisne)
M. Gautier, architecte, a dressé en vue de la restauration de l'église de Royaucourt un devis qui a été réduit à 7 685 Francs. Les administrations locales participent à la dépense pour 2 500 Francs.

M. [Paul] Boeswillwald propose à la Commission d'accorder une subvention de 3 500 Francs pour l'entreprise, en invitant la Commune à s'adresser aux Cultes pour le complément de la dépense.

Adopté.

Église Saint-Just à Narbonne (Aude)
M. Révoil a dressé un devis de 11 181 Francs 57 en vue de la restauration de la salle acoustique qui surmonte la chapelle de l'annonciade, attenant à l'église Saint-Just à Narbonne.

M. [Paul] Boeswillwald propose 80/15/014/330 d'approuver le devis et d'autoriser l'architecte à entreprendre immédiatement les travaux de reprise des maçonneries et à monter le contrefort pour permettre d'enlever les batteries d'étais de la Cour de l'école.

La Commission accorderait 6 000 Francs pour l'entreprise laissant à la Fabrique le soin de réunir le complément des ressources nécessaires.

Adopté.

Église de Besse-et-Saint-Anastaise (Puy-de-Dôme)
M. Petitgrand, architecte, a dressé un devis de 6 177 Francs 08 en vue de la restauration de l'église de Besse.

M. [Paul] Boeswillwald propose d'approuver le devis et d'allouer une subvention de 3 000 Francs à condition pour la Commune de compléter le montant de la dépense.

Adopté.

Conservatoire national des arts et métiers à Paris (Seine)

M. Selmersheim fait connaître à la Commission le résultat de sa visite au Conservatoire des Arts et Métiers et expose les conditions déplorables dans lesquelles se trouve l'ancienne église Saint-Martin-des-Champs, par suite des constructions adossées contre elle. Son impression est que la situation de ce monument si précieux pour l'art se trouve gravement compromise et il propose de profiter de l'alignement de la rue Réaumur pour achever l'oeuvre commencée par Vaudoyer de son dégagement et de sa restauration.

Le rapporteur fait également connaître à la Commission les conditions dans lesquelles d'après M. le colonel Laussedat, cette opération pourrait s'effectuer et qui comprendrait deux parties : dégagement de l'église, agrandissement du Conservatoire, la dépense est évaluée au total de 1 333 918 Francs.

Après une observation de M. Guadet qui estime que les évaluations de M. le colonel Laussedat sont trop élevées, l'État 80/15/014/331 ne devant payer les terrains qu'à leur valeur vénale, M. Daumet demande que la Commission se prononce sur la question de principe, en ajournant les questions d'exécution.

La Commission adopte à l'unanimité les conclusions du rapport de M. Selmersheim et émet à l'unanimité le voeu suivant : "la Commission des Monuments historiques, préoccupée de la situation déplorable résultant, pour l'ancienne église Saint-Martin-des-Champs, de son enclave dans des propriétés particulières, émet le voeu que M. le ministre de l'Instruction publique des Beaux-arts et des Cultes signale à ses collègues du Commerce et des Finances la nécessité de profiter des opérations de rectification d'alignement de la rue Réaumur pour assurer, de concert avec la Ville de Paris, le dégagement dans la plus large mesure possible, de ce remarquable édifice".

Palais du Louvre et des Tuileries à Paris (Seine)

M. Daumet donne à la Commission le détail des travaux proposés par l'architecte pour l'exercice 1896 au Palais du Louvre et des Tuileries et qui se décomposent comme suit :

réfection de dallages, 8 000 Francs

carrelage 12 000 Francs

escalier Daru 50 000 Francs

Salle des États 80 000 Francs

ensemble 150 000 Francs.

La Commission en approuve l'exécution.

Église de Ferrières (Loiret)

Les dégâts causés par la foudre à l'église de Ferrières ont été tels que, malgré les mesures prises par la Commune pour empêcher la chute des maçonneries endommagées, il y a lieu de procéder à une restauration définitive de l'édifice qui présente encore des dangers. Le devis de cette restauration, dressé par M. l'architecte Dumur, se monte à 11 880 Francs 75. 80/15/014/332

La Commune ne pouvant fournir que 4 000 Francs, M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'accorder également 4 000 Francs, les autorités locales devant s'adresser aux Cultes pour le complément de la dépense.

Adopté.

Église de Pont-Croix (Finistère)

M. Gout, architecte, a dû dresser un devis supplémentaire de 9 975 Francs en vue de la restauration du clocher de l'église de Pontcroix où, depuis l'époque où son premier devis avait été dressé, de graves désordres se sont produits.

M. [Jean-Juste] Lisch qui a visité l'église de Pontcroix a constaté, en outre, vu la difficulté d'exécution des travaux à une grande hauteur, l'impossibilité où s'est trouvé l'architecte de reconnaître exactement toutes les parties du clocher qui nécessitaient une réparation et il propose l'approbation du devis.

Il demande en conséquence à la Commission d'accorder 5 000 Francs pour cette entreprise, à condition pour la Commune de pourvoir au complément de la dépense, en sollicitant au besoin le concours des Cultes.

Adopté.

Église de Lambour à Pont-l'Abbé (Finistère)

Le conseil de Fabrique de l'église de Lambour à Pont-l'Abbé, a demandé le classement de cette église dont le clocher est à l'état de ruines, mais qui présente néanmoins des dispositions typiques. Sa construction remonte au XIIIe et au XVIe siècle.

M. [Jean-Juste] Lisch en propose le classement et M. de Baudot donne un avis conforme.

Adopté.

Église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher)

Le préfet du Loir-et-Cher demande à l'administration d'approuver le devis de 19 919 Francs 75, dressé par M. de Baudot en vue de 80/15/014/333 la restauration de l'église de Saint-Aignan.

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'approuver ce devis et, étant donné la nécessité qu'il y a de terminer cette restauration entreprise depuis si longtemps, il demande à la Commission d'accorder une subvention de 8 500 Francs, en invitant la Commune à pourvoir au complément de la dépense, en sollicitant au besoin le concours de la direction des Cultes.

Adopté.

Verrières de l'église Saint-Pierre à Roye (Somme)

Le Conseil général de la Somme a voté pour la conservation des verrières de l'église Saint-Pierre de Roye dont la restauration s'impose d'urgence, une somme de 4 000 Francs. La Commune et la Fabrique ont fourni chacune un apport de 1 000 Francs. Le devis dressé par M. Danjoy architecte (et qui ne comporte que la restauration des trois verrières les plus endommagées) s'élève à 11 006 Francs 11. Dans ces conditions, le préfet demande à l'administration d'accorder une subvention égale au déficit, soit 5 006 Francs 11.

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'accorder le tiers environ de la dépense, soit 4 000 Francs, sous la condition que rien ne sera exécuté comme restauration des vitraux, sans approbation de la Commission.

Adopté.

Église d'Assier (Lot)

Le devis dressé par M. Gout, architecte, en vue de la reconstruction de l'ancienne sacristie de l'église d'Assier s'élève à 11 069 Francs 92. Une somme de 4 000 Francs a été réunie par les autorités locales et on demande à l'État de pourvoir au complément de la dépense.

Tout en proposant à la Commission d'approuver le devis dressé par M. Gout, M. [Jean-Juste] Lisch estime qu'il n'y a pas lieu pour elle d'accorder une subvention pour un bâtiment neuf élevé uniquement pour la satisfaction du clergé et il conclut au renvoi de 80/15/014/334 l'affaire à l'administration préfectorale pour qu'il lui soit possible de solliciter directement un secours sur le budget des Cultes.

Adopté.

Château de Blois (Loir-et-Cher)

Sur l'invitation de M. [Jean-Juste] Lisch, qui avait constaté le mauvais état des charpentes des combles du bâtiment de François Ier au château de Blois, M. l'architecte de Baudot a dressé un devis des réparations nécessaires, évalué à 9 246 Francs 77. Les travaux prévus paraissent indispensables pour la conservation de cette partie du château, le rapporteur propose à la Commission d'approuver le devis et d'accorder une nouvelle subvention de 9 246 Francs 77.

Adopté. 80/15/014/335

24 avril 1896
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, de Baudot, Paul Boeswillwald, de Caix de Saint-Aymour, Courajod, Daumet, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Guadet, Haraucourt, Kaempfen, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, de Mortillet, Moyaux, Saglio, Selmersheim.
Lecture est faite du procès-verbal de la séance précédente qui est adopté.
Moulage du bas-relief de Rude à l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris (Seine)

Après une question de M. Courajod relativement au moulage du bas-relief de Rude à l'Arc de Triomphe, M. le directeur des Beaux-arts exprime le regret que la figure totale de La Marseillaise ne doive pas être moulée et il demande s'il n'y aurait pas lieu de faire le moulage de cette figure dans son ensemble, quitte à négliger celui de l'éphèbe.

Après une réponse de M. Courajod qui insiste pour que l'éphèbe qui est également un morceau de toute beauté soit également moulé, et après quelques explications fournies par M. Haraucourt sur les différents prix que coûteraient certains moulages partiels, M. le directeur propose à la Commission de porter de 5 000 à 10 000 Francs l'allocation votée pour les estampages du bas-relief.

Adopté.

Château de Versailles (Seine-et-Oise)

M. Dreyfus présente ensuite à la Commission une aquarelle représentant le château de Versailles tel qu'il était, avec l'alternance des vases et des trophées sur la balustrade du couronnement de la Grande façade. Il sera fait une photographie agrandie de ce document et M. Dreyfus qui est en mesure de présenter à la Commission d'autres aquarelles du château, voudra bien s'entendre avec M. Moyaux pour décider quelles seront celles qu'il y aura intérêt 80/15/014/336 à photographier.

Église de Saint-Martin-aux-Bois (Oise)

Pendant l'exécution des travaux de restauration de l'église Saint-Martin-aux-Bois, M. l'architecte Chaine a retrouvé des dallages anciens, établis sur la surépaisseur des murs des bas-côtés lesquels ont dû être brutalement coupés lors du premier remaniement fait à la couverture.

M. Selmersheim estime qu'il y a lieu de rétablir ces dispositions primitives et il propose d'approuver le devis de 4 916 Francs 22 dressé à cet effet, en inscrivant la dépense au crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Prieuré de Bellefontaine (Oise)

M. l'architecte Bernard a dressé en vue de la restauration du prieuré de Bellefontaine un devis de 7 825 Francs 23. L'architecte propose de déblayer les voûtes actuellement chargées de végétation, de les protéger au moyen d'une chape en ciment et d'étendre ensuite sur les surfaces recouvertes une épaisse couche de terre que l'on ensemencera de gazon et de graminées de façon à changer le moins possible l'aspect de ces restes.

Le rapporteur demande à la Commission d'approuver ce devis avec inscription de la somme prévue au crédit des Monuments historiques.

Après une observation de M. Gonse qui demande comment l'architecte pourra enlever les végétations sans causer de dégâts, M. [Jean-Camille] Formigé dit que le monument ne lui semble pas présenter un intérêt bien considérable.

M. Gonse répond que c'est au contraire un témoignage artistique du plus haut prix.

M. de Baudot, qui a été voir le monument, le trouve, comme M. Gonse très 80/15/014/337 artistique et très intéressant, notamment en ce qui concerne la voûte centrale, mais il est d'avis qu'il n'y a pas lieu de remplacer la végétation ainsi que l'indique l'architecte. Il conviendrait plutôt de recouvrir la construction d'un parapluie un ciment armé.

M. Courajod propose une toiture qui n'aurait pas de contact avec le monument tel qu'il est actuellement.

M. Selmersheim se demande, puisqu'on doit recouvrir la voûte d'une chape de protection en ciment, quel inconvénient il y a à mettre de la terre sur le ciment dont la résistance ne deviendrait par cela même que plus grande. Il ajoute que de nombreux exemples de ce genre ne manquent pas.

M. de Baudot objecte que, partout où l'on fait une chape en ciment, ce ciment se fend. Ce qu'il faut faire, c'est un parapluie en ciment armé qui ne touche pas le monument de façon à respecter absolument le caractère de la voûte.

M. [Jean-Camille] Formigé voudrait que l'on abritât le monument sous un hangar. Il craindrait que le parapluie en ciment armé ne laissât un vide entre la construction et la couverture.

M. Daumet se demande si le vent n'aura pas là une action dangereuse et il propose d'inviter l'architecte à étudier un nouveau projet.

M. de Baudot répond qu'il sera facile d'obvier, dans la pratique, aux inconvénients signalés par MM. [Jean-Camille] Formigé et Daumet, et il insiste pour qu'on s'entende pour l'instant sur la question de principe.

M. Selmersheim fait alors observer qu'il faut en tout cas commencer par déblayer les voûtes, c'est seulement après cette opération qu'il sera possible de faire une seconde étude.

La Commission adopte cet avis. 80/15/014/338

Église de Cintheaux (Calvados)

M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 10 320 Francs en vue de la restauration de l'église de Cintheaux.

M. Selmersheim est d'avis d'approuver ce devis, sauf pour ce qui regarde le rétablissement de la croix au sommet du pignon ouest, et il propose d'allouer conditionnellement 3 160 Francs, soit moitié de la somme restant à parfaire, la Commune étant d'autre part disposée à accorder pour l'entreprise une somme de 4 000 Francs.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur et décide en outre qu'il y a lieu de faire la reprise de la fenêtre du choeur, au-dessus de la porte, sur la face sud.

Église de Champdieu (Loire)

M. l'architecte Petitgrand a dressé un devis de 21 930 Francs 50 en vue de la restauration de l'église de Champdieu. Le 1er chapitre de ce devis qui comporte les travaux les plus urgents s'élève à 12 147 Francs 50. Parmi ceux compris au 2e chapitre, le jointoiement du clocher central et les réparations aux toitures de la nef présentent également un caractère d'urgence.

Le rapporteur propose de les joindre au 1er chapitre qui s'élèverait ainsi à 13 969 Francs 59 et d'accorder une allocation conditionnelle de 8 000 Francs.

La Commission adopte cette proposition, approuve le devis dans son ensemble, autorise l'exécution des travaux compris au 1er chapitre et alloue la subvention proposée.

Clocher de l'église de Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise)

M. l'architecte Nodet a dressé un devis de 30 546 Francs 18, en vue de la restauration de l'église de Beaumont. Les travaux prévus au chapitre 1er de ce devis s'élèvent à 28 943 Francs 02.

M. Selmersheim propose 80/15/014/339 d'approuver seulement le 1er chapitre du devis (les travaux prévus au second chapitre pouvant être ajournés) et d'allouer une allocation conditionnelle de 10 000 Francs.

Adopté.

Église Notre-Dame de Senlis (Oise)

M. Maillard, architecte peintre, a exécuté deux esquisses de verrières pour l'église Notre-Dame de Senlis, la dépense devant être entièrement à la charge du curé.

M. Selmersheim, en présence des inexpériences que présentent ces esquisses, estime qu'il y a lieu, avant de prendre une décision, de demander à l'artiste la production de cartons grandeur d'exécution :

1° d une travée de la baie du transept, 2° de la totalité de la fenêtre du bas-côté.

M. le directeur des Beaux-arts pense que c'est là un travail considérable qu'on va exiger de l'artiste pour aboutir, somme toute, à un refus.

M. [Jean-Camille] Formigé voudrait avant de prendre une décision, qu'on demanda un dessin de la partie architecturale et M. Guadet souhaiterait qu'on obtînt de l'artiste un spécimen de ce qu'il peut faire.

M. [Jean-Juste] Lisch exprime les craintes au sujet du résultat ; quel que soit le talent d'un artiste, il lui faut, pour pouvoir exécuter des vitraux dans un monument du Moyen Âge, des études toutes spéciales.

M. de Baudot est de cet avis. C'est, ajoute-t-il, un procédé qu'il faut connaître et dont les très grands artistes ne se doutent même pas.

M. Guadet voudrait néanmoins qu'on tentât l'essai. Il y a intérêt à faire progresser l'art de la peinture sur verre et si de grands artistes voulaient s'y appliquer, on obtiendrait sans doute des oeuvres remarquables en ce genre. 80/15/014/340

M. Daumet demande que l'architecte dirige les travaux du peintre. En un mot, l'architecte doit être prépondérant comme plus compétent.

La Commission adopte cette manière de voir et il est entendu que M. Selmersheim imposera une conception à M. Maillard pour les verrières en question.

Église de Bernières-sur-Mer (Calvados)

M. l'architecte de La Roque a dressé un devis de 4 185 Francs 63, en vue de la restauration de l'église de Bernières. Le préfet en faisant connaître à l'administration que la Commune n'a pu recueillir pour l'entreprise qu'une somme de 500 Francs dont 250 Francs votés par le Conseil général, lui demande de parfaire la différence.

Le rapporteur propose à la Commission d'approuver le devis et d'allouer 2 000 Francs conditionnellement, la Commune étant invitée à s'adresser aux Cultes pour obtenir le complément de la somme nécessaire.

Adopté.

Postérieurement à cette séance de la Commission, le préfet a fait savoir que le Conseil général avait voté un secours supplémentaire de 500 Francs.

Église de Tour (Calvados)

M. [Victor] Ruprich-Robert, architecte, a dressé un devis de 9 964 Francs 50 en vue de la restauration de l'église de Tour. La dépense prévue au 1er chapitre de ce devis qui comprend la remise en état des piliers romans de la croisée, se monte à 3 054 Francs 75 et devrait incomber à la Commune. Le chapitre 2 comprend des réparations extérieures de maçonnerie et divers raccords à la couverture. Il s'élève à 5 914 Francs 35. Quant aux travaux prévus au dernier chapitre, ils pourraient être ajournés.

Le rapporteur propose en conséquence, en approuvant l'ensemble des travaux, d'allouer 3 000 Francs, pour aider à l'exécution de ceux qui se trouvent compris au chapitre 2, sous la condition pour 80/15/014/341 la Commune de parfaire le déficit en prenant également à sa charge la dépense résultant de la remise en état des piliers. Il y aura lieu également de rappeler au maire de Tour les règlements relatifs aux objets mobiliers dans les édifices classés.

Adopté.

Ancienne église de Burlats (Tarn)

M. l'architecte Gout a dressé un devis de 36 890 Francs 02 en vue de la restauration des ruines de l'église de Burlats. Ce projet comprend l'aménagement de la mairie et de la maison d'école et la consolidation des restes de l'église.

M. Selmersheim propose de fixer à 17 000 Francs la part contributive de l'État dans cette entreprise en laissant à la charge de la Commune le complément des ressources nécessaires.

M. Guadet voudrait que, si ces ruines méritent vraiment d'être conservées, on ne les laissât pas ainsi obstruer par des constructions neuves.

M. Gonse serait d'avis de ne pas toucher à ces restes.

M. [Jean-Juste] Lisch trouve fâcheux d'encombrer des ruines intéressantes de constructions secondaires. En tout cas, ajoute-t-il, il n'y aurait pas lieu pour l'État de participer à la dépense.

M. Selmersheim objecte qu'on ne peut pas s'opposer à l'exécution des travaux projetés, le bâtiment appartenant à la Commune.

Après une observation de M. [Jean-Camille] Formigé qui propose de se borner à soumettre le projet au Comité des Bâtiments scolaires, la Commission déclare que le monument est tellement ruiné qu'il y a danger de laisser s'en approcher les enfants et émet l'avis qu'il y a lieu de signaler le fait au Comité des Bâtiments scolaires.

Église de Pontorson (Manche)

M. l'architecte Petitgrand a dressé un devis de 62 300 Francs 98, en vue de la restauration 80/15/014/342 de l'église de Pontorson.

Ces travaux ne lui paraissant pas tous comporter le même caractère d'urgence, M. Selmersheim est d'avis de renvoyer le projet à son auteur en vue d'une classification par caractère d'urgence, en y ajoutant ceux qui ont été reconnus nécessaires aux toitures. Ce remaniement permettrait de statuer sur les réparations indispensables à exécuter à l'édifice et pour lesquelles 20 000 Francs sont déjà acquis, dont 19 000 votés par la Fabrique et 1 000 par le Conseil municipal.

La Commission adopte les conclusions du rapporteur. Les travaux seront délimités par caractère d'urgence et approuvés au fur et à mesure des besoins.

Buffet d'orgue de l'église Notre-Dame de Mantes (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim soumet à la Commission un projet de buffet d'orgue, dressé par M. Simil, architecte, pour l'église Notre-Dame de Mantes. Ce buffet, par l'emplacement qu'il occupera, ne devra pas être visible.

La Commission adopte le projet avec voeu de simplification.

Halles d'Évron (Mayenne)

M. l'architecte Darcy a dressé un devis de 32 680 Francs en vue de la restauration des Halles d'Évron, construction qui remonte au XVe et XVIe siècle. Cette restauration est des plus urgentes, une dislocation générale des charpentes étant à craindre.

M. [Jean-Juste] Lisch propose l'approbation du devis qui ne comporte que des travaux de première urgence et il demande à la Commission d'allouer 16 000 Francs pour l'entreprise, l'autre moitié de la dépense restant à la charge de la Commune.

Adopté.

Clocher de Sainte-Marie à Saintes (Charente-Inférieure)

Le ministre de la Guerre 80/15/014/343 a informé l'administration de la nécessité de procéder à la consolidation du clocher de l'ancienne église Sainte-Marie-aux-Dames, à la caserne Taillebourg à Saintes. Il ajoute que le concours de son département pour cette entreprise ne pourrait en tout cas qu'être limité à la dépense qu'aurait entraînée la démolition de ce clocher que le service du Génie aurait déjà remplacé par une couverture n'était sa valeur artistique.

Dans ces conditions, M. [Jean-Juste] Lisch propose de prendre à la charge des Monuments historiques les deux tiers de la dépense nécessaire à la restauration du clocher, soit 30 000 Francs, de donner avis de cette décision au ministre de la Guerre et d'inviter M. Ballu à commencer d'urgence les travaux.

Adopté.

Église de Tréguier (Côtes-du-Nord)

M. l'architecte Ballu a dressé un devis divisé en quatre chapitres, en vue de la restauration des toitures et charpentes du cloître de la cathédrale de Tréguier, dont la dépense est évaluée à 16 305 Francs 31.

Toutes les réparations prévues à ce devis étant nécessaires, M. [Jean-Juste] Lisch en raison de l'intérêt que présente l'édifice, propose à la Commission d'allouer 8 000 Francs pour l'entreprise, à la charge pour les autorités locales de parfaire le déficit, en sollicitant au besoin le concours des Cultes ou du département.

Adopté.

Église du Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)

Le devis rectifié de 31 254 Francs 85 présenté par M. l'architecte Gout en vue de la restauration de l'église du Mas-d'Agenais comprend la consolidation du porche et du transept sud, la réfection partielle des couvertures et l'établissement d'un campanile destiné à remplacer les restes du clocher. Les autorités locales n'ayant pu réunir pour l'entreprise qu'une somme de 10 000 Francs, c'est donc un déficit de 80/15/014/344 21 254 Francs 85 qu'il reste à combler. Etant donné que la majeure partie des travaux prévus au devis s'applique à des constructions neuves.

M. [Jean-Juste] Lisch demande que la subvention de l'État soit affectée uniquement aux travaux de consolidation et il propose de la fixer à 10 000 Francs, les autorités locales étant invitées à parfaire la différence avec l'aide des Cultes s'il y a lieu.

Après une observation de MM. Gonse et Courajod qui estiment qu'il vaudrait mieux se désintéresser du monument, la Commission, d'accord avec M. [Jean-Juste] Lisch qui se rallie à cet avis, décide qu'il y a lieu de refuser l'allocation demandée, en réservant la question du déclassement.

Verrières de Semblançay (Indre-et-Loire)

Le devis dressé par M. Bruneau en vue de la restauration des verrières de l'église de Semblançay s'élève à 4 888 Francs 62. L'ordre ayant été donné à l'architecte de procéder à la dépose des vitraux afin d'éviter de graves accidents, le travail se trouve engagé et il devient urgent de le terminer.

Dans ces conditions, M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission, la Commune n'ayant pu réunir que 1 200 Francs à l'aide de dons particuliers, d'allouer une somme de 3 785 Francs 62 nécessaire pour assurer l'exécution des travaux projetés.

Adopté.

Église de Beaumont (Dordogne)

M. Rapine, architecte, a dressé un devis de 7 854 Francs 78, en vue de la restauration de l'église de Beaumont. Les autorités locales paraissent pouvoir disposer de ressources assez importantes, M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'accorder pour l'entreprise une somme égale au tiers de la dépense, soit 2 600 Francs, à la charge pour la Commune et la Fabrique de combler le déficit, en sollicitant au besoin le concours des Cultes.

Adopté. 80/15/014/345

Église du Vigan (Gard)

M. l'architecte Gout a dressé un devis rectifié de 21 243 Francs 18, en vue de la restauration de l'église du Vigan. Les travaux prévus étant tous nécessaires, M. [Jean-Juste] Lisch demande l'approbation du devis, mais la majeure partie de ces travaux rentrant dans la catégorie de ceux d'entretien, il propose de fixer seulement à 7 000 Francs, la participation des Monuments historiques, les autorités locales étant invitées à parfaire le déficit, en sollicitant au besoin le concours des Cultes.

Adopté.

Église Sainte-Radegonde à Poitiers (Vienne)

Les murs de l'église Sainte-Radegonde sont abîmés par des plaques de marbre que certains pélerins, suivant un ancien usage, y font sceller, après y avoir inscrit leur nom.

N'ayant pu obtenir du curé de Sainte-Radegonde promesse de s'opposer à cet usage, M. [Jean-Juste] Lisch demande qu'une lettre soit adressée à la Fabrique, rappelant l'article II du décret du 3 janvier 1889.

Adopté.

Église de Montmort (Marne)

M. l'architecte Génuys a dressé un devis de 1 149 Francs 86, en vue de la réparation des ferrures des vitraux de l'église de Montmort et de l'établissement d'un grillage de protection. La Commune a réuni 200 Francs pour cette entreprise et un propriétaire, M. le marquis de Montmort, s'offre à fournir 400 Francs, à condition que le travail s'exécute promptement.

M. Marcou propose à la Commission de pourvoir au déficit en allouant une somme de 549 Francs 86.

Adopté. 80/15/014/346

15 mai 1896
Présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, Bardoux, de Baudot, [Paul] Boeswillwald, Courajod, Daumet, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Guadet, Haraucourt, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, de Mortillet, Moyaux, Pascal, Saglio, Selmersheim, Vaudremer.
Lecture est faite du procès-verbal de la séance précédente qui est adopté.
Gravure de Versailles (Seine-et-Oise)

M. [Jean-Juste] Lisch communique à la Commission des gravures qu'il possède sur le Bassin des dômes, à Versailles. Il est entendu que M. Moyaux, Inspecteur général, fera faire un calque de ces gravures.

Menhir de Clamart (Seine)

M. de Mortillet communique également des photographies du poteau indicateur que, sur l'avis de la Commission des monuments mégalithiques, il a fait établir auprès du menhir découvert à Clamart. Après différentes observations échangées au sujet de la forme et des dimensions que pourrait avoir ce poteau, M. le directeur des Beaux-arts prie MM. les Inspecteurs généraux de s'entendre avec M. de Mortillet sur la question.

Ruines de Timgad (Algérie)

M. [Paul] Boeswillwald, qui vient de revoir les ruines de Timgad, indique à la Commission de quelle manière il y aurait lieu de faire emploi du crédit de 45 000 Francs affecté pour 1896 à cette entreprise :

- dégager aux abords de la voie qui mène de la porte nord au Forum, le Cardo, une largeur de 3 à 4 mètres,

- entreprendre la consolidation de l'Arc de Trajan,

- remettre en état des constructions aux abords des voies nouvellement dégagées et remonter les colonnes du Temple de Jupiter dont les bases, tambours et chapiteaux sont alignés sur le sol. 80/15/014/347

En faisant connaître l'impression qu'il a ressentie en présence des restes déjà mis à découvert de l'ancienne colonie romaine, le rapporteur rend hommage aux soins intelligents et scrupuleux de M. l'architecte en chef de l'Algérie.

La Commission demande que M. Ballu soit félicité, et son rapport paraîtra à l'Officiel.

La Commission, sur la proposition de M. le directeur des Beaux-arts, émet en outre l'avis qu'il convient de placer au Musée les médaillons de Duthoit et d'Émile Boeswillwald.

Église des Jacobins à Toulouse (Haute-Garonne)

M. Petitgrand, architecte, a dressé un nouveau devis de 30 072 Francs 51, en vue de la restauration de la toiture des Jacobins, à Toulouse. Ce projet ne donnant pas lieu à observation, le rapporteur propose de l'approuver et d'allouer à la Ville de Toulouse une somme de 5 000 Francs pour l'entreprise.

Adopté.

Église de Coucy-la-Ville (Aisne)

L'administration ayant fait connaître au préfet de l'Aisne qu'il ne lui paraissait pas possible de participer à la dépense des travaux de restauration de l'église de Coucy-la-Ville, ces travaux n'étant devenus nécessaires que par suite d'une négligence d'entretien de la part de la Fabrique et de la Commune, celui-ci demande aujourd'hui au ministre de revenir sur sa décision. Il allègue que la Commune qui ne compte que 263 habitants s'est déjà imposée exceptionnellement et qu'elle a contracté un emprunt de 6 800 Francs pour la restauration de son clocher.

Le devis des travaux prévus par M. l'architecte Gautier, ne s'élevant qu'à 771 Francs 75, le rapporteur propose en conséquence à la Commission d'allouer 400 Francs pour l'entreprise, en invitant les autorités locales à solliciter l'aide des Cultes pour parfaire la différence.

Adopté. 80/15/014/348

Église de Rambercourt-aux-Pots (Meuse)

M. l'architecte Louzier a dû dresser un devis supplémentaire de 10 749 Francs 77 en vue de l'achèvement de la restauration de l'église de Rambercourt, par suite du mauvais état des formes de la charpente et de l'ardoise vieille qui n'a pu être réemployée.

Le rapporteur qui a vu les travaux, estime qu'il y a lieu d'approuver ce nouveau devis et il propose à la Commission d'accorder 5 000 Francs pour l'entreprise en invitant la Commune à recourir aux Cultes pour le complément de la dépense.

Adopté.

Église de Bouilly (Marne)

M. l'architecte Darcy invité à présenter un rapport sur l'église de Bouilly estime que sa valeur artistique ne justifierait pas le sacrifice de la dépense nécessaire pour la restaurer. Cette église ayant été en effet l'objet, à diverses époques, de remaniements qui en ont altéré le caractère, le rapporteur propose à la Commission de prononcer son déclassement.

Adopté.

Dégagement de l'église Saint-Nazaire à Béziers (Hérault)
M. Révoil, architecte, a été invité à dresser un plan de la situation des divers immeubles qui peuvent être atteints par l'isolement projeté de l'abside de l'église Saint-Nazaire à Béziers.

Le rapporteur, au cours de son passage en cette Ville, a, par lui-même, pu reconnaître qu'il n'y avait aucun inconvénient à supprimer les pavillons de droite qui se trouvent à l'entrée de la Cour d'honneur. Il suffirait de trouver une compensation pour le logement du concierge. Il conviendrait également de déplacer les urinoirs et d'éloigner une borne-fontaine située actuellement trop près de l'abside.

M. [Paul] Boeswillwald propose à la Commission d'inviter l'architecte à traiter pour tous les travaux nécessaires avec les 80/15/014/349 administrations intéressées.

Adopté.

Théâtre antique d'Arles (Bouches-du-Rhône)
M. Révoil, architecte, a dressé un devis de 8 467 Francs 70 en vue de l'établissement d'un grillage de protection, à la partie nord des restes de l'ancien théâtre antique d'Arles.

Le rapporteur propose d'approuver ce devis et d'allouer pour cette entreprise une somme de 4 000 Francs, à la charge pour la Ville de pourvoir au complément de la dépense.

Adopté.

Église des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône)
M. l'architecte Révoil a dressé un devis de 20 000 Francs en vue de la restauration de l'église des Saintes Maries. Le rapporteur propose d'approuver ce devis et d'allouer une somme de 6 000 Francs pour l'entreprise, le surplus de la dépense devant être demandé aux Cultes.

Après une observation de M. Gonse qui exprime ses craintes au sujet du rejointoiement qu'il y a lieu de faire du côté de la mer et qui voudrait que le travail fut à peine visible, M. Courajod, signale que les pèlerins en montant sur le monument ont l'habitude d'emporter des petits morceaux de crête de la couverture.

M. de Mortillet pense qu'on ne pourra sauver une partie de l'église ancienne qu'en empêchant les pèlerins d'y monter.

La Commission, en adoptant les conclusions du rapporteur, émet l'avis qu'il y a lieu d'interdire aux pèlerins l'accès du comble.

Moulins de Poissy (Seine-et-Oise)

M. le ministre des Travaux publics a fait connaître à l'administration que les trois moulins, dits de la Reine Blanche, accolés au pont de Poissy, sont dans un état tel de délabrement qu'ils constituent 80/15/014/350 un danger pour la navigation. L'un d'eux appartenant à l'État, le Conseil général des Ponts et Chaussées a été appelé à se préoccuper de la question et a émis l'avis qu'il y avait lieu de procéder à sa démolition, sauf dans le cas où la Commission des Monuments historiques le revendiquerait. Elle devrait alors prendre à sa charge les frais que nécessiterait sa restauration.

M. Selmersheim, qui s'est rendu à Poissy, estime que ce moulin, pas plus que les deux autres qui appartiennent à des particuliers, ne présente un intérêt suffisant pour que le classement en soit justifié et il propose de répondre en ce sens au ministre des Travaux publics.

M. Proust rappelle que l'administration s'est déjà désintéressée des moulins de Maisons-Laffitte. Il se demande s'il y a lieu de faire de même pour ceux de Poissy.

M. [Jean-Juste] Lisch répond que l'administration ne s'était pas désintéressée de ces moulins : elle n'a pas pu les racheter.

Après une observation du rapporteur qui fait connaître que ces moulins ne sont guère plus actuellement que des masures, la Commission adopte ses conclusions.

Église Saint-Pierre à Lisieux (Calvados)

En 1889, la Commission avait approuvé un devis de 54 427 Francs 55, dressé par M. Louzier en vue de la restauration de l'église Saint-Pierre à Lisieux et avait alloué conditionnellement une subvention égale au tiers de la dépense. L'affaire ayant été abandonnée par suite de l'impossibilité où s'étaient trouvées les autorités locales de parfaire la différence, M. Louzier a dressé un devis partiel de 15 693 Francs 32 pour la restauration des soubassements des chapelles sud de la nef. Le rapporteur propose de l'approuver et d'allouer pour cette entreprise une somme de 6 000 Francs à prélever sur la subvention 80/15/014/351 déjà votée. La Commune et la Fabrique, qui ont déjà réuni une somme de 2 500 Francs, devraient en outre solliciter l'aide des Cultes.

Adopté.

Église d'Ouville-la-Bien-Tournée (Calvados)

La Commune d'Ouville-la-Bien-Tournée a voté un emprunt de 8 000 Francs en vue de la restauration de son église dont elle sollicite le classement. Cette église présentant des dispositions intéressantes, le rapporteur propose à la Commission d'accueillir cette demande. Il conviendrait aussi de charger M. [Gabriel] Ruprich-Robert, architecte, de faire un relevé de l'édifice et de présenter des propositions en vue de la consolidation du choeur et de la réparation des toitures en général.

Adopté.

Église de Rosnay-l'Hôpital (Aube)
M. Louzier, architecte, a dressé un premier devis de 4 800 Francs 68 en vue de la remise en plomb des verrières de l'église de Rosnay et un deuxième devis de 5 070 Francs 39 en vue de la restauration de l'édifice même.

Les travaux prévus dans ces deux devis paraissant de première nécessité, M. Selmersheim propose à la Commission de les approuver et d'allouer conditionnellement une subvention de 4 000 Francs applicable à leur ensemble. Les autorités locales, qui ont déjà réuni une somme de 2 100 Francs pour la restauration des verrières seules, seraient invitées à parfaire le complément de la dépense en sollicitant l'aide de la direction des Cultes qui aurait déjà promis un secours de 1 300 Francs pour la restauration de ces verrières. Après une question de M. de Baudot relativement aux conditions dans lesquelles cette promesse aurait été faite par les Cultes, la Commission adopte les conclusions du rapporteur. 80/15/014/352

Église Saint-Maclou à Bar-sur-Aube (Aube)

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 26 900 Francs 73 en vue de la restauration de l'église Saint-Maclou à Bar-sur-Aube.

Ce devis ne comportant que des travaux extérieurs de première nécessité pour la conservation de l'édifice, le rapporteur propose à la Commission de l'approuver et d'accorder pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 20 000 Francs.

Adopté.

Église Saint-Antoine à Compiègne (Oise)

M. Champigneulle fils, peintre verrier, a soumis le carton d'un vitrail destiné à l'église Saint-Antoine de Compiègne, dont la dépense doit être supportée par la Fabrique. Ce vitrail qui est la copie d'un tableau de Quentin Messuys représentant une descente de croix, devant être traité avec de faibles colorations, presque en grisaille, le rapporteur a fait observer à l'artiste que le modèle du carton devait être très simplifié et c'est sous cette réserve qu'il en propose l'approbation.

M. Gonse demande pourquoi, puisqu'il s'agit d'obtenir des tons pâles, l'artiste ne serait pas invité à faire une grisaille rehaussée d'argent.

M. Guadet voudrait éviter que, dans la crainte d'obtenir des vitraux médiocres, on demandât aux artistes de ne faire uniquement que des teintes pâles.

M. le directeur des Beaux-arts est de l'avis de M. Guadet. Le rôle de la Commission, dit-il, ne consiste pas à guider l'art décoratif moderne, mais simplement à se prononcer sur les mérites ou les défauts de l'oeuvre une fois exécutée.

M. Daumet estime qu'il faut prendre un parti en adoptant soit les tons colorés, soit la grisaille, mais les teintes pâles du carton présenté à la Commission donnent l'impression du papier coloré. 80/15/014/353

M. Gonse désirerait que, quand le style du monument s'y prête, on encourageât les artistes à faire des grisailles rehaussées d'argent et il cite, à l'appui de sa proposition, le bel effet produit par les grisailles de Gisors. Dans le cas présent, il serait d'avis de prier M. Selmersheim d'examiner s'il est possible également de faire une grisaille.

M. Proust voudrait que la Commission dressât une liste des peintres-verriers dont le talent lui donnerait des garanties suffisantes et elle les imposerait pour l'exécution des vitraux de même qu'elle impose des architectes.

M. [Paul] Boeswillwald répond que, pour rendre efficace une mesure de ce genre, il faudrait obtenir des Fabriques de ne faire servir les dons qu'elles reçoivent des particuliers qu'à des dépenses autorisées par la Commission.

Après une observation de M. [Jean-Camille] Formigé qui estime que le carton présenté n'offre pas la caractère d'un dessin de vitrail, M. de Baudot demande à la Commission d'en préciser la critique. Chaque fois, dit-il, que cette question du vitrail revient en discussion les mêmes difficultés se renouvellent. Il est incontestable que l'art du vitrail ne progresse pas, mais aucune tentative n'a encore été faite en vue de remédier à cet état de choses, et chaque fois que la Commission est appelée à se prononcer sur une oeuvre de cette nature, son vote, faute d'une doctrine, est plutôt guidé par l'impression du moment.

M. de Baudot demande, en conséquence, qu'une sous-commission soit nommée à l'effet de rechercher les moyens de remédier à l'état de choses actuelles, au sujet du mauvais état de la peinture sur verre.

La Commission adopte à l'unanimité la proposition de M. de Baudot et ajourne son vote relativement à l'acceptation du vitrail de M. Champigneulle.

Église Notre-Dame à Alençon (Orne)

M. Petitgrand, architecte, a dressé 80/15/014/354 un devis de 73 331 Francs 85 en vue de la restauration de l'église Notre-Dame à Alençon. Les autorités locales s'étant engagées à participer à la dépense pour une somme de 24 000 francs, il resterait à combler un déficit de 49 331 Francs 85.

L'édifice ne présentant pas un intérêt de premier ordre, M. Selmersheim estime qu'il y a lieu d'inviter l'architecte à rédiger un nouveau projet dans lequel il limitera au strict nécessaire la restauration des arcs-boutants et des balustrades. Il se bornera à remplacer le comble en tuiles par une toiture en zinc fort et il comprendra également dans ce devis la restauration des verrières et des meneaux des deux dernières fenêtres sud de la nef.

Adopté.

Église de Saint-Léonard et Chapelle Sainte-Luce (Haute-Vienne)

Lors de sa dernière inspection, M. [Jean-Juste] Lisch a pu constater que de nouvelles dégradations s'étaient produites à l'église de Saint-Léonard et qu'il y avait urgence à reprendre les travaux de restauration de l'édifice afin d'éviter des accidents.

Quant à la chapelle Sainte-Luce qui est un petit édifice accolé à la façade nord de la nef, elle a été en partie tronquée par l'établissement d'un mur donnant sur la place publique. La Fabrique pensant pouvoir, à l'aide de souscriptions particulières réunir une somme de 30 000 Francs environ, le rapporteur propose de charger M. l'architecte Roy de dresser un projet de restauration de l'église, en y comprenant la chapelle Sainte-Luce. Il devra également s'entendre avec les autorités locales sur les ressources dont elles peuvent disposer.

Adopté.

Église de Saint-Amant-de-Boixe (Charente)

M. l'architecte de Baudot au moment de mettre en place la nouvelle charpente de l'église de Saint-Amant-de-Boixe et de faire les 80/15/014/355 travaux prévus à ce sujet, a constaté que le mur du collatéral nord ne serait pas en état de supporter cette toiture, à moins d'être reconstruit presque entièrement. Il résultera de ce fait une dépense supplémentaire de 19 738 Francs 33.

M. [Jean-Juste] Lisch qui s'est rendu sur le chantier est d'avis de l'approuver et il propose à la Commission d'allouer pour cet objet une subvention de 10 000 Francs, la Commune étant invitée à s'adresser à la direction des Cultes pour obtenir le complément.

Adopté.

Liste de candidats

M. le directeur des Beaux-arts, avant de lever la séance, prie MM. Vaudremer et Saglio de s'entendre avec MM. les Inspecteurs Généraux pour l'établissement d'une liste de candidats à la place vacante de membre de la Commission aux Monuments historiques. 80/15/014/356

29 mai 1896
Présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, [Paul] Boeswillwald, Courajod, Daumet, Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Guadet, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, Moyaux, Selmersheim, Vaudremer.
Lecture est faite au procès-verbal de la séance précédente qui est adopté.
Liste de candidat, sous-commission du vitrail

M. le directeur des Beaux-arts fixe au lundi 1er juin la réunion de la sous-commission chargée d'examiner les titres des candidats à la place vacante de membre de la Commission des Monuments historiques et désigne, pour faire partie de la sous-commission du vitrail, MM. Antonin Proust, Vaudremer, Guadet, de Baudot, Lameire, Gonse et MM. les Inspecteurs généraux. Il y a lieu d'adjoindre à cette sous-commission MM. Magne et Guadet. La réunion de la Commission à Fontainebleau est fixée au mardi 9 juin.

Félicitation à M. Yperman

M. Yperman, qui vient d'obtenir une médaille au Salon des Champs-Élysées, sera félicité au nom de la Commission.

Église de Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres)

M. Devérin, architecte, a dressé un devis de 124 532 Francs 65 en vue de la restauration complète du collatéral nord de l'église Saint-Jouin-de-Marnes. Ce devis comprend non seulement la reprise du mur déversé et du cloître, mais encore la réfection des piliers intérieurs, des arcs doubleaux et le remaniement d'une grande partie de la charpente et de la couverture. L'exécution de tous ces travaux étant de première urgence pour assurer la conservation d'un édifice que l'on peut considérer comme un des 80/15/014/357 types les plus remarquables de l'architecture du XIIe siècle en France.

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'approuver le devis et d'allouer une subvention de 90 000 Francs, payable en trois annuités. La Commune et la Fabrique seraient invitées à pourvoir au complément de la dépense avec l'aide des Cultes et du département. De plus, il y aurait lieu de mettre dès à présent la première annuité de 30 000 Francs à la disposition de l'architecte.

La Commission adopte ces conclusions ainsi qu'une proposition de M. Antonin Proust qui demande que le rapport de M. [Jean-Juste] Lisch soit communiqué au Conseil général.

Église Sainte-Croix à Bordeaux (Gironde)

M. Magne, architecte, a dressé un devis de 39 909 Francs en vue de la restauration de l'abside et des deux chapelles absidiales de l'église Sainte-Croix. La Ville qui s'est déjà imposée de 83 000 Francs pour cet édifice, demande à l'État de concourir à la dépense. Dans ces conditions, le rapporteur propose à la Commission d'accorder pour cette entreprise une subvention conditionnelle de 14 000 Francs.

Adopté.

Église d'Uzeste (Gironde)

M. l'architecte Magne a, sur les indications de la Commission, réduit de 13 000 à 10 025 Francs 03 le devis qu'il avait dressé en vue de la restauration de l'église d'Uzeste et du tombeau du Pape Clément V.

M. le curé d'Uzeste ayant d'autre part fait connaître qu'il disposait de 5 000 Francs pour l'entreprise, il y aurait lieu de rendre définitive l'allocation conditionnelle de 5 000 Francs, accordée primitivement par la Commission et de procéder le plus tôt possible à la mise en adjudication des travaux.

Adopté.

Église Saint-Sauveur de Redon (Ille-et-Vilaine)

M. l'architecte Sauvageot a dressé un 80/15/014/358 devis de 28 384 Francs en vue de la restauration de la nef et des bas-côtés de l'église Saint-Sauveur. Le rapporteur propose d'approuver ce devis dont la dépense sera entièrement supportée par la Fabrique.

Adopté.

Cloître du Buisson-de-Cadouin (Dordogne)

M. Rapine, architecte, a dressé un devis de 5 406 Francs 50 en vue de l'achèvement de la restauration du cloître de Cadouin. Le rapporteur propose d'approuver ce devis dont la dépense se trouve dès à présent couverte par un reliquat de 407 Francs 03 sur les exercices précédents et par l'ouverture sur l'exercice courant d'un crédit de 5 000 Francs.

Adopté.

Église de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret)

M. Dussère, architecte, a dressé un devis de 48 634 Francs 10 en vue de la restauration de l'église de Saint-Benoît-sur-Loire. Les autorités locales ayant pu réunir pour cette entreprise une somme de 13 000 Francs dont 5 000 offerts par l'évêque et 5 000 par le curé, c'est un déficit de 35 634 Francs 10 auquel il reste à pourvoir. Etant donné l'intérêt que présente le monument et, en présence des sacrifices que s'est imposés le clergé, le rapporteur propose à la Commission d'allouer une somme de 24 000 Francs, payable en deux annuités, en invitant la Commune à s'adresser aux Cultes pour obtenir le complément de la somme prévue au devis.

M. Courajod dit qu'il serait important d'envoyer un photographe relever l'état actuel du choeur qui présente un intérêt de premier ordre au point de vue archéologique. Il serait même à souhaiter, ajoute-t-il, qu'on pût conserver la disposition ancienne, tout en assurant la solidité de la construction.

M. [Jean-Juste] Lisch ne croit pas qu'on puisse parvenir à ce résultat. Mais il propose d'inviter l'architecte à faire un travail sur cette partie de l'édifice 80/15/014/359 avec un devis estimatif qui serait soumis à la Commission.

La Commission adopte cette proposition ainsi que les conclusions du rapport. Il est entendu également qu'il sera fait des photographies du choeur dans l'état actuel.

Église de Marignac (Charente)

M. Ballu, architecte, a dressé un devis de 3 757 Francs en vue de la restauration de l'église de Marignac. Etant donné l'intérêt que présente le monument, M. [Jean-Juste] Lisch propose d'accorder pour cette entreprise une allocation conditionnelle de 3 000 Francs, en invitant la Commune à pourvoir au complément de la dépense avec l'aide des Cultes, s'il y a lieu.

Adopté.

Château de Chinon (Indre-et-Loire)

M. Bruneau, architecte, présente à la Commission un nouveau devis de 1 324 Francs 42, en vue de la restauration de la tour dite du Drapeau, au château de Chinon. Ce projet paraissant conforme aux indications données par la Commission, le rapporteur lui propose de l'approuver et d'allouer pour l'entreprise une subvention conditionnelle de 700 Francs, en invitant la Commune à pourvoir au complément de la dépense.

Adopté.

Portail des Augustins à Poitiers (Vienne)

La Société des antiquaires de l'Ouest avait demandé à M. [Jean-Camille] Formigé de supprimer certains travaux accessoires prévus au devis qu'il avait dressé en vue de la réédification du portail des Augustins, de façon à réduire la dépense de 8 084 Francs à 4 351 Francs. De cette manière la dépense devait être couverte au moyen d'une somme de 3 351 Francs fournie par la société et d'une allocation de 1 000 Francs accordée 80/15/014/360 sur le crédit des Monuments historiques.

Le nouveau projet de M. [Jean-Camille] Formigé atteignant encore le chiffre de 6 808 Francs 45, M. Martineau, architecte et membre de la Société, a dressé un autre devis qui ne s'élève qu'à 4 442 Francs et il présente un entrepreneur qui s'offre à exécuter le travail à forfait pour cette somme, en consentant même à subir un rabais de 5%, si le paiement est fait dans l'année même. En transmettant cette proposition, le président de la Société demande à l'État une nouvelle subvention de 621 Francs pour les frais de bâchage des matériaux.

M. [Jean-Juste] Lisch est d'avis qu'il n'y a pas lieu de permettre la substitution de l'architecte de la Société des antiquaires à celui de la Commission et après quelques explications fournies par M. [Jean-Camille] Formigé sur les raisons personnelles qui ont pu amener M. Martineau à dresser un devis ainsi réduit, la Commission, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, vote une subvention de 600 Francs pour les frais de bâchage et émet l'avis :

1° qu'il y a lieu de maintenir M. [Jean-Camille] Formigé,

2° qu'il y a lieu de mettre les travaux en adjudication sans forfait.

Maison romane à Bayeux (Calvados)

M. le directeur des Beaux-arts fait connaître qu'il vient d'être avisé par M. de Lasteyrie qu'on procéderait en ce moment à la démolition d'une maison romane à Bayeux. Bien que la Commission ne puisse s'opposer à la destruction de cet immeuble dont le propriétaire n'a pas accepté le classement, il est entendu que M. Selmersheim se rendra à Bayeux afin d'examiner ce qu'il est encore possible de faire pour sauver l'édifice.

Église de Saint-Marcel-lès-Châlon (Saône-et-Loire)

M. l'architecte Sauvageot a dressé un nouveau projet de 20 804 Francs 47 en vue de la restauration de l'église de Saint-Marcel-lès-Châlon. Ce projet, conformément 80/15/014/361 aux indications de la Commission, ne comprend plus la réédification des parties écroulées de l'édifice. Or, les autorités locales, qui avaient porté à 12 000 Francs leur participation lors de l'établissement du premier devis, déclarent aujourd'hui refuser tout concours à l'entreprise si l'on se borne à la consolidation des parties subsistant de la façade.

Dans ces conditions, le rapporteur demande à la Commission de se rallier au premier projet de l'architecte dont la dépense est évaluée à 30 000 Francs et d'accorder une allocation conditionnelle de 10 000 Francs, au lieu de celle de 15 000 Francs précédemment demandée.

Adopté.

Église de Ricey-Bas (Aube)

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 7 470 Francs 34, en vue de la restauration de l'église de Ricey-Bas. Ce devis qui prévoit la restauration de vitraux pourrait être ramené à la somme de 5 422 Francs 75, si, renonçant à restituer les bordures en grisaille, on se contente de faire le tout en verre incolore.

C'est ce projet restreint dont le rapporteur demande l'approbation et il propose à la Commission d'accorder pour l'entreprise une allocation conditionnelle égale au tiers de la dépense, soit 1 807 Francs 40. Au cas où la Fabrique et la Commune tiendraient à faire exécuter les bordures en grisaille, elles devraient, outre leur apport sur le projet approuvé, prendra entièrement à leur charge cette dépense supplémentaire.

Adopté.

Église Saint-Nizier à Troyes (Aube)

M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 76 177 Francs 09, en vue de la restauration de l'église Saint-Nizier, à Troyes. En raison des faibles ressources dont dispose la Commune, le rapporteur est d'avis de n'autoriser pour l'instant que l'exécution des travaux qui se trouvent 80/15/014/362 prévus aux deux premiers chapitres et forment une dépense de 34 057 Francs 39. Il propose en outre à la Commission d'accorder une allocation conditionnelle de 20 000 Francs pour l'entreprise.

Adopté.

Église Saint-Pantaléon à Troyes (Aube)

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 9 755 Francs 65 en vue de la restauration des verrières de l'église Saint-Pantaléon à Troyes. Ces verrières étant des oeuvres remarquables de la Renaissance dont il importe d'assurer la conservation, le rapporteur propose à la Commission d'approuver le devis et d'accorder pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 6 000 Francs.

Adopté.

Église de Gassicourt (Seine-et-Oise)

M. l'architecte Simil a dressé un devis de 18 213 Francs 53, en vue de la restauration de l'église de Gassicourt.

M. Selmersheim propose à la Commission de l'approuver, sauf l'article relatif à la taille de parements sur vieille pierre, et d'allouer pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 6 000 Francs.

Adopté.

Église de Chappes (Aube)
M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 4 704 Francs 69 en vue de la remise en plomb des vitraux de l'église de Chappes.

Le rapporteur demande à la Commission d'approuver ce devis et d'allouer pour l'entreprise une allocation conditionnelle égale aux deux-tiers de la dépense, soit 3 136 Francs. Les autorités locales seraient invitées à parfaire la différence avec l'aide de la direction des Cultes qui accorderait, peut-être, dans la circonstance, une subvention dont le chiffre représenterait le 80/15/014/363 prix des vitraux incolores nécessaires pour assurer la clôture de l'édifice.

Adopté.

Église de Bérulle (Aube)

M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 26 882 Francs 60, en vue de la restauration de l'église de Bérulle. Parmi les travaux prévus se trouve comprise la réouverture de six fenêtres de la nef et du transept dont l'urgence ne s'impose pas.

La Fabrique ne disposant d'aucune ressource et M. le directeur des Cultes ayant fait savoir qu'il ne pourrait accorder qu'un secours relativement minime, le rapporteur est d'avis d'ajourner cette dépense et de ramener ainsi le devis à la somme de 19 475 Francs 82. Il propose en outre à la Commission d'accorder une allocation conditionnelle de 6 000 Francs pour l'entreprise, la Commune ayant d'autre part voté une somme de 5 000 Francs.

Adopté.

Église de Saint-Maximin (Var)

M. l'architecte Révoil a dressé un devis de 33 372 Francs 07 en vue de la restauration de l'église de Saint-Maximin. Ce devis, dressé en quatre chapitres, ne comprend que des travaux très urgents.

Dans ces conditions, M. [Paul] Boeswillwald propose à la Commission de l'approuver et d'allouer pour l'entreprise une subvention de 18 000 Francs, en deux annuités. La Ville serait invitée à compléter le montant de la dépense en sollicitant au besoin l'aide des Cultes.

Adopté.

Château de La Tour-d'Aigues (Vaucluse)

Par suite du refus du Conseil général de Vaucluse, de prendre à sa charge les 80/15/014/364 frais d'entretien des ruines du château de La Tour-d'Aigues, l'acquisition de ces ruines pour laquelle la Commission avait accordé une allocation de 12 000 Francs avait dû être abandonnée.

Le Conseil général maintenant au budget du département le crédit de 3 000 Francs qu'il avait voté pour sa part contributive dans cet achat, demande aujourd'hui à l'État de reprendre l'affaire.

Il y a lieu d'observer que, si l'État consent à faire un sacrifice de 12 000 Francs pour faciliter l'acquisition de ces ruines, il appartient au département, qui les possède, d'en prendre à sa charge l'entretien.

Quant aux constructions, il y a lieu simplement de les consolider et la dépense qu'on doit engager à cet effet ne devra pas dépasser 5 000 Francs. Le rapporteur propose de la prendre à la charge de l'administration, en plus de la subvention déjà allouée, mais il estime qu'il convient de maintenir la proposition faite par le ministre, de passer l'acte de vente au nom du département qui resterait ensuite chargé de veiller à l'entretien et à la conservation des restes du château. En cas de refus de sa part, la Commission devrait renoncer définitivement à l'acquisition.

Adopté.

Chapelle Notre-Dame de Belvezet à Villeneuve-lès-Avignon (Gard)

M. Révoil, architecte, a dressé un devis de 4 154 Francs 82 en vue de la restauration de la Chapelle Notre-Dame de Belvezet dans l'enceinte fortifiée de Saint-André. Le rapporteur propose d'approuver le projet et d'allouer pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 3 500 Francs, à la charge pour la Commune de compléter le montant de la dépense.

Adopté. 80/15/014/365

Cloître Saint-Jean-des-Vignes à Soissons (Aisne)

M. Gout, architecte, a dressé un devis de 8 958 Francs 21 en vue de la consolidation des dernières voûtes existant encore dans la partie Renaissance du cloître de l'ancienne abbaye Saint-Jean-des-Vignes et du pan de mur qui s'élève au-dessus.

La nécessité de ces travaux s'impose, le rapporteur propose à la Commission d'approuver le projet et de prendre la totalité de la dépense à la charge des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Saint-Michel-en-Thiérache (Aisne)

M. l'architecte Gautier a dû dresser un devis complémentaire de 6 465 Francs en vue des travaux de maçonneries nécessaires pour la restauration de l'église Saint-Michel. La Commune et la Fabrique ayant déjà participé à l'entreprise pour une somme de 20 000 Francs, déclarent ne pouvoir s'imposer davantage.

Dans ces conditions, le rapporteur propose à la Commission d'accorder une allocation complémentaire de 3 465 Francs, en invitant les autorités locales à recourir aux Cultes pour parfaire le déficit.

Adopté.

Église de Saint-Hilaire (Aube)

M. l'architecte Nodet a dressé un nouveau devis de 21 950 Francs 05 en vue de la reconstruction du clocher de l'église Saint-Hilaire et de la restauration du cloître.

Sous la réserve d'une modification qui porte sur l'établissement de la charpente qu'il conviendra d'asseoir directement sur l'assise en corniche, le rapporteur propose d'approuver le devis. Il propose en outre à la Commission d'allouer pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 4 931 Francs ainsi répartie : 3 000 Francs sur les travaux du 1er chapitre et 1 931 Francs pour ceux du 2e chapitre. 80/15/014/366

La Municipalité qui a déjà voté une somme de 6 000 Francs serait invitée à s'imposer davantage et à solliciter au besoin l'aide des Cultes.

Adopté.

Église Saint-Jean de Chaumont (Haute-Marne)

La Municipalité de Chaumont a voté une somme de 250 Francs pour l'établissement de paratonnerres sur l'église Saint-Jean et demande à l'État de lui accorder un secours afin de lui permettre de parfaire le montant de la dépense qui est de 850 Francs. Le rapporteur propose à la Commission d'accorder une allocation de 400 Francs, en invitant la Ville à augmenter de 200 Francs la subvention qu'elle a votée.

9 juin 1896
Réunion de la Commission à Fontainebleau (Seine-et-Marne)
Présidence de M. Henry Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Proust, H. Maret, [Jean-Juste] Lisch, Selmersheim, Dreyfus, Gonse, Courajod, Lameire, Daumet, Moyaux, Guadet, Marcou.

La Commission, au cours de sa visite, a été d'avis qu'il y avait lieu de continuer la restauration entreprise par M. Boitte, de la Cour ovale, et elle a approuvé la méthode suivie par l'architecte en vue de cette restauration.

Elle a émis le voeu que la Cour des fontaines fût reconstituée dans l'état où elle se trouvait avant l'incendie de 56. Elle a demandé le débouchement des baies de la grille et elle a prié M. Boitte de dresser un devis en vue de la restitution de l'ancienne Salle des spectacles avec la cheminée Henri IV.

En ce qui touche les appartements, elle a émis l'avis qu'il convenait en général, comme pour Versailles, de rendre à l'art décoratif toute pièce pouvant offrir un style déterminé. 80/15/015/227

30 juin 1896
Présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Antonin Proust, Paul Boeswillwald, de Caix de Saint-Aymour, Daumet, Dreyfus, Dumay, Gonse, Guadet, Haraucourt, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, Michel, de Mortillet, Pascal, Saglio, Selmersheim, Vaudremer.
Décés de M. Courajod

M. le directeur des Beaux-arts déplore la perte qu'a faite la Commission en la personne de M. Courajod, à la mémoire de qui il tient à rendre un dernier hommage et lève la séance en signe de deuil.

La séance est reprise et lecture est faite du procés-verbal qui est adopté.
Mission à Daycut

M. Selmersheim donne quelques détails sur la mission qu'il a accomplie à Daycut au sujet de la maison romane. Cette mission fera l'objet d'un rapport ultérieur.

Prieuré de Bellefontaine

M. Gonse rappelle que la Commission avait voté le principe d'une visite au prieuré de Bellefontaine et demaande si elle aura lieu.

M. Selmersheim ne pense pas que cette visite soit nécessaire et M. [Jean-Juste] Lisch estime que les mesures proposées en vue de la sauvegarde du monument donnent toute sécurité.

Dans ces conditions, sur la proposition du directeur des Beaux-arts, la Commission émet l'avis qu'il n'y a pas lieu de se rendre à Bellefontaine 80/15/015/228

Tapisserie de l'Hôtel de ville de Beaugency (Loiret)

M. le directeur des Beaux-arts donne ensuite communication d'une lettre de M. Guiffrey qui fait savoir que la réparation de la première des broderies de l'Hôtel de ville de Beaugency est terminée il se met à la disposition des membres de la Commission qui voudraient la voir aux Gobelins.

Église Saint-Nicolas de Troyes (Aube)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

M. l'architecte Selmersheim a dû dresser un devis supplémentaire de 39 029 Francs 44 en vue des travaux exécutés à l'église Saint-Nicolas, à Troyes, dont la restauration a nécessité des dépenses beaucoup plus considérables que celles qu'il était possible de prévoir. La Ville étant disposée pour couvrir cet excédent, à faire un nouvel apport de 25 000 Francs, il reste à pourvoir à un déficit de 14 029 Francs 44 que le rapporteur propose d'inscrire au crédit des Monuments historiques. Il fait remarquer que, dans ces conditions, l'administration contribuera seulement pour un tiers environ de la dépense totale engagée pour la restauration de l'édifice.

Adopté.

Église du Folgoët (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

M. l'architecte Gout a dressé un devis de 26 926 Francs 99 en vue de la restauration de l'église du Folgoët. En raison de l'intérêt que présente l'édifice, le rapporteur propose à la Commission d'accorder une subvention conditionnelle de 12 000 Francs pour l'entreprise, soit le tiers de la dépense prévue. 80/15/015/229

Les administrations locales qui se sont déjà engagées pour 14 000 Francs seraient invitées à s'adresser pour le complément des ressources, à l'administration des Cultes.

Adopté.

Église de Saint-Denis-d'Oléron (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La Commune de Saint-Denis-d'Oléron a demandé une subvention en vue de la restauration de son église. L'édifice reconstruit aux trois quarts dans le plus mauvais style n'offre plus d'intérêt que dans les 5 et 6 premières assises de la façade où l'on remarque des sculptures du XIIe siècle.

Dans ces conditions le rapporteur propose de ne maintenir au classement des Monuments historiques que cette partie de la façade et d'inviter les administrations locales à s'adresser aux Cultes pour les travaux qu'il y a lieu d'exécuter aux toitures et au clocher.

Adopté.

Église de Tayac (Dordogne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

L'église des Eysies à Tayac nécessite des travaux de restauration. En présence de l'intérêt qu'offre l'édifice, le rapporteur propose d'inviter M. Rapine, chargé de la conservation des Monuments historiques dans la Dordogne, à dresser un devis des travaux urgents à exécuter à l'église et à s'entendre avec les administrations locales sur les ressources dont elles peuvent disposer.

Adopté.

Église de Paussac-Saint-Vivien (Dordogne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La Commune de Paussac a demandé le classement de l'église Saint-Vivien et une subvention en vue de sa restauration. L'édifice ne présentant pas un intérêt 80/15/015/230 suffisant pour figurer sur la Liste des Monuments historiques, le rapporteur propose de renvoyer le dossier à la Commission qui serait invitée à s'adresser à l'administration des Cultes pour le secours qui lui est nécessaire.

Adopté.

Église de Lucheux (Somme)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La Municipalité de Lucheux demande le classement du beffroi de cette Ville. Et invoque pour l'obtenir, le souvenir historique qui se rattache à cet édifice où Louis XI, le 19 juin 1464, signa l'édit des Postes. Le monument par ailleurs présente peu d'intérêt au point de vue de l'art.

M. le directeur des Beaux-arts est d'avis qu'en la circonstance l'intérêt historique suffit pour justifier le classement.

M. Haraucourt voudrait qu'on étendît la mesure du classement aux monuments qui rappellent les dates importantes de notre histoire.

Classement adopté.

Pont de Valentré à Cahors (Lot)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La commission chargée d'évaluer le prix que devrait être payé l'usine Textier dont l'acquisition est projetée en vue du dégagement du Pont de Valentré à Cahors a terminé son rapport. Elle conclut à une somme de 24 000 Francs si l'usine est déplacée dans son entier et à une somme de 12 000 Francs si l'on se contente de ne prendre qu'une partie de l'édifice de façon à ménager un isolement de 6 mètres en donnant à l'usinier la faculté de surélever les autres bâtiments tout en ne dépassant pas 80/15/015/231 l'alignement actuel du côté de la rivière. C'est cette dernière solution, que préconise le rapporteur, est de proposer de reporter ainsi la dépense à 8 000 Francs sur le crédit des Monuments historiques, 4000 Francs à la charge de la Ville et du département.

La Commission adopte ces conclusions de M. le directeur des Beaux-arts tendant à inviter le maire à prendre les mesures nécessaires pour la conservation et le bon entretien du Pont.

Église de Châteauneuf (Saône-et-Loire)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Sauvageot a dressé un devis de 16 896 Francs 85 en vue de la restauration de l'église de Châteauneuf. Le rapporteur propose à la Commission de l'approuver et vu l'intérêt que présente le monument, et les faibles ressources de la Commune d'accorder une subvention conditionnelle de la moitié de la dépense soit 8 500 Francs.

Adopté.

Chapelle du château des moines à Berzé-la-Ville (Saône-et-Loire)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Sauvageot a dressé un devis de 5 880 Francs en vue de la restauration de la chapelle du château des moines à Berzé-la-Ville. Il s'agit d'une part de consolider l'édifice, d'autre part de remettre en valeur les peintures remarquables qu'il renferme. Le rapporteur propose d'approuver ce devis et d'inscrire la dépense au crédit des Monuments historiques.

Vu la nature toute spéciale de ces travaux, l'architecte serait autorisé à traiter de gré à gré avec un entrepreneur 80/15/015/232 de son choix.

La Commission adopte ces conclusions et émet l'avis qu'il y aura lieu d'inviter M. Yperman à faire le relevé des peintures.

Croix de Ménévillers (Oise)

M. Selmersheim, rapporteur.

La Commune de Ménévillers sollicite le classement d'une croix en pierre sise sur la place de l'église. Le rapporteur est d'avis que cette demande peut être accueillie.

Adopté.

Église de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. Paul Gout a dressé un devis supplémentaire de 8 599 Francs 91 en vue de la restauration de l'église de Villefranche-de-Rouergue. Le rapporteur propose de l'approuver, dans cette réserve que l'architecte substituera aux gouttières et aux tuyaux en fonte qu'il prévoit des tuyaux et des gouttières en zinc fort, et il demande à la Commission d'accorder pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 5 000 Francs. Un second devis relatif au débadigeonnage et au jointement intérieur de l'église ainsi qu'à la construction d'un maître-autel, a également été dressé par M. Gout. M. le curé de Villefranche s'étant engagé à prendre à sa charge la totalité de cette dépense, soit 99 053 Francs 04, il y aurait lieu d'autoriser aussi l'exécution de ces travaux.

Adopté.

Église de Champmotteux (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. Nodet, architecte, a dressé un devis de 9 501 Francs 92 en vue de la restauration de la chapelle abritant le tombeau de Michel de L'Hospital. Le rapporteur 80/15/015/233 propose d'approuver ce devis et d'allouer pour l'entreprise, à titre conditionnel une somme de 2 500 Francs, le surplus pouvant être couvert par une rente que possède la Commune et destinée à l'entretien du tombeau et sera un secours de la direction des Cultes.

Adopté.

M. le directeur des Cultes fait toutefois observer que s'il s'agit d'une paroisse, son administration ne pourra pas seconder le service demandé.

Église d'Héricy (Seine-et-Marne)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 1 837 Francs 09 en vue de la restauration d'un vitrail dans l'église d'Héricy. Le rapporteur propose à la Commission de l'approuver et d'accorder pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 100 Francs.

Adopté.

Église d'Auxonne (Aube)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 7 055 Francs 99 en vue de la restauration des vitraux de l'église d'Auxonne. Le rapporteur propose d'approuver le devis et d'allouer une subvention conditionnelle égale à la moitié de la dépense prévue pour l'entreprise soit 2 500 Francs.

Adopté.

Église d'Ervy (Aube)

M. Selmersheim, rapporteur.

Le devis dressé par M. l'architecte Louzier en vue de la restauration de l'église d'Ervy s'élève à 4 500 Francs. Le rapporteur propose de l'approuver et d'accorder une allocation conditionnelle égale au tiers de la dépense soit 1 500 Francs.

Adopté.

Palais ducal de Nancy (Meurthe-et-Moselle)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur. Les travaux de restauration autorisés par la Commission au Palais ducal de 80/15/015/234 Nancy donnent une dépense de 15 902 Francs 86 au lieu de celle prévue de 10 050 Francs 51. En conséquence les ressources réalisées ne s'élevant qu'à 9 990 Francs 51, il reste à pourvoir à un déficit de 6 579 Francs. Le rapporteur propose à la Commission d'accorder, ainsi que l'a fait la Ville de Nancy, une allocation de 2 500 Francs pour l'entreprise, en laissant à la charge du Musée Lorrain le complément de la dépense, soit 1 579 Francs 90.

Adopté.

Chapelle des Méjeanes aux Aliscamps à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. l'architecte Révoil a dressé un devis de 1 794 Francs 84 en vue de la remise en état de la chapelle, dites les Méjeanes, dans l'église Saint-Honorat des Aliscamps. Un comité présidé par Mistral, demande à y former une collection ethnographique arlésienne et provençale.

Le rapporteur ne voit pas d'objection à ce projet et propose à la Commission de prendre à la charge des Monuments historiques la dépense de 1 294 Francs devant résulter des travaux entrepris.

Adopté.

Église de Lescar (Basses-Pyrénées)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. [Paul] Boeswillwald propose à la Commission de charger M. Petitgrand de présenter un devis des travaux à exécuter à l'église de Lescar. Une somme de 1 500 Francs serait dès à présent affectée à l'entreprise, à charge pour la Commune d'obtenir le complément 80/15/015/235 de la dépense, à l'aide de l'administration des Cultes.

Adopté.

Château de Montségur (Ariège)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. l'architecte Petitgrand demande l'allocation d'une somme de 600 Francs en vue d'un projet de fouilles au château de Montségur. Il s'agit de découvrir d'anciennes galeries souterraines qu'on suppose avoir servi au ravitaillement des combattants, lors du siège que soutint le château. Le rapporteur propose d'inscrire cette somme au crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Aqueduc de Bonnant (Rhône)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

Le mauvais état des aqueducs romains de Bonnant et de Chaponoost a été signalé à l'administration. Le rapporteur propose d'inviter M. l'architecte Nodet à présenter un devis des dépenses restreintes qu'il serait indispensable de faire pour assurer la conservation de ces restes.

Adopté.

Église d'Issoire (Puy-de-Dôme)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

Le rapporteur propose d'approuver un projet présenté par M. Petitgrand architecte, en vue de l'établissement d'un calorifère dans l'église d'Issoire, la dépense devant être à la charge de la Fabrique.

Adopté.

Porte de France à Grenoble (Isère)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

Le département de la Guerre, avant de faire abandon à la Ville de Grenoble de la Porte de France faisant partie de l'ancienne enceinte de cette Ville, demande si l'administration des Beaux-arts n'a pas des réserves à 80/15/015/236 faire au sujet de ce projet de cession.

Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu simplement en prévenir la Ville de Grenoble que le classement de cette construction pourra être prononcé après la visite qu'il en fera provisoirement.

Adopté.

Élection

L'ordre du jour étant épuisé, M. le directeur des Beaux-arts propose de procéder à l'élection d'un membre de la Commission des Monuments historiques, en remplacement de M. Émile Boeswillwald, et il donne la parole à M. [Jean-Juste] Lisch pour exposer les résultats du travail de la sous Commission en vue de l'établissement d'une liste des candidats.

La sous-commission a été d'avis de présenter MM. Molinier, Guiffrey et Magne.

On procède au vote nominatif.

M. Molinier, ayant obtenu 19 voix au premier tour, est présenté en 1ère ligne.

M. Magne est présenté en 2e ligne avec 18 voix au 2e tour

et M. Guiffrey en 3e ligne avec 10 voix au 3e tour. Ont aussi obtenu M. Héron de Villefosse, 5 voix, M. de Fourcaud, 9 voix, M. Müntz, 1 voix.

En conséquence, la liste des candidats est ainsi composée MM. Molinier, Magne, Guiffrey. 80/15/015/239

8 juillet 1896
Présidence de M. Rambaud, ministre de l'Instruction Publique des Beaux-arts et des Cultes. M. le directeur des Beaux-arts, vice président. Membres présents MM. Tétreau, Dreyfus, Kaempfen, Saglio, Michel, de Caix de Saint-Aymour, Bardoux, Lépine, Marcel, de Mortillet, Guadet, Vaudremer, Lameire, Paul Boeswillwald, Selmersheim, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Moyaux, Pascal, Denuelle, Thomson.
Remparts d'Avignon (Vaucluse)
Démolition de la Porte Limbert

M. le ministre déclare la séance ouverte et donne la parole à M. le directeur des Beaux-arts pour exposer la situation.

M. le directeur des Beaux-arts croit tout d'abord devoir faire l'historique de l'affaire. Les remparts d'Avignon ont été classés sous le Gouvernement de juillet. La promulgation de la loi du 30 mars 1887 confirmait donc la mesure prise antérieurement. Quant aux sacrifices consentis par l'État pour les remparts d'Avignon, ils s'élèvent de 1860 à 1867, à la somme de 240 000 Francs ; de 1867 à 1881, il y a interruption des travaux. Ils reprennent en 1882 et les allocations de l'État sont de 9 000 Francs en 1884, de 7 000 Francs 80/15/015/240 en 1887 et de 9 487 Francs en 1895 ; ce qui porte le total des sacrifices consentis par l'État à la somme de 265 487 Francs le 28 février 1895, le préfet du Vaucluse transmet à l'administration un projet d'élargissement de la Porte Limbert. L'affaire fut soumise à la Commission des Monuments historiques qui conformément aux conclusions du rapporteur, M. Émile Boeswillwald, émet l'avis qu'il n'y avait pas lieu d'adopter le projet.

A ce moment là, pourtant, M. le directeur des Beaux-arts (il tient à le rappeler aujourd'hui) prit la parole pour prier la Commission de tenir compte des besoins d'agrandissement de la Ville d'Avignon et ce fut à la suite de cette proposition que M. Émile Boeswillwald proposa un projet de garage en demi-lune devant la Porte Limbert, et la Commission se déclara disposée à venir en aide à la Ville dans le cas où elle adopterait ce dernier projet. Le préfet fut officiellement informé des dispositions et fut même prié personnellement par M. Roujon d'user de son influence 80/15/015/241sans engager la manière habile d'agir en cette affaire de concert avec l'administration.

De plus, dans un entretien qu'il eut avec le maire d'Avignon, M. le directeur des Beaux-arts ne lui cacha pas que la Commission était disposée à faire plus encore dans l'avenir pour la réalisation des voeux de la Municipalité en vue d'un dégagement de la Ville du côté de la Porte Limbert. Or, malgré ces sacrifices et ces assurances, on se trouve aujourd'hui en présence d'un fait accompli. La Porte Limbert est démolie et le préfet n'a pu que transmettre au ministre les documents nécessaires pour l'éclairer. Ces pièces dont M. le directeur des Beaux-arts donne lecture et qui sont d'ailleurs visées dans l'arrêté du maire sont les suivants :

- Rapports de M. le directeur des Travaux publics de 6 et 20 septembre 1895, 19 juin et 4 juillet 1896.

- Ceux de M. le préposé en chef des Octrois, notamment des 17 juin et 4 juillet 1896, celui de M. le Commissaire central du 16 juin 1896.

- Délibération du Conseil municipal en date du 19 septembre 1895 et 30 juin 80/15/015/242 1896.

- Lettre adressée par le maire le 29 juin 1895 à M. Valentin, inspecteur des Monuments historiques et réponse de ce dernier du 16 juillet 1895.

Lecture faite de ces documents, M. le directeur des Beaux-arts aborde la question de propriété des remparts. Appartiennent-ils à la Ville ?

Vu la difficulté de droit et de fait de trancher immédiatement cette question, on peut consentir sous toutes réserves, à admettre qu'ils appartiennent à la Ville.

Or, dans cette hypothèse même, l'acte a été accompli en violation de la loi (art. 4 - loi du 30 mars 1887) et la sanction peut être lourde, action correctionnelle et action civile en dommage et intérêts (art. 12. 8. 1 de ladite loi). Il y aurait donc lieu de procéder à un constat par un agent des Monuments historiques et d'assigner le maire, représentant la Ville, au nom du ministre des Beaux-arts représentant l'État.

Cet exposé terminé, M. le ministre donne la parole à M. Bardoux qui pense qu'au point de vue de droit, aucune difficulté n'est à craindre. 80/15/015/243

M. Thomson ne partage pas cette confiance. On ne peut, dit-il intenter une action en dommages et intérêts qu'en s'appuyant sur l'article 12 de la loi. Or l'article 12 peut-il s'appliquer à l'article 4.

M. Bardoux n'en doute pas et il donne lecture de l'article.

M. Thomson répond qu'il ne discute pas la valeur de l'article en lui-même dont les termes sont en effet des plus clairs, mais cet article 12 se trouve compris dans le chapitre 2 de la loi, et le chapitre 2 vise les objets mobiliers. Dans ces conditions est-il applicable à l'article 4 qui se trouve compris dans le chapitre 1er qui ne vise que les Monuments historiques proprement dits.

M. Bardoux fait alors remarquer que ces différentes divisions n'ont été faites dans la loi que pour lui donner plus de clarté. Il est d'avis que ce n'est pas là une objection sérieuse qui puisse être faite devant les tribunaux contre son application et M. Tétreau ajoute que lorsque la loi avait été élaborée par le Conseil d'État, elle ne comprenait pas ces divisions par chapitres. C'est en un 80/15/015/244 seul bloc qu'elle avait été présentée à la Chambre. Au Sénat, ce fut M. Bardoux lui-même qui, pour arriver à une plus grande clarté fit adopter ces divisions. Ce n'est donc là, dit-il, qu'une question de forme, d'ailleurs dans chacun des chapitres, se trouvent les dispositions générales qui rejaillissent sur les autres.

Cette question, que MM. Tétreau et Bardoux remercièrent M. Thomson d'avoir soulevée et qu'on ne manquera pas en effet de soulever devant les tribunaux, avait, dès 1888, fait l'objet des préoccupations de M. Salamet. M. Morgan l'a traitée dans son Etude générale d'administration et M. Louis Tétreau dans son ouvrage de Législation relative aux monuments et objets d'art dont la conservation présente un intérêt national au point de vue de l'histoire ou de l'art. Tous concluent, en pareil cas, à l'application de l'article 257 du Code pénal (dommages pécuniaires). A l'appui de ces opinions M. Tétreau donne l'interprétation du Conseil d'État qui, pour éviter tous malentendus, a fait un règlement d'administration publique où tous les articles se commandent. Il semble en 80/15/015/245 conséquence, conclut M. le directeur des Beaux-arts que les mentions Monuments historiques, objets mobiliers, fouilles, inscrites dans la loi ne doivent être considérés que comme des indications marginales.

M. Thomson n'a, dit-il, soulevé cette question que parce qu'elle serait soulevée et pour mettre en garde la Commission. Mais il est une autre difficulté plus grave et qui provient de la réponse faite par l'Inspecteur des Monuments historiques écrivant au maire qu'il n'a ni crédit ni instructions. Devant les tribunaux comme dans la presse, on s'emparera de cette réponse. L'article 97 du Code pénal (sécurité des rues) engage la responsabilité du maire. L'article 4 de la loi du 30 mars 1887 le fait-il tomber ?

M. Tétreau répond que la loi de 1887 étant postérieure pourrait à la rigueur être considérée comme abrogeant celle de 1884. Mais il n'a même pas besoin de cette argumentation. Le texte de la loi de 1884 porte que le maire est chargé, sous la 80/15/015/246 surveillance de l'autorité supérieure, de veiller à la sécurité des rues. Or l'administration supérieure n'ayant pas été saisie par le maire, il se trouve avoir contrevenu également à la loi de 1884. De plus, il est hors de doute qu'il cherchait uniquement l'élargissement d'une voie d'accès pour faciliter l'entrée de la Ville et qu'il a masqué sous l'apparence de sécurité publique le but qu'il poursuivait. C'est ce qu'on appelle en Conseil d'État détournement de pouvoir.

En résumé, ajoute t-il, l'acte commis pourrait à la rigueur constituer le délit prévu par l'article 257 du code pénal ; mais la loi de 1887 suffit et il n'y a lieu que de recourir à une action civile.

M. Lépine est de l'avis de M. Tétreau pour ce qui touche "le détournement de pouvoir" mais il n'est pas d'accord avec lui relativement à la surveillance de l'autorité sur les actes de police. Etant admis, dit-il, que la Porte menaçait ruines, le maire d'Avignon n'avait pas à se préoccuper de la surveillance du préfet, mais son devoir consistait à étayer et non pas à détruire, c'est par là qu'il est en faute au point de vue légal.

M. Thomson dit qu'en présence d'un procès à engager, on se demande 80/15/015/247 si le gain est certain. Il ne le croit pas ; et il considère comme de son devoir d'avertir la Commission. De plus, est-il exact que le maire ait appelé l'attention du service des Monuments historiques sur l'état de la Porte ? La question n'est pas douteuse, puisqu'il est en possession de la réponse de l'Inspection qui représente le Service.

Par suite, sa responsabilité se trouve entièrement à couvert.

M. Daumet objecte que c'est le rempart qui menaçait ruine et non la Porte et M. de Mortillet fait remarquer que, dans la lettre du maire à l'inspecteur, il n'est question en effet que des déblais du rempart.

Mais M. Thomson ne pense pas qu'une distinction de ce genre puisse être accueillie par les tribunaux, car la portion de rempart qui s'est effondrée touche à la Porte Limbert.

MM. Paul Boeswillwald et [Jean-Juste] Lisch demandent alors pourquoi la Ville a refusé de voter la somme de 9 000 Francs qui devait représenter sa part contributive dans les travaux de restauration des remparts. N'est-ce pas l'indication du but que poursuivait 80/15/015/248 le maire qui savait bien qu'on ne pourrait commencer les travaux sans que le Conseil Municipal eut voté comme c'est l'usage en pareil cas la somme qui demeurait à sa charge ?

M. Thomson, malgré ces raisons, persiste néanmoins à croire qu'il y aurait danger pour le ministre à intenter une action en dommages et intérêts. On se demandera, dit-il, pourquoi l'administration témoigne, alors, un si faible intérêt pour le Château des Papes dont l'état est déplorable.

M. Tétreau tient à justifier l'attitude de la Commission relativement au Château des Papes. Si l'objection prévue par M. Thomson est faite, dit-il, la Commission pourra répondre qu'elle a constamment signalé les dangers de cet état de choses. Après 1870 le département de la Guerre avait pris l'engagement de céder le Château des Papes aux Beaux-arts, quand la Ville aurait voté les fonds nécessaires à la construction d'une nouvelle caserne. Aujourd'hui la caserne est construite et les choses sont encore en l'état.

M. le directeur des Beaux-arts répond que, si regrettable que soit 80/15/015/249 cette situation, il ne lui paraît pas possible d'y faire allusion dans un débat parlementaire. Ce n'est là d'ailleurs, ajoute t-il, qu'une question incidente et il revient sur ce qui, comme l'indique M. Lépine, doit faire le fond du procès. Le maire a détruit alors qu'il devait étayer.

M. Le ministre ajoute qu'il semble bien que si le maire avait cherché des dégagements, il aurait pu éventrer les remparts à droite et à gauche. En s'attaquant à la Porte Limbert, il a bien indiqué qu'il voulait démolir.

M.Gonse demande si l'arrêté du maire, n'ayant pas été soumis au visa du préfet, est néanmoins régulier. Il ne le croit pas.

M. Tétreau est d'un avis contraire.

M. Guadet voudrait savoir quelle a été l'attitude du préfet en cette affaire.

M. le ministre répond que le préfet n'a pas été prévenu. Le pli contenant l'arrêté du maire lui a été remis le samedi soir après la fermeture des bureaux et il n'a été ouvert qu'après que la démolition de la porte était un fait accompli.

M. le directeur des Beaux-arts propose alors de charger MM. Paul Boeswillwald et Selmersheim de se rendre à Avignon 80/15/015/250 afin de faire une enquête complète sur l'affaire d'en établir le dossier et de vérifier certaines dates qui semblent incertaines.

La Commission adopte à l'unanimité cette proposition. En conséquence, le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, sur la proposition de la Commission des Monuments historiques, a chargé MM. Paul Boeswillwald et Selmersheim, Inspecteurs généraux des Monuments historiques, de se rendre à Avignon pour lui adresser un rapport sur les conditions dans lesquelles s'est opérée la démolition de la Porte Limbert.

En outre le voeu suivant est émis :

"La Commission, considérant qu'elle n'a cessé de donner à la Municipalité d'Avignon des preuves de son bon vouloir, émet le voeu que l'administration poursuive l'application de la loi du 30 mars 1887 avec toutes les sanctions qu'elle comporte". 80/15/015/253

22 juillet 1896
Présidence de M. Rambaud, ministre de l'Instruction Publique des Beaux-arts et des Cultes. M. le directeur des Beaux-arts, vice-président. Membres présents MM. Proust, Tétreau, Thomson, Saglio, Kaempfen, Michel, Haraucourt, Guadet, Vaudremer, de Mortillet, de Baudot, Lameire, Boeswillwald, Selmersheim, [Jean-Juste] Lisch, Marcou, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Daumet.
Remparts d'Avignon (Vaucluse) :
Démolition de la Porte Limbert à Avignon (Vaucluse)

M. le ministre déclare la séance ouverte et, après la lecture du procès-verbal de la séance précédente qui est adopté, il donne la parole à Paul Boeswillwald pour lire le rapport qu'il a dressé sur les conditions dans lesquelles s'est opérée la démolition de la Porte Limbert à la suite de l'enquête dont il a été chargé de concert avec son collègue M. Selmersheim.

Le rapporteur fait d'abord l'historique de la question, les indications, qu'il put recueillir tant à la préfecture qu'auprès de l'adjoint au maire, ne modifiant en rien les renseignements que possède déjà la Commission sur cette affaire.

A la préfecture, rien ne laissait présager la démolition de la Porte. A l'Hôtel de ville, il a été dit que c'était la crainte des lenteurs administratives qui avait 80/15/015/254 fait prendre au maire une détermination aussi prompte.

MM. Boeswillwald et Selmersheim ont alors fait observer à l'adjoint au maire que depuis la lettre du 27 juin 1895 par laquelle le ministre proposait le projet de garage en demi-lune, il s'était passé un temps suffisant pour permettre toutes les études et toutes les discussions utiles à la solution de la question et ils lui ont énuméré les moyens auxquels on pouvait recourir pour sauvegarder la sécurité publique sans aller jusqu' à la démolition de la Porte.

Pourquoi lors de la chute de la première pierre, la Municipalité et le directeur des travaux publics ne se sont ils pas réclamés du classement de la porte pour dégager leur responsabilité ?

Pourquoi relativement au rempart qui joignait la porte n'avoir pas voté la somme complémentaire qui devait assurer l'exécution des travaux ?

La conviction de MM. [Paul] Boeswillwald et Selmersheim est que la Municipalité tenait à trouer largement l'enceinte dans l'axe de la route d'Antibes ; la Porte Limbert était condamnée d'avance et l'accident qui a 80/15/015/255 fait tomber une pierre n'était que le prétexte à cette démolition.

En attendant la solution de l'affaire, MM. [Paul] Boeswillwald et Selmersheim ont obtenu de l'adjoint au maire la promesse que rien ne serait touché aux jambages restés debout ni à aucune partie des remparts auxquels ils sont appuyés ; et ils proposent à la Commission :

le maintien à sa place de la Porte Limbert, la réfection de la voûte en berceau du passage, la restitution de l'étage, la réfection de son couronnement puis l'ouverture à droite et à gauche de brèches dans le rempart d'une largeur de 5 mètres chaque. Cette disposition offrirait un abri aux piétons par la Porte même et aux voitures une voie d'entrée et de sortie. Etant donné, d'autre part, que les matériaux déposés peuvent être réemployés et que, de toute façon, l'État aurait participé à la dépense de restauration de la Porte, MM. [Paul] Boeswillwald et Selmersheim laissent au soin de M. le ministre d'apprécier si l'ensemble du travail doit être exécuté à frais communs entre l'administration et la Ville. 80/15/015/256

Lecture est faite ensuite du constat de démolition de la Porte Limbert.

M. [Jean-Juste] Lisch pense qu'au lieu des deux brèches proposées par M. [Paul] Boeswillwald et Selmersheim il serait préférable de n'en faire qu'une, la Porte devant elle-même tenir lieu de la seconde.

M. Tétreau craint que la solution indiquée par le rapporteur n'entraîne l'expropriation de construction en dehors de l'alignement.

M. de Baudot estime que la Porte n'offre d'intérêt que parce qu'elle se rattache aux remparts dans ces conditions, la restauration proposée ne lui semble pas d'un intérêt particulier, de plus c'est là une grosse dépense.

M. [Jean-Camille] Formigé évalue à 25 000 Francs environ la restauration de la Porte proprement dite et M. le directeur des Beaux-arts fait observer que l'administration était disposée à faire un sacrifice plus considérable lorsqu'il était question du projet de garage en demi-lune.

M. Thomson demande si, pour la solution proposée par le rapporteur, on se trouve d'accord avec la Ville.

Sur la réponse négative qui lui est faite, il 80/15/015/257 émet alors l'avis qu'il conviendrait plutôt de faire pour la Porte Limbert ce qui a été fait par le service même des Monuments historiques au boulevard de la République à Avignon.

En réalité, dit-il, avec la restauration de la Porte et le percement des remparts pour les brèches, on se trouve en présence d'une dépense de 50 000 Francs et on ne parviendra pas à refaire ce qui existait. Ce n'est pas là, selon lui, le rôle de la Commission qui doit se borner à maintenir ce qui existe.

Veut-on réédifier la Porte, uniquement par ce que le maire l'a détruite ? Mieux vaut alors se borner à faire le procès si douteux qu'en soit le gain.

M. Haraucourt répond que la question est double. D'une part, il s'agit d'assurer la conservation d'un Monument historique et, d'autre part, l'acte commis par le maire nécessite une sanction.

M. Tétreau a peur qu'en adoptant les conclusions du rapporteur, l'administration ait l'air de ne pas être sûre de son droit. Elle semblerait reconnaître le fait accompli, ce serait là un encouragement pour les Municipalités. MM. les Inspecteurs généraux 80/15/015/258 ont été priés de se rendre à Avignon afin de savoir dans quelles conditions s'était opérée la démolition de la Porte et s'il y avait eu vraiment danger pour la sécurité publique. Ces dangers n'existaient pas, paraît-il, donc l'administration est placée sur un excellent terrain pour intenter l'action. Quel serait son rôle à présent, si la Ville refusait les propositions qu'elle vient lui faire ? Ne serait ce pas rendre d'avance tout procès impossible ?

M. Thomson revient sur la situation qui serait faite à l'État au cas où le procès serait perdu. Et il insiste sur ce fait que le rapport de M. [Paul] Boeswillwald ne démontre pas d'une façon absolue qu'il n'y ait pas eu danger pour la sécurité publique.

M. le directeur des Beaux-arts demande aussi quel serait le rôle de la Commission si l'on disait qu'elle a refusé d'autoriser en 1896 ce qu'elle avait décidé en 1860 avec Viollet-le-Duc.

M. [Jean-Juste] Lisch estime que l'ouverture d'une grande porte, ainsi qu'il a été fait au boulevard de la République, perdait complètement 80/15/015/259 l'aspect des remparts d'Avignon ; d'ailleurs, ajoute-t-il, le cas n'est pas le même qu'en 1860 ; il y a aujourd'hui une question de principe qui domine.

M. de Baudot pense que la Commission fait en ce moment d'une question secondaire une question capitale. La Porte Limbert a-t-elle un intérêt primordial ? Non, selon lui, et les faits actuels ne se fussent-ils pas produits, qu'il en eut souhaité la démolition.

M. Guadet demande si l'on ne pourrait pas soumettre la question au comité du contentieux qui examinerait le point, et dirait si le procès qu'on veut faire peut être gagné.

M. Tétreau revient sur l'opinion qu'il a exprimée à savoir que l'État s'affaiblirait en pressant l'initiative d'une conciliation. Au contraire, il pense qu'il serait avantageux d'attendre les propositions du maire.

M. Michel n'admet pas de conciliation, entre les travaux de Viollet-le-Duc au boulevard de la République et la démolition de la Porte Limbert ; il y a, dit-il, la loi de 1887.

M. [Jean-Juste] Lisch est de cet avis. Il y a eu 80/15/015/260 mutilation d'un Monument historique. Il faut une réparation des dommages.

M. le ministre résume alors la question. Il ajoute qu'il n'est pas autrement effrayé à l'idée de faire le procès et par suite, comme cela a lieu pour tous procès, d'entrer en conciliation. Cependant, on n'aurait guère chasser et d'entendre la Ville qu'en pratiquant l'ouverture qu'elle réclame ainsi qu'il a été fait au boulevard de la République. Il se trouverait alors que la Municipalité aurait eu gain de cause. La subvention indiquée par M. Boeswillwald lui semble préférable en ce sens qu'elle donne satisfaction à l'administration. En ce cas il faudrait alors, qu'en se servant des mêmes matériaux, on fit une restauration aussi fidèle que possible.

M. de Baudot insiste encore sur le jeu d'intérêt du monument de plus, la Porte restaurée comme on le propose entre les deux brèches qu'on veut faire, ne donnera-t-elle une impression trop marquée ?

M. Kaempfen croit qu'on pourrait faire tomber cette 80/15/015/261 objection en adoptant la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch qui consiste à ne faire qu'une brèche au lieu de deux. La Porte tenant d'un côté au rempart, perdrait cet aspect symétrique qu'il y a lieu, en effet, d'éviter.

M. Thomson revient sur la question d'élargissement de la porte. Il regrette que la Commission ne semble pas disposée à adopter le projet. En tous cas, il insiste pour que l'administration ne prenne pas l'initiative des pourparlers ; qu'elle attende les offres de la Ville, quitte à faire le procès plus tard, si des compensations ne sont pas données.

M. le directeur des Beaux-arts insiste également pour l'adoption du projet d'élargissement de la Porte, la dépense devant être certainement payée par la Ville. De plus, ce serait là, dit-il, la meilleure solution au point de vue de l'effet sur l'opinion publique.

M. Tétreau est de l'avis de M. Thomson en ce qui touche l'attitude de l'administration. Il faut que l'initiative des pourparlers vienne de la Ville, d'autant que l'État, lorsqu'il est 80/15/015/262 en procès, est toujours dispensé d'entrer en conciliation.

M. le directeur des Beaux-arts souhaiterait que le débat se terminât par le maintien du vote émis dans la séance précédente et la Commission laisserait au directeur le soin de négocier avec le maire en vue de l'établissement d'une large entrée comme celle du boulevard de la République.

M. Tétreau est d'avis de maintenir le vote de la séance précédente, mais il ne conviendrait pas, dit-il, de se prononcer sur la question des négociations que M. Danjoy va engager.

Il est préférable de lui donner là-dessus carte blanche.

Le maintien du vote émis dans la séance précédente est mis au voix et adopté à l'unanimité.

Élection

M. Le directeur des Beaux-arts propose ensuite de procéder à l'élection d'un membre de la Commission des Monuments historiques en remplacement de M. Courajod et il donne la parole à M. [Jean-Juste] Lisch pour exposer les résultats du travail de la sous-commission 80/15/015/263 en vue de l'établissement d'une liste de candidats.

Après avoir exprimé le voeu que M. le ministre veuille bien faire rapporter le décret qui interdit aux architectes, membres de la Commission, d'être chargés de travaux, M. [Jean-Juste] Lisch donne les noms des candidats présentés. Ce sont MM. Magne, Danjoy, Lheureux.

On procède au vote nominatif.

M. Magne ayant obtenu 18 vois est présenté en 1 ère ligne.

M. Danjoy est présenté en deuxième ligne avec 14 voix et M. Lheureux en troisième ligne avec 13 voix. A aussi obtenu M. Maulin, 4 voix.

En conséquence la liste des candidats est ainsi composée MM. Magne, Danjoy, Lheureux. 80/15/015/265

31 juillet 1896
Présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Paul Boeswillwald, Daumet, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Guadet, Henry Marcel, de Mortillet, Moyaux, Saglio, Selmersheim.
Le procés-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Église d'Assier (Lot)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, demande à la Commission d'approuver un devis supplémentaire de 6 485 Francs 96 dressé par M. Gout, achitecte, en vue de l'achèvement de la restauration de l'église d'Assier. Pour faire face à la dépense, il sera fait emploi des sommes provenant des imprévus et du rabais consenti par l'entrepreneur sur le devis général de 23 902 Francs 69 qui a été approuvé.

Adopté.

Église Saint-Martin de Brive-la-Gaillarde (Corrèze)

[Jean-Juste] Lisch, rapporteur. La Commune de Brive a formé une demande de secours en vue de la construction d'un beffroi à l'église Saint-Martin.

Le rapporteur propose à la Commission d'allouer pour cette entreprise évaluée à 6 578 Francs 23 une somme de 1 481 Francs 94 applicable aux travaux nécessaires pour faciliter l'accés de ce beffroi. La construction du beffroi proprement dit serait laissée à la charge de la Commune avec l'aide de la direction des Cultes.

Adopté.

Ancien Hôtel de ville de Pons (Charente-Inférieure)

M.[Jean-Juste] Lisch propose le classement de 80/15/015/266

l'ancien Hôtel de ville de Pons. Il demande également que l'architecte M. Ballu soit invité à produire un projet de restauration de l'édifice afin de mettre la Commission à même de se prononcer sur les travaux à exécuter et sur le concours pécuniaire à apporter à l'entreprise.

Adopté.

Chapelle funéraire de Bléré (Indre-et-Loire)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose à la Commission d'inviter M. l'architecte Roy à dresser un devis des réparations qu'il serait nécessaire d'exécuter à la chapelle de Bléré et de s'entendre avec les administrations locales sur les ressources dont elles pourraient disposer.

La Commission adopte les conclusions. Elle émet toutefois l'avis qu'il y a lieu de se borner à assurer la conservation de l'édifice et à cet effet l'architecte devrait prendre les instructions de M. [Jean-Juste] Lisch.

Église de Pleyben (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose à la Commission d'inviter M. l'architecte Gout à présenter un projet de restauration de l'église et du calvaire de Pleyben en même temps qu'un devis estimatif des travaux à exécuter à ces édifices.

Église Saint-Yved de Braine (Aisne)

M. Paul Boeswillwald, architecte, a dressé un devis de 21 472 Francs 91 en vue de la restauration de l'église Saint-Yved de Braisne. Le rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch, 80/15/015/267 propose d'approuver ce devis et d'allouer pour l'entreprise une somme de 11 000 Francs. Les administrations locales qui participent déjà à la dépense pour 10 000 Francs auraient à pourvoir au déficit avec l'aide des Cultes.

Adopté.

Église de Bourg (Lot)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La Commission émet l'avis qu'il y a lieu de prononcer le classement de l'église du Bourg. M. l'architecte Gout serait invité à se rendre compte des travaux qu'il y aurait lieu d'exécuter pour assurer la conservation des parties encore existantes de l'édifice.

Adopté.

Église de Saint-Junien (Haute-Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La Ville de Saint-Junien a fait dresser un projet en vue de la construction d'un marché couvert, d'après ce projet, le marché viendrait s'adosser devant l'église monument classé. Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu en tout cas d'exiger un tour d'échelle de deux mètres permettant de visiter et de réparer les murs de l'église mais il conviendrait auparavant selon lui d'inviter M. l'architecte Roy à étudier de concert avec les administrations locales dans quelles conditions sans nuire aux intérêts de la Municipalité on pourrait isoler d'avantage l'église du marché.

Adopté.

Donjon du Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

M. [Jean-Camille] Formigé a été informé que l'une des maisons qui entourent le donjon du Palais de Justice a été vendue.

L'administration, sur la proposition de M. [Jean-Juste] Lisch, émet l'avis qu'il y aurait lieu d'affecter à cet achat une somme de 15 000 Francs primitivement réservée dans les mêmes conditions pour l'acquisition d'un autre immeuble, somme qui n'a pu être employée, les pourparlers engagés à cet effet n'ayant pas abouti.

Adopté

Fouilles d'Izeure

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

La Société archéologique a demandé en même temps que le classement des fragments du Temple découverts à Izeures une subvention de l'État en vue de poursuivre les fouilles entreprises.

M. [Jean-Juste] Lisch propose de classer les fragments et d'accorder une subvention, mais sous la réserve toutefois que les fouilles dont il s'agit seront poursuivies sous la conduite de M. l'architecte Bruman, représentant l'administration et par les soins du Père de La Croix qui a fait les premiers sacrifices et a mené la découverte de presque tous les lieux.

La Commission adopte les dispositions proposées qui devront être notifiées aux intéressés par l'intermédiaire du préfet. 80/15/015/269

Église de Vétheuil (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. Louzier a dressé un devis de 24 758 Francs 34 en vue de la restauration de l'église de Vétheuil pour laquelle les administrations locales ont voté ensemble une somme de 8 000 Francs.

M. Selmersheim propose à la Commission d'accorder pour l'entreprise une somme de 10 000 Francs, à titre conditionnel.

Adopté.

Église de Montivilliers (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. Boulanger, peintre verrier à Rouen, présente une nouvelle esquisse en vue d'un vitrail représentant le martyr de saint Jacques le Majeur et destiné à l'église de Montivilliers.

Le rapporteur en propose l'approbation.

Adopté.

Peintures dans l'église de Chambolle-Musigny (Côte-d'Or)

M. Selmersheim, rapporteur.

Le rapporteur propose de prononcer le classement des peintures découvertes dans l'église de Chambolle-Musigny et d'étendre ce classement sur chacun objets qui les contient, aux fragments des verrières aux deux pierres tombales et aux deux inscriptions fixées au mur de l'édifice.

Il y aurait lieu de charger M. l'architecte Suisse, assisté de M. Yperman, d'étudier les marques, de faire disparaître l'aspect de délabrement que présentent les peintures.

Adopté.

Église Saint-Étienne de Dijon (Côte-d'Or)

M. Selmersheim, rapporteur.

Des dégâts ont été commis dans 80/15/015/270 la partie de l'église Saint-Étienne de Dijon renfermant les débris gallo-romains découverts en 1887, devant les dispositions conciliantes de la Municipalité qui était ignorante de la production, M. Selmersheim propose d'inviter M. Suisse architecte, à s'entendre avec elle en vue d'obtenir les résultats suivants :

1° limiter la Bourse du commerce projetée à la nef et aux deux bras du transept

2° séparer le choeur et les deux chapelles de cet établissement par un mur en moellons dans toute la hauteur du monument,

3° aménager un accès facile contenant les restes antiques, au moyen d'une entrée par le transept nord, construite aux frais de la Ville,

4° attribuer à ce local des fragments à la Société des antiquités de la Côte d'Or qui en aurait la garde.

Adopté.

Église d'Ervy-le-Châtel (Aube)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 6 659 Francs 82 en vue de la restauration des vitraux de l'église d'Ervy. Le rapporteur propose d'approuver ce devis et d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 3 500 Francs, représentant la moitié de la dépense.

Adopté. 80/15/015/271

Église de La Trinité à Fécamp (Seine-Inférieure)

M. Selmersheim, rapporteur.

Le préfet de la Seine inférieure a transmis un devis de 2 675 Francs dressé par M. l'architecte Lefort en vue de la restauration de l'église de La Trinité à Fécamp. M. Selmersheim en propose l'approbation avec allocation conditionnelle de 900 Francs sur le crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église Saint-Étienne de Caen (Calvados)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte de La Rocque a reconnu que les prévisions de son devis relatif aux travaux de restauration de l'église Saint-Étienne de Caen étaient insuffisantes en ce qui concerne les réparations de la tour centrale. Il y a lieu d'engager une nouvelle dépense de 2 697 Francs 94 dont il convient pourtant de déduire les prévisions au premier devis pour le même objet, soit 1 782 Francs 58. Il reste en conséquence un excédent de 578 Francs 09 couvert par les imprévus du devis primitif et le rabais résultant de l'adjudication des travaux de couverture.

M. Selmersheim propose d'approuver le nouveau devis et la soumission souscrite.

Adopté.

Église de Sainte-Vaubourg (Ardennes)

M. Paul Boeswillwald, rapporteur, propose à la Commission d'approuver un devis de 8 549 Francs 15 dressé par M. Louzier en vue de la restauration de l'église de Sainte-Vaubourg avec allocation 80/15/015/272 conditionnelle de 3 500 Francs. La Commune, qui s'impose pour la somme de 2 000 Francs, serait invitée à parfaire le déficit avec l'aide des Cultes.

Adopté.

Église de Montgeard (Haute-Garonne)

M. Boeswillwald, rapporteur.

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 3 001 Francs 86 en vue de la restauration de l'église de Montgeard. Le rapporteur propose d'approuver ce devis avec allocation conditionnelle de 1 500 Francs.

Église d'Isômes (Haute-Marne)

M. Boeswillwald rapporteur.

Le préfet de la Haute-Marne a signalé l'affaissement qui s'est produit dans la toiture de la nef de l'église d'Isômes pour la restauration de laquelle, sur la demande du maire, M. Brocard, architecte, a dressé un devis.

Le rapporteur qui a visité le monument, propose d'inviter M. Potdevin, architecte, attaché au service des Monuments historiques à dresser un devis des dépenses qu'occasionne la réparation de cette toiture et à rechercher le moyen de conserver la couverture en lave.

Adopté.

Église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne (Marne)

M. Boeswillwald, rapporteur.

Les travaux exécutés à l'église Notre-Dame de Châlons-sur-Marne ont donné lieu à un dépassement de 1 584 Francs 66. Le rapporteur propose à la Commission 80/15/015/273 d'approuver ce supplément de dépense et d'allouer sur le crédit des Monuments historiques une subvention d'égale somme.

Adopté.

Église de Mareuil-le-Port (Marne)

M. Boeswillwald, rapporteur.

Le rapporteur propose à la Commission d'accorder à M. Génuys, architecte, un crédit de 1 000 Francs en vue de prendre d'urgence les dispositions nécessaires pour la consolidation de la flèche de l'église de Mareuil le Port. Un devis de la dépense qu'entraînera la restauration de la flèche sera présenté ultérieurement à la Commission.

Adopté.

Église Saint-Cerneuf à Billons (Puy-de-Dôme)

M. Boeswillwald, rapporteur, proposera l'approbation d'un projet dressé par M. Petitgrand, architecte, en vue de l'installation, aux frais de la Fabrique, d'un calorifère dans l'église Saint-Cerneuf à Billons.

Adopté.

Tentures de l'Hôtel de ville de Beaugency (Loiret)

La restauration exécutée à titre d'essai aux Gobelins de l'une des tentures provenant de l'Hôtel de ville de Beaugency a donné les meilleurs résultats.

M. Marcou, rapporteur propose en conséquence à la Commission de poursuivre l'entreprise et d'allouer à cet effet une somme totale de 2 800 Francs, de laquelle est à déduire la somme de 600 Francs primitivement accordée.

Adopté. 80/15/015/275

13 novembre 1896
Présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-arts. Membres présents : MM. Antonin Proust, de Baudot, Paul Boeswillwald, Gustave Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Gonse, Guadet, Haraucourt, Kaempfen, Lameire, de Lasteyrie, [Jean-Juste] Lisch, Magne, Marcou, André Michel, de Mortillet, Molinier, Moyaux, Pascal, Saglio, Selmersheim, Vaudremer.
Accueil des nouveaux membres : MM. Molinier et Magne.
Fouilles de M. Ballu à Timgad (Algérie)

M. le directeur des Beaux-arts, après avoir adressé ses souhaits de bienvenue aux deux membres nouvellement élus de la Commission, MM. Molinier et Magne, donne lecture d'une lettre de M. Albert Ballu sur les fouilles de Timgad.

La Commission, dans une prochaine séance, entendra M. Ballu qui lui fera connaître en détail le résultat des derniers travaux entrepris et qui ont amené des découvertes d'un intérêt tout particulier.

Lecture est faite ensuite du procès verbal de la séance précédente qui est adoptée.
Palais de Justice de Poitiers (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch fait connaître qu'il ne peut être donné suite au voeu émis par la Commission d'affecter une somme de 15 000 Francs à l'achat d'une des maisons dont est entouré le Palais de Justice de Poitiers, cette maison venant d'être vendue au prix de 80 000 Francs.

Église de Saint-Junien (Haute-Vienne)

En ce qui touche l'isolement de l'église 80/15/015/276 de Saint-Junien, le maire a fait de nouvelles propositions dont la Commission sera saisie dans une prochaine séance.

Fouilles d'Izeures (Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch a également été avisé de l'opposition que rencontrait dans le département le choix fait du Père de La Croix pour la continuation des fouilles d'Izeures. Il lui semble cependant difficile de revenir sur le vote émis.

Tel est l'avis de la Commission qui estime qu'il y a lieu de maintenir le Père de La Croix, tout en remettant à l'administration du soin d'examiner s'il n'y a pas une mesure de conciliation à prendre.

Château de Rambouillet (Seine-et-Oise)

M. Moyaux soumet ensuite à la Commission le spécimen des faïences employées pour la restauration de la salle de bains du château de Rambouillet.

Ce travail est approuvé.

Hôtel de ville de Loches (Indre-et-Loire)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur. La Ville de Loches demande à l'État de porter de 10 000 Francs à 13 500 Francs, soit moitié de la dépense, la subvention primitivement accordée pour la restauration de l'Hôtel de ville. Etant donné l'intérêt que présente le monument et l'impossibilité où se trouve la Ville de s'imposer davantage, le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'accueillir cette demande.

Adopté.

Donjon de Loches (Indre-et-Loire)

Sur la plainte d'un habitant de la région, 80/15/015/277 M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, a visité le donjon de Loches et a constaté, en effet, que cette construction se trouvait en mauvais état. Mais le monument dont une partie est affectée au service des prisons, appartenant au département, il est d'avis de se borner à signaler au préfet la situation. M. Bruneau, architecte, serait d'autre part, invité à dresser une estimation des travaux de consolidation les plus urgents à exécuter et, en cas d'accord avec les administrations intéressées, la Commission pourrait être ultérieurement saisie d'une demande de subvention.

Après une observation de M. Gonse qui ne croit pas que le monument périclite et craindrait une restauration inutile, la Commission, tout en adoptant les conclusions du rapporteur est d'avis de limiter les travaux au strict nécessaire.

Tour Saint-Aubin à Angers (Maine-et-Loire)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose à la Commission de mettre à la disposition de M. Magne architecte, une somme de 1 000 Francs en vue des travaux de première nécessité à exécuter à la Tour Saint-Aubin dont les pierres se sont détachées. L'architecte serait, en outre, invité à s'entendre avec les administrations locales sur les sacrifices qu'elles comptent faire pour la restauration du monument, dont la dépense est évaluée à 27 169 Francs 26.

Adopté. 80/15/015/278

Église du Pont-l'Abbé (Charente-Inférieure)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

L'église de Pont-l'Abbé qui n'a jamais été l'objet d'aucune restauration se trouve en mauvais état.

M. [Jean-Juste] Lisch propose d'inviter M. Albert Ballu, architecte, à dresser un devis des travaux qu'il jugera nécessaire d'y exécuter et à s'entendre avec les administrations locales sur les ressources dont elles peuvent disposer.

M. de Baudot croit utile à ce propos d'appeler l'attention de la Commission sur la question d'entretien des monuments. En affectant annuellement des fonds à cet entretien, on s'éviterait, pense-t-il, les dépenses souvent considérables qu'on est obligé de faire pour des édifices en ruines et qui eussent été sauvés avec quelques mesures de préservation de peu d'importance, mais régulièrement prises.

M. le directeur est d'accord avec la Commission pour reconnaître le bien-fondé de cette observation et il prie MM. les Inspecteurs généraux de lui adresser des propositions qu'il soumettra au ministre. Il ajoute qu'on pourrait poser en principe que l'État s'inscrirait d'avance pour moitié dans toute dépense d'entretien des monuments.

Église de Mouthiers (Charente)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose à la Commission l'approbation d'un devis supplémentaire de 2 188 Francs, dressé par M. Warin, architecte, 80/15/015/279 en vue de la consolidation du clocher de l'église de Mouthiers, dont la dépense sera couverte par le boni provenant du rabais consenti par l'entrepreneur. Il propose en outre l'ouverture d'un nouveau crédit de 1 220 Francs 25 pour l'établissement d'un dallage et d'un mur de soutènement au pourtour de l'église.

Adopté.

Église d'Aillas (Gironde)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

Il résulte de l'examen des documents produits que l'église d'Aillas est un monument complètement dénué d'intérêt ; sa façade seule mérite de figurer sur la Liste des Monuments historiques.

M. [Jean-Juste] Lisch propose en conséquence à la Commission de laisser la Municipalité désigner un architecte de son choix pour les réparations qu'il y a lieu d'exécuter à l'édifice, en réservant toutefois la façade qui demeurerait classée.

Adopté.

Église du Dorat (Haute-Vienne)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur.

M. l'architecte [Jean-Camille] Formigé a dressé un devis de 31 598 Francs 51 en vue de la restauration de l'église du Dorat. Les travaux prévus étant tous de première urgence,

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission d'approuver le devis et d'accorder conditionnellement pour l'entreprise une somme égale au tiers de la dépense, soit 11 000 Francs.

Adopté. 80/15/015/280

Tour du Salidor à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine)

M. l'architecte Ballu a dressé un devis de 645 Francs en vue des réparations à exécuter à la Tour du Salidor. Aux termes de la convention passée avec le ministère de la marine, ces travaux doivent être à la charge de l'administration des Beaux-arts et M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, propose en conséquence d'inscrire la dépense un crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Clocher de Nogent-sur-Marne (Seine)

M. Chaine architecte, a dressé un devis de 14 572 Francs 94 en vue des travaux de première mesure à exécuter pour la restauration du clocher de l'église de Nogent-sur-Marne.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver ce devis et d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 5 000 Francs.

Adopté.

Église du Bellay (Seine-et-Oise)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. Bérard, architecte, a dressé deux devis relatifs à la restauration de l'église du Bellay et formant un total de 11 339 Francs 76. Bien que cet architecte n'appartienne pas au service des Monuments historiques, le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu d'approuver son projet, sous la réserve d'une modification à apporter aux arêtes de la flèche. Il propose, en outre, à la Commission d'accorder une allocation conditionnelle de 2 500 Francs pour l'entreprise à laquelle participent déjà pour 6 000 Francs les administrations locales.

Adopté. 80/15/015/281

Église d'Athis (Seine-et-Oise)
M. l'architecte Chaine a dressé un devis de 25 149 Francs 77 en vue de la restauration du clocher de l'église d'Athis.

M. Selmersheim, rapporteur, propose d'approuver ce devis, sauf pour ce qui touche au choix de la roche de Clamart proposée pour les reprises. Il y aura lieu, également, de se borner à remplacer la croix en fer du sommet de la flèche par un fleuron sculpté en pierre. Il propose en outre à la Commission d'accorder pour l'entreprise une allocation conditionnelle de 12 500 Francs, soit moitié de la dépense.

Adopté.

Église de Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne)

Le rapporteur, M. Selmersheim, demande à la Commission d'approuver un devis de 7 450 Francs 47 dressé par M. l'architecte Paul Boeswillwald en vue de la restauration des contreforts du porche et de la face latérale sud de l'église de Saint-Loup-de-Naud. Il propose d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 2 500 Francs, soit le tiers de la dépense.

Adopté.

Église Saint-Michel de Dijon (Côte-d'Or)

M. Selmersheim, rapporteur.

Lors de l'estimation de la réparation des dégâts produits à l'église Saint-Michel de Dijon, M. l'architecte Suisse n'avait pu, faute d'accès, en reconnaître toute l'importance et il a dû dresser un nouveau devis de 12 598 Francs 12 dont le rapporteur demande aujourd'hui l'approbation. Vu l'urgence des travaux et la nécessité 80/15/015/282 d'utiliser les échafauds actuellement construits, M. Selmersheim propose à la Commission d'accorder, dans les mêmes conditions que précédemment, une nouvelle subvention égale au quart de la dépense, soit 3 000 Francs, la Fabrique devant d'autre part participer pour moitié à l'entreprise.

Adopté.

Église de Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Petitgrand a dressé un devis total de 6 422 Francs 39 en vue de la restauration du clocher de l'église de Lavoûte-Chilhac, de la réfection du beffroi et de la consolidation des fermes de la nef.

Le rapporteur propose à la Commission d'approuver ce devis et d'allouer pour l'entreprise une subvention conditionnelle de 1 500 Francs, sous la condition toutefois que le beffroi actuel, cause de la ruine du monument, sera supprimé et remplacé par une charpente neuve, conforme au tracé de l'architecte.

Adopté.

Calvaire de Montgérain (Oise)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Chaine a dressé un devis de 4 839 Francs 17 en vue de la restauration du calvaire de Montgérain dont les murs de soutènement, le talus et les marches sont surtout en mauvais état. Le rapporteur propose d'approuver ce devis et d'allouer pour l'entreprise une somme de 4 000 Francs, 80/15/015/283 sous la condition pour les administrations locales de pourvoir au déficit. Il souhaiterait en outre que la Municipalité fut invitée à déplacer le petit asile de nuit qu'elle a construit, depuis l'arrêté de classement, en avant du monument et sans aucun souci de son aspect.

Adopté.

Pont d'Espalion (Aveyron)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Paul Gout a dressé un devis de 41 286 Francs 98 en vue de la restauration du pont d'Espalion.

Le rapporteur est d'avis qu'il y a lieu de l'approuver, et vu l'intérêt qui s'attache à la conservation de cette construction, il propose à la Commission d'allouer pour l'entreprise une subvention conditionnelle de 15 000 Francs ; la Ville, principale intéressée, étant invitée à pourvoir au déficit avec l'aide du département, promoteur de l'arrêté de classement.

Remparts de Concarneau (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch, rapporteur, est d'avis qu'il n'y a pas lieu de classer les remparts de Concarneau que le département de la Guerre doit céder à celui de la Marine.

Adopté.

Église d'Olley (Meurthe-et-Moselle)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. l'architecte Schuler a dressé un devis de 7 740 Francs en vue de la restauration de l'église d'Olley sur laquelle la foudre est tombée. La Commune ne pouvant disposer que de 2 125 Francs 95, le rapporteur 80/15/015/284 propose à la Commission d'allouer pour l'entreprise une subvention conditionnelle de 2 000 Francs, en invitant les administrations locales à s'adresser aux Cultes pour obtenir le complément des ressources nécessaires soit : 2 615 Francs.

Adopté.

Château du roi René à Tarascon (Bouches-du-Rhône)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. l'architecte Révoil a dressé un devis supplémentaire de 3 185 Francs 89 en vue de la restauration d'un escalier desservant la tour dite des Galères, dans le château du roi René, et qui vient d'être retrouvée au-dessous du dallage de la terrasse. Le rapporteur propose à la Commission d'autoriser l'architecte à exécuter ces travaux dont le montant sera réglé en même temps que ceux en cours.

Adopté.

Palais de Constantin à Arles (Bouches-du-Rhône)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

Le rapporteur est d'avis d'autoriser M. l'architecte Révoil à rétablir l'ancienne couverture en tuiles qui abritaient la coupole de la 80/15/015/285 tour du Palais Constantin, à Arles, au lieu d'employer la chape en ciment prévu au devis. Il propose à la Commission d'inscrire cette dépense supplémentaire de 2 242 Francs 02 au crédit des Monuments historiques.

Adopté.

Église de Saint-Aventin (Haute-Garonne)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

Le rapporteur propose à la Commission d'approuver un devis supplémentaire de 2 389 Francs 24, dressé par M. Louzier, architecte, en vue de la restauration de l'église de Saint-Quentin et d'allouer pour l'entreprise une subvention de 1 189 Francs qui, jointe à celle de 1 200 Francs, provenant des économies réalisées et du rabais de l'adjudication, complètera les ressources nécessaires.

Adopté.

Tour du Puissalicon (Hérault)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. Révoil a dressé un devis de 3 118 Francs 95 en vue de la restauration de la tour clocher de Puysalicon.

Le rapporteur propose à la Commission de l'approuver et d'allouer pour l'entreprise une subvention conditionnelle de 1 500 Francs ; la Commune qui ne peut disposer que de 500 Francs serait invitée à s'adresser aux Cultes pour obtenir le complément des ressources.

Adopté.

Portes de Gand et de Roubaix à Lille (Nord)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

La Commission des Monuments historiques du département du Nord a adressé au ministère une demande de classement des portes de Gand et de Roubaix à Lille, afin d'éviter 80/15/015/286 la démolition prochaine de ces remparts. Tout en regrettant la mesure qui doit être prise, le rapporteur ne pense pas que ces constructions présentent un intérêt suffisant pour que le classement en soit prononcé.

La Commission est de cet avis mais désirerait toutefois que le préfet fut informé du regret qu'elle éprouverait à voir disparaître des monuments précieux, sinon au point de vue de l'art du moins par les souvenirs historiques qui s'y rattachent.

Église de Saint-Jean d'Aulps (Haute-Savoie)

M. [Paul] Boeswillwald, rapporteur.

M. Bruschet, architecte de la Haute-Savoie, a signalé à la Commission les ruines d'une ancienne église du XIIe siècle. Le rapporteur propose d'inviter M. l'architecte Jacob qui se rend dans le département à présenter un rapport sur cette affaire.

Adopté.

Place Vendôme à Paris (Seine)

Après une question de M. de Lasteyrie sur les raisons invoquées par le ministère des Travaux Publics pour s'opposer au classement du Pont-Saint-Esprit, M. Pascal, rapporteur, expose ses craintes touchant l'aspect décoratif de la place Vendôme et de la rue Castiglione qui commencent à être envahies par les affiches.

M. Guadet se demande si, comme pour le Palais-Royal, il n'y a pas 80/15/015/287 des servitudes de propriété. En ce cas, la Commission pourrait utilement intervenir auprès des demandes.

M. le secrétaire des Beaux-arts prie M. l'Inspecteur général Selmersheim de se renseigner à ce sujet et de faire connaître en temps voulu à la commission le résultat de ses recherches.

Église de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois (Orne)

M. Marcou, rapporteur, propose à la Commission de classer deux châsses du XIIIe siècle qui se trouvent dans la sacristie de l'église de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois et que le curé cherchait à aliéner. Au cas où ces chasses, dont l'origine de propriété n'a pu être encore nettement établie, n'appartiendraient pas à l'église, mais bien à un particulier, comme le prétend le curé, l'interressé pourrait toujours aux termes de la loi, réclamer dans le délai de six mois contre le Classement, après avoir produit ses titres de propriété. 80/15/015/289

4 décembre 1896
Présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-arts, membres présents MM Antonin Proust, de Baudot, Paul Boeswillwald, Daumet, Gustave Dreyfus, [Jean-Camille] Formigé, Dumay, Gonse, Guadet, Haraucourt, Kaempfen, Lameire, [Jean-Juste] Lisch, Magne Marcou, André Michel, Molinier, de Mortillet, Moyaux, Pascal, Saglio, Selmersheim.
Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Fouilles de Timgad (Algérie)

M. Albert Ballu est appelé à donner lecture de son rapport sur les fouilles de Timgad et fait passer devant la Commission divers objets qu'il a rapportés.

M. le directeur des Beaux-arts se fait l'interprète de la Commission pour féliciter M. Ballu.

Église Sainte Marie-aux-Dames à Saintes (Charente-Inférieure)

La Commission avait voté une somme de 20 000 Francs pour la restauration de l'église Sainte-Marie-aux-Dames, dont la dépense avait été évaluée à 40 000 Francs environ. Le département de la Guerre n'ayant pas consenti à allouer pour l'entreprise une subvention supérieure à 5 000 Francs, M. Magne a réduit son devis à 24 998 Francs 77.

Le rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch, propose d'approuver ce projet et d'inviter l'architecte à s'entendre avec l'administration militaire pour la prompte exécution des travaux projetés.

Adopté.

Clocher de l'église Saint-Martin de Tours (Indre-et-Loire)

Le rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch, propose à la Commission 80/15/015/290 d'accorder une subvention complémentaire de 200 Francs en vue de la restauration du clocher de l'église Saint-Martin de Tours. La Municipalité serait invitée à pourvoir au complément de la dépense, évaluée, pour les travaux projetés, à 400 Francs.

Adopté.

Église Notre-Dame-de-Nanteuil à Montrichard (Loir-et-Cher)

Le rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch, demande à la Commission d'approuver un devis de 16 996 Francs dressé par M. de Baudot, architecte, en vue des réparations à exécuter à l'église Notre-Dame-de-Nanteuil, et d'allouer, pour l'entreprise, une subvention conditionnelle de 8 000 Francs.

Adopté.

Pont de Valentré à Cahors (Lot)

Le département du Lot demande à l'État une subvention de 11 400 Francs en vue des travaux projetés par le service vicinal au Pont de Valentré à Cahors. Ces travaux se composant uniquement d'enrochements et de reprises partielles aux piles du pont, le rapporteur est d'avis de ne pas accueillir la demande.

Après une question posée par M. le directeur des Beaux-arts sur les avantages qu'il pourrait y avoir à s'assurer, à l'aide d'une subvention, le contrôle des travaux dont il s'agit et une réponse de MM. Proust et de Baudot qui estiment que ce contrôle serait illusoire et entraînerait au contraire des responsabilités.

La Commission adopte les conclusions 80/15/015/291

du rapport de M. [Jean-Juste] Lisch.

Église de Souillac (Lot)

Les pourparlers engagés entre les domaines et la Fabrique de l'église de Souillac pour la vente, au prix de 5 000 Francs, des constructions de l'ancienne manufacture des Tabacs de cette Ville n'ont pas abouti et le ministre des Finances, avant d'autoriser l'adjudication pure et simple de ces constructions, désire savoir si l'administration des Beaux-arts n'aurait pas à demander l'insertion de quelque réserve spéciale au cahier des charges.

Etant donné l'intérêt qui s'attache au dégagement de l'église, M. [Jean-Juste] Lisch estime qu'on pourrait obtenir que la Commune se substituerât à la Fabrique pour cette acquisition ; à cet effet une subvention aussi large que possible lui serait accordée, et elle resterait propriétaire des terrains, après avoir pris l'engagement de démolir les bâtiments.

M. Proust pense qu'il serait préférable de se borner, pour l'instant, à demander au ministre des Finances d'introduire comme clause, dans l'acte de vente, l'obligation pour l'acquéreur de procéder au dégagement de l'église. Un plan de ce dégagement, dressé par l'architecte, serait joint à la lettre.

La Commission adopte cette dernière proposition.

Église de Celles (Deux-Sèvres)

Le rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch, propose à la Commission 80/15/015/292 d'approuver un devis supplémentaire de 4 549 Francs 40 dressé par M. Devérin, architecte, en vue de la restauration de l'église de Celles et d'accorder conditionnellement 2 500 Francs pour l'entreprise, à charge, pour les administrations locales de pourvoir au déficit.

Adopté.

Chapelle de Plogastel-Saint-Germain (Finistère)

Le rapporteur, M. [Jean-Juste] Lisch, propose le déclassement de la chapelle de Plogastel Saint-Germain qui n'offre plus un intérêt suffisant pour justifier la dépense élevée qu'entraînerait sa restauration.

Adopté.

Classement de l'église de Guimiliau (Finistère)
Du clocher de Ploudiry (Finistère)

M. [Jean-Juste] Lisch propose à la Commission le classement

1° de l'église de Guimeliau et des édifices qui l'entourent,

2° du clocher de l'église de Ploori.

Adopté.

Église Saint-Nazaire à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)

M. Selmersheim, rapporteur, propose à la Commission d'approuver un devis de 18 944 Francs 87, dressé par M. Sauvageot en vue de la restauration de l'église Saint-Nazaire de Bourbon-Lancy et d'inscrire la totalité de la dépense au crédit des Monuments historiques.

M. de Baudot pense que c'est là un sacrifice exagéré. Il n'y a dans cette église, dit-il, ni moulures ni sculptures à conserver, c'est seulement par sa disposition qu'elle présente de l'intérêt.

MM. Gonse et Boeswillwald répondent que c'est justement cette disposition intéressante par sa simplicité même, dont il importe de pouvoir garder un spécimen. Et 80/15/015/293 M. Gonse regrette que M. de Lasteyrie, qui connaît le monument, ne soit pas là pour insister en vue de sa conservation.

M. Dumay fait observer qu'il s'agit non d'une église mais d'un local qui ne sera jamais ouvert au culte.

M. le directeur des Beaux-arts résume la discussion. On se trouve, dit-il, en présence d'un monument dont la restauration nécessite une dépense importante. L'intérêt qu'il présente justifie-t-il cette dépense ?

M. de Baudot ne le croit pas et il estime en tout cas qu'une somme de 6 000 Francs serait suffisante pour sauver l'édifice, au moins pendant de longues années.

Après une réponse de M. Selmersheim qui insiste sur la nécessité des travaux de couverture, évalués à 9 709 Francs la Commission émet l'avis qu'il y a lieu d'autoriser l'exécution de ces travaux de couvertures, en deux annuités, et il demande au département sa participation dans l'entreprise.

Tour du prieuré à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Le rapporteur, M. Selmersheim, propose à la Commission le classement de la tour du Prieuré à Chalon sur Saône, qui menace ruine et dont la Municipalité a projeté la démolition.

M. Sauvageot, architecte, serait prié 80/15/015/294 de dresser un devis des travaux les plus nécessaires à exécuter à l'édifice en vue de sa consolidation.

Adopté.

Église du Petit-Andely (Eure)

Le rapporteur, M. Selmersheim, propose d'approuver un devis de 2 958 Francs 88 dressé par M. l'architecte Darcy en vue de la restauration de la flèche du clocher de l'église du Petit-Andely, et d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 10 000 Francs.

Adopté.

Église de Chavanges (Aube)

M. l'architecte Louzier a dressé un devis de 6 555 Francs 60 en vue de la restauration des vitraux de l'église de Chavanges.

Le rapporteur, M. Selmersheim, propose de l'approuver et d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 4 000 Francs.

Adopté.

Église de Chassericourt (Aube)

Le rapporteur, M. Selmersheim, propose d'approuver un devis de 9 460 Francs 94 dressé par M. Louzier, architecte, en vue de la restauration des vitraux de l'église de Chassericourt et d'accorder conditionnellement pour l'entreprise une somme de 2 000 Francs.

Adopté.

Église d'Arcis-sur-Aube (Aube)

M. Louzier, architecte, a dressé un devis de 8 994 Francs 49 en vue de la restauration de l'église d'Arcis-sur-Aube.

Le rapporteur, M. Selmersheim, propose à la Commission de l'approuver et d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 2 500 Francs.

Adopté. 80/15/015/295

Église de Lavilletertre (Oise)

M. Mâlençon, architecte, a dressé un devis de 7 548 Francs 65 en vue de la restauration de l'église de La Villetertre.

Le rapporteur, M. Selmersheim, est d'avis de l'approuver, en faisant toutefois une réserve au sujet des abat-sons que l'architecte propose d'établir dans les baies du clocher. Il demande en outre à la Commission d'allouer conditionnellement pour l'entreprise une somme de 2 000 Francs.

Adopté.

Église de Saint-Seine-l'Abbaye (Côte-d'Or)

Le rapporteur, M. Selmersheim, propose d'approuver un devis supplémentaire de 2 878 Francs 03 dressé par M. Louzier en vue de la restauration de l'église de Saint-Seine-l'Abbaye et d'accorder conditionnellement pour l'entreprise une somme de 1 000 Francs, la Fabrique étant disposée à contribuer pour une somme égale à la dépense.

Adopté.

Église de Pontorson (Manche)

M. Selmersheim, rapporteur.

M. l'architecte Petitgrand a dressé un devis en vue de la restauration de l'église de Pontorson. Ce devis, divisé en quatre chapitres, s'élève à la somme de 71 014 Francs 75.

M. Selmersheim propose à la Commission de l'approuver dans son ensemble mais de n'autoriser pour l'instant que les travaux compris dans les trois premiers chapitres, dont la dépense est évaluée 80/15/015/296 à 54 618 Francs 43. Les administrations locales disposant pour l'entreprise d'une somme de 20 000 Francs, le rapporteur demande en outre à la Commission d'accorder une allocation conditionnelle de 18 000 Francs.

MM. de Baudot et Gonse font observer que c'est là une dépense considérable pour l'administration.

M. de Baudot ajoute que c'est la nef seule de l'église qui présente de l'intérêt et il serait d'avis de se borner à accorder une subvention de 5 000 Francs en vue des travaux qu'entraînerait la restauration de sa couverture, en sollicitant l'aide des Cultes pour pourvoir au complément de la dépense.

Après une réponse de M. Selmersheim qui n'a pas dans le dossier les éléments suffisants pour déterminer séance tenante à quelle somme pourraient atteindre les travaux dont il s'agit, la Commission ajourne l'affaire pour supplément d'études. 80/15/016/1