École des chartes » ELEC » Le formulaire d'Odart de Morchesne » Chartres et remissions et autres lettres en laz de soye » Affranchissement
[fol. 183 v]
[fol. 184]

Affranchissement

Charles etc. Comme nostre seigneur Jesu Crist, nostre redempteur et conditeur de creature, ait voulu prendre char humaine et par la grace de sa divinité rompre les liens de la chetiveté de servitute ou nous estions et nous restituer a nostre premiere franchise et liberté, juste et sainte chose est que ceulx lesquelz nature a faiz francs et qui depuis sont faiz serfs eta cheuz en servitute, que iceulz soient maintenuz en leur premiere franchise de ladicte nature et restituez au benefice de liberté et de franchise. Pour laquelle cause et consideré les choses dessusdictes, savoir faisons a tous presens et a venir que, a l'umble supplicacion de Tel, qui se dit estre nostre homme de corps et attrait et venu de nostre homme de corps, serf de serve condicion et nostre justiciable de nostre terre deb etc., marié en nostredicte terre a femme de franche condicion et avoir ferme entencion et propos de habiter et demourer en nostredicte terre et soubz nous en nostre seigneurie et en icelle acquerre et y vivre et mourir soubz nostre grace et bonne obeïssance, nous ledit Tel, ses enfans nez et a naistre et sa posterité, venue et procree ou a venir et procreer en droite ligne de lui et de sadicte femme qu'il a a present ou que pour le temps a venir pourroit avoir en loyal mariage, de nostre certaine science, grace especial et auctorité royal avons affranchi et affranchissons par la teneur de ces presentes et avons delivrez et delivrons presentement et ou temps a venir de tous liens de servitute. Si mandons et commandons a nostre bailly de etc. et a tous noz autres justiciers, officiers et subgetz ou a leurs lieuxtenans et a chascun d'eulx, si comme a lui appartendra, que ledit Tel et sesdiz enfans et posterité dessusdiz laissent, facent et seuffrent joïr et user paisiblement, entierement et a plain de nostre presente grace et contre la teneur d'icelle ne viengnent ou souffrent estre venu presentement ne ou temps a venir en aucune maniere. Et afin que ce soit chose ferme et estable a tousjours, nous avons fait mettre nostre seel a ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l'autrui en toutes. Donné a etc.


a suivi de chetifz, rayé.
b de ajouté en interligne.