1 Les archives d'Eure-et-Loir possèdent un certain nombre d'actes originaux de
manumissions ; nous allons les analyser rapidement, en indiquant seulement les
passages les plus remarquables de chacun d'eux. Presque tous ces affranchissements
d'ailleurs sont accordés pour l'admission des impétrants à la tonsure, ad clericatum et tonsuram clericalem.
1255, le samedi après la Saint-Denis (14 octobre 1255), Herbert, fils de Clément,
de Vieil-Allonnes.
1256, le samedi après la Saint-Pierre et Saint-Paul (1er
juillet), Gautier, fils du maire d'Amilly. Item confessus fuit coram
nobis dictus Galterus quod ipse, dictis die et anno, juraverat publice in
capitulo Carnotensi quod si majoria Capituli Carnotensis ad ipsum Galterum
contigerit devenire, ratione successionis vel caduci vel alia ratione, si vellet
habere et retinere illam majoriam, dimitteret tonsuram, alioquin dictam majoriam
non haberet ; et si esset in tali statu quod clericatum vel tonsuram dimittere
non posset, non haberet nec peteret majoriam, immo dicta majoria ad proximiores
heredes deveniret absque dicti Galteri contradictione. Cette condition se
trouve renouvelée dans toutes les manumissions intéressant des individus qui
pouvaient avoir quelques droits à des mairies du Chapitre.
1263, le vendredi après la Saint-Jean-Baptiste (27 juin), Pierre, maire des
moines de Coulombs.
1263, le lundi avant la Madeleine (21 juillet), Geoffroy Testivan de
Bonneval.
1264, le lundi après la Saint-Jacques et Saint-Philippe (6 mai), Robert Fouquaut
de Bonneval et Jeanne, sa femme, fille de Bernard de Saint-Maur, et Alix, leur
fille.
1269, le jeudi après la Chandeleur (9 février), Barthélemy Bichot de Voves, Jean,
fils de Mathieu Aquariot, et Cheron, fils de Michel Baudry.
1278, le vendredi après la Saint-Pierre et Saint-Paul (1er
juillet), Geoffroy Guimont, de Jouy ; Raoul Epi-d'Avoine, de Jouy ; Thibault, fils
de Guillaume, maire de Champseru ; Etienne de Mignières, fils d'Alix, veuve de
Jean de Mignières, écuyer.
Nous nous arrêtons : chaque année les affranchissements deviennent plus nombreux,
et nous ne sommes pas éloignés de l'époque où le Chapitre affranchira en masse
tous les serfs de ses domaines. Nous ferons cependant remarquer que parmi ces
nouveaux affranchis, plusieurs ne semblent pas d'une obscure extraction. Jean de
Mignières était fils d'un écuyer, et Etienne Grenet, affranchi en 1317,
appartenait à la maison des Grenet, qui depuis est devenue une des plus
importantes de Chartres, et qui, dès le XIVe siècle, jouait
déjà un certain rôle.