École des chartes » ELEC » Cartulaires d'Île-de-France » Vaux-de-Cernay » Tome premier (2e partie) 1251-1300 » 1291-1300 » 12 jan. 1294 n. s.

De venditione marerii de Duabus-Domibus, in villa d'Aufergis.

  • A Original en parchemin. — Inv., p. 125, l. 5.
  • a Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame des Vaux-de-Cernay, de l’ordre de Cîteaux, au diocèse de Paris, éd. Lucien Merlet et Auguste Moutié, Paris, 1857-1858.
D'après a.

A touz ceus qui ces présentes lettres verront, Guillaume de Hanget, garde de la prévosté de Paris, salut : Nous faisons assavoir que, par devant nous vindrent en jugement et em propres personnes, Pierres et Mathelins, diz Tibers1, frères, bouchiers de Paris, clers, si comme il disoient, affermèrent en droit par devant nous que il avoient, tenoient et pourseaient de leur propre héritage un manoir, si comme il se comporte, e toutes ses apartenances, assis en la ville d'Aufergis, lequel est appelez le manoir de Deus-Mesons ; derechief toutes les terres arables et non arables, toutes les vignes et touz les prez que il ont et pueent avoir et doivent en la devant dite ville d'Aufergis, ou terrouer et és apartenances sanz riens excepter hors, si comme il disoient ; lesqueles terres, vignes et prez desus dites sont assises en pluiseurs pièces, és leus qui s'ensuivent : c'est assavoir la Grant-Couture, où ledit manoir siet, et la Couture des douze arpenz et demi, entre les bois Veindrin, d'une part, et la terre Jehan Tibout et la terre qui fu Hurteleu, d'autre, et aboutent as bois Veindrin et à la terre des Freisnes, d'un bout, et la terre qui fu Pierres du Toupin2, et tenanz à la terre Jehan Tibout, à la terre qui fu Angaschier, à la terre qui fu Symon le Cerclier, à la terre qui fu Guérin Aullant, à la terre qui fu au Tondu, au chemin des Fourches, à la terre Pierre du Toupin et Symon Loton ; derechief la seconde pièce est assise à la Fontene Jehan, entre les terres as moines de Vaus, d'une part, et les bois Veindrin, d'autre, et aboute as bois Veindrin, d'un bout, et à la terre qui fu Marguerite des Forges, d'autre ; derechief la tierce pièce de terre, ò tout une pièce de pré, est assise entre la terre Gieffroi Gode, d'une part, et le pré qui fu à la Maumariée, d'autre, et aboute d'un des bous as bois au mareschal de Mirepois et as aunois as moines des Vaus, d'autre ; derechief [la quar]te pièce de terre est assise à l'Espine feu Baudoin, entre la terre Gieffroy Gode, d'une part, et la terre qui fu feu Heudeer, d'autre, et aboute à la terre feu mestre Lubin, d'un bout, et au chemin qui va d'Aufergis a[s bois] Veindrin, d'autre ; derechief la quinte pièce de terre est assise............... part, et la terre qui fu [feu mestre] Lubin, d'autre, et aboute à la terre qui fu à feu Genrane, d'un bout, et à la terre qui fu mestre Lubin, d'autre ; derechief la sysième pièce de terre est assise devant le manoir au seigneur, entre la terre Jehan la Branche, d'une part, et le chemin qui va à la Borde et le chemin jouste le manoir au seigneur, d'autre ; derechief la septième pièce est assise entre la terre Jehan le Cerclier, d'une part, et la terre Vallet le Bouchier, d'autre, et aboude d'un bout à la terre Jehan le Cerclier, et à la voie des vignes, d'autre ; derechief une pièce de pré assise à la Fontene feu Pelotier, entre le pré qui fu Poilevoysin, d'une part, et le pré qui fu Engerranne, d'autre, et aboute au pré Tibaut d'Aufergis, d'un bout, et à la ryvière, d'autre ; et derechief une pièce de pré assise devers les larriz, tenant au pré feu Lambert, d'une part, et au pré as Malades, d'autre, aboutant à la ryvière, tout en la seignorie au seigneur d'Aufergis, si comme il disoit. Lequel manoir, terres, vignes et prez desusdites les devants diz Pierres et Mathelins, diz Tibers, recognurent, en droit par devant nous, eus, de leur bonnes volontés, de leur commun assentement, et chacun pour tout sanz division, [avoir] vendu et par non de pure vente quité, otroié et delessié desorendroit à touz jourz perpétuelment et héritablement à Richart, dit de Yvetot, escuier, seigneur d'Aufergis, à ses heirs et à ceus qui d'eus auront cause1, pour deus cenz et quarante livres de parisis, etc............................

En tesmoing de ce, nous avons mis en ces lettres le seel de la prévosté de Paris, l'.


1 La famille Thibert resta, jusqu'à la révolution de 1789, la plus célèbre de toutes les maisons de bouchers de Paris. Elle contribua pour une part considérable à la rançon du roi Jean, et, en récompense des services qu'elle rendit au royaume, obtint un privilège en vertu duquel chaque enfant mâle de la famille recevait en naissant une pension de 600 livres. Un Thibert était, en 1410, avec Saint-Yvon et Legoix, à la tête de cette garde du comte de Saint-Paul qui précéda les Cabochiens et fut, pendant quelques mois, la terreur des Armagnacs dans Paris, L. M.

Deux chartes originales du mois de juin 1286, conservées aux archives du domaine de Rambouillet, fonds d'Auffargis, et relatives à un accord fait entre le prieur de Longpont et Richard, dit d'Yvetôt, écuyer, seigneur d'Auffargis, concernant la haute justice de ce fief, nous apprennent qu'à cette époque Guillaume Tibert était prévôt de Montlhéry. A. M.

2 Trois frères, Richard, Renaud et Thomas du Toupin avaient vendu à terre d'Auffargis à Richard, dit d'Yvetôt, écuyer. Le titre original de cette vente a existé aux archives de Rambouillet, mais nous n'en avons plus retrouvé que la mention sur l'inventaire de ces archives. — Il est à présumer que ces du Toupin étaient les ayant cause de Henri de Rouvray, qui, en 1260, donna à Oursel de Boleio, pour le récompenser de ses bons services, un muid, moitié froment et moitié méteil, de rente annuelle, à prendre sur sa grange d'Auffargis, en présence de plusieurs témoins, parmi lesquels figurent Pierre du Toupin, écuyer, et madame Jeanne d'Yvetôt. Henri devait être fils de Jean de Roboretto, dont nous avons publié une charte de 1229.

(Voir nº CCCI, p. 280.) La charte originale de Henri de Rouvray, munie de son sceau, est conservée également dans le fonds d'Auffargis. — La charte de 1286, que nous citions dans la note précédente, nomme aussi « religieus homme et honeste monsegneur Jehan d'Aufergiz, prieur de Montfort, » lequel pourrait bien être un des descendants des Rouvray. A. M.

1 Le 5 février 1388, Guillaume de Crasménil, seigneur de Saint-Aubin-des-Hayes, en la vicomté de Conches, et madame Jehanne d'Yvetôt, sa femme, vendirent, moyennant 400 francs d'or, leur terre seigneuriale d'Auffargis à noble homme Regnault d'Angennes, chevalier, écuyer tranchant du roi Charles VI et seigneur de Rambouillet. (Actes original de vente au fonds d'Auffargis.) A. M.