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[fol. 151v]

Povoir a ambaxadeurs envoyez devers le pape1

Karolus, Dei gracia Francorum rex, universis presentes litteras inspecturis, salutem. Cum, predecessorum nostrorum vestigia insequendo, sanctissimo patri nostro pape ut vero vicario Jesu Christi debitam obedienciam impenderimus hactenus et honorem et semper quoad vixerimus in humanis proponimus exhibere, nos insuper ferventi animo affectantes sue sanctitatis sacrosancteque Romane ecclesie privilegia et libertates, non obstantibus regni nostri adversitatibus, ampliare, ex magni nostri deliberacione consilii ad sanctitatem prefati sanctissimi patris sibi deferendo et liberaliter possetenus adimplendo ambaxiatores nostros ordinaverimus transmittere, notum facimus quod nos, ad plenum confidentes de legalitate, sciencia, probitate et diligencia dilectorum et fidelium consiliariorum nostrorum Philippi episcopi Leonensis2, Johannis Sancti Petri Viennensisa 3, Guillelmi de Cormeriaco4, abbatum, magistrorum Johannis Girardi, legum doctoris5, Johannis de Montemorino6 etc., ipsosordinavimus et constituimusper presentes ambaxiatores nostros et nuncios [fol. 152] speciales, dantes in mandatis predictis consiliariis nostris quatinus se transferant et represententb ex parte nostra in presencia dicti sanctissimi patris et illa que in favorem ejusdem sanctitatisc sancteque Romane ecclesie antedicte circa dictas ecclesias ac beneficia ipsius regni nostri aut alias per nos et nostrum consilium digeste conclusa sunt cum omni benignitate et obediencia eidem sanctitatid presentent, cetera per nos eisdem injuncta diligenter prosequendo et expediendo, prout in instructionibus per nos sibi datis expressius continetur ; predictaque faciendi et prosequendi predictis consiliariis nostris et eorum tribus vel quatuor in comitiva predicti episcopi damus facultatem et mandatum speciale, ad hec eosdem, modo ut predicitur, specialiter committentes per presentes. In cujus rei testimonium etc.

[15.2.a] ¶ Note bien que le roy, en parlant au pape ou du pape, ne l'appelle point seigneur, maiz seulement tres saint pere, comme il est contenu ou povoir dessuz escript, ou il dit sanctissimo patri nostro, et non paz domino nostro.


a Viennensis ajouté en interligne.
b representant ms.
c abrégé s-.
d abrégé s-.
1 L'ambassade dont il est ici question arriva à la cour de Rome pour la fête de Pâques, le 8 avril 1425 (Du Fresne, t. II, p. 343-344). Plusieurs des ambassadeurs de Charles VII qui en 1425 étaient à la cour du pape sont nommés dans des suppliques adressées à Martin V (ci-dessus, annotation de la formule [14.27] et Domingues de Sousa Costa, Leis atentatorias, p. 512-514, n. 25).
2 Philippe de Coetquis, chanoine de Tournai, fut évêque de Léon du 16 octobre 1419 au 30 juillet 1427. Il fut ensuite promu à l'archevêché de Tours. Il mourut en 1441 (Gaussin, Les conseillers de Charles VII, p. 113).
3 Jean II de Commiers, abbé de Saint-Pierre de Vienne (Isère), d'après Gallia christiana, t. XVI, col. 159.
4 Guillaume Hotot fut bachelier en théologie à l'université de Paris en 1403, et licencié en théologie en 1408 (C.U.P., t. IV, n° 1791 et 1863). En 1412, il devint abbé de Saint-Paul de Cormery dans le diocèse de Tours (Indre-et-Loire, cant. Chambray-lès-Tours) où il demeura jusqu'en 1428. En 1414, il avait été des maîtres en théologie invités par Charles VI à débattre des thèses de Jean Petit et des agissements du duc de Bourgogne (C.U.P., t. IV, n° 2012). Le 18 février 1433, il fut nommé évêque de Senlis (Thomas Sullivan, Benedictine monks at the university of Paris, A.D. 1229-1500, a biographical register, Leyde, New York, 1995, p. 179-180).
5 Sur Jean Girard, voir la formule [11.52], où il est mentionné comme conseiller et maître des requêtes de l'hôtel pour le Dauphiné.
6 Jean de Montemorin, né vers 1385, était le frère de Pierre et de Jacques de Montemorin, baillis de Saint-Pierre-le-Moûtier. Il entra chez les bénédictins de l'abbaye de la Chaise-Dieu. En 1417, il était chanoine et comte de Lyon. En novembre 1422, il fut membre de l'ambassade envoyée par Charles VII auprès du duc de Savoie pour le traicté de paix d'entre sa majesté et le duc de Bourgogne (Didier Neuville, Le parlement royal à Poitiers, 1418-1436, dans R.H., t. 6, 1878, p. 1-28 et 272-314, spéc. p. 286). Il fut conseiller et maître des requêtes de l'hôtel du roi en 1423, conseiller général à la justice des aides en Languedoc en 1440. Dans les suppliques adressées au pape lors de l'ambassade de 1425, Jean de Montemorin est qualifié de licencié ès lois (Domingues de Sousa Costa, Leis atentatorias, p. 513). En 1428, il était doyen du chapitre de Saint-Julien de Brioude. Lors des délibérations de février 1433 au sujet de l'ordonnance de non accipiendis muneribus qui concernait les conseillers, les greffiers et les clercs du parlement, il refusa de prêter serment à l'encontre de ses collègues (D. Neuville, op. cit., p. 25). En 1441, il fut nommé évêque d'Agde (Demurger, Guerre civile et changements de personnel, p. 279).